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Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

CHAPITRE 3

GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

3.1 INTRODUCTION:
L’étude et la prospection du sol constituent une importante partie de la résistance des
matériaux appliquée aux matériaux composant 1'écorce terrestre. Les deux buts souvent
recherchés par ces études du sol sont, d'une part, la détermination des efforts exercés par ou
contre le massif du sol, et, d'autre part, la prévision des déplacements et des déformations
éventuels du sol. Ce dernier est souvent destiné à recevoir des fondations d'ouvrages de
génie civil ou de bâtiments. Il importe cependant de noter que c'est bien une technique
souvent difficile parce qu'on travaille très rarement sur des matières homogènes. En effet, les
formations géologiques et les propriétés des sols de fondations varient et considérablement
d'un point à l'autre et d'une année a 1'autre.
L'étude géologique et surtout géotechnique des sols de fondations prennent vraiment de
l'importance et de 1'ampleur lorsqu'on sait que d'après les statistiques faites dans plusieurs
pays du monde, on recense un nombre important de malfaçons dans des projets de
construction. Ces anomalies sont bel et bien dues a des erreurs commises pendant la phase
d’étude géotechnique ou fondation. On a cependant remarqué qu’en général, ces erreurs
étaient de trois types:
 Erreurs commises pendant la reconnaissance du sol.
 Erreurs commises pendant l'élaboration et le calcul du sol de fondation.
 Erreurs commises pendant l'exécution des travaux de fondation

3.2. LA GEOTECHNIQUE:
"Partie de la géologie appliquée qui étudie les propriétés des sols et des roches en
fonction des projets de construction d'ouvrages d'art" (Dictionnaire Encyclopédique Larousse).
Souvent confondue avec la mécanique des sols, ce sont bien les données géologiques de type
structural qui lui servent de base. Avec d'autres branches de la géologie appliquées, la
géotechnique forme ce qui est appelé communément la géologie structurale.
3.3. LA MECANIQUE DES SOLS:
Puisant toutes ses lois dans la mécanique classique (équations générales du mouvement
et de 1'équilibre), et la statique (mécanique classique avec considération des déformations),
la mécanique des sols est une mécanique appliquée aux composants du sol avec
considération de critères d'équilibre, de déformation et surtout de porosité et de perméabilité.
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

Elle prend aussi en considération dans son approche, d'autres indices et caractéristiques
propres au sol considéré. La mécanique des sols est donc applicable à des milieux continus
avec une attention particulière sur les relations contrainte/déformation dans le massif du sol.
Le but principal de toute étude du sol par les procédés de cette branche de la mécanique
est la détermination du comportement (déformation) sinon de la résistance du sol sous 1'effet
de certaines sollicitations (contraintes) qui lui sont ou seront appliquées. Ces procédés de la
mécanique des sols sont appliqués soit en laboratoire, soit par des calculs faits et conduits
sur des échantillons du sol, soit sur chantier (In-situ) par des mesures et des essais pour la
détermination des différents aspects et caractéristiques (plus souvent la pression admissible)
du sol.
3.3 CLASSIFICATION DES SOLS:
En général on distingue deux principales formes et états d'existence des formations
géologiques : les roches et les sols. L’état rocheux est généralement compact, dur et très
résistant. Il est souvent difficile de le réduire en morceaux et demande pour le faire
d'énormes efforts mécaniques. Par contre, les sols sont composés de roches meubles de
1'écorce terrestre, et la résistance de liaison entre les particules solides est beaucoup plus
faible. On peut classer les différents types de sols d'après les critères suivants:
3.3.1 CLASSIFICATION GEOLOGIQUE:
A. Sols Résiduels (Eluvial): Sols formés sur place.
B. Sols Transportés: Ce sont des sols formés à la suite du transport des éléments
solides sur des distances par des agents naturels. En fonction des conditions de
dépôt et le mode de transport, on distingue:
a) Sols Alluviaux: Transportés par les eaux de rivières.
b) Sols Lacustres: La sédimentation et le dépôt se sont faits dans les lacs.
c) Sols Marins: Ce sont généralement les argiles et les vases.
d) Sols Glaciers: Qui sont le résultat de l’action des glaces.
e) Sols Eoliens: Transportés et formés sous 1'effet des vents

Type de Sol Sableux Diamètres


3.3.2. CLASSIFICATION GEOTECHNIQUE:
1. Enrochement d > 200 mm
Cette classification établie par
2. Caillou 200 > d > 20 mm
CASAGRANDE est la plus utilisée. Elle
3. Gravier 20 > d > 2 mm
distingue trois
4. Sable Gros 2 > d > 0.5mm
types de sols:
5. Sable Moyen 0.5 > d > 0.2mm
A. SOLS PULVERULENTS: Ce groups
6. Sable Fin 0.2 > d > 0.02mm
comporte les graviers, sols
7. Silt ou Limon 0.02 > d > 0.002mm
gravelés, sables, sols sableux,.. 8. Argile 0.002 > d > 0.0002mm
9. Ultra-argile. 0.0002> d >0.00002 mm
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B. SOLS FINS: Ce sont les sols comportant plus de 50% de leur poids composé
d'éléments fins ( 1/10 mm). On retrouve essentiellement les limons, les sols argileux et les
argiles.
C. SOLS ORGANIQUES: Ce sont des sols composés en grand pourcentage en matières
organiques. Dans cette classe on trouve surtout les Tourbes.

3.3.3. CLASSIFICATION GRANULOMETRIQUE: Cette classification est faite sur la base d'une
progression géométrique de raison 1/10. On note que ce n’est ici qu’une classification des
sols sableux parmi tant d’autres. D’après cette classification on peut rencontrer les types de
sols sableux présentés au tableau suivant.
Types de sables et classification d'après leur composition granulométrique :

Type de sable Poids des particules solides en (%)


1- Sable de plus de 2. 00 mm > 25 %
2- Sable gros de plus de 0. 50 mm > 50 %
3- Sable moyen de plus de 0. 25 mm > 50 %
4- Sable fin de plus de 0. 10 mm > 75 %
5- Sable très fin de plus de 0. 10 mm < 75 %

PRESENTATION DES FONDATIONS

3.2.1. DEFINITION:

On appelle fondation la partie inférieure ou base d'un ouvrage par laquelle il repose sur le terrain qui lui

sert d'assise. Les fondations sont destinées à reprendre puis à répartir le poids d'un ouvrage sur le sol. Elles ne

doivent pas permettre, en principe, ni les tassements ni les glissements et doivent être à l'abri des affouillements

qui se font par l’action

de l'eau. Les fondations

sont souvent faites

pour transmettre les

effets de:
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

 Charges permanentes (poids total de l'ouvrage entièrement achevé).


 Charges d'exploitation.
 Charges ou actions climatiques.

Dans l'étude des fondations, il faut toujours rechercher une solution économique
respectant la stabilité de l'ouvrage. Il faut bien noter, qu'une erreur commise dans la
conception et l'étude de cette partie de l'ouvrage, est toujours difficile et coûteuse à corriger
parfois même impossible à faire.

3.2.2. DIFFERENTS TYPES DE FONDATIONS:


La fondation en tant qu’organe de transmission et de répartition des charges de la
superstructure au sol, elle ne peut être conçue ni calculée que si l'on connaît la totalité de la
charge à transmettre et les caractéristiques
physiques et mécaniques du sol. Le choix donc
du type de fondation se fait souvent en
considération de ces deux critères déterminants.
Du point de vue matière, il est certainement possible de

réaliser des fondations avec des matériaux autres que la

maçonnerie et le béton. Cependant, et en raison de leur

mauvais comportement dans le sol à cause de son humidité, le bois et le fer sont très rarement utilisés. Pour le

cas de la maçonnerie, elle peut être de moellons, de pierres, de briques pleines ou de blocs de béton. La plupart

des fondations sont faites en béton armé. Il est important que les matériaux utilisés ne soient ni gélifs, ni

susceptible de détériorations sous l'effet de l'humidité. Suivant la profondeur, on distingue généralement trois

grands groupes de fondations:

 Fondations superficielles (0.60  1.50 mètres)


 Fondations semi-profondes (1.50  5.00 mètres)
 Fondations profondes (au delà de 5.00 mètres)

3.2.3. FONDATIONS ISOLEES:

Ce sont des fondations supportant des poteaux, et sont généralement de formes en plan très simples

(carrées, rectangulaires, ou très rarement circulaires).

3.2.4. FONDATIONS FILANTES: Lorsque les semelles ont des dimensions telles qu'elles se

touchent presque dans un sens, il est plus pratique et plus avantageux de les relier de manière
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à en former une seule semelle continue filante. Sous un mur aussi il faut disposer d’une

fondation filante.

3.9.5. RADIER GENERAL:

L'utilisation de ce type de fondation superficielle devient nécessaire lorsque les semelles continues ou isolées

deviennent exagérément très larges et tendent à se

toucher.

Ce cas de situation est surtout rencontré si:

 La capacité portante du sol est très faible


 Les charges de la superstructure sont
élevées
 Les poteaux ou les murs porteurs sont trop
rapprochés
 Difficulté d'atteindre un bon sol trop
profond

La solution de radier général est, la plupart du temps, une excellente solution pour les
fondations. Cependant, le radier général ne peut jouer le rôle de répartiteur de charges que
s'il est suffisamment rigide d’où des épaisseurs parfois excessives et coûteuses.
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3.2.6. FONDATIONS PROFONDES:


Appelées aussi fondations sur pieux, elles sont utilisées lorsque le sol résistant
nécessaire aux assises d'une construction se trouve
à une grande profondeur. Il convient alors
d'appliquer et
d’utiliser des
systèmes de
fondations en
pieux afin de
pouvoir répartir
les charges par un autre concept de résistance celui du
frottement. En effet la capacité portante d’un pieu
provient de son frottement avec le sol des couches qu’il
traverse.

ETUDE DES FONDATIONS


3.3. INTRODUCTION:
Les fondations sont souvent faites pour transmettre les effets des actions dues aux
charges :
 permanentes (poids total de l'ouvrage entièrement achevé)
 d'exploitation
 climatiques
Afin de réaliser la stabilité de l’ensemble de l'ouvrage qui reste la finalité principale de
cet élément, toute fondation doit vérifier la condition suivante:

Poids de l’ouvrage
  Force portante du sol
Surface d'appui sur le sol

Pour cette condition il faut généralement atteindre la couche de terrain présentant une
résistance suffisante.
Dans l'étude des fondations, il faut toujours rechercher une solution économique tout en
répondant au besoin de base celui d’assurer la stabilité de l'ouvrage. Il faut bien noter aussi
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

qu'une erreur commise dans la conception et l'étude de cette partie de l'ouvrage est toujours
difficile et coûteuse à corriger, si ce n'est pratiquement impossible d’y remédier.

3.4. TERRAIN ET SOL DE FONDATION :


La nature et la composition du sol censé devenir l’assise de la construction contribue de
beaucoup dans la détermination du type et la profondeur des fondations à utiliser. Cette
nature du sol est souvent déterminée par des sondages. Comme présentées dans les chapitres
précédents, ces opérations sont donc destinées à la recherche d'une couche de terrain solide
pour fonder la construction ainsi qu'à la détermination des caractéristiques physiques et
mécaniques de toutes les couches traversées ou environnantes de la couche portante.

La FORCE PORTANTE d'un sol peut se déterminer soit par des essais directs effectués sur le
terrain (Pénétromètre ou Pressiomètre), soit par des essais et analyses en laboratoire sur des
échantillons prélevés du sol concerné par l’étude. Quelle que soit la méthode employée dans
la prospection du sol, il importe de connaître le terrain non seulement au niveau des
fondations, mais aussi au-dessus et aux alentours de celles-ci. (Fig.1)
La couche de terrain choisie pour
l'assise de la construction doit avoir au
moins deux mètres (2m) d'épaisseur. Dans
un même terrain, la résistance est variable
avec la profondeur dans un rapport
directement proportionnel à celle-ci.
Comme mécanisme de réaction, la
résistance d’un terrain appliquée à une
fondation se traduit souvent par une
résistance sous la semelle et des
frottements latéraux à sa périphérie. Le tableau suivant donne à titre indicatif les contraintes
admissibles (capacités portantes) pour certains types de sol.
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

Nature des terrains Contrainte admissible en kg/cm2

Humide ou aquifère Vase, Boue, Marécage 0.00  0.10

Remblai de terre 0.55  1.00


Cohérents secs ou peu Terre argileuse 0.40  1.50
humides Argile peu sableuse et gravier 1.50  2.50
Argile sableuse et compacte 2.50  3.50
Sable fin et moyen ( 1 mm) 2.00  2.50
Sable gros (13 mm) 3.00  4.0
Sols sableux ou
Sable graveleux 4.00  5.00
pulvérulents
Gravie et cailloux 4.00  6.00
Roche 6.00  7.00

3.5. TASSEMENT :
Dans l'étude de la stabilité de l'ouvrage, le problème de tassement du sol de fondation
peut devenir décisif et déterminant. Le terrain d'assise ne devrait pas céder sous l'action des
charges que lui transmet la fondation de l'ouvrage. Ceci revient à dire que le sol de fondation
devrait être suffisamment incompressible ou, en d’autres termes, ne doit pas "tasser". Un
tassement nul n'est possible que dans le cas de roches très dures. Or, en pratique de faibles
tassements de l'ordre de 5-30mm, selon la nature de la construction et les matériaux qui la
composent, ne sont pas dangereux s'ils sont REGULIERS. Le tassement des terrains argileux
dépend surtout de la vitesse avec laquelle l'eau contenue dans le terrain est chassée par la
compression. (Fig.2)
Pour toute couche portante prévue pour recevoir les
fondations d’une construction, elle devrait satisfaire les
conditions suivantes :
 L'épaisseur de la couche du terrain considérée est supérieure
à (2 mètres)
 La couche de terrain d'assise est l'abri du gel (profondeur de
plus de 0.30-0.40 m ou 5-8 cm par degré au-dessous de 0°C)

On remarque que dans les sols cohérents, une semelle


étroite intéresse des couches moins profondes qu'une
semelle large. L’inverse est pratiquement vrai pour le cas
de sols pulvérulents. (Fig.2 & 3)
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

3.6. DIFFERENTS TYPES DE FONDATIONS :


Une fondation est, par définition, un organe de transmission et de répartition des charges de
la superstructure sur le sol. Elle ne peut être conçue ni calculée qu’à partir du moment où une
évaluation plus ou moins précise des charges à transmettre d'une part, et de la nature du sol
d'autre part. Le choix du type de fondation à utiliser pour transmettre les charges et las
surcharges de l'ouvrage au sol, se fait souvent à partir de deux critères principaux :
 assurer la stabilité de la construction
 adopter une solution économique

Il est certainement possible de réaliser des fondations avec des matériaux autres que la
maçonnerie et le béton. Cependant, et en raison de leur mauvais comportement date certains
milieux surtout, le bois et le fer sont très rarement utilisés. Pour le cas de la maçonnerie, elle
peut être de moellons, briques ou blocs de béton (armé ou pas). Il est important que les
matériaux utilisés ne soient pas gélifs(1), ni susceptible de détériorations sous l'effet de
l'humidité.
Suivant la profondeur, on distingue
généralement trois grands groupes de fondations:
 Fondations superficielles (0.80  1.50 mètre)
 Fondations semi-profondes (1.50  5.00 mètre)
 Fondations profondes (au delà de 5.00 mètres)

(1)
Gélif: qui se fend ou se brise sous l'action du gel
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3.6.1. FONDATIONS SUPERFICIELLES :


C'est le type de fondations le plus couramment rencontré en construction. Ceci est dû au
fait que le site d'une construction est généralement choisi dans l’intention de réduire au
maximum les difficultés et les problèmes de sol. Ces derniers sont particulièrement évités
pour le coût excessivement élevé que pourrait engendrer toute complication dans la
conception des fondations. Donc une composition géologique du sol donnant des couches
portantes (résistantes) en surface est souvent privilégiée dans le choix du site de construction.
Cette approche préventive des problèmes de sol a donné lieu à une présence presque
dominante des fondations superficielles dans le domaine de la construction.

A. FONDATION EN RIGOLES:
Ce sont des fondations de faible profondeur et dont les
fouilles sont effectuées en forme de rigoles (Fig.4). Elles sont
généralement utilisées comme fondation pour des
constructions légères et plus particulièrement pour les murs
de clôture. Ce type de fondations est souvent réalisé en
béton cyclopéen constitué de gros béton et de moellons
d'où son aspect économique. (Fig.5)

B. FONDATIONS ISOLEES:
Ce sont des fondations supportant des poteaux et sont généralement de forme en plan très
simples (carrées, rectangulaires, ou très rarement circulaires) (Fig.6). Les efforts de traction
existant sur la partie inférieure de la semelle se manifestent dans ce genre de fondations dans
les deux directions. Par conséquent, les armatures
se trouvent souvent disposées selon les deux axes.
(Fig.7)
La liaison de la semelle au poteau est assurée
par des armatures d'attente comprises dans le
ferraillage de la fondation. Suivant le rapport de la
hauteur (épaisseur) de la fondation à ses autres
dimensions en plan (AB), on distingue deux types
de semelles:
 Semelle Flexible: H  (B - b)/4 (Fig.8)
 Semelle Rigide: H  (B - b)/4 avec: B: plus grande dimension.
b: dimension du poteau.
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En pratique, on prend les dimensions d'une fondation rectangulaire (AB) dans les mêmes
rapport que celles du poteau (ab), c'est à dire, (A/B)  (a/b).

C. FONDATIONS FILANTES:
Lorsque les semelles ont des dimensions
telles qu'elles se touchent presque dans un sens,
il est plus pratique et plus avantageux de les
relier de manière à en former une seule semelle
continue (Fig.9). Or, dans le cas d’un mur, la
fondation est automatiquement continue sous
toute la longueur du mur. Ce sont les fondations
filantes sous murs.
La semelle filante (ou continue) sous
poteaux, destinée à répartir la charge reçue
par l'ensemble des piliers (poteaux), doit
être aussi rigide que possible. Pour cette
condition on peut avoir : H  L/(69)
où L représente la distance entre axes des
piliers.
Cette rigidité peut être réalisée par
l'exécution d'une poutre qui surmonte la
fondation filante. La semelle se trouve ainsi
raidie. Cette poutre-raidisseur constitue aussi un entretoisement favorable à la stabilité de
l'ouvrage.
Le fonctionnement (on dit aussi schéma
statique ou schéma de travail) de ce type de
fondations se fait dans deux directions:
 Transversalement: Elle agit comme une
semelle isolée rectangulaire de
dimensions (AB)
 avec: A: largeur de la fondation (Fig.9)
B: distance entre deux axes.
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Et tout comme la fondation isolée, une fondation filante peut être rigide ou flexible dans le
sens transversal (sens de sa largeur).
 Longitudinalement : Dans le sens longitudinal, la fondation fonctionne comme une
poutre renversée continue avec les poteaux comme appuis (Fig.10). Ce genre de
fondations représente du point de vue étude et calcul une certaine complexité qui fait
appel à des notions très élaborées en résistance des matériaux. Cette complexité est
due surtout au fait que la répartition des contraintes du sol sur la semelle est difficile
à évaluer d’une manière exacte. On note ici que la solution exacte à ce problème n'est
pas encore connue.

D. RADIER GENERAL:
L'utilisation de ce type de fondations
superficielles devient nécessaire lorsque les
semelles continues ou isolées deviennent
exagérément très larges et tendent à se
toucher les unes les autres. Ce cas de
fondations est rencontré dans les situations
suivantes :
 la capacité portante du sol est très
faible
 les charges de la superstructure sont élevées
 les poteaux ou les murs porteurs de structures sont trop rapprochés
 difficulté d'atteindre un bon sol trop profond

L’option de radier général est, la plupart du temps, une excellente solution pour la
question de conception des fondations de constructions d’immeubles d’habitation ou de
structures en refends (voiles en béton armé).
Le radier général ne peut jouer le rôle de répartiteur de charges, l’autre fonction primordiale
de toute fondation, que s'il est suffisamment rigide. Dans cet objectif, il est souvent composé
de poutres et de dalles et la condition de rigidité se trouve réalisée si: (Fig.11)
 H  L/10 .... pour les poutres
 H  L/20 .... pour les dalles et où L: portée de l'élément et H: hauteur ou épaisseur
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

La difficulté et la complexité du calcul des radiers généraux résident dans l'incertitude


dont font preuve souvent les méthodes d'évaluation de la distribution des contraintes du sol.
Ces dernières dépendent, selon une interaction
complexe, de facteurs d'élasticité et de déformabilité de
la structure, du radier général et du sol.

3.6.2. FONDATIONS SEMI-PROFONDES :


Appelées aussi FONDATIONS SUR PUITS. Les puits
sont en pratique réalisés sous forme de gros piliers en
béton armé ou pas. Ils sont ainsi conçus afin de
transmettre de fortes charges et surcharges à des
profondeurs souvent comprises entre 1.50 et 5.00 mètres
(Fig.12). Les constructeurs sont souvent plus attirés par le
côté très économique de ce type de fondations.
Les fondations en puits ou en CAISSONS (leur autre nom), sont,
dans la plupart des cas, exécutées en gros béton ou en béton
cyclopéen. Elles peuvent être de forme carrée, rectangulaire ou
circulaire. La distance entre axes de deux puits adjacents est
généralement prise supérieure à 2.5 fois le diamètre du plus grand
puits.
Les diamètres pour fondation sur puits varient de 1.00 à 1.50
mètres et plus souvent supérieurs à 1.00 mètre. Afin de diminuer le
poids (charge) du puits, on peut réduire le diamètre au niveau
du fût et obtenir un évasement à la base du puits appelé Patte d'Eléphant. (Fig.13)
3.6.3. FONDATIONS PROFONDES :
Appelées aussi FONDATIONS SUR PIEUX. Lorsque le sol
résistant nécessaire aux assises d'une construction se
trouve à une grande profondeur, il convient d'appliquer et
utiliser des systèmes de fondations en pieux afin de
pouvoir répartir les charges dues à la superstructure sur le
bon sol. (Fig.14)
Les pieux travaillent, pour supporter les charges, par
les mécanismes suivants:
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

 Frottement latéral
 Résistance en pointe
 Frottement latéral et résistance en pointe combinés

Une fondation en pieux se compose d'un ou plusieurs pieux et d'un radier ou semelle
réunissant les têtes des pieux afin de répartir la charge uniformément sur chaque pieu.
(Fig.15 & 16).

Le pieu est la pièce enfoncée dans le sol et qui est


destiné à transmettre à ce dernier les charges lui parvenant
de la superstructure. La longueur du pieu est déterminée par
les conditions géologiques du sol c'est-à-dire la profondeur
du sol porteur. En effet, la pointe du pieu doit pénétrer dans
le bon sol d'au moins 1.00 mètre. Si le sol est de mauvaise
consistance cette profondeur de pénétration est de 0.5 mètre.
La longueur définitive du pieu sera déterminée par
l'évaluation de la capacité portante du pieu. Cette
dernière est calculée de deux manières et la plus
petite valeur sera ensuite prise en compte. Ces
deux méthodes sont :

 Force portante du pieu d'après la résistance du


matériau qui le compose
 Force portante du pieu d'après la résistance du
mal

La forme des pieux peut être d'une grande diversité et on peut avoir en général, les
formes comme montrées dans la figure : (Fig.18)
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

D'après le mode de leur travail dans le sol, les pieux sont de deux types:
 Pieux flottants
 Pieux résistant en pointe (Fig.17)

Le pieu peut être moulé d'avance et enfoncé, c'est le pieu préfabriqué, comme il peut
être réalisé sur place. (Fig.19)

ETUDES DES MURS DE SOUTENEMENT


3.7. INTRODUCTION:
Les murs de soutènement sont par définition des ouvrages indépendants fondés afin de
reprendre la poussée des terres. Ils sont réalisés, dans la plupart des cas, afin de limiter
l'emprise occasionnée par les talus soit en remblai soit en déblai.
Tout comme dans le cas des fondations pour constructions, la conception, le calcul et la
réalisation des murs de soutènement se confrontent plus souvent aux problèmes de l'étude et
de la détermination des réactions du sol sur le mur. Le choix du type de mur, sa nature et ses
dimensions sont une conséquence presque directe de la nature du sol à soutenir et ses
différentes caractéristiques physiques et mécaniques.
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

3.8. TYPES DE MURS DE SOUTENEMENT :


Plusieurs types et forme de murs de soutènement peuvent être envisagés afin de soutenir
tel au tel sol (déblai ou remblai). Cependant, et d'après la nature des matériaux utilisés, on
distingue deux grands groupes de murs de soutènement:
3.2.1. MURS DE SOUTENEMENT EN MAÇONNERIE :
Très connus aussi sous le nom de MURS
POIDS, ils sont réalisés en maçonnerie et plus
particulièrement en pierres, en moellons ou
en blocs de béton. Ils s'opposent par leur
grand poids propre à la poussée latérale des
terres (Fig. 1.). Très stables surtout pour les
risques de renversement et de glissement. Le
problème de main d’œuvre qualifiée pour la
taille et l'appareillage des pierres surtout que
la coté esthétique est important dans ce genre
de murs, tout cela a fait des murs de
soutènement en maçonnerie (surtout en,
pierres) des ouvrages de luxe.

3.8.2. MURS DE SOUTENEMENT EN BETON ARME :


Très utilisés de nos jours. Ils offrent par la forme
très Judicieusement étudiée et choisie de leur profil,
une plus grande possibilité et flexibilité dans l'étude du
coté économique de ces murs. Le béton armé est
utilisé comme dans les autres cas de construction à
savoir l'utilisation du béton dans les zones
comprimées, les armatures sont disposées dans les
parties tondues. (Fig. 2)
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

3.9 MURS EN BETON ARME :


3.9.1. ELEMENTS CONSTITUTIFS D'UN MUR DE SOUTENEMENT :
Un mur de soutènement en béton armé est généralement
constitué de trois grandes parties. D'autres éléments se trouvent
rajoutés à l'ensemble du mur pour différentes raisons telle la stabilité,
solidité ou même l’esthétique.
A. MUR :
Appelé aussi écran, voile ou rideau, est la partie centrale et
principale du mur de soutènement (Fig. 3). Il est généralement de
direction à peu près verticale. Sa face en contact avec le sol peut être
verticale (Fig. 4a) ou inclinée soit vers les terres, mur normal (Fig. 4b),
soit vers l'aval mur en surplomb. (Fig. 4c).

B. SEMELLE :
Généralement confondue avec la semelle de fondation du mur de soutènement, elle est
plus sauvent disposée horizontalement (Fig. 5a). Elle se trouve parfois inclinée vers la sol de
fondation (Fig. 5b). Si le sol d'assise présente des difficultés, un talon dans la semelle est
prévu afin de résister au glissement de l’ouvrage (Fig. 5c). Les terres à soutenir reposent en
partie sur la semelle tout en s'appuyant sur le rideau du mur de soutènement.
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

REMARQUE IMPORTANTE: L'étude et la réalisation d'un mur de soutènement sont souvent complètement
dictées par le type et la nature du mur (rideau), la semelle et le sol à soutenir.

C. COURONNEMENT DU MUR:
C'est en quelque sorte un raidissement de la tête du mur. Les couronnements du mur sont
très variés selon l'aspect que l'on désira lui donner. Le but principal est d'apporter une

certaine rigidité dans le sens horizontal du mur, ce qui permet de réduire les risques de
déformations variant d'une tranche à une autre dues aux poussées variables du sol, au retrait,
et aux effets de la variation de la température et qui risquent de provoquer des ondulations
dans la partie supérieure du mur initialement rectiligne. On distingue principalement les
types de couronnements suivants:
o Simple retour horizontal ou incliné de l'un ou des deux côtés à la fois (Fig. 6a)
o Acrotère, corniche ou garde-corps. (Fig. 6b)
o Mur bahut (mur avec chaperon bombé). (Fig. 6c)
o Console. (Fig. 6d)
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

D. STABILISATEUR ARRIERE:
Dans certains cas et afin d'augmenter ou
d'assurer la stabilité de tout l'ensemble du mur de
soutènement, on a recours à des dispositions
constructives appelées stabilisateurs arrières. Ces
derniers sont des éléments horizontaux en béton
armé liés rigidement au rideau du mur de
soutènement (Fig. 7). Ce genre de mur est
communément appelé Murs Chaises.
E. CONTREFORTS :
Ces éléments sont disposés de raidir le rideau. Espacés généralement de 2.5 à 5.00
mètres, ils peuvent êtres en forme d'un voile plein, voile évidé ou carrément réduit en poteau
comprimé ou un tirant. (Fig. 8a,b,c)
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

F. PAREMENTS VUS DES MURS:


Plusieurs variétés de parements et
revêtements vus peuvent être réalisés sur les
différentes parties apparentes d'un mur de
soutènement. On peut citer ici les plus
couramment utilisées en l’occurrence:
o Parement brut de décoffrage.
o Parement en enduits de différentes classes: lissé,
taloché, crépi, enduit coloré, ...
o Placage en pierres naturelles ou en pierres
reconstituées.

3.9.2. CLASSIFICATION DES MURS DE SOUTENEMENT:


A. SELON LA STRUCTURE DU RIDEAU:
1. Mur à Rideau Simple: On distingue plusieurs types:
o Vertical d'épaisseurs quelconques.(Fig. 10a)
o En surplomb sur les terres. (Fig .10b)
o En surplomb sur l'aval. (Fig. 10c)
o A rideau brisé. (Fig. 10d)
o En gradins. (Fig. 10e)
o A rideau courbé. (Fig. 10f)
o A niche. (Fig. 10g)
o A rideau ondulé. (Fig. 10h)

2. Mur à Rideau avec Stabilisateur Arrière:


Ces murs peuvent être en:
o Rideau mince. (Fig. 11a)
o Rideau épais. (Fig. 11b)

3. Mur à Rideau avec Contrefort: On


distingue plusieurs types:
o A contrefort plein. (Fig. 8a)
o A contrefort évidé. (Fig. 8b)
o A contrefort en poteau. (Fig. 8c)

4. Sur à Rideau avec Stabilisateur et Contrefort : (Fig. 12)

5. Murs spéciaux : Ils sont spéciaux parce qu'ils sont appelés à supporter des
charges non ordinaires ou des charges normales dans des conditions peu
courantes.
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

o Mur à dalle de frottement. (Fig. 13a)


o Mur échelle. (Fig. 13b)
o Mur à ancrage. (Fig. 13c)
o Mur coque. (Fig. 14)

6. S
E
L
O
N
B. LA SEMELLE DE FONDATION:
Différentes dispositions en plan
peuvent être utilisées pour les semelles de
fondations de murs de soutènement. La
forme et la disposition Sont cependant
fonction de la forme du mur (rideau),
l'existence ou non de contrefort eu si la
semelle comporte un talon (bêche)
Ou plusieurs. La semelle de fondation peut
être horizontale ou inclinée. En résumé, on
peut distinguer les types suivants:
A. Forme en Plan:
o Fondation horizontale. (Fig. 15a)
o Fondation inclinée. (Fig. 15b)
o Fondation à talon central. (Fig. 15c)
o Fondation à talon arrière. (Fig. 15d)
o Fondation brisée. (Fig. 15e)
o Semelle arrière. (Fig. 15f)
o Semelle avant. (Fig. 15g)
o Semelle en Té. (Fig. 15h)

B. Nature de la Couche Portante:


o Fondation sur sol porteur. (Fig. 16)
o Fondation sur massif en béton. (Fig. 16)
o Fondation sur puits. (Fig. 16)
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

o Fondation sur pieux. (Fig. 16)

C. SELON LA HAUTEUR DU MUR:


La pratique a montré que tel ou tel type de mur de soutènement était intéressant
économiquement pour telle ou telle hauteur, d'où la possibilité de classer et par conséquent
de choisir un mur d'après sa hauteur. De ce point de vue on distingue les types suivants:
A. Petits Murs: jusqu'à une hauteur de 1.50 mètres. Il peut être mince ou épais, avec ou
sans talon, vertical ou incliné. Ce type de mur est communément appelé "mur
cornière".
B. Murs Moyens : la hauteur entre 1.50 et 4.00 mètres. Généralement des murs à rideau
simple, mais d'épaisseur variable.
C. Murs Hauts: de 4.00 à 8.00 mètres. Dans ces conditions de hauteur, des murs avec
contreforts sont plus convenables et sont généralement les plus économiques. Par
contre dans des déblais rocheux, un mur avec stabilisateur arrière se présente mieux.
D. Murs Très Hauts: ce sont des murs qui dépassent la hauteur de 8.00 mètres. A cause
des grandes poussées des terres et le risque d'instabilité de l’ouvrage, des murs de
Chapitre 3 : GEOTECHNIQUE ET FONDATIONS SPECIALES

soutènement de types rideau avec stabilisateur et contreforts sont les plus


convenables.

 Fin de Chapitre 

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