Chapitre 3
Chapitre 3
Chapitre 3
Objectifs
On a vu qu’à une expérience aléatoire, on peut associer une variable aléatoire. Ces
variables aléatoires possèdent une loi de probabilité. Or certains types de loi de
probabilité reviennent souvent et portent des noms. Dans ce chapitre, nous allons
analyser les plus importantes avec la méthode du chapitre 2.
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.
1 Lois de probabilité usuelles discrètes
1.1 Loi uniforme discrète
Soit n un entier supérieur ou égal à 1. On dit qu’une variable aléatoire X suit une loi
uniforme sur {x1 , ..., xn } si sa loi de probabilité est :
1
pi = P (X = xi ) = , i = 1, ..., n
n
C’est-à-dire : toutes les valeurs prises par la variable aléatoire X ont la même probabil-
ité.
Si X suit une loi uniforme sur {1,...,n} (relation notée X ∼ U [1, n] ), on a les relations :
n+1 n2 − 1
E[X] = et Var[X] =
2 12
Preuve: TD
EX
6+1 62 − 1 35
E[X] = et Var[X] = =
2 12 12
X est une variable aléatoire qui donne 0 en cas d’échec et 1 en cas de succès.
Dans ce cas, on dit que X suit la loi de Bernoulli de paramètre p. Et on note : X ∼ B(p).
Propriétés
P (X = xi)
1
q =1−p
1 x
0 x<0
F (x) = P (X ≤ x) = q 0≤x<1
1 0≤1≤x
2
X
E[X] = xi pi = 0(1 − p) + 1 × p = p
i=1
p
Var[X] = E[X ] − E[X] = 0 × (1 − p) + 12 × p − p2 = p(1 − p), σ[X] =
2 2 2
p(1 − p)
P (X = k) = Cnk pk q n−k
En pratique, toute variable binomiale de paramètre n et p, peut toujours s’interpréter
comme le nombre de succès dans une répétition indépendante n fois d’une épreuve
de Bernoulli de paramètre p.
Propriétés
• p
E[X] = np, Var[X] = npq = np(1 − p) et σ[X] = np(1 − p)
Preuve
Si X ∼ B(n, p) alors
X = X1 + X2 + ... + Xn , avec Xi ∼ B(p)
Considérons une urne contenant N boules, dont n1 boules blanches et n2 boules noires,
avec N = n1 + n2 . On tire une boule au hasard dans l’urne, on note sa couleur et on la
remet dans l’urne. Si la boule est blanche, c’est le succès, de probabilité p = n1 /N . Si
elle est noire, c’est l’échec, de probabilité q = n2 /N .
On effectue ainsi n tirages successifs avec remise.
Au bout de n tirages, la probabilité d’avoir tiré k fois une boule blanche est donnée
par la loi binomiale :
n k n n−k
1 2
P (X = k) = Cnk pk q n−k = Cnk
N N
n1 n1 n2
E[X] = np = n , Var[X] = npq = n
N N2
P (X = k) = pq k−1 , k ∈ N∗
avec p + q = 1.
(X = k) ≡ E1 ∩ E2 ∩ E3 ... ∩ Ek−1 ∩ Sk
Donc
P (X = k) = q k−1 p
Propriétés
Si X ∼ G(p) alors
1 1−p
E[X] = et V [X] =
p p2
Preuve: TD
EX
1 31
P (X = k) = ( ) × ( )k−1
32 32
1 1 − 1/32
E[X] = = 32 et V ar[X] =
1/32 (1/32)2
λk
P (X = k) = e−λ , k pouvant prendre pour valeurs 0, 1, 2, 3,...
k!
La loi de Poisson est la loi des phénomènes rares, de faible probabilité. Les variables
aléatoires de Poisson ont un champ d’application fort vaste, en particulier du fait qu’on
peut les utiliser pour approcher des variables aléatoires binomiales de paramètre (n, p)
pour autant que n soit grand et p assez petit pour que np soit d’ordre de grandeur
moyen (environ 5). En effet, admettons que X soit une variable aléatoire binomiale
de paramètre (n, p) et posons λ = np.
P (X = k) = Cnk pk q n−k
n!
= pk (1 − p)n−k
k!(n − k)!
k n−k
n! λ λ
= 1−
k!(n − k)! n n
n
n(n − 1)(n − 2)...(n − k + 1) λk 1 − nλ
=
nk k! 1 − λ k
n
λk
P (X = k) ≈ e−λ
k!
Propriétés
E[X] = V ar[X] = λ
Preuve: TD
EX
Un certain vaccin provoque chez un individu sur 800 environ une réaction dangereuse.
Quelle probabilité y a-t-il, en vaccinant 3000 personnes, qu’il y ait trois réactions
dangereuses ?
Soit X la v.a indiquant le nombre totale de réactions dangereuses. alors X ∼ B(n, p)
avec n = 3000, p = 1/800. Calculons λ = np = 3.75
Cnk1 × Cnn−k
P (X = k) = 2
avec k ∈ {0, 1, 2, ..., n} et n1 + n2 = N
CNn
Dans une urne contenant N boules dont n1 blanches et n2 noires, on tire au hasard n
boules, sans remise. On note X le nombre de boules blanches tirées : X est une vari-
able aléatoire dont les valeurs sont comprises entre 0 et n. → X(Ω) = {0, 1, 2, 3, ..., n}
Donc
Cnk1 × CNn−k
−n1
P (X = k) = n
CN
Propriétés
nn1 N − n n1 n2
E[X] = et V [X] = n
N N − 1 N2
EX
2
X ∼ H(30, 8, )
3
5 3
C20 × C10
P (X = 5) = 8
C30
2 Lois usuelles continues
2.1 Loi uniforme
Soit X une variable aléatoire ayant comme fonction de densité
1
β−α
= Cste si α < x < β
f (x) =
0 sinon
Alors on dira que cette variable aléatoire suit une loi uniforme.
X ∼ U (α, β])
Propriétés
a+b (b − a)2
E[X] = et Var[X] =
2 12
Preuve: TD
λe−λx six ≥ 0
f (x) =
0 sinon
Alors on dira que cette variable aléatoire suit une loi exponentielle.
X ∼ Exp(λ)
Propriétés
Z x
Fonction de répartition = F (x) = P (X ≤ x) = λeλt dt = 1 − e−λt
0
1 1
E[X] = et V [X] =
λ λ2
Preuve: TD
EX
La durée d’une conversation téléphonique est en moyenne 10 min. Vous arrivez devant
une cabine téléphonique et il y a quelqu’un. Quelle est la probabilité que vous ayez
à attendre plus de 10 min? entre 10 et 20 min?
1 1
λ= , X ∼ Exp( )
10 10
(x − µ)2
1 −
f (x) = √ e 2σ 2 , ∞ > x > −∞
2πσ 2
X ∼ N (µ, σ)
Le graphe de cette densité est une courbe en forme de cloche avec un axe de symétrie
vertical en x = µ.
Propriétés
E[X] = µ Var[X] = σ
Preuve
+∞ +∞
x
Z Z
(x−µ)2
E[X] = xf (x)dx = √ e− 2σ2 dx
−∞ −∞ σ 2π
en posant y = (x − µ)/σ (→ x = σy + µ, dx = σdy), on obtient
+∞
1
Z
2
E[X] = √ (µ + σy)e−y /2 dy
−∞ σ 2π
Z +∞ Z +∞
1 −y2 /2 1 2
= µ √ e dy + σ √ ye−y /2 dy
−∞ 2π −∞ 2π
= µ
+∞
1
Z
y2
Var[X] = σ 2 y 2 √ e− 2 dy
−∞ 2π
Z +∞ 2
y y2
= σ2 √ e− 2 dy
−∞ 2π
h −y ∞ Z +∞
2
− y2 1 y2
i
= σ 2
√ e + √ e− 2 dy
2π −∞ −∞ 2π
2
= σ
N (0, 1) est appelé loi normale centrée réduite , c’est-à-dire de moyenne 0 et d’écart-type
1.(→ µ = 0, σ = 1)
x
t2
1
Z
−
Φ(x) = √ e 2 dt
2π −∞
Cette fonction de répartition Φ(x) n’ayant pas de forme analytique, on se réfère à une
table numérique où elle est tabulée pour différentes valeurs de x.
Fonction de répartition de la loi normale N (0, 1)
t2
Rx −
La table ci-dessus contient les valeurs de Φ(x) = √1
2π −∞
e 2 dt
On lit les dixièmes dans les lignes, et les centièmes dans les colonnes. Par exemple,
la valeur de Φ(1.65) se trouve à l’intersection de la ligne 1.6 et de la colonne 0.05, on
trouve Φ(1.65) = 0.9505, à 10−4 près.
Pour les valeurs négatives de x, on utilise la relation Φ(−x) = 1 − Φ(x).
Propriété importante
X−µ
Si une v.a X suit une loi N (µ, σ), la variable aléatoire centrée réduite Z = σ
suit
une loi N (0, 1).
et
a−µ b−µ
P (a < X < b) = P ( ≤Z≤ )
σ σ
Preuve
Z b (x − µ)2
1 − x−µ dx
P (a ≤ X ≤ b) = √ e 2σ 2 dx, on pose y = dy =
σ 2π a σ σ
Z b−µ y 2
1 σ −
= √ e 2 dy
2π a−µ
σ
EX
X−3
On pose Z = 4
. Alors
1−3 10 − 3
P (1 ≤ X ≤ 10) = P ( ≤Z≤ )
4 4
= P (−0.5 ≤ Z ≤ 1.75)
= Φ(1.75) − Φ(−0.5)
= Φ(1.75) − 1 + Φ(0.5) = 0.9599 − 1 + 0.6915 ≈ 0.6514
B - Bibliographie
Sn − E[Sn ]
Zn = p ∼ N (0, 1)
var[Sn ]
Autrement dit pour tout a et b ∈ R avec a < b
! Z b
Sn − E[Sn ] 1 2
lim P a< p <b = √ e−x /2 dx = Φ(b) − Φ(a)
n→∞ var[Sn ] 2π a
EX
D’après le théorème central limite, lorsque n → ∞ (en pratique n>30), on peut approcher
la loi binomiale par une loi normale. c’est à dire :
Sn − E[Sn ] B(n, p) − np
p = √ ∼ N (0, 1) lorsque n > 30
var[Sn ] npq
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