Bac 2024 - SES Jour 1

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BACCALAURÉAT GÉNÉRAL

ÉPREUVE D’ENSEIGNEMENT DE SPÉCIALITÉ

SESSION 2024

Sciences économiques et sociales

Mercredi 19 juin 2024

Durée de l’épreuve : 4 heures

L’usage de la calculatrice et du dictionnaire n’est pas autorisé.

Dès que ce sujet vous est remis, assurez-vous qu’il est complet.
Ce sujet comporte 10 pages numérotées de 1/10 à 10/10.

Le candidat traite au choix le sujet de dissertation ou de l’épreuve composée.

Il indique sur sa copie le sujet choisi.

24-SESJ1ME1 1/10
Dissertation s’appuyant sur un dossier documentaire

Il est demandé au candidat :


- de répondre à la question posée par le sujet ;
- de construire une argumentation à partir d'une problématique qu'il devra élaborer ;
- de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet,
notamment celles figurant dans le dossier ;
- de rédiger, en utilisant le vocabulaire économique et social spécifique approprié à la
question et en organisant le développement sous la forme d'un plan cohérent qui
ménage l'équilibre des parties.

Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la


présentation.

SUJET

Ce sujet comporte quatre documents.

Dans quelle mesure les évolutions de l’emploi affaiblissent-elles le


pouvoir intégrateur du travail ?

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DOCUMENT 1

Qualité de l’emploi des salariés par catégorie socio-professionnelle en 2019

En % Professions
Ensemble CPIS1 Employés Ouvriers
intermédiaires
Intensité du travail et pression
temporelle

- Devoir se dépêcher 45 47 46 46 42
- S'interrompre pour effectuer une 66 73 72 66 51
tâche non prévue

Autonomie, marges de
manœuvre

- Avoir un travail répétitif 43 11 28 56 69


- Ne pas pouvoir régler soi-même 31 17 24 37 42
les incidents

Coopération, soutien - Être aidé


pour mener les tâches :

- par les supérieurs hiérarchiques 67 69 68 65 64


- par les collègues 83 87 87 76 82

Reconnaissance

Au vu des efforts, recevoir l'estime


68 75 68 66 66
et le respect que mérite le travail

Insécurité socio-économique

Crainte pour son emploi 20 13 19 23 21

Champ : France hors Mayotte, ensemble des salariés

Source : D’après DARES-INSEE, enquête Conditions de travail, 2019.

1. Cadres et professions intellectuelles supérieures

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DOCUMENT 2
Évolution des parts des professions peu qualifiées, moyennement qualifiées,
qualifiées et très qualifiées en France, entre 1996 et 2017 (en points de %)

Champ : France métropolitaine, personnes en emploi.


Source : Insee-DGI, enquête Revenus fiscaux et sociaux de 1996 à 2017
www.strategie.gouv.fr

DOCUMENT 3
Evolution du taux de chômage et du taux de chômage de longue durée1 depuis
1975 (en % de la population active)

Champ : France hors Mayotte, ensemble des actifs.


Source : INSEE, 2023.
1. Situation des chômeurs qui n’ont plus d’activité professionnelle depuis au moins un an.

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DOCUMENT 4

Les récits des jeunes femmes1 sur leur insertion professionnelle mettent en lumière
une succession de périodes d’intérim, avec des contrats précaires2, dans certains cas
non conformes (contrats oraux, « mais parce qu’on se connaît »), des conditions de
travail difficiles, des horaires fractionnés, ou fractionnables. C’est le cas de celles qui
exercent des métiers dans le secteur de l’aide à la personne, mais aussi des aides-
soignantes et, plus largement, de toutes celles qui travaillent dans les métiers de
service, du care3, où la dimension affective du travail est très présente.
Maëlle a 25 ans, fille d’un père inséminateur4 et d’une mère assistante maternelle, elle
est aide-soignante en CDD dans un centre de rééducation, et « fait ce métier pour
aider les gens, parce qu’elle aime ça aider… être utile ». Elle vient de se séparer de
son conjoint avec qui elle avait acheté une maison dans la petite ville de T. (2 000
habitants), où habitent ses parents et son frère. Pendant sa formation, elle a
« enchaîné » les contrats précaires et l’intérim (« j’ai travaillé un peu, j’ai travaillé au
Leclerc à C., au Huit à Huit qui est Carrefour maintenant à T., au Leader Price à S-
C »). Avec l’obtention de son diplôme, Maëlle multiplie les contrats courts dans
différentes structures locales : EHPAD5, maisons de retraite… et, depuis peu, travaille
dans un centre de rééducation. […] Ce travail lui plaît, même « si c’est très mal payé
par contre : je dois gagner en CDD 1 400 euros à temps plein, et 1 200 en CDI6, ça ne
donne pas envie de passer titulaire ». La rupture conjugale, les frais associés à la
maison qu’elle doit maintenant assumer seule l’inquiètent.

Source : Yaëlle ANSELLEM-MAINGUY, Les filles du coin, vivre et grandir en milieu rural,
2021.

1. L’enquête de Yaëlle Ansellem-Mainguy porte sur des jeunes femmes, âgées de 16 à 26


ans, vivant en milieu rural, souvent peu diplômées et appartenant aux classes populaires.
2. Les contrats précaires désignent les contrats à durée déterminée (CDD) et les contrats
de travail temporaire.
3. Care : Les métiers du « care » désignent plus communément le travail des auxiliaires de
vie, des aides à domicile, des aides-soignants, dont les fonctions sont de répondre à ces
besoins élémentaires de soins et d'accompagnement quotidiens.
4. L’inséminateur est un spécialiste de la reproduction animale.
5. EHPAD : Etablissements Hospitaliers pour Personnes Agées Dépendantes.
6. CDI : Contrat à Durée Indéterminée.

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Épreuve composée

Cette épreuve comprend trois parties :

Partie 1 - Mobilisation des connaissances : il est demandé au candidat de répondre à la


question en faisant appel à ses connaissances acquises dans le cadre du programme.
Partie 2 - Étude d'un document : il est demandé aux candidats de répondre aux questions en
mobilisant ses connaissances acquises dans le cadre du programme et en adoptant une
démarche méthodologique rigoureuse, de collecte et de traitement de l'information.
Partie 3 - Raisonnement s'appuyant sur un dossier documentaire : il est demandé au candidat
de traiter le sujet :
- en développant un raisonnement ;
- en exploitant les documents du dossier ;
- en faisant appel à ses connaissances personnelles ;
- en composant une introduction, un développement, une conclusion.

II sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la


présentation.

Première partie : Mobilisation des connaissances (4 points)

Montrez que, dans les sociétés démocratiques, l’École vise à favoriser l’égalité des
chances.

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Deuxième partie : Étude d’un document (6 points)

Taux d’inflation et taux de chômage dans les pays de la zone euro


Pays Taux d’inflation annuel Taux de chômage
en mai 2023 en mai 2023
en % en %
Zone euro 6,1 6,5
Pays Bas 6,8 3,5
France 6,0 7,0
Allemagne 6,3 2,9
Espagne 2,9 12,7
Italie 8,0 7,6
Lettonie 12,3 5,7
Grèce 4,1 10,8

Source : D’après Eurostat, 2023.

Questions :

1. A l’aide du document, comparez les conjonctures économiques de l’Espagne et de


la Lettonie. (2 points)

2. A l’aide du document et de vos connaissances, vous montrerez pourquoi un choc


asymétrique peut induire des difficultés de mise en œuvre des politiques
économiques dans la zone euro. (4 points)

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Troisième partie : Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire
(10 points)

Cette partie comporte trois documents.

Sujet : À l’aide de vos connaissances et du dossier documentaire, vous


montrerez que les pouvoirs publics disposent de plusieurs instruments pour
assurer la justice sociale.

DOCUMENT 1

Montants moyens des prélèvements et prestations par unité de consommation


en 2020

Décile de niveau de vie avant


redistribution
<D1 >D9 Ensemble
Niveau de vie1 avant redistribution (A) 3 520 80 360 27 660
dont indemnités de chômage partiel 190 680 610
Prélèvements : -160 -20 240 -3 850
Financement de la protection sociale -180 -7 680 -2 100
Impôts directs : 20 -12 560 -1 750
 Impôt sur le revenu (y.c. crédits d’impôt)2 20 -11 390 -1 560
 Taxe d’habitation 0 -810 -150
 Impôt sur la fortune immobilière 0 -360 - 40
Prestations : 7 470 310 1 800
Prestations familiales 1 850 110 670
Aides au logement 1 800 20 320
Prime d’activité3 et minima sociaux 3 470 90 700
Aides exceptionnelles 350 90 110
Niveau de vie après redistribution (B) 4 10 820 60 350 25 610
Taux de redistribution (B-A)/A (en %) 207,4 -24,8 -7,4

Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu est positif
ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
Source : INSEE, 2023.

1 : Le niveau de vie est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d’unités de
consommation (qui permet de prendre en compte le nombre de personnes selon son âge).
2 : Somme versée par l’État quand il accorde une réduction d’impôt supérieure au montant de
l’impôt dû.
3 : Aide monétaire pour le retour à l’emploi.
4 : Données arrondies.

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DOCUMENT 2

Au cours de la table ronde […] organisée par la délégation le 21 janvier 2021 pour le
dixième anniversaire de la loi n° 2011-103 du 27 janvier 2011 relative à la
représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils
d'administration et de surveillance et à l'égalité professionnelle, dite loi Copé-
Zimmermann, les avis étaient unanimes pour dire que cette loi, qui fixe des quotas par
sexe dans les conseils d'administration et de surveillance des grandes entreprises
françaises, affiche de très bons résultats.
[…] Comme l'a souligné Marie-Jo Zimmermann devant la délégation le 21 janvier
2021, […]
« C'est au sein des conseils d'administration (...) que se dessinent et se décident les
grandes lignes de conduite d'une entreprise. Il est donc essentiel que des femmes
siègent au sein de ces instances qui sont des “clubs d'hommes” ».
[…] Entrent dans le champ d'application initial de la loi les sociétés cotées ainsi que
les sociétés non cotées qui emploient, pendant trois exercices1 consécutifs, 500
salariés permanents et qui présentent un montant net de chiffre d'affaires ou un total
de bilan d'au moins 50 millions d'euros. Lors du vote de la loi en 2011, l'INSEE estimait
à 2 000 le nombre de sociétés concernées.
La loi prévoit que les conseils des entreprises visées doivent être composés d'au
moins 40 % d'administrateurs de chaque sexe. Cet objectif avait été fixé pour l'horizon
2017, avec un palier à 20 % en 2014. La loi précise en outre que si le conseil est
composé de huit membres au plus, l'écart entre le nombre d'administrateurs de chaque
sexe ne peut être supérieur à deux. […]
Le quota de 40 % fixé par la loi et qui devait être atteint en 2017 a donc été largement
dépassé pour atteindre une quasi-parité. Il s'agit d'un bond en avant majeur puisque
ce taux n'était que de 8,5 % en 2007, de 14,8 % en 2011, au moment de l'adoption de
la loi, et de 38 % en 2016, cinq ans après le vote de la loi.

Source : www.senat.fr

1. années comptables.

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DOCUMENT 3

Dépenses intérieures d’éducation (DIE), évolution 1980-2020


2020
1980 1990 2000 2010 2015 2019
p
Dépense intérieure d’éducation (DIE)
En valeur (en milliards d’euros) 29,4 70,2 108,2 139,3 147,6 160,9 160,6

En euros constants1 (en milliards d’euros 2020) 80,9 105,7 143,0 154,6 156,4 165,0 160,6
Dépense moyenne par élève
En euros courants 1 810 4 130 6 250 8 070 8 410 8 980 8 900

En euros constants (euros 2020) 4 970 6 210 8 260 8 950 8 910 9 210 8 900
Structure du financement initial de la DIE (en %)
État 67,9 62,4 64,0 57,9 57,2 57,3 58,8

Collectivités territoriales 14,3 18,6 19,9 23,9 23,9 23,7 22,4


Autres administrations publiques et caisses
0,4 0,8 2,2 2,3 2,9 2,7 3,2
d’allocations familiales
Entreprises 6,7 7,2 6,6 8,3 8,4 8,5 9,1
Ménages 10,7 11,0 7,3 7,6 7,6 7,9 6,5

Champ : France.

p : données provisoires.

1. L’indicateur retenu pour passer des montants en euros courants à ceux en euros constants,
c’est-à-dire corrigés de la variation des prix, est l’indice des prix du produit intérieur brut.

Lecture : en 2020, la dépense intérieure d’éducation s’élève à 8 900 euros en moyenne par
élève.

Source : INSEE, 2021.

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