Module Budget Programme 2023
Module Budget Programme 2023
Module Budget Programme 2023
PLAN DU COURS :
INTRODUCTION
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CHAPITRE 3. PROCESSUS BUDGETAIRE EN MODE PROGRAMME
AU MALI
I. DEFINITION DU BUDGET PROGRAMME
II. PROCESSUS BUDGETAIRE EN MODE PROGRAMME
BIBLIOGRAPHIE
✓ CABRI. (Initiative africaine concertée sur la réforme budgétaire) (2014).
Élaboration du budget-programme : expériences et enseignements tirés du
Mali. Étude conjointe de cas pays.
✓ LuxDev (2019). Défis de la réforme des finances publiques en Afrique de
l’Ouest.
Bouvier, M. (2012). « Gestion financière publique », dans L. Côté et J.-F. Savard
(dir.), Le Dictionnaire encyclopédique de l’administration publique, [en ligne],
www.dictionnaire.enap.ca
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INTRODUCTION
Pour toutes ces raisons, les Etats du monde ont entamé des réformes de finances
publiques, dont celles qui se traduisaient par le budget de « moyens » auquel se
substituera ensuite le « budget de programme » (voir tableau 1).
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Analyse par rapport aux trois Analyse par rapport aux trois objectifs de
objectifs de GFP : GFP :
• faible discipline budgétaire • meilleure discipline budgétaire parce
puisque l’équilibre macro- que la modélisation macro-économique
économique est à court terme ; est à moyen terme ;
• faible efficacité d’allocation des • bonne efficacité d’allocation parce que
ressources parce que les choix les ressources disponibles encadrent les
politiques sont indépendants des politiques publiques et les dépenses
ressources disponibles ; reflètent les priorités ;
• faible performance des services • meilleure performance attendue des
publics parce que l’attention est services publics parce que l’attention est
mise sur les intrants et non les mise sur la performance et sur la
extrants. responsabilité des gestionnaires publics.
bénéficiaires ;
et du citoyen.
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CHAPITRE 1 : BRÈVES HISTOIRES DE LA PERFORMANCE
- assurer une meilleure comparabilité des données, dans le cadre du Pacte de convergence ;
Ont adopté dans un premier temps, six directives en 1997, 1998 et 2000 conçues selon les
principes fondamentaux du droit budgétaire et comptable.
Toutefois, ces directives de première génération ont été considérées comme insuffisances,
conduisant en 2009, à l’adoption des nouvelles directives par le conseil des ministres de
l’UEMOA.
Par la suite, l’UEMOA a adopté, les six nouvelles directives en 2009 dans les domaines
juridiques, comptables et statistiques formant ainsi le nouveau cadre harmonisé des finances
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publiques au sein de l’UEMOA. L’architecture du nouveau cadre harmonisé se présente
comme suit :
La directive n° 1 portant Code de transparence dans la gestion des finances publiques définit
les principes et obligations que les Etats membres respectent, dans leur législation comme
dans leurs pratiques, aussi bien pour la gestion des fonds de l’Etat que celle des autres
administrations publiques.
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sont élaborés. Elle prescrit l’évaluation des programmes budgétaires au regard de l’efficacité,
de l’efficience et de l’économie.
La directive n° 7 portant règlement général sur la comptabilité publique via ses articles 1,2,
et 3 fixe les règles fondamentales régissant l’exécution des budgets publics, la comptabilité,
le contrôle des opérations financières, la gestion des deniers, valeurs et biens appartenant ou
confiés à l’Etat et à ses établissements publics à caractère administratif, des collectivités
locales et leurs établissements, ainsi que les organismes de sécurité sociale, les règles
particulières concernant la passation des marchés publics, la comptabilité des deniers, des
valeurs et celle des matières, les ressources et les charges de l’Etat, etc. Elle expose via son
article 84 l’expression « gestion budgétaire axée sur les résultats »
La directive n° 10 portant Tableau des opérations financières de l’État (TOFE) fixe les
principes généraux relatifs à l’élaboration et à la présentation du TOFE. Le TOFE retrace
pour une période donnée, les flux des transactions en recettes, charges, acquisitions et
cessions actifs non financiers et financiers, augmentations et diminutions de passifs aux fins
d’analyse des opérations des administrations publiques.
Les directives de 2009 sont la deuxième génération formant le cadre harmonisé des finances
publiques au sein de l’UEMOA, et qui doivent être transposées dans les législations
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nationales des Etats membres. A ce jour, l’Etat du Mali a transposé toutes les six directives
(voir tableau 2).
Il convient de noter que sur l’ensemble des directives de l’UEMOA, deux sont transposées
et appliquées à 100%. Il s’agit des :
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✓ Directive n°01/2009/CM/UEMOA portant code de transparence dans la gestion des
finances publiques au sein de l'UEMOA appliquée à 67,5%. (La cour des comptes n’est
pas toujours créée).
✓ Directive n°09/2009/CM/UEMOA portant plan comptable de l'Etat au sein de
l'UEMOA appliquée à 71% (les états financiers ne sont pas élaborés).
✓ Directive n°10/2009/CM/UEMOA portant tableau des opérations financières de l’Etat
(TOFE) au sein de l'UEMOA appliquée à 69,5% (le champ du TOFE partiellement
élargi).
Les premiers documents de budget-programmes au Mali ont été produits en 1998, mais c’est
à travers la Loi n°2013-028 du 11 juillet 2013 modifiée relative aux lois de finances que le
budget-programmes a été juridiquement institué.
L’Etat malien a élaboré le projet de budget 2016 en mode « blanc » des budgets-
programmes et annexé à la loi de finance 2016 a titre d’informations pour les députés.
Le 1er janvier 2018, le Mali a basculé son mode de gestion en budget programmes à travers
la loi n°2013-028 du 11 juillet 2013, modifiée, portant lois de finances au Mali.
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CHAPITRE 2 : LES INNOVATIONS DU NOUVEAU CADRE HARMONISÉ DES
FINANCES PUBLIQUES DE L’UEMOA
Les prévisions des ressources et des charges de l’État doivent être sincères. Ce principe oblige
à présenter des comptes ou budgets reflétant une image sincère et fidèle. Les charges ne
doivent pas être sous-estimées, les ressources ne doivent pas être surestimées et les éléments
financiers ou patrimoniaux ne doivent pas être dissimulés. Le contrôle de la sincérité
budgétaire se fait par le Parlement à l’occasion de discussion et vote de la loi de finances et
ex post par la Cour des comptes lors de l’examen de la loi de règlement.
2.Le programme
3. Le responsable de programme
Les responsables de programme sont nommés par ou sur proposition du ministre sectoriel
dont ils relèvent. Tous les programmes ont à leur tête un responsable clairement identifié. Le
responsable de programme (RPROG) a trois missions principales : (1) l’élaboration de la
stratégie et du budget du programme ; (2) le pilotage de son programme ; (3) le compte-rendu
et la responsabilité.
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7. La fongibilité des crédits
A l’intérieur d’un même programme, les crédits sont redéployables sur décision de
l’ordonnateur. Ils sont « fongibles » : leur affectation dans le cadre d’un programme n’est pas
prédéterminée de manière rigide, mais simplement prévisionnelle. La fongibilité donne aux
responsables de programme une autonomie de gestion accrue au sein des programmes dans
le respect de certaines contraintes :
✓ Les crédits de personnels peuvent abonder les crédits de biens et services, de transfert
et d’investissement
✓ Les crédits de biens et services ainsi que les crédits de transfert peuvent abonder les
crédits d’investissement
✓ Les crédits d’investissements ne peuvent abonder aucune des autres natures de
dépense ;
✓ Les crédits de personnel ne peuvent être abondés à partir des autres natures de
dépense.
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8. Les plafonds d’emplois
Les crédits de personnel sont assortis, par ministère, de plafonds d’autorisation d’emplois
rémunérés par l’État. Les gestionnaires peuvent désormais procéder, dans le cadre des règles
propres à la fonction publique de chaque pays, des recrutements et des transformations
d’emplois en fonction des besoins qu’ils identifient pour leurs secteurs dès lors qu’ils
respectent deux limites : (1) le montant annuel de crédits alloués au ministère pour les
dépenses de personnel ; et (2) le respect du plafond d’emploi ministériel.
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CHAPITRE 3. PROCESSUS BUDGETAIRE EN MODE PROGRAMME AU MALI
I. DEFINITION DU BUDGET PROGRAMME
Elle est conduite sous la responsabilité de trois structures : la DGB, la Direction Nationale de
la Planification du Développement (DNPD) et le MEF. La DGB et le DNPD préparent les
éléments de la lettre circulaire de préparation du budget. Cette période s’étend avant le 15
Mai.
Le MEF à travers une circulaire budgétaire notifie aux départements ministériels les
enveloppes. Cette période s’étend au plus le 15 Mai.
Elle est conduite sous la responsabilité du MEF et des Députés. Le MEF présente le DPBEP
devant les députés réunis en plénière. Cette période s’étend avant le 30 juin.
Les Députés ouvrent les débats sur les orientations des finances publiques, les priorités et les
évolutions de la situation financière à moyen terme contenues dans le DPBEP.
Font les recommandations au gouvernement sur les priorités et les évolutions de la situation
financière à moyen terme. Cette période s’étend avant le 30 juin.
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1.2 La phase des conférences budgétaires :
Ils sont sous la responsabilité des structures suivantes : les responsables des
programmes (RPROG), la DGB et la DNPD, les présidents d’institutions et les ministres
sectoriels, le MEF.
Les RPROG appuyés par les Directions des Finances et du Matériel DFM ou des Directions
Administratives et Financières DAF ou des Services Administratifs et Financiers SAF
présentent la stratégie, les objectifs et les indicateurs de performances de leur programme.
Cette période s’étend en juillet.
Les présidents d’institutions et les ministres sectoriels présentent les objectifs globaux de leur
structure en lien avec les moyens dans le cadre des arbitrages ministériels. Cette période
s’étend en Aout.
Le MEF conduit les arbitrages techniques avec les présidents d’institutions et les ministres
sectoriels dans le cadre des arbitrages ministériels. Cette période s’étend en Aout.
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1.3 La phase d’adoption du budget par le parlement :
Elle est conduite sous la responsabilité des Députés. Les commissions spécialisées de
l’Assemblée Nationale procèdent à l’écoute des responsables de programme, des DFM, DAF,
SAF, des ministres et des services techniques du MEF. Les députés votent la Loi de Finances.
Cette période s’étend d’octobre au 15 Décembre.
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2.1.1. La phase administrative
Elle se déroule exclusivement chez l’ordonnateur et suit les trois étapes suivantes :
✓ La constatation
Elle a pour objet d’identifier la matière imposable basée sur une autorisation légale de
création et une règlementation qui permet de calculer la recette.
✓ La liquidation
Elle a pour objet de déterminer le montant de la créance sur les redevables et d'indiquer les
bases sur lesquelles elle est effectuée. La liquidation des droits ne s’effectue pas de manière
aléatoire ; son calcul est précis et déterminé : les bases de calcul sont légales et
règlementaires.
✓ L’ordonnancement
Il constitue l’ordre de mise en recouvrement de la recette. Il prend la forme d’un titre de
perception : c’est le document par lequel l’ordonnateur donne l’ordre au comptable public de
recouvrer une recette
2.1.2 La phase comptable
Elle se déroule chez le comptable public et suit les deux étapes suivantes :
✓ L’étape du recouvrement
Elle consiste à encaisser par un moyen légal ou règlementaire cette recette : par caisse,
virement bancaire ou postal, ou par compensation avec un titre de dépense de l’Etat.
2.2. Les opérations de dépenses
Les opérations d’exécution des dépenses publiques, elles se font aussi en deux phases : phase
administrative et phase comptable (Art. 46, 47, 48, 49 et 59, Décret N° 2018-0009).
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2.2.1. La phase administrative
Elle se déroule chez l’ordonnateur et comprend trois étapes : l’engagement, la liquidation et
l’ordonnancement ; cette phase a été en partie décrite dans les commentaires concernant
l’article 12 ci-dessus et sera précisée dans les articles 45 à 48 suivants.
✓ L’engagement
L’Art. 46, du Décret N° 2018-0009 met en évidence :
-L’engagement juridique de la dépense publique qui est l’acte par lequel l’Etat crée
ou constate à son encontre une obligation de laquelle résultera une charge ;
- Et l’engagement comptable de la dépense publique, qui consiste à affecter des
crédits au paiement de la dépense.
Le montant total des engagements ne doit pas dépasser le montant des autorisations
budgétaires, et doit demeurer subordonné aux lois et règlements nationaux.
✓ La liquidation
Elle a pour objet de vérifier la réalité de la dette et d’arrêter le montant exact de la dépense.
Elle est faite au vu des titres et pièces justifiant la preuve des droits acquis par les créanciers.
Sauf dans les cas d’avance ou de paiement préalable autorisés par les lois et règlements, les
services liquidateurs de l’Etat ne peuvent arrêter les droits des créanciers, y compris pour ce
qui concerne les acomptes sur marché de travaux, biens ou services, qu’après constatation du
service fait (Art.47, Décret N° 2018-0009).
✓ L’ordonnancement
Il constitue l’acte administratif par lequel, conformément aux résultats de la liquidation,
l’ordre est donné par l’ordonnateur au comptable assignataire de payer la dette de l’Etat. Les
ordres de paiement signés par les ordonnateurs sont assignés sur la caisse des comptables de
l’Etat (Art.48, Décret N° 2018-0009).
2.2.2. La phase comptable
Elle comprend le paiement des dépenses est assurée par le comptable public.
Ainsi, selon l’Art. 50 du Décret N° 2018-0009, le paiement est l’acte par lequel l’Etat se
libère de sa dette.
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3. Phase des contrôles de l’exécution du budget
Les opérations d’exécution du budget de l’Etat sont soumises à trois types de contrôles :
administratif, juridictionnel et parlementaire.
Le contrôle administratif s’exerce soit sous la forme de contrôle hiérarchique, soit sous la
forme de contrôle organique par l’intermédiaire de corps et organes de contrôle spécialisés.
✓ Le contrôle juridictionnel est exercé par la juridiction des comptes de l’Etat (cour
des comptes) ou, le cas échéant, par la Cour des comptes de l’Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine.
✓ Le contrôle parlementaire est exercé par le parlement ou l’assemblée nationale
(AN).
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