2024.05.15 Africa Intelligence

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15/05/2024

CÔTE D'IVOIRE BUSINESS

Alassane Ouattara renonce à la


construction d'un aéroport dans
son fief de Kong

Le président ivoirien Alassane Ouattara a renoncé au projet de construction


d'un aéroport international dans sa ville natale de Kong, dans l'extrême nord
du pays. Le projet, porté par Amadou Koné, le ministre des transports, avait
été confié à Ebomaf TP, l'entreprise fondée par l'homme d'affaires burkinabè
Mahamoudou Bonkoungou. Cette infrastructure devait à la fois être un
aéroport dit de "secours", mais également militaire, dans le cadre de la lutte
contre les groupes djihadistes. La Côte d'Ivoire ne dispose pas à ce jour
d'alternative à l'aéroport Félix-Houphouët-Boigny, à Abidjan. En cas
d'incidents, les avions sont déroutés vers Accra, au Ghana voisin.

Depuis la Coupe d'Afrique des nations (CAN), qui s'est tenue en janvier, le
pays dispose de trois autres aéroports internationaux : à Korhogo, dans le
Nord, à Bouaké, dans le centre du pays, et à Yamoussoukro, la capitale
politique. Toutefois, ces aéroports ne sont pas en capacité d'accueillir le trafic
dérouté depuis Abidjan.

L'abandon du projet d'aéroport n'a pas pour autant mis fin aux autres grands
chantiers en cours à Kong, supervisés par Téné Birahima Ouattara, le
ministre de la défense et frère cadet d'Alassane Ouattara. Des travaux de
construction d'une église catholique et d'un mausolée qui servira de caveau à
la famille présidentielle sont en cours. Plusieurs villas résidentielles devraient
aussi sortir de terre pour accueillir la famille présidentielle lors de leurs
séjours à Kong.

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Côte d'Ivoire : Alassane Ouattara renonce à la construction d'un
aéroport dans son fief de Kong

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AFRIQUE MINES, DIPLOMATIE

Angola, Libye, Soudan


Chaque mercredi, Africa Intelligence lève le voile sur les
décideurs politiques et économiques de demain.

Angola - Benedito Dumbo, mineur de terres rares

Tim George, directeur général de Pensana, entreprise britannique


spécialisée dans les terres rares, a choisi courant avril un jeune ingénieur des
mines angolais, Benedito Dumbo, pour diriger les travaux de la future mine
de Longonjo dans la province de Huambo (Centre-Ouest). Ce projet, dont la
mise en service est prévue pour 2026, a vocation à produire des minerais
indispensables à la fabrication de voitures hybrides et de lasers. Suivie de
près par le président, João Lourenço, la construction de la mine est financée
en partie par le fonds souverain angolais, le Fundo Soberano de Angola
(FSDEA). Le gouvernement caresse l'espoir d'en faire un des principaux sites
d'extraction de terres rares en dehors de Chine.

Âgé de 29 ans, Benedito Dumbo a étudié au sein de la prestigieuse Camborne


School of Mines de l'université d'Exeter, au Royaume-Uni. Diplômé en 2019, il
a déjà travaillé pour l'entreprise angolaise Centrocar, spécialisée dans les
équipements mécaniques, et pour le groupe de construction portugais Mota-
Engil. Il officie depuis 2021 en tant qu'ingénieur sur le projet de Longonjo.

Libye - Mohamed Abu Snaina, la diplomatie des


droits humains

Conseiller permanent auprès de la mission libyenne aux Nations unies, à


New York, depuis six mois, le Libyen Mohamed Abu Snaina s'active pour
promouvoir les droits humains, des femmes et de la jeunesse. Des sujets que le
jeune diplomate de 30 ans, né à Misrata, a toujours portés.

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Afrique : Angola, Libye, Soudan

Mohamed Abu Snaina avait été l'un des fondateurs, en 2014, de l'ONG
Dialogue and Debate Association axée sur la consolidation de la paix,
l'autonomisation des jeunes et le renforcement de la démocratie en Libye. Le
jeune activiste a présidé l'ONG de 2017 à 2022. Cette association lui a
notamment permis d'accompagner, de 2015 à 2018, le dialogue qui avait mené
à la réconciliation entre les communautés misratie et tawergha. Celui-ci avait
débouché sur un accord permettant le retour des Tawerghas dans leur ville
de Misrata, dont ils avaient été chassés par des milices en 2012 (AI du
29/03/18).

Mohamed Abu Snaina détient un master en relations internationales de la


University of Birmingham. Avant de rejoindre le siège des Nations unies, il
avait été chargé, de 2020 à 2021, de la communication et des relations
publiques de l'ancien ministre de l'intérieur misrati Fathi Bachagha, au sein
du Gouvernement d'union nationale (GUN).

Soudan - Adlan Yousif, des sculptures qui parlent

Depuis le mois de mars, et jusqu'au 10 juin, le sculpteur soudanais Adlan


Yousif expose ses créations à la galerie House of Friends, dans le bidonville de
Kibera, à Nairobi, où il est en résidence pour six mois. L'artiste de 32 ans,
arrivé au Kenya peu après l'éclatement de la guerre civile au Soudan, en
avril 2023, y présente Mabaki ("les restes", en arabe), une exposition mettant
en scène des silhouettes humaines et des paysages frappés par la guerre ou
par l'exil. Utilisant des métaux et des matériaux de récupération issus d'un
atelier voisin, il crée des personnages aux traits universels, marqués par la
guerre.

Originaire d'El-Fasher, dans le Darfour du Nord, Adlan Yousif a commencé dès


l'enfance à s'intéresser aux arts avec le soutien de ses parents, avant de suivre
une formation artistique à l'Université de Khartoum. Poète maîtrisant sept
instruments de musique, il a été admis en 2020 à une résidence de trois mois à
la Cité internationale des arts de Paris avec le soutien de l'Institut français
régional du Soudan. Depuis son arrivée à Nairobi, cet artiste prolifique a
déjà obtenu une reconnaissance avec l'acquisition de l'une de ses œuvres par
le National Museum of Kenya (NMK).

Polyglotte et inspiré par le parcours du sculpteur irakien Imad Mansour,


exilé en France depuis des décennies, Adlan Yousif travaille à une prochaine

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Afrique : Angola, Libye, Soudan

collection d'œuvres sur le thème de l'espoir.

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GUINÉE ÉNERGIES, NÉGOCE

Conakry choisit Oryx pour son


approvisionnement en carburant
Cinq mois après l'explosion du dépôt de Kaloum, Oryx a été
sélectionné par la junte pour un nouveau contrat de deux ans.
Les autorités ont également sollicité son avis sur la stratégie de
construction d'un nouveau dépôt.

Incendie du principal dépôt de carburant de Conakry, le 18 décembre 2023. ©


Stringer/AFP

Depuis l'explosion dramatique, le 18 décembre 2023, du dépôt de carburant


de Kaloum, en plein centre de Conakry, la junte du président Mamadi
Doumbouya cherchait une solution urgente pour alimenter en flux tendu les
pompes à essence guinéennes. L'arrivée à échéance de son contrat avec le
trader nigérian Sahara Group, fin avril, lui a donné l'occasion de changer de
fournisseur.

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Guinée : Conakry choisit Oryx pour son approvisionnement en
carburant

C'est le trader pétrolier suisse Oryx Energies qui a été choisi par le nouvel
état-major de la Société nationale des pétroles (Sonap), piloté par Moussa
Cissé, ancien ministre de l'économie et des finances (2022-2024). Il
approvisionnera la Guinée en diesel et en essence pour une durée de deux
ans, jusqu'à la fin du mois de mai 2026. Après la signature d'un contrat fin
avril, un premier navire d'essence a été livré le 1er mai au port de Conakry.

Pas d'appel d'offres

Un mois après le limogeage de son prédécesseur, Amadou Doumbouya,


inquiété dans une affaire de corruption examinée par la Cour de répression
des infractions économiques et financières (Crief), Moussa Cissé a été
nommé à la tête de la Sonap le 19 avril. Il n'a pas lancé d'appel d'offres, mais a
consulté les traders jugés les plus expérimentés dans la région, dont Oryx et
Sahara.

Les négociants de carburant approchés pour le nouveau contrat ont


également été sondés sur la construction d'un nouveau dépôt. Plusieurs
scénarios sont actuellement examinés par la Sonap, ainsi qu'à la présidence
par Fodé Amadou Fofana, alias "Papa Fofana", un des plus proches
conseillers de Mamadi Doumbouya.

Titulaire du contrat d'approvisionnement de la Guinée pendant six ans,


entre 2016 et 2022, Oryx avait participé à l'appel d'offres de 2022 organisé par
la Sonap, au terme duquel Sahara avait été retenu. Les candidats malheureux
– Oryx et son compatriote suisse Mocoh – s'étaient plaints auprès d'Amadou
Doumbouya de n'avoir pas reçu de notification écrite du rejet de leur
candidature, comme le veut l'usage.

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AFRIQUE DU SUD POLITIQUE

Élections générales : face à Jacob


Zuma, le parti EFF fait appel au
cabinet de conseil américain
Perficient

À quelques jours des élections générales, qui doivent se tenir le 29 mai, le


parti Economic Freedom Fighters (EFF) se trouve dans une position de plus
en plus délicate. Pour contrer la montée du uMkhonto we Sizwe (MK) de
l'ancien président Jacob Zuma (2009-2018), le parti d'obédience marxiste et
son candidat à la présidence, Julius Malema, ont fait appel au cabinet de
conseil américain Perficient.

Installée à Saint-Louis, dans l'État du Missouri, cette société cotée au Nasdaq


est notamment spécialisée dans le conseil en digital et e-réputation. Dirigé par
l'Américain Tom Hogan, Perficient ne déclare pourtant aucune activité en
Afrique sur son site Internet, selon lequel elle n'est présente qu'en Amérique,
en Europe et en Inde. Contactés, la société Perficient et le parti EFF n'ont pas
donné suite à nos sollicitations.

La signature de contrat semble concomitante avec la chute de l'EFF dans les


récents sondages, réalisés par le français Ipsos. Entre février et avril, le parti
de Julius Malema est passé de 19,6 % à seulement 11,5 %. Or, cette baisse
correspond presque parfaitement au score du MK, entré en campagne en
décembre 2023. Dans la dernière enquête d'opinion, du 27 avril, il s'est vu
crédité de 8,4 % des voix. L'EFF voit donc ses chances s'amenuiser de devenir
le faiseur de rois d'une possible coalition avec l'African National Congress
(ANC) de Cyril Ramaphosa. Et compte donc désormais sur l'aide des stratèges
américains.

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Afrique du Sud : Élections générales : face à Jacob Zuma, le parti
EFF fait appel au cabinet de conseil américain Perficient

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ÉTHIOPIE POLITIQUE

Justice transitionnelle : Abiy


Ahmed refuse toute expertise
étrangère
Le gouvernement éthiopien a validé en avril un texte de loi sur
la justice transitionnelle très éloigné des recommandations du
groupe d'experts spécialement mandaté, dont le rapport, remis
fin 2023, est resté confidentiel. Africa Intelligence a pu le
consulter.

Abiy Ahmed à Nairobi, au Kenya, le 29 février 2024. © Simon Maina/AFP

Pour élaborer sa politique de justice transitionnelle, validée le 17 avril par le


Parlement, le gouvernement éthiopien devait s'appuyer sur le rapport et les
recommandations d'un groupe d'experts (TJWGE, Transitional Justice
Working Group of Experts), remis fin 2023. Mais ce rapport de 268 pages,

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Éthiopie : Justice transitionnelle : Abiy Ahmed refuse toute
expertise étrangère

consulté par Africa Intelligence, est resté quasi-lettre morte : un nombre


important des recommandations qu'il comporte a tout simplement été ignoré.

Le texte de 28 pages, adopté en avril par le gouvernement du premier


ministre, Abiy Ahmed, puis par le Parlement fédéral, doit permettre de
refermer la séquence de la guerre du Tigray (2020-2022) et des multiples
crises et conflits qui ont traversé le pays depuis l'adoption de la Constitution
de 1995.

Les différences entre le document du TJWGE et le texte de loi sont


particulièrement notables sur la question de l'inclusion de conseils et
observateurs étrangers dans le processus. Dès le début de 2023, le
gouvernement avait fait savoir assez clairement qu'il n'envisageait pas la
création d'un tribunal mixte. Il avait par ailleurs exclu l'intervention
d'institutions internationales, comme l'Union africaine (UA), et l'adhésion au
statut de Rome, le traité international qui avait abouti, en 1998, à la création
de la Cour pénale internationale (CPI) (AI du 04/01/23). Le TJWGE
recommandait en outre que les crimes présumés qui seraient couverts par la
loi soient jugés uniquement au niveau local, mais que des experts
internationaux puissent être inclus en tant que conseillers et personnels de
soutien. Une idée rejetée par le texte du gouvernement éthiopien.

Impartialité

Le TJWGE proposait dans son rapport la création d'une structure spéciale de


soutien, composée de sages éthiopiens respectés et d'experts internationaux.
Mais le conseil des ministres a limité la participation d'étrangers à la
formation des personnels qui seront rattachés au procureur spécial. De la
même manière, le TJWGE évoquait la mise en place d'une commission de
recherche de la vérité sur les crimes présumés. Pour assurer son impartialité
et rendre cet organe plus acceptable aux yeux du public éthiopien et de la
communauté internationale, le rapport proposait qu'il comporte un certain
nombre d'experts internationaux. Une proposition aussi écartée par le
gouvernement.

Addis-Abeba a également rejeté la création d'un tribunal spécial chargé de


poursuivre les violations présumées des droits humains. Un tel organisme
aurait généré des structures judiciaires parallèles extraordinaires, distinctes
de celles existantes, ce à quoi s'est opposé le premier ministre.

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Éthiopie : Justice transitionnelle : Abiy Ahmed refuse toute
expertise étrangère

"Justice des vainqueurs"

La mise en place d'un processus de justice transitionnelle fait suite à l'accord


de Pretoria, signé fin 2022 entre le gouvernement fédéral et les rebelles
tigréens, après deux ans de guerre civile. C'est l'un des leviers qui avait été
actionné par l'Union européenne (UE), laissée à la porte des négociations, et
les États-Unis pour rouvrir le robinet de l'aide, gelée après le début de la
guerre, en 2020.

Contraint de se plier à l'exercice, Abiy Ahmed s'est principalement appuyé sur


son puissant ministre de la justice, Gedion Timothewos, pour élaborer un
cadre légal et rester le plus éloigné possible des accusations de "justice des
vainqueurs". Si de nombreuses consultations ont été menées dans le pays, c'est
bien Gedion Timothewos et son cabinet qui ont eu le dernier mot sur le texte
adopté en avril.

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RDC DIPLOMATIE

Riyad nomme son nouvel


ambassadeur à Kinshasa

Face à l'activisme des Émirats arabes unis et du Qatar en RDC, Riyad n'entend
pas être en reste. Le royaume a arrêté le nom de son nouvel ambassadeur à
Kinshasa. Il s'agit d'Abdulaziz al-Badi, jusqu'à présent chargé d'affaires au
sein de la représentation diplomatique saoudienne au Canada. Le diplomate
attend cependant de recevoir ses lettres de créance de la part du président
Félix Tshisekedi pour entrer pleinement en fonction.

Ces dernières années, l'Arabie saoudite a montré un intérêt croissant pour


renforcer sa relation avec Kinshasa. C'est le cas notamment dans le secteur
minier, pour lequel les deux pays ont signé un mémorandum d'entente en
marge du Future Minerals Forum, qui s'est tenu à Riyad en janvier. L'intérêt
du royaume saoudien intervient alors que la RDC, par l'entremise du
conseiller privé du président Tshisekedi, Kahumbu Mandungu Bula, dit
"Kao", s'est considérablement rapproché des Émirats arabes unis.

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GABON POLITIQUE

Sous la pression du général Oligui


Nguema, le clan Bongo se fissure
Le président de la transition tente de faire revenir dans le giron
de l'État plusieurs biens de la famille de l'ancien chef de l'État.
Une manœuvre qui ne se fait pas sans heurts.

Brice Clotaire Oligui Nguema à Abidjan le 11 avril 2024. © Issouf Sanogo/AFP

Le général Brice Clotaire Oligui Nguema a entamé un rapport de force avec


certains des héritiers d'Omar Bongo dont il avait cherché le soutien au
lendemain du putsch. Ce qui laisse augurer une probable rupture avec eux. En
marge de l'audit général de Delta Synergie, la holding familiale, qui suit son
cours, une partie du clan Bongo suspecte le chef de l'État de profiter de sa
position et des divisions parmi eux pour capter des actifs immobiliers en
dehors du cadre juridique de la succession.

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Gabon : Sous la pression du général Oligui Nguema, le clan Bongo
se fissure

Le président de la transition gabonaise s'en est ouvert, fin mars, au cours


d'une réunion convoquée avec certains des héritiers. La rencontre s'est tenue
à Libreville lors de la deuxième partie d'un hommage à Édith Lucie Bongo
Ondimba, ancienne première dame gabonaise, fille aînée du président
congolais, Denis Sassou-Nguesso, et décédée en 2009.

Durant la discussion, le général Oligui Nguema a affirmé sa volonté de


récupérer le palais de Franceville, dans le Haut-Ogooué. Dans cette démarche,
qui vise officiellement à ramener dans le giron de l'État certains des biens de
la famille, il bénéficie du soutien de Landry Bongo Ondimba, président du
conseil d'administration de la société de négoce et de distribution de produits
pétroliers Gab'Oil, qui s'est présenté comme chef de famille durant l'échange.
Il négocie la récupération à son profit d'une des villas érigées sur le domaine
de Franceville, jusqu'ici réservée au président déchu, Ali Bongo. Landry
Bongo n'est pas un poids lourd du clan Bongo. Mais Brice-Clotaire Oligui
Nguema tente néanmoins d'en faire un intermédiaire avec les frères et sœurs
de l'ancienne famille présidentielle.

Tensions autour de l'héritage

Une pression est exercée sur l'ancien chef de l'État, toujours retenu dans sa
résidence de la Sablière et privé de télécommunications, afin qu'il cède
certains de ses biens. Sur fond de divisions au sein de la fratrie et de tensions
autour de l'héritage, le général Oligui Nguema cible d'autres propriétés. Il en
va ainsi du "Jardin botanique", vaste terrain situé au nord de Libreville, où se
sont tenus plusieurs événements politiques du Parti démocratique gabonais
(PDG, au pouvoir durant cinquante-cinq ans et en passe d'être démantelé) et
des concerts ces dernières années. Cet actif était un temps dévolu à Omar
Denis Junior Bongo et Yacine Queenie Bongo, enfants d'Omar Bongo et
d'Edith Lucie Bongo Ondimba, et petits-enfants de Denis Sassou-Nguesso. Le
président de la transition vient ainsi de le remettre dans l'escarcelle de l'État.

Au sein de la famille, le général Oligui Nguema semble éviter de traiter avec


l'aînée de la fratrie, Pascaline Bongo, qui règne toujours sur une partie des
actifs, notamment à travers Delta Synergie. Souvent présentée comme la fille
chérie d'Omar Bongo, elle a, au lendemain du putsch, entamé un
rapprochement avec le président de la transition et facilité la convergence
des acteurs déçus d'Ali Bongo et des anciens fidèles de son père. Très discrète,
elle avait œuvré en parallèle au rapprochement du clan avec Omar Denis

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Gabon : Sous la pression du général Oligui Nguema, le clan Bongo
se fissure

Junior Bongo et sa sœur, mais aussi, plus largement, avec le pouvoir congolais.
Denis Sassou-Nguesso s'est ainsi entretenu à plusieurs reprises avec le général
Oligui Nguema. Elle a depuis pris ses distances avec le nouvel homme fort de
Libreville, consciente des menaces de plus en plus claires sur ses intérêts. Et
ce, d'autant plus dans le contexte de cette opération considérée comme un
accaparement d'actifs immobiliers de la famille.

Intentions de déstabilisation

L'autre Bongo que le président de transition prend un soin particulier à


marginaliser est Frédéric Bongo, l'ancien patron de la Direction générale
des services spéciaux (DGSS) de la Garde républicaine gabonaise. Brice
Clotaire Oligui Nguema lui avait succédé à ce poste en 2019. Établi en
France depuis le putsch (il était alors aux Antilles, d'où est originaire sa mère),
ce colonel de l'armée gabonaise, révoqué en octobre 2023 par un décret
présidentiel qu'il conteste (AI du 26/10/23) et en reconversion dans le conseil
stratégique pour des cabinets privés, continue d'obséder le général Oligui
Nguema. Ce dernier, qui doit se rendre à Paris fin mai pour s'entretenir
avec Emmanuel Macron (AI du 23/04/24), prête à Frédéric Bongo des
intentions de déstabilisation. Il s'en est d'ailleurs ouvert à plusieurs
interlocuteurs étrangers.

Dans cette famille fracturée, le président de la transition privilégie les


personnalités sur lesquelles il dispose de leviers, qu'il s'agisse de postes, de
largesses ou de poursuites judiciaires. Alex-Bernard Bongo, qui redoute
toujours une enquête sur sa gestion, de 2010 à 2020, de l'Agence nationale
des infrastructures numériques et des fréquences (Aninf), s'est ainsi rangé
du côté de Landry Bongo.

Il en est de même pour Christian Bongo. Un temps installé dans une villa de
la Côte d'Azur (AI du 26/05/21), en France, ce dernier, pourtant réputé proche
de Pascaline Bongo, a disposé par le passé de relations privilégiées avec le
président Sassou-Nguesso, qui veille particulièrement à la défense des intérêts
d'Omar Denis Junior Bongo et de sa sœur. Le projet de captation d'une partie
de leur héritage risque d'irriter derechef Brazzaville et de tendre une fois
encore la relation entre les deux pays. La décision de dissoudre le PDG, parti
créé par feu Omar Bongo, suscite d'ores et déjà l'incompréhension du
patriarche congolais.

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Gabon : Sous la pression du général Oligui Nguema, le clan Bongo
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LIBYE DIPLOMATIE

UE : en campagne, Ursula von der


Leyen compte sur Abdelhamid
Dabaiba
La présidente de la Commission européenne a invité à
Bruxelles le premier ministre de Tripoli. Au menu des
discussions : la question migratoire.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, doit


recevoir ce 15 mai à Bruxelles le premier ministre du Gouvernement
d'union nationale (GUN) libyen, Abdelhamid Dabaiba. Cette rencontre, dont
l'ordre du jour n'a pas été communiqué, doit essentiellement lui permettre
d'évoquer les sujets liés à l'immigration. La Libye est un point de passage
important des migrants à destination de l'Italie et de Malte.

Le dossier est stratégique pour Ursula von der Leyen. La politicienne


allemande a fait de la question migratoire l'un des sujets phares de sa
campagne pour les élections européennes, du 6 au 9 juin, en tant que tête de
liste du Parti populaire européen (PPE, droite). Elle a notamment promu le
pacte migratoire entre la Tunisie et l'Union européenne (UE), activement
porté par la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni (AI du 06/02/24),
issue du parti Fratelli d'Italia. Ursula von der Leyen s'est d'ailleurs dite
ouverte à une coalition avec cette formation d'extrême droite.

Grincements de dents

Giorgia Meloni a, elle aussi, inscrit la Libye à son agenda. Le 7 mai, elle s'est
rendue à Tripoli pour s'entretenir avec Abdelhamid Dabaiba, avec qui elle a
signé trois memorandums of understanding (MoU) dans les domaines de la
santé, de la jeunesse et du sport. Elle a, par la suite, fait un détour par
Benghazi pour rencontrer le chef de l'Armée nationale libyenne (ANL),

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Libye : UE : en campagne, Ursula von der Leyen compte sur
Abdelhamid Dabaiba

Khalifa Haftar, avec qui elle avait déjà tenté de négocier un accord pour
freiner les départs de migrants depuis l'est libyen en mai 2023 à Rome.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a identifié, en
février, 719 064 migrants présents dans le pays. Ils étaient répartis à 56 % à
l'Ouest et à 31 % à l'Est.

La venue d'Abdelhamid Dabaiba à Bruxelles devrait faire grincer des dents


parmi les pays membres de l'UE, alors que son départ est fermement réclamé
depuis plusieurs mois, notamment par Paris (AI du 26/04/24). Le premier
ministre était censé permettre l'organisation d'une élection présidentielle,
reportée en décembre 2021.

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