Cours Relations Economiques Internationales
Cours Relations Economiques Internationales
Cours Relations Economiques Internationales
Chapitre introductif
Chapitre I – Aperçus sur le commerce mondial
Chapitres II - La productivité du travail e les avantages comparatifs : le modèle
ricardien
Chapitre III – Dotations factorielles et échange international
Chapitre IV – Les nouvelles théories de l’échange international
Chapitre V- Les instruments de la politique commerciale et les effets du protectionnisme
Chapitre VI – Les négociations commerciales, les institutions internationales et le
commerce
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Chapitre introductif - Relations économiques internationales
L’analyse des R.E.I est souvent présentée comme le point de départ de la science économique
moderne.
Bien que riche d’une histoire ancienne, l’étude des mécanismes et des enjeux de l’économie
internationale revêt de nos jours une importance particulière. Bien sûr de la moitié du XIXe
siècle au début de la 1ère Guerre mondiale, l’industrialisation de l’occident a été marquée par
une très large ouverture internationale.
Mais, l’essor du commerce, des flux monétaires et des investissements transfrontaliers lient
aujourd’hui les nations, plus étroitement qu’elles ne l’ont été jamais.
- jetons un coup d’œil sur quelques statistiques du commerce international, ceci nous
permettra de se rendre compte sur l’importance grandissante des relations économiques
transfrontalières.
Voyons par exemple, les évolutions du poids des échanges commerciaux dans le PIB pour les
USA, la Chine, et la Zone Euro.
I - Les relations économiques internationales (REI)
des relations économiques
REI
des relations internationales
Relation économique: une relation est dite économique si elle met en rapport un vendeur
et un acheteur, qui échangent, le plus souvent par l’intermédiaire de la monnaie, un bien, un
service, une dette, une créance, ou encore l’argent.
Une personne participe à la vie économique:
- lorsqu’elle produit quelque chose pour le vendre;
- Lorsqu’elle achète quelque chose ou le service de cette chose;
- Lorsqu’elle vend qlqc dont elle est propriétaire;
- Lorsqu’elle loue qlqc (elle vend le service de cette chose).
Ainsi, traditionnellement, l’échange, la production, la consommation et la répartition
des richesses constituent globalement de l’analyse économique.
Les relations internationales: elles recouvrent des choses beaucoup moins simples, car
le plus souvent elles ne mettent pas en relation des « nations ».
Ex: lorsque sont décrites les relations économiques entre la France et l’Allemagne, le
commerce des marchandises entre ces deux nations. Ces relations sont dites internationales
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non pas parce que la France vend (ou achète) des marchandises à l’Allemagne (la France et
l’Allemagne ne vendent ni n’achètent), mais parce qu’une entreprise localisée sur le territoire
Français vend (ou achète) quelque chose à une entreprise sur le territoire de la nation
Allemande (c’est la nationalité de ces entreprises, notion qu’il faudra préciser).
- Lorsqu’on analyse les REI Trois séries de questions:
ère
1 Pourquoi les pays échangent – ils entre eux ?
Aucun pays ne peut vivre en autarcie.
2ème Pourquoi un pays (A) exporte –t- il des voitures et importe –il- du pétrole?
3ème Quelles sont les raisons de la spécialisation ? Avantages comparatifs.
II – Notions d’échanges internationaux et du commerce international:
Echanges internationaux ≠ commerce international
Les échanges internationaux: concernent l’ensemble des opérations commerciales et
financières réalisées par des agents économiques résidents dans des pays différents.
Types d’opérations:
- échange de marchandises et de services concerne les importations et les exportations;
- mouvements des capitaux;
- transferts.
L’échange international se mesure par la Balance des Paiements.
Le commerce international: est l’ensemble des activités commerciales requises pour
produire, expédier et vendre des biens et services sur la scène internationale à partir de la
production jusqu’à la consommation.
Le commerce international mesure les échanges de marchandises et de services entre les pays
(importations et exportations). Il fait partie de l’échange international.
Il se mesure par la balance commerciale (solde commercial = Importations – Exportations).
III – Qu’est ce qu’une économie internationale?
Dans la mesure où les motivations et les comportements des individus sont à priori les mêmes
dans les transactions intérieures que sur les marchés mondiaux, l’économie internationale
utilise généralement les mêmes méthodes d’analyse que les autres branches de l’économie.
La dimension internationale ne modifie pas les modes de décisions économiques mais, dès
lors que les échanges engagent plusieurs pays, il faut prendre en considération des
déterminants spécifiques, comme l’évolution des taux de change ou la politique commerciale.
Les thèmes qu’on peut dégager:
- Les gains à l’échange;
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- Les structures du commerce international;
- Protectionnisme ou libre-échange;
- La balance des paiements;
- La détermination du taux de change;
- La coordination des politiques économiques;
- Le marché international des capitaux.
IV – Economie internationale: commerce et monnaie
En économie internationale deux champs distincts:
- l’analyse du commerce international;
- l’étude des relations financières internationales.
Le commerce international: s’intéresse aux transactions réelles qui ont lieu sur les
marchés internationaux, c–à-d, aux transactions qui impliquent un mouvement
physique des biens, ou dans le cas d’échanges de services, un engagement concret de
ressources économiques.
L’étude des relations financières internationales: s’intéresse à l’analyse des aspects
monétaires de l’économie internationale, c-à-d, les transactions financières.
Exemple:
- Les conflits entre les Etats-Unis et l’Union Européenne portant sur les subventions
accordées aux producteurs aéronautiques ou sur les aides à l’agriculture sont des exemples
traités spécifiquement par les analyses du commerce international.
- la question de la de séparer les questions réelles et monétaires: les flux de commerce
internationaux engendrent des transactions monétaires et, à l’inverse, les chocs financiers
peuvent avoir d’importantes conséquences sur les spécialisations industrielles et la structure
des échanges de biens et services. Il est cependant nécessaire, pour bien comprendre les
mécanismes en jeu et les implications des politiques publiques, de distinguer ces deux
domaines.
En économie internationale, l’étude:
- Des analyses du commerce international: présentation théories du commerce international +
application de ces théories à l’analyse des politiques commerciales;
- Des différents aspects de la finance internationale;
valeur de l’Euro, ou celle de savoir si cette monnaie doit flotter librement ou être contrôlée
plus strictement par les autorités monétaires, relève de la finance internationale.
Il est bien sûr difficile Des théories monétaires;
- Des problèmes de politique monétaire internationale.
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Chapitre I – un aperçu sur le commerce mondial
Pourquoi les pays vendent une grande partie de ce qu’ils produisent à l’étranger et
consacrent aussi une large part de leurs revenus à la consommation de biens importés?
Ex: en 2007, le montant de la production mondiale de biens et services a atteint 50
000 milliards de dollars à prix courants. De son côté, la valeur totale du commerce
mondial de biens et services à dépassé 16 000 milliards de dollars; plus de 30% de la
production mondiale sont vendus hors des frontières nationales.
- Examen des gains et des coûts du commerce international, ainsi que les
motivations et les politiques publiques visant à restreindre soit à favoriser les
échanges internationaux.
- La structure du commerce mondial a radicalement changé au cours des dernières
années.
Il est utile de décrire les caractéristiques essentielles des échanges internationaux des
biens et services.
Qui commerce avec qui?
Modèle de gravité: il s’agit d’une relation empirique qui permet d’évaluer la valeur
du commerce entre deux pays donnés, en tenant compte des barrières aux échanges.
Ces dernières, même dans notre économie mondialisée, limitent le développement du
commerce international.
Comment le commerce mondial s’est – il transformé?
Les récentes décennies ont été marquées par quelques évolutions saillantes du
commerce international:
Une très nette croissance de la part de la production mondiale vendue sur les marchés
internationaux, un glissement du centre de gravité de l’économie mondiale vers l’Asie
et une transformation profonde de la nature des produits échangés sur les marchés
mondiaux.
I – Qui commerce avec qui?
Ex: Le commerce international de la France, mesuré par la somme de ses importations
et de ses exportations, se fait essentiellement au sein de l’UE qui, dans son côté,
commerce essentiellement avec d’autres économies européennes et quelques grands
pays.
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En 2006, les pays qui, avec la France, constituent aujourd’hui l’UE ont reçu près de
65% des exportations françaises, et produit près de 67% des biens importés par les
résidents français.
La zone euro, à elle seule, représente plus de la moitié des échanges extérieurs
français.
Ces chiffres semblent particulièrement élevés, mais on retrouve cependant des niveaux
comparables pour les autres pays.
Par rapport à des échanges entre voisins, le commerce de longue distance semble
relativement réduit. En 2006, les trois plus grandes puissances économiques non
européennes (Etats-Unis, Japon et la Chine) représentaient près de 42% du PIB
mondial: mais les échanges avec ces pays ne dépassaient à peine 11% du commerce
local des pays de l’UE.
Quelles sont les raisons d’une telle concentration géographique des flux de commerce?
Quels sont les principaux déterminants de la structure des échanges mondiaux?
1° Taille et distance: le modèle de gravité
Prenant toujours la cas de la France, les cinq principaux partenaires de la France sont
tous les pays européens (Allemagne, Belgique, Espagne, Italie et Royaume Uni).
Pourquoi ces pays plutôt que d’autres? En effet:
Ils sont tous géographiquement proches de la France;
Pour la majorité, il représentent des économies de grande taille.
En effet, à part la Belgique, tous ces pays réalisent des PIB qui comptent parmi les dix
plus élevés du monde.
Il existe donc une relation empirique forte entre la taille économique d’un pays et
le volume des importations et des exportations.
- En outre, le Japon et la Chine, en dépit de la très grande taille de leurs économies,
commercent à peu près autant avec les pays de l’UE que la Suisse.
Les économistes ont montré que l’équation suivante pouvait prédire les échanges de
biens entre deux pays donnés i et j :
Tij = A.Yi.Yj/Dij
- A: une constante;
- Tij : la valeur du commerce entre le pays i et le pays j;
- Yi : le PIB du pays i;
- Yj : le PIB du pays j;
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- Dij : la distance géographique qui sépare les deux pays
L’équation précédente est connue sous le nom de modèle de gravité (par analogie à la loi de
la gravitation de Newton: deux corps de masse M1 et M2 s’attirent mutuellement avec une
force proportionnelle à chacune des masses et inversement proportionnelle au carrée de la
distance qui les sépare).
Les études économétriques considèrent, le plus souvent, une forme plus générale de ce
modèle de gravité: Tij = A.Yai.Ybj/Dcij
L’analyse économétrique permet d’estimer la valeur des coefficients a, b et c. Dans la
majorité des cas, ces trois coefficients sont positifs, le plus souvent ils sont proches de 1, si
bien que l’équation (Tij = A.Yi.Yj/Dij ) est une bonne approximation de structure réelle du
commerce entre deux pays.
2° Le commerce international: une question de taille:
Le modèle de gravité est un outil d’analyse très largement utilisé dans les études du commerce
international. Cet en effet une relation extrêmement performante: en dépit de sa simplicité,
elle explique très bien la structure réelle des flux de commerce.
Comment expliquer cela?
Que le PIB du pays importateur influe positivement sur le flux de commerce entre deux pays
n’a rien d’étonnant: par définition, la demande exprimée par un grand pays est importante et,
à moins de suivre une politique protectionniste stricte, la valeur de ses importations est
forcément élevée. Par ailleurs, une grande économie produit une large variété des biens, et a
donc tendance à attirer une grande part des dépenses mondiales. Il est alors bien naturel que le
PIB du pays exportateur agisse positivement sur le commerce bilatéral.
Si la structure de la demande de tous les consommateurs du monde était partout identique,
alors les flux de commerce bilatéraux seraient effectivement très exactement proportionnels
aux produits des deux PIB.
3° Distances, frontières et barrières aux échanges:
La proximité géographique et la faiblesse des coûts de transport expliquent alors sans
doute le fait que les pays commercent beaucoup entre eux (ex: France, Belgique Espagne ,
Italie, Allemagne et Pays – Bas). De même, la proximité culturelle et linguistique entre les
pays explique aussi le commerce entre pays (ex: France et Belgique).
L’éloignement géographique décourage le développement des échanges commerciaux avec
les nations lointaines.
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Pour la France, le modèle de gravité montre une très nette influence négative de la distance du
commerce international. Toutes ces estimations sont différentes, mais en général, elles
indiquent qu’une augmentation de 1% de la distance entre deux pays est associée à une
diminution de l’ordre de 0,7 à 1% du commerce bilatéral. Pour l’essentiel, cette baisse reflète
l’effet des coûts de transport, mais d’autres facteurs nettement moins tangibles.
Outre le fait d’être voisins, les pays participent à des accords commerciaux (les pays
européens participent à un accord de libre échange particulièrement poussé: la participation
à l’Union Européenne assure en effet qu’aucun bien échangé entre de ces pays ne puisse être
l’objet de droits de douane ou d’autre barrière au commerce international).
Si l’accord commercial a une efficacité réelle, il devrait augmenter de manière significative
les échanges entre les différents signataires, par rapport aux flux que l’on pourrait prédire
entre ces pays, étant donné leurs PIB et la distance qui les sépare.
Ces accords commerciaux abolissent généralement toutes les barrières formelles au
commerce entre les pays, mais ils effacent rarement l’ensemble des entraves aux échanges.
Des recherches ont montré que, même dans les pays largement ouverts au libre échange, les
flux des biens et services entre deux régions d’un même pays sont nettement plus importants
qu’entre deux régions situées à même distance mais dans deux pays différents (cas du
commerce entre les provinces canadiennes et les Etats-Unis). On parle d’effet frontière.
3° L’évolution de la structure du commerce mondial
Le commerce mondial est en constante évolution. Du point de vue des
principaux partenaires et de la nature des biens échangés, sa structure est très différentes
aujourd’hui qu’avant deux générations.
Effets technologiques:
Evolution technologique évolution du commerce mondial. En effet:
- Les techniques de transport modernes; ont réduit l’impact de
- Les nouveaux moyens de communication de la distance géographique
les R.E
(essor du transport aérien + internet)
Même si les modèles de gravité confirment toujours que la distance continue d’exercer une
influence forte sur le commerce international, il est vrai que le progrès technologique a facilité
les échanges lointains (sur longues distances), le monde est devenu plus petit.
La mondialisation n’est pas un phénomène totalement nouveau (de la seconde moitié du 20è
siècle), il y a eu deux vagues de mondialisation:
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- la 1ère s’appuyait sur les chemins de fer, les bateaux à vapeur et la télégraphie;
- la 2nde s’appuie sur l’Internet et les lignes aériennes internationales.
J.M.Keynes a décrit à propos de la croissance rapide des échanges internationaux: « Quel
épisode extraordinaire dans le progrès économique de l’homme qu’a été cette époque, qui a
pris fin en août 1914!...Un habitant de Londres pouvait commander par téléphone, tout en
buvant son thé matinal au lit, de nombreux produits du monde tout entier, en s’attendant à
une livraison rapide au pas de sa porte ».
Quels types de biens sont échangés sur les marchés mondiaux?
Actuellement, l’essentiel du commerce mondial concerne les échanges des biens
manufacturés, mais les transactions de minéraux et de pétrole restent importantes. Quant aux
produits agricoles, même s’il est crucial pour l’approvisionnement de nombreux pays, ils ne
représentent aujourd’hui qu’une part très modeste du commerce mondial.
Les exportations de services de toutes sortes jouent un rôle important et leur part dans le
commerce total augmente dans année à l’autre. les moyens de télécommunication modernes
ont rendu possible l’essor de nouveaux types d’échanges internationaux de services: ex, les
centres d’appels téléphoniques.
La situation actuelle, où les échanges des produits manufacturés dominent le commerce
mondial, est relativement nouvelle. Dans le passé, les produits primaires (produits agricoles et
miniers) jouaient un rôle plus important. Aujourd’hui, les biens manufacturés occupent
clairement une part dominante à la fois des exportations et des importations.
Il est difficile de mesurer avec précision l’ampleur des échanges internationaux de services,
mais les données reportées dans les balances de paiements en donnent un bon aperçu.
La production des services occupe une part prépondérante dans le PIB mondial, et plus encore
dans celui des pays développés.
Conclusion:
- Le modèle de gravité relie le commerce entre deux pays à la taille de leurs économies.
- Le commerce international, rapporté à la taille de l’économie mondiale, atteint des
niveaux record, grâce aux diminutions des coûts de transport, et de communication.
- Si dans le passé, les produits primaires constituaient l’essentiel des échanges
internationaux, ils ont aujourd’hui cédé la place aux biens manufacturés, qui dominent
largement le commerce mondial.
- On observe même, ces dernières années, une croissance rapide du commerce mondial
des services complexes.
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Chapitre II– la productivité du travail et les avantages comparatifs: le modèle Ricardien
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quelles soient les quantités produites de chaque bien. Ce coût est égal en valeur absolue, à la
pente de la frontière des possibilités de production.
2° Les prix relatifs et l’offre des biens:
L’économie peut produire n’importe quel panier de biens correspondant à un point de la
droite FP (figure précédent). A l’équilibre, lequel de ces points choisira-t-elle? Pour le savoir,
il faut connaitre le prix relatif de ces deux biens, c-à-d, le prix de l’un exprimé en fonction de
l’autre.
Soient PF et PV , les prix relatifs du fromage et du vin. En concurrence parfaite, la totalité des
recettes tirées de la vente des produits sert à rémunérer les facteurs de productions.
Le salaire horaire sera alors égal à la valeur de ce qu’un travailleur peut produire en une
heure, c-à-d, PF / aLF dans l’industrie du fromage, et PV / aLV dans le secteur viticole.
Si les travailleurs ne subissent pas de contraintes leur interdisant de changer d’activité, ils
chercheront toujours à être employés dans les secteurs qui offrent les salaires les plus élevés.
Si le secteur du fromage verse des salaires plus attractifs (PF / PV> aLF / aLV ), alors personne
ne voudra travailler dans le secteur viticole. L’économie se spécialise donc dans la production
du fromage.
Si PF / PV< aLF / aLV , l’économie ne produira que du vin.
Si PF / PV= aLF / aLV , c-à-d, le prix relatif du fromage est égal à son coût d’opportunité,
l’économie produira simultanément les deux biens.
Il existe une relation fondamentale entre le prix des biens et les productions relatives:
l’économie se spécialise dans la production du fromage si le prix relatif du fromage est
supérieur à son coût d’opportunité. Inversement, elle se spécialise dans la production du vin si
le prix relatif du fromage est inférieur à son coût d’opportunité.
En l’absence de commerce international, tout ce qui est consommé dans un pays doit être
produit sur place. L’économie doit donc produire ces deux biens, ce qui impose que le prix
relatif du fromage soit égal à son coût d’opportunité. La définition des prix est alors régie par
un principe simple: en autarcie, le prix relatif des biens est égal au ratio des quantités de
travail unitaires nécessaires à leur production (PF / PV= aLF / aLV ).
III – Le commerce international dans un monde à un facteur
Supposons une économie mondiale composée de 2 pays:
un pays domestique et un autre étranger.
Chaque pays dispose d’un seul facteur de production (le travail), et peut produire deux
biens (le vin et le fromage).
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Soient:
L et L*: respectivement les quantités de travail disponibles dans le pays domestique et le pays
étranger;
aLV et aLF : les quantités unitaires de travail dans chaque secteur (vin et fromage) dans le
pays domestique;
a*LV et a*LF : les quantités unitaires de travail dans chaque secteur (vin et fromage) dans le
pays étranger;
Ces quantités unitaires de travail peuvent a priori prendre n’importe quelle valeur.
Pour l’instant, supposons que le pays domestique soit relativement plus productif dans la
production du fromage que dans celle du vin:
aLF / aLV < a*LF / a*LV
Ou
aLF / a* LF < aLV / a*LV
En d’autres termes, supposons que le coût d’opportunité du fromage est plus élevé à
l’étranger: le pays domestique possède un avantage comparatif dans la production du
fromage, et à l’étranger dans celle du vin.
Notons qu’une intuition 1ère nous permettra de penser qu’il suffit de comparer les
productivités des deux pays dans chaque secteur pour déterminer leur spécialisation. Mais, la
définition des avantages comparatifs implique simultanément les quatre quantités unitaires de
travail. Si l’un des deux pays peut produire un bien en utilisant moins de travail que son
voisin, les travailleurs seront alors plus productifs que ceux du pays étranger dans un secteur
(ex: aLF < a* LF ). Cette situation correspond à un avantage absolu (la confusion entre
avantage comparatif et avantage absolu est l’une des sources d’erreurs des déterminants et des
conséquences du commerce international: car, il est impossible de déterminer les structures
des échanges à partir des seuls avantages absolus).
Exemple figure n° : Frontières des possibilités de production du pays étranger
F*P*: frontière des possibilités de production du de l’économie étrangère.
Comme la pente de la FPP est égale au coût d’opportunité du fromage en termes de vin, F*P*
est plus pentue (plus forte) que FP. En d’autres termes, le besoin unitaire en travail du pays
étranger, pour le fromage, est plus élevé que dans le pays domestique, la FPP est plus forte.
En l’absence du commerce international, les prix relatifs du fromage et du vin seraient
déterminés, dans chaque pays, par le rapport des besoins en travail dans chaque pays:
le prix relatif (d’autarcie) du fromage dans le pays domestique = aLF / aLV .
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le prix relatif (d’autarcie) du fromage dans le pays étranger = a*LF / a*LV .
En présence du commerce international, les prix ne seront plus déterminés
uniquement par des déterminants internes à chaque pays. Si le prix relatif du fromage
est plus élevé dans le pays étranger que dans le pays domestique, il sera profitable
d’exporter du fromage du pays domestique au pays étranger et d’exporter du vin du
pays étranger au pays domestique.
Ces échanges se poursuivent, pays domestique exportera suffisamment de fromage et
pays étranger suffisamment de vin, jusqu’à ce que le prix relatif devienne égal dans les deux
pays. Mais à quel niveau s’établit ce prix relatif?
1° - Détermination du prix relatif après l’ouverture (de libre échange):
Sur le marché mondial (en cas d’échange international), les prix des biens échangés sont
déterminés par l’offre et la demande comme les autres prix.
Comme le pays étranger exporte du fromage pour importer du vin, en retour le pays étranger
exportera du vin pour importer du fromage, il peut être trompeur de considérer chacun des
deux marchés isolément. Il faut au contraire recourir à une analyse d’équilibre général qui
prend en compte les liens entre les deux marchés.
Une manière utile de tenir compte en même temps des deux marchés est de se concentrer non
pas sur les quantités de fromage et de vin offertes et demandées mais sur leur offre et leur
demande relatives: sur le nombre de kilos de fromage divisé par le nombre de litres de vin
offerts ou demandés. L’Offre et la demande mondiales de fromage relatives à celles de vin, en
fonction du prix du fromage p/r à celui du vin. Exemple Figure n° : Offres et demandes
relatives mondiales
Les demandes relatives de fromage (DR et DR’) représentent les quantités relatives de fromage et de
vin demandées sur le marché mondial. Elles sont une fonction décroissante du prix relatif du fromage.
A l’inverse, lorsque le prix relatif du fromage augmente, l’offre relative de fromage (OR)
augmente.
- L’équilibre général dans le monde (mondial) implique que l’offre relative est égale à la
demande relative: le prix relatif mondial (le prix d’équilibre) est déterminé par l’intersection
entre RD et OR.
- La courbe de demande relative DR est plus simple, sa pente décroissante traduit simplement
un effet de substitution: plus le prix relatif du fromage est élevé, moins les consommateurs
demandent ce bien et plus ils reportent leur consommation sur le vin.
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La demande DR coupe la courbe d’offre OR au point (1). Le prix relatif du fromage est alors
compris entre les deux prix relatifs d’autarcie. Dans ce cas, chaque pays se spécialise dans la
production du bien pour lequel il détient un avantage comparatif: le pays domestique ne
produit que du fromage et le pays étranger uniquement de vin.
Supposons maintenant que la courbe de demande relative est DR’. Dans ce cas, le prix relatif
d’équilibre sur le marché mondial (aLF / aLV), se situe au point (2), point de rencontre entre
la demande relative (DR’) et l’offre relative (OR). Dans ces conditions, les travailleurs
peuvent travailler dans l’un ou l’autre secteur.
Au point (2), le pays domestique produit simultanément les deux biens, alors que le pays
étranger demeure spécialisé dans la production du vin. Et même si le pays domestique reste
diversifié, il continue d’exporter du fromage, et le pays étranger exporte du vin,
conformément au principe des avantages comparatifs.
2° - Les gains à l’échange:
Grâce à l'échange et à la spécialisation, les individus peuvent consommer plus de biens et
services et de manière plus diversifiée qu'en situation d'autarcie.
Cela ne veut pas dire que le gain est le même pour tous. Certains participants aux échanges
gagnent plus que d'autres.
Les pays qui disposent des productivités relatives différentes sont amenés à se spécialiser et à
commercer.
Une 1ère manière de mettre en évidence l’existence des gains à l’échange, et de montrer que
la spécialisation et le commerce sont profitables, est de voir dans l’échange une méthode
indirecte de production. En effet, le pays domestique peut:
- choisir de produire lui-même le vin qu’il désire consommer;
- ou bien produire du fromage et l’échanger contre du vin sur le marché mondial.
Dans le 1er cas, il devra sacrifier 1 heure de travail pour produite 1/aLv litres de vin.
Dans le 2ème cas, cette même heure de travail servira à produire 1/aLF kilos de fromage,
qu’il pourra ensuite échanger contre (1/aLF)(PF/PV) litres de vin.
Tant que (PF/PV > aLF / aLV), le 2nd cas est avantageux, puisque: (1/aLF)(PF/PV) > 1/aLv
Une autre manière d’examiner les gains à l’échange est d’examiner comment le commerce
affecte les possibilités de consommation de chaque pays.
En l’absence d’échange (en autarcie), les possibilités de consommations sont les mêmes que
les possibilités de production.
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Le commerce international permet aux deux pays de consommer n’importe quelle quantité
située respectivement sous les droites (TF et F*T*). Cette quantité peut se situer au-delà de la
FPP de chacun des deux pays.
Dans les graphiques précédents, en situation de libre échange, dans le cas général où le prix
relatif des biens se situe entre les prix relatifs d’autarcie, chaque pays se spécialise dans le
secteur où il bénéficie d’un avantage comparatif: l’économie domestique ne produit que du
fromage et se place au point F. les possibilités de consommation de pays domestique sont
indiquées sur la droite TF (graphique a) et celles du pays étranger sont indiquées par la droite
F*T* (graphique b).
Le commerce élargie ainsi les possibilités de consommation et par conséquent, le bien être des
résidents de chaque pays.
IV – Les idées reçues sur l’avantage comparatif (les malentendus sur les avantages
comparatifs)
Trois idées reçues sur l’avantage comparatif:
1ère : lien entre productivité et compétitivité: l’ouverture au libre-échange ne peut profiter
à une économie qu’à condition qu’elle soit suffisamment efficace pour affronter la
concurrence étrangère.
Comment un pays qui est incapable de produire un bien plus efficacement que les
économies étrangères peut-il risquer à réduire ses barrières commerciales?
- beaucoup de gens pensent que préférer l’autarcie au libre-échange n’est dans ce cas qu’une
simple question de bon sens.
Il est toujours tentant de supposer que la capacité à exporter un bien est déterminée par la
présence d’un avantage absolu en termes de productivité. Cette idée est en contradiction avec
le principe essentiel du modèle ricardien: les gains au commerce dépend de l’avantage
comparatif est non de l’avantage absolu.
Disposer d’un avantage absolu n’est une condition ni nécessaire ni suffisante pour bénéficier
d’un avantage comparatif dans un secteur. En effet, la capacité d’exporter un bien dépend non
pas des différences internationales de productivité dans ce secteur d’activité, mais des
différences internationales de coût d’opportunité de ce bien.
Or, la différence de coût d’opportunité d’un bien, qui définit l’avantage comparatif dans ce
secteur, dépend des productivités dans tous les secteurs de l’économie.
2ème : L’argument du dumping social:
La concurrence des pays à bas salaires est injuste et pénalise les pays développés.
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Dans la plupart des pays développés, les hommes politiques dénoncent régulièrement le
dumping social,. Ils dénoncent que les pratiques des pays en développement qui
s’appuient sur un faible coût de travail pour pouvoir exporter.
Certains utilisent cet argument pour réclamer des baisses de salaires ou un démantèlement de
la protection sociale, et d’autres le mettent en avant pour justifier une politique protectionniste
ou demander une harmonisation internationale des normes sociales.
3ème : L’exploitation du pays en développement: l’échange international permet aux
entreprises et aux consommateurs des pays développés d’exploiter les travailleurs du Tiers-
Monde en y maintenant de faibles salaires.
V – L’avantage comparatif avec plusieurs biens
Le modèle ricardien de commerce international, où seuls deux biens sont produits et
consommés, est très simple.
Le modèle est valide et plus proche de la réalité où les économies peuvent échangés un
plus grand nombre de biens.
VI – Introduction des coûts de transport et des biens non échangeables
L’économie mondiale décrite par le modèle ricardien se caractérise par une spécialisation
internationale extrême. En réalité, cette spécialisation n’est pas aussi marquée pour trois
raisons principales:
• L’existence de plusieurs facteurs de production limite les possibilités de spécialisation
extrême des économies nationales;
• Les pays élèvent parfois les barrières commerciales afin de protéger leur économie de
la concurrence étrangère;
• Les coûts de transport des biens et des services constituent des entraves sérieuses aux
échanges et à la spécialisation:
• Il serait alors plus avantageux pour les consommateurs de tous les pays de consommer
un bien produit sur place, plutôt que de l’importer;
• De même, avec un tel coût de transport, il revient moins cher au pays étranger de
produire son propre bien plutôt que de l’importer.
• Le commerce international des biens rapidement périssables ou pondéreux (lourds)
(ex: ciment) est aussi limité. Pour ces produits les coûts de transport dépassent souvent
les différences internationales de coûts de production. Ces biens non échangeables
représentent au final une large part des dépenses de consommation.
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Chapitre III- Dotations factorielles et échange international
Dans le modèle ricardien, un seul facteur de production (le travail) est retenu. Dans le
modèle que nous venons de présenter, ce sont les ressources économiques totales du
pays qui expliquent la spécialisation.
La base explicative de la spécialisation est le coût d’opportunité. C’est –à- dire
l’opportunité de consacrer les ressources à une production donnée en abandonnant une
autre moins profitable.
Avec le développement de la pensée néoclassique, le commerce international sera
expliqué par une ressource particulière: les dotations factorielles.
- une explication plus réaliste du commerce international doit donc prendre non
seulement la productivité du travail, mais aussi les différences de disponibilité des
autres facteurs de production, comme la terre, le capital et les ressources naturelles.
Un autre modèle dans lequel les différences de dotations en facteurs de production sont la
source unique des échanges. Ce modèle permet de montrer que les avantages comparatifs
sont déterminés par:
- l’interaction des dotations factorielles: l’abondance relative des facteurs de
production;
- et de la technologie de production: l’intensité relative en facteurs de production des
différents biens.
Ce modèle qui constitue l’une des théories les plus importantes de l’économie
internationale porte le nom des deux économistes suédois: Eli Hecksher et Berti
Ohlin. Paul Samuelson a aussi largement contribué a formaliser les intuitions
développées par Hecksher et Ohlin. D’où le nom du modèle HOS, appelé aussi
théorie des proportions des facteurs, ou encore modèle factoriel.
I – La loi des proportions de facteurs
1° Les hypothèses de base du modèle HOS:
Le modèle HOS repose sur les hypothèses suivantes:
• deux pays qui produisent deux biens avec des fonctions de productions à facteurs
substituables, le capital et le travail;
• les fonctions de production sont à rendements d’échelle constants et à productivités
marginales factorielles décroissantes;
• il n’existe aucun renversement d’intensité factorielle;
• la concurrence pure et parfaite existe sur tous les marchés;
18
• les deux facteurs sont au plein emploi et leur allocation entre les deux branches répond
au critère d’optimalité, au sens où elle permet d’obtenir des productions maximales;
• les préférences des consommateurs sont identiques et homothétiques: si les prix
relatifs sont invariables, toute modification du revenu de x% engendre des
modifications des consommations de tous les biens de x%.
• les technologies de production sont identiques et connues de tous ;
• les biens sont parfaitement mobiles ;
• les F.P. sont parfaitement immobiles (si les F.P. étaient mobiles, les travailleurs
quitteraient aller dans le pays où les salaires horaires sont plus élevés).
2° L’abondance relative en facteurs:
La loi des proportions de facteurs: « chaque pays se spécialise dans son facteur relativement
le plus abondant ».
L’abondance ne concerne pas le volume absolu ou la valeur absolue des facteurs dont dispose
le pays.
Ex: soit 3 économies (A, B et C), et les facteurs travail (w) et capital (k) et k/L.
Les 3 économies sont hiérarchisées:
- l’une est fortement dotée en capital (A);
- une économie intermédiaire (C);
- une 3ème économie moins dotée en capital (B).
En terme absolu, l’économie (C) dispose de la plus grande quantité de travail et de capital
L’abondance factorielle relative entre deux pays est définie comme le rapport entre les stocks de
capital et de travail des deux pays à un moment donné. Si le pays (A) dispose de plus de capital par
travailleur que le pays (B), on dit que le pays (A) est plus abondamment en capital: (k/L)A > (k/L)B.
C’est la dotation relative qui va être importante dans ce modèle car la dotation relative des
facteurs à l’autarcie va déterminée l’offre relative des facteurs et donc leur prix relatif à
l’équilibre, dans ce modèle où les demandes sont identiques.
A l’autarcie, le pays (A) sera relativement abondant en capital, ce qui impliquera une
rémunération relative plus faible de ce facteur.
3° L’optique du théorème HOS:
Dans l’optique HOS, la nation se définit par ses dotations factorielles: c’est l’abondance ou la
rareté relative en facteur qui caractérise la nation.
4° Dotations, intensités factorielles et spécialisation:
Dans le modèle HOS, il y a deux types de différences:
19
- Une différence de dotations factorielles entre les pays;
- Une différence d’intensités factorielles entre les secteurs: qui permet aux pays de tirer
avantage de leur différence d’abondance factorielle.
Les biens utilisent les facteurs dans des proportions différentes, ce qui donne une incitation
aux pays d’utiliser les ressources qu’ils ont en abondance pour produire le bien qui en
demande beaucoup (se spécialiser dans la production du bien intensif dans le facteur
relativement abondant, donc relativement bon marché).
On appelle intensités factorielles les rapports entre le capital et le travail dans chaque branche:
k/L.
La production d’un bien X est relativement intensive en capital si le rapport capital sur travail
utilisé dans la production de bien est supérieur au même ratio dans l’autre secteur:
(k/L)x>(k/L)y .
En théorie, il est possible que l’ordre des intensités factorielles soit inversé pour différents
rapports de prix de facteurs. On aurait alors: (k/L)y>(k/L)x pour un certain rapport w/r (rapport
des coûts de travail et de capital) et (k/L)y<(k/L)x pour un autre rapport des rémunérations.
Cette possibilité pose des problèmes pour le théorème HOS et suppose l’irréversibilité des
intensités factorielles. Cela signifie que la production de chaque bien utilise dans des
proportions différentes les deux facteurs de production et qu’un bien est toujours plus intensif
que l’autre bien dans un même facteur et cela quel que soit les coûts relatifs de ces facteurs. Il
y a donc de différence des deux biens due aux différences des intensités factorielles.
- Un produit intensif en capital peut être produit à moindre coût dans le pays où le capital est
relativement plus abondant que le travail.
Ex: - soit deux facteurs de production: travail et capital;
- Deux pays: France (machines) et Espagne (agrumes).
k, w, k/L.
• En France, l’industrie des machines est plus capitalistique que celle des agrumes, c –à-
d, que les agrumes sont moins intensifs en capital que les machines.
• En Espagne, les agrumes sont plus intensifs en travail.
L’identité de la fonction de production « par tout le monde, les agrumes sont riches en
travail et les machines sont relativement intensives en capital ».
Ceci n’empêche pas les économies d’utiliser les techniques de production différentes en
fonction de leur propre abondance factorielle et des prix relatifs des facteurs.
20
Le travail est relativement plus abondant en Espagne et moins cher qu’en France. Les
productions espagnoles d’agrumes comme des machines incorporent relativement plus de
travail que les fabrications françaises.
Des différences d’abondance des facteurs entre pays et d’intensités factorielles entre secteurs,
forment la base des incitations à l’échange entre les deux nations. Elles déterminent les
processus de spécialisation et expliquent aussi les modifications liées à ces phénomènes.
Spécialisation: « Un pays a intérêt à se spécialiser dans des productions et des exportations
qui incorporent de manière intensive les facteurs de production pour lesquels il est
relativement mieux doté. Au contraire, il a tout intérêt à importer des productions
incorporant des facteurs pour lesquels il est moins bien doté ».
Chaque pays possède une dotation plus ou moins avantageuse en facteur capital, travail ou en
ressources naturelles. Il s'ensuit au niveau mondial une égalisation des prix des facteurs de
production.
II – L’effet de l’ouverture (de l’échange) sur la distribution des revenus
A – Le théorème d’égalisation des prix des facteurs:
En autarcie, soit un pays I (Vêtements) et un pays II (Automobiles): spécialisation
dans les secteurs pour lesquels les facteurs de production sont les plus abondants. Les
prix relatifs sont différents et le prix des Automobiles est plus bas dans le pays II.
Avec l’ouverture à l’échange international, les prix des biens tendent à s’uniformiser
et chaque pays va tendre à se spécialiser : I en Vêtements et II en Automobiles.
L’ouverture au commerce tend à faire converger les prix relatifs : le prix de V va donc
augmenter dans le pays I et diminuer dans le pays II et inversement dans le pays II. La
hausse des prix de V dans le pays I fait diminuer la demande et augmenter l’offre qui
est écoulée via l’échange international.
Lorsqu’un pays passe de l’autarcie au libre échange, le facteur relativement plus utilisé
par la branche dont le prix relatif augmente bénéfice d’une augmentation de sa
rémunération et l’autre facteur voit sa rémunération diminuer.
Théorème HOS: « Avec l’instauration de libre échange entre deux pays, les prix réels des
facteurs ont tendance à s’égaliser si les deux économies continuent à produire les deux biens
et à les échanger. Cette tendance se prolongera jusqu’à l’égalisation des prix des facteurs
entre les partenaires ».
L’accroissement du prix relatif du bien pour lequel le pays a un avantage comparatif
augmente la rémunération du facteur de production qui est utilisé intensivement dans la
21
production. La convergence dans les prix relatifs conduit aussi à une convergence dans les
rémunérations des facteurs de production (salaire horaire et coût du capital).
Reprenons l’exemple précédent [pays I (vêtements) et pays II (automobiles)]. En l’absence de
commerce, le facteur travail est moins bien rémunéré dans le pays I que dans le pays II. Sans
commerce, le prix des vêtements dans le pays I est relativement plus faible que dans le pays
II. Lorsque I et II ont des échanges commerciaux, les prix relatifs des biens (V et A)
convergent. Cette convergence a son tour entraîne une convergence des prix relatifs des
facteurs de production. Il existe donc une tendance à l’égalisation des prix des facteurs de
production.
Pour comprendre comment cette égalisation s’opère, il faut réaliser que lorsque I et II ont des
échanges commerciaux, ceux-ci ne se limitent pas uniquement aux échanges de biens mais
également de façon indirecte aux échanges de facteurs de production.
En effet, I permet à II d’utiliser une partie de son facteur de production abondant (L: travail).
Cette utilisation ne s’effectue pas par une vente directe de I à II de son facteur de production
L mais par des exportations de biens plus intensifs en facteur L avec II en échange de biens
moins intensifs en L. Les biens que I échange requièrent davantage de facteur L que les biens
qu’il importe en provenance de II, c’est-à-dire que les exportations de I sont plus intensives en
L que ses importations. Ainsi indirectement, I exporte son facteur de production L qui est
incorporé dans ses exportations intensives en facteur L. De manière symétrique, les
exportations de II sont plus intensives en facteur capital que ses importations en provenance
de I. Vu de cette manière, il n’est pas étonnant que le l’ouverture aux échanges commerciaux
conduit à une égalisation des prix des facteurs de production.
B – Effet de la croissance sur la spécialisation: Le théorème de Rybczynski:
Le théorème de Rybczynski décrit une relation d’équilibre fondamentale concernant une
économie ouverte au commerce, qui connait un accroissement de l’un de ses facteurs de
production.
Que deviennent les avantages comparatifs et les spécialisations d’un pays lorsque celui-
ci voit son stock de capital ou de main d’œuvre (de travail) augmenter?
«Une hausse de dotation d’un facteur de production provoque une hausse de production du
bien intensif en ce facteur et une diminution de la production du bien intensif en l’autre
facteur sous l’hypothèse du plein-emploi».
22
L’effet de l’accroissement factoriel, pour des prix donnés, est donc dissymétrique: seule la
branche qui utilise relativement plus de le facteur de production en question connait une
expansion.
EX: supposant que la canne à sucre soit le bien intensif en travail dans le pays (A) et qu’à
l’inverse la bauxite soit le bien intensif en capital en R - D, le théorème de Rybczynski
implique que si le nombre de coupeurs de canne augmente, alors il en coûtera moins cher de
produire de la canne à sucre pour le pays (A). Par conséquent, le pays (A) produira plus de
canne à sucre, et moins de bauxite.
C – Le théorème de Stolper Samuelson:
Le théorème de Stolper Samuelson s’intéresse à l’effet d’une variation des prix des biens en
tenant les dotations factorielles fixées.
Le passage de l’autarcie au libre-échange se traduit par la modification du prix relatif des
biens, donc du rapport w/r.
« Une augmentation du prix relatif d ’un bien entraîne un accroissement du revenu réel du
facteur de production utilisé relativement le plus intensément dans la fabrication de ce bien
et une baisse de revenu réel du facteur utilisé relativement le plus intensément dans la
production de l ’autre bien ».
Théorème: « Lorsqu’un pays passe de l’autarcie au libre-échange, le facteur relativement
plus utilisé par la branche dont le prix relatif augmente bénéficie d’une augmentation de
rémunération et l’autre facteur voit sa rémunération diminuer ».
III – Vérifications empiriques du modèle HOS
Le théorème HOS, qui propose une relation entre les dotations factorielles des pays et leurs
spécialisations, constitue l’élément essentiel du modèle HOS. Il a occupé une place centrale
dans la théorie du commerce international. Il a fait donc l’objet d’extensions par de nombreux
travaux empiriques.
A – Le paradoxe de Leontief:
Le travail empirique de Wassily Leontief aboutit à un résultat a priori inattendu, connu sous le
nom de paradoxe de Leontief.
Comment expliquer ce paradoxe?
Leontief s’intéresse au contenu factoriel des échanges des Etats-Unis avec le reste du monde
en 1947. Il se place dans la cas de deux facteurs, la capital et le travail, et suppose que les
Etats-Unis sont mieux dotés en capital que le reste du monde. A partir d’un tableau
d’échanges inter-industriels de l’économie américaine, il évalue le contenu en travail et en
23
capital d’un million de dollars d’exportations et d’un million de dollars de substituts aux
importations.
Leontief constate que les exportations américaines sont caractérisées par un contenu en travail
par unité de capital supérieur à celui des substituts aux importations (exportations intensives
en facteur travail), ce qui contredit l’idée que les Etats-Unis seraient relativement moins dotés
(riches) en travail que le reste du monde.
Pour Leontief, la loi de HOS est vérifiée, mais l’hypothèse de départ selon laquelle les Etats-
Unis sont relativement bien dotés en capital est fausse: le test a montré qu’ils disposent, en
fait, d’une dotation relative élevée en travail par rapport au reste du monde.
B – L’approche néo-factorielle:
Le capital humain et les fondements de la qualification du travail sont devenus une des bases
majeures des avantages comparatifs.
Si on admet que les contenus factoriels des échanges américains sont dotés en facteur travail,
on est conduit à s’interroger sur la nature de ce travail. Plusieurs niveaux de qualifications à
distinguer (de plus qualifiés jusqu’à la main d’œuvre non spécialisée: Keesing). C’est
l’approche néo-factorielle.
La part du travail qualifié dans le travail total dans les exportations des Etats-Unis est
supérieure à celle de tous les autres pays développés et la part du travail qualifié dans le
travail total dans les importations des Etats-Unis est inférieure à celle de tous les autres pays
développés. Ce pays est considéré comme exportateur net de travail qualifié (si ses échanges
étaient équilibrés).
Conclusion:
Le modèle des dotations factorielles fournit des éléments permettant de mettre en lumière le
lien entre avantage de l’échange stocks de facteurs primaires et d’analyser les effets de
l’ouverture sur les rémunérations.
Les tests empiriques de la loi de HOS permettent d’approfondir la connaissance des contenus
factoriels et des flux commerciaux. Ces tests ne permettent pas de conclure que les différences
des dotations peuvent expliquer à elles seules la structure du commerce mondial. Il faut
également tenir compte des différences technologiques sur le plan international pour que cette
théorie des proportions des facteurs ait un pouvoir explicatif substantiel.
24
Chapitre IV – Les nouvelles théories de l’échange international
Les explications fournies par les théories traditionnelles (théorie ricardienne et le modèle
HOS) ne parviennent pas à expliquer certaines caractéristiques essentielles de la
spécialisation internationale observée après la seconde guerre mondiale. La division
internationale du travail, la spécialisation et l‘avantage comparatif ne s’expliquent pas
seulement par les dotations factorielles.
En d’autres termes, la théorie ricardienne et celle des dotations factorielles n’introduisent pas ,
explicitement, dans leurs hypothèses certains facteurs (ou phénomènes) qui jouent un rôle
important dans l’orientation des spécialisations, comme le progrès technique, les économies
d’échelles et la différentiations des produits.
Les nouvelles théories de l’échange international introduisent certains de ces facteurs.
- Quels sont leurs fondements?
- Quelles sont leurs principales conclusions?
I – L’approche néo-technologique: la technologie facteur de l’échange international
Dans le modèle HOS, les pays utilisent la même technologie, puisque leurs fonctions de
production sont identiques (modèle HOS où la technologie est identique dans toutes les
nations, qui ne diffèrent que par leurs dotations factorielles). Or, en fait, il existe des écarts de
technologie, créateurs d’avantages à l’exportation pour les pays innovateurs.
L’approche néo-technologique tente d’expliquer les échanges internationaux en termes
d’écarts technologiques : les pays en avance technologiquement possèdent un avantage
comparatif dans la production de biens technologiques.
1°- L’écart technologique:
M.V. Posner, en 1961, étudie les composants de l’écart technologique entre les pays comme
déterminant des échanges internationaux. L’avantage technologique d’un pays et d’une
industrie va permettre de découvrir de nouveaux processus de production, et de conférer alors
un nouvel avantage comparatif au pays innovateur. Ce dernier bénéficie d’un monopole
jusqu’à ce que les autres pays apprennent à fabriquer ces biens : entre temps, ils doivent
importer ces nouveaux produits.
Posner remarque que des pays à dotations factorielles proches, voire identiques, commerce
néanmoins ensemble qui s’explique par l’innovation.
Pour l’auteur, une innovation génère un cycle de développement de l‘échange international
dont les initiateurs sont précisément les pays qui connaissent une avance technologique. Les
pays qui réalisent plus d’innovation vont acquérir un avantage dans l’échange. Le pays en
25
avance dispose de nouveaux produits que n’ont pas d’autres pays (même si ceux-ci sont de
même développement). De cette avance va naitre un échange international.
Avec POSNER « il y a une hiérarchie dans les spécialisations. Le pays innovant va tirer
bénéfice de cette situation et va imiter un commerce lié essentiellement à l’écart
technologique dont il bénéficie ». C’est un avantage lié à la capacité d’innover qui se
matérialise dans un échange que POSNER qualifie d’échange lié à l’écart technologique.
En outre, selon POSNER, « en créant des procédés et/ou des produits nouveaux, certains
pays peuvent devenir exportateurs, indépendamment de leurs avantages de dotations ».
L’avance technologique acquise dans un secteur confère un monopole d’exportation pour les
produits du secteur.
Un commerce d’écart technologique nait si le consommateurs des pays étrangers demandent
les biens nouveaux, ce qui nécessite un certain délai (Demand lag). Il disparait
progressivement lorsque les producteurs des pays étrangers s’engagent dans la fabrication des
mêmes biens, ce qui demande aussi un certain temps (Imitation lag).
Dès que la nouvelle technologie est connue à l’étranger, une concurrence potentielle existe.
Dans le cas où l’imitation a lieu, les firmes étrangères commencent par servir leurs marchés
domestiques, ce qui diminue, voire supprime, les flux d’exportations en provenance des pays
innovateurs. Les entreprises étrangères peuvent devenir elles mêmes exportatrices des biens
nouveaux. Dans cette situation, la concurrence se faisant par les coûts, donc par la rareté
relative des facteurs (modèle HOS).
2° - La recherche – développement (concurrence internationale par l’innovation):
« la R-D désigne l’ensemble des activités de recherche fondamentale et de recherche
appliquée permettant de découvrir et de mettre au point des procédés et des produits
nouveaux ».
La thèse de l‘écart technologique met en lumière la R-D en tant qu’un phénomène essentiel
dans la concurrence entre nations dans les branches de haute et de moyenne technologie.
En effet, la compétition entre pays ne passe pas seulement par l’exploitation d’avantage
naturels ni par l’utilisation de facteurs abondants, mais par l’innovation dont l’intensité
dépend des contributions que la collectivité met en œuvre par le biais de la R-D.
Dans les pays les plus développés, les efforts de R-D constituent un facteur essentiel de
croissance et de compétitivité. La théorie de l’écart technologique incite à penser que les
dépenses de R-D et le nombre de chercheurs jouent un rôle essentiel, voire déterminant, dans
26
les performances à l’exportation d’un pays pour les produits nécessitant un gros
investissement en technologie.
3° - La théorie du cycle du produit de R.VERNON (1966):
La thèse du cycle du produit de VERNON prolonge la théorie de l’écart technologique en
analysant les causes de l’innovation et les modalités de sa diffusion.
Dans sa théorie du cycle de vie du produit Vernon montre que le commerce international
s’explique par la dynamique du monopole d’innovation. Il met l’accent sur le nouveau produit
lui-même et sur son cycle de vie.
D’après l’auteur, tous les pays avancés ont accès aux connaissances scientifiques, mais la
transformation de celles-ci en innovations nécessite la présence d’un marché vaste et riche,
sur lequel il soit possible de lancer le produit nouveau.
Dans les années 60, si le marché des Etats-Unis qui répond à ces caractéristiques, ce qui
signifie que la grande partie des innovations apparaissent aux Etats-Unis (sur le marché
américain).
Dans le cycle de vie du produit, Vernon identifie quatre phases:
• La phase d’émergence (l’innovation): le produit est intensif en technologie et en recherche-
développement et la firme innovatrice, qui est la seule à le produire (monopole), l’introduit
sur le marché. Les séries de fabrications sont limitées. Le prix est élevé. Le bien est
essentiellement consommé par de riches consommateurs du pays innovateur (les Etats-Unis).
• La phase de croissance: dans cette phase, la croissance du produit et sa production de masse
nécessite une forte intensité en capital (investissement).
La production intensive en capital se fait en grande série. Le prix de vente diminue. De
nouveaux consommateurs achètent le produit, notamment dans les pays suiveurs (l’Europe et
le Japon) et les ventes progressent. Des firmes imitatrices apparaissent dans le pays d’origine
du monopole. Les Etats-Unis exportent le produit vers les autres pays industrialisés (le produit
pénètre le marché européen).
La phase de maturité: cette phase caractérise un produit banalisé et intensif en main-
d’œuvre (production intensive en travail faiblement qualifié). La consommation du bien
devient courante. Les firmes se livrent à une concurrence par les prix. Le pays innovateur (les
Etats-Unis) importe le produit en provenance des pays industrialisés suiveurs.
La phase de déclin (le produit devenu complètement banalisé): De nouveaux produits
substituts apparaissent sur le marché. L’intensité en travail non qualifié s’accentue. Le marché
27
se trouve en surcapacité. La production se déroule maintenant dans les pays en
développement (PED) qui exportent ces produits vers les pays industrialisés.
Au cycle de vie du produit correspond ainsi un cycle du commerce international: les produits
en début de cycle seront exportés par les pays en avance technologique (pays industrialisés),
et en fin de cycle les produits seront exportés par les abondants en travail peu qualifié (pays
moins développés).
Dans le cycle du produit, trois groupes de pays peuvent être considérés: le pays innovateur,
les pays développés suiveurs et les pays en voie de développement.
Ce modèle met en évidence des avantages comparatifs dynamiques. Le pays qui a un avantage
comparatif dans la fabrication d’un produit change : du pays industrialisé innovateur aux
PED. La localisation de la production dépend de l’étape du cycle de vie dans laquelle se situe
le produit.
II – Echange international et économies d’échelle
On parle d’économies d’échelle, lorsqu’une augmentation de l'ensemble des facteurs de
production (capital et travail) entraîne une hausse plus que proportionnelle de la production.
Une croissance de 10 % (du travail et du capital) entraîne une augmentation de plus de 10 %
de la production. Ce phénomène a été exclu des approches traditionnelles qui raisonnent en
concurrence pure et parfaite.
« Il y a économies d’échelles dans une branche ou une firme si l’accroissement du volume des
facteurs utilisés engendre une augmentation plus élevée, en pourcentage, de la production ».
Les économies d’échelle (ou rendements croissants) exprime une réduction du coût moyen du
produit lorsque la quantité fabriquée augmente.
Les firmes les plus efficaces dans un type de production ont donc intérêt à accroitre leur
volume de production pour réduire leur coût. Elles se trouvent alors plus compétitives et
peuvent exporter leur production.
La présence d’économies d’échelle dans le processus productif des branches et/ou des firmes
influence les conditions de la spécialisation et peuvent être source d ’existence du commerce
international (de gain à l’échange).
Il existe deux formes d’économies d’échelle:
• Les économies d’échelle internes: dépendent des quantités de facteurs utilisés par les
firmes. Plus une entreprise produit plus le coût moyen diminue.
• Les économies d’échelles externes des firmes: ne dépendant pas des quantités des
facteurs utilisées par les firmes.
28
1°- Echange avec économies d’échelle externes:
Il existe des économies d’échelle externes lorsque l’efficacité d’une firme quelconque est
influencée positivement par la taille du secteur ou du pays. Lorsque de telles économies
existent, toutes les entreprises du secteur, alors qu’elles gardent la même taille, voient leurs
coûts de production diminuer suite à une augmentation de la production globale. Le coût
unitaire de production dépend alors de la taille du secteur d’activité, mais pas nécessairement
de celle de chaque entreprise
2° - L’échange avec économies d’échelle interne:
On a des économies d’échelle internes lorsque le coût unitaire de production dépend de la
taille de chaque entreprise, mais pas nécessairement de celle du secteur.
C’est l’augmentation de la taille de l’entreprise, et elle seule qui conduit à ces économies
d’échelle, qui peuvent provenir d’économies réalisées sur l’organisation interne de la firme ou
encore de l’existence de coûts fixes (dans ce cas la production d’une grande firme est
supérieure à la somme des productions d’entreprises plus petites).
Les économies d’échelle externes et internes ont des implications différentes sur les structures
de marché. Un secteur dans lequel les économies d’échelle sont uniquement externes
comprendra une multitude de petites firmes et sera parfaitement concurrentiel. En revanche,
les économies d’échelle internes confèrent un avantage aux grandes firmes. Celles – ci ont des
coûts plus faibles et gagnent des parts de marché sur les petites entreprises, ce qui conduit
forcément au développement d’une concurrence imparfaite.
Les rendements croissants est une explication endogène de la spécialisation internationale, c-
à-d, Les économies d’échelle peuvent justifier la spécialisation internationale. C’est la
spécialisation et l’échange international qui créent l’avantage comparatif issu du phénomène
d’économies d’échelle.
Echange international spécialisation avantage comparatif (économies
d’échelle.
3° - La concurrence imparfaite: Lorsqu’il existe des économies d’échelle internes aux
firmes, les marchés deviennent oligopolistiques, voire monopolistiques.
La concurrence imparfaite: fonctionnement des marchés lorsqu’il y a un petit nombre de
vendeurs face à un grand nombre d’acheteurs : monopole et oligopole.
- En concurrence parfaite, les agents qui interviennent sur les marchés de concurrence sont
preneurs de prix (price takers). Les vendeurs estiment que quelles que soient les quantités
29
qu’ils proposent sur le marché, il ne seront jamais en mesure d’agir sur le prix qu’ils reçoivent
pour leurs produits.
- En concurrence imparfaite, les choses sont forcément différentes lorsque quelques firmes
seulement partagent le marché (monopole). L’entreprise détermine le prix auquel elle vend sa
production. Donc, les producteurs possèdent le pouvoir de modifier sensiblement l’équilibre
de marché: ils sont faiseurs de prix (price setters).
Sur un marché contestable (il n’y a pas de barrières à l’entrée et à la sortie des marchés, c’est-
à-dire qu’il n’existe pas de coûts irrécupérables, les capitaux investis doivent pouvoir être
redéployés dans une autre activité sans que cela implique des pertes) les firmes installées
fixent leur prix à un niveau égal à leur coût moyen. En effet, si le prix est établi à un niveau
supérieur, l’entrée de concurrents potentiels aura lieu, parce qu’elle est profitable, et le prix
sera ramené au coût moyen.
Quelles sont les conséquences des échanges internationaux lorsque cette forme de marché
prévaut ?
Les consommateurs gagnent à l’ouverture des nations aux échanges : le prix est plus faible,
les quantités consommées sont plus importantes.
Ainsi, l’existence d’économies d’échelle interne, dans le cas de marchés contestables, se
traduit finalement par l’émergence de monopoles mondiaux. Le monopole qui se maintient
sur chaque marché est celui qui a la courbe de coût moyen la plus faible. L’ouverture de
l’économie à la concurrence profite donc aux consommateurs sous forme d’une augmentation
des quantités consommées et d’une baisse des prix.
- Les modèles du commerce international fondés sur la concurrence monopolistique et
oligopolistique expliquent l’importance des volumes d’échanges intrabranches entre
économies similaires. Mais ils se révèlent incapables d’expliquer les échanges interbranches,
c’est-à-dire la spécialisation des économies.
- Les modèles fondés sur la concurrence pure et parfaite justifient l’existence des
spécialisations par l’avantage comparatif mais ne peuvent pas expliquer les échanges
intrabranches.
III – Echanges de différenciation et commerce intrabranche
La différenciation des produits peut donner lieu à deux types de commerce
international.
• Le premier résulte d’une différenciation horizontale, c’est-à-dire lorsque les produits
présentent la même qualité mais sont distingués par les consommateurs en raison de leurs
30
différences réelles ou perçues. Selon le type particulier de modèle développé, les
consommateurs d’un pays vont demander des produits étrangers parce qu’ils ont un goût pour
la variété (le commerce international leur permet d’accroître l’éventail des biens) ou bien
parce que les producteurs étrangers offrent des produits qui correspondent plus précisément
aux spécifications qu’ils demandent.
• Le second relève de la différenciation verticale, lorsque les consommateurs sont confrontés
à des produits qui ont des qualités différentes, comme par exemple les modèles d’automobiles
d’un producteur. Les consommateurs ayant des revenus élevés demandent la qualité
supérieure, alors que ceux à revenus faibles sont intéressés par la qualité inférieure. La
spécialisation internationale s’explique alors par le niveau moyen de revenu des habitants. Le
pays avec le revenu moyen le plus élevé se spécialise dans la production de la qualité
supérieure, celui avec le revenu moyen le plus faible dans la production de la qualité
inférieure, et il existe des échanges internationaux de produits de qualité différente.
Ces deux approches des échanges internationaux offrent des explications relativement
robustes du commerce intrabranche.
- Les théories traditionnelles du commerce international n’expliquent pas pourquoi
l’essentiel des échanges commerciaux se fait entre pays développés dont les dotations
factorielles sont peu différentes et qu’une part importante du commerce soit du
commerce intrabranche.
- Des travaux développés depuis les années 1980 (dont ceux de Paul Krugman)
montrent que les échanges internationaux s’expliquent, entre autres, par la
différenciation des produits.
Lorsque la spécialisation se fait selon le principe de l’avantage comparatif, les produits sont
homogènes et présentent les mêmes caractéristiques, quel que soit son lieu de production. Le
fait qu’un pays d’exporter un produit repose uniquement sur l’avantage de prix d’autarcie, qui
lui même trouve son origine dans la productivité du travail ou dans les dotations en facteurs
primaires.
Cette hypothèse sera abandonnée par d’autres approches théoriques qui supposent que les
produits sont différents. L’existence des produits différenciés engendre des courants
d’échanges internationaux même que les pays peuvent être proches en termes d’avantages
comparatifs.
A- Les divers types de différenciation:
Chaque bien est constitué d’un ensemble des caractéristiques:
31
- Certains sont mesurables, comme la puissance ou la vitesse maximum d’une voiture.
Lorsque les caractéristiques font l’objet d’une évaluation semblable de la part de tous les
consommateurs, les biens peuvent être hiérarchisés: on parle d’une différenciation verticale.
Ainsi, une voiture rapide, puissante, confortable et robuste sera préférée par tous les
consommateurs, à une voiture de bas de gamme. Entre les deux, il existe une différenciation
verticale.
- D’autres caractéristiques non hiérarchisés et ne faisant pas d’une appréciation semblable de
la part de tous les consommateurs (ex: couleur d’une voiture, d’une chemise, …). La diversité
des goûts conduit les producteurs à multiplier les modèles, au sein d’une gamme donnée: on
parle d’une différenciation horizontale.
Les entreprises se concurrencent en produisant des biens différenciés horizontalement et
verticalement, aussi bien au niveau national qu’international. La recherche de différenciation
par les consommateurs les conduits à acheter des biens étrangers dès lors que ceux-ci
présentent des caractéristiques jugées différentes de celles offertes par le marché domestique.
Ceci donne lieu à des échanges croisés de produits similaires entre pays, repérables par les
flux de commerce intrabranche.
B.Lassudrie-Duchêne « les échanges des produits similaires correspondent à une demande de
différence de la part des consommateurs ».
B – Le commerce intrabranche:
L’expression « échanges intra-branches » désigne les importations et exportations de produits
similaires entre pays, c’est-à-dire produits relevant de la même branche d’activité.
Ce type d’échanges ne cadre pas avec la théorie traditionnelle du commerce international ; en
effet, selon elle, les pays devraient se spécialiser dans des productions différentes, et donc
s’échanger des produits différents. Or, là, on s’aperçoit que les produits échangés sont, si ce
n’est identiques, du moins proches, car compris dans la même branche d’activité.
Comment expliquer ces échanges ?
1° - L’approche par la demande: la thèse de B.Linder:
Pour B.Linder, l’échange croisé de produits manufacturés entre pays ne s’explique pas par
les dotations factorielles mais par les comportements de demande. Un pays devient
exportateur s’il dispose d’abord d’une demande nationale pour les produits, ce qui lui permet
de lancer la production. Les ventes à l’étranger sont ensuite possibles et intenses, dès que les
pays importateurs ont des comportements de demande proches de ceux du pays producteur.
32
En d’autres termes, selon Linder, les conditions de la production au sein d’un pays dépendent
des conditions de la demande. En effet, dans un premier temps, les perspectives de vente sont
avant tout nationales ; les producteurs vont donc produire des biens correspondants à ceux
recherchés par la population locale. Le marché extérieur n’est alors que le prolongement du
marché intérieur. Plus les pays sont semblables, et plus la gamme des produits exportables est
identique à la gamme des produits importables. Les échanges s’effectuent donc entre pays
semblables et concernent des produits proches, qui recherchent de nouveaux débouchés sur
des marchés extérieurs où la demande pour ce type de produit existe déjà. La concurrence
entre les entreprises va donc les pousser à chercher à s’implanter simultanément sur le
territoire des concurrents, ce qui va entraîner l’apparition d’un commerce intrabranche.
2° - La thèse de préférence pour la variété et l’échange international ou l’approche par
la différentiation des produits :
Les produits d’une même branche ne sont pas identiques. Ils sont hétérogènes dans leurs
caractéristiques, même si leur utilité est la même. Ils vont différer par leur couleur, leur
packaging, leur publicité, leur marketing, leur image, le service après-vente proposé…
Selon Lassudrie-Duchêne, la demande des consommateurs est une demande de différence
dans la similarité : les agents économiques demandent en fait un ensemble de caractéristiques.
Or, les produits d’une même branche diffèrent par les caractéristiques offertes. Par
conséquent, un consommateur français qui désire acheter une voiture pourra très bien être
attiré par une voiture allemande, car les caractéristiques de cette voiture correspondront mieux
à ses besoins que celles des voitures françaises. Dans le sens inverse, des consommateurs
allemands seront attirés par des voitures françaises.
Le développement d’échanges intra-branche proviendrait alors de l’hétérogénéité des produits
au sein d’une même branche d’activité. L’existence d’un commerce international ne
s’explique alors pas tant par des différences de prix, et donc de coûts de production, mais par
la différenciation des produits, et donc par des politiques stratégiques de recherche, de qualité,
de marketing et de publicité.
Conclusion:
Les théories exposées dans ce chapitre apporte des nouvelles explications et des éclairages
nouveaux à la théorie traditionnelle du commerce international, c-à-d, au principe des
avantages comparatifs et/ou à la théorie des dotations factorielles. Elles intègrent des éléments
issus de l’observation du système productif ou des comportements de consommation: progrès
technique, économies d’échelle, différenciation des produits,….Elles apparaissent plus
33
comme des compléments par rapport aux thèses de référence que comme des théories
alternatives.
Elles restent fondées implicitement ou explicitement sur l’hypothèse de libre-échange entre
partenaires, hypothèse non vérifiée pour un certain nombre de marchés.
34
Chapitre V - Les instruments de la politique commerciale et les effets du
protectionnisme
Pourquoi les pays ont-il intérêt à s’engager dans les relations commerciales internationales?
Cette question est intéressante car elle nous permet de comprendre et d’interpréter les choix
des politiques commerciales.
Si par exemple un pays souhaite protéger son industrie de la concurrence étrangère, doit-elle
préférer la mise en place d’une politique protectionniste (ex: droits de douanes ou de quotas
d’importations).
Section I – Le protectionnisme
Qui seront les gagnants et les perdants de ces mesures protectionnistes? Les bénéfices retirés
de cette politique seront – ils suffisants pour compenser les coûts?
Quelles sont les conséquences des politiques commerciales mises en place par les
gouvernements, sur leur économie nationale, ainsi que sur les économies étrangères?
Dans ce domaine, les pouvoirs publics disposent d’une variété d’instruments d’intervention:
taxes sur les produits échangés, subventions, ou limites légales aux volumes d’importation.
Le protectionnisme est une politique économique qui vise à favoriser la production nationale
et à décourager la concurrence étrangère. Malgré les avantages reconnu au libre-échange, le
protectionnisme reste une pratique courante.
Le protectionnisme désigne toutes les interventions de l’Etat portant sur le commerce
extérieur du pays. Il vise à défavoriser (limiter) les importations des produits étrangers et à
encourager les exportations des entreprises nationales.
I – Les instruments de protectionnisme:
1° - Les droits de douane: un droit de douane est un impôt sur les importations. On
distingue: un droit de douane spécifique et un droit de douane ad valorem.
• droit de douane spécifique: prélèvement d’un montant fixe par unité de bien importé
(ex: 3 Euro par baril de pétrole);
• un droit de douane ad valorem: une taxe appliquée à la valeur du bien importé (Ex:
taxe de 25% appliquée à la valeur de chaque camion de pétrole importé).
Cette mesure de protection tarifaire a pour conséquence d’augmenter le coût d’importation
des biens.
L’imposition de droit de douane est la forme la plus ancienne de politique commerciale. Elle a
été, pour certains Etats européens, la principale ressource budgétaire.
35
Au-delà de leurs aspects financiers, les droits de douanes avaient pour objet de protéger
certains secteurs de l’économie nationale.
Au cours du 20è siècle, le rôle de droit a fortement diminué. De nos jours, les gouvernements
ont recouru à d’autres types d’instruments de protectionnisme, c-à-d, d’autres types de
barrières non tarifaires:
• Les quotas d’importation: limitation légale des quantités importées;
• Les restrictions volontaires aux exportations: limitation des quantités exportées,
souvent imposée à la demande du pays importateur.
a -Les effet des droits de douane:
Quels sont les effets des droits de douane?
Un droit de douane peut s’apparenter à un coût de transport. Si le pays domestique décide de
prélever une taxe de 2 Euro sur chaque tonne de blé importé, par exemple l’exportation de ce
bien ne devient intéressante que si la différence de prix entre les deux marchés est d’au moins
2 Euro, tout comme cela aurait été le cas pour un coût de transport équivalent.
En situation de libre échange, le prix du blé est nécessairement égal au prix mondial sur
chaque marché.
Avec le droit de douane de t Euro, le pays étranger ne pourra exporter son blé que si la
différence entre le prix domestique et celui proposé par les exportateurs étrangers est
supérieur à t Euro. Dans le cas inverse, on trouve simultanément une demande excédentaire
de blé sur le marché domestique et étranger. Ces déséquilibres engendrent une réduction du
prix étranger et une hausse du prix domestique, jusqu’à ce que la différence entre les deux
prix atteigne t Euros.
La mise en place d’un droit de douane augmente le prix sur le marché domestique, diminue le
prix sur le marché étranger et réduit le volume du commerce international.
On peut noter que la hausse du prix domestique est inférieure au montant de droit de douane.
Mais comme une partie de son effet passe par une baisse du prix des exportations, il n’est pas
entièrement supporté par les consommateurs domestiques. Mais en réalité, l’impact d’un droit
de douane sur les prix fixé par les exportateurs est souvent très faible. En effet, pour un petit
pays dont la demande ne représente qu’une part minime de la demande mondiale, la réduction
des quantités importées n’a qu’un effet négligeable sur les prix mondiaux.
Lorsqu’un pays est petit, le droit de douane qu’il impose ne peut pas réduire le prix mondial
du bien qu’il importe. Le prix de ce bien sur le marché domestique augmente et le volume
d’importation de réduit.
36
b -La mesure du niveau de protection:
Un droit de douane sur les importations d’un produit augmente son prix domestique.
Autrement dit, il protège les producteurs nationaux contre la concurrence étrangère et permet
de maintenir un prix élevé sur le marché domestique. Cette protection est généralement le
principal objectif visé par la barrière commerciale. Pourtant, l’évaluation du niveau de
protection qu’elle procure est moins simple qu’il n’y parait.
Ce niveau de protection est souvent mesuré par la hausse du prix par rapport à celui
prévaudrait au libre-échange.
La mesure d’une protection associée à un droit de douane peut sembler évidente. S’il s’agit
d’une taxe ad valorem, proportionnelle à la valeur des importations, son taux doit directement
mesurer le degré de protection. Dans le cas d’un droit de douane spécifique, il suffit de diviser
son montant par le prix du bien taxé, net du droit de douane, pour obtenir son équivalent ad
valorem.
Cette approche pose deux problèmes:
• D’abord, dans le cas d’un grand pays, le droit de douane se traduira en partie par une
diminution du prix des exportations étrangères, plutôt que par une hausse des prix
domestiques. Cet effet sur les prix mondiaux peut parfois se révéler non négligeable.
• Ensuite, un droit de douane peut avoir un impact différent selon que le produit visé est
un bien final ou intermédiaire. Ce dernier n’est pas directement consommé, mais
destiné à être utilisé dans le processus de production d’un produit final plus complexe.
Les économistes ont développé des méthodes de calcul élaborées, afin de mesurer le degré
effectif de protection dont bénéficient véritablement certains secteurs industriels.
c – Coûts et bénéfices d’un droit de douane:
Un droit de douane augmente le prix d’un bien dans le pays importateur, et le réduit dans le
pays exportateur. Par conséquent, la situation du consommateur du pays importateur se
dégrade, alors que les consommateurs du pays exportateur voient leur pouvoir d’achat
s’élever.
A l’inverse, les producteurs du pays importateur y gagnent tandis que ceux du pays
exportateur y perdent.
Quant au gouvernement qui instaure ce droit de douane, il bénéficie des rentrées fiscales
supplémentaires.
Quel est l’effet total sur le bien être de l’économie?
37
Une évaluation des gains et des pertes permet de faire apparaitre le résultat de l’instauration
du droit de douane pour le pays.
La méthode la plus utilisée pour procéder à cette évaluation, est celle de la mesure des surplus
du consommateur et du producteur.
• Le surplus du consommateur: mesure le montant du gain qu’il retire d’un achat. Il
s’agit de la différence entre le prix qu’il paye effectivement et celui qu’il consentirait à
payer pour ce bien.
Ex: un consommateur qui ne paye que 3 DH un produit qu’il aurait accepter de payer 8 DH,
réalise un surplus de 5 DH.
Ce surplus se calcul à partir de la courbe de demande.
En d’autres termes, un surplus du consommateur sur chaque unité vendue est la différence
entre le prix de vente effectif et le prix que le consommateur aurait été prêt à payer.
• Le surplus du producteur: s’obtient de façon symétrique:
Un producteur qui reçoit 5 DH pour un bien qu’il serait prêt à vendre à 2 DH, réalise un
surplus de 3 DH. Ce surplus se calcule de la même façon que celui du consommateur, mais à
partir de la courbe d’offre.
L’analyse des surplus du consommateur et du producteur permet de mesurer les coûts et les
bénéfices des politiques commerciales.
2° - Les autres instruments de la politique commerciale:
Les droits de douanes sont les outils de protection commerciale les plus simples dont
disposent les pouvoirs publics. Mais, il existe d’autres instruments complexes, couramment
utilisés aujourd’hui et leur impact est relativement simple: subventions à l’exportation, quotas
d’importation, restrictions volontaires aux exportations, …
a – Les subventions à l’exportation: est une aide publique versée à une entreprise qui vend
une part de sa production à l’étranger. Elle peut être:
- spécifique: une somme allouée à chaque unité;
- Ad valorem: proportion de la valeur exportée.
Avec ce type de politique, les entreprises du secteur visé, préféreront exporter leurs produits,
plutôt que de les revendre sur le marché domestique, du moins jusqu’à ce que le prix
domestique dépasse le prix mondial d’un montant égal à la subvention.
Les effets des subventions à l’exportation sont opposés à ceux des droits de douane. Dans les
pays exportateurs:
- les consommateurs voient leur situation se dégrader.
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- Les producteurs y gagnent.
- Et le gouvernement y perde car il doit consacrer une part de son budget au
financement de la subvention.
« Une subvention à l’exportation augmente les prix dans le pays exportateur, tandis qu’elle
les réduits dans le pays importateur ».
b – Les quotas d’importation: est une barrière non tarifaire.
Un quota d’importation est une limite légale des quantités importées. Il s’accompagne le plus
souvent de l’octroi de licences à certains groupes d’individus ou d’entreprises.
Ex: les Etats-Unis ont mis en place un quota sur les importations de fromage étranger. Seules
quelques sociétés ont le droit d’importer chaque année un poids maximal de fromage.
Quels sont les effets des quotas d’importation?
Un quota d’importation augmente systématiquement le prix domestique dans le secteur
protégé. Lorsque les volumes d’importation sont restreints, la demande du bien initial excède
l’offre disponible sur le marché domestique. Il s’en suit une hausse du prix jusqu’à ce que le
marché s’équilibre à nouveaux.
Quelle est la différence entre le droit de douane et le quota d’importation?
La principale différence est que, avec le quota d’importation les pouvoirs publics ne
perçoivent aucun revenu. Le montant correspondant aux recettes fiscales est récupérée par les
entreprises qui ont obtenu une licence d’importation. Ces entreprises ont le droit d’acheter des
produits étrangers, puis de les revendre à un prix élevé sur le marché domestique. Les profits
qu’elles perçoivent s’appellent: les rentes de quota.
c – Les restrictions volontaires aux exportations:
Il s’agit d’un quota sur le commerce imposé non pas par le pays importateur, mais par
l’exportateur lui-même. Est un quota à l‘exportation que se fixe un pays exportateur sous la
pression d'un pays importateur (à la demande d’un pays importateur) afin d'éviter des
représailles économiques de la part du pays importateur.
D’un point de vue économique, une RVE est identique à un quota d’importation, où les
licences d’exportation sont distribuées aux autorités étrangères. Son coût est très important
pour le pays importateur, et toujours plus élevé que celui d’un droit de douane.
d – Les règles de contenu local:
Selon la règle de contenu local, une fraction d’un bien final vendu dans un pays doit être
produite sur le territoire national. Cette règle requiert que la valeur ajoutée locale constitue
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une part minimale du prix d’un bien. Elle offre pour les pays domestique une protection
comparable à celle d’un quota.
II – Les autres instruments de politique commerciale
En plus des instruments d’intervention cités, les pouvoirs publics disposent d’autres moyens
d’intervention qui peuvent influencer les échanges commerciaux:
- Les crédits subventionnés aux exportations.
- Les achats publics.
- Les barrières administratives.
III – Avantages et inconvénients du protectionnisme
A – Avantages:
• A court terme, le protectionnisme : protège l'emploi, limite le déficit commercial,
soutient le pouvoir d'achat grâce au maintien de l'emploi, grâce à la mise de politique
de relance permise par le desserrement de la contrainte extérieure.
• A long terme le protectionnisme : est un facteur d'indépendance nationale : protège
les industries naissantes, les choix sociaux.
• Il peut aller de pair avec l'essor du commerce extérieur et de la croissance (P.
Bairoch).
B – Les limites du protectionnisme:
Les partisans du libre-échange adressent de nombreuses critiques aux défenseurs du
protectionnisme :
• Toute mesure protectionniste entraîne de la part des autres pays des mesures de
rétorsions. La réduction des importations risque d’entraîner une chute des
exportations.
• Le protectionnisme entraîne une baisse de la qualité des produits en empêchant une
confrontation stimulante avec les entreprises étrangères.
• Le protectionnisme, en évitant aux producteurs nationaux d’aligner leurs prix sur le
niveau européen, est facteur de hausse des prix.
• Des mesures protectionnistes qui favorisent un repli des pays sur eux mêmes, risque
d’accentuer les rivalités nationales.
Section II – Le libre – échange
Le libre – échange est une doctrine économique qui préconise la liberté des échanges
internationaux de biens, de services et de capitaux. Elle s’oppose à toutes les formes
d’entraves qui limiteraient le commerce international. Selon cette théorie, la spécialisation qui
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en résulte permet aux différents pays d’être plus efficients et contribuent à la richesse des
nations.
Ainsi, les libre-échangistes préconisent la suppression de toutes les entraves aux échanges, c-
à-d, le libre-échange est un système de commerce international reposant sur l’absence de
barrières douanières et non douanières à la circulation des biens et des services.
I - Les avantages du libre-échange
• Baisse des prix des biens et services: en ouvrant la porte aux produits étrangers, le
consommateur a plus de choix. Donc, les producteurs locaux font face à une
concurrence venue d’ailleurs ce qui les encourage à baisser leurs prix.
• Satisfaction des besoins de consommation : offre diversifiée.
• Plus grande efficacité économique: le libre-échange encourage les pays à se
spécialiser dans des productions où ils sont les plus efficaces. Les industries locales
qui ne pourront pas faire face à la concurrence internationale seront appelées à
disparaitre ; seules les industries les plus compétitives subsisteront.
• Augmentation de la croissance économique: la baisse des prix augmentera la
demande. De plus, l’ouverture des marchés va encourager les entreprises à produire
plus. Donc, le commerce international devient un moteur de la croissance.
• Amélioration de la balance commerciale et de l'emploi à long terme.
II - Les inconvénients du libre-échange
• Pertes d’emplois dans les pays riches: la rude concurrence va forcer certaines
compagnies à mettre la clé sous la porte. Il y aura des pertes d’emplois (énormes dans
certains cas).
• Risques de ralentissement de la croissance: si les pertes d’emplois sont
significatives, la demande des produits et services baissera. Donc, la croissance
économique, qui en dépend, va baisser aussi.
• Remise en cause des acquis sociaux des travailleurs: si les acquis sociaux comme
salaire minimal ou les plans de santé augmentent le cout de la main d’œuvre
(diminuant ainsi la compétitivité du pays), les entreprises vont les réduire ou
délocaliser leurs productions dans d’autres pays moins chers.
• La concurrence peut entrainer la fermeture des entreprises les moins rentables :
ces entreprises ne peuvent pas s’adapter à l’évolution de la demande mondiale.
Conclusion:
41
La libéralisation des échanges entre nations semble devoir être encouragée. Elle favorise la
croissance économique pour le plus grand profit des consommateurs. Mais, pour éviter de
graves difficultés sociales susceptibles de naitre de libre – échange, les Etats doivent recourir
à des mesures protectionnistes adaptées aux circonstances.
Mais le recours au protectionnisme par les pays développés doit rester modéré. En effet, seul
le libre échange peut permettre, grâce aux échanges internationaux, aux pays en
développement de faire croitre avec succès les industries susceptibles de permettre à leurs
populations de sortir de leur état de pauvreté actuel et inadmissible face à la richesse
accumulée par les pays développés.
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Chapitre VI – Les négociations commerciales, les institutions internationales et le
commerce
La négociation commerciale est avant tout une démarche de communication où les parties en
présence recherchent l'entente par des concessions mutuelles pour atteindre un but commun :
acheter pour l'une des parties et vendre pour l'autre partie.
Dans le cadre des accords du GATT et de l'OMC, des accords de négociation multilatérale ont
été signés.
Section I – Le GATT: General Agreement on Tariffs and Trade (Accord Général sur les
Droits de Douane et le Commerce).
Fut signé le 30 Octobre en 1947 par 23 pays, pour harmoniser les politiques douanières des
parties signataires. Le traité entra en vigueur en janvier 1948.
Le GATT avait pour ambition de lutter contre toutes les formes de protectionnisme qui
s’étaient multipliées entre les deux guerres mondiales, ou au moins, d’instaurer un
«protectionnisme mutuellement acceptable » (G.KEBABDJIAN).
Le GATT vise à assurer un processus continu de libéralisation du commerce qui soit propice
au développement l'investissement, à la création d'emplois et à l'expansion des échanges. Le
système de commerce multilatéral contribue ainsi à la croissance économique et au
développement au niveau mondial.
I - Objectif: L'objectif principal de l'accord était la liberté des échanges par:
• l'abaissement des droits de douane;
• et la réduction des restrictions quantitatives ou qualitatives aux échanges.
I - Les principes du GATT: le GATT prévoit pour les pays membres:
• Le principe de réciprocité: Les droits de douane doivent être le seul moyen de
protection mais les signataires se fixent comme objectif de les réduire progressivement
sur la base de la réciprocité: chaque pays doit accorder aux autres membres des
avantages, dès lors que lui-même bénéficie de concessions de la part des partenaires.
• Le principe de non-discrimination: tout avantage accordé à un membre doit être
étendu à tous les autres pays signataires (clause de la nation la plus favorisée et clause
du traitement national):
- La clause de NPF : un pays qui accorde un avantage commercial à un autre pays
doit l'étendre immédiatement aux pays signataires de l'accord.
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- La clause du traitement national: chaque pays s'engage à appliquer les mêmes
règles (fiscalité, normes) sur son territoire au niveau des produits et entreprises étrangers
qu'au niveau des produits et entreprises nationaux.
• Les seuls obstacles acceptés sont tarifaires;
• Les droits de douane sont consolidés: chaque pays déclare le droit maximum qu’il
va appliquer par produit et s’engage à ne jamais en fixer un plus élevé.
A ces principes de base, des dérogations sont prévues par l’accord:
• Les pays qui rencontrent des difficultés particulières (faible niveau de vie, difficulté de
la balance des paiements ou secteur menacé par la concurrence étrangère) peuvent être
autorisés à se protéger.
• Si l’étranger pratique le dumping ou distribue des subventions à ses exportateurs, des
mesures compensatoires sont possibles.
• Les pays formant des unions économiques bénéficient d’une dérogation au principe de
la clause NPF, puisqu’ils protègent moins fortement les importations en provenance
des pays de la zone que celles venant des pays tiers.
• Les obstacles non tarifaires sont autorisés dans certains secteurs (agriculture et pêche).
Section II – L’OMC: Organisation Mondiale Du Commerce
L'un des derniers cycles de négociations (l‘Uruguay Round, de 1986 à 1994), clos par l'accord
de Marrakech, aboutit à la création de l'Organisation mondiale du commerce.
I – Définition et objectif
1° - Définition: l’OMC est une organisation internationale qui s'occupe des règles régissant le
commerce international entre les pays.
Au cœur de l'organisation se trouvent les Accords de l'OMC, négociés et signés par la
majeure partie des puissances commerciales du monde et ratifiés par leurs Parlements. Le but
est d'aider les producteurs de marchandises et de services, les exportateurs et les importateurs
à mener leurs activités.
L'OMC est largement dénoncée par les petits producteurs agricoles notamment, comme une
organisation favorisant les gros producteurs et les pays riches.
2° - Objectif de l’OMC:
L’objectif de l’OMC est d’éliminer les obstacles au commerce. On fait la distinction entre les
obstacles tarifaires (droits de douane) et les obstacles non tarifaires comme les
contingentements, les licences à l’importation et à l’exportation, les subventions et les
prescriptions discriminatoires en matière de sécurité, de protection de l’environnement et de la
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santé des consommateurs. Si les négociations visant la libéralisation des échanges portaient
auparavant principalement sur la réduction des droits de douane, depuis la création de l’OMC
(en 1995), elles se concentrent sur les obstacles non tarifaires.
II - Fonctionnement de l’OMC:
L’OMC est avant tout un cadre de négociation, un lieu où les gouvernements membres se
rendent pour essayer de résoudre les problèmes commerciaux qui existent entre eux. Ces
négociations demandent des moyens importants pour pouvoir être suivies efficacement par les
membres de l'organisation.
L'OMC fonctionne sur un mode démocratique au sens où chaque État représente une voix,
quel que soit son poids politique ou économique.
Il existe plus de cent accords définissant les règles de fonctionnement de l'OMC. Le principal
accord est l'Accord cadre instituant l'OMC.
Trois accords importants définissent les règles du commerce dans le domaine des
marchandises, des services et de la propriété intellectuelle :
• Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), toujours en
vigueur mais appelé désormais « GATT 1994 ».
• Accord général sur le commerce des services (AGCS, en anglais GATS)
• Accord sur les Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au
commerce (ADPIC, en anglais TRIPS).
Deux autres accords définissent la procédure de règlement des différends et l'examen de la
politique commerciale des gouvernements. De nombreux accords complémentaires et annexes
contiennent des prescriptions plus précises pour certains secteurs ou pour certaines questions
comme l'accord sur l'agriculture, l'accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires
(SPS), l'accord sur les mesures concernant l'investissement et liées au commerce ou
l'accord sur les obstacles techniques liés au commerce.
Les travaux menés actuellement par l'OMC découlent en majeure partie des négociations qui
se sont tenues de 1986 à 1994, dénommées le Cycle d'Uruguay, et de négociations
antérieures qui ont eu lieu dans le cadre de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le
commerce (GATT). L'OMC accueille actuellement de nouvelles négociations, dans le cadre
du Programme de Doha pour le développement lancé en 2001. Lorsque les pays se sont
heurtés à des obstacles au commerce et ont voulu les réduire, les négociations ont contribué à
libéraliser le commerce. Mais l'OMC ne s'emploie pas seulement à libéraliser le commerce, et
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dans certaines circonstances, ses règles peuvent favoriser le maintien d'obstacles au
commerce.
III - Les négociations commerciales multilatérales:
L’objectif principal du GATT était d’amener ses membres à s’accorder sur des baisses
multilatérales de droits de douane. Le GATT peut être vu comme un forum de discussion
permanent. Les négociations multilatérales, appelées round, ont lieu à intervalles réguliers.
Entre 1947 et 1994, plusieurs négociations multilatérales ont lieu, dans le cadre du GATT.
Section III – Les Unions Régionales
« Une union régionale rassemble plusieurs pays qui souhaitent constituer un espace
économique autonome dans lequel les obstacles et les disparités se réduisent, voire
disparaitre».
La présence d’unions régionales influence les flux des échanges entre pays et modifie
l’allocation des ressources mondiales ainsi que le bien être des consommateurs.
On distingue plusieurs types d’unions:
• La zone de libre – échange: les barrières aux échanges intrazone sont abaissées ou
supprimées, mais les pays membres ne prélèvent pas de droits de douane communs sur
les importations en provenance des pays tiers (ex: l’ALENA (Accord de Libre
Echange Nord - Américain));
• L’Union douanière va plus loin que la zone de libre – échange, puisqu’il y est prévu,
en plus, un tarif extérieur commun (TEC);
• Le marché commun: est une union douanière dans lequel les facteurs de production
circulent librement entre pays;
• L’Union unique: est un marché commun qui comporte une harmonisation de
certaines normes ou réglementations internes;
• L’Union économique: est un marché unique dans lequel a été mise en place au moins
une politique monétaire commune. L’union européenne, est au regard de cette
définition, une union économique.
Conclusion:
Dans la période contemporaine, les comportements protectionnistes perdurent, sous la
pression notamment de certains groupes d’intérêt. Dans leurs choix de politique commerciale,
les Etats arbitrent entre la défense de ses intérêts particuliers et l’intérêt général, en participant
au processus de négociation dans la cadre du GATT, puis de l’OMC.
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