Géographie Urbaine 2022-1
Géographie Urbaine 2022-1
Géographie Urbaine 2022-1
Depuis les années 2000, nul doute que le fait urbain et métropolitain est monté en puissance tant en
France qu’au plan mondial. Il a acquis une forme d’évidence par son ampleur spatiale et démographique,
agrégeant un nombre croissant de composantes (Sellers, 2002).
L’urbain stimule, plus que jamais, un domaine de connaissances et de débats scientifiques. Cette
dynamique tisse pragmatiquement un champ des études urbaines par une accumulation de savoirs sur le
fait urbain auxquels la revue Métropoles donne un écho depuis dix ans.
2. La géographie urbaine comme système
La géographie urbaine est définie comme une étude de la ville dans un système de villes. C’est une
synthèse de phénomènes se déroulant dans et hors la ville. Alors la ville comme système est plus saisie,
mieux appréhendée à partir d’une analyse du développement du phénomène urbain.
La géographie urbaine tente à identifier et à expliquer la répartition, l’évolution des villes, les similitudes
ou contrastes entre elles. La ville en tant que système peut ainsi se décomposer en sous-systèmes :
population, activité économique et construction ;
production, consommation, échange, gestion et symbole;
zones fonctionnelles (habitat, industrie, services collectifs, commerce et stockage).
Toutefois, la géographie urbaine se distingue de l’économie urbaine, de la sociologie urbaine ou des
politiques urbaines tout en explorant le champ encadré par les forces sociales lors des phases de
croissance ou de simple expansion spatiale des phénomènes dans l’espace urbain
• Le site:
3. Le site et la situation
C’est le lieux précis de l’implantation initiale de la ville. Local, il devient vite un héritage du passé. Le choix des sites des villes a
souvent eu pour objet de renforcer les avantages de la situation de la ville, parfois au contraire d’en réduire les inconvénients.
Au premier cas, correspondent les sites de derniers ponts sur les fleuves, près des estuaires (Rouen, Bordeaux, Nantes et
Londres); les sites de gué (Orléans, Tours et Toulouse); les sites d’îles fluviales (Paris et Mélun).
Mais plus encore que sa situation, le site initiale d’une ville peut se révéler devant un obstacle à son développement.
* La situation: est le contexte général d’environnement de la ville. C’est son emplacement par rapport aux faits naturels, choisi
pour être favorable à la croissance et au développement de ses activités. Ces conditions peuvent évoluer à travers le temps: de
lieux de rassemblement, favorables à la création de villes, capitales des Etats naissant de l’ Antiquité, aux carrefours de
circulation des villes-foires médiévales, puis aux ports coloniaux et aux villes industrielles liées aux matières premières, les
Mais le rôle de lieu et contact et d’ échanges des villes a toujours dominé et explique les situations favorables aux
1. La ville
2. L’unité urbaine
3. L’espace périurbain
1.1 le concept « ville »
La ville est un milieu géographique et social formé par une réunion organique de constructions dont la
plupart des habitants travaillent à l’intérieur de l’agglomération (commerce, industrie, administration…)
Pour le Géographe Pierre Georges, trois notions paraissent essentielles pour définir la ville; il s’agit de :
La taille démographique ;
Le caractère aggloméré des constructions ;
La présence d’activités du tertiaire notamment le commerce et le service ; l’industrie devenant
moins accommodant du fait de la propension à la délocaliser vers la campagne. (Pierre Georges,
1970)
1.1. La ville définie en fonction de la taille démographique
• La ville est aujourd’hui définie selon la taille démographique ; le nombre d'habitants agglomérés est le
critère le plus répandu, mais il peut couvrir des différences:
• En France, une ville est, au sens de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques),
une commune de plus de 2 000 habitants. Il s’agissait d’une définition statistique appliquée dès 1947
(Les travaux pionniers en la matière sont de Pierre Lavedan. 1936. Géographie des villes) qui sera
révisée à partir de 1960, avec une considération sociologique consistant à prendre en compte le
nombre d’heures passées dans l’agglomération :
• Il y a ville à chaque fois que la majorité des habitants emploie de son temps à l’intérieur de
l’agglomération ;
• Il y a village toutes les fois que la majorité de la population des habitants emploie la majorité de son
temps à l’extérieur de majorité de son temps à l’extérieur de l’agglomération.
• En Italie, les communes dont la population active est majoritairement agricole ne sont pas des villes : les
communes sénégalaises telles que Bambey, Sédhiou, Tambacounda en seraient ainsi exclues ;
• Au Danemark ou en Suède, le seuil minimal est le seuil minimal est fixé à 200 habitants ;
• Au Japon, le seuil de 50 000 habitant est requis pour considérer une ville : une ville japonaise
engloberait, ce faisant, 250 villes danoises ou suédoises
Au Canada, par population urbaine est définie pour : «toutes les personnes domiciliées dans les localités
d’au moins 1 000 habitants »;
• Au Sénégal, comme en Tunisie, l'organisation administrative sert de principe de définition ; du reste, la
population urbaine sénégalaise est exclusivement composée de l’ensemble de la population des
communes ;
• Situation plus complexe avec l’Acte III de la Décentralisation (Loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013
portant Code général des Collectivités locales)
• En définitive, la ville est définie en tenant compte de l’architecture, donc de la morphologie du bâti, de
la particularité de son aménagement, de son enceinte et de son statut juridique : municipal ou non ; le
droit de tenir marché
• La ville naîtrait des besoins des interactions et le lieu de déroulement des dites interactions est avantagé
et, aussi, il procure des profits.
• La ville traduit l’optimum de localisation en vue de tirer profit des activités. Elle est lieu d’échanges, de
confrontations ou de rencontres collectives, dus à ses fonctions centrales.( – Pierre Merlin. 20050).
• La ville est avant tout une concentration de la population, de l’activité économique et des pouvoirs.
(Antoine Bailly et al.1999)
Cette définition est proche de celle Philippe Aydalot pour qui, la ville est le cadre d’exercice d’une
fonction sociale, l’élément d’un système économique, le lieu d’un pouvoir de décisions et enfin une unité
mesurant l’aspect quotidien du travail. (Philippe Aydalot, 1976. Espace. Critique de l’économie urbaine.
N°11. 1976)
• La ville serait en outre une concentration d’hommes, de besoins, de possibilités ayant une capacité
d’organisation et de transmission.
1.2. le concept urbain
Relatif à la ville, qualifie ce qui est de la ville, ce qui est propre à la ville. Le mot urbain qualifie quelque
chose ou quelqu’un qui appartient à la ville. Dans ce sens, urbain est synonyme de citadin et opposé à
rural, qui qualifie ce qui appartient à la campagne.
Aujourd’hui, urbain s’utilise aussi pour parler des disciplines qui font partie des cultures urbaines, c’est-
à-dire qui sont nées dans des zones urbaines. On parle par exemple de sports urbains, comme le
parcours, de danses urbaines, comme le hip-hop, d’art urbain, qu’on appelle aussi street art, et même de
mode urbaine. Dans un contexte littéraire, dire de quelqu’un qu’il est urbain signifie que c’est une
personne aimable, courtoise, polie, qui sait comment bien se comporter en société.
Le concept d’urbain renvoie à un espace entièrement ou partiellement urbanisé, inscrit dans une cellule
administrative de base. Au sens statistique (INSEE France) depuis les recensements de 1968, c’est une ou
plusieurs communes sur le territoire desquelles se trouve un ensemble d’habitations qui présente entre
elles une continuité et comporte au moins 2000 habitants. Les unités urbaines constituées de plusieurs
communes sont dénommées agglomérations urbaines multicommunales en opposition avec celles qui
s’identifient à une seule commune (villes isolées), toute commune appartenant à une unité urbaine est
déclarée urbaine, quel qu’en soit le nombre d’habitants (même inférieure à 2000).
1.3. le concept périurbain
Désigne toute chose qui se situe dans les environs d'une ville ; se dit d'un lieu, bâtiment, quartier... situé
dans la banlieue d'une métropole. Exemple : Nous habitons un pavillon dans un quartier situé en zone
périurbaine de Rouen.
Il renvoie à un espace rural situé en périphérie d’une ville et de sa banlieue et qui est l’objet de profondes
transformations paysagères, fonctionnelles démographique, sociales, culturelles voire politiques.
L’extension des espaces périurbains est le résultat d’une production de l’espace urbain périphérique, ou
un phénomène réponse à des aspirations nouvelles des citadins: telle est la position de G, Baver et J-M,
Roux qui considèrent que la poussée urbaine n’a pas vraiment d’explication économique à son échelle;
elle n’est directement due ni au marché foncier ni à la localisation des emplois, encore moins à
l’évolution agricole périurbaine; jouent davantage l’aspiration à la maison individuelle (d’où un
mouvement impulsé par les ménages eux-mêmes) et le goût pour le cadre campagnard (opposé au rejet
de la concentration urbaine, des loyers élevés au centre-ville, et aux nuisances intra-urbaines).
2. Evolution des villes
• La plupart des villes des pays développés datent de plusieurs siècles. Elles sont nées du
commerce (lieu d’échanges, carrefour de voies de communication) ou de l’industrie qui
attire de la main-d’œuvre. Celles qui ont en plus le statut de capitale ont connu un
développement accéléré (Paris).
• Depuis quelques décennies, de nombreuses villes doivent leur essor au développement
du secteur tertiaire, qui se situe essentiellement en ville (bureaux, commerces…). Les
habitants s’installent donc en ville, à proximité des emplois.
• Les progrès de la productivité agricole permettent une nouvelle urbanisation. Et les
villes, comme lieu d’innovation et de diffusion des techniques, avantagent l’essor
industriel :«La ville favorise la monétarisation de l’économie, facilite la mobilité sociale
et l’adéquation entre l’offre et la demande de main-d’œuvre qualifiée, élargit les
débouchés de la production industrielle et agricole», remarque Paul Bairoch
2.1. Evolution des villes dans les pays en développement
• L’ensemble des pays du tiers monde connaît une très forte croissance de la population
depuis les années 50. Ce dynamisme démographique qui va se poursuivre se
répercute en ville. Les villes du tiers monde croissent donc largement de manière
naturelle, c’est-à-dire par la différence entre les naissances et les décès.
• De plus, la population du tiers monde est jeune : environ la moitié a moins de 15 ans.
Les jeunes citadins feront à leur tour des enfants, contribuant ainsi à maintenir une
forte croissance de la population de la ville.
• L’exode rural, qui désigne l’installation en ville de populations originaires de la
campagne, a cessé dans les pays industrialisés. En revanche, il est très fort dans le tiers
monde, où il contribue à accélérer la croissance urbaine : environ la moitié des
nouveaux citadins sont issus de la campagne.
Chapitre 2 :
Morphologie et structure urbaine
1. Typologie et morphologie des villes
la répartition de la taille des villes mais le principe est insuffisant. La notion de hiérarchie peut
avoir deux sens : d’une part il s’agit d’une organisation de systèmes et de sous-systèmes en
utilisant par exemple la taille des villes. Il est aussi possible d’envisager un deuxième sens : la
hiérarchie est une organisation (politique, économique, sociale etc.) fondée sur la puissance, le
de systèmes.
En revanche en 1963 G. Chabot et J. Beaujeu Garnier pensent que chaque centre urbain « se
comporte comme un système solaire groupant autour de lui ses planètes ». Pourtant, le besoin de
dégager des lois, de dépasser la simple observation pour comprendre la hiérarchie urbaine, s’est
fait sentir depuis longtemps chez les auteurs anglo-saxons. Déjà, un précurseur, W. Christaller
publie la Théorie des lieux centraux, en 1933, qui va devenir beaucoup plus tard le symbole
d’une nouvelle géographie, influencée par l’économie spatiale et soucieuse de découvrir des «
lois », d’établir des modèles. Cette problématique néo-positiviste ne concerne pas uniquement
les villes. Ce concept de hiérarchie urbaine est très complexe : il a évolué avec les diverses
conceptions de la géographie, avec l’apport des autres sciences, avec la volonté de comprendre
Cette volonté de mieux comprendre la ville réelle mène à l’étude de son évolution
historique, de son organisation spatiale, de ses habitants, de son économie, de son
contexte régional, etc.
o habitat précaire ,
o Bidonvilles ,
o Déguerpissements ,
o ségrégation spatiale ,
o Ghetto, etc.
CONCLUSION
Insécurités :
o promiscuité,
o maladies,
o vols,
o crimes,
o drogues,
o prostitution ,
CONCLUSION
Dans les pays à économie planifiée ou dans les PED sont notés des problèmes mettant l’accent
sur la pauvreté, l’irrégularité des installations ou l’inadéquation des habitats, la polarisation ou
des disparités spatiales, la crise économique, le chômage, des problèmes de santé publique, la
congestion de la circulation automobile, la pollution ou les nuisances environnementales. En
effet, dans les pays développés apparaissent des phénomènes de banlieusardisation, de
gentrification ou de ségrégation spatiale.