Recherche Enseignements Hijazi Mrini Attaoui Bensaid Zineb
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AMAL MRINI
ZAKARIA ATTAOUI
ZINEB BENSAID
FATIMA TERROUK
Revenir sur l'histoire des protestations des enseignants au Maroc au cours des vingt
dernières années met en évidence la prédominance du caractère corporatiste des
grèves. Les catégories concernées menant souvent des manifestations ou des
grèves limitées, dans un cadre syndical soutenant leurs revendications, faisait que
les acquis scolaires des apprenants n’étaient que peu affectés. Après 2016, il y a eu
un changement fondamental dans la logique d'emploi du ministère de l'Éducation
nationale, selon laquelle le recrutement dans le cadre de la fonction publique a été
remplacé par la contractualisation, qui s'est ensuite transformée en un recrutement
dans le cadre des académies régionales d'éducation et de formation. Peu à peu, la
principale justification de toutes les grèves est devenue la non-intégration de ces
cadres dans la fonction publique. Avec l'érosion du pouvoir d'achat des citoyens ces
dernières années et l'engagement du gouvernement actuel d'augmenter les salaires
des nouveaux professeurs de 2 500 dirhams, les exigences financières sont passées
au premier plan des revendications des ressources humaines de l'éducation.
Répondre aux exigences financières des fonctionnaires de certains secteurs, comme
celui de la santé et celui de l’enseignement supérieur par exemple, a également
accru les attentes des acteurs éducatifs, ce qui explique le calme qui a régné dans le
secteur au cours de l'année écoulée, en espérant une issue heureuse des
négociations sur le nouveau statut.
Si l’on admet que le document contient effectivement des points positifs, il n’est pas
sans doute pas exempt de points négatifs que nous avons présentés dans un article
précédent et qu’il n’est pas nécessaire de les étayer ici. Mais indépendamment de
l'évaluation objective du nouveau décret, et compte tenu de la sensibilité de la
situation et de son extrême tension, sa gestion rationnelle devrait éviter certaines
sorties déplacées de la part de quelques responsables du ministère, et certains
discours provocateurs de la part des responsables du gouvernement, sans oublier
certaines décisions inappropriées aux circonstances actuelles, comme la déduction
des salaires des grévistes. Car le sort scolaire de nos enfants est en danger réel, et il
est du devoir de toutes les parties concernées d’agir en toute sagesse et
responsabilité. En outre, promouvoir des réussites imaginaires ou imaginées, qui
sont en fait démenties par la réalité et contredites par la logique scientifique, ne fait
qu'empirer les choses. Comme par exemple annoncer d’une manière euphorique le
succès présumé des écoles pionnières, qui ont réussi l’exploit inimaginable de
rattraper deux années de retard scolaire en seulement deux mois de soutien
pédagogique. Une prouesse que même les pseudo-chercheurs au niveau
international n’ont jamais osé revendiquer, car ils savent que personne ne peut croire
une telle prétention irréaliste. En tout cas, c’est un exploit qui nous vaudra le grand
privilège de pouvoir exporter notre recette magique dans de nombreux pays du
monde, y compris les pays développés.
Il est donc clair que l’origine du mal qui a conduit à la tension dans le domaine de
l’éducation aujourd’hui est principalement due au fait de continuer à gérer plus de 40
% des ressources humaines du ministère de l’Éducation nationale en dehors de la
fonction publique, avec l’élargissement prévu de ce type de gestion pour inclure tous
les employés du ministère toutes catégories confondues dans un délai de dix ans.
Cette approche gouvernementale peut avoir ses justifications, notamment au niveau
du maintien des équilibres financiers et macroéconomiques, bien que la justification
associée à la réduction de la masse salariale, avancée par certains, ne résiste pas
au maintien par l’État du paiement des salaires à tous le monde, y compris les
cadres d’académies. Sauf que le gouvernement n’a pas clarifié à l’opinion publique
éducative les justifications du recours à cette solution pour la convaincre de sa
pertinence. De plus, le ministère n’a pas communiqué avec les acteurs de l’éducation
pour expliquer sa vision de la gestion du secteur, qui tire ses fondements de la
théorie de la théorie du nouveau management public, dont l’application nécessite
l’adoption de nouvelles pratiques qui contredisent largement les pratiques
profondément enracinées qui ne peuvent jamais être modifiées par un simple décret.
Faire face à la situation actuelle, qui a induit les grèves en cours, nécessite une
réflexion sérieuse sur les causes qui y ont conduit en prescrivant un traitement
efficace de l'origine du mal, qui s'est aggravée depuis sept ans, sachant que le reste
des dossiers, dont certains ont trouvé des solutions dans le nouveau statut et
d'autres peuvent trouver leur chemin vers une solution facilement. En général,
l'efficacité du traitement dépend de l'apport d'un ensemble d'ingrédients, dont les
plus importants sont :
Dans toutes les facultés de médecine du Maroc, les étudiants font entendre
leur colère depuis quelques semaines, multipliant sit-in et marches, allant
jusqu’à boycotter les cours, les terrains de stage et les examens semestriels.
Le tout pour manifester leur rejet de la réforme de leur cursus d’études, dont
la durée a été réduite de 7 à 6 ans. Les étudiants grévistes estiment que cette
réforme, en l’absence de mesures d’accompagnement, risque de ne pas
produire les résultats escomptés, car, à leurs yeux, elle privilégierait la
quantité à la qualité.
Un benchmark international
Le gouvernement a ainsi procédé à un benchmark international, et a constaté
que le Maroc est le seul pays, avec la France, à avoir une formation en
médecine s’étendant sur 7 ans. «Il a aussi été constaté que la septième
année ne prévoit pas de cours et se limite à des stages. Les étudiants, n’étant
pas pressés, prennent du temps avant de finir leurs projets de thèse, et
tentent quelques stages dans les provinces en contrepartie d’une
rémunération spécifique», a noté notre interlocuteur.
Les doyens des facultés de médecine ont été unanimes à relever que cette
septième année du cursus n’était pas adossée à un programme pédagogique
spécifique. Partant de ce constat, la décision a été prise de passer à six ans, à
l’instar de nombreux autres pays (Allemagne, Espagne, Italie, etc.).
«L’idée consiste à demander aux étudiants de travailler un peu plus pour finir
leurs thèses en sixième année. On a discuté avec les étudiants, qui ont
adhéré à cette réforme introduisant de nouveaux outils (intelligence artificielle,
télémédecine, simulation, etc.)», explique la même source.
Lire aussi : Les étudiants en médecine maintiennent leur grève et alertent sur
le risque d’une année blanche
Sachant que l’arrêté actant le basculement vers une formation de six ans est
sorti il y a plus d’un an et demi, se pose la question des raisons qui ont
poussé les étudiants à revenir à la charge et rejeter une réforme… qu’ils
avaient pourtant approuvé deux ans plus tôt.
Selon notre interlocuteur, il est faux de penser que le diplôme de six ans ne
sera pas accepté en France. «La plupart des médecins roumains, qui ont fait
des études de six ans, partent en France. Les Français cherchent des bras
pour les gardes et savent que les étrangers qui arrivent mettront du temps
avant de devenir des médecins aguerris», poursuit-il.
Attirer les talents, notamment les professionnels de santé, fait l’objet d’une
compétition internationale importante. La France (qui attire, avec l’Allemagne,
jusqu’à 1.500 jeunes médecins marocains chaque année) a fait de ce sujet
une priorité, exprimée au plus haut sommet de l’État. Ainsi, lors de sa
déclaration de politique générale, le mardi 30 janvier, le nouveau premier
ministre français Gabriel Attal a fait part de sa volonté de régulariser la
situation des praticiens étrangers venus en France, confirmant ainsi l’objectif
annoncé quinze jours plus tôt par le président Emmanuel Macron. Gabriel
Attal est même allé plus loin, annonçant la nomination d’un émissaire «chargé
d’aller chercher à l’étranger des médecins qui voudraient venir exercer en
France».
Abdennasser Naji
https://journals.openedition.org/remmm/20346?lang=fr
" "عن طريق الممارسة، دخول المهنة وتعلم أسرارها ارتجااًل.المدرسون المتعاقدون في المغرب
Tarik Hari
https://fr.le360.ma/politique/enseignement-superieur-la-nouvelle-greve-des-etudiants-en-medecine-
est-elle-justifiee_Y6M63WKOU5FJZPXWWJELWGH24I/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_
%C3%A9ducatif_au_Maroc