Chap 2 Considerations Technologiques

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Chap. II.

CONSIDERATIONS TECHNOLOGIQUES

Le choix de matériaux d’une structure routière, des constituants du béton, de


leurs caractéristiques et de leurs proportions dans le mélange découle d'objectifs :

- économiques, afin de trouver le meilleur compromis entre le coût et les


caractéristiques mécaniques ;
- techniques, selon la nature de la couche de chaussée et le mode de mise en œuvre.

Ces objectifs techniques visent à obtenir :

- une maniabilité compatible avec le mode de serrage (vibration et moulage) ;


- certaines caractéristiques mécaniques pour le matériau durci (classe de résistance
mécanique, module d'élasticité, classe d'érodabilité pour les matériaux de couche de
fondation) ;
- la maîtrise des phénomènes de retrait ;
- des caractéristiques d'adhérence et de résistance à l'usure pour les bétons assurant le
rôle de couche de roulement.

2.1. Matériaux

Divers matériaux entrent dans la composition d’une route en béton de ciment tels que
les granulats, l’eau, le ciment, les éléments fins d’ajout, ainsi que les adjuvants.

2.1.1. Granulats

Les granulats utilisés pour la fabrication des bétons routiers proviennent de la


fragmentation de roches naturelles saines, non schisteuses et non gélives. L'emploi de
granulats non traditionnels n'est pas interdit mais doit faire l'objet d'essais initiaux destinés à
prouver qu'ils conviennent pour la fabrication de béton et qu'ils n'hypothèquent pas sa
durabilité.

2.1.1.1. Les pierres concassées

La forme des pierres joue un rôle primordial dans l'ouvrabilité, qui est
particulièrement importante pour les bétons routiers. Les pierres plates entraînent une
diminution de l'ouvrabilité tandis que les pierres plus cubiques, agissant comme des billes,
l'améliorent.

Il est recommandé d'utiliser plusieurs calibres de pierres de manière à maîtriser la continuité


de la granularité du squelette pierreux du béton. L'emploi de plusieurs calibres simples (2/6,
6/14 et 14/20) pour la confection du béton permet de garantir une granularité plus constante
que l'emploi d'un seul calibre composé 2/20 qui est plus variable car plus sujet à la
ségrégation.

Pour notre pays, l’Office des Routes nous recommande les calibres suivants : 2/8, 8/15 et
15/25.

Généralement Dmax =31.5mm pour les dalles d'épaisseur totale h t ≤30 cm


et Dmax = 40mm pout ht >30cm.

Signalons que le calibre 0/31,5 peut être utilisé comme dans la composition d’un grave-
ciment dans la couche de base.

Les concassés proviennent des carrières de la ville, voir même de l’intérieur.

Mais signalons un problème permanent au niveau de la production de ces


concassés, c’est le criblage mal exécuté. En d’autres termes, les granulométries déclarées par
ces carrières ne sont pas dans certains cas les mêmes que celles déterminées après les
analyses au laboratoire. Il y a souvent infiltration des éléments inférieures et /ou supérieures.

2.1.1.2. Le sable

Le choix du sable constitue un élément particulièrement important car il a une


influence fondamentale sur les caractéristiques du mortier, donc sur l'ouvrabilité du béton
frais et sur la résistance du béton durci.

Les sables régulièrement fournis à ces laboratoires pour l’étude de composition du béton sont
:

- les sables de rivière (Ndjili, Nsele, etc.) ;


- les sables du fleuve (fleuve Congo) ;
- les sables des carrières.

Et les sables de concassage dont les calibres sont : 0/2 (rarement employé), 0/4, 0/5, 0/6.

Ces sables de concassage sont souvent employés pour corriger le module de finesse des
sables, c’est-à-dire quand on se retrouve devant des sables très fins.

2.1.2. Le ciment
Les ciments utilisés pour la confection des bétons routiers sont généralement de la
classe de résistance «42,5» (CEM I 42.5 N, CEM I 42,5 R et CEM III/A 42.5N). Cette
caractéristique est évidemment certifiée dans le cadre du marquage CE des ciments qui
atteste leur conformité à la norme EN 197-1.

En RDC, les types de ciments disponibles sont des ciments Portland, à savoir :

- des ciments Portland normal CEM I (fréquents) de classe 32.5 ou 42.5 à version
normale ou rapide ;
- des ciments Portland composé CEM II (moins fréquents) de classe 32.5 ou 42.5 à
version normale ou rapide.

2.1.3. L’eau de gâchage

L'eau de gâchage est indispensable au béton. En quantité trop élevée, elle devient
cependant un de ses pires ennemis: un excès d'eau augmente le risque de fissuration du béton
et diminue sa résistance ainsi que sa durabilité.

2.3.4. Les adjuvants

De nombreux types d'adjuvants destinés à agir sur les caractéristiques du béton sont
disponibles sur le marché. La norme EN 934-2 définit les différentes classes d'adjuvants pour
béton. Dans le cas des bétons routiers, les principaux adjuvants employés sont:

- les plastifiants / réducteurs d'eau;


- les superplastifiants / produits hautement réducteurs d'eau;
- les entraîneurs d'air ;
- les retardateurs de prise;
- les accélérateurs de prise.

2.3.5. Eléments métalliques

On distingue :

- les éléments métalliques servant à assurer le transfert de charge au droit des


joints. Ce sont les goujons ;
- les éléments métalliques servant à maintenir les joints fermés. Ce sont les fers de
liaison ou barres d’ancrages;
- les éléments métalliques servant à répartir la fissuration de retrait. Ce sont les
armatures du béton armé continu ;

2.3.5.1. Les goujons

Les goujons doivent assurer le transfert des charges d'une dalle à l'autre au droit du joint tout
en permettant à ce dernier de jouer pleinement son rôle (retrait, dilatation). Ils doivent donc
être bien droits et ne présenter ni bavure ni écrasement à leurs extrémités qui risqueraient
d'empêcher le mouvement relatif entre le béton et les goujons et d'induire des fissures à
proximité du joint. Leur pose doit garantir qu'ils sont et restent parfaitement parallèles entre
eux, à la surface du revêtement et à l'axe de la route (ce dernier aspect suppose un joint
perpendiculaire à l'axe, ce qui est généralement le cas).

2.3.5.2. Les barres d’ancrage

Les barres d'ancrage pour joints longitudinaux sont des ronds d'acier à adhérence améliorée,
généralement de 1 m de longueur et de 12 mm ou de 16 mm de diamètre. Les barres
d’ancrage de 16 mm sont utilisées pour les routes à trafic élevé. Leur rôle est d'empêcher
l'ouverture du joint longitudinal. Elles sont disposées à mi- épaisseur de la dalle et espacées
généralement de 75 cm l'une de l'autre ou des joints transversaux.

2.3.5.3. Armatures pour revêtement en béton armé continu

L'armature principale du béton armé continu est constituée de barres longitudinales à


adhérence améliorée. Les barres sont assemblées soit en treillis ligaturés sur place, soit en
panneaux soudés en usine.

L'armature est généralement placée sur supports métalliques, soudés en usine aux barres
transversales, et qui doivent être assez rigides pour résister à toute déformation en cours de
bétonnage.

Les armatures ne peuvent présenter de rouille non adhérente. Le cas échéant, il faut l'en
écarter, par exemple au moyen d'un sablage ou d'eau sous pression.

A ces matériaux, nous ajoutons :


- Les matériaux utilisés pour la confection des joints ;
- Les matériaux pour la protection du béton frais : les produits de cure et les membranes
en plastique ;
- Le retardateur de prise pour béton dénudé ;
- Les produits d’imprégnation (hydrofuges).

2.2. La mise en œuvre

Grace à leur grande cohésion, ces structures résistent par effet de dalle: elles
transmettent les charges avec une surface de pression relativement importante.

Ainsi les efforts parvenant aux couches sous-jacentes sont d'autant plus faibles que l'épaisseur
de la dalle est élevée. Elles sont constituées d'une dalle reposant, soit directement sur le sol
naturel soit par l’intermédiaire d'une couche de fondation.

2.2.1. Le sol de plate-forme ou arase de terrassement

Le sol de plate-forme, lorsqu'il est appelé à supporter la dalle, doit être à l'abri des
mouvements de retrait ou de gonflement. De même les remblais susceptibles de tassements
différés sont à proscrire, ainsi que les couches hétérogènes capables de tassements
différentiels.

2.2.2. Couche de fondation

La présence éventuelle d’une couche fondation permet d'augmenter la portance de la


structure.

Cependant elle peut être adoptée aussi pour les raisons suivantes:

- fournir à la dalle une surface d’appui uniforme ;


- remplacer les sols mous très compressibles ou susceptibles de gonfler ;
- empêcher la remontée des particules fines qui entraine le phénomène de pompage au
niveau des joints.

2.2.2.1. Cas d’une couche de fondation en grave-ciment [ ]

Lorsqu’elle est en grave-ciment, sa mise en œuvre se fait de la manière suivante :

2.2.2.1.1. Teneur en eau de compactage


La teneur en eau obtenue optimale du mélange au laboratoire qui donne une densité maximale
et un CBR >160 est celle requise ; on peut aussi utiliser la teneur en eau du compactage.

2.2.2.1.2. Mélange

- Dans un pulvérisateur à béton, dans une bétonnière à grande capacité (4 m³),


ou un pulvimixeur ; le répandage se fait au finisseur.
- Soit disposer les sacs de ciment à un intervalle précis sur la grave 0/31,5 ayant sa
teneur en eau optimale -1% après compactage ; ouvrir les sacs et répandre le
ciment sur la grave, mélanger par scarification ; ensuite compacter.
- Soit disposer d’une herse pour le mélange.
- Le délai maximum de compactage après mélange est d’une heure. Une planche
d’essai est capitale pour déterminer le nombre de passes ainsi que le type de
convenable.

2.2.2.1.3. Matériel de comptage

- Commencer avec un rouleau vibrant lourd ;


- Finir avec le compacteur à pneus (charge par roue > 4 tonnes).

2.2.2.1.4. Protection de la grave-ciment compactée

Une heure après le compactage, placer une émulsion cationique dont la rupture laisse 300 à
500 grammes de bitume résiduel.

2.2.2.1.5. Ouverture au trafic

Le trafic devient ouvert après sept jours si la dalle de béton n’est pas posée.

2.2.3. La dalle en béton

Avant le démarrage du chantier, des épreuves de convenance auront pour but de


vérifier que les matériels mis en service ont les performances prévues pour le déroulement du
chantier et permettront d’obtenir celles requises par l’ouvrage. On distingue :

- L’épreuve de convenance de fabrication ;


- L’épreuve de convenance de mise en œuvre

Chacune des épreuves de convenance comporte :

- Un examen du matériel ;
- Une vérification de son fonctionnement ;
- Une exécution d’un élément de référence

Pour l’épreuve de référence qui ne concerne que le béton de dallage, un début d’exécution de
la couche pourra être retenu comme élément test.

Selon que la référence de guidage de la machine de répandage sera :

- exceptionnellement son chemin de roulement, le degré d’uni de celui-ci sera au moins


égal à celui exigé pour la couche à répandre ;
- la couche de chaussée adjacente, celle-ci sera brossée avant le passage du palpeur ;
- un fil placé latéralement, ce dernier sera supporté par des potences espacées de 10 m
au plus et tendu de telle façon qu’il ne présente pas de flèche supérieure à 3 mm sous
une charge de 50 g appliquée elle-même à égale distance de deux potences
successives.

Il est recommandé, avant répandage, d’arroser la couche support du béton afin :

- d’éviter le départ d’eau du béton par succion ;


- de refroidir au besoin la couche support par temps chaud.

Les tolérances de nivellement du béton doivent être conjuguées avec les tolérances
d’épaisseurs qui sont prioritaires et pour lesquelles généralement + 5 mm et -10 mm, pour la
couche de fondation, et + 5 mm et – 0 mm, pour le béton de roulement. Aucune tolérance ne
sera par contre admise, qui concernerait d’éventuels affaissements de bords de dalles.

Les transferts de charges entre les dalles adjacentes seront assurés par la pose de goujons
avant bétonnage pour les joints de retrait transversaux et par scellement dans le béton durci
pour les joints de construction longitudinaux (ils peuvent aussi, dans ce dernier cas, être mis
en place en cours de bétonnage par un dispositif mécanique enfonçant le goujon dans le béton
frais avant que celui-ci ne sorte du moule).

Les goujons sont disposés horizontalement au droit des joints, perpendiculairement à ceux-ci
et à mi- épaisseur des dalles.

L’extrémité des goujons ne devra pas en outre s’écarter du plan horizontal de plus de 10 mm
vers le haut ou vers le bas.

Les goujons en attente pour les joints transversaux seront enduits d’un produit empêchant
l’adhérence du béton et posés sur des paniers supports qui devront être fixés solidement au
béton de fondation et conçus de manière telle qu’ils ne créent aucune liaison entre dalles
séparées par le joint. Il s’agit généralement d’aciers de ϕ=6 mm sur lesquels les goujons sont
fixés par ligatures.

Pour les dalles en béton armé continu, les armatures ne s’écarteront pas de plus de 2 cm de
leur altitude moyenne ni de plus de 3 cm en plan.
Destinés à éviter une fissuration anarchique, les joints transversaux de retrait flexion sont
perpendiculaires à l’axe longitudinal de la chaussée et positionnés en fonction de l’épaisseur
de la dalle (espacement maximal de 25 fois l’épaisseur de la dalle) et les points d’application
ultérieure des charges les plus lourdes (notamment sur les aires de stationnement). Le délai de
sciage sera laissé à l’initiative du scieur mais aura été estimé lors de l’essai de convenance. La
largeur des joints sera en général de 10 mm et leur profondeur égale au quart ou au cinquième
de l’épaisseur de la dalle.

Les joints longitudinaux sont de deux types, à savoir :

- Les joints longitudinaux de construction (réalisés selon les indications de la norme NF


P 98-170) selon les indications entre deux bandes et dont la forme sinusoïdale est
destinée à assurer les transferts de charge (utilement renforcés par les goujons -
notamment sur les aires de stationnement –ils sont sciés et garnis de la même façon
que les joints de retrait flexion) ; les joints de construction de la couche de fondation
seront décalés d’au moins 50 cm par rapport aux joints de la couche supérieur.
- Les joints longitudinaux de retrait flexion qui n’existent que si la largeur de bétonnage
est supérieur à 25 fois l’épaisseur de la dalle ; ils sont de préférence sciés (dans un
délai de 24 à 48 heures) mais peuvent être moulés dans le béton frais (ce dernier
procédé restant d’emploi du fait des conséquences en termes d’entretien d’un joint non
rectiligne).

Non indispensable en section courante, des joints de dilatation sont par contre nécessaires
dans les zones de raccordement des aires, le long des caniveaux ainsi qu’autour des regards de
visite et tampons.

Les joints de dilatation ont une largeur de 20 à 30 mm sur toute l’épaisseur de la dalle et sont
constitués d’un corps compressible et garnis du produit pour joint en partie supérieure. Ils sont
également équipés de goujons.

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