Manioc 11
Manioc 11
Manioc 11
MANIOC
GENERALITES .......................................................................................................................................... 3
I. ECOLOGIE.............................................................................................................................................. 7
I. CONDUITE DE LA CULTURE........................................................................................................ 8
GENERALITES
Le manioc (Manihot esculenta Crantz) est un aliment de base pour de nombreuses populations,
notamment dans les pays tropicaux et subtropicaux. Cela est dû au fait que cette plante est
facilement cultivable, peu exigeante en intrants et que sa récolte s’étale sur une longue période,
facilitant ainsi un accès régulier des populations à cette matière première. De plus, c’est un
aliment très énergétique, fournissant 159 kcal d’énergie alimentaire par 100 g de portion
comestible.
Comme la plupart des produits agricoles, l’eau constitue la majeure partie de la racine de manioc
(60 à 70 % de la portion comestible, c’est-à-dire la chair de la racine épluchée). La matière sèche
restante (30 à 40 % de la portion comestible) est majoritairement (90 à 95 %) composée de
glucides, de protéines (1 %), de lipides (0,3 %), de fibres (1 %) et d’éléments minéraux (0,9 %).
S’y ajoutent des quantités minimes de vitamines (A, B, C), de calcium, de phosphore et de fer.
Les glucides contenus dans le manioc sont essentiellement constitués d’amidon, l’amylose,
l’amylopectine.
La forte teneur en amidon fait du manioc un aliment très énergétique. La racine de manioc est
plus riche en glucides que les tubercules de pomme de terre, d’igname, de patate douce ou de
taro, mais elle est plus pauvre en protéines. Néanmoins, les feuilles de manioc sont très riches en
protéines (autour de 30 % par rapport à la matière sèche) ; elles contiennent notamment de la
lysine et de la leucine mais sont pauvres en acides aminés soufrés dont la méthionine. Elles
contiennent également des caroténoïdes.
Le genre Manihot comprend plus de 200 espèces. La seule espèce cultivée du genre Manihot est
M. esculenta Crantz. Plusieurs synonymes existent dont M. utilissima Pohl, M. dulcis Pax, M.
melanobasis Mueller, M. aipi Pohl, M. flexuosa Pax, etc. Le genre Manihot est constitué
d’espèces pérennes, héliophiles, à distribution sporadique, cantonnées aux régions semi-arides ou
aux régions humides. Elles sont pour la plupart sensibles au gel et ne se rencontrent qu’à une
altitude inférieure à 2 000 m. Le manioc comprend plus de 200 espèces apparentées. Plus de 30
espèces présentent des caractères d’intérêt pour l’amélioration du manioc.
Un plant de manioc avec ses parties
Le système racinaire d’une plante de manioc est constitué de deux types de racines : les racines
nourricières et les racines tubérisées. Les racines nourricières se développent d’abord de manière
traçante puis plus ou moins verticalement à des profondeurs d’environ 1 m. Elles absorbent l’eau
et les éléments minéraux du sol. Grace à son système racinaire très développé, le manioc peut
exploiter des éléments nutritifs difficilement accessibles aux autres cultures. Les racines
tubérisées proviennent d’un processus de grossissement des racines traçantes. Ce sont des
organes d’accumulation des hydrates de carbone (sous forme d’amidon) élaborés par les feuilles
au cours de la photosynthèse. Les racines tubérisées sont physiologiquement inactives et ne
peuvent dès lors pas servir de matériel végétal de plantation. La coupe transversale d’une racine
tubérisée permet de distinguer, de l’extérieur vers l’intérieur, les trois parties suivantes :
- l’épiderme qui est l’écorce externe, fine et de couleur brune ou blanche ;
- le phelloderme qui est l’écorce interne de couleur rose, blanche ou jaunâtre ;
- le parenchyme amylacé ou chair de couleur blanche, jaune ou orange.
Racines tubérisées
La tige est constituée d’une succession d’entre-nœuds disposés de manière linéaire ou en ligne
brisée. Les nœuds sont le point d’insertion des feuilles et abritent les bourgeons. A l’âge adulte,
les parties aoutées de la tige présentent plusieurs types de colorations (noirâtre, orange, jaunâtre,
grise) qui peuvent aussi être un critère d’identification des clones de manioc. Le port de la plante
est défini selon le mode de ramification. Celle-ci est souvent de type trichotomique (trois
embranchements) et est influencée principalement par la génétique du clone et l’environnement.
Par exemple, la ramification peut être retardée si le sol est moins fertile ou s’il y a un déficit
hydrique. Selon la densité de la ramification, la plante présente les ports étalé (ramification
précoce et dense), semi-étalé et érigé. Une forte ramification permet de limiter l’enherbement,
donc de réduire le nombre de sarclages au cours du cycle du clone concerne. Par voie de
conséquence, le coût de la production peut être réduit. Cependant les clones ayant une forte
ramification ne sont pas adaptés à des associations avec d’autres cultures.
Les plus âgées ont une coloration verte plus ou moins foncée. La floraison est fréquente et
régulière chez certains cultivars, et rare, voire inexistante chez d’autres. Les fleurs, en grappe,
apparaissent au point de ramification de la tige. Les fleurs males sont disposées au sommet tandis
que les fleurs femelles sont disposées a la base d’une même inflorescence. Le fruit est une
capsule globulaire renfermant trois endocarpes ligneux. Chaque endocarpe contient trois lobes
d’une graine. Lorsque le fruit est sec, l’endocarpe éclate et libère la graine. Le fruit contient au
maximum trois graines.
I. ECOLOGIE
I. CONDUITE DE LA CULTURE
Le manioc est installé en fin d’assolement. Ceci veut dire que si vous avez décidé de conduire
successivement trois ou quatre cultures sur votre parcelle de terrain parmi lesquelles le manioc, il
faut que celui-ci intervienne en dernière position, après quoi vient la jachère.
Les boutures sont le plus souvent prélevées durant la saison sèche, parce que c’est le moment du
repos végétatif. Par contre, le semis quant à lui a lieu durant la saison des pluies. Il vaut mieux
prélever des tiges sur les plants de plus de 6 mois d’âge. Puisque les tiges sont prélevées en
période sèche, il faut les conserver. On peut lier les tiges entières en fagots, que l’on va disposer
debout sous ombrage, en évitant qu’il pleuve dessus.
Une autre approche consiste à creuser le sol dans un endroit sec sur 25 cm de profondeur et d’y
introduire les boutures. Il faut que ledit sol soit sec et que les boutures soient sous ombrage.
Quand vient le moment de la plantation, on coupe les boutures en baguettes, sur une longueur de
25 à trente cm. La coupe doit être nette pour une bonne cicatrice.
Après le défrichage, il est conseillé de labourer à une profondeur de 30 cm au moins. Les billons
seront séparés d’une distance d’un mètre les uns les autres. En sol meuble, on peut semer sans
labourer. Il est tout de même conseillé d’appliquer une fumure de fond, à raison de 500 grs par
poquet soit au moins 5 tonnes à l’hectare.
En outre, des buttes de culture peuvent être confectionnées à des écartements d’1 m dans tous les
sens.
Le semis se fait en début de la saison des pluies. Il est conseillé de semer les boutures soit
verticalement, soit de manière oblique, soit à plat.
Quand les boutures se mettent à plat, il ne faut pas placer la bouture à plus de 10 cm de
profondeur. Il ne faut cependant pas que le sol soit humide.
Quand les boutures se sèment obliquement, les 2 tiers de la bouture sont enfoncés dans le
sol.
Les boutures s’enfoncent verticalement quand elles sont de très petite taille.
Dans tous les cas, les boutures seront semées à 1 m dans tous les sens.
Bouture verticale Bouture oblique Bouture à plat
Semis mécanisé
II.3. ENTRETIEN
Quand les jeunes plants auront 30 cm de hauteur, à environ un mois, il faut procéder à un
sarclage et un binage.
Le buttage se fait lorsque les plants ont atteints 60 cm de hauteur, à environ un mois et demi
d’âge. Eviter de butter immédiatement après, si vous avez appliqué un herbicide
Sarclage en traction animale
II.4. FERTILISATION
La fumure dans le cas de la culture du manioc est de deux types. Tout d’abord, en cas de
disponibilité, on peut appliquer du fumier de fond à raison de 500 grs par plant de manioc que
l’on prendra soin d’incorporer proprement dans le sol. Cela peut se faire dans les deux semaines
avant planting.
La fumure minérale quant à elle peut se faire à l’aide d’un engrais de type NPK, comme le 12 06
20, à raison de 30 grs par plant, dans les un mois et demi qui suivent le planting. Bien vouloir
pratiquer le buttage après application de la fumure.
Toutefois, si le sol est riche en matière organique, il n’est pas nécessaire d’appliquer une fumure
surtout quand nous sortons d’une jachère.
LA MOSAÏQUE AFRICAINE
L’agent pathogène est un virus et le vecteur de la maladie est la mouche blanche. C’est la maladie
du manioc la plus répandue elle provoque des taches jaunes ou vert-pâle, des déformations des
feuilles et la réduction de l’appareil végétatif. Les pertes de rendement en racines varient de 20 à
90 %. Pour combattre la maladie, il faut utiliser des variétés résistantes, utiliser des boutures
saines.
C’est un ravageur de couleur verte, semblable à une petite tique. Elle se signale par des taches
vert pâle sur la feuille avec réduction ou non de la surface foliaire. La feuille attaquée présente de
petits points blanchâtres. Les pertes de production se chiffrent à plus de 80% en cas de fortes
attaques.
Dégâts de l’acarien sur l’apex du plant
Ce ravageur est d’un blanc farineux qui se fixe au verseau des feuilles de manioc. En
consommant les feuilles, la production chute.
Des méthodes de lutte biologiques sont actuellement développées contre ces ravageurs.
Toutefois, il faut :
-Effectuer des rotations culturales. Roter avec une céréale comme le maïs.
Le plus souvent, la récolte a lieu au moins neuf mois après le semi, et au plus tard 18 mois après
semi. Il n’y a pas de signe extérieur visible de maturité des tubercules. Il faut creuser la motte de
terre tout en prenant soins de ne pas blesser les racines de manioc. Puis tout retirer. Les
rendements sont de l’ordre de 35 à 40 tonnes à l’hectare en production industrielle.