Protection Des Réseaux Électriques

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 39

Université des Sciences et de la Technologie d'Oran - Mohamed Boudiaf

Faculté de Génie électrique

Département d’électrotechnique

Protection des réseaux électriques


Cours destiné aux étudiants de la troisième année

Licence électrotechnique

6ème semestre

Prof. T. Bouthiba

Année 2019-2020

0
Protection des réseaux électriques

Introduction

Les anomalies dans un réseau électrique


1. Origines
2. Les surtensions
3. La baisse ou le manque de tension
4. Les déséquilibres
5. Les surcharges
6. Court-circuit
7. Les limites
8. Le temps de la protection

Les éléments de la protection


1. Introduction
2. Constitution d’une chaine de protection
3. Réducteurs de mesure
4. Relais de protection
5. Disjoncteur

Qualités principales d’un système de protection


1. Rapidité
2. Sélectivité
3. Sensibilité
4. Fiabilité
5. Contraintes liées à la protection

Filtre des composantes symétriques


1. Système équilibré
2. Système déséquilibré
3. Décomposition en composantes symétriques
4. Calcul les composantes symétriques

Les différents types de protection


1. Protection à maximum de courant de phase
2. Protection à maximum de courant de phase directionnel
3. Protection de distance
4. Protection différentielle
5. Protection à maximum de tension
6. Protection à minimum de tension
7. Protection thermique

Protection des différents éléments du réseau


1. Introduction
2. Protection des générateurs
3. Protection des jeux de barres
4. Protection des transformateurs
5. Protection des lignes
6. Protection des moteurs
7. Protection des condensateurs
8. Résumé

1
Introduction

La fonction d’un réseau de transport d'énergie électrique consiste à assurer le


mouvement de l’énergie électrique en la transitant par des lignes HT ou THT entre les
différentes sources de production et les postes de distribution. Tandis que la fonction
d’un réseau BT consiste à distribuer cette énergie aux clients.

Le risque d’apparition d’un incident sur le réseau n’est pas nul car il est lié à de
nombreux paramètres aléatoires.

Un défaut est caractérisé par un phénomène non conforme au fonctionnement


normal du réseau et pouvant dans certains cas, conduire à un effondrement
électrique de celui-ci et à la mise en danger de son environnement.

Les systèmes de protection ont pour but de protéger les équipements et les personnes
dans toute installation électrique en cas d’existence des défauts et de mettre
automatiquement hors-circuit les éléments défectueux. La protection est nécessaire
pour assurer une production et alimentation électrique interrompue. Elle doit
également garantir la stabilité des centrales et même des réseaux électriques.

2
Les anomalies dans un réseau électrique

1. Origines

Les courts-circuits peuvent avoir diverses origines :

• Electriques : C’est l’altération des isolants des matériels de réseau, par exemple.
En effet, les matériels électriques que l’on trouve sur le réseau ou dans les postes
comportent des isolants (solides, liquides ou gazeux) constitués d’assemblages
plus ou moins complexes placés entre les parties sous tension et la masse. Ces
isolants subissent des dégradations au cours du temps qui conduisent à des défauts
d’isolement et donc des courts-circuits.

• Atmosphériques : Les lignes aériennes sont soumises aux perturbations


extérieures telles que la foudre ou les tempêtes.

• Mécaniques : C’est la chute d’un corps sur un conducteur actif ou la dégradation


mécanique de conducteurs consécutive à des agressions extérieures par des engins
de terrassement par exemple.

• Humaines : Ce sont les fausses manœuvres telles l’ouverture d’un sectionneur en


charge par exemple.

2. Les surtensions

Le dépassement de la tension assignée de l’installation induit une surtension. Les


équipements les plus sensibles aux surtensions sont les transformateurs et les
isolants.

2.1. Les causes :

Il existe trois classes des surtensions :

• Surtension permanente (internes):

- d'une durée de plusieurs heures (l'effet Ferranti peut être une cause de
surtension permanente)

- d'une durée d'une ou de plusieurs secondes. Un court-circuit d'une des phases


d'un réseau triphasé à la terre avec neutre isolé (défaut d'isolement d'un câble

3
HT par exemple) peut produire une surtension sur les autres phases
(phénomène non négligeable en haute tension).

• Surtensions atmosphériques (externes):

La foudre provoque une impulsion de courant qui arrive à atteindre des dizaines de
milliers d’ampères. Cette décharge génère une surtension dans le système électrique
qui peut provoquer des incendies et la destruction des équipements électriques.

• Surtensions de de manœuvre (externes) :

Ces surtensions sont générées dans les lignes électriques, principalement en raison
des manœuvres d'un disjoncteur ou d'un sectionneur de machines de grande
puissance. Les moteurs électriques sont des charges très inductives dont la
connexion (enclenchement) et le débranchement (déclenchement) provoque des
surtensions.

Manœuvre (ouverture, fermeture) d’une ligne

2.2. Conséquences

• Contraintes sur les circuits qui provoquent une augmentation du courant


magnétisant (saturation fer) et par suite une augmentation des pertes fer
échauffement (courant Foucault).

4
• Contraintes sur les isolants qui provoquent un vieillissement de l’isolant et par suite
un risque claquage et amorçage dans l’air.

3. La baisse ou le manque de tension

On a les creux de tension et la coupure d’alimentation

3.1 Causes :

• Chute de tension trop importante dans un réseau

• Déséquilibre d’un réseau triphasé de distribution

3.2 Conséquences :

• Mauvais fonctionnement des récepteurs

• Diminution du rendement électrique

4. Les déséquilibres

Certaines charges monophasées sont la cause de courants déséquilibrés importants


et dès lors d’un déséquilibre significatif de la tension.

5
4.1. Causes

Les déséquilibres sont généralement dus à la mauvaise répartition des charges sur
les trois phases. Ils apparaissent surtout dans les réseaux de distribution, ils donnent
naissance à la composante inverse du courant.

• Enclenchement ou déclenchement défectueux d’un sectionneur ou d’un disjoncteur

• Rupture d’un conducteur sans court-circuit (bretelle pendante)

• Coupure d’une ou deux phases

• Court-circuit dans une ou deux phases

• Impédances des charges non symétriques

4.2. Conséquences:

• Des chutes de tension supplémentaires.

• Des pertes de puissance.

• Des échauffements dans les moteurs, transformateurs (dû à la composante inverse


du courant)

• Déséquilibrés des tensions distribuées (perte de couple et échauffement anormal


des moteurs).

• Déséquilibrés des courants (dans les réseaux à neutre à la terre par impédance
faible: circulation de courant dans le neutre et la terre

• Induction de tension dans les lignes de télécommunication (renflement des


téléphones).

5. Les surcharges

C’est une augmentation du courant du circuit.

Une surcharge électrique se produit lorsqu’une quantité trop importante de courant


passe dans des fils électriques. Ces derniers s’échauffent et peuvent fondre, au risque
de provoquer un incendie.

6
5.1. Les causes :

• Augmentation des pointes de consommation ou de transit d’énergie

- Augmentation de la charge

- Augmentation des consommateurs

• Report de charge suite à la coupure d’une liaison en parallèle

5.2. Les conséquences :

• Les surcharges violentes

- échauffements locaux dangereux

- effort électrodynamique)

• Les surcharges faibles mais durables

- Echauffement lent et progressif des parties actives (bobinage du


transformateur)

- Echauffement lent et progressif des masses métalliques.

- Echauffement lent et progressif des isolants.

6. Court-circuit

6.1. Les causes :

- Perte d’isolement (claquage) entre deux conducteurs sous tension

- Perte d’isolement (claquage) entre conducteur de phase et le terre (ou masse)

- Rupture d’un conducteur de phase

- La foudre

- Les fausses manœuvres (ouverture, fermeture du disjoncteur)

6.2. Les conséquences :

- Augmentation du courant (surintensité)

- Echauffement des conducteurs

- Echauffement du matériel électrique

7
- Chute de tension

- Déséquilibre du système

- Chute de fréquence

- Perte de synchronisme

- Efforts électrodynamiques

6.3. Effets :

- Le mauvais fonctionnement du réseau

- La mauvaise qualité de fourniture de l’énergie électrique

- Influence sur les circuits de télécommunication

- Dégâts matériel

- Vieillissement et destruction des isolants

- Explosions des disjoncteurs

6.4. Caractéristiques :

Plusieurs types de court-circuit peuvent se produire dans un réseau électrique :

• Court-circuit monophasé : Il correspond à un défaut entre une phase et la terre,


c’est le plus fréquent, 85 % des cas.

• Court-circuit triphasé : Il correspond à la réunion des trois phases, c’est le


courant de CC le plus élevé, 2% des cas.

8
• Court-circuit biphasé isolé : Il correspond à un défaut entre deux phases. Le
courant résultant est plus faible que dans le cas du défaut triphasé, sauf lorsqu’il se
situe à proximité immédiate d’un générateur, 8 % des cas.

• Court-circuit biphasé terre : Il correspond à un défaut entre deux phases et la


terre, 5 % des cas.

• Court-circuit évolutif : le court-circuit évolue d’un type vers un autre type, le


court-circuit monophasé peut évoluer vers le court-circuit biphasé ou triphasé.

7. Les limites

7.1. Les limites de courants

Régime normal : 0,8 In à 1,2 In

Régime surcharge : 1,2 In à 2 In

9
Régime court-circuit : 2 In à 6 In

Régime transitoire : > 6 In

Détection de surcharge : 1,2 In < Isurcharge < 2 In

Détection de court-circuit : 2 In < Icc < 6 In

7.2. Les limites de tensions

Régime normal : 0,8 Un à 1,1 Un

Régime surtension : 1,1 Un à 2 Un

Régime surtension transitoire (foudre) > 2 Un

Détection des surtensions : U > 1,1 Un

Détection des sous tensions : U < 0,8 Un

8. Le temps de la protection

Les défauts sont des incidents qu’il faut les éliminer le plus rapidement possible. Le
temps de la protection doit être le plus court possible.

Le temps de la protection est composé de :

- temps de fonctionnement de la protection (détection du défaut)

- temps d’ouverture du disjoncteur (élimination du défaut).

10
Les éléments de la protection

1. Introduction

Les courts-circuits provoquent des dégâts matériels et économiques importants s’ils


ne sont pas éliminés rapidement par des systèmes de protection.

Les protections électriques mettent en œuvre différents éléments : des capteurs, des
relais, et des disjoncteurs…etc. Elles fonctionnent typiquement en l’espace de
quelques centaines de millisecondes. Chaque composant de la centrale
(transformateur, alternateur) nécessite des types de protection spécifiques.

Les protections électriques ont pour rôle de détecter un défaut d'isolement et de


commander l’élimination des tronçons de réseau sur lequel le défaut est apparu.

2. Constitution d’une chaine de protection

Quel que soit la technologie, le système de protection est composé de trois parties
fondamentales :

• Des capteurs ou réducteurs de mesure qui abaissent les valeurs à surveiller à des
niveaux utilisables par les protections (transformateur de courant TC et de tension
TT);

• Un système de relais de protection (relais) ;

• Un appareillage de coupure (un ou plusieurs disjoncteurs).

Les relais de protection sont connectés aux transformateurs (TC, TT) pour recevoir
des signaux d’entrée et aux disjoncteurs pour délivrer des commandes d’ouverture

11
ou de fermeture. Donc en cas de défaut, la tâche du disjoncteur est d'éliminer le
défaut tandis que la tâche du système de relais de protection est de détecter ce défaut.

3. Réducteurs de mesure

Les relais de protection sont conçus pour des courants et des tensions de valeurs
réduites, pour des raisons de dimensionnement et de coût et pour assurer la sécurité
des opérateurs, il faut interposer une séparation galvanique entre le réseau surveillé
qui se trouve à tension élevée et le circuit de mesure à tension réduite mis à la terre
en un point. On utilise pour cela des transformateurs de courant (TC) et des
transformateurs de tension (TT).

Les réducteurs sont destinés à ramener les tensions et les courants sur les circuits
principaux à des valeurs plus faibles et faciles à :

• Mesurer et afficher.

• Utiliser pour des installations de comptage, pour calcul des puissances P et Q... etc.

• Utiliser pour alimenter des circuits de protections électriques ou des régulateurs.

3.1. Transformateur de courant TC

Les TC ont plusieurs rôles :

• Délivrer à leur secondaire une intensité, image fidèle à celle qui circule, dans le
conducteur HT concerné ;

• Assurer l’isolement galvanique entre la HT et les circuits de mesure et de protection

• Protéger les circuits de mesure et de protection de toute détérioration lorsqu’un


défaut survient sur le réseau HT.

Les transformateurs de courant utilisés permettent de réduire le niveau des courant


de milliers d’Ampères vers des sorties standards de 5A ou 1A pour un
fonctionnement du réseau normal.

Suivant le type de protection à réaliser, les TC .sont associés et utilisés selon des
schémas différents, ils peuvent être une partie isolée ou une partie du disjoncteur.

12
3.2. Transformateur de tension TT

Le réducteur de tension TT est un transformateur, qui reçoit sur son primaire la


tension du réseau, et le secondaire restitue une tension image, puisque les niveaux
de tension dans le réseau sont de l’ordre de kilovolts, les transformateurs de tension
sont utilisés pour abaisser les tensions à des niveaux acceptables par les relais.

Les TT ont plusieurs rôles :

• Délivrer à leur secondaire une tension, image fidèle à celle qui circule, dans le
conducteur HT concerné ;

• Assurer l’isolement galvanique entre la HT et les circuits de mesure et de protection

• Protéger les circuits de mesure et de protection de toute détérioration lorsqu’un


défaut survient sur le réseau HT.

Ils sont fournis sous forme standard dont la tension du secondaire assignée est :

- tension entre phases : 100V ou 110V

- tension entre phase et terre : 100/√3 V ou 110/√3 V

La tension primaire assignée est celle du réseau.

13
4. Relais de protection

Les relais de protection sont des appareils qui reçoivent un ou plusieurs informations
à caractère analogique (courant, tension, puissance,… etc.) et le transmettent à un
ordre de fermeture ou ouverture d’un circuit de commande lorsque ces informations
reçues atteignent des valeurs supérieures ou inférieures à certaines limites qui sont
fixées d’avance. En effet, le rôle des relais de protection consiste à détecter tout
phénomène anormal pouvant se produire sur un réseau électrique tel que les défauts
de court-circuit.

4.1. Déférents types de relais

• Relais électromécaniques

Sont basés sur le principe d’un disque d’induction actionné par des bobines
alimentées par les transformateurs de courant et de tension. Un ressort de rappel
réglable détermine la limite de l’action du disque sur un déclencheur.

14
• Relais statiques

La technologie statique analogique, apparue vers 1970, qui utilise des circuits
intégrés analogiques et logiques a fait apparaître les relais analogiques qui sont
composés grossièrement de trios blocs:

- Un bloc d'adaptation et de filtrage, constitué de petits transformateurs,


d'impédances et de filtres passe-bas destinés à éliminer les composantes transitoires
rapides ;

- Un bloc de traitement et de détection, composé d'un circuit analogique adapté,


transformant la grandeur surveillée en une tension ou un courant continu
proportionnel, et d'une bascule servant à détecter le passage d'un seuil ;

- Un bloc de sortie, comprenant un temporisateur, par exemple un circuit RC, et un


relais de sortie électromécanique.

• Relais numériques

La technologie numérique a fait son apparition au début des années 1980. Avec le
développement des microprocesseurs et des mémoires, les puces numériques ont été
intégrées aux équipements de protection.

Les protections numériques, sont basées sur le principe de la transformation de


variables électriques du réseau, fournies par des transformateurs de mesure, en
signaux numériques de faible tension.

15
L’utilisation de techniques numériques de traitement du signal permet de
décomposer le signal en vecteurs ce qui autorise un traitement de données via des
algorithmes de protection en fonction de la protection désirée. Ces dispositifs
nécessitent une source auxiliaire, offrent un excellent niveau de précision et un haut
niveau de sensibilité. Ils procurent de nouvelles possibilités, comme l’intégration de
plusieurs fonctions pour réaliser une fonction de protection complète dans une
même unité, le traitement et le stockage de données et l’enregistrement des
perturbations du réseau.

4.2. Relais de mesure

Tous les paramètres d'un réseau électrique peuvent être utilisés pour sa surveillance
et la détection de défauts. Il s'agit le plus souvent de mesure du courant et de la
tension du réseau. En général, quand un défaut de court-circuit se produit le
courant augmente et la tension baisse. A travers la variation de ces deux grandeurs,
d'autres paramètres varient également et on obtient des mesures de paramètres plus
complexes

Le principe de fonctionnement d'un relais est basé sur la détection de ces variations
à l'intérieur de sa zone de protection. Les relais sont caractérisés par leurs grandeurs
d'entrée auxquelles ils répondent. La majorité des relais de protection utilisés dans
les réseaux électriques sont décrit ci-dessous.

• Relais de mesure de courant

Les relais de courant peuvent être à maximum de courant ou à minimum de courant.

Ces relais de courant mesurent un courant ou une combinaison de courants (courant


direct, inverse, homopolaire). Il en existe une grande variété qui se différencie par la
définition de la grandeur mesurée et du mode de temporisation :

• Valeur instantanée, valeur de crête, valeur moyenne ou valeur efficace ;

• Valeur instantanée ou temporisée.

16
• Relais de mesure de tension

Les relais de tension peuvent être à maximum de tension ou à minimum de tension.


La mesure s’effectue sur une valeur instantanée ou sur une valeur de crête. Ce type
de relais est habituellement temporisé. La mesure s’effectue sur les tensions simples,
les tensions composées, les tensions directes, inverses ou homopolaires.

• Relais de mesure d’impédance

Le relais d’impédance prend en compte en permanence les grandeurs d’une même


phase pour évaluer l’impédance du réseau sur cette phase, vue du point où est situé
le relais de mesure. Cette évaluation d’impédance est réalisée en générale sur les trios
phases, soit entre phase et neutre, soit entre phases. Pour étudier ce type de relais,
il est intéressant d’utiliser le diagramme des impédances (R, X) qui permet de
représenter directement la grandeur mesurée par le relais.

• Relais de mesure de puissance

La mesure de la puissance dans un réseau triphasé peut être effectuée de différentes


manières :

- Par des relais de puissance active ou réactive, monophasée ou triphasé ;

- Par des relais de puissance dits à angle dont l’angle θ affectant la mesure est obtenu
par un raccordement particulier des grandeurs V et I (alimentation par exemple du
relais par le courant de la phase A et la tension entre les deux phases A et B).

• Relais de mesure de température

Les relais thermiques sont utilisés pour les surcharges, ils permettent :

- la visualisation de la température lue avec une sonde.

- la surveillance d’un seuil de température.

- la signalisation de températures critiques.

- la mise hors tension de la machine sous contrôle par des contacts secs.

17
• Relais de mesure de fréquence

Ce relais détecte une sur-fréquence ou une sous-fréquence dans une plage de réglage.

- Mesure des fréquences mini et maxi.

Hz max. : +1% (+0,5 Hz) Hz mini. : - 10% (-0,5 Hz)

49,5 Hz < f < 50.5 H

- Temps de réaction rapide par mesure permanente des périodes de la fréquence


Déclenchement fréquence maxi.

Déclenchement fréquence mini.

Retard de déclenchement : 0,1 s à 20 s.

5. Disjoncteur

Le disjoncteur est généralement associé à un système de protection (relais), détectant


un défaut et lui donnant des ordres pour éliminer le défaut ou pour remettre en
service un circuit lorsque le défaut a été éliminé par un autre disjoncteur ou dans le
cas où le défaut présente un caractère fugitif. Les types de disjoncteurs les plus
répondus sont.

- les disjoncteurs à l’huile.

- les disjoncteurs à air comprimé.

- les disjoncteurs au gaz SF6.

- les disjoncteurs à vide

18
Qualités principales d’un système de protection

1. Rapidité

Les défauts sont donc des incidents qu’il faut éliminer le plus vite possible, c’est le
rôle des protections dont la rapidité de fonctionnement est des performances
prioritaires. Le temps d’élimination des courts-circuits comprend deux composantes
principales :

• Le temps de fonctionnement des protections (quelques dizaines de millisecondes).

• Le temps d’ouverture des disjoncteurs, avec les disjoncteurs modernes (SF6 ou à


vide), ces derniers sont compris entre 1 et 3 périodes (20 ms et 60 ms).

2. Sélectivité

Elle consiste à isoler le plus rapidement possible la partie du réseau affectée et


uniquement cette partie, en laissant sous tension toutes les parties saines du réseau.
Différents modes de sélectivité peuvent être mis en œuvre :

• La sélectivité ampérométrique par les courants.

• La sélectivité chronométrique par le temps.

• La sélectivité logique par échange d’informations.

La sélectivité a pour but d’assurer d’une part la continuité de service d’alimentation


en énergie électrique et d’autre part la fonction secours entre les protections [9].

3. Sensibilité

La protection doit fonctionner dans un domaine très étendu de courants de courts-


circuits entre:

• Le courant maximal qui est fixé par le dimensionnement des installations et est
donc parfaitement connu.

• Un courant minimal dont la valeur est très difficile à apprécier et qui correspond à
un court-circuit se produisant dans des conditions souvent exceptionnelles.

19
La notion de sensibilité d’une protection est fréquemment utilisée en référence au
courant de court-circuit le plus faible pour lequel la protection est capable de
fonctionner.

4. Fiabilité

En effet, la fiabilité d’une protection, qui est la probabilité de ne pas avoir de


fonctionnement incorrect pour éviter les déclenchements intempestifs. Elle est une
combinaison entre sûreté et sécurité. La sûreté est la probabilité de ne pas avoir de
défaut de fonctionnement. Tandis que la sécurité est la probabilité de ne pas avoir de
fonctionnement intempestif.

5. Contraintes liées à la protection

Les protections électriques ne doivent pas apporter de limitation au fonctionnement


normal des réseaux électriques, en particulier :

• Elles ne doivent pas limiter la souplesse d'utilisation du réseau protégé en


interdisant certains schémas d'exploitation : réseaux bouclés, … etc.

• Elles doivent rester stables en présence de phénomène autre que les défauts: lors
de manœuvres d'exploitation, pendant les régimes transitoires consécutifs à la mise
sous tension ou hors tension à vide des transformateurs. Egalement, lors de
variations admissibles de la tension et des fréquences et en présence de surcharges
et de déséquilibres entrant dans la marge de fonctionnement des réseaux électriques.
Elle doit être aussi insensible aux oscillations résultant du régime transitoire des
alternateurs.

20
Filtre des composantes symétriques

1. Système équilibré
En fonctionnement normal, les réseaux triphasés forment des ensembles de
constitution à peu près symétrique et les charges sont, tout au moins
statistiquement, équilibrées. Dans ces conditions, l’étude de leur fonctionnement se
ramène à celle du réseau monophasé équivalent dans le système direct.

Un système triphasé sinusoïdal (V1, V2, V3) est équilibré si :

- ils ont la même amplitude : |V1| = |V2| = |V3|


- ils sont régulièrement décalés de 120° (ou déphasés de 2π/3) entre eux.

En résumé : V1 + V2 + V3 = 0

2. Système déséquilibré
Des dissymétries peuvent apparaître, par exemple en cas de défaut dissymétrique ;
la réduction au schéma monophasé équivalent n’est alors plus possible et les calculs
relatifs aux systèmes déséquilibrés deviennent vite complexes.

Un système triphasé sinusoïdal (V1, V2, V3) est déséquilibré si :

- ils n’ont pas la même amplitude : |V1| ≠ |V2| ≠ |V3|


- ils ne sont pas régulièrement décalés de 120° entre eux.

En résumé : V1 + V2 + V3 ≠ 0

21
3. Décomposition en composantes symétriques
Un système de 3 tensions de phases ⃑ , ⃑, ⃑ peut être décomposé en 3 systèmes :

- Système directe ( ⃑)

- Système inverse ( ⃑)

- Système homopolaire ( ⃑)

3.1. Système direct

Le système direct, encore appelé par les anglo-saxons «séquence positive » est un

système équilibré, dans lequel ⃑, ⃑, ⃑∶

- Ont même amplitude,


.
- Sont décalés de = =120°
- Sont disposés de telle façon qu’un observateur au repos voit défiler les vecteurs

dans l’ordre ⃑, ⃑, ⃑:

3.2. Système inverse

Le système direct, encore appelé par les anglo-saxons «séquence négative » est un

système équilibré, dans lequel ⃑, ⃑, ⃑ ∶

- Ont même amplitude,


.
- Sont décalés de = =120°
- Sont disposés de telle façon qu’un observateur au repos voit défiler les vecteurs

dans l’ordre ⃑, ⃑, ⃑ :

22
3.3. Système homopolaire

Le système homopolaire, encore appelé par les anglo-saxons « séquence nulle » dans

lequel ⃑, ⃑, ⃑∶

- Ont même amplitude,


- Sont en phase et donc colinéaires, ainsi un observateur au repos peut les voir
passer en même temps.

4. Calcul les composantes symétriques

La définition des composantes symétriques repose sur l’équivalence entre un système


triphasé déséquilibré et la somme de trois systèmes triphasés équilibrés : direct,
inverse et homopolaire.

⃑ 1 1 1 ⃑
⃑ = 1 . ⃑
⃑ 1 ⃑

⃑ 1 1 1 ⃑ 1 1 1 ⃑
⃑ = 1 . ⃑ = 1 . ⃑
⃑ 1 ⃑ 1 ⃑

23
On obtient à la fin ce système d’équation suivant :

⃑ = ⃑ + ⃑ + ⃑

⃑= ⃑+ ⃑ + ⃑

⃑ = ( ⃑+ ⃑ + ⃑)

24
Les différents types de protection

1. Protection à maximum de courant de phase

Cette protection est destinée pour détecter les surintensités dans une installation
électrique, la protection est activée lorsque la valeur du courant contrôlé dépasse le
seuil de réglage communément appelé le seuil de fonctionnement imposé par
l’exploitant de l’installation. Cette protection peut être temporisée, est la protection
ne sera activée qu’après le dépassement du courant le seuil de réglage au moins égale
à la temporisation sélectionnée.

1.1. Protection à temps indépendant (temps constant) :

Dans ce cas la temporisation est constante. Elle n’a aucune relation avec la valeur
du courant mesuré. La figure sous dessous explique le fonctionnement de cette
dernière ou Is est le seuil de réglage de courant de coupure, et T est le retard de
fonctionnement de la protection ou la temporisation. Pour n’importe valeur du
courant de court-circuit mesuré I > Is, le temps de déclenchement T est le même.

1.2. Protection à temps dépendant (temps inverse):

La temporisation dépend du rapport entre le courant mesuré et le seuil de


fonctionnement, plus le courant est élevé plus la temporisation est faible.

25
2. Protection à maximum de courant de phase directionnel

Cette protection a deux objectifs, le premier est de protéger l’installation contre les
forts courants, le deuxième est pour détecter leur sens. Pour mieux comprendre le
rôle et le principe de fonctionnement de cette dernière il est bel et bien d’analyser
l’exemple suivant.

Soit l’installation schématisée par la figure suivante :

Avec : P1, P4 : Protection à maximum de courant phase.

P3, P4 : Protection à maximum de courant de phase directionnel.

Icc1, Icc2 : court-circuit alimenté par les sources 1 et 2 respectivement

Lors de défaut en point A, les deux courant de court-circuit Icc1 Icc2 s’établissent
simultanément, les quatre protections P1, P2, P3, P4 sont traversés par un courant
de court-circuit.
26
Or pour éliminer le défaut sans couper l’alimentation des départs, seuls les
disjoncteurs D1, D2 doivent déclencher. Pour y parvenir, on installe des protections
à maximum de courant de phase directionnel en P1 et P2.

Le système de protection se comporte de la façon suivante :

• La protection P3 n’est pas active car elle est traversée par un courant circulant dans
un sens opposé de son sens de détection.

• La protection P2 est activée car elle est traversée par un courant circulant dans le
sens de sa détection, elle provoque le déclenchement du disjoncteur D2 est le courant
Icc2 sera coupé.

• Un système d’inter-déclenchement provoque l’ouverture de D1, le courant Icc1 est


donc coupé.

• La protection P4 n’est pas activée car elle est temporisée.

• Le tronçon en défaut est donc isolé.

On dit que la protection détecte le sens du courant mais en réalité elle détecte le signe
de la puissance active dans une installation.

3. Protection de distance

Un relais de distance (d’impédance) comme son nom l’indique, a la capacité de


détecter une panne à une distance prédéfinie sur une ligne de transport ou un câble
d’alimentation depuis son emplacement.

Un relais distant observe donc le courant et la tension et les compare en s’appuyant


sur la loi d’Ohm pour évaluer l’impédance Zl = V/I.

4. Protection différentielle

La protection différentielle est un principe commun de protection pour le


transformateur, moteur, et générateur.

27
Elle mesure la différence de courant entre deux TC branchés l’un en aval, l’autre en
amont d’une partie du réseau surveiller (un moteur, un transformateur) pour détecter
et isoler rapidement tout défaut interne a cette partie.

Elle basée sur la comparaison du courant d’entré et de sortie d’un élément, si la


comparaison indique la présence d’une différence (ΔI = ( Ie – Is ) ≠ 0) cela veut dire la
présence d’un défaut et le relais doit agir. La différence mesurée doit être signifiante
pour qu’elle soit attribuée à un défaut. Si ΔI = 0 pas de défaut.

Le principe de fonctionnement de cette protection est donné par la figure sous


dessous.

5. Protection à maximum de tension

Elle est utilisée pour protéger les récepteurs contre une tension plus élevée que la
tension nominale de service, la protection est activée lorsque la tension composée
aux moins d’une phase est plus élevée au seuil de réglage pour une temporisation
généralement constante.

Généralement le réglage se fait pour un seuil de tension supérieure à 1,1Un pour une
durée de 1s, cependant cette dernière dépend du système de sélectivité employé entre
les autres protections. Le contrôle de tension est surveillé par l’utilisation des
transformateurs de tension TT déjà étudié aux paragraphes précédents.

28
6. Protection à minimum de tension

Elle a pour but de protéger les installations industrielles, les câbles et les lignes de
transmission contre les surcharges causées par la diminution de tension, pour les
moteurs électriques.

La protection à minimum de tension est réglée à 0.8Un pour une temporisation de


4s.

7. Protection thermique

Cette protection permet de protéger les éléments contre les surcharges, à partir de la
mesure du courant absorbé. Cette protection est basée sur un modèle thermique qui
permet d’évaluer l’échauffement à partir des mesures de courant. Le courant utilisé
par cette protection est un courant efficace triphasé qui tient compte des
harmoniques jusqu’au rang 13.

La protection propose 2 réglages

• le réglage du courant admissible maximum permanent, qui correspond à la tenue


thermique maximum de l’équipement à protéger (ce courant admissible permanent
correspond à un échauffement de 100 %)

• le réglage de la constante de temps d’échauffement / refroidissement de


l’équipement.

29
Protection des différents éléments du réseau

1. Introduction

Le réseau doit être généralement protégé contre un certain nombre de défauts


communs à tous ses éléments, notamment les courts-circuits, les surcharges, les
défauts à la terre. Néanmoins certains éléments comme les générateurs ont besoin
de quelques protections spécifiques contre les variations de fréquence et de tension
(et éventuellement des protections mécaniques). Un élément du réseau est protégé
par un ensemble d’unités de protection, et chaque unité est définie par sa fonction
(son rôle). Ces fonctions sont définies par des codes selon la norme ANSI C37.2 dont
les plus usuelles sont données par la Tableau suivant.

Code fonction Protection contre


ANSI
21 Protection de distance Les variations d’impédance (Détection de
mesure d’impédance)
26 Thermostat Les surcharges
27 Minimum de tension Les tensions trop faibles (une baisse de tension)
32P Maximum de puissance Protection de contrôle de transfert maximal de
active directionnelle puissance active
32Q Maximum de puissance Protection de contrôle de transfert maximal de
réactive directionnelle puissance réactive
37 Minimum de courant de Protection triphasée contre les minima de
phase courant
37P Minimum de puissance Protection de contrôle de transfert minimal de
active directionnelle puissance active
37Q Minimum de puissance Protection de contrôle de transfert minimal de
réactive directionnelle puissance réactive
46 Maximum de courant Les déséquilibres des courants de phase
inverse
47 Maximum de tension Protection de tension inverse et détection du
inverse sens de rotation inverse de machine tournante
49 Image thermique Les surcharges
49T Sonde de température Les échauffements anormaux des enroulements
des machines

30
50 Maximum de courant Les courts-circuits entre phases
de phase Instantanée
50BF Défaillance disjoncteur La non ouverture du disjoncteur après ordre de
déclenchement.
50N Maximum de courant Protection contre les défauts à la terre :
ou terre Instantanée 50N : courant résiduel calculé ou mesuré par
50G 3TC
50G : courant résiduel mesuré directement par
un seul capteur (TC ou tore)
51 Maximum de courant les surcharges et les courts-circuits entre
de phase temporisée phases
51N Maximum de courant Protection contre les défauts à la terre :
ou terre temporisée 51N : courant résiduel calculé ou mesuré par
51G 3TC
51G : courant résiduel mesuré directement par
un seul capteur (TC ou tore)
59 Maximum de tension Les tensions trop élevées
59N Maximum tension Les défauts d’isolement
résiduelle
64REF Différentielle de terre Les défauts à la terre d’enroulements en étoile
restreinte avec neutre mis à la terre
67 Maximum de courant Les courts-circuits selon le sens d’écoulement
de phase directionnelle du courant
67N Maximum courant terre Les défauts à la terre selon le sens d’écoulement
directionnelle du courant
81H Maximum de fréquence Une fréquence anormalement élevée
81L Minimum de fréquence Une fréquence anormalement basse
87B Différentielle barre Les défauts internes aux jeux de barres
87L Différentielle ligne Les défauts internes des lignes
87T Différentielle Les défauts internes des transformateurs
transformateur
87G Différentielle Les défauts internes des générateurs
générateurs
87M Différentielle moteurs Les défauts internes des moteurs

31
2. Protection des générateurs

2.1. Protection contre les surcharges

La protection contre les surcharges peut être réalisée par la fonction ANSI 51
(Maximum de courant de phase temporisé) de type IDMT ou par la fonction ANSI
49RMS (surcharge thermiques).

2.2. Protection contre les déséquilibres

Cette protection est assurée par la fonction ANSI 46 (Maximum de courant de


séquence inverse), qui calcule la composante inverse des courants triphasés et décide
d’activer la protection à un certain seuil.

2.3. Protection contre les courts-circuits externes

Elle est réalisée par la fonction ANSI 51 (Maximum courant de phase temporisé) réglé
à un seuil égal à 2 fois le courant nominale avec un temps de retard.

2.4. Protection contre les courts-circuits internes (au stator)

Elle peut être réalisée parfaitement par une protection par la fonction ANSI 87G
(protection différentielle générateur) réglé entre 5 et 15% du courant nominale avec
réaction instantanée.

2.5. Protection contre les défauts à la terre

La protection contre les défauts à la terre ou la masse d’un générateur dépend du


régime du neutre de celui-ci. Si le neutre du générateur est mis à la terre, ce qui est
souvent le cas pour faciliter la détection des courants de défaut, alors les fonctions
ANSI 51G (Maximum courant terre temporisé) ou ANSI 64REF (Différentielle de terre,
qui sert à comparer les courants résiduels entre la liaison neutre-terre et les courants
triphasés) sont généralement les plus meilleurs solutions.

2.6 Protection contre les variations de la tension

Les surtensions peuvent avoir comme conséquences la détérioration des isolants et


l’échauffement des circuits magnétiques. La protection contre les surtensions est
réalisée par la fonction ANSI 59 (Maximum de tension, surtension) qui a comme
consigne d’activer la protection pour des tensions en régime permanent supérieures
ou égale à 110% de la tension nominale (un temps de retard de quelques secondes
est imposé pour éviter un déclenchement pour des phénomènes transitoires).

32
3. Protection des jeux de barres

La protection différentielle utilise la fonction ANSI 87B (Différentielle barre). Celle-ci


compare la somme vectorielle des courants en amont et en aval du jeu de barres.
Lorsqu’il n’y a aucun défaut la somme est zéro, mais pour un défaut sur le jeu de
barre cette somme est différente de zéro. Dans ce cas, la fonction ANSI 87B ordonne
l’ouverture soit du disjoncteur amont soit de tous les disjoncteurs (amont et aval).

4. Protection des transformateurs

4.1. Protection contre les surcharges

Une surcharge de longue durée se manifeste souvent par des effets thermiques. Les
transformateurs sont normalement équipés d’une protection contre l’échauffement
par la fonction ANSI 26 (Thermostat). Il s’agit d’un thermostat qui surveille en
permanence la température du diélectrique liquide dans lequel sont émergés les
enroulements du transformateur. En générale un signal d’alarme est émis à 95˚C et
un déclenchement de la protection est ordonné à 100˚C. Une autre protection par la
fonction ANSI 49T (sonde de température) sert à surveiller la température des
enroulements, pour les transformateurs de type sec. Pour la fonction ANSI 49T (sonde
de température) la norme recommande une alarme à 150˚C et un déclenchement à
160˚C.

Pour les transformateur MT/BT la protection contre la surcharge est simplement


réalisée par le disjoncteur côté BT.

4.2. Protection contre les courts-circuits

La protection des transformateurs contre les courts-circuits peut être réalisée par
différentes fonctions ;

1. Pour les transformateurs à bain d’huile, la fonction de protection ANSI 63


(protection sensible aux émissions de gaz causées par l’échauffement de l’huile en
cas de défaut interne, court-circuit entre spire d’un même enroulement ou court-
circuit entre phases). On peut citer pour cette fonction le relais Buchholz dont le
principe de fonctionnement illustré sur la Figure suivante peut être résumé comme
suit : En cas de défaut, la température de l’huile augmente provoquant un
dégagement de gaz qui actionne un flotteur d’alarme. Si l’échauffement persiste, les

33
gaz dégagés agissent sur un autre flotteur pour déclencher la protection (ouverture
du ou des disjoncteurs).

2. La protection différentielle par la fonction ANSI 87T (protection Différentielle


transformateur) est l’une des meilleures solutions contre les courts-circuits entre
phases.

3. Une protection instantanée (sans retard) contre les surintensités par la fonction
ANSI 50 (Maximum de courant de phase instantané), très utile en cas de court-circuit
violent.

4. Fusibles sur les enroulements HT pour les transformateurs de faibles


puissances.

4.3. Défauts à la terre

Les défauts à la terre dans un transformateur sont causés souvent par le contact
d’un enroulement avec la masse du transformateur. La protection contre un défaut
à la terre peut être réalisée aussi de différentes manières par la fonction;

- ANSI 51G (protection Maximum courant terre temporisé ; mesure de courant


résiduel dans la liaison à la terre)
- ANSI 51N (Maximum courant terre temporisé, mesure le courant résiduelle
par la somme des courants triphasés)
- ANSI 64REF (protection Différentielle de terre restreinte).
- ANSI 59N (protection Maximum tension résiduelle)

34
5. Protection des lignes

5.1. Protection contre les déséquilibres et couts-circuits

La protection contre les déséquilibres est assurée par la fonction ANSI 46 (protection
Maximum séquence inverse) comme le cas d’un générateur.

Contre les défauts entre phase, la fonction ANSI 51 (protection Maximum courant de
phase temporisé) est la meilleure solution pour des lignes simples. La fonction ANSI
67N (protection Maximum courant terre directionnelle).

Par ailleurs, en plus de ces protections, les lignes importantes sont souvent dotées
des protections différentielle et de distance ;

5.2. La protection différentielle

Elle est assurée par des unités de fonction ANSI 87L (protection différentielle ligne)
sur les deux extrémités de la ligne. Les deux unités mesurent en permanence les
courants à l’entrée et à la sortie de cette ligne, et échangent l’information via un
moyen de communication. S’il n’y a aucun défaut, alors les deux courants sont égaux
(ou presque).

Cependant, en cas de défaut (entre phase ou à la terre), alors les deux unités
mesureront des courants différents et décident par conséquent d’ouvrir leurs
disjoncteurs respectif pour isoler la ligne lorsque la différence en question dépasse
un certain seuil.

Cette protection est très utile (rapide) et surtout sélective, car elle permet d’isoler la
partir en défaut pour éviter des déclenchements en amont ou en aval ;

5.3. La protection de distance

La protection de distance (ANSI 21) ou d’impédance est l’une des protections les plus
importantes utilisées pour les lignes électriques.

Le principe de base de fonctionnement des relais de distance est que si l'impédance


mesurée par le relais est moins que l'impédance d'arrangement (normalement sa
valeur est un pourcentage de la valeur de l’impédance de la ligne de transport a
protégée), alors le relais conclurait qu'il y a un défaut dans la ligne de transport à

35
protégée. Parfois les relais de distance sont aussi appelés comme relais à minimum
d’impédance pour cette raison.

Le relais compare l'impédance de défaut mesurée à une valeur de référence ( def)


correspondant à la limite de la zone de fonctionnement dans le diagramme ( , )
définie par le réglage du relais. Si l'impédance mesurée de défaut est plus petite que
la valeur de référence ( def), un défaut interne soit déclaré et une commande est
envoyée au disjoncteur pour ouvrir le circuit.

6. Protection des moteurs

6.1. Surcharge

Une protection à maximum de courant de phase à temps dépendant (ANSI 51).

6.2. Court-circuit entre phases

Une protection à maximum de courant de phase temporisée (ANSI 50 et 51).

6.3. Défaut à la masse du stator

Une protection à maximum de courant résiduel temporisée (ANSI 51N/51G) permet


de protéger l’essentiel des enroulements, lorsque le neutre est mis à la terre
directement ou par une impédance.

6.4. Défaut à la masse du rotor

Un contrôleur permanent d’isolement à injection de courant alternatif ou continu


décèle la perte d’isolement du bobinage.

7. Protection des condensateurs

Les batteries de condensateurs nécessitent des protections

7.1. Contre les surcharges

Par la fonction ANSI 49RMS (protection à Image thermique) réglée à 1.3 le courant
nominal avec un temps de 10 min environ ou par la fonction ANSI 51 (protection à
Maximum courant de phase temporisé) avec relais de type IDMT réglé toujours à 1.3
le courant nominal ;

36
7.2. Contre les courts-circuits

Par la fonction ANSI 51 (10 fois le courant nominal, retard 100 ms) ;

7.3. Contre les défauts à la terre

Par la fonction ANSI 51G ou 51N à 20% du courant terre maximal ;

7.4. Contre les surtensions

Par la fonction ANSI 59 (protection à Maximum de tension), réglée à 110% de la


tension nominale.

8. Résumé

Eléments Types de Dispositifs de protection


défauts
Protection à maximum de courant : les
protections à maximum de courant de phase
(ANSI 51) appliquées en sélectivité
Défauts entre chronométrique peuvent donner lieu à un
phases temps d’élimination, de défaut trop important.
Aussi la sélectivité logique appliquées aux
protections à maximum de courant apporte une
solution simple à la protection des jeux de
barres.
Jeux de barres Protection à maximum de courant : les
protections maximum de courant terre (ANSI
51 N) appliquées en sélectivité chronométrique
Défauts entre peuvent donner lieu à un temps d’élimination,
phase et terre de défaut trop important.
Aussi la sélectivité logique appliquées aux
protections à maximum de courant apporte une
solution simple à la protection des jeux de
barres.

37
La protection à maximum de courant de phase
Court-circuit (ANSI 51), permet d’éliminer le court-circuit, le
entre phases réglage de la temporisation étant adapté aux
Ligne et câble protections voisines.
La protection à maximum de courant terre
Court-circuit temporisée (ANSI 51N) permet d’éliminer le
phase-terre défaut avec une bonne précision.
La surintensité de longue durée peut être
détectée par une protection à maximum de
Surcharge courant de phase temporisée à temps
indépendant ou à temps dépendant (ANSI 51).
Une protection à maximum de courant de
Court-circuit phase (ANSI 50) associée à une sélectivité
ampérométrique est assurée.
Transformateur Une protection à maximum de courant terre
temporisée constitue une solution simple et
Défaut à la efficace contre les défauts internes entre un
masse enroulement et la masse, et une protection
contre les défauts à la terre.
Surcharge Une protection à maximum de courant phase à
temps dépendant (ANSI 51).
Court-circuit Une protection à maximum de courant de
entre phases phase temporisée (ANSI 50 et 51).
Défaut à la Une protection à maximum de courant résiduel
Moteur masse du temporisée (ANSI 51N/51G) permet de protéger
stator l’essentiel des enroulements, lorsque le neutre
est mis à la terre directement ou par une
impédance.
Défaut à la Un contrôleur permanent d’isolement à
masse du rotor injection de courant alternatif ou continu
décèle la perte d’isolement du bobinage.

38

Vous aimerez peut-être aussi