TD 4
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TD 4 : Maximum de vraisemblance
Exercice 2 (Loi discrète) Soit θ ∈]0, 1[ un paramètre inconnu, on note X une variable
aléatoire de loi définie par
On donne
2θ 2θ
Eθ [X] = et Varθ [X] = .
1−θ (1 − θ)2
On souhaite estimer θ à partir d’un échantillon X1 , . . . , Xn de même loi que X.
1. Donner un estimateur θbn de θ par la méthode des moments.
2. L’estimateur du maximum de vraisemblance θen de θ est-il bien défini ?
3. Étudier la consistance de θbn et déterminer sa loi limite.
Exercice 4 (Densité en escalier) Pour tout paramètre réel θ, on définit sur R la fonction
1 − θ si − 1/2 < x ≤ 0,
fθ (x) = 1 + θ si 0 < x ≤ 1/2,
0 sinon.
1. Quelles conditions doit vérifier θ pour que fθ soit une densité par rapport à la mesure de
Lebesgue sur R ?
2. Soit (X1 , . . . , Xn ) un échantillon de densité fθ . L’estimateur du maximum de vraisemblance
θbn de θ est-il bien défini ?
3. Sous les conditions de la question 1, θbn est-il sans biais ? consistant ? asymptotiquement
normal ?
Exercice 7 (?) (Mélange de lois uniformes) Soit X1 , . . . , Xn i.i.d. dont la loi admet la
densité
1−λ
fθ,λ (x) = λ1[0,1] (x) + 1[0,θ] (x),
θ
où λ ∈ [0, 1[ et θ ≥ 1 sont deux paramètres inconnus.
1. Montrer que, si on exclut une valeur de θ à préciser, le modèle est identifiable. Sauf indi-
cation contraire, on supposera cette condition vérifiée dans la suite.
2. Montrer que la densité fθ,λ peut s’écrire, pour tout x ∈ R,
1[0,1](x) 1[1,θ] (x)
1−λ 1−λ
fθ,λ (x) = λ+ 1[0,θ] (x).
θ θ
3. Déterminer l’EMV de λ lorsque θ est connu, l’EMV de θ lorsque λ est connu, puis l’EMV
de (θ, λ) lorsque les 2 paramètres sont inconnus.
4. Étudier la consistance et la loi limite de l’EMV de θ, que λ soit ou non connu.
5. Étudier la consistance de l’EMV de λ lorsque θ connu, puis lorsque θ est inconnu. Que se
passe-t-il si θ = 1 ?
6. Construire un test de H0 : θ = 1 contre H1 : θ > 1 au niveau α. Pour λ ∈ [0, 1[ et θ > 1
fixés, étudier la limite de la puissance lorsque n tend vers l’infini.
Exercice 9 (?) (Gauss et la loi normale 1 ) En statistique, la loi normale a été introduite
par Gauss pour un problème d’estimation de paramètre en astronomie. Dans le langage moderne,
voici le problème : soit X1 , . . . , Xn i.i.d. de densité commune fθ (x) = f (x − θ), θ ∈ R. On a donc
affaire à un modèle de translation dans lequel f correspond à la densité de la loi des erreurs et
sur laquelle on fait les hypothèses “naturelles” suivantes : f est paire, de classe C 1 et strictement
positive sur R. La question à laquelle Gauss souhaitait répondre est la suivante : quelles sont
les densités f pour lesquelles l’estimateur des moindres carrés correspond à celui du maximum
de vraisemblance ? Comme nous allons le voir, seules les lois normales centrées satisfont cette
propriété.
1. Montrer que X n est l’estimateur des moindres carrés.
2. On note g = ln f . Montrer queP si X n est l’EMV alors pour tout n-uplet (x1 , . . . , xn ) de
réels, la fonction g doit vérifier ni=1 g 0 (xi − xn ) = 0.
g 0 (kt) g 0 (t)
3. En prenant x2 = · · · = xn = x1 − nt, en déduire que, ∀t ∈ R? , ∀k ∈ N? , on a kt = t .
g 0 (t)
4. En déduire qu’il existe une constante c telle que, pour tout t ∈ R? , t = c.
5. Conclure.
1. Cet exercice est inspiré de l’article Plaidoyer pour la loi normale, de Aimé Fuchs.
Vérifier que h est une distance sur l’ensemble des densités sur R (i.e. positivité avec nullité
si et seulement si égalité, symétrie et inégalité triangulaire), avec de plus 0 ≤ h(f, g) ≤ 1.
q
2. Soit θ > 0 et fθ la densité de la loi uniforme sur [0, θ]. Montrer que h (fθ , fθ ) = 1 − θθ0
2 0
si θ ≤ θ0 .
3. Soit X1 , . . . , Xn i.i.d. de loi uniforme sur [0, θ] pour
q un θ > 0 inconnu. Donner l’estimateur
h i
du maximum de vraisemblance θbn , calculer Eθ θbn et en déduire que Eθ h2 (fθ , fθbn ) =
1
2n+1 .
4. Soit la densité
1 10
fn∗ (x) = 10 1 − 10≤x≤1/10 + 1 .
n n 9/10≤x≤1
(a) Montrer que si, pour tout n, Yn a pour densité fn∗ , alors la suite (Yn ) converge en loi
et identifier la limite.
(b) Calculer h2 (fn∗ , f1/10 ).
5. Soit n > 1. Les variables X1 , . . . , Xn sont désormais i.i.d. de densité fn∗ , mais on les croit
toujours i.i.d. suivant une densité uniforme (fθ )θ>0 , avec θ inconnu. En particulier, l’esti-
mateur θbn est le même que celui défini ci-dessus.
(a) Montrer qu’avec probabilité 1 − (1 − 1/n)n , on a : 9/10 ≤ θbn ≤ 1.
(b) Montrer que, sur l’événement {9/10 ≤ θbn ≤ 1}, on a :
r
2 ∗ 1 1 1
h (fn , fθbn ) ≥ 1 − 1− − √ .
3 n 3 n
(c) En notant E∗n [·] l’espérance par rapport au modèle où les données X1 , . . . , Xn sont i.i.d.
de densité fn∗ , en déduire que E∗n [h2 (fn∗ , fθbn )] ≥ un , avec limn→∞ un = 2/3 × (1 − 1/e).
(d) Conclure quant à la robustesse de l’estimateur du maximum de vraisemblance à une
mauvaise spécification du modèle.