CHAPITRE 2: de L'approche Classique À L'approche Par Les Risques
CHAPITRE 2: de L'approche Classique À L'approche Par Les Risques
CHAPITRE 2: de L'approche Classique À L'approche Par Les Risques
Dans le passé, l'auditeur financier commence ses contrôles directement par les comptes pour
vérifier toutes les pièces comptables et n'accordait pas ou peu d'importance à la compréhension
de l'activité de l'entité, à ses systèmes de traitement de l'information comptable et à son contrôle
interne. Sous l'effet de l'accroissement de la taille des entreprises et du nombre de plus en plus
important des transactions, pièces et documents comptables, la première évolution a consisté,
pour les auditeurs, à rechercher le moyen d'alléger le contrôle des comptes en accordant un rôle
accru aux systèmes de contrôle interne. C'est l'approche par les systèmes.
La deuxième évolution, au début des années 1970, s'articule autour de la notion de « Risque ».
C'est l'approche d'audit par les risques. Cette approche, limitée initialement aux grands cabinets
qui sont à l'origine de sa mise en application, s'est vue progressivement étendue, à partir des
années 1980, aux autres professionnels.
L'adoption de cette approche est devenue une nécessité à travers les facteurs suivants :
• La nécessité d'optimiser les ressources (auditeurs) sur le terrain, qui sont généralement
en nombre insuffisant par rapport à la masse de travaux demandés ;
• Des délais de plus en plus courts sont accordés à l'auditeur pour exprimer une opinion
d'audit et remettre son rapport (souvent de quelques semaines à partir de la
communication des états financiers par la direction) ;
L'approche, d'audit par les risques, apporte un début de solution. Elle comporte une suite
d'étapes au cours desquelles l'auditeur prend connaissance de l'entreprise et son environnement
y compris son contrôle interne, aborde l'audit en allant du général au particulier. L'utilisation
de l'examen analytique et des sondages statistiques occupent une place importante, puisqu'elles
permettent d'identifier puis détecter et extrapoler les anomalies au moindre coût (sans être
obligé d'examiner la totalité de la population).
C'est ainsi que la mission d'audit ne commence pas par l'examen des documents justifiant les
écritures comptables, mais par l'observation de l'activité de l'entité et de son environnement, de
la structure de son capital, de son organisation, du style et de la philosophie de sa direction, du
fonctionnement de ses unités opérationnelles les plus importantes et de la manière dont les
opérations comptables sont conduites, contrôlées et enregistrées.
Ce modèle cherche à étudier les composantes du risque d'audit ainsi que la relation qui existe
entre ces composantes.
Le risque d'audit est le risque que l'auditeur exprime une opinion inappropriée sur des états
financiers comportant des anomalies significatives. Le risque d’audit est fonction des risques
d’anomalies significatives et du risque de non détection ».
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Il existe 3 types de risques d’audit à savoir :
1. Le risque inhérent
Le risque inhérent correspond à la possibilité qu'une assertion comporte une anomalie qui
pourrait être significative, soit individuellement, soit cumulée avec d'autres anomalies,
nonobstant les contrôles existants ».
Le risque inhérent est mesuré par la probabilité d'existence, nonobstant le contrôle interne en
place, d'anomalie significative. Le risque qu'une assertion comporte des erreurs significatives,
sans considérer l'effet correcteur des systèmes de contrôles.
On peut distinguer deux grandes catégories de facteurs de risque inhérent :
NB : Assertions :
(1) Survenance : les opérations et les événements qui ont été enregistrés se sont produits et
se rapportent à l'entité
(2) Exhaustivité : toutes les opérations et tous les événements qui auraient dû être
enregistrés, sont comptabilisés ;
(3) Exactitude : les montants et autres données relatives aux opérations et événements ont
été correctement enregistrés
(4) Séparation des périodes : les opérations et les événements ont été enregistrés dans la
bonne période comptable ;
(5) Imputation comptable : les opérations et les événements ont été enregistrés dans les
comptes appropriés.
(1) Existence : les actifs, les passifs et les fonds propres existent ;
(2) Droits et obligations : l'entité détient ou contrôle les droits sur les actifs, et les dettes
correspondent aux obligations de l'entité
(3) Exhaustivité : tous les actifs, les passifs et les fonds propres qui auraient dû être enregistrés
l’ont bien été.
(4) Valorisation et affectation : les actifs, les passifs et les fonds propres sont portés dans les
états financiers pour leur bonne valeur et tous les ajustements résultant de leur valorisation ou
de leur affectation sont enregistrés de façon appropriée.
Assertions concernant la présentation .et les informations fournies dans les états
financiers
(1) Survenance, droits et obligations : les événements, les transactions et les autres
informations fournies se sont produits et se rapportent à l'entité ;
(2) Exhaustivité : toutes les informations se rapportant aux états financiers qui doivent être
fournies dans ces états l'ont bien été
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(3) Classification et compréhension : l'information financière est présentée et décrite de
manière pertinente, et les informations fournies dans les états financiers sont clairement
présentées
(4) Exactitude et valorisation : les informations financières et les autres informations sont
fournies sincèrement et pour des montants corrects.
Les principaux facteurs pouvant donner lieu à un risque d'anomalies significatives dans une
assertion particulière, dans le solde d'un compte ou d'une catégorie d'opérations peuvent être
regroupés de la façon suivante :
➢ Les calculs complexes sont susceptibles de comporter plus d'erreurs que les calculs
simples.
➢ Estimations comptables : Les évaluations, faisant appel au jugement des dirigeants,
peuvent être effectuées sur la base de critères subjectifs,
➢ Les progrès technologiques peuvent rendre obsolète un produit ce qui augmente le
risque de surévaluation des stocks.
➢ Nature de l'élément comptabilisé
➢ Elément exceptionnel que le personnel n'est pas habitué à traiter
➢ Méthodes d'évaluation
➢ Difficultés de comptage.
Le risque lié au contrôle est le risque qu'une anomalie qui pourrait se produire au niveau d’une
assertion portant sur une catégorie d’opérations, un solde de compte ou une information à
fournir et qui pourrait être significative, individuellement ou cumulée avec d'autres anomalies,
ne soit ni prévenue, ni détectée et corrigée en temps voulu par le contrôle interne de l'entité
C'est le risque que le contrôle interne ne permette pas de prévenir, ou de détecter et corriger, en
temps opportun, une anomalie significative présente dans une assertion. Ce risque existe
toujours en raison des limitations inhérentes au contrôle interne.
Les facteurs de risque lié au contrôle peuvent provenir soit d'une conception inappropriée soit
d'une mauvaise application des procédures.
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a. Facteurs de risque liés à la conception des procédures
Pour qu'il soit efficace, le système de contrôle interne devrait être conçu de façon à empêcher
les anomalies de survenir (à l'aide de contrôles de prévention) ou à les déceler et corriger (à
l'aide de contrôles de détection). La mauvaise conception des systèmes est une source de risque
élevé pour les opérations répétitives. Ceci est particulièrement vrai pour les systèmes
informatisés puisqu'une erreur de conception d'un programme se répercute automatiquement
sur toutes les données traitées.
Même si les procédures sont fiables de par leur conception, le risque de leur mauvaise
application ne peut être écarté. En effet, le personnel peut contourner ces procédures (manque
de compréhension, incompétence, fraude, ...). Il est fréquent que pour certaines transactions, la
direction passe outre les systèmes de contrôle. Le risque de contourner des procédures de
contrôle interne convenablement conçues est particulièrement important en cas de cumul de
fonctions incompatibles. Un bon contrôle interne doit éviter dans la limite du possible (coûts-
avantages) que plus d'une des tâches : (opérationnelle, conservation, enregistrement, et
contrôle) soit confié au même service ou à une même personne.
Le risque de non-détection est le risque que les procédures mises en œuvre par l’auditeur pour
ramener le risque d’audit à un niveau suffisamment faible ne lui permettent pas de détecter
une anomalie existante et susceptible d’être significative, individuellement ou cumulée avec
d’autres anomalies
L'auditeur peut commettre des erreurs de choix ou d'appréciation qui sont de nature à rendre
inefficaces les procédures d'audit. Ces erreurs sont liées notamment à :
➢ Recours à des procédures inappropriées,
➢ Une mauvaise application de procédés d'audit appropriés,
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d'identifier et d'évaluer le risque que les états financiers contiennent des anomalies
significatives, que celles-ci résultent de fraudes ou d'erreurs, et de concevoir et de mettre en
œuvre des procédures d'audit complémentaires. L'auditeur doit acquérir une compréhension
suffisante de l'entité.
Dans cette étape, l'auditeur acquiert une connaissance des normes comptables générales et
sectorielles, identifié par la direction, à l'effet de déterminer si elles forment un référentiel
comptable acceptable au regard à la nature de l'entité et de l'objectif des états financiers.
Pour prendre connaissance de l'environnement juridique et fiscal de son client, l'auditeur doit :
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− Obtenir la documentation juridique nécessaire (statut, PV des assemblées générales des
trois derniers exercices, convention collective, matricule fiscal, immatriculation au
registre de commerce, affiliation à la CNSS, ...) ;
2-1-Les numéros des factures de ventes ne sont pas portés sur les éditions comptables journal
& G.L).
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Pour l'assertion d'exhaustivité des enregistrements, l'auditeur tient compte du risque que des
ventes réelles ne soient pas enregistrées.
III-Procédures de contrôle
3-1-Les factures de ventes ne sont pas accompagnées des bons de livraison correspondants.
Pour l'assertion de réalité des enregistrements, l'auditeur tient compte du risque de ventes
Fictives.
En conclusion, l'objectif de cette étape d'examen analytique est d'orienter l'auditeur vers les
domaines ou les zones à risque ou sensibles.
Ce seuil existe du moment que l'auditeur ne donne aux utilisateurs qu'une assurance modérée
(raisonnable) (existence d'un risque d'audit) et non absolue.
Le seuil de signification est alors utile tout autant pour les utilisateurs de l'information
comptable, qui vont se servir des états financiers en toute connaissance de cause, que pour
l'auditeur qui va utiliser ce seuil pour définir l'étendue de ses travaux et pour positionner son
avis sur les comptes.