Langue de Spécialité

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LA RELATION LANGUE GÉNÉRALE/LANGUE COMMUNE/ LANGUE DE SPÉCIALITÉ

Pour expliquer les relations existantes entre ces trois langues, nous prenons pour point de
départ les considérations suivantes :

 La langue générale est, selon Kocourek, la langue entière composée


de plusieurs langues fonctionnelles.
 La langue commune est la langue courante de tous les jours.
 La LSP est « un sous-ensemble de la langue générale caractérisé
pragmatiquement par trois variables : le sujet, les utilisateurs et les
situations de communication » (Maria Teresa CABRE, 1998)

Ces trois définitions rendent les relations plus ou moins claires car, elles montrent que les
deux dernières langues sont incluses dans la langue générale. Notre deuxième étape consiste,
donc, à préciser le type de relation existant entre langue commune et LSP.

La langue commune est tout simplement, un système de signes utilisé par les membres de la
société en fonction des règles conventionnelles définies entre eux. Ces membres peuvent se
déplacer entre différents sujets de la vie quotidienne sans aucun problème. En revanche, une
LSP est une langue dont le système de signes est plus ou moins différent par rapport à celui
de la langue commune parce qu’il est lié à un domaine bien déterminé. Une fois la spécialité
changée, les concepts ainsi que leurs utilisateurs doivent être également changés.

Mais, ce critère de la terminologie ne suffit pas en lui seul pour distinguer les deux langues.
Maria Teresa Cabré a ajouté trois niveaux d’analyse selon lesquels les deux langues se
distinguent, à savoir : le niveau linguistique (les caractéristiques lexicales, morphologiques),
pragmatique (les producteurs et les destinataires, les situations et les intentions de
communication) et fonctionnel (la fonction visée à remplir).

Les deux langues "commune" et "spécialisée" sont venues de la langue générale, et selon
Benveniste, « ce qui change dans la langue, ce que les hommes peuvent changer, ce sont les
désignations qui se multiplient, qui se remplacent et qui sont toujours conscientes, mais
jamais le système fondamental de la langue ». Cela confirme que la LSP a les mêmes sources
que la langue commune. Elles partagent ainsi, selon Cabré, les critères suivants :
 Emploi du même système graphique d’expression, du même alphabet ;
 Présentation du même système phonologique ;
 Emploi du même système morphologique en ce qui concerne la structure interne des mots ;
 Application des mêmes règles combinatoires dans les syntagmes et les discours.

En revanche, les deux langues se différencient sur les points suivants:

 En ce qui concerne le choix des unités lexicales, nous remarquons que les mots qui
correspondent à la langue commune sont plus compréhensibles pour la majorité des locuteurs
de la langue que ceux des textes spécialisés.
 Pour ce qui est des occurrences de certaines structures, celles-ci sont plus fréquentes dans les
textes spécialisés que dans les textes généraux (Ex : les formes savantes).
 Certaines unités et structures propres au système linguistique général sont absentes des textes
spécialisés (Ex : la forme pronominale de la deuxième personne).
 La LSP est spécifique par rapport à trois points : le sujet (le thème abordé dans la LSP est
spécialisé alors que dans la langue commune il s’agit d’un thème général qui relève de la vie
de tous les jours) ; les utilisateurs (doivent être des spécialistes partageant les mêmes
connaissances pour que la transmission du savoir soit réussie, tandis que pour les usagers de
la langue commune le degré de scientificité ou de professionnalisation n’est pas demandé) et
enfin les situations de communication.

Nous considérons, ainsi, que toute LSP est en relation d’inclusion avec "la langue générale"
alors qu’elle est en relation d’intersection avec "la langue commune" ainsi que les autres LSP
avec lesquelles elle partage plusieurs caractéristiques en vue de son enrichissement. Cela lui
donne son caractère d’interdisciplinarité. Ces deux sortes de relation peuvent être résumées de
la façon suivante :

LG

LG : langue générale
LC : langue commune
LC LS : langue de spécialité
LS1

LS2

La relation LG/ LC/ LS


QUELQUES DISTINCTIONS

1. Langue de spécialité et Terminologie

Vue du côté linguistique, une terminologie n’apparaît pas d’abord comme un ensemble
de notions, mais comme un ensemble d’expressions dénommant dans une langue
naturelle des notions relevant d’un domaine de connaissances fortement thématisé
(Lerat, 1995 :20).

Pour Dubois, la terminologie est « l'étude systématique de la dénomination des notions


(ou concepts) spécifiques de domaines spécialisés des connaissances ou des
techniques» (J. Dubois, et al. 2005: 481). Étant donné que celle-ci est à l'origine du
concept de « langue de spécialité », on tend parfois à confondre ce à quoi renvoient ces
deux dénominations.

1.1. Définition de la terminologie

La terminologie est un terme qui peut avoir différentes significations. En effet, elle
désigne un ensemble de publications (dictionnaire, glossaire) où les termes d’un
domaine sont définis. Maria Teresa Cabré a distingué les significations du mot
« terminologie » selon trois acceptions différentes :

a. Un ensemble de termes d’un domaine de spécialité donné : ce sont les


dictionnaires, les lexiques, les glossaires, en somme, tous les répertoires ou
recueils de termes. C’est le Quoi de la terminologie ;
b. Une pratique ou une activité : on devrait parler dans ce cas plus correctement de
la terminologie. C’est un travail du terminologue (ou plutôt terminographe), qui
consiste à résoudre des problèmes liés aux termes ou bien élaborer les
répertoires terminologiques (la terminologie dans le sens 1). La terminologie
réalise pour cela une série d’opérations et met en pratique des méthodes
spécifiques : c’est le Comment de la terminologie.
c. Une discipline : il s’agit ici, bien entendu, de toute la réflexion théorique,
nourrie de linguistique qui permet d’orienter l’activité terminologique (la
terminologie au sens 2) pour élaborer des produits terminologiques (la
terminologie au sens 1). Comme toute discipline, celle-ci possède ses bases
théoriques et son objet d’étude : c’est le Pourquoi de la terminologie.
1.2. L’objet, le rôle et le but de la Terminologie

La terminologie est un domaine interdisciplinaire. Son objet d’étude premier est le


système notionnel d’un domaine, tel qu’il est représenté par le vocabulaire technique,
effectivement prononcé, utilisé et non pas idéal, littéraire, comme souvent dans les
dictionnaires. Dans cette acception, Rondeau affirme que « la terminologie a pour objet,
en effet, la dénomination des notions ; ce n’est donc que de façon accessoire que ses
préoccupations rencontrent, celle de la phonologie, de la morphologie et de la syntaxe »
(1983 :24).

Nous comprenons que les langues de spécialité se caractérisent fondamentalement par


leur lexique, par leur terminologie qui constitue un des éléments qui nous permet de
faire la différence entre la langue générale et la langue de spécialité. En effet, elle joue
un rôle fondamental dans la caractérisation de la langue de spécialité et dans le
classement des différentes langues de spécialité.

D’autre part, le terminologue est un spécialiste de cette discipline. Sa mission vis-à-vis


la terminologie consiste à :

 Étudier les relations entre les termes et les ensembles de termes ;


 Fixer les principes qui devront présider à la pratique terminologique ;
 Intervenir, s’il travaille au sein d’une institution ou d’une entreprise, dans la
politique de communication de celle-ci ;
 Intervenir, s’il est au sein d’un organisme linguistique au niveau d’un pays ou
d’une région, dans la politique nationale ou régionale.

Son but est de répondre aux besoins des usagers. Ses usagers sont en particulier :

 Des traducteurs qui ne trouvent pas les termes ou leurs équivalents dans leurs
dictionnaires techniques ;
 Des documentaristes qui ont besoin de désigner les notions pour les organiser en
thésaurus et pour en extraire des descripteurs ou des mots-clés ;

 Des enseignants de langues de spécialités ;


 Des techniciens qui ont besoin de point de repères, et parfois, de s’exprimer
dans une autre langue.

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