Claire CA Mexico Thesis
Claire CA Mexico Thesis
Claire CA Mexico Thesis
DAA AGER
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Remerciements
J’aimerais remercier tout d’abord l’équipe de Participación Social de l’IMTA ainsi qu’Eric
Mollard de l’IRD pour m’avoir offert l’opportunité d’intégrer leur équipe pendant ces 6 mois.
Une pensée particulière à toutes les personnes qui m’ont à un moment ou à un autre apporté
une aide précieuse :
• Le Dr Arreola, de l’INIFAP, pour ses suggestions méthodologiques et sa solicitude.
• L’Ingénieur Muñoz du SDA, pour sa grande disponibilité
• Les ingénieurs Marmolejo et Negrete de la SdRL pour leur aide technique
• Le personnel du module de Huanimaro
Et pour finir, les amis de tous les jours…Que les vayan bien y espero que vamos a vernos
pronto!
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Glossaire des abréviations utilisées
CNA : Comission Nationale de l’eau
CEH : Conseil Hydraulique de l’Etat
SdRL : Société à Responsabilité Limitée, gestionnaire du réseau secondaire d’irrigation
DR : District d’irrigation
DR 011 : District d’irrigation Alto Rio Lerma
ASOSID : Association de développement d’une agriculture durable basée sur le semis direct
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INTRODUCTION ............................................................................................................................................................... 5
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................................................................78
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INTRODUCTION
Le lac Chapala, plus grand lac du Mexique, connaît depuis quelques années un déséquilibre
hydrique inquiétant. En effet, les eaux du bassin hydrographique Lerma Chapala sont au centre
d’un réel conflit d’intérêt : D’une part, le lac constitue la principale source d’approvisionnement
en eau potable de la 2ème ville du Mexique. D’autre part, les périmètres agricoles situés en
amont du bassin utilisent les eaux du fleuve Lerma pour l’irrigation. Le problème revêt alors une
dimension politique : un accord de distribution a été mis en place par les 5 Etats du bassin, mais
celui-ci est remis en question par l’Etat agricole du Guanajuato qui souhaite garantir l’apport en
eau au Bajío Guanajuatense, l’un des pôles de production agricole du Mexique.
Dans ce cadre, l’agriculture est souvent montrée du doigt, car trop gaspilleuse d’eau. En effet,
les systèmes d’irrigation du Bajío, majoritairement gravitaires, montrent un efficience d’usage de
l’eau relativement faible. Dans le contexte d’une agriculture en baisse de compétitivité, et dont la
productivité est directement conditionnée par le facteur eau, comment permettre aux producteurs
de mieux maîtriser leur consommation d’eau d’irrigation ?
Cette thématique est au coeur des préoccupations de l’Instituto Mexicano de Tecnologia del
Agua, et plus particulièrement, de l’équipe de Participación Social, qui souhaite remettre en route
les négociations entre Etats. Cette étude aura ainsi pour objectif d’étudier dans quelle mesure
l’introduction de deux innovations techniques, le semis direct sur couvert végétal et le
nivellement laser des terres, peut permettre à l’agriculture du Bajío d’utiliser l’eau de façon plus
efficient. Ces innovations, de nature différente, prennent tout leur intérêt dans le fait qu’elles
soient dites de « bas coûts », et ainsi accessibles au plus grand nombre.
Pour cela, nous présenterons, dans un premier temps, le contexte de l’agriculture irriguée du
Bajio, en mettant l’accent sur les particularités de la gestion de l’eau au Mexique. Dans un
deuxième temps, un travail d’entretiens et d’études bibliographiques nous permettra de définir le
cadre théorique de l’étude : compréhension des systèmes d’irrigation à la raie, influence du semis
direct et du nivellement laser sur le facteur eau, importance de la diffusion de ces innovations.
Les résultats du travail de terrain feront l’objet de la suite de l’étude : Nous réaliserons tout
d’abord un décryptage de l’agriculture irriguée et du contexte d’adoption des innovations dans le
cas concret d’une association d’irrigants. Cette étude permettra d’envisager différentes approches
quant à la quantification des économies d’eau réalisables.
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Partie 1 : Contexte général, problématique d’étude et
méthodologie
A. Contexte général
L’analyse du contexte de l’agriculture irriguée du Bajío, et plus particulièrement de ses
facteurs écologiques et historiques, montre un intérêt tout particulier dans la mesure où elle
permet d’introduire la problématique de l’utilisation de l’eau dans les périmètres irrigués de cette
région.
a. Le milieu physique
• Un climat marqué par l’alternance saison sèche / saison des pluies
Le Bajío est marqué par un climat tempéré sub-humide, avec alternance d’une saison sèche de
Novembre à Avril, et d’une saison humide de Mai à Novembre. La température moyenne est de
19,6°C, avec des écarts allant de 12,9 en janvier à 29,1°C en mai. Ainsi, l’essentiel des
précipitations se concentre sur la période hivernale, atteignant une moyenne annuelle de 670 mm,
pour une évapotranspiration de 1900 mm (Guillet et Ollivier, 2000). Il existe donc un déficit
hydrique proche de 1 pendant plus de 6 mois (Cf. annexe 2), ce qui rend l’irrigation indispensable
à la mise en place de culture pendant cette période.
Finalement, les principales contraintes liées au climat pour l’agriculture sont :
- L’existence d’une saison sèche qui exclut toute mise en culture durant l’hiver en dehors des
zones irriguées
- L’incertitude quant à l’arrivée de la saison des pluies, ce qui peut entraîner de longues
périodes de sécheresse durant les mois de Mai-Juin
- La possibilité de gel durant les mois de Décembre et Janvier
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• Le réseau hydrographique
Le Bajío Guanajuatense appartient en grande partie au bassin versant du Lerma Chapala (Cf.
annexe 3), s’étendant sur une surface de 49 000 km2 (Consejo Estatal Hidraulico, 2002). 50% de
la surface du bassin versant appartient à l’Etat du Guanajuato.
Après avoir pris sa source dans la vallée de Toluca, à l’Ouest de Mexico, le Rio Lerma
traverse les Etats de Mexico, Querétaro, Guanajuato, Michoacán et enfin Jalisco, où il se jette
dans le Lac Chapala. Il poursuit ensuite jusqu’à l’océan pacifique, sous le nom de Rio Santiago,
mais il est aujourd’hui presque tout le temps sec.
Le Rio Lerma alimente la 2ème ville du Mexique, Guadalajara, en eau domestique, ainsi que
les 9 districts d’irrigation (Distrito de Riego : DR), dont le DR 011, du bassin hydrographique.
Un accord existe entre les 5 Etats du bassin versant, et vise à réglementer la distribution de l’eau
entre les divers usages.
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destinées à l’exportation telles que le brocolis, l’asperge ou le choux fleur, ainsi que des cultures
maraîchères plus « traditionnelles » comme l’oignon ou le piments.
Comme il a été dit précédemment, le développement du réseau d’irrigation a permis la mise
en place de deux cycles de culture :
- le cycle Printemps-Eté PV (Primavera-Verano) ou cycle de saison humide,
au cours duquel sont semés majoritairement le maïs blanc et le sorgho.
- le cycle Automne-Hiver (Otoño-Ivierno) ou cycle de saison sèche, où les
cultures de blé et d’orge dominent.
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étapes de production par l’intermédiaire d’institutions spécialisées dans l’appui aux producteurs
comme BANRURAL pour les prêts financiers, FERTIMEX pour l’approvisionnement en intrants
ou la CONASUP pour la garantie des prix d’achat aux agriculteurs.
La première révolution verte se traduit, d’une part, par la mise en place de programmes
d’amélioration variétale et l’introduction d’intrants chimiques et, d’autre part, par de grands
travaux permettant d’augmenter les surfaces irriguées par les eaux superficielles.
Une nouvelle étape dans la modernisation est initiée à partir des années 1970. L’utilisation de
machines agricoles se généralise et de nouvelles cultures s’implantent. Le Mexique connaît alors
une importante spécialisation régionale de la production dans un petit nombre de bassins intensifs
(Linck, 2001). Ainsi, les systèmes de cultures mis en place dans le Bajío s’en trouvent modifiés.
Les surfaces en cultures fourragères (sorgho, luzerne) augmentent considérablement en vue
d’alimenter les bassins d’élevage industriel porcin, laitier et avicole situés autour du Bajío.
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De cette étude de l’agriculture du Bajío ressortent deux réflexions essentielles à la suite de ce
travail:
- Un long processus de différenciation historique, en lien avec les politiques agricoles
nationales et les particularités du Bajío, a conduit à une variété importante des systèmes de
production existant au sein des périmètres irrigués. Cette variété repose sur plusieurs
facteurs, parmi lesquels on citera le type de tenure de la terre, la surface, l’accès à l’eau, le degré
de mécanisation et d’intégration au marché. La prise en compte de ces facteurs de différenciation
est primordiale quant à la diffusion de toute innovation technique, comme nous le verrons plus
loin.
- On a parlé d’une agriculture en crise écologique et économique, ce qui souligne
l’importance de développer des solutions « à bas coûts » dans un but de sauvegarde des
ressources naturelles, comme l’eau dans le cadre de ce projet.
Dans le cas des eaux souterraines, l’intervention de l’Etat est plus tardive : pendant
longtemps, tout propriétaire foncier peut extraire et exploiter librement l’eau souterraine. En
1917, la constitution établit pour la première fois le droit du gouvernement fédéral à réglementer
l’utilisation de l’eau souterraine -droit dont il ne fera usage que bien plus tard-, sans s’en déclarer
propriétaire. Ce n’est qu’en 1945 que les aquifères sont considérés comme étant une propriété
nationale. Des zones d’interdiction de forer sont alors mises en place pour faire face à la
surexploitation. Cependant, des permis ont été octroyés malgré les décrets, et de nombreux puits
illégaux ont ainsi été construits.
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• Le transfert de la gestion aux usagers
La réforme économique initiée dans les années 1980, suivie du désengagement de l’État à
partir des années 1990, présente des répercussions importantes sur le secteur hydraulique :
diminution des investissements dans le secteur, restructuration des institutions chargée de
l’administration des ressources hydrauliques et mise en place du transfert des districts
d’irrigation. L’objectif principal de ce transfert, précisé dans la nouvelle loi sur l’eau promulguée
en 1992, est de réduire les dépenses publiques de l’irrigation en promouvant une plus grande
participation des usagers dans la gestion des districts d’irrigation
Les districts sont alors divisés en modules, anciennement unités d’irrigation, gérés par des
associations civiles d’usagers, qui se voient transférer la responsabilité de la gestion, et de la
planification de l’irrigation. Ces associations fixent également les tarifs des redevances pour
l’irrigation en fonction des coûts de maintenance. Ce principe doit inciter les usagers à une
utilisation plus efficiente de l’eau et permettre l’autosuffisance financière des modules. Les
modules doivent payer un pourcentage de la totalité des redevances collectées à la CNA et à la
SdRL (Sociedad de Responsabilidad Limitada, cf Partie 1. 3. c.).
En ce qui concerne les eaux souterraines, dont la gestion était jusqu’alors très centralisée car
aux mains de la CNA, le processus de transfert est légèrement plus tardif. Il faut attendre 1997 et
la création des COTAS (Conseil technique des eaux ou Comité technique sur les eaux
souterraines) pour voir se mettre en place une organisation des usagers de l’eau souterraine. Leur
but est d’organiser les usagers afin de rationaliser l’utilisation des eaux souterraines, avec pour
but ultime une gestion intégrale de la ressource en eau. La gestion par les COTAS est encore très
peu avancée (Gillet Ollivier, 2002).
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• Le district 011, au cœur des accords du bassin Lerma-Chapala
L’existence d’un accord entre les 5 Etats du bassin versant depuis 1989 a été évoquée
précédemment. Cet accord vise à établir un programme d’organisation des approvisionnements
hydrauliques et d’assainissement du bassin hydraulique.
Ainsi, la répartition des volumes alloués aux différentes « entités », comme par exemple
l’Etat du Guanajuato, se base sur la référence du niveau du lac Chapala : sachant qu’un
approvisionnement minimal de 2 000 millions de m3 lui est garanti afin d’assurer sa préservation,
trois politiques de distribution sont définies : critique, moyenne et abondante.
Ainsi, en 99-2000 et 2000-2001, 1 seule irrigation a été possible dans le district 011, et il n’y
a donc pas eu de cycle agricole OI, plus gourmand en eau que le cycle PV, pour les producteurs
ayant uniquement accès à l’eau superficielle.
1) Problématique
« Dans un contexte de conflits d’usage au sein du bassin Lerma-Chapala, l’agriculture
est présentée comme gaspilleuse d’eau. Comment rendre l’usage de l’eau plus efficient au
niveau des zones irriguées ? »
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- Les pratiques d’irrigation traditionnelles entraînent une consommation d’eau trop
importante sur 80% des surfaces irriguées du bassin. En effet, les lames d’eau brutes (prenant en
compte les pertes par conduction et application - Cf. définition Partie 2) appliquées sont très
élevées : en moyenne, 8000 mètres cubes d’eau sont consommés pour l’irrigation d’un hectare,
face à une norme mondiale de 4000 mètres cubes. (Cf. annexe 7).
Malgré l’accord de distribution mis en place en 1989, le problème persiste : on estime que
même en situation « critique », la diminution de l’usage de l’eau pour l’irrigation n’est que de
4%. Ainsi, la CNA a mis en place un plan de gestion intégrée, le Plan Maestro, visant à une
rationalisation de la ressource en eau au sein du bassin.
- Une amélioration de la conduction au niveau des réseaux d’irrigation, afin de limiter les
pertes par évaporation et infiltration (Il faut cependant être prudent car les pertes par infiltration
au niveau des canaux d’irrigation contribuent de manière significative à la recharge des
aquifères). Celle-ci pourrait passer par des améliorations d’ordre technique, comme le revêtement
des canaux, ou l’installation de tubes enterrés pour les pompages, modernisation mise en place au
niveau du DR 011 dans 2 modules pilotes (Huanimaro et Corralejo). Les tubes à vannettes,
système le plus développé en matière de technification à la parcelle donne des résultats également
intéressants.
Des contrôles plus assidus, ou une meilleure organisation de la distribution par la mise en
place d’un tour d’eau au sein des modules d’irrigation (limitant ainsi le passage de l’eau plusieurs
fois dans un même canal), améliorations sociales, pourraient également rendre la distribution plus
efficiente.
On en arrive donc à ce que nous appellerons les innovations techniques « à bas coût », objet
de l’étude : le semis direct sur couvert végétal, et le nivellement laser des terres. Ces innovations
ont été développées au sein des modules d’irrigation depuis quelques années, comme nous le
verrons ultérieurement, et sont des voix prometteuses dans l’amélioration de l’application de
l’eau d’irrigation.
On parle d’innovation à bas coût, car leur mise en place n’entraîne pas des investissements
considérables au sein de l’exploitation agricole. Dans le cas du semis direct, il s’agit d’un
changement de pratiques culturales passant par l’abandon du labour traditionnel, dont la difficulté
réside avant tout dans la maîtrise technique. Le nivellement laser peut se définir comme une
modification topographique des terres, permettant en irrigation gravitaire une meilleure
uniformité dans l’application.
2) Méthodologie
a) Cadre théorique
• Etude bibliographique selon 3 thématiques :
- La compréhension du contexte particulier de la gestion de l’irrigation et des systèmes
agraires du Bajío, préalable à toute étude portant sur les économies d’eau réalisables par
l’agriculture.
- La conduite technique de l’irrigation à la raie et les indicateurs de son efficience
- Semis direct et nivellement laser : Sur quels facteurs de la conduite de l’irrigation et sur
quels pas de temps agissent-ils ?
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coordination au niveau des modules, et donc de la gestion de la ressource en eau) montre, par les
actions menées, qu’il existe un réel soucis d’usage efficient de l’eau.
A ceci s’ajoute le fait que l’association ASOSID (Agriculture Sostenuto a base de Siemens
Direct, cf. Partie 2) soit présente depuis plusieurs années au niveau du district et effectue
actuellement un gros travail de promotion et de transfert de technicité pour le semis direct.
L’étude portera donc sur le module d’Irapuato, relativement représentatif de l’état
d’avancement moyen du district en ce qui concerne le développement des deux innovations. Sa
taille modeste en fait de plus une zone d’étude raisonnable. A ceci s’ajoute une organisation
intéressante, la mise en place d’un tour d’eau, avancée sociale intéressante (mais qui ne fera pas
l’objet de cette étude).
b) Méthodologie de terrain
1. Connaissance du fonctionnement de l’agriculture irriguée au sein du module d’Irapuato
Objectifs :
• Description des stratégies de production en zone irriguée
• Analyse du fonctionnement de la distribution de l’eau
• Bilan sur l’efficience de l’usage de l’eau au sein du module
• Mise en évidence des données pertinentes permettant l’évaluation des économies d’eau
Objectif : Définir le contexte d’adoption du semis direct et du nivellement laser selon les points
suivants :
• Importance des surfaces relatives à chaque technique au niveau de l’Etat, du district et du
module
• Définition des différents types de semis direct et importance relative en cycle OI et PV
• Qui sont les agriculteurs « innovants » ?
• Quels sont les obstacles au transfert de ces techniques ?
• Discussion sur la pertinence du choix de la zone d’étude pour évaluer les économies d’eau
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c) Méthodologie d’évaluation des économies d’eau
• Evaluation préalable
Objectifs : Définition d’un ordre de grandeur des économies d’eau
Discussion sur les méthodes d’évaluation les plus prometteuses
Moyen mis en œuvre : Entretiens (Module Irapuato, SDA, Sdk, ASOSID, INIFAP)
Cependant, pour diverses raisons, ces différentes méthodes ne sont pas envisageables à la fois
pour le semis direct et le nivellement laser.
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- Approche suivi d’une irrigation à la parcelle : Le SDA a déjà effectué ce genre de travail,
en analysant l’évolution des consommations en eau de 3 puits irrigant des parcelles nivelées. Ceci
servira de base d’évaluation.
- Approche évolution des volumes utilisés par les modules : A l’échelle du module, les
économies d’eau ne seront décelables que si une majorité des parcelles est nivelée. Les différents
entretiens nous ont permis de classer les modules du DR 011 en 2 catégories : les « innovants »,
et les « non innovants ». Un module « innovant » possèdera une surface nivelée au moins égale à
50% de sa superficie totale. A cette échelle, nous tenterons de voir
- Approche comparaison des contrôles à la parcelle des canaleros : Un autre facteur non
encore évoqué sera à prendre en compte : la fiabilité des données disponibles au niveau du
module.
- Approche enquête
d) Méthodologie enquête
Objectifs :
• Compréhension du fonctionnement des systèmes de cultures des agriculteurs innovants
• Identification des motivations des agriculteurs innovants, en relation avec la typologie
existante : Importance du facteur « économie d’eau ».
• Mise en évidence les obstacles à la diffusion de ces techniques
• Evolution des pratiques d’irrigation après nivellement laser et semis direct, en fonction du
type d’accès à l’eau
• Quantification des volumes économisés
Construction de l’échantillonnage :
Pour satisfaire aux objectifs de l’enquête, il a été nécessaire de « cibler » les agriculteurs
enquêtés selon les critères suivants, afin de recouper les diverses situations observables :
• Pour le semis direct : Selon le fait que l’agriculteur réalise un cycle ou deux, son type de
gestion des résidus, le nombre d’années d’expériences et la surface concernée
• Nivellement laser : Selon la surface concernée et la date de réalisation du nivellement
• Agriculteurs non innovants : Choix aléatoire
Tout ceci en gardant l’intention de recherche de « contrastes particuliers » concernant les
facteurs de variation milieu physique, système de production (type de tenure de la terre, et
d’accès à l’eau). Dans la partie 3, nous nous y intéresserons de façon plus précise, en mettant en
relation cet échantillonnage avec la typologie réalisée des agriculteurs du module.
Finalement, 17 enquêtes ont été réalisées au sein du module d’Irapuato.
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Il est ainsi essentiel de comprendre que l’analyse et la compréhension des systèmes de
production est un outil primordial pour la diffusion d’innovations.
On peut dors et déjà émettre quelques hypothèses sur les facteurs de choix techniques dont
dispose l’agriculteur :
• Influence des critères agro-écologiques
- La nature des sols influe sur ces choix techniques
- Le régime climatique, et surtout la pluviométrie, va impliquer des adaptations d’ordre
tactique sur le fonctionnement des systèmes de culture
• Influence des critères socio-économiques
- Le type d’accès à l’eau s’avère être un facteur déterminant quant aux conduites techniques
pratiquées et au choix des espèces cultivées
- L’organisation du parcellaire et le mode de tenure sont deux facteurs pouvant être
responsable de variations inter parcelles pour les cultures implantées et les conduites techniques
- La présence ou non d’élevage sur l’exploitation impliquera des modes de gestion des résidus
de récolte différents
- les opportunités de commercialisation et la fluctuation des prix influent les types de cultures
implantés
Cette partie doit répondre aux objectifs décrits plus haut et comporte plusieurs thèmes :
• Contexte de la conversion au semi direct, basé sur plusieurs points :
- Surface dédiée au semis direct lors du premier essai et date (Le facteur date a une
importance majeure dans le sens où le semis direct induit des effets à court, mais surtout long
terme).
- Préparation antérieure de terres (On verra que ce facteur à une influence sur l’évolution des
volumes d’eau consommés)
- Motifs de la conversion
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- Diffusion du semis direct dans l’entourage de l’agriculteur, au moment du premier essai et
actuellement
• Adoption actuelle
- Surface actuelle dédiée au semis direct
- Description précise du type de gestion des résidus
- Résolution de l’accès à la semeuse- Accès à des subventions pour l’achat
• Résultats
- Expérience de l’agriculteur : bénéfices et difficultés
- Evolution des rendements
- Evolution des pratiques d’irrigation : Nombre d’irrigations et évolution des temps
d’irrigation et débit avant et après conversion au semis direct
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Partie 2 : Cadre théorique
A. L’irrigation à la raie
1) Principes généraux
a. L’irrigation gravitaire
L’irrigation à la raie entre dans la catégorie des irrigations gravitaires, méthode d’arrosage la
plus ancienne au monde. Deux caractéristiques de base définissent l’irrigation gravitaire : D’une
part, l’eau est conduite à la parcelle sous l’effet de l’énergie gravitaire, et d’autre part, la surface
du terrain fait partie elle-même du système de distribution.
Deux méthodes d’irrigation gravitaire sont à distinguer : l’irrigation par inondation (L’eau
recouvre la parcelle pendant un long moment, exemple de la culture du riz) et l’irrigation par
écoulement, en planches ou en raies. L’irrigation gravitaire est la plus répandue au niveau
mondial, étant utilisée sur 90% des surfaces irriguées.
Toutes les méthodes d’irrigation de surface ont en commun certains principes de base : L’eau
est acheminée au point le plus haut de la parcelle par un réseau de canaux principaux émanant des
œuvres de têtes, secondaires, et de regadoras (Terme utilisée dans le Bajío pour définir les petits
canaux qui amènent l’eau directement à la parcelle, et dont la gestion revient au producteur, cf.
Partie 3). Sous l’effet de la gravité, elle s’écoule jusqu’au point le plus bas.
Une irrigation gravitaire bien conduite doit permettre une infiltration suffisante de l’eau pour
répondre aux besoins de la culture, tout en évitant des pertes trop grande par infiltration profonde
ou colature en bout de parcelle.
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• De nombreuses pertes dans le réseau de canaux existent à tous les niveaux du système
• L’efficience d’application à la parcelle (Cf. définition plus loin) dépend de nombreux
facteurs, dont le savoir-faire de l’agriculteur, qui doit évaluer finement avant chaque
irrigation les besoins de la culture et l’état du sol afin de déterminer le couple débit temps
d’arrosage le plus adéquat. Ainsi, pour être efficiente, l’irrigation doit être conduite de
manière minutieuse et suivie régulièrement.
• Ceci implique un besoin de main d’œuvre important, d’une part pour la surveillance, et
d’autre part pour le maintien des structures.
• L’uniformité de l’arrosage dépend directement du planage des parcelles, d’où
l’importance du nivellement laser.
Nous allons maintenant nous intéresser de façon plus théorique aux différents paramètres
entrant en jeu dans l’évaluation de l’efficacité d’une irrigation.
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des demandes en eau des cultures les plus répandues sont présentées en annexe. On ne
s’intéressera ici qu’aux valeurs relatives aux cultures céréalières des deux cycles OI et PV, objet
réel de l’étude (CNA, 2003).
b. La conduite
Ce terme fait allusion aux décisions « techniques » que doit prendre un agriculteur désirant
irriguer : choix du système raies ou planches, surface des unités d’irrigation (Définies comme une
surface dont l’irrigation débute en même temps)
L’application correcte de l’irrigation nécessite de définir de façon précise les paramètres
impliqués dans le processus que sont les unités d’application et les paramètres débit et temps, ci
dans le but d’apporter la dose adéquate sans qu’il n’existe de pertes par percolation ou
ruissellement trop importantes.
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Les 4 phases de l’irrigation à la raie
Une irrigation à la raie peut se diviser dans le temps en quatre phases (Tiercelin, 1998):
• L’avancement, phase comprise entre le moment où l’eau commence à s’écouler, et le
moment où elle atteint l’extrémité avale de la raie.
• L’entretien, à partir du moment où l’avancement est terminé, et jusqu’à l’instant où
l’alimentation est coupée.
• La déplétion à partir de la coupure de l’entrée d’eau, jusqu’à l’instant où l’eau
commence à disparaître en tête de parcelle.
• La récession, temps nécessaire à la disparition de l’eau dans la raie.
En théorie, l’entretien est nul, car l’agriculteur bouche les raies pour couper l’alimentation en
amont lorsqu’il observe l’arrivée d’eau en bout de parcelle. Les observations de terrain nous ont
montré qu’il existe de façon évidente un décalage entre ces deux phénomènes, d’une part dû à la
négligence, et d’autre part pour raison logistique : la coupure de l’eau ne peut évidemment pas
être instantanée.
Irrigation
Pertes par
déficitaire
percolation
Hauteur d’eau
infiltrée
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Soit en diminuant la longueur des unités d’irrigation :
Distance à la tête
de parcelle
Hd
Hauteur d’eau
infiltrée
Regadora Regadora
Unité 1
Unité 2 Unité 3
On comprend bien qu’ainsi, les pertes en tête de parcelle sont considérablement réduites.
Cependant, la division des unités d’irrigation exige une main d’œuvre importante, notamment
pour creuser les regadoras.
• L’augmentation de la fréquence d’irrigation permet d’irriguer sur des sols moins secs, et la
phase d’avancement sera alors plus rapide. Ceci aura également un effet sur la percolation
profonde associée aux fentes de retrait des vertisols du Bajío. Cependant, comme on l’a dit
précédemment, un accès collectif à l’eau ne permet aucune liberté de ce genre.
• L’irrigation à débit variable, et plus précisément à double débit (le plus courant) consiste à
diviser la conduite en 2 phases : Tout d’abord, l’irrigation se fait à fort débit, pour humidifier
superficiellement le profil de sol. Ensuite, le débit est réduit, ce qui permet un apport plus
faible car les pertes sont réduites. Ce type de conduite est cependant peu répandu, car
nécessite de pouvoir modifier le débit à l’aide de vannettes adaptées, ce qui implique un
investissement important.
L’efficience de conduction
Elle est définie ainsi :
Ec (%)= Volume d’eau appliquée à la parcelle (ou Volume net) (m3)/ Volume d’eau dérivé
de la source d’approvisionnement du système (œuvre de tête dans notre cas) (ou Volume
brut) (m3)
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Les termes de lame nette et brute sont ceux utilisés au niveau du DR 011, et l’on se basera
également sur cette terminologie par la suite.
On comprend donc que la valeur de l’efficience de conduction dépend principalement de
deux facteurs :
• D’une part, des pertes intrinsèques au réseau, par infiltration et infiltration au niveau des
canaux d’irrigation. Le facteur infiltration est minimisé dans le cas de canaux revêtus. Cependant,
dans le DR 011, une faible proportion des canaux est revêtue, ce qui entraîne des pertes
importantes par infiltration. (Cependant, comme nous l’avons déjà dit, l’infiltration est bénéfique
dans le sens où elle a un rôle majeur dans la recharge des aquifères). Nous verrons que certains
modules ont pour préoccupation l’organisation d’un tour d’eau, avec pour objectif d’irriguer en
même temps les parcelles voisines, et ceci afin d’éviter que les pertes évoquées ci-dessus soient
trop importante.
• D’autre part, des pertes que nous qualifierons d’ « opération ». Celles-ci prennent en
compte les usages illégaux de l’eau ou les erreurs de programmation.
Dans le DR 011, on estime que l’efficience de conduction est d’environ 67% (CNA, 2000).
L’efficience d’application
On peut la définir ainsi :
Ea (%) = Volume réellement disponible pour la plante (m3) / Volume d’eau appliqué à la
parcelle (ou volume net) (m3) pour une irrigation
Ou sur un cycle agricole :
Ea (%) = Demande en eau de la culture (m3) / Volume d’eau appliqué à la parcelle
Ea (%)= Lame nécessaire (cm) / Lame d’eau appliquée à la parcelle (ou lame nette) (cm)
Par volume d’eau disponible pour la plante, on entend la quantité d’eau infiltrée dans
l’épaisseur de sol exploré par les racines : celui-ci correspond à la dose objectif d’irrigation
décrite plus haut.
Les besoins de la culture sont définis d’après la méthodologie décrite dans la partie pilotage
de l’irrigation.
A nouveau, l’efficience d’application peut être décomposée en plusieurs facteurs :
• Un facteur « uniformité d’irrigation », défini comme le rapport entre la hauteur
moyenne d’eau infiltrée sur le quart de la surface la moins bien arrosée et la hauteur
moyenne d’eau sur l’ensemble du champ.
• Un facteur lié à la conduite elle-même, qui prend en compte la bonne ou mauvaise
gestion du couple débit temps, le suivi du déroulement de l’irrigation, …
L’efficience globale
Enfin, l’efficience globale est le produit de l’efficience de conduction et d’application. On
obtient ainsi une valeur d’environ 35% sur le DR 011. Ceci signifie que 65% de l’eau est perdue
dans le réseau, ainsi qu’au moment de l’application à la parcelle.
26/81
Quelques éléments d’explication de la faible efficience…
Dans le Bajío, certains éléments font que les agriculteurs n’ont pas forcément le soucis
d’économiser l’eau, et donc d’améliorer l’efficience d’application :
• Le mode de paiement de l’eau à l’hectare pour les producteurs ayant un accès à l’eau par
puits de collectifs ou eau de canal, est le plus répandu et n’incite pas à faire des économies
d’eau. Nous verrons que l’objectif de la SdRL est actuellement de mettre en place une
dotation volumétrique, de façon à obliger les agriculteurs à être plus attentifs aux quantités
d’eau qu’ils consomment. 2 modules pilotes, Huanimaro et Corralejo ont ainsi instauré une
redevance volumétrique depuis 2 ans.
• Le système des tours d’eau (en cas d’accès à l’eau collectif) plus ou moins fixes entraîne
chez les agriculteurs une stratégie d’assurance qui se traduit par de lourdes lames d’eau
appliquées à chaque irrigation et des pertes conduisant aux efficiences déjà citées.
• Pour les possesseurs de puits, les coûts d’extraction de l’eau souterraine sont actuellement
relativement faibles.
• Un manque évident de « conscience environnementale » : Au Mexique, la prise de
conscience de l’importance de la préservation des ressources naturelles est relativement
récent (Communication personnelle, Ingénieur ASOSID Module Irapuato). Ainsi, les
agriculteurs ne possèdent pas de réelle « culture de l’eau », et sont donc quelques peu
négligents dans l’utilisation de cette ressource. Cependant, les mentalités changent au sein
des nouvelles générations.
Nous allons maintenant aborder la thématique « innovations », par une première approche
théorique visant à mettre en évidence dans quelle mesure ces innovations peuvent permettre des
économies d’eau à la parcelle: un premier aspect s’intéressera aux facteurs de la conduite de
l’irrigation sur lesquels elles ont une influence ; dans un deuxième temps, on parlera de «contexte
d’adoption », en établissant un état des lieux de ce qui est fait actuellement à différentes échelles
(Etat et District DR 011) pour inciter les agriculteurs à « innover ».
27/81
Actuellement, les pays où le semis direct est le plus développé sont les Etats-Unis, puis le
Brésil et l’Argentine, avec, respectivement, des surfaces en semis direct de 19,3, 11,2 et 7,3
millions d’hectares. Le Mexique arrive loin derrière avec seulement 500 000 hectares (Cf. annexe
13).
Ces systèmes de culture, malgré certaines variations de par le monde, répondent tous aux trois
critères suivants (Raunet, Séguy, Fovet Rabots, 1998):
• Remaniement minimal du sol à l'endroit du semis
• Semis direct dans un couvert végétal (mort ou vivant) formant par décomposition le
mulch
• Jamais de sol nu, et pas de brûlis des résidus de récolte ou de la jachère
v Les atouts du semis direct touchent deux aspects des systèmes de production :
Bénéfices de type agronomique et environnemental
Propriétés physiques et chimiques du sol
• Constitution d’une protection contre les différentes formes de dégradation physique du sol
(érosion hydrique et éolienne). La simplification du travail du sol limite également la
compaction du sol, et évite la formation d'une semelle de labour imperméable, très
préjudiciable en zone irriguée (Crovetto Lamarca, 2000).
• Limitation de la baisse du taux de matière organique du sol, inévitable après une mise en
culture. Cet effet sur la matière organique se traduit notamment par une amélioration de la
structure du sol, favorisant ainsi l'infiltration et le stockage de l'eau, l'enracinement des
cultures et leur alimentation hydrique (Séguy, Bouzinac, Maronezzi, 2001).
• Accélération du recyclage d'éléments minéraux et de leur concentration dans les horizons de
surface du sol (Triomphe, 1999). Les systèmes de semis direct sur couvert végétal
maintiennent ainsi un niveau de fertilité important du sol, ce qui peut constituer une
alternative économiquement viable à la déforestation. Cette stabilité de la fertilité minérale
peut également se traduire par ailleurs par une baisse de la consommation de fertilisants.
Biomasse
• Stimulation de l'activité biologique, grâce au mulch et au non travail du sol : forte densité
d'insectes, vers, larves (Raunet, Séguy, Fovet Rabot, 1998).
• Limitation par la couverture végétale des attaques de certains ravageurs et maladies, et rôle
important dans la maîtrise des adventices par l'ombrage, l'humidité, l'allélopathie (De Raissac
et al., cité par Dounias, 2001).
• Augmentation de la biomasse produite et l'accumulation de matière organique, et ainsi rôle
positif sur la fixation du CO2 à l'échelle planétaire.
Bilan hydrique
• Création par la couverture végétale d’un microclimat régulateur face aux aléas
climatiques: réduction de l'évaporation, des amplitudes de température et
d'hygrométrie et donc amélioration du bilan hydrique (Raunet, Séguy, Fovet Rabots,
1998). Finalement, ceci se traduit par une quantité d’eau apportée à la parcelle moins
importante, et donc une amélioration de l’efficience d’application, objet de cette étude.
• Augmentation de l’infiltration de l’eau dans le sol, du fait de l’amélioration de sa structure,
mentionnée plus haut.
28/81
Bénéfices économiques
• Réduction des coûts de production par diminution des charges de mécanisation, de
combustible, de fertilisation et d'irrigation.
• Diminution du temps de travail et donc du besoin de main d’œuvre
Finalement, ceci se traduit par une augmentation de la productivité, à court et long terme
(Cf. ci-dessous).
v Mais les systèmes semis direct sous couvert végétal peuvent également comporter
des inconvénients agronomiques…
• L'utilisation de labours chimiques (utilisation d’herbicides), même avec des applications
ciblées, peut finalement aboutir à une augmentation de la consommation d'herbicides par
rapport à un système conventionnel (Barriuso et al., 1994, cité par Dounias, 2001). Le non
travail du sol et la présence d'une couverture végétale peuvent également contribuer à la
prolifération d'adventices, parfois même plus vivaces (Clavier, 1998, cité par Dounias, 2001).
• La couverture végétale constitue un écran lors des traitements phytosanitaires, et l'humidité
qu'elle offre un refuge pour certains parasites.
• Lors d'irrigation à la raie, les résidus de récolte peuvent encombrer les raies et ralentir
l'avancement de l'eau (Cf. Partie 4).
29/81
pollution due à l’application excessive d’intrants chimiques. Crise économique, par une non
rentabilité des exploitations basées principalement sur la culture des céréales. A la vue de cette
problématique, on peut déjà identifier les principaux axes d’intérêt d’une diffusion généralisée du
semis direct sur couvert végétal dans le Bajío Guanajuatense :
La diffusion dans le milieu agricole du semis direct avec paillis de résidus a été entreprise
depuis la fin des années 80 par le gouvernement mexicain. Le modèle diffusé à l’époque
consistait en un non travail du sol, et un semis direct en cycle PV sur une couverture intégrale de
résidus de blé ou d’orge. Des paquets techniques ont été définis et des crédits mis en place pour
l’achat de semoirs, mais les recommandations étaient sophistiquées et trop coûteuses pour être
adoptées par des agriculteurs ne disposant pas d’un large capital. De même le suivi en terme
d’assistance technique a été totalement négligé, et les recommandations initiales ont été
largement adaptées comme nous le verrons par la suite. Les résultats techniques obtenus ont
d’autre part été très variables en fonction du climat, du sol et des systèmes de production
impliqués. Ainsi, dans l’Etat du Guanajuato, le semis direct n’est adopté de façon significative
que depuis les années 1990, uniquement pour les zones irriguées et pour les céréales de PV.
C'est donc dans ce cadre qu'en 1994, l'INIFAP, le CIMMYT, le CIRAD ont lancé un projet de
diffusion de cette technique ; il passe par une recherche fine sur les mécanismes modifiés par la
mise en place du semis direct avec paillis, l'adaptation aux conditions rencontrées et l'analyse des
processus d'adoption par les producteurs. En 2000, le projet ASOSID est lancé, projet multi
institutionnel, avec la participation du gouvernement au travers du SDA (qui a lancé un
programme d’assistance technique en fournissant au projet 8 techniciens), d’organismes de
recherche avec l’INIFAP et anciennement le CIRAD, des associations d’usagers (SdRL et
modules d’irrigation), de l’entreprise Monsanto, avec comme toile de fond l’utilisation de
méthodes participatives et de diffusion horizontale de producteur à producteur.
Depuis 2003, une réorientation des objectifs a lieu : la recherche théorique est délaissée au
profit du transfert de technicité (Entretien Ingénieur ASOSID, SdRL). Dans le DR 011, 1
technicien ASOSID est détaché par module, avec pour objectif la vulgarisation de la technique,
30/81
passant par la mise en place de 500 ha de semis direct à but commercial, de 2 parcelles côte à
côte de comparaison semis direct / semis traditionnel. Ils ont en plus un rôle d’assistance
technique au producteur, englobant également la vente de semences et de fertilisants, ainsi que la
gestion des aides gouvernementales (Achat de matériel, Procampo,…).
Les résultats suivants ont été obtenus, en terme d’adoption des différentes techniques et en
excluant les zones de temporal. Les graphiques correspondant seront présentés en annexe 14. On
ne présentera ici que les conclusions majeures.
En cycle PV
• L’incorporation des résidus, par le labour traditionnel ou réduit, est une pratique
relativement importante, avec 32% des surfaces rencontrées.
• Le non travail du sol représente ainsi la pratique la plus important du cycle PV. Par
contre, sur 75% des surfaces en semis direct, les résidus sont exportés ou brûlés.
• Le système de semis direct avec présence de résidus, objet de l’étude, semble relativement
peu adopté, avec seulement 11% des surfaces.
En cycle OI
Pour le cycle OI, il est plus juste de présenter les résultats en termes de nombre
d’agriculteurs, car sur l’échantillon interrogé, un agriculteur possédait 100 ha de semis direct
avec résidus, ce qui faussait totalement les proportions en terme de surface.
• Le système traditionnel reste largement majoritaire (60 % des cas).
• Le semis direct sur résidus de culture est très peu répandu (7% des cas).
Ce diagnostic permet de mettre en évidence 2 faits majeurs : Tout d’abord, il existe une forte
différence d’adoption des pratiques de semis direct entre les 2 cycles culturaux. Enfin, même si le
non labour est fortement développé, une majorité des producteurs ne laissent pas les résidus de
culture sur la parcelle. Or, nous avons vu que d’un point de vue agronomique, le paillis permet la
conservation du sol et de l’eau. Le facteur devenir des résidus devra être sérieusement pris en
31/81
compte dans l’évaluation des économies d’eau. Nous essaierons d’expliquer par la suite ces deux
points.
Au niveau du DR 011, on retrouve les mêmes résultats, mais avec des proportions légèrement
différentes. (En effet, les choses ont quelque peu évolué depuis 2000, date du diagnostic). Les
données ci-dessous peuvent être prises comme des évaluations de moyenne sur le DR.
Pour le cycle PV, le semis direct est le mode de préparation très largement majoritaire, avec
80 à 90% des surfaces. Cependant, parmi les surfaces en semis direct, 80% brûlent les résidus.
Finalement, seulement 15 à 20% des surfaces sont à proprement parler cultivées en système
semis direct sur couvert végétal.
En cycle OI, seulement 10% des surfaces seraient en semis direct. La gestion des résidus de
culture antérieure se fait majoritairement selon 2 modalités : la moitié des surfaces sont brûlés
avant le semis, et pour l’autre moitié, il y a bottelage des pailles. Le bottelage implique que 30 à
50% des résidus sont laissés sur la parcelle. Une proportion négligeable conserve un couvert
végétal de 100%.
Finalement, cette étude nous permet de différencier les types de préparation qui nous
intéresserons dans l’évaluation des économies d’eau : le semis traditionnel, incluant également
le labour réduit, , le semis direct sur résidus brûlés (qui comme nous l’avons vu, constitue
réellement le mode de semis « traditionnel » en cycle PV, le semis direct sur résidus exportés
(avec en moyenne 30 à 50 % des résidus conservés sur la parcelle), et le semis direct sur 100%
des résidus, système agronomiquement le plus intéressant.
Globalement, tous les modules du district en sont à cet état d’avancement. Cependant, on
pourra citer le cas du module d’Abasolo, le plus grand du district, dont la taille semble être un
handicap pour la diffusion de cette technique. La situation de Valle de Santiago est aussi
particulière : celui-ci est situé près d’un Centre de Développement Technologique, Villa Diego,
qui a été le premier a réaliser une capacitation en matière de semis direct. Ce module est donc
plus avancé.
L’étude du contexte d’adoption du semis direct, et principalement d’un point de vue socio-
économique implique de se poser les questions suivantes :
v A l’échelle de l’exploitation agricole, quelle est la compatibilité avec les autres activités
en terme d’organisation du travail, de gestion de la trésorerie ?
v Pour ce qui est des équipements et des intrants spécifiques, existe-t-il des fournisseurs sur
place, et le crédit est-il disponible ?
v Quelles destinations, quels marchés pour les résidus de culture ?
v Comment faire prendre conscience aux agriculteurs de la nécessité d’une gestion
« durable » des ressources naturelles ?
v Comment faire passer l’innovation du stade expérimental à l’adoption par les
agriculteurs ? Quelle vulgarisation pour les agriculteurs ?
v Quel est l’appui des différents partenaires des agriculteurs ?
32/81
Premiers éléments de réponses…
Ces données sont issues principalement d’entretien avec les ingénieurs ASOSID du DR 011
et du module d’Irapuato.
L’action de transfert de technique aux producteurs, objet de l’association ASOSID, a déjà été
évoquée plus haut.
Chaveau (1997) souligne que les décisions des agriculteurs ne sont jamais mécaniquement
déterminées. En particulier, « l’activité de production agricole n’est qu’un élément dans un
ensemble plus large de contraintes et objectifs, ensemble qui intègre la reproduction économique
et sociale ». On comprend donc que la diffusion d’une quelconque technique ne sera possible que
si celle-ci entre dans une logique de rentabilité de l’exploitation agricole : on parle de rationalité
paysanne.
En ce sens, le semis direct prend tout son intérêt, car comme nous l’avons déjà dit, il
s’accompagne d’une baisse notable et immédiate des coûts de production. De façon simplifiée, le
semis en direct permet une baisse des coûts de 1500 pesos / ha, en comptant 500 pesos pour le
labour, 250 par passage de cover-crop, avec généralement 2 passages et 250 pesos pour le
nivellement traditionnel (à ne pas confondre avec le nivellement laser, voir plus loin), et 250
pesos pour le retraçage des raies (Cf. annexe 15). Ceci est significatif d’après les valeurs des
coûts de production pour les 4 cultures de céréales en système de labour traditionnel, présentées
ci-dessous :
Culture Coûts de production (pesos / ha)
Cycle OI Blé 6391,5
Orge 6000,4
Cycle PV Maïs 6025
Sorgho 5514
D’un point de vue économique, l’adoption du semis direct semble être une pratique
« rationnelle ».
Au niveau de l’organisation du calendrier de travail de l’exploitation, le semis direct joue un
rôle important. Nous mettrons en évidence l’existence d’un goulot d’étranglement dans
l’intercycle PV / OI, et ceci est un facteur considérable d’incitation au non-labour, et donc au
semis direct pendant cette période.
Cependant, d’autres aspects, pouvant parfois être des obstacles, sont à prendre en compte :
v L’acquisition d'équipement parfois coûteux en agriculture motorisée, et achat d'intrants
spécifiques. La disponibilité de financement et de crédit est un facteur important quant à la
capacité d'investissement des exploitations.
Le paramètre accès à l’équipement pourrait également être un élément d’explication à la
différence d’adoption de la technique entre les 2 cycles de cultures. En effet, la semeuse en direct
blé-orge coûte beaucoup plus cher que celle pour maïs-sorgho. De plus, la biomasse produite en
cycle PV est très importante, et la gestion des résidus de maïs-sorgho serait difficile, à moins que
le producteur possède une moissonneuse récente, capable de broyer les pailles et de les distribuer
de façon homogène sur la parcelle (Entretien Ingénieurs ASOSID DR 011 et Irapuato).
v Il peut y avoir compétition avec d’autres usages possibles des résidus au sein d’une même
exploitation, notamment leur utilisation pour l’alimentation animale (Rachou, 1997, cité par
Dounias, 2001).
33/81
Ainsi, les résidus de culture de PV, ont une utilité réelle : soit l’exploitation possède un
élevage, et les résidus servent à l’alimentation animale, soit les résidus peuvent être vendus. Ceci
implique que les agriculteurs ne trouvent pas leur avantage à laisser les résidus de culture sur la
parcelle, avant de semer les céréales OI.
Par contre, les résidus de blé-orge n’ont que peu de valeur, et les producteurs n’ont donc pas
de scrupules à vouloir les brûler. Cependant, une voie de commercialisation est en train d’être
développée dans le Bajío, de façon à donner une valeur marchande à ces résidus : il s’agit de la
culture du champignon, qui se fait sur pailles de blé ou d’orge (Entretien Ingénieurs ASOSID DR
011 et Irapuato).
v Comme nous l’avons dit plus haut, peu de « conscience environnemental » existe
actuellement chez les agriculteurs du Bajío, et on peut donc penser que l’avantage
économique sera leur motivation première de conversion au semis direct. Les bénéfices de
conservation du sol et de l’eau ne seront pas une motivation première, d’autant que les
producteurs raisonnent plus « à court terme ».
Nous essaierons de préciser ces différents facteurs dans la partie 3, où sont présentés
partiellement les résultats des enquêtes.
2) Le nivellement laser
a. Principe du nivellement laser
• Nivellement et uniformité d’irrigation
Le nivellement laser d’un terrain consiste en la modification du relief de sa superficie, selon
une pente définie au préalable. C’est une véritable modification topographique du terrain, dont le
but est de distribuer de manière uniforme l’eau d’irrigation, et de favoriser le drainage de l’eau
superficiel en excès. En effet, comme nous l’avons dit précédemment, un bon planage des
parcelles est un facteur essentiel au bon déroulement d’une irrigation, et surtout dans un système
raies. En effet, sur une surface non égalisée, l’eau stagne dans les parties basses, créant des zones
inondées où les plantes ne peuvent germer, et le rendement s’en trouve affecté. Sans aller jusque
là, une distribution non uniforme de l’eau entraînera une croissance inégale de la culture. Ainsi,
le nivellement permet d’augmenter le coefficient « uniformité d’irrigation » de l’efficience
d’application de l’irrigation (Cf. 1).
Le nivellement laser ne doit pas être confondu avec ce que les producteurs du Bajío
dénomment nivellement ou nivellement traditionnel, et qui consiste simplement en un lissage du
micro relief des parcelles, en vue d’aplanir grossièrement les parcelles. Généralement, ce type de
nivellement est réalisé avant le traçage des raies d’irrigation.
Avant de réaliser un nivellement laser, il est primordial d’étudier le profil du sol, pour
déterminer l’amplitude de terre arable qui peut-être retirée, sans affecter la production de la
récolte. Ceci n’est cependant pas un problème dans le Bajío, puisque les sols sont très profonds,
et les pentes relativement faibles. Le planage des parcelles doit être basé sur une reconnaissance
topographique très précise, de façon à définir la pente adéquate d’un point de vue technique et
économique (car comme nous le verrons, le prix d’un nivellement dépend de la quantité de terre
déplacée), et parvenir à un équilibre entre excavation et remplissage.
NB : On comprend donc que contrairement au semis direct, l’effet du nivellement laser sur
l’efficience d’irrigation est relativement simple, et surtout immédiat. Il faut quand même préciser
que l’économie d’eau réalisable dépendra directement de l’état du terrain avant nivellement : Par
exemple, sur un terrain très peu uniforme avant nivellement, l’économie réalisée grâce au
34/81
nivellement sera bien supérieure à celle réalisée sur un terrain relativement homogène à la base. Il
faudra donc être prudent quant aux interprétations que nous pourrons donné de certains résultats.
De plus, on a à faire à une innovation dont le seul requis est l’investissement d’argent. En aucun
cas on ne parlera de transfert de technologie ou de modification du système de production. Cette
innovation n’implique l’agriculteur que dans la prise de décision de réaliser ou non ce travail.
Dans le cas du semis direct, la prise de décision de conversion s’accompagne d’une capacitation,
nécessaire à la maîtrise technique.
• Déroulement du nivellement
Un agriculteur souhaitant réaliser un nivellement laser doit s’adresser directement à une
entreprise. L’entreprise doit alors réaliser les démarches nécessaires à l’obtention de la
subvention (Cf. b.) pour le producteur-client.
Celle-ci doit également lui présenter plusieurs alternatives de mouvement de terres. Dans
90% des cas, la pente naturelle est choisie : c’est l’option la plus économique, car comme nous le
verrons plus loin, cela nécessite le moins de mouvement de terres. Cependant, il est conseillé aux
agriculteurs d’augmenter la pente jusqu’à 0,08 ou 0,15%, sachant que la pente naturelle du Bajío
est d’environ 0,03%, et ceci afin d’augmenter l’efficience d’irrigation. Il est ainsi clair que la
pente du nivellement aura une influence sur la rapidité et l’uniformité d’écoulement de l’eau sur
la parcelle, et donc sur l’amélioration de l’efficience d’application.
Un producteur peut exiger des travaux comme le changement du sens d’irrigation, la fusion
de parcelles, ou la réalisation de terrasses. Par exemple, un changement de pente reviendrait à
déplacer 800 mètres cubes de terres, alors qu’un mouvement moyen dans le Bajío est de 250 à
300 mètres cubes.
L’entreprise calcule alors à l’aide d’un logiciel spécialisé les volumes de terre qui vont être
déplacés, en vue d’un plan prévisionnel.
Une vérification de la qualité du nivellement est réalisée a posteriori : Grâce à un GPS, les
coordonnées du centroïde sont relevées, ainsi que les données d’élévation de plusieurs points
sélectionnés. Le critère pour définir si le travail a été bien réalisé est : la somme des excavations
et remplissages doit être inférieur ou égale à 50 mètres cubes.
Les demandes de subvention sont faites après la réalisation des travaux de nivellement.
Un nivellement se fait environ tous les 3 ans pour les céréales et le maraîchage. Pour la
luzerne, cela peut aller jusqu’à une durée de 4 ans.
35/81
b. Un programme gouvernemental pour la diffusion du nivellement laser
Les informations ci-dessous sont issues d’entretiens avec l’Ingénieur Munoz Hernandez,
responsable du programme « Nivellement laser des terres » au SDA.
• Diffusion du programme
Ce programme de nivellement des terres a débuté en 1997. Il consiste en une subvention aux
producteurs à hauteur de 800 pesos par hectare de terre nivelée. En 1997, seuls 1566 hectares ont
été nivelés dans l’Etat, sur une superficie irriguée de 400 000 hectares. 36 000 hectares sont
actuellement recensés comme étant nivelés, soit un peu moins de 10% des surfaces. La figure
suivante montre l’évolution étatique des surfaces nivelées entre 1997 et 2003.
10000 40000
9000 35000
8000
30000
7000
25000
ha / année
6000
ha total
Surfaces nivelées
5000 20000
Surfaces cumulées
4000 15000
3000
10000
2000 Evolution des surfaces nivelées entre
1000 5000 1997 et 2003, Etat de Guanajuato
0 0 (SDA, 2004)
98
99
97
00
01
02
03
19
19
19
20
20
20
20
• Fonctionnement de l’aide
Comme il a été dit plus haut, l’aide du gouvernement s’élève à 800 pesos / hectares. Le prix
du nivellement est proportionnel à la surface nivelée, mais dépend aussi de la forme de la parcelle
et de la quantité de terre mise en mouvement. En moyenne, un nivellement coûte 2500 pesos par
hectare, de 250 mètres cubes à 300 mètres cubes déplacés. Au dessus de cette limite, il faut
ajouter 8,5 pesos / mètre cube de terre supplémentaire.
Ainsi, il est clair que l’option la plus économique est le nivellement à pente naturelle.
Les prix peuvent de plus varier d’une entreprise à l’autre. Par exemple, un nivellement coûte
2800 pesos au module d’Irapuato, car les machines sont moins performantes que dans d’autres
36/81
modules comme Valle de Santiago. En effet, les équipements d’Irapuato ne permettent pas de
niveler plus de 2 à 2,5 hectares par jours, contre 4 à 4,5 pour Valle de Santiago.
Depuis 2002, l’aide vient aux 2/ 3 du gouvernement de l’Etat, le reste étant couvert par le
gouvernement fédéral. Cette subvention est valable jusqu’à une surface de 20 hectares nivelés.
De 20 à 40 hectares nivelés, la subvention passe à 400 pesos. Le gouvernement a instauré ce
palier dans un souci d’équité, en vue de ne pas trop avantager les grands propriétaires terriens.
Ainsi, un producteur voulant faire niveler 25 hectares touchera un soutien de 16 000 pesos
pour les 20 premiers hectares, et de 2 000 pour les 5 suivants, soit en tout 18 000 pesos.
Cette aide va augmenter au mois de juillet 2004, pour passer à 1000 pesos par hectare.
22,0
4000 30,0
3000 14,8 Importance des surfaces nivelées par module
8,1 8,2 9,8 20,0 (CNA, 2004)
2000 4,6 8,2
1000 14,1 10,0
0 0,0
Sa orta le
Va l
Hu as o
ra
ris jo
a r
La orr ro
Ja a
an olo
lva aro
Ira nca
lam za
a
Ab uat
C l
rr
Pu ale
Surface nivelée
C ima
im
tie
Sa mb
p
a
% superficie nivelée
Ac
37/81
Globalement, 21% des terres du DR 011 sont nivelées. Cependant, il existe une différence
notable entre modules, au sein même du DR. 3 modules sont particulièrement avancés, avec plus
de 50% des surfaces nivelées : Jaral, Valle de Santiago et Corralejo. On peut dores et déjà émettre
l’hypothèse que pour ces modules, les économies d’eau réalisées à la parcelle grâce au
nivellement ont eu de véritables répercussions sur les volumes utilisés globalement sur tout le
module.
Ainsi, tous les modules proposent un service de nivellement, grâce à des équipements dont ils
sont propriétaires. L’argent rapporté par le nivellement va donc directement au module. Le
directoire de celui-ci applique ainsi les prix qu’il souhaite: Le prix est souvent fixé en fonction
des capacités des équipement ; le nivellement a un ainsi un prix relativement élevé (2800 pesos) à
Irapuato, comparé à une moyenne de 2500 pesos / ha.
38/81
v Evolution des surfaces nivelées par module
Nous représentons ci-dessous l’évolution des surfaces par année sur l’exemple du module de
Valle de Santiago :
3000
2500
2000
1500 Surfaces
1000 cumulées Evolution des surfaces nivelées, Module
500 Valle de Santiago (SDA, 2004)
0 Linéaire
(Surfaces
97
98
99
00
01
02
03
cumulées)
19
19
19
20
20
20
20
Année
81%
1600
80% des producteurs bénéficiant de l’aide sont des
1400 81% ejidataires. Ce chiffre est à prendre avec précaution, car
on peut penser que les petits propriétaires ont d’avantage
1200 73% la possibilité d’acheter un équipement propre. Le SDA
Productores
1998
1999
2000
39/81
085, qui a pris la décision d’obliger les agriculteurs semant de la luzerne à niveler leurs terres, et
ceci à des fins d’économies d’eau (La luzerne étant réputée gourmande en eau).
40/81
Partie 3 : Fonctionnement de l’agriculture irriguée et
conditions d’adoption des innovations dans le module
d’Irapuato
A. Caractérisation de l’agriculture irriguée
Milieu agro-écologique
La figure présente les données climatiques relevées dans la station du module d’Irapuato. Le
total annuel des précipitations est de 715, 8 mm, concentré à 80% en saison humide, pour une
évapotranspiration de 2003,30mm.
250 30
Evapotranspiration
200 25
moyenne
20 Précipitations
150
moyennes
mm
°C
15
100 Température moyenne
10
50 5 Précipitation et température, Module
0 0 d’Irapuato, Etat de Guanajuato
(INIFAP, 2003)
ai
pte t
ier
e
s
ille
No re
ar
br
M
nv
b
M
m
Ju
m
Ja
ve
Se
Les sols du module d’Irapuato sont en grande majorité des vertisols très propice à
l’agriculture, dont la texture moyenne est la suivante : 45% d’argile, 30% de sable et 25% de
limons. Cependant, il existe des variations ponctuelles: on trouve également, sur une partie du
module, des terrains plus sableux (surtout en section 19), ou plus limoneux en abord des
ruisseaux (Module Irapuato, 2004). La nature des terrains aura évidemment une grande influence
sur le potentiel de rendement, ainsi que sur les pratiques d’irrigation : les sols plus sableux
demanderont la plupart du temps une irrigation de plus qu’un terrain argileux, qui conserve
mieux l’humidité (Cf. annexe 21).
41/81
district. La taille moyenne d’une parcelle en petite propriété est d’environ 14 hectares, contre 4 ha
pour les ejidataires : la différence est donc bien marquée entre ces deux types d’agriculteurs.
Finalement, 50% des surfaces cultivées le sont par des petits propriétaires (Source Module
d’Irapuato). On a donc une minorité de petits propriétaires cultivant une majorité de terres. La
surface moyenne cultivée par producteur est la plus élevée du district, soit 6,65 hectares.
Ejidataires Petits propriétaires Total module
% Nombre total 78,7 21, 3 100
% Surface totale 50 50 100
Surface moyenne par type 4 14 6,65
Approvisionnement en eau
En ce qui concerne l’eau superficielle, le module d’Irapuato est desservi par le grand canal
Coria qui traverse plusieurs modules du district. Celui-ci débute au niveau du barrage de
dérivation Lomo de Toro situé à la sortie du module de Salvatierra et parcourt près de 100
kilomètres jusqu’au module d’Abasolo. Le canal Coria est la seule source d’approvisionnement
en eau de surface pour le module d’Irapuato. Il irrigue directement la partie Est du module et
donne naissance au canal Irapuato, d’une longueur de 26 kilomètres de long, et qui alimente la
partie Ouest grâce à huit canaux sub-latéraux (Cf. annexe 22). En tout, 4340 hectares sont
irrigués selon cette modalité. On compte également 3990 hectares ayant accès par pompage à
l’eau souterraine, grâce à 168 puits particuliers, en société ou non, et 16 puits officiels. Nous nous
intéresserons de façon plus précise au fonctionnement de l’irrigation dans la suite de cette partie.
42/81
Cycle OI
Comme nous l’avons vu, le cycle OI est caractérisé par sa dépendance envers l’eau
d’irrigation, mais également par la présence de températures froides en son début. Ces
températures sont essentiellement à l’origine du choix du blé et de l’orge, cultures ayant des
besoins en froid essentiellement en début de cycle végétatif.
Le cycle OI est également marqué par l’implantation d’une culture pérenne, la luzerne. Celle-
ci possède un cycle de 2 à 3 ans, et une coupe est réalisée tous les 6 mois.
Le maraîchage est également possible pendant ce cycle, avec la culture de légumes sous
contrat, comme par exemple le brocoli, ou la culture de fraise, très importante dans la région.
8,5%
14,0%
Céréales
Répartition des cultures, cycle OI
Maraîchage
(Source Modulo Irapuato, Cycle 2002-2003)
Pérennes
77,5%
Les céréales sont donc les cultures dominantes, avec presque 80% des surfaces. Le
maraîchage possède une place importante, représentant près de 15% des surfaces cultivées. Une
petite partie des terres, 8,5% sont dédiées à la culture de pérennes.
De plus, une très nette domination de l’orge s’observe :
26,3%
Des différences majeures entre ces deux cultures peuvent expliquer la domination de l’orge :
v Le cycle de l’orge est d’environ 15 jours plus court que celui du blé. Cela se traduit d’une
part par une récolte plus précoce, ce qui, comme nous le verrons, est un avantage non
négligeable, du fait du peu de temps disponible entre les cycles OI et PV. D’autre part par
l’apport d’une irrigation supplémentaire sera nécessaire au blé.
v Comme nous l’avons déjà dit, l’Etat du Guanajuato a fourni des contrats aux producteurs
avec une entreprise de brasserie. Le prix est ainsi sécurisé, contrairement à ceux du blé,
car fixé avant le semis.
43/81
Cycle PV
Tout comme en OI, les céréales dominent le cycle de saison sèche. Ainsi, le sorgho et le maïs
sont les deux principales cultures implantées, grâce aux conditions de températures et de
luminosité particulièrement favorables à leur développement. On retrouve également une petite
proportion de maraîchage, et bien évidemment des surfaces en cultures pérennes.
7,5%
12,3%
Répartition des cultures, cycle PV
Céréales (Source Modulo Irapuato, Cycle 2002-2003)
Maraîchage
Pérennes
80,2%
On note également une nette dominance du sorgho par rapport au maïs, en ce qui concerne les
céréales.
6,2%
93,8%
44/81
céréales, en perte de rentabilité. Cependant, tous les agriculteurs ne peuvent effectuer cette
reconversion. En effet, la production de fruits et légumes nécessite un accès à l’eau souterraine,
les entreprises d’exportation achetant ces productions sous contrat exigeant une irrigation par
puits, c’est-à-dire avec une eau supposée plus propre. Le rapport de coût et production du module
d’Irapuato montre clairement que la totalité des surfaces récoltées en maraîchage le sont par des
producteurs ayant accès à l’eau de puits, officiel ou particulier.
Malgré tout, le maraîchage reste dans tous les cas une stratégie risquée, car les prix fluctuent
beaucoup sur le marché.
Les cultures pérennes prennent en compte la luzerne et les prairies. Tout comme le sorgho, la
culture de la luzerne s’est développée en même temps que les élevages intensifs proches de la
ville.
Nous ne nous intéresserons plus, dans la suite de l’étude des systèmes de cultures, qu’aux
céréales des cycles OI et PV.
b. Conclusions
• Choix des cultures et stratégies de production
- Les différents facteurs poussant les producteurs à choisir une culture plutôt qu’une autre ont été
évoqués lors de la description des systèmes de cultures. On notera l’importance du facteur accès à
l’eau : choix de l’orge plutôt que du blé en cycle OI, possibilité de diversification vers les
produits maraîchers.
- L’importance de l’élevage intensif est également un élément clé de la compréhension des
systèmes des cultures, et de la valorisation des résidus.
45/81
Nous présenterons donc les différentes sources d’approvisionnement en eau du module, ainsi
que les règles de gestion qui les caractérisent.
v L’eau de canal
Au niveau du module
Définition du nombre d’irrigations
Comme nous l’avons vu, en novembre de chaque année, sont définis les volumes d’eau de
barrage alloués à chaque module, ainsi que le nombre de cycles et d’irrigations. Le graphique ci-
dessous représente l’évolution de ces volumes pour les cycles OI et PV depuis 1997. On notera
que depuis cette date, l’évolution des volumes alloués semble peu significative (Nous irons plus
loin dans l’interprétation ultérieurement), mise à part l’absence de cycle OI en 97-98 et 2000-
2001, du fait du faible remplissage du barrage Solis.
60 000
50 000
millions m3
40 000 OI
30 000 PV
Fig. – Evolution des volumes alloués au module
20 000 Total
d’Irapuato (Module Irapuato, 2004)
10 000
0
7
9
5
20 001
20 002
20 003
4
20 00
-9
-9
-9
-9
-9
00
0
94
-2
-2
-2
-2
-2
95
96
97
98
00
01
02
03
99
De ceci découle donc le nombre d’irrigations possibles par cycle agricole, compte tenu des
prévisions de surfaces mises en culture :
Année Nombre d’irrigations
97-98 1
98-99 5
99-2000 5
Fig. – Nombre d’irrigations programmées,
2000-2001 1 Module Irapuato (Module Irapuato, 2004)
2001-2002 4
2002-2003 4
2003-2004 5
Le module lui-même fait le choix de la répartition des irrigations entre cycle OI et PV.
Globalement, en année « humide », 5 irrigations sont possibles, et la répartition classique est 4
irrigations en OI, permettant ainsi la culture de blé et d’orge, et 1 en PV, au moment du semis.
46/81
Cependant, certaines années, le volume stocké dans le barrage ne permet de réaliser que 4
irrigations. Les dirigeants du module ont alors fait le choix de la reconversion à l’orge : Ainsi, 3
irrigations ont été dédiées au cycle OI et 1 en PV (Cas des années 2001-2002 et 2002-2003, Cf.
annexe 24).
48/81
Ces données sont issues d’un entretien avec le gérant et l’hygrométricien du module de
Huanimaro. Nous avons fait le choix de nous intéresser également à ce module, du fait de
l’existence d’une dotation volumétrique, ce qui pouvait supposer un meilleur contrôle des
volumes à la parcelle (nécessaire à la quantification), s’accompagnant d’un plus grand souci
d’économie d’eau.
Ainsi, depuis 2 ans, les modules de Corralejo et Huanimaro ont mis en place un système de
paiement des redevances par unité de volume consommé. Ceci implique une connaissance très
précise des volumes réellement prélevés, et non simplement une évaluation grossière, comme
c’est le cas à Irapuato. Les canaleros de ce module doivent procéder plusieurs fois par jour à 3
mesures de débit à la parcelle. Cependant, le gérant du module nous a précisé que ce système
étant très lourd, il est difficile de s’y tenir en pratique. Pour l’instant, la dotation est basée sur une
moyenne sur le module des volumes prélevés aux niveaux des grandes prises d’eau.
L’utilisation de ces relevés pourrait donc être une piste intéressante quant à l’évaluation des
volumes économisés grâce au nivellement laser et au semis direct.
• L’eau souterraine
Au niveau du module
Le module Irapuato a un double droit de regard sur les puits situés dans ses sections : les
canaleros relèvent les débits, temps et surfaces irrigués, tout comme pour l’eau de canal. Les
résultats de la récolte (et notamment les surfaces récoltées par type de culture ainsi que les
rendements) par type de puits, officiels ou particuliers, sont également enregistrés. Cependant, il
n’y a aucun droit de contrôle du module sur les volumes prélevés, ni sur l’organisation des
usagers d’un même puits, même officiel.
Tout comme pour l’eau de surface, les relevés des canaleros pour les puits ne sont que des
approximations, et seront aussi difficilement utilisables pour une quelconque quantification.
Au niveau des usagers
Au niveau des puits collectifs, différents modes de gestion sont à discerner.
Organisation du tour d’eau
v Tirage au sort : Un tirage au sort annuel fixe l’ordre de distribution de façon plus ou
moins flexible (Il peut y avoir des arrangements, notamment au moment pour l’irrigation
de semis, si un producteur n’est pas prêt au moment de son tour).
v Tour fixe : Celui-ci est établi à la perforation du puits.
v Système du « 1er prêt à semer, 1er à irriguer » : Sachant qu’en cycle PV, le rendement
de la culture dépendra directement de la précocité de la date de semis, on comprend que le
type de préparation du sol va prendre une importance capitale.
49/81
Une autre variable intéressante est la pression d’utilisation des puits, car elle déterminera
également les possibilités de manœuvre des usagers dans l’utilisation de l’eau. Celle-ci est égale
au rapport débit/surface irriguée.
En ce qui concerne les puits particuliers, on comprend aisément que la liberté soit totale dans
le choix des dates d’irrigation.
50/81
v Une faible flexibilité dans l’accès à l’eau sera peu favorable, permettant peu de
liberté dans les pratiques d’irrigations.
v Un paiement volumétrique (cas des puits individuels et de certains puits collectifs)
sera favorable.
Les enquêtes ne permettront de répondre que de façon partielle : par soucis de centrer le
questionnaire sur la quantification des économies d’eau, nous ne sommes pas rentrés plus
profondément dans l’influence de tel mode d’organisation collectif (paiement ou organisation du
tour d’eau) sur la volonté d’innovation des producteurs.
Cependant, nos conclusions s’orienteront sur une opposition accès collectif/accès individuel
(et plus particulièrement eau de canal / eau de puits) quant à la prise en compte du facteur
« économie d’eau » dans les motivations des agriculteurs innovateurs.
2. La nature des économies d’eau (en nombre d’irrigations, ou volume) sera conditionnée par
le type d’accès à l’eau.
Nous nous pencherons sur cette hypothèse au cours de la partie 4.
• Efficience de conduction
Le calcul des efficiences de conduction de l’eau de canal est effectué à partir des relevés de
volumes programmés et réellement utilisés (Cf. plus haut) par les modules, dont disposent la
CNA et la SdRL. Ceux-ci font état des volumes bruts (au niveau des œuvres de tête) et nets
(distribués aux parcelles). On obtient les résultats suivants :
- En cycle OI 2003-2004, l’efficience de conduction a été de 72%. Sur les 3 derniers cycles
agricoles, on obtient une moyenne de 67%.
- En cycle PV 2004, on obtient une efficience de conduction de 79%, contre une moyenne
de 69% sur les 3 derniers cycles.
D’autre part, on calcule la lame nette d’eau utilisée par cycle de culture : celle-ci est le
rapport entre la surface réellement cultivée et le volume net à l’échelle du module.
Finalement, on obtient en cycle OI 2003-2004, une efficience de 65%.
51/81
En PV 2004, l’efficience est évaluée sur les lames nettes apportées lors de la première
irrigation de semi, sachant que la lame d’eau requise en première irrigation est de 12,6 cm pour
maïs et sorgho, selon les données de la CNA.
On obtient une efficience d’application de 56% en 2004.
- Pour évaluer les demandes des cultures établies, on utilise le rapport des coûts et production
du module d’Irapuato, où figurent les surfaces récoltées par type de culture et par cycle. Ainsi, on
prendra en compte les cultures présentes de façon majoritaire sur chaque cycle. Finalement, on
obtient la répartition suivante :
Cycle OI : Orge (28%), Blé (14%), Brocoli (13%), Oignon (12,5%), Ail (10%), luzerne
(11%) et fraise (11,5%)
Cycle PV : Sorgho (70%), Maïs (13%), luzerne (8,5%) et fraise (8,5%)
Etant donné que l’année est divisée en 2 cycles, il est nécessaire, pour obtenir une demande
globale sur l’année, d’additionner les valeurs obtenues pour chaque cycle.
En vue de simplifier le calcul, on considérera, pour les pérennes (fraise et luzerne), que la
demande en eau est répartie de façon équitable entre les cycles OI et PV.
Finalement, on obtient le résultat suivant :
Demande cycle OI = 47,68 cm
Demande cycle PV = 35,58 cm
Soit au total, une demande de 83,26 cm d’eau par an et par hectare.
En 2001, le volume utilisé par les puits particuliers du module d’Irapuato était de 39 641,2
millions de mètres cubes, pour une surface cultivée de 2466 ha en OI et 2698 en PV, soit une
moyenne de 2582 ha cultivés sur l’année. On obtient ainsi une lame d’eau globale de 153,5 cm
sur l’année.
Conclusions
v Sachant qu’une irrigation gravitaire bien gérée peut permettre d’atteindre des efficiences
voisines de 80% (Mailhol et al, 1999, cité par Nemeth I., 2001), on se retrouve avec des
valeurs très moyennes voire basses d’efficience d’application, et notamment en cycle PV.
52/81
v D’après ces résultats, il n’ y aurait pas réellement de différences dans l’application entre eau
de puits et eau superficielle, contrairement à ce que l’on aurait pu penser.
Ceci dit, ces valeurs restent des estimations basées sur des données plus ou moins fiables. Il
faut donc rester prudents vis-à-vis de ces chiffres, qui paraissent un peu surestimés.
• Efficience globale
Finalement, on obtient les valeurs suivantes d’efficiences globales sur l’année 2003-2004 :
Cycle OI: Eg = 47%
Cycle PV: Eg = 44%
Ceci signifie que globalement, sur tout le système, on a des pertes proches de 55% d’eau.
On comprend donc qu’une amélioration de l’usage de l’eau agricole est possible. Nous
discuterons ces résultats dans la dernière partie.
53/81
• Les enquêtes constituent une approche obligée lorsque l’on parle d’innovation technique.
Cycle OI
La préparation du sol avant semis reste traditionnelle, avec un labour et 2 passages de cover-
crop. Un nivellement « traditionnel » (Cf. partie 2) est réalisé, ainsi qu’un retraçage des raies
d’irrigation. La gestion des résidus se fait alors selon une modalité unique : bottelage des pailles
de sorgho ou maïs, soit environ 70% de résidus exportés.
Une minorité d’agriculteurs pratiquent le semis direct au cours de ce cycle. La plupart du
temps, les pailles de céréales du cycle PV sont exportées. Il est en effet très rare qu’un agriculteur
laisse la totalité des résidus sur la parcelle. Enfin, une quantité négligeable d’agriculteurs brûlent
les résidus.
Finalement, selon l’ingénieur ASOSID du module, 90% des surfaces sont en semis
traditionnel, et donc seulement 10% en semis direct. Parmi ces 10%, les résidus seraient
exportés sur 80 à 90% des surfaces. Il ne s’agit ici que d’évaluations.
Pour chaque section, nous avons réalisé, avec l’aide des canaleros, un travail complémentaire
de localisation des parcelles en semis direct, section par section. Au total, 342 hectares de semis
direct ont été mis en évidence, sur une surface cultivée totale de 3352 hectares, soit 10,2% des
surfaces. Ces résultats ne prennent pas en compte le type de gestion des résidus.
En cycle PV
La diffusion du non travail du sol est massive, pour les raisons qui ont été évoquées
précédemment. Cependant, la gestion la plus courante des résidus reste le brûlis. La distinction
résidus exportés en partie ou non exportées n’a pas été prise en compte lors de cet inventaire.
Finalement, on trouve les proportions suivantes, en surface, et en nombre de producteurs :
75,8
80 70,0
70
60
50
Surface (% surface
40
totale)
%
Nombre d'agriculteurs
30 19,4
12,0 (% nombre total)
20 10,6 12,2
10
Répartition des types de
0
préparation du sol, Module
SD SD brûlis Labour Irapuato (Module Irapuato, 2004)
traditionnel
54/81
Ces résultats sont issus d’un travail réalisé conjointement entre l’ingénieur ASOSID du
module et les canaleros, qui ont répertorié pour chacune des 800 parcelles du module le type
d’itinéraire technique rencontré, en matière de préparation du sol et pour le cycle PV.
On a donc une proportion de semis direct sur couvert végétal, c’est-à-dire avec au moins 30%
des résidus laissés sur la parcelle, tout de même supérieure en cycle PV, avec 20% des surfaces,
qu’en cycle OI. En cycle PV, on pourra donc considérer que la préparation la plus
« traditionnelle » est finalement le semis direct sur résidus de culture, mais avec brûlis de pailles.
b. Le nivellement laser
Comme nous l’avons déjà dit, le nivellement laser a fait son apparition tardivement dans le
module d’Irapuato, c’est-à-dire en 2000. Le module possède deux machines, de faible capacité :
Le prix du nivellement est donc relativement élevé, soit 2800 pesos jusqu’à une limite de 350 m3
de terre déplacé, puis de 11 pesos par m3 supplémentaire.
Finalement, 9,8 % des terres du module sont actuellement nivelées (Cf. Partie 2), pour une
moyenne de 21% sur le district, ce qui fait du module d’Irapuato un module que nous
qualifierons de peu innovateur.
Cependant, l’augmentation des surfaces est régulière d’année en année, depuis l’introduction
de cette technique.
Selon le gérant du module, une quantité égale de petits propriétaires et d’ejidataires aurait
réalisé ce type de travaux. Il signale également que du fait de la surexploitation des aquifères, on
assiste à un affaissement de certaines zones du module, et donc à de sérieux problèmes de
dénivellation, ce qui obligerait certains agriculteurs à réaliser un nivellement.
55/81
entre système de production. Elle joue avant tout sur les surfaces cultivées et les moyens
de production.
Type C : Grands et moyens éleveurs avec accès à l’eau de pompage (puits et eaux noires)
Ce type de producteurs possède une surface moyenne de 10 à 20 hectares, dont le système de
culture est orienté vers l’alimentation d’un élevage important. Les plus gros élevages
appartiennent à des petits propriétaires. L’accès à l’eau de pompage permet la culture de luzerne.
On note également la présence d’employés permanents et d’une mécanisation relativement
importante. La présence d’un élevage rend la capacité d’investissement assez élevée, et la
liquidité importante.
56/81
dans l’élevage à grande échelle. Les mécanisations et capacités d’investissements sont très
importantes.
SEMI DIRECT
• Une diffusion réalisée par des producteurs « pionniers »
Années de conversion et surfaces concernées
- En cycle PV, les premiers agriculteurs réalisant le semis direct ont effectué leur
conversion à la fin des années 1990 (En 96,98 et 99). On constate que ces 3 agriculteurs
appartiennent aux groupes E et B. Dans tous les cas, les surfaces cultivées sont dans tous les cas
relativement importantes (entre 17 et 60 hectares), ce qui a permis à ces premiers innovateurs de
faire l’essai sur une surface tout d’abord réduite, pour l’adopter totalement à l’heure actuelle.
On retrouve la même tendance chez les suivants à s’être convertis, majoritairement en 2000 :
lorsqu’ils sont en possession d’une surface inférieure à 15 hectares, l’essai est généralement
réalisé sur la totalité des terres.
- En cycle OI, notre échantillon ne contient que 4 innovants. Parmi ceci, 3 appartiennent au
type E : ils cultivent une surface importante (83 hectares en moyenne), et sont très mécanisés. On
pourrait donc penser que ce type d’agriculteurs, pour la plupart des petits propriétaires, serait le
plus innovateur, ou aurait plus les moyens d’innover. En effet, ceci pourrait s’expliquer de 2
façons : la possibilité de réaliser des « essais » sur une partie de leur terre d’une part, sans prendre
trop de risques, et une facilité d’accès au matériel (botteleuse et semeuse) d’autre part (Nous
verrons que ce dernier facteur est important). L’échantillon est bien sûr trop faible pour conclure,
mais cette hypothèse a été confirmée au cours de différents entretiens, au cour desquels a été
évoqué le fait que les « petits » (Type A et B), pour plus de sûreté, attendent de voire des résultats
concrets avant de se lancer.
57/81
3 agriculteurs mentionnent le fait qu’eux ou leur père avaient déjà testé la technique du semis
direct au début de son introduction : le manque de connaissance et d’appui technique a fait qu’ils
ont du abandonné.
Processus de diffusion
Les premiers à avoir pratiqué le semis direct en cycle PV l’ont fait dans des circonstances
particulières : soit par hasard, parce que le brûlis des résidus n’avaient pas été total, soit dans une
journée de démonstration dans une ville voisine. A partir de là, et grâce à l’intervention
d’ASOSID, ils ont joué le rôle de leaders, en faisant de la diffusion producteur à producteur.
Ainsi, 8 agriculteurs sur 14 se sont convertis sous l’impulsion d’un voisin.
En cycle OI, ce processus n’est qu’en cours d’engagement : peu d’agriculteurs savent que
cette technique existe pour ce cycle et encore moins que le module d’Irapuato dispose de 2
équipements. Ils pensent que le labour du cycle OI donne de très bons résultats, et que de plus.
Cependant, les agriculteurs réalisant déjà le semis direct en PV semblent relativement intéressés,
mais attendent de voir des résultats concrets, d’où encore une fois l’importance du transfert
producteur à producteur.
On remarque donc qu’en aucun cas, l’économie d’eau n’est citée comme étant un des motifs
de conversion au semis direct, et ceci quelque soit l’accès à l’eau. On peut cependant se
demander si ce facteur est tout de même perçu comme étant un bénéfice inhérent à cette
technique.
Bénéfices
- Comme nous aurions pu nous en douter, tous les agriculteurs sans exception citent la
baisse des coûts de production comme un bénéfice évident du semis direct.
- Vient ensuite un point non évoqué précédemment : la qualité du semis en PV. En effet, la
semeuse en semis direct possède une précision beaucoup plus importante que la traditionnelle,
notamment au niveau des profondeurs de semis et des densités : ainsi, les agriculteurs ayant
évoqué ce point s’accordent pour dire que depuis leur conversion, ils utilisent une quantité
inférieure de semences, et que la germination est meilleure (
- La diminution du temps de travail est également cité comme étant un bénéfice important :
ceci correspond à ce que nous avons dit, à savoir la volonté de semer tôt en cycle PV.
- Le facteur augmentation de l’humidité du sol arrive ensuite. Il est alors intéressant, par
rapport aux hypothèses formulées plus haut sur l’influence de l’accès à l’eau, quels groupes
d’agriculteurs jugent ceci comme un bénéfice notable du semis direct :
Seul 1 agriculteur du groupe E2, avec accès à l’eau de puits individuel, cite cet avantage. Il
faut cependant être prudent du fait de la faible représentation du groupe E2 dans l’échantillon
58/81
réalisé. Les autres appartiennent à des groupes divers, principalement E1 (2 agriculteurs) et B (2
agriculteurs). Dans tous les cas, la source d’approvisionnement majeure en irrigation est l’eau de
canal, avec accès éventuel à l’eau de pompage en société.
Ceci ne permet finalement pas de conclure sur l’influence du type d’accès à l’eau quant à la
perception du bénéfice économie d’eau grâce au semis direct. De plus, l’augmentation de
l’humidité est parfois plus lié à l’amélioration de la germination, et donc à l’augmentation des
rendements,
- Enfin, les bénéfices d’ordre agronomique déjà évoqués (Amélioration de la structure du sol,
baisse de la consommation de fertilisants) semblent secondaires : l’amélioration de la structure du
sol est souvent perçue par des agriculteurs relativement technifiés (Groupe E), et réalisant le
semis direct depuis une longue période.
Difficultés
Accès à l’équipement
En PV, les agriculteurs réalisant du semis direct ont tous acheté un semoir, en groupe dans le
cas des types A et B, de façon individuelle chez les plus gros. La diffusion massive a été rendue
possible grâce aux subventions gouvernementales visant à la promotion du semis sur couvert
végétal (Cependant, la plupart des agriculteurs ayant bénéficié de cette aide continue à brûler les
pailles). L’accès au semoir n’est donc plus un facteur limitant.
En OI, la représentativité de l’échantillon ne permet pas de conclure : tous ont acheté un
semoir, mais ils font partie des agriculteurs relativement bien mécanisés (Groupe E).
Par contre, plus rares sont ceux qui possèdent une botteleuse : plusieurs agriculteurs relient
une difficulté d’accès à cet équipement au fait de brûler les pailles en PV. Ainsi, les agriculteurs
préfèrent brûler que laisser 100% des résidus de culture, car ils pensent ne pas dominer la
technique.
Gestion agronomique
Ces types de difficultés ont souvent un lien avec le facteur « eau » :
v 2 agriculteurs s’intéressent à la gestion de l’irrigation, rendue plus difficile par la présence
de résidus. C’est pour ceci que beaucoup brûlent ou exportent les pailles. Ceux qui le peuvent
choisissent d’investir dans un équipement pour mouliner les pailles.
v Une humidité trop importante pourrait « noyer la culture » en cycle PV (cité par deux
agriculteurs). Pour éviter ces problèmes, 3 points semblent essentiels dans la maîtrise du semis
direct :
- Assurer une bonne répartition des pailles, ce qui est possible grâce que de pailles présents
sur les moissonneuses modernes.
- Il est mieux de semer le plus tôt possible, pour ne pas qu’il y ait trop d’humidité lorsque la
saison des pluies commencent.
- Il est primordial d’avoir un terrain bien nivelé, et si possible au laser : ainsi, un bon drainage
est assuré en cas d’excès d’eau, et les cultures ne sont pas noyées.
v 2 agriculteurs citent des problèmes de gestion des mauvaises herbes. Ceci paraît peu, la
prolifération des adventices étant souvent cité comme une difficulté majeure du semis direct.
NIVELLEMENT LASER
• Diffusion
Quels agriculteurs et sur quelles surfaces ?
6 agriculteurs enquêtés réalisent le semis direct. Ils appartiennent aux groupes E1 (1
agriculteur), E2 (2), C (2) et B (1). La taille de l’échantillon ne nous permet évidemment pas de
conclure sur une quelconque relation entre type d’agriculteurs et réalisation du semis direct.
59/81
Les surfaces nivelées sont également diverses : on pourra relier ceci aux motivations.
Conditions de réalisation
Dans presque tous les cas, le nivellement a été réalisé par le module, et tous les agriculteurs
ont ainsi bénéficié de l’aide du gouvernement. Seul un agriculteur a nivelé 20 hectares avec sa
propre machine, qu’il a ensuite revendue.
Les non-innovants
Ils sont tous au courant de ce qu’est le nivellement laser, et également que le module peut
réaliser ce genre de travaux. La diffusion est donc bonne (On comprend que c’est dans l’intérêt
financier du module de faire cette publicité).
Obstacles à la diffusion
Les non innovants ne doutent en aucun cas des bienfaits du nivellement laser, dans le cas de
gros problèmes d’hétérogénéité du relief. Cependant, la plupart ne pensent pas le réaliser pour les
raisons suivantes :
- Leurs terres sont naturellement assez bien nivelées, et ce n’est donc pas une nécessité.
- Lorsqu’ils louent une partie des terres qu’ils cultivent, la décision revient au propriétaire.
- Ils ont acheter en groupe une niveleuse « traditionnelle ».
- 1 seul agriculteur du groupe B pense que c’est beaucoup trop cher.
Finalement, on a le sentiment que le nivellement est plus réalisé par « nécessité » que par
volonté réelle d’économiser l’eau, et ceci quelque soit le type d’agriculteurs.
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Partie 4 : Résultats de quantification des économies d’eau à
la parcelle
Puisque que la même méthodologie n’a pas été suivie pour les 2 types d’innovation et que les
économies d’eau ne sont pas du même type, nous avons fait le choix de séparer les résultats du
semis direct et du nivellement laser. Cependant, dans les deux cas, les économies seront
quantifiées en terme de lame d’eau appliquée. Pour le nivellement, nous calculerons également
les efficiences d’application lorsque cela est possible.
1) Méthodologies rejetées
Certains moyens de quantification préalablement envisagés ont été abandonnés :
v Une évaluation des économies d’eau à l’échelle du module n’est pas possible pour
le semis direct, car comme nous l’avons vu en partie 3, la diffusion de cette technique est
trop peu importante pour avoir des répercussions significatives à si grande échelle.
v Ayant effectué de façon préliminaire une localisation des parcelles en semis direct,
nous avons cherché à mettre en évidence, d’après les relevés des canaleros, une évolution
des lames d’eau consommées après conversion au semis direct. Ceci n’a été possible
qu’au sein du module d‘Irapuato, et l’imprécision des temps et débit était telle qu’aucun
résultat significatif n’a été obtenu.
1) Données préliminaires
Les différents entretiens réalisés nous ont apportés les bases suivantes :
Le semis direct permettrait des économies d’eau, soit près de 20 % de volume ou une
irrigation en moins sur un cycle agricole. Cependant, cela dépend du type de semis direct réalisé
(résidus exportés ou non), du type de sol considéré et de la maîtrise technique de l’irrigation (car
sans modification des pratiques, l’irrigation peut être ralentie par la présence des résidus).
Finalement, l’interaction semis direct / eau s’avère complexe, et difficile à quantifier de façon
universelle.
Un réticent, un canalero du module d’Irapuato, est persuadé que ceci est une vaste
supercherie, et qu’aucune économie n’est possible.
61/81
a. Fondements du dispositif expérimental
Nous nous intéressons ici à l’impact du semis direct en cycle OI, pour un système maïs-blé à
Valle de Santiago, et maïs-orge à Penjamo.
• Facteurs testés
3 facteurs ont été pris en compte lors de cette expérience :
- La préparation du sol, à savoir labour traditionnel et semis direct
- La gestion des résidus : brûlis, résidus empaquetés (30% restant sur la parcelle) et résidus
- Irrigation à la raie (largeur 80cm) ou en planche (largeur 1 m 60)
4 traitements ont ainsi été testés :
T1 : Labour traditionnel en OI, après semis direct sur résidus brûlés en PV. Il s’agit d’un
témoin correspondant aux pratiques traditionnelles du Bajío, comme nous l’avons déjà dit.
T2 : Semis direct sur résidus exportés pour chaque cycle de culture, irrigation en planches.
T3 : Semis direct sur 100% des résidus pour chaque cycle de culture, irrigation en planches.
T4 : Semis direct sur 100% des résidus pour chaque cycle de culture, irrigation à la raie.
Les mêmes dispositifs expérimentaux ont été utilisés dans les 2 cas. Le schéma du dispositif
est présenté en annexe 28.
On note que le traitement 4, à savoir l’irrigation par raies, représente le mode d’irrigation le
plus courant dans le Bajío. On montrera donc un intérêt plus particulier à l’étude de ces résultats.
b. Matériel et méthode
Nous allons présenter la méthodologie d’évaluation des lames d’eau appliquées à chaque
traitement.
• Dispositif d’irrigation
Etant donné la taille de la matrice, deux tours d’eau seront mis en place pour l’irrigation du
dispositif expérimental total.
Dans le cas de Penjamo comme de Valle de Santiago, le tour d’eau est organisé de la façon
suivante : l’expérience de rotation de culture, ainsi que les traitements 3 et 4 sera irrigué en
premier. Le front d’irrigation sera dans un deuxième temps déplacé sur les traitements 1 et 2.
L’irrigation de la matrice se fait grâce à de l’eau provenant d’un puits ; la présence d’un
compteur permet de lire directement le volume d’eau pompé, en effectuant deux lectures, avant et
après irrigation ; connaissant d’autre par le temps d’irrigation par tour d’eau, on calcule alors le
débit d’arrivée d’eau à la parcelle dans chaque cas.
Cependant, le dispositif de Valle offre plus de précision : la présence de tubes à vannettes
permet de connaître de façon précise le temps d’irrigation pour chaque traitement, alors que le
dispositif de Penjamo permet seulement d’évaluer les temps d’irrigation par tours d’eau.
Dans ce dernier cas, les doses d’irrigation à apporter par irrigation seront déterminées à partir
des mesures d’humidité résiduelle du sol, en calculant une dose objectif. Pour Valle, seule la
première irrigation de semis sera issue des résultats de lecture du compteur, associée au temps
d’irrigation par traitement. Pour les autres irrigations, la méthode de calcul sera également basée
sur l’humidité résiduelle avant irrigation. Dans les 2 cas, une estimation de l’efficience
d’application sera faite, en connaissance du type de sol : on considèrera que 25% d’eau sera
perdue par percolation profonde ou ruissellement.
Le choix de raisonner sur les humidités résiduelles a été réalisé à des fins de rigueur vis-à-vis
de l’objectif de l’expérience, à savoir l’étude de l’amélioration du bilan hydrique dans un système
de semis sur couvert végétal. On ne s’intéresse ici qu’à l’effet « présence du paillis » sur la
62/81
quantité d’humidité du sol et donc les lames d’irrigation requise. Les facteurs pertes par
ruissellement et percolation seront considérés comme homogène d’une parcelle à l’autre, d’où
une valeur d’efficience d’application homogène.
Autres irrigations
Pour calculer la dose d’irrigation requise, on utilisera la formule de la dose objectif (ou lame
d’irrigation requise) définie précédemment :
LR = (Hcc-Hr)*da*zc
Calcul de Hcc
Les données de texture des sols des deux matrices expérimentales ont été mesurées par le
laboratoire de l’INIFAP. On en déduit la valeur de Hcc.
L’évaluation de l’efficience d’application à 75% nous permet d’obtenir une dose à appliquer
finalement égale à LR / 0,75.
c. Résultats
Les résultats de mesure d’humidité résiduelle avant chaque irrigation se trouvent en annexe
29. On ne présentera ici que les valeurs de lames d’eau, exprimées en cm, obtenues pour chaque
traitement. Les résultats sont présentés par irrigation, puis sur la totalité du cycle. Sont également
calculés et présentés ci-dessous les valeurs des économies réalisées en pourcentage de la lame
d’eau appliquée par rapport au traitement traditionnel (Une valeur négative indiquera donc que la
lame d’eau du traitement considérée a été supérieure à celle du traitement traditionnelle T1).
63/81
• Essai blé – Valle
Irrigation 1 Irrigation 2 Irrigation 3 Irrigation 4
Lames d’eau % T1 Lames d’eau % T1 Lames d’eau % T1 Lames d’eau % T1
T1 15,81 13,02 16,15 18,45
T2 17,89 - 13,2 9,89 24 15,41 4,6 17,89 3
T3 10,96 30,7 9,80 24,7 15,96 1,1 14,6 20,9
T4 11,36 28,1 8,51 34,6 12,83 20,5 13,4 27,4
15,0
30,00
10,0
20,00
64/81
c. Conclusions
• La comparaison des traitements T2 et T3 nous permet d’analyser l’influence unique du
facteur exportation des résidus. Dans le cas de l’orge comme du blé, le traitement T3 est moins
consommateur d’eau : 16% dans le cas du blé, 9,8% dans le cas de l’orge. Ceci illustre
l’importance de l’effet paillis : la conservation de l’humidité est beaucoup plus importante en
présence d’un couvert végétal.
• Cependant, même lorsque les résidus sont exportés en grande partie, on a tout de même
une amélioration de la conservation de l’humidité dans le sol, et donc une diminution de la lame
d’eau apportée. Ceci est plus flagrant dans le cas de l’orge de Penjamo, où l’on obtient tout de
même une économie de 6,3% par rapport au système traditionnel. On peut penser que le simple
facteur travail du sol a également son influence propre en terme d’économie d’eau, et notamment
lorsque l’on sait qu’un labour provoque un assèchement du sol plus avancé.
• La comparaison des traitements T3 et T4 n’est pas directement liée à notre étude, mais est
intéressante d’un point de vue : on cherche ici à mettre en évidence, dans un système en semis
direct sur couvert végétal, car connaît peu de chose sur la conduite d’irrigation la plus appropriée
à la présence d’un couvert végétal.
Les résultats montrent que les plus grosses économies réalisées le sont dans les deux cas avec
un système raies. Une interprétation plus poussée nécessiterait une étude approfondie de
l’influence du dessin des systèmes d’irrigation sur le système plante-sol-atmosphère.
• Finalement, le résultat le plus intéressant est celui obtenu pour le système d’irrigation à la
raie, associé à un semis direct avec couverture végétale complète.
Les résultats montrent que par rapport au système de préparation traditionnelle en cycle OI,
une économie (en terme de hauteur de lame d’eau) de 27,3% peut être réalisé, contre 28,4% pour
l’orge. Dans la problématique actuelle de réduction de l’eau d’irrigation, ceci est un résultat
intéressant. Nous verrons ensuite que ce résultat n’est pas à prendre « tel quel », une économie à
la parcelle ne signifiant pas forcément une économie à l’échelle du bassin versant.
Nous allons maintenant voir si en conditions « non expérimentales », les mêmes conclusions
peuvent être données.
a. Matériel et méthodes
• Données générales
Nous avons effectué une mesure de surface et obtenu les valeurs de 3 hectares très
précisément pour les 2 parcelles.
Le sol possède la texture classique des sols de la régions : sol argileux avec une teneur proche
de 50% en argile.
L’irrigation de semi a eu lieu le 11 mai. Les deux parcelles ont suivi les mêmes traitements en
matière d’herbicides et de fertilisants.
65/81
• Dispositif d’irrigation
Nous avons fait le choix d’une parcelle irriguée par de l’eau de puits, pour les raisons que
nous avons évoqué antérieurement. Ce puits est de 8 pulgadas (pouces), ce qui correspond en
théorie à 64 L / s. Pour tenir une idée des pertes par évaporation et conduction dans la regadora
existante, du fait de l’éloignement des parcelles par rapport au puits (Cf. annexe 30), le
propriétaire avait récemment réalisé une mesure du débit à l’entrée de ces parcelles, et obtenu la
valeur de 50 L / s.
Nous avions souhaité refaire cette mesure, pour plus de précisions, mais l’arrivée précoce de
la saison des pluies a fait que la regadora n’a pas été remplie après la première irrigation. Aucune
mesure de débit n’a donc été possible. Nous nous sommes donc basés sur la valeur de 50 L/s.
Cela a finalement peu d’importance, car le but de ce suivi est d’effectuer une comparaison, et la
précision des valeurs de lames d’eau est donc secondaire, étant donné que la même marge
d’erreur est introduite dans les 2 cas.
L’irrigation a été réalisée par un regador, et ici aussi, on ne considère que la phase d’entretien
de l’irrigation : en effet, le temps relevé est celui nécessaire à l’arrivée de l’eau en bout de raie.
Elle s’effectue en 2 tours d’eau par parcelle.
• Mesures d’humidité
Pour aller plus loin dans notre interprétation, une mesure d’humidité pondérale contenue dans
des 2 échantillons prélevés au sein des 2 parcelles a été réalisée 38 jours après l’irrigation.
b. Résultats
Comme nous l’avons déjà dit, une seule irrigation a été réalisée, du fait de l’arrivée précoce
de la saison des pluies.
Finalement, on obtient les résultats suivants :
21 70
20,4
20,5 60
20
50 Résultats
19,5 comparés ST / SD
19 40
cm
18,5 30
18
18
60,5 20
17,5
32,1 10
17
Lame d'eau appliquée
16,5 0
ST SD Humidité relative
c. Conclusions
• La parcelle en semis traditionnelle montre une consommation d’eau inférieure à celle en
semis direct sur résidus. Ces résultats semblent étonnants, et peu cohérents avec ce qui a été dit
66/81
précédemment. Ce phénomène de « surconsommation » d’eau est cependant très courant dans la
mise en pratique du semis direct. En effet, la présence de pailles ralentit considérablement
l’avancée de l’eau, et les temps d’irrigation sont légèrement plus importants en première
irrigation. Ici, le traitement semis direct consomme environ 12% d’eau en plus que le traitement
semis traditionnel. On peut de plus penser que ceci concerne principalement la première
irrigation, car ensuite la dégradation du paillis n’est plus un obstacle réel à l’écoulement de l’eau.
Cela pourrait être un élément d’explication au fait que beaucoup de producteurs exportent les
résidus.
• Cependant, le fait important reste la présence d’une forte humidité résiduelle au sein de la
parcelle en semis direct, 38 jours après la première irrigation. Sachant qu’en période de
préfloraison, l’irrigation du sorgho se fait idéalement lorsqu’il reste 30% d’humidité résiduelle,
on peut penser qu’en cas d’arrêt des pluies, une autre irrigation aurait été nécessaire pour l’essai
labour traditionnel, alors que l’essai semis direct sur couvert végétal aurait pu supporter une
période de sécheresse plus longue.
On peut extrapoler ceci à une situation courante dans l’agriculture du Bajío : On sait
qu’une des incertitudes climatiques importantes est l’arrivée incertaine des pluies. Lorsque le
semis de PV est réalisé à une date moyenne, c’est-à-dire durant la 1ère quinzaine de mai, et que la
saison des pluies arrive tardivement, une longue période de sécheresse peut se faire sentir. Il est
alors nécessaire de procéder à 2ème irrigation, pour ceux qui le peuvent. Les résultats obtenus
nous montrent que le semis direct sur résidus, même s’il peut être plus consommateur en 1ère
irrigation, peut permettre de limiter l’incertitude liée à l’arrivée des pluies, et aboutir à
l’économie d’une irrigation.
Pour aller plus loin en ce qui concerne la présence des résidus pouvant gêner l’écoulement de
l’eau, il faut préciser que différents moyens ont été observés sur le terrain ou cités lors des
enquêtes pour limiter ce phénomène :
v Tout d’abord, l’augmentation du débit en tête de raies, par exemple en raccourcissant les
largeurs de fronts d’eau, constitue une première solution. Le raccourcissement des raies pourrait
permettre une augmentation de la vitesse d’avancement, et surtout en bout de parcelle. Ceci dit,
les enquêtes nous ont également montré que les agriculteurs ne jouent pas forcément sur ces
paramètres (Et surtout parce que cela demande plus de travail semble-t-il).
v Il existe des équipements permettant un broyage des pailles sur la parcelle. L’accès à la
mécanisation est cependant un facteur limitant.
v Certains agriculteurs ont développé des systèmes relativement ingénieux : A l’aide d’un
équipement particulier, ils rassemblent les pailles contenues dans 3 raies voisines sur une seule
raie. Ainsi, ils font passer l’eau dans 2 raies sur 3, et il n’y a pas de problème d’écoulement (Cf.
annexe 31).
Rq : Il aurait été sans doute plus représentatif de faire ce suivi sur une parcelle en semis
direct sur brûlis, correspondant comme nous l’avons vu, à la forme de préparation la plus
répandue. Cependant, on peut penser que les résultats seraient allés dans le même sens, étant
donné que l’effet principal révélé ici est l’effet du paillis. En outre, le fait de brûler un sol
pendant plusieurs années dégrade considérablement sa structure, le rendant très dur. Or tout le
monde s’accorde à dire qu’une irrigation sur un sol brûlé révèle des pertes par ruissellement très
importantes, « l’eau courant beaucoup plus vite », et que l’infiltration est quasiment nulle.
L’irrigation est donc rapide, mais peu efficace, car peu d’eau est finalement disponible pour la
culture.
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3) Résultats enquêtes
Au moment de la réalisation des enquêtes, il a été clairement précisé aux agriculteurs réalisant
à la fois semis direct et nivellement laser de séparer les effets induits par chaque innovation, dans
la mesure du possible.
a. Cycle OI
En cycle OI, les effets sont relativement clairs :
Nombre d’irrigations – Influence du type d’accès à l’eau
• 3 agriculteurs sur 4 précisent que leur conversion au semis direct n’a pas entraîné de
diminution du nombre d’irrigation. Il faut cependant préciser que ces agriculteurs ont un accès
principal à l’eau de canal, avec auxiliaire par puits en société. Comme nous l’avons dit, peu de
flexibilité est possible dans le choix des dates d’irrigation.
• Le quatrième agriculteur possède un puits individuel ainsi qu’un accès à l’eau de canal. Il
sépare clairement ces deux situations : dans le cas où ses parcelles sont irriguées par l’eau de
puits, il peut espacer les irrigations de 50 à 55 jours : cela lui permet l’économie d’une irrigation
sur le cycle. Pour les parcelles irriguées par eau de canal, cette flexibilité n’est pas permise et le
nombre d’irrigation reste celui imposé par le module.
50
45 42,86
40
33,33
35
% économie
30 26,6875
25 Diminution des lames
20 16,67
13,89
d’eau consommées,
15 semis direct cycle OI
10
5
0
1 3 10 13 Moyenne
N° agriculteur
Finalement, on obtient une économie de plus de 25% sur le cycle. Il faut cependant être
prudent du fait de la grande variabilité obtenue : Par exemple, l’agriculteur 13 n’a pas pu
vraiment séparer les effets semis direct et nivellement. Beaucoup précisent que ceci a été
progressif (au bout de 2 ans).
On peut noter qu’aucun agriculteur ne cite d’augmentation des temps d’irrigations dus à la
présence de pailles dans les raies.
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b. Cycle PV
En cycle PV, les économies d’eau semblent conditionnées par l’arrivée des pluies.
Nombre d’irrigations
Tous les producteurs interrogés réalisent une seule irrigation en PV depuis leur conversion au
semis direct. Mais plusieurs cas de figure se présentent quant à la situation avant semi direct :
- Les 2 seuls agriculteurs ayant seulement accès à l’eau de canal ne réalisaient la plupart du
temps qu’1 seule irrigation en PV (1 deuxième irrigation était possible en cas d’arrivée tardive de
la saison des pluies, lorsque le module d’Irapuato achetait de l’eau à celui d’Acambaro).
- Pour les autres, le nombre d’irrigations varie de 1 à 2 en cas d’arrivée des pluies
normales, et peut aller jusqu’à 3 sinon.
Parmi ceux qui ne signalent pas d’augmentation, on retrouve les agriculteurs réalisant le
semis direct au cours des 2 cycles : on peut penser qu’ils possèdent le matériel nécessaire
(moulineuse, éparpilleur) à une meilleure gestion dans ces conditions. On peut également émettre
l’hypothèse qu’il y a eu une confusion d’effet pour certains entre semis direct et nivellement.
c. Conclusions
• Ceci constitue plus une évaluation qu’une quantification précise :
Dans certains cas, les agriculteurs ne connaissent pas précisément les temps d’irrigation, car
ce sont leurs employés qui gèrent l’irrigation.
Dans le cas de l’eau de canal, on retombe sur l’imprécision de l’évaluation des débits en tête
de parcelle (Le producteur considère souvent qu’il est égal à 50 L/s).
• Les économies réalisables ne sont pas forcément perceptibles en cycle PV, en cas
d’arrivée précoce des pluies
• L’effet « long terme » du semis direct n’a pas vraiment pu être mis en évidence ici. Il a
juste été évoqué par quelques producteurs.
• On a pu mettre en évidence une nature des économies différentes en fonction du type
d’accès à l’eau.
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B. Economies d’eau grâce au nivellement laser
1) Méthodologies rejetées
En ce qui concerne le nivellement laser, les approches « conditions expérimentales », et suivi
à la parcelle ont été abandonnées, faute de données ou moyens disponibles.
2) Données préliminaires
• Les différents entretiens (INIFAP, SdRL, ASOSID, Module Irapuato) réalisés nous ont
permis de tenir une première idée des économies réalisables grâce au nivellement laser. Tous
s’accordent à dire qu’une économie de 20 à 30% d’eau en volume est possible. Comme nous
l’avons déjà dit, cela dépendrait directement de l’état du terrain avant nivellement. Cependant, le
nivellement pourrait permettre d’atteindre des efficiences d’application proche de 75%, et ceci de
façon immédiate.
• Enquêtes SDA
Le SDA a réalisé un suivi de la consommation de 2 puits et 1 pompage irrigant des
parcelles nivelées, afin d’évaluer l’impact en terme d’économies d’eau du programme d’Etat
« Nivellement des terres ». Entre 40 et 50% d’économies d’eau seraient possibles grâce au
nivellement.
Choix de l’indicateur
• L’indicateur le plus pertinent pour effectuer ce travail nous a paru être le pourcentage de
réalisation entre lame d’eau programmée et lame d’eau réalisée.
En effet, on se base sur le fait que les programmations des lames d’eau brutes (au niveau des
sources d’approvisionnement) et nettes (au niveau parcellaire) soient évaluées principalement en
fonction du remplissage du barrage Solis et d’une estimation des surfaces qui vont être cultivées.
Ainsi, et cela été confirmé au cours d’entretiens, la technification d’un module ne serait
absolument pas prise en compte. Ainsi, l’amélioration de l’efficience de l’usage de l’eau au sein
d’un module aurait des conséquences directes sur cet indicateur : les lames d’eau réellement
utilisées seraient inférieures aux lames d’eau programmées.
• Pour compléter ceci, nous calculerons également l’efficience d’application en cycle OI
2003-2004 du module Valle de Santiago pour la comparer à celle d’Irapuato (Sachant que la
répartition des cultures est très similaire entre ces 2 modules).
Cela n’est valable que si l’on peut faire l’hypothèse que le nivellement laser est actuellement
l’innovation à la parcelle la plus répandue, et qu’il sera donc l’effet « principal ». Ceci s’avère
vrai, car très peu de surfaces sont technifiées (On pense notamment au goutte à goutte et à
l’aspersion, dans le cas de l’application), d’autant qu’on s’intéresse ici à l’eau superficielle.
70/81
Choix des modules
Nous nous sommes intéressés à aux modules d’Irapuato et Valle de Santiago, où
respectivement 10 et 60% des terres sont nivelées (Cf. Partie 2). On obtient ainsi 2 situations bien
contrastées.
Méthode de calcul
Nous disposons d’un relevé de la SdRL précisant pour les 2 modules considérés les
valeurs suivantes :
- Surfaces programmées et réalisées
- Volumes bruts programmés et réalisés
- Volumes nets programmés et réalisés
• On obtient donc facilement les lames d’eau nettes programmées et réalisées. Le
pourcentage de réalisation s’exprime alors comme le rapport lame réalisée / programmée.
On s’intéressera uniquement au cycle OI, les valeurs de lames programmées en cycle PV
étant parfois aberrantes à Valle de Santiago. Les résultats présentés concernent les années
agricoles 99-2000 à 2003-2004.
• Pour l’efficience d’application, la méthode de calcul a été précisée précédemment.
b. Résultats
23 115
110,6
110
23 115 22 104,2
105,0 110 1 0 2 ,5 105
22 1 0 0 ,0
105 Lames d'eau
21 100
21 100 nettes
98,5 programmée
95,9 95
95
cm
cm
%
s 20
%
20
85,4 90 Lames d'eau 90
19 85 nettes
réalisées 19 85
80
18 80
75 % réalisation
18
17 70 75
99 - 2001- 2002- 2003-
2000 2002 2003 2004 17 70
99 - 2001- 2002- 2003-
2000 2002 2003 2004
Module Valle
Module Irapuato
71/81
• Comparaison des efficiences d’application
85 81,1 70
80 60
% surface module
75
50
70 65,1 Efficience Comparaison des efficiences
65 40 d'application d’application des 2 modules
%
c. Conclusions
• Dans le cas du module Irapuato, le pourcentage de réalisation est toujours supérieur ou
égal à 100 sur les 4 années considérées. Ceci signifie que les volumes d’eau consommés en
réalité sont soit supérieurs soit égaux aux volumes qui ont été programmés avant chaque cycle
agricole.
A Valle de Santiago, on assiste à une baisse relativement régulière de cet indicateur, pour
atteindre la valeur de 85% en OI 2003-2004. On peut donc penser, d’après ce qui a été précisé
précédemment, que près de 15% d’eau en volume a été économisé et ceci principalement grâce
au nivellement.
Ces résultats peuvent être interprétés en terme de tendance, mais il ne faut pas oublier que
d’autres facteurs que le nivellement peuvent également avoir une valeur explicative. Il est en effet
difficile à cette échelle d’ « isoler l’effet nivellement », mais on peut penser tout de même qu’il
est prépondérant.
Enfin, on aurait pu établir une corrélation entre cette diminution et l’augmentation des
surfaces nivelées, afin d’en sortir un chiffre d’économie d’eau à l’hectare. Cependant, il nous a
semblé que cette démarche n’aurait pas été très rigoureuse.
• Les résultats d’efficience iraient dans ce sens : Un module « innovateur », comme Valle
de Santiago, montrerait une efficience d’application élevée par rapport à Irapuato. Cependant, les
valeurs obtenues paraissent relativement élevées, quand on sait que l’efficience d’application est
plus proche de 50% dans le Bajío. Là encore, la fiabilité des données ne permet pas une
quantification, mais simplement de décrire un phénomène.
72/81
A l’aide du responsable du nivellement et de l’hydrométricien du module, une étude des
lames d’eau consommées pour 5 parcelles nivelées a été réalisée. Nous avons pour cela choisi ces
5 parcelles, en sélectionnant des dates de réalisation du nivellement différentes.
Les 5 parcelles ont les caractéristiques suivantes :
• Parcelle 1 : Rotation orge/sorgho - 2,6 ha – Nivellement en novembre 2002
• Parcelle 2 : Rotation orge/sorgho - 2,05 ha – Nivellement en avril 2003
• Parcelle 3 : Rotation orge/sorgho – 3,25 ha – Nivellement en novembre 2001
• Parcelle 4 : Rotation orge/sorgho - 2,15 ha – Nivellement en avril 2002
• Parcelle 5 : Rotation orge/sorgho - 2,37 ha – Nivellement en avril 2003
Nous avons ensuite collecté toutes les données de consommations depuis le cycle PV 99
jusqu’à l’année agricole 2003-2004.
b. Résultats
Evolution par parcelle
• Cycle OI
Parcelle 3 - Nivellement nov 2001
Parcelle 1 - Nivellement nov 2002
70 74 64 78
68 72 63
76
66 70 62
68 Lame nette 61 74
64
66 appliquée - 60
cm
62 72
64
cm
cycle OI 59
%
60 62 58 70
58 60 Efficience
57 68
56 58 d'application
54 56 56
66
55
98-99 2000- 2001- 2002- 2003-
54 64
2001 2002 2003 2004
00 9
01 1
02 2
03 3
4
20 98-9
20 200
20 200
20 200
00
-2
-
-
-
73/81
Ces 2 graphiques mettent en évidence une diminution des lames d’eau utilisées après
nivellement. Dans les 2 cas, on arrive à des efficiences d’application relativement élevées, de
72% pour la parcelle 1 à 76% pour la parcelle 3.
• Cycle PV
%
52 56
21 appliquée - 21
cm
50
%
54
20 48 cycle PV 52
19 46 20
Efficience 50
18 44 19 48
d'application
99 99
00 0
20 001
20 002
20 003
99 -99
00 0
03 3
01 1
02 2
4
20 00
00
20 200
20 200
20 200
20 200
00
-
98
98
-2
-2
-2
-2
-2
-2
-
-
-
-
01
02
03
Ici aussi, une différence est visible au niveau des lames d’eau et donc des efficiences
d’application. L’efficience atteint ainsi des valeurs de 58,6% dans les 2 cas.
Comparaison globale
70 25,0
65 24,0
60
23,0
cm
55
parcelles non nivelées 21,0
50
Lames appliquées - 20,0
45 parcelles nivelées
19,0
40 18,0
1
5
al
al
ob
ob
Gl
Gl
• Cycle
CyclePV
OI
Cycle PV
Les résultats globaux confirment ce qui a été vu plus haut : il y a une différence ente lames
appliquées sur parcelle nivelée et non nivelée. Cette économie prend des valeurs s’échelonnant de
6,4 à 10,5%, soit une économie globale sur le groupe de 8,6% pour le cycle OI. En cycle PV, les
économies prennent des valeurs assez hétérogènes, allant de 6,5% à 12,8%. Globalement, on
retombe sur le même résultat qu’en cycle OI, à savoir une économie de 8,64%.
74/81
c. Conclusions
• Ces relevés à la parcelle nous permettent de mettre en évidence une moindre
consommation d’eau due au nivellement, contrairement aux relevés d’Irapuato, évaluations
grossières basées principalement sur le facteur surface irriguée.
• De plus, bien que ceci ne soit pas évident dans tous les cas, on peut mettre en évidence
l’effet immédiat du nivellement : on distingue clairement l’avant et l’après nivellement, ce qui le
différencie du semis direct, où nous avons vu que l’effet était plus progressif (même si un effet
immédiat dû au paillis semble exister).
• Cependant, on pourra s’étonner des valeurs relativement faibles des économies réalisées à
la lumière de ce que nous avons dit précédemment. On pourra penser à deux explications :
D’une part, comme nous l’avons dit en partie 3, les canaleros du module de Huanimaro ont
du mal à réaliser les 3 mesures quotidiennes de débit à la parcelle, imposées en théorie. Ceci
implique une fiabilité partielle des données utilisées.
D’autre part, il est possible qu’un agriculteur réalisant un nivellement ne prenne pas
totalement en compte l’économie de temps réalisable, et applique des quantités d’eau supérieures
au nécessaire, ne modifiant pas totalement ses pratiques.
Cependant, l’analyse de ces relevés constitue le seul moyen de retracer une évolution sur
plusieurs cycles agricoles à l’échelle de la parcelle, et on peut donc regretter ce manque de
précisions des enregistrements, qui rend toute quantification difficile.
• Cependant, on peut penser qu’un résultat important est l’atteinte d’une efficience proche
de 70%, résultat cependant visible uniquement en cycle OI (Là encore, on a des efficiences bien
inférieures en PV). Cette valeur de 70% semble être relativement raisonnable, compte tenu de ce
qui a été dit précédemment.
60
50,0 50,0
50
42,9
40 Impact du nivellement laser sur
32,0
l’évolution des lames d’eau
%
30
20,0 consommées
20 16,7
12,5
10
0
1 4 6 8 13 14 Moyenne
75/81
Cependant, les estimations réalisées par les agriculteurs sont très variables : en effet, les
économies d’eau réalisables dépendent directement de l’état du sol avant nivellement. On obtient
finalement une moyenne de 30%, ce qui paraît être valable.
c. Conclusions
• Contrairement au semis direct, l’effet du nivellement laser sur les consommations en eau
est relativement simple : l’efficience d’application est améliorée, il y a donc une diminution des
volumes consommés par irrigation.
• Quelque soit le type d’accès à l’eau, les économies réalisées seront de même nature.
• Pour les raisons déjà évoquées, ces résultats comportent une imprécision plus ou moins
importante. Il est donc difficile d’obtenir une quantification précise. Cependant, l’ordre grandeur
obtenu ici paraît cohérent.
76/81
Conclusion
Finalement, on peut prétendre que le semis direct et le nivellement laser peuvent permettre à
l’agriculture des réaliser des économies d’eau, et ceci sans remettre en cause la productivité des
systèmes agricoles. Cette étude a permis de mettre en avant le fait que ces économies sont de
nature différentes, selon le type d’innovations et d’accès à l’eau.
Il faut cependant reconnaître que l’évaluation réalisée en terme de quantification de volumes
s’accompagne d’une imprécision due à la difficulté de collecte de données fiables. En effet, et
comme nous l’avons souvent précisé, peu de contrôles volumétriques sont réalisés, ou alors ils ne
sont que très approximatifs : en situation réelle, la caractérisation précise des économies n’est
donc pas aisée.
La voie la plus prometteuse resterait un suivi d’irrigation comparé entre parcelles avec et sans
innovations, en prenant en compte différents facteurs : résidus exportés ou non et gestion des
résidus laissés sur la parcelle (moulinés ou non) pour le semis direct, prise en compte de l’état de
la parcelle avant nivellement. Pour être vraiment valable, cette investigation devrait être réalisée
sur un nombre assez élevé de parcelle, dans des conditions de sol différentes, et en réalisant des
mesures de débit en entrée de parcelles rigoureuses et fréquentes.
Nous avons également caractérisé le contexte d’adoption des deux innovations étudiées. Nous
avons vu que le facteur économie d’eau n’entrait souvent pas dans les motivations premières des
agriculteurs. Comment rendre intéressant pour les agriculteurs le fait de consommer moins
d’eau ?
On peut penser que le paiement volumétrique de l’eau resterait le moyen le plus efficace pour
faire économiser de l’eau à l’agriculture. En effet, le paiement à l’hectare est peu incitateur à une
meilleure gestion de l’irrigation. Cependant, mettre en place un tel système suppose la mise en
œuvre de moyens importants. Ceci constitue la prochaine étape que s’est fixée la SdRL, pour une
meilleure gestion de la ressource en eau.
Au niveau des modules d’irrigation, améliorer l’efficience de l’irrigation pourrait s’avérer
avantageuse : en effet, des marchés de l’eau, non encore régulés, existent entre modules. Un
module qui consommerait moins d’eau que ce que sa concession lui permet pourrait tirer partie
de ceci en donnant une valeur marchande à la ressource économisée.
Enfin, il faut quand même souligner le fait qu’une amélioration de l’efficience de l’usage
d’eau à la parcelle n’est pas forcément synonyme d’une économie d’eau à plus grande échelle : à
l’échelle du bassin hydrographique, doivent être pris en compte des phénomènes de recyclage :
l’eau perdue lors de l’application peut être réutilisée en un autre point du système.
77/81
Bibliographie
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como variable explicativa. IWMI, Serie Latinoamericana : N°6. 64 p.
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en México. IMWI, SerieLatinoamerica : N° 19. 91 p.
KLOEZEN Wim H., 1998. Evaluación del Desempeño del Riego con Indicadores
Comparartivos : El caso del Distrito de Riego Alto Río Lerma, México. IMWI, Informe de
Investigación : N°22. 42 p.
GILLET, V., OLLIVIER, I (2002). Evolution des règles de gestion de l’eau superficielle et
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d’acteurs et rôle du négociateur dans un espace peu régulé. Negocia, Paris.
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el riego y su evaluacion. Universidad Castilla La Mancha, Departamento de produccion vegetal y
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los municipios de Valle de Santiago y Jaral de Progreso, Guanajuato. Tesis profesional,
Universidad Autonoma Chapingo
DOORENBOS J., PRITT W.O (1974). Guidelines for predicting crop requirements. FAO,
Irrigation and Drainage, paper n°24.
79/81
Résumé
Depuis quelques années, le plus grand lac du Mexique, le lac Chapala, connaît un
assèchement préoccupant. Alors qu’il sert de source d’approvisionnement en eau domestique à la
deuxième ville du pays et en eau d’irrigation au pôle agricole du Bajío, l’enjeu de sa préservation
est à la fois environnementale, économique et politique : en effet, un accord a été mis en place
entre les 5 Etats du bassin versant Lerma-Chapala, visant à réguler la distribution de l’eau, mais
celui-ci ne fait pas l’unanimité. Dans ce contexte de conflit d’usage, l’agriculture est montrée
comme étant gaspilleuse d’eau : les efficiences des réseaux d’irrigation restent en effet
relativement faibles.
Ainsi, cette étude a pour but l’évaluation des économies réalisables par l’agriculture de la
zone irriguée du district d’irrigation Alto Rio Lerma. Au sein de systèmes agricoles en perte de
rentabilité, des innovations dites de bas coûts ont été introduites : le semis direct et le nivellement
laser. Le semis direct implique un changement des systèmes productifs, basé sur le non labour et
la conservation des résidus de culture, avec pour conséquence l’amélioration du bilan hydrique
du sol. Le nivellement laser permet quant à lui une amélioration de l’application de l’eau à la
parcelle, grâce à une meilleure uniformité des terrains.
Nous nous sommes alors immergés au sein d’une association d’irrigants, afin de mieux
comprendre comment s’effectue la gestion de l’eau d’irrigation par les usagers.
En mettant en avant les particularités de la zone agricole étudiée, nous nous sommes
intéressés au contexte d’adoption de ces innovations, en insistant plus particulièrement sur la
problématique « eau » : influence du cadre de gestion, collectif ou individuel, sur l’adoption,
importance du facteur « économie d’eau » pour les producteurs.
La deuxième partie de l’étude a pour objectif l’évaluation des volumes économisables grâce à
ces deux techniques. L’analyse du fonctionnement de l’agriculture irriguée sur la zone d’étude
nous a permis de construire une méthodologie visant à cette quantification. Différentes approches
ont alors été définies, permettant de mettre en évidence que réellement, l’introduction de ces
innovations a permis et permettra d’économiser de l’eau. Différents facteurs influencent la nature
de ces économies : il seront alors mis en évidence.
80/81
Summary
For a few years, the biggest lake of Mexico, the Chapala Lake, is touched by a worrying
hydrological deficit. Whereas its water supplies the second largest town of the country with
domestic water and the agricultural area of Bajío with irrigation water, the stake of its
preservation is at the same time environmental, economical and political : effectively, an
agreement between the 5 states of the Basin Lerma Chapala exists and aims to regulate the
distribution of water, but I . In this context of conflict for water use, agriculture is said to waste
water: the efficiencies of irrigation resort remains quite low.
This study aims to evaluate water savings realizable by the agriculture of the district of
irrigation Alto Rio Lerma irrigated area. Within agricultural systems marked by a loss of
profitability, two innovations have been introduced: the direct seedling and the laser levelling.
Direct seedling implies a change of production systems, based on non-tillage and conservation of
cultural residues, whose consequence is an improvement of the hydric balance of soil. Laser
levelling enables an improvement of water application uniformity at the scale of the plot.
We entered in the organization of an irrigants association, with the purpose of understanding
irrigation water manadgment is accomplished.
Emphasizing the particularities of the agricultural area of the study, we first focused ourselves
on the adoption context of these innovations, and more precisely on the problematic of water:
influence of the type of access, collective or individual, importance of the “water savings” factor
for framers.
The second part of the study targets the evaluation of the quantification of volumes that can
be saved with these two technical methods. The analysis of the operation of irrigated agriculture
in the study area allowed us to build a methodology pointing on this quantification. Different
approaches were developed, showing that, truly, the introduction of these innovations has
induced and will induce water savings.
81/81
Annexe 1– Situation de l’Etat du Guanajuato (Consejo Estatal Hidraulico, 2002)
1,2
0,8
(ETP-P/ETP)
0,4
0,2
0
Novembre
Décembre
Mai
Septembre
Octobre
Juillet
Janvier
Février
Juin
Mars
Avril
Août
1/33
Annexe 3 - Carte du bassin-versant Lerma Chapala (Consejo Estatal Hidraulico, 2002)
2/33
Annexe 5– L’eau du bassin versant Lerma-Chapala : au centre d’un conflit d’usage
(CNA/IMTA, 2002)
900 000
798 000
800 000
700 000 660 000
600 000
500 000
ha
Surface irriguée
400 000
300 000
179 000
200 000
100 000 65 000
0
1926 1950 1980 2000
N.B : Ce graphique prend en compte les surfaces habilitées pour l’irrigation, qui ne coïncident pas nécessairement
avec les surfaces réellement irriguées, celles –ci étant dépendantes des conditions de manque ou de disponibilité
de l’eau, des accords du Conseil de Bassin, et du degré de contrôle des districts et unités d’irrigation par la CNA.
3/33
Annexe 7 – Volumes d’eau utilisés par l’agriculture dans le bassin Lerma-Chapala
(CNA / IMTA, 2002)
• Volumes
Bassin Lerma-Chapala = 8000m3 / ha en moyenne
Autres pays = de 2800 à 7400 m3/ha en moyenne
• Productivité des cultures d’orge et de blé par volume d’eau consommé (CNA,
2002)
Orge : 1,17 kg / m3
Blé : 0,86 kg / m3
4/33
Cuestionario agricultores - General
1 Sistemas de produccion
1.1 Síntesis sobre área cultivada
• Ciclo 2003-2004
• Ciclo 2002-2003
Tenencia Ha que cultiva Cultivo PV Ha Cultivo OI Ha
OI PV
02/03 2003
Propiedad Maíz Cebada
Ejidal Maíz en asociación Trigo
Rentada Sorgo Hortalizas
A medias sin tierra Hortalizas Otros: __________
A medias con Otros: __________
tierra
Total
1.1.1 De las tierras suyas, ¿cuántas hectáreas está rentando (o a medias) Ud. a otros en el ciclo OI
2003-2004 : ________ (ha)
1.1.2 A comparación con hace 5 años, hoy día cultiva mas /menos terreno?
1. Igual 2. Más (¿cuanto tenía? ___has) 3. Menos (¿cuanto tenía? ___ ha)
1.1.3 ¿Cambió de sistema de cultivo estos 5 ultimos años? En ciclo PV: 0. No 1. Si
En ciclo OI: 0. No 2. Si
5/33
1.2 Capital físico
1.2.1 De las siguientes maquinarias, cuantos tiene Ud. (propia o con un grupo)?
Camionetas
Tractor
Trilladora
Empacadora
Arado de discos
Rastra de discos
Cinceles / Subsolador
Aguilón
Sembradora convencional grano grueso
Sembradora convencional grano fino
Sembradora LC grano grueso
Sembradora LC grano fino
Otros equipos
1.3 Animales
¿ Tiene Ud. una ganaderia hoy día? 0.No 1. Si
Si si: ¿Cuales animales tiene Ud.?____________________ ¿Cuantos?___________________
De los cultivos que siembra, ¿usa algunos para alimentar a sus animales? 0. No 1.Sí
¿Cuales? _____________
¿Compra forraje? 0. No 1. En años difíciles solamente 2. Si, cada año
2 Accesso al agua
2.1 Typo de acceso
2.1.1 ¿Cual es la superficie de riego? __________ha ¿en puro temporal ?____________ha
2.1.2 Para cuantas hectáreas tiene derechos de agua de la presa ? (dentro del modulo) : ______ha
2.1.3 ¿Con cual tipo de agua riega las parcellas ?
• Agua de gravedad
Agua de canal
Aguas negras
6/33
Agua de bombeo
• Agua de pozo
¿Riega Ud. con un pozo ? 0. No 1. Si
Si si ¿Cuantos pozos utiliza Ud.?________
Concesión Caracterísiticas
Tipo de pozo Nbre del concessionario # de Pulga Gasto Sup. Tipo de riego
1. Official usuarios das regada Grav / Comp. /
2. En sociedad Goteo
3. Individual
7/33
5. Otro motivo
¿De los ultimos 3 años, los cuales estuvieron malos, regulares o buenos?
OI 2003-2004 : ___________
PV 2003: ___________ OI 2002-2003 : ______________
PV 2002: ___________ OI 2001-2002 : ______________
Si no:
¿Sabe Usted cuales son los ventajes de la nivelación con un laser?
0. Mejorar la cosecha (qualidad del producto mas homogena)
1. Si pozo : Ahorrar energia
2. Ahorrar agua en volumen
3. Ahorrar tiempo de riego
4. Resolver problemas de pendientes
4. Tener aceso a contratos con empresas que exigen nivelación
5. Otro motivo : ____________________
Si no:
¿Ud. ya ha escuchado hablar de algo así como labranza de conservación (o lab. cero, o lab.
mínima, o lab. reducida)? 0. No 1. Sí
¿Hace cuanto tiempo que esta enterado de esto más o menos? Desde hace _____ años ; o sea desde el
19___
8/33
¿Como se ha enterado de esto?
1. Vecino de su misma comunidad
2. Otro productor pero no vecino (conexión con Ud.: _______________)
3. Técnico de venta de __________
4. Técnico asesor (no vende) de ________________
5. Día de campo organizado por ___________________________ en el año _______
6. Otro medio: _________________________________________________________
4 Estrategia de la finca
4.1 Fuerza de trabajo
4.1.1 ¿Cuantos trabajadores permanentes emplea Ud.? ___________
4.1.2 ¿Tiene mano de obra familiar?___________________________
4.1.3 ¿Emplea Ud. eventuales ?
a. Nunca
b.Muy de vez en cuando
c. Para determinadas operaciones (PV: _______________________
OI: ________________________)
4.2 Estrategia de ingreso de dinero
4.2.1 ¿De los siguientes actividades, qué es lo más importante para sostener la economía de su familia hoy día?
9/33
4.2.2 ¿Ha habido un cambio importante en sus fuentes de ingreso en los últimos 5-10 años?
0. No 1. Si: detallar el o los cambios:
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________
___________________________________________________________________________
5 Perspectivas de evolución
5.1 ¿Piensa que va a cambiar significativamente el tipo de agricultura que Ud. practica en su finca en
los 5 próximos años? 0. No 1. Si
10/33
Ficha Parcellario
11/33
Ficha Nivelación
1. Generalidades
1.1 Tierras niveladas
1.1.1 Superficie nivelada en total: ______ ha
¿En cuantas veces fue realizada la nivelación? 0. 1 vez 1. 2 veces
Fecha de la primera nivelación: __________ Sup: _______ # de la parcella : _______
secunda nivelación: __________ Sup:________ # de la parcella : _______
tercera nivelación: __________ Sup:_______ # de la parcella : _______
1.1.3 ¿Piensa usted a nivelar otras parcellas? 0. No 1. Si
Si si : ¿Cuando?_____________
2. Motivos
¿ Cual fue su motivo para nivelar sus tierras?
0. Mejorar la cosecha (qualidad del producto mas homogena)
1. Si pozo : Ahorrar energia
2. Ahorrar agua en volumen
3. Ahorrar tiempo de riego
4. Por qué tenia problemas de pendiente
4. Por qué tiene un contrato con una empresa que la exige
5. Otro motivo : ____________________
3. Resultados
1.1 Rendimientos
¿Huvo un aumento de los redimientos despues de la nivelación? 0. No 1. Si
Si si : ¿Puede precisar? :
12/33
En todos casos ¿Puede precisar? :
Despues nivelación:
Pozo #___: Tiempo de fonctionamento en horas / día: ______ durante ____ días
Pozo #___: Tiempo de fonctionamento en horas / día: ______ durante ____ días
Pozo #___: Tiempo de fonctionamento en horas / día: ______ durante ____ días
13/33
Ficha labranza de conservación
Ciclo PV / OI
1. Contexto de la adopción
1.1 Pratica probada
1.1.1 Año de la primera prueba: _______ Cultivos donde la probó: ___________
Sobre cuantas hectáreas la probó? _________ has
Tipo de manejo de residuos:____________________________________________________
Tipo de suelo:_______________________________________________________________
1.1.2 ¿Antés de probar esta practica, como preparaba Ud. esta(s) parcella(s)?___________________
1.2 Según Ud., qué proporción de sus vecinos directos (mismo ejido / lugar) han probado LC po el
ciclo PV?
Sobre un total de ___ vecinos / ejidatarios, ____ de ellos la han probado aproximadamente
1.3 ¿Qué proporción de ellos la estarán usando hoy día? ___________________
14/33
3. Resultados
3.1 Ventajas y dificultades encontradas con esta forma específica de manejo
Ventajas :
1. Baja de los costos de producción
2. Bajo del tiempo de trabajo
3. Mejora de la estructura del suelo
4. Aumento de la proporción de materia organica
5. Diminución de la cantitad de fertilizantes
6. Diminución del consumo de agua : en volumen / numero de riego / tiempo de riego
7. Aumento de la humedad del suelo
8. Otras________________________________________________________________
Dificuldades :
1. Control de las malezas, plagas,...
2. Manejo de los rastrojos
3. Manejo del riego
4. Otras______________________________________________________________
Si si : ¿Puede precisar? :
___________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
15/33
Sorgho PV / Cebada / OI
Commentario:_______________________________________________________________________
___________________________________________________________________________________
________________________________________________________________________________
¿Como han evolucionado los tiempos de riego por las parcellas por las cuales no hay disminución?
___________________________________________________________________________________
_________________________________________________________________________________
En caso de diminución
• ¿Esta diminución ocurre a partir del primer riego? 0.No 1. Si
Si no: ¿A partir de cual riego ocurre? _______________
¿El primer riego dura mas tiempo que en preparación tradicional? 0. No 1. Si
¿Como explica Ud. eso?______________________________________________________
__________________________________________________________________________
4. Perspectivas a futuro
¿Va a seguir con esta práctica o piensa modificarla o cambiar para otra?
____________________________________________________________________________
__________________________________________________________________________
16/33
Annexe 11 – Intervalles d’irrigation recommandés (INIFAP, 2002)
Annexe 13 – Répartition des surfaces en semis direct dans le monde (Derpsch, 2001)
17/33
Annexe 14 – Les différents types de préparations du sol et de gestion des résidus du Bajio
Guanajuatense en cycle PV (ASOSID, 2001)
50 45,93
45
40 36,16 34,67
35
% Surfaces
30 SR
25 CR
19,16 17,92
20 17 Total
14,62
15 11,26
10
3,3
5
0
LT LR SD
Annexe 14 – Les différents types de préparations du sol et de gestion des résidus du Bajio
Guanajuatense en cycle OI (ASOSID, 2001)
70
60
% Nombre de producteurs
60
50
SR
40 33
30 CR
30 27
20 Total
20 14
10
10 7 7
0
LT LR SD
18/33
Annexe 15 – Détail des coûts de production pour les cultures de céréales – Moyenne sur le
DR 011 (CNA, 2003)
• Blé
19/33
Concepto Unidad P.U. Cantidad Importe Notas
$
Renta de la tiérra ha 50,00 1,00 50,00 Contrib. y prediales
Desvare ha 250,00 0,00
Barbecho ha 500,00 1,00 500,00 Costo de Insumos
Rastreo ha 250,00 1,00 250,00 2 220,40
Empareje ha 150,00 1,00 150,00
Trazo de riego ha 250,00 1,00 250,00
Semilla kg 4,03 180,00 725,40
Siembra+1ra.Fert. ha 250,00 1,00 250,00
2da. Fertilización ha 250,00 1,00 250,00
Nitrógeno kg. 4,35 200,00 870,00
Fósforo kg. 2,50 40,00 100,00
Potasio kg. 3,00 0,00
Elementos menores (Zn, Fe) kg 80,00 0,00
Foliares lt 150,00 0,00
Herbicidas lt 350,00 1,00 350,00
Insecticidas kg. 3,50 50,00 175,00
Aplicación de foliares ha 200,00 0,00
Aplicación de herbicidas ha 100,00 1,00 100,00
Aplicación de insecticidas ha 100,00 2,00 200,00
Deshierbes ha 250,00 0,00
Riegos (Costo del Agua) $/Ha 260,00 3,00 780,00 (Cuota de riego)
Aplicación de riegos ha 100,00 3,00 300,00
Pajareo ha 100,00 0,00
Trilla (Rendimiento) $/ton x ton/ha 100,00 7,00 700,00
Suma 6 000,40
Tasa de interés % 16,80
Tiempo mes 4,00
Intereses $/mes 84,01
Costo financiero $ 336,02
Total Costos (C) $ 6 336,42
Beneficio Bruto ( B) $/ton/ha 1 550,00 7,00 10 850,00
R (B) / (C) 1,71
Beneficio Neto $/ha 4 513,58
• Orge
20/33
• Maïs
21/33
• Sorgho
22/33
Annexe 16 - Evolution du nombre d’entreprises réalisant le nivellement, Etat de Guanajuato
(SDA, 2001)
80
70
60 Nombre d'entreprises
50
Dont association de
40
producteurs
30 Nombre
20 13 13 d'équipements
10 5 6
1
0
1997 1998 1999 2000 2001
8000 120,0
100,0 Surface totale nivelée
7000 100,0 ( 2003)
6000
59,1 70,6 80,0
5000 Surface bénéficiant
%
ha
23/33
Annexe 18 – Evolution des surfaces nivelées – Module Huanimaro et Irapuato (SDA, 2003)
R2 = 0,9784
500 400
Surfaces
400
ha
cumulées 300
300
200 200
100 Linéaire
(Surfaces 100
0
cumulées) 0
99
00
02
03
01
20
20
20
20
Année Année
800 784.5 20
750
15
700 15
$/Ha Niv
Ha/Prod
650 10
594.8
585.5 584.7 584.5
600
5
5.3
550 4.7
4.1 4.1
500 0
$/Ha Niv
1999
1997
2000
1998
2001
Ha/Prod
24/33
Annexe 20 - Superficie irriguée par module du DR 011 (CNA, 2002)
12 000
10 000 8 668 8 311
8 000 6 703
6 000 4 821
3 755
4 000 1 565
2 000
0
l
Co e
o
olo
ra
lam r
rra
ca
za
ll
at
lej
Ja
Va
tie
as
pu
an
rta
rra
lva
Ab
Ira
Co
Sa
Sa
25/33
Annexe 22 – Shéma du réseau d’irrigation, Position des 8 sections – Module d’Irapuato
Canal Coria
Canal Irapuato
23
19 21 24
20 22
18
17
2,3%
5,9%
Fraise
7,1% 29,5% Asperge
Ail
Brocolis
11,6% Oignon
Chou
Laitue
Carotte
Coriandre
15,5% Petit pois
24,9%
Tomate verte
Annexe 24– Répartition des irrigations entre cycles agricoles OI et PV, Module d’Irapuato
(Module d’Irapuato, 2004)
26/33
2002-2003 3 1
2003-2004 4 1
27/33
Annexe 26 – Exemple d’un relevé de mesure des volumes utilisés quotidiennement (Module
d’Irapuato, 2004)
28/33
mov. Del 72
10-janv- 10:45 del 89
04 9588 5894 14:00hrs. 109,94 8349 4214 223,29 333,23 9755,20
11-janv- mov. Del 89
04 6449 4214 14:30 81,07 6220 3251 160,33 241,40 9996,60
mov. Del 89
12-janv- 12:00hrs. Del
04 5087 2987 72 18:00 81,09 5195 2262 110,14 191,23 10187,83
Annexe 27 – Exemple d’un relevé de canalero, Section 17, Module Irapuato (Module
Irapuato, 2004)
SEC CUENTA NOMBRE DEL USUARIO SUP. FIS SUP. PAG. SUP. REGADA
1er VOL.
CION RIEGO. CULTIVO 1er. R CULTIVO NTO. FECHA
17 2347 NAJERA BARBOZA JOSE 1,30
ELIZARRARAZ FRAUSTO
17 2348 CLEMENTE 3,70 1,90 CEBADA 1,90 cebada 4,32 04/01/2004
17 2348 ELIZARRARAZ ANGEL 1,90
MORALES ANDRADE
17 2349 GERARDO 0,25
17 2349 NAJERA S. BERNARDO 1,55 1,55 TRIGO 1,55 TRIGO 3,45 13/01/2004
17 NAJERA S. BERNARDO 2,25
17 NAJERA S. BERNARDO 1,55
MORALES ANDRADE
17 2352 AMBROCIO 2,20 2,20 TRIGO 2,20 TRIGO 5,18 08/01/2004
MORALES ANDRADE
17 AMBROCIO 0,50
MORALES ANDRADE 1.00gar
17 AMBROCIO 2,15 procampo
no se rego
nacio con las
17 2353 MORALES NAJERA REFUGIO 2,00 lluvias
17 MORALES NAJERA REFUGIO 0,25
17 MORALES NAJERA REFUGIO 2,10
17 MORALES NAJERA REFUGIO 0,45
NAJERA ELIZARRARAZ
17 2354 NICOLAS 0,70
NAJERA ELIZARRARAZ CEBpara
17 NICOLAS 2,20 1,50 procampo
NAJERA ELIZARRARAZ
17 NICOLAS 3,15
17 2356 NAJERA VARGAS SOLEDAD 3,45 3,45 TRIGO 3,45 TRIGO 7,9 05/01/2003
17 NAJERA VARGAS SOLEDAD 0,25
17 NAJERA VARGAS SOLEDAD 1,60
MARTINEZ MARTINEZ
17 2357 FRANCISCO 3,10 1,90 cebada 4,32 09/01/2004
MARTINEZ MARTINEZ
17 FRANCISCO 0,60
17 2357 MARTINEZ J. ABELARDO 1,70 1,70 CEBADA 1,70 cebada 3,88 28/12/2003
17 2357 MARTINEZ E. HELIO 0,25
17 2358 MARTINEZ JIMENEZ JUAN 1,90
29/33
Annexe 28 – Schéma de l’expérimentation INIFAP
T1 9 planches
T2 18 raies
T3 9 planches
T4 9 planches
T5 9 planches
81 m
Annexe 29 –Valeurs des humidités résiduelles par traitement avant chaque irrigation
(Laboratoire INIFAP)
• Parcelles Penjamo
30/33
Annexe 30– Schéma du dispositif suivi d’irrigation à la parcelle
Puits : 8 pulgadas
(64 L / s)
Débit d’entrée à la
Regadera parcelle : 50 L /s
Annexe 32 – Résultats évolution des lames d’eau à la parcelle après nivellement, Module
Huanimaro
31/33
Cycle OI
68 74
66 72
64 70 Lame nette appliquée -
cycle OI
cm
%
62 68
Efficience d'application
60 66
58 64
56 62
98-99 2000- 2001- 2002- 2003-
2001 2002 2003 2004
Cycle PV
24 58
24
56
23
23
54
22 Lame nette
appliquée - cycle PV
cm
22 52
Efficience
21 d'application
50
21
20
48
20
19 46
99 9
20 000
20 01
20 02
20 03
4
-9
00
0
0
98
-2
-2
-2
-2
-2
00
01
02
03
32/33
Parcelle 2 - Nivellement en avril 2003
24 58
23 57
56
23 55 Lame nette appliquée
22 54 - cycle PV
cm
%
22 53
21 52 Efficience
51 d'application
21 50
20 49
20 48
98-99 99- 2000- 2001-2002-2003-
2000 2001 2002 2003 2004
25 56
24 55
24 54
23 53 Lame nette
23 52 appliquée - cycle PV
cm
51
22 50 Efficience
22 49 d'application
21 48
21 47
20 46
99 9
20 000
20 01
20 02
20 03
4
-9
00
98
0
-2
-2
-2
-2
-2
00
01
02
03
33/33