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Infographie: Chantal Landry et Luisa da Silva

Correction: Véronique Desjardins et Élyse-


Andrée Héroux

DISTRIBUTEUR EXCLUSIF:
• Pour le Canada et les États-Unis:
MESSAGERIES ADP*
2315, rue de la Province
Longueuil, Québec J4G 1G4
Tél.: 450 640-1237
Télécopieur: 450 674-6237
* filiale du Groupe Sogides inc.,
filiale de Quebecor Media inc.

11-11

© 2011, Les Éditions de l’Homme,


division du Groupe Sogides inc.,
filiale de Quebecor Media inc.
(Montréal, Québec)

Tous droits réservés

Dépôt légal: 2011


Bibliothèque et Archives nationales du
Québec

ISBN 978-2-7619-3182-3

Gouvernement du Québec – Programme de


crédit d’impôt pour l’édition de livres – Ges-
tion SODEC – www.sodec.gouv.qc.ca

L’Éditeur bénéficie du soutien de la Société


de développement des entreprises culturelles
du Québec pour son programme d’édition.
Nous remercions le Conseil des Arts du
Canada de l’aide accordée à notre programme
de publication.

Nous reconnaissons l’aide financière du


gouvernement du Canada par l’entremise du
Fonds du livre du Canada pour nos activités
d’édition.
Ce livre est dédié à la mémoire de mon père,
qui m’a enseigné que la médecine est à la fois
une science et un art.
Note de l’auteur

C e livre, qui se veut accessible à tous, est di-


visé en trois parties. Théoriques, les six
premiers chapitres exposent plusieurs concepts
émergents qui contribuent à élargir le spectre
des connaissances sur l’être humain et le can-
cer. De ce fait, certaines des notions présentées
peuvent être déstabilisantes ou difficiles à saisir
d’emblée. Le lecteur est donc invité à les lire et
à les relire à son rythme.
Les chapitres 7 à 10 abordent des questions
pratiques et formulent plusieurs conseils an-
ticancer que les gens de tout âge, soucieux
d’améliorer les potentialités de leur santé, pour-
ront intégrer à leur quotidien. Le lecteur peut
les lire dans l’ordre qu’il préfère, selon ses be-
soins.
Le chapitre 11, qui s’appuie sur l’ensemble
des idées présentées dans les chapitres
précédents, unit de multiples théories oncolo-
giques afin d’ouvrir une nouvelle perspective
sur le cancer.
Dispersés à travers l’ouvrage, ce livre con-
tient également des témoignages de patients
que j’ai côtoyés et qui ont surmonté des stat-
istiques défavorables grâce à une approche
nouvelle fondée sur la conscience. Les noms
de ces patients, qui ont tous été touchés par
le cancer, sont véritables, à l’exception de
Michel Lemeilleur. Ce patient a choisi de con-
server l’anonymat pour des raisons person-
nelles.
Accompagné de ses cinq sens, l’homme ex-
plore l’univers
qui l’entoure et baptise son aventure: Science.

EDWIN P. HUBBLE, astronome


Introduction

N ous sommes à l’aube d’une révolution de


la conscience. La révolution scientifique,
elle, a déjà commencé. Bien que nous ayons
grandement démystifié la partie matérielle de
notre corps, nous venons tout juste de percevoir
le vaste champ magique et intangible dont il
fait partie. Des sciences comme l’épigénétique
et la physique quantique ébranlent les fonde-
ments de la vie telle que nous pensions la con-
naître. Elles mettent en doute beaucoup de
vérités considérées comme absolues, troublant
certaines croyances, mais permettant aussi
d’éclaircir des mystères débattus depuis des an-
nées. Cette révolution ouvre ainsi la porte de
l’évolution. En revanche, il y a deux vérités
dont je suis toujours absolument certain:
1. Il n’y a rien de plus important que
d’AIMER (... et de faire l’amour…).
2. Nous allons tous mourir: vous, moi,
les riches, les athlètes et même les
superstars d’Hollywood… TOUT LE
MONDE.
Si vous n’êtes pas d’accord avec moi sur le
premier point, ce n’est pas grave. Nous pourri-
ons, autour d’un verre, avoir une conversation
profonde à propos de notre rôle sur cette terre.
Est-ce d’aimer, de créer ou d’apprendre?
Par contre, le second point me semble irré-
vocable car accepter la mort, c’est tout comme
accepter la vie. Ces notions vont de pair. En
toute franchise, si vous êtes allergique à l’idée
de mourir, vous aurez même de la difficulté à
comprendre ce livre.
En tout cas, j’espère que le cancer ne sera
pas votre sonnerie d’alarme.
OUPS… JE L’AI DIT.

BOOUH! Ce fameux mot qui commence par


la lettre C… Il est devenu synonyme de souf-
france, de combat ou de survie. Les stat-
istiques récentes montrent qu’une personne
sur trois pourrait en mourir. Sommes-nous
vraiment des victimes? Si oui, victimes de qui,
ou de quoi? Qu’est cette maladie, au juste, et
pourquoi ne l’avons-nous pas encore vaincue?

N.B. Afin d’alléger le texte, les cellules can-


céreuses seront parfois appelées «cellules nég-
atives», en raison de leur charge électrique1.
Chapitre 1

L’HISTOIRE DU ROI

Il était une fois un royaume appelé Vallée


Jeune. Le roi Imaggio y régnait paisiblement
depuis plusieurs années et la population
l’adorait et l’idolâtrait. C’était un homme
juste, avec un cœur d’or. Il aimait servir son
peuple et était à l’écoute de ses besoins. En
échange, les gens aimaient le servir en le re-
merciant de son attention. C’était une époque
prospère et le royaume s’était épanoui sous
son règne. La popularité du roi était telle que
même les habitants des royaumes voisins le re-
spectaient.
La vie était magnifique à Vallée Jeune,
jusqu’au jour où un événement terrible
foudroya le royaume. La fiancée d’Imaggio,
sa promise, l’amour de sa vie, fut victime d’un
accident tragique. La terreur siégea alors au
royaume. Le roi pleura pendant des mois et
son cœur devint aigre.
«Comment Dieu, s’il existe vraiment, a-t-il
pu me faire ça à moi, Imaggio?»
Le roi se laissa abattre par cette misère
et refusa toute aide. Il repoussa les gens qui
l’entouraient et devint extrêmement égoïste.
«La vie est dure et injuste», ruminait-il
souvent.
Au bout de quelques années, les répercus-
sions étaient devenues effrayantes. Les gens
souffraient énormément, mais le roi refusait
de les écouter et continuait de multiplier les
taxes et redevances. Il donna même comme
mission à ses gardes d’emprisonner tout in-
dividu qui se dressait contre son autorité. Un
régime de peur écrasait maintenant Vallée
Jeune, où les besoins de la population étaient
complètement négligés. Plusieurs moururent
de faim, alors que d’autres luttaient pour sur-
vivre et pour satisfaire la volonté du roi.
Un jour, un jeune sujet qui avait perdu
plusieurs êtres chers durant cette crise,
Minak, décida que c’en était assez, que le roi
avait dépassé les limites. Issu d’une tribu de
guerriers, Minak réunit une bande de gens ré-
voltés. Toutes les nuits, armés de haine, ils
se réunissaient secrètement dans une grotte.
Ils élaborèrent un plan d’attaque ensorcelant,
afin de multiplier leurs forces, pour détourner
les gardes et détrôner Imaggio.
«Nous méritons d’être heureux!» criaient-
ils.
La guerre dura plusieurs mois. Finale-
ment, les révolutionnaires menés par Minak
assiégèrent le palais. Les gardes d’Imaggio
capitulèrent et les révolutionnaires rem-
portèrent la victoire. Minak se déclara le nou-
veau roi de Vallée Jeune… qui était plutôt
devenue Vallée Morte.
Ouf… Quel destin tragique! Mais que re-
présentent le roi, le royaume, les gardes,
Minak? Et quelle est l’utilité de cette histoire?
Le royaume représente votre corps, soit
l’ensemble de vos cellules. Elles vivent en
harmonie ensemble. Encore faut-il que leurs
besoins soient satisfaits et que les conditions
s’y prêtent. Qui décide de ces conditions?
Le roi, c’est votre conscience, ce qui
gouverne vos pensées, vos choix, vos émo-
tions et vos croyances. Le roi dirige votre roy-
aume. C’est le chef qui influence l’ensemble
de vos cellules, c’est-à-dire vous-même.
Les gardes, quant à eux, sont les cellules
de votre système immunitaire. Ils défendent
votre corps contre les intrus et les rebelles.
Minak personnifie LA cellule négative qui
monte son armée de révolutionnaires, re-
présentant le CANCER.
Le plan secret est un changement dans
l’ADN.
Chapitre 2

PARADIGMES D’ONCOLOGIE

U ne personne sur deux risque d’avoir un


cancer au cours de sa vie. Cette maladie
est souvent curable et nous avons développé
d’excellents traitements pour la combattre, dont
la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie,
l’hyperthermie, la cryothérapie,
l’hormonothérapie et l’immunothérapie. De
nos jours, lorsque le cancer est détecté relative-
ment tôt, beaucoup de solutions sont possibles.
De plus, ces techniques s’améliorent de jour en
jour grâce aux efforts des médecins et des cher-
cheurs dédiés à cette cause. Comment ces
traitements fonctionnent-ils? La chirurgie en-
lève le cancer en l’extrayant;
l’hormonothérapie coupe ses provisions;
l’immunothérapie stimule le système immu-
nitaire. Essentiellement, tous les autres traite-
ments ont pour but de détruire ou de tuer le
plus de cellules cancéreuses possible. On lar-
gue des bombes et on se croise les doigts. Eh
oui, par la voix du président Nixon en 1971,
l’humanité a déclaré la guerre à cette maladie.
Est-ce que cela signifie que nous sommes
maintenant en sécurité? Pas vraiment. En
1971, Nixon avait fait la promesse de trouver
un traitement dans les cinq années suivantes.
Or, la prévalence du cancer n’a jamais di-
minué. Les plus chanceux s’en tirent sans trop
de dommages. Les autres survivants souffrent
de séquelles et d’effets secondaires parfois
très importants, qui nuisent à la qualité de leur
vie. Les problèmes sont les suivants:
1. Les traitements endommagent non
seulement les cellules cancéreuses,
mais aussi les cellules normales du
corps, ce qui entraîne des con-
séquences néfastes ou des toxicités, et
ce, à court, moyen et long terme.
2. Lorsque ces traitements ne fonc-
tionnent pas, le cancer resurgit
souvent de manière plus agressive. En
d’autres mots, les cellules négatives
développent des stratagèmes pour rés-
ister aux traitements, tout comme les
bactéries développent une résistance
aux antibiotiques (nous n’avons ja-
mais gagné cette guerre non plus).
Quand la première bataille est perdue,
les cellules reviennent, encore plus
«négatives», avec de meilleures
tactiques. Elles sont capables de pren-
dre un bon coup de poing, puis de se
relever et de poursuivre leur mission.
OK, mais qu’est-ce que je fais, doc? En
fait, la mesure la plus efficace demeure la
prévention – agir avant que le cancer se
déclare. Agir sur ses facteurs de risque connus
(tableau 1) ou en détectant tôt la maladie, à des
stades précoces et curables.

TABLEAU 1
Quelques facteurs de risque ciblés
par la prévention
Tabagisme
Consommation d’alcool
Régime alimentaire inadéquat
Inactivité physique
Exposition à des substances
cancérigènes – amiante, tein-
tures, produits chimiques, etc.
Infections et inflammations
chroniques
Immunosuppression
Reflux gastriques
Exposition aux radiations (ray-
ons X, rayons gamma, UV-C,
etc.)
Antécédents familiaux

Les examens de routine sont effectués


régulièrement, surtout chez les gens à risque
en raison de leurs habitudes malsaines, de leur
passé, de leur âge, etc. Ces examens com-
prennent la mammographie, l’examen gyné-
cologique (Pap test), le toucher rectal et les
scopies – des caméras insérées par les orifices
naturels. Pas très amusants, ces examens, mais
essentiels.
Malgré toutes ces mesures, le cancer de-
meure présent dans nos vies et le nombre de
cas ne fait qu’augmenter. Cette maladie est-
elle vraiment inexplicable, ou sommes-nous
plutôt mal équipés dans notre façon de
l’aborder?
Voici quelques questions sans réponses et
faits très mystérieux relativement au cancer:
• Quelle est sa cause exacte? Quelle est
sa raison d’être?
• Pourquoi certaines personnes en très
bonne santé (par exemple des sportifs,
non fumeurs, qui respectent tous les
conseils médicaux) développent-elles
parfois des cancers dévastateurs?
• Pourquoi certains fumeurs ne
développeront jamais le cancer, tandis
que des non-fumeurs en seront
touchés?
• Pourquoi des personnes avec
d’importants antécédents familiaux
développeront-elles le cancer, alors
que d’autres, avec le même bagage
génétique, ne le développeront ja-
mais?
• Pourquoi l’efficacité des traitements
et les effets secondaires sont-ils im-
prévisibles? Pourquoi les cellules can-
céreuses et saines réagissent-elles de
manière différente à un traitement
identique?
• Pourquoi les traits émotionnels des
patients diffèrent-ils selon leur type
de maladie?
• Comment une poignée de patients at-
teints d’un cancer dit incurable
réussissent-ils à guérir et à s’en sortir?
Voici d’autres données intéressantes au
sujet de cette maladie (tableau 2).

TABLEAU 2
Autres données
2.1 Nous savons que cette maladie
existait bien avant notre ère. Par
exemple, Hippocrate (oui, celui
du serment que prêtent les mé-
decins) la traitait avec des pom-
mades en l’an 400 avant Jésus-
Christ.
2.2 Nous savons qu’elle peut se
développer chez les gens de
toute race, tout âge, tout sexe et
tout milieu social.
2.3 Nous savons que le cancer se
développe souvent dans un en-
droit du corps précédemment ir-
rité, où il y a déjà inflammation
et renouvellement cellulaire1.
Cela explique la répercussion
des facteurs de risque comme le
tabagisme, les infections chro-
niques, les radiations,
l’exposition prolongée à
l’acidité, les tatouages, les an-
ciennes brûlures ou cicatrices,
etc., bref, tout endroit où il y a
endommagement et réparation
cellulaire (s’il vous plaît, cessez
d’examiner vos cicatrices). Les
examens de dépistage, comme
le Pap test et les scopies, per-
mettent de détecter ces zones de
notre corps à risque de trans-
formation.
2.4 Nous savons que tout com-
mence par l’ADN d’une seule
cellule du corps (comme Minak)
qui se multiplie et envahit tout
ce qui l’entoure avant de mener
le combat à distance au moyen
de métastases. Contrairement à
ce qui se produit lors d’une in-
fection, c’est une des cellules de
notre corps qui nous attaque, et
non une bactérie venue de
l’extérieur.
2.5 Nous savons que la cellule can-
céreuse régresse à un stade an-
térieur de l’évolution, soit à un
stade enfantin ou indifférencié.
Au départ, nous naissons d’une
cellule formée par l’union d’un
spermatozoïde et d’un ovule de
nos parents. Cette première cel-
lule est à un stade enfantin et
elle est capable de se multiplier
pour former n’importe quelle
cellule du corps. Elle possède
un pouvoir de transformation et
de spécialisation. Elle se divise
rapidement pour former des cel-
lules matures qui se perfec-
tionnent en systèmes (par ex-
emple les cellules du foie, du
sein). La cellule négative, elle,
fait le trajet inverse. De cellule
mature, elle revient au stade en-
fantin. Elle passe alors incog-
nito et peut se multiplier rap-
idement. Plus elle régresse et
perd sa différenciation, plus elle
est difficile à traiter.
2.6 Nous savons que ces cellules
cancéreuses forment une masse
et n’obéissent aucunement aux
lois territoriales des tissus en-
vironnants. Normalement, les
cellules connaissent les
frontières et les limites
physiques de leur existence.
Mais pas les cellules négatives
qui, comme Napoléon, partent à
la conquête de tous les pays
voisins, détruisant tout ce qui se
trouve sur leur chemin et qui les
empêche d’établir leur empire.
De cette manière, elles attaquent
et prennent possession du roy-
aume.
2.7 Nous savons que le cancer a des
bases génétiques, mais n’est pas
une maladie héréditaire comme
l’hémophilie. Si les parents
l’ont eu, cela ne veut pas dire
que les enfants l’auront néces-
sairement. La génétique n’est
qu’un élément parmi tant
d’autres à considérer.
2.8 Nous savons que d’autres fac-
teurs sont en cause, en plus des
facteurs de risque connus,
puisqu’il arrive que des indi-
vidus ayant tous les facteurs de
risque (y compris la génétique)
ne développent JAMAIS le can-
cer, alors que d’autres, qui ne
présentent aucun facteur de
risque, le développent.
2.9 Nous savons que les cellules
cancéreuses sont intelligentes,
car elles sont capables de
s’adapter et de résister à nos
traitements. Elles réussissent à
déjouer les molécules pharma-
ceutiques, même celles de nos
médicaments les plus pro-
metteurs.
2.10 Nous savons que des cellules
négatives se développent
régulièrement dans notre
corps2-3, mais que le système im-
munitaire les reconnaît et les
détruit bien avant qu’elles se
multiplient. Par contre, lorsque
notre système de défense naturel
est affaibli, ces cellules négat-
ives peuvent le déjouer et se
développer en cancer.

Dans le but de faciliter la compréhension, j’ai


réduit le tout à cette équation:

Cancer = A + B + C
A = Susceptibilité génétique
B = Tous les facteurs de risque connus,
comme les habitudes de vie et les inflamma-
tions chroniques, auxquels correspondent les
recommandations médicales actuelles
C = (?)
La présence des facteurs A et B peut par-
fois suffire pour causer le cancer, mais ce n’est
pas une règle absolue. Il semble donc exister
un autre facteur (C) qui influe sur l’ADN et
sur l’équation. De nouvelles méthodes scien-
tifiques très sophistiquées semblent l’avoir
identifié, et cela change les paradigmes onco-
logiques actuels.
Ce que les anciens sages croyaient et ce
que la majorité des gens pensent instinctive-
ment peut-il être vrai?
Chapitre 3

LE RETOUR DES ÉMOTIONS

L e cancer touche donc un individu sur deux.


Cet individu peut être blanc, noir, jeune,
âgé, pauvre, riche, avec ou sans susceptibilité
génétique. Cela ne change pas grand-chose, car
le cancer est imprévisible selon ces paramètres
physiques. Les habitudes comme le tabagisme
ne sont pas non plus des causes en soi. Au fait,
est-ce que quelqu’un, dans l’histoire, a déjà re-
marqué un lien avec la psyché ou les émotions?
Bien sûr.
LE LIEN MANQUANT?

Platon, Galien et Socrate le mentionnent tous.


Galien (un célèbre médecin grec) rapporte un
lien avec les émotions dans son manuscrit sur
la dépression et le cancer du sein. Socrate dit
même qu’ignorer ce lien serait faillir à son rôle
de médecin1. Selon une importante étude de
la littérature du XIXe siècle effectuée par
Lawrence LeShan, l’histoire émotionnelle des
patients a un rôle déterminant dans cette mal-
adie et son évolution2. Ce psychologue améri-
cain a par la suite publié plusieurs travaux cli-
niques illustrant les origines émotives du can-
cer2-5. Durant les années 1960, l’Académie des
sciences de New York a tenu deux conférences
importantes sur les aspects psychologiques de
cette maladie et a publié des données dé-
montrant son lien avec les émotions1, 6-7.
Wilhelm Reich, un disciple de Freud, est
arrivé à la même conclusion. Le cancer, selon
lui, n’est qu’une manifestation d’un long pro-
cessus qui serait causé par la carence de
l’énergie vitale du corps. L’origine de cette
carence serait une anxiété causée par la stag-
nation de l’énergie sexuelle8. Le Dr Ryke
Geerd Hamer, médecin allemand ayant
développé un cancer des testicules après la
mort de son fils, a lui aussi consacré sa vie à
cette cause. Il a conclu, selon les recherches
menées avec ses patients, que les émotions
sont à l’origine de la maladie cancéreuse.
Selon lui, tout commence par un choc extrêm-
ement brutal, un conflit aigu et dramatique
perçu comme l’un des plus sérieux jamais vé-
cus9. Le Dr Michel Moirot fut un autre pionnier
dans l’étude de ce lien. Pour prouver l’origine
psychosomatique du cancer, ce remarquable
savant avait enquêté auprès de plus de 4 000
malades dans plusieurs régions européennes10.
Il en a déduit que le cancer traduit
l’autodestruction d’un sujet, somatisée dans
un organe cible capable d’incarner cette de-
struction. Il suffit qu’un choc psychique rejette
le sujet hors de son univers pour déclencher le
processus cancéreux. Selon lui, pour éviter le
cancer, nous devrions apprendre à nous pren-
dre beaucoup moins au sérieux.
Après 30 ans de suivi et de données pro-
spectives auprès de plus de 1300 personnes, le
Dr Caroline Bedell Thomas, de l’école de mé-
decine Johns Hopkins, a mis en évidence des
facteurs psychologiques indicateurs de cinq
maladies. En 1973, elle a conclu que le cancer
est la maladie la plus clairement liée aux traits
psychologiques11-14. Des caractéristiques com-
munes prédisposeraient à son développement:
• un manque de lien avec un des par-
ents;
• des sentiments de désespoir durant les
situations difficiles;
• une incapacité à exprimer ses émo-
tions;
• une perte importante (d’un conjoint,
d’un travail, etc.) survenue un ou
deux ans avant le diagnostic de can-
cer.
Ses études concluent que ces prédisposi-
tions conduisent l’individu à une dissociation
de la paix et de la sécurité, soit à un sentiment
d’isolement de l’univers, une aliénation, un
éloignement de sa source1, 11-14.
Beaucoup d’ouvrages scientifiques reliant
la personnalité et les émotions à la maladie
cancéreuse ont été publiés par le psychologue
Ronald Grossarth-Maticek15-24. Son travail a
commencé durant les années 1960, quand il
a réussi, lui aussi, à mettre en évidence des
traits déterminants prédisposant au cancer, soit
le sentiment de désespoir et la répression des
émotions. Fait intéressant, l’hostilité et
l’agressivité caractériseraient plutôt les gens
qui développent des maladies cardiaques. Ce
savant a suivi 130 patients pendant plus de 10
ans et a réussi à prédire avec une précision sig-
nificative les décès par cancer ou par malad-
ie cardiaque. Dans une autre étude, il a séparé
en deux groupes des sujets dont les traits psy-
chologiques prédisposaient au cancer, et il a
proposé à l’un des groupes un soutien psycho-
logique (relaxation, hypnose, visualisation,
etc.), alors que l’autre groupe n’a bénéficié
d’aucune thérapie. Il a découvert qu’il est pos-
sible de modifier le taux de mortalité par les
cancers et les maladies cardiaques grâce à un
soutien psychologique approprié. Pour la
première fois, on démontrait qu’une telle dé-
marche pouvait aider à prévenir le cancer chez
des personnes saines mais prédisposées psy-
chologiquement. Quelques heures de thérapie
pouvaient suffire. Il mena par la suite une
autre étude auprès de 100 patientes atteintes
d’un cancer incurable du sein. Comparé au
traitement par chimiothérapie, le soutien psy-
chologique s’est révélé plus efficace. Les
femmes ayant bénéficié uniquement d’un sou-
tien psychologique ont vécu plus longtemps
que celles ayant subi la chimiothérapie. Par
contre, celles ayant bénéficié des deux formes
de thérapie ont eu le meilleur taux de survie.
Il est certain que les traitements de chimio-
thérapie ont grandement évolué depuis ce
temps, néanmoins il est important de remar-
quer l’efficacité phénoménale du soutien psy-
chologique.
En 1989, le Dr David Spiegel a publié un
article dans le prestigieux périodique The Lan-
cet. Il y rapportait que le soutien psycholo-
gique doublait les chances de survie des pa-
tientes avec cancer incurable du sein25. Cette
étude effectuée auprès de 86 femmes a dé-
montré qu’une thérapie de soutien de groupe
et d’apprentissage de l’autohypnose pouvait
aider à traiter la maladie. Face au diagnostic
sombre, ces femmes ont survécu 36,6 mois,
par comparaison à 18,9 mois chez celles
n’ayant pas bénéficié de thérapie de soutien.
Le très réputé oncologue Carl Simonton a
écrit plusieurs livres sur ce sujet26-28. Il a mon-
tré qu’on pouvait grandement augmenter les
chances de guérison avec des méthodes telles
que la méditation, la visualisation, l’hypnose
et le biofeedback. Le centre qu’il a fondé est
une organisation à but non lucratif dédiée à
l’amélioration de la vie des patients et de leurs
proches par le soutien psychologique et social.
Après 40 ans d’opération, ce centre suscite
encore un intérêt national et international. Sa
méthode a été enseignée dans plusieurs pays.
Il existe de nombreuses autres données cli-
niques reliant notre psyché et nos émotions
au cancer. Ces données sont résumées dans le
tableau 3.

TABLEAU 3
Impact de la dimension psycholo-
gique sur le développement ou la
gravité du cancer
1926, Evans (disciple de Carl Jung): Le
cancer est causé par une tristesse ex-
cessive ou par un deuil. Le cancer se
déclare chez ceux qui investissent leur
identité dans un objet ou un rôle29.
1954, Blumberg: Le cancer est relié à la
personnalité et à la relation individuelle
des gens avec leurs émotions30.
1955, Reznikoff: Le cancer et la per-
sonnalité sont liés31.
1957, Klopfer: La sphère psycholo-
gique (les mécanismes de défense de
l’ego) est liée à la carcinogenèse32.
1958, Greene: Un deuil important ou
une séparation causant un désespoir
sont reliés au cancer33.
1963-1969, Kissen: Certains fumeurs
développent le cancer, mais d’autres,
non. On explique cela par le fait que
ceux qui développent le cancer utilisent
la cigarette comme moyen d’évacuer
leurs émotions34.
1966, Schmale et Iker: Le cancer est lié
au désespoir. Ce sentiment peut être
utilisé comme outil pour prédire la mal-
adie cancéreuse35.
1965, Giovacchini et Muslin: Le cancer
et l’ego sont liés36.
1966, Bahnson: L’ego est un facteur
causal du cancer6.
1979, Derogatis: Le désespoir et le can-
cer sont liés. Une attitude positive di-
minue la mortalité du cancer37.
1980, Simonton: Le soutien émotionnel
diminue la mortalité du cancer28.
1980, Dattore: Les émotions et le can-
cer sont liés38.
1985, Greer: Le cancer et le désespoir
sont liés. Une attitude positive diminue
la mortalité du cancer39.
1985, Pettingale: Le cancer et le
désespoir sont liés. Une attitude posit-
ive diminue la mortalité du cancer40.
1987, Temoshok: Les éléments psycho-
logiques et le cancer sont liés. Exprimer
ses émotions et maîtriser le désespoir
(attitude positive) ont un impact im-
portant et diminuent les chances de
mourir de cette maladie41.
1988, Redd et Jacobsen: Le cancer et le
désespoir sont liés. Une attitude posit-
ive diminue les chances de mourir du
cancer42.
1988, Levy: Une attitude positive di-
minue les chances de mourir du can-
cer43.
1988, Smith: La personnalité et le can-
cer sont liés44.
1989, Gross: Les émotions et le cancer
sont liés45.
1989, Stein et al.: Le cancer et le
désespoir sont liés. Une attitude posit-
ive diminue les chances de mourir de
cette maladie46.
1990, Zevon et Corn: La personnalité et
le cancer sont liés47.
1990, Linkins et Comstock: La dépres-
sion et le cancer sont liés48.
1990, Jasmin et al.: Les traits psycholo-
giques sont liés au risque de cancer49.
1991, Brissette: Les émotions et le can-
cer sont liés50.
1991, Baltrusch et al.: Les émotions et
la personnalité sont liées au cancer51.
1993, Fawzy et al.: Le soutien émotion-
nel diminue de quatre fois la mortalité
du cancer52-53.
1994, Fox et al.: Le cancer est lié à
l’isolement social, à la répression des
émotions et à un deuil récent import-
ant54.
1996, Bryla: La personnalité et les
événements stressants de la vie sont liés
au cancer55.
1998, Penninx et al.: L’incidence du
cancer est augmentée par des émotions
négatives56.
1999, Faller: L’attitude positive
améliore la survie des cancéreux, con-
trairement à la dépression et à la
détresse émotionnelle57.
1999, Walker: Les émotions et le cancer
sont liés58.
1999, Watson: La dépression et le
désespoir sont liés au cancer59.
2000, Reynaert: Il existe un lien entre
émotions et cancer60.
2001, Price: Un traumatisme émotion-
nel augmente significativement
(jusqu’à neuf fois) le risque de cancer61.
2003, Brown: Dépression et cancer sont
liés62.
2003, Lillberg et al.: Le risque de
développer le cancer double chez les
personnes traversant une séparation ou
un divorce ou après la perte du conjoint
(étude menée auprès de 10 000 per-
sonnes)63.
2004, Reiche: Le cancer et la gestion du
stress sont liés64.
2004, Cunningham et Watson: Le can-
cer peut être influencé par une thérapie
psychologique65.
2005, Ornish: Un programme de santé
mentale peut réduire la gravité du can-
cer66.
2005, Ollonen et al.: Il existe un lien
entre l’ego et le développement du can-
cer67.
2006, Nakaya et al.: Les traits psycho-
logiques peuvent être utilisés afin de
prédire la gravité du cancer68.
2006, Beresford: L’ego et la gravité du
cancer sont liés69.
2006, Nagano: La personnalité et le
cancer sont liés70.
2008, Zozulya et al.: La personnalité et
le cancer sont liés. Les thérapies de
soutien peuvent avoir un effet
bénéfique sur le malade71.
2009, Tran et al.: La mortalité can-
céreuse est quatre fois plus élevée chez
les gens atteints de troubles mentaux
comme la schizophrénie72.
2010, Sanzo et al.: Les facteurs psycho-
logiques peuvent augmenter la gravité
du cancer73.
2010, Giese-Davis et al.: La dépression,
les émotions et le cancer sont liés74.

Comme on le voit, une quantité impres-


sionnante d’études relient la sphère psychique
au cancer. Cela n’en constituait qu’un bref sur-
vol, et beaucoup d’autres études sont en cours.
Elles indiquent toutes que les pensées, les
émotions, la personnalité, le style d’adaptation
et l’ego sont des facteurs indépendants très
importants à considérer dans l’apparition et la
gravité de la maladie. La tâche de démontrer
un tel lien est aussi compliquée que d’essayer
de filmer un rêve, car les émotions sont,
comme les rêves, un phénomène abstrait et
subjectif. Les études prospectives effectuées
sur 10 ou 20 ans sont aussi fort coûteuses. Je
suis donc émerveillé par la témérité des cher-
cheurs et par leur travail phénoménal.
Permettez-moi maintenant de vous décrire
mon premier contact avec le milieu de
l’oncologie. En tant qu’étudiants en médecine,
on nous exposait à toutes les disciplines
médicales pour que nous puissions mieux
choisir notre spécialisation. Durant mon stage
en oncologie, je travaillais chaque semaine
dans une clinique où l’on traitait un type par-
ticulier de cancer, ce qui m’a permis d’avoir
une idée générale de la spécialité. J’ai bien
aimé mon stage. Malgré l’accablement et la
souffrance des patients, j’y ai vu l’occasion de
les aider du mieux que je pouvais. Au bout
d’un mois, j’ai posé la question suivante:
«Pourquoi les femmes ayant un cancer peu
évolué du sein (in situ) montrent-elles une
préoccupation importante par rapport à leur
maladie, alors que les femmes atteintes d’un
cancer de la gorge semblent moins préoc-
cupées, bien que cette maladie soit plus grave?
Est-ce parce que celles-ci, des femmes qui
boivent et fument généralement plus, évacuent
leurs émotions par ces moyens? Ou est-ce leur
personnalité qui fait en sorte qu’elles
s’exposent davantage à la cigarette ou à des
facteurs de risque différents?»
On m’a répondu: «En toute sincérité, on ne
sait pas, mais tous les malades semblent avoir
une personnalité propre à leur type de cancer.»
Bien sûr, j’étais alors trop inexpérimenté
pour en conclure quoi que ce fût. J’ai tout
de même choisi de me spécialiser en onco-
logie, parce que j’avais beaucoup d’affinités
avec les intervenants. Ceux qui se ressemblent
s’assemblent. J’ai par la suite fait des stages
de 3 à 6 mois où je n’étais en contact qu’avec
des patients atteints d’un type de cancer par-
ticulier. Les stages étaient divisés en cancers
d’origine gynécologique, neurologique, diges-
tif, etc. Comme je suis de nature «caméléon»,
j’ai souvent tendance à m’adapter à
l’environnement dans lequel je suis. Je
l’absorbe parfois comme une éponge. À la fin
de chaque stage, je remarquais que ma person-
nalité avait changé. Elle comportait alors un
certain trait particulier qui disparaissait quand
j’entamais le stage suivant.
Maintenant que je pratique la médecine
depuis plusieurs années, beaucoup de mes pa-
tients me rapportent, dès notre première ren-
contre, qu’ils croient avoir développé le can-
cer en raison de leur état mental. Ils disent
avoir récemment subi une perte importante ou
vécu un désespoir hors de l’ordinaire. Les ré-
sultats des différentes études citées plus haut
ne me surprennent donc pas.

«Je pense que, lorsqu’on se maintient


de façon prolongée dans l’absence de
joie, en entretenant des pensées qui
sont liées au passé ou des pensées nég-
atives, on se retrouve en dehors des
rails de sa vie. En n’accédant plus à sa
joie profonde, on devient déséquilibré.
Pendant plusieurs années, j’ai réussi à
faire semblant que tout allait bien et à
maintenir ce rythme, mais, à une cer-
taine période, il est survenu dans ma
vie trop de deuils, des pertes très signi-
ficatives d’êtres que j’aimais profondé-
ment. Après mon mari, ses deux frères
sont décédés, puis un de ses cousins,
et ma belle-mère. Tout ça alors que je
soutenais deux amies très proches at-
teintes de cancer. Lorsqu’une autre
grande amie est décédée d’un
problème cardiaque, ç’a été la goutte
qui a fait déborder le vase. Je me souvi-
ens très bien qu’à ce moment-là j’avais
une surcharge sur le plan profession-
nel, donc une surcharge sur le plan du
stress, alors, quand on met tout ça en-
semble… Pour moi, le cancer a été le
coup de départ, l’obligation de trans-
former ma vie, pour retrouver ma
santé, ma joie de vivre et mon bon-
heur.»

JOHANNE ROBITAILLE MANOUVRIER,


58 ans,
patiente de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont,
Montréal

«Pendant plusieurs années, j’ai mal


géré mes émotions. Je les gardais à
l’intérieur de moi. À la longue, ça laisse
des séquelles importantes dans notre
corps et ceci, je l’ai vécu à quelques re-
prises. Je n’ai pas toujours écouté mon
corps. Je n’ai pas su comment gérer
mes émotions négatives. Je réalise que
j’ai fait beaucoup de déni pendant
quelques années et je suis convaincue
que ç’a eu une répercussion sur le can-
cer.»

MIREILLE HUGUENIN, 54 ans,


patiente de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont,
Montréal
LE DANGER DE L’ADRÉNALINE

L’état de santé optimal de l’être humain semble


correspondre à un état de paix durant lequel
tous les systèmes s’articulent de manière
idéale. Dans cet état d’équilibre, il n’existe
aucune pensée négative. Nos ancêtres ne jouis-
saient évidemment pas toujours d’un tel priv-
ilège. Certainement pas lorsqu’ils voyaient un
ours apparaître derrière un arbuste. À ce
moment-là, plusieurs pensées pouvaient surgir,
par exemple «Je vais me faire dévorer» ou
«Pourquoi ai-je laissé mon couteau dans la
grotte?». Ces pensées sonnent l’alarme dans le
corps, lui transmettent un signal de danger. Ce
signal, c’est la peur, et il induit un état
d’anxiété. L’adrénaline* est le messager livrant
cet appel à l’aide à toutes les cellules: «Ça
va mal!» Le plan «danger» est alors actionné
par tout le corps, en commençant par le cœur
qui augmente la fréquence de ses battements
pour pomper plus de sang vers les muscles
et les préparer à s’activer. Le système vascu-
laire se resserre à plusieurs endroits pour fa-
voriser l’augmentation de la pression artéri-
elle. En augmentant la pression aux muscles, il
diminue l’apport de sang aux systèmes diges-
tif et urinaire. Les bras et les cuisses se prépar-
ent au combat ou à la fuite. L’adrénaline agit
aussi sur le cerveau et nous force à nous con-
centrer. Elle le pousse à être alerte et à calculer
toutes sortes de possibilités dans cet environ-
nement dangereux75. Cet état d’alarme est le
contraire de l’état de paix mentionné précé-
demment. C’est un état où une partie du sys-
tème est mobilisée et l’autre, «endormie» ou
négligée.

Effets de l’adrénaline
Nos émotions peuvent affecter de diverses
manières le corps et l’équation du cancer.
Beaucoup de ces processus sont identifiés
depuis de nombreuses années; d’autres ont été
révélés par des découvertes récentes. La sec-
tion suivante rapporte quelques-uns de ces li-
ens, alors que d’autres explications seront
données plus loin dans cet ouvrage.

A- Affaiblissement des défenses naturelles


du corps
La psycho-neuro-immunologie est une science
qui étudie l’impact de la dimension psycholo-
gique sur le corps et le système immunitaire.
Il est maintenant clairement établi que nos cel-
lules font partie d’un système élaboré, impli-
quant de nombreux mécanismes de commu-
nications et d’interactions60,76.
Le système immunitaire joue plusieurs
rôles. Il est impliqué dans les processus in-
flammatoires qui permettent de réparer les tis-
sus endommagés. De plus, il a la responsab-
ilité de nous défendre contre les cellules qui
cherchent à nous envahir. Ces dernières
peuvent provenir de l’extérieur (bactéries, vir-
us, autres microbes) ou de l’intérieur du corps
(cellules cancéreuses). Tous les jours, des cel-
lules anormales sont détectées et éliminées
sur-le-champ, avant qu’elles se multiplient ou
qu’elles prennent de l’importance. Nos
défenses naturelles exécutent ces ennemis,
prévenant ainsi leurs ravages.
Il est maintenant démontré que le système
immunitaire fonctionne de manière optimale
lorsqu’on se sent serein. On lui donne alors les
éléments nécessaires pour qu’il remplisse par-
faitement bien ses fonctions. Le contraire est
tout aussi vrai. Les états prolongés d’anxiété
ou de détresse émotive (deuil non résolu, dé-
pression, etc.) nuisent au système immu-
nitaire. Ces états émotionnels négatifs diminu-
ent le nombre et la qualité des cellules pro-
tectrices, y compris de celles responsables de
nous défendre contre les cellules can-
céreuses**. Le désespoir, l’isolement social,
les discordes familiales persistantes sont des
facteurs reconnus qui affaiblissent le système
immunitaire53, 60, 77-83. Quand les conditions des
gardes du roi sont mauvaises, la qualité de
leur travail s’en ressent, ce qui laisse la porte
grande ouverte aux intrus. Ces derniers
peuvent attaquer par surprise, en commandos,
puisque personne ne les surveille adéquate-
ment. Ce phénomène appelé «dépression de la
surveillance immunitaire» est parfois observé
chez les greffés, qui sont ainsi plus enclins à
développer certains cancers.
La psycho-neuro-immunologie a une
portée très grande. Elle a démontré qu’un dia-
gnostic de cancer est aussi un événement qui
entraîne une baisse du système immunitaire
chez d’autres membres de la famille immé-
diate84. Quel cercle vicieux! Heureusement,
plusieurs interventions psychologiques, par
exemple la psychothérapie, l’hypnose, la
méditation, la visualisation, la relaxation et la
régulation des émotions, sont d’excellents
outils pour renforcer le système immu-
nitaire52-53, 85-88. Même le rire, on l’a prouvé, est
un moyen de renforcer les cellules antican-
cer89-90.

Souriez, c’est contagieux!

B- Stimulation des cellules cancéreuses


En plus d’agir sur le système immunitaire,
l’adrénaline agit directement sur les cellules
cancéreuses.
En premier lieu, l’adrénaline déclenche la
production de produits d’inflammation. Ces
facteurs inflammatoires sont des catalyseurs
du cancer, c’est-à-dire qu’ils agissent comme
des messagers qui poussent les cellules can-
céreuses à se développer91-95, 102. Cela constitue
en partie la raison pour laquelle les inflam-
mations chroniques peuvent se transformer en
cancer.
En deuxième lieu, l’adrénaline stimule dir-
ectement les cellules cancéreuses. Des études
récentes ont montré l’existence de récepteurs
d’adrénaline situés carrément sur la membrane
des cellules cancéreuses. Et des expériences
montrent que ces dernières se multiplient trois
fois plus vite en présence d’émotions négat-
ives ou pendant des états d’anxiété ou de
désespoir95-97.
En troisième lieu, l’adrénaline améliore
l’environnement des cellules cancéreuses. Elle
augmente leur irrigation sanguine et leur
donne plus de nutriments et d’oxygène pour
grandir et se développer de manière ac-
célérée91-94, 98-100.
En quatrième lieu, l’adrénaline stimule
l’instinct de survie des cellules cancéreuses.
Elle les pousse à augmenter leur longévité et à
devenir invincibles, indestructibles et immor-
telles101.
Finalement, l’adrénaline améliore le po-
tentiel de formation de métastases des cellules
cancéreuses. Elle leur fournit des armes pour
les aider à se battre à distance et à envahir
le corps, permettant au cancer de se «général-
iser»91-95, 102.
C- Synergie avec les facteurs de risque
connus
Les recherches montrent que les émotions
négatives peuvent aussi nuir à la réparation de
l’ADN et agir en synergie avec les facteurs
cancérigènes déjà identifiés103. Ils augmentent
ainsi le potentiel cancérigène d’autres élé-
ments tels que le tabagisme, les infections
chroniques et les rayons UV, créant un ter-
ritoire favorable au cancer91, 104-105.

Le domaine psychique est vaste et peu ex-


ploré par la science, mais de nouvelles tech-
nologies permettent de mettre en évidence son
influence très importante sur les composantes
physiques du corps. De plus, les recherches
démontrent une chose alarmante: des condi-
tions anxiogènes intenses peuvent provoquer
une hausse spectaculaire (30 fois) de
l’agressivité du cancer et favoriser l’apparition
de métastases. D’autres données expérimen-
tales prouvent que l’administration d’un
médicament qui bloque l’adrénaline (bêtablo-
queur) réduit ce processus et permet de con-
trôler la progression du cancer95, 99, 106. Fait in-
téressant, certaines études cardiovasculaires
avaient déjà révélé que chez les patients qui
prenaient des bêtabloqueurs, le taux
d’apparition de cancers subissait une réduc-
tion allant jusqu’à 50%107-108. Il existe cepend-
ant d’autres méthodes pour contrôler le taux
d’adrénaline dans le corps.

* D’autres hormones, tel le cortisol, sont aussi


impliquées.
** Ces agents comprennent lymphocytes T
cytotoxiques et cellules Natural Killer.
LE RÔLE DES ÉMOTIONS

Avec l’évolution, nous sommes devenus les


rois de la chaîne alimentaire et avons développé
toutes sortes d’outils qui nous ont aidés à nous
défendre contre de nombreux dangers
physiques de la nature. Avec le développement
de notre système nerveux, nous sommes aussi
devenus des êtres sociaux. Notre environne-
ment ne comporte plus seulement des dangers
physiques, mais il recèle aussi des dangers
moraux et psychologiques. Le messager est de-
meuré le même, soit l’adrénaline, mais le mes-
sage a évolué et a tissé un fabuleux réseau in-
visible – les émotions négatives. Chaque émo-
tion négative correspond à un état de danger
distinct. Les émotions sont donc des signaux
spécialisés traduisant un message spécifique en
rapport avec une situation vécue. De la même
manière que le messager informe le capitaine
qu’il y a un trou dans la coque du bateau ou
qu’il n’y a plus d’eau potable, chaque émotion
contient une instruction sur le danger moral
ou psychologique vécu. Elle nous donne aussi
l’énergie nécessaire pour l’affronter.
Que se passe-t-il quand le capitaine fait la
sourde oreille? Le messager revient en force,
car le danger est toujours présent. «Capitaine,
je sais que vous êtes occupé à autre chose,
mais il y a un trou dans la coque!» Quand
on ne l’écoute pas, l’adrénaline induit des
changements néfastes. Elle sort le corps de
l’état de paix et nuit à certains systèmes, par
exemple les systèmes digestif, urinaire et im-
munitaire. Les émotions esquivées rompent
donc l’état d’équilibre et ont des conséquences
dangereuses pour la santé. Pour retrouver
l’état de paix, il faut écouter le messager et ré-
gler son problème pour qu’il cesse de sonner
l’alarme.
Une émotion est une énergie pure qui nous
motive. C’est une pression psychologique
nous poussant à AGIR. C’est un message dont
on peut se servir pour continuer à grandir, à
évoluer et à induire des changements dans
notre monde. Plusieurs personnes ne le savent
pas. Elles sont découragées par la montée de
pression engendrée par l’adrénaline et essaient
de réprimer cet état de danger par de
mauvaises habitudes comme le tabagisme. La
cigarette, certes, constitue un excellent anti-
dote chimique par son effet relaxant. Le mes-
sage émotif, par contre, demeure présent. Le
messager reviendra donc une fois que
l’antidote ne fera plus son effet. Quand on a
peur de la montée d’adrénaline, on a peur du
messager. On a alors peur de la peur. Lor-
sque nous l’affrontons, nous pouvons enfin
entendre le messager et trouver une solution à
la situation dangereuse, qu’elle soit réelle ou
fictive.
Les émotions sont NORMALES et
ESSENTIELLES. Elles ne sont ni bonnes ni
mauvaises. Si on les appelle «émotions négat-
ives», c’est seulement en raison du sentiment
désagréable (la peur) qui les accompagne75.
Ce sentiment désagréable est cependant néces-
saire pour susciter une action urgente.
Nous avons tous des besoins à combler.
Nos émotions nous indiquent à quel besoin
nous devons prêter attention, tout comme les
voyants d’un tableau de bord nous indiquent
les problèmes précis à régler. Quand vous con-
duisez votre auto et que le symbole de l’huile
s’allume, vous savez quoi faire, n’est-ce pas?
Le niveau d’huile moteur est trop bas et vous
vous arrêtez à la prochaine station-service
pour en ajouter. Puis vous vous essuyez les
mains et vous repartez! Si vous êtes nul en
mécanique, vous demandez au garagiste de
s’en occuper. Bref, vous savez quoi faire,
parce que vous avez appris le langage de
l’automobile et savez qu’il est dangereux de
continuer à rouler quand le voyant d’huile est
allumé. Eh bien, c’est la même chose pour nos
émotions! L’ennui, la colère, la culpabilité, la
tristesse, l’inadéquation, le stress… TOUTES
ces émotions sont sur le tableau de bord. Nous
pouvons les utiliser à notre avantage.
LA NATURE DES ÉMOTIONS

Nous pensons les comprendre, mais nous n’en


parlons jamais. Pourtant, leur déchiffrement est
primordial. En utilisant toutes les métaphores
possibles, tentez de définir en quelques mots
les termes suivants.
Ennui: _____
Colère: _____
Culpabilité: _____
Tristesse: _____
Solitude: _____
Inadéquation: _____
Stress: _____
Frustration: _____
Dépression: _____
LES ÉMOTIONS PRIMAIRES
NÉGATIVES

Il n’existe pas de définition ou de théorie


uniques des émotions. Il en existe plusieurs et
toutes semblent décrire un sentiment intense
consécutif à une expérience psychologique. Vu
qu’aucune théorie ne peut à elle seule expliquer
tous les aspects de l’expérience, aucune
catégorisation des émotions n’est possible, ce
qui montre que ce domaine relève fort prob-
ablement de l’irrationnel ou de l’illogisme109.
La description d’une émotion est aussi
complexe que la description d’une œuvre d’art.
Certaines personnes peuvent rattacher une
œuvre au style moderne, contemporain ou
autre. Mais l’œuvre d’art reste une expérience
que l’on ressent et que l’on vit. Les limites et
les catégories n’existent pas dans le domaine de
l’irrationnel, elles n’existent que dans le
monde logique et physique. Une émotion est
une sensation, une pure compréhension. Quels
mots utiliser pour évoquer la subtilité d’une
nuance de peinture? Il existe tant de nuances
pour chaque couleur! Allez choisir de la pein-
ture pour repeindre votre salon, et vous le ver-
rez bien. Calvin Banyan, dans The Secret Lan-
guage of Feelings73, décrit une palette
d’émotions constituée de sept couleurs de base
dont on peut se servir pour décoder le message
émotif. Sa méthode facile permet de prêter
rapidement attention aux messages émotifs
afin de les régler.
Arbre des émo-
tions issues de la
peur
L’adrénaline produit
la peur. Cette peur
se métamorphose
en émotions négat-
ives.

Les sept couleurs de base

Stress
Définition: Sentiment d’être débordé ou de
manquer de contrôle.
Besoin: Nous avons tous besoin de nous ac-
quitter de nos tâches. Le message livré par le
stress est: «Je sens que j’ai trop de choses à
faire ou que je ne suis pas en condition pour le
faire. J’ai besoin d’aide ou de ressources sup-
plémentaires pour m’acquitter de toutes mes
tâches.»
Rôle: Le stress indique qu’il faut revoir sa
méthode de travail ou sa façon de gérer ses
obligations. Ce sentiment peut résulter d’une
mauvaise gestion du temps ou d’une faible ca-
pacité organisationnelle. Il peut aussi être in-
duit par une incapacité de dire non aux de-
mandes des autres ou une difficulté à prioriser
l’essentiel.

Ennui
Définition: Sentiment de lassitude et de
léthargie. Manque d’intérêt pour la vie.
Besoin: Nous avons tous besoin de nous épan-
ouir. L’ennui est le message disant: «J’ai be-
soin d’avoir des défis et de vivre des choses
qui me feront grandir.»
Rôle: L’ennui nous indique qu’il faut tenter
de repousser nos limites, d’apprendre et de
nous dépasser. Souvent, la paresse ou la peur
de l’inconnu masque ce sentiment, mais il de-
meure présent.

Colère
Définition: Sentiment d’être furieux ou irrité.
Besoin: Nous possédons tous le sens de la
justice, selon notre morale et nos croyances
personnelles. La colère se manifeste quand
nous percevons une situation comme
INJUSTE pour nous-mêmes, pour d’autres
personnes ou pour des choses que nous ai-
mons.
Rôle: Quand nous devenons colériques, nous
sommes stimulés par une montée d’énergie
spectaculaire qui nous pousse à agir. La colère
est donc une pression qui permet de réparer
une situation injuste envers soi ou envers les
autres.

Culpabilité
Définition: Fait de se sentir fautif ou d’avoir
honte.
Besoin: La culpabilité s’apparente à la colère,
car elle provient du même besoin de justice.
Mais, contrairement à la colère, la culpabilité
est un message qui dit: «Je pense que J’AI été
injuste envers quelqu’un, envers moi-même
ou envers une situation.»
Rôle: La culpabilité est une pression qui nous
pousse à réparer une injustice que nous avons
commise.

Tristesse
Définition: Chagrin, sentiment d’avoir le
cœur brisé. On confond souvent la tristesse
avec la dépression.
Besoin: Nous sommes tous des êtres nostal-
giques et relationnels. Par sécurité, nous avons
besoin, chacun à notre manière, de nous at-
tacher à des objets, à des lieux, à des visages,
à des rôles et à des personnes. Parfois, cet at-
tachement est si inapproprié ou intense qu’il
nous prive de la satisfaction d’un besoin
primaire de liberté et de détachement.
Rôle: La tristesse apparaît lorsque nous vivons
une perte significative et indique notre degré
d’attachement à cet objet, à ce lieu, à cet anim-
al, à ce poste, à cette personne, etc. que nous
venons de perdre.
Solitude
Définition: Fait de se sentir isolé.
Besoin: Nous sommes des êtres sociables;
nous nous épanouissons en compagnie de per-
sonnes qui nous apprécient ou que nous ai-
mons. La solitude est le message disant: «J’ai
besoin d’être avec quelqu’un qui m’apprécie
et que j’aime» ou «J’ai besoin de sentir que je
suis relié et que je fais partie d’un tout.»
Rôle: La solitude est une émotion qui nous
pousse à socialiser, à partager, à interagir et à
faire partie d’un ensemble.

Inadéquation
Définition: Fait de se sentir stupide, inutile ou
inapte.
Besoin: Nous avons tous besoin de nous sentir
confiants, en pleine possession de nos moy-
ens. L’inadéquation est la voix disant: «J’ai
l’impression qu’il y a quelque chose qui
cloche en moi. J’ai besoin de me retrouver
et de m’aimer.» Rôle: L’inadéquation est une
volonté de se sentir pleinement confiant, une
énergie qui nous pousse à renouer avec notre
puissance intérieure.

Les émotions combinées


Les couleurs de base des émotions nous per-
mettent donc de décrire et de décoder les mes-
sages émotifs. C’est ce qu’on appelle com-
munément «écouter ses émotions». Il arrive
souvent, par contre, que des situations fassent
surgir plusieurs messages à la fois. Le ressenti
devient alors une combinaison de plusieurs
couleurs de base, créant ainsi une nuance par-
ticulière et distincte selon l’événement,
l’individu, son expérience et son interprétation
de la situation.
Par exemple, lorsque Sophie Durelabeur
est renvoyée après 15 ans de travail,
il est possible qu’elle se sente:
• en COLÈRE, si elle estime que ce
renvoi est injuste;
• COUPABLE, si elle a l’impression
qu’elle n’a pas fait les efforts néces-
saires pour s’acquitter convenable-
ment de ses tâches;
• ENNUYÉE par manque de motiva-
tion, après quelques semaines passées
à chercher vainement un emploi;
• SEULE, si elle passe toutes ses
journées à la maison;
• INADÉQUATE et rejetée, parce
qu’un licenciement ne fait jamais de
bien à l’estime de soi;
• TRISTE, si ce travail ou ses collègues
étaient très importants pour elle;
• STRESSÉE, si un manque d’argent
l’empêche de joindre les deux bouts.
La perte d’un emploi peut être assez pén-
ible, tout comme d’autres épreuves de la vie.
Le rôle de chaque émotion est de désigner un
besoin brimé et de nous indiquer la manière
de le satisfaire. Bien évidemment, tout est plus
facile quand on déchiffre les messages. On
peut ainsi réduire de manière importante la
sécrétion d’adrénaline dans notre corps et ré-
soudre les différentes situations
problématiques. Après la pluie, vient toujours
le beau temps. Le chapitre 8 (dans la section
«Comprendre les émotions», p. 103) propose
plusieurs solutions qui permettront de répon-
dre à ces besoins distincts et de résoudre le
message émotif véhiculé.

Le déni émotionnel

La distraction
Ceux qui n’écoutent pas leurs émotions font
souvent appel à la distraction. La distraction,
c’est la sourde oreille que fait le capitaine en
présence du messager. C’est l’action de «noy-
er» les idées engendrées par l’émotion, sans
jamais y faire face. Boire de l’alcool, fumer,
courir les magasins, se goinfrer, regarder la
télé, travailler – voilà des exemples d’activités
de distraction qui permettent d’évacuer mo-
mentanément la pression. Mais un moyen de
distraction ne peut pas devenir une habitude
car, même s’il nous soulage temporairement,
le vrai problème reste entier, puisque le mes-
sage émotionnel – notre besoin – n’est pas
comblé. AGIR selon l’émotion ressentie et dé-
coder le message, cette nuance de couleur, est
la seule manière de régler la situation.
L’émotion qui revient constamment, comme
un cercle vicieux, peut conduire à un senti-
ment de vide, de frustration et de dépression.

La frustration
Quand un besoin reste inassouvi, le messager
s’énerve davantage et déclenche des systèmes
d’alarme beaucoup plus puissants. La douleur
de l’émotion négative augmente alors avec
l’arrivée de la FRUSTRATION. Ce sentiment
d’«être abattu» est un mécanisme de sécurité
normal. La frustration peut être ressentie
comme un état de carence avec toute émotion
persistante. Quand elle survient, c’est une de-
mande faite par le corps pour faire QUELQUE
CHOSE D’AUTRE, car votre comportement
ne comble pas le besoin inassouvi et ne répond
pas au message. C’est un appel à
l’imagination: il faut changer de tactique pour
percevoir la nuance de l’émotion qui ne fait
que resurgir. C’est le moment de demander de
l’aide, car si on ne trouve pas une solution à la
frustration, on peut passer à l’étape ultime: la
dépression.

La dépression ou l’anxiété
Lorsque le corps est entraîné dans une direc-
tion qui lui est nuisible, il cesse de coopérer.
La dépression, c’est comme un arrêt auto-
matique du système. De ce point de vue, elle
serait donc aussi bénéfique. Parfois, avec
l’aide d’un professionnel, on peut enrayer les
idées négatives (voire les pensées suicidaires)
et découvrir ce qui a causé la frustration en
premier lieu. Mais ceux qui n’aiment pas trop
se questionner ou s’analyser finissent souvent
par prendre des substances telles que des
anxiolytiques et des antidépresseurs. Ces
médicaments sont peut-être parfois néces-
saires quand les symptômes sont sévères, mais
ne constituent pas des remèdes miracles, en
raison de leurs effets secondaires. Beaucoup
d’autres conditions reconnues, telle que
l’anxiété généralisée, sont causées par des
émotions longtemps négligées.

Habitudes cancérigènes
Parfois, le mal psychique se traduit en mal
physique, car les gens qui gèrent mal leurs
émotions adoptent de mauvaises habitudes de
vie110-112. Un simple réflexe de distraction peut
alors aussi devenir une dépendance can-
cérigène. Par exemple, certaines personnes:
• fument la cigarette;
• boivent de l’alcool;
• mangent mal;
• prennent des drogues;
• dorment mal;
• etc.
Bref, elles endommagent leur corps et ad-
optent des comportements dangereux qui sont
des facteurs de risque du cancer.
La question à se poser maintenant est
celle-ci: l’œuf ou la poule?
Nous savons que l’usage de la cigarette est
lié au cancer.
Si cette habitude de vie dangereuse (poule)
est une conséquence d’une mauvaise gestion
des émotions (œuf), qu’est-ce qui se passe une
fois qu’on retire la poule? En d’autres mots,
que se passe-t-il avec des gens anxieux qui
cessent de fumer? Personnellement, je suis
certain que la cessation du tabagisme est très
bénéfique pour le corps, mais qu’est-ce qui
se passe avec ces émotions, cette peur et ces
changements physiologiques associés? Où
vont-ils, si les gens ne savent pas comment
les canaliser? Si les gens n’y font pas face, le
problème n’est alors solutionné qu’en partie.
Le vrai défi, par la suite, c’est de régler le
problème de l’œuf.
LES POINTS IMPORTANTS

1. Une émotion contient de l’information


au sujet d’un besoin qui doit être
comblé.
2. Toutes les émotions négatives sont is-
sues de la peur, mais se distinguent
selon le besoin à combler. La peur nous
guide vers le bien-être.
3. Les gens qui ne font pas face à leurs
émotions n’ont jamais appris à les
déchiffrer et peuvent fuir ces senti-
ments désagréables en adoptant des
comportements dangereux de distrac-
tion qui nuisent au corps.
4. Quand on ne fait pas face aux émo-
tions, l’information qu’elles véhiculent
revient toujours. Cela peut mener ul-
timement à des répercussions psycho-
logiques, telle que la dépression, et
peut-être physiques, comme le cancer.
Alors, s’il vous plaît…

ÉCOUTEZ VOS ÉMOTIONS, car elles vous


transmettent un message: «Il y a quelque
chose qui cloche et vous devez régler le
problème!»
L’INCONNU UNIVERSEL

Pendant les cours de système nerveux à la fac-


ulté de médecine, j’encourage mes étudiants à
explorer leur créativité, surtout en ce qui a trait
aux questions médicales sans réponses claires.
Les connaissances scientifiques actuelles sur le
rôle des émotions et leur localisation dans le
corps sont encore limitées. Certes, nous con-
naissons certaines structures anatomiques im-
pliquées, par exemple le système limbique,
l’hypothalamus, l’amygdale, l’hippocampe (eh
oui, nous en avons un dans notre cerveau), mais
personne n’a jamais observé une émotion sous
un microscope, et les données sont très limitées
quant à leur fonctionnement. OÙ SONT NOS
ÉMOTIONS? Nous savons que des molécules
et des peptides sont impliqués dans les émo-
tions, mais nous n’avons pas identifié de
mécanismes expliquant ces différentes émo-
tions. Beaucoup de gens pensent qu’elles ne
sont pas uniquement gérées dans notre crâne,
car des récepteurs de neuropeptides ont été
découverts à plusieurs endroits du corps113.
D’autres croient qu’elles peuvent aussi être
présentes dans le système nerveux autonome
(automatique), ce qui pourrait expliquer des
réactions comme le choc vagal, soit une perte
de conscience causée par un surplus émotion-
nel, ou des réactions dites «viscérales» (en
anglais, gut feeling). Les émotions sont aussi
accompagnées de sensations physiques – ser-
rements, crampes, battements113-114. Il n’y a
donc aucun consensus sur la localisation ana-
tomique des émotions. Par contre, il existe
maintenant suffisamment de preuves pour
croire qu’elles sont communiquées à toutes les
cellules du corps. Le Dr Candace Pert, phar-
macologue et auteur du livre Molecules of
Emotion, explique que le mental communique
et échange constamment de l’information avec
le physique. Nos émotions circulent donc dans
tout notre corps et peuvent être présentes dans
chaque cellule de chaque organe de chaque
système113. Le langage émotionnel est un lan-
gage universel, inné. Complètement indépend-
ant de la parole, il a un rôle important dans
l’évolution. Des récepteurs émotifs ont été ret-
rouvés sur des organismes unicellulaires très
primitifs115. Ces découvertes ont d’énormes
implications. Les émotions auraient donc été
conservées depuis leur origine, sous les
formes les plus simples de la vie, et auraient
continué de se développer dans un réseau
psychosomatique aussi important que celui de
l’être humain113.
L’universalité des émotions est aussi mise
en évidence par l’impact important du langage
non verbal. Lorsque nous communiquons,
moins de 10% de la compréhension passe par
les mots. Tout le reste de la communication
provient du non-verbal – la posture, les gestes,
les mimiques faciales et l’intonation de la
voix. Toutes ces composantes du non-verbal
ont à leur base l’état mental et les émotions.
Or, les recherches démontrent que le non-
verbal émotif est similaire chez tous les in-
dividus de la planète, qu’ils viennent de Pa-
pouasie, de Chine ou du Burkina Faso109, 113.
Quand vous regardez un film dans une langue
étrangère, ne saisissez-vous pas quand même
l’essence des situations, au-delà de l’image?
Le langage émotionnel est donc mondiale-
ment identique ET partagé par tous les êtres
vivants, et ce, depuis l’aube des temps. Les an-
imaux ressentent nos émotions et nous com-
muniquons nos émotions aux autres auto-
matiquement, par le principe de résonance
(voir chapitre 8), ce qui fait des émotions le
langage le plus répandu sur la Terre, encore
plus utilisé que l’anglais, le mandarin et
l’espagnol. Ce n’est pas une langue que nous
apprenons avec sa phonétique, ses accents et
son orthographe. C’est un langage qui est en
nous dès la naissance et que tous les êtres
comprennent. Mais, en raison de leur nature
immatérielle, il est extrêmement compliqué
d’étudier les émotions, et la science n’en est
encore qu’aux balbutiements. Mais cela est
secondaire; commençons par leur prêter atten-
tion, en les écoutant, et le reste viendra.

Lecture suggérée
The Secret Language of Feelings, de Calvin
D. Banyan75.
Chapitre 4

AU-DELÀ DES FRONTIÈRES

Il y a deux façons de se tromper.


L’une est de croire ce qui n’est pas, et l’autre,
de refuser de croire ce qui est.

SÖREN KIERKEGAARD, philosophe


BRISER LES DOGMES

Un dogme est l’affirmation qu’une croyance


doit être considérée comme une vérité absolue,
fondamentale, incontestable et intangible, par
une autorité politique, philosophique ou reli-
gieuse qui emploiera dans certains cas la force
pour l’imposer. L’histoire de l’humanité nous
montre que plusieurs dogmes ont été démentis.
En raison d’un manque de perspective et d’une
vision égocentrique de la réalité, ces erreurs
étaient pourtant bien établies dans les systèmes
de croyances et ont influencé le monde pendant
des millénaires. Plusieurs fois dans l’histoire,
nous nous sommes crus au centre de l’univers,
et cette mauvaise perception est encore
présente. Par exemple, à une certaine époque,
un de ces dogmes disait:
La Terre est le centre de l’univers et le Soleil
tourne autour de la Terre.

Ceux qui proclamaient le contraire étaient


traités de fous. Pourquoi faisons-nous des
commentaires aussi radicaux sur une simple
différence d’opinions? Parce que, une fois
qu’un dogme fait partie d’un système, les gens
refusent de le changer. Cette fermeture
d’esprit s’explique facilement: les croyances
sont comme les piliers ou les fondations d’une
maison. Les gens sont réconfortés par leurs
croyances, même quand elles sont fausses, car
elles apportent une sécurité, une solidité à leur
moral casanier. Ils préfèrent voir le monde
continuer tel qu’ils l’ont toujours connu, car
modifier leurs croyances détruirait leurs
fondements et leur imposerait donc une
grande insécurité. Ils choisissent l’ignorance
et non le changement. Ils préfèrent l’illusion
de la sécurité à l’évolution. C’est le cercle
vicieux qui entretient le dogmatisme. Mais,
chaque fois qu’un dogme a été réfuté, l’être
humain en est sorti vainqueur. Les avancées
technologiques aident à briser ces dogmes, car
elles permettent la fabrication d’outils et
l’obtention de preuves qui ouvrent de nou-
velles perspectives sur la vérité. Cela dit, en-
core de nos jours, il faut BEAUCOUP de
preuves pour changer des croyances erronées
de longue date, toujours en raison de la peur
du changement et de la fausse sécurité.
Un autre exemple de dogme renversé est
illustré par l’image qu’on se faisait de la Terre
il y a à peine six siècles. On croyait alors
qu’elle était plate, et tous ceux qui disaient le
contraire étaient traités d’hérétiques et men-
acés d’excommunication pour avoir proféré ce
«blasphème».
«Pourquoi la Terre ne pourrait-elle pas être
ronde? demandait alors un hérétique.
– Parce que nous savons qu’elle est plate»,
répondaient les autorités.
Aujourd’hui, nous savons le contraire.
Les principaux responsables de l’erreur à
l’origine de cette croyance erronée seraient
nos sens, des récepteurs bien limités. En re-
gardant au loin, les gens avaient l’illusion que
la Terre était plate. Il a fallu le développement
d’un nouvel outil, un bateau capable de par-
courir de longues distances, pour nous offrir
une nouvelle perspective: si l’on peut faire
le tour de la planète, alors la planète n’est
certainement pas plate. Nos yeux avaient eu
tort. Quel changement radical d’une vérité de
plusieurs milliers d’années! Un jour, la Terre
est plate et le lendemain, elle est ronde. Quelle
victoire, pour l’être humain, que ce nouveau
concept complètement adapté à la réalité!
LA SÉPARATION CORPS/ESPRIT EST
FICTIVE

Rien ne sert de courir; il faut partir à point.

JEAN DE LA FONTAINE, Le Lièvre et la


Tortue

Il y a plusieurs années, les théories du math-


ématicien René Descartes (1596-1650) ont été
utilisées pour créer un schisme complet dans
la nature de l’être humain, soit une séparation
du corps psychique et du corps physique. Pour-
tant, Descartes avait bien mentionné que les
deux interagissaient ensemble, notamment par
l’intermédiaire de la glande pinéale, et que
plusieurs de nos expériences, telles que les
émotions, ne doivent pas être attribuées à l’âme
seule, ni au corps seul, mais à l’étroite union
qui règne entre les deux1. La tendance
médicale des derniers siècles était de délaisser
la composante immatérielle et d’examiner
l’être humain selon chacune de ses com-
posantes physiques, approche dite matérialiste
et réductionniste. Cela nous a permis de com-
prendre les fonctions de chaque molécule de
chaque cellule de chaque organe, de manière
ISOLÉE. Par contre, les applications de ces
concepts dans le corps humain ont leurs lim-
ites. L’omniprésence d’effets secondaires liés
aux traitements démontre qu’il existe encore
très peu de thérapies qui ciblent un seul en-
droit isolément. Toutes les parties du corps
semblent communiquer et interagir ensemble.
Beaucoup de nos affections chroniques sont,
d’ailleurs, multifactorielles, c’est-à-dire
qu’elles ont plus d’une cause.
Il est clair qu’il existe une connexion entre
le mental et le physique, comme l’illustrent
divers syndromes cliniques, par exemple le
«trouble de conversion», quand un problème
physique apparaît à la suite d’un choc émotif
intense. Ainsi, une personne qui vit une perte
importante peut, sans aucune cause physique
associée, devenir subitement aveugle ou para-
lysée d’un membre, comme le démontrent des
tests poussés. Par contre, une fois le deuil
vécu, la vision ou la fonction du membre se ré-
tablit comme par enchantement! Il existe donc
une connexion entre le monde du visible et ce-
lui de l’invisible. Tout comme nous n’arrivons
pas à bien localiser l’intelligence, nous
n’avons toujours pas élucidé le mystère de la
connexion entre le physique et le psychique,
mais cette entité est bien réelle, elle aussi. Les
recherches du Dr Mario Beauregard de
l’Université de Montréal démontrent que la
conscience ne fait pas intégralement partie du
cerveau, mais qu’elle interagit avec lui. Nos
pensées, ainsi que nos émotions, ne peuvent
pas être expliquées par les principes scienti-
fiques que nous utilisons actuellement. Afin
de comprendre la conscience, il faudrait
redéfinir nos concepts scientifiques de base, y
compris ceux qui sont relatifs à la matière2.
La recherche médicale est méthodique.
Elle a pu évoluer de cette façon et a permis
de scruter le monde physique jusque dans ses
moindres détails. La recherche médicale
classe, analyse, catégorise et compare. Elle
compare quoi? Des éléments et des signes
physiques mesurés, comme la température, le
pouls, la pression artérielle et le temps de sur-
vie. Ce sont des valeurs qui donnent une ob-
jectivité à la science, car les résultats sont uni-
formisés. Tout le monde sait ce que représente
un centimètre. Par contre, les émotions sont
impossibles à étudier de cette manière, car
elles ne sont toujours pas «objectivables».
Elles correspondent plutôt à un côté négligé
de la médecine: sa dimension artistique. Force
est de constater que peu de gens écoutent leurs
émotions, particulièrement les cerveaux
méthodiques et cartésiens. Vu qu’on
n’enseigne pas l’interprétation des émotions à
l’école, rares sont les gens qui les écoutent. Et
ceux qui le font ne savent pas nécessairement
comment les déchiffrer. S’ils réussissent à les
déchiffrer, ils ne savent pas comment en parler
aux autres. Nous n’avons aucun langage uni-
ciste pour les émotions. L’ennui et la tristesse
peuvent revêtir des significations différentes
selon le sujet interrogé. Personne ne vit ses
émotions de la même manière. Un événement
difficile aura des répercussions différentes
selon les croyances des gens, leurs forces et
leurs expériences. De plus, il existe une
différence culturelle quant aux émotions. Dans
certaines cultures, l’expression des émotions
est encouragée; ailleurs, elle est plutôt
réprimée. On observe aussi des différences
selon le sexe; les hommes ont tendance à cach-
er leurs émotions pour «protéger» leur virilité.
La science repose sur la comparaison
d’éléments objectivés. Pouvons-nous catégor-
iser et comparer ce que les gens nous rap-
portent – des éléments complètement subjec-
tifs et d’une grande variabilité? Peut-on
vraiment utiliser le rationnel pour étudier
l’irrationnel? Pas vraiment. On ne peut voir,
compter, dessiner ni toucher des émotions. La
recherche médicale a d’ailleurs remarqué
depuis fort longtemps que les domaines du
psychique et du spirituel ont une grande influ-
ence sur la santé. Ce phénomène complique
même l’interprétation des études, car les ré-
sultats varient selon les individus testés. Nous
avons donc élaboré d’excellents stratagèmes
pour déposer momentanément la dimension
mentale dans une filière, le temps de la dé-
mystifier. Nous avons appelé cela l’«effet
placebo», qui constitue l’ensemble de la per-
sonnalité, de l’ego (voir chapitre 6), des émo-
tions, des croyances et des attitudes des pa-
tients. Cet effet placebo est même parfois plus
puissant que les traitements testés (voir
chapitre 9). Les sciences révolutionnaires tell-
es que la psycho-neuro-immunologie, la
physique quantique et l’épigénétique per-
mettent finalement d’explorer ce trésor oublié
de la santé.
LUMIÈRE ET MATIÈRE

L’être humain est une œuvre d’art magnifique-


ment conçue. Sa forme a été architecturée par
une force d’une intelligence suprême qui rem-
porterait tous les prix Nobel de la Terre et de
la Voie lactée. Bien au-delà de sa forme, cette
œuvre d’art est aussi VIVANTE. Elle pense,
crée et interagit. La vie nous est encore très
mystérieuse; plus nous creusons dans ses dé-
tails, plus nous prenons conscience de sa com-
plexité. Malgré tous les films futuristes, nous
sommes toujours incapables de construire des
robots fonctionnels à notre image, qui pour-
raient ressentir des émotions, élaborer des
idées, guérir et se reproduire. Tout comme un
enfant, je suis encore complètement sidéré par
la beauté des êtres vivants et par celle de l’être
le plus évolué: l’humain.
Des génies comme Darwin ont compris
que, avec le temps, la vie avait naturellement
tendance à se complexifier3-4. La complexific-
ation et l’évolution sont la volonté de la vie.
Certaines personnes pensent même que l’être
humain est plus intelligent que la vie qui l’a
créé. Or, nous sommes, à ce jour, les maîtres
de la chaîne alimentaire terrestre, mais nous
ne pouvons pas nous déclarer plus intelligents
que quelque chose que nous ne comprenons
pas vraiment. La vie recèle encore beaucoup
de mystères, mais son intelligence est en nous
et reste tout autour de nous. Elle nous accom-
pagne, nous berce et nous fait vivre des émo-
tions.
À l’école, on nous a enseigné que les plus
petits constituants de la matière sont les
atomes. Mis ensemble, ils forment des
molécules. Ces molécules, combinées,
peuvent former un corps solide, liquide ou
gazeux. Les atomes forment ainsi tout le
monde physique que nous connaissons, y
compris chaque cellule de notre corps. Dans
son architecture, l’atome ressemble à un sys-
tème planétaire. Le noyau est formé de pro-
tons et de neutrons. Autour de lui, tournent
les électrons, comme les planètes autour du
Soleil (voir illustration ci-après). Tout comme
dans le système solaire, une distance énorme
sépare les électrons du noyau, ce qui fait en
sorte que le monde matériel est principalement
constitué de vide. Oui, quand on s’assoit sur
une chaise, on s’assoit principalement sur du
vide, de l’immatériel. Nous sommes donc aus-
si constitués majoritairement de ce vide. Un
presse-ail, une chaise et un litre de vodka ne
seraient qu’un regroupement de milliards
d’atomes différents, chaque regroupement
formant, de façon distincte, le presse-ail, la
chaise et la vodka.
Illustration de l’architecture d’un système
nucléaire,
comparée à l’architecture d’un système
planétaire.

Récemment, nous avons découvert qu’à


l’intérieur de l’atome, en plus des électrons,
protons et neutrons, existent beaucoup
d’autres microparticules aux fonctions
différentes – dont les neutrinos, positrons,
quarks, muons, hadrons et mésons. Plus nos
technologies se complexifient, plus nous
pouvons scruter l’infiniment petit. La théorie
physique la plus récente est la «théorie des
cordes», selon laquelle les particules sub-
atomiques seraient constituées, à la base, par
de petites cordes énergétiques qui vibrent5.
Nous ne serions donc pas vraiment formés de
particules physiques. Ainsi, la matière serait
une illusion. La physique quantique de Max
Planck et la physique relativiste d’Einstein (E
= mc2) avaient déjà annoncé ces déductions il
y a plus de 100 ans6. Nos sens nous ont en-
core bernés! Le monde physique n’est qu’une
manifestation du monde immatériel, la pointe
de l’iceberg dont la majeure partie n’est pas
visible. Tout ce que vous percevez autour de
vous est, à la base, de l’énergie qui est organ-
isée.

L’essentiel est invisible pour les yeux.

ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY

La découverte de l’énergie «atomique» in-


visible au début du XXe siècle avait un énorme
potentiel de changement, soit de faire pro-
gresser et évoluer l’être humain. Il est dom-
mage que ces découvertes soient tombées
entre de mauvaises mains et qu’elles aient été
utilisées pour fabriquer des bombes, mais au-
jourd’hui nous nous sommes affranchis de
cela pour comprendre l’ampleur de la vie
quantique. Au cours des derniers siècles, la
science occidentale se fondait uniquement sur
des concepts de matière – les principes
gouvernant la biochimie et la génétique. Il
s’agit d’un type de physique inauguré par
Isaac Newton au XVIIe siècle. En raison de
cette vision centrée uniquement sur la matière,
la médecine fonctionnait aussi avec des traite-
ments physiques et des molécules, tels que les
médicaments. Le XXe siècle fut d’ailleurs le
siècle de deux molécules: l’ADN et la pénicil-
line. Mais les bénéfices de cette vision centrée
principalement sur la matière semblent pla-
fonner, car cette vision réduit le fonctionne-
ment des êtres vivants à celui d’un appareil
doté de «mécanismes», comme un système
d’engrenages. Or, la matière n’est pas unique-
ment matière et l’on ne peut donc pas ignorer
les principes du monde de l’intangible. La vie
est aussi gouvernée par les principes de
l’énergie invisible. Seule la physique
quantique semble pouvoir expliquer l’intense
efficacité énergétique de la photosynthèse,
l’incroyable activité enzymatique, la mi-
raculeuse stabilité de l’ADN et même le
fameux sens de l’orientation des animaux mi-
grateurs7. C’est une prodigieuse boîte à outils
qui vient à la rescousse de la médecine et nous
permet de nous attaquer à beaucoup de
phénomènes auparavant inexplicables. Nous
ne vivons plus à l’ère de l’analogique. Nous
sommes maintenant à l’ère du numérique.

Nous sommes un vaste champ


électromagnétique.

La médecine orientale est une médecine én-


ergétique qui compose depuis des milliers
d’années avec cette notion. Beaucoup de pa-
tients y ont recours afin de compléter leur
thérapie, qu’ils trouvent insuffisante. C’est lo-
gique, puisque les éléments physiques ne sont
qu’une manifestation du monde énergétique –
la pointe émergée de l’iceberg8. En se focalis-
ant sur le monde physique, on peut facilement
traiter les problèmes aigus. Mais on ne fait
que traiter superficiellement les pro blèmes
chroniques. On néglige la partie submergée de
l’iceberg. Les appendices perforés, les hémor-
ragies cérébrales et les fractures osseuses re-
quièrent l’intervention d’un chirurgien, mais
les médecines orientales continuent d’exister
après 5000 ans, et elles gagnent même en pop-
ularité. Pourquoi? Parce qu’elles aident le
monde à leur manière.
LES DÉTECTEURS PARTIELS

Notre corps physique n’est que notre manifest-


ation ultime sur cette terre. Notre corps n’est
même pas statique: il se transforme continuelle-
ment. La majorité de nos atomes sont renou-
velés chaque année9. Nos sens sont des
antennes qui sondent l’environnement qui nous
entoure, mais ce sont de piètres juges de la
vérité, puisqu’ils ne peuvent détecter qu’une
faible étendue de ce monde. Ils nous donnent
l’illusion que nous vivons dans un monde
physique, mais c’est faux. Les constituants én-
ergétiques de la matière sont captés par nos
sens et sont décodés par notre cerveau rationnel
sous une forme physique.
Nous élaborons constamment des re-
présentations erronées de ce qui nous entoure.
Voyez l’exemple de l’éléphant. Quand on de-
mande à des aveugles de décrire un éléphant,
ils donnent tous des explications différentes
fondées sur une représentation de l’éléphant
selon leur perspective. Ce que dit chacun de
ces aveugles est vrai, mais ne représente
qu’une partie de la vérité, car ils manquent de
perspective.

Perceptions et points de vue: l’aveugle et


l’éléphant.

Un autre exemple est celui de l’homme


ivre cherchant son trousseau de clés sous un
réverbère. Quand un passant lui demande
pourquoi il ne le cherche pas ailleurs dans la
rue, l’homme répond: «Je ne vois rien ailleurs,
il fait trop noir.»
Tant que nous penserons que l’unique
vérité peut être saisie par nos cinq sens, nous
demeurerons handicapés, loin de la vérité
suprême, tout comme l’aveugle qui décrit
l’éléphant et l’homme ivre qui cherche ses
clés. Les rêves, les émotions, l’amour,
l’intuition, la conscience et la créativité sont
des éléments qui échappent à nos cinq sens.
On ne peut ni les mesurer ni les peser. Mais
nous savons qu’ils existent TOUS.
L’information codée est à la base des atomes.
Elle circule et communique avec nous et avec
le reste de l’univers. Tout comme le suggère
le film La Matrice, il y a tout un monde à
découvrir quand on cesse de juger les choses
avec ses yeux.
Spectre électromagnétique: nos yeux ne
détectent qu’une infime partie de l’univers.

Ce que nous percevons avec les yeux (soit


les couleurs de l’arc-en-ciel) ne constitue en
réalité qu’une minuscule partie (1%) de la lu-
mière. La majorité du spectre électromag-
nétique est complètement indétectable par nos
sens! Les signaux de télévision, les ondes ra-
dio, les signaux cellulaires, les ondes
Bluetooth, les émetteurs Wi-Fi et toutes les
nouvelles technologies sans fil circulent tout
autour de nous et nous ne les voyons pas, car
nous n’avons pas le sens qu’il faudrait pour les
décoder. Les vrais récepteurs sont les antennes
de télé, de radio, de cellulaires, etc. Et que dire
des micro-ondes, des rayons infrarouges et ul-
traviolets? Des rayons cancérigènes tels que
les rayons X et les rayons gamma? Ils existent
tous, PARTOUT autour de nous, et forment la
PLUS GRANDE PARTIE du spectre électro-
magnétique, mais le corps humain ne possède
pas les récepteurs adéquats pour les détecter.
Mis à part nos cinq sens, nous possédons tout
de même un récepteur important, celui des
émotions. Alors, pourquoi négligerions-nous
cette information?

«Ce qui m’a permis de guérir, c’est ceci:


Une fourmi qui est en train de gruger
un brin d’herbe dans un champ en feu
continuera à le gruger. Elle brûlera vive,
mais elle continuera de le gruger. Pour-
quoi? Parce qu’au fil de l’évolution, elle
n’a jamais suffisamment eu besoin de
développer la perception du feu. Pour
elle, ça n’existe pas. C’est un peu pareil
à nous en ce qui concerne les infrasons
et les ultrasons, qui existent eux aussi.
On sait qu’ils existent, puisqu’on peut
les détecter grâce à des appareils, mais
on ne les a jamais perçus par nous-
mêmes. C’est la même chose pour les
rayons infrarouges ou ultraviolets que
nous ne pouvons pas percevoir à l’œil
nu. Pourrais-je sauver la fourmi en lui
disant “Regarde, réfléchis un peu…”?
Évidemment non: la seule façon de la
sauver serait de la ramasser et de la dé-
poser un peu plus loin. En tant qu’être
humain, j’ai une forme de conscience
de ce que je ressens. Je suis capable
d’être mon propre sujet d’observation,
de perception et de réflexion. Une fois
que je réalise que j’ai une programma-
tion spécifique m’ayant jusqu’à présent
bien servi, mais m’ayant également di-
rigé sur une voie particulière, celle du
cancer, je peux consciemment décider
de sortir de cette voie, de me question-
ner sur sa provenance et de choisir. Je
me suis toutefois rendu compte qu’il
est inutile de donner une réponse à
quelqu’un qui ne s’est pas encore posé
de questions. Cette personne n’est sim-
plement pas rendue à cette étape, elle
n’est donc pas ouverte à cela. Elle est,
tout comme je l’étais, sur sa propre
voie. La fourmi ne se rend même pas
compte qu’elle va brûler dans le champ.
Elle ne voit pas qu’en restant là, elle fait
ce qu’il y a de mieux à faire pour brûler.
Elle est sur sa voie, elle est programmée
comme ça. Elle ne peut pas le conce-
voir.»

MICHEL LEMEILLEUR, 62 ans,


patient de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont,
Montréal
LA CONSCIENCE SE MANIFESTE

Selon les recherches en physique quantique,


l’univers est, à la base, une série de multiples
probabilités. Quand on les examine, les plus
petits éléments de la matière n’existent même
pas fixement. Ils se comportent parfois comme
de la matière, parfois comme des ondes. Parfois
tangibles, parfois intangibles. Une expérience
quantique célèbre, élaborée il y a plus d’un
siècle – l’«expérience de la double-fente» –, dé-
montra que l’électron, soit une petite bille de
matière, n’est pas toujours présent sous cette
forme. L’électron crée aussi un modèle
d’interférence compatible avec une onde, soit
un objet avec des trajectoires dont les possib-
ilités sont infinies. Dans le monde quantique,
un objet peut se trouver dans plusieurs états
simultanément. Une «superposition» qui, aus-
sitôt, lui permet de passer par deux chemins en
même temps7. Appliqué à la photosynthèse, ce
don d’ubiquité quantique permettrait aux élec-
trons excités par la lumière de se propager
dans les plantes en empruntant tous les
chemins possibles à la fois et sans déperdi-
tion7. Par contre, dans certaines conditions, ces
électrons cessent de se comporter en ondes
et se maintiennent sous une seule possibilité
solide. Ce qui les fige en matière, c’est
l’intention de celui qui les observe6, 8, 10.
L’ingrédient essentiel dans ce monde serait
possiblement la conscience qui l’observe et
qui permet de figer une probabilité quantique
en matière. Notre conscience a donc le
pouvoir de modeler le monde.
Nos pensées et nos émotions génèrent des
ondes qui peuvent se matérialiser dans le
monde physique. Ce concept est maintenant
plus facile à accepter avec l’émergence de
nouveaux jeux vidéo dont le contrôleur prin-
cipal est la conscience. Le casque à électrodes
sert d’interface permettant de convertir les in-
formations mentales en commande pour con-
trôler le jeu11-12.
Et si ce jeu était notre ADN?

Lectures suggérées
The Field, de Lynne McTaggart6.
Du cerveau à Dieu, de Mario Beauregard et
Denyse O’Leary2.
Chapitre 5

ÉPIGÉNÉTIQUE:
LES GÈNES NE FORMENT PAS
NOTRE DESTIN

Les grands esprits ont toujours trouvé une vi-


olente opposition
des esprits médiocres. Les derniers ne pouvant
comprendre
qu’un homme ne se soumette pas sans réfléchir
aux préjugés héréditaires
mais utilise son intelligence honnêtement et
courageusement.

ALBERT EINSTEIN
J ’ai quelque chose à vous confier. Je suis né
chrétien, d’où mon prénom, et j’ai pratiqué
cette religion jusqu’à l’adolescence. Bien sûr,
à cette époque, je priais Dieu sans rien com-
prendre à la spiritualité. Je ne faisais que ré-
citer bêtement, et par cœur, les textes que
j’avais appris en catéchèse. Je me rappelle
aussi le moment où j’ai abandonné la foi en
Jésus. J’étais alors en deuxième année de mé-
decine et j’assistais à un exposé sur la «théorie
de l’évolution de Darwin». J’ai réalisé à ce
moment-là que cette théorie allait à l’encontre
de l’existence d’un Dieu Tout-Puissant et liait
nos attributs, ainsi que notre intelligence, à des
mutations aléatoires dans l’ADN.
Des années ont passé. J’étais persuadé que
l’athéisme était la voie unique et que la re-
ligion était une bêtise. La spiritualité (que je
mettais dans le même bateau que la religion)
était selon moi un vestige du passé, tout
comme les sorcières et les dragons. Nous
savons tous que beaucoup d’atrocités ont été
commises dans ce monde au nom de «Dieu»,
y compris les croisades et le terrorisme.
Ajoutons à cela les histoires de prêtres pédo-
philes… et le tour est joué: vive l’ADN!
DIEU OU L’ÉVOLUTION

La science s’est développée pour contrer les


abysses des religions, mais l’ADN est à son
tour devenu presque une religion. Durant les
années 1980, nous pensions que la génétique
allait nous révéler le secret de la vie, que tout
pouvait être expliqué par l’ADN, et que notre
bagage génétique prédirait exactement qui nous
serions comme individus. Un gène pour un
petit nez, un autre pour la répartition des poils,
un autre pour la belle voix; il y aurait un gène
pour chaque caractéristique de l’être vivant.
Nous attendions tous l’aboutissement du
fameux projet du génome humain et rêvions de
pouvoir manufacturer des êtres suprêmement
intelligents, beaux, forts et gentils – des hy-
brides de Superman, de Barbie et du professeur
Tournesol. Tout ce qu’il fallait, c’était jouer
avec les gènes comme on jouait avec des blocs
LEGO!
Que s’est-il passé, finalement, avec le pro-
jet du génome humain? Pourquoi n’en avons-
nous plus jamais entendu parler? Où sont nos
beaux et puissants professeurs Tournesol?
Compte tenu des grandes attentes, les ré-
sultats de ce projet ont été plutôt décevants.
Une des premières déceptions avait trait au
nombre de gènes retrouvés. Un grain de riz
contient 38 000 gènes. Or, pour expliquer la
complexité de l’être humain, on s’attendait à
en cataloguer au moins 100 000 dans chacune
de nos cellules. Surprise! Chaque cellule ne
contient que 25000 gènes1. Que s’est-il passé
avec les 75 000 autres? Comment peut-on ex-
pliquer qu’un simple grain de riz en contienne
davantage? Comment démontrer le miracle de
l’être humain avec si peu de matériel?
Le résultat le plus surprenant, c’est que
notre code génétique est pratiquement
identique à celui des singes. Nous possédons
en effet 99% de leurs gènes. En d’autres mots,
il n’y a RIEN dans notre ADN qui explique
pourquoi nous sommes plus intelligents que
les chimpanzés2. Nous n’avons pas retrouvé de
gènes codant nos habiletés en sciences poli-
tiques ou notre capacité à fabriquer des girou-
ettes en forme de coqs. Mais si notre intelli-
gence n’est pas comprise ou codée dans nos
gènes, alors, d’où vient-elle?
Silence.
Nous n’avons pas encore complètement
démystifié l’intelligence, mais une chose est
certaine: même les êtres vivants les plus prim-
itifs sont intelligents. L’intelligence semble
être à la base de la vie. Alors que nous pos-
sédons des trillions et des trillions de cellules,
il existe des organismes qui n’en possèdent
qu’une seule. Ces micro-organismes unicellu-
laires, comme les amibes, peuvent retrouver
le bon chemin dans des labyrinthes très com-
plexes, uniquement par essais et erreurs3-4. Ils
sont aussi capables de s’adapter à leur en-
vironnement, comme les bactéries aux antibi-
otiques et les cellules négatives à nos traite-
ments. Nous savons aussi que les cellules im-
munitaires ont une capacité d’apprendre et une
mémoire à court et à long terme5. La VIE est,
à la base, INTELLIGENTE. Par contre,
l’intelligence des autres êtres vivants est beau-
coup plus subtile que la nôtre, et c’est pour
cela que nous ne la remarquons pas6.
Si nous relisons la théorie de l’évolution,
nous nous rendons compte que Charles Dar-
win (1809-1882) n’a jamais parlé d’ADN, car
l’ADN n’avait pas encore été découvert à son
époque. De plus, ce qu’on nous apprend à
l’école n’est pas la théorie originale de
l’évolution de Darwin, mais une théorie qui
a été «adaptée» et modifiée avec le temps.
On l’appelle la théorie néodarwiniste, ce qui
prête à confusion. Selon cette théorie, les êtres
vivants évoluent uniquement en raison de
mutations aléatoires dans l’ADN – une trans-
formation du code génétique due à la chance
–, ce qui conduit à la sélection naturelle.
Autrement dit, ceux qui survivent ont subi des
mutations aléatoires qui les ont avantagés. Par
exemple, si un tigre naissait avec des ailes,
fruits d’une mutation aléatoire, il pourrait
manger les animaux qui volent et fuir les
désastres naturels. De ce fait, il aurait donc
plus de chances de survivre qu’un tigre ordin-
aire, sans ailes. Il aurait aussi plus de chances
de s’accoupler avec une tigresse pour trans-
mettre ses gènes de tigre volant et créer une
nouvelle race redoutable. Chacun pour soi,
c’est la loi du plus fort. La théorie néodarwin-
iste a créé un dogme central en médecine, soit
le fait que l’ADN est l’unique origine de la
vie.
Mais quel est le point faible de cette théor-
ie?
Avez-vous déjà marché dans une rue où
toutes les autos garées du même côté avaient
une contravention collée sur le pare-brise?
Était-ce un distributeur automatique qui avait
explosé d’un seul côté de la rue? Se peut-il
que la première personne à s’être garée se soit
trompée, qu’elle ait ignoré les panneaux, et
que les autres se soient garés comme elle, en
présumant qu’elle était dans son bon droit?
La théorie néodarwiniste négligeait un as-
pect très important de la théorie originale de
l’évolution: Darwin avait aussi dit que, en plus
de la sélection naturelle, les animaux et les
plantes pouvaient hériter d’habitudes dévelop-
pées par leurs parents au cours de leur vie7-8.
Il citait l’exemple des poules qui naissaient
avec une méfiance instinctive envers les préd-
ateurs, mais qui, après quelques générations
de domestication, ont perdu cette méfiance en-
vers les chiens et les chats apprivoisés. Cette
adaptation, selon la théorie originale de Dar-
win, n’est pas due à la chance. L’espèce aurait
évolué et se serait adaptée «uniquement par
habitude»; et les poussins naissants, qui n’ont
pas peur des animaux domestiques, se méfient
tout de même des animaux sauvages. «Dans
certains cas, des habitudes compulsives sont
suffisantes pour produire des changements
[…] mais dans la plupart des cas, les habitudes
et la sélection sont tous les deux contribu-
tifs7-8.»Les êtres évoluent donc non seulement
en raison de changements génétiques er-
ratiques, mais aussi parce qu’ils développent
des habitudes, selon leur environnement,
qu’ils lèguent à leurs descendants. Ce mot,
«habitude», montre que le comportement et la
volonté des êtres vivants ont aussi une réper-
cussion sur l’évolution.
La théorie de l’évolution la plus connue
n’est donc pas celle de Darwin, mais une
théorie adaptée à la découverte de l’ADN.
D’ailleurs, une des théories de l’évolution re-
jetée par les néodarwinistes est celle de Jean-
Baptiste Lamarck (1744-1829), qui attribuait
aussi un grand rôle, dans l’évolution, au com-
portement de l’être vivant et à ses choix. Ces
deux théories, l’originale de Darwin et celle
de Lamarck, semblent être importantes dans la
compréhension de la vie et touchent différents
aspects de l’interaction entre les populations et
l’environnement9.
Si notre vie était complètement prédéter-
minée par notre code génétique, alors des
jumeaux identiques devraient être encore
identiques après 50 ans. Or, ce n’est pas ce
que l’on remarque (voir images page 59). Les
jumeaux identiques vieillissent de manière
différente et développent des problèmes de
santé différents. Et ils meurent avec une
différence d’âge moyenne de 10 ans10! Publiée
dans The New England Journal of Medicine,
une étude effectuée auprès de 45 000 jumeaux
montre que ces individus génétiquement
identiques n’ont PAS les mêmes risques
d’avoir le cancer. La génétique ne joue qu’un
rôle mineur dans le développement du cancer
et l’environnement serait plutôt le facteur
causal le plus important11. Une autre étude
publiée dans le même périodique avait trait
au risque génétique des enfants adoptés de
développer le cancer. Si un parent biologique a
eu un cancer avant l’âge de 50 ans, son enfant
adopté court-il les mêmes risques? L’étude dit
que non. Les antécédents des parents biolo-
giques n’ont aucune influence sur le risque
de leurs enfants de développer le cancer. Par
contre, le risque du cancer est multiplié par
CINQ chez les enfants adoptés quand les par-
ents ADOPTIFS ont eu un cancer12. Voilà qui
est très surprenant, puisque les parents adop-
tifs n’ont pas conçu ces enfants et ne leur ont
pas transmis leurs gènes. Ils ne peuvent que
partager avec eux leur environnement et leur
léguer des habitudes de vie, une éducation,
une personnalité, etc.
Résultat de l’influence environnementale:
des personnes génétiquement identiques vieil-
lissent différemment

À la lumière de ce survol et des dé-


couvertes récentes, voici quelques DOGMES
à briser, ayant une répercussion capitale dans
notre compréhension du cancer:
• L’ADN n’est ni le secret de la vie ni
la source de notre intelligence.
• L’ADN n’est que le disque dur où
sont entreposées les informations de
notre vie, mais ces informations
proviennent de notre interaction avec
l’environnement.
• Nous pouvons tous exercer un con-
trôle sur notre ADN et influencer les
données inscrites sur ce disque dur10,
13
.
• En plus de pouvoir modifier notre
ADN par nos comportements, nous
pouvons aussi transmettre ces modi-
fications à nos descendants14-20.
ADN – CHEF OU OUVRIER?

Voilà donc d’excellentes nouvelles! Nous ne


sommes pas prisonniers des gènes avec
lesquels nous naissons. Le Dr Bruce Lipton, un
des pionniers dans ce domaine, a démontré que
les gènes reçoivent leurs commandes directe-
ment de l’environnement, grâce à des antennes
sur la membrane (la peau qui enveloppe la cel-
lule13). Si l’on comparait la structure de la cel-
lule à un édifice, l’ADN ne serait que le plan à
suivre pour la bâtir, et non l’architecte, comme
on le pensait auparavant. L’environnement,
c’est-à-dire les conditions auxquelles la cellule
est soumise, modèle l’ADN. Les plans de la
cellule sont lus différemment selon les signaux
qui parviennent de l’extérieur. Ainsi, une nou-
velle science, l’épigénétique, est maintenant en
émergence – le préfixe «épi» signifiant un con-
trôle «au-delà» de la génétique. Cette science
étudie les facteurs environnementaux qui con-
trôlent la forme de l’ADN et l’expression des
gènes selon les conditions auxquelles ils sont
soumis. Parmi les conditions physiques, on
trouve le régime alimentaire, les toxines in-
gérées et les toxines inhalées. Parmi les con-
ditions intangibles, citons l’environnement so-
cial, les émotions et les facteurs psycholo-
giques. Ces composantes de l’environnement
cellulaire sont les instrumentistes qui modu-
lent l’ADN. Le résultat final est un change-
ment du message des gènes, sans changement
de leur contenu*. L’épigénétique se penche
non seulement sur l’étude des gènes, un à la
fois, mais sur la molécule d’ADN comme un
ensemble qui interagit avec l’environnement.
Imaginez un clavier de piano. Les touches
sont fabriquées par une substance solide nom-
mée ADN. L’ensemble des touches du clavier
correspond à un chromosome. Chaque touche
correspond à un gène qui déclenche une fonc-
tion spécifique dans votre corps. Par exemple,
une touche du milieu correspond à un gène
codant pour les cellules NK, qui vous
défendent contre les cellules cancéreuses. La
dernière touche à droite correspond à un gène
codant pour le versement d’une larme. Chaque
note serait en interaction quotidienne avec
l’environnement. La force avec laquelle
chaque touche sera enfoncée, donc le volume
de chaque note, varie selon ce que vous
mangez, ressentez, respirez, etc. Vos chromo-
somes ne jouent jamais la même mélodie. La
musique produite par vos gènes change selon
le contexte.
Épigénétique: l’ADN de la cellule s’adapte à
l’instrumentiste qu’est l’environnement. Cet
environnement peut être social, biochimique,
écologique, émotif, nutritionnel, électromag-
nétique, etc.

L’anxiété, la dépression et le réseau social


sont parmi les facteurs qui altèrent la fonction
des gènes. Je me rappelle une période où j’ai
éprouvé de l’anxiété durant plusieurs mois.
J’étais alors dans ma dernière année de méde-
cine et j’étudiais pour les examens finaux. J’en
étais sorti avec le physique et le mental assez
ébranlés, comme beaucoup de mes confrères
d’ailleurs. Or, des chercheurs de l’Université
de Tokushima, au Japon, ont étudié l’influence
de ces périodes moralement difficiles sur des
étudiants en médecine. Ils ont prélevé de
l’ADN neuf mois avant l’examen ultime et
l’ont comparé à de l’ADN prélevé deux jours
avant, alors que l’anxiété était au maximum.
Ils ont pu démontrer qu’une détresse psycho-
logique chronique engendre des changements
dans les gènes. Au total, 24 gènes codants,
surtout pour le système immunitaire, étaient
modifiés21.
Les recherches en épigénétique dé-
montrent en effet que nous sommes capables
de modifier notre ADN. Le Dr Dean Ornish,
professeur de médecine de l’Université de San
Francisco, a démystifié l’influence de la
thérapie psychosociale et de la diète sur des
patients souffrant du cancer de la prostate. Ces
patients avaient refusé toute intervention
thérapeutique pour leur maladie, qui évoluait
très lentement, et avaient plutôt opté pour la
surveillance d’un marqueur spécifique du can-
cer retrouvé dans le sang. Ils ont ensuite parti-
cipé à un programme de bien-être qui incluait
un changement de leur régime alimentaire, la
participation à un groupe de soutien psychoso-
cial et l’apprentissage de techniques de res-
piration, d’imagerie et de relaxation. Au bout
de trois mois, de nouvelles biopsies ont révélé
une chose extraordinaire: la modification de
l’environnement cellulaire avait engendré des
changements à 501 gènes. Plusieurs gènes
négatifs associés au cancer, notamment au
cancer de la prostate et du sein, avaient été
désactivés par le programme de bien-être, ce
qui fait que la maladie était en régression22.
L’état mental exerce donc une grande influen-
ce sur l’ADN, y compris sur celui des cellules
cancéreuses, car il forme une grande partie de
leur environnement10, 23-30. Contrairement à ce
qu’on croyait auparavant, nous pouvons donc
nous prodiguer des soins épigénétiques en
maîtrisant nos pensées et en étant en paix avec
nos émotions10, 31. Nous pouvons aussi, par
l’intermédiaire de notre pouvoir décisionnel,
modifier notre régime alimentaire, nos inter-
actions sociales et notre système écologique.
L’ADN est lié à la conscience. Le tableau 4
(page 62) résume quelques travaux récents sur
la modulation des gènes par la force
psychique.
La majorité des efforts déployés présente-
ment en épigénétique visent à comprendre le
cancer. Cette maladie est maintenant con-
sidérée comme une dysfonction épigénétique
plutôt que génétique**52-54. Cette science ré-
volutionnaire a une très grande portée et peut
aussi être utile dans d’autres domaines, par
exemple en psychiatrie. Plusieurs problèmes
psychiques, comme l’anxiété chronique,
peuvent être induits et hérités par
l’intermédiaire des changements
55-56
épigénétiques . La relation entre le mental et
l’ADN est un domaine en plein essor!
Tel que mesuré par l’électrocardiogramme
et les magnétomètres, le cœur a aussi son
propre champ électromagnétique, qui serait
5000 fois plus puissant que celui généré par le
cerveau. Des recherches menées par l’institut
Heart-Math démontrent que, comme des sig-
naux de radio, ces champs magnétiques
peuvent pénétrer les tissus, influencer
l’environnement et l’ADN. Ainsi, les émo-
tions engendrent des rythmes cardiaques par-
ticuliers qui sont émis et «ressentis» par
chacune des cellules du corps, modifiant leurs
signaux biochimiques et leur expression
génétique40.

TABLEAU 4
Modulation des gènes
Influence du mental sur l’ADN
des cellules cancéreuses
Shahzad, M. M. et al. (2010): L’anxiété
chronique module les gènes liés au can-
cer et interfère avec le système immu-
nitaire, ce qui peut doubler, voire tripler
la vitesse de propagation des cellules
cancéreuses32.
Sanzo, M.et al. (2010): Les émotions
négatives augmentent l’expression de
gènes responsables de la progression du
cancer33.
Mathers, J. C. et al. (2010): L’anxiété et
la détresse psychologique sont des fac-
teurs modulateurs de nos gènes et
peuvent induire la manifestation des
cellules cancéreuses29.
Cwikel, J. G. et al. (2010): Les facteurs
psychologiques peuvent induire des
gènes négatifs et potentialiser les autres
facteurs de risque connus, augmentant
ainsi le risque de cancer28.
Williams, J.B. et al. (2009):
L’isolement social provoque des modi-
fications dans les gènes négatifs et dans
ceux du système immunitaire, augment-
ant ainsi les risques de développement
du cancer34.
Thaker, P. H. et al. (2008): L’anxiété
module l’expression des gènes négatifs
et augmente le potentiel de développe-
ment et de propagation du cancer35.
Landen fils, C. N. et al. (2007): Les
hormones de l’anxiété, par exemple
l’adrénaline, influent sur le système im-
munitaire, modulent les gènes et aug-
mentent la puissance des cellules can-
céreuses36.
Yang, E. V. et al. (2006): L’adrénaline
module l’ADN des cellules can-
céreuses, les rendant plus agressives37.
Sood, A. K. et al. (2006): L’anxiété
module l’expression de l’ADN et aug-
mente la malignité des cellules can-
céreuses38.
Yin, D. et al. (2006): L’anxiété chro-
nique induit des changements sur le
plan de l’expression de gènes qui in-
duisent le cancer39.
Rein, H. (2003, 1996): Les intentions
soutenues (positives ou négatives) ont
une influence sur l’ADN des cellules
cancéreuses40.
Influence du mental sur
l’expression des gènes
des systèmes immunitaire et in-
flammatoire
Johnstone, S. et al. (2010): Le stress
chronique induit des états inflam-
matoires, un renouvellement cellulaire
et des changements de l’ADN qui
peuvent provoquer le cancer23.
Mathews, H. L. et al. (2011): Les émo-
tions négatives induisent des change-
ments épigénétiques qui affaiblissent le
système immunitaire des malades, spé-
cifiquement les cellules NK qui com-
battent les cellules cancéreuses41.
Krukowski, K. et al. (2011): La
détresse psychologique modifie
l’expression des gènes du système im-
munitaire qui ciblent le cancer, y com-
pris ceux des cellules NK42.
Yehuda, Rachel (2009): Les événe-
ments traumatiques modifient
l’expression des gènes relatifs à la fonc-
tion immunitaire43.
Hayashi, T. et al. (2009): Le rire aug-
mente l’expression des gènes des cel-
lules NK44.
Cole, S. W. et al. (2007):
L’environnement social influence
l’expression génétique, y compris les
gènes du système immunitaire.
L’isolement social cause un état inflam-
matoire chronique45.
Adachi, S. et al. (1993): La souffrance
psychologique cause des changements
oxydatifs aux gènes et nuit à la répara-
tion de l’ADN46.
Autres influences du mental sur
l’ADN
Berton et al. (2006);Wilkinson et al.
(2009): L’isolement social et la dépres-
sion modifient l’expression des
gènes47-48.
Dusek, J. A. et al. (2008): La relaxation
a un effet positif sur l’expression des
gènes49.
Rossi, E. et al. (2008): L’hypnose théra-
peutique, la psychothérapie et la médit-
ation modulent l’expression de nos
gènes50.
McCraty, R. et al. (2003): Les émotions
accompagnées d’intentions soutenues
modifient la forme de l’ADN51.

La génétique nous a permis d’identifier les


notes (gènes) sur la portée. L’épigénétique
nous apprend que le volume de ces notes peut
varier et que le contrôle finalement en revient
à des instrumentistes (environnement) dont on
ignorait l’influence auparavant. Par exemple,
nous pouvons hériter, de nos parents, de gènes
propices au développement du cancer. Par
contre, ces gènes négatifs, avec lesquels nous
naissons, peuvent demeurer silencieux tant et
aussi longtemps que l’environnement ne leur
donnera pas une raison de s’exprimer15, 57-58.
Les gènes peuvent rester inactivés éternelle-
ment si aucun instrumentiste ne joue leurs
notes. Par contre, si les conditions externes
l’ordonnent, ces gènes peuvent devenir agres-
sifs et entraîner le développement du cancer.
Ils ont donc un «tempérament». Cela explique
pourquoi nous ne pouvions pas élucider
uniquement par la génétique le rapport que
nous avions observé entre le cancer et les
gènes. L’épigénétique apporte sa grande con-
tribution dans l’identification du facteur C
manquant dans l’équation du cancer (voir
page 19).
De plus, une personne peut naître avec un
ADN «vierge» – risque génétique nul d’avoir
le cancer. Par contre, si cet individu, sans
aucun antécédent familial de cancer, expose
l’environnement de ses cellules à de
mauvaises conditions (multiples dépressions
majeures, tabagisme, isolement social,
mauvaise alimentation, etc.), des changements
épigénétiques pourraient se produire.
L’influence environnementale peut donc
changer la forme ou le message de l’ADN
sans changer ses séquences, sa structure de
base. Un gène normal peut alors vibrer comme
un gène cancérigène. Ces changements
épigénétiques qui reproduisent le message des
gènes négatifs font maintenant partie inté-
grante du bagage génétique de cette personne.
Elle peut donc les transmettre à ses descend-
ants de manière non préméditée14-20. Nous aur-
ions donc tous, incrustés dans notre ADN, des
changements épigénétiques issus peut-être du
mental de notre grand-père et qui seraient
propices au développement du cancer. Par
contre, tel que démontré par l’influence des
parents adoptifs et par les autres études citées
précédemment, nous avons la chance incroy-
able, en tant qu’êtres humains, de pouvoir util-
iser notre conscience pour «renaturer» ces
séquences d’ADN. Bien que nous ayons peu
de contrôle sur les séquences de gènes dont
nous avons hérité, nous pouvons moduler leur
expression. Nous pouvons leur donner la con-
formation optimale, par nos choix individuels
et de société, par notre conscience collective
se rapportant aux croyances et aux comporte-
ments partagés dans notre collectivité59.
NOUS AVONS TOUS UNE RESPONSABILITÉ
INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE POUR
COMPRENDRE LE CANCER ET SES FACTEURS
DE RISQUE.

Nous sommes les composantes les plus


évoluées sur la planète. Nous sommes les plus
intelligents, les plus avancés technologique-
ment et les plus menaçants. Nous pouvons re-
programmer notre ADN, car ce n’est qu’un
instrument avec des notes. L’instrumentiste,
c’est l’environnement que nous pouvons con-
trôler. Contrairement aux autres espèces, nous
pouvons CHOISIR maintenant d’être en
même temps l’instrument et l’instrumentiste.
C’est une excellente nouvelle, mais aussi
une grande responsabilité pour nous, car
l’ADN de TOUS les êtres vivants est aussi
influencé par l’environnement, et il est donc
tributaire de nos choix en tant qu’individus ou
en tant que sociétés. En modulant notre en-
vironnement, nous modulons celui des autres
aussi. Vu que les autres êtres vivants forment
aussi notre environnement, tout changement
brusque chez ceux-ci aura des répercussions
sur nous aussi.

NOS CONSCIENCES SONT TOUTES


CONNECTÉES LES UNES AUX AUTRES ET
EXERCENT UN CONTRÔLE SUR NOTRE ADN.

Il y a donc une grande limite à gérer l’ADN.


Nous pouvons uniquement suivre la voie de
la nature, telle que dictée par notre conscience
et illustrée dans le prochain chapitre. C’est
d’ailleurs la surprise que la vie avait réservée à
ceux qui croyaient pouvoir la manipuler si fa-
cilement.

En résumé

L’épigénétique permet d’unir la théorie


de l’évolution de Darwin avec celle de
Lamarck60. À l’instar de la génétique,
l’épigénétique est la science qui exam-
ine l’ADN comme un tout, soit un en-
semble de plusieurs séquences
génétiques. C’est un domaine en plein
essor qui catapulte notre compréhen-
sion du cancer en identifiant de nou-
veaux facteurs de risque environ-
nementaux sous-estimés par le passé.
Le projet de l’épigénome humain a été
lancé en 2003 et aide à coordonner les
recherches innombrables dans ce do-
maine qui suscite beaucoup d’intérêt52.
Grâce à tout cela, nous comprenons au-
jourd’hui que l’environnement de nos
cellules, c’est aussi nous-mêmes. L’ADN
n’est pas le seul maître. Mon mental,
mes croyances et mes émotions ont un
pouvoir sur ma vie et sur mon état
physique. Puisque mes croyances ont
une influence sur mon ADN, alors la sci-
ence coexiste avec la conscience. Elles
sont donc complémentaires.
Lectures suggérées
The Genie in your Genes, de Dawson
Church10.
The Origin of Species, de Charles Darwin8.
The Biology of Belief, de Bruce Lipton13.

* Cela se fait le plus souvent par


l’intermédiaire de changements chimiques
(acétylation ou méthylation) de l’ADN ou de
ses protéines.
** Moins de 2% des problèmes de santé sont
purement génétiques – comme la fibrose
kystique, la chorée de Huntington et la bêta-
thalassémie13.
Chapitre 6

VOUS, MOI ET L’UNIVERS

Car ce n’est pas la mort ou la douleur qui est


une chose terrible,
mais la peur de la douleur ou de la mort.

ÉPICTÈTE

N ous voyons notre peau comme un objet


solide et matériel et nous faisons donc une
délimitation claire entre NOUS et
L’UNIVERS. Cela est en partie erroné, car
notre peau, notre corps, nos cellules et nos
atomes interagissent aussi avec l’univers.
JE SUIS L’ENVIRONNEMENT

Tout, y compris la matière, est constitué de


paquets d’énergie qui vibrent. Ces vibrations
sont de l’information codée, organisée en sys-
tèmes. Nous sommes aussi formés de ces
atomes et donc principalement d’immatériel.
Les 7 billions de billions de billions d’atomes
forment ensemble des molécules telles que
l’eau, les protéines ou l’ADN. Ces molécules
forment ensemble des organelles qui se re-
groupent pour former notre plus petit élément
vivant, soit une cellule. Nous avons 50 trillions
de cellules dans notre corps1. Ces cellules for-
ment ensemble des tissus qui se distinguent en
systèmes que l’on nomme «organes», par ex-
emple le foie et les os. Les organes forment des
systèmes (digestif, musculo-squelettique, etc.).
Et ces systèmes s’organisent ensemble pour
former l’être humain. Les êtres humains
s’organisent de manière conjointe pour former
des populations. Ces populations, ensemble,
forment des systèmes (écosystèmes, pays,
etc.). Ces systèmes sont des constituants de
la planète. À plusieurs, les planètes forment
des systèmes, comme notre système solaire.
Les différents systèmes forment des galaxies.
L’organisation de la vie serait donc semblable
à des poupées russes. On l’appelle
l’«organisation holographique» et elle tend
toujours, naturellement, vers une plus grande
complexité. Chaque fois qu’on change de
niveau, on remarque une meilleure organisa-
tion, formée d’un merveilleux travail symbi-
otique de toutes les petites composantes qui
agissent ensemble, au milliardième de
seconde près.
La vie est organisée en poupées russes. Le
plus petit élément connu étant le photon de
lumière, une manifestation immatérielle (non
illustrée). Les photons de lumière se dévelop-
pent en matière sous forme d’atomes qui con-
tinuent à s’organiser jusqu’à former
l’univers.

J’aime bien cette chanson de Zachary Richard,


L’arbre est dans ses feuilles, pour illustrer
l’organisation holographique:

L’amour est dans le cœur


Le cœur est dans l’oiseau
L’oiseau est dans l’œuf
L’œuf est dans le nid
Le nid est dans le trou
Le trou est dans le nœud
Le nœud est dans la branche
La branche est dans l’arbre
L’arbre est dans ses feuilles, marilon marilé
L’arbre est dans ses feuilles, marilon don dé

La vie va donc du plus petit constituant


que nous connaissons, le photon, jusqu’au
plus grand, l’univers. Comme pour les
poupées russes, chacun de ces constituants re-
présente l’ENVIRONNEMENT de ce qui est
situé plus bas que lui sur l’échelle.
L’environnement des êtres humains est donc
le système social, la ville, le pays, la planète,
le système solaire et la galaxie. Tout ce qui
est situé plus bas sur l’échelle est un
CONSTITUANT. Les constituants de l’être
humain sont donc les organes, les cellules, les
organelles, les atomes, les champs éner-
gétiques. L’environnement est aussi appelé
«macrocosme» et le constituant, «micro-
cosme». Sommes-nous situés en plein milieu
de cette échelle? Bien sûr que non. Ce genre
d’affirmation est similaire aux raisonnements
erronés du passé, quand on mettait l’être hu-
main au centre de tout. De la même manière
que le Soleil ne tourne pas autour de la Terre,
nous ne sommes pas situés au centre de cette
échelle, ni à sa fin. De la même manière que la
Terre représente notre environnement, la Terre
elle-même est un constituant du système sol-
aire. De la même manière qu’un organe est
un de nos constituants, il représente aussi
l’environnement des cellules qui le constitu-
ent. La cellule, elle, représente
l’environnement des atomes. Et ainsi de suite.
Quand nous cessons de nous situer au
centre de l’univers, nous réalisons que nous
sommes aussi l’environnement de nos cel-
lules. La notion de centre n’existe pas dans
un système qui dépend de l’articulation de
chacune de ses composantes. Chaque maillon
de la chaîne compte. Nous SOMMES le tout,
car nous vivons dans un monde holograph-
ique. Tout comme les poupées russes, chaque
pièce de l’univers a déjà le monde qui s’y
réfléchit à plus petite échelle2-3. Une graine
contient l’information d’un arbre complet, une
goutte d’eau de mer reflète l’océan entier, un
rayon de soleil contient tout le soleil. La sépar-
ation de l’univers n’est qu’une illusion. Tout
est interrelié et fait partie d’un tout. Il n’y a pas
de composante plus puissante que l’autre, car
l’harmonie et l’évolution sont les seuls désirs
de ce tout. Toutes ces composantes fonc-
tionnent conformément à leur environnement.
La seule composante qui se croit exclue de
cette équation et qui va à l’encontre de ce
cours naturel, c’est… l’être humain. Ce qu’il
est centré sur lui-même, celui-là!
LA COMMUNICATION QUANTIQUE

Tous les constituants de ce monde holograph-


ique interagissent et communiquent constam-
ment entre eux, au niveau subatomique. En
physique quantique, on a pu démontrer que nos
plus petits constituants communiquent en-
semble et avec le reste de l’univers simultané-
ment. C’est le phénomène de l’intrication
quantique. Quand on sépare des particules et
qu’on les envoie dans des directions opposées,
elles continuent d’agir comme si elles étaient
encore liées. Elles se parlent comme si elles ne
formaient encore qu’une seule particule. Elles
sont toujours connectées, malgré la distance
physique et le temps. Toute action entreprise
sur une particule a une influence immédiate sur
l’autre. Chacune «sait» instantanément ce que
l’autre est en train de faire. Ce phénomène non
local1-2, 4-5 illustre que, s’il y a déjà eu connexion
physique, cette connexion existe toujours,
malgré le temps et la distance. Est-ce que cela
signifie que tout est connecté parce que tout
provient du big bang? Peut-être. C’est une
façon de voir les choses. Une autre manière de
comprendre cela est de reconnaître que notre
sens de séparation du reste de l’univers nous
éloigne de l’idée selon laquelle on vit dans un
monde holographique, où tout existe tout le
temps, partout, et que le temps et l’espace ne
sont que des illusions. On peut aussi compren-
dre cette connexion en fonction du champ du
point zéro (le «vide» à l’intérieur de l’atome).
Ce vaste champ énergétique est rempli
d’informations qui sont constamment
échangées avec le reste du monde. C’est un
disque dur plus grand que tous les ordinateurs
de la planète réunis. C’est un océan de vibra-
tions microscopiques contenu dans l’espace
entre les choses. Comme tout est formé
d’atomes, tout serait donc connecté, telle une
toile d’araignée invisible à un champ
quantique universel4. Oui, nous sommes
formés de matière. Nous sommes donc aussi
un vaste champ électromagnétique intelligent
qui échange constamment des informations
avec le champ qui l’entoure. Selon les
recherches en neurosciences, notre cerveau est
un organe qui permet de connecter notre con-
science à la conscience universelle, et il n’y a
aucune démarcation possible entre l’univers et
nous6.
L’ÉVOLUTION DE LA CONSCIENCE

Il y a quelques années, l’être humain, se croy-


ant encore le centre et le maître de l’univers,
pensait qu’il pouvait se passer de son environ-
nement. Il a donc exploité, abusé, pollué et
détruit la planète. Quand s’est-il arrêté pour
s’illuminer d’une conscience environnemen-
tale? Uniquement lorsqu’il a compris que, en
raison de cette inconscience, SA vie était en
danger. En créant du tort à son environnement,
l’être humain se faisait du tort à lui-même.
«JE suis menacé d’extinction.»
Cette prise de conscience l’a fait réagir, et
il s’est réveillé. On a soudainement assisté à
des campagnes massives de conscientisation, à
des accords internationaux, à des changements
de législation, pour… nous permettre de sur-
vivre. Nous comprenons aujourd’hui que nous
vivons de façon symbiotique avec le reste de
la planète et que nous ne pouvons tout simple-
ment pas nous passer d’elle. Nous ne sommes
pas tout-puissants comme nous le pensions.
Au fond, cette prise de conscience nous a fait
souffrir et la souffrance nous a fait évoluer.
Un nouvel éveil planétaire est en train de se
produire, et il a trait aux éléments immatériels
et à l’ego. Ce nouveau phénomène de con-
scientisation va révolutionner l’être humain, et
ce, d’une manière exponentielle.
LA DUALITÉ EN NOUS

Quand vous oubliez qui vous êtes, vous de-


venez l’univers.

HAKUIN, maître zen

Nous vivons dans une dualité. Une part de


nous tend vers l’individualité; l’autre, vers
l’intégration avec les autres et avec l’univers.
Beaucoup de gens vivent détachés les uns des
autres, mais d’autres ont brisé cette illusion et
volent déjà vers de nouveaux horizons. Pour fa-
ciliter la compréhension de notre dualité, deux
explications sont possibles. La première est de
nature spirituelle (ego/univers); la seconde,
conceptuelle (cerveau gauche/cerveau droit).
Ceux qui ont de la difficulté avec la première
trouveront l’autre plus facile à comprendre.
Dualité ego/univers
La vie nous donne parfois de grandes baffes,
surtout quand nous nous sentons maîtres du
monde entier. Ces baffes nous déstabilisent,
nous désorientent et nous font souffrir. Or,
cette souffrance ne nous appartient pas. Nous
nous attachons à des idées de souffrance qui
créent le malheur dans nos vies. La souffrance
est une illusion, car c’est l’ego en nous qui
souffre. La vie, elle, nous livre un message qui
nous permet de grandir et d’apprendre de nos
erreurs. Lorsque nous nous attardons à la souf-
france, nous regardons dans la mauvaise dir-
ection. Tel un sculpteur qui façonne le marbre
à coups de marteau, la vie taille notre ego pour
nous rendre parfaits. Les étincelles produites
par ce geste se manifestent par nos émotions
qui, quand elles sont écoutées, contribuent à
parfaire notre conscience vers le vrai but de
notre vie: l’amour et l’évolution personnelle.
Nous sommes la pierre qui devient précieuse
quand elle est façonnée et débarrassée de
l’ego, livrant ainsi notre cœur à l’univers.
L’ego fera tout pour nous empêcher de déchif-
frer ces étincelles.
L’ego est un concept difficile à saisir, mais
une fois que nous l’aurons compris, il
changera le visage de l’humanité. Pour le
comprendre, nous devons nous départir de
toute notion préconçue de l’ego, dont les
définitions freudiennes. La reconnaissance in-
dividuelle du concept d’ego permettra à l’être
humain de trouver sa vraie place dans
l’univers et de s’adapter à sa vraie nature.

Mais c’est quoi, cet ego?


L’ego sépare l’individu du reste. C’est une
carapace virtuelle qui nous englobe, une len-
tille fictive par laquelle nous regardons le
monde et qui crée une distance entre nous et
ce qui nous entoure. C’est l’illusion de
l’existence de sa propre personne comme être
distinct de son environnement, faisant ainsi
surgir le concept d’un MOI, en opposition à
l’UNIVERS. Ainsi, cet environnement séparé
de l’individu sera souvent considéré comme
hostile, tel un élément à combattre.

Ego = mon nombril et Moi


L’ego est aussi un mode de pensée. Il travaille
par comparaison avec les autres, en
s’appropriant tout ce qui est valable à leurs
yeux, pour se convaincre qu’il est important.
Vu que rien de ce qu’il s’approprie n’est assez
pour le satisfaire, l’ego fuit le moment présent
et cherche des moyens d’augmenter sa valeur
dans le futur. L’émotion qui l’anime est donc
la peur de ne jamais être à la hauteur et de
mourir sans avoir été important. Son but final
est que les autres le respectent, pour qu’il fin-
isse enfin par se respecter lui-même.
C’est lorsque l’individu se sent séparé de
l’environnement qu’il pense que
l’environnement est hostile envers lui et men-
ace son importance. Il entre alors dans un
mode de survie où il doit constamment
prouver sa valeur, et c’est pourquoi il
s’approprie toutes les idées, les pensées ou les
objets de valeur qui pourraient lui servir. Il s’y
attache au point d’en devenir dépendant.
«Je pense, donc je suis.»
Cette affirmation de René Descartes induit
l’ego en erreur, car ce dernier aime se croire
très intelligent. Or, penser n’est pas un acte ex-
traordinaire pour l’être humain. Tout le monde
a des idées, même les schizophrènes. Ces
idées surgissent constamment dans nos têtes,
négatives ou positives, selon notre environ-
nement ou notre état physique. Elles peuvent
même se bousculer dans notre esprit, sans
qu’on puisse exercer aucun contrôle sur elles.
Bref, tout le monde pense, tout le temps. Il est
beaucoup plus difficile d’essayer de ne PAS
penser et de se détacher de ce qui se passe
dans notre tête. Beaucoup de nos problèmes
surviennent justement quand l’ego s’identifie
à ces idées et qu’il les appelle «mes idées».
«Mon idée est meilleure.»
Certaines personnes s’approprient toutes
les idées qui leur passent par la tête, tombent
amoureuses de «leurs idées» et s’en servent
pour nous casser les oreilles ou pour se croire
supérieures aux autres… C’est ce qu’on ap-
pelle des gens inconscients, «possédés» par
leur ego, car, en vérité, ils n’ont aucun «filtre».
Ils acceptent toutes les idées et les croient
pareillement importantes, même quand elles
sont nuisibles.
«Il est plus fort.»
«Je me fais manipuler.»
«Ma robe est plus belle.»
«Je suis meilleur que lui.»
Ce n’est pas nous qui pensons cela. Notre
nature véritable est incapable de générer des
pensées négatives. Ce ne sont que des idées
qui traversent notre esprit, et c’est l’ego en
nous qui s’y attache et qui fait en sorte que
nous croyons qu’elles viennent de nous. L’ego
aime donc s’identifier à ces idées et veut nous
faire croire qu’elles nous appartiennent. Nous
et l’ego en nous, ce sont deux personnages
différents.
Mis à part l’attachement aux idées, l’ego
aime aussi s’attacher à des formes, soit à des
objets et à des personnes. Une des premières
manifestations de l’ego peut être observée
chez l’enfant qui pleure lorsqu’on lui retire
son jouet: «Il est à moi!» Le jouet fait main-
tenant partie de l’ego de l’enfant et ça lui fait
MAL de s’en départir. Ce jouet, plus tard,
c’est mon auto, ma maison, mes vêtements,
mon gadget, etc. L’ego s’attache à tout cela
afin d’augmenter sa valeur à ses yeux et à
ceux des autres. L’ego aime aussi s’associer,
dans les faits ou par la parole, à des personnes
riches, belles ou importantes pour la même
raison: paraître plus important.
«Mon ami, président de telle compagnie,
m’a dit que…»
Dans l’intention d’éliminer cette peur de
ne pas être à la hauteur, l’ego ne réussit qu’à
la calmer momentanément par ces nouvelles
possessions, nouveaux amis, nouveaux gains,
nouveaux diplômes, nouvelles victoires, etc.
L’ego tentera de se prouver quelque chose
dans ce processus, mais ne fera que se perdre
davantage. Le marketing est fondé sur cette
stratégie: Achetez tel produit pour rendre les
autres jaloux, pour avoir une plus belle sil-
houette ou pour paraître plus importants! Ce
cercle vicieux, cette course vers le bonheur,
n’engendre que davantage de déceptions.
Il encourage la compétition entre le MOI
et l’UNIVERS.
Une autre forme à laquelle l’ego s’attache
est celle du corps. Il s’attache à l’identité
sexuelle dès un jeune âge (la société l’y en-
courage) et joue un rôle selon le sexe, soit un
conditionnement comportemental qui affecte
tous les aspects de la vie. Il adoptera des at-
titudes «viriles», «féminines», ou se centrera
sur l’apparence physique pour être accepté et
valorisé. Qui a dit que les hommes ne peuvent
pas porter de rose ni exprimer leurs émotions?
Qui a dit que les femmes ne peuvent pas être
garagistes?
Puisqu’il ne s’aime pas et qu’il est très
compétitif, l’ego est donc également très sus-
ceptible. Quand quelqu’un en connaît davant-
age ou peut faire mieux que lui, l’ego se sent
menacé et tente de restaurer sa valeur en se
tenant sur la défensive ou en critiquant autrui.
Il cherche à rabaisser l’autre pour se faire
valoir.
«Moi aussi, j’ai fait ça, et même plus!»
«Pfff! Il en sait plus que moi, mais il est
laid.»
Tout ce schéma de conditionnement men-
tal n’est qu’une source de misère et engendre
un cercle vicieux de compétitivité sans fin.
Comme il est gourmand et qu’aucune de ses
nouvelles victoires ne le satisfait, l’ego devi-
ent compétitif envers lui-même et s’identifie
au temps. Le passé est révolu et le futur
n’arrivera peut-être jamais. Le moment
présent est tout ce qui est réel et tout ce que
nous avons. Pourtant, l’ego le fuit constam-
ment, puisqu’il est toujours à la recherche de
buts secondaires afin d’augmenter son import-
ance relative par rapport à lui-même et à la
perception des autres. L’ego aime planifier des
choses dans le futur afin d’obtenir plus
d’argent, plus de reconnaissance sociale, plus
de possessions. Il recule dans le passé et songe
au lendemain. Il devient ainsi difficile
d’effectuer une tâche dans l’immédiat sans
toujours penser aux mille et une possibilités
qui pourraient survenir.
«Je perds mon temps maintenant, mais de-
main je serai puissant!» En adoptant cette
philosophie, l’ego s’éloigne de sa vérité et du
moment présent. Des milliers de livres
prétendent nous enseigner «comment être
heureux», mais le bonheur n’existe que dans
le moment présent. Le meilleur présent qu’on
peut s’offrir est le moment présent. L’ego est
donc source de malheur, car il ne vit JAMAIS
dans le moment même. Il adore s’identifier à
toutes les idées du passé et aux possibilités du
futur. Or, cela demande beaucoup d’énergie,
souvent de manière inutile. De plus, beaucoup
de nos souvenirs ne sont pas nécessairement
plaisants. L’ego s’attache même aux anciennes
souffrances et s’en sert pour susciter la pitié
des gens. Connaissez-vous des gens qui par-
lent tout le temps des difficultés que la vie
leur a faites? C’est encore l’ego. Il se nourrit
de cette attention que les gens portent à ces
histoires de souffrance, cette «importance» di-
rigée vers lui.
L’ego existe non seulement sur le plan in-
dividuel, mais aussi sur les plans collectif et
mondial. C’est ce qui crée l’identité sportive,
communautaire, culturelle, religieuse, provin-
ciale et nationale. C’est ce qui cause les af-
frontements entre les différents partisans qui
veulent protéger leurs croyances.
«Mon équipe a perdu parce que la tienne a
triché.» On a droit alors à des émeutes et à des
bagarres entre les opposants.
La peur et la volonté du pouvoir sont
d’ailleurs les forces motivant la guerre, la vi-
olence, le racisme et les mauvaises relations
interpersonnelles. L’ego divise les gens entre
«bons» et «mauvais», selon leur apport à sa
valeur. S’ils augmentent sa valeur, ils sont
bons. L’ego ADOOOOORE diminuer la
valeur de ceux qui ne sont pas comme lui. Il
sort souvent ses griffes et aime les confronta-
tions.
«Ceux qui ne pensent pas comme moi sont
mes ennemis.»
L’ego génère de l’énergie négative et s’en
nourrit. Il aime se plaindre, garder des
rancunes et critiquer les autres. Bien sûr, en
faisant cela, il se croit plus important. Il a aussi
très peur de la mort et aspire à être invincible.
C’est ce qui crée la peur de vieillir, ce fléau
qui nous empêche d’être heureux.
L’individu, se séparant du moment présent
et de l’univers, se prive ainsi de forces import-
antes, comme l’amour et la paix. Il les cher-
che constamment, mais de la mauvaise man-
ière. Or, comprendre que cette voix dans ma
tête n’est pas vraiment la mienne est une vérit-
able libération. Mais alors, qui suis-je donc?
Le vrai moi, c’est celui qui en arrive à cette
compréhension. Je suis la conscience derrière
ce processus inconscient. Je suis la présence
qui est consciente de l’ego, soit l’observateur.
Je suis connecté à la force subatomique de
l’univers. Cette lentille qu’est l’ego n’est
qu’une illusion, car en réalité chacun des moi
de cet univers forme un maillon de la grande
chaîne de la vie. Nous dépendons des autres
et nous sommes déjà importants, car les autres
dépendent aussi de nous. La reconnaissance
d’une union avec ce qui nous entoure con-
stitue la première étape du développement de
la conscience et du détachement de l’ego.
Voici un exemple pour illustrer ce concept
abstrait.
Jeu vidéo: les briques représentent des élé-
ments de la carapace de l’ego.
L’espace derrière le mur est muni d’une
source importante d’énergie.

Vous souvenez-vous du jeu Breakout


d’Atari? Il a été amélioré et relancé par
plusieurs entreprises de jeux vidéo sous des
noms différents. Le principe du jeu est simil-
aire au squash ou au racquetball. Il faut diri-
ger la raquette (barre horizontale du bas) de
manière à envoyer la balle en direction d’un
mur de briques multicolores. Quand la balle
frappe le mur, une brique se brise et on gagne
des points. La finalité étant de percer un trou
dans le mur. Et, quand la balle passe de l’autre
côté de ce mur, elle acquiert une force et une
vitesse incroyables et elle fait éclater les
briques. La finalité étant de faire disparaître le
mur.
Chaque brique du mur représente un élé-
ment de la vie auquel l’ego s’attache et par
lequel il se définit. L’ensemble du mur re-
présente la carapace, soit l’ego.
Si vous voulez appliquer cet exemple en-
vers vous-même, les briques représentent par
exemple votre emploi, votre origine sociale,
votre beauté, votre parti politique, la marque
de votre auto, l’intelligence de vos enfants, le
nombre de pays que vous avez visités, vos vic-
toires, vos accomplissements, etc.
Quand on vous demande qui vous êtes,
vous répondez quoi? Ce que vous répondez
correspond à chacune de ces briques. L’ego
aime étaler sa valeur en se définissant selon les
normes de la société. Votre mur devient votre
«faux» moi et vous éloigne de votre «vrai»
moi. Le mur vous éloigne de cet enfant en
vous qui avait, comme la cellule qui vous a
donné naissance, des potentialités universell-
es. Le vrai moi ne vit que dans le moment
présent et ne se définit ni par la marque de
son auto, ni par le prix de son barbecue, ni
par les carats de ses bijoux, ni par son poste
de cadre. En vous identifiant à ces éléments,
vous vous construisez un mur de briques qui
vous emprisonne loin de votre moi véritable
et du moment présent. Si vous le voyez, vous
vous êtes déjà affranchi de l’emprise de l’ego.
Si vous ne le voyez pas, c’est que vous vous
y êtes habitué et que c’est devenu votre source
de confort. Mais, comme l’a dit Khalil Gibran:
«Le confort vous invite en hôte et fait de vous
son serviteur.»
Les briques peuvent procurer un certain
confort aux gens, une illusion de solidité, mais
elles finissent toutes par tomber un jour ou
l’autre, par l’intermédiaire de la maladie, des
déménagements, de la vieillesse, des crises
économiques, etc. Certaines personnes vont se
battre pour garder ce faux confort à l’intérieur
de ce monde de briques qu’elles ont façonné
et qui traduit leur réalité des choses. Les gens
sont prêts à tout pour protéger leur univers,
y compris se moquer des autres et s’injecter
des stéroïdes. Certains deviendront racistes,
d’autres, sexistes ou fanatiques. Mais, un jour
ou l’autre, nous allons tous mourir et, à ce mo-
ment, les briques du mur qui ne sont pas en-
core tombées disparaîtront pour laisser place
à la nouvelle génération, au souffle, au renou-
veau de la vie, à ces potentialités universell-
es. Beaucoup de gens ne comprendront cela
qu’au moment de leur mort. Tout ce qu’ils
auront accumulé et tout ce qu’ils auront «été»
disparaîtra. À cet instant, ils réaliseront qu’ils
ont passé leur vie à courir dans un cercle vi-
cieux en cherchant le bonheur, sans jamais
se questionner sur la futilité de cette action
et sur le tort que cela leur causait. Une fois
qu’on comprend que toutes les structures de
la Terre sont instables, que tout se transforme
constamment, un sentiment de paix résonne
dans notre cœur. Ce moment de paix, c’est
l’autre côté du mur. C’est le moment présent
où l’on respire librement, sans peur, et c’est le
VRAI monde où l’on est doté d’une force ex-
traordinaire, qu’on avait oubliée.

Au-delà des briques, il y a l’univers rempli


d’une force intarissable, qui constitue le
monde réel et non la réalité fictive
construite par l’ego.

Cela signifie que les gens qui vivent derrière


ces briques sont dans un monde partiel, coupés
de l’énergie universelle. Quand nous franchis-
sons le mur, nous nous libérons de la peur,
nous ouvrons une nouvelle perspective sur
notre vie et nous retouchons au sentiment
d’amour et de paix tant désiré. Plus nous y
goûtons, plus nous en voulons. Comme si un
éclair illuminait l’obscurité, nous nous voy-
ons, nous nous reconnaissons et nous renais-
sons. La plupart des gens qui vivent des péri-
odes difficiles ne réalisent pas qu’au-delà de
ce mur de souffrance, il y a un monde sans
aucune peur, où ils peuvent respirer aussi fa-
cilement que lorsqu’ils étaient des bébés.
Quand ils brisent cette carapace virtuelle, ils
se métamorphosent. Tels des papillons, ils
s’envolent légèrement vers de meilleurs hori-
zons.

Dualité cerveau gauche/cerveau droit


Ceci est une autre explication permettant de
conceptualiser la dualité moi/univers.
D’abord, notre cerveau est divisé en deux
parties, l’hémisphère droit et l’hémisphère
gauche, qui sont reliées par des fibres
nerveuses, le corps calleux. Des études ont été
menées sur des individus qui, pour des rais-
ons médicales, ont eu le corps calleux sec-
tionné. On a alors remarqué le comportement
différent des deux hémisphères7-8. La
neuroanatomiste Jill Bolte Taylor a même eu
l’occasion d’étudier son propre cerveau, lor-
squ’elle a souffert d’une rupture d’anévrisme.
Son cerveau gauche a alors temporairement
cessé de fonctionner et elle a pu faire une
distinction nette entre ses deux hémisphères.
Selon elle, nos deux cerveaux fonctionnent de
manière presque indépendante et chacun a sa
personnalité propre. Voici leurs cara-
ctéristiques respectives:

Cerveau gauche
• Fonctionne comme un processeur
sérié ou un circuit en série. Ne peut
analyser qu’une donnée (idée) à la
fois.
• Orienté dans le temps de manière
linéaire, soit vers le passé, soit vers le
futur. Il examine les petits détails du
moment présent, les catégorise, les as-
socie à des informations passées, les
scrute et projette toutes les nouvelles
possibilités dans le futur.
• Pense avec le langage et nous parle.
C’est la petite voix qui dit: «Tu as
oublié de faire telle chose!»
• Ne voit aucune connexion entre
l’individu et son environnement.
C’est la voix qui dit: «Je suis.»
• Esprit cartésien, il réfléchit
méthodiquement. Il remarque tous les
détails et les imperfections, émet des
jugements et cherche constamment à
changer la réalité pour un meilleur
avenir.

Cerveau droit
• Fonctionne comme un processeur ou
un circuit parallèle. Peut analyser
plusieurs informations simultané-
ment.
• Uniquement orienté vers le présent.
Le concept du temps n’existe pas pour
lui.
• Bonne connexion entre l’individu, ses
cellules et son environnement.
• Voit la beauté des choses, cherche la
paix.
• Pense avec des images.
• Cerveau créatif et artistique.

Exemple de la division «cerveau droit –


cerveau gauche».

Selon Jill Bolte Taylor, le cerveau droit


sait que nous sommes formés par ces vibra-
tions qui nous relient au reste de l’univers.
Il «voit» que nous sommes des êtres de lu-
mière, un vaste champ électromagnétique qui
est aussi connecté avec le champ électromag-
nétique universel. Le cerveau droit n’a pas de
concept de «moi» ni de concept de «pas moi»,
mais seulement un concept de champ électro-
magnétique UNIQUE9. C’est pour cela que le
cerveau droit n’a pas la notion du temps ou de
l’espace. Il les «transcende». Tout ce qui ex-
iste, pour lui, c’est le moment présent4.
Bien que cette division de dominance ne
soit pas si anatomiquement précise, ne
trouvez-vous pas que le cerveau gauche a
beaucoup en commun avec le concept de
l’ego? Plusieurs chercheurs en arrivent aussi
à cette conclusion7-8, 10-12. Nous sommes tous
nés avec deux cerveaux distincts, mais, à un
moment donné de leur existence, beaucoup
de gens ont privilégié le fonctionnement d’un
hémisphère au détriment de l’autre, soit
l’hémisphère gauche, responsable du sens
analytique, logique et méthodique. C’est aussi
la composante qui nous sépare de l’univers et
nous fait croire que nous sommes distincts.
C’est en général ce que la société occidentale
actuelle valorise chez les individus. Comme
conséquence, ce choix a entraîné un déséqui-
libre de notre santé, se traduisant par un état
connu comme le «malheur». Le malheur serait
dû à une surutilisation du cerveau gauche. Or,
on ne peut pas chercher le bonheur unique-
ment avec le cerveau rationnel, car le bonheur
n’existe que dans le moment présent, et le
cerveau logique fuit le moment présent. Cer-
taines personnes vivent complètement
coupées de leur cerveau droit, comme si
c’était un vestige du passé ou un luxe. Or,
nous avons évolué avec les deux hémisphères.
La vie a décidé que le cerveau droit était né-
cessaire. Je dirais même que si l’être humain
veut survivre, il doit voir et comprendre son
rapport avec son environnement. Le cerveau
gauche, lui, n’a conscience que de lui-même.
Jill Bolte Taylor dit que les deux cerveaux
sont connectés par le corps calleux et qu’il
est possible de choisir à tout moment entre
les deux. La première étape est d’en être sim-
plement conscient. Le bonheur survient tout
seul quand on arrête de réfléchir, quand on
cesse d’analyser et qu’on s’abandonne au mo-
ment présent, au cerveau droit9. Il ne faut pas
tenter de rejoindre le moment présent; il s’agit
tout simplement de ne RIEN faire. Il ne faut
même pas essayer de ne rien faire. Il faut juste
ARRÊTER de tourner en rond et laisser la
beauté se dégager toute seule. C’est le but de
la méditation (voir chapitre 9). Les activités
du cerveau gauche sont extrêmement import-
antes, mais il faut un équilibre des deux hémi-
sphères pour fonctionner adéquatement, max-
imiser ses potentialités, retrouver l’harmonie
et rejoindre des états de flux.
Pour beaucoup de gens, le concept d’ego
est surprenant et difficile à saisir. C’est nor-
mal, car c’est le résultat d’un conditionnement
de vie et d’une cinétique de plusieurs généra-
tions. Cela dit, cette partie du livre ne con-
stitue que la graine qui germera toute seule.
Si vous ne l’avez jamais fait
auparavant, arrêtez-vous
pendant quelques minutes, en
silence, et examinez ce qui se
passe vraiment dans votre tête.
Prenez conscience de toutes les
pensées qui vous traversent
l’esprit; devenez l’observateur.
Répétez l’expérience plusieurs
fois pendant une semaine.
Offrez-vous ce cadeau de
l’attention envers vous-même.
Vous remarquerez quelque
chose d’extraordinaire: vous ver-
rez vos idées d’une manière
différente.

La vie n’est que le processus permettant de


se donner naissance à soi-même. La chenille
ne peut se transformer en papillon que si elle
se replie sur elle-même et se désintègre dans
son cocon. Comme elle, nous avons le poten-
tiel de nous métamorphoser en papillons et de
nous envoler dans le vent de la vie.

En résumé

Nous ne sommes pas constitués


uniquement de matière. Nos sens nous
donnent l’illusion que nous vivons dans
un monde de matière. En acceptant
cela, nous bloquons une grande partie
de l’information de ce monde. En la blo-
quant, nous nous en privons, et, ce fais-
ant, nous devenons prisonniers d’un
monde que nous construisons nous-
mêmes. Ce monde est issu de notre
hémisphère cérébral rationnel qui
désire contrôler son environnement. Le
hic, c’est que le plus petit constituant
connu est le photon, un paquet
d’énergie qui vibre. Or, nous sommes
tous fabriqués d’un champ relié à
l’univers. Il n’y a aucune démarcation
possible entre nous, selon l’échelle
holographique; nous sommes tous
unis. Nous vivons avec une dualité. Une
partie de nous veut vivre séparée de
l’univers et l’autre veut nous en rap-
procher. Quand on ne vit que de man-
ière séparée, on est sous l’emprise de
l’ego. Cet ego est très nocif, car il fonc-
tionne avec la peur et vit pour se
prouver aux autres. Il nous empêche
d’être à l’écoute de notre corps et de
nos émotions. En créant une distance
entre nous et notre environnement,
nous créons une distance avec nous-
mêmes. Mais on ne peut s’éloigner très
longtemps de soi-même et de sa vérité.
Le moteur peut-il vraiment s’éloigner
de sa source d’alimentation? L’encre
sur la feuille peut-elle vraiment
s’éloigner du stylo qui a écrit?

Quand nous nous comprenons et comprenons


notre conscience,
nous comprenons aussi l’univers et cette sé-
paration disparaît.

AMIT GOSWAMI, physicien


LA RÉGÉNÉRATION DE LA
SALAMANDRE

Comme une salamandre, l’amour est merveil-


leux.

ENRICO MACIAS, ambassadeur pour la paix


de l’ONU

Un miracle est défini comme un acte incroyable


relevant d’une force suprême. Or, nous puisons
régulièrement dans cette force suprême. Voici
un miracle auquel j’assiste tous les jours: la
régénération. Après des traitements de radio-
thérapie, les patients ont souvent une brûlure
importante de la peau. Mais il est toujours éton-
nant de voir avec quelle vitesse la peau se refer-
me et guérit complètement. C’est un autre mer-
veilleux mystère de la vie! Comment le corps
réagit-il pour reformer la peau intacte? Est-
ce nous qui le commandons inconsciemment,
ou est-ce une force de cette vie intelligente en
nous qui fait ce qu’elle DOIT faire? Cette ca-
pacité ne se limite pas uniquement à la peau.
Le foie, les os et même le système nerveux
repoussent comme auparavant, ou presque.
Notre corps est doté d’une capacité merveil-
leuse de se reformer! Le tout effectué par ces
«cols bleus» internes qui travaillent jour et nu-
it.
Certains animaux possèdent aussi cette ca-
pacité miraculeuse, mais à un degré encore
plus extraordinaire. Ils sont capables de
régénérer leur queue, leur rétine, ainsi que des
membres complets13. Le lauréat du prix Nobel
Thomas Hunt Morgan a élucidé les étapes par
lesquelles s’effectue la régénération. Ses
études ont révélé qu’elle est le fruit d’un pro-
cessus organisé et non aléatoire, s’apparentant
au développement embryonnaire. La
régénération est activée par une information
qui provient des nerfs sectionnés13. Nous ne
connaissons pas la nature de cet agent
(physique ou immatériel), mais il induit
l’activité et la stimule. Les recherches
montrent aussi que le processus de régénéra-
tion est accéléré par l’électricité. Lorsque des
courants électriques sont appliqués sur les
nerfs sectionnés, les membres deviennent «én-
ergisés» et repoussent plus vite. Les animaux
les plus aptes à se régénérer sont la salaman-
dre, l’hydre (un cnidaire), le ver, l’escargot,
l’étoile de mer et l’anémone de mer. Ils
peuvent se reformer en très peu de temps, pr-
esque comme l’androïde de Terminator 2.
Mais qu’est-ce qui fait que certaines espèces
ont cette capacité extraordinaire? La réponse
est du côté de l’évolution: les êtres vivants
les moins évolués ont la plus grande capacité
de régénération. Dommage pour les êtres hu-
mains. Nous sommes peut-être doués de la
capacité de raisonner, mais nous ne nous
régénérons pas très bien. La théorie la plus
plausible explique cela par le fait que les êtres
humains, contrairement aux autres animaux,
ont le système nerveux concentré dans la tête,
et non pas dans le reste du corps. Ce qui leur
permet de réfléchir.
Voici une expérience peu appétissante,
mais magique13. En 1948, le Dr Meryl Rose
étudiait les salamandres. Il sectionnait leurs
pattes et mesurait la vitesse de leur régénéra-
tion. Un jour, il s’est dit: «Et si je greffais une
tumeur cancéreuse sur une patte d’une sala-
mandre, que se passerait-il?» Après la greffe,
si rien n’était fait, la tumeur poussait, envahis-
sait les pauvres salamandres et les tuait. Le
chercheur a alors eu l’idée géniale d’amputer
les membres malades des salamandres, juste
sous le site des greffes. Comme d’habitude,
la régénération survenait. Le membre de la
salamandre repoussait en quelques jours, et
la tumeur… fondait comme un glaçon et dis-
paraissait sans laisser aucune trace! En plus de
faire repousser les membres, cette force tuait
les cellules négatives et guérissait le cancer.
Ces résultats ont par la suite été confirmés
par d’autres études13. Il existe donc une force
véhiculée par les nerfs, qui agit de manière mi-
raculeuse et guérit le cancer.
Cette histoire nous apprend une chose très
importante – mais ce n’est pas qu’il faut se
couper le bras pour guérir. Elle montre que le
cancer est, à la base, une maladie réversible!
Et les salamandres ont accès à la force qui les
guérit du cancer.

Voici un schéma illustrant le lien entre la mal-


adie et la capacité de régénération13.
Graphique illustrant l’incidence de cancer
chez quelques espèces, ainsi que leur capacité
de régénération en fonction de leur évolution.

Puisqu’on ne peut pas reculer dans le


temps et redevenir une salamandre, que peut-
on faire? On peut se poser des questions, beau-
coup de questions.
Si la régénération dépend de l’état de notre
système nerveux, que se passe-t-il pendant des
périodes de dépression, quand il y a un ralen-
tissement du système nerveux entier?
Qu’est-ce qui pourrait expliquer, dans
l’évolution, l’augmentation de l’incidence du
cancer?
Est-ce en raison de l’apparition de la
matière grise chez l’humain?
Est-ce en raison du développement de
l’ego (séparation de l’univers)?
Est-ce en raison de la pression du temps
ou de la fuite du moment présent (les salaman-
dres ne pensent qu’au moment présent)?
Est-ce en raison du manque de connexion
avec notre corps (les salamandres réfléchis-
sent moins et sont très connectées avec leur
corps)?
Je n’ai pas de réponses certaines à ces
questions, mais, au moins, je comprends
maintenant le sens des paroles de la chanson
d’Enrico Macias. Eh oui, comme une sala-
mandre, l’amour est merveilleux.

La plus belle et la plus profonde émotion que


nous puissions expérimenter
est la sensation du mystique. C’est la se-
mence de toute science véritable.

ALBERT EINSTEIN

Lectures suggérées
Le pouvoir du moment présent, d’Eckhart
Tolle14.
Nouvelle Terre, d’Eckhart Tolle15.
My stroke of insight, de Jill Bolte Taylor9.
Three Magic Words, de Uell Stanley Ander-
sen16.
The Body Electric, de Robert O. Becker et
Gary Selden13.
Chapitre 7

L’ÉQUILIBRE DE LA SANTÉ
L’ÉVEIL DES MIRACULÉS

L’ impact extraordinaire de l’éveil de la con-


science est illustré par les témoignages de
patients qui ont surmonté des probabilités défa-
vorables et ont guéri miraculeusement du can-
cer en faisant usage de cette force psychique,
cette fontaine de jouvence1-9.

«Le réveil fut très rude, mais ce fut aussi


une bénédiction déguisée. J’ai réalisé
qu’il me faudrait jouer le rôle principal
pour regagner ma santé. Cela ne veut
pas dire que je n’ai pas bénéficié de la
médecine. J’en ai bénéficié. J’ai pris des
médicaments qui m’ont soulagé, j’ai
subi d’innombrables transfusions,
opérations, etc. Je crois en la médecine.
Je crois aussi que l’âme, l’esprit et le
corps opèrent en trio, pour tomber mal-
ades comme pour guérir. Le rôle majeur
de mes médecins fut de s’occuper de
mon corps. Le reste revenait à moi.»

REID HENSON4

«Je pense qu’on est chanceux en Occi-


dent, car on a une médecine classique
formidable, de pointe. Je pense qu’on
a besoin de cette médecine classique
pour prendre le relais au moment où on
est dans une maladie qui est grave, et
en même temps je pense que chaque
être humain a en lui-même les res-
sources pour participer activement à sa
guérison. Il faut d’abord y croire, nom-
mer ce qui doit être changé, puis
montrer du courage et de la sincérité
envers soi-même. Alors se vit un grand
ménage intérieur. J’ai vécu ma guérison
comme une transformation profonde
de l’être. Je pense que c’est une évolu-
tion en accéléré, une évolution de la
conscience de la personne.»

JOHANNE ROBITAILLE MANOUVRIER1

L’éveil de la conscience est un véritable


déclic qui se produit tout juste avant la guéris-
on de ceux qui sont atteints du cancer. Le can-
cer devient alors l’objet d’une interprétation
différente. Au lieu d’être un fardeau s’ajoutant
aux souffrances accumulées de l’existence, il
se transforme en un élément porteur d’un mes-
sage. C’est une occasion de métamorphose,
une sorte de libération qui permet aux patients
d’effectuer un ménage complet de leur vie. Ce
qui s’ensuit est une reconnexion totale avec
une partie intime d’eux-mêmes, enterrée
depuis bien longtemps. Cette moitié oubliée
contient un réservoir intarissable d’amour, de
santé et de joie de vivre. Ces gens se recon-
nectent donc avec ce qu’ils nomment le
«pouvoir de guérison naturel», qui leur permet
de vaincre le cancer.
«L’effet le plus important du cancer fut
de briser un mur à l’intérieur de moi.
Auparavant, je me définissais unique-
ment par les mots “gagnant” ou “perd-
ant”, mais je n’ai plus cette vanité
depuis. […] J’étais tout le temps ex-
trêmement préoccupé par mon appar-
ence. […] Depuis le cancer, je ne me
préoccupe plus de l’opinion des autres
envers moi.»

LANCE ARMSTRONG2

«Depuis le cancer, je suis plus consci-


ent, je suis plus en contact avec ce que
je suis, ce que je ressens, ce que je per-
çois. Je suis plus conscient des filtres
perceptuels que j’ai. Je m’aime davant-
age. Je n’ai qu’une mission sur la Terre,
c‘est d’être heureux. Maintenant, j’ai
moins peur. J’ai moins peur d’être re-
jeté et j’ai moins peur d’être critiqué.
Je m’accepte davantage. J’ai réalisé que
les décisions que chacun prend sont
toujours bonnes et vraies. On ne fait
pas d’erreurs.»

MICHEL LEMEILLEUR

La conscience de ces malades les a menés


à la poursuite de solutions dans des territoires
inconnus, inexplorés par les anciennes per-
spectives, et ils ont trouvé des réponses à leurs
questions. Leurs témoignages sont unanimes:
une guérison est un cheminement. La trans-
formation qui en découle libère l’individu de
la prison qui le retenait. Ce qui s’envole de
cette prison est l’essence même de l’intégrité,
de la paix et de l’amour. Ces rescapés pos-
sèdent la capacité extraordinaire de recon-
naître leurs besoins et d’exprimer leurs émo-
tions. L’éveil libère l’individu de la souffrance
et lance instantanément le programme de la
guérison. La reprogrammation s’administre
subséquemment toute seule. Ce savoir n’est
pas une compréhension, mais une sensation,
un rappel à soi. Ce n’est pas un concept qui
s’explique par des mots simples ou qui se rais-
onne, mais il s’expérimente et se vit. Il ne se
voit pas, mais se visualise. Les témoignages
de ces miraculés confirment que les
recherches scientifiques récentes sont exactes:
le mental a une influence importante et sous-
estimée dans l’apparition et la cure du cancer.
Je peux modifier notre système défensif et
même l’ADN de nos cellules. Ces constata-
tions nous amènent aussi à reconnaître que
les mécanismes qui sont les sources de toutes
les guérisons sont véritables et étudiables. Ils
sont, avec la pratique, applicables et repro-
ductibles. Il s’agit de l’outil suprême qui ne
gagne qu’à être connu, soit l’unique nature de
la vie qui perce son écorce, notre ego. C’est
le retour à la voie naturelle de la vie par
l’élévation de la conscience. C’est la pierre
sculptée qui devient précieuse.
C’est bien connu: mieux vaut prévenir que
guérir. Lorsque l’éveil est appliqué quotidi-
ennement, il permet de s’armer d’un pouvoir
naturel de prévention du cancer. Tout comme
l’aspirine contre l’AVC, l’éveil devient
préventif à faibles doses journalières. Nous
pouvons aussi, par l’intermédiaire de notre
conscience, induire ce pouvoir naturel et
améliorer l’ensemble de notre être, y compris
notre système immunitaire et nos cellules. Les
anciens dogmes selon lesquels nos gènes con-
tiendraient des instructions indéniables
gouvernant notre corps font maintenant partie
du passé. Nous ne sommes plus des instru-
ments. Nous sommes désormais des instru-
mentistes.
LES TROIS COMPOSANTES DE LA
SANTÉ

Les trois côtés du triangle illustrent chaque as-


pect différent de notre santé, soit le côté
physique (corps), émotif (émotions) et
spirituel (conscience).
L’équilibre au centre est atteint lorsque les
trois aspects sont balancés également.

Une grande partie de notre corps est immatéri-


elle. Notre corps est donc à la fois tangible
et intangible. Il est insensé de pouvoir sub-
venir à ses besoins en ne prenant soin que du
physique par de la matière. La santé dépend
à la fois de soins physiques, émotifs et
spirituels, tous reliés par des mécanismes
psycho-biochimiques. Aucune de ces com-
posantes n’est donc isolée dans le corps. Votre
santé dépend de l’articulation et de la symbi-
ose des trois, car vous êtes à la fois des êtres
physiques, émotifs et spirituels. Lorsque les
trois parties sont bien équilibrées, vous êtes
des êtres bien centrés et votre santé est au
mieux. À la suite de leur périple, les miraculés
deviennent des professionnels de l’association
corps/esprit et comprennent que les pensées,
les croyances et les émotions affectent dir-
ectement tout le corps. Le chapitre 8 contient
des conseils pour atteindre une bonne santé
ÉMOTIVE; le chapitre 9, pour obtenir une
bonne santé SPIRITUELLE; et le chapitre 10,
pour obtenir une bonne santé PHYSIQUE.
Certaines personnes, trop habituées à juger
le monde avec leurs yeux, ont de la difficulté à
comprendre ou à discerner les côtés émotif et
spirituel, ces sphères intangibles. Le côté émo-
tif se rapporte aux émotions, ces messages in-
térieurs qui nous indiquent les actions à en-
treprendre pour satisfaire nos besoins (voir
chapitre 3). Le côté spirituel, quant à lui, est
représenté par notre moi supérieur, ou tout
simplement par la conscience. C’est ce qui
nous permet de connecter les dimensions
émotive et physique, et de comprendre cette
triade qui nous forme. C’est aussi la dimen-
sion qui nous permet de nous élever pour avoir
une perspective sur les différentes situations et
émotions de la vie. Elle nous permet de pren-
dre une distance et d’évaluer si l’émotion que
nous ressentons par rapport à telle situation
est objective (véritable) ou si elle est tout sim-
plement subjective – c’est-à-dire une émotion
que nous pensons véritable. Cette perspective
nous permet de voir si nous avons pris per-
sonnellement une situation qui ne nous con-
cernait pas vraiment, ou si notre interpréta-
tion des événements est erronée. La conscien-
ce dégage l’espace nécessaire pour mieux in-
terpréter les situations. Elle permet de sortir de
l’ego et de rééquilibrer la dualité en nous.
MODE D’EMPLOI

Pour être en santé, la plupart des gens misent


sur la dimension physique et ignorent les di-
mensions émotives et spirituelles. Ils se con-
centrent donc sur la FORME de la santé. Leur
santé sera comme leur mise: elle aura une belle
forme, mais peu de contenu. Ils se sentiront par
conséquent décentrés. On peut appliquer toutes
les recettes de santé du monde, mais, tant qu’on
ne se SENT pas en santé, on ne l’est tout sim-
plement pas. On nous apprend à parler, à écri-
re et à manger avec une fourchette, mais on
ne nous apprend pas à nous SENTIR en santé.
Or, se sentir en santé est plus important que de
«faire des choses santé».
Ceux qui pensent que nous ne vivons que
dans un monde physique miseront aussi sur les
traitements physiques. Or, les substances
sécrétées naturellement par le corps ont une
composition chimique similaire aux sub-
stances pharmacologiques. Par contre, elles
sont gratuites. Pas besoin d’avaler une pièce
de 25 cents pour stimuler la sécrétion
d’endorphines (les hormones naturelles du
bonheur). De plus, elles n’ont aucun effet
secondaire, car leurs doses sont bien as-
similées par les organes. Elles donnent sans
aucune attente… C’est de l’amour pur! Vous
pouvez les commander à votre guise en gérant
votre conscience. C’est une activité beaucoup
plus évoluée que la prise de médicaments, car
elle requiert une connaissance et une recon-
naissance de soi, et ce, à chaque moment de
l’existence. La récompense, elle, est immense
et de loin supérieure.
Comment se sentir en santé? Vous
rappelez-vous quand vous avez appris à
monter à bicyclette pour la première fois?
Vous avez commencé avec deux petites roues
d’appoint à l’arrière, puis, en gagnant de la
vitesse, vous avez appris que vous deviez vous
maintenir au-dessus de votre centre de gravité
pour rouler droit. Ensuite, vous avez acquis
les réflexes nécessaires pour assurer en per-
manence la stabilité de l’engin. C’est la même
chose pour la santé. Il y a un centre où l’on se
sent en apesanteur et où l’on flotte. Ce centre
est atteint lorsque les trois côtés du triangle
sont égaux. Quand un des côtés est négligé,
on devient déséquilibré (voir illustrations ci-
après). Or, la tendance vers l’équilibre est
NATURELLE. Vous devez donc travailler sur
ce qui entrave le retour normal à cette har-
monie.
L’équilibre est au centre du triangle:
(A) Équilibre de la santé chez quelqu’un qui
cultive principalement le physique.
Point d’équilibre déplacé en bas à gauche. (B)
Autre exemple de déséquilibre de la santé.

Une personne bien équilibrée n’essaie pas


d’être en santé. Elle n’y pense même pas. Elle
ne pense qu’à son équilibre. Tenter d’être ab-
solument en santé demande beaucoup
d’efforts et c’est souvent une entrave limitant
l’accès à l’état optimal d’équilibre. Le but est
de devenir conscient de la partie de nous-
mêmes, que nous négligeons le plus et de lui
prêter attention pour atteindre l’équilibre.
La santé n’est pas une recette qu’on peut
copier et appliquer. C’est quelque chose de
personnel. Expérimentez, trouvez votre
centre. Vous avez tout à gagner. Quand vous
le découvrirez, vous le saurez immédiatement.
Vous ressentirez une paix intérieure, sans
tracas ni vacarme mental. BINGO! Vous pour-
rez alors voguer en apesanteur sur la route
de la vie. Et ce n’est pas uniquement votre
santé qui en récoltera les fruits, mais égale-
ment toutes les autres sphères de votre exist-
ence. Une fois que vous aurez trouvé ce point
d’équilibre, vous ne voudrez plus le quitter.
De toute façon, tout se fera sans aucun effort,
comme lorsque vous avez compris comment
conduire votre bicyclette.
Votre centre est différent de celui des
autres (même de celui de votre jumeau) et
pourrait aussi changer avec le temps. S’il se
déplaçait, vous n’auriez qu’à le suivre, comme
sur une planche de surf. Si un jour vous pensez
l’avoir perdu, n’ayez aucune crainte: la
prochaine vague repassera dans quelques
secondes. Il faut juste la sentir et se laisser em-
porter.
La première étape est déjà franchie. Vous
êtes là, en train d’essayer de comprendre le
triangle et de décider par où commencer. En
d’autres termes, en prenant cette distance,
vous devenez CONSCIENT de vos besoins.
Vous pouvez identifier les domaines que vous
avez négligés dans votre vie. Ce manque crée
un déséquilibre qui nuit à l’épanouissement et
à la santé. Par contre, personne d’autre que
vous-même ne pourra vous renseigner sur la
marche à suivre. Le docteur, c’est vous. Per-
sonne ne connaît davantage vos besoins. Per-
sonne ne vit en vous à part vous-même.
Aucune machine non plus ne peut vous dire
si vous devez dormir ou si vous avez besoin
d’écouter une émotion qui veut se manifester.
Ce sont les trois côtés du triangle qui vous in-
forment de leurs besoins: votre corps, votre
conscience et vos émotions. C’est vous qui le
savez, et vous le savez déjà.
Dans les prochains chapitres, je vous don-
nerai plusieurs conseils et méthodes pour
chacune des sphères. Vous n’êtes pas obligé
de les appliquer tous. Concentrez-vous sur un
seul côté du triangle à la fois, soit le plus nég-
ligé. Quelle sphère avez-vous le plus délaissée
dans votre vie? Quelle partie de vous souffre
davantage d’un manque d’amour? La partie
spirituelle? Émotionnelle? Physique? Posez-
vous quelques questions. Avez-vous laissé
certains aliments nocifs pénétrer votre corps
de manière excessive, durant votre vie? Avez-
vous négligé votre sommeil? Avez-vous gardé
plusieurs émotions négatives en vous de man-
ière prolongée? Prenez-vous les événements
de la vie de manière trop personnelle? Avez-
vous des périodes de désespoir? Négligez-
vous votre environnement? Trouvez une
méthode qui vous plaît. Commencez par celle-
ci et appliquez-la régulièrement pendant six
semaines. Elle fera alors partie de vos
habitudes. Lorsque vous constaterez les
bénéfices de ce travail sur vous, vous voudrez
assurément poursuivre votre cheminement.
Vous pourrez alors décider d’entamer le même
travail sur un autre côté du triangle, sans négli-
ger le premier. Et ainsi de suite, jusqu’à ce que
vous trouviez finalement votre équilibre.
Même s’ils ont été divisés d’une certaine
manière, certains conseils et activités d’une
sphère influent aussi sur les autres sphères.
Encore une fois, rien n’est isolé et tout est in-
terrelié. Par exemple, bien dormir influe sim-
ultanément sur les côtés émotif et physique.
Bref, il est illusoire de tracer des démarcations
claires, car notre corps est multidimensionnel.
Ce n’est qu’en s’amusant à expérimenter
qu’on retrouve la sensation de bien-être et
qu’on atteint lentement les eaux calmes de la
vie.

En résumé

L’étape la plus importante est franchie.


Maintenant, il faut jouer et se divertir!
La santé globale est un état où la santé
émotive, la santé spirituelle et la santé
physique sont en harmonie. Il n’y a pas
de recette miracle. Beaucoup de gens
peuvent paraître en santé, alors qu’ils
ne le sentent pas intérieurement. Il im-
porte pour chaque personne de com-
prendre ces différentes composantes et
de les appliquer individuellement, dans
le but de se sentir en santé. Pour ce
faire, il n’y a pas de voie prédéterminée.
Suivez la voie de votre cœur, car il a tou-
jours raison; et prenez tout votre
temps, car la vie est un voyage et non
une destination. Les trois prochains
chapitres contiennent des méthodes et
des conseils qui vous aideront à ret-
rouver cet équilibre parfait, ce senti-
ment d’apesanteur. Faciles et agréables
à appliquer, vous pouvez les intégrer
librement à votre emploi du temps. La
plupart sont gratuits et peuvent se
pratiquer n’importe où. En les appli-
quant, la volonté de continuer vient
d’elle-même, car les effets positifs sur
l’humeur se manifestent très rap-
idement. Quand on rayonne, on attire
les belles choses de la vie. De plus, ces
techniques complètent très bien les
thérapies traditionnelles, car elles po-
tentialisent leurs effets en mobilisant
les défenses naturelles du corps.
PRÉVENTION MÉDICALE

Ce guide complète les connaissances médicales


actuelles, mais ne les remplace pas. Nous ne
sommes pas des salamandres et TOUS les con-
seils médicaux actuels de dépistage, ainsi que
les traitements reconnus, doivent être intégrale-
ment respectés. En revanche, couplés aux con-
seils de ce livre, ils permettent de prévenir ou
de traiter la maladie d’une manière plus ef-
ficace en maximisant les potentialités de la
santé. L’union fait la force.
En ce qui concerne le sport, le massage et
le yoga, vérifiez auprès d’un professionnel de
la santé si les postures sont compatibles avec
votre condition physique.
Mis à part les conseils donnés dans les
pages qui suivent, il existe beaucoup d’autres
méthodes psychiques ou alternatives qui ne
pourront pas toutes être expliquées dans ce
livre.
Chapitre 8

LA SANTÉ ÉMOTIONNELLE

S elon l’Association médicale américaine,


75% des problèmes de santé sont causés par
nos émotions, et le «stress» serait l’ennemi
numéro un de la santé aux États-Unis1. Bonne
nouvelle: il existe plusieurs moyens pour ré-
soudre cette dysfonction. Autre bonne nou-
velle: ces moyens n’ont aucun effet secondaire.
On peut bien traiter une infection spécifique à
l’aide d’un antibiotique spécifique, mais il est
illusoire de traiter l’anxiété avec des médica-
ments génériques aux doses standardisées, car
les origines de l’anxiété varient selon les indi-
vidus. Ces moyens non médicamenteux sont
donc des moyens distincts que chaque personne
peut prendre pour solutionner les problèmes
à leur base. Cela dit, certains requièrent une
bonne introspection.
Nous récoltons dans ce monde ce que nous
y projetons. Le phénomène physique de
résonance explique cette loi de l’attraction.
Ce phénomène est aussi le moyen par lequel
nos émotions opèrent2-3. La compréhension de
ce phénomène ouvre la porte à des dimensions
extra-physiques. Qu’est-ce que la résonance?
Voici deux exemples pour l’illustrer:
1. Deux guitares placées dans la même
pièce communiquent instantanément
par résonance. Lorsqu’une corde est
pincée sur une guitare, l’autre émet la
même note! Autrement dit, la seconde
guitare vibre aussi, instantanément, à
la même fréquence, sans même qu’on
la touche. C’est le phénomène de
résonance en pleine action qui com-
munique des vibrations et «entraîne»
la seconde guitare sans aucun contact
physique.
2. La résonance est aussi utilisée pour
cartographier le corps. L’appareil de
résonance magnétique fait vibrer nos
atomes d’hydrogène, ce qui dégage de
l’énergie. Cette énergie est, en fait,
de l’information qui est captée, recon-
struite en images et projetée de man-
ière holographique3. Grâce à ce
procédé, nous pouvons «voir» ce qui
se passe sous notre peau.
En ce qui a trait à nos émotions, nous ex-
périmentons le phénomène de résonance
quand nous éprouvons de l’empathie pour
quelqu’un. Bien que plusieurs définitions de
l’empathie existent, ce n’est pas une émotion
primaire, mais la capacité de ressentir
l’émotion d’une autre personne, en
s’accordant sur sa fréquence. Nous sommes
comme des guitares! L’empathie ne requiert
pas d’effort, c’est quelque chose qui se produit
automatiquement en présence d’un contenu
émotif externe. L’empathie nous aide à pren-
dre soin les uns des autres. C’est le moyen
par lequel les chiens et les chevaux peuvent
ressentir nos émotions et nous réconforter lor-
squ’on est triste4. Ils ressentent notre émotion
instantanément, même quand on est distant.
Le phénomène de résonance explique peut-
être l’expression populaire «ne pas pouvoir
sentir quelqu’un». Cela arrive en raison du
statut psychologique négatif de la personne
rencontrée. Les émotions désagréables de
l’autre font vibrer en nous les mêmes cordes.
Elles nous sont donc communiquées et nous
les ressentons de la même manière, ce qui
nous pousse à fuir ces personnes. Nous deven-
ons le miroir de leurs émotions. Tout comme
les vibrations reconstruites de la résonance
magnétique, nos émotions sont aussi de
l’information qui vibre et qui se transmet, ce
qui explique l’autre expression populaire: dé-
gager une «mauvaise» ou une «bonne» éner-
gie. Lors d’une étude menée avec des appar-
eils de résonance magnétique, le Dr Nicolas
Danziger, neurologue, a démontré comment
les émotions se transmettent par sympathie et
activent les différentes zones cérébrales2. Le
Dr Dean Radin, ingénieur et psychologue, a
démontré grâce à l’électrogastrogramme (un
appareil similaire à l’électrocardiogramme,
mais placé au niveau de l’abdomen) que nous
ressentons les émotions des autres par réson-
ance, même au niveau viscéral, et qu’elles
sont aussi communiquées à distance, quand
ces individus sont isolés dans des chambres
lointaines5-6. La résonance est donc un moyen
de communication INSTANTANÉ qui tran-
scende le temps et l’espace. Pour la résonance,
il n’y a que le moment présent.
De la même manière, la résonance nous
permet de retrouver d’anciens souvenirs. Un
événement dans le présent a une certaine vi-
bration émotionnelle. Cet événement peut
déclencher un souvenir lointain au contenu
émotif similaire. Par exemple, on peut ret-
rouver instantanément le souvenir d’un événe-
ment de notre enfance grâce à une odeur
longtemps oubliée. En repassant dans une cer-
taine rue, on peut avoir des souvenirs d’un an-
cien ami, d’anciens événements ou situations,
drôles ou douloureux. La résonance est donc
un moyen ultra-efficace utilisé par le corps
pour communiquer et transférer les émotions
ainsi que les souvenirs qui y sont rattachés.
Nos gènes résonnent aussi! Les fréquences en-
vironnantes peuvent faire vibrer l’ADN de nos
cellules et, d’un point de vue épigénétique,
modifier leur comportement7-11. La résonance
est un phénomène par lequel le monde influe
sur nous et dont on peut se servir pour influer
sur le monde. Les prochaines sections étalent
plusieurs moyens pour améliorer la santé
émotive et pour rejoindre les vibrations posit-
ives de la vie.
LES ARTS CRÉATIFS

L’homme de science calcule ce qu’il voit et ce


qu’il compte.
L’artiste incarne ce qu’il imagine et inter-
prète ce qu’il ressent.
Pas besoin d’être un génie pour créer. Les
enfants le font avec très peu de matériel. Je
regarde tous ces bébés danser, alors qu’ils ne
peuvent même pas marcher. Je les vois courir,
les yeux étincelants, vers les musiciens en es-
sayant d’imiter chacun des gestes qui font vi-
brer en eux l’essence même du bonheur. La mu-
sique et les arts créatifs sont, en effet, le lan-
gage universel et intemporel de l’âme. C’est
une manière directe de joindre la subtilité de la
vie.
La créativité n’existe pas avec la raison. La
spontanéité n’existe pas avec l’analyse. Pour
s’exprimer en musique, on oublie le temps, les
fonctions, l’ego, et on ne pense qu’au moment
présent13. Il faut taire les voix intérieures qui
manifestent nos peurs ou nos attentes et
écouter la voix de l’intuition, celle qui nous
guide vers l’expression de l’âme. C’est elle
qui sait tout simplement quoi faire. Elle nous
transforme et nous amène vers une dimension
imaginaire où l’on rejoint l’univers et où on lui
parle par l’intermédiaire de l’âme. C’est pour
cette raison que la musique est intégrée à de si
nombreuses cérémonies religieuses.
La musique fait vibrer en nous des cordes
émotionnelles et nous sort de l’esprit cartési-
en. Elle nous permet de retrouver notre nature
véritable. Nous sommes souvent attirés par la
musique qui résonne le mieux avec nos états
d’âme. Par contre, nous pouvons aussi utiliser
la musique pour influencer nos états d’âme et
les modifier.
Dis-moi ce que tu écoutes et je te dirai qui
tu es.
Nous captons les fréquences qui nous en-
tourent et ces dernières influencent notre
humeur. Certaines chansons nous donnent en-
vie de nous tirer une balle dans la tête et
d’autres, comme Billy Jean de Michael Jack-
son, nous soulèvent et nous font danser. Étant
une onde, la musique ne fait pas uniquement
vibrer nos oreilles. La musique influence notre
biologie, de même que la croissance des
plantes et d’autres organismes vivants, même
si ces derniers ne comprennent pas le sens des
paroles14!
L’onde acoustique fait partie de notre en-
vironnement et tout ce qui est environnement,
en fin de compte, influe sur notre santé.
Imaginez-vous l’impact que les bruits de fond
ont sur nos vies! Les cellules et les molécules
qui nous constituent vibrent aussi selon
l’humeur et l’énergie des chansons14. La mu-
sique est un facteur épigénétique, car les ondes
musicales induisent des changements des
gènes par la résonance9-12. La musique peut
améliorer le système immunitaire, y compris
les cellules NK anticancéreuses, de sorte
qu’elle est de plus en plus intégrée dans les
milieux de travail soucieux de la santé de leurs
employés9, 11-12. Choisissez donc votre station
de radio en conséquence, et que la musique
vous fasse vibrer positivement.
L’art est aussi maintenant une thérapie in-
tégrée de manière impressionnante dans les
centres oncologiques, car elle s’est montrée
efficace pour favoriser non seulement le bien-
être psychologique des patients, mais aussi
leur bien-être physique15-24. Les séances de mu-
sicothérapie, de peinture ou d’écriture
améliorent le bien-être et diminuent les
douleurs et l’anxiété.
SOURIRE ET RIRE

Nous pensons trop et ne ressentons pas assez.


Rien n’est permanent dans ce monde, même
pas nos problèmes.
Une journée sans rire est une journée perdue.

CHARLIE CHAPLIN

Souriez, surtout quand vous n’en avez pas


envie. Certains travaux de recherche dé-
montrent que se forcer à sourire améliore la
sensation de bien-être et les rythmes biolo-
giques25. La vie est trop courte pour qu’on la
prenne tant au sérieux. Un sourire, c’est encore
plus contagieux qu’un microbe, car il se trans-
met instantanément grâce à la résonance!
Aucune période d’incubation n’est nécessaire.
Et ça fait du bien. Les séries humoristiques con-
naissent bien la contagion du rire et utilisent
souvent des rires préenregistrés. Il ne faut pas
grand-chose pour que tout le monde rie sur
Terre. Il suffit qu’une poignée de gens, dis-
persés sur la planète, l’initient, et le tour est
joué! Le rire s’est déjà répandu. Parfois, nous
sommes tellement absorbés dans nos tâches,
nos principes et nos échéances que nous oubli-
ons de prendre le temps de sourire et de nous
demander: «Qu’est-ce que cela va changer
dans dix ans?» L’effet de la bonne humeur
est instantané sur le corps et se rend par tous
les réseaux jusqu’à chaque cellule. Plusieurs
études ont démontré que le rire est un excel-
lent moyen de renforcer les cellules immu-
nitaires qui combattent le cancer26-27. Une de
mes priorités est donc de pousser mes patients
à sortir de l’inconfort grâce au rire. Je n’ai tou-
jours pas l’habileté de Patch Adams, mais je
l’aurai un jour, je le sens. Ce dernier a toujours
été convaincu de l’existence d’une connex-
ion entre l’environnement, le bien-être et la
santé. Il a fondé l’institut Gesundheit et plani-
fie la construction d’un immense hôpital pub-
lic, en Virginie, dont le but sera l’intégration
des soins médicaux traditionnels aux soins al-
ternatifs. L’organisation développera aussi
tout un système éducatif destiné aux étudiants
en médecine, pour leur enseigner cette vision
plus globale de la santé28. Adams encourage
les étudiants à développer des connexions em-
pathiques avec leurs patients en utilisant le rire
et le jeu, éléments qu’il juge essentiels pour la
santé.

L’humanité se prend bien trop au sérieux.


C’est le péché originel du monde.
Si les hommes des cavernes avaient su rire,
l’histoire aurait été bien différente.

OSCAR WILDE
LES INTERACTIONS PERSONNELLES

Nous avons chacun un cerveau distinct, mais


cette unicité se perd très vite au contact des
autres. Les études montrent que deux personnes
qui communiquent ensemble, même de man-
ière non verbale, vont rapidement synchroniser
leurs activités cérébrales. C’est comme si leurs
cerveaux s’unissaient et perdaient leur cara-
ctère distinctif29-30. Cette interdépendance est
aussi illustrée par de nouvelles découvertes ex-
citantes dans le domaine des neurones-miroirs.
Ces neurones, présents chez tout le monde, ser-
vent à intégrer l’information qui vient de
l’extérieur. Ils fonctionnent un peu comme des
réflecteurs et s’activent conformément à ce que
la personne perçoit dans son environnement, et
ce, inconsciemment29. Nous pouvons être par-
fois de vrais singes, «copiant» les gens autour
de nous, sans même nous en rendre compte.
C’est peut-être pourquoi certaines personnes
changent leur accent en présence de locuteurs
étrangers. C’est probablement aussi pourquoi
les bâillements sont si contagieux. Ce n’est
donc pas uniquement les émotions, mais aussi
les actions qui se transfèrent aux autres, par
l’intermédiaire du phénomène de réson-
ance31-32.

Le cercle proche
Nous sommes, de prime abord, des êtres so-
ciaux. Nous avons besoin d’être entourés par
des gens que nous aimons et qui nous ap-
précient. Les meilleurs amis sont ceux avec
qui on peut être soi-même, sans devoir jouer
un rôle. Malheureusement, les personnes qui
gardent leurs vraies amitiés très longtemps
sont plutôt rares. Beaucoup d’adultes ayant at-
teint le «succès», tel que l’entend la société
actuelle (des directeurs d’entreprise, de bril-
lants médecins et avocats, etc.), disent leur vie
ennuyeuse et se sentent chagrinés en pensant
aux anciens amis oubliés33. Parfois, ce n’est
qu’après un divorce que certains réalisent à
quel point ils ont négligé de préserver leur
réseau. Plusieurs études montrent que
l’isolement social affaiblit le système immu-
nitaire et modifie l’expression des gènes. Il
peut conduire à la dépression et serait aussi
impliqué dans le cancer34-37.
Tout comme pour une relation intime, il
est préférable d’appliquer des efforts pour
garder ses amis proches. C’est maintenant
beaucoup plus facile avec les outils qu’offre
Internet. Par contre, il est aussi nécessaire
d’avoir certains moments de solitude pour se
retrouver. Quand on est toujours entouré de
gens ou qu’on se préoccupe trop de la vie
des autres, on peut avoir plus de difficulté
à subvenir à ses besoins propres. C’est une
question d’équilibre, après tout. De plus, le
fruit de ces interactions est important à con-
sidérer, car certaines personnes de notre en-
tourage contribuent à notre épanouissement,
alors que d’autres ralentissent notre évolution
personnelle. Les études comportementales
nous apprennent que les gens qui nous en-
tourent ont, à la longue, une grande influence
sur nous. L’environnement social influence le
mental et même les gènes34-37. Lors de l’éveil
de la conscience, notre vision peut changer
et nous pousser à reconsidérer la qualité de
certaines relations. Aimer, c’est respecter
l’espace de l’autre et ses choix. C’est aussi
s’octroyer son propre espace et sa propre
liberté. Or, certaines personnes pénètrent notre
espace et se plaignent, critiquent ou jouent le
rôle de la victime. Elles nous forcent toujours
à écouter leurs «mauvaises» histoires. Il ne
faut pas développer une relation d’écoute avec
elles, car cela ne ferait que les confiner dans
le même cercle vicieux. En revanche, on peut
leur demander simplement: «Et que comptes-
tu faire avec ce problème, maintenant?» Ou:
«Comment penses-tu le régler?» Cela permet
de les ramener au moment présent.
Au travail
Le sentiment que l’on ressent d’être «débor-
dé» est un facteur de stress qui provient
souvent de l’incapacité de dire non aux de-
mandes d’autrui. Personne ne connaît vos be-
soins autant que vous, de la même manière
que vous ne pouvez pas deviner non plus les
besoins des autres. Exprimez-les tout en de-
meurant attentif à ceux des gens de votre en-
vironnement professionnel.
Les conflits au travail surviennent lorsque
nous devenons défensifs, lorsque nous avons
peur de «perdre la face» ou lorsque nous
sommes trop attachés au respect «qu’on nous
doit». Or, les autres ont aussi des buts per-
sonnels à atteindre sur le plan professionnel,
ce qui peut engendrer des conflits. Une bonne
manière de favoriser la paix au travail est
d’aider les autres à atteindre leurs buts, tout en
demeurant concentrés sur les siens.
COMPRENDRE LES ÉMOTIONS
(retour au chapitre 3)

«Le cancer m’a fait grandir. J’ai réalisé


que j’aimais la vie. Maintenant, si j’ai
une émotion négative, j’essaie de la
comprendre pour l’éliminer au plus vite.
Je considère que je mérite du bien. Les
gens autour de moi savent très bien
maintenant que je ne passerai plus par-
dessus quelque chose qui me déplaît. Je
vais le dire tout de suite. Je vais me le
dire, ne serait-ce qu’à moi, mais je vais
l’extirper avec un son. Je ne vais pas le
garder en moi.»

MIREILLE HUGUENIN

Tous les jours, nous sommes bombardés


d’émotions. Notre corps nous envoie des sensa-
tions physiques (faim, soif, douleur, etc.) pour
nous informer de ses besoins physiques, mais
aussi des signaux émotifs, afin de nous
prévenir de ses besoins mentaux. Certains sont
véritables. Avec un peu de recul, nous nous
rendons compte que d’autres sont des produits
de notre ego. D’autres encore appartiennent
aux gens de notre entourage et nous sont trans-
mis par résonance.
Les émotions ne sont que des signaux et
il est très important de les gérer, car elles in-
fluencent tous nos comportements et donc…
notre futur. La première étape est d’en com-
prendre l’origine.
L’émotion que je ressens vient-elle de
quelqu’un de mon entourage? Bébé qui
pleure? Personne en détresse? Si oui, cette
émotion ne m’appartient donc pas. Sinon, elle
est attribuable à une situation qui me fait
éprouver cette émotion.
Avec du recul, est-ce que cette émotion a
une raison d’être? Suis-je trop sensible? Lor-
sque j’examine la situation d’un point de vue
différent, puis-je l’interpréter d’une autre
manière? Tout comme un hélicoptère qui
s’élève dans le ciel, il faut se détacher de la
situation et vérifier si notre perception de la
réalité est exacte.
Si l’émotion est objectivement véritable,
il faut agir4. À la longue, quand nous ne
l’écoutons pas, nous gardons la peur dans
notre organisme, ce qui détruit nos ressources
importantes et nous éloigne de la paix et de
l’amour, qui sont des réservoirs de santé. Des
émotions négatives constantes potentialisent
les autres facteurs du cancer, augmentant ainsi
le risque. En abordant les émotions à leur base,
nous nous débarrassons de l’anxiété et nous
retouchons à notre essence même, cette paix
qui agit directement sur nos composants
physiques.
Le chapitre 3 divise les émotions d’une
manière logique et facile à comprendre, mais
le monde des émotions est multidimension-
nel38. Il faut se rappeler que beaucoup
d’émotions ressenties sont une combinaison
de plusieurs émotions primaires.

LES SEPT COULEURS DE BASE

Stress
L’indication qu’il y a trop de choses à faire,
mais pas assez d’aide ou de ressources pour
les faire comme il faut.
Solution: Vérifiez si vous avez
vraiment trop de choses à faire ou si cela
n’est que votre perception de la réalité.
Avez-vous bu trop de café ce matin? Êtes-
vous perfectionniste? Avez-vous besoin de
contrôler excessivement votre vie? Si vous
n’arriviez pas à compléter vos tâches à
temps, quelles en seraient les conséquences
réelles?
Si votre perception est bonne, apprenez
à lâcher prise, à déléguer et à mieux gérer
votre temps. Parfois, vous devez simple-
ment dire: «Non, je ne peux pas mainten-
ant.» Finalement, n’hésitez pas à demander
de l’aide, quand vous en avez besoin.

Ennui
L’indication d’un besoin de vivre des défis
et de nouvelles expériences, de repousser
ses limites.
Solution: Manquez-vous de stimula-
tions? Si oui, vous devez AGIR pour re-
pousser vos limites ou faire des choses nou-
velles. Essayez quelque chose que vous
avez toujours rêvé de faire, comme appren-
dre à jouer d’un instrument de musique,
utiliser un nouvel ordinateur, danser,
cuisiner, faire du body painting, cultiver
des cactus, vous adonner à la photographie,
etc. Faites ce que vous voulez, pourvu que
cela vous stimule et que vous vous investis-
siez dans l’activité.

Colère
La perception qu’une situation est injuste
envers soi-même ou envers ceux qu’on
aime.
Solution: Vue avec du recul et au moy-
en d’une meilleure communication, la situ-
ation est-elle vraiment injuste? Y a-t-il
moyen de la rendre juste? Vient-elle d’une
mauvaise interprétation? Votre système de
croyances serait-il erroné? Si vous ne
pouvez corriger une situation injuste, par-
donnez. La rancune est une colère déguisée
qui conserve l’émotion négative dans le
corps. À la longue, elle nuit à la personne
rancunière et non à l’«ennemi», objet de la
rancune. En pardonnant, vous libérez cette
pression négative de votre corps.

Culpabilité
La peur qu’un de nos actes puisse causer
du mal à une autre personne. La honte est
plutôt la peur qu’un acte qui émane de nous
nuise à notre image personnelle.
Solution: Sous une autre perspective,
ce que vous avez fait est-il vraiment in-
juste? Si oui, tentez de corriger la situation.
Si cela est impossible, assumez vos actes
avec maturité. Demandez pardon, sincère-
ment, à vous-même ou à l’autre personne.
Le plus important, c’est d’apprendre sa
leçon et de se pardonner par la suite. La vie
est trop courte pour cultiver des regrets.

Tristesse
L’indication qu’une perte subie est signific-
ative.
Solution: Sous une autre perspective,
est-ce que cette perte est vraiment import-
ante? Ou est-ce votre degré d’attachement
qui est exagéré? Essayez de remplacer la
perte par un autre objet, par un autre poste
ou par une autre relation. Si cela est impos-
sible, essayez de combler ce besoin d’une
autre façon. Si la tristesse résulte de la perte
d’un être très cher, permettez-vous de vivre
le deuil. Nous sommes des êtres humains,
après tout. Les deuils sont inquiétants
quand ils dépassent une année, mais la
durée peut varier selon le lien avec la per-
sonne perdue et l’expérience individuelle.

Solitude
L’indication d’un besoin de partager du
temps avec un être cher.
Solution: Êtes-vous souvent seul? Ou
êtes-vous incapable d’être seul, ayant tou-
jours besoin d’être entouré? Si votre
solitude est véritable, appelez quelqu’un
que vous aimez, invitez des gens à souper,
travaillez à temps partiel, faites du béné-
volat, joignez-vous à un club où l’on
pratique votre activité favorite. Faites
n’importe quoi qui vous permettra
d’interagir, de socialiser et de vous sentir
apprécié des autres.

Inadéquation
Une voix intérieure nous disant que nous
ne faisons pas telle chose comme il faut.
Des commentaires méchants, des données
erronées par rapport à notre identité ou à
nos capacités peuvent s’incruster dans notre
inconscient. À cause de ces mauvaises in-
formations, nous pouvons finir par croire
que nous ne méritons pas d’être aimés.
Solution: Tout d’abord, assurez-vous
que vous n’êtes vraiment pas assez bon.
Avez-vous besoin d’un changement de per-
spective?
L’inadéquation nous empêche aussi de
lire les messages de manière objective.
Pouvez-vous faire mieux? Pouvez-vous
pratiquer une autre activité qui met davant-
age vos forces en valeur? Si vous devez
acquérir de nouvelles compétences, faites-
le. Autrement, exercez-vous à rejeter les
pensées négatives aussitôt que vous en êtes
conscient. Amusez-vous avec ça. Il est bon
d’apprendre à célébrer les petites victoires
de la vie. Comme le disait mère Teresa:
«On ne fait pas de grandes choses, mais
seulement des petites, avec un immense
amour.»
Quand on ne prête pas attention au
véritable contenu du message émotif, il re-
vient sans cesse et nuit au corps. Négliger
constamment ses émotions mène à un
cercle vicieux où règnent la frustration et la
dépression. AGIR selon l’émotion ressen-
tie et RÉPONDRE à ce besoin est la seule
manière de régler la situation. Ne tombez
donc pas dans le piège. N’ayez pas peur de
la peur. Affrontez-la car, le plus souvent,
elle n’est qu’un produit de l’ego. La peur
disparaît quand on l’affronte.
Le contraire de la peur est l’amour. On
ne peut chercher l’amour avec la raison.
L’amour, quand il est ressenti avec le cœur,
se canalise en ses propres branches:
l’accomplissement, la joie, l’excitation,
l’espoir, la sérénité, la reconnaissance,
l’extase, etc. Nous les connaissons tous,
car… nous ne les fuyons pas. Écouter ses
émotions quotidiennement est une habitude
de vie gratifiante, mais qui requiert une
bonne connaissance de soi et une connex-
ion avec sa conscience, son noyau interne.
LIMITER LES PENSÉES NÉGATIVES

Nous créons notre univers avec nos pensées.


Nos pensées se matérialisent quand nous leur
prêtons attention. Nous transmettons nos
pensées à chacune de nos cellules par le prin-
cipe de résonance. Elles affectent notre en-
vironnement et tout notre corps, jusqu’à notre
ADN. Nous devenons ce que nous pensons,
et nous recevons de ce monde ce que nous y
projetons. Nous pouvons donc diriger le cours
de notre vie, ainsi que sa qualité, en exerçant
un meilleur contrôle sur notre conscience et en
nous défaisant des idées négatives. Certaines
recherches ont montré que les pensées négat-
ives nous poussent à la longue vers la dépres-
sion39. Les optimistes mènent d’ailleurs une
meilleure vie que les pessimistes, qui meurent à
un plus jeune âge29.
Les idées qui surgissent constamment dans
notre tête ne sont pas NOS idées, mais DES
idées. Le caractère de ces idées (positives ou
négatives) est très circonstanciel. Il dépend de
nos besoins physiques, de notre environne-
ment, de l’heure de la journée, de nos expéri-
ences passées, de nos aptitudes, etc. Quand on
a l’estomac vide, la vessie pleine, et qu’on est
immobilisé dans un bouchon sur l’autoroute,
on a tous des idées négatives. Quand on est en-
touré de gens qui critiquent tout et se lamen-
tent, quand on regarde des films d’horreur,
quand on écoute les mauvaises nouvelles, ON
A DES IDÉES NÉGATIVES. Ce ne sont pas
les nôtres. Notre antenne les a captées par
résonance, c’est tout. Quand on comprend
cela, on sourit et on arrête de s’y attarder.
Selon des études récentes, seule l’idée
qu’on pourrait avoir le cancer serait un autre
facteur de risque du cancer, car elle génère de
l’anxiété et affaiblit les cellules immunitaires
responsables de le combattre40.
Soyez donc conscient du pouvoir que vos
idées négatives peuvent avoir sur vous et
questionnez-vous sur leur source!
L’HYPNOSE

Oubliez tous les spectacles d’hypnose que vous


avez déjà vus. L’hypnose thérapeutique n’a rien
à voir avec cela. Personne ne vous fera faire la
poule ni danser autour d’un poteau en chant-
ant Ave Maria. En fait, personne ne vous fera
faire quoi que ce soit que vous ne désirez pas.
L’état de transe de l’hypnose s’apparente plutôt
à un état de notre enfance, quand on «partait
dans la lune». L’hypnose sert donc à plonger
dans l’univers inconscient qui représente 90%
de notre esprit41. Mais l’esprit inconscient n’est
pas vraiment inconscient. C’est plutôt nous qui
ne sommes pas conscients de son travail incess-
ant.
L’inconscient contrôle beaucoup de nos
fonctions automatiques telles que la respiration
et la digestion. Pas besoin de commander
l’estomac ni les intestins. Ces organes agissent
seuls, sans aucun effort mental conscient de
notre part! C’est d’ailleurs une chance, car
nous n’aurions jamais le temps de faire autre
chose que de survivre… Par contre,
l’inconscient contient aussi tous nos souvenirs
et toutes nos expériences de vie classées
comme «bonnes» ou «mauvaises». Cette
catégorisation s’effectue selon le résultat et
les émotions ressenties au moment où
l’événement s’est produit. L’inconscient est
donc un vaste lieu d’entreposage de données
sur notre vie. Par exemple, on se rend compte
qu’un nouvel ordinateur ralentit et devient
moins efficace au bout de quelques mois. Ce
n’est pas toujours la faute aux virus ou au
vendeur! Le disque dur est probablement sat-
uré d’informations. Le meilleur moyen pour
le rendre plus efficace est de le vider de ses
fichiers inutiles et de le défragmenter. C’est
justement ce que l’hypnose nous permet de
faire avec notre propre disque dur.
Beaucoup de nos souvenirs ont été mal
triés ou ont laissé des cicatrices dans notre
mémoire, et nous cherchons inutilement à les
éviter. Par exemple, le petit Philippe est allé
un jour à l’école avec des pantalons jaunes. Un
camarade s’est moqué de lui: «Tu as fait pipi
dans tes culottes!» Ce souvenir a été entreposé
dans l’inconscient de Philippe avec l’étiquette
«mauvais», et Philippe a par la suite cessé de
porter des pantalons jaunes. La vérité, c’est
qu’il n’y a rien de mal à porter des pantalons
jaunes, car la mode est cyclique et liée à la
culture. Philippe était trop jeune pour se
défendre, c’est tout. Beaucoup d’informations
sont ainsi mal classées dans notre inconscient.
Certaines sont moins dramatiques, mais ont
un impact au quotidien. Elles mènent, à la
longue, à une vie déséquilibrée. Nous ne nous
apercevons pas non plus qu’elles ont des ré-
percussions physiques, car l’inconscient con-
trôle beaucoup de nos activités physiologiques
automatiques.
Nous voyons cela fréquemment chez les
gens souffrant du syndrome de stress post-
traumatique. Ces victimes ayant vécu une ex-
périence traumatisante dans le passé revivent
cette expérience périodiquement, comme si
elle se reproduisait dans le présent.
L’événement gravé dans leur mémoire resurgit
de temps en temps, accompagné de change-
ments physiologiques identiques à
l’expérience initiale. Ce n’est donc pas
uniquement le mental qui revit l’expérience,
mais le corps au complet, tout comme les
vétérans de guerre. J’ai personnellement ex-
périmenté cela. Pendant plusieurs années, dur-
ant mon enfance au Liban, nous vivions
cachés dans un sous-sol obscur, à l’abri des
bombes qui explosaient autour de la maison.
Chaque obus qui tombait était perçu comme
un signal de la mort, comme si c’était le derni-
er bruit que nous allions entendre. La peur de
la souffrance poussait tout le corps à réagir
(palpitations, crampes, sudation, etc.). Pend-
ant plusieurs années, par la suite, je ressentais
automatiquement les mêmes manifestations
physiques chaque fois que j’entendais un bruit
sourd, par exemple les explosions des feux
d’artifice. J’ai préféré l’hypnose à l’alcool et
je peux aujourd’hui admirer la beauté d’un
feu d’artifice. Un «réflexe» était né. Cet ex-
emple illustre bien le pouvoir de l’inconscient
sur le physique. Ces changements dans notre
corps n’ont plus de raison d’être, mais ont été
«associés» par notre inconscient et «gravés».
À la longue, ils entraînent des changements
dans nos fonctions automatiques importantes,
comme la digestion et la respiration (voir
chapitre 9). De la même manière qu’on
produit une déclaration de revenus en début
d’année, il faut faire, de temps en temps, un
ménage complet de notre inconscient et re-
classer convenablement toutes ces associ-
ations. L’hypnose permet d’ajouter de la con-
science dans ce processus inconscient, parce
qu’elle est un excellent moyen de plonger
dans cet univers et de mettre de l’ordre dans
toutes les fausses vérités que nous traînons et
qui amplifient l’ego. Durant cette transe agré-
able, le thérapeute peut faire des suggestions
à notre inconscient et nous armer de force, de
paix et de détermination.
Notre subconscient a un pouvoir vraiment
sous-estimé. L’hypnose nous ancre dans le
moment présent, améliore le contrôle de soi et
permet de bloquer les idées négatives, modu-
lant ainsi notre humeur et notre champ élec-
tromagnétique45, 46. Selon une méta-analyse ré-
cente, il serait très avantageux d’intégrer
l’hypnose aux thérapies médicales42.
L’hypnose module et allège aussi la douleur.
Certains dentistes, radiologistes et chirurgiens
l’utilisent même lors de leurs interventions,
parfois sans aucune autre anesthésie43-45. Elle
contribue aussi à diminuer les effets
secondaires des traitements46. D’autres
recherches ont démontré que l’hypnose
améliore le système immunitaire et module
l’ADN47-52.
L’hypnose peut se pratiquer de manière
individuelle, au travail comme à la maison.
L’autohypnose est un excellent moyen de re-
laxation et de détente, qui améliore la res-
piration et la performance. Beaucoup de CD
d’autohypnose sont disponibles sur le marché.
Choisissez la voix enveloppante qui vous fera
rêver, et bonne exploration de votre subcon-
scient – la lune incroyable, le lieu des possib-
ilités infinies.
LA LUMIÈRE

Le photon de lumière est à la base un


phénomène électromagnétique. Tout ce qui est
fait de matière, incluant notre corps, est formé
par ces photons hyper organisés. Nous sommes
donc un vaste champ électromagnétique. Est-ce
vraiment si surprenant de penser que la lumière
solaire nous influence?
Même les couleurs ont une influence dir-
ecte sur le mental. Les recherches montrent que
la couleur des murs d’une salle de classe mod-
ifie les résultats aux examens53 et que l’effet
d’un médicament sera différent selon la couleur
de sa capsule, même quand on administre la
même molécule54. Les couleurs, les sons, les
images agissent sur nos vies sans qu’on en soit
conscient.
Outre la communication quantique par
chacun de nos atomes, la nature a aussi organ-
isé notre corps de manière à donner ce rôle
à un organe en particulier, la glande pinéale.
Située en plein centre du cerveau, reliée au
reste du corps par un réseau très riche de vais-
seaux sanguins, cette glande existe pour nous
connecter au macrocosme. Considérée par le
mathématicien René Descartes comme le
siège de l’esprit et par les cultures anciennes
comme le «troisième œil», cette glande a
longtemps été méconnue des scientifiques,
mais nous connaissons maintenant ses pro-
priétés. La lumière solaire pénètre le corps
principalement par les yeux, et ces derniers
sont connectés à la glande pinéale qui réagit
constamment à l’ensoleillement et aux champs
électromagnétiques environnants. La glande
pinéale régule donc notre cycle circadien.
C’est notre vraie horloge interne, et elle agit
aussi comme un «photon-mètre», c’est-à-dire
comme notre détecteur de lumière. Ainsi, nous
sommes en communication directe avec la
nature et sommes toujours au courant de la
longueur des journées et des saisons.
Imaginez-vous que nous sommes des télé-
phones intelligents et que l’univers est
l’ordinateur universel. La glande pinéale re-
présente le fil par lequel nous demeurons syn-
chronisés avec l’ordinateur. Cette glande a
suscité beaucoup d’intérêt depuis quelques an-
nées, depuis qu’on a découvert qu’elle sécrète
de la mélatonine, une hormone qui régule le
sommeil. Cette hormone est relâchée selon un
rythme journalier à la suite de l’exposition lu-
mineuse. Elle est sécrétée en fonction de
l’obscurité et atteint donc son maximum la nu-
it, vers deux ou trois heures. À la base, ce qui
régule la production de l’hormone, soit une
molécule, est la lumière, soit de l’immatériel.
Dans le règne animal, la glande pinéale
suit les instructions de l’environnement et
contrôle les fonctions saisonnières de repro-
duction, d’hibernation et de comportement.
Cela conduit le serpent à changer de peau ou
les plumes des oiseaux à changer de couleur.
Elle donne envie aux ours de dormir tout
l’hiver et, le rut venu, de frotter leurs yeux,
de prendre un bain et de se trouver une ma-
dame ourse avec qui faire des bébés. Bref,
elle ordonne toutes ces opérations inconsci-
entes en fonction des conditions climatiques
et elle nous influence aussi de manière in-
consciente. La glande pinéale est minuscule
chez les animaux vivant près de l’équateur, al-
ors qu’elle est immense chez ceux qui vivent
près des pôles. Chez quelques espèces, comme
l’éléphant de mer, elle atteint 50% de la taille
du cerveau53. Chez certains oiseaux, lézards
et poissons, elle est située plus haut dans le
crâne; protégée par une membrane, elle capte
directement la lumière solaire, comme un
troisième œil. Sa structure et son activité
s’apparentent d’ailleurs à celles d’un œil53.
C’est le «cordon ombilical» qui nous relie à
l’environnement.
Il y a plus d’un siècle, les êtres humains
vivaient le plus souvent à l’extérieur, en con-
tact avec leur environnement, et recevaient
tous les jours une dose adéquate de lumière.
Nous vivons désormais à l’intérieur et dans
la lumière artificielle, depuis l’élaboration de
l’ampoule électrique en 1879, ce qui a modifié
nos habitudes de vie. Nous sommes donc
moins exposés qu’autrefois à la lumière sol-
aire. Comme la lumière artificielle ne com-
porte qu’un spectre réduit de la lumière, nous
sommes privés d’une source vitale importante.
Une condition médicale a récemment été
reconnue sous le nom de dépression saison-
nière. Elle se caractérise par des symptômes
dépressifs en lien avec le manque de lumière.
La condition apparaît donc en automne, em-
pire l’hiver, quand les journées sont le plus
courtes, et elle disparaît au printemps. Des
études menées auprès de personnes souffrant
de dépression saisonnière ont montré que
l’utilisation de lumière à spectre complet,
semblable à celle du soleil, est le traitement
de choix53-55. Les individus exposés au spectre
complet voient une amélioration de leurs
symptômes dépressifs et redeviennent com-
plètement fonctionnels. Cette étude a donc
clairement démontré l’effet direct du soleil sur
nos émotions. Au chapitre 10, nous discuter-
ons de l’exposition modérée au soleil qui, con-
trairement à la croyance populaire, est aussi
BÉNÉFIQUE et aide à contrer le cancer.
En bref, on ne peut pas se passer de soleil.
Notre bien-être et notre santé dépendent de lui.
Sortez le plus souvent possible! Si le soleil
est trop fort, vous pouvez vous abriter sous un
parasol ou d’une autre manière. Si possible,
changez les lumières artificielles (surtout les
fluorescentes) pour des lumières à spectre lu-
mineux complet. Exposez-vous à la lumière
du jour et essayez de rester synchronisé avec
les journées. Si vous pouvez aller dehors dur-
ant vos pauses, faites-le. Si vous êtes souvent
dans l’obscurité, enlevez vos lunettes de soleil
quand vous sortez! Vos yeux vous permettent
de voir, bien sûr, mais ils sont aussi une voie
importante par laquelle vous pouvez vous syn-
chroniser avec l’environnement.

Lectures suggérées
Light: Medicine of the Future, de Jacob Liber-
man53.
www.stress.org1
www.patchadams.org28
Chapitre 9

LA SANTÉ SPIRITUELLE

I l y a quelques années, j’avais l’habitude de


cligner des yeux à deux reprises lorsque
j’entendais le mot «spirituel». Je ne me voyais
surtout pas vendre mes vêtements, me raser la
tête et me joindre à une secte afin d’y vénérer
un dieu dont je n’étais même pas capable de
prononcer le nom. J’associais également ce mot
au «jugement dernier» et à l’exploitation de
pauvres gens crédules. Ma perception s’est
maintenant rectifiée. La spiritualité, c’est la re-
lation de l’individu avec lui-même, avec sa fa-
mille, ses amis, son milieu, la planète et
l’univers. Ce n’est pas un devoir, mais une
philosophie personnelle de vie. La conscience,
c’est la croissance mentale qui se poursuit à
la fin de la croissance physique. Ce que, moi,
comme individu, je perçois, expérimente,
pense ou ressens n’est, au final, même pas
moi-même. Qui suis-je? Je suis l’observateur,
la lumière de la conscience qui est à l’origine
de tout. Je suis celui qui est détaché de «ses»
idées et qui garde un œil critique sur ses
pensées. Je suis l’univers sans être en son
centre.
La spiritualité est le message original des
religions. Malheureusement, ces messages se
sont déformés avec le temps. Beaucoup de
religions sont des institutions encombrées de
règles et de dogmes qui ont par le passé utilisé
les messages spirituels à de mauvaises fins,
par avidité ou par soif de pouvoir. La spiritu-
alité est le contraire du dogmatisme. Elle con-
stitue donc une vue plus élargie de l’existence,
sans opinions préconçues. La spiritualité nous
amène à comprendre qu’il y a plusieurs vérités
sur cette Terre. C’est une «ouverture de
l’esprit» qui nous aide à nous départir de nos
principes désuets pour que nous puissions
nous adapter constamment à l’évolution de la
vie. La «religion» implique un sens
d’appartenance à une identité particulière. La
spiritualité n’implique aucun sens
d’appartenance, à part au fait d’être vivant et
de vouloir aimer, s’aimer et s’accomplir.
Des phénomènes de réalisation spirituelle
(illumination) surviennent occasionnellement
durant notre vie, lorsque nous nous sentons
«connectés à une force supérieure» ou lorsque
nous ressentons une paix intérieure ex-
traordinaire. Par contre, la meilleure manière
de développer la conscience n’est pas
d’attendre ces moments-là; c’est plutôt de la
cultiver. La membrane de l’ego se déchire,
comme une coquille d’œuf, libérant ainsi
l’énergie accordée inutilement aux pensées
négatives. On peut entraîner la spiritualité,
comme s’il s’agissait d’un muscle.
L’ingrédient essentiel à sa croissance est la
discipline.
La santé spirituelle est maintenant prise
en charge par un nombre croissant de centres
oncologiques, où l’on considère l’être sous
toutes ses facettes. C’est même une des re-
commandations de l’Organisation mondiale
de la Santé1-8.
CROIRE

Vos Croyances deviennent vos Pensées.


Vos Pensées deviennent vos Mots.
Vos Mots deviennent vos Actions.
Vos Actions deviennent vos Habitudes.
Vos Habitudes deviennent vos Valeurs.
Vos Valeurs deviennent votre Destinée.

MAHATMA GANDHI

Chacune de vos croyances est un gouver-


nail qui permettra à votre navire de franchir
l’océan ou de se perdre au large. Les croyances
peuvent donc déplacer des montagnes!
Si vous croyez que vous allez sombrer dans
la tempête, savez-vous quoi? Vous allez fort
probablement sombrer dans une tempête ima-
ginaire. Ce phénomène est bien connu par la
science. Les études sont d’ailleurs élaborées
en tenant compte de cet effet – l’effet placebo.
Pour être validés, les traitements doivent
être comparés au traitement placebo. Les es-
sais cliniques divisent donc les patients en
deux groupes: un groupe testé et un groupe
«contrôle». Bien évidemment, aucun patient
ne sait à quel groupe il appartient. Ceux du
groupe «contrôle» reçoivent un faux traite-
ment ou bien une «simulation», et les effets
de cette intervention sont notés. Ces effets at-
tribués au mental sont par la suite comparés à
ceux du groupe ayant reçu le traitement testé.
Cela permet d’obtenir des résultats objectifs
et une idée de l’efficacité véritable de l’objet
de recherche. Le groupe de contrôle reçoit
souvent un morceau de sucre ayant la même
forme que le médicament testé. Or, certaines
personnes réagissent tout comme si elles
avaient pris ce médicament. Leur corps réagit,
car elles CROIENT avoir pris le médicament
actif! Le physique réagit au mental. Or, un
léger avantage par rapport au placebo est
généralement suffisant pour valider et com-
mercialiser un produit. Nous négligeons alors
le fait qu’une grande partie de l’effet vient de
l’autosuggestion.
Par exemple, après une chirurgie au gen-
ou, beaucoup de patients rapportent une améli-
oration de leurs symptômes. Ils peuvent re-
commencer à franchir de grands pas sans
éprouver de douleur. Or, dans une étude visant
à évaluer les opérations pratiquées pour
l’arthrose, le Dr Bruce Moseley a séparé les
patients en trois groupes: le premier subissait
une chirurgie avec débridement; le deuxième,
un lavage arthroscopique; et le troisième, une
chirurgie placebo. Les patients du troisième
groupe subissaient une incision en salle
opératoire et une simulation de procédure,
puis une fermeture de la peau. Le résultat de
cette étude parue dans le New England Journ-
al of Medicine (NEJM) démontre que TOUS
les traitements amélioraient les symptômes de
manière équivalente chez la moitié des pa-
tients. Oui, la chirurgie placebo avait un effet
thérapeutique spectaculaire, équivalent aux
autres techniques9! Cela démontre la puis-
sance de nos croyances. Il suffit de savoir
comment les diriger. L’effet d’une substance
placebo a aussi été comparé à celui de la
morphine avec des résultats épatants: elle
pouvait soulager la moitié des gens atteints
du cancer10-11. D’anciens rapports ont même
démontré des améliorations spectaculaires de
l’état de patients atteints du cancer, même à
la suite d’un traitement placebo10, 12. Des méta-
analyses récentes montrent des taux de ré-
ponse allant jusqu’à 80% avec le placebo, que
ce soit dans le traitement de la dépression, des
maladies cardiaques ou des maladies inflam-
matoires13-17. Le placebo est tellement puissant
que même la couleur de la capsule influence
son effet. Le bleu semble avoir un effet relax-
ant et le rouge, stimulant18.
La variabilité de la réponse au placebo est
aussi illustrée par notre suggestibilité. Dans
une étude visant à évaluer l’effet d’un médica-
ment contre les ulcères gastriques, les patients
ont été divisés en deux groupes. Les cherch-
eurs ont annoncé au premier groupe que ce
médicament améliorerait leur condition «sans
aucun doute». Par contre, ils ont dit au second
groupe que ce médicament était expérimental
et qu’on ne connaissait pas son effet exact.
Le même produit a ensuite été administré aux
deux groupes. Le bénéfice a été de 75% chez
les patients du premier groupe, mais de 25%
pour les autres. Il s’agissait pourtant de la
même substance10!
Nous sommes donc dotés d’une force
mentale et imaginative pouvant transformer
notre corps. Pour le meilleur (quand le placebo
a un effet thérapeutique) ou pour le pire
(quand il provoque des effets secondaires).
Dans certaines études, les effets secondaires
dus au placebo sont même plus importants
que ceux du médicament testé15. Concept com-
plètement «illogique», car le placebo est con-
stitué d’une substance chimiquement inactive.
Mais la question du placebo dépasse la lo-
gique et démontre justement la puissance de
l’irrationnel.
Le terme «effet nocebo» peut désigner les
conséquences négatives du placebo. Il est pro-
voqué par la peur et l’appréhension des effets
secondaires. L’effet nocebo commande incon-
sciemment à notre corps de matérialiser nos
craintes. Tout ce qu’on redoute a alors plus de
risques de survenir. Selon des études récentes,
même la simple peur du cancer peut affaiblir
le système immunitaire, ce qui peut contribuer
à son apparition19. La terreur du cancer est
un plus grand fléau que le cancer lui-même.
Selon l’effet nocebo, cette peur pourrait même
commander inconsciemment à notre corps de
lui préparer le terrain. Et que dire de la peur
véhiculée dans les médias? Sachant que la
peur peut provoquer la maladie, il est aussi
dans notre intérêt de cesser de la semer.
La médecine s’est affranchie de son pa-
ternalisme et, désormais, il faut divulguer aux
patients tous les effets secondaires possibles
des thérapies. C’est un couteau à double
tranchant car, en raison de l’effet nocebo, nous
pouvons ainsi augmenter les risques que ces
effets surviennent. Il est évident que les pa-
tients doivent prendre des décisions éclairées,
mais certains ont avantage à se protéger de
leur propre imagination. Vu que la guérison
du cancer est imprévisible, car elle dépend de
plusieurs autres facteurs qui dépassent la mé-
decine, nous évitons aussi ce mot, «guéris-
on», pour ne pas donner de faux espoirs aux
patients. Mais l’espoir peut-il vraiment être
vrai ou faux? Et que vaut vraiment une vie
vécue dans le désespoir, d’autant plus que le
désespoir est un facteur qui augmente
l’agressivité des cancers? Je préfère l’espoir
car, pour se dissocier de l’effet nocebo, il faut
se dissocier de la peur.
Nous sommes la force transformatrice de
cet univers, surtout en raison de notre mental.
Une pensée, appuyée par des émotions et une
attention soutenue, devient réalité. Elle PEUT
se manifester dans le monde physique. Elle
peut même induire des changements dans le
corps. Certains troubles physiques, même très
importants, peuvent faire leur apparition à la
suite de traumatismes psychiques. Le trouble
de conversion est une entité médicale illus-
trant ce phénomène. Selon ce trouble psychi-
atrique, un événement psychique difficile peut
être «converti» en un problème physique –
par exemple la surdité. Et l’on ne parle pas
de «faire la sourde oreille», mais bien d’une
véritable perte de la capacité auditive. La
pseudogrossesse est un autre curieux exemple
du trouble de conversion. Le corps de cer-
taines femmes peut subir des changements
identiques à ceux de la grossesse, même si leur
ovule n’a pas été fertilisé. Cette métamorph-
ose se produit pour l’unique raison que ces
femmes se CROIENT enceintes, et leur corps
réagit en fonction de cette onde mentale20-22.
Il existe des centaines d’écrits sur des pa-
tients ayant vaincu le cancer en dépit d’un
sombre pronostic. Qu’ont-ils en commun?
TOUS affrontent la peur, refusent de croire
aux statistiques et décident de prendre leur
vie en main. Pas besoin d’être malade pour
commencer. Nous remarquons aussi cette at-
titude chez les individus ayant survécu à des
conditions physiques épouvantables, comme
les camps de concentration ou les expéditions
polaires en solitaire. Ils ont tous foi en eux-
mêmes et se sentent capables de contrôler leur
destinée. Aucun doute n’existe dans leur es-
prit: ils ont les ressources nécessaires pour se
sortir de cette situation difficile. Ils ont confi-
ance en eux-mêmes et en leur environnement;
ils ne sombrent pas dans le désespoir23. Ils re-
mettent leur destin entre les mains de la vie.
Le produit le plus net de l’athéisme est le
désespoir.

JULIEN GREEN

Le désespoir, c’est le contraire de l’espoir,


soit une peur prolongée accompagnée d’une
sensation de perte de contrôle. Les individus
désespérés se sentent souvent frustrés et aban-
donnés. Le sentiment de désespoir triple la
croissance des cellules négatives dans les
études expérimentales sur le cancer (voir
chapitre 3, réf. 96).
Ce ne sont pas les tristes événements de
la vie en soi qui causent le désespoir, car les
problèmes font partie de la vie. C’est plutôt
notre façon de répondre à ces événements qui
en est responsable. Lorsque la conscience
fleurit, nous réalisons que nos problèmes ne
sont pas vraiment importants, car ils nous per-
mettront TOUJOURS de grandir, surtout lor-
squ’on abandonne le contrôle. Croire en une
force plus grande en nous modifie nos atti-
tudes envers les événements qui peuvent alors
revêtir une moindre importance. La conscien-
ce est donc l’antidote de la peur, du désespoir
et de l’effet nocebo.
Beaucoup de gens connaissent l’impact
néfaste des pensées négatives et désirent s’en
débarrasser en se concentrant uniquement sur
les choses positives. Ils disent donc de belles
phrases comme «je ne serai pas malade», sans
y croire réellement. Grands parleurs, petits
faiseurs. Ce ne sont pas les paroles qui se
manifestent. Notre corps croit et crée les im-
ages que nous projetons dans notre esprit,
d’une manière consciente ou non. C’est ce qui
explique l’effet important du placebo/nocebo.

L’imagination est plus importante que la


raison.
ALBERT EINSTEIN

La visualisation est une technique utilisée


par le Dr Carl Simonton dans le traitement
du cancer. Plutôt que l’utilisation de la parole
ou de la raison, elle implique l’utilisation de
l’esprit et de l’imagination. Les recherches
montrent que la visualisation améliore grande-
ment le bien-être et le système immunitaire24-26.
Nous pouvons commencer tout de suite.
Imaginez maintenant que vous vous divisez en
deux individus génétiquement identiques. Le
premier poursuit sa vie comme il l’a toujours
fait, ne changeant aucunement sa direction ou
ses habitudes. Par contre, le second individu,
par sa conscience, exerce un excellent contrôle
sur ses pensées, son attention, son attitude, ses
besoins et ses émotions, modelant ainsi tout
son système, en commençant par ses gènes.
Lequel voulez-vous être dans 20 ans?
En résumé, croyez. Ayez confiance en la
vie. Osez remettre le pouvoir à ce qui vous en-
toure. Croyez en Jésus, Mahomet, Bouddha,
Krishna, Rama, Yahveh, Moïse, la destinée,
la nature, les étoiles, l’énergie, la matrice, la
science, Vous-même, peu importe. Mais…
CROYEZ! Et que votre croyance vous apporte
la paix.

«La foi, pour moi, c’est la conviction


profonde de l’être dans sa participation
à la vie. C’est ça, la foi. C’est croire de
toutes ses forces en sa capacité de
guérir, croire de toutes ses forces en
son potentiel de guérison. Je pense que
c’est une condition importante pour
que survienne la guérison.»

JOHANNE ROBITAILLE MANOUVRIER

«J’étais supposée mourir il y a deux ans


et demi. Les gens qui me rencontrent
me disent qu’ils n’ont jamais rencontré
quelqu’un sur leur chemin avec une
force de volonté comme la mienne. On
l’appelle Dieu ou on l’appelle Mo-
hamed, appelez-le comme vous voulez.
Cette force-là, qui est plus haute et plus
forte que nous, je la ressens. J’ai couru
après l’amour toute ma vie pour réal-
iser que l’amour, ce n’était pas ça. C’est
quoi, l’amour? L’amour, c’est Dieu, la
force. Ils proviennent tous du même
endroit. C’est l’amour que l’on donne,
ainsi que l’amour que l’on reçoit.
L’amour, c’est de l’énergie. Ce sont des
vibrations. Une guérison peut aller plus
vite avec beaucoup d’amour. Il faut en
donner, en dégager. Oui, il y a quelque
chose qui peut nous aider et je ne sais
pas comment on pourrait l’appeler,
parce que le mot Dieu fait peur aux
gens. C’est la pure foi. Si les gens pouv-
aient comprendre que la foi est avant
tout… Si les gens pouvaient compren-
dre que c’est cela qui va te ramener au
bon point de départ, eh bien, ils
auraient leur réponse. Il faut croire en
l’amour universel. C’est un amour in-
conditionnel.»

CLAIRE CHARTRAND, 63 ans,


patiente de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont,
Montréal
LE MOMENT PRÉSENT

J’ai décidé d’être heureux parce que c’est bon


pour la santé.

VOLTAIRE

La joie de vivre n’est ni un produit appar-


tenant à nos gènes ni un luxe qu’on se paie oc-
casionnellement. C’est un travail quotidien. Le
paradis est bien sur cette terre et nous pouvons
y vivre à tout instant. La mémoire du passé
peut être très encombrante et peut détruire con-
tinuellement cet instant à vivre qui, lui, ne re-
viendra jamais. Cela ne sert à rien de chercher
le bonheur dans le futur. La vie, toute la vie, se
déroule dans le moment présent. Certaines per-
sonnes s’imaginent que l’acquisition de biens
et l’obtention de multiples victoires leur per-
mettront d’être heureuses dans un avenir rap-
proché. Plus ces gens courent contre le temps,
plus ils réalisent que ce but est inatteignable.
Obtenir un diplôme, se marier, acheter une
auto, une maison, investir dans des projets de
retraite, acheter de beaux vêtements, une plus
belle auto, un plus beau téléviseur… Ces
courses contre le temps se terminent souvent
en crise d’identité. Cette crise est un appel à
découvrir sa vraie nature et ses vrais besoins.
Nous ne pouvons pas chercher le bonheur
dans le futur, car le bonheur n’existe que dans
le présent. La spontanéité, la créativité,
l’amour sont tous dans le moment présent. La
relation amoureuse à laquelle nous aspirons
est aussi contenue dans le moment présent. Il
ne sert à rien de la chercher ailleurs. Ce n’est
que dans le moment présent que l’on ressent
l’amour véritable qui annihile toute pensée
négative. C’est donc un moment de paix et
d’union avec ce qui nous entoure, soit notre
environnement. C’est l’état d’équilibre où l’on
se sent serein, comme en apesanteur. C’est lor-
squ’on résonne le mieux avec l’univers. On
ne peut aimer que lorsqu’on est ancré dans le
moment présent. On ne peut pas vivre le mo-
ment présent sans aimer et sans se consacrer à
ce qu’on fait à l’instant même. L’ego ne peut
pas aimer. Il ne sait pas aimer, car il a peur
et pense qu’il ne mérite pas d’être aimé. Il vit
dans le passé et dans le futur. Il aime avec pos-
sessivité et passion. Par comparaison, l’amour
véritable émane de nous et n’attend rien en re-
tour. Il n’est pas possessif. L’amour incondi-
tionnel suffit à l’amour.
Je suis un ÊTRE humain. Pas un FAIRE
humain, ni un PENSER humain. Pour être
dans le moment présent, il faut court-circuiter
l’ego. Pour ce faire, il faut cesser de penser,
d’analyser, de juger, de comparer ou de
s’attendre à des résultats. Il faut juste être,
sans penser. Dès qu’on se demande si on est
heureux, on cesse de l’être. Pour se centrer sur
le moment présent, sans courir après le temps,
il faut arrêter d’avoir peur. On arrête d’avoir
peur quand on affronte nos émotions et qu’on
les décode. Il faut beaucoup de courage pour
s’abandonner à ce qui surgit du fond de nous.
Ce qui surgit, c’est la vraie MAGIE de la vie.
Beaucoup de gens cherchent du mérite dans
leur vie, mais ils le cherchent de la mauvaise
manière. Le mérite n’existe pas dans le futur.
Le seul mérite qui existe, c’est d’être con-
centré sur ce que l’on aime. Et ce mérite
n’existe que dans le moment présent.

Personne n’a vécu dans le passé, personne ne


vivra dans le futur;
le présent est le mode de toute vie.

ARTHUR SCHOPENHAUER

S’il fallait qu’on meure, puis qu’on revi-


enne sur Terre, sous quelle forme choisirait-on
de revivre?
Un oiseau? Pour voler librement, sans fin,
sans se préoccuper de rien, sans aucun tracas,
que de créer d’autres oiseaux comme soi?
Une belle toile? Les gens nous contem-
pleraient pendant des heures, nous ad-
mireraient, prendraient soin de nous. Mais
pourrions-nous vivre toute une vie ainsi ana-
lysés, exposés et époussetés?
Un poisson? Pour avoir une mauvaise mé-
moire, ce qui pourrait nous être utile afin
d’oublier le bon ou le mauvais sort, sans ja-
mais nous lamenter ni nous exalter. Vivre
comme un poisson, c’est vivre à la minute près
et apprécier la vie selon de très brefs moments.
Bon, imaginons un être doté d’une mém-
oire sélective, ne retenant que les bons mo-
ments et chassant les mauvais par une soupape
de sécurité. Cet être mi-poisson, mi-humain,
appelons-le sirène, pour les besoins de la dé-
monstration.
Revenir sur cette planète dans la peau
d’une sirène, serait-ce l’idéal? On ne vivrait
que les moments fantastiques. Vivre comme
une sirène, c’est vivre jusqu’à la mort, sans
jamais se lamenter sur son sort. Continuer à
nager, sans accablement, sans tortuosité. Ne
jamais regarder en arrière. Mais peut-on
vraiment vivre de cette manière? Peut-on
vraiment évoluer dans cette vie sans se rappel-
er les mauvais moments? On stagnerait, on pa-
taugerait sans cesse à la même place.
Comment peut-on avancer sans apprendre
de ses erreurs? Si la vie est une balance qui
mesure les gains et les pertes, c’est qu’il est
normal de perdre des choses, des êtres. La
balance retrouve l’équilibre en compensant la
perte par une leçon, donc par un gain.
Le plus beau cadeau qu’on puisse s’offrir,
c’est de revenir sur Terre comme un roi tout-
puissant, soit un être qui apprécie les bons mo-
ments et qui aime aussi grandir et évoluer à
partir des mauvais moments. Un roi qui con-
trôle son mental et qui est totalement consci-
ent de ses besoins. Quelqu’un qui apprend de
ses erreurs. Et qui célèbre ses victoires.
Si on tournait chaque regret de notre vie
en une leçon, chaque chagrin en une nouvelle
démarche à entreprendre, on pourrait se sentir
plus à l’aise dans sa peau et apprécier la vie à
sa juste valeur. Ce n’est qu’à ce moment qu’on
peut se libérer de l’ego et qu’on peut rejoindre
notre vraie force, le roi tout-puissant.
Une bonne manière de se recentrer sur le
moment présent est de s’arrêter parfois pour
prendre une photo, sentir les roses, regarder
les étoiles, etc. Ceux qui ont grand avantage
à le faire sont ceux qui pensent qu’ils n’ont
pas le temps de le faire. L’ego ne veut pas
s’arrêter, mais des arrêts répétitifs pour sa-
vourer la vie diminuent son emprise et le for-
cent graduellement à cesser d’exister. Vivre le
moment présent améliore le fonctionnement
de tout notre corps, y compris le système im-
munitaire27, et permet d’armer chaque cellule
de ce même rythme de l’univers.
«Je pense que la phrase “Je vais battre
le cancer” ou “Je vais me battre contre
le cancer” induit les gens en erreur,
parce que, quand on se bat contre
quelque chose, en réalité on donne de
la force à l’ennemi. Pour moi, le cancer
n’a jamais été une bataille, puisque j’ai
toujours cru que c’était un message à
comprendre, que l’âme envoyait un
message au cerveau de la personne
pour lui dire l’urgence de transformer
sa vie, de quitter les schémas anciens
selon lesquels elle vit encore, de se
libérer des émotions du passé et de par-
ticiper activement à sa vie dans le mo-
ment présent, parce que la seule chose
réelle, c’est le moment présent, c’est ce
qu’on vit actuellement. Ce qu’on va
vivre demain, on ne le sait absolument
pas. Ce qui s’est vécu hier, c’est du
passé. Ce qu’on vit dans le présent, ça
c’est concret, c’est actuel, c’est authen-
tique. Ça veut dire qu’on a un pouvoir
à l’intérieur de soi, et ça, c’est gratuit,
sans effets secondaires, et ça n’alourdit
pas le système de santé.»

JOHANNE ROBITAILLE MANOUVRIER

«J’ai trouvé que l’amour, c’était le but


principal de ta guérison. Tu ne bats pas
le cancer. Tu ne te débats pas avec cette
maladie non plus et tu ne luttes pas
contre elle. Tu ne fais qu’amener les
éléments ou l’énergie nécessaires pour
que cette maladie comprenne qu’elle
n’a pas de raison d’être.»

CLAIRE CHARTRAND, 63 ans,


patiente de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont,
Montréal
LA NATURE

Dans un effort pour devenir de plus en plus


«civilisés», nous nous sommes défaits d’une
partie très importante de nous: notre environ-
nement. L’être vivant a évolué avec la nature
depuis des milliards d’années. Or, depuis le
siècle dernier, les populations se multiplient,
les gratte-ciel poussent… Nous sommes-nous
affranchis trop rapidement du champ électro-
magnétique auquel notre ADN était habitué?
Ah oui, c’est vrai! Nous pensions que l’ADN
était, tout comme nous, une entité séparée de
l’univers.
Nous sommes notre environnement, car à
la base nous sommes constitués d’une énergie
électromagnétique reliée au monde. L’être hu-
main a évolué avec la fréquence électromag-
nétique NATURELLE de la Terre et en est
dépendant pour fonctionner harmonieuse-
ment28. Nous avons découvert en 1962 que
la charte d’oscillation de la fréquence mag-
nétique terrestre est similaire à la lecture
d’électroencéphalographie. Notre activité
cérébrale réfléchit constamment la fréquence
terrestre29. Cela serait probablement dû au fait
que nos cerveaux se sont développés et ont
toujours évolué en compagnie de cette
dernière. L’influence des fréquences environ-
nantes sur notre comportement est aussi illus-
trée par l’exemple des appareils transcrâniens
de stimulation magnétique. Ces derniers sont
utilisés dans le traitement de la dépression et
servent à appliquer des impulsions mag-
nétiques à travers le crâne, ce qui crée une
variation rapide du flux magnétique, induisant
un champ électrique qui modifie l’activité des
neurones. Les expériences effectuées avec ces
appareils démontrent que les fréquences en-
vironnantes induisent non seulement des
changements mentaux, mais aussi des change-
ments physiques30-31. D’une certaine manière,
tous les champs électromagnétiques qui nous
entourent influent sur le comportement de nos
cellules, de nos neurones et de notre corps.
Certaines fréquences proches de l’infrarouge,
émises à faible débit, aident à la réparation des
cellules, alors que d’autres fréquences, à haute
exposition, sont génératrices de cancer32-34.
Certaines fréquences de fond causent l’anxiété
et la dépression28-29. L’énorme champ électro-
magnétique qui entoure les villes est d’ailleurs
assez impressionnant. Ce champ invisible est
composé de multiples signaux, les plus connus
étant les signaux AM, FM, TV, wifi, cellu-
laires, bluetooth et micro-ondes. C’est une
nouvelle forme de pollution qui augmente très
vite. Or, nous avons peu de données sur leurs
répercussions à doses journalières. En
septembre 2007, se fondant sur des analyses
effectuées par 15 laboratoires, l’Agence
européenne pour l’environnement a émis des
avertissements concernant l’utilisation des
technologies sans fil, notamment les signaux
WiFi et cellulaires35. Des mesures de précau-
tion devraient être prises, même si certaines
relations de cause à effet ne sont pas encore
complètement établies.
Chaque champ magnétique artificiel con-
tribue à former une énorme sphère entourant
la Terre et que certains nomment techno-
sphère. Cette sphère modifie le champ mag-
nétique de notre planète. Comme nous
sommes extrêmement dépendants du champ
magnétique terrestre, nous devenons donc
soumis à l’influence de cette technosphère.
Cette pollution technosphérique fera, dans le
futur, l’objet de plusieurs débats et réglement-
ations.
Nous sommes une dualité. Une partie de
nous cherche à se séparer de l’environnement
et perçoit que l’individu est indépendant et
distinct de tout ce qui l’entoure. Cette partie,
l’ego, nous pousse vers l’extinction. Sa con-
science peu évoluée ne tient pas compte des
besoins des autres êtres vivants ni de
l’environnement. Son seul désir est le contrôle
et le pouvoir. Qui sait, peut-être que, dans
quelques milliers d’années, une nouvelle es-
pèce pourra admirer le squelette humain, tout
comme nous admirons aujourd’hui les sque-
lettes des dinosaures!
«Vestige de l’être humain, éteint par in-
conscience.»
Mais il y a encore de l’espoir, car l’autre
partie de notre dualité fonctionne différem-
ment. Elle cherche à nous reconnecter avec
l’environnement et elle comprend notre rôle
en son sein.
J’aime les plantes. J’aime les animaux.
J’aime les rochers. J’aime tout ce que la vie
a créé. J’y vois toujours cette touche de la
force intelligente de la création. Ils ne con-
naissent que le moment présent et nous trans-
mettent ces ondes positives continuellement.
Nous sommes influencés par l’environnement
et nous avons des antennes partout sur le
corps, qui captent tout ce qui nous entoure.
Qu’il est bon, parfois, de s’éloigner de la pol-
lution de la ville, qu’elle soit atmosphérique,
sonore ou technosphérique! Je le conçois, les
espaces naturels sont de plus en plus rares et
sont maintenant remplacés par du béton, de
l’asphalte et des produits dérivés du pétrole.
Pourtant, les études montrent que la fréquent-
ation des parcs et des forêts nous est essenti-
elle! Des travaux de recherche montrent que
ces espaces verts améliorent le système immu-
nitaire, plus spécifiquement les agents secrets
responsables de reconnaître et de combattre
les cellules cancéreuses36-38. Se promener libre-
ment, respirer l’air pur, écouter cette vie, voir
toutes ces couleurs et ces formes, et, surtout,
sentir la paix de la nature sont essentiels. La
nature remet les choses en place et nous rap-
pelle notre connexion avec le milieu environ-
nant. Soumettons-nous aux bonnes ondes de
notre mère. Nous en dépendons et nous en
faisons partie. Sans elle, nous disparaîtrions
sans aucun doute. Prenons soin de nous en
prenant soin d’elle.
MÉDITER

Méditer, ce n’est pas écouter de la musique de


buddha-bar dans un décor feng-shui et se dire
zen. Méditer, ce n’est pas réfléchir non plus.
La méditation et l’hypnose ont beaucoup de
choses en commun. Les deux sont des états
de transe qui impliquent l’attention, la respira-
tion et la détente. Sauf qu’en méditation, on ne
fait pas de suggestion. Méditer, c’est permettre
l’élévation du processus de conscience. Son but
est de nous permettre de communier avec notre
essence, soit notre univers. Puisque la connex-
ion avec l’univers n’existe que dans le mo-
ment présent (d’où le principe de résonance),
nous pouvons alors «résonner» avec l’univers
en faisant taire les pensées et en transcendant
l’ego par le relâchement du jugement, des
désirs, de la peur et des attentes. C’est un ex-
ercice qui permet de se donner au moment
présent.
Il existe plusieurs formes de méditation. Il
suffit de développer sa propre technique. La
posture la plus populaire est celle où l’on est
assis confortablement, le dos droit, les jambes
croisées. L’exercice mental le plus commun
consiste à diriger son attention pour observer
ses pensées, sans s’attacher à aucune d’elles.
On n’arrête pas de penser, mais on se détache
des pensées en les observant. Des sons
peuvent être émis (comme le OMMMMM)
pour faire résonner le corps et activer l’état
de transe. Souvenez-vous: la conscience est
comme un muscle. Il suffit de l’entraîner
régulièrement et les effets se manifestent rap-
idement. La conscience n’est pas nécessaire-
ment DANS le cerveau tel que l’on pense.
On le réalise en méditant. Notre cerveau ra-
tionnel est comme un appareil électrique et il
peut surchauffer si on ne lui accorde pas de
pauses. La méditation active la conscience et
permet de débrancher le fil électrique pendant
quelques secondes et de laisser le cerveau se
reposer. Il redémarre toujours de manière plus
performante par la suite. La méditation suscite
donc un sentiment de quiétude instantanée et
sa pratique quotidienne est une source en-
richissante, permettant d’augmenter notre ef-
ficacité.
La méditation est maintenant intégrée dans
plusieurs centres oncologiques et améliore les
paramètres physiques et psychologiques des
patients39 -46. Elle a des effets bénéfiques sim-
ilaires à ceux des antidépresseurs, régularisant
les taux de sérotonine et de dopamine46-47. Elle
crée des ondes cérébrales particulières qui
conduisent à un état de sérénité28. La diminu-
tion des idées négatives réduit l’anxiété et les
autres symptômes de la dépression40-41. La
méditation améliore non seulement le bien-
être, mais aussi le système immunitaire40-42, 46-47.
Elle permet d’améliorer les défenses
naturelles contre le cancer et de diminuer
l’état inflammatoire chronique qui, à la
longue, contribue à générer le cancer40-41. Son
action commence par nos gènes. Nous
pouvons donc préciser leur expression par
cette technique mentale et exercer un contrôle
volontaire sur notre ADN48. Certains patients,
comme Ian Gawler, ont réussi à guérir de mal-
adies incurables par l’usage de la méditation et
par la reconnexion avec ce calme intérieur49-50.

Imaginez que vous êtes en train


de marcher dans un bois, puis
que vous vous assoyez devant un
cours d’eau. Vous regardez des
feuilles emportées par l’eau du
ruisseau disparaître à l’horizon.
Maintenant, imaginez que ces
feuilles sont vos pensées. Le but
de l’exercice est d’observer les
feuilles sans leur prêter atten-
tion. À partir de ce moment, il est
important de se concentrer, de se
distancier et de développer une
perspective par rapport à tout le
processus mental, de séparer la
conscience de la raison. Lor-
squ’une feuille fait son appari-
tion dans le champ mental, on
l’identifie comme une pensée,
sans s’attarder à son contenu, et
on poursuit l’exercice. Lor-
squ’une autre feuille glisse sur
l’eau, on la catalogue «idée» et
on la laisse filer dans le ruisseau.
On ne s’attarde à aucune d’entre
elles et on n’écoute surtout pas
l’idée qu’on aurait de meilleures
choses à faire que de méditer. On
laisse aussi passer la voix qui
recherche des résultats immédi-
ats. On ne se concentre qu’à sa-
vourer l’expérience du moment
présent. On laisse ces voix de
l’ego passer et disparaître au fil
du courant. On observe et on
respire pleinement. Quelques
minutes suffisent pour rééquilib-
rer nos neurotransmetteurs.
SORTIR DE L’ORDINAIRE

Qu’est-ce qu’un poisson peut vraiment con-


naître
par rapport à l’eau dans laquelle il a baigné
toute sa vie?

ALBERT EINSTEIN
Pyramide des besoins de Maslow

Selon le psychologue Abraham Maslow,


les êtres humains ont différents besoins à com-
bler durant leur vie, ce qu’on peut illustrer
à l’aide d’une pyramide51. Ils gravissent les
marches de la pyramide, une à la fois, après
avoir comblé leurs besoins de base. Un des
premiers besoins est la sécurité. Nous avons
tous besoin d’un endroit pour nous mettre à
l’abri des dangers comme le froid, la foudre,
les ours et les agresseurs. Pour cela, les premi-
ers hommes avaient des grottes. Nous avons
maintenant des maisons, et la qualité de ces
maisons dépend de nos moyens. La majorité
des habitants de notre monde vivent encore
dans ce que les «riches» appellent des taudis.
Les «riches», eux, se sont approprié le confort
total dans leurs maisons aux murs bien isolés
et se prélassent devant des écrans géants de
télévision, aux chaînes innombrables. Plus be-
soin de sortir de la maison! Mais ce que les
gens riches ne comprennent pas, c’est que
leurs maisons ne leur donnent que
l’ILLUSION de la sécurité. La gourmandise
est un vilain péché.
Le film The Truman Show raconte
l’histoire d’un homme vivant depuis sa nais-
sance dans un monde artificiel, soit un énorme
décor de cinéma entouré d’eau. On ne lui a
jamais dit qu’il est le personnage principal
d’une émission de téléréalité populaire. TOUS
ses besoins sont comblés, de sorte qu’il n’a ja-
mais besoin de sortir de ce monde artificiel.
De plus, afin de «noyer» toute envie qu’il
aurait de quitter le plateau de tournage, on lui
a fait croire que son père était mort dans cet
«océan» qui entoure son monde. On lui a in-
culqué une phobie de l’eau. Cet homme vit
donc innocemment dans un film, complète-
ment coupé du monde extérieur. La PEUR de
l’inconnu et la SÉCURITÉ de ce monde ar-
tificiel le maintiennent dans l’ignorance de la
réalité. Par contre, un jour, il tombe amoureux
d’une femme (une actrice) qui est ensuite ex-
pulsée du plateau. Attristé d’apprendre qu’elle
est partie, Truman veut la rejoindre. L’unique
raison qui le pousse à affronter toutes ses
peurs est la volonté de retrouver son amour.
L’amour lui donne des ailes pour vaincre sa
phobie de l’eau, franchir l’océan déchaîné
et… se rendre enfin compte qu’il vit dans des
décors de cinéma qui ne peuvent plus contenir
ses valeurs. L’amour lui a permis de se dé-
couvrir, de découvrir sa vraie réalité.
Comme lui, nous avons tendance à vivre
dans une réalité que nous nous construisons,
et nos décors sont notre maison, un travail,
une auto, des personnages familiers, et nous
en devenons complètement prisonniers avec
le temps, car nous perdons toute perspective
sur le monde réel. Nous formons notre propre
cage. Or, se réfugier constamment dans ces
éléments connus cause à la longue l’effet con-
traire, c’est-à-dire une anxiété chronique qui
devient la peur de l’inconnu. Beaucoup de per-
sonnes ont tendance à réagir aux problèmes de
la vie en se réfugiant dans leur confort, dans
«ce qu’ils connaissent». Ce problème empire
avec le temps, et les personnes âgées peuvent
perdre la raison quand elles doivent quitter ce
confort. Nous appelons cette condition «deliri-
um», et nous la rencontrons fréquemment lors
des hospitalisations. Cette «folie passagère»
s’atténue lorsqu’on place des objets familiers,
comme des photos, près du lit des patients.
Ce phénomène est aussi observé chez les nou-
veaux immigrés. Souvent, le choc culturel est
tellement important que ces gens ont tendance
à ne fréquenter que des gens de la même ori-
gine culturelle, retrouvant ainsi leurs tradi-
tions réconfortantes dans leur pays d’accueil.
Certains le font momentanément, le temps de
s’adapter, mais d’autres le font continuelle-
ment, pour ne pas ébranler le monde qu’ils ont
construit.
Pour l’amour de vous-même, sortez de
votre monde connu. Faites comme Truman,
bravez vos peurs et franchissez l’inconnu.
L’océan déchaîné n’est qu’une illusion. Cette
peur se transformera très vite en l’opposé: la
redécouverte de Vous-même. Ce n’est qu’en
sortant de votre monde que vous pourrez
vraiment voir la réalité et juger de la manière
dont elle pourrait convenir davantage à vos
besoins. Sortir momentanément du confort
permet de s’adapter constamment à la vie qui
évolue et de comprendre qu’il n’y a aucune
raison d’avoir peur de l’inconnu.
Il existe plusieurs manières de sortir de
l’ordinaire – selon, bien sûr, l’ordinaire de
chacun. Si vous êtes toujours entouré des
mêmes gens, passez du temps seul ou tentez
de rencontrer de nouvelles personnes. Si vous
ne regardez jamais vers le haut, levez la tête
et admirez le ciel, les nuages, les étoiles, les
arbres ou les gratte-ciel. Si vous circulez tou-
jours en auto, redécouvrez la joie du vélo ou
des transports en commun. Si vous jouez tou-
jours au poker, essayez le bridge. Toute nou-
velle expérience est une occasion d’apprendre,
de voir la vie sous un nouvel angle et de
développer la perspective. Le principe est le
changement du connu, de la zone du «confort-
able». Ces moyens permettent de garder un
esprit jeune. Pourquoi ne pas déménager? De
mon côté, j’aime bien les voyages. Cela me
permet de remettre les choses en perspective
et de considérer ma vie d’un autre point de
vue. De toute façon, les voyages ne coûtent
pas si cher quand on ne recherche pas le con-
fort. La plus importante révélation que j’ai
tirée de mes voyages, c’est que, au-delà de
toutes les différences qu’on s’impose à soi-
même, presque rien ne nous distingue des
autres êtres humains. Les différences qu’on
s’impose viennent de l’ignorance de nos simil-
itudes en raison des barrières qu’on dresse. Il
y a beaucoup plus de choses qui nous unissent
que de choses qui nous séparent. L’ordinaire
est surtout relatif! Un pays comme le Népal
comprend 72 groupes culturels et commun-
autés ethniques. Chaque groupe possède ses
propres codes vestimentaires, rites et divinités.
Pourtant, les Népalais vivent en symbiose
malgré leurs différences.
Le sentiment de sécurité est important,
mais ce n’est qu’un besoin de base, et les situ-
ations de «danger» sont rares. Bien souvent,
ce n’est que le produit de notre imagination.
L’habitude de se réfugier dans le connu en-
gendre un cercle vicieux qui entretient la peur.
Je compare cette dysfonction du sédentarisme
au besoin de manger. Nous sommes «obèses»
de sécurité. Les gens qui préfèrent leur confort
se condamnent à une vie dénuée de toute
évolution. Ce qui les attend, c’est l’anxiété, la
peur de l’inconnu et de l’environnement, un
sentiment d’isolement et de séparation d’avec
l’univers. Il est bon d’avoir un lieu confortable
où se reposer, mais l’attachement à ce besoin
est souvent excessif, car il y a d’autres
marches à gravir sur cette pyramide. Nous
faisons l’ascension de la pyramide en vivant
des expériences et en apprenant de celles-ci.
La conscience s’élève à mesure que nous
gravissons les degrés. Le but est d’atteindre le
sommet, où l’on retrouvera son essence vérit-
able.
REDÉFINIR LE BIEN ET LE MAL

Vous êtes bon quand vous vous dévouez pour


donner de vous-même. Cependant vous n’êtes
pas mauvais quand vous en tirez profit pour
vous-même. Car, quand vous vous démenez
pour réaliser un gain, vous êtes semblable à
cette racine qui s’agrippe à la terre et se
nourrit à son sein… Ainsi il est mille et un
chemins à prendre pour être bon, et vous
n’êtes pas mauvais si vous ne prenez pas le
bon.

KHALIL GIBRAN

Il n’y a pas de bien ou de mal. Il n’y a


pas d’enfer ou de paradis. Les lois n’existent
que pour les gens inconscients. L’enfer, c’est
uniquement de ne pas être en paix avec soi-
même. Le paradis est déjà sur terre; c’est le
moment présent. La vie apprend par un pro-
cessus d’essais et d’erreurs. C’est le principe
de l’évolution. Chaque fois qu’un essai a des
suites constructives, c’est-à-dire qu’il fait
avancer les choses, nous disons que c’est
«bon». Chaque fois qu’un essai se solde par
une erreur, c’est-à-dire qu’il fait reculer les
choses, nous disons que c’est «mauvais»52. Vu
que c’est le processus normal par lequel la
vie évolue, il n’y a aucune raison de se sentir
coupable lorsqu’on commet une erreur. Si
notre intention était bonne, il n’y a aucune
raison de traîner le fardeau de la culpabilité
pendant des années. Cela ne fait que détruire
notre santé. Il suffit d’apprendre de ses erreurs
et de faire les changements nécessaires, si pos-
sible. Les erreurs sont là pour nous indiquer la
direction opposée, soit la vérité.
On dit qu’il y a trois types de personnes
qui ne commettent jamais d’erreurs:
1. celles qui ne sont pas nées;
2. celles qui ne font rien;
3. celles qui sont mortes.
Chaque personne agit toujours selon ses
connaissances et fait toujours de son mieux.
L’intention est donc toujours bonne. Les ex-
périences que nous vivons nous donnent des
leçons. L’environnement nous modèle à sa
manière, mais personne n’est MAUVAIS par
choix conscient. Les criminels sont inconsci-
ents de la notion de «bien»; les saints en sont
très conscients, mais cela ne les rend pas plus
conscients du processus de perspective qui les
soulève au-delà de cette notion. Les criminels
et les saints ne sont alors que des reflets de la
société, à ses extrémités23. Commettre une er-
reur n’est donc pas synonyme de commettre
un «péché». Pécher, c’est enfreindre les lois
d’une institution religieuse. En comparaison,
commettre une erreur, c’est enfreindre notre
guide intérieur, la voix de notre conscience.
Étant donné que tout le monde a déjà fait des
erreurs, nous avons deux possibilités: nous
montrer tous du doigt mutuellement, ou mod-
ifier notre conception du bien et du mal. Le
vent crée le mouvement et le mouvement crée
la vie. Tout ce qui se transforme est vivant,
tout ce qui est statique est synonyme de mort.
Pour se transformer, il faut apprendre, et, pour
apprendre, il faut courir le risque de com-
mettre des erreurs. La transformation se
produit en raison des leçons apprises. Nous
sommes déjà parfaits quand nous donnons le
meilleur de nous-mêmes. Lorsque nous oubli-
ons les erreurs du passé et que nous pardon-
nons (à nous-mêmes et à autrui), nous nous
délestons de fardeaux inutiles qui cessent alors
de gruger notre énergie vitale. Ce qui en
émerge EST le «paradis». Ce sentiment
d’apesanteur. L’innocence d’un bébé. La
souplesse d’une fleur.

La vérité de demain se nourrit de l’erreur


d’hier.
ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY

Une personne qui n’a jamais commis


d’erreurs n’a jamais tenté d’innover.

ALBERT EINSTEIN

Tout le monde agit toujours avec les meil-


leures intentions. Pas besoin de garder des
émotions telles que la rancune et la culpabilité.
Celles-ci créent une peur constante qui n’a
plus de raison d’être. Quand on redéfinit le
bien et le mal, on réalise que ces émotions
négatives proviennent de nos croyances. Ces
dernières peuvent parfois devenir très con-
traignantes, comme des balises de sécurité
strictes qui se dressent devant nous et nous
empêchent d’évoluer. Ces balises nous em-
prisonnent dans un certain lieu restrictif où
nous sommes séparés de l’environnement.
Elles nous emprisonnent loin de notre source.
Notre vrai «nous» est à l’extérieur de cette
prison. La notion du bien et du mal provient
de l’ego. C’est une des manières par lesquelles
il catégorise les événements de la vie. La con-
science permet de se départir de ce concept
restrictif. Elle permet de comprendre qu’au-
delà de cette notion existe une autre notion
qui dit qu’il faut toujours apprendre à aimer.
Elle permet de réaliser que les gens qui com-
mettent des erreurs le font parce qu’ils cher-
chent l’amour, eux aussi, à leur manière.

«Il n’existe pas de “mauvaises herbes”


dans la nature, ni de “mauvais an-
imaux”. C’est nous qui avons décidé
cela. On a longtemps cru que la fièvre
était une “mauvaise maladie”. On sait
aujourd’hui qu’elle est un processus de
guérison. Il y a beaucoup de choses
qu’on voit comme des défauts, des
faiblesses, des carences, des maladies,
des attaques, des invasions. Si tu dis à
quelqu’un qui est atteint d’une maladie
grave qu’il s’agit d’un processus de ré-
paration, il te répondra: “C’est impos-
sible! Certains en meurent.” Mais ça,
c’est comme s’il te disait: “Il y a des
gens qui arrosent ma maison et ils vont
me noyer, il faut les arrêter et les tuer!”
Là, il faut que tu lui dises: “Ben non,
abruti, ce sont les pompiers! Ils sont là
pour t’aider! Au lieu de vouloir les tuer,
rends-toi compte que le feu est pris
chez toi! Trouve d’où il vient, pourquoi
il s’est allumé, coupe-lui son combust-
ible et son oxygène, les pompiers vont
partir d’eux-mêmes si le feu s’éteint.”
Je trouve triste la phrase: “Je vais me
battre contre le cancer.” Car je com-
prends différemment ce qu’est le can-
cer maintenant. Je pense que ce sont
des gens qui se battent contre une
fonction, un mécanisme de survie dont
le but était initialement de les aider. Je
leur dis: “C’est dommage, tu vas perdre
ton combat, tu es en train de te battre
contre Toi-même, contre l’évolution,
contre des mécanismes destinés à
t’aider si tu veux comprendre comment
ils sont faits et surtout pourquoi ils sont
là.”»

MICHEL LEMEILLEUR
AFFRONTER SA MORT

La conscience nous amène aussi à reconnaître


l’existence d’un monde intangible, hors des
normes physiques que nous avons toujours con-
nues. Tout sur la Terre se transforme constam-
ment. Les structures qu’on pense éternelles ne
le sont pas vraiment. Tout finit par disparaître,
y compris notre structure physique. La vie se
renouvelle continuellement, suivant la route de
l’évolution et de la complexification. La mort
physique est un processus normal qui découle
de la vie, mais beaucoup de personnes peuvent
vivre toute leur vie sans jamais affronter l’idée
de mourir… Étrange. TOUT LE MONDE sait
que le corps n’est pas invincible, mais beauc-
oup ne le comprennent que trop tard, alors que
la mort cogne à leur porte. Lorsque la mort ap-
proche, ils la traitent comme le vendeur qui fait
du «porte-à-porte».
La mort: Bonjour.
L’individu: Euh… non, je ne suis pas in-
téressé!
La mort (montrant le contrat signé): Trop tard.
Pas le choix. Allez, viens, j’ai du boulot qui
m’attend.
L’individu: Pourquoi moi?
La mort: Pourquoi pas?

Si la mort vous surprend, quelles attentes


aviez-vous à la base? Vous pensiez être in-
vincible? Il y a différentes manières d’aborder
la mort. Quand on y pense vraiment, la mort
pourrait être une véritable bénédiction! Quelle
chance de mourir, sinon, comme nous sommes
déjà des milliards, être invincible serait un sui-
cide. La planète serait incapable de supporter
tant d’êtres humains. Nous avons de moins en
moins d’espaces verts, nous ne savons plus où
ni comment produire de la nourriture de qual-
ité, et nous ne savons même plus où mettre
nos déchets. Nous ne serions pas capables de
nous supporter nous-mêmes, avec de moins
en moins d’air frais à respirer. À ma connais-
sance, il n’y a toujours pas de courtiers im-
mobiliers qui proposent des terrains à vendre
sur Jupiter, avec piscine et foyer. Il faudrait
éventuellement interdire la conception
d’enfants, et tous les habitants pourraient être
stérilisés. Dans quelle sorte de monde
vivrions-nous? Vivre sur une planète si stérile,
est-ce souhaitable? La mort physique, ce n’est
pas un échec.
Voici une autre interprétation de la mort,
selon les découvertes des nouvelles sciences
non matérialistes53-56.
Nous sommes tous unis à un champ élec-
tromagnétique universel, intelligent. Vous, en
tant que conscience, êtes la seule source vérit-
able de cette information qui circule dans
votre corps. Votre présence dans votre corps
et la manière dont vous choisissez de vivre
votre vie, ce que vous mangez, buvez, ressen-
tez, pensez, déterminent la manière dont vos
gènes seront capables de contrôler et de sout-
enir votre existence physique. Si vous (votre
présence consciente) n’êtes plus présent dans
votre corps, l’information, donc la vie, sera re-
tirée de chaque cellule. Nous connaissons cet
état comme la mort physique. Vous n’êtes plus
présent et vos yeux sont «vides». Votre corps
se désintègre et les atomes qui formaient vos
cellules se désarticulent simplement pour se
rassembler à nouveau sous une nouvelle forme
– de la terre, des plantes, de l’eau, de l’air, des
animaux ou d’autres êtres humains.

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se trans-


forme.

ANTOINE LAVOISIER

Votre conscience, elle, n’étant pas


physique, ne peut pas mourir. Elle rejoint
l’intelligence universelle invisible à laquelle
elle était toujours connectée. La mort, c’est la
manière par laquelle évolue le champ de notre
conscience. Nous l’aidons à s’enrichir par nos
expériences de vie et nos apprentissages. Il
se manifestera toujours sous une forme plus
évoluée en raison des leçons que nous avons
apprises durant nos vies.
Les rôles qu’on joue, certaines croyances
qu’on entretient, les émotions qu’on garde,
certains choix qu’on fait, font en sorte qu’on
ne peut plus affronter nos peurs. Cela com-
prend la peur de regarder la mort dans les yeux
et de réaliser que l’endroit d’où l’on jaillit est
une source intarissable. La dissipation de la
peur de la mort dissipe la peur en général. La
confrontation avec la mort permet de libérer
les courageux de leur prison, soit l’ego. C’est
lui qui a peur de mourir, car il s’identifie au
temps et aux formes matérielles. Il se PENSE
trop IMPORTANT pour mourir. Pourquoi
MOI? Selon mon expérience en oncologie, les
patients qui parlent de leur mort pendant nos
rencontres sont toujours plus sereins et,
étrangement, évoluent mieux au sortir de leur
cancer.

«Il ne faut pas avoir peur de mourir,


parce que la mort fait partie de la vie.
Cela m’a permis par la suite de ne pas
me figer dans la peur de mourir, mais
plutôt de mettre toute l’énergie
disponible à ma guérison et de choisir
de vivre.»

JOHANNE ROBITAILLE MANOUVRIER

Les gens qui n’affrontent pas leur mort


ratent quelque chose d’extraordinaire: la vie.
Quel sentiment incroyable que de pouvoir
vivre chaque jour comme si c’était le dernier
de notre existence! Faites l’exercice.
Réveillez-vous le matin et demandez-vous ce
que vous feriez si vous n’aviez que ce jour à
vivre. UN SEUL JOUR. Je vous garantis que
plusieurs de vos préoccupations disparaîtront!
Regardez la mort et acceptez-la comme une fi-
nalité, cela vous permettra d’apprécier la vie à
sa juste valeur et, surtout, de dissiper la peur
qui génère des émotions négatives.
AVOIR DES BUTS PERSONNELS

Carl Jung avait noté qu’environ un tiers de ses


patients n’étaient pas atteints d’une névrose cli-
niquement définissable, mais souffraient plutôt
d’une vie dépourvue de sens57. En effet, beau-
coup cherchent l’accomplissement dans leur
mission professionnelle ou familiale. Par
contre, lorsque ces missions s’estompent, on
peut aboutir devant un questionnement pro-
fond: «Quel est mon but dans la vie?» Nous
avons tous des buts au travail et à l’école, mais
ce ne sont pas NOS buts, car ils nous sont don-
nés de l’extérieur. Nous ne les choisissons pas
toujours et ils ne mettent donc pas en valeur
toutes nos forces et nos passions. La société
peut aussi nous «proposer» des buts de con-
sommation, qui ne sont pas les nôtres, comme
vouloir acheter une nouvelle auto, une maison,
etc. Parfois, notre vision du monde change à un
point tel que nous nous sentons pris dans une
vie qui ne nous appartient plus. Cela soulève
d’autres questions existentielles: «Quel est le
sens de la vie?»
Si l’univers est une grande fête, nous ne
sommes pas les invités d’honneur. Nous
sommes les serviteurs, car nous sommes aussi
là pour travailler et mériter notre place en son
sein. L’univers n’a jamais été conçu pour notre
confort, car nous ne sommes pas en son centre.
C’est l’ego qui se croit au centre de tout, et
non PARTIE d’un tout. Plusieurs autres es-
pèces se sont déjà éteintes bien avant nous.
Notre perception de l’univers devient
chaotique lorsqu’on s’attend à ce que nos be-
soins soient comblés par lui, comme s’il nous
devait quelque chose. La question «Qu’est-ce
que le monde fait pour moi?» peut donc être
remplacée par «Qu’est-ce que JE peux faire
pour le monde?».
Notre mission principale est d’aimer. C’est
la direction de la vie et elle n’est chaotique
que pour ceux qui rament à contre-courant. La
meilleure manière de ramer dans le sens de
la vie est de se donner un but ultime qui met
en valeur tout ce qu’on aime. C’est une dir-
ection qui attribue une signification à tout ce
que nous sommes et qui nous permet de nous
débarrasser des idées noires et de la stagna-
tion chaotique58. Poursuivre un but ultime est
donc une initiative personnelle qui nécessite
de la discipline et une bonne connaissance de
soi. Nous sommes les seuls à pouvoir nous fix-
er ce but, puisque nous sommes les seuls à
connaître toutes nos forces et toutes nos faib-
lesses. Les buts des autres ne sont donc pas né-
cessairement les nôtres. Une de nos meilleur-
es armes est le pouvoir de notre attention, qui
est une énergie psychique permettant de réal-
iser, de créer et de transformer. Se fixer des
buts permet donc de maîtriser le pouvoir de
l’attention. Elle peut devenir un outil très im-
portant qui nous permet d’améliorer la qualité
de nos expériences et de nous accomplir dans
ce que nous aimons.
Les buts réalignent les étoiles dans le bon
sens et nous permettent de revoir la vie sous
un nouvel angle: l’amour du moment présent.
Le désespoir se transforme en espoir. Les
émotions négatives deviennent positives.
Nous sommes en paix avec l’environnement.
Quel but choisir? Tous les chemins mènent
à Rome. Et Rome, c’est ce que nous aimons et
ce à quoi nous aimons donner toute notre at-
tention. Nous avons tous des talents particuli-
ers et nous sommes sur cette terre pour les
exprimer et en faire profiter les autres.
Quel est le sens de la vie? Le sens que
NOUS voulons lui donner. Les meilleurs buts
sont ceux qui servent les autres tout en mettant
en valeur nos forces. Plus le but sera import-
ant, plus nous serons motivés, et plus il nous
permettra de nous dépasser, tout en restant sur
les rails de la vie, qui sont d’aimer et
d’apprendre. Cet investissement doit ainsi
tenir compte de nos capacités23. Le but doit
être difficile, mais réalisable. Les buts pas-
sionnants permettent d’atteindre un excellent
équilibre entre les hémisphères gauche et
droit. Ils permettent de transcender l’ego en
s’oubliant et en s’abandonnant dans le mo-
ment présent, faisant fi du temps. Lorsque
nous sommes complètement investis dans une
activité que nous aimons, sans nous attendre
à aucun résultat, notre sens temporel devient
tout à fait altéré. Les heures peuvent passer
en quelques minutes et les minutes peuvent
s’étirer en heures. Cet équilibre entre les deux
cerveaux correspond à un état de flux, soit
un état paisible d’apesanteur, comme le décrit
le psychologue Mihaly Csikszentmihalyi. Les
meilleurs moments de notre vie surviennent
quand le corps ou le cerveau sont exploités au
maximum de leurs capacités, dans un effort
volontaire pour accomplir quelque chose de
difficile, mais de valeureux et de gratifiant.
C’est ce que rapportent les alpinistes, les
marathoniens, et tous ceux qui relèvent des
défis. Même si certaines expériences ne sont
pas nécessairement plaisantes au moment
même où nous les vivons, nous nous rendons
compte par la suite à quel point nous les avons
appréciées. Cet investissement de soi-même
fait grandir.

Le plus grand danger pour la plupart d’entre


nous n’est pas que notre but soit trop élevé et
que nous le manquions, mais qu’il soit trop
bas et que nous l’atteignions.

MICHEL-ANGE

Pour ceux qui ont comme objectif de cul-


tiver la spiritualité, il est important de men-
tionner que, tout au début, l’ego fera tout pour
survivre. Il pourra revenir à la charge à des
moments inopportuns. Il pourra même se cam-
oufler sous une nouvelle forme: l’ego
spirituel. Si vous vous sentez spirituellement
ou intellectuellement supérieur aux autres
simplement parce que vous comprenez le
concept de l’ego, ce n’est que de l’ego sous
une nouvelle forme. On n’est jamais supérieur
aux autres, ce n’est que leur degré de consci-
ence qui est différent. Par l’intermédiaire d’un
travail de croissance personnelle constant, on
finit toujours par enterrer l’ego. On ne peut se
débarrasser du jour au lendemain d’un ego qui
existe depuis des générations. On y parvient
tout doucement, par de petites victoires quoti-
diennes, en faisant des actes d’amour, en étant
patient et en s’ancrant dans le moment présent.
LE YOGA

Les mondes oriental et occidental se dis-


tinguent sur quelques points, dont l’importance
accordée par chacun au contrôle de la consci-
ence. Le monde asiatique est un expert dans
ce domaine. Le yoga est une activité d’origine
orientale rétablissant un lien entre le corps et
l’esprit. En raison de ses vertus thérapeutiques,
notamment la perte de poids, la réduction de
l’anxiété et l’amélioration de la concentration,
le yoga a récemment pris d’assaut le monde
occidental. On peut le pratiquer dans presque
toutes les villes, parfois même à tous les coins
de rue. Yoga signifie «union», celle du
physique et de l’essence de la vie. Samadhi,
son étape ultime, est considérée comme
l’expérience positive la plus intense, telle que
décrite par ceux qui l’ont atteinte23. Les pos-
tures du yoga sont naturellement adoptées par
les animaux. Ce sont des exercices de soup-
lesse et de flexibilité. Le yoga permet en plus
d’exercer un contrôle absolu sur la respiration
et sur le mental. En effet, beaucoup de ces pos-
tures sont impossibles quand on n’éteint pas
l’esprit analytique et les pensées. La concen-
tration permet par la suite de s’ancrer dans le
moment présent et d’être attentif aux besoins
du corps. C’est un excellent moyen d’atteindre
un bien-être et une paix intérieure. Les
recherches sur le yoga montrent une grande
amélioration du système immunitaire, de sorte
que sa pratique est de plus en plus intégrée
comme traitement dans plusieurs centres on-
cologiques39-40, 59-61.

Lectures suggérées
Flow, de Mihaly Csikszentmihalyi23.
Mieux vivre avec le cancer, de Stéphane Ben-
soussan62.
You Can Conquer Cancer, de Ian Gawler50.
Chapitre 10

LA SANTÉ PHYSIQUE ET AUTRES


OUTILS

L e corps physique est notre manifestation


tangible sur cette terre. Nos deux dimen-
sions (matérielle et immatérielle) sont connec-
tées et s’influencent mutuellement à chaque
seconde de l’existence. Notre santé est maxim-
ale lorsque ces deux parties fonctionnent à
l’unisson. L’entretien du corps physique est
donc aussi important que l’entretien du corps
métaphysique.
ÉCOUTER SON CORPS

La première étape de la santé physique est


d’être à l’écoute des besoins du corps. Durant
la journée, celui-ci nous envoie plusieurs mes-
sages que nous choisissons parfois d’ignorer,
au détriment de notre santé, alors que nous
sommes à la poursuite de buts secondaires. Une
conscientisation des besoins du corps est donc
de mise.
Cela dit, écouter son corps ne doit pas
tourner à l’obsession. Certaines personnes sont
vraiment trop attentives à leur corps, au point
où elles peuvent se chercher des maladies, et
croire en trouver. Ces personnes gagneraient
peut-être à moins s’occuper de la sphère
physique pour explorer davantage les sphères
émotive ou spirituelle.
J’ai vu des patients se présenter à l’hôpital
avec des cancers très avancés. La maladie peut
avoir évolué depuis des mois, voire des an-
nées, sans que les gens s’en rendent compte.
Les manifestations physiques (masses)
peuvent être énormes, saigner, sentir mauvais
et causer beaucoup de douleur, mais ces per-
sonnes n’ont JAMAIS consulté leur médecin
pour ce problème et ont choisi de l’ignorer.
«Docteur, je n’ai pas fait attention.»
Quand on creuse plus loin, ces personnes
disent: «J’avais peur de savoir»; «J’ai peur du
cancer et des médecins»; «Faites ce que vous
avez à faire, mais ne me dites rien.»
La peur explique cette négligence envers
le corps. Et pourtant notre corps est notre vais-
seau et ne veut que notre bien. Tout comme
pour une auto, nous devons en prendre soin
continuellement. Comment certaines per-
sonnes gardent-elles leur auto pendant 15 ans,
alors que d’autres ruinent la leur en 5 ans?
Comment se fait-il que des autos des années
1950 sont encore en excellente condition à
Cuba? Il n’y a qu’une seule réponse: grâce à la
force de l’attention.
«Je n’ai pas fait attention.» = «Je n’ai pas
prêté attention à ma personne.»
Tout comme il faut faire attention à nos
besoins émotifs, il faut aussi écouter nos be-
soins physiques. L’attention, c’est une forme
d’amour. Il faut se la donner à soi-même afin
de décoder les signaux que le corps nous en-
voie (douleur, sommeil, faim, soif, chaleur,
etc.). Si vous ressentez une douleur au dos,
reposez-vous et demandez-vous ce que vous
pouvez changer dans vos habitudes pour pal-
lier ce problème. Si vous ne faites rien, la
douleur empirera. Si vos yeux se ferment, al-
lez dormir. Soyez attentif à chacun de vos res-
sentis. Quelques secondes d’attention toutes
les heures suffisent pour s’imprégner des sen-
sations corporelles et en faire l’expérience à
sa manière. Il est bon de prendre l’habitude
de fermer les yeux pour s’y consacrer. Après
quelque temps, on peut le faire beaucoup plus
souvent, même les yeux ouverts.
Tous les besoins physiques inassouvis se
manifestent aussi émotionnellement. Ces deux
composantes sont liées et inséparables. Par ex-
emple, quand on a faim ou quand on a mal, on
peut devenir colérique. Quand on a trop envie
d’uriner, on perd patience et on ne peut plus
raisonner.
Bien que l’ego s’identifie à la forme
physique du corps, il n’est nullement à
l’écoute de ses besoins physiques. L’ego nous
empêche d’être attentifs à nos sensations et à
nos sentiments, alors que la conscience nous
libère de son emprise. Écouter son corps est
donc une excellente voie pour transcender
l’ego et s’ancrer dans le moment présent.
L’EXERCICE PHYSIQUE

Le sport, j’adore! L’exercice a des vertus ex-


traordinaires et il influe autant sur la santé
physique que sur la santé émotionnelle. Il per-
met le relâchement de drogues naturelles
sécrétées par le système nerveux, par exemple
la sérotonine, donnant un bon high. Il peut donc
nous rendre accros, ce qui peut s’avérer très
bénéfique pour la santé. L’activité physique
améliore aussi, entre autres, les systèmes im-
munitaire, vasculaire, musculaire et osseux.
Elle nous libère des tensions de la journée, lim-
ite nos idées négatives et module notre humeur.
L’exercice améliore aussi la concentration, la
confiance en soi et même les performances au
lit1-2. À son tour, le psychique améliore le sport.
Les athlètes savent que pour améliorer leurs
performances au-delà d’une certaine limite, ils
doivent apprendre à discipliner leur mental.
Voilà donc une autre illustration de la relation
corps/esprit.
Plusieurs études démontrent qu’une activ-
ité physique modérée et régulière peut
prévenir le cancer3-6. Plusieurs hypothèses sont
évoquées pour expliquer les mécanismes par
lesquels le sport pourrait agir sur les cellules
négatives, notamment l’action sur le
psychique, la vitamine D, les cellules immu-
nitaires, les facteurs inflammatoires et la mod-
ulation des gènes7-8. Uniquement en Europe,
on estime qu’un cas de cancer sur sept (soit
des centaines de milliers de cas) pourrait être
évité chaque année si les gens intégraient
mieux l’activité physique dans leur vie. Les
organismes de santé publique recommandent
de 30 à 60 minutes d’exercice modéré à
vigoureux par jour, et ce, 5 jours par semaine.
Certaines personnes misent beaucoup sur
la dimension physique, donc sur le sport, pour
canaliser les émotions négatives comme la
colère. Elles auraient aussi intérêt à explorer
leurs sphères émotive et spirituelle, car même
le sport peut devenir une forme de distraction.
Quand les activités physiques sont accompag-
nées d’émotions négatives ou qu’elles sont ex-
cessives, on assiste à l’effet contraire: un af-
faiblissement du système immunitaire. Les
études montrent que cela peut augmenter les
risques de développer le cancer9-11. Arrêtez de
vous exténuer à pratiquer des activités que
vous détestez! Choisissez celles que vous
trouvez plaisantes, intégrez-les à votre quoti-
dien et amusez-vous12.
LE SOLEIL

La vie sur la Terre a naturellement évolué sous


l’influence de la lumière solaire. Plusieurs
tribus préhistoriques et même des civilisations
entières ont vénéré le soleil pour ses pouvoirs
de guérison. Ils utilisaient son spectre complet
de radiation pour traiter des problèmes
physiques et psychologiques, pratique connue
sous le nom d’«héliothérapie». On traitait ainsi
la tuberculose, les problèmes émotifs, le cancer,
la colite, la goutte, l’acné, l’asthme, etc. Chez
l’être humain, l’exposition solaire affecte une
multitude de fonctions physiologiques et psy-
chologiques. Outre la production de vitamine
D, elle joue aussi sur l’humeur et sur la fertilité.
En Finlande, plus d’enfants sont conçus en été,
lorsque le soleil est présent plus de 20 heures
par jour13.
La lumière solaire est composée d’une én-
ergie transmise à la Terre sous forme d’ondes
électromagnétiques. Avec nos yeux, nous ne
distinguons que les couleurs de l’arc-en-ciel
– le violet ayant la plus haute fréquence
d’énergie et le rouge, la plus basse. Les rayons
gamma, X et ultraviolets ont de plus hautes
fréquences que le violet; alors que
l’infrarouge, les micro-ondes et les ondes ra-
dio ont des fréquences décroissantes. Le
Soleil, avec ses longueurs d’ondes différentes,
émet le spectre complet de la lumière dans
laquelle la vie sur Terre a évolué.
Les rayons UV sont des facteurs favorisant
certains types de cancer de la peau. En raison
de l’amincissement de la couche d’ozone, les
médias incitent le public à se protéger de ces
«mauvais» rayons. De nos jours, plus de 50%
des gens portent des lunettes qui bloquent
TOUS les rayons UV. On se tient à l’abri du
soleil, sous d’épaisses couches de crème et des
chapeaux.
Les rayons UV sont classés en trois sous-
catégories selon leur fréquence électromag-
nétique: UV-A, UV-B et UV-C. Les UV-A
sont les plus proches de la lumière visible (le
violet), alors que les UV-C sont les plus
proches des rayons X (qui, à dose suffisante,
causent le cancer).

Spectre électromagnétique: les rayons UV


sont divisés en UV-A, UV-B et UV-C.
Les UV-A se rapprochent de la couleur violet
du spectre visible, d’où le nom ultraviolet.
Les UV-C sont voisins des rayons X.
Les rayons UV-C sont normalement filtrés
par la couche d’ozone et n’ont pas de fonction
bénéfique connue pour le corps. Ils peuvent
même endommager l’ADN des cellules, ce qui
peut, à la longue, déclencher certains types de
cancer de la peau. Les rayons UV-B, quant
à eux, sont des nutriments essentiels, car ils
sont responsables de la production de la vit-
amine D et de l’absorption du calcium. Ils sont
donc nécessaires à l’intégrité de notre sque-
lette. Finalement, les rayons UV-A nous per-
mettent de bronzer et, selon certaines
recherches, répareraient les dommages à
l’ADN causés par les UV-C13-14. Les UV-A
sont d’ailleurs déjà utilisés dans le traitement
d’un type de cancer de la peau, le mycosis
fongoïde. Les gens atteints sont irradiés avec
des UV-A, et cela constitue une thérapie de
première ligne15. Paradoxalement, la majorité
des crèmes solaires ne protègent que des UV-
A et des UV-B, mais pas des UV-C.
Le soleil nous est essentiel. Et s’en sur-
protéger peut avoir a des répercussions im-
portantes et dangereuses, car le soleil en ex-
position modérée semble être un antidote aux
cellules cancéreuses16-27. Malheureusement,
selon la croyance populaire, le soleil est un
facteur causal du cancer et il faut absolument
s’en préserver. Cette perception de la réalité
est fausse. D’innombrables études effectuées
sur des millions de personnes montrent ex-
actement le contraire: une diminution des cas
de cancer (spécialement des types agressifs)
avec l’exposition au soleil.
Cette relation suit la latitude, soit la dis-
tance géographique par rapport à l’équateur18.
Par exemple, l’incidence et la mortalité de cer-
tains types agressifs de cancer doublent dans
les pays situés plus au nord25. La relation
s’observe aussi avec les changements de sais-
on et les variations de l’ensoleillement qui les
accompagnent, la gravité des cancers diminu-
ant en été19-20. Voici une autre constatation fort
intéressante: la dépression saisonnière débute
en automne et disparaît au printemps. Moins
de 10% des gens vivant en Floride en souf-
frent, alors que le taux grimpe à 30% au New
Hampshire13, où la diminution de
l’ensoleillement en hiver est plus marquée. Ce
qui est intéressant à remarquer, c’est que
l’incidence et la gravité du cancer suivent,
elles aussi, les variations de la dépression sais-
onnière. Elles changent et fluctuent selon les
saisons, la latitude et l’ensoleillement. Est-ce
donc si surprenant que les émotions négatives
soient des facteurs de l’équation du cancer?
Les effets bénéfiques du soleil s’observent
à plusieurs autres niveaux. Les études dé-
montrent que le manque d’exposition au soleil
et aux UV-B crée une carence en vitamine
D. Ce déficit semble jouer sur l’incidence et
l’agressivité du cancer, alors que la prise de
vitamine D semble être un facteur protec-
teur19-21, 25-35. Le développement du cancer est
aussi lié au taux de mélatonine, l’hormone
produite selon le degré d’ensoleillement13, 36-43.
Le lien bénéfique entre le soleil et le cancer est
mis en évidence par de vastes études épidémi-
ologiques et pourrait s’expliquer de plusieurs
manières, par l’action du mental sur le cancer
ou par des mécanismes moléculaires tels que
la vitamine D et la mélatonine.
Ces constatations sont même valables pour
les mélanomes, le cancer de la peau le plus
dangereux, dont l’incidence ne fait
qu’augmenter depuis qu’on se protège du
soleil26, 27, 44. Puisque le mélanome est aggravé
à la fois par la peur ET par le manque de
soleil, imaginez le cercle vicieux engendré par
la peur du soleil45! Cette peur est exagérée, car
les cancers de la peau induits par la surexposi-
tion au soleil sont des maladies à faible taux de
mortalité – 0,3%. Et les recherches montrent
que toutes ces cellules négatives peu agress-
ives, que l’on cherche tant à éviter, sont aussi
stimulées par la peur45-46. Par comparaison, la
sous-exposition au soleil engendre des cancers
dont les taux de mortalité vont de 20 à 65%21.
Cette différence est énorme.
On estime que chaque année, aux États-
Unis, des dizaines de milliers de décès reliés
au cancer pourraient être évités uniquement
par une exposition adéquate au soleil22, 23. La
peur du cancer engendre encore plus de can-
cers. Il ne faut donc pas avoir peur de notre
étoile! La Terre tournera toujours autour
d’elle.
Est-ce que cela signifie qu’il faut aller
gambader tout nu dehors et se joindre à une
tribu adoratrice du soleil? Pas du tout. Le
soleil est un couteau à double tranchant47. Cer-
tains rayons UV nous sont essentiels, alors que
d’autres nous nuisent! Nous ne pouvons pas le
fuir, car un manque de rayons lumineux induit
un déséquilibre complet du corps, c’est-à-dire
des problèmes osseux, immunitaires, émotifs,
et une augmentation des cas de cancer, prin-
cipalement les plus dangereux. Par contre, de
grandes quantités d’UV sont dommageables,
surtout chez ceux dont la peau brûle facile-
ment, mais ce danger est exagéré et il est
même devenu anxiogène.
Pour apprécier les bienfaits du soleil, il
suffit de faire preuve de modération et de lim-
iter la durée d’exposition. Les gens à la peau
pâle ou fragile devraient être particulièrement
vigilants et utiliser une crème protectrice s’ils
doivent s’exposer de façon prolongée. Le
danger vient de l’exposition excessive au
soleil, comme pour ceux qui se font rôtir quo-
tidiennement dans les salons de bronzage. Ce
n’est pas du soleil que vous devez vous méfier,
mais de votre comportement envers lui.
LE SOMMEIL ET LES RÊVES

Le cycle circadien, soit l’alternance entre le


jour et la nuit, est un facteur majeur de la form-
ation de la vie sur Terre, et ce, depuis plus de 3
milliards d’années43. Les êtres humains ont ap-
privoisé le feu il y a 250 000 ans et ils utilis-
ent des bougies depuis 5 000 ans, mais la lu-
mière électrique, qui a artificiellement modifié
nos conditions de vie, n’existe que depuis 132
ans. Avec l’omniprésence de la lumière noc-
turne, la plupart des gens ayant grandi dans de
grandes villes n’ont jamais vu un ciel complète-
ment étoilé. Or, la désynchronisation d’avec
l’environnement semble être un facteur can-
cérigène.
Les études démontrent que l’exposition à la
lumière nocturne (y compris celle des villes)
cause un déséquilibre hormonal qui module
l’expression des gènes, y compris ceux des cel-
lules immunitaires, ce qui augmente le risque
de développer le cancer40-41, 48-49. D’autres
travaux de recherche démontrent que les gens
travaillant de nuit courraient plus de risques
d’avoir le cancer, probablement à cause d’une
rupture accentuée du cycle circadien, d’un
manque d’ensoleillement et de répercussions
sur les taux de vitamine D et de mélatonine40-42,
50-53
.
Tout comme les plantes, nous avons be-
soin du soleil. Il est donc préférable d’adopter
un régime de sommeil régulier et sain, en
éliminant les sources lumineuses nocturnes et
en profitant de la lumière du jour. De cette
manière, nous vivons plus étroitement avec
l’environnement, selon les conditions
naturelles avec lesquelles nous avons évolué.
VOUS ÊTES DES OISEAUX DE JOUR.
Synchronisez-vous, car l’avenir appartient à
ceux qui se lèvent tôt.
Le rôle du sommeil dans le cancer est de
plus en plus manifeste. Bien que les besoins
diffèrent selon les individus, les taux de cancer
semblent diminuer chez les gens qui dorment
plus de sept heures par nuit54. Outre la durée
du sommeil, la qualité semble aussi influer sur
sa capacité «régénératrice»55. Des expériences
révèlent que la qualité du sommeil modifie
l’ADN et le système immunitaire43, 55. Beau-
coup de processus de guérison s’enclenchent
lorsque nous donnons une pause à notre
cerveau analytique. Il est essentiel de per-
mettre au corps de se régénérer durant ces
heures de repos.
Il est temps de dormir quand nos paupières
sont lourdes. Par contre, quand nous nous sen-
tons mentalement fatigués, ce n’est pas un ap-
pel de notre corps à se coucher. C’est plutôt
un appel à faire une activité relaxante avant
d’aller dormir. La majorité des gens se ruent
sur le téléviseur pour se relaxer, mais la télé-
vision n’est pas recommandable en raison du
contenu souvent négatif qu’elle véhicule et de
la lumière artificielle qu’elle diffuse en sura-
bondance. Si vous aimez les émissions
télévisées, privilégiez les émissions joyeuses,
car la majorité des bulletins de nouvelles sont
mauvais et les films, rarement reposants.
Toutes ces informations nourrissent notre es-
prit inconscient et influencent la qualité de
notre sommeil et de nos rêves.

QUELQUES TRUCS POUR


MIEUX DORMIR

• Évitez les lumières vives


avant d’aller au lit. Al-
lumez plutôt une chan-
delle.
• Écoutez de la musique
relaxante.
• Si, au moment de vous
coucher, une idée fab-
uleuse ou une tâche im-
portante vous traversent
l’esprit, écrivez-les sur un
bout de papier et arrêtez
d’y penser.
• Si vous ressentez une
émotion négative par-
ticulière, essayez de com-
prendre sa cause sous-ja-
cente pour la résoudre.
Cherchez-en la source et
éliminez-la (voir chapitre
8).
• Concentrez-vous sur
votre respiration (voir
plus bas).
• Soyez attentif aux sensa-
tions de votre corps, en
commençant par la
jambe gauche, puis la
jambe droite, puis le bras
gauche, puis le bras droit,
et de nouveau la jambe
gauche, et ainsi de suite.
• Imaginez-vous dans une
pièce familière, par ex-
emple votre salon, la
salle à manger de votre
sœur ou votre chambre
d’enfant. Humez son
odeur, écoutez les bruits
de cette pièce. Ensuite,
faites le ménage dans
cette pièce en faisant
mentalement disparaître
un objet à la fois.
Tableau… pouf! Chaise…
pouf! Jusqu’à ce que la
pièce soit complètement
vide.
• Faites l’amour.
RESPIRER

L’attention accordée à la respiration est un


geste tellement rare qu’il existe plusieurs livres
sur le sujet. Pourtant, l’oxygénation est à la
base de toutes les activités du corps. Nos cel-
lules respirent le même oxygène que nous in-
spirons par nos poumons. Or, cet acte naturel
et inné devient de plus en plus artificiel avec
les années. Nous savions respirer spontanément
quand nous étions bébés. Puis, au cours de
notre vie, nous avons vécu beaucoup
d’expériences. Certaines bonnes, d’autres
mauvaises. Ces expériences accompagnées
d’émotions se sont entreposées dans notre in-
conscient, qui contrôle aussi la respiration.
Nous avons également développé un esprit ana-
lytique et commencé à examiner notre passé,
à évaluer notre futur et à négliger le moment
présent. Au fil de notre vie et des problèmes de
l’existence, nous avons donc lentement aban-
donné notre respiration de bébé. Nous avons
remplacé le souffle de la VIE par le souffle de
la SURVIE.

Souffle de la vie Souffle de la


Respiration abdom- survie
inale Respiration thora-
Respiration par le cique
nez Respiration par la
Respiration lente bouche avec des
Respiration ample soupirs
et constante Respir- Respiration rap-
ation libre ide
Respiration ancrée Respiration in-
dans le moment constante et er-
présent ratique
Respiration
opprimée
Pour bien nourrir nos cellules en oxygène
et expulser les déchets dans le sang, réappren-
dre à respirer est donc primordial et favorise
un profond état de relaxation. Respirer et se
relaxer vont donc de pair, l’un entraînant
l’autre.

RÉAPPRENDRE À RESPIRER

• Prenez maintenant deux


minutes pour vous at-
tarder à votre respira-
tion.
• Asseyez-vous le dos droit
et la tête droite.
• Observez votre ventre.
L’abdomen se gonfle nor-
malement à l’inspiration
et se dégonfle à
l’expiration.
• Éteignez votre mental.
Ne pensez qu’à la respir-
ation.
• Quand le mental vous dit
que vous avez de meil-
leures choses à faire,
dites-lui qu’il n’y a rien
de plus important que
votre bien-être et qu’il
n’y aura peut-être pas de
lendemain.
• Revenez à la respiration.
• N’essayez pas de
respirer. N’essayez
même pas de ne pas es-
sayer. Laissez le dia-
phragme agir tout seul et
concentrez-vous à faire
taire votre cerveau.
• Relâchez les mâchoires
et abandonnez-vous à la
respiration.
• Sentez un fin parfum de
rose qui chatouille vos
narines.
• Ce parfum est velouté.
• Laissez votre nez «faire
l’amour» à l’air qu’il
respire… C’est gratuit et
sans risques.
• Laissez l’air remplir vos
narines, votre gorge, vos
bronches.
• Les alvéoles de vos pou-
mons n’ont pas besoin
d’aide. Elles savent
quelle quantité d’air il
leur faut pour se remplir.
Elles savent comment se
vider.
• De plus, permettez-vous
de savourer la pause
entre l’inspiration et
l’expiration, sans rien
forcer. Observez comme
vos poumons sont in-
dépendants.

Le souffle de la survie conduit à


l’accumulation de déchets (CO2) dans
l’organisme, ce qui rend le sang plus acide. Il
a été démontré que ces répercussions, à leur
tour, contribuent à augmenter l’anxiété, créant
ainsi un cercle vicieux qui augmente le senti-
ment de «peur»56. La seule manière de rompre
ce cercle vicieux est de prendre l’habitude de
s’attarder à sa respiration au moins une fois
l’heure. Laissez alors l’air frais remplir totale-
ment vos poumons. Vous serez encore plus ef-
ficace, car toutes vos cellules seront bien oxy-
génées et réparées adéquatement. Les études
montrent que les bonnes habitudes respir-
atoires améliorent le système immunitaire57.
Ce sera votre nouvelle drogue… naturelle et
gratuite!
Le souffle de la vie est régi par la paix
et le moment présent. Le souffle de la survie
est régi par la peur et le détachement de
l’environnement. Sachant que vos cellules
respirent, quel souffle voulez-vous leur offrir?
LES MASSAGES THÉRAPEUTIQUES

En Europe, en Afrique et en Orient, le toucher


est un acte très naturel. Les hommes se font
la bise et il est même normal, dans certains
pays, de voir deux hommes hétérosexuels se
promener main dans la main. Cette accolade
est considérée comme un signe d’amitié. En
Amérique du Nord, le toucher est très rare et
il est plutôt synonyme de contact sexuel ou
de partenariat d’affaires. Pourtant, le toucher
est un de nos cinq sens, et c’est aussi un art
qui se développe et contribue à rétablir la con-
nexion corps/esprit. Parfois, on peut devenir si
«cérébral» qu’on en est physiquement crispé
et complètement déconnecté des sensations du
corps. Vive les massages qui nous ramènent sur
terre! Il existe plusieurs techniques de massage,
notamment les massages sportifs, suédois, ay-
urvédiques et californiens. Les professionnels
pratiquent une combinaison de ces massages
et l’adaptent selon la personne. Les études de
massothérapie se multiplient et montrent une
amélioration importante du bien-être et du
système immunitaire, même chez les patients
atteints de cancer58-65. Une étude du Memorial
Sloan-Kettering Cancer Center à New York,
portant sur 1 300 patients atteints du cancer,
a montré que les massages contribuent à une
baisse de 50% de la douleur, de la fatigue, des
nausées et des symptômes dépressifs66-67.
LE RÉGIME ALIMENTAIRE

Certains peuples valorisent le temps consacré à


se nourrir, alors que d’autres, comme les Nord-
Américains, mangent rapidement, parfois en
moins de cinq minutes. La popularité des «ser-
vices à l’auto» en témoigne. Savourer la nour-
riture est pourtant un réel plaisir! Certaines per-
sonnes utilisent la nourriture comme un moyen
de noyer leurs émotions68. Ceux qui avalent la
nourriture sans la déguster peuvent se ques-
tionner sur leur état de conscience. Sont-ils ab-
sorbés dans leurs pensées? Prêtent-ils davant-
age attention à leurs idées? Mangent-ils par
DISTRACTION?
Le régime alimentaire fait aussi partie des
facteurs environnementaux cellulaires qui
altèrent l’expression des gènes. Nous sommes,
en effet, ce que nous mangeons. Au fil des an-
nées, de nombreuses études ont prouvé qu’une
consommation accrue de végétaux, tels que
les fruits et les légumes, est un facteur de ré-
duction des risques de cancer. Thé vert japon-
ais, poireaux, choux, betteraves, épinards, as-
perges et oignons sont quelques-uns des al-
iments qui préviennent le cancer, et l’ail ne
tue pas que les vampires! Richard Béliveau,
docteur en biochimie, a pu tester plusieurs de
ces aliments en laboratoire et a publié
quelques ouvrages sur ce sujet. Je vous invite
à consulter ses différents livres de recettes afin
d’adapter votre alimentation selon vos goûts et
de cuisiner avec folie69-70! Cela vous donnera
aussi l’occasion d’utiliser votre créativité.
Mais, de grâce, n’adoptez jamais un régime de
«peur». En d’autres termes, faites-le parce que
vous en avez envie!

Lectures suggérées
Les aliments contre le cancer, de Richard
Béliveau et Denis Gingras69.
Cuisiner avec les aliments contre le cancer, de
Richard Béliveau et Denis Gingras70.

Dr Boukaram

«Quel message voudriez-vous trans-


mettre aux jeunes pour les aider à
prévenir le cancer?»

Réponse 1

«Je pense qu’il va falloir beaucoup de


livres, beaucoup d’articles, beaucoup
de vidéos, beaucoup de Power Point
pour expliquer qu’on est probablement
les êtres les plus complexes de
l’évolution, qu’on est riches, riches
d’innombrables capacités et d’une mul-
titude de fonctions. S’il pouvait y avoir
des livres, des choses qui paraissaient
sur le sujet, pour faire comprendre
qu’on forme un tout. Ce n’est pas vrai
que la tête est d’un bord, puis que le
corps est de l’autre bord: tout ça
marche ensemble. Le corps et l’esprit
sont connectés. Méfiez-vous de vous.
Comprenez l’impact de vos émotions et
de votre ressenti sur votre physique, et
pourquoi il en est ainsi. Comprenez
d’où ça vient dans l’évolution, quand
c’est apparu. Si vous le comprenez,
quand il va vous arriver une peur, vous
pourrez en devenir conscients et éviter
le danger. Contrairement à la fourmi
qui continue à gruger l’herbe jusqu’à ce
qu’elle brûle, vous êtes capables de
sonder vos peurs et d’essayer de com-
prendre leurs origines: “Je vais trouver
d’où viennent mes peurs, sinon je vais
mourir, si ça continue. Je vais identifier
comment il se fait que, pour moi, cette
manière de penser était initialement
une bonne idée, une belle solution,
mais que maintenant elle est en train
de me nuire.” Alors, posez-vous des
questions, choisissez-vous et aimez-
vous.»

MICHEL LEMEILLEUR

Réponse 2

«De gérer les émotions correctement,


parce que je pense que c’est la base de
tout. J’ai réalisé à quel point le corps
humain est extraordinaire, mais il faut
y faire attention. Je trouve qu’il faut
prendre soin de son corps et de sa santé
mentale. Je ne me gêne pas pour dire
que je suis allée consulter, parce que ça
m’a aidée beaucoup au moment où j’en
ai eu besoin. Les gens n’ont pas beau-
coup de personnes à qui ils peuvent se
confier dans leur entourage. On ne peut
pas dire nécessairement tout ce qu’on
pense aux personnes qu’on aime. Les
gens disent parfois: “Ah, moi, je peux
me confier à mes amis.” Oui, mais tu
ne te confies jamais de la même façon,
parce que cette personne n’a pas la ca-
pacité ou l’éducation pour aller cherch-
er ce que tu as à l’intérieur, parce que
c’est souvent caché profondément,
tandis que les psychothérapeutes sont
neutres et qualifiés. Je me suis rappelé
de choses qui étaient enfouies à
l’intérieur de moi depuis mon jeune
âge. Je ne m’en souvenais même plus.
On a des outils autour de soi, pourquoi
ne pas s’en servir?»

MIREILLE HUGUENIN

Réponse 3

«Prendre le temps de se connaître. La


nouvelle génération est beaucoup plus
orientée vers la connaissance de soi
que ma génération. Même si vous trav-
aillez beaucoup, accordez-vous davant-
age de moments de plaisir, de joie et
d’équilibre dans votre vie. Je pense qu’il
y a une urgence à le faire chez ceux qui
ne le font pas. Se recentrer, apprendre
à respirer, apprendre à se relaxer, faire
le vide. Être en contact avec soi, avec les
gens qu’on aime, préserver et protéger
la nature, c’est ça qui est important.
Être bien, participer à son bonheur, à
sa joie, se réaliser comme être humain,
c’est ça le secret de la santé. Quand on
est en harmonie, le cancer n’a pas de
raison de se manifester dans nos vies.
Je ne tiens rien pour acquis, mais ça fait
maintenant quand même tout près de
dix ans que je suis en parfaite santé. Je
m’amuse, puis je vis mes rêves.»

JOHANNE ROBITAILLE MANOUVRIER


Chapitre 11

ET SI L’ENNEMI ÉTAIT SOI-MÊME?

L es premiers récits décrivant le cancer re-


montent à l’Égypte ancienne, il y a 3 000
ans, mais on a aussi découvert des tumeurs os-
seuses sur des squelettes datant de l’ère préhis-
torique. Le cancer existe depuis toujours, aussi
bien chez les plantes que chez les animaux, et
toutes nos théories sur cette maladie évoluent
avec le raffinement des connaissances, mais, à
ce jour, aucune ne réussit à expliquer le cancer
d’une manière satisfaisante.
Pour Hippocrate, le cancer était causé par
un excès d’une des quatre «humeurs» du corps,
soit la bile noire. Appuyée par le médecin Gali-
en, cette théorie fut la plus populaire pendant
plus de 1300 ans1. Au XVIIIe siècle, le chirur-
gien Sir Percivall Pott démystifia le rôle de
l’environnement et de l’inflammation en élu-
cidant le «cancer des bourses des ramoneurs»,
les tumeurs qui poussaient sur le scrotum des
nettoyeurs de cheminées. Il démontra que ces
tumeurs étaient causées par le frottement du
scrotum à la corde enduite de suie que les ra-
moneurs utilisaient pour descendre dans les
cheminées. Pott mit ainsi en évidence le
premier cancer professionnel induit par un
carcinogène (les résidus de combustion de
houille) issu de l’environnement.
Alors que le rôle de la psyché avait déjà
été remarqué dans l’Antiquité, ce fut surtout
au XXe siècle, avec l’émergence de la psycho-
biologie, que la théorie de la psychogénèse du
cancer fut développée2-3. En 1969, alors que
Neil Armstrong marchait sur la Lune, une de
ces théories non matérialistes fut exposée par
le Dr Graham Bennette, du Conseil britannique
d’oncologie, lors d’une conférence à
l’Académie des sciences de New York4. Selon
sa vision, les gènes d’une cellule répondraient
à des variations de l’environnement cellulaire,
qu’elles soient d’origine physique ou psycho-
logique. Cet environnement est représenté par
ce qui est à l’extérieur de cette cellule, tout
comme l’environnement de l’être humain
(l’ensemble des cellules) est constitué par ce
qui est à l’extérieur de sa peau. Dans une situ-
ation psychologique très difficile, un individu
peut percevoir l’environnement comme hos-
tile, ce qui engendrera chez lui un sentiment
d’isolement de l’univers. C’est une rupture du
lien qui unit l’homme et son environnement.
C’est un sentiment de séparation, d’aliénation,
de solitude, de compétition ou de vide. Étant
donné que le mental de l’être est aussi
l’environnement de la cellule, ce
SENTIMENT aurait un retentissement sur
cette dernière. En se sentant détachée du
corps, la cellule serait naturellement poussée à
changer d’identité et à agir isolément4-5, c’est-
à-dire en «mode cancéreux».
Bien que cette approche fût appuyée par
beaucoup d’observations faites en clinique et
en laboratoire, elle fut qualifiée d’absurde par
les généticiens qui considéraient l’ADN
comme une substance figée et non modulable
par l’environnement4. De plus, comme ils pos-
tulaient que l’ADN pouvait expliquer à lui
seul le «secret de la vie», tous les éléments de
la personnalité et du mental devaient être in-
scrits de la même manière dans le génome. Si
tout est dans l’ADN, alors, forcément, toutes
ces visions non matérialistes sont des baliv-
ernes! Le cancer serait causé par une mutation
aléatoire des gènes, que nous pourrions
contrer par des traitements physiques! Mais le
cancer, lui, ne changea pas son cap.
La théorie la plus récente pose que, si le
cancer existe chez tant d’animaux et
d’humains et que son incidence augmente,
c’est qu’il n’est pas dû à des mutations
aléatoires dans les gènes, mais qu’il serait le
fruit d’un mécanisme bien rodé. Plutôt que
de créer des gènes mutants, les cellules can-
céreuses se «brancheraient» sur un système de
navigation performant, régulé, déjà en place,
un mode basique et implacable déjà inscrit
dans leur génome. Les cellules qui deviennent
cancéreuses régresseraient et opéreraient de
manière primitive, par l’intermédiaire des
gènes apparus tout au début de l’évolution.
Elles proliféreraient alors de manière isolée,
sans savoir qu’elles le font à l’intérieur du
corps. De cette manière, elles ne répondraient
plus aux signaux complexes, se dissocieraient
de leur milieu et l’envahiraient6.
Mais voilà le hic avec cette théorie: il est
impossible d’attribuer le cancer à l’activation
de gènes primitifs, puisque les tumeurs
développent des vaisseaux sanguins, soit des
gènes plus complexes, apparus plus tard dans
l’évolution6. De plus, une grande controverse
règne au sein des neurogénéticiens car, bien
que beaucoup de conditions psychologiques
ou psychiatriques soient héritées, on ne réussit
pas à expliquer cette héritabilité uniquement
par les gènes7. Les connaissances émergentes
en épigénétique modifient l’approche des
neurogénéticiens. La personnalité et les
troubles mentaux ne sont plus uniquement
reliés à nos gènes, mais aussi à notre environ-
nement physique et psychologique7.
Aujourd’hui, avec les nouvelles dé-
couvertes scientifiques, nous faisons marche
arrière et revenons aux théories énoncées tout
juste avant l’émergence de la génétique. Si
tous nos gènes sont malléables, alors pourquoi
pas ceux des cellules cancéreuses? Et si notre
conscience collective et personnelle exerce un
contrôle sur l’ADN, qu’en est-il de
l’inconscience ou de l’ego? L’inconscience in-
dividuelle peut-elle être à l’origine de ce mode
très primitif par lequel les cellules cancéreuses
opèrent? Assistons-nous à l’union de la psy-
chobiologie avec la génétique?
NOTRE CONSCIENCE EST LIÉE À
NOS CELLULES

Notre conscience a une portée sur notre en-


vironnement ainsi que sur nos constituants, y
compris sur l’ADN. Plus notre conscience
évolue, plus nous réalisons que notre sens de
séparation de l’environnement n’est qu’une il-
lusion. Nous dépendons de notre environne-
ment autant que de nos constituants. Selon les
lois de la physique quantique, chaque être
vivant est un vaste champ électromagnétique
intelligent qui échange constamment des in-
formations avec le champ géant et UNIQUE
qui l’entoure. Aucune séparation d’avec ce
champ magnétique n’est possible, ni entre
l’environnement et nous, ni entre nos cellules
et nous, car les limites n’existent que dans le
monde matériel. Notre conscience, nos cellules
et notre environnement sont tous interdépend-
ants dans ce monde dont les éléments
s’imbriquent comme des poupées russes8-12. À
la manière d’instrumentistes, l’univers joue
sur nous et nous jouons sur l’univers. Nous
sommes une réflexion de la totalité et nous
exerçons aussi une influence sur elle. De la
même manière que notre cerveau est influencé
par les fréquences environnantes, il influence
aussi ce champ10, 13-22. Notre corps est une ma-
chine complexe formée de 50 trillions de cel-
lules, elles-mêmes formées de molécules,
chacune vibrant avec sa propre intelligence et
liée harmonieusement à l’ensemble du corps23.
Chacune de nos cellules mange, boit, respire,
digère, élimine et se reproduit. Elle a aussi une
peau (membrane) qui la protège, des struc-
tures qui la soutiennent et de l’électricité qui
l’anime24-25. Notre respiration, notre régime al-
imentaire et notre mental constituent le vent,
l’eau et le feu de nos cellules. En tant
qu’univers de nos cellules, nous les influen-
çons, et elles nous influencent. Toutes ces
dépendances existent, mais l’ego nous en
détache et nous aliène, nous faisant croire à un
environnement physique séparé et hostile.
Le Dr Candace Pert, pharmacologue, a élu-
cidé plusieurs de ces connexions entre la con-
science et les cellules. Ses travaux montrent
que notre activité psychique se communique
à tous les systèmes de notre corps et à leurs
constituants. Sur ce réseau, un flot constant
d’informations fait que nos cellules devi-
ennent porteuses de tout ce qui nous passe par
la tête, c’est-à-dire nos pensées, nos émotions
et nos croyances. Ainsi, le mental DEVIENT
le physique26. Le Dr Deepak Chopra, endo-
crinologue, est du même avis. Tout est à la fois
une manifestation du cerveau et de l’infinie vi-
bration de tous les organes du corps27. Le corps
interagit de manière identique avec le réseau
mondial d’informations, de sorte que tout est
tissé et interconnecté. Notre conscience serait
possiblement la somme de la conscience de
chacune des cellules de notre corps et, de man-
ière simultanée, le chef d’orchestre qui com-
mande l’action des cellules13, 28-29.
Les recherches du Dr Bruce Lipton, bio-
logiste, montrent que nos cellules commu-
niquent aussi les unes avec les autres par
«courant électrique», grâce à des antennes
situées sur la membrane cellulaire30, et que
ces antennes captent les informations de
l’environnement et permettent aux cellules de
s’adapter en conséquence. Il y a donc non
seulement une communication moléculaire
dans notre corps, mais aussi une communica-
tion électromagnétique formée par des vibra-
tions et des courants permanents, phénomène
appelé «galvanotaxie»30-32. D’autres recherches
démontrent que les cellules cancéreuses ré-
pondent aussi à ces courants et que cela aurait
une implication dans leurs migrations, dans
l’envahissement du corps et dans la formation
de métastases31, 33-34.
MODE EGO

À la vérité, notre corps serait similaire à une


colonie très bien organisée. La colonie est la
somme de tous ses constituants. Notre santé
dépend de la santé de chaque cellule et de leur
unité. Tout comme l’ego individuel est lié à
un ego collectif35, il est aussi lié à une notion
d’identité cellulaire. Ce concept d’ego «cellu-
laire», ou ego «biologique», a déjà cours dans
le monde scientifique et il est facilement com-
préhensible quand nous modifions notre vision
du corps humain pour le considérer comme un
réseau connecté de plusieurs «individus» cellu-
laires dont le mental est le chef4, 30, 36-37.
L’ego est l’activité mentale de
l’individualisme et de la recherche du pouvoir,
fondée sur la peur. C’est le sentiment de déta-
chement de l’unité de la vie ou de l’équation
holographique. C’est le sentiment d’une sépar-
ation d’avec l’environnement. Nos cellules
disposent de postes de télévision, d’Internet
et de radio, tout comme nous. Elles se pro-
gramment sur notre mental et clavardent sur
notre réseau. Or, la peur transmet toujours le
même message: «SAUVE QUI PEUT!
L’environnement est dangereux.» Quand on
choisit uniquement la chaîne contrôlée par
l’ego, on tombe dans un régime individualiste
où c’est «chacun pour soi». Le sentiment de
séparation d’avec l’univers, comme toute
activité mentale, pourrait alors être transmis à
chacune de nos cellules. Elles peuvent, elles
aussi, se croire séparées, changer d’identité et
agir isolément4, 13-32.
Comme le dit le Dr Lipton, nos cellules
vivent normalement en communauté, avec des
liens bien tissés et une coopération hors de
l’ordinaire, sans égoïsme. Un manque
d’harmonie peut toutefois en pousser
quelques-unes à abandonner cette coopéra-
tion30. Les cellules négatives se comportent de
manière complètement égoïste par rapport au
reste du corps. Au lieu de penser en «nous»,
elles pensent en «je». Elles sont en mode ego.
Elles se dissocient de l’identité du corps
(comme Minak), l’envahissent, consomment
toutes ses ressources et le détruisent. Bien sûr,
une fois engagées dans cette quête, elles ne
font que se détruire elles-mêmes, car elles ne
réalisent pas que leur survie dépend de leur en-
vironnement. Elles ravagent leur écosystème
(le corps), tout comme l’être humain détruit le
sien (la planète) à cause de son ego. Les cel-
lules négatives se comportent comme les mil-
liards d’humains qui, par le passé, ont conquis
et détruit leur entourage, en quête de pouvoir.
Cette quête d’immortalité n’est qu’un mécan-
isme de survie, un mécanisme régi par la peur.
L’organisation holographique de la vie dé-
montre une unité complète l’ego nous détache
constamment de notre appartenance au mo-
ment présent et nous soumet à un sentiment
de peur, d’isolement et de compétition avec
l’environnement.
David Servan-Schreiber, neuropsychiatre,
développa à l’âge de 30 ans une tumeur
cérébrale. Il prit alors conscience de ses caren-
ces, élabora une nouvelle dimension de soins
et publia un livre sur ces approches complé-
mentaires:

«Au total, le changement d’attitude qui


semble protéger le mieux contre le can-
cer correspond au processus de matur-
ation valorisé par toutes les grandes
traditions psychologiques et
spirituelles. […] De cette démarche dé-
coule un sentiment de gratitude pour la
vie telle qu’elle est, une sorte de grâce
qui vient aussi baigner notre biolo-
gie38.»

À la suite de la publication de ses livres,


ce médecin est devenu un expert du domaine
«anticancer». Vingt ans plus tard, il avait
réussi à tripler le taux de survie moyen des
malades comme lui, grâce à des méthodes al-
ternatives jumelées aux thérapies médicales
reconnues. Par contre, ce qui causa sa grave
récidive en 2010 (le cancer devait finalement
l’emporter en juillet 2011), c’est à la fois ce
qui lui procura son succès phénoménal et ce
qui lui fit perdre le moment présent:

«... en m’imposant un rythme de travail


harassant et excessif, je n’ai pas assez
pris soin de moi, et ce, depuis bien des
années. […] Les témoignages d’intérêt
que j’ai reçus m’ont rendu si heureux
que je me suis donné à fond à la
défense de ces idées. […] Je me suis inf-
ligé d’innombrables décalages horaires.
[…] La défense de ces conceptions me
tenait tellement à cœur que j’en ai
purement et simplement oublié de me
ménager. C’était trop. À la fin de
l’année, j’étais littéralement épuisé.
C’est à la suite de cela que la tumeur
a réapparu. […] Je crois surtout que je
me suis laissé aller à une sorte de péché
d’orgueil, car j’en étais venu à me sentir
quasi invulnérable. Or, il ne faut jamais
perdre son humilité face à la maladie.
[…] Une des protections les plus import-
antes contre le cancer consiste à
trouver un certain calme intérieur. Pour
ma part, je n’ai pas réussi à trouver ce
calme et, aujourd’hui, je le regrette39.»

Le Dr Servan-Schreiber a ainsi réalisé que


la gestion du mental est, probablement, la
meilleure protection contre le cancer. Sans être
nécessairement un facteur causal du cancer,
l’ego, à en juger par les vertus des thérapies
orientées vers la conscience, contribue cer-
tainement à son équation. À travers l’ego –
par la peur, la fuite du moment présent, le
détachement de l’univers, la négligence des
messages du corps et la recherche du pouvoir
–, l’être humain prive TOUT son corps des
sentiments d’amour, de paix et d’harmonie.
Les cellules ont ce même besoin d’amour et
de paix que nous, soit celui de vibrer sur la
fréquence de l’univers. Quand il transcende
l’ego, l’individu crée une paix dans
l’écosystème qu’il constitue. Puisque l’ego (ce
mode de survie nourri par la peur) engendre
une sécrétion accrue d’adrénaline, il crée un
environnement cellulaire nuisible par la stim-
ulation directe des cellules négatives, par la
libération de facteurs inflammatoires, par
l’affaiblissement du système immunitaire et
par la création de changements épigénétiques
dans l’ADN. De plus, l’ego pousse les gens
à adopter des habitudes de vie nocives sans
prêter attention aux messages physiques ou
émotifs de souffrance lancés par le corps.
Les nouvelles découvertes scientifiques
nous forcent à intégrer toutes les théories sur
le cancer et à le redéfinir comme une maladie
environnementale.
Cela dit, cet environnement ne se limite
pas uniquement à notre environnement en tant
qu’êtres humains, mais comporte aussi
l’environnement de chacune de nos cellules. Il
ne comporte pas uniquement les composantes
physiques de l’environnement, mais aussi
l’environnement psychologique et immatériel.
Le cancer est une équation comportant tous
ces éléments.
Dans quelle proportion l’ego personnel
contribue-t-il au cancer? Il faudrait examiner
cette question à l’échelle de l’ego collectif.
D’après vous, quel est le pourcentage des can-
cers qui découlent des choix que l’ego collec-
tif a faits durant l’évolution?

Lectures suggérées
Molecules of Emotion, de Candace Pert25.
The Field, de Lynne McTaggart12.
On peut se dire au revoir plusieurs fois, de
David Serban-Schreiber39.
Conclusion

La crise de guérison, c’est une période de ré-


gression, ce qui veut dire, en réalité,
un processus de retour à la santé, vers la con-
dition originelle de l’être.

HIPPOCRATE

L e cancer est une maladie multifactorielle


mettant en cause des interactions entre nos
gènes et l’environnement. Alors que nous
étions concentrés uniquement sur la dimension
physique du cancer, nous comprenons désor-
mais que le monde physique n’est que la pointe
de l’iceberg, la manifestation ultime d’un
monde essentiellement immatériel. Les nou-
veaux outils de la science permettent de com-
prendre que les gènes ne forment pas notre des-
tin. Avec un catalogue de séquences biolo-
giques en place et avec des tests de plus en
plus rapides, les chercheurs peuvent mainten-
ant identifier leur fonctionnement par
l’entremise des signaux de l’environnement
interne et externe. En modifiant notre per-
spective du cancer, nous pouvons voir que ces
éléments non physiques dans lesquels nous
baignons ont aussi une influence sur notre
santé. Le cancer survient quand l’équilibre
cellulaire est en danger. La cellule, cet être
vivant en nous, réagit elle aussi à la souffrance
selon un mode de survie.
Les émotions négatives sont fondées sur la
peur, soit la sécrétion d’hormones telles que
l’adrénaline qui, à la longue, nuisent au corps.
En plus d’activer les cellules cancéreuses,
cette peur affaiblit le système immunitaire et
modifie l’ADN. Le rythme de vie et les réac-
tions aux événements journaliers modulent à
la longue notre santé. Des événements tra-
giques et durs de la vie nous emprisonnent
parfois, par la souffrance, dans la peur,
l’analyse, le matérialisme, le jugement ou la
lutte pour le pouvoir – course futile qui nous
éloigne du bonheur, de la créativité, de la
spontanéité, de l’amour véritable et de
l’écoute de nos besoins. Ces derniers
n’existent que dans le moment présent, lor-
squ’on se sent en communion avec
l’environnement. Une excellente façon de
prévenir le cancer est donc la gestion de la
peur (ou du «stress»), notamment par l’écoute
des émotions et par le contrôle de l’ego. Elle
permet d’éviter des comportements can-
cérigènes comme le tabagisme, le manque de
sommeil, la mauvaise alimentation,
l’alcoolisme, le manque d’activité physique et
la peur des gens en sarrau blanc. Elle améliore
aussi notre système immunitaire, spécifique-
ment les cellules NK qui ciblent le cancer, et
elle permet même de moduler nos gènes. Y
a-t-il des émotions distinctes liées à chaque
type de cancer? Peut-être. Mais je trouve qu’il
est difficile de tirer de telles conclusions,
puisqu’il n’y a aucun consensus quant à la
définition des émotions. Cette question mérit-
erait quand même une bonne exploration, en
raison de son implication dans le traitement du
cancer.
Nous sommes tous individuellement dis-
tincts, mais la voix de notre conscience nous
indique que nous sommes aussi connectés au
reste de l’univers. Nous sommes donc une du-
alité. L’univers auquel nous sommes liés est
à la fois matériel et immatériel. Par contre,
l’ego, ayant présentement une emprise import-
ante sur notre fonctionnement social, nous em-
pêche de le comprendre pleinement. Il est
d’ailleurs curieux d’observer que les cellules
cancéreuses, détachées de leur environnement,
ont un comportement qui s’apparente à celui
de l’ego.

L’ennemi était en nous.


Extrait du film PLATOON d’OLIVER
STONE

Le cancer est un changement de voie du


programme cellulaire génétique, fondé sur des
informations provenant de
l’ENVIRONNEMENT. L’environnement,
c’est vous et moi; c’est nous. Nous devons
prendre conscience des causes du cancer, de
manière individuelle et collective. Nos choix
comme individus ou comme société modifient
les conditions de nos cellules. Nous leur
créons des intempéries et des désastres. Nous
polluons notre environnement tous les jours
par notre inconscience, que ce soit au niveau
de l’air, des sons, de la nourriture, des sub-
stances toxiques, des ondes électromag-
nétiques, de notre mode de vie ou des émo-
tions engendrées par le rythme de vie «rap-
ide». Nous sommes de plus en plus bombardés
par des éléments cancérigènes que nous in-
troduisons dans l’environnement, de sorte que
nous nous détruisons graduellement nous-
mêmes. Quand nous redéfinissons le cancer
comme un mécanisme de survie ancré dans
chaque cellule, comme un code archaïque
d’individualisme, nous réalisons aussi que
notre conscience y est directement reliée.
Cette dernière nous permet aussi d’être atten-
tifs aux besoins du corps, qu’ils soient
physiques, émotifs ou spirituels. Elle permet
de moduler notre environnement et celui de
nos cellules. La conscience influe sur tous les
facteurs de l’équation du cancer. Les altéra-
tions épigénétiques peuvent être modulées,
comme elles peuvent se transmettre aux
prochaines générations. Nous pouvons influ-
encer le tout par notre conscience.
La guerre est un processus régi par l’ego
et le cancer est une condition qui existe depuis
l’aube des temps. Or, nous remarquons que
la situation empire depuis qu’on a déclaré la
guerre au cancer. Lorsqu’un animal est at-
taqué, il adopte un mode de survie, puisqu’il
faut bien qu’il sauve sa peau de
l’environnement qui le menace.
L’Organisation mondiale de la Santé prévoit
une augmentation de 50% de l’incidence des
cancers d’ici 20201. Si nous voulons stopper et
renverser cette épidémie, nous aurons besoin
d’élargir l’horizon actuel des connaissances.
Une vraie cure n’implique pas une guerre, car
la guerre va à l’encontre de la paix. Pour faire
la paix, il faut intervenir à la source du
problème et non pas s’acharner sur ses réper-
cussions. Le cancer n’est pas une condition ai-
guë, comme une fracture osseuse. C’est une
condition insidieuse, comme la prolifération
des mauvaises herbes. Les traitements actuels
servent à couper et à tondre les mauvaises
herbes, mais un excellent moyen de les
éradiquer est aussi de se préoccuper de la terre
dans laquelle poussent leurs racines.
Par conséquent, le cancer ne devrait pas
être considéré comme un problème, mais
plutôt comme une difficulté2. La peur du can-
cer, enracinée dans nos croyances et véhiculée
dans le monde, nous empêche de franchir cette
difficulté et ne fait qu’augmenter les risques
d’apparition de cancer. Les traitements médi-
caux sont d’excellents moyens de traiter les
tumeurs avancées, et je suis fier, à titre
d’oncologue, d’élaborer des stratégies pour
améliorer ces traitements, mais ceux-ci font
uniquement la guerre à une manifestation ul-
time, sans s’attaquer à ses causes. Une grande
partie du travail de prévention revient à
chacun de nous. Nous sommes des êtres mul-
tidimensionnels. Nous pouvons donc choisir
individuellement et collectivement d’adopter
une hygiène de vie qui nous permettra
d’augmenter notre bien-être et de prévenir
plus efficacement le cancer. En faisant certains
choix dans les sphères physiques, émotives et
spirituelles, nous pouvons réduire les quant-
ités d’engrais que nous dispersons sur les
mauvaises herbes et ainsi prévenir le cancer
ou augmenter l’efficacité des traitements
médicaux. Puisque les méthodes mentionnées
dans ce livre agissent sur cette terre, elles dis-
solvent la frontière entre la prévention et le
traitement. Compte tenu de l’impact du cancer
et de ses coûts, il est grand temps d’étendre
les programmes d’éducation préventive à tous
les secteurs, y compris dans les écoles et les
entreprises, avec l’unique but de devenir une
société plus consciente et plus connectée3-4. La
conscientisation devrait toucher tous les fac-
teurs de risque du cancer déjà identifiés, dont
ceux discutés dans ce livre. Il est futile
d’essayer d’éteindre un feu et de le nourrir en
même temps. Il est beaucoup plus sensé de
cesser de l’alimenter.
Selon une étude publiée dans le réputé
Journal of the American Medical Association,
les effets secondaires médicamenteux seraient
l’une des plus importantes causes de décès
dans les hôpitaux des États-Unis5. D’autres
auteurs indiquent que les maladies iatrogé-
niques (effets secondaires des traitements
médicaux) seraient la troisième cause de ces
décès6. Et pourtant, la prise de médicaments
comme les antidépresseurs est en constante
augmentation. En 2008, au Québec, les mé-
decins ont délivré 11 millions d’ordonnances
d’antidépresseurs pour une population de
moins de 8 millions de personnes, ce qui
équivaut à une somme de 341418 068$7. Or,
contrairement à la majorité des traitements
médicaux, le développement d’outils de la
conscience est gratuit et n’a AUCUN effet in-
désirable. Au contraire, ces techniques access-
ibles à tous ont des effets secondaires positifs
impressionnants!
Les aspects émotifs, physiques et
spirituels doivent être à considérer dans une
perspective élargie de santé qui tient compte
des besoins des individus, de leur famille, de
leur culture et de leur milieu. Il est primordial
d’établir des programmes centralisés de sou-
tien émotif et spirituel dans tous les centres
oncologiques, car ces méthodes extrêmement
efficaces complètent les traitements médi-
caux. Elles font d’ailleurs partie intégrante des
nouvelles tendances thérapeutiques mon-
diales8-24 qui ont cours dans les plus grands
centres oncologiques25-26. Le futur oncologique
est dans les thérapies médicales ciblées, com-
binées avec l’approche qui intègre l’être hu-
main sous toutes ses facettes.
Le but ultime n’est pas pour nous de de-
venir invincibles, mais de vivre une vie
heureuse, en parfaite communion. La santé en
découle tout simplement. Nos attentes sont
d’ailleurs un obstacle important à notre santé.
Le fait de suivre les conseils de ce livre
annule-t-il subitement les risques d’avoir le
cancer? Pas du tout. Les non-fumeurs ne sont
pas à l’abri du cancer respiratoire et personne
n’est à l’abri des polluants de
l’environnement. Nous vivons dans un monde
de plus en plus contaminé par des carcino-
gènes qui se retrouvent dans l’air, dans l’eau,
sous nos souliers, et qui peuvent même passer
à travers les murs. Si la maladie se déclarait,
vous pourriez au moins vous dire que n’avez
jamais jeté d’huile sur le feu. Quant aux pa-
tients touchés par le cancer, tous ces conseils
agiront en synergie avec les traitements médi-
caux et permettront de contrôler le cancer en-
core mieux, pour que son cours soit plus bén-
in. Ils permettent aussi de reprendre un certain
contrôle sur son destin, de jouer un rôle actif
dans la thérapie, ce qui ne peut que favoriser
le retour à la santé.
Ce livre n’aurait pas pu être écrit il y a 10
ans, parce que nous n’avions pas encore as-
sez de preuves scientifiques pour en soutenir
les hypothèses. Les conclusions présentées ici
proviennent de recherches effectuées dans de
nombreux pays. Nous assistons à un véritable
éveil planétaire. La révolution scientifique ac-
tuelle ramène l’optimisme dans nos vies, op-
timisme dont nous avait privés la vision aride
du siècle dernier, selon laquelle nous serions
des individus séparés du monde et gouvernés
par la machinerie de nos gènes. À l’opposé,
nous faisons aussi partie d’un grand tout et
notre destinée est entre les mains de notre con-
science collective et individuelle. L’univers
entier est gouverné par des lois communes,
et il est insensé d’imposer nos rêves et nos
désirs à la nature sans tenir compte de ces lois.
D’une certaine manière, le cancer survient lor-
sque nous nous détachons de notre nature in-
time et de la nature qui nous entoure. Et cela
passe… par les gènes. Cette révolution scien-
tifique appelle donc une intégration des théor-
ies sur le cancer et met un terme au dualisme.
Par conséquent, science et conscience sont de
nouveau réunies.
Épilogue

L es savants d’antan, comme Léonard de


Vinci, Platon et Newton, étaient des
généralistes de la vie, à la fois philosophes, ar-
tistes, mathématiciens et astronomes. Ils
avaient une vision générale des connaissances
et ont contribué à faire évoluer le monde. Avec
la multiplication des savoirs et des populations
de la Terre, nous avons assisté à la naissance
d’une nouvelle race de scientifiques: les spé-
cialistes. Chaque spécialiste contribue à creuser
davantage le tunnel des connaissances dans son
domaine, soit un embranchement de ce tunnel.
Le tronc de la vérité se divise maintenant en
branches. L’évolution scientifique du dernier
siècle a divisé le champ de la science en
plusieurs spécialités, mais n’a pas favorisé
l’intégration de toutes les connaissances accu-
mulées. Aucun cerveau géant ne regroupe tous
ces cerveaux spécialisés, car le cerveau ration-
nel ne considère que les détails. Or, la branche
seule ne peut vivre sans le tronc et les racines.
Beaucoup de gens défendent LEUR vérité,
mais trop peu défendent LA vérité. Cette
vérité-là, c’est la somme de toutes les vérités.
La conscience nous permet de revenir à la
source, au tronc principal de toutes les vérités
individuelles. Le progrès n’est possible que
dans l’évolution de la conscience.

Vos cœurs connaissent en silence les secrets


des jours et des nuits.
Mais vos oreilles se languissent d’entendre la
voix de la connaissance en vos cœurs.
Vous voudriez savoir avec des mots ce que
vous avez toujours su en pensée.
Vous voudriez toucher du doigt le corps nu de
vos rêves.
Et il est bon qu’il en soit ainsi.
La source secrète de votre âme doit jaillir et
couler en chuchotant vers la mer,
Et le trésor de vos abysses infinis se révéler à
vos yeux.
Mais qu’il n’y ait point de balance pour peser
votre trésor inconnu,
Et ne sondez pas les profondeurs de votre
connaissance avec tige ou jauge,
Car le soi est une mer sans limites ni mesur-
es.
Ne dites pas: «J’ai trouvé la vérité», mais
plutôt: «J’ai trouvé une vérité.»
Ne dites pas: «J’ai trouvé le chemin de
l’âme.»
Dites plutôt: «J’ai rencontré l’âme marchant
sur mon chemin.»
Car l’âme marche sur tous les chemins.
L’âme ne marche pas sur une ligne de crête,
pas plus qu’elle ne croît tel un roseau.
L’âme se déploie, comme un lotus aux pétales
innombrables.
KHALIL GIBRAN
REMERCIEMENTS

J e désire remercier tous ceux qui m’ont


soutenu durant la rédaction de cet ouvrage,
soit ma conjointe, ma famille, mes amis, mes
collègues, mes professeurs et particulièrement
les patients interviewés qui, dans l’intérêt du
public, ont accepté de partager avec celui-ci
une partie intime d’eux-mêmes.

Dr Christian Boukaram

INTERNET: drboukaram.com
TWITTER: https://twitter.com/
drboukaram
FACEBOOK: facebook.com/
drboukaram
TABLE DES MATIÈRES

Introduction
CHAPITRE 1
L’histoire du roi
CHAPITRE 2
Paradigmes d’oncologie
CHAPITRE 3
Le retour des émotions
Le lien manquant?
Le danger de l’adrénaline
Le rôle des émotions
La nature des émotions
Les émotions primaires négatives
Les points importants
L’inconnu universel
CHAPITRE 4
Au-delà des frontières
Briser les dogmes
La séparation corps/esprit est fictive
Lumière et matière
Les détecteurs partiels
La conscience se manifeste
CHAPITRE 5
Épigénétique: les gènes ne forment pas
notre destin
Dieu ou l’évolution
ADN – chef ou ouvrier?
CHAPITRE 6
Vous, moi et l’univers
Je suis l’environnement
La communication quantique
L’évolution de la conscience
La dualité en nous
La régénération de la salamandre
CHAPITRE 7
L’équilibre de la santé
L’éveil des miraculés
Les trois composantes de la santé
Mode d’emploi
Prévention médicale
CHAPITRE 8
La santé émotionnelle
Les arts créatifs
Sourire et rire
Les interactions personnelles
Comprendre les émotions
Limiter les pensées négatives
L’hypnose
La lumière
CHAPITRE 9
La santé spirituelle
Croire
Le moment présent
La nature
Méditer
Sortir de l’ordinaire
Redéfinir le bien et le mal
Affronter sa mort
Avoir des buts personnels
Le yoga
CHAPITRE 10
La santé physique et autres outils.
Écouter son corps
L’exercice physique
Le soleil
Le sommeil et les rêves
Respirer
Les massages thérapeutiques
Le régime alimentaire
CHAPITRE 11
Et si l’ennemi était soi-même?
Notre conscience est liée à nos cellules
Mode ego

Conclusion

Épilogue
RÉFÉRENCES
SCIENTIFIQUES

Ce livre est le fruit de mes nom-


breuses observations cliniques
et de recherche. Les informa-
tions qui y sont rapportées
s’appuient sur de nombreux
articles scientifiques.
Par souci de rigueur scienti-
fique et de transparence, et
pour permettre au lecteur de
les consulter facilement, les
références scientifiques de
cette édition parue en
novembre 2011 se trouvent sur
le site Internet des Éditions de
l’Homme à l’adresse suivante:

editions-homme.com/
fichiers/references-antican-
cer.pdf
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