Burn Out
Burn Out
Burn Out
POURQUOI FAIRE DE LA
PRÉVENTION DU BURN-OUT DANS
UNE ENTREPRISE?
Mohamed Boudraa
REMERCIEMENTS
Je remercie également ma chère femme et petite famille ainsi que M. David, mes amis et
collègues pour leur soutien, compréhension et encouragements qui m’ont réconforté durant
cette année de formation ainsi que pour la réalisation de l’enquête.
Merci à tous de m'avoir aidé afin de terminer comme il se doit cette dernière année d'études.
TABLE DES MATIÈRES
Introduction ................................................................................................................................ 1
Conclusion ............................................................................................................................... 27
Annexes ............................................................................................................................... 31
INTRODUCTION
Dans le cadre de mon travail de fin d'études, j’ai décidé de traiter du sujet: « Pourquoi faire de
la prévention de l’épuisement professionnel (le burn-out) dans un entreprise? ».
Le choix d’un tel sujet a été motivé par son actualité au niveau mondial et parce que le Covid-
19 a accéléré son émergence au point de qualifier le burn-out de nouvelle maladie
professionnelle du siècle alors qu’il n’est pas encore reconnu comme tel en Belgique.
De plus, la nature même de ma future profession en tant que technicien de bureau figure parmi
les métiers à risques susceptibles d’être touchés par ce fléau.
Afin de développer mon sujet à l’aide d’un plan structuré, je vais traiter dans le premier chapitre,
de la partie théorique afin de mieux vous faire comprendre ce qu’est le burn-out sous différents
aspects (professionnel, sociologique, psychologique), son évolution ainsi que la réglementation
qui l’encadre en Belgique.
Dans le second chapitre, je parlerai de ma démarche partant des observations recueillies lors
d’une histoire vécue. Je parcourrai d’une part l’ensemble des effets de cette maladie, et d’autre
part, j’analyserai comment prévenir au mieux l'épuisement professionnel dans une entreprise.
Enfin, en me basant sur les résultats de l’enquête que j’ai réalisée auprès d’un échantillon de
travailleurs, je tenterai de donner une réponse à la question: « Pourquoi faire de la prévention
de l’épuisement professionnel (burn-out) dans une entreprise? ».
1 PARTIE THÉORIQUE
- la prévention,
- l’épuisement,
- le stress au travail,
- la maladie professionnelle,
- l’entreprise,
La prévention, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en 1948: "la prévention est
l'ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des
accidents et des handicaps".
ÉPUISEMENT
nom masculin
Action d'épuiser, de mettre à sec, de stériliser, d'user jusqu'au bout ou de s'épuiser; fait d'être
épuisé, tari: Vendre la marchandise jusqu'à épuisement du stock.
2
État de quelqu'un dont les réserves nutritives ont été consommées ou dont le tonus nerveux est
très réduit; faiblesse extrême: Les naufragés sont dans un état d'épuisement total.
(Larousse)
LE STRESS AU TRAVAIL
MALADIE PROFESSIONNELLE
Une maladie professionnelle est une maladie provoquée par l'exercice de votre profession. Il
existe une liste de plus de 150 maladies professionnelles en Belgique. Les victimes d'une de ces
maladies peuvent obtenir une indemnité de l'Agence fédérale des risques professionnels
(Fedris) qui est chargée aussi de la prévention dans ce domaine.
TECHNICIEN DE BUREAU
Le technicien de bureau est un employé polyvalent dont les fonctions principales sont vouées
au travail administratif dans les entreprises et organisations tant privées que publiques. Il
s’intègre aux équipes de travail de l’organisation.
Le technicien de bureau est spécialisé dans la saisie, l’archivage, la gestion et le traitement des
informations internes et externes de l’organisation ou de l’entreprise.
Il assure, en outre, une fonction d'accueil et est apte à collaborer à la gestion comptable.
3
Le technicien de bureau assure le suivi des tâches qui lui sont confiées.
Il s'exprime couramment en français et possède les bases d’au moins une autre langue
couramment utilisée dans les relations d’affaires. Le technicien de bureau veillera à respecter
les règles d’éthique professionnelle (respect du secret professionnel, de la confidentialité, etc.).
- Planifier – organiser,
- Consulter la documentation nécessaire à l’exécution des tâches qui lui sont confiées,
ENTREPRISE
nom féminin
Affaire agricole, commerciale ou industrielle, dirigée par une personne morale ou physique
privée en vue de produire des biens ou services pour le marché; unité économique de
production; firme: Entreprise industrielle, commerciale.
(Larousse)
4
LE BURN-OUT
(Larousse)
HISTOIRE DU BURN-OUT
Une brève histoire pour comprendre l'apparition du burn-out selon le site de l'Académie
Nationale de médecine:
C’est en juin 1959 que le psychiatre français Claude Veil a introduit le concept d’épuisement
professionnel dans l’histoire médicale.
Dans un article intitulé « Les états d’épuisement », Claude Veil écrivait: « l’état d’épuisement
est le fruit de la rencontre d’un individu et d’une situation. L’un et l’autre sont complexes, et
l’on doit se garder des simplifications abusives. Ce n’est pas simplement la faute à telle ou telle
condition de milieu, pas plus que ce n’est la faute du sujet ». Pour Claude Veil, l’apparition de
l’épuisement survient quand il y a « franchissement d’un seuil ». « Tout se passe comme à la
banque: tant qu’il y a une provision, les chèques sont honorés sans difficulté, quel que soit leur
montant. Mais dès qu’on se trouve à découvert, le tirage, si petit soit-il, devient impossible.
Chaque individu possède ainsi un certain capital, une marge d’adaptation, plus ou moins large,
et qui lui appartient en propre. Tant qu’il reste à l’intérieur, en homéostasie1, il peut en jouer
indéfiniment. S’il vient à la saturer, la fatigue (le relevé de compte) l’en avertit ; s’il continue,
même le plus petit effort supplémentaire va le conduire à la faillite, il se désadapte. Cherche-t-
il des expédients de trésorerie? Ce sera le dopage, le café, l’alcool surtout ».
1
Processus de régulation par lequel l'organisme maintient les différentes constantes du milieu intérieur (ensemble
des liquides de l'organisme) entre les limites des valeurs normales. (Larousse)
5
La paternité du terme de burn-out professionnel revient à Herbert Freudenberger,
psychanalyste allemand établi à New York. Il a introduit le terme de burn-out en 1971 pour
décrire la perte d'enthousiasme que ressentait les bénévoles qui consacraient leur temps à aider
des usagers de drogues dures. En effet, ils se décourageaient et manifestaient des troubles
émotionnels comme des crises d'angoisse et des symptômes physiques d'épuisement comme
l'endormissement, les vertiges, …etc.
C'est ensuite la psychologue américaine Christina Maslach qui, dans les années 1980, a étudié
cet épuisement survenant en milieu professionnel.
6
1.2 LA PENSÉE DES AUTEURS
Cette partie a pour objectif de présenter les points de vue de différents auteurs spécialistes en
matière de burn-out.
I Professionnel,
II Sociologique,
III Psychologique.
ASPECT PROFESSIONNEL
D'après mes recherches et lectures, je constate que le burn-out résulte en général de différents
facteurs associés, dont la plupart sont professionnels. Il y a des personnes qui en souffrent, se
plaignent en permanence d’être surchargées de tâches, de manquer d’autonomie, de supporter
des responsabilités mal définies et d’être insuffisamment reconnues pour leur travail. L’absence
de possibilités d’avancement dans une carrière professionnelle semble favoriser le burn-out et
semble affecter hommes et femmes en proportions égales.
« Suite à une culture d'entreprise qui accorde trop peu d'attention à une communication ouverte
et respectueuse, la Belgique reste le leader européen dans le nombre de burn-out et d'invalidité
professionnelle de longue durée ».
Regrettablement dans notre société, les entreprises placent leur profit avant les valeurs
humaines.
7
Selon C. Maslach et MP. Leiter:
« La tendance de placer le profit en haut de la liste des priorités réelles, tout en clamant
l’importance des valeurs humaines, qui, elles se trouvent en réalité parfois bien en-dessous ».
Sans oublier les difficultés des travailleurs à concilier leur vie professionnelle et privée, et leur
besoin de trouver le bien-être. Mais qu'est-ce que le bien-être au travail?
État agréable résultant de la satisfaction des besoins du corps et du calme de l'esprit: Eprouver
une sensation de bien-être.
(Larousse)
Le bien-être au travail, pour moi, c’est un concept démontrant la satisfaction d’un salarié au
sein de son entreprise. Plus qu’un simple sentiment éphémère, c’est un réel état d’esprit positif
d’un collaborateur face à son activité professionnelle.
Il est possible de parler de santé physique et mentale, mais aussi de bien-être individuel et
collectif, c'est-à-dire se sentir bien à son poste, au sein de son équipe, et plus largement, au sein
de l’entreprise et du monde professionnel dans sa globalité.
M. Charles Merlin, consultant en bonheur et bien-être pour les collectivités et les entreprises,
partage dans un article sur LinkedIn, les facteurs externes qui ont un impact sur le bien-être au
travail en les appelant les 8 leviers du bien-être au travail.
Je voulais partager avec vous l’image qu’il a créée pour représenter ces 8 leviers qui ont une
incidence significative, aussi pour moi, sur le bien-être au travail, et que les employeurs doivent
prendre en considération dans la prévention primaire du burn-out.
8
(Wellbeing Society par Merlin Charles, 2019)
nom féminin
1. Prescription établie par l'autorité souveraine de l'État, applicable à tous et définissant les
droits et les devoirs de chacun: Selon la loi en vigueur.
2. Ensemble des règles juridiques, des prescriptions, des lois: Nul n'est censé ignorer la loi.
(Larousse)
La loi belge reconnait le burn-out dans la législation depuis le 13 juillet 2006 (MB1/09/2006).
Par définition, le burn-out est un syndrome lié au travail qui englobe des facteurs liés à la
personne du travailleur et à sa sphère privée.
C’est seulement depuis le 1er septembre 2014 que les notions de stress et de burn-out sont
reprises dans la loi belge sur le bien-être.
9
C’est pour cette raison que la Fedris ou l’Agence fédérale des risques professionnels en
Belgique l’a reconnu comme étant une maladie en relation (liée) avec le travail. Suite à cette
décision, un projet pilote a été lancé en 2018, à la demande de l’ancienne ministre des Affaires
sociales et de la Santé publique, Mme Maggie De Block pour la prévention du burn-out, en
collaboration avec différentes institutions belges.
Non, malheureusement, il n’a pas été reconnu comme une maladie professionnelle, et par
conséquent, il ne fait pas partie des infections listées dans la « liste des maladies
professionnelles » en Belgique.
(FEDRIS, 2020)
10
ASPECT SOCIOLOGIQUE
Le burn-out ruine la santé mentale des personnes qui en souffrent. Il augmente la probabilité
de souffrir de troubles dépressifs ou anxieux, et peut même parfois mener à des idées
suicidaires ainsi que d’accroître significativement le risque d’infections de type diabète ou
maladies cardiovasculaires.
Au niveau sociétal, les personnes atteintes du burn-out se trouvent au fil du temps dans
l’incapacité de travailler, et dans une vie isolée et hors de système.
« Les travailleurs atteints de cette maladie et qui continuent tout de même à travailler sont
néanmoins moins productifs jusqu’au moment où ils n’arriveront plus du tout à effectuer
leurs tâches de la vie sociale privée et professionnelle ».
ASPECT PSYCHOLOGIQUE
11
2 PARTIE PRATIQUE
- le traitement du burn-out,
MA DÉMARCHE
Durant les deux dernières années, lorsque le Coronavirus est arrivé dans nos vies, notre société
a dû s’improviser pour s’adapter à un autre mode de vie et trouver une solution adéquate pour
la continuité de la vie quotidienne, dans ces temps difficiles.
Parmi ces maladies, nous trouvons l’épuisement professionnel (le burn-out). Afin d'avoir un
aperçu sur les syndromes, les causes et comment faire de la prévention pour cette maladie, j’ai
trouvé une personne qui exerce la fonction d’assistant administratif et est atteinte de cette
maladie. Elle a accepté de me raconter son vécu en me demandant de rester anonyme.
Même avec la sensibilité du sujet, j’ai voulu donner un exemple réel de cette maladie pour
mieux avancer dans une analyse objective ainsi qu’avec un avis médical fiable de deux
12
professionnels belges de la santé: Dr Hans Krammisch2 et Dr Staf Henderickx3, en lisant
leur ouvrage: « DOCTEUR, JE VAIS CRAQUER ! & LE STRESS AU TRAVAIL » qui
m’ont aidé pour la compréhension de cette pathologie.
Pour avoir une idée du vécu d'une personne souffrant du burn-out, je vais vous parler de
l'histoire de David.
HISTOIRE DE DAVID
David travaille comme assistant administratif dans une administration publique depuis 15
années. Il raconte aujourd’hui son histoire sans tabou sur le burn-out au temps du Covid-19.
Je pars au bureau avec la sensation désagréable de ne pas avoir dormi ou du moins pas
récupéré. Il faut dire que cela fait plusieurs jours que je n’arrive pas à récupérer.
Au cours de la journée, alors que j’écris un mail, je dois m’arrêter. Je n’arrive plus à écrire
quoi que ce soit d’intelligible. Quelques heures plus tard, j’ai rendez-vous pour mon entretien
annuel par Skype avec ma N+2.
Je sens qu’il va se passer quelque chose. Au bout de quelques instants, je craque. Je pleure et
je ne peux m’arrêter, avec des mots apaisants, elle me donne 3 conseils: rentrer chez moi, aller
voir mon médecin et appeler notre psychologue du travail.
Quoi? Moi! un burn-out! Moi, celui qui remonte le moral aux autres. Celui qui rencontre
quelqu’un pour la première fois et qui discute instantanément avec, comme si nous nous
connaissions depuis des années?
Je préviens ma femme et ma famille. Tout le monde hallucine. Je prends mon courage à deux
mains et j’envoie un SMS à mes amis très proches pour les prévenir. Ironie du sort, la semaine
2
Dr Hans Krammisch: Médecin généraliste belge, Seraing. (LinkedIn).
3
Dr Staf Henderickx: Médecin généraliste belge, Lommel. (LinkedIn).
13
précédente, je leur ai glissé que je me sentais très stressé. Tout le monde m’a rassuré d’un «
Ne t’inquiète pas, après une bonne nuit de sommeil, ça va le faire ». Évidemment, personne n’a
rien vu venir.
Le lendemain, j’appelle la psychologue du travail. Elle sait trouver les bons mots et m’apaise
instantanément. Elle me conseille de contacter un sophrologue. Je n’ai, bien entendu, jamais
entendu parler de sophrologie. Je demande à mon médecin de famille de me conseiller pour
rechercher un sophrologue. On m’en conseille une.
Le premier contact est génial, elle établit un protocole avec une série de 15 séances à suivre.
Au début, je suis évidemment hésitant et dubitatif. Pourtant quelques semaines plus tard, je
commence à remonter tout doucement la pente.
Six mois en dehors du monde du travail, puis le retour en entreprise. Mon responsable (qui
n’était pas pour rien dans mon stress chronique) s’excuse de ne pas m’avoir écouté. Il s’engage
à mettre plus d’humain et d’empathie dans ses méthodes de management, à être plus à l’écoute.
Il m’aura fallu du temps, de la lecture, des rencontres virtuelles ou face à face pour arriver à
parler de mon expérience. Six mois sans travailler laissent du temps pour s’interroger, se poser
les bonnes questions sur le monde du travail, mais surtout sur soi-même! A mon retour au
travail, je ressens ce besoin de parler et de partager. Mes collègues n’en reviennent pas.
Normalement, on ne parle pas de ces choses-là.
Aujourd’hui je me sens plus fort, je continue à chercher du sens dans mon travail, mais je me
sens bien. Je me suis recentré sur mes valeurs, sur les émotions et sur l’humain.
Au quotidien, je partage mes émotions au travail. J’écoute les gens, je suis une épaule sur
laquelle les autres peuvent s’épancher. Aujourd’hui, mes collègues viennent se confier car ils
savent par quoi je suis passé.
Évidemment, je connais encore ces moments de stress, quand le cœur s’emballe, mais je
remercie ma famille et mes amis pour leur soutien.
Pourtant, aujourd’hui, je peux le dire: le burn-out m’a poussé à me poser des questions et a
contribué à devenir, en quelque sorte, un autre moi.»
(David Histoire)
14
POURQUOI METTRE EN PLACE DE LA PRÉVENTION DANS UNE ENTREPRISE?
C'est un levier utile pour l’entreprise afin d’assurer la santé de ses salariés et de prévenir des
risques liés à l’activité. C’est également devenu l’une des obligations de l’employeur. La
prévention contribue à réduire le taux et la gravité des accidents du travail et des maladies
professionnelles.
Plus qu’une obligation, la prévention est également un facteur de cohésion sociale au sein de
l’entreprise. Et c’est pour ça que chaque employeur doit disposer d'un service interne pour la
prévention et la protection au travail ainsi que d’un conseiller en prévention toujours présent
dans ce service pour remplir lui-même toutes les missions qui lui sont confiées.
- Intérêt humain,
- Intérêt social,
- Intérêt économique,
- Intérêt financier,
- Intérêt juridique.
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INTÉRÊT HUMAIN
La démarche de prévention permet d'assurer la santé et sécurité des salariés en améliorant les
conditions de travail. Elle vise de cette manière à éviter:
- Les atteintes corporelles, altérations parfois irréversibles de la santé, voire les décès,
INTÉRÊT SOCIAL
INTÉRÊT ÉCONOMIQUE
La prévention des accidents du travail est un enjeu économique pour les entreprises. La plupart
des chefs d’entreprise considèrent que la prévention représente un coût net pour l’entreprise et
prouve désormais que les actions menées en entreprise en faveur de la prévention et de
l’amélioration des conditions de travail sont en réalité des facteurs économiques positifs pour
l’entreprise: gain de temps, meilleure efficacité, gain de qualité, …etc.
INTÉRÊT FINANCIER
Les accidents du travail et les maladies professionnelles ont un coût pour l’entreprise. Selon la
gravité des blessures ou des atteintes, ces montants peuvent être très importants.
INTÉRÊT JURIDIQUE
16
LES AVANTAGES DE LA PRÉVENTION POUR L’EMPLOYÉ
Les avantages pour les employés de la prévention des maladies professionnelles au sein des
entreprises se regroupent dans le bien-être au travail: un terme très récurrent qui a son
importance.
TRAITEMENT DU BURN-OUT
Etant donné qu'il n'existe pas de diagnostic officiel du burn-out, aucun trajet de soins
standardisé n'a été élaboré dans le passé pour les personnes qui en sont victimes.
Chaque praticien détermine donc les soins à apporter à ses patients. Toutefois, le burn-out a été
récemment reconnu en tant que maladie liée au travail.
Généralement, le traitement commence par un arrêt de travail (de deux à trois mois), pour
permettre au travailleur de se reposer, de se recentrer et se reconstruire.
Cette période d'arrêt doit se faire dans le cadre d'un accompagnement qui évolue.
L'utilisation de médicaments n'est, quant à elle, pas indiquée dans le traitement du burn-out.
Dès que la période de crise est passée, l'accompagnement au retour au travail peut être entamé.
Généralement, il est important que certaines adaptations soient apportées dans
l'environnement de travail.
Il est nécessaire d’instaurer de nouvelles conditions de travail qui permettent plus d’autonomie
au travailleur, un soutien organisationnel ainsi que lui confier un travail qui l’intéresse.
17
Le travailleur devra se rendre à l’évidence: il souffre d’un stress lorsqu’il est au travail.
Une fois cette prise de conscience faite, il faudra s’attaquer aux causes de ce stress et travailler
sur son environnement afin de réduire ses anxiétés.
Après différentes recherches, je suis arrivé à trouver ces trois étapes essentielles:
LA PRÉVENTION PRIMAIRE
Parfois, l'approche peut aussi consister à donner aux travailleurs plus de contrôle ou de
ressources pour qu'ils accomplissent leurs tâches plus efficacement. Dans d'autres cas encore,
il peut s'agir de favoriser des relations de travail positives, d'instaurer une culture de feed-back
ou de soutenir un people management.
LA PRÉVENTION SECONDAIRE
La prévention secondaire se concentre sur les travailleurs qui sont déjà exposés aux risques
psychosociaux, qui ressentent du stress ou d'autres désagréments mais qui ne sont pas encore
en incapacité de travail. L’employeur doit rechercher à éliminer les risques mais aussi à rendre
les travailleurs plus résilients. Cette forme de prévention leur apprend à mieux gérer les facteurs
de stress et analyse de près leur mode de vie.
LA PRÉVENTION TERTIAIRE
La prévention tertiaire concerne les travailleurs qui sont déjà en incapacité de travail. Lorsque
un travailleur souffre d’un burn-out se reposer ne suffit plus. Une aide professionnelle est alors
18
nécessaire pour l’aider à reprendre le travail et à éviter les rechutes. Pour cette forme de
prévention, le travailleur doit faire appel à des prestataires de soins spécialisés et neutres.
Son objectif consiste à étudier les conséquences du stress chronique afin d’évaluer l’atteinte
psychologique au travail. La version originale du questionnaire comporte 22 questions qui
permettent d’explorer 3 dimensions: l’épuisement émotionnel, la dépersonnalisation et le degré
d’accomplissement personnel.
Ensuite, j’ai partagé le support de cette enquête anonyme (en format papier A4), le vendredi 30
septembre 2022 avec mes différents amis, collègues et voisins qui sont actifs, habitant en
Belgique et qui travaillent dans des fonctions administratives.
Les 20 participants dont 10 femmes et 10 hommes, âgés entre 30 et 59 ans, ont eu 48 heures
pour compléter cette enquête.
(RECRUITMENT, 2018)
4
Voir annexes I et II.
19
2.2 ANALYSE DES RÉSULTATS
Vous trouverez ci-dessous les résultats de mon enquête que j'ai obtenus à l’aide du guide
d’analyse des résultats de l’échelle MBI. Celui-ci est fourni, par les Drs C. Maslach & S.
Jackson, avec le questionnaire.
Cela m’a fortement étonné et m’a fait penser à l’histoire de David sur le burn-out et plus
particulièrement, à comment mettre en place de la prévention afin de combattre cette maladie
non reconnue.
20
RÉSULTATS D’ANALYSE EN GRAPHIQUE:
(StorySet)
L’ÉPUISEMENT ÉMOTIONNEL:
ÉPUISEMENT ÉMOTIONNEL
20%
50%
50% 30%
20%
30%
21
LA DÉPERSONNALISATION:
DÉPERSONNALISATION
20%
45%
45% 35%
20%
35%
L’ACCOMPLISSEMENT PERSONNEL:
ACCOMPLISSEMENT
PERSONNEL
15%
60%
25%
25% 60%
15%
22
2.3 SOLUTION PROPOSÉE
Afin que la prévention du burn-out soit prise en considération par l'employeur, il faut
absolument s'attarder sur le bien-être des travailleurs. A cet effet, plusieurs pistes peuvent être
envisagées.
Tout d'abord, une enquête ou un sondage peut être soumis régulièrement aux collaborateurs
afin de mesurer les effets du stress et de pouvoir faire des ajustements organisationnels ou
structurels. Le travailleur se sentira soutenu par son employeur.
Ensuite, un guide de bonnes pratiques pour les travailleurs et managers peut être créé afin
d'accompagner chaque collaborateur dans cette nouvelle maladie.
Une formation peut être organisée une fois par an sur la prévention contre les maladies liées au
travail juste pour rappel afin, simplement, de se dire les choses et de pouvoir réagir dans les
temps.
Enfin, pour le management, il faut prévoir des formations sur les risques psychosociaux et le
bien-être au travail ce qui permettra d’améliorer les résultats opérationnels dans tous les
services et pas seulement au service des ressources humaines comme c’est souvent le cas.
Cette formation sera très utile pour détecter les différents signaux et pour savoir comment et
quoi observer pour être plus efficace dans les missions de managers.
Les bonnes pratiques de la prévention ont surtout une dimension managériale et sont encadrées
par un règlement légal mais elles doivent être élaborées en concertation entre employés et
employeurs (relation gagnant-gagnant).
L’entreprise doit mettre en place une politique de collaboration basée sur la confiance et le bien-
être au travail.
La confiance s'entretient de différentes manières: par des actions journalières, des échanges
réguliers avec les managers et les collaborateurs, de la transparence, de la fiabilité, une attitude
solidaire avec une bonne dynamique d’équipe, et tout ceci pour faciliter l’étude et la mise en
place d’un projet de prévention et de bien-être au travail.
23
UN GROUPE DE TRAVAIL SUR LA PRÉVENTION
Il serait bénéfique pour chaque entreprise de créer un groupe de travail sur la prévention afin
de lancer un parcours d’accompagnement individuel, axé sur la prévention primaire et
secondaire du stress et du burn-out. Ceci afin d’engendrer une prise de conscience en identifiant
les facteurs de stress et de changements de comportement tout en apprenant aux travailleurs
comment demander de l’aide par eux-mêmes tant qu’il est encore temps.
Chaque parcours devrait être personnalisé et adapté aux besoins du travailleur afin qu’il adopte
une approche axée sur les solutions et loin de l’interprétation et du jugement, en utilisant
l’espace de formation:
Tous ces points devront être élaborés en collaboration avec les représentants syndicaux des
travailleurs afin de les faire participer et mieux respecter le cadre légal relatif à la concertation
sociale.
Il faudra élaborer un guide de bonnes pratiques pour les travailleurs et managers dans le but
d’accompagner chaque collaborateur dans cette nouvelle maladie, en faisant attention à ce qui
provoque le stress dans le milieu du travail.
24
Voir les exemples dans le tableau ci-dessous des catégories et facteurs de stress liés au travail:
25
Par ailleurs, en organisant des conférences et des formations, l'entreprise favorisera la prise de
conscience de ce problème.
Mettre en place des ateliers de bien-être chaque année: massages assis, massages crâniens,
sophrologie, …etc. favorisent la fraîcheur mentale et physique.
26
CONCLUSION
Après ces quelques mois de travail, je suis fier d'avoir une réponse à ma problématique qui est:
« Pourquoi faire de la prévention de l’épuisement professionnel? ».
Lors de mes recherches, je me suis rendu à l'évidence que le burn-out est une maladie
professionnelle (même s’il n’est pas reconnu comme tel en Belgique) et qu’il faut trouver une
solution adéquate et fonctionnelle pour limiter l'évolution de celle-ci. Exercer son travail avec
cette maladie n'est pas une chose simple pour personne et surtout, il faut l’intégrer dans la liste
des maladies professionnelles belges.
Grâce à mes recherches et à l'enquête que j’ai effectuée, j’ai compris également ce qu’étaient
réellement le burn-out, ses différentes causes, ses symptômes ainsi que ses conséquences sur la
santé physique et psychique. Étant donné qu'il n'existe pas un diagnostic unique du burn-out,
aucun trajet de soins standards n'a été élaboré pour les personnes qui en sont victimes; ce qui a
poussé chaque praticien à déterminer ses propres soins à apporter à ses patients.
Il faut donc réfléchir à la formation à la prévention et mettre des groupes de travail dans les
entreprises ainsi que chercher à améliorer l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle
des collaborateurs. De plus, certaines améliorations pourraient être entreprises par le
management comme une meilleure communication et plus de confiance vis-à-vis du travailleur.
À la suite de toutes mes recherches, je pense que la prévention du burn-out reste, et de loin, la
solution idéale pour freiner son évolution rapide dans une entreprise, avec des avantages non
seulement pour les salariés mais aussi pour l'entreprise. Cela permettra de faire des économies,
de limiter les coûts dus aux charges du personnel de remplacement et d'accroître la productivité
des collaborateurs.
Toutefois, il ne suffit pas d’introduire la prévention au sein de l'entreprise pour voir ses
avantages. Un vrai travail doit être fait en amont, par tous les acteurs de la société.
27
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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https://socialsecurity.belgium.be/fr/elaboration-de-la-politique-sociale/projets-pilote-
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Wellbeing Society par Merlin Charles, W. 2019. Les 8 leviers du bien-être au travail selon
les recherches. Linkedin. [En ligne] 10 Juin 2019. [Citation : 20 Septembre 2022.]
https://fr.linkedin.com/pulse/les-8-leviers-du-bien-%C3%AAtre-au-travail-selon-charles-
merlin.
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ANNEXES
I Mon enquête
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I Mon enquête
I
II Guide d’analyse des résultats
II
- les 20 formulaires d’enquêtes complétés