Chapitre 1

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Unité d'enseignement : UED 2.

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Matière 1: Technologie de Base
Chapitre 1: Matériaux
1. Introduction:
Un alliage est la combinaison d'un élément métallique avec un ou
plusieurs métaux par fusion.
Les caractéristiques mécaniques des métaux purs sont la plupart du temps
relativement faibles. Le fait d'ajouter d'autres éléments permet de « durcir » le
métal en augmentant ses caractéristiques mécaniques1. Outre les renforcements
mécaniques engendrés par déformation, tel que l'écrouissage, il existe des
durcissements chimiques par addition d'éléments en solution solide ou par
précipitation de phases secondaires durcissantes telles que les carbures. Ces
ajouts permettent également de modifier les caractéristiques chimiques, telle que
la résistance à la corrosion, ou d'améliorer d'autres caractéristiques, par exemple
la coulabilité.
Dans un alliage, l'élément métallique majoritaire, c'est-à-dire constituant
la plus importante partie du mélange, est appelé « métal de base » ou « base ».
Les éléments ajoutés volontairement sont appelés « éléments d'alliage » ou «
éléments d'addition » et les éléments non désirés sont appelés « impuretés ».

Les éléments d'alliage sont le plus souvent des métaux, mais peuvent
également être d'autres éléments chimiques tels que le carbone dans l'acier ou la
fonte, le silicium dans l'aluminium, etc.

2. Critères de choix des matériaux

On peut classer en 4 catégories les caractéristiques principales qui doivent être


prises en compte lors d'une procédure de choix :
 Caractéristiques mécaniques : limite élastique, masse, dureté,
résilience …
 Caractéristiques physico-chimiques : comportement à la corrosion,
vieillissement
 Caractéristiques de mise en oeuvre : usinabilité, soudabilité, trempabilité
 Caractéristiques économiques : prix, disponibilité, expérience
industrielle …

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3. Métaux et alliages et leurs désignations
3.1 Les Métaux ferreux et leurs alliages
3.1.1 Les Aciers
Les aciers sont des alliages de fer et de carbone avec éventuellement des
éléments d’addition. Le carbone est contenu pour moins de 1,7% dans l'alliage.
Les caractéristiques des aciers sont modifiées par adjonction d'éléments
d'addition afin d'en faire des aciers faiblement ou fortement alliées. Les
caractéristiques mécaniques peuvent être modifiées par la réalisation de
traitements thermiques.
-Aciers pour usage courant
 Désignation
Commence par la lettre « S » pour les aciers d’usage général et par la lettre « E »
pour les aciers de construction mécanique. Le nombre qui suit indique la valeur
minimale de limite élastique en Méga Pascals.
Exemples :
 S235 (acier d’usage général, de limite élastique 235MPa)
 E320 (acier de construction mécanique, de limite élastique 320MPa)

Ces aciers ne prennent pas les traitements thermiques.

-Aciers non alliés


La teneur en manganèse est inférieure à 1%. Ce sont des aciers que l’on utilise
généralement pour le traitement thermique.
 Désignation:
Le symbole de la classe C associe à un nombre indiquant le pourcentage moyen
de la teneur de carbone multipliée par 100.
Exemple :
 C30 (Acier non allié, 0,30% de Carbone)
S’il s’agit d’un acier moulé, la désignation est précédée de la lettre « G ».
 GC30 (Acier non allié moulé, 30: 0,30% de Carbone).

-Aciers faiblement alliés pour traitements thermiques


La teneur en manganèse est supérieure ou égale à 1%.
La teneur de chaque élément d'addition est inférieure à 5%.
Les valeurs des teneurs des éléments d'addition sont multipliées par un facteur
variable correspondant à chaque élément d'addition.

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Elément d'alliage Facteur
Cr, Co, Mn, Ni, Si, W 4
Al, Be, Cu, Mo, Nb, Pb, Ta, Ti, V, Zr 10
Ce, N, P, S 100
B 1000

 Lorsqu’il n’y a pas de chiffre (ce qui détermine sont pourcentage) attribué à un
métal on dit qu’il y a des traces de ce métal (cela veut dire que la teneur de ce
métal dans la désignation est inférieure à 1%)

Exemple :
55 Cr 3 : Acier faiblement allié
0,55% de Carbone
0,75% de Chrome ( 3 :4 = 0,75 )
30 Cr Ni Mo 6 :
Acier faiblement allié
0,30% de Carbone
1,5% de Chrome ( 6 :4 = 1,5 )
Des traces de Nickel
Des traces de Molybdène
-Aciers fortement alliés pour traitements thermiques classe X
La teneur d'au moins un élément d'addition est supérieure ou égale à 5%.
 Désignation:
- Le symbole de la classe X associé à un nombre entier indiquant la teneur en
carbone multipliée par 100.
- Une lettre ou un groupe de lettres qui représente le ou les symboles chimiques
des éléments d'addition rangés dans l'ordre des valeurs décroissantes.
- Un nombre ou une suite de nombres qui représente les teneurs des éléments
d'addition dans l'ordre des valeurs décroissantes.
Exemple :
 X 30 Cr 13 :
Acier fortement allié
0,30% de Carbone
13% de Chrome.
 5 Cr Ni Mo 17-12 :
Acier fortement allié
0,05% de Carbone
17% de Chrome.
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12% de Nickel.
Des traces de Molybdène.

3.1.2Les Fontes

Les fontes sont des alliages ferreux qui contiennent entre 1,7 et 6,67% de
carbone. Elles ont une excellente coulabilité. Elles permettent donc d’obtenir des
pièces de fonderie (pièces moulées) aux formes complexes. Elles sont assez
fragiles (cassantes), difficilement soudables et one une bonne usinabilité

-Les fontes à Graphite Lamellaire


Les fontes à graphite lamellaire, appelées « fontes grises » sont très utilisées car
elles :
- Sont économiques,
- Amortissent bien les vibrations,
- Ont une bonne coulabilité et usinabilité,
- Sont peu oxydables,
- Ont une bonne résistance à l’usure par frottement,
- Résistant bien aux sollicitations de compression.

Utilisation : carters, bâtis, blocs moteur, pièces aux formes complexes, …


 Désignation:
Après le préfixe « EN », les fontes sont désignées par le symbole « GJL » suivi
de la valeur en MPa (méga Pascals) de la résistance minimale à la rupture par
extension.
Exemple :
 EN-GJL-300 (fonte à graphite lamellaire de résistance Re mini =
300MPa)
 EN-JL1040 (désignation numérique)
-Les fontes malléables à Graphite Sphéroïdale
Les fontes à graphite sphéroïdale sont obtenues par adjonction d’une faible
quantité de magnésium avant moulage. Elles sont plus légères et ont une
meilleure résistance mécanique que les fontes grises.

Utilisation : étriers de freins, culbuteurs, vilebrequins, tuyauteries soumises à


hautes pressions
 Désignation

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Après le préfixe EN, les fontes sont désignées par le symbole (GJMW, GJMB,
GJS) suivi de la valeur en méga Pascals de la résistance minimale à la rupture
par extension et du pourcentage de l’allongement après rupture.
Exemple :
EN-JS1040 (désignation numérique)
EN-GJS-400-18 (fonte à graphite sphéroïdale de résistance Re mini = 400MPa
et d’allongement A% = 18)

-Fontes malléables
Désignation numérique: Préfixe EN, suivi du symbole JM, suivi d'un code
numérique.
Désignation symbolique: Préfixe EN, suivi du symbole GJMB ou GJMW,
suivi de deux nombres indiquant:
- la résistance minimale à la traction en mégapascals. 1MPa=1N/mm2.
- L'allongement minimal en %.

Exemple :
EN-JM1030 (désignation numérique)
EN-GJMW-400-5. (Fonte malléable à cœur blanc de résistance à la traction
400MPa et de 5% de valeur minimale de l’allongement à rupture).

EN-GJMB-500-5. (Fontes malléables à cœur noir de résistance à la traction


500MPa et de 5% de valeur minimale de l’allongement à rupture).

3.2 Métaux et alliages non-ferreux


3.2.1 L’aluminium et ses alliages :
L’aluminium est obtenu à partir d’un minerai appelé bauxite. Il est léger (densité
= 2.7), bon conducteur d’électricité et de chaleur. Sa résistance mécanique est
faible, il est ductile et facilement usinable. Il est très résistant à la corrosion.
Utilisation : aéronautique du fait de sa légèreté
 Désignation
La désignation utilise un code numérique. Il peut éventuellement être suivi par
une désignation utilisant les symboles chimiques.
Exemple :
EN-AW-2017 (Al Cu 4 Mg Si) (alliage d’Aluminium avec 4% de Cuivre, du
Magnésium et du Silicium)
3.2.2 L'alliages de cuivre :
On utilise deux désignations :
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Une désignation symbolique : elle décrit la composition chimique : Cu (alliage
de cuivre) suivi de la liste des éléments d'alliage et de leur teneur en % ; la
teneur n'est pas indiquée si elle est inférieure à 1 % par exemple CuZn39Pb2 :
alliage de cuivre avec 39 % de zinc et 2 % de plomb ;
Une désignation numérique :
C (alliage de cuivre) + lettre + référence (3 chiffres et une lettre) ; la 2e lettre est
un B pour un lingot (block), C pour une pièce de fonderie (cast), W pour une
pièce corroyée (wrought).
Le cuivre et ses alliages
Structure chimique de base
 Les laitons : Alliages de cuivre et de zinc (de 5 à 45%) avec,
éventuellement une faible teneur en plomb
 Les bronzes : Alliages de cuivre et d’étain (de 3 à 20%) avec,
éventuellement un apport de phosphore, de plomb (jusqu’à 6%) ou de
zinc.
 Les cupro-aluminiums : Parfois appelés « bronzes d’aluminium », ce
sont des alliages de cuivre et d’aluminium (de 5 à 12%) avec,
éventuellement un apport de Fer et de manganèse ou de nickel.
 Les cupronickels : Alliages de cuivre et de nickel (jusqu’à 45%)
 Les maillechorts : Alliages de cuivre, de nickel et de zinc.

3.2.3 L'alliages de zinc


Les alliages de zinc sont désignés par le symbole Z, suivi d'une
désignation chimique. Les alliages de zinc sont plus couramment appelés
par leur désignation commerciale.

Les principales nuances sont :


Zamak 2 (ou ZP2) : ZnAl4Cu3 (Z-A4U3), pour pièces dures et
résistantes ;
Zamak 3 (ZP3) : ZnAl4 (Z-A4), pour pièces mécaniques (carters,
poignées, carburateurs) ;
Zamak 5 (ZP5) : ZnAlCu1 (Z-A4U1), pour pièces de frottement
(bagues, engrenages) ;
Kayem 1 : ZnAl4Cu3 (Z-A4U3), pour poinçons et matrices de
découpage, moules d'injection plastique ;
ZA8 (ZnAl8Cu1), ZA12 (ZnAl11Cu1), ZA27 (ZnAl27Cu2) : pièces de
précision en grande série.

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4. Matières plastiques (polymères)
La matière plastique est composée de polymère, c’est pour cela que nous ne
pouvons pas dire que le polymère est un plastique puisqu’il est un de ses
constituants. La matière plastique comprend les additifs dans sa composition : ce
sont des substances chimiques qui permettent d’ajouter des propriétés
spécifiques au plastique.
4.1 Les polymères
Un polymère est une macromolécule formée de l’enchaînement covalent d’un
très grand nombre d’unités de répétition qui dérivent d’un ou de plusieurs
monomères (qui sont également appelés motifs) et préparée à partir de
molécules appelées monomère.

n est très grand

H2C CH2 H2C CH2 * C C n *


éthylène
H2 H2
unité de répétition
monomère polyéthylène
polymère
CH2-CH2- est l’unité du polymère

Exemple :

PETE ou PET : polyéthylène téréphtalate : utilisé habituellement pour les


bouteilles d'eau minérale, de sodas et de jus de fruits, les emballages.
Potentiellement dangereux pour l'usage

HDPE ou PEHD : polyéthylène haute densité : certaines bouteilles,


flacons, et plus généralement emballages semi-rigides. Considéré
comme sans danger pour l'usage alimentaire

PVC : polychlorure de vinyle : utilisé pour les canalisations, tubes,


meubles de jardin, revêtements de sol, profilés pour fenêtre, volets,
bouteilles de détergents, toiles cirées. Potentiellement dangereux pour
l'usage

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LDPE ou PEBD : polyéthylène basse densité : bâches, sacs poubelle,
sachets, films, récipients souples. Considéré comme sans danger
pour l'usage alimentaire

PP : polypropylène : utilisé dans l'industrie automobile


(équipements, pare-chocs), jouets, et dans l'industrie alimentaire
(emballages). Considéré comme sans danger pour l'usage
alimentaire.

PS : polystyrène : plaques d'isolation thermique pour le bâtiment,


couverts et gobelets jetables, boîtiers de CD, emballages (mousses
et films), jouets, ustensiles de cuisine, stylos, etc. Potentiellement
dangereux, notamment en cas de combustion (contient du
styrène)

OTHER ou O : tout plastique autre que ceux nommés de 1 à 6.


Inclut par exemple les plastiques à base de polycarbonates ; les
polycarbonates de bisphénol A sont potentiellement toxiques

5. Matériaux composites
5.1 Définition des matériaux composites
Un composite est l’assemblage de plusieurs matériaux non miscibles de nature
différente et dont les qualités se complètent afin d’obtenir un matériau
hétérogène dont les performances sont supérieures à celles de ses composants.

5.2 Constituants d’un composite


5.2.1 Matrice
La matrice est l'un des deux principaux constituants de base des matériaux
composites. Le rôle principal de la matrice est de maintenir les renforts en place
et de leur assurer la cohésion et la protection. Elle permet également la
transmission des efforts mécaniques vers les renforts. Elle est généralement
homogène et isotrope. On distingue les matrices céramiques, les matrices
métalliques, les matrices minérales et les matrices organiques.

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5.2.2 Renforts
Le renfort est généralement composé de matériau plus dur que la résine, son rôle
principal est d’assurer au matériau une grande résistance surtout à la traction, et
qui se présente généralement sous forme de fibres (diamètres de 5 à 20 μm)
 fibres longues unidirectionnelles (carbone, verre)
 fibres longues tissées (tissus 3D et 2D)
 fibres courtes reparties aléatoirement sans directions privilégiées (mat)
Les fibres sont de type organique (fibres en polyamide, polyester, polypropylène
…) et inorganiques (fibres de verre, de carbone, ….) ou encore naturelles
(cellulose).

En général, elles présentent d’excellentes caractéristiques mécaniques. En


fonction de la forme des renforts, on distingue deux types de composites :
1. les composites à fibres : constitués de fibres continues ou discontinues
(fibres coupées ou courtes). Leur orientation permet de moduler les propriétés
mécaniques du matériau et d'obtenir des matériaux isotropes ou anisotropes.
2. les composites à particules : les particules sont généralement utilisées pour
améliorer certaines propriétés des matériaux.

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5.3 Avantages des matériaux composites
Les matériaux composites disposent d'atouts importants par rapport aux
matériaux traditionnels.
Ils apportent de nombreux avantages fonctionnels :
 légèreté
 résistance mécanique et chimique
 maintenance réduite et liberté de formes
 tenue aux chocs et au feu
 isolation thermique et/ou phonique
5.4 Domaines d’application des matériaux composites
Le développement des composites modernes est dû essentiellement aux besoins
de plus en plus poussés de l’industrie, surtout dans les secteurs
 Aérospatial
 Aéronautique
 Défense
 Sport
 Biomécanique

1. Militaire 3. Aerospatiale
2. Industrie navale

2014 : Airbus A350


4. Energie 5. Sport 53 % materiaux composites

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6. Autres Matériaux
On recense environ 80 000 matériaux utilisés en constructions diverses et,
pour mieux se repérer, les matériaux sont souvent regroupés en six à huit
familles (selon les références) parmi eux en cite :
- céramiques (SiC, Al2O3, ZrO2, diamant, ciment, béton, etc.) ;
- polymères thermoplastiques ;
- polymères thermodurcissables ;
- élastomères et mousses (silicone, EPDM, caoutchouc nitrile (NBR),
polyuréthane, etc.) ;
- verres ;

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