La Qualité Des Commerçants
La Qualité Des Commerçants
La Qualité Des Commerçants
activités mentionnées dans I'Art 6 et 7 du CC 5'Alors que la société l'acquiert par la forme, quelque
soit son objet social .Par contre,l'artisan n'a jamais bénéficié d'une définition légale.
C'est ainsi que les données des Tr. Co .montrent que tous les débiteurs sont des commerçants
(§1), alors,on peut soulever la question de l'absence au Maroc de cas jurisprudentielle d'ouverture de
§1-Les débiteurs sont des commerçants : le cas le plus fréquent devant les tribunaux de
commerce
Le tribunal devait impérativement vérifier les deux conditions avant l'ouverture d'une telle
procédure .Sur ce point, la cour d'appel de commerce de Casablanca avait statué en confirmant dans
un arrêt 6que seul le chef d'entreprise,lecréancier, le ministère public et le tribunal d'office sont
C'est ainsi que le Tb.Co de Fès a rejeté une demande de redressement àcause de l'absence de la
qualité de commerçant du débiteur61.La cours d'appel de commerce de la même ville dans un autre
arrêt a refusé ,pour le même motif qui est l'absence de la qualité de commerçant ,la demande de
l'ouverture de la procédure à un demandeur qui exerce ,en sa qualité de médecin ,une fonction
libérale62.
Par contre ,lacour d'appel de commerce de Fès63a estimé qu'il est possible d'étendre
59 79 1999 , ,"
60 C.A.C de Casablanca .Arrêt N°377/2002 du 15/02/2002.Non publié.Tribunal de commerce de Fès .jugement 6/2005 du
09/02/2005.Dossier n°02/10/2004.Non publié.
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le cas où il est prouvé que dans son activité ,il utilise les procédés de spéculation ou de la garantie
bancaire ,dans ce cas la qualification de commerçant est une appréciation souveraine du juge.
Dans le même esprit ,la C.A.C de Casablanca a annulé un jugement du Tr. Co de Casablanca ,qui a
prononcé la liquidation judiciaire ,alors que le demandeur était juste un directeur adjoint et n'avait pas la
qualité légale de dirigeant pour que sa demande soit admise4Conformément au droit commun,la
compétence d'ttribution dépend de la qualité du débiteur .Elle revient au Tb.Co si le débiteur est un
la qualité du débiteur.
Dans la pratique, la jurisprudence reste confuse sur cette règle surtout lorsque la fonction libérale et
forme sociétaire se sont chevauchées. C'est ainsi que le Tb. Co d'Oujda a refusé l'ouverture des procédures
collectives à l'égard d'une société polyclinique ,qui est une société commerciale pour motifs que les
médecins sont interdits d'exercer leur activité dans le cadre d'une société6. En même temps, on trouve que
le tribunal de commerce a ouvert la procédure judiciaire à l'égard d'une clinique exploitée sous forme
sociétaire (SARL) créée par des médecins 67la même décision a été prise par le tribunal de commerce
d'Agadir à l'encontre d'une clinique ,malgré l'objection du ministère public qui s'est appuyé sur l'article 49
de la loi 94/10 interdisant la constitution de sociétés commerciales entre médecins .Alors que les deux
tribunaux se sont basés sur la qualité commerciale par la forme des dites sociétés pour motiver leurs
décisions.
La loi a fait de la qualité de commerçant du débiteur une condition sin qua none pour l'application des
Mais il est possible d'ouvrir la procédure à l'encontre du commerçant du fait qui exerce le
commerce même s'il tombe sous le coup de l'interdiction, la déchéance ou l'incompatibilite6.
Il est même possible d'ouvrir la procédure à l'encontre de celui qui exerce le commerce sous un
prête-nom et aussi le commerçant apparent. Le premier parce que c'est un commerçant de fait alors
que le deuxième en se basant sur la théorie de l'apparent et la règle de la protection des créanciers.
Art 564 stipule qu'il est possible d'ouvrir la procédure à l'encontre du commerçant et artisan qui a
mis fin à son activité ou décédé, dans l'année de sa
Art 11 du CC du CC.
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retraite ou son décès, sila cessation des paiements est postérieure à ces événements.
Il résulte de la notion de non diligence déduite de l'Art cité que la présentation au tribunal d'une
demande d'ouverture de la procédure après l'écoulement d'une année son sort est le refus (Jugement
prononcé par le tribunal de commerce de Fès dans l'affaire de la société COTEF et la décision de
l'appel l'avait confirmé).
Pour les sociétés commerciales légales ou structurées (SA, SARL, SNS et SC), cetteambigüité ne se
pose pas, puisque la loi des sociétés commerciales considère que l'inscription au registre de commerce
confere la personne morale à la société.
Pour les sociétés commerciales (SA,SARL et les autres ) dans le cas oùles formalités
d'enregistrement ne sont pas accomplies ,ou si la société est en cours de formation ,il est possible
d'ouvrir la procédure à l'encontre des associés (personnellement) de la société de fait si cette dernière
a exercé le commerce et s'est trouvée dans une situation de cessation des paiements .Mais on ne peut
pas concevoir l'ouverture de la procédure à l'encontre d'une sociétéqui n'a pas la personnalité morale.
Les fonctions libérales ne conferent pas par leur nature la qualité de commerçant .Ceux qui les
exercent ne peuvent bénéficier des procédures collectives.C'est le cas aussi de l'agriculteur".
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Et selon un juge du Tr.Co de Casablanca :
«Dans la pratique, le tribunal n'a pas encore ouvert la procédure àl'encontre d'une personne
interdite d'exercer le commerce .Mais selon l'ancienne loi rien n'interdisant son application à
l'encontre d'une personne non inscrite au registre de commerce.
Je pense que les procédures collectves doivent être applicables à tout commerçant qu'il soit
de droit ou de fait du moment qu'il est établi qu'il exerçait du commerce. Mais pas de cas
d'espèce au niveau du tribunal»72.
Selon les statistiques des Tr.Co on ne relève aucun cas d'espèce où le débiteur est un
artisan.Et même la doctrine, à force de ne parler que des commerçants, a banni ce terme de son
vocabulaire.
Alors la question que l'on peut se poser est de savoir si le monde des artisans est un monde
saint qui est à l'abri de difficultés économiques et financières, et ne connaît pas la CDP pour
bénéficier du redressement ou si la situation est irrémédiablement compromise tomber en
liquidation judiciaire, ou tout simplement c'est une question d'ignorance par cette catégorie de
débiteur qui s'adresse à une autre juridiction c'est-à-dire les juridictions du droit commun.
Dans cette dernière éventualité, le juge du droit commun est-il compétent pour connaitre de
teles affaires ou devrait-il déclarer la non compétence puisque de tel litige est reconnu
expressément par la loi aux Trs. Co?
Pour élucider cette ambigüité ,il a fallut dans un premier temps s'adresser au greffe du
tribunal de première instance pour relever des cas où le
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débiteur est un artisan dans l'impossibilité de payer ses dettes ,c'est-à-dire en situation de CDP'3, et
dans un deuxième temps chercher des réponses auprès des juges aussi bien commerciaux que ceux du
droit commun sur cette défaillance.
En ce qui concerne le premier point, d'après les donnés du tribunal de première instance de Fès,
il était très difficile de mette la main sur des jugements de ce type .D'après le greffe :
«Dans ces litiges ou plus précisément dans les jugements, il est très difficile de connaitre la
qualité du débiteur pour déterminer qu'il s'agit d'un artisan.Généralement il s'agit du non paiement
d'une dette entre deux personnes considérées comme des civiles.Parconséquent, le juge ne peut pas
requalifier l'affaire ou déclarer la non compétence »74.
Selon un juge auprès du tribunal de commerce de Rabat cette absence est imputée à l'artisan lui-
même :
《 L'artisan est resté très classique et archaïque dans ses relations professionnelles.Les
mécanismes et l'organisaton de l'artisan et de l'artisanat ne lui permettront jamais de bénéficier des
procédures collectives ».
« La question de l'artisan est très complexe .Cependant, c'est lui qui a le plus besoin de protection
et d'encadrement.
3France GURAMAND et Alain HERAUD, droit des sociétés, manuels et Applications, DUNOD, 2001.
plus, le volume des investissements de l'artisan est faible et le capital est toujous indéfini»75.
«La question de l'artisan est très complexe .Tout d'abord la notion d'artisan n'est pas définie par le
législateur,et même l'artisanat n'est pas limitatif.La limiter dans une liste risque de porter atteinte à une
certaine catégorie.
Le juge du tribunal de 1erinstance, conscient du problème de l'éloignement posé par les Tr.Co.ne
Une fois la qualité du commerçant est établie, le tribunal doit s'assurer de la situation de CDP.