Scoliose

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LA SCOLIOSE

I. INTRODUCTION
La scoliose structurale se définit comme un désordre anatomique sur un secteur plus ou moins
étendu de la colonne vertébrale dans les trois plans de l’espace :
 Horizontal : rotation vertébrale : signe caractéristique de la scoliose vraie.
 Sagittal : modification des courbures physiologiques.
 Et frontal : inclinaison latérale (inflexion).
C’est une déformation non complètement réductible du rachis, ce qui l’oppose aux simples
attitudes scoliotiques.
La fréquence de la scoliose est de l’ordre de 2% (adultes compris).
Elle atteint plus fréquemment la fille que le garçon (8 sur 10).
2% de ces scolioses évolueront, avec des complications esthétiques, fonctionnelles, respiratoires,
et cardiaques considérables, et nécessiteront de ce fait un traitement actif, et un suivi régulier au long
cours surtout en période de croissance.
Les étiologies sont variées, mais 70% de la totalité des scolioses du jeune restent sans cause
précise : ce sont les scolioses structurales idiopathiques. Sans relation avec tout autre processus
pathologique décelable, ce qui les distingue des scolioses dites secondaires (neuromusculaires,
malformatives, génotypiques, etc.).
Intérêt du dépistage…
II. RAPPEL ANATOMIQUE :
Le rachis est formé par l’empilement de 32 vertèbres.
Disposées dans les 3 plans de l’espace :
- Rectiligne dans le plan frontal ;
- forme 4 courbures physiologiques dans le Plan sagittal (Lordose cervicale, cyphose dorsale,
lordose lombaire, cyphose sacro – coccygienne), Ces courbures permettent au rachis une
grande résistance.
- Position neutre (par de rotation ou torsion) dans le plan horizontal.
Toutes modification de cette disposition spatiale des vertèbres est pathologique (scoliose ou
cyphose).
III. ANAPTH :
Selon la loi de Delpech ; la croissance vertébrale est freinée par les fortes pressions d’un côté, et
accélérée par les faibles pressions de l’autre coté (du côté de la concavité).
La scoliose se traduit par certaines particularités :
 Vertèbre sommet : la plus latéralisée, la plus rotée, et la plus cunéiformisée.
 Côtes : saillie en arrière formant gibbosité du coté convexe ; saillie en avant du côté concave.
 Thorax : il prend la forme d’haricot à la coupe horizontale.
 Diaphragme : perd son aspect de coupole, la coupole du coté convexe garde une amplitude
fonctionnelle meilleure.
IV. ETIOLOGIES : classification étiologique de Cotrel :
A . SCOLIOSE IDIOPATHIQUE : La plus fréquente (70%) ; de cause inconnue ; souvent indolore ;
diagnostic d’exclusion (n’est retenue qu’après avoir éliminé toute autre cause).
B . SCOLIOSES SECONDAIRES :
1. Neurologique : PAA ; IMC ; SLA ; Spina bifida ; Syringomyélie ; Maladie de Friedreich.
2. Musculaire : Myopathie.
3. Malformative : Hémi- vertèbre ; Malformation lombo-sacrée (agénésie / asymétrie des plateaux
sacrés).
4. Métabolique et endocrinienne : M. de Marfan ; M. d’Ehler- Danlos ; Nanisme ; Rachitisme.

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5. Traumatique et osseuse :
- Maladie de Scheuermann.
- Traumatisme rachidien.
- Laminectomie étagée, costectomie.
- Radiothérapie.
6. Maladie rhumatismale.
7. Causes « thoracogéniques ».
8. Autres :
- Neurofibromatose de Von Recklinghausen.
- Tumeurs Iive ou IIaire : (ostéome ostéoide…).

AUTRES CLASSIFICATIONS :
- Stagnara :

V. CLASSIFICATION : de la scoliose idiopathique :


 Classification de Bergoin : la plus utilisée en France.
•Selon l’âge:
–Scoliose du nourrisson.
–Scoliose infantile.
–Scoliose juvénile.
 J1 = 4 à 7 ans.
 J2 = 8 à 10 ans.
 J3 = 11 ans à la puberté.
–Scoliose de l’adolescent.

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•Selon la topographie:
–Courbure unique
 Thoracique pure T5L1.
 Thoraco-lombaire T6L3.
 Lombaire T11L3.
–Courbure double
 Thoracique et lombaire d’angulation proche = double-majeure.
 Thoracique prédominante sur la lombaire.
 Lombaire prédominante sur la thoracique.
 Double thoracique rare.
–Courbure triple rarr.

 Autres classifications : Lenke (2001 la plus utilisée au niveau international).

 Classification de Ponsetti :
- Classification anatomo – radiologique
- Basée sur nombre et le type de courbure.
a . Selon le nombre de courbures :
1. SCOLIOSE A SEULE COURBURE MAJEURE : (70%)
1. Scoliose Dorsale : (25%)
- VLS (D4-D6) ; VLI (D11-D12) ; VS (D9).
- A convexité droite.
- Pc sévère.
- Gibbosité importante, trouble respiratoire si > 90°.
- Très évolutive, d’autant plus qu’elle est souvent infantile.
2. Scoliose Lombaire : (25%)
- VLS (D11-D12) ; VLI (L4-L5) ; VS (L2).
- A convexité gauche.
- Pc favorable.
3. Scoliose Dorso- Lombaire : (19%)
- VLS (D7-D8) ; VLI (L1-L3) ; VS (D12-L1)
- Pc sévère.
- Risque de dislocation dorsolombaire à l’âge adulte.
4. Scoliose Cervico-Dorsale : (1%)
- VLS (C6-C7) ; VLI (D6-D7)
- Très évolutive.
- Préjudice esthétique important.
- Non accessible à l’appareillage.
5. Scoliose cervicale.
6. Scoliose lombo-sacrée.
2. SCOLIOSE A DOUBLE COURBURE MAJEURE : (30%) ; différence d’angulation < 10° :
1. Scoliose Dorsale - lombaire : (25%)
- Dorsale droite, lombaire gauche.
- La plus fréquente des doubles majeures.
- Equilibre global bon, évolutivité moyenne.
2. Scoliose Double Dorsale : (1%)
- Sup gauche, inf droite.
- Très évolutive, retentissement cardio-vaculaire important.
3. Scoliose Dorsale Dorsolombaire :
- D droite, DL gauche.
3. SCOLIOSE A 3 COURBURES MAJEURES ou PLUS :

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b . SELON LE TYPE DE COURBURE :
1. COURBURE MAJEURE PRINCIPALE :
- Est la courbure structurale la plus importante en : nombres de vertèbres, angulation, rotation.
2. COURBURE MINEURE :
- Est la courbure structurale la moins importante.
- fait suite à une courbure majeure.
3. COURBURE PRIMITIVE :
- 1ère à apparaître.
4. COURBURE SECONDAIRE :
- Apparaît après la primitive.
- Evolution rapide, peut dépasser la primitive.
5. CONTRE COURBURE :
- Courbure compensatrice ; sus / sous-jacente à la courbure principale.
- Sans rotation ; assure le maintien de l’alignement de l’axe occipital (fonctionnelle).
- Peut se structuraliser secondairement.
VI. BILAN D’UNE SCOLIOSE :
TDD : scoliose dorsale idiopathique, 20°, chez une fille de 12ans, non réglée.
A . BILAN CLINIQUE : examen capital et de référence pour les bilans ultérieurs ; permet :
- De faire un bilan de déformations (s’agit-il d’une scoliose véritable ?).
- De déterminer le stade de croissance afin de mieux apprécier le risque évolutif de la scoliose.
(quel est le niveau de maturation? élément essentiel du pronostic évolutif)
- Une enquête étiologique (est-ce bien une scoliose idiopathique ?).
- D’évaluer le retentissement psychologique sur la patiente et sa famille.
a . INTERROGATOIRE :
- Etat civil (nom, prénom, âge, sexe).
- CSE (scolarisation, niveau d’instruction des parents).
- ATCDs de l’enfant :
 Retard psychomoteur (âge de la marche+++).
 Ménarchie chez la fille (mue de la voix chez le garçon).
 Pathologie médicale associée / intervention chirurgicale/ traumatisme.
- ATCDs familiaux :
 cas similaires dans la famille.
 maladie génétique (neuromusculaire+++).
 Déroulement de la grossesse et de l’accouchement.
- HDM :
 Circonstances de découverte (visite scolaire ou sportive, parents, douleur de dos).
 Age de découverte.
 évolution : rapportée par les parents / anciens bilans (Rx, CRM).
 Traitements reçus.
b . BILAN DE MORPHOLOGIE GENERALE : (MORPHOGRAMME) : temps de l’inspection.
- Attitude générale (sthénique / asthénique).
- Morphologie corporelle ; obèse, chétive.
- Taille debout, assis ; IMC.
- Faciès particulier évocateur d’un syndrome ou maladie.
c . BILAN DU TRONC :
1 . EXAMEN DEBOUT :
Statique :
 De dos : de bas en haut :
- Equilibre du bassin : Compenser toute bascule…
- Rechercher une déformation des pieds + genoux dans le plan frontal.
- Symétrie des plis de la taille (pince taille / fermeture de l’angle ilio-lombaire).
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- Equilibre des épaules : noter le côté surélevé.
- Equilibre du tronc : Chercher une déviation de l’axe occipital par le fil à plomb de C7 au pli
inter fessier ; S’il est latéralisé, calcul de la flèche de courbure (distance fil-épineuse la plus
éloignée).
 De profil :
- Modification des courbures physiologiques par mesure des flèches sagittales.
 D2 et L3 = 30 mm
 C7, D7 et S2 = 00 mm
- Flessum des genoux et hanches.
- Relâchement de la sangle abdominale.
- Enroulement des épaules.
 De face : Apprécier la contre gibbosité antérieure.
Dynamique : Apprécier la souplesse du rachis dans les différents plans :
- Flèches cervicales.
- DDS.
- Etoile de Maigne.
- Indice de Schober.
- Indice de Hirtz.
2 . EXAMEN DEBOUT TRONC PENCHE EN AVANT de 90°: Apprécier gibbosité / et voussure
lombaire :
- Nombre.
- Siège.
- Coté (droit / gauche).
- Forme (arrondie / angulaire/ ovalaire).
- Hauteur (avec fil à plomb).
3 . EXAMEN AU BOUT DE TABLE : Apprécier la réductibilité clinique de la gibbosité et la souplesse
des angles ilio-lombaires.
4 . EXAMEN ASSIS : Afin d’éliminer ILMI / déséquilibre bassin :
- Mesurer taille assis.
- Axe occipital.
- Equilibre des ceintures.
- Mesure de flèches sagittales.
5 . EXAMEN EN SUSPENSION : Apprécier la réductibilité globale.
d . BILAN DE CROISSANCE : Les indicateurs de croissance sont :
- Taille debout et assis.
- Envergure.
- Caractères sexuels secondaires, selon le schéma de Tanner.
 Pilosité pubienne (de P1 : absence de poils ; à P5 : pilosité adulte).
 Pilosité axillaire (A1 à A5).
 Taille des seins chez la fille (S1 à S5)
 Développement génital chez le garçon (T1 à T5).
- Début de puberté (P2S2T2) : 11-13 ans fille ; 13-15 ans garçon.
- Mi puberté : premières règles chez la fille, mue de la voix chez le garçon.
e . RESTE DU BILAN :
1 . BILAN CUTANE - TROPHIQUE : recherche indice cutané
- Tache café au lait : neurofibromatose
- Elasticité cutanée  (Syndrome d’Ehlers Danlos).
- Signes de dysraphisme spinal (pilosité, angiome, lipome) : Spina bifida.
2 . BILAN ORTHOPEDIQUE : recherche d’éléments malformatifs / dystrophiques :
- Raideur articulaire ; déformation thoracique / pieds ; Hyper laxité ligamentaire ; ILMI.

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3. BILAN NEUROLOGIQUE : normal si scoliose idiopathique.
- Sensibilité : dissociation thermo – algésique : syringomyélie.
- Motricité.
- Réflexes + tonus.
- Coordination équilibration.
- Paires crâniennes.
- Bilan vésico-sphinctérien.
4 . RESTE DE L’EXAMEN SOMATIQUE :
- Pleuro – pulmonaire (DEP+++).
- Cardio-vx.
5 . BILAN FONCTIONNEL : Retentissement sur les AVQ.
6 . BILAN PSYCHOLOGIQUE : Retentissement sur le psychisme et la scolarisation.
B . BILAN RADIOLOGIQUE :
But diagnostique, thérapeutique, pronostique et évolutif.
a . BILAN INITIAL :
- Bilan du rachis : se limiter au CTDF, et CTDP ; Ils apportent le maximum de renseignements, et
peuvent être répétés de façon comparative (afin de réduire l’irradiation).
- Epreuves de mobilité (clichés d’inclinaison et épreuve de suspension).
- Bilan de maturité osseuse.
1 . BILAN DU RACHIS :
 CTDF (Colonne Totale Debout De Face) :
- Confirmer le diagnostic (rotation vertébrale…).
- Etudier l’aspect des vertèbres, habituellement cunéiformisées, avec
déformations maximales dans la zone sommet de la courbure.
- Analyser les repères et effectuer les mesures qui définissent la
courbure scoliotique :
 Nombre, Siège, Coté.
 Vertèbre sommet : plus rotée, plus latéralisée, moins inclinée.
 Vertèbres limites (sup, inf) : les plus inclinées.
 Angle de scoliose (angle de Cobb) = formée par la tangente passant
par le plateau sup de la VLS et celle passant par le plateau inf de la VLI.
 CTDP (Colonne Totale Debout De Profil) :
- Cyphose dorsale et lordose lombaires sont souvent modifiées en plus
ou en moins.
- Complément de l’évaluation de la maturation (état de développement
ou de fusion du listel marginal).
2 . Epreuves de mobilité (bilan de réductibilité):
 CTCF (Colonne Totale Couchée De Face) ; CTS (Colonne Traction
Suspension) ; bending test = Apprécier la réductibilité.
Le taux de réductibilité = (angle initial – angle après réductibilité) * 100 / angle initial.
 Si : TR > 50 % => scoliose très souple.
 Si : 30 % < TR < 50 % => scoliose souple.
 Si : 20 % <TR < 30 % => scoliose raide.
 Si : TR < 20 % => scoliose très raide.
3 . BILAN DE MATURITE OSSEUSE :
1. Age Osseux : Rx du poignet gauche (F).
- Intérêt surtout en période pré pubertaire.
- L’apparition de sésamoïdes du pouce annonce le début de la puberté.
2. Maturation Vertébrale : Test de Risser (Bassin de Face).
- L’ossification des crêtes iliaques se fait de l’extérieur vers l’intérieur (l’inverse pour la fusion).

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b. AUTRES EXAMENS PARACLINIQUES :
- En fonction de l’examen clinique ; surtout pulmonaire et cardio-vasculaire : EFR => syndrome
restrictif ; VS, NFS, gaz du sang…
- Rx en plan d’élection : Cette incidence présente surtout un intérêt dans les
scolioses sévères ayant une forte angulation, où la zone apicale est difficile
à analyser sur les radiographies classiques.
- Rx centrées sur les charnières, haute et basse.
- TDM.
- IRM (On ne doit pas perdre de vue que la scoliose peut être le premier signe d’une pathologie neurologique occulte sous-
jacente) ; Dans l’état actuel de nos connaissances, l’IRM n’est pas un examen systématique devant une scoliose d’aspect
idiopathique, même en cas d’indication chirurgicale, mais elle devient nécessaire en présence de certains signes associés dont
les principaux sont :
• les courbures raides et douloureuses qui évoquent une pathologie associée, tumorale ou infectieuse ;
• les anomalies cutanées de la ligne médiane, signes d’appel d’une anomalie médullaire ;
• toute anomalie neurologique, même mineure, telle l’abolition d’un réflexe cutané abdominal qui peut évoquer une
syringomyélie ;
• les scolioses de topographie inhabituelle, en particulier la scoliose thoracique gauche, dans lesquelles les anomalies
neurologiques sous-jacentes seraient nettement plus fréquentes ;
• enfin, l’âge de début précoce avant dix ans et l’évolutivité rapide sont des indications de prudence.

VII. EVOLUTION ET SURVEILLANCE:


- La scoliose est une maladie qui évolue principalement
pendant la croissance. «elle progresse en fonction linéaire
du temps à un rythme inégal d’un sujet à l’autre et d’une
période à l’autre» (Mme Duval-Beaupere).
- La poussée évolutive de la scoliose semble liée à la puberté
(traveaux de Mme Duval-Beaupere). Si l’on reporte sur un
graphique les angulations atteintes successivement dans le
temps par une scoliose, on constate que la courbe obtenue
a une allure linéaire, de pente variable :
1. PENTE P1 :
- Période pré pubertaire.
- Faible évolutivité + faible degré d’aggravation (2° - 3° / an).
- Se termine par le point P d’angulation qui marque le «début de puberté» qui correspond au
stade : P2-S2-T2 (11ans ♀, 12-13 ans ♂).
- La surveillance durant cette période repose sur :
 Age osseux (sésamoïdes du pouce).
 Caractères sexuels secondaires au point P = (P2-S2-T2).
 Evolution radiologique, clichés chaque 6mois.
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2. PENTE P2 :
- Période pubertaire.
- La courbe se redresse brusquement au point P.
- Grande évolutivité + grand degré d’aggravation (5° à 10° parfois 15° à 20° / an).
- Se termine par le point R « fin de la puberté » : P5-S5-T5 (17 ans ♀, 19 ans ♂).
- Surveillance :
 Risser.
 RX chaque 3-4 mois (contrôle plus rapproché).
3. PENTE P3 :
- Période post pubertaire.
- La courbe s’adoucit brusquement à partir de « R » et ne s’élève plus que très lentement à l’âge
adulte.
Le rythme de la surveillance : Dans la première année qui suit le diagnostic, période pendant laquelle
il faudra prendre une décision thérapeutique, le rythme de surveillance conseillé est tous les trois
mois. Par la suite et jusqu’à la fin complète de la croissance et dans les cas où l’absence d’évolutivité a
permis l’abstention thérapeutique, le rythme peut être un peu élargi, mais jamais au-delà de six mois.
En cas de décision thérapeutique, le rythme de surveillance est dicté par la conduite du traitement,
habituellement trois fois par an.
NB : La superposition de la courbe de Mme Duval-beaupere sur la courbe de vélocité de croissance, (augmentation de la taille en cm par
an) montre que le point P, changement de la pente évolutive, correspond au début du pic pubertaire de croissance, mais qu’après le
sommet du pic de croissance la scoliose poursuit son évolution selon sa pente p2 jusqu’à Risser 4. Dans cette période au-delà du
sommet du pic de croissance, la scoliose continue donc son aggravation alors que la prise de taille de l’enfant ralentit, c’est donc le
moment à partir duquel on peut envisager un traitement chirurgical sans crainte d’un effet néfaste sur la taille finale du patient. Il est
important de noter que le sommet du pic de croissance correspond en moyenne à 13 ans d’âge osseux et à l’apparition des premières
règles chez la fille et 15 ans d’âge osseux chez le garçon. L’apparition de la menstruation, contrairement à une idée trop répandue ne
correspond donc pas à la fin de l’évolutivité de la scoliose.

VIII. PRONOSTIC :
En fonction du type et de l’évolution pubertaire :
La scoliose de l’adolescent à début tardif, à pente évolutive faible et brève, a de fortes chances de
rester modérée. Elle s’oppose aux scolioses juvéniles et infantiles d’autant plus graves que plus
précoces.
En fonction du type topographique : les scolioses
dorsales et dorso-lombaires, souvent précoces, placées
dans une zone raide et très visible, très déformantes et
évolutives s’opposant à la scoliose lombaire, tardive,
longtemps souple, un peu évolutive et cachée, mais qui
laissera des séquelles douloureuses à l’âge adulte et posera alors des problèmes techniques difficiles.
Les scolioses doubles majeures sont souvent bien tolérées, bien équilibrées malgré des angulations
assez fortes.
En fonction de l’étiologie : Les scolioses d’origine paralytique, malformative ou dystrophique
héréditaire présentent des facteurs évolutifs variés, liés à leur origine.
Malgré certaines divergences, on peut retenir comme facteurs influant sur le caractère stable ou
évolutif de la déformation : [Revue du rhumatisme]
• la maturation du sujet lors de la première constatation de la scoliose.
• l’angulation de la scoliose au moment du diagnostic ; le cap des 30° est décisif.
• la topographie de la scoliose ; toutes les formes topographiques partagent le même risque,
hormis les lombaires qui semblent moins souvent évolutives.
• l’importance de la rotation vertébrale a une valeur pronostique discutée.
• le sexe du sujet et les antécédents familiaux de scoliose ne semblent pas modifier le risque d’être
en présence d’une scoliose évolutive, même si la fréquence des scolioses elles-mêmes est très
influencée par ce facteur.

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IX. PRISE EN CHARGE :
Le but : Réduire et/ou stabiliser, la déformation jusqu’ à la fin de la croissance osseuse.
Il n’y a pas de traitement kinésithérapeutique isolé de la scoliose. En revanche, la rééducation a une
place très importante lorsqu’un traitement orthopédique (par plâtre ou corset) est prescrit.
A . KINESITHERAPIE : Intervient dans tous les stades, seulê ou en complément du trt ortho / chir.
 HYGIENE DE VIE :
- Apport protidique et phosphocalcique.
- Cure de décubitus et rééducation posturale selon la progression suivante :
 Prendre conscience de son corps.
 Prendre conscience des défauts statiques et dynamiques.
 Correction posturale.
 Intégration de cette correction dans les AVQ.
 W. proprioceptif : maintien en position corrigée yeux ouverts sur plateau instable, puis yeux
fermés.
- Pratique sportive (natation, basket ball).
 Gymnastique vertébrale :
- Travail d’assouplissement rachidien par :
 Travail d’ouverture du gril costal du côté concave.
 Travail d’ouverture de l’angle ilio-lombaire.
 Exercices cyphosants de la région dorsale en raison de la tendance lordotique des scolioses
dorsales.
- Travail de tonification en position de correction optimum en statique (Muscles du rachis et
ceintures : abdominaux, fessiers, fixateurs de l’omoplate, et paravertébraux) :
 Contractions isométriques contre résistance.
 Exercices symétriques d’auto-élongation avec et sans charge sur la tête.
 Exercices asymétriques type Klapp.
 TRAVAIL RESPIRATOIRE :
- Qui a pour objectif d’augmenter la capacité vitale par un travail de la synergie abdomino-
diaphragmatique.
 TRACTION VERTEBRALE :
- Soit traction continue => force de traction < 15 % du poids du corps souvent pour préparer la
chirurgie.
- Soit la nuit ; au lit 10h/24h ; actuellement peu utilisée du fait de sa complexité en pratique et de
ses résultats modestes.
 ELECTROSTIMULATION :
- Contraction des muscles para-vertébraux du coté convexe => ouvrir la courbure scoliotique.
- Résultats décevants des études, méthode abandonnée.
B . TRT ORTHOPEDIQUE :
- But : empêcher l’aggravation pendant la croissance ; corriger l’aggravation dans les 3 plans de
l’espace (élongation, dérotation, déflexion).
- Des moyens passifs et actifs (plâtre EDF ; plâtres assimilés ; corsets).
- Pas d’indication si :
 S. non évolutive.
 S. en fin de croissance (Risser 4 / 5).
 S. d’emblée chirurgicale.
- Mise en route le plutôt possible dès preuve d’évolutivité, sur courbure encore modérée.
 EDF :
- Se fait sur cadre de Cotrel
- Permet la correction dans les 3 plans :
 Elongation : Traction bipolaire (Occipito-mentonnier + Bassin).
 Dérotation : Bandes toilées avec action de dérotation (en regard des gibbosités).
 Flexion : Ouverture des courbures (action frontale).
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- Une fois asséché (24-48h), réaliser 2 ouvertures ou fenêtres : post (au n° de la concavité), et ant
(thoracique homolatérale à la gibbosité ou abdominale).
- But : obtenir le maximum de correction.
- Après EDF toujours faire :
 Rx de contrôle.
 Mesure de la taille debout.
 EFR de contrôle (si amputation 10% CV  ablation du plâtre).
- Durée : pour qu’il soit efficace, le garder 45j en moyenne (30 à 110 j), et le refaire 3 à 4 fois de
suite.
- Indication varie selon :
 Le type de scoliose : dans les dorsales hautes et cervico-dorsales, on ajoute un contre-appui
latéral cervical.
 L’angulation et sa réductibilité : (si ≥ 30° c’est l’arme de choix ; et si irréductible même < 30°).
- Complications :
 Escarres aux points d’appui.
 Atteinte du compressive du plexus brachial.
 Tétanos.
 Dos creux.
 Cast syndrome ou dilatation gastrique qui se traduit par : vomissents, malaise, météorisme;
sans trt il se complique en volvulus, perforation, le trt : aspiration gastrique en position
quadrupédique, fractionner les repas, proscrire les boissons gazeuses, ne jamais enlever le
plâtre brusquement…
 Platres assimilés :
- Plâtre d’élongation de Stagnara-Donaldson-Engh :
 Scolioses importantes et raides.
 Elongation graduelle de ridoirs placés de part et d’autres de deux pièces plâtrées
indépendantes.
 CORSETS ORTHOPEDIQUES : (ORTHESES)
- Grande variété, mais 2 principes :
 Auto élongation : Milwaukee.
 Appuis et contres appuis : lyonnais, 3 valves, CTM, Boston, etc…
- Toujours associés à la kinésithérapie (assouplissement, correction posturale, RM, W respiratoire).
CORSET MILWAUKEE :
- Corset actif, basé sur le réflexe d’auto-agrandissement.
- Peut être utilisé sans redressement plâtré préalable.
- Composé de 2 systèmes :
 d’élongation : ceinture pelvienne monocoque (en polyéthylène, étroite, moulée sur le bassin pour
prévenir l’hyper-lordose, fermée à sa partie post par 02 sangles permettant le serrage, en
antérieur elle monte jusqu’à l’appendice xiphoïde, en postérieur elle descend très bas pour
maintenir le bassin) + collier (ou têtière) solidarisé à la ceinture pelvienne par 3 mats, il a 3 appuis
et il est réglables en hauteur (2 appuis postérieurs sous occipitaux, 1 appui antérieur sous
mentonnier).
 de dérotation : système comportant différents appuis anti-gibbositaire (main
d’appui gibbositaire).
- Avantage :
 Liberté thoracique.
 Corset actif qui fait participer l’enfant.
 Lui seul peut résoudre la majorité des scolioses idiopathique.
 Peut être indiqué d’emblée sans correction plâtrée.
- Inconvénient: psychologique ; port continu 23h/24h, souvent rejeté après
puberté.
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- Règles d’utilisation :
 Rééducation sous corset (auto agrandissement).
 Contrôle radio-clinique régulier.
 Ablation très progressive.
- Indication :
 S. infantile, juvénile évolutive, souple, ≥ 20°.
 S. dorsale / dorso-lombaire ; peu actif sur la S. lombaire isolée.
 S. de l’adolescent si CI au corset lyonnais.
CORSET LYONNAIS DE STAGNARA :
- Corset passif.
- Reproduit les appuis de l’EDF, et maintient la correction obtenue par l’EDF.
- Composé de :
Il est constitué d’une ceinture pelvienne formée de deux valves latérales symétriques, en Plexidur
radiotransparent, sur laquelle se fixent deux mâts métalliques, antérieur et postérieur. Sur ces deux
montants s’attachent des valves de correction en Plexidur disposées suivant les caractéristiques de la
scoliose à corriger, selon le principe des appuis et contre-appuis.
- Avantage : léger peu encombrant.
- Inconvénient :
 Escarre aux points d’appui.
 Déformation thoracique.
 Gêne respiratoire.
 Compression du plexus brachial.
- Règles d’utilisation :
 Ne doit pas être utilisé d’emblée / isolément.
 Discipline quotidienne (port jour et nuit).
 Garder jusqu'à maturation osseuse (Risser 5).
 Kiné respiratoire + rééducation sous corset.
 Contrôle radio-clinique régulier chaque 6 mois.
 Ablation progressive sur 2 mois (2h/j la 1ère Sem, 4 h/j la 2ème Sem, 8 h/j la 4ème Sem, 12 h/j la
6ème Sem ; 2 h/nuit la 7ème Sem, 4 h/nuit la 8ème Sem puis ablation totale).
- Indication :
 S. raides 30° - 50° après avoir réalisé 3-4 EDF de 3 mois (post-pubertaire = éviter le thorax
tubulaire).
 S. dorsale, DL, et combinée thoracique et lombaire.
CORSET A 3 VALVES (CORSET DE MICHEL ALLEGRE) :
- Corset activo-passif très bien toléré.
- La correction de la déviation du rachis est obtenue par un mouvement de
translation du tronc sur le bassin, grâce à trois valves réglables.
 la valve pelvienne joue le rôle de contre-appui inférieur ;
 la valve iliolombaire assure la translation latérale et verticalise la partie basse de
la courbure en ouvrant l’angle iliolombaire ;
 la valve thoracique corrige la partie supérieure de la courbure et assure
l’équilibre du tronc.
- Ces orthèses permettent de traiter orthopédiquement les scolioses lombaires et thoracolombaires
basses évolutives de moins de 40° et relativement réductibles.
- CI : courbure dorsale déjà structurée et enraidie, incapable de suivre la correction de la lombaire,
et susceptible de s’aggraver sous l’action de la valve supérieure.
- Règles d’utilisation :
 généralement mis en place après une période de correction par plâtre EDF.
 Porté jour et nuit.
 Contrôle régulier chaque 06 mois.
 Rééducation sous corset.
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CORSETS A RESTITUTION D’ENERGIE
- Leur principe est fondé sur un matériau qui, mis en tension lors du relâchement de la correction,
restitue l’énergie emmagasinée en une force « correctrice » s’opposant à la déformation. Deux
matériaux sont actuellement utilisés : les tissus élastiques et les
lames de carbone.
- Le corset toilé de Saint-Étienne est une simplification de l’orthèse
trois valves. La valve destinée à corriger la gibbosité est remplacée
par un tissu élastique dont l’action est tangente à la gibbosité. Les
contre-appuis sont assurés par un tissu résistant. 3 toiles :
 Contre appui thoracique.
 Appui ilio-lombaire.
 Contre appui pelvien.
- Indications : Scoliose évolutives souple < 25°.
- D’autres appareillages (corset «Olympe» de Lyon, corset «3D», Spine COR System) sont également
fondés sur ce principe de correction.
- Indication : S. lombaire/DL souple, faible angulation < 30°, âge peu avancé (Risser < 2).
CORSET DE BOSTON :
- Ce corset est dérivé du corset de Milwaukee, mais
sans superstructure et donc sans anneau
occipitomentonnier.
- Fait à partir de modules symétriques thoraco-lombo-
pelviens préfabriqués (30 tailles).
- Il est confectionné en position de délordose lombaire.
- Des coussins sont collés à la surface interne ; ils
permettent une correction dans le plan horizontal par
le couple de force entre un point d’appui (coussin
postérieur de pression) et un point de contre-appui
(coussin antérieur de dérotation).
- Ce type de corset permet de traiter efficacement les
scolioses lombaires, thoracolombaires et les
combinées thoraciques et lombaires, dont l’apex thoracique est au-dessous de T7.
- Règles d’utilisation :
 Rééducation sous corset.
 Contrôle radio-clinique régulier.
 Ablation progressive 3 à 4 Sem.
CORSET CTM : (CHENEAU TOULOUSE MUNSTER)
- C’est une orthèse monovalve en polyéthylène. L’idée générale est d’avoir
un maintien puissant à chaque extrémité du tronc, c’est-à-dire sur le
bassin et au niveau des ceintures scapulaires, pour pouvoir agir le long de
la colonne par des mains d’appuis fortes et enveloppantes, en regard
desquelles des chambres d’expansion larges permettent au sujet
d’échapper à la pression des appuis (récapitulation : Effet correcteur par :
- points de compression ; - chambres d’expansion opposées).
- Indications : Scoliose évolutive (thoracique, double majeure).
CORSET CAEN : (CORSET A APPUI ELECTIF NOCTURNE)
- 1978 : Concept de Charleston (Intensité / Durée) : Corset de nuit avec
hypercorrection.
- 1992 : Corset CAEN’S.

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ORTHESE RACHIDIENNE 4 VALVES :
- L’adjonction à l’orthèse trois valves d’une quatrième valve, destinée à la correction
d’une courbure thoracique, part du principe que toute correction supplémentaire des
courbures inférieures, dans les scolioses double-majeures, permet d’obtenir un gain
correspondant au niveau sus-jacent.
- Double majeures, DL raide…

Corset garchois
- Corset en plexidur ; Valve postérieure monobloc ; 2 hémivalves de bassin
articulées par des charnières ; Plastron présternal fixé par vis ; Têtière.
- Pas de gêne à l’ampliation thoracique (appuis pré-claviculaires ou pré-huméraux).
- Détraction assurée par la têtière (soulage les appuis thoraciques).
- Réglages possibles en hauteur (croissance).
- Adaptation possible à une orthèse de verticalisation.
- Indications : Scoliose avec hypotonie rachidienne (maladie neuro-musculaire).
Critères de choix des corsets :
 En fonction de l’âge :
- Enfant de 1-4 ans  corset de Pous (variante du corset de Milwaukee ; polysar, léger, souple avec
petite têtière «anneau de polyéthylène»).
- Enfant de 4 à environ 9-10 ans  Corset de Milwaukee.
- Pré adolescent et adolescent  Corset à appui direct.
thoracique thoraco-lombaire lombaire double
Enfant Milwaukee Milwaukee Milwaukee Milwaukee
J1, J2 Milwaukee Milwaukee Milwaukee Milwaukee
03 valves
Bostonnais
J3 Milwaukee Milwaukee 03 valves Milwaukee
Lyonnais 03 valves Bostonnais Lyonnais
Bostonnais
Adolescent Lyonnais 03 valves 03 valves Lyonnais
CTM (chéneau) CTM (chéneau) Bostonnais CTM (chéneau)
Bostonnais
 En fonction de la topographie de la courbure :
- Scoliose haute (thoracique sup, double thoracique) 
Corset de Milwaukee.
- Scoliose thoracique et double majeure  Corset 4 points.
- Scoliose lombaire et thoraco-lombaire 
Corset toilé de Saint-Etienne ; Corset 3 points ; Boston.
 En fonction de l’évolutivité :
- Scoliose peu évolutive  Traitement de nuit.
- Scoliose avec potentiel évolutif important  Traitement à
temps complet (22h/24).
 En fonction de l’étiologie :
- Scoliose idiopathique.
- Scoliose neurologique  corset garchois.
 NB : Temps de port du corset :
- Traitement à temps complet : Les scolioses raides, structuralisées, précoces, phase de croissance
pubertaire.
- Traitement à temps partiel (Nuit) : Les scolioses souples, peu structuralisées, phase de croissance
peu rapide.
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C . TRT CHIRURGICAL :
- Proposer une arthrodèse vertébrale à un enfant ou un adolescent qui a une scoliose est une
décision particulièrement lourde qui a des conséquences à court et long termes. Ceci doit être
longuement discuté avec l’intéressé et sa famille, en mesurant précisément le rapport
risque/bénéfice.
- Pour ce qui concerne l’adolescent, on peut simplifier en décrivant deux situations pratiques :
• il existe une courbure rachidienne évolutive qui n’est pas stabilisée par un traitement
orthopédique ; on souhaite donc stopper l’aggravation et corriger au mieux cette déformation ;
• la courbure a fini d’évoluer mais la déformation est importante et risque de compromettre
l’avenir de la colonne vertébrale. L’arthrodèse et la correction d’une partie du rachis placent les
étages laissés mobiles dans de meilleures conditions physiologiques pour préserver l’avenir à l’âge
adulte.
- Les indications :
 Ne dépendent pas uniquement de l’angle de Cobb (tous les plans comptent et pas que le plan
frontal) ; Pour un même angle de Cobb, une scoliose avec dos creux sera plus «chirurgicale»
que celle avec profil conservé.
 L’équilibre global du tronc est un des éléments essentiels à prendre en compte, car on sait
actuellement qu’un rachis déséquilibré en fin de croissance aura beaucoup plus tendance à
s’aggraver ultérieurement qu’un rachis équilibré.
 La localisation de la courbure est aussi très importante. Schématiquement :
 Les courbures thoraciques isolées sont souvent bien tolérées, sauf quand l’angle de Cobb dépasse 70
degrés ; à cette limite le retentissement respiratoire est à craindre.
 Les courbures lombaires isolées avaient la réputation d’être bien tolérées à l’âge adulte. En fait, elles
ont tendance à évoluer en cyphose, surtout vers l’âge de la ménopause.
 Les courbures thoracolombaires évoluent également défavorablement, avec la création d’une
dislocation rotatoire, surtout s’il existe un déséquilibre rachidien.
 Les doubles majeures thoracique et lombaire semblent mieux tolérées, jusqu’à des angles de Cobb
de 70 degrés, surtout si le tronc est équilibré. On a donc tendance à éviter l’arthrodèse qui, si elle
était décidée, devrait intéresser les deux courbures et nécessiterait de bloquer une grande partie du
rachis. Mieux vaut vivre avec une courbure double majeure bien équilibrée souple qu’avec un dos
arthrodésé jusqu’en L4, au moins pendant la période active. Ce qui impose une surveillance très
régulière clinique et radiographique du rachis durant l’âge adulte, pour pouvoir dépister des signes
de dégradation du rachis qui pourrait pousser à rediscuter un traitement chirurgical.
 l’aspect inesthétique de la scoliose, surtout thoracique, pousse parfois les adolescentes à réclamer
un traitement chirurgical. Souvent la demande n’est pas aussi clairement exprimée ; elle est cachée
derrière la description de douleurs rachidiennes mal définies. Cet élément ne doit pas être négligé,
mais il impose d’expliquer clairement que la correction de la déformation rachidienne ne fait
qu’améliorer, mais pas disparaître l’aspect inesthétique de la déformation (à moins d’une
gibbectomie…).
- Grosso modo, les indications :
- Sc. Thoraciques dès 40 à 45° si lordo-scoliose ; chirurgie post.
- Sc. Thoraco-Lombaires 40 à 45° si rotation ++ ; chgie ant. ou post. arrêt sur L3.
- Sc. Lombaires : réticence ++ ; pas d'arrêt au-dessous de L4.
- Sc. Combinées 60 à70° ; arthrodèse étendue aux 2 courbures ; chirurgie post.
En prenant en compte : l’évolutivité, l’âge (osseux surtout ; croissance suffisamment avancée, sauf si
scoliose maligne très évolutive…), la souplesse du rachis (bending test…), l’aspect esthétique…
- Le principe est de corriger la courbure dans les 3 plans de l’espace.

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- Méthodes :
 Arthrodèse antérieure de Dwyer.
 Arthrodèse postérieure de Harrington + corset 1an.
 Instrumentation de Cotrel Dubousset :
 Réduit la déformation dans les 3 plans de l’espace.
 Ne nécessite pas de corset post op.
 Mise en charge précoce à j8, et retour rapide à la
vie active.
 Rééducation post-op.
X. FORMES CLINIQUES:
1 . SCOLIOSE DU NOURRISSON : (0 – 1 AN)
- Touche les 2 sexes.
- Souvent une seule courbure.
- Aucune déformation osseuse vertébrale.
- Surveillance radio-clinique chaque 3 mois.
- Résolutive dans 70 – 80 %.
2. SCOLIOSE INFANTILE : (1 – 3 ANS)
- Scoliose du nourrisson qui a évolué chez l’enfant.
- Courbures thoraciques plus fréquentes durant cette période.
- Très évolutive, dites maligne car l’angulation avoisine les 80° à l’âge de 3 ans.
- Facteurs prédictifs de son évolutivité, qu’il faut rechercher :
 Prématurité / présentation siège.
 Courbure très courte à convexité droite ; double majeure.
 Gibbosité perceptible.
 Torticolis.
 Malformation associée (hanche, pied, cœur…).
- Trt :
 Plâtre puis Milwaukee jusqu'à maturation osseuse.
 Stabilisation Chirurgicale : après puberté, parfois même avant la puberté (forme maligne).
3. SCOLIOSE JUVENILE 1 ET 2 : (3  7  11 ANS)
- Tous les types de courbures peuvent se voir.
- Trt :
 Surveillance si pas évolutive.
 si évolutive : Milwaukee (sauf lombaire basse => 3 valves).
4. SCOLIOSE JUVENILE 3 : (11 ans aux premières règles), (POINT P – RISSER 1).
- Risque évolutif important.
- Les thoracolombaires et lombaires sont reconnues essentiellement dans cette période (et
durant l’adolescence).
- Surveillance Rx clinique rapprochée (3mois).
- CAT :
 S. > 20° évolutive : corset (surtout si lombaire).
 S. > 30° : corset, même sans preuve d’évolutivité.
 Type de corset variable selon le siège de la courbure.
5. SCOLIOSE DE L’ADOLESCENT : (puberté à la maturation osseuse) = (R1–R4)
- Souvent stable.
- Surveillance (6 mois) : si évolutive  trt orthopédique (Milwaukee mal toléré).
- Même si angulation > 30° sans preuve d’aggravation ce n’est pas une indication au trt ortho.
- Milwaukee moins utilisé car moins efficace à cet âge.
- On peut utiliser le Lyonnais, Bostonnais, ou cheneau.

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6 . SCOLIOSE DE L’ADULTE :
- Peu évolutive, évolutivité due aux contraintes mécaniques subies par le segment mobile
rachidien
- On peut avoir :
 Douleurs rachidiennes par dégénérescence discale surtout du côté concave.
 Des raideurs.
 Arthrose des inter-apophysaires post à la radio.
 Diminution de la taille par tassements vertébraux et discaux à la radio.
- CAT :
 Purement symptomatique : trt médical, hygiène de vie, kinésithérapie (entretien de la souplesse
du rachis), travail respiratoire.
 Aménagement du cadre socio-professionnel.
 Dans des cas rares => trt orthopédique.

TLSO (Thoraco-Lumbo-Sacral-Orthosis).
CTM (Cheneau-Toulouse-Munster).
GTB (corset 3D…).
CMCR : Corset monocoque à renforts carbone.

Dr Meklati (2015).

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