Synthèse Écrite-Études-Étranger

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Préparation à la Synthèse de DALF C1

Document 1

Partir à l'étranger pendant ses études : des inégalités marquées


Non seulement les jeunes de milieux modestes partent moins souvent que les autres, mais quand ils partent,
leurs séjours semblent avoir eu moins d’effets sur leur insertion professionnelle.
Partir à l'étranger pendant ses études : des inégalités marquées

Les programmes Erasmus, et les variantes Erasmus + et autres, encouragent les séjours à l’étranger
pour les jeunes. Quel impact ont ensuite ces expériences sur l’employabilité dans le marché du travail ? Tout
dépend du milieu social d’origine, répond l’Injep (Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire)
qui vient de publier une enquête intéressante. Car sur ce terrain-là aussi, les inégalités sociales sont
marquées. L’étude porte sur un échantillon de 19 500 jeunes sortis du système éducatif en 2013. Parmi eux,
34% avaient réalisé au moins un séjour à l’étranger dans le cadre de leurs études.

Des inégalités entre ceux qui partent et ceux qui restent


Sans surprise, les étudiants venant de milieux favorisés ont beaucoup plus de chances que les autres
de partir à l’étranger pendant leurs études (dans le cadre de leur cursus ou d’un stage). L’écart est marqué :
sur la génération 2013, 70% des jeunes de milieux favorisés déclaraient être partis contre 42% de jeunes
d’origine populaire. «La possibilité d’avoir un soutien matériel et financier de la famille est déterminante
dans le processus» de déplacement, relèvent les chercheurs. Sur ce point, précision importante de l’étude :
les aides financières à la mobilité (bourses, etc.) sont inégalement réparties, car elles bénéficient surtout aux
jeunes venant de milieux favorisés.
Pour les chercheurs, l’aspect économique – bien que déterminant – n’est pas le seul facteur à jouer.
S’ajoutent «l’acculturation au déplacement», «l’investissement familial», le niveau d’études des parents
aussi. Un tiers des jeunes dont les deux parents sont diplômés de l’enseignement supérieur sont partis à
l’étranger dans le cadre de leurs études ou en stage, contre seulement 10% de ceux dont les parents ne sont
pas diplômés du supérieur.

Des séjours différemment valorisables


Il y a expérience à l’étranger et expérience à l’étranger. Toutes ne se valent pas, et ne sont pas
valorisables de la même façon sur le marché du travail. Là encore, le poids des origines sociales joue à fond.
Les jeunes de milieux modestes effectuent les séjours les moins longs, qui aboutissent moins souvent à
l’obtention d’un diplôme ou d’un certificat de stage. Or ces certifications se révèlent par la suite précieuses
pour valoriser son expérience auprès des recruteurs.
Parmi les jeunes dont au moins un parent est cadre, 70% des séjours étaient certifiants, contre
45% pour les jeunes d’origine populaire. De la même manière, les enfants de cadre étaient 66% à partir plus
de trois mois, contre 32% des enfants d’ouvriers.

Un impact sur la qualité des emplois obtenus… pour certains


L’étude apporte deux informations sur l’employabilité. D’abord, elle établit qu’une expérience à
l’étranger n’a pas, en tant que telle, d’impact direct sur l’employabilité : les chances de signer un contrat de
travail, CDD ou CDI, sont les mêmes, que le jeune soit parti quelques mois à l’étranger ou pas. En revanche,
souligne l’étude, la mobilité a des «effets sur les conditions d’emploi». La qualité du job en lui-même donc.
Mais là encore, avec des effets variables selon l’origine sociale. «C’est sur l’accès aux positions les plus
élevées sur le marché du travail que la plus-value est la plus importante.» Dit d’une autre manière : les
jeunes partis à l’étranger revenant avec une certification (diplôme ou autre) ont plus de chances d’accéder à
un emploi de cadre trois ans après la fin de leurs études.
Marie Piquemal, liberation.fr, 11 septembre 2019
Document 2

La quasi-totalité des étudiants à l’étranger reconnaît avoir «le mal du pays»

Une étude qui tord le cou aux idées reçues sur les étudiants en mobilité à l’internationale
pointe les difficultés pour les étudiants à s’intégrer pleinement dans leurs pays d’accueil, même
s’ils soulignent tous une expérience «enrichissante».

Étudier à l’étranger est une expérience souvent très appréciée des jeunes qui sont de plus en
plus nombreux à quitter leurs pays d’origine pour aller passer quelques mois, voire plusieurs
années, dans un autre pays. S’ils sont unanimement satisfaits d’une période qu’ils jugent
«enrichissante» selon une étude sur les motivations et les difficultés des étudiants internationaux, ils
sont une grande majorité à reconnaître que ce changement de vie n’est «pas évident», et le mal du
pays concerne plus de 9 étudiants sur 10.

Une année très chère


Contrairement à une idée répandue, les étudiants ne vivent pas toujours bien cette
expatriation. Elle révèle dans un premier temps le coût très élevé du séjour. Une année loin de chez
soi coûte 20 000 dollars, soit un peu plus de 18 000 euros. Dans cette enveloppe, on retrouve
évidemment les frais de scolarité, qui s’élèvent à 5 323 dollars (4850 €), mais aussi les emprunts à
rembourser (2 736 €) et 2 696 € pour les frais de logement. D’autres dépenses comme les voyages
font grimper l’addition.
Cette addition salée est un facteur de stress pour les étudiants. Ainsi selon l’étude, ils sont
40% à se dire angoissé par leur situation financière. C’est tout particulièrement les frais de scolarité
qui posent problème, pour 42% d’entre eux, et 38% craignent ne pas avoir assez d’argent pour vivre
pleinement leur vie sociale. Ces dépenses, ils sont quasiment un sur quatre à avouer ne pas bien les
avoir prévues, et ne pas savoir combien il leur faudrait exactement débourser avant de partir à
l’étranger.

Coup de blues
Ces difficultés financières s’accompagnent d’une certaine forme de «blues». En effet, 71%
d’entre eux affirment qu’il n’est pas évident de vivre dans un nouveau pays, avec notamment la
barrière linguistique comme première difficulté pour 37% d’entre eux. «Malgré la bonne volonté,
s’adapter à une nouvelle culture exige un effort important», avouent même deux étudiants
interrogés sur trois. Pour expliquer ce mal-être, l’étude met en perspective l’insuffisance -ou
l’absence- de soutien personnel de la part des établissements sur place, qui contribue à un sentiment
d’isolement pour un étudiant sur trois.
Finalement, les étudiants ne sont que 8% à déclarer ne «jamais avoir senti le «mal du pays»,
et deux sur cinq éprouvent un sentiment de nostalgie au moins une fois par mois. Plus grave selon
cette étude plutôt alarmiste, un quart des étudiants affirment que ce mal du pays les rend moins
attentifs en cours et qu’il «les empêche d’avoir une vie sociale riche».

Expérience enrichissante
Mais outre ces difficultés financières et d’adaptation, ils sont tout de même 99% des
étudiants à déclarer qu’étudier à l’étranger reste une expérience enrichissante qui leur servira «tout
au long de leur vie». Et 85% avouent être plus ouverts, socialement et culturellement, depuis qu’ils
vivent à l’étranger, alors que 84% d’entre eux confessent avoir «développé davantage de
compétences que s’ils étaient restés chez eux». Par ailleurs, ils sont six sur dix à voir dans
l’expatriation «un moyen d’émancipation et de quête d’indépendance. Ils sont 52% à déclarer avoir
plus confiance en eux depuis qu’ils ont étudié à l’étranger.
Source : Le Figaro Étudiant. Publié le 04/09/2019

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