Les Fondements de L'école Malikite
Les Fondements de L'école Malikite
Les Fondements de L'école Malikite
Chaimae azarkan
Boutaina ben Dahman
Mariem Afzaz
Asmaa Aarab
Safae Sabri.
Encadré par :
Mr. Ahmed Mouana
Introduction
Les doctrines se justifiaient surtout par les besoins nouveaux et les sujets d'actualité
surtout en terre conquise par les musulmans.
Caractéristiques fondamentales
Le dynamisme du rite mâlikite passe par sa capacité à réunir et concilier des sources très
différentes qui oscillent entre la fidélité du texte et la véridicité des avis émis. D’ailleurs, la
diversité de ses principes révèle à la fois une résistance à considérer les textes comme une
matière immuable et un refus de recourir excessivement à la raison. C’est précisément dans
cette orientation que réside le secret de la sagesse et du juste milieu spécifiques à l’école
mâlikite. En fait, les sources se complètent pour faciliter le travail aux savants puisque ces
derniers disposent des outils les plus appropriés à l’interprétation et à la déduction de lois. En
ce qui concerne le Coran et la sunna, les juristes ne se limitent pas à une lecture littérale : ils
adoptent au contraire une démarche comparative qui fait appel à une analyse précise du
contexte et de ses corrélations.
Aussi, le rite mâlikite accorde une grande importance au raisonnement par analogie et a
étendu son champ à des questions éludées par les autres écoles. Ainsi, les cas relevant de
sanctions ou d’expiations, de causes ou de conditions, d’autorisations ou d’empêchements
trouvent des réponses au sein de la doctrine mâlikite, qui devient par conséquent la plus
exhaustive.
Caractéristiques jurisprudentielles
Les adeptes mâlikites ont la possibilité de prier derrière un imâm appartenant à une autre
doctrine, même si son opinion diffère, tant qu’il ne considère pas sa divergence comme une
obligation ou une condition. C’est le cas pour un imâm qui s’endormirait un moment après
avoir accompli ses ablutions ou celui qui omet de prononcer « Allâhou Akbar » en début de
prière (cf. rite hanafîte).
La divergence est pleinement respectée au point que tout est mis en œuvre pour prévenir
toute relation conflictuelle : la « basmala » est prononcée à voix basse durant la prière, signe
d’indulgence vis-à-vis de l’école chafi‘îte. D’ailleurs, les mâlikites n’hésitent pas à avoir recours
aux préceptes chafi‘îtes ou hanafites s’ils ne disposent d’aucune référence propre.
Cette petite anecdote résume parfaitement l’état d’esprit de l’imâm Mâlik et de son école :
un jour, il se rendit à la mosquée après la prière de l’açr et s’assit sans accomplir la prière de
salutation. Interpellé par un enfant au sujet de cette soi-disant négligence, il se leva et
s’exécuta. Questionné sur son agissement, il répondit : « Je crains d’être concerné par cette
parole de Dieu : « Et quand on leur dit : Inclinez-vous !, ils ne le font pas », s.77 Al-Moursalât
(Les Envoyés), v.48.
L’excommunication d’un musulman à cause d’un péché ou d’une tentation ne trouve pas sa
place au sein du rite mâlikite. D’ailleurs, lorsque Mâlik était interrogé sur le statut des
mou‘tazilites, il répondait : « C’est la mécréance qu’ils ont fuie. »
Aussi, malgré son statut honorable, Mâlik Ibnou Anas n’a jamais exigé des imâms qu’ils
suivent son rite, même si c’était l’avis du calife abbasside de l’époque.
4 - Indulgence et simplification
C’est dans le Coran et la sunna que les mâlikites tirent ces principes de bienveillance et de
facilité : « (…) Dieu tient ainsi à vous faciliter l’accomplissement de vos devoirs religieux et non
à vous le rendre difficile (…) », s.2 Al-Baqara (La Génisse), v.185 ; « Dieu n’impose à une âme
que selon sa capacité (…) », s.2 Al-Baqara (La Génisse), v.286 et le Prophète a dit : « Facilitez
et gardez-vous de compliquer les choses. »
Le système mâlikite s’est de surcroît fondé sur certains principes généraux comme :
- « tout embarras doit être levé » ;
- « la difficulté engendre la facilité » ;
- « la nécessité lève l’interdit » ;
- « tout est permis tant qu’aucun texte ne signifie le contraire ».
Ces bases apportent une touche positive au culte, aux transactions, aux affaires familiales, et
bien d’autres sphères de la vie du musulman.
6 - Importance de la finalité
C’est dans les détails que le rite mâlikite a saisi l’esprit de la loi islamique, ses buts et en a
anticipé les changements. Ainsi, il respecte le mieux ses décrets et ses finalités, qu’elles soient
évidentes ou obscures, dès qu’il s’agit d’en constituer les fondements, surtout relativement
aux cinq besoins élémentaires : la religion, la vie, la raison, l’honneur et les biens matériels.
Mieux que bon nombre d’autres rites, le malikisme a su déployer les grands moyens pour
préserver ces besoins de toute violation. L’exemple du droit à la vie témoigne clairement de
l’aptitude de l’école mâlikite à allier avec finesse la lettre à l’esprit, afin d’en extraire la notion
essentielle qui servira à l’élaboration optimale des règles. Le droit à la vie englobe la
protection de la personne et la sanction rigoureuse des criminels qui porteraient atteinte à
quelque innocent en invoquant ce précepte coranique : « C’est dans le talion que vous aurez
la préservation de la vie, ô doués d’intelligence, peut-être serez-vous pieux. », s.2 Al-Baqara
(La Génisse), v.179.
Ces objectifs ont été atteints pour le rite mâlikite qui a su mettre en œuvre les principes
nécessaires avec sagesse, parvenant même à contenir la progression du taux de criminalité
dans les sociétés qui l’ont suivi dans leurs législations :
- en imposant l’application de la loi du talion pour tout homicide volontaire avec
préméditation, considérant celui commis indirectement au même degré que celui perpétré
directement : ainsi, commanditer un assassinat, contraindre quelqu’un à tuer, révéler la
cachette d’une personne recherchée ou encore la livrer à son meurtrier.
Entrent dans cette même catégorie le fait de priver de subsistance ou de vêtements, le faux
témoignage suscitant l’homicide de même que l’euthanasie.
L’école mâlikite applique la loi du talion sur tous les complices d’un assassinat. Les
circonstances atténuantes sont minimisées au maximum pour que le criminel n’échappe pas à
la sentence ; de même le mâlikisme se contente d’« al-qasâma » pour reconnaître un
homicide ou le prix du sang. Il refuse également toute grâce émanant d’un tuteur ou d’un
imâm (faute de tuteur). Avec cet équipement législatif, l’homicide devient quasiment
impraticable, assurant l’immunité et la paix pour l’ensemble de la société.
- de toute l’histoire du mâlikisme, très peu de tentatives de meurtre ont été répertoriées.
L’efficacité de la prévention est donc probante.
Le résultat n’est pas aussi positif pour les rites qui ont simplifié l’idée de complicité, grossi la
liste des présomptions, rejeté le qiyâs concernant les sentences requises et affermi les
présomptions dans le cas d’un meurtre sans préméditation. N’importe quel criminel peut
ainsi parvenir à ses fins en passant outre la législation et se dérober à toute peine.
9 - Logique et rationalisme
Logique et rationalisme participent à la déduction des principes mâlikites dans la mesure où
ces idées ne ternissent pas la lucidité ni les lois universelles. L’école mâlikite bannit
formellement tout ce qui s’oppose à ces principes fondamentaux comme dans des cas de
filiation, de témoignage ou de contentieux.
10 - Réalisme
Le réalisme qui sous-tend toutes les sphères du mâlikisme se révèle clairement dans la
différenciation opérée entre des questions concrètes (réelles) et des interrogations
potentielles (théoriques). L’imâm Mâlik avait pour habitude de répondre à celui qui
s’intéressait aux deux sortes de questions : « Pose tes questions sur ce qui est et ne
t’intéresse pas à ce qui pourrait être ». Il arrivait même qu’il ne répondît pas et si son
interlocuteur insistait, il rétorquait : « Je t’aurais répondu si tes questions avaient porté sur ce
qui pourrait t’être utile. »
Mais la maîtrise de la langue, outil indispensable pour l’exégète, ne suffit pas à elle seule pour
puiser les jugements divins dans le Noble Coran. La Tradition du Prophète - paix et
bénédiction de Dieu sur lui - illustre les versets, les expose, les explique et en revèle le sens.
C’est pourquoi l’Imâm Mâlik voyait en la Sunnah la deuxième source fondamentale de la
Législation islamique.
l’Énoncé (nass) : L’énoncé est ce qui est porté, dans son explication, à ses fins ultimes.
Ou bien, il se définit par : des termes qui expriment une signification, à l’exclusion de
toute autre.
Le caractère général (‘umûm) : C’est ce qui s’applique à tout ce que les termes
englobent.
La prise en compte du motif (al-tanbîh ‘ala al-‘illa) : C’est de rattacher un cas à une
règle juridique, sachant que si les caractères de ce cas ne s’intégraient pas au motif de
cette règle, le rattachement serait blâmé par qui comprend aisément les objectifs du
discours, du fait qu’il ne cadrerait pas alors avec ce qui est éloquent.
Le rapprochement analogique (qiyâs) : C’est imputer ce qui est connu à ce qui est
connu, en raison de sa similitude avec lui pour ce qui est du motif de la règle
juridique, au regard de celui qui l’a imputé.Il peut se définir de même par l’imputation
d’un des deux facteurs connus à l’autre, pour confirmer ou infirmer un caractère
juridique, du fait d’une relation commune entre les deux.
L’unanimité des gens de Médine : C’est l’accord des grands jurisconsultes de
Médine, à une époque donnée, sur n’importe quelle question. Elle prend deux formes
:
– Ce dont on parvient par ce qui a été transmis et rapporté du Prophète (;)ﷺ
– Ce dont on parvient par référence aux sources et suite à l’effort d’interprétation.
L’avis du Compagnon du Prophète ( )ﷺ: C’est ce qui nous a été transmis d’un
Compagnon du Prophète ( )ﷺet a été attesté, comme avis ou décision sur une
question juridique pour laquelle il n’y a pas de référence énoncée dans le Coran ou la
Sunna, ni d’unanimité (ijmâ‘) établie.
Le rite (madhhab) mâlikite n’est pas une simple méthodologie juridico-religieuse reposant
sur des « fondements » (manhajiyya usûliyya), aux fins de déduction et d’argumentation en
matière de fiqh, ni un ensemble de normes juridico-religieuses (ahkâm) énoncées par Mâlik
b. Anas − Dieu l’agrée − puis reconduites et suivies par les oulémas par la suite, après avoir
été déduites d’une manière nouvelle (mukharrijîn ‘alayha wa mujaddidîn). Il est plus que
cela : il constitue un patrimoine civilisationnel, et social, une identité religieuse, une force
unifiante (sur les plans psychologique, sociologique, politique.
Plan de l’éxposé :
Introduction .
Chapite 1 : « L’école Malikite »
Les spécificités Malikisme .
Les Marocains et le Rite Malékite
Chapite 2 : « les fondements de l’école Malikite »
Conclusion .