Seriesf 87rev1 FR Web
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e t
Statistiques du commerce
s o c i a l e s
international de marchandises
Manuel des statisticiens,
Nations Unies
ST/ESA/STAT/SER.F/87/Rev.1
asdf
Nations Unies
New York, 2017
Département des affaires économiques et sociales
Le Département des affaires économiques et sociales du secrétariat de l’Organisation des
Nations Unies sert de relais entre les orientations arrêtées au niveau international dans
les domaines économiques, sociaux et environnementaux et les politiques exécutées à
l’échelon national. Il intervient dans trois grands domaines liés les uns aux autres : i) il
compile, produit et analyse une vaste gamme de données et d’éléments d’information
sur des questions économiques, sociales et environnementales dont les États Membres de
l’Organisation se servent pour examiner des problèmes communs et évaluer les options
qui s’offrent à eux; ii) il facilite les négociations entre les États Membres dans de nombreux
organes intergouvernementaux sur les orientations à suivre de façon collective afin de
faire face aux problèmes mondiaux existants ou en voie d’apparition; et iii) il conseille les
gouvernements intéressés sur la façon de transposer les orientations politiques arrêtées à
l’occasion des conférences et des sommets des Nations Unies en programmes exécutables
au niveau national et aide à renforcer les capacités nationales au moyen de programmes
d’assistance technique.
Note
Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données
qui y figurent n’impliquent de la part du secrétariat de l’Organisation des Nations Unies
aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou
de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.
Le terme « pays » employé dans le texte de la présente publication s’entend également,
selon qu’il convient, de territoires et de zones.
Les termes et expressions « développés » et « en développement » qualifiant des pays ou
zones et « plus développées », « moins développées » et « les moins avancées » qualifiant
des régions sont employés à des fins statistiques et n’expriment pas nécessairement une
opinion quant au stade de développement de tel pays, de telle zone ou de telle région.
Les cotes des documents de l’Organisation des Nations Unies se composent de lettres
majuscules et de chiffres.
ST/ESA/STAT/SER.F/87/Rev.1
Publication des Nations Unies
Copyright © Nations Unies, 2017
Tous droits réservés
iii
Préface
La présente publication, Statistiques du commerce international de marchandises :
Manuel des statisticiens, Révision 1 (SCIM 2010 : Manuel des statisticiens), a été éta-
blie conformément à la décision prise par la Commission de statistique lors de sa
quarante et unième session, tenue à New York du 23 au 26 février 20101. Par cette 1 Voir Documents officiels du Conseil
décision, la Commission a adopté les concepts et définitions des statistiques du com- économique et social, 2010, Sup-
plément n° 4 (E/2010/24), chap. I,
merce international de marchandise, 2010 [Statistiques du commerce international sect. B, décision 41/103.
de marchandises : Concepts et définitions de 20102 (SCIM 2010) et a approuvé le pro- 2 Publication des Nations Unies, nu
gramme de mise en œuvre proposé, y compris la révision du Manuel des statisticiens méro de vente : F.10.XVII.13.
Remerciements
Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens,
Révision 1 (SCIM 2010 : Manuel des statisticiens) a été préparé par la Division de sta-
tistique des Nations Unies en collaboration avec les membres du Groupe d’experts sur
les statistiques du commerce international de marchandises cités ci-après par ordre
alphabétique des pays et des organisations :
Allemagne (K. Geyer-Schaefer, A. Krockow et S. Gehle-Dechant), Brésil
(P. Pavao et F. Martins Pimentel), Canada (A. Torrance), Chine (H. Jin), Colombie
(J. F. Martínez), Costa Rica (A. M. Umaña), États-Unis (D. Dickerson et D. Oberg),
Italie (S. Menghinello et P. Anitori), Jamaïque (L. Reid), Maroc (H. Ouljour), Mexique
(G. A. Durand Alcántara et P. Álvarez Icaza Longoria), Norvège (L. Korbol), Ou-
ganda (J. Mayende), Philippines (E. de Guzman), République tchèque (V. Petraskova),
Royaume-Uni (M. Kingston et S. Tudor), Ukraine (V. Pischeiko et L. Matronich) et
Viet Nam (T. M. T. Le); et Commission de l’union douanière (Bélarus, Kazakhstan et
Fédération de Russie) [E. Borushko], Conférence des Nations Unies sur le commerce
et le développement (CNUCED) [M. Muryawan], Division de statistique des Na-
tions Unies, Département des affaires économiques et sociales du secrétariat des Na-
tions Unies (R. Jansen, M. Reister, L. González Morales, C. S. Lovell et V. Markhonko,
consultant), Eurostat (K. Nuortila et A. Ridzonova), Marché commun de l’Afrique de
l’Est et de l’Afrique australe (COMESA) [A. J. Walakira], Organisation de coopéra-
tion et de développement économiques (OCDE) [A. Lindner], Organisation des Na-
tions Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) [M. Campeanu], Organisation
mondiale des douanes (OMD) [E. De Jong], Organisation mondiale du commerce
(OMC) [A. Maurer et Y. Markus], Union postale universelle (UPU) [M. Helble].
La Division de statistique des Nations Unies exprime sa gratitude aux membres
du Groupe d’experts des SCIM pour leur collaboration fructueuse. Elle les remercie
infiniment pour leurs contributions précieuses tout au long du processus de rédaction
des recommandations et au cours des quatre réunions virtuelles du Groupe d’experts 1 L’Équipe spéciale des statisti
et de la réunion consacrée aux problèmes d’établissement des SCIM. La Division est ques du commerce international
également reconnaissante à l’Équipe spéciale des statistiques du commerce interna- de marchandises est un organe
tional de marchandises1, qui a appuyé le processus de révision à ses différents stades. interinstitutions qui com prend
des représentants de la Division de
La Division de statistique des Nations Unies exprime également sa gratitude aux statistique des Nations Unies, de
bureaux de statistique nationaux, aux administrations des douanes et autres orga- la Commission économique pour
l’Amérique latine et les Caraïbes,
nismes gouvernementaux pour leurs observations nombreuses et souvent très détail- de la Commission économique et
lées communiquées lors des consultations mondiales sur le contenu de la publication sociale pour l’Asie occidentale, de
SCIM 2010 : Manuel des statisticiens, qui ont fourni des contributions et des orienta- la Conférence des Nations Unies
sur le commerce et le développe
tions importantes pour la réussite du processus de rédaction. ment, de l’Organisation des Na
La préparation de la publication SCIM 2010 : Manuel des statisticiens a débuté tions Unies pour le développement
industriel, de l’Or ganisation des
sous la direction et la supervision de V. Markhonko et s’est poursuivie sous celles de Nations Unies pour l’alimentation
R. Jansen. M. Reister, V. Markhonko (consultant), R. Jansen, L. González Morales et et l’agriculture (FAO), du Fonds mo
C. S. Lovell ont été associés à la rédaction du texte à différents stades du processus de nétaire international (FMI), de l’Or
ganisation mondiale du commerce
révision. M. Reister a assumé la responsabilité directe de l’organisation des réunions (OMC), du Centre du commerce
virtuelles du Groupe d’experts, de la consultation mondiale, de la réunion relative international, de l’Organisation de
aux problèmes d’établissement des SCIM et, avec l’aide de L. González Morales, de coopération et de développement
économiques (OCDE), d’Eurostat
la préparation du texte final. Le personnel de la Section des statistiques du commerce et de l’Organisation mondiale des
international de marchandises a fourni un appui précieux tout au long de la révision. douanes (OMD).
vii
Brésil Système intégré du commerce extérieur du Brésil : dispositions institutionnelles Annexe 5.C.
Philippines Inter-Agency Committee (IAC) on Trade Statistics des Philippines : dispositions institutionnelles Annexe 5.D.
Chine Expérience de la Chine : l’administration des douanes en tant qu’organisme responsable Annexe 5.E.
6. Territoire statistique et organisation de la collecte de données
Union européenne Pratiques de l’Union européenne concernant des éléments territoriaux spécifiques Encadré 6.2
Brésil La zone franche d’exportation : l’exemple du Brésil Encadré 6.3
7. Intégration de données de différentes sources
Ouganda Ouganda : utilisation des données des offices de commercialisation Paragraphe 7.15
Norvège Norvège : utilisation des registres de navires Paragraphe 7.16
Ouganda Ouganda : enquête sur le commerce transfrontalier informel Paragraphes 7.17 et 7.18
Turquie Turquie : enquête sur le commerce de navette Paragraphe 7.19
8. Traitement des données et gestion des bases de données
Suède Guichet unique en Suède Paragraphe 8.12
États-Unis Modernisation des douanes aux États-Unis Paragraphe 8.13
Philippines Expérience des Philippines : le projet Electronic-to-Mobile (e2m) des douanes Paragraphe 8.14
Brésil Expérience du Brésil : Sistema Integrado de Comercio Exterior (Siscomex) Paragraphe 8.15
CNUCED Système douanier automatisé (SYDONIA) Paragraphes 8.16 et 8.17
Italie Processus de production statistique : exemple de l’Italie Encadré 8
Union européenne Programme EUROTRACE de traitement des données pour les statistiques du commerce extérieur Paragraphe 8.21
Trinité-et-Tobago Déploiement du logiciel EUROTRACE à Trinité-et-Tobago Paragraphe 8.22
Philippines Expérience des Philippines Paragraphe 8.24
9. Qualité des données : assurance, mesure et compte rendu
États-Unis Effet de l’enregistrement électronique obligatoire des données d’exportation : Paragraphe 9.16
l’expérience des États-Unis
Brésil Assurance de la qualité des statistiques au Brésil Paragraphe 9.17
CNUCED SYDONIA : assurance, mesure et compte rendu de la qualité des données Paragraphe 9.18
Union européenne Cadre harmonisé de validation des données : Eurostat Paragraphes 9.19-9.21
Union européenne Règles de validation du système de gestion de base de données d’EUROTRACE Paragraphe 9.22
Union européenne Directives relatives à l’établissement de rapports sur la qualité dans le cadre du système Paragraphe 9.24-9.27
statistique européen (SSE)
Allemagne Rapport sur la qualité en Allemagne Paragraphe 9.29
États-Unis Rapport sur la qualité des statistiques du commerce de marchandises aux États-Unis Paragraphe 9.30
Union européenne Rapport d’Eurostat sur la qualité des statistiques du commerce de marchandises Paragraphe 9.31
Union européenne Système statistique européen : structure de métadonnées Euro-SDMX Paragraphe 9.32
FMI Norme spéciale de diffusion des données du FMI sur les statistiques du commerce international Paragraphe 9.33
de marchandises
Union européenne Rapports individuels d’évaluation sur les États membres de l’UE Paragraphe 9.35
Royaume-Uni de Information sur la mesure de la qualité : Royaume-Uni de Grande-Bretagne Paragraphe 9.40
Grande-Bretagne et et d’Irlande du Nord
d’Irlande du Nord
Canada, États-Unis Études de rapprochement : quelques exemples, l’expérience du Canada, Paragraphe 9.47
et Mexique des États-Unis et du Mexique
Chine et États-Unis Études de rapprochement : quelques exemples, Chine et États-Unis Paragraphe 9.47
Danemark et Suède Études de rapprochement : quelques exemples, Danemark et Suède, Paragraphe 9.47
projet d’échange quant aux asymétries
Liste des expériences nationales xv
Union européenne Études de rapprochement : quelques exemples. Union européenne : asymétries Paragraphe 9.47
dans les statistiques du commerce intracommunautaire de l’Union européenne
Brésil Études de rapprochement : quelques exemples. Brésil Paragraphe 9.47
Canada et États-Unis Échange bilatéral de données : l’exemple du Canada et des États-Unis Paragraphe 9.49
Brésil Système de validation des données statistiques du Brésil Annexe 9.A
(exemple sur les exportations)
CNUCED Assurance, mesure et compte rendu de la qualité des données Annexe 9.B
dans le Système douanier automatisé (SYDONIA) : contrôles et rapports
Brésil Conduite d’études de rapprochement : l’expérience du Brésil Annexe 9.D
10. Élaboration des données dans une union douanière
Union européenne Union européenne : l’union douanière en tant que marché unique Paragraphes 10.2-10.10
SACU Union douanière d’Afrique australe (SACU) Paragraphe 10.11
COMESA Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (COMESA) Paragraphe 10.12
ASEAN Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN) Paragraphes 10.13
et 10.14
Bélarus, Fédération de Union douanière du Bélarus, de la Fédération de Russie et du Kazakhstan Paragraphe 10.15
Russie et Kazakhstan
Bélarus, Fédération de Exemple de l’union douanière du Bélarus, de la Fédération de Russie et du Kazakhstan Encadré 10.3
Russie et Kazakhstan
Union européenne Exemple de l’Union européenne : autorisation unique, autorisation unique Paragraphes 10.25
pour les procédures simplifiées (SASP) et dédouanement unique et 10.26
11. Intégration des statistiques du commerce et des entreprises
Italie La taxinomie des résultats statistiques élaborés par l’Italie Paragraphe 11.11
Italie Nouvelles statistiques et projets de développement en Italie Paragraphe 11.12
Brésil Intégration des statistiques du commerce et des entreprises : l’expérience du Brésil Paragraphe 11.13
OCDE-Union Base de données d’Eurostat et de l’OCDE sur le commerce par caractéristiques des entreprises Paragraphes 11.14
européenne et 11.18
États-Unis Établir des liens entre les sources de données : taux de correspondance, Paragraphe 11.15
l’expérience des États-Unis
Union européenne Établir un lien entre le négociant et l’unité statistique : Paragraphe 11.16
l’expérience de l’Union européenne
Union européenne Registres d’entreprises : l’expérience de l’Union européenne Paragraphe 11.17
Brésil Intégration des statistiques du commerce dans un système d’information géographique Paragraphe 11.22
TROISIÈME PARTIE. ÉLABORATION D’ÉLÉMENTS DE DONNÉES SPÉCIFIQUES
12. Date d’enregistrement
Brésil Date d’enregistrement au Brésil Encadré 12.1
Union européenne Date d’enregistrement : l’expérience de l’Union européenne Encadré 12.2
13. Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH)
Union européenne Exemples de l’utilisation des chapitres 98 et 99 dans la nomenclature combinée Encadré 13.8
de l’Union européenne
Union européenne Élaboration et l’utilisation de la nomenclature combinée : Encadré 13.9
l’expérience de l’Union européenne
Canada Descriptifs indépendants de produits : l’expérience du Canada Encadré 13.10
Union européenne Relation entre le SH, la nomenclature combinée de l’Union européenne Encadré 13.11
et d’autres classifications internationales relatives aux statistiques du commerce
14. Évaluation
Philippines Le calcul de la valeur FAB des marchandises importées aux Philippines Encadré 14.1
Union européenne Distinction entre les logiciels en série et les logiciels personnalisés : l’expérience d’Eurostat Encadré 14.2
xvi Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Italie Distinction entre les logiciels en série et les logiciels personnalisés : l’expérience de l’Italie Encadré 14.3
Allemagne Conversion de monnaies : l’expérience de l’Allemagne Paragraphe 14.39
Brésil Conversion de monnaies : l’expérience du Brésil Paragraphe 14.40
Union européenne Conversion de monnaies sur la base de taux de change différents pour les données douanières Encadré 14.4
et dans INTRASTAT : l’expérience de l’Union européenne
15. Mesure des quantités
Union européenne Pratiques relatives à l’utilisation d’unités supplémentaires dans l’Union européenne Paragraphe 15.6
Union européenne Unités supplémentaires de la nomenclature combinée Encadré 15.1
utilisée dans les États membres de l’UE
Chine La définition du « poids net » adoptée par la Chine Encadré 15.2
Union européenne Définition de la « masse nette » (poids net) utilisée dans l’Union européenne Encadré 15.3
Union européenne Élaboration des données de quantité dans le système INTRASTAT de l’Union européenne Encadré 15.4
Norvège Norvège : déclaration directe de la quantité dans les exportations de produits pétroliers Encadré 15.5
Ouganda Ouganda : unités de quantité utilisées dans l’enquête sur le commerce transfrontalier informel Encadré 15.6
États-Unis L’approche adoptée par les États-Unis pour valider les données de quantité Encadré 15.7
Allemagne Estimation des données de quantité : la pratique en vigueur en Allemagne Paragraphe 15.19
Canada Édition de la valeur unitaire et imputation de la quantité : l’expérience du Canada Paragraphe 15.20
Division de statistique Méthodes d’estimation employées par la Division de statistique des Nations Unies Paragraphe 15.21
des Nations Unies dans la base de données Comtrade des Nations Unies
16. Pays partenaire
Union européenne Attribution au pays partenaire selon le concept communautaire : Paragraphe 16.37
l’exemple de l’Union européenne
17. Mode de transport
États-Unis Pratique nationale : les États-Unis Paragraphe 17.15
Canada Pratique nationale : le Canada Paragraphe 17.16
Mexique Pratique nationale : le Mexique Paragraphe 17.17
Allemagne Pratique nationale : l’Allemagne Paragraphe 17.18
Brésil Pratique nationale : le Brésil Paragraphe 17.19
États-Unis Assurance de la qualité aux États-Unis Paragraphes 17.21
et 17-22
États-Unis Diffusion des statistiques du commerce international de marchandises Paragraphe 17.23
par mode de transport : expérience des États-Unis
Canada, États-Unis Base de données en ligne Statistiques des transports en Amérique du Nord (STAN) Encadré 17
et Mexique
18. Codes des régimes douaniers
Chine Codes des régimes douaniers utilisés dans les statistiques du commerce de la Chine Paragraphe 18.9
Philippines Codes des régimes douaniers utilisés aux Philippines Paragraphe 18.10
COMESA Harmonisation des codes des régimes douaniers dans le COMESA Paragraphe 18.11
et annexe 18.A
Union européenne Pratique de l’Union européenne Paragraphe 18.12
et annexe 18.B
QUATRIÈME PARTIE. ÉLABORATION DES DONNÉES SUR LE COMMERCE DE CATÉGORIES SÉLECTIONNÉES DE MARCHANDISES
19. Portée des SCIM
Union européenne Seuils appliqués dans le système INTRASTAT de l’Union européenne Encadré 19.1
Allemagne Estimation des échanges sous le seuil : l’expérience de l’Union européenne (Allemagne) Encadré 19.2
Liste des expériences nationales xvii
Abréviations et acronymes
Chapitre premier
11
Encadré 1.1
Code of Laws of the United States of America : extrait du titre 13 intitulé « Census »
Chapitre 9 intitulé « Collection and Publication of Foreign Commerce and Trade Statistics » :
parties a et b de la section 301 « Collection and publication »
a) Le [Département du commerce des États-Unis] est autorisé à recueillir des informations auprès
de toutes les personnes qui exportent ou importent en provenance ou à destination des États-
Unis ou de zones non contiguës sur lesquelles les États-Unis exercent leur souveraineté, leur ju
ridiction ou leur contrôle et de toutes les personnes intervenant dans des échanges entre les
États-Unis et de telles zones non contiguës et entre ces zones, ou auprès des propriétaires ou
opérateurs de transporteurs intervenant dans de telles transactions internationales, et établira et
publiera ces informations relatives aux exportations, aux importations, aux échanges et au trans
port y afférent s’il le juge nécessaire ou approprié pour lui permettre de renforcer, de promouvoir,
de développer et d’améliorer le commerce, intérieur et extérieur, des États-Unis et de parvenir à
d’autres fins légales;
b) Le secrétariat soumettra au Committee on Ways and Means de la Chambre des représentants et
à la Commission des finances du Sénat des statistiques trimestrielles et cumulées sur les impor
tations pour mise à la consommation aux États-Unis et sur les exportations au départ des États-
Unis par pays et par produit. Les statistiques sur les importations des États-Unis seront soumises
conformément à l’Harmonized Tariff Schedule of the United States Annotated for Statistical Re
porting Purposes et à la note 1 de statistique générale y figurant, soit avec les détails suivants :
1) La quantité nette;
2) La valeur douanière aux États-Unis;
3) Le prix d’achat ou son équivalent;
4) L’équivalent de la valeur de pleine concurrence;
5) Le coût total du port d’exportation jusqu’au port d’entrée aux États-Unis;
6) Une valeur au port d’entrée aux États-Unis correspondant si possible à la somme des va
leurs 5 et 4 ou, le cas échéant, à la somme des valeurs 5 et 3;
7) Dans les transactions où les valeurs 3 et 4 sont identiques, la valeur totale des transactions.
Les données visées aux points 1, 2, 3, 5 et 6 seront présentées séparément pour les transactions entre
parties non liées et les transactions entre parties liées, ainsi qu’au total pour toutes les transactions.
Encadré 1.2
Extrait de la loi canadienne sur la statistique
des cas, l’organisme responsable des statistiques ne soumet pas toutes les données
à un contrôle rigoureux de divulgation, mais recourt plutôt à des méthodes de « di-
vulgation passive » qui permettent aux importateurs et exportateurs de l’informer
d’éventuels risques de divulgation à étudier et de lui demander une forme ou l’autre
de suppression statistique.
1.15. Confidentialité des informations commerciales. Dans les statistiques du com-
merce international de marchandises, la confidentialité implique la confidentialité
des informations personnelles (un négociant peut par exemple être identifié par son
nom ou son adresse ou par un numéro accessible au public sur des relevés indivi-
duels) et la confidentialité des informations commerciales. En règle générale, le droit
protège la confidentialité des informations personnelles dans tous les pays. L’orga-
nisme responsable des statistiques peut aussi prendre des dispositions appropriées
pour protéger la confidentialité des données lors de l’échange d’informations de base
entre organismes. Toutefois, ces informations doivent, indépendamment de leur sta-
tut juridique, qu’elles soient personnelles ou commerciales, être intégrées dans les sta-
tistiques du commerce, mais présentées sous forme agrégée, de sorte que les éléments
confidentiels des opérations visées ne puissent être reconnus (voir le chapitre 26 pour
plus de précisions). Il est également souhaitable que la législation nationale définisse
les droits et les responsabilités concernant l’accès aux microdonnées et en souligne les
principes et les procédures appropriés. L’organisme responsable est engagé à coopérer
avec le législateur pour rédiger de telles lois.
F. Expériences nationales
1.16. Le cadre juridique des statistiques du commerce au Maroc. Au Maroc, l’Office
des changes est responsable de l’établissement et de la diffusion des statistiques du
commerce extérieur. L’Office des changes est un organisme public investi de deux
missions : édicter les mesures relatives à la réglementation des changes et établir les
statistiques des échanges extérieurs, de la balance des paiements et de la position
financière extérieure. L’établissement et la diffusion des statistiques du commerce
extérieur sont confiés à l’Office des changes depuis 1937, sur décision du Ministère
des finances. Les textes légaux relatifs aux statistiques du commerce ont été amendés
en 2007 avec la promulgation de la loi n° 19-06 relative aux déclarations statistiques
aux fins d’élaboration des données des échanges extérieurs. Dans cette loi, des dis-
positions :
a) Imposent aux résidents de déclarer les transactions avec des non-résidents
à l’Office des changes;
b) Précisent les transactions à déclarer, soit les transactions commerciales et
financières avec des non-résidents;
c) Définissent les infractions à la loi sur les déclarations statistiques, à sa-
voir le défaut de déclaration, les fausses déclarations et le non-respect des
formes et modalités d’établissement ou de transmission des déclarations
statistiques;
d) Autorisent l’Office des changes à effectuer des enquêtes directement au-
près des personnes assujetties.
1.17. La loi sur la confidentialité aux Philippines. Aux Philippines, la confidentia-
lité des informations commerciales est régie par les dispositions de la section 4 de la
loi 591 du Commonwealth. Cette loi prévoit, entre autres, que les données fournies
au bureau de statistique par un particulier, une corporation, un partenariat, une ins-
Le cadre juridique des SCIM 9
titution ou une entreprise commerciale ne seront pas utilisées devant les tribunaux
ou par un service public quel qu’il soit, à titre de preuve en faveur ou à l’encontre du
particulier, de la corporation, du partenariat, de l’institution ou de l’entreprise com-
merciale dont ces informations émanent; que ces données ou informations ne seront
divulguées à personne, exception faite des membres du personnel du bureau de sta-
tistique dans l’exercice de leurs fonctions; et que ces données ne seront pas publiées
si ce n’est sous la forme de résumés ou de tableaux statistiques sans référence au par-
ticulier, à la corporation, au partenariat, à l’institution ou à l’entreprise commerciale
qui les aura fournies. Toute personne reconnue coupable d’infraction aux disposi-
tions de cette section est passible d’une amende ou d’une réclusion ou des deux. Aux
Philippines, l’établissement et la diffusion de statistiques du commerce international
de marchandises s’effectuent dans le strict respect de la section 4 de la loi 591 du
Commonwealth. Les données rendues publiques sont publiées sous forme de résu-
més, et les tableaux présentent des valeurs agrégées, sans référence aux chiffres d’im-
portateurs ou d’exportateurs particuliers. Les valeurs et les volumes d’importation et
d’exportation sont uniquement publiés par produit et par pays. Aucune information
sur l’identité des importateurs ou exportateurs n’est mentionnée dans les tableaux
statistiques.
11
Chapitre 2
22
Déclarations en douane
et relevés douaniers connexes
2.1. Introduction. Le présent chapitre donne des précisions sur les recommandations
relatives à l’utilisation des déclarations en douane et des relevés douaniers connexes
contenues dans les SCIM 2010, au chapitre 8, qui traite des stratégies d’élaboration
des données. Ce chapitre fournit des détails sur la Convention de Kyoto révisée et
présente des régimes douaniers indiquant si des mouvements de marchandises sont
inclus dans les statistiques du commerce international de marchandises ou en sont
exclus. La vérification des informations contenues dans les déclarations en douane et
d’autres questions relatives à la collecte de données et à la qualité des données sont
également abordées. Comme les déclarations en douane sont la principale source de
données sur le commerce dans la plupart des pays, les responsables des statistiques
du commerce doivent être parfaitement au fait des lois et règlements administratifs
régissant les régimes douaniers et de la portée et du niveau de détail des déclarations
en douane qui sont en vigueur dans leur pays. Ce chapitre se base sur le chapitre 1, qui
décrit le cadre juridique global de l’établissement et de la diffusion des statistiques du
commerce international de marchandises. L’utilisation de sources non douanières est
abordée au chapitre 3. Le présent chapitre est en lien direct avec les chapitres 12 à 18
dont il décrit le contexte. Ces chapitres donnent des précisions sur l’élaboration d’élé-
ments de données spécifiques, lorsque les déclarations en douane sont la source d’in-
formation principale des statistiques du commerce international de marchandises.
gagés à coopérer avec l’administration nationale des douanes pour promouvoir l’ap-
plication des directives internationales sur les régimes douaniers qui ont été publiées
5 La plupart de ces régimes sont par l’Organisation mondiale des douanes (OMD)5. La terminologie et les régimes
décrits dans la Convention inter
nationale pour la simplification douaniers sont résumés ci-dessous.
et l’harmonisation des régimes 2.3. La déclaration en douane (déclaration de marchandises) et le déclarant. Par dé-
douaniers, qui a été signée à Kyoto,
au Japon, le 18 mai 1973, et qui a claration en douane, en entend « tout acte ou déclaration fait dans la forme prescrite
été révisée en juin 1999; l’OMD a ou acceptée par la douane, donnant des informations ou des renseignements requis
publié le Glossaire des termes doua-
niers internationaux (Bruxelles,
par les services de douane6 ». Par déclarant, on entend « toute personne physique ou
octobre 2011) pour faciliter l’utili morale qui fait une déclaration en douane ou au nom de laquelle cette déclaration est
sation uniforme de la terminologie faite7 ». La Convention de Kyoto révisée précise qu’un déclarant ne doit pas néces-
douanière. La Convention de Kyoto
révisée est disponible aux adresses sairement être propriétaire des marchandises et que toute personne ayant le droit de
suivantes : www.wcoomd.org/ disposer des marchandises (par exemple le transporteur, le transitaire, le dépositaire
f r/ to p i c s / f a c i l i t at i o n / i ns t r u
ment-and-tools/conventions/
ou un agent agréé par les services de douane) peut agir en qualité de déclarant8. L’ex-
pf_revised_kyoto_conv/kyoto_ pression « déclaration en douane » recouvre non seulement les déclarations classiques
new.aspx (en version interactive sous la forme de documents écrits, mais également les déclarations faites sous forme
en ligne). Le Glossaire des termes
douaniers internationaux est dis électronique ou orale et les actes requis de la part des voyageurs en vertu du système
ponible aux adresses suivantes : du double circuit (circuit rouge et circuit vert). La nature des données consignées
h t t p: // w c o o m d p u b l i c a t i o n s .
org/catalogsearch/result/?_ _ _ dans ces déclarations peut varier dans une grande mesure; en règle générale, les don-
store=french&q=Glossaire+des+ nées fournies sont exhaustives lorsque les marchandises sont destinées à la mise à la
termes+douaniers+internatio consommation ou à l’exportation à titre définitif.
naux&_ _ _from_store=english;
http://wcoomdpublications.org/ 2.4. Relevés douaniers connexes et documents d’accompagnement. Par « relevés
downloadable/download/sample/
sample_id/123/ (au format PDF) et
douaniers connexes », on entend les documents douaniers à remplir en plus de la dé
http://wcoomdpublications.org/ claration en douane, par exemple une déclaration de valeur en douane ou des formu
downloadable/download/sample/ laires spéciaux dans les cas où les marchandises entrent dans une zone franche, ou
sample_id/34/ (au format PDF).
6 Voir la définition de la « déclaration une zone franche industrielle, ou en sortent. Les exigences peuvent être très diffé-
de marchandises » dans le glossaire rentes selon les pays. Les relevés douaniers connexes se distinguent des documents
de l’OMD; voir aussi la Convention accompagnant les déclarations en douane, par exemple une facture, un manifeste
de Kyoto révisée, annexe générale,
chapitre 2, F8./E19., « déclaration d’expédition, un connaissement ou un certificat d’origine, qui ne sont pas remplis ou
7
de marchandises ». émis à la douane9. Dans le présent manuel, les documents accompagnant les décla-
Voir la définition du « déclarant »
dans le glossaire de l’OMD; voir
rations en douane sont considérés comme des sources de données non douanières,
également la Convention de Kyoto alors que les relevés douaniers connexes sont considérés comme des documents de
révisée, annexe générale, chapi douane. Certains pays sont toutefois susceptibles de ne pas adhérer à cette distinction
tre 2, F7./E14., « déclarant ».
8 Voir la Convention de Kyoto révi et de considérer que tous les documents d’accompagnement fournis à la douane sont
sée, annexe générale, chapitre 3, des documents douaniers.
normes 3.6 et 3.7.
9 Par exemple, le connaissement est 2.5. Évolution des exigences de douane. Il y a lieu de préciser que le rôle des douanes
un document délivré par le char évolue en raison de l’importance accrue de la sécurité et de la multiplication des ac-
geur au transporteur, alors que le
certificat d’origine est un docu
cords commerciaux dans le monde. De plus, la réduction des droits de douane et
ment habituellement délivré par le la simplification des formalités douanières transforment les pratiques commerciales.
Ministère du commerce ou de l’in Dans ce contexte, les relevés douaniers ne sont plus aussi précis que par le passé à
dustrie ou un autre service public.
certains égards. De surcroît, sous l’effet de ces changements, certains des régimes
douaniers auxquels les bureaux de statistique pouvaient se référer pour répertorier
des mouvements internationaux de marchandises ne sont plus largement utilisés ou
le sont différemment. Dans certains cas, par exemple, les marchandises qui traversent
simplement un pays donné sont désormais souvent déclarées et enregistrées comme
des importations (puis des réexportations) normales et, de ce fait, augmentent les sta-
tistiques commerciales du pays, alors que par le passé elles étaient déclarées comme
marchandises en transit et étaient donc exclues des statistiques du commerce. À cet
égard, il est conseillé aux responsables des douanes et aux statisticiens de travailler en
étroite coopération pour s’entendre sur les distinctions entre certaines définitions de
douane et de statistique, et sur le fait qu’une transaction relevant d’un régime doua-
nier particulier peut par la suite être classée différemment à des fins statistiques.
Déclarations en douane et relevés douaniers connexes 13
Encadré 2.1
Annexe générale de la Convention de Kyoto révisée : exemples de normes
Tableau 2
Liste des annexes spécifiques de la Convention de Kyoto révisée et de leurs chapitres
Annexes spécifiques Chapitres
D2 Zones franches
E Transit E1 Transit douanier
E2 Transbordement
E3 Transport de marchandises par cabotage
F Transformation F1 Perfectionnement actif
F2 Perfectionnement passif
F3 Drawback
F4 Transformation de marchandises destinées
à la mise à la consommation
G Admission temporaire G1 Admission temporaire
H Infractions H1 Infractions douanières
J Procédures spéciales J1 Voyageurs
J2 Trafic postal
J3 Moyens de transport à usage commercial
J4 Produits d’avitaillement
J5 Envois de secours
K Origine K1 Règles d’origine
K2 Preuves documentaires de l’origine
K3 Contrôle des preuves documentaires de l’origine
2.14. Liste des régimes douaniers en vertu desquels les marchandises doivent être in-
cluses dans les SCIM. L’encadré 2.2 dresse la liste des régimes douaniers définis dans la
Convention de Kyoto révisée dont l’application doit, en règle générale, entraîner l’in-
clusion des mouvements internationaux de marchandises dans les importations ou
les exportations, conformément aux recommandations pertinentes des SCIM 2010.
2.15. Liste des régimes douaniers en vertu desquels les marchandises doivent être ex-
clues des SCIM. L’encadré 2.3 dresse la liste des régimes douaniers définis dans la
Convention de Kyoto révisée dont l’application doit, en règle générale, entraîner l’ex-
clusion des marchandises des statistiques du commerce international de marchan-
Encadré 2.2
Régimes douaniers régissant des marchandises à inclure dans les SCIM
1. Importations
Mise à la consommation (annexe spécifique B, chapitre 1)
L’annexe spécifique B de la Convention de Kyoto révisée définit le régime douanier de la « mise à la
consommation » comme un régime qui permet aux marchandises importées d’être mises en libre cir
culation dans le territoire douanier lors de l’acquittement des droits et des taxes à l’importation éven
tuellement exigibles et de l’accomplissement de toutes les formalités douanières nécessaires. Elle dé
finit par ailleurs les « marchandises en libre circulation » comme des marchandises dont il peut être
disposé sans restriction du point de vue de la douane.
Entrepôts de douane (annexe spécifique D, chapitre 1)
Le « régime de l’entrepôt de douane » est le régime douanier en application duquel les marchan
dises importées sont stockées sous contrôle de la douane dans un lieu désigné à cet effet (entrepôt de
douane) sans paiement des droits et des taxes à l’importation. La douane peut créer des entrepôts de
douane publics et privés dont elle fixe les exigences relatives à l’établissement, à la conception et à la
gestion et définit les mesures à prendre en vue du contrôle de la douane. Les mesures prises en ma
tière de stockage des marchandises dans les entrepôts de douane, d’inventaire et de comptabilité sont
soumises à l’agrément de la douane. Comme indiqué ci-dessus, les opérations autorisées sont stricte
ment définies. Les marchandises peuvent être entreposées dans un entrepôt de douane pendant un
an au moins, sauf si elles sont périssables.
Zones franches (annexe spécifique D, chapitre 2)
Une « zone franche » est une partie du territoire d’une partie contractante dans laquelle les marchan
dises qui y sont introduites sont généralement considérées comme n’étant pas sur le territoire doua
nier au regard des droits et des taxes à l’importation. La législation nationale précise les conditions
dans lesquelles les zones franches peuvent être créées; elle détermine les catégories de marchandises
susceptibles d’y être admises et précise la nature des opérations auxquelles les marchandises peuvent
être soumises pendant leur séjour en zone franche. La douane énonce les conditions d’exercice du
contrôle de la douane, y compris les exigences en matière de conception, de construction et d’amé
nagement des zones franches, et a le droit d’effectuer à tout moment un contrôle des marchandises
détenues dans une zone franche.
Perfectionnement actif (annexe spécifique F, chapitre 1)
Le « perfectionnement actif » est le régime douanier qui permet de recevoir dans un territoire doua
nier, en suspension des droits et des taxes à l’importation, certaines marchandises destinées à subir
une transformation, une ouvraison ou une réparation et à être ultérieurement exportées. L’annexe
spécifique F précise que le perfectionnement actif n’est pas limité aux marchandises qui sont impor
tées directement de l’étranger, mais est également autorisé pour les marchandises déjà placées sous
un autre régime douanier et qu’il ne devrait pas être refusé pour la seule raison que les marchandises
à mettre en œuvre ont une origine, une provenance ou une destination déterminée.
Transformation de marchandises destinées à la mise à la consommation
(annexe spécifique F, chapitre 4)
La « transformation de marchandises destinées à la mise à la consommation » est le régime douanier
en application duquel les marchandises importées peuvent subir, sous le contrôle de la douane, avant
Déclarations en douane et relevés douaniers connexes 17
la mise à la consommation, une transformation ou une ouvraison ayant pour effet que le montant des
droits et des taxes à l’importation applicables aux produits obtenus est inférieur à celui qui serait ap
plicable aux marchandises importées. Le bénéfice du régime de la transformation de marchandises
destinées à la mise à la consommation est accordé à condition que :
a) La douane puisse s’assurer que les produits issus de la transformation des marchandises desti
nées à la mise à la consommation ont été obtenus à partir des marchandises importées;
b) L’état initial des marchandises ne puisse être économiquement rétabli après la transformation ou
l’ouvraison.
2. Réimportations
Réimportation en l’état (annexe spécifique B, chapitre 2)
Les « marchandises exportées avec réserve de retour » sont les marchandises qui sont désignées par
le déclarant comme devant être réimportées et à l’égard desquelles des mesures d’identification peu
vent être prises par la douane en vue de faciliter leur réimportation en l’état.
La « réimportation en l’état » est le régime douanier qui permet de mettre à la consommation, en
franchise des droits et des taxes à l’importation, des marchandises qui ont été exportées, à condition
qu’elles n’aient subi à l’étranger aucune transformation, ouvraison ou réparation et à condition que
toutes les sommes exigibles en raison d’un remboursement, d’une remise ou d’une suspension des
droits et des taxes ou de toute subvention ou tout autre montant accordé à l’occasion de l’exportation,
soient acquittées. Les marchandises qui peuvent bénéficier d’une réimportation en l’état peuvent être
des marchandises qui se trouvaient en libre circulation ou constituaient des produits compensateurs.
3. Exportations
Exportation à titre définitif (annexe spécifique C, chapitre 1)
L’annexe spécifique C définit l’« exportation à titre définitif » comme le régime douanier applicable aux
marchandises en libre circulation qui quittent le territoire douanier et qui sont destinées à demeurer
définitivement en dehors de celui-ci. La douane n’exige pas systématiquement une preuve de l’arrivée
des marchandises en pays étranger.
Perfectionnement passif (annexe spécifique F, chapitre 2)
Le « perfectionnement passif » est le régime douanier qui permet d’exporter temporairement des
marchandises qui se trouvent en libre circulation dans le territoire douanier, en vue de leur faire subir
à l’étranger une transformation, une ouvraison ou une réparation et de les réimporter ensuite en exo
nération totale ou partielle des droits et des taxes à l’importation.
Drawback (annexe spécifique F, chapitre 3)
Le « drawback » est le montant des droits et des taxes à l’importation remboursé en application du ré
gime du drawback. Le « régime du drawback » est le régime douanier qui permet, lors de l’exportation
de marchandises, d’obtenir le remboursement, total ou partiel, des droits et des taxes à l’importation
qui sont imputés soit à ces marchandises, soit aux produits contenus dans les marchandises exportées
ou consommées au cours de leur production.
Trafic postal (annexe spécifique J, chapitre 2)
Selon la Convention de Kyoto révisée, les envois postaux « sont dédouanés aussi rapidement que pos
siblea », leur contrôle étant limité au minimum. a Voir la Convention de Kyoto révi
sée, annexe spécifique J, chapi
Envois de secours (annexe spécifique J, chapitre 5)
tre 2, norme 3.
La Convention de Kyoto révisée indique que le dédouanement des envois de secours pour l’exporta
tion, le transit, l’admission temporaire et l’importation doit être effectué en priorité. Dans le cas des
envois de secours, la douane prévoit : a) le dépôt d’une déclaration de marchandises simplifiée, pro
visoire ou incomplète, sous réserve que la déclaration soit complétée dans un délai déterminé; b) le
dépôt, l’enregistrement et l’examen de la déclaration de marchandises et des documents qui l’accom
pagnent avant l’arrivée des marchandises, et la mainlevée à l’arrivée de celles-ci; c) le dédouanement
en dehors des heures d’ouverture fixées par l’administration ou dans un lieu autre que le bureau de
douane, en renonçant à la perception de toute redevance normalement due à cet égard; et d) la vérifi
cation des marchandises ou le prélèvement d’échantillons, ou les deux à la fois, uniquement dans des
circonstances exceptionnellesb. b Ibid., normes 2 et 3.
18 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
dises, car les marchandises régies par ces régimes à l’entrée ou à la sortie du pays ne
contribuent pas à accroître ou à réduire le volume de marchandises du pays.
2.16. Mouvements transfrontaliers de marchandises susceptibles de ne pas relever de
régimes douaniers spécifiques, mais à inclure dans les SCIM. Un certain nombre de
mouvements transfrontaliers de marchandises sont susceptibles de ne pas relever de
régimes douaniers spécifiques, mais sont à inclure dans les statistiques du commerce
international de marchandises. L’encadré 2.4 donne des exemples de tels mouvements
11 La Convention de Kyoto révisée de marchandises11.
cite, entre autres, les régimes
douaniers les plus largement utili 2.17. Application nationale du régime du drawback. Comme indiqué au début de
sés, dont la mise à la consomma cette section, les modalités d’application de régimes douaniers spécifiques peuvent
tion et l’exportation à titre définitif,
qui représentent jusqu’à 90 % de varier entre les pays, et les statisticiens chargés du commerce doivent savoir comment
toutes les déclarations dans cer
tains pays.
Encadré 2.3
Régimes douaniers régissant des marchandises à exclure des SCIM
Transit douanier (annexe spécifique E, chapitre 1)
Le « transit douanier » est le régime douanier sous lequel sont placées des marchandises transpor
tées sous contrôle douanier d’un bureau de douane à un autre bureau de douane. La douane auto
rise le transport en transit douanier, sur son territoire, de marchandises :
a) D’un bureau d’entrée à un bureau de sortie;
b) D’un bureau d’entrée à un bureau intérieur;
c) D’un bureau intérieur à un bureau de sortie;
d) D’un bureau intérieur à un autre bureau intérieur.
Les marchandises transportées en transit douanier ne sont pas assujetties au paiement des droits
et des taxes. La douane du bureau de départ prend toutes les mesures nécessaires pour permettre
au bureau de destination d’identifier l’envoi et de déceler, le cas échéant, toute manipulation non
autorisée.
Transbordement (annexe spécifique E, chapitre 2)
Le « transbordement » est le régime douanier en application duquel s’opère, sous contrôle de la
douane, le transfert de marchandises qui sont enlevées du moyen de transport utilisé à l’importa
tion et chargées sur celui utilisé à l’exportation, ce transfert étant effectué dans le ressort d’un bu
reau de douane qui constitue, à la fois, le bureau d’entrée et le bureau de sortie. La douane devrait
accepter comme déclaration de marchandises pour le transbordement tout document commercial
ou de transport relatif à l’envoi en cause et contenant toutes les données exigées par la douane.
Cette acceptation est annotée sur le document.
Admission temporaire (annexe spécifique G, chapitre 1)
L’« admission temporaire » est le régime douanier qui permet de recevoir, sous condition, des mar
chandises dans un territoire douanier, en suspension totale ou partielle des droits et des taxes à
l’importation; ces marchandises doivent être importées dans un but défini et doivent être desti
a Voir également SCIM 2010, nées à être réexportées dans un délai déterminéa sans avoir subi de modification, exception faite
par. 1.43. de leur dépréciation normale par suite de l’usage qui en est fait.
La législation nationale doit énumérer les cas dans lesquels l’admission temporaire peut être auto
risée; l’admission temporaire des marchandises est accordée à condition que la douane puisse s’as
surer qu’elle sera en mesure d’identifier les marchandises au moment de l’apurement du régime. La
douane fixe, dans chaque cas, le délai d’admission temporaire.
L’admission temporaire en suspension totale des droits et des taxes à l’importation devrait être
b Disponible à l’adresse suivante : accordée aux marchandises citées dans les annexes de la Convention relative à l’admission tempo
www.wcoomd.org/fr/about-us/ raire (Convention d’Istanbul) du 26 juin 1990b :
l e g a l - i n s t r u m e nt s /~/m e
dia/30484A3EB0074A5BB8A5 a) « Marchandises destinées à être présentées ou utilisées à une exposition, une foire, un congrès
A6F1D1C462B4.ashx. ou une manifestation similaire »;
Déclarations en douane et relevés douaniers connexes 19
b) « Matériel professionnel »;
c) « Conteneurs, palettes, emballages, échantillons et autres marchandises importées dans le cadre
d’une opération commerciale »;
d) « Marchandises importées dans un but éducatif, scientifique ou culturel »;
e) « Effets personnels des voyageurs et marchandises importées dans un but sportif »;
f) « Matériel de propagande touristique »;
g) « Marchandises importées en trafic frontalier »;
h) « Marchandises importées dans un but humanitaire »;
i) « Moyens de transport »;
j) « Animaux ».
Encadré 2.4
Exemples de mouvements transfrontaliers de marchandises susceptibles
de ne pas relever de régimes douaniers spécifiques, mais à inclure dans les SCIM
a) Biens en consignation;
b) Commerce frontalier (échanges entre résidents de régions contiguës de pays limitrophes, selon
la législation nationale);
c) Troc;
d) Aide internationale (aides ou dons fournis gratuitement à des gouvernements par des gouverne
ments ou des organisations internationales);
e) Cadeaux et dons (à inclure s’ils sont significatifs, selon la législation nationale);
f) Contrats (exportation d’équipements ou de matériels à utiliser dans des projets de construction
réalisés par des résidents du pays);
g) Location de biens (importations ou exportations dans le cadre d’un contrat de location-exploita
tion) [voir SCIM 2010, par. 1.28];
h) Équipements ou matériels entrant dans le cadre des investissements d’une entreprise étrangère
(importation d’équipements, de pièces ou autres matériels par une entreprise étrangère dans le
cadre de son investissement initial total);
i) Achats en franchise de droits (importation en franchise de droits de produits destinés à être ven
dus dans des commerces spécifiques à des individus spécifiques, conformément à une réglemen
tation douanière spécifique);
j) Saisie et revente ultérieure par l’État;
j) Application d'une procédure nationale du drawback. Comme indiqué au début de la présente
section, il peut y avoir des différences dans l'application des procédures douanières spécifiques
entre pays, et les statisticiens chargés du commerce doivent être conscients de la façon dont cer
taines procédures sont définies et appliquées en détail dans leur pays. L'encadré 2.5 donne deux
exemples de la procédure du drawback.
Encadré 2.5
Application du régime du drawback : l’expérience du Brésil et du Canada
Définition et application du régime du drawback au Brésil
Le drawback est une mesure de la politique du commerce extérieur qui autorise les producteurs bré
siliens à acheter, à l’étranger ou sur le marché national, des matières premières et des pièces, sans
frais de douane, pour fabriquer des biens qui seront exportés. Le drawback permet aux entreprises
brésiliennes d’être compétitives puisqu’elles ne doivent pas ajouter de frais de douane à leurs tarifs à
l’exportation.
Extrait du mémorandum de l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) relatif au pro-
gramme de drawback des droits
1. Le programme en question procure des avantages aux personnes qui : a) importent ou importe
ront des marchandises au Canada; b) reçoivent ou recevront des marchandises importées au Canada;
20 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
certains régimes sont définis et appliqués dans leur pays. L’encadré 2.5 explique, à
titre d’exemple, comment le régime du drawback est appliqué dans deux pays.
régimes douaniers, la Convention de Kyoto révisée laisse au législateur national le SYDONIA (www.asycuda.org).
soin de répertorier les relevés douaniers à conserver et de déterminer les cas dans
lesquels une déclaration de marchandises doit être déposée et de préciser les infor-
mations qui doivent y figurer. Il est conseillé aux responsables des statistiques du
commerce de travailler en collaboration avec les douanes pour concevoir des relevés
douaniers qui, sans alourdir la charge administrative ou financière des douanes et
des négociants, contiennent tous les champs statistiques pertinents (voir le chapitre 8
pour plus de précisions) et permettent de recueillir les données requises pour établir
les statistiques du commerce. Les exigences statistiques doivent être systématique-
ment analysées avec les douanes et incluses dans un mémorandum d’accord; elles
doivent également être abordées dans le programme de travail conjoint des douanes
et de l’organisme responsable de l’établissement des statistiques du commerce inter-
national de marchandises (voir le chapitre 5). À cet égard, les bureaux de statistique
sont engagés à tenter d’obtenir un meilleur accès à des informations telles que celles
contenues dans les manifestes d’expédition.
2.23. Date de dépôt des déclarations et d’enregistrement des données. La Convention
de Kyoto révisée ne prévoit pas de normes strictes s’agissant de la date de dépôt des
déclarations. Elle précise simplement que la législation nationale devrait fixer un dé-
lai de dépôt qui permette au déclarant de réunir les renseignements nécessaires pour
compléter la déclaration et d’obtenir les documents justificatifs requis18. Les gouver- 18 Voir Convention de Kyoto révi
nements ont toute latitude pour fixer la date du début du délai, par exemple à compter sée, annexe générale, chapitre 3,
norme 3.23.
du déchargement des marchandises, de leur présentation au bureau de douane ou de
leur mainlevée. Il s’ensuit que la date à laquelle la déclaration est déposée et la date
à laquelle les marchandises franchissent effectivement la frontière du territoire éco-
nomique d’un pays peuvent être sensiblement différentes. Toutefois, comme la date à
laquelle la déclaration est déposée coïncide en général avec la date à laquelle les mar-
chandises franchissent la frontière du territoire économique d’un pays, c’est la date
de dépôt de la déclaration que les SCIM 2010 recommandent de choisir comme date
d’enregistrement des données sur le commerce dans le cas d’un système de collecte
de données fondé sur les relevés douaniers (voir le chapitre 12 pour plus de détails sur
la date d’enregistrement).
2.24. Dépôt de déclarations provisoires ou incomplètes. Si le déclarant n’est pas en
mesure de fournir tous les renseignements requis au moment du dépôt de sa déclara-
tion, les autorités douanières peuvent accepter une déclaration provisoire ou incom-
plète et accorder la mainlevée, sous réserve que le déclarant s’engage à compléter la
19
déclaration dans un délai déterminé19. L’intervalle entre le moment où la déclaration Ibid., annexe générale, chapitre 3,
norme 3.13 et directives y figurant.
définitive ou complète est déposée et le moment où les marchandises franchissent la
frontière du territoire douanier peut donc être assez long. Toutefois, comme la dé-
22 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
tions. Ces procédures peuvent reposer sur l’utilisation des documents commerciaux à
la disposition des douanes ou de sources appropriées de données non douanières. Les
statisticiens peuvent aussi fixer un seuil à des fins statistiques, c’est-à-dire déterminer
une valeur en dessous de laquelle les transactions ne sont pas nécessairement traitées
et incluses dans les statistiques du commerce international de marchandises ou sont
incluses sous la forme d’une estimation basée sur un échantillonnage ou d’un agrégat.
Cette méthode est utile lorsque les ressources ne sont pas nécessairement suffisantes
pour garantir le traitement de toutes les transactions en temps voulu. En pareil cas,
des explications claires doivent toutefois être incluses dans les métadonnées. Pour de
plus amples informations, voir la section E du chapitre 19, qui traite des déclarations
simplifiées et des seuils de déclaration.
2.29. Conservation des relevés douaniers. En règle générale, la législation exige, à
des fins de contrôle, que des copies des déclarations de marchandises et de tous les
justificatifs soient conservées pendant plusieurs années23. Il est conseillé aux statis- 23 Aux États-Unis, par exemple, les
ticiens de concevoir, en collaboration avec les douanes, une stratégie de conservation exportateurs ou leurs agents doi
vent conserver une copie de leurs
des documents nécessaires à des fins statistiques, qui prévoit, entre autres, la création documents d’expédition durant
d’une base de données électronique pour faciliter l’archivage, la récupération et le trois ans à compter de l’exporta
tion.
traitement des copies électroniques de ces documents.
Encadré 2.6
Activités de formation et de sensibilisation : l’expérience des Philippines
Aux Philippines, le bureau national de statistique (NSO) a organisé, en collaboration avec la banque
centrale, le Ministère du commerce et de l’industrie, l’Export Development Council, le bureau des
douanes et la Philippine Export Zone Authority (PEZA), une tournée pour sensibiliser les exportateurs,
les courtiers et les gestionnaires des expéditions des « PEZA Locators ». Les forums ont insisté sur les
données dont le NSO avait besoin pour établir les SCIM, sur l’obligation de remplir entièrement les
cases relatives à la valeur des matières premières importées, à la valeur de l’assurance et à la valeur du
fret, ainsi que sur l’importance des SCIM et de leurs usages.
Déclarations en douane et relevés douaniers connexes 25
Annexe 2.A
Le document administratif unique (DAU)
2.A Le document administratif unique (DAU) est la base documentaire des décla-
rations en douane dans l’Union européenne et en Islande, en Norvège et en Suisse. Le
document administratif unique est constitué de huit exemplaires. Le premier exem-
plaire, celui que l’État membre ou le pays où se déroulent les formalités d’exporta-
tion ou de transit doit conserver, est reproduit dans la figure 2.A ci-dessous. Le site
internet de la Commission européenne (https://ec.europa.eu/taxation_customs/bu-
siness/customs-procedures/general-overview/single-administrative-document-sad_
fr) fournit de plus amples informations.
Figure 2.A
Document administratif unique : exemplaire pour le pays d’expédition/d’exportation
27
Chapitre 3
33
A. Vue d’ensemble
3.2. Utilisation de sources de données douanières et non douanières : pratiques des
pays. Dans la majorité des pays, les déclarations en douane sont la principale source
de données pour établir les statistiques du commerce international de marchandises
(voir l’annexe 3.A). Toutefois, des différences sensibles s’observent à cet égard entre
les pays développés et les pays en développement ou en transition25. Selon une en- 25 Il n’existe pas de règle établie
quête menée par la Division de statistique des Nations Unies en 2006, 55 % seule- quant à la définition des pays ou
régions « développés » et « en dé
ment des pays développés ont indiqué utiliser les déclarations en douane à titre de veloppement » dans le système des
source principale de données, alors que la quasi-totalité des pays en développement Nations Unies. Dans la pratique,
le Japon en Asie, le Canada et les
ou en transition (98 %) ont indiqué les utiliser. Les pays plus développés utilisent des États-Unis en Amérique du Nord,
sources de données supplémentaires, par exemple les documents administratifs asso- l’Australie et la Nouvelle-Zélande
ciés à la fiscalité (58 %) et les enquêtes auprès des entreprises (59 %), des pourcentages en Océanie et l’Europe font partie
des régions développées (voir
qui ne dépassent pas 22 % et 21 %, respectivement, dans les pays en développement http://mdgs.un.org/unsd/mdg/
ou en transition. C’est l’une des conséquences de l’abolition des contrôles douaniers Host.aspx?Content=Data/Regio
nalGroupings.htm).
dans les États membres de l’Union européenne.
3.3. Utilisation de sources de données non douanières. L’utilisation plus fréquente de
sources de données non douanières s’explique aussi par le fait que certains types de
transactions ne passent pas par les douanes et que, en conséquence, les informations
les concernant doivent être obtenues à d’autres sources, provenant d’autres services
que les douanes. Le tableau 3.A, à l’annexe 3.A, montre qu’outre les déclarations en
douane les pays utilisent aussi les relevés postaux, les documents fiscaux, les regis-
tres de change, les enquêtes auprès des entreprises, les registres d’immatriculation
des aéronefs et des navires, les manifestes de transport maritime et les rapports des
28 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
3.6. Union postale universelle. Le traitement réservé aux courriers et colis postaux
par les douanes est régi par les actes de l’Union postale universelle (UPU), qui re-
groupe à ce jour 192 États membres. Ces actes, qui comprennent la Constitution de
l’Union postale universelle, le règlement général de l’Union postale et la Convention
postale universelle, sont contraignants pour tous les États membres.
3.7. Formulaires CN 22 et CN 23. L’UPU traite, entre autres, de la question des en-
vois (courriers et colis) soumis au contrôle douanier. Elle prévoit par exemple d’ap-
poser un formulaire spécial (CN 22) sur les envois de moins de deux kilogrammes,
dont la valeur du contenu est inférieure à moins de 300 droits de tirage spéciaux
(DTS). Le formulaire CN 23 doit être apposé sur tous les autres envois. Dans le formu-
laire CN 22, doivent figurer la description détaillée du contenu, par article, de l’envoi,
son poids net et sa valeur. Des informations supplémentaires sont demandées dans le
formulaire CN 23, souvent appelé déclaration en douane; ces informations, qui doi-
vent être fournies par l’expéditeur, incluent des indicateurs importants en statistique,
tels que le pays d’origine de la marchandise, le code du Système harmonisé de dési-
gnation et de codification des marchandises (SH) et la valeur douanière. Les envois
accompagnés de leur formulaire doivent être présentés aux douanes, qui décident de
leur dédouanement sur la base des informations indiquées sur le formulaire.
Sources de données non douanières 29
Encadré 3
Messages EDI poste : douane OMD/UPU
L’Union postale universelle a élaboré les messages EDI (échange de données informatisé), connus sous
le nom de CUSITM (article de douane) et CUSRSP (réponse de la douane), que s’échangent les opéra
teurs concernés et les douanes, conformément au Modèle de données de l’OMD (version 3). Lors de
sa réunion tenue en mars 2011, le Comité technique permanent de l’OMD a approuvé la conception
et le contenu des CUSITM et CUSRSP et a convenu d’appeler ces messages les « messages EDI poste-
douane OMD/UPU ». L’UPU s’emploie actuellement à achever l’actualisation de ce système de décla
ration en douane, qui permettra de traiter les informations des déclarations en douane de bout en
bout (de l’expéditeur au destinataire) et offrira la possibilité de saisir les données de déclaration côté
expéditeur, d’envoyer une prénotification électronique des envois postaux aux douanes ou aux ser
vices de contrôle aux frontières, de canaliser les informations électroniques, de proposer une fonction
de base en matière de sélectivité et de notation et d’envoyer une réponse des douanes aux services
postaux. Il était prévu que les spécifications du système soient achevées à la fin de l’année 2012 et
que la première version du système de déclaration en douane de l’UPU soit opérationnelle avant sep
tembre 2012. L’un des atouts majeurs de ce système est qu’il est accessible non seulement sous forme
électronique, mais également en temps réel, ce qui pourrait grandement faciliter la collecte de don
nées sur le commerce par les douanes.
et que des relevés douaniers appropriés sont établis, ce sont ces derniers qui doivent
être utilisés comme principale source d’information. Toutefois, dans certains pays, il
arrive que les échanges internationaux d’aéronefs et de navires ne soient pas enregis-
trés par les douanes, et ce même en cas de franchissement de frontière; par ailleurs, les
relevés douaniers peuvent être incomplets ou inexistants si les aéronefs ou les navires
ne franchissent pas de frontière douanière. Dans ce contexte, de nombreux pays sont
amenés à utiliser les registres nationaux ou internationaux d’immatriculation des
aéronefs et des navires en vue d’établir l’existence d’une transaction commerciale,
en se fondant sur les changements de propriété inscrits dans les registres pour établir
les statistiques du commerce. En plus des registres, les contrats de location financière
peuvent indiquer si un changement de propriété est intervenu. Le chapitre 23 décrit
en détail l’établissement des statistiques du commerce d’aéronefs et de navires.
26 Le commerce de navette est une
forme similaire d’échange. Dans
les SCIM 2010, on entend par 3. Enquêtes auprès des entreprises
« com merce de navette » « les
biens acquis par toutes les catégo 3.12. Utilisation des enquêtes auprès des entreprises. On peut obtenir des informa-
ries de voyageurs, y compris les
travailleurs non résidents, d’une tions sur les transactions internationales relatives à l’électricité acheminée par câble,
certaine importance définie par au pétrole, au gaz et à l’eau acheminés par pipeline ou sur les achats et les ventes ef-
la législation nationale » (voir
SCIM 2010, par. 1.16). Toutefois, le
fectués par des aéronefs et des navires dans des aéroports ou ports étrangers ou en
Manuel de la balance des paiements haute mer en contactant les entreprises concernées. Si ces transactions concernent
et de la position extérieure globale, quelques entreprises seulement, l’organisme responsable de l’établissement des sta-
sixième édition (MBP6) [Washing
ton, DC, 2009] définit le commerce tistiques peut procéder à un recensement régulier (chaque mois ou chaque trimestre)
de navette comme suit (par. 10.9) : auprès des entreprises concernées pour inclure leurs transactions dans les statistiques
« Le commerce de navette recou du commerce international de marchandises. Si le nombre d’entreprises concernées
vre les biens achetés dans une éco
nomie par les voyageurs (non rési par certains types de transactions est trop élevé pour permettre l’administration ré-
dents) qui les transportent ensuite gulière d’un recensement, l’organisme responsable est engagé à réaliser régulièrement
dans leur économie de résidence,
où ils sont destinés à être vendus; des enquêtes auprès des entreprises dans les secteurs visés (par exemple les compa-
les biens achetés par les voyageurs gnies d’aviation ou les entreprises de transport maritime).
dans leur économie d’origine pour
être revendus à l’étranger; et les 3.13. Enquêtes pour évaluer le commerce frontalier. Le commerce frontalier est gé-
biens achetés par les voyageurs à néralement défini comme des échanges entre résidents de régions contiguës de pays
l’étranger dans une économie et
revendus à l’étranger dans une se limitrophes, selon la législation nationale. Ces échanges se caractérisent par de pe-
conde économie. » tites quantités et des valeurs peu élevées, mais ils sont très fréquents. Comme ces
Le glossaire de termes statistiques transactions sont de valeur relativement peu élevée, elles sont souvent inférieures au
de l’Organisation de coopération
et de développement économi seuil douanier et ne sont donc pas enregistrées par les douanes. Dans certains pays
ques (OCDE) définit le commerce toutefois, ces échanges frontaliers sont importants, et il est conseillé aux statisticiens
de navette comme « l’activité par
laquelle des entrepreneurs indi
d’enregistrer la valeur, la quantité et les produits de ces transactions sur une base tri-
viduels achètent des biens à l’ex mestrielle ou annuelle26. Le chapitre 4 fournit des informations plus détaillées sur les
térieur et les importent en vue de enquêtes auprès des entreprises et décrit à titre d’exemple l’Informal Cross Border
les revendre sur des marchés de
rue ou dans de petites boutiques ». Trade Survey administrée par l’Ouganda.
Souvent, les biens sont importés
sans qu’ils soient déclarés inté 3.14. Approche intégrée de la collecte de données. Si des pays utilisent des sources de
gralement pour éluder les droits données non douanières, telles que des enquêtes auprès des entreprises, il leur est re-
d’importation (voir OCDE, Glossary commandé d’adopter une approche intégrée pour la collecte de données et de se ser-
of statistical terms, disponible à
l’adresse http://stats.oecd.org/ vir des registres des entreprises et des numéros d’identification des entreprises pour
glossary/). Des débats antérieurs obtenir les informations nécessaires, à moindres frais pour les entreprises. L’approche
ont souligné le caractère informel
de ce type de commerce et sa intégrée de la collecte de données est d’une importance particulière pour l’obtention
sous-évaluation dans les statis d’informations supplémentaires, par exemple sur les produits destinés à être trans-
tiques [voir le document de tra formés (y compris l’obtention d’informations sur le changement de propriété), les
vail « Shuttle trade » présenté à la
onzième réunion du Comité des échanges commerciaux intra-entreprise, etc., qui ne peuvent généralement pas être
statistiques de balance des paie obtenues par le biais des déclarations en douane uniquement. Voir le chapitre 11 pour
ments du FMI, tenue à Washing
ton, DC, du 21 au 23 octobre 1998 plus de plus amples informations sur l’approche intégrée dans le domaine des statis-
(BOPCOM98/1/3)]. tiques économiques.
Sources de données non douanières 31
à surévaluer les importations; ces distorsions peuvent être plus difficiles à identifier,
car les SCTI ne prévoient pas la possibilité de procéder à des vérifications. L’utilisation
des SCTI pose également le problème du choix de la date, car les transactions finan-
cières sont enregistrées au moment où elles sont traitées par le système bancaire. Il est
donc possible que la date enregistrée soit différente de la date à laquelle le changement
de propriété des marchandises a eu lieu (la date requise dans les statistiques de la ba-
lance des paiements et la comptabilité nationale) ou à laquelle les marchandises ont
franchi la frontière (la date retenue dans les statistiques du commerce international
de marchandises). Les SCTI présentent également l’inconvénient de combiner dans
certains cas plusieurs transactions en un seul règlement bancaire. Dans les cas où ces
transactions groupées concernent à la fois des importations et des exportations, les
SCTI sont moins utiles comme source d’information.
3.20. Avantages de l’utilisation de données provenant des SCTI. L’avantage des SCTI
réside dans le fait qu’ils permettent dans certains cas d’obtenir des données sur le
total des échanges plus rapidement qu’avec un système basé sur des enquêtes ou des
relevés douaniers. On peut, par exemple, obtenir plus rapidement des données d’un
SCTI, parce que l’envoi des déclarations en douane peut prendre plus de temps à
partir de certains postes de douane, ou que la banque centrale ou les banques com-
merciales disposent de systèmes totalement informatisés qui sont plus rapides que les
systèmes utilisés par les douanes ou le bureau de statistique.
3.23. Utilisation des échanges de données entre pays28. Dans certaines situations, 28 Les échanges de données entre les
en particulier lorsque des données ne sont pas communiquées ou que les données pays portent généralement sur des
données douanières. Dans le pré
recueillies contiennent des erreurs, un échange de données29 entre partenaires peut sent manuel, les données doua
améliorer la qualité des données et faciliter la tâche aux négociants et aux statisticiens; nières étrangères sont considérées
comme une source non douanière,
ce type d’échange peut porter sur toutes les transactions ou sur un sous-groupe de car l’expression « données doua
transactions dont on estime qu’elles posent des problèmes particuliers. Les échanges nières » désigne uniquement les
peuvent être permanents ou être organisés pendant une période déterminée, pour données douanières nationales.
Dans une union douanière, l’ex
faire face à une situation temporaire. Étant donné la confidentialité s’appliquant aux pression « données douanières »
échanges de données, les partenaires peuvent être amenés à signer un accord. Des désigne les données douanières
de tous les États membres.
exemples d’échanges de données entre pays sont proposés au chapitre 9, section C, et 29 Une des formes d’échange de don
le chapitre 10, section D, décrit d’autres possibilités concernant ces échanges. Le cha- nées consiste à utiliser les données
pitre 26 traite de la question de la confidentialité de façon plus détaillée. d’importation d’un pays pour rem
placer ou compléter les données
3.24. Études de rapprochement. Avant d’entreprendre un échange de données, il est d’exportation d’un autre pays.
important d’effectuer une étude détaillée de rapprochement des données sur le com-
merce (voir le chapitre 9) pour bien cerner les différences entre les statistiques des
deux partenaires et déterminer les ajustements auxquels procéder, par exemple, pour
déduire les données d’exportation de chaque partenaire des données d’importation
de l’autre partenaire (voir le chapitre 16 concernant les questions d’attribution au pays
partenaire). Comme les importations sont surveillées de plus près par les douanes
dans la plupart des pays, il est généralement plus facile d’estimer les exportations d’un
pays sur la base des importations de son partenaire.
3.25. Avantages et inconvénients. L’échange de données peut réduire sensiblement
la charge de travail que représente la communication des données et améliorer net-
tement la qualité de celles-ci, en particulier si une part importante des exportations
d’un partenaire n’est pas déclarée. Il peut également améliorer la communication et
la coopération entre les douanes et le bureau de statistique des deux pays. Lorsqu’un
pays utilise les données d’importation de son partenaire pour estimer ses exporta-
tions, les importateurs risquent de voir s’alourdir la charge de travail que représente la
communication des données s’ils doivent fournir des données supplémentaires pour
répondre aux besoins de données du pays exportateur. Cette forme d’échange peut
aussi diminuer la marge de manœuvre dont dispose chacun des partenaires pour
modifier ses classifications et opérations. Comme il faut aligner les plans de classifi-
cation et de traitement, il est difficile de procéder à un échange de données avec plu-
sieurs partenaires commerciaux. L’échange de données peut également être difficile
à mettre en œuvre si des volumes importants de marchandises transitent par l’un des
partenaires après avoir été expédiés par l’autre à destination d’un pays tiers ou, dans
le cas de partenaires géographiquement éloignés l’un de l’autre, si les différences de
dates sont très importantes.
C. Expériences nationales
3.26. Exemple des États-Unis : obtention d’informations sur les transactions concer-
nant des marchandises acheminées par des services postaux ou des services de mes-
sagerie. Le programme statistique des États-Unis sur le commerce international de
marchandises fixe des niveaux monétaires d’exemption pour alléger la tâche des
responsables de la communication des données et réduire les coûts de traitement.
Comme les marchandises dont la valeur est inférieure à ces niveaux d’exemption ne
doivent pas faire l’objet d’une déclaration complète, les importations et exportations
34 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
de faible valeur sont estimées chaque mois. Il a été établi que la couverture était in-
suffisante compte tenu des marchandises acheminées par des services de messagerie.
C’est la raison pour laquelle le United States Census Bureau a élaboré une méthode
pour estimer ces marchandises. Les données sur les colis de faible valeur fournies
sur demande par les grandes entreprises de messagerie ont servi de base à l’élabora-
tion de la méthode. La proportion de colis de faible valeur par rapport aux colis de
grande valeur a été estimée sur la base des données fournies par ces grandes entre-
prises pendant plusieurs mois et sert de coefficient de pondération. Les chiffres reçus
chaque mois pour les marchandises acheminées par des services de messagerie sont
multipliés par ce coefficient pour estimer les marchandises de faible valeur. Il suffit
de demander aux entreprises de messagerie de fournir des données plus récentes sur
les échanges de marchandises de faible valeur pour actualiser ce coefficient.
3.27. Exemple du Mexique : utilisation de documents administratifs et de documents
d’entreprises à titre de sources non douanières. En principe, des documents adminis-
tratifs et des documents d’entreprises peuvent être utilisés pour valider et compléter
les informations fournies par les douanes et imputer des données en cas d’informa-
tions manquantes. Au Mexique, ces relevés non douaniers sont utilisés dans deux
cas spécifiques. Dans le premier cas, le Ministère des communications et des trans-
ports fournit des informations sur le volume de marchandises acheminées par voie
aérienne, maritime, ferroviaire et routière qui lui sont transmises par les compagnies
nationales et internationales d’aviation ainsi que par des services publics, notamment
les autorités portuaires. Ces informations sont utilisées pour compléter les informa-
tions sur les modes de transport qui figurent dans les déclarations en douane. Dans le
second cas, en l’occurrence celui du pétrole, le Groupe de travail mexicain en charge
des statistiques du commerce extérieur accepte de remplacer les relevés douaniers par
les relevés internes de Petroleos Mexicanos, producteur et exportateur mexicain de
pétrole.
3.28. Exemple de la Norvège : utilisation des registres d’immatriculation des navires.
En Norvège, les données douanières ne rendent pas compte de façon appropriée des
échanges internationaux de navires, d’aéronefs et d’installations mobiles de forage.
S’agissant des navires, ce sont les estimations faites à partir des changements de pro-
priété qui sont utilisées. Le bureau central de statistique de Norvège reçoit régulière-
ment des informations des registres maritimes norvégiens (NOR et NIS), concernant
les nouvelles immatriculations, les radiations d’immatriculation et d’autres change-
ments inscrits dans les registres. Sur la base de ces informations, un courrier et un
formulaire sont envoyés aux propriétaires de navire pour leur demander des infor-
mations supplémentaires. Cet exemple est décrit en détail au chapitre 23, annexe B.
Sources de données non douanières 35
Annexe 3.A
Utilisation des différentes sources de données : pratiques des pays
Tableau 3.A
Résultats d’une enquête sur les pratiques nationales menée en 2006 (pourcentage)
Économies
Tous les 132 pays en développement
ou régions Économies développéesa ou en transitiona a Il n’existe pas de règle établie
Question Oui Non .. Oui Non .. Oui Non .. quant à la définition des pays ou
régions « développés » et « en dé
Les déclarations en douane re veloppement » dans le système de
présentent-elles la principale Nations Unies. Dans la pratique,
source de données ? 87,9 9,8 2,3 54,8 41,9 3,2 98,0 0,0 2,0 le Japon en Asie, le Canada et les
États-Unis en Amérique du Nord,
Utilisez-vous ce qui suit comme autres sources de données : l’Australie et la Nouvelle-Zélande
Relevés de colis postaux et en en Océanie et l’Europe font partie
vois de la poste aux lettres 31,1 62,1 6,8 9,7 87,1 3,2 37,6 54,5 7,9 des régions développées (voir
http://mdgs.un.org/unsd/mdg/
Documents administratifs asso Host.aspx?Content=Data/Regio
ciés à la fiscalité 30,3 60,6 9,1 58,1 38,7 3,2 21,8 67,3 10,9 nalGroupings.htm).
Source : Statistiques du commerce in-
Relevés de change et relevés de ternational de marchandises : Sup-
l’autorité monétaire 28,0 65,2 6,8 22,6 74,2 3,2 29,7 62,4 7,9 plément du Manuel des statisticiens
(publication des Nations Unies,
Enquêtes auprès des entrepri
numéro de vente : F.08.XVII.9), ta
ses 29,5 59,8 10,6 58,9 38,7 3,2 20,8 66,3 12,9 bleau 1.2.
Registres d’immatriculation des Remarque : les deux points (..) indi
aéronefs et des navires 25,0 66,7 8,3 41,9 54,8 3,2 19,8 70,3 9,9 quent que les données ne sont pas
disponibles.
Manifestes de transport mari
time 15,2 78,8 6,1 6,5 93,5 0,0 17,8 74,3 7,9
Rapports des conseils de pro
duits (offices de commercialisa
tion) 10,6 74,2 15,2 6,5 87,1 6,5 11,9 70,3 17,8
37
Chapitre 4
44
4.1. Introduction. Le présent chapitre fournit des détails sur les enquêtes auprès des
entreprises et autres enquêtes qui sont, comme l’explique le chapitre 3, l’une des prin-
cipales sources de données non douanières des statistiques du commerce international
de marchandises et qui sont utilisées pour rendre compte de transactions commer-
ciales non consignées dans les relevés douaniers ou pour recueillir des informations
supplémentaires. Ce chapitre porte en particulier sur les objectifs de ces enquêtes et
les pratiques optimales s’agissant de leur organisation, ainsi que sur leurs avantages et
inconvénients en tant que source de données sur le commerce. Ce chapitre souligne la
nécessité d’adopter une approche intégrée. Il passe également en revue plusieurs en-
quêtes qu’il est d’usage d’administrer pour recueillir des données manquantes ou des
informations supplémentaires intéressantes. L’utilisation d’enquêtes auprès des entre-
prises dans le cadre d’une union douanière est abordée au chapitre 10.
par la législation nationale » (SCIM 2010, par. 1.16), ce que l’on appelle également le
« commerce de navette »; b) l’électricité, le gaz, le pétrole et l’eau (ibid., par. 1.24); c) les
biens expédiés ou reçus par des services postaux ou par des services de messagerie
(ibid., par. 1.34); d) les produits de la pêche, les minéraux extraits des fonds marins et
les biens de sauvetage (ibid., par. 1.31); et e) les combustibles de soute, les provisions,
le lest et le fardage acquis par des aéronefs et des navires nationaux en dehors du ter-
ritoire économique du pays déclarant (ibid., par. 1.32).
4.4. Exigences et approche intégrée lors de l’établissement des statistiques. Mener des
enquêtes auprès des entreprises nécessite la mobilisation de moyens supplémentaires
de la part du bureau de statistique national. La planification, l’administration et le
suivi des enquêtes auprès des entreprises nécessitent plus de temps qu’il n’en faut pour
obtenir des données de sources administratives. De plus, il faut disposer d’un registre
des entreprises ou d’une autre source d’échantillonnage pour prélever un échantillon
représentatif d’entreprises à interroger. Les échantillons doivent être représentatifs
des secteurs économiques concernés et stratifiés si possible en fonction de la taille
des entreprises et des zones géographiques, selon les besoins et les possibilités. Il est
conseillé aux pays, compte tenu des exigences des enquêtes et du coût élevé de leur
administration, de suivre une approche intégrée en matière de statistiques économi-
ques, afin de tirer pleinement parti des données et infrastructures existantes pour
établir les statistiques. La section B ci-dessous fournit des informations sur la nor-
malisation des enquêtes. Pour de plus amples informations sur l’approche intégrée en
matière de statistiques économiques, voir le chapitre 11.
4.5. Fusion de données provenant d’enquêtes auprès des entreprises et autres en-
quêtes avec des données d’autres sources. L’une des questions majeures qui se pose aux
statisticiens est de déterminer comment combiner les résultats des enquêtes auprès
des entreprises avec les données provenant d’autres sources (essentiellement des rele-
vés douaniers), car le degré de détail, les dates, etc., peuvent différer sensiblement. Le
chapitre 7 traite de cette question de façon plus approfondie et donne des orientations
supplémentaires.
pour bien coordonner les données de base relatives aux mêmes unités commerciales.
Les pays qui comptent un grand nombre de petites et de très petites entreprises peu-
vent juger utile d’employer, en complément de leur registre des entreprises, des listes
d’entreprises d’autres sources et des bases aréolaires dérivées de recensements agri-
coles, économiques et démographiques. La base centrale d’échantillonnage, consti-
tuée d’un registre des entreprises combiné à d’autres listes d’entreprises et à des bases
aréolaires, est l'élément central des collectes de données de base mises en correspon-
dance avec les entreprises au moyen d’exercices de profilage direct, d’enquêtes, de re-
tours d’information et d’utilisation de documents administratifs. Pour être adéquate,
une base centrale doit contenir des données sur les entreprises, notamment leur nom,
leur adresse et leur activité ainsi que des variables de taille et, le cas échéant, des in-
formations sur leur cycle de vie. Pour des raisons opérationnelles, un numéro d’iden-
tification unique doit être attribué à chaque entité dans le registre et dans la base cen-
trale d’échantillonnage. Ce numéro d’identification unique doit être clairement mis
en correspondance avec le numéro d’entreprise utilisé par les services administratifs
pour veiller que les données administratives soient correctement associées avec les
diverses entités contenues dans le registre.
4.8. Consultation des répondants et sélection des méthodes de collecte de données. Il
est essentiel de consulter les répondants potentiels avant de clôturer la conception des
questionnaires et de choisir la méthode de collecte de données. Comme les question-
naires statistiques sont souvent remplis par des comptables, il y a lieu d’encourager la
participation d’une ou de plusieurs autres personnes de l’entreprise connaissant bien
les sujets de l’enquête. Le choix de la méthode de collecte de données à utiliser lors
de l’enquête (courrier, entretien téléphonique, questionnaire électronique, entretien
en face à face, etc.) dépend des moyens du pays et des préférences et des caractéris-
tiques des répondants et peut varier selon les secteurs économiques. Il est conseillé de
laisser aux répondants la possibilité d’évaluer le questionnaire ainsi que la méthode
de collecte de données choisie pour faciliter la détermination des modifications à y
apporter, afin d’améliorer l’efficacité des enquêtes et de mieux les harmoniser avec
d’autres enquêtes économiques.
4.9. Normalisation des enquêtes. La normalisation des enquêtes et des questions
administrées dans différents secteurs contribue à la cohérence des données recueil-
lies et facilite la mise en œuvre d’un processus intégré de production statistique. La
normalisation doit être globale et doit concerner la conception des enquêtes, leur
base d’échantillonnage et les questionnaires. La conception des enquêtes peut avoir
à compenser le fait que les répondants sont réticents à l’idée de remplir les nombreux
questionnaires distincts qui leur sont envoyés chaque année. Adopter une approche
modulaire coordonnée, combinant des instruments annuels de collecte de données
avec des cycles de données répartis durant l’année, au lieu d’administrer des enquêtes
distinctes à des fins différentes, offre la possibilité de réduire le temps qu’il faut aux
intéressés pour répondre aux questions et de diminuer les coûts, mais aussi de garder
la flexibilité requise au cas où les besoins d’information évolueraient.
4.10. Formulaires d’enquête. Il convient de concevoir des formulaires spéciaux de
collecte de données ou des demandes électroniques de données et de les adresser aux
entreprises régulièrement, à des dates annoncées au préalable. Les informations de-
mandées doivent être similaires à celles qu’il est d’usage d’indiquer dans les déclara-
tions en douane. Par souci de simplification, il peut être demandé aux entreprises de
rendre compte des échanges cumulés depuis le début de l’année, détaillés par mois,
et d’indiquer ceux du mois écoulé séparément, et de conserver pendant un certain
temps, aux fins de vérification, les documents confirmant leurs transactions d’expor-
40 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
tation et d’importation. Ces documents sont par exemple des copies de contrats, de
factures, de certificats d’origine des marchandises, etc.
4.11. Formulaires d’enquête simplifiés. Il est conseillé d’adresser un formulaire d’en-
quête simplifié aux entreprises dont les échanges avec l’étranger représentent un
chiffre d’affaires inférieur à un seuil défini. Il peut simplement leur être demandé
dans ce formulaire de rendre compte de la valeur statistique des exportations ou im-
portations par groupe de produits agrégés et par pays partenaire.
4.12. Choisir l’échantillon d’entreprises adéquat pour l’enquête. La stratégie à adop-
ter pour choisir l’échantillon d’entreprises adéquat pour une enquête dépend de l’ef-
fectif spécifique d’entreprises dans le secteur économique concerné. Certains secteurs
économiques sont dominés par quelques grandes entreprises. Dans ce cas, l’enquête
doit être administrée dans toutes ces entreprises. C’est généralement le cas pour les
échanges relatifs à l’électricité, au gaz et au pétrole, ainsi que pour les services de
messagerie et les compagnies nationales d’aviation qui acheminent des marchandises
en provenance et à destination du pays. Dans d’autres secteurs économiques, les en-
treprises concernées par le commerce international sont nombreuses. Dans ce cas,
ces entreprises doivent être échantillonnées de manière adéquate. Cela peut s’appli-
quer au secteur du transport, dont l’effectif est généralement constitué de quelques
grandes entreprises et de nombreuses petites et moyennes entreprises. Dans le meil-
leur des cas, les informations sur les entreprises de transport sont contenues dans le
registre des entreprises, et un échantillonnage stratifié, par exemple, peut être effec-
tué en fonction de la taille et de la situation des entreprises. En règle générale, il est
conseillé d’inclure dans l’échantillon toutes les grandes entreprises et une proportion
adéquate de petites et moyennes entreprises.
4.13. Par exemple, dans le secteur de la pêche, les exportations et les importations
sont dominées par de grandes entreprises dans de nombreux pays, mais ce n’est pas
nécessairement le cas dans d’autres. Si un pays compte un large éventail de petites et
moyennes entreprises et que le secteur informel (les exploitations familiales) y est si-
gnificatif — deux facteurs qui contribuent largement aux échanges —, il peut être né-
cessaire d’administrer l’enquête aux deux types d’acteurs. Pour mener ces enquêtes, il
faut élaborer une base d’échantillonnage à l’aide des informations fournies par les re-
censements économiques et démographiques. Il peut également se révéler nécessaire
de réaliser, en complément de l’enquête auprès des entreprises, une enquête adéquate
auprès des ménages, au moyen d’un échantillonnage aréolaire, sachant que seules les
zones côtières sont importantes.
c) la charge supplémentaire que les enquêtes représentent pour les entreprises en ma-
tière de communication de données; d) la difficulté d’obtenir des entreprises qu’elles
remplissent correctement les questionnaires et les renvoient; e) la difficulté d’obtenir
des informations fiables et suffisamment détaillées par code à six chiffres du Système
harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH) sur la valeur et
le volume des échanges en raison de la taille limitée des échantillons des enquêtes; et
f) le fait que ceux qui remplissent les questionnaires des enquêtes auprès des entre-
prises ne disposent pas de toutes les informations requises. Il pourrait être utile pour
les pays qui en sont au stade préliminaire de l’organisation de ce type d’enquêtes de
s’inspirer de l’expérience d’autres pays en la matière.
Encadré 4.1
Expérience de l’Ouganda : enquête sur le commerce transfrontalier informel
Contexte. L’Ouganda administre chaque mois l’enquête sur le commerce transfrontalier informel
(Informal Cross Border Trade, ICBT) pour recueillir des informations au sujet de transactions commer
ciales de marchandises non répertoriées avec des pays voisins. L’état des lieux dressé en 2003 a révélé
que le commerce informel était significatif et concernait à la fois des produits agricoles et des produits
industriels. L’exclusion du commerce informel des statistiques du commerce de marchandises ainsi
que des statistiques du commerce international global de marchandises dans le compte des biens
de la balance des paiements avait entraîné une sous-estimation des niveaux des échanges au sein du
Marché commun de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (COMESA) et de la Communauté d’Afrique
de l’Est (CAE).
Portée de l’enquête. Actuellement, 20 postes de douane et 4 gares routières, où il a été établi que les
flux informels de marchandises étaient significatifs, sont contrôlés chaque mois. Ces endroits ont été
choisis, entre autres, en raison de l’importance du commerce informel de marchandises, de la pré
sence de services publics d’appui (services de douane, d’immigration et de police), de la sécurité et de
la présence de bonnes infrastructures. L’approche dite du système de commerce général est utilisée
lors de l’administration de l’ICBT. Durant la collecte de données, les transactions relevant du commerce
informel qui sont répertoriées portent sur les marchandises suivantes : a) les marchandises non décla
rées aux douanes et, qu’elles soient en petites ou grosses quantités, qui sont transportées dans les vé
hicules, sur les bicyclettes, sur la tête et sur des fauteuils roulants; et b) les marchandises partiellement
déclarées aux douanes, que les négociants et les enquêteurs peuvent identifier et quantifier. L’enquête
exclut les marchandises en transit ainsi que les marchandises dûment déclarées aux douanes.
Élaboration des données. La technique d’observation directe utilisée lors de la collecte de données
implique le positionnement stratégique, aux postes frontière, d’enquêteurs chargés de répertorier,
par observation, toutes les marchandises entrant sur le territoire ou le quittant. Toutes les marchan
dises qui ne sont pas enregistrées par les douanes sont consignées dans des carnets de comptage à
un point de croisement dans les postes de douane. Les prix de ces marchandises sont recueillis chaque
jour à la frontière pour estimer la valeur FAB des exportations et la valeur CAF des importations. Les
instruments de collecte de données utilisés sont, entre autres, les suivants : le manuel d’instruction,
des carnets de comptage, le formulaire de synthèse A, des calculatrices, des listes d’unités de mesure
et une balance. Les informations recueillies sont résumées dans le formulaire de synthèse A sur la base
des variables suivantes : le poste de douane, le nom du produit, la quantité, le prix, l’unité de mesure,
le pays d’origine et de destination, le mode de transport, la date et le jour de la semaine. Les don
nées sont traitées et classées par code de produits selon la nomenclature internationale avant d’être
fusionnées avec les données des douanes. Comme les activités de collecte se déroulent durant deux
semaines par mois, des estimations mensuelles sont calculées par extrapolation.
base des résultats de l’enquête sur les coûts d’assurance et de fret des importations,
une enquête par sondage administrée chaque mois depuis 1996. L’objectif principal
de cette enquête est de recueillir des informations sur les primes d’assurance et le
coût du fret des importations de marchandises. Dans la version actuelle de la base
d’échantillonnage, les articles consignés dans les déclarations d’importation sont
stratifiés selon deux variables, à savoir par section du SH et par mode de transport.
Dans chaque strate, un échantillon aléatoire proportionnel d’articles est prélevé dans
les déclarations mensuelles d’importation, la probabilité de sélection de chaque ar-
ticle étant proportionnelle à sa valeur commerciale. La taille totale de l’échantil-
lon, déterminée en fonction de la précision voulue et des moyens disponibles, est de
l’ordre de 3 000 articles par trimestre. Les données sont recueillies auprès des entre-
prises ou négociants indiqués sur les déclarations d’importation qui sont contactés
par entretien téléphonique assisté par ordinateur. Diverses mesures, notamment des
vérifications de validation effectuées dans le système d'entretien téléphonique assisté
par ordinateur, le suivi en ligne de la performance de chaque enquêteur et la vérifi-
cation par les superviseurs d’un échantillon des cas traités par les enquêteurs, sont
prises pour garantir la qualité des données recueillies.
Enquêtes auprès des entreprises et autres enquêtes 43
Encadré 4.2
Exemple de la Turquie : enquête sur le commerce de navette
En Turquie, le commerce de navette est estimé au travers d’une enquête spécifique (voir la figure
p. 44) administrée chaque trimestre par l’Institut national de statistique à certains postes frontière.
Pour estimer le commerce de navette, les dépenses liées à l’achat de marchandises sont multipliées
par le nombre de visiteurs étrangers se livrant au commerce de navette, qui est estimé comme suit : le
nombre de visiteurs étrangers quittant le territoire, dont l’enquête sur les visiteurs en partance a établi
qu’ils avaient acheté des produits en grandes quantités en vue de les vendre à l’étranger, est divisé par
le nombre total de visiteurs étrangers ayant répondu à cette enquête. L’enquête sur le commerce de
navette décrite dans l’encadré 4.2 est administrée depuis 2003.
4.19. Enquête sur les échanges pour perfectionnement passif entre Hong Kong (ré-
gion administrative spéciale de Chine) et la Chine continentale. Les échanges pour
perfectionnement passif entre Hong Kong (région administrative spéciale de Chine)
et la Chine continentale impliquent l’exportation en Chine continentale de tout ou
partie des matières premières ou de produits semi-finis au départ de Hong Kong ou
en transit par Hong Kong, avec l’engagement contractuel de réimporter à Hong Kong
les produits issus du perfectionnement. Comme les échanges pour perfectionnement
passif ne peuvent être isolés dans le système actuel d’enregistrement des statistiques
du commerce de marchandises, le Census and Statistics Department conduit une en-
quête sur les échanges impliquant un perfectionnement passif en Chine continentale
pour évaluer l’impact économique des activités de perfectionnement passif. Cette en-
quête par sondage est administrée chaque mois depuis le troisième trimestre de 1988.
Toutes les déclarations d’importation et d’exportation de Hong Kong (Chine) vers la
Chine continentale et les réexportations de marchandises originaires de Chine conti-
nentale vers d’autres destinations servent de base d’échantillonnage à l’enquête. En
Enquêtes auprès des entreprises et autres enquêtes 45
l’état actuel de la base d’échantillonnage, les transactions sont en premier lieu clas-
sées par type d’échange et groupe de marchandises. S’agissant des réexportations au
départ de la Chine continentale, les transactions sont également classées en fonction
de trois marchés, à savoir les États-Unis, l’Union européenne et les autres marchés.
L’échantillon est sélectionné par échantillonnage stratifié. La taille totale de l’échan-
tillon est de l’ordre de 28 500 déclarations par trimestre. Les données sont recueillies
par entretien téléphonique assisté par ordinateur auprès des négociants et des entre-
prises figurant sur les déclarations.
Deuxième partie
Élaboration des données
49
Chapitre 5
55
Dispositions institutionnelles
5.1. Introduction. Le présent chapitre décrit les objectifs et les caractéristiques des
dispositions institutionnelles efficaces, la gouvernance et les mécanismes de coopé-
ration, ainsi que les activités requises pour faire en sorte que ces dispositions s’amé-
liorent et aient des effets positifs sur la qualité des données. Ce chapitre se base sur
les recommandations contenues dans le chapitre VIII des SCIM 2010, qui porte sur
les stratégies d’élaboration des données, et est en lien avec le chapitre 1 du présent
manuel, qui traite du cadre juridique des statistiques du commerce de marchandises.
Des dispositions institutionnelles prises dans divers contextes sont décrites à titre
d’exemple en annexe de ce chapitre31. 31 Ce chapitre ne porte pas sur les
dispositions institutionnelles entre
des organisations internationales
actives dans le domaine de l’éta
A. Objectifs des dispositions institutionnelles blissement, de la diffusion et de
l’analyse des statistiques du com
merce. Des informations sont dis
5.2. Dispositions institutionnelles. En règle générale, plusieurs organismes publics ponibles à ce sujet sur le site Web
participent à l’établissement des statistiques officielles du commerce dans les pays. de la Division de statistique des
Nations Unies à l’adresse http://
Les entités gouvernementales les plus importantes qui participent à l’établissement unstats.un.org/unsd/trade/imts/
des SCIM sont le bureau de statistique national, l’administration des douanes, la cooperation.htm (en anglais) et
banque centrale, les autorités fiscales, le Ministère du commerce et d’autres services sur le site Web de l’Équipe spé
ciale interinstitutions chargée des
publics spécialisés tels que les offices de commercialisation, les offices de promotion statistiques du commerce inter
du commerce, etc. Par dispositions institutionnelles, on entend les lois, les règlements national à l’adresse http://unstats.
un.org/unsd/tradeserv/TFSITS/
et les conventions entre les services concernés qui définissent et répartissent les res- default.htm (en anglais).
ponsabilités relatives à la collecte, au traitement, à l’établissement et à la diffusion des
statistiques du commerce extérieur d’un pays. Les mandats et les compétences prin-
cipales de ces services sont d’ordinaire définis par la législation nationale qui sert de
32
base à l’élaboration de dispositions institutionnelles détaillées. Lors de l’adoption des nouvelles
recommandations sur les SCIM à
5.3. Objet des dispositions institutionnelles et recommandation internationale. Les sa quarante et unième session, en
2010, la Commission de statistique
dispositions institutionnelles ont pour objectif de garantir que des statistiques de a explicitement « demandé que
qualité sur le commerce national soient à la disposition d’utilisateurs nationaux et plus d’attention soit accordée au
internationaux en temps voulu et sous une forme pratique et que ce processus statis- renforcement des dispositifs insti
tutionnels à l’échelle des pays afin
tique soit mené avec la plus grande efficience possible. Pour atteindre ces objectifs, qu’il existe des mécanismes adé
les responsabilités des services concernés doivent être précisés, convenues et docu- quats de coordination nationale
permettant d’établir des statisti
mentées. Les SCIM 2010 (par. 8.17) recommandent aux pays d’envisager en priorité ques de qualité sur le commerce
d’adopter les dispositions institutionnelles nécessaires pour assurer l’établissement international de marchandises »; la
de statistiques du commerce de grande qualité et d’examiner régulièrement leur ef- Commission a ajouté qu’il faudrait
« également assurer la coopéra
ficacité32 . tion avec les statisticiens du com
5.4. La mise en place et la mise à jour de dispositions institutionnelles efficaces sont merce international des services,
de la balance des paiements et de
nécessaires pour assurer que : a) les besoins de tous les services gouvernementaux la comptabilité nationale » [Docu-
intéressés et du grand public soient pris en considération; b) tous les organismes con- ments officiels du Conseil écono-
mique et social, 2010, Supplément
cernés respectent les normes internationales applicables; c) toutes les ressources dis- n° 4 (E/2010/24), chap. I, sect. B,
ponibles soient utilisées de la manière la plus efficace; d) les procédures d’assurance décision 41/103, par. d].
50 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
miter les risques de malentendus entraînant des activités qui peuvent faire double
emploi ou des tâches qui peuvent être négligées.
5.8. Dispositions formelles de collaboration entre les organismes concernés (mémo-
randum d’accord). Il est conseillé de veiller à ce que les dispositions formelles de col-
laboration entre les organismes intervenant dans l’établissement des statistiques du
commerce international de marchandises soient décrites dans un document appro-
prié, tel qu’un mémorandum d’accord, qui précise, entre autres, les conditions de la
tenue des réunions de travail des organismes et de l’accès aux microdonnées recueil-
lies par ces organismes. À cet égard, il est admis que le contenu de tout mémorandum
d’accord présentera certaines limites imposées par la législation nationale (à cause du
fait, par exemple, que les règles de la coopération entre les organismes sont formulées
de telle façon qu’elles n’entraînent pas de risque de divulgation d’informations confi-
dentielles). Il est souhaitable de faire élaborer et signer, par une autorité appropriée, le
mémorandum par les services concernés des organismes publics visés pour faciliter
leur coopération effective33. Il est conseillé d’ajouter aux dispositions formelles des 33 Le bureau de statistique natio
accords informels de coopération entre les services concernés pour assurer l’applica- nal peut signer le mémorandum
d’accord non pas avec la direction
tion effective des dispositions convenues. nationale de la douane dans son
ensemble, mais avec son service
5.9. Contenu d’un mémorandum d’accord. En règle générale, un bon mémorandum de statistique, ce qui peut donner
d’accord contiendra : lieu à l’adoption de dispositions
de collaboration plus efficaces,
a) Un préambule décrivant les raisons de son établissement; sachant que ce service peut dé
b) Une description de son objet, définissant sa portée et son objectif global; pendre, dans une certaine mesure,
du bureau de statistique national
c) Une description du programme de travail à long terme, un engagement s’agissant de la méthodologie sta
tistique et bénéficiera de la sorte
d’élaborer et d’appliquer des plans d’action à moyen terme (sur une base de la coopération plus étroite avec
annuelle ou semestrielle) en vue d’atteindre les objectifs du programme de le bureau de statistique national.
travail (voir la section E pour plus de précisions) et un accord sur le partage
des coûts;
d) Une liste des organismes participants ainsi qu’une description claire de
leurs droits et de leurs responsabilités dans le cadre du programme de tra-
vail convenu, couvrant la collecte de données, la transmission des données,
l’établissement des données, le traitement de la confidentialité, la qualité
des données, les métadonnées et la diffusion des données, ainsi que les
améliorations méthodologiques (par exemple, l’élaboration d’une classi-
fication nationale des marchandises, la conception de méthodes d’évalua-
tion statistique, etc.);
e) Le mandat et le règlement intérieur de l’organisme de coordination chargé
de contrôler la mise en œuvre du mémorandum (un comité permanent, par
exemple);
f ) La durée du mémorandum, ainsi que la date de son entrée en vigueur.
Toutefois, dans les autres pays, les statistiques officielles du commerce international
de marchandises sont établies et diffusées par d’autres organismes publics, tels que les
services de statistique de l’administration des douanes, la banque centrale ou encore
une unité spécialisée au sein d’un ministère.
Encadré 5.1
Accord administratif entre le bureau fédéral de statistique (l’organisme responsable)
et l’administration fédérale des finances en Allemagne
En Allemagne, l’accord entre le bureau fédéral de statistique et l’administration fédérale des finances
décrit la coopération entre les deux parties concernant l’échange de données statistiques douanières
sur le commerce extérieur. Cet accord n’est pas un acte juridique au sens strict, mais il est contraignant
pour les deux parties. L’une des caractéristiques importantes de l’accord réside dans le fait que ses
points principaux et sa base juridique sont définis dans le corps du texte. Les détails techniques et au
tres, qui peuvent changer fréquemment, sont stipulés en annexe. Grâce à cette disposition, la modifi
cation de ces détails est facilitée et n’implique pas d’amendement au corps de l’accord. Les principaux
sujets traités dans ces accords sont les suivants :
1. Transmission des données statistiques douanières
a) Portée : La base juridique de la transmission des données et de leur portée est décrite. L’adminis
tration fédérale des finances s’engage à transmettre les données statistiques pertinentes au bu
reau fédéral de statistique après examen technique et méthodologique. La validité formelle des
données est vérifiée (vérifications des codes) et, si une erreur est décelée, le service des douanes
Dispositions institutionnelles 53
ou le fournisseur concerné est tenu de la corriger. Seules les données correctes (plausibles) sont
transmises au bureau fédéral de statistique. D’autres détails sont précisés en annexe;
b) Forme de transmission : Les détails principaux de la transmission des données (les organismes
intervenant dans la transmission des données et le format des données) sont indiqués. D’autres
détails (dont une liste de variables) sont précisés en annexe;
c) Programmation de la transmission des données : Le bureau fédéral de statistique récupère chaque
jour les données pertinentes sous forme électronique.
2. Corrections
Les corrections à apporter à des données statistiques déjà transmises sont effectuées selon une pro
cédure spécifique de révision.
3. Transmission des données de référence
La base juridique de la transmission des données de référence (numéro d’identification, nom et
adresse de l’entreprise, personnes à contacter, etc.) est décrite ici. Les données de référence sont mises
à jour chaque mois. Des détails sont précisés en annexe.
4. Confidentialité statistique et secret fiscal
Le bureau fédéral de statistique s’engage à respecter les dispositions légales en matière de confiden
tialité statistique et de secret fiscal.
5. Personnes à contacter
Le bureau fédéral de statistique et l’administration fédérale des finances s’engagent tous deux à dé
signer des personnes à contacter en cas de questions méthodologiques ou techniques à clarifier,
comme précisé en annexe.
6. Application et amendement
L’accord administratif peut être actualisé ou amendé si les deux parties en conviennent.
Encadré 5.2
Contenu du protocole d’entente entre Statistique Canada
et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC)
Le protocole d’entente contient sept sections :
Section I : Rôles et responsabilités généraux;
Section II : Collecte de données;
Section III : Transmission des données;
Section IV : Utilisation, divulgation et diffusion des données;
Section V : Qualité des données;
Section VI : Système harmonisé;
Section VII : Coûts.
Chacune des sections citées ci-dessus est divisée en trois sous-sections :
1) Rôles et responsabilités de l’ASFC;
2) Rôles et responsabilités de Statistique Canada;
3) Rôles et responsabilités conjoints de l’ASFC et de Statistique Canada.
Enfin, le protocole d’entente contient les listes suivantes :
Liste 1 : Variables de données de transmission des importations de l’ASFC;
Liste 2 : Cliché d’enregistrement de la déclaration d’exportation canadienne automatisée (DECA);
Liste 3 : Variables de données de mise à jour des importations du Système harmonisé.
blier des données agrégées dans le respect des exigences du Système de comptabilité
nationale (SCN) et de la balance des paiements. Il est conseillé à l’administration des
douanes d’utiliser au besoin des sources de données supplémentaires et d’adopter un
programme approprié d’assurance de la qualité pour garantir que les données détail-
lées qu’elle publie sur le commerce répondent aux critères de qualité requis.
54 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
5.15. Dans un petit nombre de pays, la banque centrale est responsable de l’établis-
sement et de la diffusion des statistiques du commerce international de marchan-
dises. Dans ce cas, la banque centrale reçoit régulièrement les relevés douaniers et
établit et diffuse les statistiques du commerce selon des modalités analogues à celles
décrites ci-dessus lorsque l’organisme responsable est le bureau de statistique. Les
banques centrales qui font office d’organisme responsable des statistiques du com-
merce sont engagées à veiller que ces statistiques soient établies dans le respect des
recommandations internationales sur les statistiques du commerce de marchandises.
Il leur est conseillé d’inscrire le processus d’établissement et de diffusion des statis-
tiques du commerce sur la base de la balance des paiements dans un volet distinct,
afin de suivre comme il se doit les objectifs respectifs des SCIM et de la balance des
paiements.
rapidement. Les pratiques optimales décrites ci-dessous peuvent être envisagées s’il
y a lieu.
Encadré 5.3
Répartition des responsabilités concernant l’assurance de la qualité des données
sur le commerce : l’expérience du Brésil
Au Brésil, il existe une répartition claire des responsabilités concernant l’assurance de la qualité des
données sur le commerce extérieur. L’organisme responsable de la qualité des données est, pour
les exportations, le Secrétariat au commerce extérieur (SECEX) du Ministère du développement, de
l’industrie et du commerce extérieur (MDIC) et, pour les importations, le Service fédéral des impôts
(douanes) du Ministère des finances.
La qualité des données sur les exportations est garantie par le système de validation du SECEX/MDIC,
comme l’explique l’annexe 9.A du présent manuel, tandis que la qualité des données sur les importa
tions est garantie par l’application de l’Accord de l’Organisation mondiale du commerce sur l’évalua
tion en douane, ainsi que par le système paramétré de validation lors du contrôle des marchandises et
de l’examen des documents.
Encadré 5.4
Responsabilités de l’assurance de la qualité : l’expérience du Canada
Au Canada, un certain nombre d’acteurs interviennent dans l’assurance de la qualité des données du
commerce de marchandises :
a) L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), qui fournit les données administratives sur les
importations, procède à des opérations d’édition de base pour garantir que les codes de tous les
éléments de données transmis à Statistique Canada sont valides. De plus, un programme spéci
fique corrige les erreurs que l’ASFC ou l’importateur a détectées. Toutes les corrections sont éga
lement transmises à l’ASFC. Toutefois, il n’existe pas de contrôles de validité ni de programme de
correction propres aux données sur les exportations, mais il arrive que des exportateurs envoient
des corrections;
b) La Division du commerce international de Statistique Canada soumet les données sur les impor
tations et les exportations à une série de contrôles de validation et de vraisemblance et y fait des
imputations. De plus, les transactions dont la valeur est élevée sont systématiquement vérifiées
et sont, le cas échéant, corrigées manuellement;
Dispositions institutionnelles 59
c) Les données du commerce de marchandises sont vérifiées par recoupement d’autres séries de
données relatives à des produits sélectionnés par souci de cohérence. Les produits énergétiques,
les aéronefs et les produits agricoles comptent notamment parmi ces produits sélectionnés;
d) Les informations qui seront rendues publiques sont soumises, avant publication, au Comité de
direction de Statistique Canada, qui en vérifie la vraisemblance et les compare à d’autres séries
de données.
Encadré 5.5
Coopération entre l’Institut national de statistique (Istat) et la Direction nationale
des douanes en Italie, en particulier quant à la qualité des données
Dispositions institutionnelles : création d’un comité. En Italie, l’Institut national de statistique (Istat) a, en
tant qu’organisme responsable, établi de longue date des relations institutionnelles de coopération
avec la Direction nationale des douanes. Sur le plan opérationnel, un comité spécifique, constitué de
membres des deux organismes et présidé par l’Istat, supervise toutes les questions techniques, infor
matiques et méthodologiques en rapport avec la transmission efficace des données douanières. De
plus, le comité examine toutes les questions soulevées par les amendements aux réglementations na
tionales, aux réglementations de l’UE et aux régimes douaniers, lorsqu’ils risquent d'affecter la qualité
ou la ponctualité des données produites et diffusées sur le commerce extérieur. Le comité en informe
les instances supérieures s’il y a des mesures à prendre au sujet des amendements introduits dans la
législation nationale ou les procédures d’application. L’Istat est en particulier tenu informé en perma
nence par la Direction nationale des douanes de toute modification dans les régimes douaniers ou
dans la structure des données douanières.
Coopération quant à la qualité des données. La fourniture de données douanières de grande qualité a
toujours été un enjeu majeur de la coopération institutionnelle et technique entre l’Istat et la Direc
tion nationale des douanes. Jusqu’ici, la Direction nationale des douanes a favorisé la ponctualité de
la transmission des données en procédant uniquement à des contrôles formels de la qualité des va
riables douanières et statistiques. De son côté, l’Istat a conçu une méthodologie adéquate pour dé
tecter les valeurs atypiques et procède régulièrement à des contrôles de la qualité des données, soit
de manière automatisée, soit sous la supervision directe d’experts spécialisés dans le commerce de
produits spécifiques.
La Direction nationale des douanes a récemment manifesté un grand intérêt à l’idée de coopérer avec
l’Istat à un projet visant à améliorer la qualité des données douanières à des fins statistiques, dans le
cadre institutionnel du système statistique national. Cette initiative, qui implique le renforcement de
la coopération technique et méthodologique dans le strict respect des règles nationales de confiden
tialité, a été bien accueillie par l’Istat, tant sur le plan du progrès technique que sur le plan de l’effi
cience. Au vu de la forte diminution des ressources humaines affectées au processus de production
statistique sur le commerce extérieur dans le monde, cette forme de coopération apparaît comme un
moyen de consacrer des ressources humaines plus rares à des contrôles de qualité plus productifs, en
rapprochant de la source (au niveau de la collecte de données et du processus de validation prélimi
naire) davantage de contrôles normalisés de la qualité et de recherches normalisées d’incohérences.
60 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Annexe 5.A
Dispositions institutionnelles et l’Automated Export System (AES) :
l’expérience des États-Unis
5.A.1. L’Automated Export System des États-Unis (AES). L’AES est l'élément princi-
pal où les données sur les exportations que requièrent de nombreux services publics
sont enregistrées sur support électronique, grâce à l’efficience des échanges de don-
nées électroniques. Les informations sur les exportations sont recueillies sous forme
électronique auprès des exportateurs et sont éditées immédiatement, les erreurs étant
détectées et corrigées au moment de l’enregistrement. Les processus d’édition et de
validation de l’AES sont conçus en fonction des impératifs des divers organismes gou-
vernementaux qui travaillent en partenariat pour garantir la publication en temps
voulu de données exhaustives et exactes sur les exportations. Comme l’AES évolue,
des éditions et validations supplémentaires y sont ajoutées pour améliorer en perma-
nence la qualité des données soumises sur les exportations.
5.A.2. Entités participant à l’Automated Export System. L’AES est une initiative
conjointe de la Foreign Trade Division du United States Census Bureau, du U.S. Cus-
toms and Border Protection(CBP), du Ministère du commerce (DOC), du Bureau of
Industry and Security (BIS), du Secrétariat d’État, de la Directorate of Defense Trade
Controls (DDTC), du Ministère des finances, de l’Office of Foreign Assets Control
(OFAC), du Ministère de l’énergie (DOE), de l’Office of Arms Control and Non-Pro-
liferation, du United States Nuclear Regulatory Commission (NRC) et de la commu-
nauté des exportateurs. Le serveur central de l’AES se trouve au CBP.
5.A.4. L’AES joue aussi un rôle essentiel pour acheminer les informations sur les
exportations vers les organismes gouvernementaux concernés. Le United States Cen-
sus Bureau extrait des données de l’AES pour établir et publier les statistiques sur
les exportations, tandis que l’AES valide les expéditions de biens à double usage en
fonction des licences approuvées par le Bureau of Industry and Trade Security et lui
transmet les données y afférentes. De même, la Direction des contrôles des échanges
commerciaux utilise l’interface de partenariat de l’AES pour valider les exportations
de munitions en fonction des licences approuvées au préalable avant de transmettre
les données y afférentes. Les organismes partenaires continueront à travailler en col-
laboration à mesure que l’AES évoluera.
Dispositions institutionnelles 61
Annexe 5.B
Dispositions institutionnelles dans le domaine des statistiques
du commerce extérieur : l’expérience du Mexique
5.B.1. Importance du cadre juridique dans lequel s’inscrivent les dispositions insti-
tutionnelles. Le cadre juridique a été essentiel pour renforcer les dispositions institu-
tionnelles relatives à la production de données statistiques au Mexique. En 2006, le
Système national d’information statistique et géographique (SNIEG), dont les don-
nées sont considérées comme officielles, a été créé et inscrit dans la Constitution.
La loi de 2008 sur le SNIEG désigne l’Institut national de statistique et de géogra-
phie (INEGI) comme entité indépendante de coordination du SNIEG. Tous les orga-
nismes publics intervenant dans la collecte, le traitement, la production et la diffu-
sion des données statistiques et géographiques nationales participent aux travaux des
instances collégiales du SNIEG, appelées comités techniques spécialisés. Ces comités
sont responsables de l’élaboration ou de la révision des normes techniques et de la
rédaction de directives pour définir le cadre conceptuel des processus dans chaque
domaine.
5.B.2. Le Comité technique spécialisé en charge des statistiques du commerce ex-
térieur. Depuis plus de 20 ans, le Groupe de travail en charge des statistiques du
commerce extérieur, où siègent des représentants de l’administration générale des
douanes, de la banque centrale (Banco de México), du Ministère de l’économie et de
l’INEGI, est responsable de la définition des critères concernant la production et la
publication des statistiques du commerce international de marchandises au Mexique.
Au début, ces organismes coopéraient essentiellement par le biais de réunions et de
correspondances officielles; toutefois, les amendements apportés à la loi sur la sta-
tistique fournissent désormais le cadre juridique dans lequel s’inscrit le mandat du
Comité technique spécialisé en charge des statistiques du commerce extérieur, qui a
dirigé les activités du Groupe de travail initiala. Les rôles des divers organismes repré- a L’accord portant création du Co
sentés au Comité sont définis comme suit : mité technique spécialisé en
charge des statistiques du com
a) L’INEGI est responsable de la coordination des activités du groupe et de la merce extérieur du Mexique et les
règles de fonctionnement de ce
diffusion des données officielles et veille au respect des recommandations type de comité sont disponibles
internationales; sur le site Web de l’INEGI (www.
inegi.org.mx).
b) La banque centrale (Banco de México) est responsable du traitement des
relevés douaniers dans le respect des critères convenus;
c) L’administration générale des douanes fournit les relevés administratifs et
leurs caractéristiques;
d) Le Ministère de l’économie fournit des informations à propos des règles du
commerce extérieur et de la nomenclature des importations et des expor-
tations.
5.B.3. Programme de travail du Comité. Le Comité élabore un programme de tra-
vail tous les trois ans et se réunit une fois par trimestre environ. Le Comité s’accorde
sur un programme de questions à aborder et en effectue le suivi. Son programme se
concentre sur l’amélioration des procédures relatives à la production des statistiques
du commerce et sur l’analyse des besoins des utilisateurs, dont ceux des statisticiens
responsables de la balance des paiements et de la comptabilité nationale. En plus des
réunions, les membres du Comité communiquent par vidéoconférence pour régler
des questions spécifiques qui se posent au quotidien à propos de la production de
résultats statistiques, par exemple de l’analyse des données de base et de leur clarifi-
cation.
62 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Annexe 5.C
Système intégré du commerce extérieur du Brésil :
dispositions institutionnelles
Annexe 5.D
Inter-Agency Committee on Trade Statistics des Philippines :
dispositions institutionnelles
5.D. Inter-Agency Committee (IAC) on Trade Statistics des Philippines. Les Phi-
lippines ont créé l’Inter-Agency Committee on Trade Statistics où sont représentés
les grands organismes publics suivants : le National Statistical Coordination Board
(NSCB), le bureau national de statistique, la National Economic and Development
Authority, la banque centrale (Bangko Sentral ng Pilipinas), le Ministère du com-
merce et de l’industrie, le Bureau des douanes et la Philippine Economic Zone Autho-
rity. L’Inter-Agency Committee comporte deux groupes de travail techniques, l’un
en charge du commerce de marchandises et l’autre du commerce de services. L’Inter-
Agency Committee on Trade Statistics a pour mission :
a) De servir de forum pour débattre des questions soulevées par les parties
prenantes au sujet des statistiques officielles du commerce de marchan-
dises et de services;
b) De procéder à un examen approfondi de toutes les questions relatives aux
statistiques nationales du commerce intérieur et extérieur de marchan-
dises et de services;
c) De procéder à une évaluation approfondie des données disponibles sur les
services informatiques et d’examiner les possibilités d’amélioration des
processus de soumission, de collecte et de consolidation des données;
d) De revoir les concepts, les techniques et les méthodologies utilisés dans le
domaine de la collecte, du traitement et de la présentation des statistiques
du commerce, afin de garantir leur conformité avec les normes statistiques
prescrites;
e) De recommander des orientations politiques pour améliorer la production
des statistiques du commerce de marchandises et de services;
64 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Annexe 5.E
Expérience de la Chine :
l’administration des douanes en tant qu’organisme responsable
Chapitre 6
66
Territoire statistique
et organisation de la collecte de données
6.1. Introduction. Ce chapitre se fonde sur le chapitre II des SCIM 2010, intitulé
« Systèmes de commerce ». Il apporte un complément d’information sur la définition
du territoire statistique et des éléments territoriaux. Il décrit les pratiques optimales
d’organisation de la collecte de données en fonction de ces éléments territoriaux et les
problèmes qui peuvent se poser à ce sujet, selon les systèmes de commerce général et
spécial et compte tenu des sources de données décrites aux chapitres 2 à 4 du présent
manuel, des pratiques nationales concernant l’établissement du cadre juridique (cha-
pitre 1) ainsi que des dispositions institutionnelles (chapitre 5).
A. Territoire statistique
6.2. Définition. Les SCIM 2010 (par. 2.1) définissent le territoire statistique d’un
pays comme « le territoire pour lequel les données commerciales sont établies », préci-
sant que le territoire statistique retenu par un pays peut ou non coïncider avec son ter-
ritoire économique, en fonction des sources de données disponibles et d’autres consi-
dérations. Les SCIM 2010 recommandent aux pays de décrire en détail leur territoire
statistique et de publier cette description dans leurs métadonnées pour identifier sans
ambiguïté les flux de biens enregistrés dans leurs statistiques du commerce.
6.3. Éléments et parties du territoire statistique. Pour définir le territoire statistique,
il est souhaitable de dresser la liste des différents éléments et parties du territoire éco-
nomique qui appartiennent au territoire statistique. Pour décrire ces éléments territo-
riaux, les SCIM 2010 (par. 2.3) recommandent d’utiliser, le cas échéant, les définitions
des termes douaniers qui figurent en annexe de la Convention de Kyoto révisée35. Il 35 Pour une présentation de la Con
est également conseillé d’employer les définitions fournies dans d’autres conventions vention de Kyoto révisée, voir le
chapitre 2.
internationales pertinentes, par exemple la Convention des Nations Unies sur le droit
de la mer de 198236. 36 Nations Unies, Recueil des Traités,
vol. 1833, n° 31363.
6.4. Dans les pays où les relevés douaniers sont à la base de la collecte de données,
l’élément principal du territoire statistique est généralement la zone de libre circula-
tion. Les SCIM 2010 (par. 2.3) énumèrent les éléments territoriaux supplémentaires
suivants et recommandent aux pays de préciser s’ils existent ou non dans leur contexte
national et s’ils sont ou non inclus dans leur territoire statistique : les îles; les eaux
territoriales; le plateau continental; les installations offshore et de l’espace extra-at-
mosphérique et les appareils; les zones franches commerciales; les zones franches in-
dustrielles; les entrepôts de douane; les locaux pour perfectionnement actif; les en-
claves et les exclaves territoriales; et les territoires d’outre-mer. Il convient de ne pas
considérer que certains éléments du territoire statistique se définissent exclusivement
en fonction de leur situation géographique spécifique, étant donné qu’à l’échelle des
66 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 6.1
a Le texte intégral de la Conven Extraits de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mera
tion est disponible à l’adresse
www.un.org/depts/los/conven Mer territoriale
tion_agreements/texts/unclos/ « La souveraineté de l’État côtier s’étend, au-delà de son territoire et de ses eaux intérieures et, dans le
unclos_f.pdf.
cas d’un État archipel, de ses eaux archipélagiques, à une zone de mer adjacente désignée sous le nom
de mer territoriale » (article 2, paragraphe 1). « Tout État a le droit de fixer la largeur de sa mer territoriale;
cette largeur ne dépasse pas 12 milles marins mesurés à partir de lignes de base établies conformément
à la Convention » (article 3).
Territoire statistique et organisation de la collecte de données 67
Zone contiguë
« 1. Dans une zone contiguë à sa mer territoriale, désignée sous le nom de zone contiguë, l’État
côtier peut exercer le contrôle nécessaire en vue de : a) prévenir les infractions à ses lois et règle
ments douaniers, fiscaux, sanitaires ou d’immigration sur son territoire ou dans sa mer territoriale; [et]
b) réprimer les infractions à ces mêmes lois et règlements commises sur son territoire ou dans sa mer
territoriale » (article 33, paragraphe 1). « 2. La zone contiguë ne peut s’étendre au-delà de 24 milles
marins des lignes de base à partir desquelles est mesurée la largeur de la mer territoriale » (article 33,
paragraphe 2).
Zone économique exclusive
La zone économique exclusive est une zone située au-delà de la mer territoriale et adjacente à celle-ci.
« Dans la zone économique exclusive, l’État côtier a : a) des droits souverains aux fins d’exploration
et d’exploitation, de conservation et de gestion des ressources naturelles, biologiques ou non bio
logiques, des eaux surjacentes aux fonds marins, des fonds marins et de leur sous-sol, ainsi qu’en ce
qui concerne d’autres activités tendant à l’exploration et à l’exploitation de la zone à des fins écono
miques, telles que la production d’énergie à partir de l’eau, des courants et des vents; b) juridiction,
conformément aux dispositions pertinentes de la Convention, en ce qui concerne : i) la mise en place
et l’utilisation d’îles artificielles, d’installations et d’ouvrages; ii) la recherche scientifique marine; [et]
iii) la protection et la préservation du milieu marin; [et] c) les autres droits et obligations prévus par la
Convention » (article 56, paragraphe 1). « Largeur de la zone économique exclusive : la zone écono
mique exclusive ne s’étend pas au-delà de 200 milles marins des lignes de base à partir desquelles est
mesurée la largeur de la mer territoriale » (article 57).
Plateau continental
« Le plateau continental d’un État côtier comprend les fonds marins et leur sous-sol au-delà de sa mer
territoriale, sur toute l’étendue du prolongement naturel du territoire terrestre de cet État jusqu’au
rebord externe de la marge continentale, ou jusqu’à 200 milles marins des lignes de base à partir des
quelles est mesurée la largeur de la mer territoriale, lorsque le rebord externe de la marge continentale
se trouve à une distance inférieure » (article 76, paragraphe 1). « L’État côtier exerce des droits souve
rains sur le plateau continental aux fins de son exploration et de l’exploitation de ses ressources na
turelles » (article 77, paragraphe 1). « Les droits visés au paragraphe 1 sont exclusifs en ce sens que, si
l’État côtier n’explore pas le plateau continental ou n’en exploite pas les ressources naturelles, nul ne
peut entreprendre de telles activités sans son consentement exprès » (article 77, paragraphe 2).
Le cadre du droit international de l’espace a été établi par le Traité sur l’espace ex-
tra-atmosphérique, dont l’Assemblée générale des Nations Unies s’est félicitée dans
42 Le Traité sur l’espace extra-atmos ses résolutions 2222 (XXI) du 19 décembre 1966 et qui est entré en vigueur en 196742 .
phérique (dont l’intitulé officiel est Toutefois, « l’espace extra-atmosphérique, y compris la Lune et les autres corps cé-
« Traité sur les principes régissant
les activités des États en matière lestes, ne peut faire l’objet d’appropriation nationale par proclamation de souverai-
d’exploration et d’utilisation de neté, ni par voie d’utilisation ou d’occupation, ni par aucun autre moyen » (article 2).
l’espace extra-atmosphérique, y
compris la Lune et les autres corps
Dans les statistiques du commerce, l’objet spatial lancé est considéré comme appar-
célestes ») constitue la base du tenant au territoire statistique du pays de résidence de son propriétaire économique,
droit international de l’espace. Le indépendamment du pays qui a procédé au lancement.
traité est entré en vigueur le 10 oc
tobre 1967. Voir Nations Unies, Re- 6.10. Zones franches commerciales. L’expression « zone franche » désigne une partie
cueil des Traités, vol. 610, n° 8843.
du territoire d’un État dans laquelle les marchandises qui y sont introduites sont géné-
ralement considérées comme n’étant pas sur le territoire douanier au regard des droits
43 Voir la Convention de Kyoto révi et des taxes à l’importation43. Une distinction peut être faite entre les zones franches
sée, annexe spécifique D, chapi commerciales et industrielles en référence à deux types d’opérations admises que cite
tre 2, F1/E1.
44 Les SCIM 2010 conservent les la Convention de Kyoto révisée44. Aux termes des SCIM, une zone franche com-
expressions « zone franche com merciale est une zone où les marchandises, sous réserve de leur admission, « doivent
merciale » et « zone franche indus pouvoir faire l’objet d’opérations nécessaires pour en assurer la conservation et de
trielle » employées dans la pre
mière version de la Convention de manipulations usuelles destinées à améliorer leur présentation ou leur qualité mar-
Kyoto et qui restent d’application, chande ou à les conditionner pour le transport, telles que la division ou la réunion de
tout comme des expressions simi
laires, dans les pratiques commer colis, l’assortiment et le classement des marchandises, le changement d’emballage45 ».
ciale et juridi que de nombreux
pays. La Convention de Kyoto révi 6.11. Zones franches industrielles. Lorsque les autorités compétentes acceptent que
sée ne conserve que la description des opérations de perfectionnement ou de transformation soient effectuées dans une
des opérations admises sans dé zone franche et indiquent expressément à quelles opérations les marchandises peu-
signer les zones où elles peuvent
être effectuées. vent être soumises, soit en termes généraux, soit sous forme détaillée, soit encore en
45 Convention de Kyoto révisée, combinant ces deux possibilités, dans un règlement applicable sur toute l’étendue de
annexe spécifique D, chapitre 2,
paragraphe 11.
la zone franche ou dans l’autorisation délivrée à l’entreprise qui effectue ces opéra-
46 Ibid., par. 12. tions, on parle de zone franche industrielle46.
6.12. Diverses formes de zones franches. Il est à noter que les zones franches existent,
entre autres, sous des formes telles que les zones de promotion des investissements,
les zones franches d’exportation, les zones de commerce extérieur, les zones franches
commerciales ou les zones franches industrielles. Dans certains cas, ces zones ne sont
pas délimitées sur le plan géographique, mais supposent seulement un traitement
différent en matière d’impôt, de subvention ou de douane de certaines opérations
réalisées par des entreprises. Un nombre important et croissant de zones franches
est constitué d’enclaves manufacturières installées à terre, créées pour attirer les in-
vestissements directs étrangers, stimuler l’industrie locale et fournir des emplois à la
main-d’œuvre locale. Le statut juridique de ces zones va de l’extraterritorialité, qui les
exonère de toutes les lois douanières, à différents degrés de contrôle douanier.
6.13. Entrepôts de douane. Un entrepôt de douane est un lieu spécifique où des mar-
47 Voir Convention de Kyoto révisée, chandises sont stockées sous le « régime de l’entrepôt de douane47 ». Habituellement,
annexe spécifique D, chapitre 1,
F1/E1. ces marchandises sont importées sous le régime de l’entrepôt de douane et stockées
48 Conformément à la réglemen sous contrôle douanier, sans paiement des droits et des taxes d’importation. Cepen-
tation douanière en vigueur en dant, dans certains cas, ces entrepôts peuvent aussi accueillir des marchandises desti-
Chine, un « entrepôt de douane
pour marchandises destinées à nées à l’exportation48. Les biens entreposés peuvent subir des opérations nécessaires à
l’exportation » est un entrepôt de leur préservation et les formes habituelles de manipulation, en l’occurrence la rupture
douane spécifique affecté au stoc
kage de marchandises nationales
de charge, le regroupement des colis, le classement, le tri et le changement d’embal-
destinées à l’exportation une fois lage, pour améliorer leur présentation ou leur qualité marchande ou les conditionner
les formalités douanières d’expor pour le transport. Les entrepôts peuvent fournir des services de stockage spécialisés
tation accomplies.
tels que la surgélation ou le stockage de liquides en vrac. Toutefois, les opérations sus-
ceptibles de changer le caractère essentiel des biens ne sont normalement pas autori-
Territoire statistique et organisation de la collecte de données 69
Encadré 6.2
Pratiques de l’Union européenne concernant des éléments territoriaux spécifiques
En vertu de la législation de l’Union européenne, les zones économiques exclusives ne font pas partie
du territoire statistique étant donné qu’elles ne sont pas constitutives du territoire douanier d’un État
membre. La réglementation douanière stipule que le territoire douanier de l’Union comprend les ter
ritoires cités, « y compris leurs eaux territoriales, leurs eaux intérieures et leur espace aérien » [Règle
ment (CE) n° 450/2008 du Parlement européen et du Conseil, du 23 avril 2008, établissant le code des
douanes communautaire (code des douanes modernisé), titre 1, chapitre 1, article 3, paragraphe 1].
Cependant, les zones économiques exclusives sont traitées aux fins de mouvements spécifiques, à
savoir des installations offshore, comme si elles faisaient partie du territoire statistique, puisque les
États côtiers ont « des droits souverains aux fins d’exploration et d’exploitation, de conservation et
de gestion des ressources naturelles, biologiques ou non biologiques, des eaux surjacentes aux fonds
marins, des fonds marins et de leur sous-sol, ainsi qu’en ce qui concerne d’autres activités tendant à
l’exploration et à l’exploitation de la zone à des fins économiques, telles que la production d’énergie
à partir de l’eau, des courants et des vents » (Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, ar
ticle 56, paragraphe 1, alinéa a).
Toutefois, la législation de l’Union européenne ne couvre pas les cas où une installation offshore est si
tuée en dehors de la zone économique exclusive, implantée sur le plateau continental, voire en dehors
de celui-ci.
Le plateau continental peut s’étendre au-delà des limites de la zone économique exclusive d’un pays
en fonction de la topographie des fonds marins.
Puisque « l’État côtier a le droit exclusif d’autoriser et de réglementer les forages sur le plateau conti
nental, quelles qu’en soient les fins » (article 81 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la
mer), l’approche recommandée pour le plateau continental peut être la même que pour la zone éco
nomique exclusive.
Si l’installation est implantée au-delà des limites du plateau continental, aucun pays ne peut se pré
valoir du droit exclusif d’exploiter et d’autoriser le forage dans cette zone. Pour définir le territoire sta
tistique, les recommandations formulées dans les SCIM 2010 emploient les notions de résidence du
propriétaire (économique) et de juridiction du pays : « Toute installation ou tout appareil, mobile ou
non, situé(e) en dehors du territoire géographique d’un pays, appartenant au(x) résident(s) d’un pays
et restant sous la juridiction du pays, est traité(e) comme s’il s’agissait d’une partie de son territoire
économique » (par. 1.7).
sées. À l’issue des opérations admises et dans le délai de stockage, les marchandises
peuvent être exportées sans paiement des droits de douane ou retirées de l’entrepôt
pour mise à la consommation, moyennant le paiement de droits au taux applicable
aux marchandises ayant subi des opérations admises au moment du retrait.
6.14. Locaux pour perfectionnement actif. La Convention de Kyoto révisée définit le
perfectionnement actif comme « le régime douanier qui permet de recevoir dans un
territoire douanier, en suspension des droits et des taxes à l’importation, certaines
marchandises destinées à subir une transformation, une ouvraison ou une réparation
et à être ultérieurement exportées49 ». Il convient de signaler que le perfectionnement 49 Voir Convention de Kyoto révisée,
actif ne se limite pas aux marchandises qui sont importées directement de l’étranger, annexe spécifique F, chapitre 1, F2/
E3.
mais peut également s’appliquer à des marchandises déjà placées sous un autre ré-
gime douanier. La Convention n’exige pas que le perfectionnement actif soit réalisé
dans des zones ou des locaux spécialement approuvés par les douanes. Les opérations
visées peuvent s’effectuer dans n’importe quel local approprié pour autant que d’au-
tres conditions soient respectées en matière de perfectionnement actif. Dès lors, il
convient de définir cet élément du territoire statistique non seulement en termes de
localisation géographique, mais aussi du point de vue fonctionnel, à l’échelle des en-
treprises, le cas échéant. Cependant, les pratiques douanières des pays sont suscep-
70 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 6.3
La zone franche d’exportation : l’exemple du Brésil
Le Brésil a fait sien le concept de « zone franche de transformation pour l’exportation » défini par
a Banque mondiale, « Export la Banque mondialea. En vertu de cette définition, le concept de zone franche d’exportation se dé
processing zones », Policy and cline sous diverses formes, par exemple les zones de libre échange, les zones en franchise de droits,
Research Series Paper 20 (Was
les zones de libre investissement et les zones offshore, en fonction des différents types d’activités
hington, DC, 1992).
qui y sont menés. Parmi ces activités, citons l’entreposage sous contrôle douanier, la transformation
avant exportation, l’assemblage, le commerce transfrontalier ou maritime et les services financiers.
Les zones franches de transformation pour l'exportation se définissent comme des zones industrielles
clôturées, spécialisées dans la fabrication de marchandises destinées à l’exportation et offrant aux
entreprises qui y sont installées des conditions de libre échange et un cadre réglementaire favorable.
Il s’agit d’enclaves territoriales ou économiques où des marchandises peuvent être importées, fabri
quées et réexpédiées avec une réduction des droits de douane et une intervention minimale des
agents des douanes.
Au Brésil, le pouvoir exécutif est autorisé, en vertu de la loi 11.508/2007, article premier, à créer des
zones franches de transformation pour l'exportation dans les régions moins développées, en vue de
compenser les déséquilibres régionaux, de consolider la balance des paiements, de favoriser le trans
fert technologique et d’améliorer le développement socioéconomique de la nation. Ces zones se dé
finissent comme des zones de libre échange ouvertes aux entreprises produisant des biens destinés
à l’exportation.
tibles de différer; certains types de perfectionnement actif peuvent être limités à des
50 En Chine, ce perfectionnement endroits spécifiques50.
peut s’effectuer soit dans les zo
nes spécifiques sous contrôle des 6.15. Enclaves et exclaves territoriales. Dans les SCIM 2010, les enclaves sont défi-
douanes, telles que les zones fran nies comme des zones terrestres clairement délimitées (comme des ambassades, des
ches d’exportation, soit en dehors
de ces zones, dans les usines de
consulats, des bases militaires, des stations scientifiques, des bureaux d’information
transformation ou d’autres locaux ou des bureaux de l’immigration, des organismes d’aide, des services centraux de
agréés par les douanes. représentants de la banque centrale jouissant de l’immunité diplomatique, etc.) qui
sont physiquement situées sur d’autres territoires et qui sont utilisées par les gouver-
nements qui les possèdent ou les louent à des fins diplomatiques, militaires, scienti-
fiques ou autres, avec l’accord officiel des gouvernements des territoires sur lesquels
les zones terrestres sont physiquement situées. L’enclave d’un pays donné est une
exclave pour le pays où elle est située. Dans certains cas, les mouvements de marchan-
dises entre le pays hôte et les enclaves d’autres pays situées sur son territoire peuvent
s’avérer importants. Tous ces mouvements sortent du champ des statistiques du com-
51 merce international de marchandises (voir SCIM 2010, paragraphe 1.49, alinéa c).
Ainsi, des départements et ré
gions d’outre-mer de la France 6.16. Territoire d’outre-mer. Certains pays exercent un contrôle politique et admi-
(Guadeloupe, Guyane française,
Martinique, Réunion) sont consi
nistratif sur des territoires situés en dehors de leurs frontières nationales. Ces terri-
dérés comme faisant partie du toires peuvent être considérés comme des territoires statistiques distincts ou comme
ter
ritoire statistique français, une partie du territoire statistique métropolitain51.
alors que la plupart des territoires
d’outre-mer du Royaume-Uni sont 6.17. Cas particulier : achats en franchise de droits. Dans de nombreux pays, les
considérés comme des territoires voyageurs sont autorisés à acheter certains produits (tabac, alcool, bijoux, etc.) à cer-
statistiques distincts (par exemple
Anguilla, les Bermudes, les Îles tains endroits dans des aéroports, à bord de navires ou d’aéronefs, aux frontières, etc.,
Caïmans, Montserrat, etc.). Pour sans paiement de droits ou moyennant le remboursement de toutes les taxes applica-
plus de précisions, voir Territoires
statistiques du monde à utiliser dans bles. Les magasins en franchise de droits situés dans les aéroports et aux frontières
les statistiques du commerce inter- font partie du territoire économique d’un pays. Le même principe s’applique aux aé-
national de marchandises, Études ronefs et navires dont le propriétaire économique est un résident du pays. Confor-
méthodologiques, Série M, n° 30,
révision 3 (publication des Na mément aux recommandations contenues dans les SCIM 2010 quant à la portée des
tions Unies, numéro de vente : F.01. statistiques du commerce, les biens acquis à l’étranger en franchise de droits sont à
XVII.8). Disponible à l’adresse sui
vante : http://unstats.un.org/unsd/ comptabiliser dans les importations. Le traitement statistique des biens vendus dans
trade/stat_terr_e.pdf (en anglais). ces magasins est plus compliqué, car ils peuvent être vendus à des résidents et à des
Territoire statistique et organisation de la collecte de données 71
non-résidents et être destinés à une utilisation aussi bien dans le pays déclarant que
dans d’autres pays. Il est conseillé aux responsables des statistiques du commerce de
coopérer avec les statisticiens responsables du SCN et de la balance des paiements en
vue d’appliquer un traitement statistique cohérent des biens vendus en franchise de
droits.
Tableau 6
Vue d’ensemble des sources de données et de l’organisation de la collecte de données
Éléments du territoire statistique Sources de données et organisation de la collecte de données Système de commerce
Zone de libre circulation Relevés douaniers et sources de données non douanières, par Général et spécial
exemple les enquêtes auprès des entreprises, dans les cas où les re
levés douaniers sont incomplets ou inexistants.
Îles Lorsque les îles font partie de la zone de libre circulation : relevés Général et spécial
douaniers et sources de données non douanières, par exemple les
enquêtes auprès des entreprises, dans les cas où les relevés doua
niers sont incomplets ou inexistants; voir également les territoires
d’outre-mer ci-dessous.
Eaux territoriales Relevés douaniers et enquêtes auprès des entreprises dans les cas Général et spécial
où les relevés douaniers sont incomplets ou inexistants; les en
quêtes peuvent s’avérer particulièrement utiles pour recueillir des
données sur le commerce des produits de la pêche et des produits
extraits du fond de la mer (par exemple le pétrole, le gaz et les mi
néraux).
Zones économiques exclusives Sources non douanières telles que les relevés d’organismes de ré Général (et spécial, en fonction
et plateau continental glementation appropriés et enquêtes auprès des entreprises; les en de la définition nationale)
quêtes peuvent s’avérer particulièrement utiles pour recueillir des
données sur le commerce de la pêche et des produits extraits du
fond de la mer (par exemple le pétrole, le gaz et les minéraux); les
relevés douaniers, le cas échéant.
Installations et appareils Sources non douanières telles que les relevés d’organismes de ré Général (et spécial, en fonction
offshore et dans l’espace glementation appropriés et enquêtes auprès des entreprises; les en de la définition nationale)
extra-atmosphérique quêtes peuvent s’avérer particulièrement utiles pour recueillir des
données sur les produits extraits du fond de la mer (par exemple le
pétrole, le gaz et les minéraux); les relevés douaniers, le cas échéant.
Zones franches commerciales Principalement des sources de données non douanières, par Général
exemple les relevés d’organismes publics chargés du contrôle des
opérations effectuées dans ces zones et enquêtes auprès des entre
prises; relevés douaniers, le cas échéant.
Zones franches industrielles Relevés douaniers quand ils sont disponibles et sources de don Général et spécial
nées non douanières, par exemple les relevés d’organismes publics
chargés du contrôle des opérations effectuées dans ces zones et en
quêtes auprès des entreprises.
Entrepôts de douane Relevés douaniers. Général
Locaux pour perfectionnement Relevés douaniers complétés par des enquêtes auprès des entre Général et spécial
actif prises si les relevés douaniers ne procurent pas toutes les informa
tions importantes du point de vue statistique.
Enclaves et exclaves territoriales Les transactions commerciales effectuées entre les enclaves, les ex
claves et le pays hôte ne relèvent pas du champ d’application des
SCIMa, mais les statisticiens chargés d’établir les SCIM sont invités
à épauler leurs homologues responsables des statistiques du com
merce de services et de la balance des paiements, lorsque c’est pos
sible.
Territoires d’outre-mer Relevés des autorités douanières locales et sources de données non Général et spécial
douanières accessibles aux organismes responsables de l’adminis
tration de ces territoires.
Achats en franchise de droits Relevés douaniers et sources de données non douanières, par Général et spécial
exemple les relevés de l’administration fiscale, enquêtes auprès
d’exploitants de magasins en franchise de droits.
a Voir SCIM 2010, par. 1.49, al. c. En revanche, les échanges entre les enclaves d’un pays et des pays autres que le pays hôte doivent être incluses dans les
systèmes de commerce général et spécial (dans l’hypothèse où ces enclaves font partie des éléments inclus dans le système spécial), si ces échanges sont
significatifs selon le bureau de statistique du pays déclarant.
73
Chapitre 7
77
Intégration de données
de sources différentes
7.4. Avantages et limites des relevés douaniers. Les sources douanières et non doua-
nières ont leurs mérites et leurs lacunes spécifiques, dont les statisticiens doivent être
conscients lorsqu’ils décident des sources de données à utiliser. Les relevés douaniers
rendent compte des mouvements physiques de marchandises par-delà des frontières,
que les statistiques du commerce international de marchandises doivent enregistrer,
et sont généralement fiables, détaillés et facilement accessibles dans la plupart des
pays. Toutefois, ils ne permettent pas nécessairement de couvrir toutes les transac-
tions, ne font pas systématiquement l’objet d’un contrôle adéquat de la qualité sta-
tistique dans les services de douane ou ne sont pas toujours mis à la disposition des
statisticiens intégralement et sans restriction (SCIM 2010, par. 8.2 et 8.12). Les pro-
blèmes spécifiques qui peuvent se poser lors de l’utilisation de données douanières
ont trait à la sous-évaluation et à la classification erronée des produits aux fins d’éva-
sion fiscale, un phénomène qui, toutefois, ne concerne pas tous les pays ou qui les
concernent à des degrés divers. De plus, les relevés douaniers contribuent à la charge
de travail que représente la communication des données pour les déclarants. Ils y
contribuent même lourdement, mais cela est imposé à des fins douanières et non à
des fins statistiques.
7.5. Avantages et limites des sources de données non douanières. Comme indiqué
dans le chapitre 3, les statisticiens peuvent utiliser diverses sources non douanières
pour obtenir des informations qu’ils ne pourraient se procurer autrement. Parmi ces
sources de données supplémentaires, certaines, comme les enquêtes, peuvent être uti-
lisées avec beaucoup de souplesse, alors que d’autres, comme les registres des services
postaux et des services de messagerie, ne fournissent que des informations prédéfi-
nies. L’utilisation de sources de données non douanières peut accroître la charge de
travail des fournisseurs de données et des statisticiens. De plus, il est possible que
dans ces sources les classifications (de produits et de pays, par exemple) ne soient
pas cohérentes, le champ couvert soit incomplet (à défaut d’un cadre d’enquête adé-
quat ou à cause du taux de non-réponse, par exemple) ou que les normes recomman-
dées concernant l’évaluation, la date d’enregistrement et l’attribution au pays par-
tenaire ne soient pas suivies. Les responsables de l’établissement des statistiques du
commerce sont engagés à accorder une attention particulière à ces questions, afin
d’obtenir des informations de sources douanières et non douanières qui respectent
les exigences relatives aux statistiques du commerce international de marchandises
(SCIM 2010, par. 8.12).
7.6. Utilisation de sources de données supplémentaires : pratiques des pays. Les résul-
tats d’une enquête menée en 2006 montrent (voir le tableau 3.A) qu’outre les déclara-
tions en douane, les pays utilisent, à des degrés divers, les relevés de colis postaux et
les envois de la poste aux lettres, les documents administratifs associés à la fiscalité,
les relevés de change, les enquêtes auprès des entreprises, les registres d’immatricula-
tion des aéronefs et des navires, les manifestes d’expédition à l’étranger et les rapports
des offices de commercialisation (ou conseils de produits). Toutes ces sources de don-
nées supplémentaires peuvent être utiles ou indispensables pour compléter ou vérifier
les statistiques du commerce international de marchandises.
7.7. Sources de données concernant des catégories spéciales de marchandises. Comme
les transactions relatives à certaines catégories de marchandises n’apparaissent pas
nécessairement dans les relevés douaniers, l’organisme chargé de l’établissement des
statistiques peut avoir à utiliser des sources de données supplémentaires pour pro-
duire des statistiques exhaustives du commerce international de marchandises. Les
sources de données non douanières qui peuvent être utilisées pour produire des sta-
tistiques sur ces catégories de marchandises sont décrites dans les chapitres 3 et 4. Les
catégories de marchandises concernées sont les suivantes :
Intégration de données de différentes sources 75
• Les marchandises livrées par les services postaux ou des services de mes-
sagerie;
• L’électricité acheminée par ligne fixe;
• Le pétrole, le gaz et l’eau acheminés par pipeline;
• Le pétrole et le gaz produits en dehors du territoire douanier et expédiés
directement par navire;
• Le commerce frontalier (soit les échanges entre résidents de régions conti-
guës de pays limitrophes, selon la législation nationale);
• Les achats et les ventes effectués par des aéronefs et des navires dans des
aéroports ou des ports à l’étranger;
• Les achats et ventes d’aéronefs, de navires et d’autres équipements mobiles;
• Les transactions en haute mer;
• Les marchandises militaires.
7.8. Sources de données sur le commerce concernant des éléments territoriaux spé-
cifiques. Les SCIM 2010 (par. 2.13) recommandent l’application du système de com-
merce général avec lequel le territoire statistique couvre tous les éléments territoriaux
applicables (voir le chapitre 6). Comme les relevés douaniers ne fournissent guère,
voire pas du tout, d’informations au sujet de certains éléments territoriaux tels que
les zones franches, les statisticiens doivent utiliser d’autres informations administra-
tives recueillies par les douanes (des informations requises à des fins de sécurité, par
exemple) ou des sources de données non douanières, pour obtenir des informations
sur les transactions commerciales impliquant ce type de zones. L’élaboration des
données sur le commerce concernant d’autres éléments territoriaux tels que les îles,
les eaux territoriales, etc., qui sont inclus dans le territoire statistique, requiert égale-
ment l’utilisation de sources de données non douanières si les relevés douaniers sont
insuffisants ou inexistants (voir le tableau 6 au chapitre 6 pour plus de précisions).
entre quelques grandes catégories dans les sources non douanières, auquel
cas leur fusion avec des données douanières plus détaillées est difficile
(voir par exemple la description ci-dessous de l’enquête sur le commerce
transfrontalier informel en Ouganda);
b) Certaines transactions peuvent faire l’objet de déclarations simplifiées à la
douane;
c) Il peut y avoir des différences conceptuelles entre les sources : les relevés
des entreprises peuvent, par exemple, mentionner le pays d’achat et de
vente, mais pas le pays d’origine ou de dernière destination connue;
d) Certains organismes fournisseurs de données peuvent tarder à transmettre
leurs données ou peuvent utiliser des calendriers différents de publication,
ce qui peut entraîner des décalages dans la soumission des données;
e) Le risque de double comptage n’est pas à exclure si les informations four-
nies par différentes sources se chevauchent, par exemple les données sur les
biens en consignation fournies par les douanes et les données sur les ventes
des mêmes biens fournies par l’organisme public de contrôle;
f ) Il peut se révéler difficile d’organiser le traitement des données de manière
efficiente, car les organismes concernés peuvent utiliser des supports dif-
férents pour transmettre leurs données (documents imprimés, dispositifs
portables de stockage des données, transmission électronique, messagerie
électronique) ou des fichiers informatiques incompatibles (l’intégration de
systèmes matériels informatiques et logiciels différents pose problème dans
de nombreux cas);
g) La saisie de données provenant de certaines sources (par exemple de for
mulaires postaux, de listes de passagers) peut nécessiter du temps et des
moyens disproportionnés;
h) Il est nécessaire de vérifier par recoupement les données provenant de sour
ces complémentaires (par exemple, des douanes et des offices de commer
cialisation) et de déterminer quelles séries de données sont plus fiables;
i) Les résultats d’enquête dont la période de référence est plus longue que
celle utilisée lors de l’établissement des statistiques du commerce sont dif-
ficiles à ajouter aux données douanières;
j) Il n’est pas toujours possible de déterminer avec précision quels sont les
pays partenaires et certaines catégories résiduelles doivent parfois être uti-
lisées;
k) La valeur statistique est constituée de plusieurs composantes, dont cer-
taines risquent de ne pas être systématiquement disponibles;
l) Dans les enquêtes auprès des entreprises, il est fréquent que les informa-
tions sur les quantités ne soient pas recueillies ou qu’elles ne puissent être
fournies à un niveau suffisamment détaillé.
fondeur les contenus, les limites et la qualité des sources de données supplémentaires
et à obtenir un accès adéquat à ces sources de données. Des dispositions institution-
nelles appropriées doivent être adoptées pour organiser la collaboration entre l’orga-
nisme chargé d’établir les statistiques et l’organisme responsable de la source de don-
nées supplémentaire (voir le chapitre 5 pour plus de précisions).
7.12. Fusion de microdonnées de sources différentes. La fusion de microdonnées de
sources différentes peut impliquer :
a) De transposer, autant que faire se peut, les données de sources non doua-
nières dans un format standard facile à traiter dans les systèmes d’établis-
sement des SCIM;
b) D’évaluer les données de sources non douanières, ce qui peut par exemple
consister à les comparer aux données d’autres sources;
c) De soumettre les données à des opérations d’édition, par exemple de rap-
porter les données sur une autre échelle ou d’estimer des éléments spécifi-
ques;
d) D’ajouter des enregistrements dans une série existante de données ou
de combiner des enregistrements de sources différentes, ce qui peut par
exemple consister à supprimer ou à corriger des enregistrements existants
pour éviter tout double comptage;
e) De valider et de terminer la série de données combinées, ce qui peut par
exemple consister à estimer des quantités manquantes et à les imputer.
7.13. Fusion et rapprochement de données agrégées de sources différentes. Les sources
de données supplémentaires peuvent fournir des informations qui ne sont pas suffi-
samment détaillées pour produire des enregistrements de microdonnées ou peuvent
uniquement fournir des macrodonnées qui peuvent être utilisées pour calculer cer-
tains totaux de produits ou de pays partenaires. En pareil cas, des enregistrements
fictifs, qui représentent uniquement une certaine valeur et qui ne fournissent pas
tous les détails sur le produit ou le pays partenaire, peuvent être créés. Toutefois, les
pays peuvent rencontrer de nombreuses situations différentes et adopter des pratiques
distinctes.
7.14. Mesures d’appui. Il ressort de l’expérience des pays que certaines mesures peu-
vent être prises pour faciliter la fusion de données de sources différentes. Les statisti-
ciens peuvent envisager :
a) De créer des contrôles efficaces au sein de l’organisme chargé d’établir les
statistiques pour garantir le remplacement, en temps voulu, de données
préliminaires d’une source par les données définitives d’une autre source
(par exemple, les données fournies par les douanes sur la base du pays de
consignation peuvent être remplacées par des données relatives aux mêmes
transactions fournies par d’autres organismes publics sur la base du pays
de dernière destination connue, si ces données sont jugées de meilleure
qualité);
b) D’élaborer des procédures d’estimation et d’imputation pour compléter les
champs dont les données sont manquantes (par exemple, les quantités du
mois en cours peuvent être estimées sur la base des valeurs actuelles et de
la valeur unitaire du mois précédent);
c) De mener une campagne permanente pour sensibiliser les agents des doua
nes et le personnel d’autres organismes fournisseurs de données à l’impor-
tance des statistiques du commerce à différents égards;
78 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Chapitre 8
88
A. Concepts fondamentaux
8.2. Traitement des données statistiques et systèmes d’information statistique.
Comme dans d’autres domaines de la statistique officielle, l’établissement des statis-
tiques du commerce international de marchandises consiste à recueillir des données
statistiques, à les traiter, à les stocker, à les extraire, à les analyser et à les diffuser. 53 Le modèle générique du processus
Dans la pratique, ces processus sont structurés selon les dispositions institutionnelles de production statistique fournit la
terminologie usuelle pour décrire
particulières des pays. Ils sont généralement exécutés au moyen d’une infrastructure et définir l’ensemble des processus
informatique incluant des systèmes de gestion des bases de données. L’architecture requis en vue d’établir des statis
tiques officielles. Ce modèle peut
des systèmes d’organisation et d’information qui en résulte fournit un cadre où les également être utilisé pour har
processus et sous-systèmes d’établissement et de diffusion des statistiques jouent moniser les infrastructures infor
leurs rôles respectifs et interagissent. Si l’architecture d’un système de traitement des matiques statistiques, faciliter le
partage de composants logiciels,
données statistiques est adapté aux contraintes et aux besoins spécifiques de chaque fournir un cadre à l’évaluation et
pays, il existe plusieurs cadres généraux qui formulent des recommandations et dé- à l’amélioration de la qualité des
processus, etc. Pour plus de détails,
crivent des pratiques optimales. Citons par exemple le modèle générique du processus voir www1.unece.org/stat/plat
de production statistique proposé lors des réunions de travail communes de la CEE form/display/metis/METIS-wiki
(Commission économique pour l’Europe), d’Eurostat et de l’Organisation de coopé- (en anglais). Voir aussi Commission
économique pour l’Europe des Na
ration et de développement économiques (OCDE) sur les métadonnées statistiques tions Unies, « Information systems
(METIS)53. architecture for national and in
ternational statistical offices: gui
8.3. Système de gestion de bases de données. Les fonctionnalités principales d’un sys- delines and recommendations »,
tème de gestion de bases de données statistiques sont la création, l’extraction, la mise Conférence des statisticiens euro
péens, Normes et études statisti
à jour et la suppression de données au cours des différentes étapes du cycle de traite- ques, n° 51 (Genève, 1999). Docu
ment des données statistiques. Ces opérations sont réalisées par le système de gestion ment disponible à l’adresse www.
unece.org/fileadmin/DAM/stats/
de bases de données sur des données stockées dans une banque de données selon document s/information _ s ys
un modèle de données particulier, tel que le modèle relationnel, qui est utilisé dans tems_architecture/1.e.pdf.
82 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
a) Un organisme unique reçoit des informations soit sur papier, soit sous
forme électronique, les communique à tous les organismes publics con-
cernés et coordonne les contrôles, afin d’empêcher tout blocage intempes-
tif dans la chaîne logistique. En Suède, par exemple, l’administration na-
tionale des douanes exécute certaines tâches pour le compte de diverses
instances, principalement l’administration fiscale nationale (pour la TVA à
l’importation), le bureau de statistique (pour les statistiques du commerce),
la Direction nationale de l’agriculture et la Direction nationale du com-
merce (pour la délivrance des licences d’importation);
b) Un système automatisé unique de collecte et de diffusion des informations
publiques ou privées qui combine la collecte, l’utilisation, la diffusion et
le stockage électronique des données relatives au commerce international.
Les États-Unis ont, par exemple, mis en place un programme qui permet
aux négociants de soumettre une seule fois des données normalisées que
le système traite et transmet aux organismes concernés par leurs transac-
tions. Il existe plusieurs possibilités :
i) Le système intégré : les données sont traitées par le système;
ii) Le système connecté (décentralisé) : les données sont envoyées à l’ad
ministration pour traitement;
iii) Une combinaison des formules décrites aux points i et ii;
c) Un système de transaction automatisé par l’intermédiaire duquel un négo-
ciant peut soumettre dans une seule demande ses déclarations sous forme
électronique aux divers organismes pour traitement et approbation. Dans
ce cas, les autorités transmettent les autorisations sous forme électronique
aux négociants. Un système de ce type est utilisé à Singapour et à Maurice.
En outre, dans le système utilisé à Singapour, les commissions, droits et
taxes sont calculés automatiquement et prélevés sur le compte bancaire des
négociants. Lors de la mise en place d’un tel système, il y a lieu d’envisager
la possibilité d’utiliser un fichier de base comprenant des identités spéci-
fiques, définies et validées au préalable, pour toutes les transactions perti-
nentes.
8.11. Infrastructure technique. La transmission électronique des déclarations en
douane et l’automatisation des opérations de douane exigent la mise en place d’une
infrastructure technique adéquate pour la transmission des données, leur stockage,
leur traitement, etc. Ces dernières années, les prix du matériel informatique et des lo-
giciels ont nettement baissé et des progrès fulgurants ont été accomplis dans les tech-
nologies de télécommunication. Néanmoins, il faut beaucoup d’investissements et de
ressources humaines pour mettre en place une infrastructure technique permettant
d’automatiser les douanes et d’instaurer un guichet unique, ce qui fait obstacle à la
poursuite de l’automatisation dans de nombreux pays.
8.12. Guichet unique en Suède. Le système de guichet unique utilisé en Suède, qui
est connu sous le nom de « bureau de douane virtuel », permet de communiquer sous
forme électronique les déclarations en douane et les demandes de licence d’impor-
tation et d’exportation, y compris pour les produits d’intérêt stratégique. En outre,
il peut être intégré dans le système de gestion des négociants et permet de procéder
automatiquement à des mises à jour en cas de variation des taux de change et de mo-
Traitement des données et gestion des bases de données 85
dification des codes tarifaires et des taux de droit. Les déclarations d’importation et
d’exportation peuvent être traitées à la fois par Internet et au moyen des Règles des
Nations Unies concernant la transmission électronique des données en matière d'ad-
ministration, de commerce et de transport (UN/EDIFACT). Participent actuellement
au système l’administration nationale des douanes (en tant que chef de file), la Direc-
tion nationale de l’agriculture, la Direction nationale du commerce, l’Inspection na-
tionale des produits d’intérêt stratégique, la police, l’administration fiscale nationale
et le bureau de statistique61. 61 Ibid., p. 21. D’autres exemples sont
fournis au sujet de Maurice, des
8.13. Modernisation des douanes aux États-Unis. L’International Trade Data System Pays-Bas et des États-Unis.
(ITDS) est un projet visant à mettre en place un guichet unique pour déclarer les im-
portations et les exportations sous forme électronique aux services publics. Actuel-
lement, les négociants sont tenus de présenter des rapports redondants à plusieurs
organismes (souvent en version imprimée). L’ITDS leur permettra d’établir un rap-
port électronique unique, les données pertinentes étant transférées aux organismes
concernés. Les coûts seront réduits pour les entreprises et les services publics. Quant
aux organismes concernés, ils pourront obtenir des données et traiter les marchan-
dises plus rapidement et ils seront plus à même de déceler des cargaisons à risque ou
des cargaisons interdites ou dangereuses. L’ITDS n’est pas un système informatique
distinct : ses fonctionnalités sont intégrées dans les systèmes de traitement des opé-
rations commerciales du U.S. Customs and Border Protection(CBP), dans le cadre du
projet Automated Commercial Environment (ACE)62 . 62 Rapport au Congrès sur le système
de données commerciales interna
8.14. Expérience des Philippines : le projet Electronic-to-Mobile (e2m) des douanes. tionales, décembre 2010. Disponi
ble à l’adresse www.treasury.
Le projet des douanes e2m est l’un des projets stratégiques de grande envergure lancé gov/resource-center/tax-policy/
par le gouvernement dans le domaine des technologies de l'information et des com- Documents/Report-Internatio
nal-Trade-Data-System-2010.pdf.
munications (TIC). Il a pour but de rationaliser les principaux processus du bureau
des douanes, en matière d’importations et d’exportations, et d’améliorer la facilita-
tion du commerce entre le bureau des douanes et ses partenaires, dont d’autres or-
ganismes publics, par le développement et l’intégration de systèmes permettant de
procéder à des opérations par Internet et, ultérieurement, par message court, c’est-
à-dire sans intervention humaine, prélude au guichet unique qui sera appliqué aux
Philippines dans les pays de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est. Lancé en
janvier 2005, ce projet a bénéficié d’une subvention de plusieurs millions de dollars de
l’e-Governement Fund de la présidence, spécialement créé pour financer les projets
stratégiques en matière de TIC d’organismes publics. Grâce à ce système de cyber-
douane, les agents des douanes et les négociants peuvent effectuer la plupart de leurs
opérations par Internet, des déclarations en douane aux manifestes d’expédition, en
passant par les documents de transit. Le système utilise des technologies de pointe,
dont la signature électronique, pour fournir aux agents de l’État, en particulier les
agents des douanes, de nouveaux outils qui leur permettront de faire des progrès
spectaculaires pour améliorer la sécurité, l’efficacité commerciale et la lutte contre
la corruption. Le système e2m de saisie des importations a été totalement déployé
dans les principaux ports des Philippines en août 2010. Il apporte les améliorations
suivantes au système actuel :
a) L’envoi électronique des déclarations;
b) L’indication automatique de l’état de la déclaration;
c) L’engagement de fournisseurs de services à valeur ajoutée;
d) L’envoi électronique des manifestes par les compagnies aériennes et mariti
mes, y compris les (dé)groupeurs;
86 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
il couvre la plupart des formalités du commerce extérieur63. Le système traite les 63 Selon la CNUCED, ce logiciel est
manifestes et les déclarations en douane, les procédures comptables, ainsi que les for- utilisé ou en passe de l’être dans
plus de 90 pays. Voir Fonds d’af
malités de transit et d’attente. Il génère des données commerciales qui peuvent être fectation spéciale pour les né
utilisées dans les analyses statistiques et économiques. Conçu par la Conférence des gociations sur la facilitation du
commerce, « Système douanier
Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), à Genève, le logiciel automatisé SYDONIA », Rev. 1, note
SYDONIA fonctionne sur des micro-ordinateurs dans un environnement client-ser- technique n° 21, janvier 2008.
veur. Il est en tout point conforme aux normes et codes internationaux définis par
l’Organisation internationale de normalisation (ISO), l’OMD et les Nations Unies. Le
système SYDONIA peut être configuré en fonction des caractéristiques des régimes
douaniers, de la législation et des tarifs douaniers de chaque pays. Il prévoit aussi un
échange de données informatisé (EDI) entre les négociants et les administrations des
douanes selon les Règles des Nations Unies concernant la transmission électronique
des données en matière d'administration, de commerce et de transport. La version en
ligne du système SYDONIA, la plus récente, permettra aux agents des douanes et aux
négociants d’effectuer l’essentiel de leurs opérations par Internet64. 64 Voir Recommandation et lignes di-
rectrices en vue de la mise en place
8.17. Interface avec les données statistiques : exemples du système SYDONIA. Cer- d’un guichet unique pour rendre
tains rapports statistiques prédéfinis, enregistrés sur le serveur, sont disponibles plus efficaces les échanges d’in-
formations entre les opérateurs
en version imprimée ou électronique. Cependant, la plupart des statistiques de commerciaux et l’administration,
SYDONIA++ s’obtiennent par le biais du langage structuré d'interrogation, un lan- Recommandation n° 33 (ECE/
TRADE/352) [publication des Na
gage utilisé pour créer des rapports ou des extractions de bases de données que les tions Unies, numéro de vente : F.05.
formats normalisés de rapport ne prennent pas en charge. La syntaxe des requêtes II.E.9], p. 36 et 37. Voir aussi la note
langage structuré d'interrogation exige des compétences techniques poussées; l’accès de bas de page 59.
à la base de données pour les exécuter est généralement restreint, pour des impératifs
de sécurité et de performance. L’interface de SYDONIA++ permet d’extraire de la
base de données SYDONIA des données de déclaration et de référence dans un for-
mat compatible avec le programme EUROTRACE 65, 66. Des travaux sont en cours 65 Le programme EUROTRACE est un
depuis le mois de juillet 2011, en vue d’intégrer dans le système SYDONIA un mo- système informatique qui gère les
statistiques du commerce exté
dule d’extraction de données statistiques conforme, dans la mesure du possible, aux rieur. Il permet de saisir les don
exigences des SCIM 2010 (voir le tableau 8 ci-dessous), en particulier pour les rap- nées de déclaration et de référence
dans plusieurs banques de don
ports internationaux sur des statistiques détaillées du commerce. Un module d’ex- nées statistiques. Ces der nières
traction de données prédéfini facilitera la circulation des données sur les échanges consolident les données chiffrées
des douanes vers les statisticiens. dans le but de fournir des statisti
ques sur le commerce extérieur, les
transports, les aspects financiers et
la fiscalité.
66
C. Traitement des données et gestion des bases Pour des informations techniques
sur le système SYDONIA, voir www.
de données au sein de l’organisme responsable asycuda.org/. À titre d’exemple,
le bureau central de statistique
de Trinité-et-Tobago extrait les
1. Caractéristiques du traitement, des flux données du système SYDONIA et
les importe dans le programme
et des transformations de données EUROTRACE (voir par. 8.22 ci-des
sous).
8.18. Caractéristiques du traitement des données au sein de l’organisme responsable
par rapport à d’autres activités statistiques. Le traitement statistique des données re-
latives au commerce de marchandises suppose de manipuler un grand nombre de
séries de données dont la structure est relativement simple. Généralement, ces séries
de données proviennent des déclarations en douane et sont communiquées par les
douanes. Le processus de traitement présente d’autres spécificités, entre autres, le re-
cours à des procédures détaillées et généralement automatisées de contrôle de la qua-
lité et de validation, le stockage de données et de métadonnées traitées dans des bases
de données bien gérées, où des recherches de données personnalisées peuvent être ef-
fectuées, ainsi que la fourniture aux utilisateurs, en temps voulu, de grandes séries de
données dans différents formats. Toutes ces activités impliquent l’utilisation intensive
88 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 8
Processus de production statistique : exemple de l’Italie
Le processus de production de l’Institut national de statistique (Istat) englobe un certain nombre de
tâches/étapes, qui vont du chargement de données douanières brutes à la publication de statistiques
officielles du commerce extérieur. Ces étapes sont les suivantes :
a) Le téléchargement automatique ou la saisie manuelle des données douanières;
b) L’exclusion des flux commerciaux non pertinents pour l’établissement de statistiques du com
merce extérieur;
c) La normalisation des données douanières selon des normes statistiques, y compris des variables
de classement et des variables analytiques;
d) La détection rapide et la correction de valeurs atypiques majeures ayant un effet significatif sur
les chiffres totaux du commerce qui sont publiés, tels que les estimations rapides ou les données
préliminaires;
e) L’analyse approfondie et la correction des valeurs atypiques par produit/pays, y compris les pro
blèmes de classification erronée par produit, par pays ou autre variable statistique;
f) L’estimation d’une unité ou d’un élément aléatoire éventuel (problèmes de non-réponse);
g) Les procédures d’estimation liées aux « biais structurels » dans les données douanières, tels que
des retards systématiques de transmission de données, une couverture insuffisante des transac
tions en raison de l’adoption de seuils d’exemption, etc.;
h) L’estimation des échanges internationaux spécifiques non couverts ou mal couverts par les don
nées douanières.
Des efforts s’imposent pour disposer du matériel et des logiciels requis afin de mener ces activités à
bien. La composante matérielle suppose une capacité adéquate de stockage des données pertinentes
et l’affectation de ressources humaines appropriées à chaque étape du processus de production.
La composante logicielle est moins tangible, mais elle est indispensable aussi à la production de
statistiques de qualité sur le commerce. Elle renvoie à l’ensemble des connaissances et des com
pétences techniques en matière de gestion, de classification et d’analyse des données qui n’est que
partiellement codifié dans les procédures informatiques et statistiques usuelles. C’est principalement
le capital humain affecté à la production des statistiques du commerce qui l’incarne. C’est, par
exemple, le fait de connaître la méthode la plus efficace à adopter pour vérifier, réviser et classer des
flux commerciaux spécifiques, qui passe par une compréhension approfondie des caractéristiques des
produits concernés et des retours d’information des négociants et des experts externes.
En fait, l’Istat doit la réussite de sa gestion des statistiques du commerce à la mise en place d’une
répartition appropriée du travail qui tient compte non seulement de la composante matérielle, mais
également de la composante logicielle du processus de production des statistiques du commerce
extérieur. Pour s’en inspirer, il est en particulier recommandé :
a) De concevoir un cadre informatique efficace pour le chargement et la gestion des données doua
nières, à confier à une équipe spécifique d’informaticiens;
b) De concevoir et d’adopter une approche méthodologique rigoureuse en vue de détecter les
valeurs atypiques;
c) De créer une petite équipe d’agents spécialisés ayant une connaissance approfondie des
caractéristiques des produits pour remédier aux problèmes de qualité des données. En par
ticulier, les critères retenus pour attribuer un groupe de produits à chaque expert doivent
être compatibles avec les contraintes inhérentes aux ressources humaines et conformes aux
caractéristiques commerciales nationales;
d) D’adopter une approche axée sur la gestion des risques afin de détecter dans le processus
de production des problèmes qui risquent d’altérer la qualité des données ou de retarder la
publication des chiffres du commerce.
90 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Tableau 8.1
Champs de données requis
8.24. Expérience des Philippines. En 2003, le bureau national de statistique des Phi-
lippines a conclu un protocole d’accord avec le bureau des douanes, qui prévoit que
ce dernier lui fournira une version électronique des données recueillies dans les do-
cuments de douane et générées par le système informatique. Les fichiers de données
extraites doivent contenir les variables suivantes :
a) Pour les exportations, les variables extraites de l’Automated Export Decla-
ration System sont : le numéro de contrôle douanier, le pays de destination,
la description de la marchandise, le poids brut (en kilogrammes), la quan-
tité, le traitement préférentiel, la valeur FAB, le coût de l’assurance, le coût
du fret, le port local de déchargement, le port local de destination, le nu-
Traitement des données et gestion des bases de données 91
Tableau 8.2
Informations utiles ou indispensables pour remplir la déclaration en douanea, b a Cependant, les types d’informa
tions ne sont pas tous obligatoires
dans tous les régimes douaniers.
Lieu d’importation/d’exportation : Le lieu où les marchandises entrent sur le territoire douanier d’un pays b Voir l’exemple à l’annexe 2.A.
ou en sortent.
Date d’importation/d’exportation : Pour les importations, la date à laquelle le transporteur des marchan
dises entre sur le territoire douanier; pour les exportations, la date du départ ou du dédouanement des
marchandises.
Date de dépôt : La date à laquelle les douanes acceptent les déclarations présentées par les importateurs,
les exportateurs ou leur agent.
Importateur/exportateur : Il s’agit en règle générale de la partie qui, sur le territoire douanier, a signé le
contrat d’achat ou de vente ou est responsable de l’exécution du contrat (c’est-à-dire l’agent chargé de
procéder à l’importation à destination d’un pays ou à l’exportation en provenance d’un pays). Chaque
importateur ou exportateur se voit généralement attribuer un numéro d’identification uniquec. c Par exemple, la Chine utilise un nu
méro d’identification à 10 chiffres
Nature de la transaction (achat ou vente, perfectionnement, troc, location, don).
structuré comme suit : les cinq
Mode de transport : Le mode de transport des marchandises à leur entrée sur le territoire douanier ou premiers chiffres localisent l’im
à leur sortie de ce territoire, par exemple par voie maritime, fluviale, ferroviaire, routière (par camion), portateur ou l’ex por
tateur (ville,
aérienne, postale ou autre. province, zone économique spé
ciale, zone d’ins pection, zone
Identification du transporteur : Le nom et le numéro du trajet/vol/wagon/véhicule du transporteur par de dévelop pement industriel de
lequel les marchandises entrent sur le territoire douanier ou en sortent. haute technologie, etc.); le sixième
chiffre indique la catégorie de
Document de transport : Le connaissement maritime, la lettre de transport aérien, la lettre de voiture fer l’importateur ou de l’exportateur
roviaire ou le récépissé des services postaux en la possession du transporteur chargé de l'importation (entreprise d’État, coentreprise
ou de l’exportation. contractuelle sino- étrangère, co
entreprise sino-étrangère à capi
Destinataire/expéditeur : La partie à qui les marchandises sont expédiées ou qui les expédie. tal mixte, entreprise sous contrôle
étranger, entreprise collective, en
Pays de consignation : Le pays d’où les marchandises ont été expédiées à destination du pays importa
treprise privée, autre); et les quatre
teur (vers lequel elles ont été expédiées au départ du pays exportateur), sans qu’aucune transaction derniers chiffres indiquent le nu
commerciale ou autre opération modifiant le statut juridique des marchandises n’ait eu lieu dans un méro de série.
pays intermédiaire.
Régime douanier : Le type de régime douanier sous lequel les marchandises exportées ou importées
sont dédouanées.
d
Numéro de licence : Le numéro de licence d’importation ou d’exportation pour les marchandises sou De nombreux pays n’incluent pas
mises à une licence d’importation ou d’exportation. ce champ; les critères retenus pour
déterminer si les parties sont liées
Transaction entre parties liées (c’est-à-dire entre une société mère et une de ses filiales ou entre des fi varient selon les pays. Voir le cha
liales)d. pitre 21 pour plus d'information.
92 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Chapitre 9
99
9.1. Introduction. Le présent chapitre se base sur le chapitre IX (« Qualité des don-
nées et métadonnées ») des SCIM 2010. Il donne un aperçu de l’assurance de la qualité
par les services des douanes et l’organisme responsable de l’établissement des statis-
tiques. Les grandes questions de qualité sont analysées, notamment celles relatives
à l’édition des données et aux responsabilités de chaque organisme concerné. Par
ailleurs, ce chapitre décrit le processus de mesure de la qualité et de production de
rapports sur la qualité, donne des exemples et décrit des pratiques optimales. Une de
ses sections est spécialement consacrée aux études de rapprochement, à la compara-
bilité internationale et aux échanges bilatéraux de données. Il est essentiel d’assurer la
qualité des données et d’en rendre compte pour produire et diffuser des statistiques
de la plus grande qualité possible. Ce chapitre donne des informations utiles et décrit
des pratiques optimales pour aider les pays à rendre opérationnels les dispositifs d’as-
surance, de mesure et de compte rendu de la qualité. Assurer la qualité des données
est un exercice transversal qui est abordé tout au long du présent manuel. Ce chapitre
est particulièrement en lien avec le chapitre 5 sur les dispositions institutionnelles.
9.2. Système de gestion de la qualité. L’assurance, la mesure et le compte rendu de la
qualité des données doivent s’envisager dans un système de gestion de la qualité, sou-
vent appelé cadre de gestion de la qualité. Un système de gestion de la qualité contient
souvent les éléments suivants : a) une politique qui affirme l’engagement en faveur de
la gestion de la qualité; b) un modèle de qualité qui propose une définition de la qua-
lité, souvent en fonction des composantes de la qualité des données; c) des objectifs,
des normes et des directives en matière de qualité; d) des procédures d’assurance de la
qualité qui font souvent partie du processus de production; e) des procédures d’éva-
luation de la qualité; f ) des procédures de mesure de la qualité; et g) des procédures
d’amélioration de la qualité70. 70 Voir Eurostat, ESS Handbook for
Quality Reports, 2009 edition,
Eurostat Methodologies and Wor-
king Papers (Luxembourg, Office
A. Assurance de la qualité des publications de l’Union euro
péenne, 2009), p. 15.
9.3. Approche systématique à l’égard de l’assurance de la qualité. Les SCIM 2010 pré-
conisent l’adoption d’une approche systématique à l’égard de la qualité des données.
Cela implique d’examiner et d’évaluer tous les aspects du programme des statistiques
du commerce en fonction de certains principes et normes, en vue de mieux identifier
les mesures qui s’imposent pour continuer à améliorer la qualité des données (voir
SCIM 2010, par. 9.4). Cette section aborde l’assurance de la qualité sous un angle
plus précis, celui de la qualité des données, car elle examine uniquement certaines
des questions spécifiques que les douanes et l’organisme responsable de l’établisse-
ment des statistiques ont coutume d’aborder et certaines des mesures que ces ins-
tances prennent souvent pour assurer l’exactitude des informations statistiques dans
le cadre existant de l’élaboration des données.
9.4. Rigueur méthodologique. L’assurance de la qualité requiert l’adoption, l’applica-
tion et le respect d’un cadre conceptuel des statistiques du commerce extérieur, qui
soit de préférence conforme aux recommandations internationales. Les décisions sur
le traitement de transactions relatives à des catégories spécifiques de marchandises
(portée des statistiques du commerce) et à des marchandises en provenance ou à des-
tination de certains éléments territoriaux, leur classification et leur évaluation, la me-
sure des quantités et l’attribution au pays partenaire font partie du travail quotidien
des agents des douanes et des statisticiens du commerce et requièrent l’existence d’un
cadre méthodologique clair. Toute procédure automatisée de validation des données
et d’assurance de la qualité doit se baser sur le cadre conceptuel adopté par les pays
et en résulter.
9.5. Traitement et validation des données : types de contrôles et d’outils. Le traite-
ment des données statistiques passe par la saisie des transactions commerciales, leur
validation et leur intégration dans des séries de données reprenant tous les enregis-
trements d’une période spécifique. Les contrôles de validation sont souvent utilisés
pour vérifier : l’exhaustivité, la validité des codes et des plages de valeurs, la cohé-
rence interne et la cohérence après agrégation. Souvent, l’estimation et l’insertion de
valeurs et de codes manquants font partie du contrôle de l’exhaustivité. Les outils de
validation permettent, entre autres, de valider les données au moment de leur saisie
(par « boîte de dialogue » interposée) et de valider des lots de données, ce qui permet
de créer des listes d’erreurs, de générer des statistiques d’erreur, de marquer les tran-
sactions significatives, de classer les erreurs décelées dans la catégorie des erreurs
soit avérées, soit possibles et dans la catégorie des erreurs à corriger soit automati-
quement, soit manuellement. L’inclusion de sources d’information supplémentaires
implique généralement des corrections manuelles, car les données sont externes au
système. Dans certains organismes, l’introduction de corrections manuelles nécessite
la consultation de sources supplémentaires et/ou externes (par exemple, la consulta-
tion du déclarant). Toutefois, il n’est pas toujours possible d’obtenir les informations
requises dans le délai imparti, et des corrections manuelles peuvent être introduites
sans consultation de ces sources supplémentaires.
9.6. Le problème en matière d’information au moment de la saisie des données. Le
processus d’assurance de la qualité statistique débute au moment où les données
71 En fait, le processus d’assurance sont fournies71. Il s’agit généralement du moment où la déclaration en douane est
de la qualité débute même avant, remplie, puisque les relevés douaniers sont la source principale et préférée de don-
au moment où les fournisseurs de
données, en particulier les agents nées pour établir les statistiques du commerce de marchandises. Les déclarations en
des douanes, sont informés des douane sont des relevés administratifs contenant des informations sélectionnées sur
impératifs statistiques concernant
les données (douanières) soumises
des transactions commerciales ou non commerciales, et la logistique du mouvement
et suivent des formations à ce su de marchandises entre le vendeur et l’acheteur, ou entre l’expéditeur et le destina-
jet. taire. En règle générale, les informations fournies sur la déclaration en douane sont
saisies séparément et ne proviennent pas, sous forme électronique, des informations
existantes; ceux qui remplissent les déclarations en douane, souvent le négociant ou
l’agent responsable de la cargaison, ne disposent pas de toutes les informations con-
cernant la transaction, la logistique et les transactions ultérieures.
9.7. Saisie des données. L’étape la plus importante du processus d’assurance de la
qualité des statistiques du commerce intervient au moment où les informations re-
Qualité des données : assurance, mesure et compte rendu 95
quises sont indiquées sur la déclaration en douane, car l’agent ou la personne qui
remplit la déclaration en douane doit autant que possible disposer de toutes les infor-
mations requises. Les systèmes électroniques de saisie de données permettent l’ap-
plication d’une grande série de règles de validation qui empêchent les déclarants de
commettre des fautes de frappe, de saisir des codes qui ne sont pas valides ou qui ne
sont pas plausibles, de saisir des valeurs qui ne sont pas comprises dans une plage dé-
finie et d’enregistrer des combinaisons de données qui ne sont pas valides ou qui ne
sont pas plausibles. L’élaboration et l’application de ces règles requièrent des connais-
sances pointues et un investissement significatif dans le système informatique. Par
ailleurs, les dispositifs de validation doivent être conçus avec soin pour éviter d’empê-
cher la saisie de données exactes ou d’amener les opérateurs à tenter de les « déjouer »
ou de les contourner, ce qui entraînerait une détérioration de la qualité des données.
9.8. Priorités. La sécurité et la sûreté et la perception des droits et des taxes sont les
fonctions principales des douanes et peuvent être considérées comme les objectifs
premiers de l’assurance de la qualité aux douanes. Dans de nombreux pays, les infor-
mations douanières sur les importations sont jugées de meilleure qualité que celles sur
les exportations car, en règle générale, des droits de douane s’appliquent aux importa-
tions et pas aux exportations. Toutefois, cette conception traditionnelle ne décrit pas
fidèlement la situation dans de nombreux pays. De nombreuses administrations des
douanes se sont dotées d’unités de statistique pour garantir globalement la qualité des
informations statistiques. L’assurance de la qualité, qui est un concept global et qui est
favorisée par l’automatisation des formalités douanières, entraînera l’amélioration de
la qualité de tous les éléments de données. De plus, le concept d’un pipeline intégré
de données allant de l’acheteur jusqu’au vendeur (voir le paragraphe 8.8 ci-dessus)
montre que se préoccuper uniquement des importations est dépassé, puisque, dans le
système douanier mondial qui pourrait exister à l’avenir, les informations d’exporta-
tion et d’importation seront intégrées et les deux flux seront traités comme les deux
facettes de la même transaction.
9.10. Problèmes majeurs de qualité du point de vue de l’utilisateur. Des lacunes dans
la couverture des transactions, des asymétries dans les informations des pays par-
tenaires, des informations non fiables sur les quantités et le manque de ponctualité
sont souvent considérés comme les problèmes majeurs concernant la qualité des sta-
tistiques du commerce international de marchandises. Ces problèmes sont abordés
succinctement ci-dessous. Toutefois, certains de ces problèmes sont analysés de façon
plus détaillée dans la description de pratiques nationales abordées dans le présent
manuel.
9.11. Couverture. Certains problèmes majeurs de couverture, dus à l’application du
système de commerce spécial ou à la nécessité de respecter la confidentialité de cer-
taines transactions, sortent du cadre de l’assurance normale de la qualité au sein de
l’organisme responsable. Toutefois, dans de nombreux pays, les douanes ou l’orga-
nisme responsable n’enregistrent pas, ou pas de façon appropriée, les transactions
relatives à certains produits, tels que le pétrole, le gaz, l’électricité, les matières pre-
mières, les aéronefs et les navires. Dans d’autres pays, le commerce frontalier ou le
commerce de navette peut être important, mais il n’est pas enregistré en intégra-
lité par l’organisme responsable. La couverture des transactions peut être incomplète
également si les douanes appliquent divers seuils à des fins de simplification (voir la
section E du chapitre 19). Les approches à adopter pour remédier à ces problèmes de
couverture consistent, entre autres, à utiliser des sources de données supplémentaires
et, si c’est nécessaire et approprié, à évoquer ces problèmes avec les autorités gouver-
nementales compétentes qui pourront, par exemple, demander que les informations
requises soient mises à la disposition du bureau de statistique. S’agissant des transac-
tions inférieures à certains seuils de déclaration, il peut se révéler nécessaire d’élabo-
rer des méthodes appropriées d’estimation.
9.12. Asymétries dans les données du pays partenaire. Les asymétries dans les don-
72 Pour les importations, il est recom nées du pays partenaire, c’est-à-dire les différences entre les données du pays décla-
mandé d’enregistrer le pays d’ori rant sur ses importations et ses exportations et les données d’importation et d’ex-
gine. Il n’existe toutefois pas de
définition uniforme du « pays d’ori portation de son partenaire, peuvent être dues à de nombreuses causes, notamment
gine ». De plus, il peut se révéler à des différences dans les dates d’enregistrement, dans la classification des produits,
plus difficile de déterminer le pays
d’origine si un pays est membre
dans l’attribution au pays partenaire, dans le système de commerce, dans les règles de
d’une union douanière, ce qui est confidentialité, etc.; de nombreuses études bilatérales ont d’ailleurs été menées pour
le cas d’un nombre croissant de examiner ce problème et réduire les asymétries. Ces asymétries peuvent toutefois avoir
pays. Pour les exportations, il est
recommandé d’enregistrer le pays une implication importante, dans la mesure où il peut se révéler impossible d’aligner
de dernière destination connue, les données du pays partenaire à cause de facteurs conceptuels ou pratiques72, en
même si l’objectif est d’obtenir le
pays de destination finale. Comme
particulier dans le cas de chaînes mondiales de valeur et d’approvisionnement. Pour
indiqué au paragraphe 9.6 ci-des améliorer la situation, les SCIM 2010 recommandent avec insistance d’enregistrer le
sus, ceux qui remplissent les dé pays de consignation comme deuxième pays partenaire, non seulement pour les im-
clarations en douane ne disposent
pas nécessairement de toutes les portations, mais également pour les exportations (voir SCIM 2010, par. 6.26). Comme
informations au sujet des transac indiqué, procéder à des études de rapprochement est un moyen d’examiner des asy-
tions dont les marchandises ont
fait l’objet et feront l’objet à l’ave
métries et d’y remédier (voir la section C).
73
nir. 9.13. Qualité des informations sur les quantités. De nombreux producteurs et utilisa-
Dans le système INTRASTAT de
l’Union européenne, il n’est pas teurs de statistiques du commerce s’accordent à reconnaître que les informations sur
obligatoire de déclarer le poids les quantités (quantités exprimées en unités normalisées recommandées par l’OMC
net si la quantité supplémentaire et poids net, lorsque l’unité normalisée n’est pas le poids net) sont les éléments les
(unités de quantité normalisées re
commandées par l’OMC) est diffé moins probants des statistiques de base du commerce. Dans certains pays, il n’est pas
rente du poids net; les États mem obligatoire d’indiquer une quantité ou un poids net73 et, souvent, les informations
bres sont toutefois tenus d’estimer
les poids nets si ceux-ci ne sont pas sont incomplètes pour d’autres raisons. Les informations sur les quantités sont uni-
déclarés. quement comparables à l’échelle internationale si les pays les déclarent d’une manière
Qualité des données : assurance, mesure et compte rendu 97
uniforme. Toutefois, les quantités fournies sont souvent exprimées dans des unités
différentes de celles recommandées par l’OMC pour chaque produit spécifique. Le
fait de déclarer une quantité ou un poids net incorrect pose un problème important
de qualité, car cette erreur peut être difficile, voire impossible, à déceler. Il existe plu-
sieurs moyens pour améliorer les informations sur les quantités. On peut par exemple
dans le cadre d’une procédure normalisée d’assurance de la qualité détecter des va-
leurs douteuses dans les quantités élevées et contacter le fournisseur de données pour
les vérifier; ou remplacer les quantités douteuses ou manquantes par des estimations
basées sur les données fournies par la même entreprise ou d’autres déclarants. Autre
option, on peut aussi utiliser des sources de données supplémentaires, telles que les
documents d’expédition, pour vérifier les informations sur les quantités. Il existe en-
core une autre possibilité, en l’occurrence permettre aux fournisseurs de données
d’estimer des informations manquantes sur la base de valeurs empiriques ou autori-
ser la déclaration de quantités exprimées dans des unités qu’il est possible de conver-
tir en unités normalisées ou en poids net à l’aide de facteurs de conversion appropriés.
La méthode utilisée, quelle qu’elle soit, doit être décrite dans les métadonnées à la
disposition des utilisateurs.
9.14. Agrégation des quantités. Les informations sur les quantités et les poids nets
fournies par les pays au niveau des positions à six chiffres du SH découlent souvent
de l’agrégation de nombreuses transactions commerciales. En règle générale, chaque
transaction a une valeur commerciale, mais ce n’est pas le cas pour les poids nets et les
quantités, dont les valeurs peuvent être manquantes. De plus, les quantités de diverses
transactions relatives au même code de produit à six chiffres peuvent être exprimées
dans des unités différentes. En pareil cas, les pays doivent généralement imputer des
estimations pour toutes les données manquantes de quantité et de poids net ou des
estimations pour toutes les quantités exprimées en unités non normalisées, afin de
fournir des informations sur les poids nets et les quantités à différents niveau d’agré-
gation ou doivent s’abstenir de fournir des agrégations qui ne sont pas d’une qualité
suffisante. Ces difficultés d’agrégation de quantités et de poids nets constituent en soi
un problème de qualité auquel il faut remédier, sachant que ces données font l’objet
d’un nombre croissant d’usages différents et qu’elles sont par exemple utilisées lors
de l’élaboration des politiques dans les domaines de la santé et de l’environnement. Il
est conseillé à l’organisme responsable de travailler en étroite collaboration avec les
douanes à ce sujet.
9.15. Ponctualité. La pertinence des statistiques du commerce augmente énormé
ment si les données sont fournies en temps voulu. Toutefois, dans de nombreux
pays, les informations sont fournies bien plus tard que préconisé (voir SCIM 2010,
par. 10.7), ce qui place les utilisateurs dans l’obligation de faire leurs propres estima-
tions. Revoir le processus de production des données compte tenu de pratiques opti-
males et publier des données préliminaires est l’un des moyens qui permet d’amélio-
rer la ponctualité (ibid., par 10.8).
sont le fruit d’une collecte de données plus complète et plus ponctuelle via le sys-
tème AES, des contrôles de validation des données dès l’enregistrement et de la réduc-
tion du nombre d’erreurs de déclaration et de fautes de frappe. La plupart des erreurs
sont dues à des codes de classification manquants ou non valides ou à des quantités
ou à des poids d’embarquement manquants ou erronés. Les contrôles de validation
en ligne, qui sont intégrés dans l’AES, permettent de détecter immédiatement des
erreurs de déclaration et de les signaler au déclarant pour qu’il les corrige avant la
soumission des données. Ces contrôles ont donné lieu à une réduction sensible des
75
taux d’erreurs dans les déclarations d’exportation. Comme les données sont désor-
Au Brésil, le contrôle gouverne
mental du commerce extérieur, mais disponibles en temps voulu, il n’est plus nécessaire d’estimer les chiffres déclarés
qui est décentralisé, est constitué en retard. Les échecs d’opérations d’édition, qui peuvent entraîner une réduction de
de trois éléments : le contrôle com la couverture et des sous-estimations de la part des déclarants, comptent parmi les
mercial, le contrôle douanier et le
contrôle des changes. Le contrôle risques liés à l’enregistrement électronique des données. L’AES Report Card propose
administratif (commercial) dé un dispositif de contrôle des déclarants, ce qui permet de déterminer quelles sont les
termine quelles marchandises
peuvent entrer sur le territoire mesures à prendre à l’avenir pour améliorer la qualité.
ou le quitter et est placé sous la
responsabilité du Secrétariat au 9.17. Assurance de la qualité des statistiques au Brésil. Le Brésil publie ses statisti-
commerce extérieur du Ministère ques du commerce international de marchandises le lendemain de la fin de la période
du développement, de l’industrie de référence (mensuelle et hebdomadaire), ce qui est possible grâce, essentiellement,
et du commerce extérieur et d’au
tres organismes de surveillance. Le à l’utilisation d’une méthode de « validation préventive » dans le système brésilien
contrôle douanier, du ressort des Siscomex. Le Siscomex est un système informatique qui rassemble des données doua-
douanes (Ministère des finances),
consiste à vérifier les documents nières et commerciales ainsi que des informations sur le commerce extérieur75. L’an-
et à examiner les marchandises nexe 9.A décrit ses fonctions principales.
régies par le régime douanier nor
mal. Le contrôle des changes est 9.18. SYDONIA : assurance, mesure et compte rendu de la qualité des données. Dans
effectué par la banque centrale tout système informatique, la qualité des données saisies pour traitement ou stockage
du Brésil lors de la remise ou de la
réception de monnaies étrangères est d’une importance capitale, car des données erronées peuvent compromettre l’en-
pour des biens importés ou expor semble du traitement des données et produire des résultats incorrects. À cet égard, le
tés. Le Siscomex est le dispositif
administratif qui combine les ac Système douanier automatisé (SYDONIA) garantit que les données saisies ou impor-
tivités d’enregistrement, de suivi tées sont de qualité supérieure grâce à l’exécution de plusieurs types de validations et
et de contrôle des transactions de contrôles des données. Parmi ceux-ci, certains sont obligatoires et d’autres peu-
internationales dans un flux infor
matique unique. Dans le Siscomex, vent être configurés (pour devenir obligatoires ou rester facultatifs) selon les besoins
les exportations sont contrôlées spécifiques et le contexte des pays. Les types suivants de validation et de contrôle des
dans deux registres : le registre
d’exportation (RE) et le registre données sont intégrés dans le système SYDONIA : a) les contrôles de présence; b) les
de crédit (RC). L’inscription au re contrôles du format des données; c) les contrôles de référence et de validité; et d) les
gistre d’exportation permet d’ob contrôles de cohérence; le système SYDONIA propose en outre un module de compte
tenir l’« autorisation d’exporter »
et doit donc être demandée avant rendu statistique qui peut aussi être utilisé à des fins de validation (voir l’annexe 9.B
l’expédition des marchandises à pour plus de précisions).
l’étranger. Le traitement des ex
portations débute par l’inscription 9.19. Cadre harmonisé de validation des données : Eurostat 76. Eurostat propose aux
au registre d’exportation et par la
fourniture des informations com États membres de l’Union européenne d’utiliser un cadre harmonisé de validation
merciales, financières et fiscales, des statistiques du commerce extérieur de marchandises qui couvre les échanges non
ainsi que des informations sur les
taux de change. Actuellement,
seulement entre les États membres de l’Union européenne (le commerce intracom-
c’est l’organisme brésilien respon munautaire) et entre les États membres de l’Union européenne et des pays tiers (le
sable de la production des statis commerce extracommunautaire). Les validations suivantes s’appliquent aux statisti-
tiques du commerce extérieur, le
Département de la planification et ques du commerce extracommunautaire : a) la validation des données fournies par
du développement du commerce les bureaux de douane; b) la validation des données fournies par les autorités natio-
extérieur du Secrétariat au com
merce extérieur (SECEX/DEPLA),
nales compétentes (l’organisme responsable des statistiques); c) la validation des don-
qui se charge de la validation des nées produites par les autorités nationales compétentes; et d) la validation des don-
champs spécifiques du registre nées produites par Eurostat.
d’exportation.
76 Voir Eurostat, « Proposal for a har 9.20. Règles de validation. Les règles de validation définissent les valeurs acceptables
monized framework for data vali
dation in external trade statistics: des différentes variables, les contrôles et les règles de vérification appropriés, les méta
2010 version ». données, les erreurs possibles et les mesures à prendre en cas d’erreur. Les champs
Qualité des données : assurance, mesure et compte rendu 99
(ou variables) d’un enregistrement [le document administratif unique (DAU)] sont
contrôlés pour vérifier si les valeurs (codes) sont conformes aux valeurs permises
(le code « 1 » correspond aux importations et le code « 2 », aux exportations, par
exemple), si la combinaison des valeurs (codes) de plusieurs champs est cohérente (si
le code du produit est cohérent par rapport au mode de transport, par exemple), si les
valeurs numériques ou les combinaisons de valeurs numériques (la valeur statistique,
par rapport à la quantité exprimée sous forme de poids net, par exemple) se situent
dans une certaine plage, ainsi que les valeurs numériques agrégées (la valeur statis-
tique agrégée par flux et code de produit, par exemple).
9.21. Application des règles de validation. Ces règles de validation qui portent sur
chaque DAU sont censées être appliquées automatiquement dans les systèmes auto-
matisés des douanes, tandis que l’organisme responsable est censé soumettre les don-
nées agrégées à quelques contrôles supplémentaires au moment de l’enregistrement
des données. Toutefois, côté production des données, cet organisme est censé sou-
mettre à des contrôles de validation tous les champs (sections) produits pour s’assurer
que les valeurs sont correctes. Eurostat ne réitère en principe pas les contrôles déjà
effectués, mais les données produites sont soumises à des vérifications à la recherche
de valeurs atypiques, en particulier parce que Eurostat s’efforce d'harmoniser les pa-
ramètres (la définition) des limites de validation et des seuils de correction auto-
matique dans les règles de validation des champs numériques (valeurs). L’annexe au
cadre harmonisé résume les méthodes statistiques proposées pour valider et corriger
les variables numériques, ainsi que la procédure statistique à suivre pour éditer les
combinaisons de variables catégorielles.
9.22. Règles de validation du SGBD d’EUROTRACE77. Le système de gestion de 77 Voir Eurostat, « EUROTRACE DBMS,
bases de données (SGBD) d’EUROTRACE permet de définir des règles de valida- Version 2.2, User Guide » (Commis
sion européenne), p. 220-275.
tion pour contrôler et préserver la qualité des données dans une base de données.
Les règles sont définies dans ce que l’on appelle des tests et se présentent générale-
ment sous la forme de combinaisons de requêtes logiques ou numériques de simples à
complexes. Le langage structuré d'interrogation est le langage retenu dans le logiciel
EUROTRACE78. Les règles de validation sont basées sur le principe qu’un enregistre- 78 Plus précisément, langage struc
ment est constitué de codes et de valeurs. Les codes peuvent être vérifiés sur la base turé d'interrogation pour moteur
Microsoft Jet de bases de données
de listes de codes valides, tandis que les valeurs peuvent être validées en fonction de Microsoft Access.
plages de valeurs acceptables. Un contrôle très simple consiste à vérifier si des va-
leurs importantes manquent dans un enregistrement. Toutefois, des tests nettement
plus complexes peuvent être élaborés et divers dispositifs sont proposés à cet effet.
Une série de règles de validation peuvent être appliquées lors de l’importation de
données dans une base de données, lors de l’exportation de données vers l’éditeur
d’EUROTRACE et lors de la réimportation de données dans une base de données
après une opération d’édition dans l’éditeur. Le meilleur moyen de corriger les er-
reurs, c’est d’utiliser le programme d’édition d’EUROTRACE qui a été conçu pour
éditer facilement les données EUROTRACE 79. 79 Voir « EUROTRACE DBMS User
Guide » (Commission européenne,
2003).
d’un rapport sur la qualité ou peut déjà être considéré comme un rapport sur la qua-
lité. Les considérations et étapes suivantes, dont il est proposé de tenir compte pour
établir un rapport sur la qualité des données relatives aux statistiques du commerce
de marchandises, sont également pertinentes si un rapport sur la qualité existe déjà,
mais est en cours de révision :
a) La collecte et l’examen des normes, directives, exigences, pratiques, exem
ples ou rapports antérieurs sur la qualité existant dans le même organisme
ou dans d’autres organismes du même pays ou d’autres pays, y compris
dans les organisations internationales et régionales, le cas échéant, pour
garantir que les normes soient respectées et que les pratiques optimales
soient suivies;
b) Les débats et les décisions sur la portée, le type (objet) et la fréquence du
rapport sur la qualité à l’étude, ainsi que sur les ressources disponibles;
c) La constitution d’une équipe et l’affectation des ressources;
d) L’élaboration concertée de la structure détaillée du rapport sur la qualité;
e) La collecte des informations requises : l’évaluation et la mesure de la qua-
lité;
f ) La rédaction du projet de rapport;
g) La révision du rapport;
h) La publication et la diffusion du rapport et de ses résultats.
9.24. Directives relatives à l’établissement de rapports sur la qualité dans le cadre
du système statistique européen (SSE). Dans le cadre du SSE, des efforts très impor-
tants ont été déployés pour définir le concept de la qualité et l’appliquer largement.
L’adoption du Code de bonnes pratiques de la statistique européenne est un accom-
plissement majeur à cet égard. Ce code établit le vaste cadre conceptuel de la qualité et
définit des normes relatives à l’environnement institutionnel, aux procédures statisti-
ques et aux résultats statistiques. La norme ESS Standard for Quality Reports publiée
80 Voir ESS Standard for Quality Re- par Eurostat80 donne des recommandations pour établir des rapports détaillés sur la
ports, 2009 edition, Eurostat Me qualité de l’ensemble des processus statistiques et de leurs résultats. Le manuel ESS
thodologies and Working Papers
(Luxembourg, Office des publi Handbook for Quality Reports81 fournit des directives nettement plus détaillées et
cations de l’Union européenne, propose des exemples des pratiques utilisées pour rendre compte de la qualité.
2009).
81 Voir la note de bas de page 70. 9.25. Objectifs spécifiques des directives du SSE. Les objectifs spécifiques des direc-
tives contenues dans la norme ESS Standard for Quality Reports sont : a) de promou-
voir l’harmonisation des rapports sur la qualité des processus statistiques et de leurs
résultats dans chaque pays en vue de faciliter les comparaisons entre les processus
et leurs résultats; b) de promouvoir l’harmonisation des rapports sur la qualité des
processus statistiques similaires et leurs résultats en vue de faciliter les comparaisons
entre les pays; et c) de faire en sorte que les rapports incluent toutes les informations
requises pour déceler les problèmes de qualité dans les processus statistiques et leurs
résultats et déterminer les mesures à envisager pour améliorer la qualité.
9.26. Structure des directives du SSE. Les directives sont classées par processus et ré-
sultat statistique et par aspect de la qualité, les sections principales s’intitulent comme
suit :
1. Introduction to the statistical process and its outputs (une vue d’ensemble,
pour décrire le contexte);
2. Relevance (un aspect de la qualité des résultats);
3. Accuracy (un aspect de la qualité des résultats);
4. Timeliness and punctuality (des aspects de la qualité des résultats);
Qualité des données : assurance, mesure et compte rendu 101
9.34. Caractéristiques. Les rapports sur la qualité établis à l’intention des produc-
teurs visent à rendre compte des points forts et des points faibles décelés dans le pro-
cessus statistique et donnent lieu à des mesures d’amélioration de la qualité ou les
définissent. Ils peuvent se présenter sous la forme d’examens internes, d’évaluations
comparatives et d’audits. Les rapports sur la qualité à l’intention des producteurs sont
souvent établis pour des raisons particulières, par exemple respecter une obligation
85 Voir Commission européenne et externe spécifique ou régler des questions ou des problèmes particuliers.
Eurostat, « United Kingdom: 2009
Individual assessment report, Final 9.35. Rapports individuels d’évaluation sur les États membres de l’UE 85. Eurostat
version ». procède chaque année à l’évaluation de la qualité dans tous les États membres de l’UE
Qualité des données : assurance, mesure et compte rendu 103
9.37. Utilisation des mesures et des indicateurs de la qualité. Mesurer la qualité des
données statistiques, notamment celles du commerce international de marchandises,
n’est pas une tâche facile. Des problèmes se posent à cause des difficultés liées à la
quantification des niveaux de chaque aspect de la qualité et de l’agrégation des ni-
veaux de toutes les dimensions. Dans ces circonstances, il n’est pas possible de cal-
culer une mesure quantitative unique de la qualité. En l’absence d’une telle mesure
unique, les pays sont encouragés à utiliser un système de mesures et d’indicateurs de
la qualité (voir SCIM 2010, par. 9.13).
9.38. Mesures et indicateurs de la qualité. Les mesures de la qualité reflètent directe
ment un aspect particulier de la qualité. Par exemple, le temps écoulé entre la fin
de la période de référence et la publication de certaines statistiques du commerce
international de marchandises est une mesure directe de la qualité. Toutefois, dans
la pratique, le calcul des mesures de la qualité peut être difficile ou onéreux. En re-
vanche, des indicateurs de la qualité peuvent être utilisés pour évaluer la qualité. Les
indicateurs de la qualité fournissent un résumé des preuves quantitatives et qualita-
tives de la qualité des données. Ils sont généralement définis par rapport à des valeurs
de référence et peuvent permettre d’effectuer différents types de comparaisons (voir
SCIM 2010, par. 9.14 et 9.15).
104 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
la révision de certaines procédures et définitions et, dans certains cas, suggérer l’uti-
lisation d’autres sources de données, autant de mesures censées améliorer la qualité
globale des données sur le commerce extérieur. Sur le plan politique, une étude de
rapprochement amènera les partenaires à partager la même perception des faits et,
donc, facilitera la tenue de négociations commerciales bilatérales et favorisera le dé-
veloppement de leur coopération.
9.42. Limites des données rapprochées. Les études de rapprochement peuvent don-
ner lieu à la création d’une série de données rapprochées. Toutefois, les données rap-
prochées ne reflètent pas les éventuels changements introduits dans les statistiques du
commerce publiées officiellement par l’un ou l’autre des pays partenaires. En prin-
cipe, les ajustements de rapprochement comportent une série d’estimations qui ne
sont pas suffisamment précises pour modifier des données officiellement publiées.
Par exemple, les importations de nombreux pays sont évaluées aux conditions CAF,
c’est-à-dire coûts de l’assurance et du fret inclus, lesquels doivent être déduits au mo-
ment du rapprochement, puisque les exportations du pays partenaire sont générale-
ment évaluées aux conditions FAB; en règle générale, les coûts de l’assurance et du
fret sont toutefois estimés par des moyens indirects et ne coïncident pas nécessaire-
ment avec les montants réels.
9.43. Procédures de base des études de rapprochement bilatéral. En général, le rap-
prochement peut, entre autres, inclure les activités suivantes : a) fixer les objectifs du
projet et s’accorder sur les procédures de base; b) définir le cadre conceptuel commun
du rapprochement; c) transposer les données officiellement publiées dans le cadre
commun; d) examiner les différences de données et de méthodologie; e) soumettre
les données aux ajustements nécessaires pour obtenir des séries convenues de chiffres
sur le commerce; et f) tirer les conclusions de l’étude de rapprochement. Une étude
de rapprochement peut se limiter aux activités décrites aux points a, b et c ci-dessus.
Il est recommandé de faire porter les études de rapprochement sur les échanges d’une
année complète, au moins, et d’établir un tableau de rapprochement (qui présente
tous les éléments à ajouter ou à supprimer pour que les données du commerce d’un
partenaire correspondent aux données du commerce de l’autre partenaire), entre au-
tres produits de l’étude.
9.44. Coopération entre les partenaires commerciaux. La réussite du rapprochement
dépend de la pleine coopération des partenaires commerciaux dès le tout début et
de la définition claire des procédures à suivre à tous les stades du processus, depuis
l’échange initial des informations requises jusqu’à l’accord mutuel sur les résultats
finaux. En principe, les organismes chargés de l’étude de rapprochement doivent exa-
miner non seulement les divers aspects organisationnels de l’étude proposée, mais
également ses incidences juridiques (il est possible par exemple qu’un échange de don-
nées sur les transactions pose un problème de confidentialité). Au début de l’étude
de rapprochement, les deux parties doivent convenir des données qui seront utili-
sées à titre de référence dans une catégorie spécifique de marchandises. Par le passé,
les données sur les importations étaient utilisées comme référence pour comparer
la plupart des produits. Les données sur les importations étaient en règle générale
considérées comme étant de meilleure qualité que les données sur les exportations,
car elles étaient suffisamment détaillées pour permettre aux douanes de calculer les
droits et les taxes ou de procéder à des contrôles réglementaires. Dans plusieurs pays,
les données sur les exportations, pour les mêmes raisons, étaient toutefois jugées plus
précises pour certains produits.
9.45. Définition du cadre conceptuel commun et transposition des données dans ce
cadre. La définition d’un cadre conceptuel commun implique l’échange et la compa
106 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
• Chine et États-Unis : les deux pays ont créé un groupe de travail statistique
qu’ils ont chargé d’examiner le commerce bilatéral de marchandises en
raison de différences statistiques étrangement importantes et croissantes
dans leurs données officiellement publiées. Ce groupe de travail a examiné
les données des années 2000, 2004 et 2006, en se concentrant sur les flux
commerciaux de la Chine vers les États-Unis, étant donné que les disparités
étaient plus importantes dans ce sens. Il a fait la distinction entre les mou-
vements directs de la Chine vers les États-Unis et les mouvements indirects,
par des pays de transit. Le groupe de travail a découvert des facteurs qui
expliquaient la majorité des disparités statistiques bilatérales91. 91 Voir Ministère du commerce et
Office of the United States Trade
• Danemark et Suède : projet d’échange quant aux asymétries. Ce projet a été Representative, États-Unis, et Mi
mis en œuvre dans le but de réduire les asymétries dans les statistiques du nistère du commerce, République
populaire de Chine, « Report on
commerce des deux pays. La documentation disponible fournit des infor- the statistical discrepancy of
mations utiles sur la façon de mener un tel projet (elle reprend notamment le merchandise trade between the
projet d’accord entre les bureaux de statistique des deux pays) et illustre les United States and China », oc
tobre 2009. Pour des exemples de
problèmes qui se posent quant à la confidentialité, un facteur qui contribue recherches supplémentaires, voir
dans une grande mesure aux asymétries dans les données désagrégées par Zhi Wang, Mark Gehlhar et Shunli
Yao, « Reconciling trade statistics
produit. Les travaux menés par le bureau de statistique de Suède à propos from China, Hong Kong and their
des asymétries ont, entre autres, consisté à examiner les données à l’échelle major trading partners: a mathe
des entreprises92 . matical programming approach »,
GTAP Technical Paper n° 27 (Weif
• Union européenne : asymétries dans les statistiques du commerce intracom- Lafayette, Indiana, Center for Glo
bal Trade Analysis, Purdue Univer
munautaire de l’Union européenne. Eurostat a, avec le concours des États sity, septembre 2007).
membres de l’Union européenne, déployé des efforts importants pour exa- 92 Voir Economic Statistics Depart
miner les asymétries dans les flux commerciaux entre les États membres de ment, Establish an Asymmetry
Exchange Project between Sweden
l’UE. Des études de rapprochement sont menées dans le but de découvrir and Denmark, Background Facts,
les causes des asymétries et de faire concorder les chiffres dans tous les cas Stockholm, Statistics Sweden,
2008.
où c’est possible93. 93 Voir Eurostat, Quality Report on
• Brésil : au Brésil, l’harmonisation (rapprochement) statistique des données International Trade Statistics, 2010
edition, Eurostat Methodologies
sur le commerce a deux objectifs : a) améliorer la qualité des données sta- and Working Papers (Luxembourg,
tistiques à des fins nationales; et b) soumettre aux négociateurs commer- Union européenne, 2010), p. 26 et
27. Disponible à l’adresse http://
ciaux des chiffres acceptés par leurs deux pays. Pour plus de détails, voir e c.europ a.eu /euros t at /do cu
l’annexe 9.D. ments/3888793/5848021/KS-RA-
10-026-EN.PDF.
9.48. Comparabilité internationale. La comparabilité internationale, soit la question
de savoir si les données sur les exportations d’un pays sont comparables avec les don-
nées sur les exportations d’autres pays, est une dimension importante de la qualité et
l’objectif majeur des recommandations internationales. La comparabilité internatio-
nale est l’hypothèse fondamentale à la base de la comparaison des données de deux
pays ou plus et dépend de la manière dont les pays appliquent les concepts et défini-
tions internationaux des statistiques du commerce international de marchandises et
des effets sur les données des écarts par rapport à ces concepts et définitions. La Divi-
sion de statistique des Nations Unies a mené de nombreuses enquêtes lors desquelles
les pays ont été interrogés sur la mesure dans laquelle ils respectaient les recomman-
dations internationales94. Les SCIM 2010 (par. 9.23, al. a) recommandent aux pays de 94 Les résultats sont disponibles sur
fournir des informations sur leurs pratiques et de décrire, le cas échéant, leurs écarts le site Web de la Division de sta
tistique des Nations Unies : http://
par rapport aux normes internationales dans leurs métadonnées. unstats.un.org/unsd/tradereport/
introduction_MM.asp (en anglais).
9.49. Échange bilatéral de données : l’exemple du Canada et des États-Unis. À l'issue
de leurs études bilatérales de rapprochement, le Canada et les États-Unis sont conve-
nus de dériver leurs statistiques d’exportation des statistiques d’importation de leur
partenaire. Cet accord est entré en vigueur en janvier 1990, et les deux pays ont en-
suite supprimé l’obligation de remplir des documents concernant les exportations de
108 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
marchandises entre leurs territoires. Cet accord sur l’échange de données a fortement
réduit la charge que représente la communication des données pour les exportateurs
et a amélioré la qualité des données. Pour les États-Unis, cela a permis de supprimer
les expéditions non déclarées vers le Canada, d’accroître l’exactitude des données et
d’augmenter le volume de données incluses dans le mois statistique correct. Toutefois,
comme l’échange de données est entré en vigueur à une époque où les deux parte-
naires utilisaient essentiellement des déclarations sur papier, ses avantages peuvent
paraître relativement moins significatifs aujourd’hui, étant donné l’amélioration de la
capacité de collecte des déclarations d’exportation sous forme électronique.
9.50. Autres inconvénients. L’échange de données entre le Canada et les États-Unis
présente d’autres inconvénients, qui ne l’emportent toutefois pas sur ses avantages.
Parmi ces inconvénients figure l’augmentation de la charge que représente la com-
munication des données pour les importateurs, qui doivent fournir des éléments sup-
plémentaires pour répondre aux besoins d’information de chaque partenaire sur ses
exportations. S’il n’est pas possible de recueillir ces éléments supplémentaires, des
lacunes ne sont pas à exclure dans les données d’un pays partenaire ou des deux.
Par exemple, le Canada ne recueille pas de données sur les conteneurs s’agissant des
importations en provenance des États-Unis; la valeur des conteneurs et le poids des
expéditions sont par voie de conséquence exclus des données sur les exportations des
États-Unis vers le Canada. De plus, le cas du transit par l’un des deux pays lors de l’ex-
pédition de marchandises à destination d’un pays tiers n’est pas correctement traité
dans l’échange de données. Cela peut donner lieu à des erreurs dans la couverture
des transactions et dans l’attribution au pays de destination. Ces problèmes et d’au-
tres ont été détectés et des efforts sont déployés pour évaluer et réduire leurs effets sur
les statistiques. Le United States Census Bureau et Statistique Canada ont rédigé et
publié un rapport conjoint sur les effets de l’échange de données.
Annexe 9.A
Système de validation des données statistiques du Brésil
(exemple sur les exportations)
1. Validation préventive
9.A.2. L’objectif ultime du système est de valider des champs spécifiques de la dé-
claration d’exportation qui sont pertinents pour les statistiques, afin d’obtenir des
statistiques du commerce extérieur du Brésil qui soient les plus exactes possibles.
Pour atteindre cet objectif, le système définit les paramètres des valeurs unitaires
de type FAB (en kilogrammes et dans des unités de quantité supplémentaires) en
fonction des codes de la nomenclature du Marché commun du Sud (MERCOSUR).
Ces paramètres sont définis sur la base de données étalées sur six mois au moins et
d’un modèle statistique qui : a) tient compte du nombre d’observations; b) supprime
les distorsions extrêmes; c) fixe des valeurs moyennes (par kilogramme et unité de
quantité supplémentaire); d) définit l’écart type et des seuils de quantité maximale et
minimale (par kilogramme et unité de quantité supplémentaire); et e) crée un tableau
de paramètres par produit (code du SH et de la Nomenclature du MERCOSUR).
9.A.3. La valeur de type FAB exprimée en dollars des États-Unis et le poids net en
kilogrammes et dans l’unité de quantité supplémentaire sont utilisés pour calculer
la valeur moyenne. Pour éviter de ralentir les opérations ou de compliquer la tâche
aux exportateurs, une tolérance est prévue pour les valeurs minimales et maximales
(– 90 % et + 900 %). Si une opération se situe dans ces marges, l’exportateur est in-
110 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
formé de la présence potentielle d’une erreur, mais l’opération suit son cours. Si une
opération se situe en dehors de ces marges, la déclaration d’exportation est transmise
(centralisée) pour analyse au service concerné au sein du Secrétariat au commerce ex-
térieur (SECEX). Le secrétariat peut communiquer via le système avec l’exportateur
qui doit alors confirmer ou justifier les données fournies dans sa déclaration.
9.A.4. Lorsque des données sont saisies par un exportateur dans le système intégré
du commerce extérieur (Siscomex) du Brésil, le système les analyse et les compare à la
valeur moyenne par produit. Cette validation préventive aboutit à plusieurs scénarios
possibles, comme l’explique l’encadré A9.1.
9.A.5. La plupart des cas dans lesquels des déclarations d’exportation sont trans-
mises (centralisées) pour analyse statistique impliquent des erreurs dans les données
suivantes : a) la valeur FAB en dollars des États-Unis; b) le poids net en kilogrammes;
c) la quantité supplémentaire; d) le code du produit (code du SH ou de la Nomencla-
ture du MERCOSUR); e) la devise; ou f ) la règle des Incoterms. L’analyse centralisée
des déclarations d’exportation concerne environ 1 % des 20 000 opérations d’expor-
tation effectuées chaque jour. Plus de 99 % des déclarations faisant l’objet de cette
analyse centralisée comportent des fautes de frappe.
Encadré 9.A.1
Fonctionnement détaillé du Siscomex
Si une opération se situe entre les valeurs maximales et minimales définies pour le produit concerné,
elle suit son cours.
Si une opération est inférieure à la valeur minimale ou supérieure à la valeur maximale définies pour
le produit concerné MAIS se situe dans les marges de tolérance, le système informe l’exportateur de la
possibilité d’une erreur, pour lui permettre de corriger les informations ou de les confirmer. Si l’expor
tateur confirme les informations fournies, l’opération suit son cours et la déclaration de l’exportateur
est incluse dans les cas à analyser a posteriori.
MINIMale MOYENNE MAXIMale
tolérance tolérance
Si une opération est inférieure à la valeur minimale ou supérieure à la valeur maximale définies pour
le produit concerné ET ne se situe pas dans les marges de tolérance, elle est transmise au Secrétariat
au commerce extérieur (SECEX) pour analyse dans les 24 heures. Si des erreurs y sont détectées, l’ex
portateur reçoit un message par l’intermédiaire du système lui expliquant la marche à suivre pour les
corriger.
MINIMale MOYENNE MAXIMale
tolérance tolérance
Encadré 9.A.2
Déroulement de l’analyse centralisée des relevés d’exportation
La méthodologie de base repose sur la comparaison. La plupart des erreurs sont dues à la saisie de chiffres où le
séparateur de décimales est mal placé dans les champs de valeur et de quantité (poids net et quantité supplémen
taire), à cause, le plus souvent, des conventions de ponctuation en vigueur aux États-Unis qui ont été adoptées par
la banque centrale du Brésil (le point est utilisé comme séparateur de décimales, et la virgule, comme séparateur
de milliers).
Les champs suivants doivent être vérifiés dans l’ordre :
a) Cadre : L’identification des procédures administratives d’exportation, en particulier lorsque le prix moyen des
transactions est très peu élevé comme dans celles relatives à du matériel d’occasion, aide à trouver la solu
tion dans certains cas;
b) Incoterms : La règle FAB (franco à bord) est la règle Incoterms la plus souvent utilisée lors des exportations.
Lorsque ce n’est pas le cas, cela peut indiquer un prix supérieur ou inférieur. Dans tous les cas, le système
rend compte de la valeur et du prix unitaire à l’endroit du chargement;
112 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
c) Valeur (expédition ou opération) : Les erreurs sont principalement dues à des fautes de frappe (dé
cimales);
d) Code de la monnaie : Des erreurs de code peuvent être commises. Par exemple, un exportateur
utilise le code du dollar dans une transaction avec l’Italie où toutes les valeurs sont exprimées en
euros;
e) Classification des produits (code de la Nomenclature du MERCOSUR, composé du code à six chiffres du
SH et de deux chiffres supplémentaires) : Le produit peut être mal classé, auquel cas toutes les in
formations sont correctes, sauf le code du produit selon la Nomenclature du MERCOSUR. Comme
le tableau de paramètres est lié à la Nomenclature, l’analyse est effectuée pour un autre produit
que celui que l’exportateur souhaite expédier;
f) Poids net en kilogrammes : C’est dans le champ du poids net que sont commises la plupart des
erreurs, à cause du positionnement incorrect du séparateur de décimales. Dans certains cas, l’ex
portateur indique le même chiffre que dans le champ de quantité, alors qu’il ne correspond pas
au poids net en kilogrammes;
g) Quantité supplémentaire : Pour la plupart des produits visés dans la Nomenclature du MERCOSUR,
il n’y a pas lieu de remplir ce champ puisque l’unité supplémentaire est le kilogramme. Les erreurs
commises assez fréquemment sont les mêmes que dans le champ du poids net, à savoir un posi
tionnement erroné du séparateur de décimales ou la saisie de la même valeur que dans le champ
du poids net, alors que l’unité est différente.
Annexe 9.B
Assurance, mesure et compte rendu de la qualité des données
dans le Système douanier automatisé (SYDONIA) : contrôles et rapports
1. Contrôles de présence
9.B.1. Ce type de contrôles sert à vérifier si les données qu’il est obligatoire de four-
nir sont effectivement saisies. La programmation ou le module de configuration per-
met de déterminer les données qu’il est obligatoire de fournir. Le module de confi-
guration offre aux pays qui utilisent le système SYDONIA la possibilité d’adapter
l’enregistrement des données indiquées sur n’importe quel document en fonction de
leur contexte et de leurs besoins spécifique (des données peuvent être obligatoires
dans un pays A, mais interdites dans un pays B).
males ou une date). Le système SYDONIA propose plusieurs formats de champs : des
champs de chiffres (avec ou sans décimales), de textes et de dates.
9.B.3. Ce type de contrôles sert à vérifier si les données sont correctes selon le ta-
bleau de référence auxquelles elles correspondent. En d’autres termes, les données
saisies doivent être reprises dans le tableau de référence et sont valides pour la pé-
riode visée (date de validité). La liste des pays (partenaires) déclarés valides en est un
exemple simple.
9.B.4. Il existe plus de 40 tableaux de référence portant, par exemple, sur les impor-
tateurs, les exportateurs, les déclarants, les pays, les codes des régimes douaniers, les
conditions de livraison (Incoterms), les lieux de chargement et de déchargement, les
conditions de paiement, les modes de transport, etc. (cette liste n’est pas exhaustive).
9.B.5. Le tarif douanier intégré est un tableau de référence complexe et spécifique,
qui permet de vérifier le code douanier du produit et d’autres éléments connexes (par
exemple, les unités de quantité correspondant à un tarif spécifique).
4. Contrôle de cohérence
9.B.7. Le système SYDONIA comporte, outre les contrôles décrits ci-dessus qui s’ef-
fectuent essentiellement lors de la saisie des données, un module de rapports statis-
tiques. Ces rapports fournissent une vue d’ensemble ou une synthèse d’une période
spécifique, mais ils peuvent également être utilisés à des fins de validation. L’enca-
dré 9.B propose un exemple de rapport de synthèse par produit.
Encadré 9.B
Rapport de synthèse par produit
Importation Exportation
Valeur CAF Nombre Valeur FAB Nombre
Code de Quantité (en monnaie d’unités Quantité (en monnaie d’unités
produit (en kilogrammes) nationale) statistiques (en kilogrammes) nationale) statistiques
114 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Annexe 9.C
Rapprochement des données :
causes des différences et recommandations complémentaires
9.C.1. Champ couvert. Des produits ou des types de transaction spécifiques peu-
vent être définis différemment par les partenaires commerciaux et peuvent être inclus
dans les statistiques du commerce par un partenaire, mais en être exclus par l’autre
partenaire (par exemple les produits en location, les produits militaires ou les pro-
duits importés ou exportés pour réparation ou après réparation). Par ailleurs, les pays
réservent généralement des traitements différents aux cargaisons de faible valeur, qui
peuvent être exclues des statistiques ou être déclarées de façon moins détaillée, ou
dont la valeur peut être estimée au lieu d’être établie.
9.C.2. Systèmes de commerce. Si l’un des partenaires applique le système de com-
merce spécial et l’autre le système de commerce général, les marchandises circulant
entre les entrepôts de douane et les zones franches de ces pays ne sont pas enregistrées
par le pays appliquant le système de commerce spécial. Si les pays utilisent tous deux
le système de commerce spécial, les biens transitant entre des zones franches ne se-
ront enregistrés par aucun des pays et ne modifieront pas leur volume total d’impor-
tation et d’exportation. Pour faciliter le rapprochement, il est recommandé aux pays
de définir clairement leur territoire statistique respectif et de préciser toute inclusion
ou exclusion particulière. Par exemple, Porto Rico et les îles Vierges américaines font
partie du territoire statistique des États-Unis; dès lors, les marchandises qui y sont
exportées et importées doivent être enregistrées comme des échanges commerciaux
avec les États-Unis dans toute étude de rapprochement impliquant les États-Unis.
9.C.3. Date de l’enregistrement. De nombreux facteurs expliquent les différences de
date d’enregistrement, par exemple la durée de l’acheminement des marchandises
entre le pays exportateur et le pays importateur et la période requise pour clôturer les
formalités douanières et mener à bien les opérations liées au stockage. De plus, l’enre-
gistrement des divers documents à chaque stade du processus et leur enregistrement
statistique peuvent s’effectuer selon des procédures différentes. Une transaction peut,
par exemple, être enregistrée à la réception de la facture dans le pays importateur
dans un pays, mais au moment du versement des montants dus à l’administration des
douanes dans un autre pays. La date de publication des statistiques, le recours à la pu-
blication sommaire, la définition de la période de référence et les procédures de trai-
tement des relevés tardifs ou erronés peuvent également varier entre les pays, ce qui
influe sur la date d’enregistrement. Ces différences de date peuvent être importantes,
en particulier si les données sont mensuelles ou que le volume de transactions con-
cernant un produit spécifique a fortement évolué (si bien que les différences de date
entre la période de référence et les périodes la précédant et la suivant ont des effets qui
ne sont pas équivalents).
9.C.4. Interprétation et application de la classification par produit. Tous les pays ont
adopté le Système harmonisé pour la classification de leurs produits d’importation
ou d’exportation. C’est un acquis important, mais des différences d’interprétation et
d’application du SH s’observent entre les pays et, parfois, au sein même des pays. Il
peut se révéler nécessaire d’analyser la concordance de l’application du SH pour rap-
procher les transactions portant sur des produits spécifiques. Des différences et des
erreurs de classification ont en règle générale uniquement des effets sur la répartition
des marchandises entre les différentes catégories; mais elles peuvent parfois donner
lieu à des écarts dans le volume total de transactions, par exemple si des seuils d’en-
registrement différents s’appliquent à des produits différents.
Qualité des données : assurance, mesure et compte rendu 115
9.C.5. Évaluation. Les SCIM 2010 (par. 4.4) recommandent aux pays d’adopter l’Ac-
cord de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) sur l’évaluation en douanea, a Voir Instruments juridiques repre-
qu’ils soient ou non membres de l’OMC, comme base d’évaluation du commerce in- nant les résultats des négociations
commerciales multilatérales du cy-
ternational de marchandises à des fins statistiques, tant pour les importations que cle d’Uruguay, faits à Marrakech le
pour les exportations. Il leur est de surcroît recommandé d’enregistrer les importa- 15 avril 1994 (publication du secré
tariat du GATT, numéro de vente :
tions sur la base de la valeur CAF et les exportations sur la base de la valeur FAB. Par GATT/1994-7).
conséquent, la valeur CAF des importations excède la valeur des exportations corres-
pondantes dans une mesure égale aux coûts internationaux de l’assurance et du fret,
même en l’absence de toute autre source de disparité. Lorsque ces coûts sont inclus,
ils doivent être déduits avant de comparer les valeurs CAF avec les valeurs FAB des
exportations. Si les coûts réels du fret sont inconnus, ils peuvent être estimés à partir
des différences de valeur unitaire ou à l’aide d’autres méthodes, par exemple l’appli-
cation des ratios généraux CAF/FAB. La détermination de la valeur en douane des
marchandises importées est régie par l’Accord de l’OMC sur l’évaluation en douane.
9.C.6. Toutefois, des différences d’évaluation peuvent se produire pour de nom-
breuses autres raisons, à cause notamment de cas non détectés de valeurs sous-esti-
mées ou surestimées dans les déclarations, de différences d’estimation des transac-
tions sans évaluation, par exemple celles portant sur des envois de secours ou d’aide,
d’opérations de troc ou de transactions entre parties liées ou de divergences de vues à
propos de l’inclusion ou de l’exclusion de services. Dans tous ces cas, des ajustements
compensatoires s’imposent si les différences sont significatives.
9.C.7. Conversion des monnaies. Les pratiques retenues pour convertir la valeur des
marchandises facturées dans une monnaie étrangère peuvent aussi donner lieu à des
disparités entre la valeur des importations d’un pays et la valeur des exportations cor-
respondantes, en particulier si le taux de change des monnaies des pays partenaires
fluctue fortement. De plus, les procédures suivies pour exprimer les deux séries de
statistiques dans la même monnaie à des fins de comparaison peuvent également en-
traîner des disparités.
9.C.8. Attribution au pays partenaire. En matière d’attribution, il est recommandé
d’enregistrer le pays d’origine pour les importations et le pays de dernière destination
connue pour les exportations (voir SCIM 2010, par. 6.25). Ce mode d’attribution au
pays partenaire peut expliquer de nombreuses différences entre les statistiques de
pays partenaires dans les cas où les marchandises transitent par des pays tiers entre
le pays d’origine et le pays de destination. Par exemple, si des marchandises sont pro-
duites dans le pays A, qu’elles sont vendues et expédiées au pays B, puis qu’elles sont
revendues et expédiées au pays C, les statistiques du commerce du pays B feront ap-
paraître une transaction d’exportation vers le pays C, mais les statistiques du pays C
n’attribueront pas cette importation au pays B : elles indiqueront que les marchan-
dises ont été importées du pays A.
9.C.9. Application différente des règles d’origine. Si les pays appliquent des règles
d’origine différentes, leurs flux commerciaux seront enregistrés de façon différente
aussi. Prenons l’exemple suivant. Des marchandises sont produites dans le pays C,
importées dans le pays A où elles font l’objet d’une transformation, puis exportées à
destination du pays B. Si les pays A et B appliquent des règles d’origine différentes,
les marchandises transformées expédiées depuis le pays A vers le pays B peuvent être
considérées, dans le pays A, comme une exportation d’origine locale à destination du
pays B, mais, dans le pays B, comme une importation en provenance du pays C si, en
vertu des règles d’origine adoptées par le pays B, la transformation dans le pays A ne
confère pas leur origine aux marchandises. Cet exemple montre qu’il est nécessaire
d’harmoniser les règles d’origine.
116 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
9.C.10. Attribution au pays partenaire dans le cas des réexportations et des réimpor-
tations. Prenons le cas de marchandises provenant du pays A, exportées à destination
du pays B, puis réexportées sans avoir subi de transformation substantielle du pays B
vers le pays A. Certains pays enregistrent ces marchandises comme des réimporta-
tions en provenance du pays B, tandis que d’autres les traitent comme des importa-
tions en provenance d’eux-mêmes. Dans ce dernier cas, il y aurait une disparité entre
les exportations du pays B à destination du pays A, qui incluraient ces marchandises,
et les importations du pays A en provenance du pays B, qui les excluraient.
9.C.11. « Commerce transdirect ». Avec la baisse des droits de douane, les opéra-
tions de « commerce transdirect » sont de plus en plus fréquentes. Prenons l’exemple
suivant. Des marchandises sont exportées en provenance du pays A à destination
du pays B, mais transitent par le pays C. Dans le pays C, elles ne sont pas décla-
rées comme des marchandises en transit, mais comme des marchandises mises à la
consommation, avant d’être réexportées à destination du pays B. Si l’exportateur du
pays A a dûment déclaré le pays de destination finale (le pays B), cette pratique en-
traîne une disparité entre les données sur les exportations du pays A et les données
sur les importations du pays C, ainsi qu’entre les données sur les exportations du
pays C et les données sur les importations du pays B. Ce facteur de disparité dans les
statistiques du commerce risque de prendre de l’importance, sachant que les droits de
douane sont de plus en plus nombreux à être réduits ou supprimés.
9.C.12. Pays de destination finale inconnu. Il arrive dans certains cas que le pays de
destination ne soit pas connu au moment de l’exportation. Le transport de certains
produits expédiés par navire, comme le pétrole et des produits chimiques spécifiques,
peut avoir commencé avant que ces produits ne soient vendus, auquel cas ceux-ci
sont, après leur départ, dirigés vers leur pays de destination finale. Lors du rappro-
chement, il convient d’identifier les transactions de ce type et de les attribuer au pays
partenaire approprié.
9.C.13. Confidentialité. La confidentialité appliquée aux partenaires ou aux pro-
duits entraîne automatiquement des asymétries dans les données, il y a lieu d’en tenir
compte lors des études de rapprochement.
9.C.14. Autres facteurs de disparité. Des écarts significatifs peuvent s’observer entre
les statistiques d’importation et d’exportation si les informations sont plus complètes
pour les importations que pour les exportations. Des différences dans les procédures
de collecte de données peuvent également contribuer à des écarts sensibles (les sta-
tistiques d’exportation qui sont établies au moyen de techniques d’échantillonnage
peuvent, par exemple, se révéler assez différentes des statistiques d’importation éta-
blies à partir des relevés douaniers). Des erreurs de déclaration peuvent dans certains
b Il existe trois grandes catégories
d’ajustements : a) les ajustements cas compromettre gravement la comparabilité de séries de données. Les déclarations
systématiques, qui ont une in simplifiées peuvent également entraîner des écarts, puisque tous les éléments ne sont
cidence discernable sur tous les
produits (par exemple, l’inclusion
pas fournis.
du coût du fret et de l’assurance, 9.C.15. Ajustements des données en vue de produire des séries concertées de chiffres
et les différences de date); b) les
ajustements connus qui peuvent sur le commerce. La préparation de tableaux analytiques qui comparent les données
avoir un effet sur certains produits sur les importations et les exportations correspondant à différents groupes et à diffé-
uniquement lorsque les pays enre
gistrent séparément les importa rents niveaux de détail aide à localiser et à évaluer les disparités. Une fois les tableaux
tions de produits spéciaux et ne les analytiques prêts, divers ajustements (généralement basés sur des informations sup-
incluent pas dans les statistiques plémentaires ou dérivés d’une série d’estimations) peuvent être réalisés pour aligner
officielles ordinaires (par exemple,
le commerce d’avions militaires); et les données autant que possibleb. Selon les méthodes et procédures de rapprochement
c) les ajustements irréguliers, c’est- convenues, les ajustements sont appliqués soit au niveau supérieur des agrégats, soit
à-dire ceux qui peuvent évoluer au
fil du temps (par exemple, les er au niveau détaillé des produits. Les ajustements concernant les agrégats supérieurs
reurs de codage et de traitement). sont ceux qui sont effectués pour tenir compte des disparités de champ couvert en ce
Qualité des données : assurance, mesure et compte rendu 117
qui concerne les produits et les différences de définition des systèmes de commerce;
des disparités constatées au niveau des procédures d’évaluation, du coût de l’assu-
rance et du fret et de la date retenue; de la sous-déclaration; de la définition du pays;
et du commerce indirect, des réexportations et des réimportations. Dans certains cas,
il peut se révéler nécessaire d’analyser les disparités dans les données des transactions
et d’utiliser les informations fournies par les déclarants, les associations profession-
nelles et des services publics ou recueillies lors d’enquêtes spéciales. La classification
peut également faire l’objet d’ajustements, en particulier si des produits relevant des
chapitres 98 et 99 du SH ne sont pas enregistrés dans les chiffres totaux du com-
merce. En pareil cas, il convient de les ventiler au moins par chapitre et d’étudier la
possibilité de les reclasser et de les inclure. Dans certains cas, il arrive que des dis-
parités soient repérées, mais qu’elles restent en l’état parce qu’il est difficile de savoir
quelles données sont plus fiables aux fins d’ajustement, sans y consacrer énormément
de temps et de ressources. Selon les informations disponibles, il peut être possible
ou impossible d’estimer l’effet de chaque différence détectée et de s’accorder sur un
ajustement approprié. Les difficultés rencontrées dans la préparation des ajustements
peuvent déboucher sur de nouvelles activités de rapprochement, qui consistent par
exemple à analyser les disparités à un niveau plus détaillé des produits et à calculer
l’ajustement résiduel (dénommé « autre »), c’est-à-dire à soustraire la valeur ajustée
des exportations de la valeur ajustée des importations qui a été convenue.
9.C.16 Conclusions de l’étude de rapprochement. Les partenaires commerciaux doi-
vent déterminer à quel moment l’étude est à considérer comme achevée. Ils doivent
aussi décider de la façon de présenter les résultats : soit calculer une valeur « rappro-
chée » dans chaque sens de l’échange, soit uniquement expliquer pourquoi les deux
séries de données sont différentes. L’étude de rapprochement peut se conclure par
une synthèse de ses principaux résultats et une série d’annexes décrivant en détail
des constats spécifiques. Il est peu probable de parvenir à remédier à toutes les dis-
parités importantes. Le processus de rapprochement entre pays partenaires est en
général spécifique à chaque groupe de pays partenaires, mais des catégories com-
munes d’ajustements majeurs sont souvent appliquées pour obtenir des flux commer-
ciaux rapprochés.
Annexe 9.D
Conduite d’études de rapprochement : l’expérience du Brésil
9.D.1. Causes des divergences dans les statistiques du commerce bilatéral. Il ressort
de l’expérience du Brésil que les statistiques du commerce bilatéral peuvent diverger
à cause de différences dans le champ couvert, des méthodes de traitement de cer-
tains produits (les biens militaires, les provisions des navires et les données confi-
dentielles), de l’augmentation des valeurs au passage dans des pays intermédiaires,
de différences dans la classification des produits et dans les délais de soumission,
de différences d’évaluation (y compris de différences entre les valeurs CAF et FAB),
de la conversion des monnaies, des méthodes d’attribution au pays partenaire et de
transactions impliquant des intermédiaires de pays tiers. Certes, il est possible de
réduire considérablement ces divergences moyennant l’adoption des concepts et des
définitions recommandés dans les SCIM 2010, mais des divergences peuvent aussi
s’expliquer par des différences dans les sources de données, des erreurs de déclara-
tion, des erreurs dans la collecte de données ou dans le traitement et la transmission
des résultats, l’utilisation de documents frauduleux ou l’incapacité des négociants à
118 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
fournir des informations exactes. Il restera donc inévitablement des éléments empê-
chant une totale comparabilité.
9.D.2. Création d’un groupe de travail sur l’harmonisation des statistiques. Le Brésil
a participé à plusieurs groupes d’harmonisation statistique dans le cadre de négocia-
tions sur les investissements et les échanges bilatéraux, dans le but non seulement de
fournir aux négociateurs des chiffres sur le commerce acceptés par leurs deux pays,
mais aussi d’améliorer la qualité des données statistiques à des fins nationales. L’har-
monisation statistique vise en particulier à découvrir les causes des nombreux écarts
et à recommander des corrections via l’application de méthodologies homogènes et
plus compatibles. Au début des négociations, le Brésil propose la création d’un groupe
de travail sur l’harmonisation des statistiques, où siégeront des spécialistes responsa-
bles de la production statistique des deux pays, afin de permettre l’échange de don-
nées et l’analyse des écarts existants. Dans certains cas, le Brésil propose également
l’échange d’informations sur les méthodes de contrôle et de diffusion de la qualité
des données.
9.D.3. Réunions et missions du groupe de travail sur l’harmonisation des statistiques.
En principe, il faut plus de deux réunions. Lors de la première réunion, les experts
des deux pays choisissent leur méthode de travail et définissent les données à échan-
ger pour approfondir l’analyse bilatérale. Cette réunion sert également à convenir
a Les fichiers contiennent systéma du format des fichiersa, du programme de travail et du calendrier de l’échange de
tiquement les variables suivantes : données, pour aboutir à l’harmonisation des statistiques entre les deux pays ou pour
le pays déclarant, le flux commer
cial (exportation ou importation), découvrir les causes des différences et proposer des solutions pour réduire celles-ci.
l’année de référence, le mois de ré La deuxième réunion porte sur l’analyse des flux où les divergences sont les plus im-
férence, le pays partenaire (le pays
de dernière destination connue portantes. Lors de la troisième réunion, l’étude se termine par l’analyse des autres
pour les exportations, le pays d’ori flux et par la préparation d’un rapport où les deux pays présentent leurs conclusions.
gine pour les importations), le pays
de provenance (uniquement pour 9.D.4. Échange de données. Initialement, les données des trois années précédentes
les importations), le code du pro
duit (le code du SH à six ou huit
et des mois écoulés de l’année en cours sont échangées. Par la suite, l’analyse porte
chiffres), la quantité supplémen aussi sur les autres données mensuelles au niveau le plus détaillé possible. Pour fa-
taire, le code de l’unité de mesure ciliter l’échange de données, le Secrétariat au commerce extérieur (SECEX) du Mi-
de la quantité supplémentaire, le
poids net (en kilogrammes), la va nistère du développement, de l’industrie et du commerce extérieur (MDIC) crée des
leur FAB (en dollars des États-Unis), mécanismes de transfert des données au format ASCII (American Standard Code
le coût de l’assurance (en dollars
des États-Unis, uniquement pour
for Information Interchange) selon une présentation convenue via le protocole de
les importations) et le coût du fret transfert de fichiers (PTF), qui permettent aux représentants du pays partenaire de
(en dollars des États-Unis, unique télécharger des fichiers. Après l’échange initial de fichiers, les données de chaque
ment pour les importations).
mois sont échangées le vingtième jour du mois suivant.
9.D.5. Caractéristiques des activités des groupes de travail sur l’harmonisation statis
tique. Les activités du groupe de travail sur l’harmonisation statistique peuvent se
caractériser comme suit :
a) Les données confidentielles ne sont pas échangées. Les données échangées
sont uniquement utilisées dans le cadre des activités du groupe de travail
sur l’harmonisation statistique et ne sont pas transférées à d’autres entités
ou services publics. Pour publier ces données, il faut obtenir l’autorisation
écrite préalable de l’autre partie et inclure une référence appropriée dans le
texte de la publication;
b) Les parties échangent des informations sur la méthodologie de traitement
adoptée par chaque pays. Le rapprochement statistique impose l’adoption
des mêmes méthodologies pour la production des données, à l’exclusion
des aspects qui, pour des raisons opérationnelles, ne peuvent être adoptés
par les parties;
Qualité des données : assurance, mesure et compte rendu 119
c) Si les deux parties adoptent les SCIM 2010, les concepts et définitions qui
peuvent avoir plus d’une interprétation sont déclarés prioritaires dans
l’analyse bilatérale des divergences dans les données. Certains écarts peu-
vent en effet s’expliquer par des applications différentes de ces recomman-
dations, à cause d’interprétations distinctes.
9.D.6. Étapes à suivre durant le rapprochement. Pour déceler les différences de don-
nées et découvrir leur cause, le groupe de travail sur l’harmonisation statistique suit
généralement les étapes ci-dessous :
Étape 1 : Une comparaison initiale est faite par chapitre (code à deux chiffres) du SH,
systématiquement sur la base de plus d'une année.
Étape 2 : Une fois les différences décelées par code à deux chiffres, une analyse plus
détaillée est effectuée (par code à quatre, six et, le cas échéant, huit chiffres), même en
présence de différences dans les tableaux de codes de produits.
Étape 3 : Le groupe de travail vérifie ensuite si les divergences détectées dans les
mêmes codes à quatre ou six chiffres se compensent mutuellement, auquel cas le pro-
blème réside dans la classification différente des produits de la même catégorie. Le
groupe de travail vérifie ensuite si les différences tarifaires peuvent amener des en-
treprises à classer des produits selon des codes qui impliquent le versement de droits
inférieurs.
Étape 4 : Le groupe de travail vérifie également si les différences se compensent mu-
tuellement d’année en année ou de mois en mois. Dans ce cas, le problème réside
dans la date d’enregistrement, essentiellement des importations dans le système de
commerce spécial. De nombreux facteurs peuvent contribuer aux différences de date
d’enregistrement, notamment les caractéristiques des produits échangés, le temps
passé dans le port d’arrivée, la distance entre les pays et le mode de transport, ainsi
que des procédures administratives et douanières différentes (voir le chapitre 12 pour
plus de détails). Le groupe de travail évalue la distance entre les deux pays, le type de
produits prédominants et le mode de transport le plus souvent utilisé. Les différences
moyennes de l’ordre de 4 % sont considérées comme normales.
Étape 5 : Le groupe de travail examine les divergences persistantes pour déterminer
si elles portent sur des valeurs ou sur des quantités. Si les quantités sont similaires, un
problème de surévaluation ou de sous-évaluation des marchandises peut se poser, au-
quel cas cela devient un problème fiscal. Dans ces cas spécifiques, le groupe de travail
vérifie les relevés originaux de chaque pays concernant la même opération. Il est très
important que les techniciens qui se chargent de l’harmonisation aient accès, sans
restriction, à toutes les données relatives aux opérations d’exportation et d’importa-
tion, à un niveau suffisamment détaillé pour leur permettre de découvrir la véritable
cause des différences. Si les valeurs sont similaires alors que les quantités ne le sont
pas, les différences peuvent s’expliquer par l’unité de quantité statistique adoptée par
chaque pays. L’utilisation d’unités différentes pour le même produit entraîne des dis-
torsions significatives et explique, dans la plupart des cas, les différences de quantité.
Ce problème se pose fréquemment en cas d’erreurs de classification du même produit.
Étape 6 : Le groupe de travail analyse d’autres facteurs, entre autres, les effets du com-
merce indirect et les critères adoptés pour enregistrer le pays partenaire. En règle gé-
nérale, les valeurs et les quantités des importations dont le pays partenaire n’est pas le
pays d’origine doivent être exclues de l’analyse. L’effet dit « de Rotterdam » peut par
exemple être à l’origine de divergences significatives lorsque le pays partenaire est
membre de l’Union européenne.
120 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Étape 7 : Si l’évaluation varie entre les données comparées, le groupe de travail véri-
fie les caractéristiques des marchandises vendues et les coûts moyens d’assurance et
de fret. Ces facteurs peuvent, dans certains cas, entraîner des différences de plus de
100 % lorsqu’il s’agit de produits primaires (soja, minerai de fer, etc.). En moyenne,
les coûts d’assurance et de fret, qui représentent la différence entre la valeur FAB et
CAF des produits transformés, sont compris entre 8 % et 10 % du coût des marchan-
dises. Pour les rapprocher, les pays doivent donc fournir leurs données d’importation
et d’exportation sur la base de la valeur FAB, de la façon la plus détaillée possible. Au
Brésil, c’est la valeur de type FAB qui est utilisée dans les statistiques du commerce
extérieur.
9.D.7. Il existe d’autres sources de divergences, imputables, entre autres, au champ
couvert, au système de commerce et à la méthode de conversion des monnaies, qui
doivent être examinées à la lumière des SCIM 2010. À cet égard, une attention par-
ticulière est accordée aux transactions qui portent sur l’énergie, la consommation à
bord, les aéronefs et les navires, etc., lorsqu'il existe des régimes douaniers spécifiques
dans les pays.
9.D.8. Le groupe de travail le plus avancé a accompli des progrès significatifs qui
ont amélioré la qualité des statistiques produites dans les deux pays. Certaines propo-
sitions de correction sont appliquées immédiatement par les organismes chargés de
la production des données, notamment lorsqu’elles portent sur des questions en rap-
port avec le champ couvert et l’évaluation. D’autres différences sont de nature fiscale,
notamment des différences de classification et des problèmes de sous-facturation, et
ne sont pas imputables à des différences méthodologiques. Dans ces cas, des rapports
sont envoyés aux administrations des douanes pour leur signaler tous les problèmes
détectés dans la nomenclature douanière des deux pays et leur permettre d’y remé-
dier.
9.D.9. Une fois les corrections introduites, l’échange de données et le suivi statis-
tique des échanges bilatéraux se poursuivent.
121
Chapitre 10
0101
Encadré 10.1
a Définition du concept d’union douanière, de zone franche et de marché communa
Voir www.britannica.com/
(en anglais). Une union douanière est le fruit d'un accord commercial par lequel un groupe de pays applique un
ensemble commun de droits de douane au reste du monde, tout en adoptant entre eux le principe
du libre échange. C'est une forme partielle d'intégration économique qui constitue un stade intermé
diaire entre les zones de libre échange (où le libre échange est de mise entre les partenaires, mais où
ceux-ci n'appliquent pas de système commun de droits de douane) et un marché commun, ou unique,
(dont les partenaires appliquent non seulement un système commun de droits de douane, mais au
torisent aussi la libre circulation de ressources, telles que les capitaux et la main-d'œuvre entre eux).
Une zone de libre échange sans droits de douane communs est une union douanière. En vertu de cette
définition, un pays ne peut être membre de deux unions douanières. Certains accords commerciaux
donnent naissance à ce que l'on peut appeler une union douanière, mais qui n'est pas conforme à la
définition ci-dessus.
Encadré 10.2
a Voir Organisation mondiale La définition du concept d’union douanière selon l’OMDa
des douanes, Glossaire des
termes douaniers internatio- Union douanière : entité constituant un territoire douanier se substituant à deux ou plusieurs territoires
naux (Bruxelles, octobre 2011). douaniers et possédant dans sa phase ultime les caractéristiques suivantes :
•• Un tarif douanier commun et une législation douanière commune ou harmonisée pour l’appli
cation de ce tarif;
•• L’absence de perception de droits de douane et de taxes d’effet équivalent dans les échanges
entre les pays constituant l’union douanière de produits entièrement originaires de ces pays, ou
de produits de pays tiers pour lesquels les formalités d’importation ont été accomplies et les
droits de douane et taxes d’effet équivalent ont été perçus ou garantis, et qui n’ont pas bénéficié
d’une ristourne totale ou partielle de ces droits et taxes;
•• L’élimination des réglementations restrictives des échanges commerciaux à l’intérieur de l’union
douanière.
lation des biens, des personnes, des services et des capitaux dans un marché intérieur
sans frontières97.
97 Pour plus d’informations, voir
Pascal Fontaine, 12 leçons sur l’Eu-
10.4. Nécessité de nouvelles sources de données. Avec la disparition des relevés doua-
rope, octobre 2006, (Luxembourg, niers, une source d’information à la fois complète et très bien contrôlée, il a fallu éta-
Union européenne, 2010), cha blir de nouveaux systèmes fiscaux, statistiques et autres pour contrôler ou décrire les
pitre 6 « Le marché intérieur ». Dis
ponible à l’adresse http://europa. marchandises franchissant les frontières intérieures. Cela a donné lieu à la création
eu/abc/12lessons/index_fr.htm. du système Intrastat98, un instrument spécifique de collecte de données mis à contri-
98 Il y a lieu de faire la distinction bution pour établir les statistiques du commerce entre les États membres de l’UE
entre le système INTRASTAT et les
statistiques du commerce entre (commerce dit « intracommunautaire »).
les États membres de l’UE. Le sys
tème INTRASTAT est un système
10.5. Caractéristiques du système INTRASTAT. Le système INTRASTAT se caracté-
de collecte de données qui couvre rise par les aspects suivants depuis sa création :
les mouvements de marchandises
entre les États membres de l’Union a) La collecte directe des informations auprès des expéditeurs et des destina-
européenne qui ne font pas l’objet taires qui doivent adresser au service statistique compétent une déclaration
de déclarations en douane. Les sta récapitulative reprenant les transactions du mois;
tistiques du commerce entre les
États membres de l’UE sont éta b) Le lien étroit avec le système de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) relatif aux
blies à partir de la fusion des don échanges intracommunautaires; en particulier, la définition des redevables
nées des déclarations INTRASTAT,
des déclarations en douane et de de l’information statistique, la période de référence et la valeur en adé-
sources de données supplémen quation avec le système de TVA permettent de vérifier l’exhaustivité des
taires au sujet de mouvements
spécifiques et d’échanges non dé données recueillies et de procéder à des ajustements concernant les tran-
clarés (estimations). sactions non déclarées;
Élaboration des données dans une union douanière 123
débats, Eurostat donne régulièrement aux États membres des orientations quant à
l’élaboration des données en général et de questions spécifiques.
10.9. Concept européen versus concept national. Le concept européen s’écarte des
recommandations internationales à certains égards. Toutefois, de nombreux États
membres établissent aussi leurs statistiques selon leur concept national, qui est gé-
néralement mieux aligné sur les recommandations internationales. Les différences
99 Les différences sont décrites sous principales entre le concept européen et les concepts nationaux99 résident dans : a) la
l’angle de l’Union européenne ventilation par pays partenaires : pour les arrivées, certains États membres enre-
avec les concepts européens à titre
de référence. gistrent le pays d’origine à titre de pays partenaire, alors que l’État membre de consi-
gnation figure dans les statistiques de l’UE relatives aux mêmes flux; et b) le traite-
ment des marchandises en transit : certains États membres excluent de leurs chiffres
nationaux les marchandises qu’ils considèrent « en transit ». Il s’agit, en premier lieu,
des importations de marchandises en provenance de pays tiers qui sont dédouanées
dans ces États membres avant d’être expédiées vers d’autres États membres et, en
second lieu, de marchandises en provenance d’autres États membres qui sont direc-
tement réexportées vers des pays tiers. Ces flux sont inclus dans les statistiques de
l’UE au titre des échanges soit intracommunautaires, soit extracommunautaires. Ce
100 Voir Statistiques du commerce phénomène est parfois appelé « effet de Rotterdam100 »; et c) le système de commerce
international de marchandises : général : certains États membres établissent leurs statistiques du commerce avec des
Supplément du Manuel des statis-
ticiens (publication des Nations pays tiers selon le système de commerce général, alors que le concept européen repose
Unies, numéro de vente : F.08. sur le système spécial (définition souple)101.
XVII.9), par. 6.41.
101 Pour de plus amples informa 10.10. Difficultés relatives aux statistiques du commerce de marchandises dans
tions, voir Eurostat, Quality Re l’Union européenne. Dans l’Union européenne, les responsables des statistiques du
port on International Trade Sta
tistics : 2010 Edition, Eurostat commerce cherchent à obtenir des informations supplémentaires, en particulier pour
Methodologies and Working Pa alimenter les analyses de la mondialisation, grâce aux collectes de données existantes,
pers (Luxembourg, Union euro
péenne, 2010).
sans alourdir la charge que représente la communication des données pour les décla-
rants. Ce n’est pas chose aisée, d’autant que la politique en vigueur est de réduire la
charge des déclarants. Dans le système INTRASTAT, un problème majeur de qualité
réside dans les asymétries entre les données des partenaires. Quant à l’établissement
des statistiques du commerce extracommunautaire, l’un des défis majeurs réside
dans la mise en œuvre d’un code douanier modernisé qui permettrait, entre autres,
l’instauration d’un dédouanement centralisé (voir ci-dessous pour plus de détails).
Encadré 10.3
Exemple de l’union douanière du Bélarus, de la Fédération de Russie et du Kazakhstan
Le Bélarus, la Fédération de Russie et le Kazakhstan ont signé le 6 octobre 2007 un traité portant création d’une
union douanière et d’un territoire douanier unique, dont les objectifs principaux sont de garantir la libre circu
lation des marchandises dans les échanges mutuels, de réunir des conditions favorables à la coopération en fa
veur du commerce avec des pays tiers et de poursuivre l’intégration économique des États membres. Le code
douanier et le tarif douanier commun de l’union douanière sont entrés en vigueur le 1er juillet 2010, et l’union
douanière est totalement opérationnelle depuis le 1er juillet 2011, après la suppression de toute forme de
contrôle douanier aux frontières intérieures. Le 18 novembre 2011, les États membres ont signé la Déclaration
sur l’intégration économique eurasienne, qui prévoit la création d’un espace économique unique à compter
du 1er janvier 2012 et la fondation d’une communauté économique eurasienne à compter du 1er janvier 2015.
Le plan d’action en faveur de la création de l’union douanière entre le Bélarus, la Fédération de Russie et le
Kazakhstan inscrit l’organisation et l’établissement des statistiques du commerce extérieur et du commerce
bilatéral de l’union parmi les priorités. Les objectifs majeurs de la collecte de données et de la diffusion de sta
tistiques sur le commerce entre les États membres et entre ceux-ci et des pays tiers sont les suivants :
a) Garantir l’enregistrement intégral et correct des données sur les échanges entre les États membres et
entre ceux-ci et des pays tiers;
b) Analyser la structure et la dynamique des flux commerciaux;
c) Fournir aux instances régissant l’union douanière et à toutes les parties prenantes les informations re
quises pour prendre des décisions quant à la politique commerciale, la réglementation douanière et les
tarifs douaniers.
Les accords relatifs à l’établissement des statistiques du commerce extérieur, en général, et des statistiques du
commerce bilatéral, ainsi qu’au transfert des données au Centre statistique récemment créé de la Commission
de l’union douanière, ont été signés et sont en cours de mise en œuvre. La méthodologie uniforme applicable
aux statistiques du commerce extérieur et aux statistiques du commerce bilatéral entre les États membres a
été élaborée et approuvée.
Avec la création de cette union douanière, le Bélarus, la Fédération de Russie et le Kazakhstan se sont trouvés
face à une tâche complexe, en l’occurrence celle de recueillir des données statistiques sur le commerce exté
rieur, puisque les relevés douaniers ne sont plus disponibles à cet effet. Pour s’assurer de recueillir les données
requises, les États membres sont convenus de désigner un organisme responsable de la collecte de données
sur le commerce international, qui sera chargé d’établir un plan d’action quant à l’organisation de l’observation
statistique des échanges entre les États membres. Il est prévu d’identifier une série de fournisseurs potentiels
de données sur la base des dernières données douanières disponibles. Pour contrôler efficacement les don
nées, une base de données sera créée : y seront consignés en détail les échanges par code de la nomenclature
de produits, notamment la quantité mensuelle moyenne et la valeur des exportations et des importations,
ainsi que les plages valides de valeurs unitaires par produit. Il est également prévu de diffuser aussi largement
que possible, parmi les fournisseurs potentiels de données, des informations sur les objectifs et le calendrier
d’une nouvelle enquête statistique, la fréquence des rapports et la méthodologie d’élaboration des données.
Il est envisagé d’adopter de nouvelles lois, ou d’amender des lois existantes, pour tenir responsables les four
nisseurs de données s’ils manquent à leur obligation de soumettre les données requises ou s’ils soumettent
des données incorrectes, ainsi que pour confier à l’administration fiscale la responsabilité de transmettre régu
lièrement à l’organisme de statistique désigné les informations requises pour établir les statistiques du com
merce. Une fois les informations des administrations fiscales à sa disposition, l’organisme de statistique sera à
même d’organiser plus efficacement son travail, qui consiste notamment à créer le cadre de l’enquête et à le
revoir régulièrement et à définir les seuils d’exemption de déclaration.
Les États membres, en particulier le Bélarus, ont déjà de l'expérience pour administrer de telles enquêtes, ce
qui constitue une bonne base pour le travail à venir. Toutefois, il y a lieu de souligner que, malgré tous les ef
forts déployés, les statistiques du commerce entre les États membres de l’union douanière établies sur la base
d’enquêtes auprès des entreprises ne seront pas de la même qualité que celles établies sur la base des relevés
douaniers. Les utilisateurs de ces statistiques seront dûment informés de l’existence de tout problème de qua
lité pour leur permettre de s’adapter au mieux aux changements prévus.
Élaboration des données dans une union douanière 127
vers un rapport trimestriel sur les statistiques du commerce de l’ASEAN, qui sera
publié régulièrement par le secrétariat de l’ASEAN. D’ici à 2012, l’équipe d’assistance
technique du programme EASCAB confiera le processus de production des SCIM à
l’ASEANstats (voir EASCAB Quarterly).
10.15. Union douanière du Bélarus, de la Fédération de Russie et du Kazakhstan.
Le 1er juillet 2011, le Bélarus, la Fédération de Russie et le Kazakhstan ont aboli les
contrôles douaniers existant entre leurs pays, dans le cadre d’un accord d’union doua-
nière. En conséquence, les informations sur les échanges entre les trois pays membres
ne sont plus disponibles dans les déclarations en douane et d’autres sources de don-
nées doivent être utilisées (voir l’encadré 10.3 pour plus de précisions).
10.16. Autres unions douanières et économiques. Il existe de nombreux autres ac-
cords régionaux visant à promouvoir l’intégration et la coopérations économiques
entre leurs signataires, souvent en vue de créer un marché commun107. Toutefois, 107 Voir, par exemple, l’expérience du
une union douanière, qui est souvent une étape cruciale sur la voie de la création Conseil de coopération des États
arabes du Golfe (CCG) (www.
d’un marché commun, passe par l’harmonisation des tarifs douaniers applicables aux globalsecurity.org/index.html,
échanges avec des pays tiers et la suppression de tous les tarifs douaniers applicables en anglais) : en 2010, les six pays
membres du CCG ont décidé de
aux échanges entre les pays membres. Il faut de surcroît lever progressivement tous reporter de plusieurs années sup
les obstacles autres que les tarifs douaniers à la libre circulation des marchandises. plémentaires une décision sur la
La création d’une véritable union douanière est un processus lent, non seulement création d’une union douanière.
L’union douanière arabe a été
à cause des nombreuses conséquences que cela peut avoir et de l’ampleur du travail annoncée par la Ligue des États
requis, mais également à cause du fait que les États membres doivent renoncer à leur arabes lors du Sommet arabe du
développement économique et
souveraineté nationale dans certains domaines, entre autres les tarifs douaniers, les social tenu au Koweït en 2009;
accords commerciaux et la sécurité des produits. Même lorsque des pays adhèrent l’objectif est d’établir une union
à une union douanière, il arrive que des contrôles douaniers restent de mise pour douanière fonctionnelle d’ici
à 2015 et un marché commun
des raisons de sécurité ou autres. Dans ce contexte, les pays peuvent étudier d’autres arabe d’ici à 2020.
formes d’intégration économique et se tourner notamment vers la conclusion d’ac-
cords commerciaux régionaux dont l’application se base sur des contrôles douaniers.
10.18. Disparition des relevés douaniers sur les échanges entre États membres. Dans
une union douanière, la suppression des contrôles douaniers signifie la disparition
des relevés douaniers qui servent à recueillir des informations sur les échanges entre
les États membres de l’union. Les sources de données à envisager d’utiliser sont les
documents administratifs d’ordre fiscal (taxe sur la valeur ajoutée ou sur les ventes),
ainsi que les enquêtes auprès des exportateurs et des importateurs. Dans la plupart
des pays, la grande majorité des exportations sont effectuées par des entreprises de
taille moyenne ou de grande taille, dont le nombre peut être très limité et qui peuvent
être relativement faciles à interroger. Les importations de certains produits peuvent
aussi être concentrées, c’est-à-dire aux mains de quelques importateurs, courtiers ou
grossistes nationaux. Toutefois, un pourcentage croissant d’importations résulte de
transactions directes entre des consommateurs et des détaillants en ligne, avec ex-
pédition directe aux particuliers. En pareil cas, l’administration d’enquêtes peut se
révéler plus difficile et onéreuse.
10.19. Difficultés liées à l’établissement des statistiques du commerce entre les États
membres d’une union douanière et des pays tiers. Dans l’Union européenne, l’union
douanière la plus développée, la collecte de données statistiques reste du ressort de
chacun des États membres. Les statistiques du commerce extracommunautaire ré-
sultent de la combinaison des statistiques nationales de tous les États membres. Pour
combiner les statistiques des États membres et en dériver des statistiques fiables sur
les échanges entre les États membres et des pays tiers, il faut que les statistiques na-
tionales respectent certaines normes de qualité et soient suffisamment harmonisées,
ce qui peut constituer un défi majeur en raison des différents contextes nationaux.
108 Les « régimes douaniers écono sation de régimes douaniers économiques (RDE)108 dans tous les États membres par-
miques » sont définis dans le ticipants. Lorsqu’une autorisation couvre l’utilisation de procédures simplifiées ou
code des douanes de l’UE et s’ap
pliquent aux régimes suivants : la procédure de domiciliation, on parle d’« autorisation unique pour les procédures
l’entrepôt douanier, le perfec simplifiées ». Cette autorisation est une mesure visant à faciliter les échanges, qui
tionnement actif, la transforma
tion sous douane, l’admission
permet à un opérateur économique de remplir les formalités douanières dans l’État
tem poraire et le perfectionne membre où il est installé, quel que soit l’État membre dans lequel les marchandises
ment passif. se trouvent lors du dédouanement. On prévoit que l’utilisation accrue du SASP ou-
vrira la voie à l’instauration du dédouanement centralisé, un régime douanier dont le
code des douanes de l’UE prévoit l’application à l’avenir. Le dédouanement centralisé
permettra systématiquement aux opérateurs économiques de centraliser et d’intégrer
les fonctions de comptabilité, de logistique et de distribution et de réaliser ainsi des
109 Voir le site Web de la Commis économies en matière de frais administratifs et de coûts de transaction109.
sion européenne : http://ec.eu
r o p a . e u / t a x at i o n _ c us to ms / 10.26. Implications pour les statistiques du commerce. L’autorisation unique pour les
customs/procedural_aspects/ procédures simplifiées et le futur dédouanement centralisé imposent de redéfinir les
general/centralised_clearance/
index_fr.htm.
notions d’« État membre importateur » et d’« État membre exportateur » à des fins
statistiques, car l’endroit où la déclaration en douane est déposée est dissocié de celui
où les marchandises se trouvent. Ni l’État membre superviseur ni l’État membre par-
ticipant ne sont a priori le territoire approprié auquel attribuer les importations ou les
exportations dans les statistiques. Seuls les concepts d’« État membre de destination »,
pour les importations, et d’« État membre d’exportation réel » permettent d’attribuer
les transactions davantage en fonction de leur importance économique pour l’État
membre, avec un meilleur usage de la balance des paiements et de la comptabilité
110 Voir « Report of the Project nationale110. Comme la déclaration en douane, la source d’information sur les im-
Group on Single Authorisa portations et les exportations, est déposée dans un autre État membre; l’État membre
tion for Simplified Procedures
(SASP) », septembre 2007, p. 9 et déclarant doit soit recueillir des informations directement auprès des opérateurs éco-
10. Disponible à l’adresse http:// nomiques (c’est le cas actuellement avec l’autorisation unique pour les procédures
ec.europa.eu/taxation_customs/
customs/procedural_aspects/
simplifiées à des fins nationales), soit recevoir des informations de l’État membre où
general/centralised_clearance/ la déclaration en douane a été déposée (ce devrait être le cas à l’avenir avec le dédoua-
index_fr.htm. nement centralisé, une fois que l’échange mutuel d’informations aura été instauré).
131
Chapitre 11
1111
11.1. Introduction. Le présent chapitre décrit les avantages de l’intégration des sta-
tistiques du commerce et des entreprises lors de l’élaboration et de la diffusion des
données, et les difficultés que cela peut impliquer. Il présente diverses approches à
envisager pour relier les relevés douaniers au registre national d’entreprises et les il-
lustre par des exemples. Ce chapitre s’appuie sur les analyses relatives aux sources de
données et à l’élaboration des données proposées dans les chapitres précédents. Le
chapitre 11 est en lien avec le chapitre 7, mais il existe des différences entre les deux :
le chapitre 7 traite de l’intégration de données de sources différentes lors de l’établis-
sement des SCIM, tandis que le présent chapitre traite des moyens à mettre en œuvre
pour produire des informations supplémentaires et de meilleure qualité et décrit les
gains d’efficience lors de l’établissement des statistiques économiques.
A. Approche intégrée
à l’égard des statistiques économiques
11.2. Contexte. Lors de sa trente-septième session, tenue en mars 2006, la Commis-
sion de statistique des Nations Unies a souscrit à l’idée d’une intégration des statisti-
ques économiques et a recommandé que l’idée d’une intégration des programmes de
statistiques économiques soit mise en œuvre; elle a également recommandé la créa-
tion d’un groupe des Amis de la présidence, qui serait chargé de préparer un docu-
ment de synthèse sur les modalités d’intégration des statistiques économiques, dans
lequel serait notamment examinée la possibilité de mettre en place un mécanisme vi-
sant à améliorer la coordination entre les organisations internationales et les groupes
de travail s’occupant des statistiques économiques111. 111 Voir Documents officiels du Conseil
économique et social, 2006, Sup-
11.3. Rapport de la Commission de statistique sur les travaux de sa trente-neuvième plément n° 4 (E/2006/24), chap. I,
session. Lors de sa trente-neuvième session, tenue en février 2008, la Commission de sect. C, décision 37/103. Dispo
nible à http://unstats.un.org/
statistique a accueilli avec satisfaction la qualité et le caractère exhaustif du rapport unsd/statcom/sc2006.htm.
du Groupe des Amis de la présidence sur les statistiques économiques intégrées112 . La 112 Ibid., 2008, Supplément n° 4
Commission a fait siennes les conclusions du Groupe des Amis de la présidence (voir (E/2008/24), chap. I, sect. B, déci
sion 39/105.
l’encadré 11.1). Par ailleurs, la Commission :
a) A affirmé le rôle du Système de comptabilité nationale en tant que cadre de
coordination pour les statistiques économiques, et a estimé qu’il importait
de rendre plus cohérentes les statistiques économiques primaires en vue
d’accroître la qualité et la valeur analytique aussi bien des statistiques éco-
nomiques primaires que des statistiques macroéconomiques;
b) Est convenue qu’il faut rassembler et diffuser des études de cas et mettre au
point d’autres moyens pratiques pour échanger les données d’expérience et
132 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 11.1
Conclusions du Groupe des Amis de la présidence
a Voir E/CN.3/2008/6. sur les statistiques économiques intégréesa
Le Groupe des Amis de la présidence est parvenu aux conclusions suivantes :
a) L’intégration des statistiques économiques vise la mise en cohérence des données statistiques,
c’est-à-dire qu’elle doit garantir que les messages véhiculés par les statistiques sont cohérents
et homogènes. Cette mise en cohérence concerne les statistiques économiques primaires, les
comptes macroéconomiques, les statistiques économiques à court et à long terme, ainsi que les
statistiques économiques nationales et internationales. Essentiellement, elle amène à s’occuper
des aspects conceptuels, des aspects touchant à la production de statistiques et des aspects ins
titutionnels. Les problèmes de ressources humaines (prise de conscience par le personnel des
organismes statistiques de l’impact de leur travail sur le système statistique global) et d’informa
tique (adoption d’une technologie commune) jouent également un rôle et doivent être pris en
compte aux fins de l’intégration;
b) L’intégration des statistiques économiques est essentiellement fonction des attentes des utilisa
teurs en ce qui concerne la cohérence et l’homogénéité des données;
c) Il n’est ni possible ni souhaitable de préconiser une démarche unique et détaillée pour l’intégra
tion des statistiques économiques, car les systèmes statistiques nationaux sont différents. Il
existe toutefois quelques principes directeurs généraux;
d) Les arrangements institutionnels aux niveaux national et international sont importants pour la
gestion des statistiques économiques intégrées et doivent faire partie des programmes de ré
formes correspondants.
aider les pays à appliquer une approche intégrée dans leurs systèmes statis-
tiques nationaux;
c) [A déclaré être] d’avis qu’il faudrait sans doute élaborer un cadre pour éta-
blir ces directives et a recommandé que [ces directives portent en particu-
lier sur des aspects pratiques].
11.4. Approche intégrée à l’égard des statistiques du commerce international de mar-
chandises. Le rapprochement de données en provenance de sources douanières et non
douanières et le rapprochement des résultats avec des statistiques connexes sont des
aspects importants d’une approche intégrée à l’égard des statistiques du commerce
international. Une approche intégrée à l’égard des statistiques du commerce interna-
tional signifie en particulier que l’établissement de ces dernières est, autant que faire
se peut, intégré et harmonisé avec l’établissement d’autres statistiques fondamentales
sur l’économie et les entreprises. En dépit de la longue tradition qui veut que les sta-
tistiques du commerce international constituent un domaine statistique séparé et dis-
tinct et qu’elles soient établies, dans la plupart des pays, à partir des relevés douaniers
à titre de source principale de données, les statistiques du commerce international
doivent être considérées comme faisant partie intégrante des statistiques économi-
ques en termes d’établissement et de diffusion, pour tirer pleinement parti de leur
potentiel en tant que source d’information principale sur la mondialisation.
11.5. Nécessité d’établir des liens entre les statistiques du commerce et les statistiques
des entreprises. Il est important de relier et d’intégrer les statistiques du commerce
et les statistiques des entreprises à des fins d’élaboration des données et d’analyse.
La création et l’utilisation des registres nationaux d’entreprises comptent parmi les
évolutions importantes de ces dernières années dans le domaine des statistiques éco-
nomiques, car ces registres permettent non seulement de mener des enquêtes auprès
des entreprises, mais aussi d’établir des liens entre des informations de sources dif-
férentes, ce qui peut se traduire par une amélioration sensible de l’efficacité et de la
qualité dans la collecte de données. De plus, l’intégration des données de sources dif-
férentes fournit à de nombreuses fins d’analyse de nouvelles informations qui n’exis-
Intégration des statistiques du commerce et des entreprises 133
teraient pas autrement. Les SCIM 2010 (par. 11.5 et 11.6) encouragent en conséquence
les pays à intégrer leur registre du commerce avec leur registre des entreprises et à
prendre des mesures pour mettre en place un système intégré de statistiques écono-
miques pour l’élaboration et l’analyse de données113. 113 Les pays sont de plus en plus
conscients de la nécessité d’adop
11.6. Vision pour l’avenir des statistiques du commerce. Lors de sa quarante et ter une approche intégrée. Les
unième session, la Commission de statistique a adopté les nouvelles recommanda- membres du Groupe directeur
du Programme régional pour
tions internationales quant aux statistiques du commerce international de marchan- l’amélioration des statistiques
dises et de services114. En février 2011, le Forum mondial sur les statistiques du com- économiques en Asie et dans le
merce extérieur a été organisé pour procéder au suivi des décisions prises en 2010 par Pacifique ont entre autres estimé
que les problèmes de coordina
la Commission de statistique au sujet des statistiques du commerce. Lors de ce fo- tion (le manque d’une réparti
rum, les statisticiens du commerce et les responsables politiques se sont accordés sur tion claire des travaux entre les
différentes parties du bureau de
une vision pour l’avenir des statistiques du commerce international et ont demandé statistique national et la néces
d’améliorer la pertinence des statistiques du commerce international en intégrant les sité d’une législation statistique)
données commerciales avec leurs dimensions économique, sociale, environnemen- et d’infrastructure statistique
(en particulier en matière d’assu
tale et financière, tout en réduisant la charge que représente la soumission des don- rance de la qualité et de registres
nées, et de perfectionner le processus de production statistique en définissant et en des entreprises), étaient les obs
tacles majeurs à la production de
organisant mieux la coopération entre les parties prenantes. Une note de synthèse de l’ensemble de statistiques éco
la Division de statistique des Nations Unies, d’Eurostat et de l’Organisation mondiale nomiques de base. Voir la note
du commerce intitulée « Les systèmes d’information commerciale en 2020 », qui a du secrétariat de la Commission
économique et sociale pour l’Asie
été approuvée par de grandes organisations internationales actives dans le domaine et le Pacifique (CESAP) sur le Pro
des statistiques du commerce, formule des objectifs concrets à propos de l’avenir des gramme régional proposé pour
l’amélioration des statistiques
statistiques du commerce, notamment l’intégration des statistiques du commerce et économiques en Asie et dans le
d’autres statistiques économiques en rapport avec des aspects internationaux115. Pacifique (E/ESCAP/CST(2)/5),
disponible à l’adresse www.
11.7. Échanges à valeur ajoutée. Les responsables politiques et d’autres groupes d’uti- unescap.org/stat/cst/2/CST2-5E.
lisateurs portent un très grand intérêt à l’analyse des chaînes de valeur mondiales (que pdf. Les dé ci
sions du Comité
de statistique sont contenues
l’on peut définir dans les grandes lignes comme la participation de plusieurs pays à la dans le rapport du Comité sur
production d’un produit unique et leur contribution respective à la valeur ajoutée de sa deuxième session (E/ESCAP/
CST(2)/9), disponible à l’adresse
ce produit) et de leurs effets sur l’emploi et le développement économique. Des cher- www.unescap.org/stat/cst/2/
cheurs ont mené de nombreuses études de cas pour analyser la part de la valeur ajoutée index.asp.
générée dans chaque pays durant la production de produits donnés116. Il convient de 114 Voir Documents officiels du Conseil
économique et social, 2010, Sup-
souligner que ces études ont généralement porté sur un nombre très limité de produits plément n° 4 (E/2010/24), chap. I,
et que les méthodes de calcul qui ont été retenues font toujours débat. Pour générer sect. B, décisions 41/103 et
des indicateurs plus larges des chaînes de valeur mondiales, une autre approche est 41/104.
116 Voir notamment Hal R. Varian,
en cours de mise au point : elle consiste à établir et à utiliser des tableaux d’intrants « An iPod has global value: ask
et d’extrants à l’échelle mondiale pour révéler des liens entre des pays durant les pro- the (many) countries that make
it » [Un iPod a une valeur mon
cessus de production et dériver divers indicateurs pertinents pour évaluer ces liens117. diale : demandez aux (nombreux)
Plusieurs bureaux de statistique coopèrent avec des chercheurs engagés dans de telles pays qui le fabriquent], The New
études, essentiellement en mettant à leur disposition des données sur le commerce et 117
York Times, 28 juin 2007.
Voir les présentations au Fo
des tableaux nationaux d’intrants et d’extrants. L’établissement des nouvelles données rum mondial sur les statistiques
présentées dans les SCIM 2010 (voir le chapitre 8) pourrait également contribuer à du commerce extérieur, tenu à
l’analyse des chaînes de valeur mondiales. Toutefois, ce sont les pays eux-mêmes qui Genève du 2 au 4 février 2011.
Disponibles à l’adresse http://
doivent déterminer s’il est possible de fournir, de manière systématique, des données unstats.un.org/unsd/trade/s_ge
supplémentaires qui soient pertinentes pour les échanges à valeur ajoutée. neva2011/geneva2011.htm (en
anglais). Voir également l’initia
tive de l’Organisation mondiale
du commerce « Fabriqué dans le
B. Avantages de l’intégration monde » (www.wto.org/french/
res_f/statis_f/miwi_f/miwi_f.
des statistiques du commerce et des entreprises htm).
majeur, et dans les économies qu’il est possible de réaliser grâce aux gains d’efficience.
Parmi les objectifs importants, citons l’objectif très spécifique d’obtenir davantage
d’informations à propos des négociants et de leurs caractéristiques, par exemple leur
taille, leur secteur d’activité économique et leur niveau de concentration (voir l’enca-
dré 11.5). Cela permettra d’analyser de manière plus approfondie les effets du com-
merce sur l’emploi, la production, la valeur ajoutée et la compétitivité à l’échelle na-
tionale dans une économie mondialisée où de nombreux pays participent souvent à la
118 Voir Eurostat, « International production d’un seul produit118. De plus, l’intégration des statistiques du commerce
trade by enterprise characte et des entreprises peut également permettre d’obtenir davantage d’informations sur
ristics », Statistics explained.
Disponible à l’adresse http:// des transactions commerciales spécifiques, notamment les opérations pour trans-
epp.eurostat.ec.europa.eu/sta formation ou entre filiales, ou d’alimenter d’autres domaines de la statistique, par
tistics_explained/index.php/
International_trade_by_enter
exemple les statistiques du transport. Par ailleurs, les statistiques du commerce peu-
prise_characteristics. vent faire partie d’un entrepôt de données ou d’un ensemble de microdonnées sur les
entreprises se prêtant à de nombreuses analyses différentes. Enfin, l’intégration des
microdonnées sur le commerce et les entreprises présente l’avantage de permettre la
réalisation de contrôles de cohérence entre les deux ensembles de statistiques.
11.9. Coûts potentiels. Pour intégrer les statistiques du commerce et des entreprises,
il est impératif que le registre des entreprises soit opérationnel et que la saisie d’un
numéro d’entreprise uniforme dans les déclarations en douane soit obligatoire. Ré-
unir ces deux conditions peut prendre beaucoup de temps et nécessiter beaucoup
d’efforts. De plus, les registres des entreprises doivent être régulièrement mis à jour.
L’intégration de statistiques différentes requiert de surcroît des efforts considérables.
Adopter une approche intégrée à l’égard des statistiques du commerce et des entre-
prises peut nécessiter des investissements majeurs dans le système statistique existant
et des efforts importants pour surmonter les obstacles juridiques et les difficultés liées
aux dispositions institutionnelles en vigueur.
Encadré 11.2
Usage courant de la terminologie
Exportateur, vendeur ou expéditeur
L’exportateur est l’unité institutionnelle qui vend des marchandises dans d’autres pays; comme les
marchandises sont la plupart du temps expédiées pour être vendues, l’exportateur peut aussi être
appelé le vendeur. Le terme « expéditeur » désigne la personne physique ou morale indiquée sur la
déclaration en douane qui expédie les marchandises dans un autre pays. En règle générale, les termes
« exportateur », « vendeur » et « expéditeur » sont synonymes.
Importateur, acheteur ou destinataire
L’importateur est l’unité institutionnelle qui fait entrer des marchandises sur le territoire en provenance
de l’étranger; l’importateur est souvent l’acheteur des marchandises. Le terme « destinataire » désigne
la personne physique ou morale indiquée sur la déclaration en douane à laquelle les marchandises
sont expédiées et qui les réceptionne à leur arrivée; toutefois, le destinataire n’est pas nécessairement
l’importateur ou l’acheteur.
Courtier, négociant ou agent
Ces termes désignent les unités institutionnelles qui facilitent l’expédition de marchandises à
l’étranger.
Déclarant
Le terme « déclarant » désigne la personne physique ou morale qui remplit la déclaration en douane.
L’exportateur ou le vendeur peut remplir la déclaration en douane lui-même, mais ce sont souvent des
courtiers, négociants ou agents qui sont chargés d’accomplir les formalités de douane, ce qui consiste
notamment à remplir la déclaration en douane.
les statistiques du commerce et des entreprises. Le registre des entreprises est au cœur
de ce nouveau cadre statistique. Trois types de résultats se distinguent selon le niveau
d’intégration :
• Premier type de résultats : la reclassification des flux commerciaux par opé-
rateur commercial, identifié par le code de TVA, permet par exemple de
dériver des statistiques du commerce par produit et par marché sur la base
du numéro des opérateurs commerciaux;
• Deuxième type de résultats : si les chiffres du commerce sont intégrés avec
le registre des entreprises grâce à la mise en correspondance du numéro
d’identification des opérateurs commerciaux et de leur numéro d’identifi-
cation dans le registre des entreprises, il est possible de dériver des statisti-
ques sur la base des caractéristiques commerciales des entreprises exporta-
trices et importatrices;
• Troisième type de résultats : les statistiques du commerce et des entreprises
sont totalement intégrées lorsque le registre des entreprises est mis en cor-
respondance avec les résultats des enquêtes existantes auprès des entreprises,
les données administratives et fiscales et les résultats d’enquêtes spéciales
sur la mondialisation, notamment sur les multinationales et l’approvision-
nement international. Cette intégration permet de réaliser des analyses ap-
profondies sur les activités commerciale et économique.
11.12. Nouvelles statistiques et projets de développement en Italie. L’Istat est expé-
rimenté dans la production de nouvelles statistiques intégrées du commerce du pre-
mier et du deuxième type. Une grande série de tableaux sur les opérateurs commer-
ciaux et les entreprises exportatrices et importatrices sont publiés dans l’annuaire des
statistiques du commerce extérieur, pour fournir des informations sur la structure
du commerce extérieur. L’Istat a élaboré de nouvelles statistiques sur la répartition
géographique des exportations et sur la contribution des multinationales au com-
136 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 11.3
Unités statistiques dans les registres des entreprises
Dans le cadre du processus de production statistique, les unités statistiques principales sont l’en
treprise, l’établissement (activité locale) et le groupe d’entreprises :
Entreprise
Une entreprise est une unité institutionnelle considérée dans sa qualité de producteur de biens et
de services. Le terme « entreprise » peut désigner une société, une quasi-société (entreprise non
constituée en société appartenant à une administration publique ou à un ménage), un organisme
a Système de comptabilité natio- sans but lucratif ou une entreprise non constituée en société (SCN 2008a, par. 5.1).
nale 2008 (publication des Na Établissement
tions Unies, numéro de vente :
F.08.XVII.29). Un établissement est une entreprise ou une partie d’entreprise, située en un lieu unique, dans laquelle
une seule activité de production est exercée ou dans laquelle la majeure partie de la valeur ajoutée
provient de l’activité de production principale (ibid., par. 5.2).
Groupe d’entreprises
De nombreuses entreprises opérant au sein d’une économie sont liées à d’autres entreprises par le
biais d’une propriété complète ou partielle et d’une structure de gestion partagée : elles forment alors
un groupe d’entreprises (ibid., par. A.4.12).
merce extérieur et a fourni des analyses supplémentaires sur les entreprises effectuant
des transactions internationales. L’Istat s’emploie actuellement à créer un entrepôt
de données, par entreprise, qui intègre un certain nombre d’enquêtes nationales, des
données sur le commerce international de marchandises, des données sur les flux
entrants et sortants des multinationales et des bases de données internationales, ce
qui lui permettra de suivre effectivement le comportement d’entreprises fortement
engagées dans la mondialisation. L’une des difficultés réside dans le fait que les en-
quêtes sur les produits et sur les entreprises ne sont pas totalement harmonisées. Par
ailleurs, il convient de définir les valeurs de référence et les paramètres d’étalonnage
de différentes populations cibles. Il est prévu de permettre aux chercheurs d’accéder
à cet entrepôt, compte tenu des contraintes en matière de confidentialité. Dans le cas
de l’Italie, cela n’entraîne pas de coûts supplémentaires pour les répondants.
11.13. Intégration des statistiques du commerce et des entreprises : l’expérience du
Brésil. Au Brésil, le système Siscomex intègre le suivi et le contrôle administratif et
douanier du commerce extérieur ainsi que le contrôle des changes. Il est en lien avec
toutes les informations commerciales grâce au code national des entreprises (CNPJ)
et au code national des personnes (CPF), deux codes qu’il est obligatoire d’indiquer
sur les déclarations d’exportation et d’importation. Lorsqu’une entreprise saisit son
code, le système Siscomex accède automatiquement à la base de données des entre-
prises inscrites auprès du Ministère des finances, ce qui permet de confirmer le code
de l’entreprise et de transférer toutes leurs informations (adresse complète, ville, État,
code national d’activité économique, effectif salarié, etc.). Le code national des en-
treprises est constitué de 14 chiffres, dont les 8 premiers correspondent au groupe
auquel l’entreprise appartient et les 4 suivants à l’entreprise (la filiale), les 2 derniers
servant à valider le code. Ce système permet de produire et de diffuser un large éven-
tail de rapports spéciaux, par exemple sur les exportations en fonction de la taille
des entreprises, du secteur ou de l’État. Les informations jugées confidentielles sont
uniquement accessibles à l’entreprise et aux fonctionnaires habilités, et les informa-
tions publiques sont accessibles sur le système en ligne AliceWeb2 (http://aliceweb2.
mdic.gov.br).
Intégration des statistiques du commerce et des entreprises 137
extérieur avec les registres des entreprises a été testée lors d’une série de collectes
de données pilotes. Ces études ont été menées dans deux buts : en premier lieu, dé-
terminer dans quelle mesure et dans quelles conditions il est possible de mettre des
microdonnées en correspondance; et, en second lieu, de définir de nouvelles statis-
tiques qui pourraient être dérivées de la série de données reliées. Sur le plan concep-
tuel, la méthodologie semble plus simple si on la décrit comme suit. Premièrement,
un lien est établi entre les négociants et les unités juridiques inscrites dans les regis-
tres des entreprises. Deuxièmement, la valeur commerciale de chaque négociant est
combinée, par code de produit et par pays partenaire, aux caractéristiques principales
de l’entreprise (activité économique et nombre de travailleurs) figurant dans les re-
gistres des entreprises. Troisièmement, des indicateurs spécifiques sont calculés. La
qualité des statistiques basées sur des données reliées dépend dans une très grande
mesure des taux de correspondance entre les séries de données de base. Les résultats
des collectes de données pilotes ont montré que, dans la plupart des cas, les taux de
correspondance étaient très élevés, en particulier lorsqu’ils étaient mesurés en termes
119 Voir http://ec.europa.eu/euros de valeur commerciale119.
tat/data/database (en anglais).
11.17. Registres d’entreprises : l’expérience de l’Union européenne. Les statistiques
sur les entreprises sont généralement dérivées d’enquêtes auprès des entreprises. Les
registres des entreprises sont d’ordinaire utilisés pour préparer et coordonner les en-
quêtes. Ils permettent de dénombrer les entreprises et de construire l’effectif d’unités
statistiques (les entreprises, les établissements et les groupes d’entreprises) à partir
d’unités administratives (unités juridiques) et contiennent des informations sur leur
identification, leurs caractéristiques démographiques et économiques, leur profil de
stratification, le contrôle et la propriété de leurs unités et des liens avec d’autres regis-
tres. Les registres des entreprises sont également une source utile d’information pour
procéder à des analyses statistiques de l’effectif d’entreprises et de sa démographie.
Bien que les registres des entreprises ne comportent que quelques variables écono-
miques majeures (dont l’effectif de travailleurs et le chiffre d’affaires), ils permettent
de recueillir des données exhaustives ventilées de façon détaillée dans l’ensemble des
secteurs d’activité, contrairement aux statistiques structurelles sur les entreprises qui
sont largement basées sur des enquêtes et dont la portée est limitée. Les registres des
entreprises sont importants pour rapprocher les statistiques du commerce des statis-
tiques des entreprises. Les liens entre les unités juridiques inscrites dans les registres
des entreprises et les codes d’identification des négociants se livrant à des échanges
intra ou extracommunautaires doivent être consignés dans les registres des entre-
prises. Les registres des entreprises sont donc utiles pour mettre des microdonnées
détaillées sur le commerce extérieur en correspondance avec les unités statistiques
120 Ibid. employées dans les statistiques sur les entreprises120.
Encadré 11.4
Définition des termes « exportateur » et « entreprise » dans l’Union européenne
La législation de l’UE définit uniquement les termes « exportateur » et « entreprise » à ce jour; toutefois,
le débat sur le terme « importateur » a été ouvert récemment.
Exportateura a Article 788 du règlement (CEE)
Est considérée comme exportateur la personne pour le compte de laquelle la déclaration d’exportation n° 2454/93 de la Commission, du
est faite et qui, au moment de l’acceptation de la déclaration, est propriétaire ou a un droit similaire de 2 juillet 1993, fixant certaines dis
positions d’application du règle
disposition des marchandises en question. ment (CEE) n° 2913/92 du Conseil
Entrepriseb établissant le code des douanes
communautaire.
L’entreprise correspond à la plus petite combinaison d’unités légales qui constitue une unité b Règlement (CEE) n° 696/93 du
organisationnelle de production de biens et de services jouissant d’une certaine autonomie de Conseil, du 15 mars 1993, re
décision, notamment pour l’affectation de ses ressources courantes. Une entreprise exerce une ou plu latif aux unités statistiques
sieurs activités dans un ou plusieurs lieux. Une entreprise peut correspondre à une seule unité légale. d’ob
servation et d’analyse du
système productif dans la Com
Note explicative : l’entreprise telle qu’elle est définie est une entité économique qui peut donc cor
munauté, amendé par le rè
respondre, dans certaines circonstances, à la réunion de plusieurs unités légales. En effet, certaines glement (CEE) n° 1137/2008
unités légales exercent des activités exclusivement au profit d’une autre entité légale et leur du Parlement européen et du
existence ne s’explique que par des raisons administratives (fiscales, par exemple) sans qu’elles soient Conseil, du 22 octobre 2008.
significatives du point de vue économique. Appartient aussi à cette catégorie une grande partie
des unités légales sans emploi. Souvent, les activités de ces unités légales doivent être interprétées
comme des activités auxiliaires des activités de l’unité légale mère qu’elles secondent, à laquelle elles
appartiennent et à laquelle elles doivent être rattachées pour constituer l’entité « entreprise » utilisée
pour l’analyse économique.
Encadré 11.5
Indicateurs du commerce par caractéristiques des entreprises
1. Commerce par secteur d’activité et par classe de taille
L’indicateur du commerce par secteur d’activité et par classe de taille d’entreprise montre la
contribution aux échanges internationaux de chaque secteur économique et classe de taille (basée
sur le nombre de travailleurs). Avec cet indicateur, il est par exemple possible d’analyser l’effet du
commerce extérieur sur l’emploi et d’estimer l’importance des petites et moyennes entreprises.
2. Concentration des échanges par secteur d’activité
Le commerce extérieur se concentre typiquement sur quelques entreprises. Cet indicateur montre la
part des entreprises parmi les 5, 10, 20, etc., en tête du classement dans le commerce extérieur total.
3. Commerce par pays partenaire et par secteur d’activité
Cet indicateur des échanges par pays partenaire indique le nombre d’entreprises qui font des
transactions avec certains pays ou régions partenaires et la valeur marchande que ces échanges
représentent. Avec cet indicateur, il est possible de déterminer quels sont les marchés les plus typiques
à l’importation et à l’exportation.
4. Commerce par nombre de pays partenaires et par secteur d’activité
Le nombre de pays partenaires montre le degré de diversification géographique des marchés à
l’exportation. S’agissant des importations, cet indicateur précise le nombre de pays en provenance
desquels les marchandises sont importées.
5. Commerce par produit et secteur d’activité
Cet indicateur sur le commerce par produit et secteur d’activité affecte chaque produit à l’activité
économique des entreprises concernées. Cela montre les secteurs concernés par les échanges dans
chaque groupe de produits.
11.21. Enquêtes spéciales auprès des entreprises. Souvent, il n’est pas possible d’ob-
tenir dans les relevés douaniers des informations sur les transactions entre des en-
treprises liées ou sur les échanges de marchandises pour transformation sans chan-
gement de propriétaire. Le lien avec les registres des entreprises permet de mener
des enquêtes auprès d’entreprises sélectionnées spécifiquement pour obtenir ce type
d’informations. Par ailleurs, des enquêtes spéciales auprès des entreprises peuvent
être utilisées pour étudier le lien entre le commerce de marchandises et le commerce
de services.
11.22. Intégration des statistiques du commerce dans un système d’information géo-
graphique. À sa quarante et unième session, tenue en février 2010, la Commission de
statistique a, au paragraphe b de sa décision 41/110 sur la gestion de l’information
géographique à l’échelle mondiale, mesuré l’importance que revêtaient l’intégration
121 Voir Documents officiels du Conseil des informations géographiques et statistiques et les possibilités qu’offrait le déve-
et économique et social, 2010, Sup-
plément n° 4 (E/2010/24), chap. I, loppement rapide des techniques de l’information dans ce domaine, et a noté que les
sect. B. bureaux nationaux de statistique jouaient un rôle croissant dans cette intégration, en
122 Les résultats peuvent être erro particulier dans le domaine de la gestion des recensements121. L’intégration des infor-
nés si le siège de l’entreprise et
le lieu où elle exerce son activité mations sur le commerce avec les registres des entreprises permet aussi d’analyser des
économique ne se situent pas tendances commerciales à l’échelle régionale; au Brésil, notamment, le Secrétariat au
au même endroit. L’utilisation de
l’établissement local serait donc commerce extérieur du Ministère du développement, de l’industrie et du commerce
préférable lors de l’intégration extérieur publie un rapport sur la balance commerciale par État et municipalité sur la
des statistiques sur le commerce base de l’adresse des entreprises122 (voir par. 11.13). L’intégration de ces informations
et sur les entreprises. Toutefois,
il peut se révéler très difficile, sur le commerce avec des informations géoréférencées sur la fiscalité ou l’emploi (par
voire impossible, d’élaborer des exemple, les salaires moyens, le taux d’emploi, l’impôt sur le revenu des entreprises et
données fiables sur le commerce
et les entreprises sur la base de des particuliers, etc.) permet d’analyser l’effet économique du commerce de manière
l’établissement local. approfondie.
Intégration des statistiques du commerce et des entreprises 141
F. Dispositions institutionnelles
et modalités de collaboration requises
11.23. Accord sur une conception commune de l’intégration des statistiques sur le
commerce et les entreprises et engagement commun en faveur de cette intégration. La
coopération s’impose entre différents départements au sein du même organisme et
entre différents organismes responsables de différents volets du programme de statis-
tiques sur les entreprises pour concevoir et mettre en œuvre un programme de statis-
tiques économiques intégrées. La coopération elle-même et la conception et l’exécu-
tion d’un tel programme passent par la mobilisation de moyens humains conséquents
et par l’acceptation de changements dans les pratiques existantes. Il est dès lors cru-
cial que les organismes et leurs départements concernés s’accordent sur l’objectif et la
conception d’un système intégré de statistiques sur le commerce et les entreprises ou,
à tout le moins, qu’ils les acceptent.
11.24. Registres statistiques d’entreprises et accès aux données lors de l’établissement
des statistiques. Dans de nombreux pays, les statistiques sur le commerce et les entre-
prises concernent plus d’un organisme (par exemple, le bureau de statistique natio-
nal, l’administration des douanes, la banque centrale, etc.). La création d’un registre
statistique d’entreprises, que les divers organismes concernés utiliseront comme base
unique de collecte de données et qui garantira la cohérence des données élaborées
dans divers domaines statistiques, passe par l’adoption de dispositions juridiques
permettant le partage et l’utilisation, par ces organismes, d’informations sur chacune
des entreprises; des informations qui, autrement, seraient confidentielles.
11.25. Accès aux données et utilisation de celles-ci. Les registres des entreprises et les
entrepôts de données contiennent des informations confidentielles à propos des en-
treprises. Selon le sixième des Principes fondamentaux de la statistique officielle123, 123 Disponible à l’adresse http://
les données individuelles collectées pour l’établissement des statistiques par les orga- unstats.un.org/unsd/dnss/gp/FP-
New-F.pdf.
nismes qui en ont la responsabilité, qu’elles concernent des personnes physiques ou
des personnes morales, doivent être strictement confidentielles et ne doivent être uti-
lisées qu’à des fins statistiques. La production de microdonnées sur les entreprises à
partir des statistiques du commerce et leur combinaison avec des informations issues
de statistiques existantes sur les entreprises passent par la résolution de problèmes re-
latifs à la confidentialité et à la protection de données très sensibles sur les entreprises.
Troisième partie
Élaboration d’éléments
de données spécifiques
145
Chapitre 12
2121
Date d’enregistrement
Encadré 12.1
Date d’enregistrement au Brésil
Au Brésil, la date d’enregistrement des exportations est la date à laquelle les marchandises quittent
le territoire économique (système de commerce général), qui correspond en pratique à la date de
dédouanement des marchandises pour expédition. La date d’enregistrement des importations est la
date à laquelle les marchandises entrent dans la zone de libre circulation (système de commerce spé
cial), qui correspond à la date à laquelle les marchandises sont dédouanées pour mise à la consomma
tion ou à laquelle elles entrent dans la zone franche de Manaus, dont les opérations suivent le système
de commerce général.
Encadré 12.2
Date d’enregistrement : l’expérience de l’Union européenne
La date d’enregistrement, qui est définie comme la période de référence dans l’UE des informations à fournir dans le
système INTRASTAT, est le mois civil de l’expédition ou de l’arrivée des marchandises. C’est le mois durant lequel les
marchandises quittent le territoire statistique de l’État membre ou y entrent. Toutefois, les États membres peuvent
adapter la période de référence pour tenir compte du lien avec les obligations en matière de taxe sur la valeur ajoutée
(TVA) en vertu de l’article 6, paragraphe 2, du règlement (CE) n° 638/2004, du 31 mars 2004. Les États membres peuvent
définir la période de référence dans laquelle inscrire les flux commerciaux mensuels comme étant le mois civil où le
fait générateur de la TVA intervient, c’est-à-dire à la fourniture des marchandises. La fourniture des marchandises est
réputée effective lorsque la TVA est exigible, soit à l’émission de la facture, soit le quinzième jour du mois suivant celui
durant lequel le fait générateur est intervenu à défaut de facture. Cela signifie que les marchandises sont enregistrées
au moment de leur fourniture ou avec un mois de retard. La majorité des États membres ont adopté le principe de
l’enregistrement selon la TVA dans le système INTRASTAT.
Les États membres de l’Union européenne peuvent adapter la période de référence dans les cas où la déclaration
en douane est utilisée dans les statistiques du commerce intracommunautaire. En pareil cas, la période de référence
peut être définie comme le mois civil durant lequel la déclaration est acceptée par les douanes. Quant à la période
de référence des statistiques du commerce extracommunautaire, elle correspond au mois civil durant lesquel les
marchandises sont importées ou exportées. Si la déclaration en douane est la source d’information sur les importations
et les exportations, la période de référence correspond à l’année et au mois civils durant lesquels la déclaration est
acceptée par les douanes.
Chapitre 13
3131
A. Recommandation de l’utilisation du SH
13.2. Le SH, la classification recommandée pour établir et diffuser les SCIM. La
Convention internationale sur le Système harmonisé de désignation et de codifica-
tion des marchandises (Convention sur le SH) a été adoptée par le Conseil de coo-
pération douanière (CCD) à Bruxelles, le 14 juin 1983, et est entrée en vigueur le
1er janvier 1988 (SH 1988). Le Système harmonisé de désignation et de codification 128 En date du 7 janvier 2013, les par
ties contractantes à la Conven
des marchandises (communément appelé Système harmonisé, ou SH) est une no- tion étaient au nombre de 146,
menclature comprenant des positions et sous-positions et les codes numériques y af- et quelque 60 pays et terri
férents; y figurent des notes de section, de chapitre et de sous-position, ainsi que les toires utilisaient le SH à des fins
douanières ou statistiques sans
règles générales pour l’interprétation du Système harmonisé, présentées dans l’an- être parties contractantes à la
nexe « Nomenclature du système harmonisé » à la Convention128. La Commission de Convention. Le SH a force de loi
nationale une fois qu’il est intégré
statistique des Nations Unies a, lors de sa vingt et unième session tenue du 23 février dans le système tarifaire du pays.
au 3 mars 1993, recommandé que les pays adoptent le SH pour l'établissement et la La saisie de codes erronés dans la
diffusion de leurs statistiques du commerce international129. déclaration de marchandises est
passible de poursuites judiciaires.
129
13.3. Application du SH lors de l’établissement et de la diffusion des SCIM. Depuis Voir Documents officiels du Conseil
économique et social, 1993, Sup-
2011, la quasi-totalité des pays utilisent le SH pour établir et diffuser leurs statistiques plément n° 6 (E/1993/26), par. 162,
du commerce. Il s’agit là d’un accomplissement majeur, dans la mesure où il assure al. d.
152 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
B. Vue d’ensemble
13.4. Obligations des parties contractantes. Le SH est un instrument juridique. Les
parties contractantes à la Convention sur le SH ont deux obligations principales :
mettre leurs nomenclatures tarifaires et statistiques en conformité avec le SH; et
rendre publiques leurs statistiques du commerce extérieur (importation et exporta-
130 Les pays en développement sont tion) par code à six chiffres, voire au-delà130. Pour remplir ces obligations, les parties
toutefois autorisés à appliquer contractantes sont tenues d’utiliser toutes les positions et sous-positions du SH, sans
le SH en partie : ils peuvent, du
moins dans un premier temps, adjonction ni modification, ainsi que les codes numériques y afférents; d’appliquer,
refuser d’appliquer tout ou partie sans modification, les règles générales pour l’interprétation du SH, ainsi que toutes
des sous-positions, tout en res
pectant les obligations découlant
les notes de section, de chapitre et de sous-position; et de suivre l’ordre de numérota-
de l’article 3. tion du SH131.
131 Convention sur le SH, article 3, pa
ragraphe a, alinéas i à iii. 13.5. Actualisation du SH. Conformément au préambule de la Convention sur le
SH, qui précise qu’il est important d’assurer la tenue à jour du SH en fonction de
l’évolution des techniques et des structures du commerce international, le SH est ré-
gulièrement révisé et actualisé. La Convention sur le SH a créé le Comité du Système
harmonisé, constitué de représentants de chaque partie contractante, qui se réunit
deux fois par an. Ce Comité est assisté dans ses activités par son groupe de travail,
son sous-comité de révision et son sous-comité scientifique. Entre autres fonctions,
le Comité évalue les besoins des utilisateurs ainsi que l’évolution des techniques et
des structures du commerce international et propose les projets d’amendement que
lui inspirent ses travaux, formule des recommandations et diffuse des informations
quant à l’application du SH et prodigue des conseils sur des questions relatives à la
classification des marchandises.
13.6. Pour aider les utilisateurs à appliquer le SH, l’Organisation mondiale des
douanes a publié les documents complémentaires suivants qu’elle met régulièrement
à jour :
a) Notes explicatives du Système harmonisé;
b) Indice alphabétique du Système harmonisé;
c) Recueil des avis de classement du Système harmonisé;
d) Base de données des marchandises du Système harmonisé;
e) Modules de formation à distance sur le Système harmonisé;
f) Tables de concordance entre la nouvelle version du Système harmonisé et
sa version antérieure.
13.7. Politique de révision du SH. L’OMD réexamine le SH selon les besoins, tous
les cinq ans environ. Depuis le 1er janvier 2012, la version valide du SH qui s’applique
aux transactions internationales est celle de 2012 (SH 2012). La section C ci-dessous
décrit en détail le SH 2012. Selon des projets préliminaires, la prochaine série d’amen-
dements devrait entrer en vigueur en 2017. La Commission de statistique a, lors de
sa vingt-septième session, recommandé de tenir pleinement compte des effets que les
modifications qu’il était proposé d’apporter au SH pourraient avoir sur le plan sta-
tistique et de prendre dûment en considération les besoins et capacités des pays en
132 Voir Documents officiels du Conseil développement132 . Il est conseillé aux responsables des statistiques du commerce de
économique et social, 1993, Sup-
plément n° 6 (E/1993/26), par. 162, travailler en étroite collaboration avec l’administration nationale des douanes pour
al. e. formuler des propositions d’amendements à apporter au SH à l’avenir.
Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH) 153
Encadré 13.1
Informations supplémentaires sur la structure et le modèle de classification du SH
Modèle de classification. Le modèle de classification du SH découle de la nécessité de faire en sorte
que le SH permette aux agents des douanes de classer les marchandises qui leur sont présentées en
fonction, essentiellement, de caractéristiques qui soit sont directement observables, soit peuvent être
établies au moyen d’instruments scientifiques. C’est pourquoi bon nombre de sections, chapitres et
positions sont définis en fonction de l’origine naturelle des marchandises ou de leurs matériaux de
fabrication. Toutefois, les marchandises ne tirent pas toujours leur caractère essentiel de leur origine
naturelle ou de leurs matériaux de fabrication. Dans certains cas, les marchandises sont classées par
secteur d’activité ou par usage principal. Par exemple :
•• Les sections « Animaux vivants et produits du règne animal » (section I), « Produits du règne vé
gétal » (section II) et « Produits minéraux » (section V) sont définies en fonction de l’origine natu
relle des produits ou de leurs matériaux de fabrication;
•• En revanche, les sections « Produits des industries chimiques ou des industries connexes » (sec
tion VI) et « Véhicules, aéronefs, navires et équipements de transport connexes » (section XVII)
sont définies en fonction du secteur d’activité des produits ou de leur usage principal.
Ordre des marchandises. En règle générale, les marchandises sont classées en fonction de leur degré
de transformation : les matières premières viennent en premier lieu et sont suivies des produits non
transformés, des produits semi-finis et des produits finis. Par exemple, les animaux vivants relèvent du
chapitre 1, les cuirs et peaux, du chapitre 41, et les chaussures en cuir, du chapitre 64. Une catégorie de
niveau supérieur peut être définie essentiellement selon un seul critère, mais les catégories de niveau
inférieur la subdivisant peuvent être définies selon un ou plusieurs autres critères. Par exemple :
•• Les cuirs et les articles en cuir relèvent de la section VIII, mais même s’ils sont de la même ori
gine animale, ils sont classés dans des chapitres différents pour refléter les stades différents de
leur transformation (les cuirs sont classés dans le chapitre 41; et les articles en cuir, dans le cha
pitre 42);
•• La position 62.06 (« Chemisiers, blouses, blouses-chemisiers et chemisettes, pour femmes ou fil
lettes ») se divise en cinq sous-positions selon la matière première dans laquelle ces articles sont
fabriqués (« De soie ou de déchets de soie », 6206.10; « De laine ou de poils fins », 6206.20; « De
coton », 6206.30; « De fibres synthétiques ou artificielles », 6206.40; et « D’autres matières tex
tiles », 6206.90).
Deux catégories de sous-positions. Les responsables des statistiques du commerce doivent savoir que
des sous-positions peuvent être scindées en deux catégories :
•• Les sous-positions se rapportant aux marchandises identifiées spécifiquement dans la position
sur la base d’un ou de plusieurs de leurs attributs spécifiques (par exemple « Bouchons » en liège
naturel, 4503.10);
•• Les sous-positions résiduelles où sont classées toutes les marchandises de la position qui ne
sont incluses dans aucune autre sous-position (par exemple « Autres » articles en liège naturel,
4503.90).
Cette dernière catégorie représente environ 22 % de l’ensemble des codes à six chiffres. Ces sous-
positions peuvent englober des marchandises très diverses, et il convient de les utiliser avec
circonspection lors de la codification d’articles particuliers. De plus, la plage de contrôle de ces sous-
positions est difficile à paramétrer, ce qui pose un problème de qualité des données.
Subdivision de positions en sous-positions « à un tiret ». Certaines positions sont divisées en plusieurs
sous-positions « à un tiret ». Chacune de ces sous-positions est identifiée par un code à six chiffres,
dont les quatre premiers représentent le code de la position et les deux derniers la place de la sous-
position dans la position. Par exemple, la position 01.04 « Animaux vivants des espèces ovine ou
caprine » est divisée en deux sous-positions à un tiret : « De l’espèce ovine » (0104.10) et « De l’espèce
caprine » (0104.20).
Subdivision de sous-positions à un tiret en sous-positions « à deux tirets ». Les sous-positions à un tiret
peuvent être divisées en sous-positions « à deux tirets ». En pareil cas, les sous-positions à un tiret ne
sont pas assorties de code; un code n’est attribué qu’aux sous-positions à deux tirets. Par exemple, la
position 01.03 « Animaux vivants de l’espèce porcine » est répartie en deux sous-positions à un tiret :
« Reproducteurs de race pure » et « Autres ». La première de ces sous-positions n’est pas scindée et
est assortie du code « 0103.10 ». La seconde n’est pas assortie d’un code, car elle est subdivisée en
Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH) 155
deux sous-positions, « Autres, d’un poids inférieur à 50 kg » et « Autres, d’un poids égal ou supérieur à
50 kg », dont les codes sont « 0103.91 » et « 0103.92 », respectivement.
Positions sans sous-positions. Les positions qui ne contiennent pas de sous-positions sont assorties aux
fins de traitement des données de codes à six chiffres, dont les deux derniers sont zéro.
Notes de section, de chapitre et de sous-position. Les positions et sous-positions sont accompagnées
de notes de section, de chapitre et de sous-position et de règles d’interprétation, qui font partie
intégrante du SH et qui sont conçues pour faciliter les décisions de classification, en général, et pour
préciser le champ couvert par des sections, chapitres, positions et sous-positions, en particulier.
Encadré 13.2
Règle générale 1 pour l’interprétation du SH
Règle générale 1 : Fonction du libellé des sections, chapitres et sous-chapitres
Le libellé des titres de sections, de chapitres ou de sous-chapitres est considéré comme n’ayant qu’une
valeur indicative, le classement étant déterminé légalement d’après les termes des positions et des
notes de sections ou de chapitres. Il y a toutefois des cas où les libellés des positions et les notes ne
permettent pas en soi de déterminer la position appropriée avec certitude. Le classement s’effectue
alors en application des autres règles.
Encadré 13.3
Règle générale 2, points a et b, pour l’interprétation du SH
Règle générale 2, point a : Articles incomplets ou non finis; articles non montés ou démontés
Toute référence à un article dans une position déterminée couvre cet article même incomplet ou non
fini à la condition qu’il présente, en l’état, les caractéristiques essentielles de l’article complet ou fini.
Elle couvre également l’article complet ou fini, ou à considérer comme tel en vertu des dispositions
qui précèdent, lorsqu’il est présenté à l’état démonté ou non monté pour des raisons telles que les
nécessités ou les commodités de l’emballage, de la manutention ou du transport.
Exemples d’application :
a) Une machine à laquelle il manque seulement un volant, un plateau, des rouleaux calandreurs,
un porte-outil, etc., est à classer sous la même position que la machine au complet, et non sous
une position distincte couvrant les pièces de la machine. De même, une machine ou un appareil
à moteur classé dans la position 84.67, en l’occurrence celle relative aux outils pneumatiques, hy
drauliques ou à moteur (électrique ou non électrique), pour emploi à la main, est à classer dans la
même position, même s’il est présenté sans moteur;
b) Par facilité, de nombreux appareils et machines sont transportés à l’état démonté. Bien que dans
les faits ces marchandises se présentent alors sous la forme d’un ensemble de pièces, elles sont à
classer comme les appareils ou machines montés, et non dans une autre position correspondant
à leurs pièces. Il en va de même pour les machines incomplètes à l’état démonté ayant les carac
téristiques de machines complètes.
Règle générale 2, point b : Mélanges ou combinaisons de matières ou substances relevant d’une
position
Le champ d’application de toute position couvrant certaines matières ou substances s’étend aussi aux
produits qui ne sont que partiellement constitués de ces matières ou substances, sauf si une autre
position fait référence à ces produits à l’état de produit mélangé ou composite. Il découle de cette
règle que les mélanges ou combinaisons de matières ou substances qui pourraient à première vue
se classer dans plus d’une position doivent être classés suivant les principes énoncés dans la règle 3.
Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH) 157
Encadré 13.4
Règle générale 3, points a, b et c, pour l’interprétation du SH
Règle générale 3, point a : Produits mélangés ou combinés et marchandises présentées en
assortimentss pour la vente au détail classables à première vue dans plus d’une position
Les marchandises doivent être classées sous la position qui en donne la description la plus spécifique.
Une disposition prévoit toutefois que, lorsque plusieurs positions se rapportent chacune à une partie
seulement des matières constituant un produit mélangé ou composite ou à certains seulement des
articles présentés en assortiments pour la vente au détail, ces positions sont à considérer, au regard de
ces produit ou articles, comme aussi spécifiques les unes que les autres, même si l’une d’elles en donne
une description plus complète.
Exemples d’application :
a) Les tapis touffetés en matière textile, connus pour être utilisés dans les véhicules automobiles,
sont à classer non dans la position 87.08 comme accessoires de véhicules automobiles, mais dans
la position 57.03 comme tapis où ils sont plus spécifiquement décrits en tant que tels;
b) Les verres de sécurité non encadrés en verre trempé ou formé de feuilles contrecollées, connus
pour être utilisés dans des avions, sont à classer non dans la position 88.03 comme parties des
positions 88.01 ou 88.02, mais dans la position 70.07 comme verres de sécurité, où ils sont plus
spécifiquement décrits en tant que tels.
Règle générale 3, point b : Classification des marchandises selon la matière ou le composant qui
leur confère leur caractère essentiel
Sont visés ici les articles tels que les produits mélangés, les ouvrages composés de matières différentes
ou constitués par l’assemblage d’articles différents et les marchandises présentées en assortimentss
pour la vente au détail. Cette règle s’applique uniquement si la règle 3, point a, n’est pas applicable.
Selon cette règle, ces produits sont classés d’après la matière ou le composant qui leur confère leur
caractère essentiel.
Exemples d’articles composites qui peuvent être classés en vertu de la règle 3, point b :
a) Les cendriers constitués d’un support dans lequel se fixe une coupe amovible destinée à recevoir
les cendres;
b) Les étagères à épices constituées d’un support (généralement en bois) spécialement conçu et
d’un certain nombre de flacons à épices vides de forme et de taille adéquates (généralement en
verre, avec couvercle en plastique ou en métal).
En règle générale, les composants de ces articles composites sont conditionnés ensemble.
Exemples d’assortiments qui peuvent être classés en vertu de la règle 3, point b :
a) Les assortiments constitués d’un petit pain fourré à la viande de bœuf avec ou sans fromage (po
sition 16.02) et de frites (position 20.04) sont à classer sous la position 16.02;
b) Les assortiments dont les composants sont à utiliser ensemble pour confectionner un plat de
spaghettis, qui sont constitués d’un paquet de spaghettis à cuire (position 19.02), d’un sachet de
fromage râpé (position 04.06) et d’une petite boîte de sauce tomate (position 21.03), condition
nés dans une boîte en carton, sont à classer sous la position 19.02;
c) Les nécessaires de coiffure constitués d’une tondeuse électrique (position 85.10), d’un peigne
(position 96.15), d’une paire de ciseaux (position 82.13), d’une brosse (position 96.03) et d’une
serviette en matière textile (position 63.02), rangés dans un étui en cuir (position 42.02), sont à
classer sous la position 85.10;
d) Les trousses de dessin constituées d’une règle (position 90.17), d’un cercle à calcul (position 90.17),
d’un compas (position 90.17), d’un crayon (position 96.09) et d’un taille-crayons (position 82.14),
rangés dans un étui en matière plastique en feuilles (position 42.02), sont à classer sous la posi
tion 90.17.
Règle générale 3, point c : Utilisation de la position en dernière place par ordre de numérotation
Cette règle est applicable lorsque la classification ne peut s’effectuer en vertu du point a ou b de la
règle 3. Elle prévoit que les marchandises se classent sous la position venant en dernier lieu par ordre
de numérotation parmi celles susceptibles d’être valablement prises en considération.
158 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 13.5
Règle générale 4 pour l’interprétation du SH
Règle générale 4 : Marchandises ne se classant pas spécifiquement sous une position
Les marchandises qui ne peuvent pas être classées en vertu des règles 1 à 3 ci-dessus, par exemple
parce qu’elles sont apparues récemment sur le marché mondial, sont classées sous la position afférente
aux articles les plus analogues. L’analogie peut bien entendu dépendre de nombreux facteurs, par
exemple la description, le caractère ou l’usage.
Encadré 13.6
Règle générale 5, points a et b, pour l’interprétation du SH
Règle 5, point a : Étuis, écrins et contenants similaires, susceptibles d’un usage prolongé et
présentés avec les articles auxquels ils sont destinés
Ces produits doivent être classés sous la même position/sous-position que les articles auxquels ils
sont destinés. Sont par exemple visés ici les étuis pour appareils photographiques, pour instruments
de musique, etc. Cette règle ne concerne pas les contenants qui confèrent à l’ensemble son caractère
essentiel, par exemple une boîte en argent contenant du thé.
Règle générale 5, point b : Emballages et contenants présentés avec les marchandises qu’ils
contiennent
Ces emballages sont à classer sous la même position/sous-position que les marchandises qu’ils
contiennent. Toutefois, cette disposition n’est pas obligatoire lorsque les emballages ou contenants se
prêtent de toute évidence à un usage répété.
Encadré 13.7
Règle générale 6 pour l’interprétation du SH
Règle générale 6 : Classification dans les sous-positions
Le classement des marchandises dans les sous-positions d’une même position est déterminé mutatis
mutandis en vertu des principes applicables au classement dans les positions à quatre chiffres; en
tout état de cause, les termes des sous-positions ou des notes de sous-positions priment. Cette règle
précise également qu’aux fins de classement ne peuvent être comparées que les sous-positions de
même niveau; en d’autres termes, dans le cadre d’une même position, le choix d’une sous-position à
un tiret ne peut être fait qu’en fonction de son propre libellé; de même, la détermination de celle des
sous-positions à deux tirets qui est à retenir, le cas échéant, ne peut se faire qu’en fonction du texte des
sous-positions en question dans le cadre de la sous-position à un tiret qui s’applique.
sans qu’à chaque étape il soit tenu compte des termes d’une sous-position de niveau
inférieur quelle qu’elle soit. Ce principe s’applique sans exception dans l’intégralité
du SH.
13.15. Règlement des différends de classement. En cas de différend entre des parties
contractantes en ce qui concerne l’interprétation ou l’application du SH, les parties
concernées doivent, dans un premier temps, s’efforcer de le régler par voie de négocia-
tions directes. Les différends de classement qui ne peuvent pas être réglés de la sorte
sont portés par le secrétariat de l’OMD devant le Comité du système harmonisé qui,
après les avoir examinés, fait des recommandations appropriées en vue de leur règle-
ment. Si le Comité ne peut régler un différend, il le porte devant le Conseil de l’OMD
qui fait une recommandation sur la question. En tout état de cause, les parties à un
différend peuvent convenir à l'avance d’accepter la recommandation du Comité ou
du Conseil.
Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises (SH) 159
Encadré 13.8
Exemples de l’utilisation des chapitres 98 et 99 dans la nomenclature combinée
de l’Union européenne
Chapitre 98. Ce chapitre est utilisé pour simplifier la classification des composants d’ensembles
industriels, c’est-à-dire des unités stationnaires de grande dimension produisant des biens ou four
nissant des services. Les codes des marchandises se composent comme suit :
•• Les quatre premiers chiffres sont 9880;
•• Les cinquième et sixième chiffres correspondent au chapitre de la nomenclature combinée au
quel appartiennent les biens du composant;
•• Les septième et huitième chiffres sont 0.
Chapitre 99. Ce chapitre contient les codes applicables aux statistiques du commerce intra et extra
communautaire, comme le prévoient les règlements d’application :
Marchandises livrées à des bateaux et à des aéronefs :
•• 9930 24 00 : marchandises des chapitres 1 à 24 de la nomenclature combinée;
•• 9930 27 00 : marchandises du chapitre 27 de la nomenclature combinée;
•• 9930 99 00 : marchandises classées ailleurs.
Marchandises livrées à des installations en haute mer :
•• 9931 24 00 : marchandises des chapitres 1 à 24 de la nomenclature combinée;
•• 9931 27 00 : marchandises du chapitre 27 de la nomenclature combinée;
•• 9931 99 00 : marchandises classées ailleurs.
Ces codes sont obligatoires dans le commerce intracommunautaire. Comme ils sont facultatifs dans
le commerce extracommunautaire, l’administration des douanes des États membres peut décider de
ne pas les appliquer.
Échanges soumis au secret militaire :
•• 9999xx99 (où « xx » est le chapitre de la nomenclature combinée);
•• 9999xxxx (où « xxxx » est le code à quatre chiffres du SH).
Ces codes ne sont pas définis dans la législation et doivent uniquement être fournis à Eurostat dans des
cas exceptionnels. Il est préférable que les États membres transmettent les codes de la nomenclature
combinée.
Codes applicables uniquement dans le système INTRASTAT :
•• Transactions de faible valeur et échanges inférieurs au seuil de simplification (pour produits rési
duels uniquement) : 9950 00 00;
•• Pièces pour véhicules automobiles : 9990 87 zz (où « zz » est prévu à des fins nationales);
•• Pièces pour aéronefs : 9990 88 zz (où « zz » est prévu à des fins nationales).
Codes à utiliser uniquement dans la déclaration en douane dans le cas de certaines marchandises
exonérées de droits ou faisant l’objet d’une interdiction ou restriction :
•• 9905 00 00 : biens personnels appartenant à des personnes physiques qui transfèrent leur rési
dence normale;
•• 9919 00 00 : biens suivants, autres que ceux mentionnés au sujet du code 9905 00 00 :
a) Les trousseaux et objets mobiliers appartenant à une personne qui transfère sa résidence
normale à l’occasion de son mariage; biens personnels recueillis dans le cadre d’une succes
sion;
b) Les trousseaux, requis d’études et autres objets mobiliers d’élèves ou étudiants;
c) Les cercueils contenant des corps et urnes funéraires contenant les cendres de défunts et
autres objets d’ornement funéraire;
d) Les biens adressés à des organismes à caractère charitable et philanthropique et au profit
des victimes de catastrophes.
Comme ces codes sont facultatifs, l’administration des douanes des États membres peut décider de
ne pas les appliquer.
160 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 13.9
Élaboration et utilisation de la nomenclature combinée :
l’expérience de l’Union européenne
La nomenclature combinée a été créée par le règlement (CEE) n° 2658/87 du Conseil, du 23 juillet
1987, relatif à la nomenclature tarifaire et statistique et au tarif douanier commun. Elle permet de
répondre en une seule fois aux exigences relatives au tarif douanier commun et aux statistiques du
commerce extérieur, ainsi qu’à celles relatives à d’autres politiques de l’UE concernant l’importation
ou l’exportation de biens.
La nomenclature combinée propose une répartition plus détaillée du Système harmonisé, qui
instaure des codes à 8 chiffres sous les codes à 6 chiffres du SH. Ces codes à huit chiffres sont appelés
« sous-positions de la nomenclature combinée », et sont créés dans les cas où un taux de droit est
spécifié. Lorsqu’une position ou sous-position du SH n’est pas subdivisée à des fins propres à l’Union
européenne, les septième et huitième chiffres sont « 00 ».
La nomenclature combinée comporte également des dispositions préliminaires, des notes complé
mentaires de section et de chapitre, ainsi que des notes de sous-position.
La nomenclature combinée est reprise à l’annexe I du règlement du Conseil susmentionné. Les taux de
droit du tarif douanier commun et, le cas échéant, les unités statistiques supplémentaires, ainsi que les
autres informations requises sont indiquées dans cette annexe.
Les codes de la nomenclature combinée ainsi que les unités supplémentaires sont réexaminés chaque
année, ce qui donne lieu à la mise à jour de l’annexe I par le biais d’un règlement de la Commission
reprenant la version intégrale de la nomenclature combinée. Lors de ces révisions, des codes sont
créés, supprimés ou fusionnés pour :
•• Répercuter l’évolution des exigences relatives aux statistiques ou à la politique commerciale;
•• Répercuter des évolutions technologiques ou commerciales;
•• Aligner ou clarifier des textes;
•• Répercuter les changements introduits dans le SH.
Ledit règlement de la Commission est publié avant le 31 octobre dans le Journal officiel de l’Union
européenne et entre en vigueur à compter du 1er janvier de l’année suivante.
Des notes explicatives sont publiées de manière ponctuelle pour faciliter la classification des produits,
mais elles ne sont pas contraignantes sur le plan juridique.
Encadré 13.10
Descriptifs indépendants de produits : l’expérience du Canada
Les statistiques du commerce de marchandises publiées par Statistique Canada sont souvent
accompagnées de descriptifs « indépendants » conçus pour identifier les produits d’une série
particulière de données. Les données sont recueillies conformément au Système harmonisé (SH), mais
les descriptifs du SH ne conviennent pas toujours aux fins de publication. À cause de la longueur des
descriptifs légaux du SH et de l’utilisation des mentions « Autres » ou « Autres-Autres », les libellés
manquent souvent de lisibilité pour accompagner les données publiées. Le tarif des douanes du
Canada contient par exemple les descriptifs suivants :
•• Appareils récepteurs de télévision, même incorporant un appareil récepteur de radiodiffusion ou
un appareil d’enregistrement ou de reproduction du son ou des images :
•• 8528.72 - - Autres, en couleurs;
•• 8528.72.20.00 - - - Appareils récepteurs de télévision incomplets ou non finis, y compris les as
semblages d’appareils récepteurs de télévision composés des systèmes de détection et d’am
plification de fréquence vidéo intermédiaire (FI), des systèmes d’amplification et de traite
ment vidéo, des circuits de déviation et de synchronisation, des syntoniseurs et des systèmes
de commande de syntoniseurs, et des systèmes d’amplification et de détection audio plus un
bloc d’alimentation, mais ne comportant pas un tube à rayons cathodiques, un écran plat ou
un écran similaire.
Ce descriptif a été remplacé par un descriptif plus court de Statistique Canada qui se présente comme
suit : « Appareils récepteurs de télévision, en couleurs, incomplets ou non finis ».
164 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Il est indiqué aux utilisateurs de données que ces descriptifs indépendants sont employés uniquement
aux fins de diffusion et qu’ils n’ont pas de valeur juridique. Ces descriptifs ne sont pas aussi précis que
les descriptifs légaux, mais ils permettent de mieux comprendre les séries chronologiques de base.
Encadré 13.11
Relation entre le SH, la nomenclature combinée de l’Union européenne
et d’autres classifications internationales relatives aux statistiques du commerce
Le schéma suivant illustre les relations entre diverses classifications internationales, européennes
et nationales relatives aux statistiques du commerce. Chaque flèche indique une relation entre une
classification de référence et une classification qui en est dérivée (à la pointe de la flèche). Les flèches
en trait plein indiquent des classifications liées par leur structure. Les flèches en pointillé indiquent des
classifications liées par des tables de conversion.
Activités
économiques Produits Marchandises
Au niveau
mondial CITI CPC SH CTCI
Abréviations :
CITI : Classification internationale type, par industrie, de toutes les branches d’activité économique
NACE : Nomenclature statistique des activités économiques dans la Communauté européenne
CPC : Classification centrale de produits
CPA : Classification statistique des produits associée aux activités
HS : Système harmonisé de désignation et de codification des marchandises
CTCI : Classification type pour le commerce international
PRODCOM : Produits de la communauté européenne (Classification des marchandises utilisée pour la
collecte et la diffusion de statistiques sur la production industrielle dans l’Union européenne)
Chapitre 14
4141
Évaluation
14.7. Le règlement douanier peut imposer que la valeur transactionnelle inclue tous
les coûts constituant la valeur de type CAF pour les marchandises importées et tous
les coûts constituant la valeur de type FAB pour les marchandises exportées. En pa-
reil cas, il est conseillé d’accepter la valeur douanière comme valeur statistique. Dans
tous les autres cas, les statisticiens doivent soumettre les valeurs douanières dont ils
disposent aux ajustements définis à l’article 8, paragraphe 1, de l’Accord de l’OMC sur
l’évaluation en douane, y compris les ajustements relatifs à l’assurance et au fret. S’ils
ne disposent pas des informations requises ou si celles-ci n’existent pas (par exemple
lorsque des marchandises franchissent une frontière sans être vendues, ce qui est le
cas des denrées alimentaires et autres produits fournis au titre de l’aide humanitaire),
ils peuvent estimer la valeur statistique sur la base des principes d’évaluation décrits
ci-dessous qui sont énoncés au chapitre IV des SCIM 2010.
14.8. Valeur statistique et prix facturé. Il s’agit de deux concepts différents. Le prix
facturé correspond à la somme d’argent censée être versée directement au vendeur;
il peut exclure des postes (monétaires ou non) qu’il y a lieu d’intégrer ou non dans
la valeur transactionnelle. Le prix facturé n’est donc généralement qu’un point de
départ à partir duquel calculer la valeur douanière et/ou statistique, moyennant les
ajustements requis. Le prix facturé n’est pas nécessairement acceptable à cette fin si
les conditions de l’article premier de l’Accord de l’OMC sur l’évaluation en douane
ne sont pas respectées (par exemple, si le vendeur interdit à l’acheteur de revendre les
marchandises), auquel cas la valeur transactionnelle doit être estimée sur une autre
base prévue dans l’Accord. De plus, le prix facturé dépend des conditions de livraison
des marchandises et peut inclure des composantes de service visées aux points b et c
du paragraphe 14.2 ci-dessus. Par conséquent, il est très important que, lors de l’esti-
mation de la valeur statistique, les statisticiens disposent d’informations à propos des
conditions de livraison pour qu’ils puissent identifier les coûts spécifiques y afférents
et déterminer s’ils sont inclus ou non dans le prix facturé, puis faire les calculs néces-
saires pour obtenir la valeur statistique recommandée (voir les sections B et C).
14.9. La valeur des composantes relatives aux services. Les services fournis pour
acheminer les marchandises à la frontière du pays exportateur ou importateur
consistent par exemple à charger et à décharger les marchandises, à accomplir les
formalités de douane, notamment dédouaner les marchandises pour l’exportation et
verser les taxes et les droits, à transporter les marchandises et à les assurer. Les coûts
de ces services peuvent être inclus ou non dans le prix facturé et, dans de nombreux
cas, il convient de les évaluer selon qu’ils sont inclus ou non dans le prix facturé pour
obtenir la valeur statistique requise. Il est conseillé aux statisticiens d’appliquer les
principes comptables généralement admis pour déterminer la valeur de ces services
et, à cet égard, de suivre dans les grandes lignes la définition de la valeur transaction-
nelle des marchandises selon l’Accord de l’OMC sur l’évaluation en douane. Il leur
est par ailleurs conseillé de tenir compte, le cas échéant, des directives du SCN 2008
et du MBP6 sur l’évaluation des services146. 146 Voir SCN 2008, par. 3.118-3.150, et
MBP6, par. 3.68-3.80.
14.10. Liste des coûts à prendre en considération pour déterminer la valeur statis-
tique. Les principaux coûts à prendre en considération pour déterminer la valeur sta-
tistique des marchandises dans les statistiques du commerce international de mar-
chandises sont les suivants :
a) Le coût des marchandises à la sortie de l’usine;
b) Le coût du chargement pour le transport sur le territoire national;
c) Le coût du transport entre l’entrepôt du vendeur et le transporteur princi-
pal, y compris les coûts de chargement en conteneur;
d) Le coût de l’assurance jusqu’à la frontière du pays exportateur;
168 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
type CAF et qu’elle exclut tout autre coût. Les ajustements à apporter au prix facturé
sont décrits et expliqués de façon plus détaillée dans le tableau 14.1 ci-dessous.
14.14. Déclaration de la valeur douanière. Il incombe aux douanes de calculer
comme il se doit la valeur douanière. Par souci d’exactitude, de nombreux pays im-
posent à l’importateur de remplir un formulaire spécial, la déclaration de la valeur
douanière. Cette déclaration précise les coûts inclus dans la valeur douanière, selon
les conditions de livraison. Si cette déclaration existe, il est souhaitable de passer en
revue les coûts qui y sont indiqués, en particulier lorsqu’il s’agit de cargaisons de
grande valeur, pour déterminer s’il y a lieu de soumettre la valeur douanière à des
ajustements. Il est également conseillé aux statisticiens de travailler avec les douanes
à l’amélioration de la fiabilité des procédures d’évaluation.
14.15. Établissement de la valeur statistique en l’absence de valeur douanière. Si la
valeur douanière n’existe pas ou qu’elle n’est pas calculée conformément aux pres-
criptions de l’Accord de l’OMC, les statisticiens doivent estimer ou dériver la valeur
statistique selon les principes énoncés dans l’Accord de l’OMC. La première partie de
l’Accord de l’OMC est reproduite à l’annexe D des SCIM 2010.
14.16. Ajustements au prix facturé des marchandises importées selon les conditions
de livraison. Les administrations des douanes exigent généralement des négociants
qu’ils indiquent la valeur de type FAB ou CAF sur la déclaration en douane ou, le
cas échéant, elles calculent elles-mêmes cette valeur sur la base des divers documents
soumis par les négociants. Le contrat de vente, où sont en principe consignés le prix
des marchandises et les conditions de leur livraison, et la facture émise par le vendeur
des marchandises à l’acheteur de celles-ci comptent au nombre de ces documents.
Le prix des marchandises négocié entre le vendeur et l’acheteur et indiqué sur la fac-
ture, que l’on appelle aussi le prix facturé, dépend des conditions de livraison. Les
conditions de livraison font l’objet d’un accord entre le vendeur et l’acheteur, qui s’en-
tendent sur la partie qui assume le coût et le risque de la livraison des marchandises
à l’endroit convenu. Les conditions de livraison utilisées en commerce international,
dont les conditions FAB et CAF, sont définies par la Chambre de commerce interna-
tionale et sont décrites à l’annexe E des SCIM 2010. Les statisticiens doivent apporter
les ajustements appropriés au prix facturé pour calculer les valeurs de type CAF ou
FAB s’ils ne peuvent obtenir ces valeurs auprès des douanes ou d’autres sources.
14.17. Le tableau 14.1 décrit les différentes conditions de livraison (dans les colonnes
de droite) et indique les coûts qui doivent être ajoutés au prix facturé ou en être déduits
(dans la colonne de gauche) pour obtenir la valeur de type CAF des marchandises im-
portées. Les coûts repris dans cette liste sont indicatifs et ne s’appliquent pas néces-
sairement dans tous les cas. La nature du service visé dans chaque coût et l’inclusion
ou non de celui-ci dans le prix facturé peuvent varier d’une transaction à l’autre selon
les prescriptions juridiques nationales et les accords contractuels entre les parties (les
tableaux 14.1 à 14.3 sont établis dans l’hypothèse où le coût des marchandises à la
sortie de l’usine est inclus dans le prix facturé). Dans la colonne « CAF » du tableau,
la lettre « I » en gras indique que les coûts sont repris dans la définition de la valeur
de type CAF et qu’ils sont censés être inclus dans le prix facturé des marchandises
importées qui sont livrées selon les conditions visées. Les autres colonnes du tableau
indique si les coûts sont censés : a) être inclus dans le prix facturé lorsque les mar-
chandises sont livrées selon les conditions visées, sans qu’aucun ajustement ne soit
nécessaire (le symbole « * » est indiqué en regard de ces coûts); b) être exclus du prix
facturé, auquel cas ils doivent y être ajoutés (le symbole « + » est indiqué en regard de
ces coûts); ou c) être inclus dans le prix facturé, auquel cas ils doivent en être déduits
(le symbole « – » est indiqué en regard de ces coûts). Si une case est vide, cela signifie
170 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
que le coût visé est censé être exclu du prix facturé et, donc, qu’il est censé l’être aussi
de la valeur de type CAF ou FAB. S’il apparaît dans un cas particulier que l’hypothèse
selon laquelle un coût est inclus dans le prix facturé ou en est exclu n’est pas correcte,
il y a lieu soit de le soustraire, soit de l’ajouter. La condition FCT (franco transporteur)
est écrite « FCT/x » pour indiquer qu’elle s'applique à la frontière du pays exportateur.
14.18. L’utilisation du tableau 14.1 est illustrée par l’exemple suivant. Si des mar-
chandises sont importées selon la règle RDA (rendu droits acquittés), il y a lieu d’ajou-
ter le coût de l’assurance durant le transport international; toutefois, le coût du dé-
douanement à l’importation, qui inclut les droits d’importation et autres frais, le coût
du transport dans le pays importateur et le coût de l’assurance durant le transport
dans le pays importateur, ainsi que le coût du déchargement à l’entrepôt de l’acheteur,
doivent tous être soustraits du prix facturé pour obtenir la valeur de type CAF, selon
la recommandation applicable aux statistiques d’importation.
14.19. Établissement de la valeur statistique des marchandises importées. Les condi-
tions de livraison sont plus ou moins détaillées dans les pratiques commerciales en
vigueur dans le commerce international de marchandises. Les statisticiens sont en-
gagés à examiner attentivement les sources de données et les informations à leur dis-
position, notamment les conditions de livraison, pour dériver les valeurs de type CAF
qui sont recommandées. Ils sont également engagés à travailler en étroite coopération
avec les douanes et les autres organismes responsables de la collecte de données pri-
maires pour s’assurer que des indications méthodologiques sont fournies quant à la
valeur statistique et que les données adéquates sont disponibles.
Conditions de livraison
Coûts CAF ENU FCT/x FLN FAB CFR POP PAP RAT RSP RDA
5.
Coût du chargement chez le I + + + *a * * * * * * a Selon les conditions FAB, ce coût
transporteur principal, y compris peut être scindé entre le vendeur
coûts de transport et d’entrepo et l’acheteur et peut n’être qu’en
sage au port partie inclus dans le prix facturé
des marchandises. Comme le
6. Coût du dédouanement à l’expor I + * + * * * * * * * chargement des marchandises à
tation, y compris taxes à l’exporta bord d’un navire s’impose pour les
tion et autres frais mettre à disposition de l’acheteur
dans le pays importateur, le coût
Transport principal y afférent doit être totalement in
clus dans la valeur statistique de
7. Coût du transport international I + + + + * * * * * * type CAF des marchandises impor
jusqu’à la frontière du pays im tées.
portateur
8.
Coût de l’assurance durant le I + + + + + + * + + +
transport international
Coûts dans le pays importateur
9. Coût du dédouanement à l’im −
portation, y compris taxes à l’im
portation et autres frais
10. Coût du déchargement au port Ib + + + + * * * * + * b Selon les conditions CAF, ce coût
d’importation, y compris coûts peut être scindé entre le vendeur
de transport et d’entreposage et l’acheteur et peut n’être qu’en
au port partie inclus dans le prix facturé.
Comme le déchargement des mar
11. Coût du transport dans le pays − chandises dans le port d’impor
importateur, y compris coûts du tation s’impose pour les mettre à
déchargement du conteneur disposition de l’acheteur dans le
pays importateur, le coût y afférent
12.
Coût de l’assurance durant le − doit être totalement inclus dans la
transport dans le pays impor valeur statistique de type CAF des
tateur marchandises importées.
14.21. Ajustements au prix facturé pour obtenir la valeur de type FAB des marchan-
dises importées. Le tableau 14.2 décrit les ajustements à apporter au prix facturé pour
obtenir la valeur de type FAB des marchandises importées (voir la description des
symboles utilisés dans le tableau 14.2 au paragraphe 14.17).
14.22. Estimation de la valeur de type FAB des importations à partir d’autres sources
de données. Dans les cas où les valeurs FAB ne sont pas disponibles auprès de la source
principale de données sur le commerce, elles peuvent être estimées sur la base des
coûts réels ou estimés de fret et d’assurance des transactions qui sont fournis par les
négociants dans leurs déclarations et, à titre d’informations supplémentaires, des ta-
rifs de fret et d’assurance fournis par les prestataires de ces services. De plus, des fac-
teurs supplémentaires d’ajustement CAF/FAB peuvent être obtenus dans un échantil-
lon d’importations au moyen d’enquêtes complémentaires auprès des importateurs.
Cet échantillon peut être prélevé à partir des déclarations d’importation, les coordon-
nées des importateurs servant de base à l’enquête. Il est possible également d’obtenir
des informations sur la valeur à l’exportation avec le concours des autorités des pays
exportateurs si les systèmes de traitement et les règles de confidentialité autorisent
l’accès aux déclarations.
172 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 14.1
Le calcul de la valeur FAB des marchandises importées aux Philippines
Aux Philippines, c’est la valeur FAB qui est utilisée pour rendre compte des importations dans
les rapports mensuels. Les valeurs FAB et CAF sont toutefois utilisées dans le rapport final sur les
importations.
La valeur FAB est calculée selon deux méthodes. Avec la première méthode, les conditions de livraison,
ou Incoterms, sont cochées dans la case n° 20 de l’Import Entry and Internal Revenue Declaration Form
(IERD). Si les conditions FAB sont indiquées dans la case n° 20, la valeur est simplement recopiée. S’il
s’agit des conditions de livraison coût et fret (CFR), la valeur du fret indiquée dans la case n° 9a de l’IERD
est déduite pour obtenir la valeur FAB. S’il s’agit des conditions de livraison CAF, la somme de la valeur
du fret (case n° 9a) et de la valeur de l’assurance (case n° 9b) est déduite pour obtenir la valeur FAB.
La seconde méthode utilisée pour calculer la valeur FAB est la suivante : valeur FAB = valeur taxa
ble en pesos (case n° 46)/taux de change (case n° 23) – [valeur du fret (case n° 9a) + valeur de l’assu
rance (case n° 9b)].
Tableau 14.2
Ajustements à apporter au prix facturé pour obtenir la valeur de type FAB
des marchandises importées
Conditions de livraison
Coûts FAB ENU FCT/x FLN CAF CFR POP PAP RAT RSP RDA
Coûts dans le pays exportateur
Conditions de livraison
Coûts FAB ENU FCT/x FLN CAF CFR POP PAP RAT RSP RDA
10.
Coût du déchargement au − −b − − − b Selon les conditions CAF, ce coût
port d’importation, y compris peut être scindé entre le vendeur
coûts de transport et d’entre et l’acheteur et peut n’être qu’en
posage au port partie inclus dans le prix facturé.
Toutefois, ce coût doit être totale
11.
Coût du transport dans le − ment exclu de la valeur statistique
pays importateur, y compris de type FOB des marchandises im
coûts du déchargement du portées.
conteneur
12. Coût de l’assurance durant le −
transport dans le pays impor
tateur
13. Coût du déchargement à l’en −
trepôt de l’acheteur
14.23. Facteurs d’ajustement. S’il n’est pas possible de calculer directement la va-
leur FAB des importations, des facteurs d’ajustement peuvent être dérivés. La répar-
tition du travail y afférent entre les responsables des statistiques du commerce et de
la balance des paiements dépendra des circonstances nationales, mais une étroite
coopération s’imposera entre eux étant donné que ces tâches sont interdépendantes.
Comme les coûts du fret et de l’assurance varient en fonction de variables telles que
les produits concernés, leur volume et leur mode de transport et la distance entre les
ports de départ et de destination, il convient de calculer des facteurs d’ajustement as-
sez détaillés, par exemple par pays, produit et mode de transport. Les facteurs d’ajus-
tement doivent être régulièrement mis à jour étant donné que les coûts varient au fil
du temps et en fonction de l’éventail de produits. Si les facteurs d’ajustement sont dé-
rivés d’échantillons, ils seront vraisemblablement nettement moins détaillés que ceux
calculés sur la base de toutes les déclarations en douane. Les facteurs d’ajustement
sont généralement exprimés sous la forme de pourcentages des valeurs des transac-
tions, mais ce n’est qu’une approximation, car certains coûts dépendent du poids ou
du volume plutôt que de la valeur. De plus, les prix relatifs des marchandises et de leur
transport peuvent varier à la hausse ou à la baisse (il n’y a aucune raison pour que la
chute des cours des métaux entraîne celle du coût du fret par exemple). Les compa-
gnies d’assurances qui assurent les marchandises à destination de l’étranger sont des
sources possibles d’information sur les coûts de l’assurance.
Tableau 14.3
Ajustements à apporter au prix facturé pour obtenir la valeur de type FAB
des marchandises exportées
Conditions de livraison
Coûts FAB ENU FCT/x FLN CAF CFR POP PAP RAT RSP RDA
Coûts dans le pays exportateur
1. Coût du chargement pour le I + * * * * * * * * *
transport intérieur
Abréviations : 2. Coût du transport entre l’entre I + * * * * * * * * *
CAF : coût, assurance et fret; ENU : pôt du vendeur et le transpor
en usine; FCT : franco transporteur; teur principal, y compris coûts
FLN : franco le long du navire; FAB : du chargement en conteneur
franco à bord; CFR : coût et fret;
POP : port payé; PAP : port et as 3. Coût de l’assurance jusqu’à la I + * * * * * * * * *
surance payés; RAT : rendu au ter frontière du pays exportateur
minal; RSP : rendu sur place; RDA :
rendu droits acquittés. 4.
Contrat de transport, docu I + * + * * * * * * *
Remarque : La lettre « I » signifie ments commerciaux dans le
que le coût visé est repris dans la pays exportateur
définition de la valeur de type FAB
et est en principe inclus dans le prix
5. Coût du chargement chez le Ia + + + * * * * * * *
facturé si les marchandises sont
transporteur principal, y com
livrées selon les conditions FAB. pris coûts de transport et d’en
L’astérisque (« * ») signifie que le treposage au port
coût visé est en principe inclus 6. Coût du dédouanement à l’ex I + * * * * * * * * *
dans le prix facturé si les marchan
portation, y compris taxes à
dises sont livrées selon les condi
tions indiquées dans l’en-tête de l’exportation et autres frais
la colonne et qu’aucun ajustement Transport principal
n’est requis. Le signe plus (« + »)
signifie que le coût visé est exclu 7. Coût du transport internatio − − − − − −
du prix facturé et doit être ajouté. nal jusqu’à la frontière du pays
Le signe moins (« – ») signifie que importateur
le coût visé est inclus dans le prix
facturé et doit être soustrait. 8. Coût de l’assurance durant le − − −
a Selon les conditions FAB, ce coût transport international
peut être scindé entre le vendeur Coûts dans le pays importateur
et l’acheteur et peut n’être qu’en
partie inclus dans le prix facturé 9. Coût du dédouanement à l’im −
des marchandises. Toutefois, portation, y compris taxes à
ce coût doit être totalement in l’importation et autres frais
clus dans la valeur statistique de
type FAB des marchandises expor 10.
Coût du déchargement au − −b − − −
tées. port d’importation, y compris
b Selon les conditions CAF, ce coût coûts de transport et d’entre
peut être scindé entre le vendeur posage au port
et l’acheteur et peut n’être qu’en
partie inclus dans le prix facturé. 11.
Coût du transport dans le −
Toutefois, ce coût doit être totale pays importateur, y compris
ment exclu de la valeur statistique coûts du déchargement du
de type FAB des marchandises ex conteneur
portées.
12. Coût de l’assurance durant le −
transport dans le pays impor
tateur
13. Coût du déchargement à l’en −
trepôt de l’acheteur
14.25. Les administrations des douanes sont libres d’interpréter à leur guise la façon
d’établir la valeur douanière des marchandises exportées. En général, les douanes
exigent de déclarer le prix réellement payé en contrepartie des marchandises et le coût
de leur livraison à la frontière, de sorte qu’une valeur douanière de type FAB peut être
établie. En l’absence d’informations sur les prix, les douanes peuvent exiger des infor-
Évaluation 175
14.30. Supports enregistrés ou non. Selon les SCIM 2010 (paragraphes 1.18 et 4.15,
alinéa b), les supports, enregistrés ou non, doivent être évalués compte tenu de leur
valeur transactionnelle totale (et non compte tenu de la valeur de supports non en-
registrés tels que du papier, des disquettes, des CD-ROM, des DVD, etc., vierges).
Les statisticiens doivent savoir que la valeur transactionnelle peut inclure en tout ou
partie la valeur de certains services. À cet égard, les supports contenant des logiciels
personnalisés ou écrits pour des clients spécifiques ou des originaux de toute nature
doivent être exclus s’ils sont identifiés comme tels. Il y a lieu de fournir dans les méta-
données des détails sur la façon d’établir la valeur transactionnelle et de déterminer
la valeur des logiciels et de l’exclure. Si l’inclusion de logiciels personnalisés ou écrits
pour des clients spécifiques ou d’originaux représentant une valeur considérable est
suspectée, il est conseillé de contacter le déclarant et de lui demander des détails sur
le contenu des produits. Il y a lieu de préciser que les contrats de licence relatifs à l’uti-
lisation des logiciels (à l’achat ultérieur de droits supplémentaires d’utilisation, par
exemple) qui ne sont pas directement liés à un transfert des supports visés ne sont pas
pertinents pour l’évaluation des supports.
14.31. Électricité, gaz, pétrole et eau. Selon les SCIM 2010 (paragraphes 1.24 et 4.15,
alinéa c), l’électricité, le gaz, le pétrole et l’eau doivent être évalués, abstraction faite
de tous les coûts d’acheminement exclus selon l’évaluation de type FAB ou CAF. En
l’absence de relevés douaniers adéquats, les SCIM 2010 recommandent : a) d’obtenir
la valeur transactionnelle de ces marchandises directement auprès de l’acheteur et
du vendeur; b) de déterminer les frais d’acheminement (sur la base d’estimations ou
d’autres sources d’information), si seule la valeur globale frais d’acheminement com-
pris est disponible, et de les déduire pour obtenir la valeur statistique des marchan-
dises; c) d’évaluer, si possible, les frais d’acheminement aux prix du marché; et d) de
faire en sorte que les partenaires commerciaux de telles transactions évaluent et en-
registrent ces flux de façon uniforme pour améliorer la comparabilité internationale.
Les valeurs peuvent être estimées sur la base de données historiques, d’informations
fournies par les négociants, des cours de bourse, des prix au comptant ou de petites
enquêtes statistiques sur les prix (voir le chapitre 22 pour plus de détails sur l’enre-
gistrement des transactions commerciales relatives à l’électricité, au gaz, au pétrole
et à l’eau).
14.32. Marchandises destinées à la transformation avec ou sans changement de pro-
priétaire. Selon les SCIM 2010 (paragraphes 1.19-1.21 et 4.15, alinéa e), si les responsa-
bles des statistiques du commerce ne disposent pas de la valeur transactionnelle des
Encadré 14.2
Distinction entre les logiciels en série et les logiciels personnalisés :
l’expérience d’Eurostat
Les licences relatives à l’utilisation de logiciels non personnalisés téléchargés ou fournis par d’autres
moyens électroniques, moyennant un droit de licence périodique ou un paiement unique, doivent
être incluses dans les services d’informatique (voir Manuel des statistiques du commerce international
a Publication des Nations Unies, nu des services 2010a (MSCIS 2010), par. 3.225; voir aussi ibid., par. 3.257, au sujet des produits audiovisuels
méro de vente : F.10.XVII.14. fabriqués en grandes séries). En revanche, les produits logiciels non personnalisés enregistrés sur des
supports de stockage et accompagnés de licences d’utilisation perpétuelle sont à inclure dans les
statistiques du commerce de marchandises.
Si un logiciel personnalisé est acheté à l’étranger, la transaction le concernant doit bien entendu être
incluse dans les services. Si le logiciel est censé être utilisé pendant plus d’un an, l’entreprise qui l’achète
doit l’imputer au bilan en tant qu’actif, et non sous la rubrique des pertes et profits. Le montant total
de l’achat à l’étranger, dont l’objet correspond à une importation, est enregistré au moment où le
logiciel change de propriétaire.
Évaluation 177
Encadré 14.3
Distinction entre les logiciels en série et les logiciels personnalisés :
l’expérience de l’Italie
La classification correcte des marchandises et l’évaluation exacte des flux de marchandises sont des
exercices très délicats lorsque la rémunération des services fournis avec une marchandise représente
une part considérable de la valeur monétaire de cette marchandise. À côté du cas bien connu des
produits logiciels, il existe d’autres exemples intéressants où la possibilité d’établir une distinction
nette entre les biens et les services est de plus en plus incertaine, comme lorsque des machines sont
fournies avec des services d’installation et d’assistance technique sur demande.
Un exemple concret de transaction de marchandise comportant une composante considérable de
services s’observe en Italie. Une entreprise installée en Italie importe des appareils au sol d’entraî
nement au vol constitués d’un simulateur et de son logiciel. Le logiciel a été déclaré avec le simulateur
comme constituant un seul produit d’une valeur unitaire extrêmement élevée, ce qui est généralement
le signe d’une valeur atypique. Il a été possible de classer et d’évaluer correctement cette transaction
commerciale sur la base des informations supplémentaires suivantes :
•• La facture commerciale, envoyée par l’entreprise en réponse à une demande de clarification, où
figurent une description détaillée des deux produits (le simulateur et le logiciel) et leur valeur
spécifique;
•• La confirmation, par l’entreprise, qu’il ne s’agit pas d’un logiciel de série, mais d’un logiciel per
sonnalisé, spécialement conçu pour le simulateur.
Sur cette base, la transaction a été enregistrée sous deux flux distincts : d’une part, le simulateur,
a Non dénommés ailleurs.
sous « Appareils au sol d’entraînement au vol et leurs parties, n.d.a.a (à l’exclusion des simulateurs
de combat aérien et leurs parties) » [code 880529, SH 2007] et, d’autre part, le logiciel conçu pour
utiliser le simulateur (code 852340, SH 2007). La facture commerciale, les documents de transport et
le contact direct avec l’entreprise ont été extrêmement utiles pour prendre une décision au sujet de
cette transaction et évaluer correctement la valeur statistique de la marchandise.
si elles avaient été vendues ou achetées aux conditions normales du marché. Les es-
timations de ce type doivent également être signalées comme il se doit dans les mé-
tadonnées (voir le chapitre 21 pour plus de détails sur les transactions entre parties
liées).
14.34. Marchandises retournées. Selon les SCIM 2010 (paragraphes 1.23 et 4.15, ali-
néa f ), les marchandises retournées doivent, s’il est possible de les identifier comme
telles, être évaluées comme dans la transaction initiale. Si les marchandises retour-
nées sont endommagées ou défectueuses, la valeur à enregistrer est leur valeur lors de
la vente ou de l’achat initial. Les marchandises retournées sont des cas particuliers de
réimportation ou de réexportation, les seuls où l’évaluation se rapporte à la transac-
tion initiale. Dans tous les autres cas, les marchandises réimportées ou réexportées
doivent être évaluées comme toutes les autres marchandises, sur la base de leur valeur
transactionnelle.
14.35. Transactions sans évaluation : le cas de l’aide humanitaire. Selon les SCIM 2010
(par. 1.14 et 4.16), les transactions d’aide humanitaire portant sur des produits de
grande valeur, tels que les médicaments, doivent être enregistrées dans les statistiques
du commerce international de marchandises de façon détaillée, par produit et parte-
naire. Toutefois, si l’enregistrement des transactions d’aide humanitaire par produit
et partenaire est trop fastidieux, l’inclusion du total des exportations ou des importa-
tions sans ces détails est considérée comme appropriée. Aux États-Unis, par exemple,
les exportations de marchandises au titre de l’aide humanitaire sont généralement
classées sous quatre codes de produits du chapitre 98. Ces codes correspondent aux
produits alimentaires, aux produits médicaux et pharmaceutiques, aux vêtements et
aux dons d’articles non dénommés ailleurs. C’est la valeur de ces marchandises au
prix du marché qui doit être enregistrée. Si cette valeur est inconnue, les déclarants
doivent indiquer à combien ils estiment le montant qu’ils percevraient s’ils vendaient
ces marchandises. Il leur est précisé que cette valeur doit concorder avec les marchan-
dises exportées.
14.36. Déchets et ferraille. La valeur transactionnelle des déchets et ferraille corres-
pond au montant total payé par le pays importateur au pays exportateur, déduction
faite du montant payé par le pays exportateur au pays importateur pour les services
relatifs à la mise au rebut des déchets et ferraille, le cas échéant. Si le montant net à
charge du pays importateur est nul ou négatif, les déchets et ferraille visés doivent être
exclus des statistiques du commerce de marchandises des deux pays, mais ils doivent
être enregistrés séparément, dans les unités de quantité appropriées.
c) Les pays doivent respecter les dispositions de l’Accord de l’OMC sur l’éva-
luation en douane au sujet du taux de change à utiliser pour convertir des
monnaies. Le taux de change à utiliser est le taux dûment publié par les au-
torités compétentes; le taux de conversion à utiliser est celui en vigueur au
moment de l’exportation ou de l’importation, etc. (ibid., par. 4.19);
d) Les statisticiens doivent appliquer une méthode de conversion équivalente
pour les importations et les exportations. Si les taux acheteur et vendeur
(les taux officiels ou taux du marché) sont connus, il y a lieu d’utiliser la
valeur médiane des deux taux pour exclure toute commission de change,
soit la marge entre le taux médian et les taux acheteur et vendeur. En l’ab-
sence de taux connu à la date de l’importation ou de l’exportation, il y a
lieu d’utiliser le taux moyen de la période applicable la plus courte possible
(ibid., par. 4.20);
e) Si plusieurs taux de change officiels sont utilisés, il y a lieu d’enregistrer
les transactions sur la base de leur taux spécifique et de préciser quel taux
officiel a été retenu pour chaque monnaie (ibid., par. 4.21);
f) Les transactions où interviennent des taux parallèles ou clandestins doi-
vent être traitées séparément de celles impliquant des taux officiels. Les
responsables des statistiques du commerce sont engagés à tenter d’estimer
le taux de change effectivement utilisé dans ces transactions, puis à l’utili-
ser comme taux de conversion (ibid., par. 4.22).
14.38. Les règles de conversion entre la monnaie dans laquelle la valeur d’une tran-
saction est exprimée et la monnaie nationale sont définies par les douanes dans la
plupart des pays. En général, la conversion est effectuée par les douanes ou par les
déclarants, conformément aux règles définies par les douanes. Il est conseillé aux
statisticiens de passer ces règles en revue et d’examiner leur application pour évaluer
leur conformité avec les recommandations contenues dans les SCIM 2010 qui sont
décrites ci-dessus. Les statisticiens sont engagés à travailler en coopération avec les
douanes pour assurer cette conformité. Si les douanes ou des déclarants convertissent
des valeurs sans respecter les prescriptions, les statisticiens doivent procéder eux-
mêmes aux conversions ou aux ajustements pour que les valeurs soient conformes.
14.39. Conversion de monnaies : l’expérience de l’Allemagne. La conversion de mon-
naies est généralement effectuée par les douanes ou les déclarants et peut se baser :
a) sur les taux officiels applicables à des fins douanières, qui sont publiés chaque mois
par l’administration des douanes; b) sur les taux de change applicables à des fins fis-
cales, qui sont publiés chaque mois par le Ministère des finances; ou c) sur les taux
de change officiels publiés par les quotidiens le jour où la déclaration est remplie. La
collecte et le traitement des données sont effectués dans la monnaie nationale (l’euro).
Toutefois, les résultats sont publiés en euros et en dollars pour faciliter les comparai-
sons internationales. La conversion entre l’euro et le dollar est effectuée par le bureau
de statistique; les facteurs de conversion sont basés sur les taux de change moyens qui
sont calculés et publiés chaque mois par la Banque centrale européenne (les taux de
référence de l’euro). Cette méthode est également employée pour convertir les chiffres
annuels (les taux de change annuels moyens ne sont pas utilisés). La conversion des
monnaies peut compter parmi les causes des asymétries dans les statistiques miroirs.
14.40. Conversion de monnaies : l’expérience du Brésil. Au Brésil, les opérations de
commerce extérieur sont traitées par le système Siscomex, qui se caractérise par l’in-
tégration, en un seul flux d’information, des activités d’enregistrement, de suivi et de
contrôle des opérations de commerce extérieur. L’intégration de ce système permet de
convertir automatiquement les valeurs de toutes les transactions en dollars des États-
180 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Unis, sur la base du taux de change officiel publié par la banque centrale le jour de
l’enregistrement des opérations d’importation ou d’exportation.
Encadré 14.4
Conversion de monnaies sur la base de taux de change différents pour les données
douanières et dans INTRASTAT : l’expérience de l’Union européenne
Les valeurs sont converties si le prix facturé n’est pas exprimé dans la monnaie nationale de l’État
membre déclarant.
Le taux de change à appliquer dans le système INTRASTAT est :
•• Soit le taux de change appliqué pour déterminer le montant sur lequel la taxe sur la valeur ajou
tée (TVA) est due, s’il existe;
•• Soit le taux de change officiel en vigueur le jour où la déclaration a été remplie ou à appliquer
pour calculer la valeur à des fins douanières, en l’absence de toute disposition spécifique adoptée
par les États membres.
Le taux de change applicable aux fins de TVA est le dernier taux vendeur enregistré à compter du
premier jour où la TVA devient exigible sur le ou les marchés des changes les plus représentatifs de
l’État membre concerné. Dans les faits, cela signifie que le taux de change applicable est celui annoncé
par la Banque centrale européenne (pour les membres de la zone euro) ou par la banque nationale à
la date de l’émission de la facture.
La valeur statistique indiquée sur la déclaration en douane est exprimée dans la monnaie nationale de
l’État membre où la déclaration en douane est déposée. Si une conversion s’impose pour exprimer la
valeur statistique dans la monnaie nationale, le taux de change à utiliser est :
•• Soit le taux applicable selon les dispositions relatives à la conversion de monnaies contenues
dans le code des douanes, au moment où la déclaration en douane est acceptée;
•• Soit, à défaut du premier, le taux de référence applicable au moment de l’importation ou de
l’exportation des marchandises, qui est défini par la Banque centrale européenne pour les États
membres de la zone euro ou le taux de change officiel défini par les États qui ne sont pas mem
bres de la zone euro.
Le taux enregistré l’avant-dernier mercredi de chaque mois et qui est publié ce jour-là ou le lende
main est généralement utilisé pour convertir les facteurs utilisés pour établir la valeur douanière
des marchandises, qui est exprimée dans une autre monnaie que celle de l’État membre où a lieu
l’évaluation. Ce taux de change doit être utilisé durant le mois civil suivant, sauf s’il s’écarte de 5 % du
taux enregistré le dernier mercredi du mois.
181
Chapitre 15
5151
15.1. Le présent chapitre porte sur des pratiques optimales qu’il est conseillé d’adop-
ter pour recueillir, valider et communiquer les informations sur les quantités selon
les recommandations contenues dans le chapitre V, « Mesure des quantités », des
SCIM 2010. Il fournit des détails sur les unités de quantité normalisées recomman-
dées par l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et décrit le concept de poids
net. Ce chapitre traite de l’élaboration des données à partir de sources douanières et
non douanières, de la conversion des quantités entre des unités non normalisées et
les unités normalisées recommandées par l’OMD, du poids net, de questions en rap-
port avec la qualité et de l’estimation et de l’imputation des quantités manquantes.
Les facteurs de conversion mathématique et les facteurs de conversion appliqués par
la Division de statistique des Nations Unies sont présentés en annexe de ce chapitre.
Ce chapitre est en lien avec le chapitre 13 sur le Système harmonisé de désignation
et de codification des marchandises (SH), car les unités de quantité normalisées sont
spécifiées dans le SH et en font partie. La section D sur les questions de qualité, qui
est en lien avec le chapitre 9, fournit des informations supplémentaires sur l’assurance
de la qualité de la quantité et du poids net.
de la position. Cela montre que l’unité recommandée est la même dans de nombreux
groupes de produits.
Tableau 15
Unités de quantité des sous-positions à six chiffres du SH 2012
15.8. Directives spécifiques concernant la définition du poids net. Les SCIM 2010
(par. 5.5, al. c) recommandent de déclarer le poids sous forme de poids net, c’est-
à-dire sans le moindre emballage. Cela s’applique aussi lorsque l’emballage est très
élaboré ou très onéreux, même si certains emballages ou contenants constituent un
produit en soi, par exemple une boîte en argent contenant du thé ou une coupelle dé-
corative en céramique garnie de bonbons, ou se prêtent de toute évidence à un usage
184 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 15.1
Unités supplémentaires de la nomenclature combinée
utilisée dans les États membres de l’UE
c/k Nombre de carats (1 carat métrique = 2 × 10 – 4 kg)
ce/el Nombre d’éléments
ct/l Capacité de charge utile en tonnes métriques
g Gramme
gi F/S Gramme d’isotopes fissiles
kg C5H14C1NO Kilogramme de chlorure de choline
kg H2O2 Kilogramme de peroxyde d’hydrogène
kg K2O Kilogramme d’oxyde de potassium
kg KOH Kilogramme d’hydroxyde de potassium (potasse caustique)
kg met.am. Kilogramme de méthylamine
kg N Kilogramme d’azote
kg NaOH Kilogramme d’hydroxyde de sodium (soude caustique)
kg/net eda Kilogramme poids net égoutté
kg P2O5 Kilogramme de pentaoxyde de diphosphore
kg 90 % sdt Kilogramme de matière sèche à 90 %
kg U Kilogramme d’uranium
1 000 kWh Mille kilowattheures
l Litre
1 000 l Mille litres
l alc. 100 % Litre d’alcool pur (100 %)
m Mètre
m2 Mètre carré
m3 Mètre cube
1 000 m3 Mille mètres cubes
pa Nombre de paires
p/st Nombre de pièces
100 p/st Cent pièces
1 000 p/st Mille pièces
TJ Térajoule (pouvoir calorifique supérieur)
Encadré 15.2
La définition du poids net adoptée par la Chine
Comme les données sur le poids net proviennent souvent des documents de transport, le poids net
correspond souvent au poids des marchandises sans leur emballage extérieur. Selon les directives à
suivre pour remplir la déclaration d’importation ou d’exportation de marchandises, le poids net se
définit comme suit pour des marchandises spécifiques :
a) Pour les marchandises conditionnées dans un contenant réutilisable, par exemple de l’oxygène
comprimé ou des produits similaires, le poids net exclut le poids du contenant;
b) Pour les marchandises conditionnées dans un contenant prévu pour la vente au détail, par
exemple les aliments en conserve, les cosmétiques, les médicaments et autres produits similaires,
le poids net des marchandises exclut l’emballage extérieur dans lequel elles sont transportées,
mais inclut l’emballage dans lequel elles sont vendues au détail;
c) Pour les marchandises telles que les boissons, les spiritueux et autres produits similaires, le poids
net est le poids du liquide, hors poids de l’emballage, même si celui-ci est prévu pour la vente au
détail.
Mesure des quantités 185
Encadré 15.3
Définition de la « masse nette » (poids net) utilisée dans l’Union européenne
Dans l’Union européenne, il est en général obligatoire de déclarer la masse nette dans tous les régimes
douaniers. La masse nette correspond à la masse des marchandises sans emballage.
Le terme « emballage » désigne les matériaux et les éléments utilisés dans une opération d’emballage
pour envelopper, retenir et protéger des articles ou des substances pendant le transport. Le terme
« colis » inclut tous les articles utilisés, notamment les étuis utilisés comme enveloppes externes ou
internes pour les marchandises, les supports sur lesquels des marchandises sont enroulées ou fixées,
les conteneurs (autres que ceux définis dans les conventions internationales) et les récipients. Ce terme
exclut les moyens de transport et les éléments de matériel de transport, comme les palettes et les
conteneurs de transport.
Exemple : une entreprise importe 1 000 bouteilles de vin. Chaque bouteille de vin pèse 1,25 kg et le
vin contenu dans chaque bouteille pèse 0,75 kg. Le chiffre « 750 » doit être inscrit dans la case n° 38 (et
non la valeur d’une unité).
répété, par exemple des bidons en métal ou des récipients en fer ou en acier pour gaz
comprimé ou liquéfié.
Encadré 15.4
Élaboration des données de quantité dans le système INTRASTAT
de l’Union européenne
Dans le système INTRASTAT, il n’est pas toujours obligatoire de recueillir des données sur le poids net.
Les États membres peuvent en effet choisir d’exiger ou non la déclaration du poids net par code de la
nomenclature combinée. Soit les États membres dressent la liste des codes pour lesquels il n’y a pas
lieu de déclarer de poids net, soit le poids net n’est pas recueilli pour les codes de la nomenclature
combinée qui sont assortis d’une unité supplémentaire.
Toutefois, si le poids net n’est pas recueilli, il doit être estimé par les États membres par sous-position
de la nomenclature combinée, soit par code à huit chiffres. Pour faciliter la tâche aux États membres,
Eurostat a défini des facteurs européens de conversion pour tous les codes de la nomenclature com
binée assortis d’une unité supplémentaire. Ces facteurs de conversion ont été définis sur la base des
données de l’historique commercial de l’UE, après filtrage des valeurs atypiques. Les États membres
sont libres d’utiliser la liste des facteurs de conversion établie par Eurostat ou toute autre méthode
d’estimation.
Dans les États membres qui appliquent un seuil de simplification, les redevables de l’information
statistique (RIS) peuvent être exemptés de la déclaration de données de quantité (le poids net ou
la valeur dans l’unité supplémentaire) s’ils appartiennent au groupe bénéficiant du principe de la
déclaration simplifiée.
Les RIS qui déclarent des transactions inférieures à 200 euros ne doivent pas indiquer de quantité
(poids net ou valeur dans l’unité supplémentaire).
186 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Il y a lieu de préciser que les dispositions relatives à l’élaboration des données de quantité de
mouvements et de marchandises spécifiques diffèrent des règles normalisées d’établissement des
statistiques du commerce de marchandises de l’Union européenne; en l’occurrence, la quantité est
facultative pour les installations industrielles, les provisions de soute et de bord (sauf le poids net
des marchandises relevant du chapitre 27 de la nomenclature combinée) et les biens à destination
ou en provenance des installations en haute mer (sauf pour les biens relevant du chapitre 27 de la
nomenclature combinée). Concernant les navires et les aéronefs, la quantité est exprimée en poids
net et en nombre de pièces. Les dispositions relatives aux mouvements et produits spécifiques cités ici
sont identiques qu’il s’agisse d’échanges intracommunautaires ou d’échanges extracommunautaires.
Encadré 15.5
Norvège : déclaration directe de la quantité dans les exportations de produits pétroliers
Une part considérable du pétrole que la Norvège exporte est produite en dehors de son territoire
douanier et n’est de ce fait pas incluse dans les données transmises par les douanes. Les rapports sur
les exportations norvégiennes de pétrole brut se basent donc sur des données communiquées par
des institutions publiques, ainsi que sur celles fournies directement par les exploitants de champs
pétroliers.
Pétrole brut. Les chiffres préliminaires des exportations norvégiennes de pétrole brut sont com
muniqués directement par les exploitants de champs pétroliers. Différents rapports sont publiés
selon que le pétrole est acheminé par oléoduc ou par pétrolier. Les rapports mensuels des pétroliers
précisent la date de chargement, le numéro de la cargaison, le nom du pétrolier, le nom de l’affréteur,
la destination, le nombre de barils et le nombre de tonnes métriques. Les rapports sur le pétrole
acheminé par oléoduc précisent le volume en nombre de barils par terminal. Les informations sur
les pays vers lesquels le pétrole est acheminé par oléoduc proviennent des données fournies par les
autorités norvégiennes. Chaque trimestre, les propriétaires des cargaisons de pétrole fournissent les
chiffres définitifs sur le pétrole transporté par pétrolier, les expéditions, les volumes et les prix par baril
(FAB). Les chiffres sur le pétrole brut acheminé par oléoduc sont également fournis; ces informations
sont fournies chaque trimestre.
Gaz naturel. Les chiffres préliminaires des exportations norvégiennes de gaz naturel sont communi
qués chaque mois par les exploitants de champs pétroliers. Il existe deux moyens de transport : les
gazoducs, par lesquels une part significative du gaz naturel est exportée, et les méthaniers, qui en
transportent aussi une part non négligeable, sous la forme de gaz naturel liquéfié (GNL). Les rapports
mensuels sur le gaz naturel acheminé par gazoduc précisent le volume en mètres cubes normalisés.
Les informations sur les pays vers lesquels le gaz naturel est acheminé par gazoduc proviennent des
rapports des autorités norvégiennes. Les rapports des méthaniers précisent la date d’enlèvement, le
numéro de la cargaison, le numéro du méthanier, le nom de l’affréteur, le port de destination et le
nombre de tonnes métriques. Les prix préliminaires sont basés sur les informations fournies par les
compagnies pétrolières. Les chiffres définitifs, en l’occurrence sur les volumes et les valeurs, sont
fournis chaque trimestre par les plus grands producteurs.
Encadré 15.6
Ouganda : unités de quantité utilisées
dans l’enquête sur le commerce transfrontalier informel
En Ouganda, diverses unités de mesure de produits faisant souvent l’objet de transactions ont été
élaborées sur la base des unités de quantité normalisées de l’OMD avant l’administration d’une
enquête sur le commerce transfrontalier informel, en vue d’orienter la collecte de données. Le poids
des produits a été dérivé des chiffres de pesée (en particulier pour les produits agricoles) ou des poids
des produits par emballage établis par les enquêteurs lors d’enquêtes précédentes. Toutefois, des
problèmes se sont posés pour déterminer le poids de produits présentés en assortiments dans le
même emballage et convertir le poids de certains produits dans des unités recommandées à l’échelle
internationale.
Mesure des quantités 187
questions de qualité et l’estimation des données de quantité sont abordées dans les
sections D et E ci-dessous. Les encadrés 15.4 à 15.6 ci-dessous décrivent la façon dont
les données de quantité sont élaborées à partir de sources non douanières dans cer
tains pays.
15.10. Conversion d’unités de quantité. Il existe deux méthodes pour convertir les
unités déclarées en unités de quantité normalisées du SH, à savoir : a) la conversion
mathématique des unités déclarées en unités normalisées; et b) la conversion d’unités
à partir de la densité relative du ou des produits concernés.
15.11. Conversion mathématique. L’annexe 15.A donne des exemples de facteurs de
conversion (multiplication) permettant de convertir des unités de quantité non nor-
malisées en unités normalisées du SH. Le tableau contient essentiellement des unités
de quantité relevant des systèmes de mesure en usage aux États-Unis et au Royaume-
Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. La Division de statistique des Nations
Unies applique ces facteurs pour convertir des quantités déclarées en unités non nor-
malisées dans les unités normalisées de l’OMD dans un certain nombre de positions
du SH. Il est conseillé de dresser une liste exhaustive de facteurs de conversion, de la
publier et de la diffuser parmi tous les organismes concernés par la collecte de don-
nées statistiques sur le commerce. Il existe d’autres unités de mesure propres à des
pays, dont beaucoup ne s’appliquent qu'à un seul produit. Des offices de commerciali-
sation et d’autres organisations publient des facteurs de conversion pour certaines de
ces unités160. Nombreuses sont les sources spécifiques à un produit qui sont rassem 160 Voir par exemple Quarterly Bul-
blées dans d’autres publications de référence161. D’autres ouvrages de référence trai 161
letin of Cocoa Statistics.
Voir, par exemple, The Economist
tent de groupes de produits plus limités162 . Desk Companion: How to Mea-
sure, Convert, Calculate and Define
15.12. Densité relative. L’utilisation de la densité relative pour convertir en kilo- Practically Anything (New York,
grammes, par exemple une quantité de produit exprimée en litres, est beaucoup plus 162
John Wiley and Sons, 1998).
Voir par exemple Weights, mea-
complexe, car elle repose sur des principes empiriques, et non mathématiques. Les sures, and conversion factors
positions du SH contiennent souvent de nombreux produits dont le poids par volume for agricultural commodities
et le poids par unité par exemple diffèrent. Même des produits en apparence homo- and their products, Agricultural
Handbook n° 697 (Washington,
gènes comme le pétrole brut ou le lait se distinguent par des indices de poids par vo- DC, Ministère de l’agriculture des
lume qui diffèrent selon leur pays d’origine, et selon leur degré d’adoucissement (pour États-Unis, juin 1992).
le pétrole brut) ou leur teneur en matières grasses ou la date de leur collecte (pour le
lait) [voir divers exemples de facteurs de conversion à l’annexe 15 ci-dessous].
15.13. Utilisation de facteurs de conversion spécifiques versus généraux. C’est à
l’échelle nationale, voire infranationale, que l’on convertit le mieux le volume ou le
nombre de pièces en poids. Pour convertir en mètres cubes (m³) le volume de bois
scié déclaré en pieds-planche au Canada et aux États-Unis, l’Organisation des Na- 163 Aux États-Unis, on estime que le
tions Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) applique par exemple le facteur volume moyen effectif, résineux
et non-résineux confondus, des
de conversion spécifique de 2,36 m3 par 1 000 pieds-planche, car le volume réel est sciages verts bruts serait inférieur
généralement inférieur au volume nominal en raison des conventions de sciage en vi- de 3 % au volume nominal, tandis
gueur dans ces pays163. Par contraste, les conversions générales à l’échelle nationale que le volume moyen pondéré
des sciages de résineux surfacés
ou internationale sont inexactes par définition et peuvent uniquement servir à esti- et des sciages de non-résineux
mer des quantités (surtout des poids) pour alimenter des analyses sur le commerce bruts à l’état sec serait inférieur
de 27 % au volume nominal. Pour
ou le transport. La façon dont la FAO utilise les facteurs de conversion généraux est plus de détails, voir le site Web de
illustrée dans les exemples ci-dessous : la FAO (www.fao.org).
188 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
D. Questions de qualité
15.14. Le besoin d’informations sur les quantités. La quantité est une dimension
importante des statistiques du commerce international de marchandises, qui est in-
dispensable à diverses fins politiques et analytiques, notamment pour planifier les
infrastructures de transport, établir les bilans de produits énergétiques, agricoles et
autres, évaluer les effets du commerce international sur l’environnement, vérifier les
valeurs des échanges et élaborer des indices commerciaux.
15.15. Difficultés liées à l’élaboration des données de quantité. Il est fréquent que les
courtiers n’indiquent pas de quantité, que ce soit un poids net ou une quantité sup-
plémentaire, lorsqu’ils remplissent les déclarations en douane. Il arrive aussi qu’ils in-
diquent une quantité inexacte ou qu’ils expriment une quantité supplémentaire dans
une unité différente de celle recommandée pour le produit concerné. Si une cargaison
est constituée de plusieurs produits différents, la quantité indiquée peut, notamment,
être le poids brut de la cargaison. De plus, dans les pratiques commerciales, le nombre
de barils est souvent utilisé au lieu du poids, et des facteurs de conversion appropriés
ne sont pas nécessairement disponibles. Enfin, l’administration des douanes s’inté-
resse généralement plus aux quantités dans les importations que dans les exporta-
tions, puisque les données de quantité sont dans certains cas utilisées pour détermi-
ner à la fois les droits à l’importation et les valeurs unitaires retenues pour valider les
informations sur les prix et les valeurs fournies par les importateurs.
15.16. Pratiques optimales recommandées pour améliorer la qualité de l’élaboration
des données de quantité. Il est recommandé que les programmes de formation orga-
nisés à l’intention des courtiers sur la façon de remplir les déclarations en douane
Encadré 15.7
L’approche adoptée par les États-Unis pour valider les données de quantité
Aux États-Unis, toutes les cargaisons destinées à l’exportation doivent être déclarées sous forme
électronique via l’Automated Export System (AES). L’AES valide les informations d’expédition déclarées
dans le cadre de l’assurance de la qualité et envoie des réponses électroniques aux déclarants. L’AES
impose, en outre, que l’unité de mesure dans laquelle est déclarée chaque quantité soit celle prescrite
pour le code correspondant de l’Harmonized Tariff. En cas de différence d’unité, les déclarants reçoivent
un message leur signifiant que la saisie de données non valides a entraîné le rejet de leur déclaration et
que leur cargaison n’est pas acceptée. Les déclarants doivent immédiatement remédier au problème,
corriger les données et retransmettre leur déclaration à l’AES. Ils sont passibles d’une sanction s’ils ne
respectent pas ces obligations. Des programmes de formation et de sensibilisation, dont l’un porte
sur le rejet des déclarations dans l’AES, sont organisés pour aider les déclarants à respecter leurs
obligations en matière de déclaration.
Mesure des quantités 189
attirent suffisamment leur attention sur la nécessité d’indiquer des données correctes
de quantité dans les déclarations en douane.
15.17. Quantités agrégées. L’élaboration de quantités agrégées a deux dimensions,
l’une spécifique à l’analyse et l’autre à la qualité, en raison de l’hétérogénéité des mar-
chandises qui constituent les groupes de produits. Comme l’emploi approprié de
quantités agrégées se limite à des types très spécifiques d’analyse (en rapport avec des
questions de transport, par exemple), il est recommandé de fournir aux utilisateurs
des informations claires sur l’hétérogénéité de chaque quantité agrégée et de les en-
courager à recourir à des indicateurs de commerce extérieur pour disposer d’autres
informations sur les tendances en matière de volumes et de prix agrégés.
vants : a) les paramètres dynamiques reposent sur des prix plus récents; b) les effets
de la saisonnalité sont au moins en partie compensés; et c) les moyens à mobiliser sont
nettement moins considérables.
15.21. Méthodes d’estimation employées par la Division de statistique des Nations
Unies dans la base de données Comtrade des Nations Unies. La quantité et le poids net
sont estimés dans deux cas, à savoir quand les données n’ont pas été fournies et quand
les données fournies ne sont pas conformes aux unités de quantité recommandées
par l’OMD ou ne peuvent être converties dans ces unités. Pour exploiter au mieux
les informations fournies par les pays, les quantités sont estimées selon un processus
séquentiel : 1) L’estimation est effectuée à l’aide de facteurs de conversion empiriques;
2) L’estimation est effectuée sur la base de la quantité et/ou du poids net en partie
déclarés; et 3) L’estimation est effectuée sur la base de valeurs unitaires normalisées.
Toutefois, les conversions et les estimations de quantité à l’échelle nationale ou inter-
nationale sont inexactes par définition et peuvent uniquement servir à fournir des
estimations de quantité (en particulier de poids) pour alimenter les analyses sur le
commerce en général ou sur les transports. Il peut parfois aussi se révéler nécessaire
d’estimer des quantités pour préserver les informations sur les quantités agrégées par
position du SH.
Annexe 15.A
Facteurs de conversion mathématique
Annexe 15.B
Facteurs utilisés par la Division de statistique des Nations Unies
pour convertir le volume (V) et le nombre d’unités (N) en poids (P)
dans des catégories sélectionnées de produits
Chapitre 16
6161
Pays partenaire
1. Règles d’origine
16.4. Règles d’origine. Les statistiques sur les importations par pays d’origine dé-
pendent des règles d’origine en vigueur dans les pays et de la façon dont elles sont
appliquées. Les statisticiens doivent connaître ces règles et savoir comment elles sont
appliquées pour pouvoir aider les utilisateurs à interpréter les données publiées sur le
commerce et informer l’administration des douanes sur de possibles amendements
et améliorations. Les statisticiens doivent savoir que, en l’absence de règles d’origine
détaillées acceptées à l’échelle internationale, les seules orientations disponibles en
la matière sont fournies à l’annexe spécifique K de la Convention de Kyoto révisée.
C’est en grande partie grâce à la Convention de Kyoto révisée que les règles d’origine
nationales ont de nombreux points communs. Toutefois, l’annexe K est très générale
et, dans les faits, les règles d’origine applicables à l’échelle nationale à des groupes de
produits spécifiques reflètent des priorités nationales de la politique commerciale.
C’est la raison pour laquelle elles sont susceptibles de varier, et varient effectivement,
considérablement entre les pays.
16.5. Règles d’origine non préférentielles et préférentielles. En règle générale, les pays
établissent une distinction entre les règles d’origine applicables aux régimes préfé-
rentiels et non préférentiels. Les règles d’origine non préférentielles servent à faire
la distinction entre les produits étrangers et nationaux pour déterminer l’origine de
produits soumis à diverses mesures de politique commerciale (par exemple, l’appli-
cation de la clause de la nation la plus favorisée, les mesures antidumping et les taxes
compensatoires, les mesures de sauvegarde, le marquage de l’origine, les restrictions
quantitatives, les contingents tarifaires et les marchés publics). Les règles d’origine
préférentielles sont en rapport avec les régimes commerciaux contractuels ou auto-
nomes qui donnent lieu à l’octroi de préférences tarifaires.
16.14. Accord de l’OMC sur les règles d’origine176. L’Accord de l’OMC sur les règles 176 Voir Instruments juridiques re
d’origine, qui précise les objectifs et les principes, l’établissement des comités, etc., prenant les résultats des négo-
ciations commerciales multilaté-
est entré en vigueur dans le cadre de l’Accord instituant l’Organisation mondiale du rales du cycle d’Uruguay, faits à
commerce, en 1995. Depuis lors, le comité technique des règles d’origine (ci-après dé- Marrakech le 15 avril 1994 (pu
blication du secrétariat du GATT,
nommé le comité technique), placé sous les auspices de l’Organisation mondiale des numéro de vente : GATT/1994-7).
douanes, à Bruxelles, et le comité des règles d’origine (ci-après dénommé le Comité),
placé sous les auspices de l’Organisation mondiale du commerce, à Genève, ont entre-
pris le programme de travail qui est défini dans l’Accord et qui vise à harmoniser les
règles d’origine non préférentielles. Les comités sont chargés : a) de définir les mar-
chandises entièrement obtenues dans un pays et les opérations ou procédés minimes
qui ne confèrent pas en soi l’origine à une marchandise (article 9, paragraphe 2, ali-
néa c, point i); b) d’étudier la transformation substantielle exprimée par un change-
ment de classification tarifaire dans le SH (article 9, paragraphe 2, alinéa c, point ii);
et c) d’élaborer, si l’utilisation exclusive de la nomenclature du SH ne permet pas
d’établir s’il y a transformation substantielle, des critères supplémentaires, y compris
celui du pourcentage ad valorem et/ou celui de l’opération de fabrication ou d’ouvrai-
son (article 9, paragraphe 2, alinéa c, point iii). Comme les travaux d’harmonisation
sont toujours en cours, les règles d’origine ne sont pas encore entrées en vigueur.
16.15. Application de l’Accord de l’OMC sur les règles d’origine. L’Accord de l’OMC
sur les règles d’origine, que tous les membres de l’OMC seront dans l’obligation de
respecter, précise les règles utilisées pour l’application, par exemple, du traitement
de la nation la plus favorisée, de droits antidumping et de droits compensateurs, de
mesures de sauvegarde, de la réglementation relative au marquage de l’origine, des
restrictions quantitatives et des contingents tarifaires. L’Accord stipule qu’après leur
adoption les règles d’origine de l’OMC « comprendront aussi les règles d’origine uti-
lisées pour les marchés publics et les statistiques commerciales » (article premier, pa-
ragraphe 2).
16.16. État d’avancement des travaux. En 1999, le comité technique des règles d’ori-
gine a terminé l’examen technique des règles d’origine harmonisées, dont les résul-
tats finaux ont été transmis au comité des règles d’origine pour analyse. En 2011,
ces résultats étaient toujours en cours d’examen à l’OMC. En juin 2010, le Comité
avait recueilli un consensus sur 349 des 486 questions techniques soumises par le co-
mité technique, mais les 137 questions restantes (les plus difficiles) étaient toujours
en suspens. Le programme de travail d’harmonisation n’a pu être terminé en raison
de points délicats touchant à la politique et à l’action des pouvoirs publics dans le do-
maine du commerce et de la question très importante des « conséquences » de l’Ac-
cord sur les règles d’origine sur d’autres accords de l’OMC177. Le 11 novembre 2010, 177 Dans son rapport annuel de
le comité des règles d’origine a publié son dernier projet de texte consolidé des règles 2009, le Comité des règles d’ori
gine a reconnu les importantes
d’origine non préférentielles dans le document G/RO/W/111/Rev.6. et Corr.1. Comme divergences de vues entre les
ce texte fait référence au SH 1996, il y a lieu de le réviser pour qu’il porte sur la version membres au sujet de questions
techniques et d’aspects de l’archi
actuelle du SH (SH 2012). À ce jour, 83 pays ont présenté à l’OMC des notifications tecture globale et a admis que les
relatives aux règles d’origine non préférentielles178. règles d’origine dans le secteur
des machines restaient source de
préoccupation.
178
4. Règles d’origine préférentielles Voir la note du secrétariat conte
nant le dix-septième examen
annuel de la mise en œuvre et du
16.17. Règles d’origine dans le régime préférentiel. Les règles d’origine préférentielles fonctionnement de l’Accord sur
sont utilisées pour déterminer si des marchandises peuvent bénéficier d’un traite- les règles d’origine, effectué par
le Comité des règles d’origine le
ment préférentiel en vertu d’un accord commercial entre des pays ou des unions 27 octobre 2011 (G/RO/71, 2 no
douanières. Des taux préférentiels (ou réduits) de droits sont appliqués aux marchan- vembre 2011).
200 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
dises dont il est établi qu’elles sont produites ou fabriquées dans un pays bénéficiaire
d’un traitement préférentiel. Les règles d’origine préférentielles ont pour principal
objectif de réserver les avantages du traitement préférentiel aux marchandises en pro-
venance d’une zone particulière où elles sont échangées, c’est-à-dire les marchandises
provenant des pays désignés.
16.18. Conditions. Tout accord multinational ou bilatéral est assorti de ses propres
règles d’origine. Il n’y a pas de programme de travail concernant l’harmonisation des
règles d’origine préférentielles. Toutefois, l’annexe II de l’Accord de l’OMC sur les rè-
gles d’origine (intitulée « Déclaration commune concernant les règles d’origine préfé-
rentielles ») énonce les principes généraux des règles d’origine préférentielles et leurs
prescriptions. Les procédures de notification comptent au nombre de ces prescrip-
tions. Tous les membres s’engagent à communiquer au secrétariat de l’OMC, dans le
délai imparti, leurs règles d’origine préférentielles, accompagnées d’une liste de leurs
accords préférentiels, leurs décisions de justice et décisions administratives d’appli-
cation générale se rapportant à leurs règles d’origine préférentielles, y compris toute
modification apportée à ces règles ou la notification de règles nouvelles. Les membres
conviennent en particulier de ce qui suit : a) dans les cas où le critère de changement
de classification tarifaire sera appliqué, une telle règle d’origine préférentielle et toute
exception à la règle devront clairement indiquer les sous-positions ou positions de la
nomenclature qui sont visées par la règle; b) dans les cas où le critère du pourcentage
ad valorem sera appliqué, la méthode de calcul de ce pourcentage sera également
indiquée dans les règles d’origine préférentielles; et c) dans les cas où le critère de
l’opération de fabrication ou d’ouvraison sera prescrit, l’opération qui conférera son
origine préférentielle à la marchandise en question sera indiquée de manière précise.
16.19. Il est conseillé aux pays qui établissent leurs statistiques, compte tenu des
règles d’origine préférentielles applicables à certains pays, de l’expliquer de façon ap-
propriée dans les notes méthodologiques accompagnant les données publiées.
16.24. Le concept du pays de dernière destination connue. Les SCIM 2010 (par. 6.13)
définissent le pays de dernière destination connue comme « le dernier pays, dans la
mesure où on le sait au moment de l’exportation, auquel les biens doivent être livrés,
qu’ils aient ou non été d’abord expédiés ailleurs, et qu’ils aient ou non, durant l’ache-
minement vers ce dernier pays, fait l’objet de transactions commerciales ou autres
opérations qui en modifient le statut juridique ».
16.25. La détermination du pays de dernière destination connue à l’aide des relevés
douaniers. Il est conseillé d’utiliser le « pays de destination », qu’il est demandé d’in-
diquer sur les déclarations en douane et qui est enregistré par les douanes, comme
pays partenaire dans les statistiques sur les exportations pour autant que le règle-
ment douanier exige des exportateurs qu’ils précisent, du moins s’ils en ont connais-
sance, le pays auquel les marchandises sont en fin de compte destinées179. Le pays de 179 Voir Notice d’utilisation du docu
destination peut être assimilé au pays de dernière destination connue en l’absence ment administratif unique (DAU) :
« Case n° 17 : Pays de destination.
d’informations supplémentaires, au moment de l’exportation, sur un éventuel autre Dans la case n° 17a, indiquer,
mouvement des marchandises. Il est également conseillé aux statisticiens de travailler conformément au code commu
nautaire prévu à cet effet à l’an
en coopération avec les douanes pour rédiger des instructions claires sur la façon de nexe 38, le code correspondant
déclarer ces informations et de les diffuser auprès des exportateurs. Les statisticiens au dernier pays de destination
doivent toutefois savoir que les douanes ne se livrent en principe pas à une vérifica- connu, au moment de l’exporta
tion, vers lequel les marchandises
tion systématique de l’exactitude des informations sur la destination de la plupart des doivent être exportées. »
marchandises. Le pays partenaire doit être défini sur la base de son territoire écono-
mique (voir SCIM 2010, par 6.28; voir également le paragraphe 16.23 ci-dessus).
16.26. Utilisation de sources non douanières. Si les relevés douaniers n’existent pas
ou que les statisticiens ne les jugent pas fiables, il est conseillé d’examiner des sources
non douanières. Le « pays de destination » peut par exemple être indiqué dans les
conditions de livraison figurant dans le contrat de vente ou être dérivé des documents
d’expédition ou d’autres documents commerciaux. Les statisticiens peuvent utiliser
les résultats d’enquêtes auprès des entreprises, ainsi que les rapports de banques com-
merciales et ceux des autorités monétaires. Les informations indiquées sur l’embal-
lage extérieur des marchandises peuvent également être utiles. Comme ce travail est
202 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
très fastidieux, il est conseillé de le limiter à des marchandises de très grande valeur
ou à des marchandises faisant l’objet d’un contrôle spécifique.
16.27. Changement de pays d’origine et de pays de dernière destination connue. Pen-
dant leur acheminement d’un pays vers un autre, les marchandises peuvent entrer sur
le territoire d’un pays tiers et y subir une transformation qui leur confère une nou-
velle origine. Il est recommandé que, dans ce cas, le pays exportateur enregistre ce
pays tiers comme pays de dernière destination connue.
16.28. Vérification du pays de dernière destination connue. Dans certains cas, les
données d’importation de pays partenaires peuvent être utiles pour vérifier les in-
formations fournies et déterminer la destination finale des marchandises. Si des pro-
blèmes spécifiques sont détectés, il est souhaitable d’en informer les négociants et
de les sensibiliser à l’importance que revêt l’exactitude des informations saisies au
sujet du pays partenaire. Les pays peuvent aussi envisager d’apporter des modifica-
tions aux informations sur les pays partenaires s’il est établi qu’un déclarant a souvent
indiqué comme pays de destination un pays de transit [par exemple Hong Kong (ré-
gion administrative spéciale de Chine) ou les Pays-Bas]. L’utilisation systématique et
continue de telles méthodes peut améliorer sensiblement la qualité des statistiques. Il
y a lieu d’éviter les doubles comptages et de procéder aux ajustements nécessaires si
les valeurs des pays partenaires sont majorées.
16.36. Informations sur les pays partenaires dans les échanges entre États membres
d’une union douanière. Dans le cas des échanges entre États membres d’une union
douanière, l’attribution au pays partenaire dépend des impératifs de ces États concer-
nant la nature de leurs statistiques du commerce. Ces statistiques peuvent continuer à
se baser sur les mêmes critères que les échanges avec des pays tiers, à savoir l’enregis-
trement du pays d’origine dans les statistiques des importations et du pays de dernière
destination connue dans les statistiques des exportations. Cette méthode d’attribu-
tion est plus facile à appliquer si les contrôles douaniers des flux des marchandises
entre les États membres ne sont pas entièrement supprimés et si le pays d’origine et le
pays de destination sont à indiquer dans les relevés douaniers. Si ces relevés n’existent
pas, les statisticiens doivent utiliser des sources non douanières pour établir les sta-
tistiques du commerce, y compris pour déterminer le pays d’origine et le pays de
dernière destination connue. Si les États membres sont considérés comme formant
un territoire économique unique et que les informations sur les pays d’origine et de
dernière destination connue ne sont pas nécessaires à des fins nationales, les statis-
tiques des échanges entre les États membres de l’union douanière peuvent se baser
sur une autre définition du concept de pays partenaire qui soit plus appropriée ou
adéquate pour les statistiques de l’union douanière (les pays d’arrivée et d’expédition,
par exemple). Un État membre peut toutefois décider d’utiliser dans ses statistiques
nationales sur le commerce des critères d’attribution au pays partenaire différents de
ceux qu’il applique dans les données qu’il soumet au secrétariat de l’union douanière,
auquel cas les données le concernant seront différentes selon qu’elles proviennent du
secrétariat de l’union douanière ou de son bureau de statistique national.
Chapitre 17
7 17 1
Mode de transport
tional (datée du 24 mai 1980), qui n’est toutefois pas encore entrée en vigueur. Si un
pays déclare un transport multimodal de certaines marchandises, il lui est conseillé
d’indiquer dans les métadonnées la façon dont le transport multimodal est défini,
déterminé et enregistré. Il convient toutefois de préciser que les SCIM 2010 (par. 7.4)
suggèrent aux pays d’enregistrer les différents modes de transport selon leurs besoins
et leurs circonstances. La création d’une catégorie distincte de transport multimodal
n’est pas suggérée; la classification des modes de transport proposée ci-dessus n’en
prévoit d’ailleurs pas.
17.9. Mode de transport prédominant. Dans certains cas, le mode de transport, soit,
par définition, celui utilisé lors de l’entrée des marchandises sur le territoire écono-
mique et dérivé des relevés douaniers, n’est pas le plus pertinent à des fins analytiques;
les pays peuvent alors préférer utiliser le concept de mode de transport prédominant.
Les SCIM 2010 (par. 7.4) proposent de retenir comme mode de transport prédomi-
nant celui qui, par exemple, représente la majeure partie des coûts de transport ou
est utilisé pour parcourir la majeure partie du trajet. Les pays sont engagés à définir
ces critères et à enregistrer le mode de transport prédominant en plus du mode de
transport à l’entrée des marchandises sur leur territoire et à leur sortie de ce territoire
(dans le cas des pays sans accès maritime, par exemple), compte tenu de leurs besoins
de données et de leurs circonstances. Il leur est conseillé d’indiquer clairement dans
les métadonnées de leurs statistiques du commerce les raisons pour lesquelles le mode
de transport prédominant est enregistré et la façon dont il est déterminé.
17.10. Principales sources de données. Les principales sources de données à utiliser
pour élaborer les données sur le commerce par mode de transport sont les mêmes que
pour les autres données sur le commerce, à savoir les relevés douaniers et les sources
non douanières décrits dans les chapitres 2, 3 et 4. Les pays peuvent toutefois étudier
la possibilité d’utiliser d’autres sources de données. Il y a lieu de préciser que le mode
de transport ne peut être déterminé uniquement au point d’entrée, même s’il existe
une forte corrélation entre le point d’entrée et le mode de transport et qu’il est souhai-
table d’enregistrer le mode de transport indiqué dans les relevés douaniers188. 188 Au Brésil, le mode de transport
est dérivé des données saisies
17.11. Autres sources de données possibles. D’autres sources de données propres aux dans le champ « Unit of the cus
transporteurs et aux expéditeurs peuvent contenir des informations supplémentaires toms boarding or unloading » du
système Siscomex.
utiles et peuvent être utilisées aux fins de vérification et d’estimation.
17.12. Estimation du mode de transport. Dans de nombreux cas, il n’existe pas né-
cessairement de sources de données adéquates. Il est cependant possible, s’il est vrai-
ment indispensable de disposer des données du commerce par mode de transport,
d’élaborer et d’utiliser des procédures d’estimation appropriées. Il est suggéré de dis-
tinguer les sources d’information utilisées pour estimer le mode de transport à diffé-
rents stades et niveaux du processus d’élaboration des données, selon les besoins des
utilisateurs. Le mode de transport peut être estimé au niveau micro sur la base de la
documentation supplémentaire de chaque transaction au stade initial de la collecte
de données et au niveau macro sur la base des résultats d’enquêtes auprès des entre-
prises, par exemple, aux stades ultérieurs de l’élaboration des données.
17.13. Les modes de transport et le système de commerce. Dans le système de com-
merce général, les marchandises sont enregistrées à leur sortie du territoire éco-
nomique d’un pays, ce qui coïncide avec le moment auquel enregistrer le mode de
transport (le moyen de transport emprunté par les marchandises à leur entrée sur
le territoire économique d’un pays ou à leur sortie de ce territoire). Les pays qui em-
ploient le système de commerce spécial enregistrent en principe le mode de transport
au moment où les marchandises entrent sur leur territoire statistique ou en sortent, ce
qui peut être le mode de transport utilisé pour acheminer les marchandises d’un en-
210 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
trepôt de douane vers une zone de libre circulation. Si ce cas de figure est significatif,
cela pourrait donner une idée fausse des statistiques nationales par mode de trans-
port. Les pays concernés peuvent envisager de présenter les données sur les modes de
transport d’une façon qui tienne compte du fait que des marchandises peuvent être
entrées sur leur territoire statistique au départ de zones franches ou d’entrepôts de
douane. Il y a lieu de fournir une explication appropriée à ce sujet dans les métadon-
nées des statistiques du commerce.
gorie du mode de transport par lequel elles sont entrées aux États-Unis ou
en sont sorties, quel que soit leur mode de transport entre leur pays de pro-
venance ou de destination et le Canada ou le Mexique. Par exemple, si une
cargaison est expédiée de Chine vers le Canada à bord d’un navire, puis est
transportée par camion entre le Canada et les États-Unis, elle est déclarée
sous la forme d’une importation par camion au départ de la Chine.
17.16. Pratique nationale du Canada. Le Canada applique le système de commerce
général. Les caractéristiques principales de la pratique canadienne sont les suivantes :
a) Importations. S’agissant des importations, les données relatives au mode de
transport se rapportent au dernier mode de transport par lequel la cargai-
son a été acheminée vers le port de dédouanement au Canada et sont déri-
vées des documents de contrôle de la cargaison des douanes canadiennes.
Une cargaison en provenance de Chine à destination du Canada peut être
acheminée par voie maritime jusqu’à un port de la côte Ouest des États-
Unis, puis par voie ferroviaire jusqu’au Canada. Les cargaisons de ce type
sont enregistrées comme des importations en provenance de Chine ache-
minées par voie ferroviaire dans les statistiques canadiennes du commerce
de marchandises. De plus, le mode de transport enregistré n’est pas néces-
sairement le mode de transport par lequel la cargaison est arrivée au port
d’entrée au Canada si les douanes canadiennes ont dédouané les marchan-
dises dans un port intérieur. Si des marchandises importées en provenance
du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord à destination
du Canada sont acheminées à Toronto par navire, mais ne sont dédouanées
au Canada qu’une fois acheminées dans une autre ville par camion, leur
mode de transport sera « par camion » dans les statistiques canadiennes du
commerce international de marchandises;
b) Exportations. Les exportations acheminées par mode de transport ter-
restre correspondent souvent à des échanges commerciaux entre le Ca-
nada et un pays partenaire avec un transit par un pays intermédiaire, en
règle générale les États-Unis. S’agissant des exportations, les données sur le
mode de transport se rapportent au mode de transport des marchandises
lors du franchissement de la frontière du Canada avec un autre pays. Si
les exportations canadiennes à destination de l’étranger transitent par les
États-Unis, le mode de transport qui est enregistré est celui par lequel les
marchandises ont franchi la frontière entre le Canada et les États-Unis. Si
une cargaison à destination du Royaume-Uni, par exemple, est acheminée
par voie routière jusqu’à Fort Erie, en Ontario, puis par voie maritime d’un
port des États-Unis jusqu’au Royaume-Uni, le mode de transport enregis-
tré dans les statistiques canadiennes du commerce international de mar-
chandises sera « par camion ».
17.17. Pratique nationale du Mexique. Le Mexique applique le système de commerce
général et établit ses statistiques par mode de transport comme suit :
a) Importations. S’agissant des importations, les données sur le mode de
transport correspondent au dernier mode de transport par lequel la car-
gaison a été acheminée au port d’entrée au Mexique et sont dérivées des
documents de contrôle de la cargaison des douanes mexicaines. Il ne s’agit
pas du mode de transport par lequel la cargaison a été acheminée au port
de dédouanement dans les cas où les douanes mexicaines dédouanent les
marchandises dans un port intérieur;
212 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
à l’expédition d’un produit censé être acheminé par voie maritime ne peut excéder la
charge maximale autorisée.
17.22. Le Census Bureau établit les statistiques des exportations des États-Unis vers
le Canada sur la base des statistiques d’importation du Canada. Dans le cadre de cet
échange de données, le Canada impose à ses importateurs d’indiquer le mode de
transport par lequel les marchandises ont quitté les États-Unis. Toutefois, le Canada
procède à des vérifications limitées des données saisies dans ce champ, ce qui peut
donner lieu à la collecte d’informations inexactes quant aux exportations à destina-
tion du Canada. De plus, le Canada ne recueille pas d’informations sur les cargaisons
exportées par conteneur au départ des États-Unis dans le cadre de cet échange de
données, ce qui explique pourquoi la valeur des cargaisons exportées par conteneur à
destination du Canada et leur poids à l’expédition sont exclus.
Encadré 17
Base de données en ligne Statistiques des transports en Amérique du Nord (STAN)
a a
Disponible à l’adresse http://nats. La base de données en ligne Statistiques des transports en Amérique du Nord (STAN) présente des
sct.gob.mx/nats/sys/index.jsp?i=3. informations sur les transports et les activités y afférentes au Canada, aux États-Unis et au Mexique,
tant en leur sein qu’entre eux. Cette base de données, qui est proposée en anglais, en espagnol et en
français, est accessible sous la forme de tableaux et de séries chronologiques et couvre 12 domaines
thématiques, dont les transports et l’économie, la sécurité des transports, les effets des transports sur
la consommation d’énergie et l’environnement, le transport de passagers et de marchandises et le
transport et le commerce.
Les données contenues dans la base de données STAN sont le fruit des activités du Groupe de travail
sur les statistiques de transport en Amérique du Nord, un sous-groupe de l’Échange des statistiques
des transports en Amérique du Nord, une initiative trilatérale des organismes de transport et de statis
tique du Canada, des États-Unis et du Mexique. Depuis 1991, l’Échange sert de forum aux pays partici
pants pour partager des informations et examiner des thématiques et des questions en rapport avec
les statistiques de transport.
Les principaux organismes participants sont Statistique Canada et Transports Canada, du Canada; le
Secretaría de Comunicaciones y Transportes (SCT) [Ministère des communications et des transports],
l’Instituto Mexicano del Transporte (IMT) [Institut mexicain des transports] et l’Instituto Nacional de
Estadística y Geografía (INEGI) [Institut National de la statistique et de la géographie], du Mexique; le
Bureau of Transportation Statistics (BTS) et le United States Census Bureau, des États-Unis.
Les principaux objectifs du Groupe de travail sur les statistiques de transport en Amérique du Nord
sont les suivants : a) identifier les renseignements primordiaux qui permettront d’avoir une vue d’en
semble des transports en Amérique du Nord; b) caractériser les activités de transport et les répercus
sions des transports au Canada, aux États-Unis et au Mexique, de même qu’entre ces pays; c) révéler
tout manque de comparabilité des données entre ces pays; d) identifier les données ou les renseigne
ments manquants; et e) amorcer des discussions pour réduire ce manque de comparabilité et ces la
cunes statistiques grâce à des activités de collaboration.
La priorité est donnée aux informations, à la méthodologie et à l’analyse qui permettent de fournir les
renseignements requis pour favoriser la mise en place en Amérique du Nord d’un système de transport
intégré, durable sur le plan environnemental et sans danger; c’est la raison pour laquelle les trois pays
ont élaboré une série comparable d’indicateurs majeurs sur les activités de transport, par exemple les
échanges de marchandises par mode de transport.
Mode de transport 215
Annexe 17.A
Description des modes de transport dans les SCIM
Source : Sur la base du Glossaire des statistiques de transport (quatrième édition, 2009), préparé par le Groupe de travail
intersecrétariat sur les statistiques de transport, où siègent des représentants de la Commission économique pour
l’Europe, du Forum international des transports et d’Eurostat.
217
Chapitre 18
8181
18.1. Introduction. Les SCIM 2010 (par. 2.19 et 8.6) recommandent d’inclure les in-
formations sur le régime douanier appliqué à chaque transaction pour les données
fournies par les douanes à l’organisme responsable de l’établissement des statistiques
du commerce. Il est conseillé d’ajouter le code du régime douanier comme champ
supplémentaire des données soumises à l’échelle internationale. Le présent chapitre
explique l’utilité et les limites de ce nouveau champ et décrit la façon dont certains
pays obtiennent et utilisent ces informations.
transaction. Il s’ensuit que les données sur le régime douanier appliqué ne permettent
pas nécessairement de produire des informations statistiques cohérentes tous pays
confondus et, donc, utiles. De plus, il peut se révéler difficile de rendre des données
nationales comparables à l’échelle internationale. Côté pratique, la différenciation
des transactions commerciales par code de régime douanier peut accroître sensible-
ment l’ampleur de l’ensemble de données.
18.7. Objectifs minimaux à atteindre à l’avenir. Il faudra vraisemblablement plu-
sieurs années pour dériver des informations relatives aux régimes douaniers des don-
nées pertinentes et comparables à l’échelle internationale. L’objectif minimal à at-
teindre dans un avenir proche est que tous les pays soient capables d’identifier, dans
leurs données du commerce, les réexportations, les réimportations et les transactions
portant sur des biens à transformer et de mettre ces informations à la disposition de
tous les utilisateurs. Une étape intermédiaire importante sur la voie de la réalisation
de cet objectif consiste à dresser l’inventaire des régimes douaniers actuellement ap-
pliqués dans chaque pays et à le mettre à la disposition des utilisateurs sous une forme
pratique et accessible.
Tableau 18.2
Codes des régimes douaniers utilisés dans les statistiques du commerce international
de marchandises de la Chine
Code Description
10 Échange ordinaire
11 Aide ou don entre gouvernements par des organisations internationales
12 Autres dons
13 Échange compensé
14 Transformation et assemblage (perfectionnement actif de type I)
15 Transformation avec matériaux importés (perfectionnement actif de type II)
16 Marchandises en consignation
19 Commerce frontalier
20 Équipement pour transaction de perfectionnement
22 Projets sous contrat
23 Biens en location
220 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Code Description
25 Équipements ou matériaux importés à titre d’investissement par des entreprises à capitaux
étrangers
27 Perfectionnement passif
30 Troc
31 Produits en franchise de droits avec paiement en monnaie étrangère
33 Entrepôts de douane
34 Entrepôts en zone sous douane
35 Équipement importé dans une zone de perfectionnement à l’exportation
39 Autres
18.10. Codes des régimes douaniers utilisés aux Philippines. Aux Philippines, les co-
des des régimes douaniers (codes à quatre chiffres avec extension de trois chiffres)
sont indiqués dans la case n° 37 de la déclaration d’importation et de recette. Le ta-
bleau 18.3 dresse la liste des codes à quatre chiffres utilisés aux Philippines.
Tableau 18.3
Codes des régimes douaniers utilisés aux Philippines
Code Description
Code Description
18.11. Harmonisation des codes des régimes douaniers dans le Marché commun de
l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (COMESA). Le COMESA a harmonisé les
régimes douaniers d’une majorité de ses États membres et a fait en sorte que les in-
formations relatives aux régimes douaniers soient incluses dans les données fournies
aux bureaux de statistique. Cet ensemble de données permet, par exemple, aux pays
de communiquer leurs données en fonction du système de commerce général et spé-
cial. Voir l’annexe 18.A pour plus de détails.
18.12. Pratique de l’Union européenne. Dans l’Union européenne, les statistiques
sont établies à partir des éléments suivants : a) le code du régime douanier; b) le code
du régime statistique; et c) le code de la nature de la transaction. Le code du régime
douanier indique la différence entre les échanges généraux et spéciaux, tandis que le
code de la nature de la transaction indique d’autres facteurs, par exemple le change-
ment de propriété. Voir la liste des codes relatifs à la nature de la transaction utilisés
dans le système Extrastat de l’Union européenne à l’annexe 18.B.
Annexe 18.A
Harmonisation des codes des régimes douaniers dans le Marché commun
de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe (COMESA)
18.A.1. Contexte. Les règles statistiques communes du COMESA, qui ont été adop-
tées par le Conseil des ministres à Lusaka en avril 1997, préconisent l’utilisation des
codes des régimes douaniers recommandés par le COMESA pour caractériser les
flux de marchandises par type de transaction. En 2007, sur les 19 États membres du
COMESA, 9 étaient passés au système SYDONIA++ et 5 autres en étaient à divers
stades de mise en œuvre. Dans ce contexte, le COMESA a estimé nécessaire de revoir
les dispositions des règles statistiques communes pour les aligner sur le format du
système SYDONIA++193. 193 Voir le rapport du COMESA
« COMESA Regional CPC Consul
18.A.2. Composition des codes des régimes douaniers. Les codes complets de régime tancy Project: October-December
douanier du système SYDONIA++ sont constitués d’un code étendu à quatre chiffres 2007 », rédigé par R. Magadzire et
J. Manirambona.
et d’un code supplémentaire à trois chiffres prévu à des fins nationales. Le code de
régime étendu est constitué de deux parties, l’une correspondant au régime demandé
et l’autre au régime antérieur. Le code du régime demandé est constitué des deux
222 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
premiers chiffres des quatre chiffres du code de régime étendu. Il indique le régime
douanier qui est demandé. Le code du régime antérieur est constitué des deux der-
niers chiffres du code de régime étendu et indique tout régime douanier antérieur
sous lequel la transaction visée a été codée. Le régime demandé et le régime antérieur
sont tous deux dérivés des régimes généraux indiqués dans l’encadré 18.A.1 qui sont
basés sur le modèle de déclaration ou les régimes douaniers normalisés (voir l’enca-
dré 18.A.2). Par exemple, l’importation de marchandises à stocker dans un entrepôt
de douane se classe sous le code étendu « 7100 », où « 71 » correspond au régime
demandé (entreposage) et « 00 », au régime antérieur (inexistant en l’espèce). L’enca-
dré 18.A.3 dresse la liste des régimes étendus. Les remises nationales spéciales, etc.,
sont indiquées dans la dernière série de trois chiffres des codes à sept chiffres prévus
dans le système SYDONIA++ pour classer les régimes douaniers. Ces codes supplé-
mentaires/nationaux suivent autant que possible la législation des États membres.
18.A.3. Codes des régimes douaniers du COMESA. La combinaison des codes de ré-
gime étendu et des codes supplémentaires/nationaux donne lieu à environ 350 codes
des régimes douaniers qu’il est recommandé aux États membres du COMESA d’utili-
ser. Le tableau 18.A propose à titre d’exemple les codes des régimes douaniers applica-
bles dans les régimes normalisés ou le modèle de déclaration d’exportation (« EX 1 »).
Encadré 18.A.1
Régimes généraux
10 Exportation directe/ferme
20 Accises
21 Exportation temporaire pour perfectionnement passif/réparations
22 Exportation temporaire avec retour en l’état
30 Réexportation
40 Importation pour mise à la consommation sur le territoire
51 Importation temporaire avec retour en l’état
52 Importation temporaire pour perfectionnement actif/réparations
60 Réimportation
71 Entreposage
78 Zones de perfectionnement à l’exportation et zones franches industrielles
80 Retrait de marchandises sous douane (transit intérieur)
81 Retrait de marchandises en transit/transbordement
90 Autres régimes d’importation, importations des voyageurs
Encadré 18.A.2
Modèles de déclaration ou régimes douaniers normalisés
EX 1 Exportation
EX 2 Exportation temporaire
EX 3 Réexportation
EXC 2 Accises
IM 4 Entrée pour mise à la consommation sur le territoire
Codes des régimes douaniers 223
IM 5 Importation temporaire
IM 6 Réimportation
IM 7 Entrepôts/zones franches
IM 8 Retrait de marchandises sous douane/en transit (transit/transbordement)
IM 9 Autres régimes d’importation, importations des voyageurs (importations privées)
Encadré 18.A.3
Liste des régimes étendus
Tableau 18.A
Codes harmonisés de régime douanier : exemple d’exportation (EX 1)
Code dans le système Type
SYDONIA++ de transaction Description normalisée
1000 000 2 Exportation de marchandises issues du marché libre
1000 105 2 Exportation de marchandises par le gouvernement ou des orga
nisations gouvernementales
1000 110 2 Exportation de marchandises par des missions diplomatiques,
des ambassades étrangères ou du personnel diplomatique
1000 115 2 Exportation de marchandises dans le cadre d’accords commer
ciaux ou douaniers conclus par le gouvernement
1000 120 2 Exportation de marchandises avec demande de ristourne de
droits
1040 130 2 Exportation de marchandises après entrée pour mise à la consom
mation sur le territoire dans le cadre de programmes nationaux
de fabrication
1052 000 2 Exportation de produits compensatoires après importations tem
poraires pour perfectionnement actif
1071 000 S Exportation de marchandises sous douane issues de la produc
Codes de type de transaction :
tion locale et soumises à accises (exportation sous douane)
« 2 » : applicable aux transactions 1078 000 2 Exportation de marchandises fabriquées ou transformées dans
générales et spéciales; « S » : appli une zone de perfectionnement à l’exportation ou une zone fran
cable aux transactions spéciales
uniquement.
che internationale
Codes des régimes douaniers 225
Annexe 18.B
Codes relatifs à la nature de la transaction dans le système Extrastat
A B
1. Transactions entraînant un transfert effectif 1. Achat/vente ferme
ou prévu de propriété de résidents à non- 2. Livraison pour vente à vue ou à l’essai, pour consi
résidents contre compensation financière gnation ou avec l’intermédiaire d’un agent com
ou autre (à l’exception des transactions missionné
sous 2, 7 et 8) 3. Troc (compensation en nature)
4. Leasing financier (location-vente)a a Le leasing financier recouvre les
9. Autres opérations par lesquelles les loyers
sont calculés de manière à couvrir
2. Envois en retour et remplacements de mar 1. Envois en retour des marchandises entièrement, ou presque entiè
chandises à titre gratuit après enregistre 2. Remplacement des marchandises retournées rement, la valeur des biens. Les
ment de la transaction originelle 3. Remplacement (par exemple, sous garantie) de risques et bénéfices liés à la pos
marchandises non retournées session des biens sont transférés
9. Autres au locataire. À la fin du contrat, le
locataire devient effectivement
3. Transactions entraînant un transfert de pro propriétaire des biens.
priété sans compensation financière ou en
nature (par exemple, envois d’aide)
4. Opérations en vue d’un travail à façonb (pas 1. Marchandises devant retourner au pays d’expor b Le travail à façon couvre des opé
de transfert de propriété au façonneur) tation initial rations (transformation, cons
2. Marchandises ne devant pas retourner au pays truction, montage, améliora tion,
d’exportation initial rénovation, etc.) ayant pour ob
jectif de produire un article neuf
5. Opérations faisant suite à un travail à façon 1. Marchandises retournant au pays d’exportation ou réellement amélioré. Cela n’im
(pas de transfert de propriété au façonneur) initial plique pas nécessairement une
2. Marchandises ne retournant pas au pays d’expor modification de la classification du
tation initial produit. Les opérations de perfec
tionnement réalisées par le façon
6. Transactions particulières à des fins natio neur pour son propre compte sont
nales exclues de cette rubrique; elles
7. Opérations au titre d’un programme com doivent être enregistrées sous la
rubrique 1 de la colonne A.
mun de défense ou d’un autre programme
intergouvernemental de fabrication coor
donnée
8. Transactions impliquant la fourniture de
matériaux et d’équipements dans le cadre
d’un contrat général de construction ou de
génie civil, pour lequel aucune facturation
séparée des marchandises n’est requise et
pour lequel une facture sera établie pour
l’ensemble du contrat
9. Autres transactions ne pouvant être clas 1. Location, prêt et leasing opérationnel de plus de
sées sous d’autres codes 24 mois
9. Autres
Chapitre 19
9191
19.1. Introduction. Le présent chapitre se base sur le chapitre I, « Portée et date d’en-
registrement », des SCIM 2010. Ce chapitre décrit en détail l’application de la di-
rective générale qui préconise l’enregistrement, dans les SCIM, de toutes les mar-
chandises qui augmentent ou diminuent le stock des ressources matérielles d’un pays
lorsqu’elles entrent sur son territoire (importations) ou en sortent (exportations). La
section A propose une interprétation de la directive générale sur les marchandises
qui est énoncée dans les SCIM 2010. La section B définit et compare des catégories
de marchandises qui peuvent se révéler difficiles à distinguer, telles que les marchan-
dises en consignation, les marchandises à transformer, etc. La section C traite des
transactions relatives à des catégories de marchandises, notamment les navires et les
aéronefs, pour lesquelles l’application du concept de territoire économique nécessite
des explications supplémentaires. La section D aborde les questions relatives au com-
merce transfrontalier et à la contrebande, et la section E examine les seuils douaniers
et statistiques, le traitement des non-réponses, les données confidentielles et l’omis-
sion de données. Les chapitres 20 à 24 traitent d’autres catégories de marchandises
qui s’inscrivent dans le cadre des SCIM, mais qui sont difficiles à isoler ou dont les
statistiques sont difficiles à établir.
A. La directive générale
19.2. Recommandation. Il est recommandé, à titre de directive générale, d’enregis-
trer dans les statistiques du commerce international de marchandises toutes les mar-
chandises qui augmentent ou diminuent le stock des ressources matérielles d’un pays
lorsqu’elles entrent sur son territoire (importations) ou en sortent (exportations). Des
explications sont fournies quant à cette directive générale dans les SCIM 2010, en
particulier dans le chapitre I, dans les directives spécifiques énoncées dans la sec-
tion B, ainsi que dans d’autres chapitres.
19.3. Interprétation de la directive générale. La recommandation définit deux cri-
tères pour enregistrer les marchandises. En premier lieu, les marchandises doivent
effectivement entrer sur le territoire économique d’un pays ou en sortir et, en second
lieu, elles doivent augmenter ou diminuer le stock des ressources matérielles de ce
pays. L’interprétation de cette directive générale dépend de la réponse à la question
de savoir ce que l’on entend par marchandise, ce qu’il convient de considérer comme
le territoire économique et ce que signifie pour les marchandises le fait de faire partie
du stock de ressources matérielles d’un pays. Les SCIM 2010 (par. 1.5 à 1.7). défi-
nissent ces trois notions. Ces trois définitions interviennent dans les analyses rela-
tives à des catégories spécifiques de marchandises proposées dans ce chapitre et dans
des chapitres suivants de la quatrième partie, qui traite de l’élaboration des données
sur le commerce de catégories sélectionnées de marchandises.
230 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Tableau 19
Définition et comparaison de catégories spécifiques de marchandisesa
Catégorie
de marchandises Définition SCIM 2010 Catégories distinctes Considérations supplémentaires
Biens en consignation Ces marchandises sont destinées à À inclure Les marchandises traversant Les biens en consignation peu
(SCIM 2010, par. 1.17) la vente, mais ne sont pas effecti simplement un pays ou fai vent être retournés, mais il
vement vendues lorsqu’elles fran sant l’objet d’une admission peut être difficile de les iden
chissent la frontière. temporaire ou d’une réexpé tifier en tant que biens retour
dition sont à exclure (ibid., nés.
par. 1.41-1.44).
Biens à transformer Les marchandises à transformer sont À inclure et à Les marchandises à réparer Il y a lieu d’identifier séparé
avec ou sans chan les marchandises expédiées à l’étran identifier sé ou à entretenir sont à exclure, ment les marchandises à trans
gement de propriété ger ou introduites dans un pays en parément mais à enregistrer séparé former qui ne font pas l’objet
(ibid., par. 1.19-1.21) vertu d’un accord spécifique entre ment (ibid., par. 1.57). d’un changement de propriété;
les parties concernées (qui peut pré Il y a lieu également d’identi
voir ou non un changement de pro fier séparément les réexporta
priété) pour y subir des opérations tions et les réimportations.
spécifiques définies par les autorités
statistiques du pays déclarant.
Biens transférés en Par organisme de régulation des À inclure Les marchandises traversant
provenance ou à des stocks, on entend un organisme qui simplement un pays ou fai
tination d’organis contrôle le stock de certains pro sant l’objet d’une admission
mes de régulation des duits, ce qui consiste à acheter ou à temporaire ou d’une réexpé
stocks (ibid., par. 1.27) vendre ces produits pour influer sur dition sont à exclure (ibid.,
l’offre et la demande sur le marché par. 1.41-1.44).
mondial.
Biens traversant sim Les marchandises sont à considérer À exclure Ces marchandises sont à dis Les marchandises sous le ré
plement un pays comme traversant simplement un tinguer des marchandises qui gime douanier « en transit »
(ibid., par. 1.41 et 1.42) pays : a) si elles entrent dans le pays augmentent ou diminuent le ou « en transbordement » sont
déclarant et en sortent dans le seul stock des ressources maté à classer dans la catégorie des
but d’être acheminées dans un autre rielles d’un pays lorsqu’elles marchandises traversant sim
pays; b) si elles ne font pas l’objet entrent sur son territoire éco plement un pays, mais ce ne
d’arrêts non inhérents au transport; nomique (importations) ou sont pas les seules.
et c) si elles peuvent être identifiées en sortent (exportations).
à leur entrée dans le pays déclarant
et à leur sortie du pays déclarant.
Biens admis ou expé Ces marchandises sont celles dont À exclure Les marchandises à transfor On ne sait pas nécessairement
diés à titre tempo on sait au moment de leur admis mer et les marchandises en si les marchandises admises ou
raire (ibid., par. 1.43 sion ou expédition qu’elles entrent location financière sont à in expédiées sont censées être
et 1.44) dans le pays concerné à titre tem clure (ibid., par. 1.19-1.21 et renvoyées dans un délai déter
poraire (selon la définition des auto 1.28). miné. Les pays peuvent s’ils le
rités statistiques du pays) et qu’elles souhaitent utiliser une période
en sortiront, sous forme de retrait ou égale ou inférieure à un an
de retour, dans le même état (sauf à titre de critère d’admission
usure normale). Cette catégorie in temporaire.
clut, entre autres, les marchandises
décrites dans la Convention de
Kyoto et dans la Convention relative
à l’admission temporaire (Conven
tion d’Istanbul) en tant que mar
chandises sous le régime douanier
de l’« admission temporaire sous ré
serve de la réexportation en l’état ».
Portée des SCIM 231
Catégorie
de marchandises Définition SCIM 2010 Catégories distinctes Considérations supplémentaires
Biens à réparer ou Entrent dans cette catégorie les mar À exclure, Sont exclues de cette caté Les biens à réparer ou à entre
à entretenir (ibid., chandises expédiées temporaire mais à iden gorie les marchandises ad tenir sont à identifier en colla
par. 1.57) ment à l’étranger pour y être répa tifier séparé mises ou expédiées à titre boration avec les statisticiens
rées ou entretenues. Les opérations ment temporaire (ibid., par. 1.43 et responsables de la balance des
de réparation et d’entretien servent 1.44), qui sont à exclure des paiements.
à rétablir ou à préserver la qualité SCIM, et les biens à transfor
des marchandises et ne donnent pas mer (ibid., par. 1.19-1.21), qui
lieu à la création de marchandises sont à inclure dans les SCIM.
nouvelles.
a Remarque : les réexportations (ou les réimportations) font partie des exportations (ou des importations) et ne constituent pas une catégorie spécifique
de marchandises à inclure ou à exclure au sens de ce tableau, puisqu’elles sont systématiquement incluses. Les réexportations sont des exportations de
marchandises étrangères initialement enregistrées comme des importations et les réimportations sont des importations de marchandises exportées aupa
ravant. Il est recommandé d’enregistrer séparément les réexportations et les réimportations (voir SCIM 2010, par. 2.16-2.18). Les biens à transformer consti
tuent une catégorie de marchandises faisant généralement l’objet d’une réexportation ou d’une réimportation, sauf si ces biens acquièrent leur origine par
les opérations de transformation ou qu’ils restent (c’est-à-dire sont vendus) dans le pays où les opérations de transformation ont lieu (voir le chapitre 20 pour
plus de précisions). Les biens en consignation peuvent être retournés, auquel cas ils doivent être enregistrés comme ayant été réexportés (dans le pays de
l’importation initiale) ou réimportés (dans le pays de l’exportation initiale) à leur retour.
19.5. Exemple de marchandises en consignation194. Dans un cas typique impliquant 194 Les marchandises en consigna
des marchandises en consignation, des marchandises sont envoyées sur un marché tion auxquelles il est fait réfé
rence dans le présent manuel
qui leur est spécifique dans un autre pays dans le but d’être vendues. Des marchés de sont les marchandises en consi
ce type existent pour différents produits, par exemple les animaux vivants, les véhi- gnation telles qu’elles sont dé
finies dans les SCIM 2010. Dans
cules automobiles et le pétrole brut. Acheteurs et vendeurs se retrouvent sur ces mar- certains pays, les marchandises
chés. Les marchandises non vendues, à cause des résultats de leur inspection physique en consignation peuvent être
dans les centres locaux ou mondiaux de distribution ou de l’évolution de la conjonc- définies d’une façon différente ou
plus complète et faire l’objet d’un
ture sur les marchés, doivent être retournées. Il existe de nombreuses autres situa- régime douanier spécifique qui
tions ou circonstances dans lesquelles des marchandises sont envoyées à l’étranger peut être conforme ou non à la
définition statistique du concept
pour être vendues, mais sont retournées faute de l’avoir été195. fournie dans les SCIM 2010. Dans
19.6. Exemple de marchandises à transformer. Des chaînes mondiales de production la Convention de Kyoto révisée,
le terme « consignation » est
et de fabrication existent pour de nombreux produits tels que les véhicules automo- employé en référence à une ex
biles et les appareils électroniques (les téléphones mobiles, etc.). Dans tous ces cas, des pédition plutôt qu’à un régime
douanier général normalisé, sauf
parties du processus de production et de fabrication des composants du produit final dans le cas particulier du régime
ont lieu dans des pays différents. En ce sens, toutes les transactions commerciales des « envois de secours » visé à
précédant l’expédition du produit final peuvent être considérées comme constituant 195
l’annexe spécifique J (chapitre 5).
Voir SCIM 2010, par. 4.15, al. f,
des échanges de marchandises à transformer. pour l’évaluation des marchan
19.7. Exemple de marchandises à stocker. Certains produits importants tels que le dises retournées.
pétrole, le gaz, le blé et le riz sont souvent stockés à des endroits spécifiques avant
d’être distribués et utilisés. De petits États insulaires stockent par exemple de grandes
quantités de carburant pour s’assurer que les navires et aéronefs qui repartent puissent
faire le plein. Ces stocks peuvent être sous le contrôle total d’une entité étrangère,
mais ils font partie des ressources matérielles des pays où ils se trouvent.
19.8. Exemple de marchandises traversant simplement un pays. Des marchandises
sont souvent expédiées vers de grands centres de commerce, tels que Rotterdam, pour
le pétrole, et Dubaï et Hong Kong (région administrative spéciale de Chine), pour les
marchandises, avant d’être acheminées vers une autre destination. Il peut être diffi-
cile de déterminer si ces marchandises entrent dans le pays comme des marchandises
196 La Convention relative à l’admis
en consignation, à stocker ou simplement en transit. sion temporaire, signée à Istan
19.9. Exemple de marchandises admises ou expédiées à titre temporaire. Cette caté bul le 26 juin 1990, a permis de
réunir et de simplifier divers ins
gorie inclut, entre autres, les marchandises décrites dans la Convention de Kyoto révi- truments régissant l’admission
sée et dans la Convention d’Istanbul196 comme étant sous le régime douanier d’« ad- temporaire de marchandises.
232 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
mission temporaire sous réserve de réexportation en l’état ». Sont par exemple visés le
matériel de présentation pour les foires et expositions; les objets d’art, les échantillons
commerciaux et le matériel pédagogique; les animaux destinés à la reproduction ou
devant participer à des expositions ou à des courses; les emballages, les moyens de
transport, les conteneurs et le matériel lié au transport; et le matériel nécessaire à
l’exploitation de terres proches de la frontière par des personnes résidant à l’étranger.
Lorsque les mouvements de marchandises ne s’inscrivent pas dans un régime doua-
nier spécifique, les autorités statistiques sont engagées à définir des critères pour dé-
terminer si ces mouvements sont à considérer comme temporaires.
19.10. Exemple de marchandises à réparer ou à entretenir. Les navires et les aéronefs
font souvent l’objet de réparations et d’entretien à l’étranger qui sont à enregistrer
comme des transactions portant sur des services. Les opérations normales de répa-
ration et d’entretien peuvent être difficiles à distinguer d’opérations de rééquipement
ou de remise en état donnant lieu à un produit essentiellement nouveau dont l’impor-
tation et l’exportation ultérieure doivent être enregistrées dans les SCIM (voir égale-
ment les chapitres 20 et 23 ci-après).
19.14. Enclaves. Les SCIM 2010 (par. 2.10) précisent que le territoire économique
inclut également des enclaves territoriales situées ailleurs dans le monde. Les enclaves
sont des zones terrestres clairement délimitées (comme des ambassades, des consu-
lats, des bases militaires, des stations scientifiques, des bureaux d’information ou des
bureaux de l’immigration, des organismes d’aide, des services centraux de représen-
tants de la banque centrale jouissant de l’immunité diplomatique, etc.) qui sont physi-
quement situées sur d’autres territoires et qui sont utilisées par les gouvernements qui
les possèdent ou qui les louent à des fins diplomatiques, militaires, scientifiques ou
autres, avec l’accord formel des gouvernements des territoires sur lesquels les zones
terrestres sont physiquement situées. Les marchandises en provenance et à destina-
tion d’enclaves de gouvernements étrangers sont à exclure et relèvent du commerce
de services (ibid., par. 1.49, al. c).
Encadré 19.1
Seuils appliqués dans le système INTRASTAT de l’Union européenne
Seuil d’exemption
Le seuil d’exemption défini à l’article 10, paragraphe 3, du règlement (CE) n° 638/2004 du Parlement
européen et du Conseil, du 31 mars 2004, est un seuil obligatoire, c’est-à-dire que chaque État membre
doit définir des seuils sous lesquels les parties redevables de l’information statistique sont dispensées
de l’obligation de fournir toute information INTRASTAT.
La valeur des échanges d’un redevable de l’information statistique est considérée comme supérieure
aux seuils si :
a) Soit la valeur des échanges avec d’autres États membres au cours de l’année précédente dépasse
les seuils applicables;
b) Soit la valeur cumulée des échanges avec d’autres États membres depuis le début de l’année
d’application dépasse les seuils applicables. Dans ce cas, l’information est fournie à partir du mois
où les seuils sont dépassés.
Seuil de simplification
L’application du seuil de simplification défini à l’article 10, paragraphe 4, du règlement (CE) n° 638/2004
est facultative, c’est-à-dire que les États membres sont libres d’appliquer ou non un seuil de simplifica
a tion. Les États membres ont la possibilité de choisir le type de simplification applicablea :
Voir Eurostat, « National requi
rements for the INTRASTAT sys a) Dispenser les négociants de fournir des informations sur la quantité des marchandises;
tem: 2011 edition ». b) Dispenser les négociants de fournir des informations sur la nature de la transaction;
c) Permettre aux négociants de déclarer un maximum de dix sous-positions détaillées de la no
menclature combinée et de regrouper les autres produits selon l’État membre partenaire sous le
code 9950 00 00.
Seuil de transaction de faible importance
L’application du seuil de transaction de faible importance défini à l’article 10, paragraphe 6, du règle
ment (CE) n° 638/2004 est facultative. Sur décision de chaque État membre, les redevables de l’infor
mation statistique peuvent regrouper des transactions ayant chacune une valeur inférieure au seuil
de transaction de faible importance. L’article 13, paragraphe 4, du règlement (CE) n° 1982/2004 de
la Commission, du 18 novembre 2004, concernant la mise en œuvre du règlement (CE) n° 638/2004
du Parlement européen et du Conseil relatif aux statistiques communautaires des échanges de biens
entre États membres et abrogeant les règlements (CE) n° 1901/2000 et (CEE) n° 3590/92 de la Commis
sion, fixe le seuil à 200 euros. Les négociants peuvent déclarer uniquement l’État membre partenaire
et la valeur des biens en utilisant le code de produit 9950 00 00. Les autorités nationales peuvent sou
mettre cette procédure de déclaration simplifiée à l’octroi d’une autorisation.
Seuil de valeur statistique
Le seuil de valeur statistique défini à l’article 13, paragraphe 2, du règlement (CE) n° 1982/2004 est obli
gatoire dans les États membres qui recueillent la valeur statistique. Ce seuil s’applique généralement
aussi à la collecte des éléments de données facultatifs.
Encadré 19.2
Estimation des échanges sous le seuil : l’expérience de l’Union européenne (Allemagne)
Les exportateurs et les importateurs sont dispensés de déclarer leurs échanges intracommunautaires
si leurs exportations et leurs importations annuelles sont inférieures à un certain seuil. L’estimation
des données manquantes s’effectue par une approche « descendante ». La valeur totale des échanges
sous le seuil peut être estimée sur la base des données fiscales pertinentes. La valeur totale est ensuite
ventilée par groupe de produits (par code à deux chiffres du SH) et par pays partenaire selon la
structure des entreprises se situant juste au-dessus du seuil. L’hypothèse à la base de cette méthode
est que la structure des échanges des entreprises proches du seuil devrait être assez similaire. Les
quantités sont calculées en proportion de la part des valeurs estimées dans les valeurs totales.
Portée des SCIM 235
déclarant, elle doit être estimée et incluse dans les statistiques du commerce (ibid.,
par. 1.3). L’encadré 19.1 fournit des informations sur les différents seuils appliqués
dans le système INTRASTAT de l’Union européenne et l’encadré 19.2 décrit une mé-
thode pour estimer les transactions inférieures au seuil.
19.18. Traitement des non-réponses et déclaration en douane simplifiée. En règle gé-
nérale, le phénomène de non-réponse renvoie à la situation dans laquelle une entité
censée fournir des informations sur des transactions commerciales ne répond pas à
la demande d’informations. Ce phénomène de non-réponse est souvent associé aux
enquêtes, mais il se produit dans d’autres sources aussi. Les déclarations en douane
simplifiées concernent certaines transactions pour lesquelles une partie seulement
des informations d’ordinaire demandées par les douanes doit être fournie. Dans les
deux cas — non-réponse aux enquêtes auprès des entreprises et absence des infor-
mations nécessaires en raison de l’application de la déclaration en douane simpli-
fiée —, les pays sont encouragés à estimer ces flux et à les inclure dans leurs statis-
tiques du commerce extérieur de marchandises, selon les recommandations faites
dans les SCIM 2010, s’ils revêtent une importance économique significative, telle que
déterminée par les autorités statistiques du pays déclarant (voir également le para-
graphe 2.28 du présent manuel). Toutefois, si des mouvements de marchandises en
provenance ou à destination du pays déclarant ne sont pas déclarés par les négociants
alors qu’ils auraient dû l’être, ils sont illégaux et relèvent de la contrebande, auquel cas
ils doivent être exclus des statistiques du commerce international de marchandises
(voir le paragraphe 19.15 ci-dessus).
Chapitre 20
0202
Marchandises à transformer
ou qu’elle sera soumise à certaines opérations spécifiques dans un autre pays, est à
considérer comme une marchandise à transformer (voir la section B pour plus de
précisions sur les marchandises à exclure de cette catégorie). Toutefois, les autorités
douanières et statistiques de nombreux pays adoptent diverses versions d’une défini-
tion plus stricte des marchandises à transformer qui permettent l’identification de
ces marchandises dans la plupart des cas. Il est souhaitable d’adopter une définition
claire et opérationnelle des marchandises à transformer qui puisse s’appliquer systé-
matiquement et d’inclure cette définition dans les métadonnées des statistiques du
commerce.
20.4. Définitions spécifiques des marchandises à transformer basées sur les régimes
douaniers. De nombreux pays ont adopté des définitions des marchandises à trans-
former sur la base de régimes douaniers spécifiques, dont le « perfectionnement
actif » qui permet de recevoir dans un territoire douanier, en suspension des droits et
des taxes à l’importation, certaines marchandises destinées à subir une transforma-
198 Voir Convention de Kyoto révisée, tion, une ouvraison ou une réparation et à être ultérieurement exportées198. Comme
annexe spécifique F, chapitre 1, les négociants ont intérêt à utiliser des régimes spécifiques réservés aux marchandises
définition F2/E3. Voir également
les chapitres 2 et 18 du présent à transformer, ces marchandises sont identifiées de manière extrêmement fiable par
manuel. les codes des régimes douaniers. Les régimes douaniers tels que le perfectionnement
actif et le perfectionnement passif définissent clairement les marchandises à trans-
former. Toutefois, selon les réglementations et les pratiques nationales, les régimes de
zone franche et de drawback par exemple peuvent également porter sur des marchan-
dises à transformer. En général, les régimes douaniers spécifiques aux marchandises
à transformer sont instaurés dans le cadre des politiques commerciales et économi-
ques des pays, en soutien direct de certaines activités économiques.
20.5. Limites de l’utilisation des régimes douaniers. Les régimes douaniers ne défi-
nissent pas obligatoirement les marchandises à transformer, ni ne fournissent néces-
sairement suffisamment d’informations les concernant car, dans de nombreux cas,
199 Par ailleurs, en vertu de la clause les négociants ne voient pas d’avantages à utiliser ces régimes, que ce soit sous la
de la nation la plus favorisée, des
marchandises peuvent être exo forme d’une réduction ou d’une exonération des droits. Il peut être préférable pour
nérées de droits à l’importation les négociants de dédouaner les marchandises à transformer au titre de la libre circu-
et peuvent être admises sous le
régime douanier de la mise à la
lation à leur importation, et au titre de l’exportation classique à leur sortie du pays199.
consommation sur le territoire Dans ce cas, il peut être impossible d’identifier les importations de marchandises à
national (libre circulation); en pa transformer sur la base des relevés douaniers. Identifier les exportations de marchan-
reil cas, le régime douanier utilisé
n’est pas nécessairement révéla dises à transformer et les réexportations de marchandises après transformation peut
teur d’une activité de transforma se révéler encore plus difficile. De plus, si les échanges ont lieu entre des États mem-
tion.
Encadré 20
Définition et identification des marchandises à transformer dans l’Union européenne
a Voir la liste des codes relatifs à la
nature de la transaction applica Le règlement (CE) n° 1982/2004 de la Commission européenne définit le travail à façon comme des
bles dans le système Extrastat. opérations (transformation, construction, montage, amélioration, rénovation) ayant pour objectif
b Règlement (UE) n° 113/2010 de de produire un article nouveau ou réellement amélioré (annexe III, note de bas de page 5). Il précise
la Commission, du 9 février 2010, que cela n’implique pas nécessairement une modification de la classification du produit. Toutefois,
annexe II, note de bas de page 2; l’enregistrement statistique des marchandises à transformer au moyen de codes appelés codes
règlement (CE) n° 1982/2004 de
la Commission, du 18 novembre
de nature de la transaction dans le système du commerce extra et intracommunautaire de l’Union
2004, annexe III, note de page 2; européenne se limite aux marchandises à soumettre à des opérations de travail à façon sous contrat
et règlement (UE) n° 96/2010 sans transfert de propriété au façonneura. Cela signifie que les opérations de travail à façon réalisées
de la Commission, du 4 février par le façonneur pour son propre compte sont excluesb. Il est important de distinguer nettement le
2010, modifiant le règlement travail à façon sans changement de propriété aux fins d’établissement de la balance des paiements
(CE) n° 1982/2004 de la Commis
sion, annexe III, note de bas de et de la comptabilité nationale. À ces fins, il est utile de limiter la définition des marchandises à trans
page 2. former à celles à transformer sous contrat.
Marchandises à transformer 239
bres d’une union douanière, il est possible qu’il n’y ait pas de déclarations en douane
ou de régimes douaniers qui permettent d’identifier les marchandises à transformer.
20.6. Autres définitions des marchandises à transformer. En l’absence de régimes
douaniers propres, les marchandises à transformer sont définies sur la base de cri-
tères économiques ou autres qui peuvent refléter des besoins de renseignements spé-
cifiques (voir l’exemple dans l’encadré 20 ci-dessus).
20.7. Description de la transformation sous contrat. La transformation sous contrat
signifie qu’il n’y a pas de changement de propriété. Le donneur d’ordre fournit les
produits principaux ou intermédiaires au sous-traitant chargé de la transformation
et reste propriétaire de ces produits. Le sous-traitant expédie les produits après trans-
formation au donneur d’ordre ou à un autre négociant, auquel le donneur d’ordre a
vendu les produits transformés.
20.8. Opérations considérées comme relevant de la transformation. Les opérations
suivantes sont souvent considérées comme relevant de la transformation, mais des
pays peuvent y ajouter d’autres opérations200 : 200 Cette liste n’est ni normative ni
exhaustive; il y a plutôt lieu de la
a) La fabrication/assemblage de produits (de semi-conducteurs, par exemple); considérer comme une liste de ré
b) Le raffinage du pétrole, de l’or, etc.; férence des activités qui peuvent
s’assimiler à des opérations de
c) La conservation (par addition de conservateurs, par exemple); transformation, selon les circons
tances nationales.
d) Le traitement (contre les parasites ou la corrosion, par exemple);
e) Le mélange de produits de qualité différente pour produire des produits
d’une autre qualité;
f ) L’étiquetage des marchandises avec fourniture des étiquettes dans le cadre
d’une transaction de vente; sinon, l’étiquetage est un service;
g) L’embouteillage de liquides (la mise en bouteilles de vin élevé en barriques,
par exemple);
h) La mise en conserve de produits (de produits alimentaires, par exemple);
i) La transformation de textiles en produits (la fabrication de vêtements, de
sacs à main et de rideaux, par exemple);
j) La dilution ou la concentration de liquides (la transformation du jus
d’orange, par exemple);
k) L’enrichissement de l’uranium.
E. Expériences nationales
206 Voir Hongman Jin, « China’s Prac 20.18. Marchandises à transformer : exemple de la Chine. Les marchandises à trans-
tice in Statistics of Goods for Pro former représentent une part importante des exportations et importations chinoises
cessing » (Statistics Department,
administration générale des (de l’ordre de 50 % des exportations et de 30 % des importations)206. L’administration
douanes de Chine), présentation générale des douanes de la République populaire de Chine, l’organisme responsable
lors du Forum mondial sur les sta
tistiques du commerce extérieur, des statistiques du commerce de marchandises, définit les marchandises à transfor-
Genève, 2-4 février 2011. mer sur la base du régime douanier du perfectionnement actif, en vertu duquel cer-
Marchandises à transformer 243
taines marchandises peuvent être admises sur le territoire douanier aux fins de fabri-
cation ou de transformation avant d’être exportées. Deux types de régime douanier
se distinguent : le perfectionnement actif de type I, applicable lorsque les intrants
importés restent la propriété du fournisseur, et le perfectionnement actif de type II,
applicable lorsque la propriété des intrants importés est transférée aux producteurs
chinois. Il faut obtenir une autorisation pour appliquer le régime de perfectionne-
ment actif aux marchandises et les douanes contrôlent l’opération de transformation.
Les statistiques du commerce extérieur sont établies sur la base des informations re-
cueillies à propos des transactions, à l’échelle des entreprises.
20.19. Marchandises à transformer : exemple de Hong Kong (région administrative
spéciale de Chine). Un exemple sur l’élaboration des données relatives au perfection-
nement passif entre Hong Kong (région administrative spéciale de Chine) et la Chine
continentale est proposé au paragraphe 4.19.
20.20. Marchandises à transformer : exemple de l’Islande207. La métallurgie, un sec- 207 Voir A. Ó. Svavarsdóttir, « New
teur d’activité majeur en Islande, importe des matières premières à transformer et manuals of trade in goods and
trade in services: Goods for pro
exporte des marchandises après transformation. Les entreprises concernées sont peu cessing in Iceland » (Statistics
nombreuses, et les importateurs sont tenus d’indiquer sur la déclaration en douane Iceland), présentation lors du Fo
rum mondial sur les statistiques
si les marchandises sont importées pour transformation. Les matières premières im- du commerce extérieur, Genève,
portées pour transformation sont exonérées d’accises et de droits (selon la réglemen- 2-4 février 2011.
tation douanière). Cette mesure incite les entreprises à identifier les marchandises à
transformer sur la déclaration d’importation. Quelques entreprises achètent des ma-
tières premières à l’étranger et vendent les produits finis à l’étranger (ce qui implique
un changement de propriété); d’autres concluent des accords avec des entreprises
étrangères pour transformer les matières premières en produits finis, auquel cas les
entreprises étrangères leur fournissent les matières premières et vendent les produits
finis (ce qui n’implique pas de changement de propriété). Les marchandises à trans-
former représentent une part importante des marchandises et des services dans les
statistiques islandaises du commerce.
20.21. Marchandises à transformer : exemple des Philippines. Le bureau de statis-
tique des Philippines n’a pas encore inclus le code du régime douanier dans le trai-
tement des données du commerce. Les marchandises dites consignées sont donc
considérées comme des marchandises à transformer. Les semi-conducteurs et les vê-
tements sont des exemples de marchandises consignées. Les étapes à enchaîner pour
établir s’il s’agit de marchandises consignées consistent :
a) À vérifier que la valeur FAB des matières premières importées est bien sai-
sie dans la case n° 40 du document d’exportation. Une valeur doit être saisie
dans ce champ si les marchandises exportées sont des marchandises consi-
gnées. La valeur FAB des marchandises consignées est égale à la somme du
coût de la main-d’œuvre et de la valeur FAB des matières premières impor-
tées;
b) À valider la valeur déclarée dans la case n° 40 par comparaison avec la fac-
ture annexée et à rechercher la valeur des matières premières consignées,
des produits consignés, des intrants consignés ou des articles transformés,
ou la valeur des matières importées ou du coût de transformation. Cette
valeur doit correspondre à la valeur saisie dans la case n° 40;
c) À vérifier si le coût de la main-d’œuvre (la valeur CMT ou CMP) est in-
diquée dans le document d’exportation. La valeur FAB des marchan-
dises consignées est égale à la somme du coût de la main-d’œuvre (la va-
leur CMT/CMP) et de la valeur des matières premières importées. Il arrive
qu’aucune valeur ne soit saisie dans la case n° 40 dans certains documents
244 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
F. Autres questions
Chapitre 21
1212
Mouvements internationaux
de marchandises en cas de transactions
entre parties liées
ter de cette recommandation et utiliser une autre définition des parties liées, par
exemple celle proposée dans la publication Définition de référence de l’OCDE des in-
210 Voir Organisation de coopération vestissements directs internationaux, quatrième édition, 2008210. Les pays doivent in-
et de développement économi diquer dans les métadonnées la définition qu’ils ont retenue.
ques, Définition de référence de
l’OCDE pour les investissements
directs internationaux, quatrième
21.4. Exemples de transactions entre parties liées. Pour illustrer les échanges entre
édition, 2008, Éditions OCDE (Pa parties liées, l’exemple le plus simple est celui d’une transaction entre une société
ris, 2008). Les « parties liées » peu mère et son entreprise d’investissement direct installée dans un autre pays. Ces tran-
vent également se définir selon le
MBP6 (par. 6.12) et Définition de sactions sont souvent motivées par les conditions de production plus favorables qui
référence de l’OCDE des investis- règnent dans ce pays (des coûts d’intrants moins élevés ou un régime fiscal plus favo-
sements internationaux directs,
quatrième édition, 2008, (par. 11
rable, par exemple) ou par des considérations en rapport avec l’accès aux marchés ou
et 31) en tant que sociétés mères la distribution des marchandises. Toutefois, il est fréquent que les échanges entre par-
et leurs entreprises d’investisse ties liées s’inscrivent dans des processus nettement plus complexes de production et
ment direct (filiales ou succur
sales). Une entreprise d’investis de distribution qui s’étendent sur de nombreux pays. Les marchandises à transformer
sement direct est une entreprise (voir le chapitre 20) constituent un cas particulier à cet égard : ces marchandises sont
constituée ou non en société
dans laquelle un investisseur di
admises dans un pays en vertu d’un accord spécifique entre les parties concernées
rect détient au moins 10 % des (qui peuvent être liées ou non) qui peut prévoir ou non un changement de propriété.
droits de vote (dans le cas d’une
entreprise constituée en société)
ou l’équivalent (dans le cas d’une
entreprise non constituée en so
ciété). La façon dont l’OMC définit
B. Objectifs de l’identification des transactions
les parties liées est dans l’ensem entre parties liées (y compris l’évaluation)
ble considérée la plus opération
nelle sous l’angle des douanes.
21.5. Contrôle de la qualité de l’évaluation. Les douanes ont pour obligation légale
de procéder à l’évaluation des importations soumises à des droits ad valorem, selon
l’Accord de l’OMC sur l’évaluation en douane. Dans l’ensemble, les douanes sont
chargées de procéder à l’évaluation correcte des importations et des exportations,
même si ces dernières ne sont pas reprises dans cet accord. L’organisme responsable
des statistiques peut soit accepter l’évaluation faite par les douanes, soit procéder aux
ajustements requis pour déterminer la valeur statistique correcte des importations
et des exportations sur la base d’estimations ou de sources supplémentaires (voir le
chapitre 15). La valeur des marchandises que déclarent les parties liées peut être in-
fluencée par les relations qui existent entre ces parties, comme le montrent des études
des prix intra-entreprise pendant une longue période. Dans ce contexte, toute infor-
mation permettant de déterminer si une transaction implique des parties liées ou
non faciliterait grandement le contrôle des pratiques d’évaluation et servirait de base
pour calculer les éventuels ajustements que l’organisme responsable des statistiques
jugerait approprié d’apporter aux valeurs déclarées.
21.6. Comprendre les multinationales et les causes des échanges. Les activités des
multinationales sont largement considérées comme un facteur majeur dans l’écono-
mie mondiale. Ces entreprises représentent une grande partie de la valeur ajoutée, de
l’emploi et des exportations et importations dans de nombreux pays et leur part dans
les échanges mondiaux est considérable. Elles sont considérées comme responsables
du développement des chaînes de valeur mondiales et de l’extension des processus de
production à de nombreux pays, qui représentent une part importante de l’augmen-
tation des échanges mondiaux. Par le passé, les statisticiens du commerce ne dispo-
saient pas d’informations détaillées sur les échanges impliquant des multinationales.
Le développement de la base de données du commerce par caractéristiques des entre-
prises, fruit de la mise en correspondance des données du commerce avec des infor-
mations provenant des registres des entreprises (voir le chapitre 11), permet de mieux
cerner les échanges des grandes entreprises. Toutefois, l’identification systématique
des transactions intra-entreprise permettrait de procéder à une analyse nettement
Mouvements internationaux de marchandises en cas de transactions entre parties liées 247
plus approfondie et détaillée des échanges mondiaux et des activités des multinatio-
nales, y compris de leurs effets sur la croissance nationale et l’emploi.
21.7. Niveau de détail requis. Comme indiqué ci-dessous, différentes sources per
mettent d’obtenir des informations sur les échanges entre parties liées. Selon les sour
ces utilisées, il est possible d’obtenir des informations sur les échanges entre parties
liées à l’échelle agrégée uniquement ou par transaction. Des informations sur chaque
transaction sont requises à des fins d’évaluation. Toutefois, limiter les informations
aux transactions importantes peut suffire. Pour analyser les activités des multina-
tionales, des chiffres agrégés tels que ceux proposés dans le cadre des statistiques
des filiales étrangères (FATS) peuvent se révéler suffisants. Toutefois, seules des don-
nées détaillées par produit sur les transactions entre parties liées permettent de com-
prendre ces échanges de façon approfondie.
21.10. Statistiques des filiales étrangères (FATS). Les chiffres sur les importations
et exportations totales et intra-entreprise de marchandises et de services des filiales
étrangères sont actuellement produits par un nombre limité de pays. Toutefois, da-
vantage de pays devraient commencer à élaborer ce type de données, suite aux re-
commandations relatives aux FATS adoptées par la Commission de statistique des
Nations Unies et publiées dans le Manuel des statistiques du commerce international
211 Publication des Nations Unies, des services 2010211 (MSCIS 2010, chap. IV). Les États membres de l’UE envisagent
numéro de vente : F.10.XVII.14. par exemple d’améliorer leurs FATS dans un avenir proche dans le cadre du règle-
ment de l’UE relatif aux statistiques communautaires sur la structure et l’activité
212 Règlement (CE) n° 716/2007 du des filiales étrangères212 . S’agissant de l’identification des transactions entre parties
Parlement européen et du Con liées, il serait judicieux de désagréger les exportations et les importations en quelques
seil, du 20 juin 2007, relatif aux
statistiques communautaires sur grandes catégories qui permettraient de différencier les transactions entre parties
la structure et l’activité des filiales liées des transactions entre parties non liées (MSCIS 2010, par. 4.60), car ces infor-
étrangères.
mations seraient extrêmement utiles pour analyser des questions en rapport avec la
mondialisation. Par ailleurs, les FATS ne contiennent pas d’informations sur la so-
ciété mère, et il est difficile d’obtenir des informations détaillées sur les échanges to-
taux et intra-entreprises par produit. La méthode de l’Italie, élaborée dans le cadre du
règlement de l’UE sur les FATS, montre qu’il est possible d’obtenir quelques chiffres
intéressants sur les échanges totaux des filiales étrangères par produit moyennant la
fusion, à l’échelle des entreprises, de la liste des filiales étrangères et de la liste des
opérateurs de commerce extérieur.
21.11. Intégration des déclarations en douane avec les registres des entreprises inter-
nationales. Bien que ce soit essentiellement une possibilité théorique à l’heure ac-
tuelle, l’intégration des déclarations en douane avec un registre des entreprises in-
ternationales pourrait être réalisable à l’avenir. L’adoption, par les pays, du modèle de
pipeline intégré et continu de données permettrait de relier les déclarations d’expor-
tation et les déclarations d’importation correspondantes (voir le paragraphe 8.8). De
plus, si les déclarations étaient reliées à un registre des entreprises internationales, il
serait possible d’identifier l’entreprise exportatrice et l’entreprise importatrice dans
une transaction commerciale. Comme le registre des entreprises internationales
contiendrait des informations sur les relations entre entités, il permettrait d’identifier
des échanges intra-entreprises. Toutefois, les pays devront commencer par s’accorder
sur un registre opérationnel d’entreprises internationales, tel que le Répertoire Euro-
213 De plus amples informations sont Groups de l’Union européenne213, et par le créer.
disponibles à l’adresse http://
ec.europa.eu/eurostat/fr/web/ 21.12. Conclusions. Dans l’ensemble, les pays soutiennent les objectifs de l’identifi-
structural-business-statistics/ cation des échanges entre parties liées214. Toutefois, recueillir ces données est dans
structural-business-statistics/eu
rogroups-register. de nombreux pays un exercice difficile, voire irréalisable, dans un avenir proche à
214 Voir Division de statistique de cause des problèmes sérieux qui se posent en matière d’élaboration. Si c’est possible,
l’Organisation des Nations Unies, demander d’indiquer que la transaction relève des échanges intra-entreprise sur la
« Report on the results of the first
round of worldwide consulta déclaration en douane est semble-t-il la pratique la plus adéquate (voir l’exemple des
tion », octobre 2008, p. 9. Dispo États-Unis ci-dessous). Dans l’ensemble, la décision des pays d’identifier les transac-
nible à l’adresse http://unstats.
un .o rg /uns d / t r a d e / imt s /s c /
tions intra-entreprise comme ils y sont encouragés pourrait dépendre de leurs priori-
trade_09.htm. tés et de leurs besoins nationaux.
D. Pratiques optimales
21.13. Définition du concept de « parties liées » : l’expérience des États-Unis. Le com-
merce entre parties liées, ou intra-entreprise, désigne les transactions entre des entre-
prises installées aux États-Unis et leurs filiales étrangères, ainsi que les transactions
entre des filiales installées aux États-Unis d’entreprises étrangères et leurs succursales
Mouvements internationaux de marchandises en cas de transactions entre parties liées 249
Encadré 21
La définition des « parties liées » selon l’OMC
Article 15, paragraphe 4, de l’Accord de l’OMC sur l’évaluation en douane
« Aux fins du présent accord, des personnes ne seront réputées être liées que :
« a) Si l’une fait partie de la direction ou du conseil d’administration de l’autre, et réciproquement;
« b) Si elles ont juridiquement la qualité d’associés;
« c) Si l’une est l’employeur de l’autre;
« d) Si une personne quelconque possède, contrôle ou détient directement ou indirectement 5 % ou
plus des actions ou parts émises avec droit de vote, de l’une et de l’autre;
« e) Si l’une d’elles contrôle l’autre directement ou indirectement;
« f) Si toutes deux sont directement ou indirectement contrôlées par une tierce personne;
« g) Si, ensemble, elles contrôlent directement ou indirectement une tierce personne; ou
« h) Si elles sont membres de la même famille. »
à l’étranger. Côté exportations, les parties sont « liées » si l’une des parties détient,
directement ou indirectement, 10 % au moins de l’autre partie (voir la section 30.6,
paragraphe 10, des Foreign Trade Regulations). Cette définition du concept de par-
ties liées correspond en tout point à celle retenue par le Bureau of Economic Analysis
dans ses enquêtes annuelles sur l’activité des multinationales. Côté importations, les
215
parties sont « liées » si l’une des parties possède, contrôle ou détient l’équivalent de La Foreign Trade Division (FTD)
du United States Census Bureau
6 % des actions ou parts émises avec droit de vote de l’autre partie (voir la section 402, publie chaque année les données
alinéa e, du Tariff Act de 1930). agrégées du commerce entre
parties liées par communiqué de
21.14. Élaboration et publication des données par le United States Census Bureau. presse, à l’adresse www.census.
Les données du commerce entre parties liées sont élaborées à partir des relevés admi- gov/foreign-trade/Press-Release/
related_party/index.html. Des
nistratifs des statistiques officielles des importations et exportations des États-Unis. données supplémentaires sur le
Les transactions sont assorties du code « R » si elles ont lieu entre parties liées et du commerce entre parties liées qui
code « N » si elles ont lieu entre parties non liées; ces codes sont obligatoires pour ne sont pas rendues publiques
par communiqué de presse peu
toutes les transactions d’exportation et pour la plupart des transactions d’importa- vent être obtenues dans la base
tion. Les prix de vente servent de base à l’évaluation des cargaisons; en général, il est de données de la FTD sur le com
merce entre parties liées (http://
toutefois obligatoire de calculer la valeur des marchandises négociées entre parties sasweb.ssd.census.gov/relate
liées comme si les transactions avaient lieu entre parties non liées215. dparty).
251
Chapitre 22
2222
ou ligne fixe (électricité) peuvent être très différentes selon les pays. D’une part, l’ache-
minement des marchandises peut être régi par un contrat unique entre un produc-
teur ou un consortium de producteurs et une entreprise ou un consortium d’entre-
prises responsable de la suite de la distribution dans le pays importateur, les pipelines
ou lignes fixes étant la propriété des parties au contrat. D’autre part, si le commerce
de l’électricité, du gaz ou du pétrole est totalement libéralisé au sein des pays et entre
ceux-ci, des producteurs individuels peuvent fournir des consommateurs individuels
par pipeline ou ligne fixe dont aucune partie au contrat n’est propriétaire. L’élabora-
tion des données sera de toute évidence affectée par ces différentes modalités.
22.5. Quantité et valeur transactionnelle. L’acheminement de ces marchandises en
continu a pour conséquence que le mouvement international d’une quantité spé-
cifique de marchandise n’est pas nécessairement lié à une transaction spécifique,
comme c’est le cas pour les autres marchandises. Il s’ensuit que la corrélation entre les
quantités et leurs transactions spécifiques est connue des seuls partenaires commer-
ciaux et est spécifiée dans le contrat ou la facture, tandis que les quantités effective-
ment fournies ne sont connues qu’à la lecture des compteurs.
22.6. Recommandation concernant l’évaluation. L’électricité, le gaz, le pétrole et
l’eau sont à évaluer abstraction faite de tous frais de livraison exclus de la valeur de
type FAB ou CAF. Ces frais peuvent être indiqués séparément ou non sur la facture.
En l’absence de relevés douaniers adéquats, il est recommandé aux pays de deman-
der la valeur transactionnelle de ces marchandises directement aux acheteurs et aux
vendeurs. Toutefois, si seule la valeur globale, frais de livraison inclus, est disponible,
il y a lieu d’identifier ces frais (sur la base d’estimations ou d’autres sources d’infor-
mation) et de les déduire pour obtenir la valeur statistique de ces marchandises. Les
frais de livraison doivent être évalués aux prix du marché, sachant toutefois qu’il
n’existe pas souvent de marchés pour de tels services et que les prix de ces services
sont fixés soit administrativement, soit sur la base d’un certain calcul des coûts. Il
est recommandé que les partenaires commerciaux de telles transactions évaluent et
enregistrent ces flux d’une manière uniforme pour améliorer la comparabilité inter-
nationale (SCIM 2010, par. 4.15, al. c).
22.7. Complexité des réseaux de pipelines et de lignes fixes et fréquence des transac-
tions d’achat et de vente. Les marchandises acheminées par pipeline ou ligne fixe, en
particulier le gaz et l’électricité, se distinguent par une caractéristique spécifique, en
l’occurrence le fait que de nombreux pays peuvent être reliés au même système de dis-
tribution, ce qui peut compliquer les choses lorsqu’il s’agit de déterminer le pays par-
tenaire et d’identifier le commerce de transit. Il peut également être difficile de garder
la trace des flux physiques à cause de la complexité inhérente des réseaux de pipelines
et de lignes électriques. Autre spécificité de ces transactions, l’électricité, le gaz et le
pétrole sont souvent achetés et vendus sans qu’aucun mouvement physique de mar-
chandises ne s’observe (négoce international). Les transactions purement financières
peuvent être très difficiles, voire impossibles, à différencier des transactions commer-
ciales qui affectent le stock de ressources matérielles des pays concernés.
les données douanières. Toutefois, comme l’indique le paragraphe 22.3 ci-dessus, les
relevés douaniers n’existent pas dans de nombreux pays et, lorsqu’ils existent, ils ne
sont pas adéquats.
22.9. Informations sur les prix. Les déclarations en douane ne reflètent pas toujours
correctement les mouvements physiques réels du pétrole, du gaz, de l’eau ou de l’élec-
tricité (le moment du franchissement de la frontière ou les quantités fournies peu-
vent par exemple différer), mais elles contiennent généralement des informations sur
les prix qui peuvent servir de base à l’évaluation de ces marchandises. Les bourses
de produits sont une autre source pertinente d’information pour l’évaluation de ces
marchandises. Toutefois, les prix pratiqués sur ces places boursières se rapportent
plus souvent aux quantités négociées pour satisfaire des besoins supérieurs à ceux
prévus et peuvent dès lors s’appliquer à des transactions futures au lieu d’être révé-
lateurs des prix effectivement convenus entre l’acheteur et le vendeur pour des mar-
chandises qui font effectivement l’objet de transactions internationales durant une
période de référence donnée.
22.10. Informations sur les quantités fournies par les exploitants de réseaux à titre
de source supplémentaire. Les exploitants de réseaux, qui sont responsables des lignes
électriques ou des pipelines par lesquels les marchandises sont acheminées, disposent
d’informations sur les quantités d’électricité, de pétrole ou de gaz qui traversent la
frontière entre deux pays. Les exploitants de réseaux ne sont pas souvent parties aux
transactions commerciales et peuvent donc être considérés uniquement comme une
source supplémentaire d’information. Dans certains pays toutefois, les exploitants de
réseaux sont parfois la seule source d’information concernant les mouvements phy-
siques des marchandises (en termes de temps et de lieu) dont les négociants peuvent
avoir perdu la trace.
leurs moyennes de chaque pays partenaire sont donc calculées sur la base des décla-
rations des négociants. Ces valeurs sont de surcroît vérifiées par rapport aux chiffres
correspondants des pays partenaires.
22.17. Production des statistiques du commerce extérieur de gaz naturel et d’électri-
cité : l’expérience de l’Italie. En Italie, l’Institut national de statistique (Istat) a conçu
une nouvelle méthode pour établir les statistiques du commerce extérieur d’électri-
cité et de gaz naturel à l’état gazeux, qu’il a expérimentée pour la première fois lors
de la révision finale des données de 2010 et de la première révision intermédiaire des
données des huit premiers mois de l’année 2011. Ce choix a été motivé par l’augmen-
tation des problèmes de qualité des données en 2011, ainsi que par la nécessité de ga-
rantir la cohérence des séries chronologiques et d’en limiter les ruptures structurelles
(voir l’annexe 22.A pour plus de détails).
Annexe 22.A
Production de statistiques du commerce extérieur de gaz naturel
et d’électricité : l’expérience de l’Italie
Tableau 22.A
Sources de données utilisées dans l’établissement des statistiques du commerce extérieur
d’électricité et de gaz naturel à l’état gazeux
Description des informations
Sources de données nationales disponibles Informations disponibles Variables
et internationales auprès des sources de données sur le « pays partenaire » codées
Terna S.p.A. (opérateur italien Transactions « commerciales » Non, uniquement quant Q (E)
du réseau de transmission et internationales d’électricité me aux points d’entrée et de
de distribution de l’électricité) surée en unité physique [gi sortie aux frontières natio
gawattheure (GWh)] nales
Marchés européens de l’élec Prix unitaire mensuel moyen Oui P (E)
tricité (GME, Epex Spot, Power (PUN) de l’électricité sur le mar
Exchange Central Europe, ché italien et prix unitaires men
OMEL) suels moyens de l’électricité sur
les principaux marchés euro
péens
REGRT-E (Réseau européen Commerce d’électricité mesurée Oui W (E)
tre pays
des gestionnaires de réseaux en unité physique en
de transport d’électricité) européens
Enerdata Déficit/excédent national d’élec Oui W (E)
tricité
Snam Rete Gas S.p.A. (fournis Commerce extérieur de gaz na Non, uniquement quant Q (G)
seur de gaz naturel, suivi des turel mesuré en unité physique aux points d’entrée et de
points d’entrée et de sortie du [gigajoule (GJ)] sortie aux frontières natio
gaz naturel) nales
Ministère du développement Commerce extérieur de gaz na Oui W (G)
économique turel par pays partenaire
Istat et douanes Valeurs unitaires d’importation Oui P (G)
et d’exportation de gaz naturel
Commerce de marchandises acheminées par pipeline ou ligne fixe 257
Encadré 22.A
Méthode d’estimation du commerce mensuel d’électricité et de gaz naturel en Italie
Chapitre 23
32 32
Navires et aéronefs
217 Les plate-formes pétrolières peu
vent également être incluses
dans cette catégorie de marchan
dises. Dans l’Union européenne,
par exemple, les transactions de
23.1. Introduction. Le présent chapitre aborde le problème de l’identification et de plate-formes pétrolières sont
traitées de la même façon que
l’enregistrement des transactions portant sur des navires et des aéronefs217 et décrit les transactions de navires si les
le traitement à réserver à ces transactions pour que les données les concernant soient structures visées sont flottantes
comparables entre les pays. Il présente les sources de données qu’il est possible d’uti- et non fixes. Voir le traitement
des installations fixes ou des
liser et traite de la question de la location. Il ressort des données disponibles qu’il est installations en général au para
nécessaire d’améliorer l’enregistrement statistique du commerce de navires et d’aé- graphe 6.8.
218 Selon les chiffres de 2009 rela
ronefs218. Ce chapitre est en lien avec le chapitre 20, puisque les navires et les aéronefs
tifs aux navires [qui relèvent du
à rééquiper peuvent être considérés comme des marchandises à transformer. Il faut groupe 793, dans la Classifica
souvent utiliser des sources non douanières pour établir les statistiques du commerce tion type pour le commerce in
ternational (CTCI)], les pays ont,
de navires et d’aéronefs. C’est la raison pour laquelle ce chapitre est en lien avec les collectivement, déclaré 141 mil
chapitres 3 et 4, qui portent sur l’utilisation de sources de données non douanières, liards de dollars des États-Unis
ainsi qu’avec le chapitre 7, qui traite de l’intégration de données de différentes sources. d’exportation, mais 57 milliards
de dollars des États-Unis d’impor
tation seulement. Ces échanges
ont très fortement augmenté,
A. Difficultés rencontrées lors de la mesure mais cette tendance a perduré
pendant de nombreuses années.
du commerce de navires et d’aéronefs L’enregistrement de navires sous
pavillon dit « de complaisance »
dans un nombre limité de pays
23.2. Mouvement physique et changement de propriété. L’établissement des statisti- relativement petits semble être
la raison majeure pour laquelle
ques du commerce international repose sur le mouvement international réel des mar- les importations sont sous-dé
chandises, qui est enregistré dans les relevés douaniers. Une grande partie des navires clarées à l’échelle mondiale. Cer
et des aéronefs qui font l’objet de transactions internationales ne passent pas physi- tains de ces pays ne déclarent
pas leurs données du commerce
quement par les douanes qui, souvent, ne reçoivent pas de déclaration les concernant. à l’échelle internationale. Toute
Par ailleurs, déterminer que le mouvement physique d’un navire ou d’un aéronef fois, si les propriétaires de navire
peuvent enregistrer leur navire
s’inscrit dans le cadre d’une transaction ne va pas nécessairement de soi. C’est pour- dans un pays dont ils ne sont pas
quoi les SCIM 2010 recommandent d’utiliser le critère du changement de propriété résidents, leur navire ne doit en
pour déterminer si certains biens doivent être enregistrés dans des cas exceptionnels, aucun cas être enregistré dans
les statistiques du commerce
comme ceux portant sur le commerce de navires et d’aéronefs, lorsque la directive de ce pays. Selon les chiffres de
générale n’est pas applicable ou qu’elle ne suffit pas219. Le changement de propriété 2009, les pays ont déclaré plus de
41 milliards de dollars des États-
est défini comme le changement de propriété économique dans le SCN 2008220 et Unis d’exportation de navires (le
le MBP6221. Lorsque le critère du changement de propriété est utilisé pour enregis- groupe 793, dans la CTCI) vers
trer des marchandises dans les SCIM, une exportation doit être enregistrée en cas de trois pays seulement : le Panama,
les Îles Marshall et le Libéria, qui
transfert de propriété d’une unité résidente à une unité non résidente, et une impor- soit ne déclarent pas de telles
tation doit être enregistrée en cas de transfert de propriété d’une unité non résidente transactions, soit ne font pas état
de telles importations. Il ressort
à une unité résidente. Toutefois, l’application de ce critère passe par l’utilisation d’une du commerce mondial d’aé
source de données qui permette de recueillir des informations fiables sur le chan- ronefs (qui relève du groupe 792
gement de propriété des navires et des aéronefs. Les registres nationaux ou interna- de la CTCI) que jusqu’en 2008 les
exportations ont systématique
tionaux d’immatriculation des navires et des aéronefs sont généralement considérés ment excédé les importations
comme des sources à envisager pour obtenir de telles informations, mais ils n’existent dans une large mesure, mais cette
marge n’est pas aussi importante
pas nécessairement ou ne fournissent pas ce type d’informations, comme l’explique que celle observée à propos des
la section suivante. navires (les chiffres des exporta-
260 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
tions de 2009 sont erronées, car 23.3. Transactions de transformation versus transactions de service et de réparation
un grand pays exportateur n’a
pas communiqué de données (sans changement de propriété). Les navires et les aéronefs peuvent être expédiés dans
détaillées par produit). Voir 2009 un pays pour y faire l’objet d’une rénovation ou d’un rééquipement partiel par leur
International Trade Statistics Year- propriétaire étranger qui en garde la propriété. Ce cas de figure pose le problème pra-
book, vol. II, Trade by Commodity
(publication des Nations Unies, tique de l’obtention d’informations sur les transactions, tant du côté du pays expédi-
numéro de vente : E.11.XVII.3 teur (exportateur) que du côté du pays prestataire du service ou de la transformation.
H). Disponible à l’adresse http://
comtrade.un.org/pb/. Abstraction faite du problème pratique relatif à la façon d’enregistrer ces transac-
219 Voir SCIM 2010, par. 1.4. Les ca tions, il faut aussi déterminer si une transaction donnée est une transaction de répa-
tégories de biens auxquelles le ration ou autre service ou est une transaction de transformation (voir le chapitre 20
critère du changement de pro
priété peut s’appliquer s’agissant
pour plus de précisions). S’il a été établi qu’un navire ou un aéronef est expédié dans
de l’enregistrement des tran un pays pour transformation et dans l’hypothèse où la directive générale peut être
sactions internationales de mar appliquée, une importation doit être enregistrée à l’entrée de l’appareil dans ce pays
chandises sont les navires et les
aéronefs (par. 1.29), les satellites et une exportation doit être enregistrée à sa sortie du pays après transformation. L’en-
et leurs lanceurs (par. 1.33), les registrement d’une transaction relative à un navire ou à un aéronef nécessite une éva-
lignes électriques, les pipelines
et les câbles de communication
luation de la valeur brute de la marchandise, c’est-à-dire de la valeur transactionnelle
sous-marins (par. 1.36) et les équi totale de l’appareil. Comme certains navires ou aéronefs sont de grande valeur, les
pements mobiles qui changent statistiques du commerce de marchandises des pays peuvent être fortement affectées
de propriété pendant qu’ils se
trouvent en dehors du pays de ré par seulement quelques transactions les concernant. C’est pourquoi il est conseillé
sidence de leur propriétaire initial aux statisticiens d’informer les utilisateurs dans les métadonnées sur ces transactions
(par. 1.39).
220
et sur la façon de les traiter222 . Par ailleurs, les pays peuvent envisager de coopérer
Système de comptabilité natio-
nale 2008 (SCN 2008), Com
avec leurs partenaires commerciaux quant à l’enregistrement de ces transactions
mission européenne, Fonds pour uniformiser les procédures d’enregistrement et améliorer la comparabilité in-
monétaire international, Orga ternationale des données. Ce point revêt une importance particulière sachant que le
nisation de coopération et de
développement économiques, pays expéditeur (exportateur) peut ne disposer d’aucune information au sujet de ces
Nations Unies, Banque mon transactions, tandis que le pays où s’effectue le service ou la transformation devrait
diale; disponible au format PDF
sur le site Web de la Division de
avoir connaissance des activités de rénovation ou de rééquipement de grande enver-
statistique des Nations Unies, à gure menées sur son territoire économique.
l’adresse http://unstats.un.org/
unsd/nationalaccount/sna2008. 23.4. Enregistrement du pays partenaire. Les navires et les aéronefs qui sont utilisés
asp. dans un pays, puis qui sont exportés dans un autre pays, gardent toujours le même
221 Fonds monétaire international, pays d’origine. C’est le cas de la quasi-totalité des autres marchandises d’occasion
Manuel de la balance des paie-
ments et de la position extérieure (voir le chapitre 16 pour plus de précisions). Les SCIM 2010 (par. 6.26) recommandent
globale, sixième édition, MBP6 d’enregistrer dans les importations le pays de consignation à titre de deuxième pays
(Washington, DC, 2009). Dispo
nible à l’adresse http://www.imf.
partenaire, en plus du pays d’origine. Les statisticiens et les utilisateurs peuvent esti-
org/external/pubs/ft/bop/2007/ mer que le pays de consignation fournit des informations plus utiles sur le commerce
bopman6.htm. des navires et des aéronefs (et d’autres marchandises d’occasion). Il est dès lors sou-
222 Les responsables des SCIM peu haitable d’indiquer le pays de consignation en plus, et non en lieu et place du pays
vent être enclins à exclure les
transactions de modernisation d’origine.
ou de rénovation, puisque ces
transactions impliquent uni
quement un mouvement tem
poraire de la marchandise et B. Sources potentielles d’information
que leur inclusion fausserait les
statistiques du commerce. Cer sur le commerce de navires et d’aéronefs
taines transactions sont des cas
limites, et c’est aux responsables
des statistiques nationales qu’il 23.5. Relevés douaniers et registres nationaux de navires et d’aéronefs. Lorsque des
revient de décider s’il s’agit de aéronefs et des navires franchissent les frontières de pays en tant qu’objets commer-
transactions de transformation
ou de transactions de réparation ciaux et que des relevés douaniers appropriés sont créés, ces relevés doivent être uti-
ou de service. Toutefois, exclure lisés comme source d’information principale. Toutefois, dans certains pays, le com-
des activités de transformation merce international d’aéronefs et de navires n’est pas nécessairement enregistré par
concernant des navires et des
aéronefs en général ne peut être les douanes, même si les appareils franchissent la frontière; de plus, les relevés doua-
recommandé. Il y a lieu de garder niers peuvent être incomplets, voire inexistants si les appareils ne franchissent pas de
présent à l’esprit le fait que d’au
tres opérations de transformation frontière223. En pareil cas, de nombreux pays sont amenés à rechercher la trace d’une
impliquent également l'enregis- transaction commerciale dans les registres nationaux d’aéronefs et de navires et à
Navires et aéronefs 261
utiliser le changement de propriété qui y est indiqué pour établir les statistiques du gistrement de valeurs élevées à
commerce. Toutefois, les pays ne disposent pas tous de registres nationaux d’aéronefs l’importation et à l’exportation,
alors que la valeur ajoutée réelle
et de navires et ceux qui en disposent ne les utilisent pas nécessairement à des fins peut être relativement minime.
statistiques. De plus, les registres ne rendent pas nécessairement compte de toutes La valeur de chacune de ces tran
sactions peut être très peu élevée
les transactions entre des résidents et des non-résidents224, et les informations qu’ils par comparaison avec la valeur
contiennent ne sont pas nécessairement suffisamment à jour, appropriées ou com- d’un navire ou d’un aéronef, mais
plètes pour être utilisées. En particulier, ces registres peuvent contenir des informa- la somme de ces transactions
peut facilement atteindre ou dé
tions sur le propriétaire légal des appareils, alors que ce sont des informations sur leur passer la valeur du commerce de
propriétaire économique qui sont requises. Dans ce contexte, les pays peuvent avoir navires et d’aéronefs.
223 Une situation similaire peut
à envisager d’utiliser en plus des registres d’autres sources d’information; ils peuvent s’observer dans le cas des trains
en outre consulter la comptabilité des entreprises ou examiner les contrats de location qui franchissent régulièrement
ou de gestion pour déterminer qui est le propriétaire économique des appareils. la frontière. Dans ce cas, il peut
également se révéler nécessaire
23.6. Exigences internationales relatives à l’immatriculation des aéronefs. Divers d’utiliser le changement de pro
priété et non le franchissement
instruments juridiques nationaux et internationaux régissent l’aviation civile et l’im- de frontière comme critère pour
matriculation des aéronefs. La Convention relative à l’aviation civile internationale, déterminer s’il y a lieu d’enregis
qui énonce les principes à respecter par ses signataires, revêt une importance parti- trer une transaction commerciale.
Les entreprises qui possèdent et/
culière à l’échelle mondiale225. Cette convention dispose que les aéronefs ont la na- ou exploitent ou qui fabriquent et
tionalité de l’État dans lequel ils sont immatriculés226. Elle stipule également que les vendent des trains devraient être
aéronefs ne peuvent être légalement immatriculés dans plus d’un pays227 et que tout en mesure de fournir des infor
mations au sujet de la vente et de
aéronef employé à la navigation aérienne internationale porte les marques de natio- l’achat des trains.
nalité et d’immatriculation qui lui sont propres228. Ces règles internationales signi- 224 Dans l’Union européenne, par
exemple, les bateaux de pêche
fient à l’échelle nationale que tout aéronef est inscrit dans le registre national à la ne sont généralement pas inscrits
délivrance de son autorisation de transport. Dans le cas d’un aéronef importé, l’im- dans les registres nationaux des
matriculation n’est possible que si le demandeur produit les documents appropriés; le navires; comme le montrent les
résultats d’un questionnaire eu
demandeur doit en particulier apporter la preuve de l’acquisition de la propriété. Le ropéen.
demandeur peut toutefois, dans certains pays du moins, être soit l’acquéreur, ou pro- 225 Voir Convention relative à l’avia
priétaire juridique, soit l’exploitant, ou propriétaire économique. Le demandeur doit tion civile internationale. Dispo
nible à l’adresse http://www.icao.
également produire une preuve de l’annulation de l’immatriculation ou de la non-im- int/publications/pages/doc7300.
matriculation, qui établit qu’un aéronef a effectivement été immatriculé dans un seul aspx. À ce jour, les États parties à
la Convention sont au nombre de
pays, ce qui exclut le risque de double comptage ou d’enregistrement incorrect. 191.
226
23.7. Exigences internationales relatives à l’immatriculation des navires. L’Organi- Convention relative à l’aviation
civile internationale, première
sation maritime internationale (OMI) a instauré en 1987 le système de numéros OMI partie, chapitre III, article 17.
d’identification des navires dans le but d’améliorer la sécurité et la sûreté des navires; 227 Ibid., article 18.
228
ce système d’identification est obligatoire pour tous les navires depuis le 1er janvier 229
Ibid., article 20.
Voir Organisation maritime inter
1996 et est géré par l’OMI et IHS Fairplay (anciennement le Lloyd’s Register-Fair- nationale, lettre circulaire n° 188/
play)229. L’objectif de ce système était d’attribuer un numéro permanent à chaque Rev.3, du 11 décembre 2006, sur
navire à des fins d’identification. Ce numéro devait rester inchangé en cas de trans- la mise en œuvre de la résolu
tion A.600(15), « Système de nu
fert sous un autre pavillon et être inscrit sur les certificats du navire. En 2004230, le méros OMI d’identification des
système d’attribution d’un numéro OMI d’identification unique aux compagnies et navires ».
230 Voir Organisation maritime
propriétaires inscrits a été instauré pour renforcer la sûreté et la sécurité maritimes et internationale, lettre circu
la protection de l’environnement et pour faciliter la prévention de la fraude maritime. laire n° 2554/Rev.1, du 7 février
Ce système a pour but d’attribuer un numéro d’identification permanent à chaque 2007, sur la mise en œuvre du sys
tème d’attribution d’un numéro
compagnie et/ou propriétaire inscrit exploitant des navires d’une jauge brute égale ou OMI d’identification unique aux
supérieure à 100 effectuant des voyages internationaux 231, 232 . Le système d’attribu- compagnies et propriétaires ins
crits [résolution MSC.160(78)].
tion d’un numéro OMI d’identification unique aux compagnies et propriétaires ins- 231 Les pays sont invités à attribuer
crits est géré sans frais par IHS Fairplay, en parallèle avec le système de numéro OMI également un numéro aux na
d’identification des navires [résolution A.600(15)] et les procédures relatives à leur vires effectuant des voyages na
tionaux.
mise en œuvre (lettre circulaire n° 1886/Rev.3). 232 Toutefois, les navires de pêche ne
23.8. Demande de documentation supplémentaire. Les autorités statistiques doivent doivent pas nécessairement être
inscrits de cette façon normali
utiliser les données douanières et les registres d’aéronefs et de navires à leur disposi- sée.
tion pour obtenir le maximum d’informations statistiques et doivent, au besoin, de-
262 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
mander aux propriétaires inscrits dans les registres ou aux signataires des contrats de
location financière de soumettre des déclarations distinctes pour établir les statisti-
ques du commerce international, ce qui peut nécessiter l’adoption d’une loi spécifiant
les obligations faites à chaque partie concernée (les autorités chargées de la tenue des
registres, les propriétaires et les locataires) de fournir des informations.
Encadré 23.1
Propriété, unité institutionnelle et résidence
•• Propriété. On distingue deux types de propriété : la propriété légale et la propriété économique.
Le propriétaire légal d’entités telles que des biens et des services, des ressources naturelles ou des
actifs et des passifs financiers est l’unité institutionnelle qui peut prétendre de plein droit et en
vertu de la loi aux avantages associés à ces entités. Le propriétaire économique de telles entités
est l’unité institutionnelle qui peut prétendre aux avantages associés à l’utilisation de ces entités
dans le cadre d’une activité économique en acceptant les risques correspondants (SCN 2008,
par. 10.5). Chaque entité a à la fois un propriétaire légal et un propriétaire économique, bien
que, dans de nombreux cas, le propriétaire économique et le propriétaire légal d’une entité (d’un
aéronef, par exemple) soient les mêmes (ibid., par. 10.6). Un propriétaire légal peut conclure
un contrat avec une autre unité pour que cette dernière accepte les risques et avantages liés
à l’utilisation du produit en production, en contrepartie d’un montant convenu présentant un
élément de risque moindre. C’est le cas, par exemple, lorsqu’une banque est le propriétaire légal
d’un avion, mais permet à une compagnie aérienne de l’utiliser en contrepartie d’une somme
convenue (ibid., par. 2.46-2.49 et 3.21-3.29).
•• Unité institutionnelle. Une unité institutionnelle est une entité économique qui est capable, de
son propre chef, de posséder des actifs, de prendre des engagements, de s’engager dans des
activités économiques et de réaliser des opérations avec d’autres entités (ibid., par. 4.2).
•• Résidence. La résidence d’une unité institutionnelle correspond au territoire économique avec
lequel elle possède la relation la plus étroite, autrement dit son centre d’intérêt économique
prépondérant (ibid., par. 4.10-4.15).
•• Clarification : une unité institutionnelle résidente peut être détenue en tout ou en partie par
une unité institutionnelle non résidente, et un changement de propriété peut avoir lieu entre la
société mère et sa succursale résidant dans un autre pays.
tar de ce que fait Eurostat actuellement, pourrait aider les pays à s’acquitter de cette
tâche234. 234 Eurostat, « Methodological ques
tions from member States re
lating to the trade in ships and
aircraft », document interne,
D. Location de navires et d’aéronefs 28 novembre 2011.
Encadré 23.2
Enregistrement du commerce d’aéronefs : l’exemple du Canada
Une entreprise installée dans le pays A achète un aéronef fabriqué au Canada, une transaction traitée
comme une exportation au Canada. Cet aéronef est utilisé pendant plusieurs années, puis est remplacé
par un modèle plus récent. L’aéronef remplacé est renvoyé au Canada pour y être rééquipé, puis est
vendu au pays B. Le retour de l’appareil au Canada est traité comme une réimportation et sa vente
ultérieure, comme une exportation.
Annexe 23.A
Élaboration des données sur le commerce extérieur de navires et d’aéronefs :
l’expérience de l’Italie
• Pour les aéronefs, l'opérateur désigne une personne physique résidant dans
un État membre ou une personne morale établie dans un État membre, qui
utilise un ou plusieurs aéronefs, conformément à la réglementation appli-
cable dans cet État membre; ou un transporteur aérien communautaire, tel
que défini par la législation communautaire [règlement (CEE) n° 3922/91 du
Conseil, du 16 décembre 1991, relatif à l’harmonisation de règles techniques
et de procédures administratives dans le domaine de l’aviation civile].
23.A.3. Identification du pays partenaire. Le pays partenaire est le pays où l’opéra-
teur est établi. Cette définition n’est pas sans défaut, mais c’est dans la plupart des cas
l’approximation la plus adéquate qui soit disponible. L’hypothèse selon laquelle l’opé-
rateur est un indicateur concluant du nouveau concept de propriétaire économique a
ouvert la voie à l’utilisation de sources de données supplémentaires pour caractériser
et mesurer au mieux les transactions internationales de navires et d’aéronefs.
ces deux exemples, toutes les sources mentionnées ci-dessus ont été cruciales pour
prendre la décision de classement.
Annexe 23.B
Élaboration des données sur le commerce extérieur de navires et d’aéronefs :
l’expérience de la Norvège
Encadré 23.B
Différencier la location-exploitation et la location financière
La location-exploitation et la location financière impliquent deux formes différentes de propriété. Dans
le cadre d’une location-exploitation, le bailleur est propriétaire de l’équipement et finance tous
les investissements requis. Le bailleur garde la valeur résiduelle de l’équipement qu’il récupère à
l’expiration du contrat de location. Lors de l’utilisation de produits de prêts, tels que ceux relevant de
la location financière, du découvert et du prêt, l’emprunteur est le propriétaire de l’équipement et en
finance 100 % de la valeur. Dans le cadre d’une location-exploitation, la valeur de l’équipement n’est
pas inscrite au bilan et les coûts de location sont entièrement imputés comme coûts directs associés à
l’utilisation de l’équipement. Dans le cas d’une location financière, l’équipement est inscrit au bilan et
l’entreprise doit gérer et ventiler tous les coûts et les amortissements liés à l’équipement pour dresser
un tableau correct de toutes ses incidences financières. La location-exploitation prévoit également un
contrôle de facture externe. Le bailleur, qui est propriétaire de l’équipement, paie toutes les factures
et détermine si celles-ci sont conformes aux engagements qu’il a pris. Le preneur reçoit simplement
régulièrement des factures pour la location.
268 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
une exportation ou une importation de biens. Si ces deux conditions ne sont pas ré-
unies, la transaction n’est pas enregistrée dans le commerce de marchandises, mais
dans le commerce de services.
23.B.3. Élaboration des données. Les données sur le commerce de navires, y com-
pris les codes relatifs au transport et aux régimes, sont saisies manuellement dans
la base de données du bureau de statistique. Recueillir les données prend en général
de l’ordre de deux mois, parfois même davantage. Toutefois, les données sont enre-
gistrées durant le mois du changement de propriété. Cet exercice ne couvre pas le
commerce de navires norvégiens immatriculés dans des registres étrangers si la tran-
saction aboutit à leur immatriculation dans le registre d’un autre pays. Toutefois, on
estime que cette activité est très limitée et est ignorée pour le moment.
23.B.4. Navires norvégiens sous pavillon étranger. S’agissant de la question des na-
vires norvégiens sous pavillon étranger, le bureau de statistique avait pour usage de
s’appuyer sur les données (électroniques) du Lloyd’s Fairplay Register. Toutefois, il a
renoncé à cette pratique après analyse des coûts et avantages de l’abonnement aux
mises à jour mensuelles et est désormais à la recherche de nouvelles sources adé-
238 Voir sur le site www.equasis.org/. quates. Equasis, une source gratuite, pourrait être utilisée238. Le bureau de statistique
étudie également la possibilité d’administrer une petite enquête annuelle auprès des
grandes compagnies maritimes pour estimer d’une autre façon l’ampleur de cette ac-
tivité. Ce projet n’a pas encore été mené à bien.
269
Chapitre 24
4242
24.1. Introduction. Le présent chapitre a pour but de décrire succinctement les ca-
ractéristiques et la mesure de certaines autres catégories de marchandises qui peu-
vent présenter des difficultés lorsqu’il s’agit de leur appliquer la directive générale,
et/ou dont l’établissement des statistiques peut être pertinent et présenter un intérêt
spécifique pour les statisticiens de la comptabilité nationale et de la balance des paie-
ments. Il analyse également la façon dont les statisticiens chargés des SCIM et de la
balance des paiements peuvent coopérer pour enregistrer les transactions portant sur
ces marchandises. Par ailleurs, il décrit les différences d’enregistrement de certaines
catégories de marchandises entre les SCIM et la balance des paiements239. Ce cha- 239 Pour une description détaillée
pitre est complémentaire du chapitre 19, qui traite de la portée des SCIM en général, des différences conceptuelles
entre les recommandations re
et des chapitres 20 à 23, qui traitent de catégories spécifiques de marchandises, mais latives aux SCIM (SCIM 2010) et
il y ajoute une autre dimension, dans la mesure où il analyse systématiquement la celles relatives à la balance des
paiements (MBP6), voir l’annexe F
relation entre l’établissement des statistiques du commerce de marchandises et l’éta- des SCIM 2010, où figure égale
blissement de la comptabilité nationale et de la balance des paiements. Toutefois, cette ment un tableau de concordance
entre les SCIM et l’ensemble des
relation est également étudiée dans tous les cas où elle est pertinente dans les autres biens sur la base de la balance des
chapitres de la quatrième partie du présent manuel (en particulier dans le chapitre 20 paiements.
sur les marchandises à transformer).
Encadré 24.1
La définition des marchandises dans les SCIM 2010
Dans les SCIM 2010 et en référence au SCN 2008, les marchandises se définissent comme des objets
physiques produits pour lesquels il existe une demande, sur lesquels des droits de propriété peuvent
être établis et dont la propriété peut être transférée d’une unité institutionnelle à une autre par le
a Voir SCIM 2010, par. 1.5. Voir égale biais de transactions sur les marchés, ainsi que certains types de produits basés sur la capture des
ment ibid., annexe A, par. A.2-A.4; connaissances
a.
stockés sur des supports physiques qui peuvent traverser les frontières de manière
et SCN 2008, par. 6.15 et 6.22. physique
chandises doivent souvent être incluses dans le commerce de services, les statisticiens
responsables de la balance des paiements (MBP6) devraient s’intéresser à la façon de
différencier les transactions de marchandises des transactions de services dans les
SCIM, pour éviter le risque de double comptage ou de lacunes dans le champ couvert
(dans le cas des supports enregistrés ou non, par exemple). Il est donc conseillé aux
deux groupes de statisticiens de travailler en étroite collaboration.
24.3. Les biens acquis par toutes les catégories de voyageurs, y compris les travail-
leurs non résidents, d’une certaine importance définie par la législation nationale,
sont à inclure dans les SCIM (voir SCIM 2010, par. 1.16 et 1.49, al. a) et dans la balance
des paiements (MBP6) dans la catégorie des marchandises (voir MBP6, par. 10.19 et
10.20), alors que les biens sous le seuil doivent être enregistrés sous la rubrique des
voyages, dans la catégorie des services (MBP6, par. 10.86-10.90).
24.4. Supports, enregistrés ou non enregistrés (voir SCIM 2010, par. 1.18, et annexe F,
par. F.5). Il est recommandé d’inclure les supports enregistrés ou non enregistrés
dans les SCIM, sauf s’ils contiennent des logiciels personnalisés ou écrits pour des
clients spécifiques ou des originaux de toute nature, et ce même s’il peut se révéler im-
possible d’exclure ces supports dans la pratique. Ces exclusions doivent être fondées
sur les définitions recommandées dans le MBP6 et doivent être établies en étroite
coopération avec les responsables de l’élaboration des statistiques de la balance des
paiements et des statistiques du commerce international des services (voir MBP6,
tableau 10.4; et MSCIS 2010, tableau 3.1). Il est toutefois admis que ces supports peu-
vent être impossibles à exclure à cause : a) des usages des douanes concernant le clas-
sement des supports non enregistrés et inscrits sous une position de la classification
sans autre différenciation; et b) de l’absence d’autres sources de données fiables et peu
onéreuses permettant une identification systématique. Le MBP6 inclut uniquement
dans les marchandises générales les logiciels prêts à l’emploi non personnalisés et les
enregistrements audio et vidéo sur supports physiques, tels que les disques et autres
dispositifs, avec droits d’utilisation illimitée (voir MBP6, par. 10.17, al. c, et par. 10.143
et 10.144).
24.5. Biens en location financière ou en location-exploitation (voir SCIM 2010,
par. 1.28 et 1.51). Il existe deux types courants de location : la location financière et la
location-exploitation. Les biens sont réputés être en location financière si le locataire
détient les droits, assume les risques, perçoit les bénéfices et assume les responsabi-
lités correspondantes et peut donc être considéré, d’un point de vue économique,
240 Voir SCIM 2010, annexe A, comme le propriétaire de fait240. Les biens en location financière sont à inclure dans
par. A.11.
les statistiques du commerce international de marchandises. Toute location qui ne
présente pas les caractéristiques énumérées ci-dessus est une location-exploitation.
Les biens en location-exploitation sont à exclure des statistiques du commerce inter-
national de marchandises. Dans la pratique, il peut être difficile de différencier les
241 Voir également MBP6, par. 5.57. deux types de location241. C’est pourquoi, dans certains cas, la durée du contrat de
location peut être utilisée comme critère pour déterminer s’il s’agit d’une location fi-
Autres catégories spéciales de marchandises 271
Encadré 24.2
Exemple : élaboration des données sur les produits de la mer pêchés par des navires
norvégiens en dehors du territoire douanier et déchargés dans des ports étrangers
Les produits de la mer pêchés par des navires norvégiens en dehors du territoire douanier de la
Norvège et déchargés dans des ports étrangers ne sont pas déclarés aux douanes norvégiennes.
Le Ministère de la pêche et des affaires côtières gère un système de taxes sur les exportations des
produits de la pêche qui impose l’enregistrement de tous les produits de la mer, même ceux pêchés
en dehors du territoire douanier de la Norvège.
La Direction de la pêche contrôle les exportations de produits de la pêche et s’assure que les bateaux
de pêche respectent la réglementation. Les bateaux de pêche doivent faire rapport au Conseil de
l’Organisation de vente des produits de la pêche, lequel fait rapport à la Direction de la pêche.
Les douanes sont responsables de la perception des taxes, mais ne disposent pas de toutes les
informations requises pour produire les statistiques du commerce. C’est la raison pour laquelle le
bureau de statistique a conclu un accord avec la Direction de la pêche, en vertu duquel il reçoit un
rapport mensuel sur les produits pêchés en dehors du territoire norvégien et déchargés à l’étranger.
Ce rapport indique notamment la date des accostages, les ports d’accostage et les pays où ils se
situent, les types de pêches, leur poids et leur valeur. Les données sont disponibles dans les deux mois
suivant le mois des accostages. Le bureau de statistique procède à un contrôle minimal de la qualité
des données.
nancière (la durée est égale ou supérieure à un an) ou d’une location-exploitation (la
durée est inférieure à un an). La question de la distinction entre les biens en location
financière et les biens en location-exploitation est analysée au chapitre 23 au sujet des
navires et des aéronefs, car les transactions de location sont très courantes dans ces
catégories de marchandises, en particulier celle des aéronefs.
24.6. Produits de la pêche, minéraux extraits des fonds marins et biens de sauvetage
(voir SCIM 2010, par. 1.31, et annexe F, par. F.19). Ces biens débarqués par les navires
étrangers dans des ports nationaux ou acquis par des navires nationaux en haute mer
auprès de navires étrangers s’inscrivent dans le champ d’application des SCIM 2010,
tant pour les exportations que pour les importations, et doivent être enregistrés lors-
qu’ils revêtent une importance économique ou environnementale significative. Il est
admis que les données concernant cette catégorie de marchandises peuvent être diffi-
ciles à recueillir, en particulier lorsque les transactions ont lieu en dehors du territoire
économique. Les pays sont toutefois encouragés à élaborer au fil du temps les procé-
dures de collecte ou d’estimation requises pour répondre aux besoins importants de
données à des fins politiques; comme ces marchandises sont depuis toujours incluses
dans la balance des paiements, les statisticiens responsables de la balance des paie-
ments appliquent déjà probablement des méthodes appropriées d’estimation et d’éla-
boration des données les concernant.
24.7. Déchets et ferraille (voir SCIM 2010, par. 1.38 et 1.58). Les déchets et ferraille,
dont les produits dangereux pour l’environnement, sont à enregistrer et à classer sous
la position appropriée des produits si leur valeur commerciale est positive. Les dé-
chets et la ferraille sans valeur commerciale sont à exclure, mais doivent être enregis-
trés séparément dans les unités de quantité appropriées. Il est admis que les données
peuvent être difficiles à recueillir au sujet de ces marchandises, dont la valeur n’est
pas nécessairement connue d’emblée à l’entrée ou à la sortie du pays; les pays sont
toutefois encouragés à élaborer au fil du temps les procédures nécessaires à la collecte
de données et/ou à leur estimation. Les déchets et ferraille n’ayant pas de valeur com-
merciale sont à enregistrer dans la balance des paiements dans le groupe des services
de dépollution et de traitement des déchets et le groupe des transactions liées à l’envi-
ronnement (MSCIS 2010, par. 3.245 et 3.298).
272 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
24.8. Les marchandises à entretenir ou à réparer (voir SCIM 2010, par. 1.57) sont
exclues du commerce de marchandises et sont à enregistrer séparément, car les tran-
sactions les concernant sont à inclure dans le groupe des services d’entretien et de
réparation dans la balance des paiements. Différencier ces marchandises des mar-
chandises à transformer est un exercice difficile pour les statisticiens, qu’ils soient
responsables des SCIM ou de la balance des paiements (MBP6) [voir les chapitres 19
et 20 ainsi que le paragraphe 23.3 pour plus de précisions].
24.9. Autres catégories présentant un intérêt particulier pour les statisticiens respon-
sables du commerce de marchandises et de la balance des paiements et de la compta-
bilité nationale. Les statisticiens responsables de la balance des paiements ont tout
intérêt à s’assurer que toutes les transactions commerciales de marchandises sont in-
cluses dans leurs statistiques. S’ils ne peuvent obtenir de données sur des transactions
commerciales importantes, par exemple celles portant sur l’électricité, le gaz ou le
pétrole ou encore sur les navires, les aéronefs ou les biens militaires, parce qu’elles
ne sont pas incluses dans les informations fournies par les douanes et dans les statis-
tiques du commerce, ils doivent utiliser d’autres sources pour se les procurer. Il est
recommandé aux responsables des statistiques du commerce international de mar-
chandises et de la balance des paiements de travailler en étroite collaboration lors de
la collecte de ces informations auprès d’autres sources et de s’assurer que les transac-
tions commerciales pertinentes sont incluses dans les statistiques du commerce inter-
national de marchandises et de la balance des paiements.
24.10. Marchandises livrées avec des services (voir SCIM 2010, par. 4.15, al. g). Il est
fréquent que des marchandises soient vendues avec des services, d’installation ou
d’entretien par exemple. La difficulté ne réside pas en l’occurrence dans le champ
couvert (c’est-à-dire dans la question de savoir s’il y a lieu ou non d’inclure ces tran-
sactions), mais dans l’évaluation. Les marchandises livrées avec des services doivent
être évaluées comme suit : la valeur statistique à comptabiliser est celle des marchan-
dises uniquement et la valeur de tous les services qui y sont associés doit être exclue
des SCIM, sauf s’il s’agit de services inclus dans le calcul de la valeur de type FAB ou
CAF. Toutefois, cet exercice peut se révéler assez difficile dans le cas de certaines mar-
chandises, telles que les supports (voir SCIM 2010, par. 1.18). Les marchandises ven-
dues avec des services peuvent être identifiées grâce à leur valeur unitaire supérieure.
24.13. Marchandises retournées (voir SCIM 2010, par. 1.23, et annexe F, par. F.6). Si
des biens exportés sont ensuite retournés, ils doivent être inclus dans les importations
et identifiés comme des réimportations au moment où ils sont retournés. De même,
des biens importés et retournés par la suite doivent être inclus dans les exportations
et identifiés comme des réexportations au moment où ils sont retournés242 . Si les res- 242 Il existe différentes catégories
ponsables des SCIM sont en mesure d’identifier les biens retournés, au moyen d’un de marchandises retournées, par
exemple les marchandises re
code de régime douanier spécifique par exemple, les responsables de la balance des tournées pour cause de qualité
paiements (MBP6) doivent en être informés pour leur éviter d’annuler les transac- insuffisante et les marchandises
en consignation (voir SCIM 2010,
tions initiales dans leurs enregistrements, comme le prévoit le MBP6. par. 1.17) qui ne sont pas vendues.
24.14. Effets des travailleurs migrants (voir SCIM 2010, par. 1.26, et annexe F,
par. F.7). Les effets des travailleurs migrants sont à inclure dans les SCIM si leur im-
portance est significative, mais sont à exclure du commerce au sens de la balance des
paiements (MBP6) en l’absence de changement de propriété. L’exclusion des transac-
tions concernant les effets des migrants de la balance des paiements (MBP6) serait
grandement facilitée si ces marchandises étaient spécifiquement identifiées comme
telles dans les enregistrements statistiques des douanes.
24.15. Marchandises dont l’entrée sur le territoire économique ou la sortie du terri-
toire économique est illégale (voir SCIM 2010, par. 1.59, et annexe F, par. F.8). Il est
recommandé d’exclure ces transactions (qui peuvent porter sur des marchandises lé-
gales et illégales)243 des SCIM et de les enregistrer séparément. Le MBP6 inclut dans 243 Les mouvements illégaux à des
les marchandises générales les biens illégaux ainsi que les biens de contrebande qui tination ou en provenance du
territoire économique peuvent
seraient autrement légaux (MBP6, par. 10.17, al. i et j). Les douanes et les statisticiens se rapporter à des marchandises
de la balance des paiements sont engagés à travailler en collaboration pour évaluer légales ou illégales; en d’autres
termes, ce sont pas nécessaire
la quantité de biens de contrebande, car les statisticiens de la balance des paiements ment les marchandises qui sont
peuvent relever dans leurs enquêtes des indices montrant que les voyageurs ne dé- illégales, mais la façon dont elles
clarent par leurs marchandises comme il se doit. entrent sur le territoire écono
mique ou dont elles en sortent
qui est illégale.
24.16. Marchandises perdues ou détruites après leur départ du pays exportateur, mais
avant leur arrivée dans le pays importateur et après acquisition de leur propriété par
l’importateur. Il est recommandé d’exclure ces marchandises des SCIM du pays im-
portateur, mais de les enregistrer séparément (voir SCIM 2010, par. 1.60, et annexe F,
par. F.9). Pour faciliter l’enregistrement correct de ces transactions dans la balance
des paiements, les responsables des SCIM sont engagés à fournir ces informations aux
responsables de la balance des paiements.
24.17. Marchandises importées pour des projets de construction par des entreprises
non résidentes (voir SCIM 2010, annexe F, par. F.10). Lorsque les opérations ne sont
pas suffisamment importantes pour que les entreprises concernées constituent une
filiale, les marchandises visées ne sont pas enregistrées dans le commerce de mar-
chandises dans la balance des paiements (MBP6, par. 10.22, al. d), mais sont enregis-
trées comme exportations et importations dans les SCIM. L’identification spécifique
de ces marchandises dans les enregistrements statistiques des douanes serait utile aux
responsables de la balance des paiements.
24.18. Marchandises transférées en provenance ou à destination d’un organisme de
régulation des stocks. Il est recommandé d’inclure ces marchandises dans les SCIM
(voir SCIM 2010, par. 1.27, et annexe F, par. F.11). Le MBP6 exclut les marchandises
temporairement exportées ou importées, telles que les marchandises à entreposer, en
l’absence de transfert de propriété (MBP6, par. 10.22, al. e). Ces marchandises sont
toutefois à enregistrer si elles sont vendues une fois à l’étranger (MBP6, par. 10.17,
al. g). L’identification spécifique de ces mouvements dans les enregistrements statis-
tiques des douanes serait utile aux statisticiens de la balance des paiements (MBP6).
274 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 24.3
Élaboration d’un tableau de concordance dans l’Union européenne
Les différences méthodologiques et conceptuelles entre les deux systèmes ont été identifiées dans le
domaine du commerce international de marchandises. Ces travaux ont en particulier consisté :
•• À comparer les approches méthodologiques fondamentales adoptées à l’égard des statistiques
du commerce extérieur (dont le principe est d’enregistrer toutes les marchandises qui augmen
tent ou diminuent le stock de ressources matérielles d’un pays à leur entrée sur son territoire éco
nomique ou à leur sortie de ce territoire) et des statistiques de la balance des paiements (dont
le principe est d’enregistrer les transferts de propriété entre des résidents et des non-résidents);
•• À identifier toutes les différences entre le concept de l’Union européenne et les concepts natio
naux;
•• À identifier les différentes méthodes d’évaluation (CAF/FAB ou FAB/FAB), ainsi que les méthodes
utilisées pour calculer les facteurs de conversion à appliquer pour passer d’un concept à l’autre;
•• À identifier les méthodes utilisées pour élaborer les données sur le commerce de marchandises à
transformer, à entretenir et à réparer;
•• À examiner le traitement réservé à des marchandises et à des mouvements spécifiques (le chan
a Le tableau n’est pas présenté gement de propriété économique dans le cas des navires et des aéronefs, par exemple).
dans le présent manuel, car il est
extrêmement complexe et est
Des problèmes spécifiques d’élaboration des données (les effets d’amendements apportés au Code
propre à la situation spécifique des douanes, par exemple) ont par ailleurs été analysés. Le groupe de travail a élaboré un modèle de
de l’Union européenne. tableau de concordancea.
Cinquième partie
Métadonnées et diffusion
277
Chapitre 25
52 52
Métadonnées
25.1. Introduction. Le présent chapitre repose sur le chapitre IX, « Qualité des don-
nées et métadonnées », des SCIM 2010. Il présente tous les aspects des données du
commerce qu’il y a lieu d’aborder dans les métadonnées. Il explique que les métadon-
nées sont utiles pour bien comprendre la nature, la portée et les limites des données et
donne des orientations pour interpréter correctement les statistiques du commerce.
Les métadonnées sont d’ordre général et spécifique : les métadonnées générales défi-
nissent le champ couvert par les statistiques du commerce et décrivent la façon dont
les données sont recueillies et traitées, tandis que les métadonnées spécifiques four-
nissent des explications sur les variables principales, par exemple la classification des
produits, les nomenclatures nationales et les pays couverts, les méthodes d’évalua-
tion et des flux de marchandises spécifiques. Ce chapitre donne des conseils et des
exemples sur les façons les plus pertinentes de présenter et de diffuser les métadon-
nées.
A. Concepts fondamentaux
25.2. Définition et rôle des métadonnées. Les métadonnées sont « des données sur
des données » qui permettent de comprendre les statistiques, de les utiliser et d’y faire
des recherches et qui facilitent ces processus durant les différents stades de la collecte,
de l’élaboration et de la diffusion des données et à leurs différents niveaux d’agréga-
tion (des microdonnées aux macrodonnées). Elles comportent des renseignements
administratifs quant aux données (leur auteur et leur date), définissent les concepts
utilisés et décrivent la façon dont les données ont été recueillies et traitées avant d’être
diffusées ou enregistrées dans une base de données (voir SCIM 2010, par. 9.20). Les
métadonnées sont importantes pour les utilisateurs, certes, mais elles jouent aussi un
rôle crucial dans le processus de production statistique, sachant que des définitions et
des normes communes doivent autant que faire se peut être appliquées dans tous les
domaines de la statistique, pour faciliter l’intégration et la mise en correspondance
des données statistiques.
25.3. Métadonnées structurelles. Les métadonnées structurelles sont des éléments
d’identification et de description qui sont essentiels pour découvrir, organiser, ex-
traire et traiter des ensembles de données statistiques245. On peut les assimiler à des 245 Voir Statistical Data and Metadata
« étiquettes » apposées sur chacun des éléments de donnée pour que ceux-ci soient Exchange, SDMX Content-Oriented
Guidelines (2009), annexe 4, « Me
porteurs de sens. Dans les statistiques du commerce international de marchandises, tadata Common Vocabulary ».
les métadonnées structurelles indiquent entre autres l’unité de mesure, la période de
référence, le code de produit, l’identification du pays déclarant et des pays partenaires
(codes de pays), la nature du flux commercial, etc. Les métadonnées structurelles
comportent également les informations requises pour relier les points de données
entre périodes, afin de produire des séries chronologiques pertinentes.
278 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
lité d’ensembles de données et être accessibles sous forme électronique avec la base de
données ou dans des publications spécifiques (ibid., par 9.22, al. a).
25.10. Établir des liens entre les données et les métadonnées. Comme des métadon-
nées sont générées et traitées à chaque étape du processus d’élaboration des don-
nées, un système de gestion de métadonnées est vraiment nécessaire pour préser-
ver les liens entre les métadonnées et les données auxquelles elles se rapportent.
Les SCIM 2010 recommandent que la diffusion des métadonnées fasse partie inté-
grante de la diffusion des statistiques du commerce international de marchandises
(SCIM 2010, par. 9.25). À cet égard, il est par exemple conseillé d’établir des liens
actifs entre les métadonnées et les données statistiques qu’elles décrivent249 et, inver- 249 Ibid.
sement, en mettant en place de systèmes fondés sur les métadonnées et des systèmes
de gestion de métadonnées aux différentes étapes du processus de production des
statistiques. Il existe plusieurs spécifications de modèles d’information qui peuvent
250
contribuer à atteindre cet objectif, en particulier les modèles SDMX et DDI250. Ces La Data Documentation Initiative
(DDI) est un projet visant à créer
spécifications sont conçues pour permettre l’exécution de différentes fonctions, mais une norme internationale pour
elles peuvent être combinées dans le même système ou se compléter lors de l’élabora- décrire les données en sciences
humaines, comportementales et
tion et de l’échange de données et de métadonnées251. économiques.
251 Voir, par exemple, A. Gregory,
25.11. Registres de métadonnées. Un registre de métadonnées est un répertoire cen- P. Heus et J. Ryssevik, « Meta
data », Working Paper n° 57 (Ger
tral (souvent une base de données) dont les informations permettent de relier les dé- man Council for Social and Eco
finitions détaillées (la sémantique des données) et les codes (les représentations) des nomic Data, RatSWD), mars 2009.
252
métadonnées utilisées pour décrire un ensemble spécifique de données. La structure Voir le paragraphe 9.32 ci-des
sus sur la structure de métadon
de métadonnées Euro-SDMX est un exemple de registre de métadonnées (où s’ap- néesEuro-SDMX (ESMS). Le
pliquent les spécifications de registre SDMX)252 . Il est conseillé aux responsables des ser
veur de métadonnées d’Eu
statistiques du commerce international de marchandises d’accorder une attention rostat (RAMON) est accessible
à l’adresse http://ec.europa.eu/
particulière à l’élaboration des registres de métadonnées, à leur mise à jour et à leur eurostat/ramon/index.cfm?Tar
diffusion à l’échelle nationale et internationale pour améliorer l’harmonisation, la getUrl=DSP_PUB_WELC.
normalisation, l’utilisation, la réutilisation et l’échange de leurs métadonnées253. 253 La norme 11179-1 de l’Organisa
tion internationale de normali
sation (ISO) et de la Commission
25.12. Accès aux métadonnées. Les responsables des statistiques du commerce in électrotechnique internationale
ternational de marchandises doivent tout mettre en œuvre pour que les utilisateurs (CEI) propose une description
plus générale des registres de
puissent accéder facilement aux métadonnées par de nombreux canaux différents, métadonnées.
tant en version imprimée qu’au format électronique (la diffusion en ligne jouant un
rôle majeur). Parce que les métadonnées sont considérées comme un bien public, il 254 Voir Organisation de coopération
y a lieu de les diffuser gratuitement sur Internet, même si l’accès aux statistiques du et de développement économi
ques, Manuel sur la communica-
commerce international de marchandises qu’elles décrivent est payant selon la poli- tion et la présentation de données
tique de l’organisme responsable des statistiques254. et de métadonnées (Paris, 2007).
280 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
tionale. Les textes de nombreuses sections sont disponibles en version anglaise. Des
remarques méthodologiques sont présentées dans plus de 5 000 notes de bas de page
dynamiques figurant dans les tableaux téléchargeables, pour informer les utilisateur
qu'il y a des réserves à émettre, quant à l’interprétation des données, et les inviter à
consulter les renseignements plus détaillés fournis dans la section consacrée aux mé-
tadonnées.
25.17. Exemple du Brésil. Les métadonnées relatives aux statistiques brésiliennes du
commerce international de marchandises sont disponibles en portugais ainsi qu’en
anglais et en espagnol sur le système en ligne AliceWeb2 (http://aliceweb2.mdic.gov.
br/). Les variables principales sont immédiatement suivies d’un texte expliquant leurs
concepts et définitions :
a) Exportation : marchandise expédiée à l’étranger, non retournée;
b) Importation : marchandise entrant sur le territoire en provenance de
l’étranger, non retournée;
c) Produit : pour classer les marchandises, le Brésil utilise depuis 1996 la No-
menclature commune du MERCOSUR (NCM) qui est également appliquée
par les autres pays du MERCOSUR (l’Argentine, le Paraguay et l’Uruguay)
et qui se base sur le Système harmonisé de désignation et de codification
des marchandises;
d) Pays de destination (pour les exportations) : dans le cadre des statistiques
publiées sur les exportations, le pays de destination est le pays de dernière
destination connue au moment de l’exportation vers lequel les marchan-
dises doivent être acheminées, quelle qu’ait été leur destination initiale et
qu’elles fassent ou non l’objet de transactions commerciales ou d’autres
opérations modifiant leur statut juridique durant leur transport vers le
pays de dernière destination connue;
e) Pays d’origine (pour les importations) : dans le cadre des statistiques pu-
bliées sur les importations, le pays d’origine est le pays dans lequel les pro-
duits agricoles ont été cultivés ou élevés, les produits minéraux ont été
extraits ou les produits manufacturés ont été fabriqués en tout ou partie.
Dans le cas des produits manufacturés, le pays d’origine est le pays où la
dernière phase de la production a eu lieu et où le produit a acquis sa forme
finale (un concept défini par la Convention de Kyoto);
f ) Bloc économique : les pays sont groupés par bloc économique selon la cons
titution des régions en fonction de critères géographiques et économiques
et des accords internationaux. Un pays peut faire partie de plus d’un bloc
économique;
g) État (unité de la fédération) : dans le cadre des statistiques publiées sur les
exportations, l’État est l’unité de la fédération dans lequel les produits agri-
coles ont été cultivés ou élevés, les produits minéraux ont été extraits ou les
produits manufacturés ont été fabriqués en tout ou partie. Dans le cas des
produits manufacturés, on entend par « État » l’État où la dernière phase
de la production a eu lieu et où le produit a acquis sa forme finale (concept
d’origine). Dans le cas des importations, on entend par « État » l’État de ré-
sidence de l’importateur;
h) Mode de transport : dans le cas des exportations, il s’agit du mode de trans-
port utilisé pour acheminer les marchandises du point de sortie du pays
vers l’étranger. Dans le cas des importations, il s’agit du mode de transport
utilisé à l’entrée des marchandises sur le territoire national. Conformément
au cadre adopté par les pays du MERCOSUR, le Brésil enregistre les modes
Métadonnées 283
de transport suivants : transport par eau (mer, fleuve, lac), transport aé-
rien, envois postaux, colis acheminés par des services postaux ou des ser-
vices de messagerie, transport ferroviaire, transport routier, transport par
pipeline ou câble et biens automoteurs;
i) Port : dans le cas des exportations, il s’agit du port ou de l’aéroport d’où les
marchandises sont expédiées ou de l’endroit d’où les marchandises quittent
le pays. Dans le cas des importations, il s’agit du port ou de l’aéroport où les
marchandises sont déchargées ou de l’endroit où elles entrent sur le terri-
toire du pays.
Encadré 25
Sur la voie de la mise en œuvre des modèles SDMX et DDI dans les SCIM :
l’expérience du Mexique
La norme SDMX est conçue pour échanger des données statistiques et des métadonnées entre
plusieurs partenaires. Le modèle SDMX présente un intérêt particulier pour l’État fédéral qu’est le
Mexique, dans la mesure où il permet la mise en place d’un système d’échange d’informations à l’échelle
nationale et sa connexion à d’autres systèmes d’échange d’informations à l’échelle internationale.
Une fois prise la décision d’adopter la norme SDMX, l’Institut national de statistique et de géographie
(INEGI) a commencé à concevoir les infrastructures requises pour que les données et les métadonnées
structurelles soient accessibles par le biais de services en ligne. Des outils mis au point par Eurostat et
le soutien de l’OCDE ont été d’une grande aide pour accomplir cette tâche.
Les données (et les métadonnées y afférentes) d’un domaine statistique particulier sont structurées
selon la norme SDMX, sur la base d’une définition de structure de données, qui décrit la structure d’un
flux spécifique de données statistiques en fonction d’une liste d'aspects et d’une liste d’attributs (et
de leurs codes).
Le Mexique travaille à l’adoption de la technologie SDMX dans des projets statistiques relatifs à divers
domaines statistiques. En janvier 2011, l’INEGI a toutefois décidé, en partenariat avec la Direction des
statistiques de l’OCDE, de donner la priorité à la conversion à la technologie SDMX du flux annuel de
données sur le commerce par produit. Au début de l’année 2012, l’INEGI a publié à titre expérimental
cet ensemble de données dans un service Web; des commentaires sont attendus de la part de l’OCDE.
La définition de la structure de cet ensemble de données inclut des aspects tels que la fréquence, le
pays de référence, la nature du flux commercial (exportation, importation, etc.), le code du produit
(selon le SH 2007), l’évaluation (selon les conditions FAB ou CAF), le pays ou la région partenaire et la
période de référence. Elle comporte des attributs tels que l’unité de mesure et le statut d’observation.
La question des métadonnées est également abordée au Mexique, avec l’adoption du modèle DDI
(Data Documentation Initiative), un outil fondamental pour intégrer les métadonnées relatives aux
statistiques du commerce international de marchandises. Le projet est mis en œuvre avec le sou
tien et les conseils de la Banque mondiale. L’INEGI entend utiliser les deux normes comme pilier
des métadonnées des projets statistiques nationaux, ce qui aura pour effet de renforcer le système
national d’information statistique et géographique.
285
Chapitre 26
6262
Diffusion
Tableau 26.1
Liste indicative d’éléments de données et de métadonnées structurelles à publier
Tableau 26.2
Matrice de diffusion : données agrégées et métadonnées structurelles
Pays de consignation
Période de référence
destination connue
Mode de transport
Pays de dernière
Pays d’origine
Valeur CAF
Valeur FAB
Monnaie
Flux
commercial
Exportations R R E R R R
Réexportations R R E R R R
Importations R R R R E R R
Réimportations R R R R E R R
Tableau 26.3
Matrice de diffusion : données détaillées et métadonnées structurelles
Unité de quantité supplémentaire
Mode de transport
Pays de dernière
Code de produit
Pays d’origine
Valeur CAF
Valeur FAB
Monnaie
Flux
commercial
Exportations R R R E R R R R R R E
Réexportations R R R E R R R R R R E
Importations R R R R R E R R R R R E
Réimportations R R R R R E R R R R R E
288 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
2. Ponctualité
26.7. Ponctualité des premières publications de données. Dans les SCIM 2010
(par. 10.7), la ponctualité se définit comme le temps écoulé entre l’événement (la fin
de la période de référence) et la publication des informations statistiques sur ledit
événement. S’agissant de la première publication des données, les SCIM 2010 encou-
ragent les pays à procéder comme suit : a) publier les totaux mensuels des exporta-
tions et des importations dans les 45 jours suivant la fin du mois de référence, après
ventilation, au moins par partenaire principal et par produit; b) publier les données
trimestrielles dans les 60 jours suivant la fin du trimestre de référence; et c) publier les
données annuelles dans les 90 jours suivant la fin de l’année de référence.
26.8. Annonce du calendrier de publication. Les SCIM 2010 (par. 10.5) recom-
mandent également aux pays : a) d’annoncer à l’avance les dates précises de la publi-
cation et de la révision des statistiques; et b) de publier le calendrier de publication
avant le début de chaque année sur le site Web de l’organisme national chargé de la
diffusion des statistiques officielles du commerce. Dans le cadre des mesures prises
pour suivre ces recommandations et encouragements, il leur est conseillé d’indiquer
clairement les dates de publication des estimations prévisionnelles, d’une part, et des
données définitives (qui ne sont plus sujettes à modification), d’autre part. Il leur est
aussi conseillé d’informer les utilisateurs de l’existence de tels calendriers par tous les
moyens de communication appropriés.
26.9. Compromis entre la ponctualité et la fiabilité et l’exactitude. Lors de la pro-
duction des données, il faut généralement trouver un compromis entre, d’une part, la
ponctualité et, d’autre part, la fiabilité, l’exactitude et le niveau de détail des données
publiées. Les SCIM 2010 (par. 10.5 et 10.6) admettent l’existence de ce compromis et
encouragent les pays à prendre leurs décisions en la matière, compte tenu d’un certain
nombre de facteurs, dont les besoins des utilisateurs, la programmation de la collecte
de données initiales par l’administration des douanes et d’autres organismes fournis-
seurs de données, l’ampleur et le calendrier des révisions des données provenant des
sources principales et les modes de diffusion des données. Il leur est conseillé de dis-
cuter ouvertement de ce compromis avec les groupes principaux d’utilisateurs pour
aboutir à un accord sur la meilleure solution et de rendre cet accord public.
26.10. Publication rapide d’estimations prévisionnelles. Pour améliorer la ponctua
lité de la diffusion des statistiques du commerce international de marchandises, il
est souhaitable de publier régulièrement les estimations prévisionnelles du total des
exportations et des importations, ainsi que des échanges par produits et partenai
res principaux, peu de temps après la fin de la période de référence (voir ci-dessus).
Comme ces estimations se basent par définition sur des données relativement limi-
tées, elles sont à remplacer ultérieurement par des chiffres plus précis, mais plus tar-
difs. Les statisticiens et les utilisateurs doivent toutefois être conscients du compromis
inévitable entre la qualité des données (l’ampleur de leur révision) et leur ponctua-
lité (il n’est dans l’ensemble pas conseillé de publier souvent des révisions de grande
ampleur) [SCIM 2010, par. 10.10-10.12]. Les aspects de la qualité doivent être pris en
considération lors du choix de la fréquence de publication.
en tant que telles et qu’elles ne doivent pas être estimées comme si elles correspon-
daient à la différence entre les totaux annuels et les totaux des trois premiers tri-
mestres (ou des onze premiers mois), puisque l’objectif est de fournir des données
non erronées pour chaque trimestre (ou mois). Il est conseillé d’expliquer ce point
de façon appropriée dans les métadonnées de référence, afin d’aider les utilisateurs
à interpréter les données correctement et à les utiliser à bon escient. Il est également
conseillé de signaler aux utilisateurs les cas particulièrement significatifs de non-ad-
ditivité dans le temps et de leur expliquer leur raison d'être.
4. Confidentialité statistique
26.12. Confidentialité statistique par rapport aux besoins des utilisateurs. La confi-
dentialité statistique renvoie à la protection des données des unités statistiques in-
dividuelles et est à distinguer d’autres formes de confidentialité, en vertu desquelles
des informations ne sont pas rendues publiques pour des raisons en rapport avec
la sécurité nationale, par exemple. Il est conseillé aux responsables des statistiques
du commerce international de marchandises de chercher systématiquement à rendre
compte de toutes les transactions commerciales qui s’inscrivent dans le champ des
SCIM, tout en appliquant des méthodes appropriées pour garder certaines informa-
tions confidentielles. Les SCIM 2010 (par. 10.2) admettent l’impératif de la confiden-
tialité statistique, mais précisent qu’il y a lieu de le concilier avec la nécessité d’infor-
mer le public dans les cas où l’application de la confidentialité statistique risquerait
de limiter ou de supprimer la possibilité de fournir des informations suffisantes ou
adéquates. Il est également souhaitable de publier, en même temps que les données,
un indicateur des quantités de marchandises auxquelles la confidentialité s’applique.
26.13. Élaboration et application des règles de confidentialité. Les SCIM 2010
(par. 10.3) recommandent d’appliquer autant que faire se peut la confidentialité pas-
sive, auquel cas les données ne sont confidentielles que si le négociant en fait la de-
mande et que l’autorité statistique juge cette demande justifiée au regard des règles
de confidentialité, sauf si la confidentialité active est une pratique établie, voulue et
acceptée. Il y est en outre recommandé, lors de la suppression de données pour des
raisons de confidentialité, de rendre compte en détail de toute information jugée
confidentielle (supprimée) au niveau supérieur de l’agrégation par produit et/ou par
partenaire d’une façon qui protège la confidentialité de manière adéquate. La me-
sure dans laquelle les pays peuvent suivre concrètement ces recommandations sur la
confidentialité statistique dépend toutefois largement de leur législation et de la poli-
tique générale de confidentialité adoptée dans leur système de statistique. En matière
de confidentialité, l’une des grandes difficultés est de faire en sorte que les règles de
confidentialité s’appliquent à toutes les classifications différentes dans lesquelles les
données sont publiées, sans compromettre l’accomplissement de l’objectif qui est de
fournir autant d’informations que possible. L’encadré 26.1 illustre par un exemple des
pratiques optimales dans le domaine de l’élaboration et de l’application des règles de
confidentialité.
26.14. Information sur les règles de confidentialité. Il est conseillé à tous les pays de
rédiger et de publier une synthèse des règles de confidentialité applicables à leurs sta-
tistiques du commerce international de marchandises pour assurer aux fournisseurs
de données que leur droit à la confidentialité est garanti et informer les utilisateurs
de données sur certaines limites des données, leur permettant ainsi d’utiliser les don-
nées de manière plus appropriée. Il leur est également conseillé de fournir aux utili-
sateurs des détails sur les parties des données qui pâtissent le plus de l’application des
règles de confidentialité et sur l’ampleur de ces effets.
290 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 26.1
Le traitement de la confidentialité en Allemagne
La confidentialité passive applicable aux statistiques du commerce extérieur est régie par le droit
a Voir règlement (CE) n° 471/2009 européena. Les importateurs et les exportateurs qui soumettent leurs déclarations INTRASTAT ou
du Parlement européen et du leurs déclarations en douane en Allemagne peuvent déposer une demande de confidentialité, que le
Conseil, du 6 mai 2009, article 10; bureau de statistique examine pour déterminer si elle est justifiée ou non. Deux critères sont utilisés
et règlement (CE) n° 638/2004
du Parlement et du Conseil, du pour établir si la demande de confidentialité se justifie : le nombre maximal de parties (négociants,
31 mars 2004, article 11. importateurs ou exportateurs) redevables de l’information statistique (RIS) et la « règle du p % ». Le
premier critère s’applique si les redevables de l’information statistique sont au moins au nombre de
trois. Quant à la règle du p %, elle consiste à calculer la différence entre la valeur totale et la deuxième
valeur la plus élevée : si la différence excède la valeur la plus élevée de moins de p %, dont la valeur est
estimée par le bureau de statistique, un RIS est dominant.
La demande de confidentialité est acceptée si les conditions énoncées dans les critères ci-dessus sont
réunies pour la plupart des 12 mois de référence précédents. En cas de doute, la décision prise est
toujours en faveur de la confidentialité.
La confidentialité primaire est appliquée à la fois aux pays partenaires (ce qui a pour effet de supprimer
les données de certains ou de tous les pays, de les classer comme confidentielles et de les additionner
sous la rubrique spécifique aux pays dont les données sont confidentielles) et aux codes de produits
(ce qui a pour effet de supprimer les données de certains codes spécifiques, de les classer comme
confidentielles et de les additionner sous un code numérique spécifique dans le chapitre 99).
Chaque code de produit (ou pays partenaire) confidentiel doit être doté d’un équivalent
(« confidentialité secondaire »). Sinon, des valeurs confidentielles pourraient être recalculées sur
la base des résultats présentés à des niveaux supérieurs d’agrégation de produits ou dans d’autres
classifications (la CTCI, par exemple). L’objectif de cet équivalent est de protéger les données et de
minimiser la perte d’informations. Il est souhaitable de doter le code de produit confidentiel d’un
équivalent proche. L’étape suivante consiste à déterminer si l’équivalent du code de produit permet
également de garantir le respect de la confidentialité dans toutes les autres classifications utilisées
dans les statistiques du commerce extérieur (la CTCI et la CPA, par exemple).
La confidentialité des données est systématiquement accordée pour l’année en cours et les années
suivantes. À la fin de cette période, les entreprises doivent soumettre une nouvelle demande. Si elles
ne le font pas, leurs données sont publiées. Les données classées comme confidentielles restent
toujours confidentielles.
Les données sur les exportations et importations d’armements militaires sont généralement
confidentielles.
Encadré 26.2
Contrôle de la divulgation au Canada
La législation interdit à Statistique Canada de rendre publique toute donnée susceptible de révéler des
informations obtenues en vertu de la loi sur la statistique et se rapportant à toute personne, entreprise
ou organisation reconnaissable sans que cette personne, entreprise ou organisation le sache ou y
consente par écrit. Diverses règles de confidentialité s’appliquent à toutes les données diffusées ou
publiées, afin d’empêcher la publication ou la divulgation de toute information jugée confidentielle.
Au besoin, des données sont supprimées pour empêcher la divulgation directe ou par recoupement
de données reconnaissables.
5. Politique de révision
26.15. Caractéristiques d’une bonne politique de révision. Les SCIM 2010 (par. 10.10-
10.12) considèrent que la révision des données est un élément essentiel des pratiques
des pays et encouragent ceux-ci à élaborer une politique de révision qui soit perti-
nente, transparente, bien coordonnée avec d’autres domaines de la statistique et as-
sortie d’un mode de gestion rigoureux, de sorte que les utilisateurs sachent systéma-
Diffusion 291
tiquement à quoi s’en tenir. Les caractéristiques ci-dessous sont à conseiller s’agissant
de la politique de révision (voir SCIM 2010, par. 10.12) :
a) La description détaillée de la politique de révision sur le site Web de l’orga-
nisme responsable;
b) La stabilité raisonnable du calendrier de révision d’année en année;
c) La programmation du calendrier de révision (clairement indiqué dans le
calendrier de publication des données);
d) Le signalement préalable aux utilisateurs des cas dans lesquels une révision
entraîne des changements dans les séries chronologiques pouvant remon-
ter au début des séries, en vue de préserver la cohérence méthodologique,
et la description des raisons justifiant les révisions et des effets possibles de
celles-ci sur les données;
e) L’accès aisé à des séries chronologiques suffisamment longues de données
révisées;
f ) La diffusion de toutes les données mensuelles, trimestrielles et annuelles
révisées, en vue de garantir la cohérence de toutes les données à la disposi-
tion des utilisateurs, en particulier les données et indicateurs corrigés des
variations saisonnières;
g) La documentation appropriée des révisions dans les bases de données et les
publications statistiques;
h) La coordination de la politique de révision avec les fournisseurs de données
non douanières, qui peuvent être à l’origine de révisions conséquentes;
i) La création d’une base de données récapitulative pour mesurer l’ampleur
des révisions et produire des indicateurs de qualité.
26.16. Les encadrés 26.3 et 26.4 décrivent l’expérience de pays qui ont conçu et mis
en œuvre une politique adéquate de révision.
6. Utilisateurs
26.17. Diversité des groupes d’utilisateurs et de leurs besoins. La diffusion à grande
échelle est un facteur déterminant de l’utilité des statistiques du commerce. Les sta-
tistiques du commerce sont établies pour répondre aux besoins de nombreux utilisa-
teurs : les pouvoirs publics, les milieux d'affaires, les responsables d’autres statistiques
économiques, dont celles de la balance des paiements et de la comptabilité nationale,
Encadré 26.3
La politique de révision des Philippines
Les chiffres du mois écoulé sont révisés compte tenu des documents soumis tardivement, qui n’ont
dès lors pas pu être pris en considération avant la date limite, soit 10 jours à compter de la fin du
mois de référence pour les exportations et 25 jours à compter de la fin du mois de référence pour
les importations. Les chiffres mensuels révisés sont publiés dans le communiqué de presse du mois
suivant.
Le traitement, le nettoyage et la mise à jour des fichiers de données requis pour produire les tableaux
définitifs sont effectués 5 à 7 jours après la date du communiqué de presse pour les exportations et 5 à
10 jours après la date du communiqué de presse pour les importations.
Des révisions sont également effectuées pour d’autres raisons, à savoir :
a) La cohérence entre les valeurs FAB et les volumes, dont le poids net en kilogrammes et la quantité;
b) La validation des valeurs, pour garantir la fiabilité et l’exactitude des chiffres définitifs;
c) Les ajustements liés à la portée et au champ couvert.
292 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 26.4
La politique de révision du Canada
En général, les données sur le commerce de marchandises sont révisées sur une base régulière,
chaque mois de l’année en cours. Les révisions de l’année en cours se reflètent à la fois dans les
données provenant des douanes et de la balance des paiements. Les données douanières de l’année
précédente sont révisées lors de la publication des données de janvier et de février ainsi que sur une
base trimestrielle. Les données douanières des deux années précédentes sont révisées annuellement
et sont publiées en février, lors de la publication des données du mois de décembre. Les données
de la balance des paiements de l’année précédente sont révisées lors de la publication des données
de janvier, de février et de mars. Les révisions des données de la balance des paiements des quatre
années précédentes sont publiées annuellement, en juin, lors de la publication des données du
mois d’avril. Divers facteurs rendent ces révisions nécessaires, notamment la réception tardive des
documents relatifs aux importations et aux exportations, la présence de renseignements erronés dans
les documents de douane, le remplacement par les chiffres réels des estimations calculées pour le
secteur de l’énergie, la reclassification des marchandises à la lumière de renseignements plus récents
et la correction des variations saisonnières.
26.23. Utilisation de différents modes de diffusion. Tant les données que les méta-
données peuvent être diffusées dans différents formats et par différents moyens. Les
SCIM 2010 (par. 10.13) recommandent aux pays de choisir le format et le mode de
diffusion les plus adaptés aux besoins des utilisateurs. Étant donné la diversité des
groupes d’utilisateurs, il est conseillé de prévoir plusieurs formats et modes de dif-
fusion pour que les données et métadonnées leur soient transmises. Par exemple, les
aspects des statistiques du commerce international de marchandises qui s’adressent
au grand public doivent être diffusés par communiqué de presse d’une façon qui per-
mette aux médias de relayer facilement les informations les concernant, tandis que les
statistiques plus détaillées ou plus complètes qui s’adressent aux chercheurs doivent
être diffusées dans des bases de données en ligne, assorties de publications en version
imprimée à titre de documents de référence.
294 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
Encadré 26.5
Le rôle central des bases de données électroniques dans la diffusion de l’information :
l’expérience du Brésil
a Voir http://aliceweb2.mdic. Le Système d'analyse des données relatives au commerce extérieur , AliceWeb2a, est le moyen le
gov.br. plus important de diffusion des statistiques brésiliennes sur le commerce extérieur. Il a été mis en
service en 2001 dans le but de moderniser l’accès aux statistiques sur les importations et exportations
brésiliennes et de systématiser leur diffusion. En août 2011, le Secrétariat au commerce extérieur du
Ministère du développement, de l’industrie et du commerce extérieur (MDIC/SECEX) a modernisé le
système et y a intégré de nouveaux éléments issus des progrès de la technologie de l’information et des
enseignements tirés de l’expérience acquise au cours de ses dix premières années de fonctionnement;
des périodes et des variables supplémentaires y ont également été ajoutées. L’accès au système est
gratuit après inscription. On compte à ce jour plus de 200 000 utilisateurs inscrits dans 144 pays. Le
système est accessible en version anglaise, espagnole et portugaise.
Le système AliceWeb2 présente des informations détaillées sur le commerce extérieur de marchandises
du Brésil à des niveaux allant jusqu’aux codes à huit chiffres de la Nomenclature commune du MERCOSUR
(NCM), par pays partenaire et bloc économique, par État et municipalité, par port de chargement
et de déchargement et par mode de transport. Il présente la balance commerciale en fonction de
chacune des variables disponibles par mois et selon les périodes voulues. Le système prend également
en charge la production de fichiers à télécharger au format Excel ou ASCII (en structure TXT) et leur
transmission automatique vers un compte de messagerie électronique. Les données, qui sont mises
à jour chaque mois, proviennent du système intégré du commerce extérieur (Siscomex), qui gère le
commerce extérieur du Brésil. Les données sont disponibles depuis janvier 1989 (ce qui représente un
volume de l’ordre de trois téraoctets de données), par mois ou par période cumulée.
Les valeurs sont exprimées en dollars des États-Unis aux conditions FAB (franco à bord) et en
poids net (en kilogrammes). Si une recherche inclut un produit, la quantité et les prix moyens sont
également fournis. Les informations suivantes sont disponibles, tant pour les exportations que pour
les importations :
•• Les produits à tous les niveaux du Système harmonisé (soit par code à deux, quatre, six ou huit
chiffres de la NCM);
•• Les pays de destination ou d’origine;
•• Les blocs économiques de destination ou d’origine;
•• Les États producteurs et exportateurs (pour les exportations) et les États importateurs (pour les
importations);
•• Les municipalités exportatrices et importatrices;
•• Les ports de chargement et de déchargement;
•• Les modes de transport.
Le système présente d’autres caractéristiques, dont :
•• La fonction de saisie automatique lors de la recherche de codes de produits;
•• La fourniture de données mensuelles et/ou cumulées jusqu’à six périodes de référence;
•• Les paniers de produits, grâce à la sélection de plusieurs codes de la NCM;
•• La fourniture de totaux généraux, grâce à des séries mensuelles basées sur une ou plusieurs
variables;
•• La balance commerciale : transactions mensuelles à l’exportation et à l’importation par variable;
•• Les tableaux auxiliaires : tous les codes et noms de variables utilisés dans le système.
Prière d’écrire à l’adresse de messagerie électronique [email protected] pour obtenir de plus
amples informations.
de données ou de partenaires. Il leur est plutôt conseillé d’axer ces publications sur
les caractéristiques majeures de leur commerce extérieur et de présenter les données
d’une manière plus conviviale en utilisant des éléments plus visuels, comme des gra-
phiques en couleurs, et en ajoutant des informations plus analytiques.
26.25. Rôle central des bases de données électroniques. Les SCIM 2010 (par. 10.13) re-
commandent de mettre les statistiques officielles du commerce international de mar-
chandises à la disposition des utilisateurs dans des bases de données dont la gestion
est confiée à l’organisme responsable (voir l’expérience du Brésil dans l’encadré 26.5).
Il est conseillé de faire en sorte que ces bases de données :
a) Donnent accès gratuitement à toutes les données considérées comme fai-
sant partie des statistiques officielles du commerce à tous les utilisateurs
sur un pied d’égalité;
b) Contiennent une base exhaustive de connaissances et de métadonnées;
c) Permettent aux utilisateurs de faire des recherches dans toutes les données
à l’aide d’une interface conviviale et de télécharger les résultats de leurs
recherches dans des formats de données courants (par exemple, dans des
fichiers de texte avec virgule de séparation), ce qui réduit la nécessité de
traiter de manière personnalisée la plupart des demandes de données et
améliore sensiblement l’efficacité de la diffusion des données.
26.26. Utilisation des réseaux sociaux. Il est également souhaitable d’utiliser aussi
les réseaux sociaux pour atteindre les utilisateurs de statistiques du commerce, en
particulier les journalistes.
26.27. Demandes de données spéciales. Les données diffusées régulièrement de-
vraient répondre aux besoins de la plupart, sinon de la totalité des utilisateurs. Cer-
tains utilisateurs peuvent toutefois avoir besoin de données spécifiques, qui de-
mandent des extractions très complexes qu’ils ne sont pas nécessairement en mesure
d’effectuer eux-mêmes. Il est conseillé de proposer à ces utilisateurs des services
payants d’extraction de données. Les pays doivent s’assurer que les utilisateurs ont
connaissance de toutes les options de recherche à leur disposition pour obtenir les
données dont ils ont besoin.
26.28. Métadonnées requises. Fournir des métadonnées et des rapports sur la qua-
lité des statistiques du commerce international de marchandises est aussi important
que de fournir les statistiques elles-mêmes. Les SCIM 2010 (par. 9.22-9.25) expliquent
qu’un large éventail de métadonnées s’impose et précisent que les pays peuvent en-
visager de publier les métadonnées à différents niveaux de détail. À ce sujet, les
SCIM 2010 (par. 9.22) recommandent une fragmentation minimale des métadonnées
en deux niveaux (les métadonnées de référence et les métadonnées structurelles) et le
choix de modes de diffusion appropriés les concernant. Il y a lieu de rappeler que les
métadonnées de référence servent à décrire de façon détaillée la portée, la couverture
et la qualité des données et qu’elles peuvent être présentées séparément des données,
tandis que les métadonnées structurelles font partie intégrante de la base de données
statistiques et doivent pouvoir être extraites avec tout élément de données (voir le
chapitre 25).
26.29. Fourniture de métadonnées de référence et de métadonnées structurelles. Il
est conseillé de réunir les métadonnées de référence dans un document à part sur le
site Web de l’organisme responsable, qui est accessible via un lien à partir de la page
296 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
de recherche de données, pour que les utilisateurs soient d’emblée informés de l’exis-
tence et de l’importance de ces métadonnées. Les métadonnées de référence peuvent
également être présentées dans une publication imprimée spécifique et être utilisées
lors de diverses activités de vulgarisation. Il est important d’élaborer les métadonnées
de référence dans le respect des recommandations contenues dans les SCIM 2010
(par. 9.23). Quant aux métadonnées structurelles, il est conseillé d’inclure dans les
options de recherche de données toutes les métadonnées pertinentes et d’automatiser
leur extraction par défaut (ce qui signifie que les données de quantité, par exemple,
sont automatiquement extraites avec l’unité de quantité utilisée), sauf si l’utilisateur
désactive leur extraction automatique.
26.30. Sensibilisation. Comme il est fréquent que les utilisateurs ne remarquent pas
les métadonnées disponibles ou qu’ils ne les utilisent pas, des efforts supplémentaires
s’imposent pour les y sensibiliser. Lors de toutes les activités de vulgarisation perti-
nentes, il est souhaitable d’insister, explications à l’appui, sur l’importance des méta-
données pour l’interprétation correcte des données et leur utilisation à bon escient.
Même si les métadonnées ne sont pas utilisées, le simple fait qu’elles soient élaborées
et publiées est rassurant pour ceux qui souhaitent que des normes strictes soient res-
pectées.
26.31. Communication des données du commerce aux organisations internationales,
supranationales et régionales. Les SCIM 2010 (par. 10.15) encouragent les pays à coo-
pérer avec les organisations internationales, supranationales et régionales pour choi-
sir le moyen le plus efficace de leur communiquer leurs statistiques du commerce et
les métadonnées y afférentes. Il leur est conseillé d’étudier la possibilité d’utiliser le
259 Les normes techniques du mo format SDMX259 d’échange de données et de métadonnées statistiques pour échan-
dèle SDMX et les directives y af
férentes fournissent des formats ger et partager leurs données et métadonnées statistiques260.
et des nomenclatures communs
pour l’échange et le partage de
données et de métadonnées
statistiques sur la base d’applica C. Présentation combinée des statistiques sur le commerce
tions technologiques modernes.
La diffusion de données et de extérieur de marchandises et de services
métadonnées nationales par le
biais de la technologie en ligne et
du modèle SDMX est encouragée, 26.32. Nécessité de métadonnées appropriées et de conseils pour interpréter les sta-
car c’est un moyen de réduire la tistiques combinées du commerce. Les utilisateurs s’attendent que les statistiques du
charge que représente la sou
mission des données à des orga commerce portent à la fois sur les marchandises et les services et soient présentées
nisations internationales et d’ac dans un ensemble cohérent de données. Pour répondre à cette attente des utilisa-
croître l’efficacité des échanges teurs, il est conseillé aux responsables des SCIM de travailler en étroite coopération
de données à l’échelle internatio
nale. Pour de plus amples infor avec les responsables des statistiques du commerce international de services pour
mations, voir le site Web du mo concevoir une stratégie en vue de présenter ensemble (une partie) des données sur le
dèle SDMX (https://sdmx.org/).
260 Voir les recommandations conte
commerce international de marchandises et de services, et ce en marge de leur mis-
nues dans la décision 39/112, sion qui consiste à présenter les SCIM en tant que telles. Cette présentation combinée
adoptée par la Commission de doit être accompagnée d’explications appropriées sur la portée des données et sur
statistique des Nations Unies
à sa trente-neuvième session leurs chevauchements conceptuels assortis d’évaluations chiffrées. Il est souhaitable
[Documents officiels du Conseil de prodiguer des conseils, exemples à l’appui, sur la façon dont les données peuvent
économique et social, 2008, Sup-
plément n° 4 (E/2008/24), chap. I.,
ou pas être utilisées.
sect. B].
26.33. Données du commerce et de la balance des paiements. Les données du com-
merce établies sur la base de la balance des paiements sont importantes pour donner
une vue d’ensemble des flux commerciaux, car elles rendent compte des échanges de
marchandises et des échanges de services selon les mêmes principes conceptuels. Ces
données n’offrent cependant pas le niveau de détail requis pour procéder à des ana-
lyses approfondies du commerce international, puisqu’elles ne sont pas désagrégées
par produit et par partenaire, par exemple.
297
Chapitre 27
7 27 2
Encadré 27
Les groupes de produits de la CNUCED basés sur la CTCI Rev.3a a Voir http://unctadstat.unctad.
org/UnctadStatMetadata/Classi
À des fins d’analyse et de recherche macroéconomique, deux grandes catégories sont également
fications/Methodology&Classifi
proposées sur la base de la CTCI : les produits de base, les pierres précieuses et l’or à usage non cations.html.
monétaire, d’une part, et les articles manufacturés, d’autre part. Cette agrégation permet de suivre
l’évolution du développement économique d’un pays, qui commence généralement par l’exportation
de produits de base, puis passe progressivement à l’exportation de produits ayant une valeur ajoutée
plus élevée (les articles manufacturés). Toutefois, dans les pays où les exportations de combustibles
représentent une part importante du total des échanges, l’exclusion des combustibles de l’analyse
s’impose pour mieux suivre l’évolution réelle du développement économique. En plus de ces deux
grandes catégories, des groupes plus détaillés ont été créés pour leur intérêt analytique spécifique,
par exemple le fer et l’acier (à titre d’indicateurs des activités de construction), les matières premières
d’origine agricole (qui sont utilisées à titre d’intrants intermédiaires dans divers secteurs d’activité)
et les fibres, filés et tissus textiles et les articles d’habillement (des biens manufacturés exportés
massivement par des pays en développement). D’autres groupes qui ne s’inscrivent pas dans la
structure principale sont annexés à titre de postes pour mémoire.
− Tous les produits
− − Tous les produits distribués (CTCI 0 à 8 + 961 + 971)
− − − Produits de base, pierres précieuses et or à usage non monétaire (CTCI 0 + 1 + 2 + 3 + 4 + 68 +
667 + 971)
− − − − Produits de base (CTCI 0 + 1 + 2 + 3 + 4 + 68)
− − − − − Produits de base, à l’exclusion des combustibles (CTCI 0 + 1 + 2 + 4 + 68)
− − − − − − Tous les produits alimentaires (CTCI 0 + 1 + 22 + 4)
− − − − − − − Produits alimentaires de base (CTCI 0 + 22 + 4)
− − − − − − − − Produits alimentaires de base, à l’exclusion du thé, du café, du cacao et des épices
(CTCI 0 + 22 + 4 moins 07)
− − − − − − − Boissons et tabac (CTCI 1)
− − − − − − Matières premières d’origine agricole (CTCI 2 moins 22, 27 et 28)
− − − − − − Minerais et métaux (CTCI 27 + 28 + 68)
− − − − − − − Métaux non ferreux (CTCI 68)
− − − − − − − Autres minerais et métaux (CTCI 27 + 28)
− − − − − Combustibles (CTCI 3)
− − − − Perles, pierres gemmes et similaires et or à usage non monétaire (CTCI 667 + 971)
− − − Articles manufacturés (CTCI 5 à 8 moins 667 et 68)
− − − − Produits chimiques (CTCI 5)
− − − − Machines et matériel de transport (CTCI 7)
− − − − Articles manufacturés divers (CTCI 6 + 8 moins 667 et 68)
− − − − − Fer et acier (CTCI 67)
− − − − − Fibres, filés et tissus textiles et articles d’habillement (CTCI 26 + 65 + 84)
− − Non distribué (CTCI 911 + 931)
− Postes pour mémoire : Produits de base, pierres précieuses et or à usage non monétaire, à l’exclusion
des combustibles (CTCI 0 + 1 + 2 + 4 + 68 + 667 + 971)
− Postes pour mémoire : Minerais, métaux, pierres précieuses et or à usage non monétaire (CTCI 27 +
28 + 68 + 667 + 971)
sont très demandées par les instituts de recherche, parce que la façon dont les pro-
duits y sont agrégés est plus appropriée à des fins analytiques et que les séries chro-
nologiques y remontent aux années 1950. La base de données Comtrade des Nations
Unies contient les séries chronologiques selon la CTCI depuis 1962, et de grandes or-
ganisations internationales, telles que l’Organisation mondiale du commerce (OMC),
la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED)
300 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
et la Banque mondiale, publient les données élaborées selon la CTCI et les utilisent à
des fins analytiques. La CNUCED a par exemple défini des groupes de produits sur la
base de la CTCI Rev. 3 à des fins de recherche et d’analyse (voir l’encadré 27.1).
NACE Rev.2, à tous les niveaux que distingue la NACE Rev.2. Toutefois, le lien dé-
taillé entre les produits et les activités n’a pu être établi que jusqu’à un certain point.
Dans certains cas, en effet, les produits ne peuvent être associés à des activités qu’à
un niveau supérieur à celui de la classe; il arrive même qu’une classe de la CPA 2008
ne soit associée à aucune activité dans la NACE Rev.2270. 270 La CPA est décrite en détail à
l’adresse http://ec.europa.eu/eu
rostat/fr/web/cpa-2008.
important pour les statistiques socioéconomiques qui doivent être organisées confor-
mément au système de production de l’économie.
27.23. L’activité principale d’une entité économique est l’activité qui contribue le
plus à sa valeur ajoutée ou l’activité dont la valeur ajoutée est supérieure à celle de
toute autre activité selon la méthode dite descendante. Selon la méthode descendante,
il n’est pas nécessaire que l’activité principale d’une entité représente 50 % ou davan-
tage de la valeur ajoutée totale de cette entité, ni que son activité principale génère une
valeur ajoutée supérieure à celle générée par toutes ses autres activités, mais il en est
ainsi dans la majorité des cas280. 280 La méthode descendante suit un
ordre hiérarchique : la classifica
27.24. La CITI a été utilisée à grande échelle, tant au niveau national qu’interna- tion d’une unité au niveau le plus
tional, pour classer les données en fonction de la nature de l’activité économique. De bas de l’échelle doit concorder
avec sa classification aux niveaux
nombreux pays ont adapté leurs classifications nationales d’activités en fonction de la les plus élevés. Pour satisfaire
structure de la CITI, et un nombre croissant de pays sont en mesure de fournir leurs à cette condition, le processus
données sur la base de la CITI. com mence par l’identification
de la catégorie appropriée au ni
27.25. La quatrième révision de la CITI. La Commission de statistique a, lors de sa veau le plus élevé et décroît vers
trente-septième session, tenue en mars 2006, adopté la structure de la quatrième ré- le bas en passant par les niveaux
de la classification. Pour plus de
vision de la CITI et recommandé qu’elle soit reconnue comme norme internationale précisions, voir Classification in-
pour la classification des activités économiques281. La CITI comporte 21 sections, ternationale type, par industrie, de
toutes les branches d’activité éco-
88 divisions, 238 groupes et 419 classes. Les sections de la CITI sont reprises ci-des- nomique (CITI), Révision 4, Études
sous : statistiques, Série M, n° 4, Rev.4
(publication des Nations Unies,
A. Agriculture, sylviculture et pêche numéro de vente : F.08.XVII.25).
B. Activités extractives 281 Voir Documents officiels du Conseil
économique et social, 2006, Sup-
C. Activités de fabrication plément n° 4 (E/2006/24), chap. I,
D. Production et distribution d’électricité, de gaz, de vapeur et de climatisa- sect. C, décision 37/105, par. a.
tion
E. Distribution d’eau, réseau d’assainissement, gestion des déchets, et activi
tés de remise en état
F. Construction
G. Commerce de gros et de détail; réparations de véhicules automobiles et de
motocycles
H. Transport et entreposage
I. Activités d’hébergement et de restauration
J. Information et communication
K. Activités financières et d’assurances
L. Activités immobilières
M. Activités professionnelles, scientifiques et techniques
N. Administration et activités d’appui administratif
O. Administration publique et défense; sécurité sociale obligatoire
P. Éducation
Q. Santé et activités d’action sociale
R. Arts, spectacles et loisirs
S. Autres activités de services
T. Activités des ménages privés employant du personnel domestique; activités
non différenciées de production de biens et de services des ménages privés
pour usage propre
U. Activités des organisations et organismes extraterritoriaux
27.26. Il y a lieu de souligner que la quatrième version de la CITI (CITI Rev.4) est le
résultat d’un processus de révision de plusieurs années auquel ont participé de nom-
breux spécialistes et utilisateurs de la classification dans le monde entier. La structure
304 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
de la CITI découlant de ce processus est plus détaillée que dans les versions anté-
rieures, en raison de la nécessité d’identifier de nombreuses nouvelles industries sé-
parément. Cela s’applique plus spécialement aux services. La comparabilité avec d’au-
tres classifications d’activités régionales a été également améliorée, ce qui fait de cette
version de la CITI un instrument nettement plus adéquat de comparaison des don-
nées internationales. Un certain nombre d’agrégations supplétives ont été incluses
dans la quatrième révision de la CITI. Ces agrégations apportent des outils d’analyse
propres à des domaines qui, pour des raisons conceptuelles, ne se prêtent pas à une
agrégation dans la structure actuelle de la CITI.
27.27. Utilisations de la CITI dans les statistiques du commerce. Comme la CITI est
utilisée pour recueillir et présenter des statistiques dans de nombreux domaines, il
s’est révélé tout à fait indispensable de disposer de tables de correspondance entre la
CITI et d’autres classifications. Lors de l’élaboration simultanée de la quatrième ver-
sion de la CITI et de la deuxième version de la CPC, un lien étroit a été établi entre
les deux classifications. Le réaménagement des catégories de la CPC en fonction de
leur origine industrielle et l’utilisation de la corrélation entre la CPC, la CTCI et le
SH ont permis de dresser une table de correspondance détaillée entre le SH, la CTCI,
282 Cette table de correspondance la CPC et la CITI282 . Des pays pourraient trouver cette table de correspondance très
et d’autres sont disponibles au utile lors du réaménagement des statistiques du commerce établies selon le SH par
format électronique uniquement
et sont accessibles sur le site Web catégorie d’activité.
de la Division de statistique des
Nations Unies (http://unstats.
27.28. L’enquête des Nations Unies sur les pratiques nationales montre qu’un
un.org/unsd/class/default.asp). nombre significatif de pays publient les données du commerce selon la CITI (15 %
de pays développés et 24 % de pays en développement). Ces données sont générale-
ment obtenues après conversion des données établies en fonction du SH au moyen
d’une table de correspondance. Avec cette méthode, il est possible de réaliser une
estimation acceptable des exportations de produits par activité économique (les in-
dustries), mais répartir les importations de produits entre les activités économiques
se révèle généralement plus difficile. Dans l’ensemble, les résultats de la répartition
des flux commerciaux initialement établis en fonction du SH entre les catégories d’ac-
tivité économique de la CITI sur la base de tables de correspondance peuvent prêter à
confusion, en l’absence de correspondance univoque entre les produits et les activités.
Dans ce contexte, les SCIM 2010 (par. 3.29) invitent les pays à préférer une autre ap-
proche, en l’occurrence obtenir les informations supplémentaires requises pour iden-
tifier l’activité économique principale des négociants, par exemple, en regroupant des
relevés douaniers et des renseignements fournis par les registres des entreprises (voir
le chapitre 11), et en procédant aux agrégations requises sur la base des données ori-
ginales au niveau micro. Pour plus de précisions sur l’utilisation de la CITI dans la
collecte de données sur le commerce par le biais d’enquêtes auprès des entreprises,
voir le chapitre 4.
Chapitre 28
8282
28.1. Introduction. Le présent chapitre donne des orientations sur l’élaboration des
indices des prix et de valeur unitaire du commerce extérieur, qui sont succinctement
décrits au chapitre XI des SCIM 2010. Il fournit des informations pour évaluer les
avantages et les inconvénients des diverses approches permettant de les élaborer, ainsi
que pour juger de leur complémentarité potentielle, sous l’angle conceptuel et dans la
perspective de leur utilisation concrète.
A. Vue d’ensemble
28.2. Nécessité de disposer d’indices du commerce extérieur. De nombreux utilisa-
teurs ont besoin d’informations plus complètes que celles que recèlent les valeurs du
commerce par produit : ils doivent également disposer de renseignements sur les prix
et les volumes. Les informations sur l’évolution des prix et des volumes sont généra-
lement présentées sous la forme d’indices. Les SCIM 2010 (par. 11.1) recommandent
à tous les pays de produire et de publier, par mois, trimestre ou année, des indices de
volume (quantum) et des indices des prix ou de valeur unitaire concernant leurs im-
portations et exportations totales. Les pays sont également encouragés à calculer et
à publier de tels indices quant aux groupes de produits qui revêtent une importance
particulière pour eux, et ce au moins chaque trimestre ou chaque année.
28.3. Quelques utilisations importantes des indices du commerce extérieur. Les in-
dices du commerce extérieur sont généralement utilisés pour supprimer les effets de
l’évolution des prix et obtenir des estimations des volumes échangés. Pour établir la
comptabilité nationale et calculer les flux réels, il faut décomposer les valeurs en prix
et en quantité. Les ministères et les organismes internationaux utilisent les indices
des prix pour décrire des questions en rapport avec la politique du commerce, les
évaluer et y répondre. Ces indices sont un outil majeur lors des négociations sur les
tarifs douaniers et les quotas, car ils donnent des indications sur l’inflation des im-
portations et des exportations, ainsi que sur la compétitivité internationale de divers
secteurs et industries. Par ailleurs, les analystes et les économistes utilisent les indices
du commerce international pour étudier des thématiques telles que les conséquences
de l’évolution des prix sur le commerce dans l’économie réelle.
28.4. Niveaux d’agrégation. Le niveau de détail requis dans les indices sur les im-
portations et les exportations n’est pas nécessairement le même pour tous les usages
qui en sont faits, et les bureaux de statistique nationaux doivent concilier les diverses
demandes des différents groupes d’utilisateurs. Le niveau de détail requis varie selon
les usages qui sont faits des indices : des informations détaillées sur l’évolution des
prix de produits particuliers sont inutiles dans certains cas, mais l’utilité des statisti-
ques de prix dépend entièrement de leur ventilation par produit dans d’autres cas. Par
exemple, les prix doivent bien souvent être fortement désagrégés pour renseigner ceux
310 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
qui prennent des décisions de politique tarifaire et être utiles à ceux qui analysent les
effets du commerce sur l’emploi et la productivité par secteur d’activité, alors que ce
sont des indicateurs agrégés sur les tendances des importations et des exportations en
matière de prix et de volume dont ont besoin ceux qui font des études macroéconomi-
ques axées sur les termes de l’échange d’un pays et sa balance des paiements.
28.5. Utilisations macroéconomiques. En comptabilité nationale, les indices des prix
et de volume du commerce international de marchandises sont essentiels pour esti-
mer des agrégats macroéconomiques en prix constants. Les importations et exporta-
tions indiquées dans les tableaux des ressources et des emplois en prix courants sont
déflatées, au niveau des produits, par les indicateurs de prix et/ou de valeur unitaire
du commerce extérieur pour obtenir des tableaux des ressources et des emplois en
prix constants. Par ailleurs, les indicateurs sur les importations et exportations en
prix constants sont généralement nécessaires pour élaborer des modèles et faire des
prévisions macroéconomiques ainsi que pour analyser la balance des paiements.
28.6. Utilisations microéconomiques. Les indicateurs désagrégés de l’évolution des
prix sont particulièrement utiles dans les cas où l’inflation se propage de pays en pays
et de secteur en secteur au sein même des pays. Ceux qui font des études pour ali-
menter les débats sur la politique tarifaire ont également besoin de données fortement
désagrégées sur les prix, à un niveau nettement plus détaillé que le niveau le plus dé-
taillé des classifications de produits strictement statistiques. Par ailleurs, on cherche
de plus en plus à comprendre l’importance de la concurrence fondée sur les prix par
rapport à la concurrence fondée sur la qualité. Il n’est pas possible d’apporter des ré-
ponses circonstanciées à ces questions sur la base des indices traditionnels de prix et
de valeur au niveau macroéconomique.
28.7. Objectifs divergents des utilisateurs des indices du commerce extérieur. Les bu-
reaux de statistique font souvent face à des demandes divergentes d’indicateurs sur
l’évolution des prix et des volumes du commerce extérieur et éprouvent parfois des
difficultés à déterminer comment classer les objectifs différents des utilisateurs. Dans
cette situation complexe, les bureaux de statistique doivent choisir parmi les diverses
stratégies qui s’offrent à eux, concernant aussi bien les sources de données que les
méthodes de calcul. Ils doivent aussi choisir leur approche de façon pragmatique,
compte tenu des moyens et des données qu’ils ont à leur disposition et de la faisabilité
pratique des méthodes qu’ils envisagent. L’objectif est de produire, dans les limites
budgétaires habituelles, les « meilleurs » indicateurs qui soient pour rendre compte
de l’évolution des niveaux de prix et de volume des importations et des exportations,
après désagrégation, si possible, par grand groupe de produits et par pays partenaire.
28.9. Autres sources de données. Les options principales qui peuvent être envisagées
s’agissant des sources de données sont d’utiliser les relevés douaniers, de réaliser des
enquêtes spécifiques auprès des exportateurs et des importateurs et d’exploiter les
résultats d’autres enquêtes sur les prix. Il est possible également de se tourner vers
d’autres fournisseurs de données, tels que des offices de commercialisation et des as-
sociations d’exportateurs et d’importateurs, ou encore d’utiliser les indices des prix
de pays partenaires à titre d’indicateurs ou d’indicateurs supplémentaires.
28.10. Avantages des données provenant des relevés douaniers. Les valeurs unitaires
moyennes présentent un grand avantage, celui d’accroître effectivement le nombre
d’observations de prix qui servent à calculer l’indice, ce qui réduit la variance d’échan-
tillon. Bien que les transactions portant sur des valeurs et/ou des volumes très faibles
et les transactions spéciales (par exemple, celles tenues secrètes pour des raisons de
sécurité nationale, etc.) soient souvent exclues des relevés douaniers, ceux-ci couvrent
la quasi-totalité des transactions constituant la population cible d’un indice du com-
merce extérieur et sont plus souvent mis à jour que la plupart des autres sources de
données. Par ailleurs, lorsque le bureau de statistique a accès aux relevés douaniers,
l’utilisation de données détaillées peut permettre de produire des indicateurs micro
économiques utiles à des fins analytiques diverses, en particulier si les données sont
combinées à celles d’autres sources statistiques par le biais des registres des entre-
prises.
28.11. Avantages des données provenant d’enquêtes directes sur les prix des impor-
tations et des exportations. Divers avantages sont souvent associés à l’utilisation des
résultats d’enquêtes pour estimer les indices du commerce extérieur. L’un de ces avan-
tages réside dans les possibilités accrues de contrôler, au préalable, les effets de la va-
riabilité et des erreurs potentielles dues à des facteurs sans rapport avec les prix, par
exemple un changement dans le panier de produits ou dans la qualité des articles. Par
ailleurs, interroger directement les entreprises importatrices et exportatrices permet
de réduire le risque d’utiliser des données erronées (à cause d’une mauvaise classifica-
tion, par exemple), pour autant que des canaux appropriés de communication soient
choisis pour fournir des directives et des commentaires aux répondants. De plus,
l’utilisation de résultats d’enquêtes offre la possibilité de procéder à des ajustements
de qualité, à l’aide de méthodes hédoniques, selon le degré de détail des spécifications
et des attributs des produits qui sont demandés aux répondants. Parmi les autres
avantages potentiels des enquêtes sur les prix, citons l’amélioration de la ponctualité,
sachant que dans certains pays les données sur les prix provenant d’enquêtes sont dis-
ponibles plus tôt que les valeurs unitaires provenant des relevés douaniers, et l’amé-
lioration de la cohérence avec d’autres indices des prix (par exemple, les indices des
prix à la production et à la consommation, les indices des prix dans la construction et
les indices des prix de vente en gros et au détail).
unitaires dérivée des moyennes des valeurs et des quantités calculées sur la base des
relevés douaniers peut en fait être due à des effets qui faussent l’évaluation des chan-
gements strictement imputables aux prix, mais qui sont sans rapport avec les prix et
qui sont impossibles à identifier. Cela vaut en particulier pour les produits complexes
tels que les appareils électroniques (les ordinateurs, les téléphones cellulaires et les
équipements audiovisuels), les équipements industriels lourds, etc., dont les carac-
téristiques déterminantes pour les prix et les unités de quantité peuvent être hétéro-
gènes, même au niveau le plus détaillé de la classification. Par ailleurs, les données
provenant des relevés douaniers ne sont généralement pas adéquates pour déceler les
changements de prix moyens dans des produits marqués par des progrès technolo-
giques importants.
28.13. Erreurs dans les données fournies dans les déclarations en douane. L’expé-
rience internationale a montré que de grandes différences entre le prix maximal et le
prix minimal (la plage de valeur unitaire) indiqués pour les mêmes codes de produits
étaient souvent dues à des erreurs commises lors de la saisie des données dans les dé-
clarations en douane. Les déclarants peuvent, par exemple, éprouver des difficultés à
choisir le code correct du produit ou à indiquer le pays partenaire correct ou l’unité de
quantité correcte. Cela peut dans une certaine mesure expliquer les asymétries dans
la répartition des valeurs unitaires même aux niveaux les plus détaillés (les codes à
288 Rappelons que la forte variation huit chiffres du SH, par exemple)288.
des valeurs unitaires peut être
due non seulement à des erreurs 28.14. Simplification des obligations relatives aux déclarations en douane. La pro-
dans les déclarations, mais égale duction d’indices de valeur unitaire présuppose l’existence de procédures adminis-
ment à l’hétérogénéité des pro
duits constituant les codes du SH. tratives et réglementaires imposant aux importateurs et aux exportateurs de fournir
suffisamment de détails sur leurs transactions dans les déclarations en douane ou en
réponse à des enquêtes (dans le système INTRASTAT, par exemple). L’utilité des re-
levés administratifs à des fins statistiques pourrait toutefois diminuer en valeur rela-
tive, car les autorités nationales s’orientent vers la simplification, voire la suppression
des documents de douane.
28.15. Couverture incomplète et échantillons de petite taille dans les enquêtes sur les
prix. Pour dériver des indices sur le commerce extérieur de résultats d’enquêtes, il
faut disposer d’une base appropriée dans laquelle prélever un échantillon d’entre-
prises à interroger pour recueillir des informations sur un groupe de produits bien
définis dont les tendances globales en matière de prix sont représentatives de toutes
les transactions effectuées. La base de sondage doit être représentative de la popula-
tion cible, c’est-à-dire de toutes les entreprises se livrant à l’exportation ou à l’impor-
tation de marchandises. Toutefois, le fait que les bases de sondage dérivées des regis-
tres statistiques d’entreprises comprennent uniquement les entreprises dont l’activité
implique de fréquentes opérations d’importation et d’exportation pose problème
lorsqu’une part considérable du total des échanges est imputable aux importations et
exportations d’entreprises qui se livrent occasionnellement à ce type d’opérations. De
plus, comme les enquêtes par sondage sont généralement onéreuses, la taille de leur
échantillon est souvent limitée par des contraintes budgétaires, ainsi que par la né-
cessité de ne pas alourdir la charge de travail que représente le fait d’y répondre pour
les entreprises. Utiliser un échantillon de petite taille peut avoir pour conséquence de
fausser les estimations et les imputations à défaut d’un contrôle adéquat dans le cadre
d’un modèle statistique cohérent et bien structuré. Concevoir ce contrôle est de sur-
croît une tâche difficile en soi.
28.16. Compromis entre la disponibilité et la comparabilité des données dans les spé-
cifications des enquêtes sur les prix. Bien qu’il soit possible en principe de définir de
façon très détaillée les caractéristiques des produits dont le prix doit être déterminé
Indices du commerce extérieur 313
par le biais d’enquêtes, il faut dans les faits adapter le niveau de détail des spécifica-
tions des produits à la capacité des entreprises interrogées à respecter ces spécifica-
tions de manière cohérente au fil du temps. Comme les indices élémentaires de valeur
unitaire calculés sur la base des données provenant des relevés douaniers, les indices
des prix dérivés d’enquêtes peuvent aussi dans une certaine mesure comparer ce qui
n’est pas comparable, en particulier si les spécifications des paniers de produits sont
vagues et que l’évolution de la part relative de différentes caractéristiques détermi-
nantes pour les prix est inconnue. À ces difficultés s’ajoute le fait que le nombre total
de transactions par entreprise interrogée peut être relativement peu élevé durant la
période de référence, ce qui impose de recueillir les prix moyens durant des périodes
plus longues au lieu de recueillir les prix de chaque transaction.
D. Problèmes méthodologiques
28.17. Indices élémentaires de valeur unitaire. L’élaboration des indices des prix dé-
bute généralement par une étape qui consiste à calculer les indices des prix dans des
groupes élémentaires de produits, puis à les combiner pour produire des indices des
prix à des niveaux supérieurs d’agrégation. Dans le cas des indices de valeur unitaire
basés sur les relevés douaniers, les indices élémentaires de prix sont simplement des
ratios de valeurs unitaires, en l’occurrence le résultat de la division de la valeur totale
par la quantité totale au niveau le plus détaillé d’agrégation disponible (par exemple
une strate spécifique dans un code de produit particulier, dont on considère qu’il
regroupe des types d’articles relativement homogènes). Les indices élémentaires de
valeur unitaire sont implicitement pondérés en fonction de la quantité déclarée dans
chaque transaction.
28.18. Indices élémentaires de prix. Les indices élémentaires de prix calculés sur la
base de résultats d’enquêtes impliquent quant à eux l’agrégation non pondérée de rap-
ports de prix (c’est-à-dire les ratios des prix directement déclarés au fil du temps), car
les données sur les parts de valeur négociée, ou les quantités des marchandises cibles,
ne sont généralement pas disponibles d’emblée289. Il ressort de l’analyse des proprié- 289 Une structure implicite de pon
tés des diverses options que l’une des formules à privilégier pour calculer les indices dération peut être introduite
dans une enquête sur les prix,
élémentaires de prix est celle dite de Jevons (soit le ratio des moyennes géométriques par exemple via la sélection pro
des prix durant les périodes à l’étude). Toutefois, cette formule est très sensible aux babiliste d’établissements en
fonction de leur part dans le total
fortes chutes de prix, et son utilisation pratique peut nécessiter la fixation de limites des exportations, etc. Toutefois,
maximale et minimale à chacun des rapports de prix utilisés dans le calcul. L’indice au niveau élémentaire, il est rare
de Jevons se base également sur l’hypothèse implicite que les parts de recettes sont de choisir de tels échantillons
probabilistes dans l’élaboration
constantes, ce qui revient à partir de l’hypothèse que les quantités diminuent lorsque d’indices des prix spécifiques au
les prix relatifs augmentent290. commerce extérieur. Voir Export
and Import Price Index Manual:
28.19. Formules de calcul d’indices à des niveaux supérieurs d’agrégation. Indépen- Theory and Practice, pour une
description plus détaillée.
damment du prix élémentaire, les indices sont basés sur des valeurs unitaires (pon- 290 Voir Export and Import Price Index
dérées en fonction de la quantité) ou des rapports de prix. Ils doivent être combinés Manual pour une description des
avantages et inconvénients des
pour constituer des indices de catégories plus importantes à l’aide d’une structure diverses formules de calcul des
de pondération spécifique. Plusieurs formules différentes permettent de calculer ces indices élémentaires de prix.
indices agrégés, mais comme leur description détaillée sort du cadre du présent cha-
pitre, seules certaines des classes d’indices les plus importantes sont présentées suc-
cinctement ci-dessous :
a) Les indices basés sur un paniers fixe de biens et de services souvent appelés
indices de Lowe. Ces indices mesurent la variation de la valeur d’un groupe
314 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
sit + s0i
où si .
2
28.20. Indices-chaîne. Si un indice à base fixe est utilisé, il est conseillé de mettre
régulièrement à jour la période de référence (au moins tous les cinq ans), car les quan-
tités utilisées pour déterminer la structure de pondération perdent de leur pertinence
pour décrire le panier de produits visé. On peut aussi construire des indices-chaîne,
ce qui consiste à établir des liens entre une série d’indices qui comparent deux pé-
riodes consécutives, de sorte que dans chaque comparaison les périodes de référence
de quantité et de prix sont avancées. Toutefois, le chaînage ne doit pas être réalisé à
des niveaux inférieurs au niveau annuel avant de corriger les séries chronologiques
des variations saisonnières, car les fluctuations saisonnières de quantité et de prix
pourraient introduire de graves distorsions dans les séries chronologiques chaînées,
puisque le chaînage est cumulatif ou, en d’autres termes, que la variation de l’indice
entre deux périodes données dépend des variations de prix intervenues durant cha-
cune des périodes intermédiaires.
28.21. Priorité à l’utilisation optimale des données du commerce provenant de sources
administratives. Compte tenu de ce qui précède, la méthodologie utilisée pour élabo-
rer les indices de valeur unitaire des importations et des exportations doit permettre
de gérer le comportement apparemment irrégulier des données douanières, pour ex-
traire autant d’informations que possible des données provenant des relevés doua-
niers et d’autres sources administratives. Cela peut impliquer, entre autres, d’utiliser
des variables de stratification appropriées pour distinguer les véritables variations des
niveaux de prix des effets produits par des changements dans la qualité ou l’assorti-
ment des produits correspondant aux spécifications données.
Indices du commerce extérieur 315
28.22. Détection des erreurs et traitement des valeurs atypiques. Les propriétés statis-
tiques des données utilisées pour élaborer les indices du commerce extérieur, qu’elles
proviennent de sources administratives ou d’enquêtes, doivent également être exami-
nées en détail pour détecter les valeurs atypiques et supprimer les observations aber-
rantes291. En général, le traitement des valeurs atypiques est moins compliqué si les 291 Les analyses statistiques peuvent
valeurs proviennent directement d’enquêtes plutôt que d’indices de valeur unitaire, inclure une estimation des densi
tés univariées et une analyse ty
car le volume d’informations recueillies par produit et par négociant est relativement pologique pour déterminer plus
moins important. Dans les deux cas toutefois, les statisticiens doivent tenter d’utiliser facilement si une strate ou une
catégorie de produits peut être
autant que faire se peut toutes les informations à leur disposition pour déterminer si composée de diverses sous-caté
des données spécifiques doivent être considérées comme atypiques ou non. gories de produits dont les trajec
toires de prix sont hétérogènes.
28.23. Traitement du changement de la qualité. Les statisticiens responsables des in-
dices du commerce extérieur dérivés d’enquêtes sur les prix peuvent aborder la ques-
tion du changement de la qualité en demandant aux personnes interrogées d’estimer
la valeur du changement de la qualité à chaque révision de la description d’article. Ils
peuvent ajuster le prix pour isoler la valeur de la révision de la description du reste
du changement de prix. Si les articles comparés sont trop différents, l’article original
doit être remplacé par un nouvel article, auquel cas la série chronologique de prix re-
commence à la période en cours292 . L’utilisation de modèles de régression hédonique 292 C’est par exemple ainsi que pro
pour estimer la valeur du changement de la qualité dans des produits technologiques, cède le United States Bureau of
Labor Statistics.
tels que les ordinateurs et certains périphériques informatiques, est également une
pratique optimale, que certains pays appliquent.
E. Autres questions
28.24. Intégration du processus de production statistique et du calcul des indices.
Comme l’élaboration des indices du commerce extérieur peut révéler la présence de
valeurs atypiques lors de la décomposition des tendances en composantes spécifiques
aux prix et aux quantités, il est conseillé de faire en sorte que des informations déri-
vées de l’élaboration des indices du commerce extérieur alimentent le processus de
production des données brutes, et inversement.
28.25. Nécessité de disposer de statistiques économiques intégrées. Dans la plupart
des pays, la compatibilité n’est pas totale entre la couverture, les méthodes, les clas-
sifications et les ajustements des indices du commerce extérieur et des indices natio-
naux, même si ces indices doivent être reliés pour que le mécanisme de la propaga-
tion de l’inflation par-delà les frontières et la façon dont les prix sont fixés à l’échelle
nationale puissent être bien compris. C’est pourquoi il est important d’élaborer des
statistiques économiques intégrées sur la base de registres statistiques communs qui
permettent d’établir un lien entre les données des déclarations en douane et les in-
formations recueillies lors d’enquêtes et dans des documents fiscaux, ainsi que celles
puisées dans d’autres sources directes et indirectes.
28.26. Comparabilité internationale des indices des prix du commerce extérieur. Les
gouvernements et les milieux d'affaires s’intéressent beaucoup à l’évolution de la per-
formance de leur pays par comparaison avec leurs concurrents commerciaux sur les
marchés internationaux. L’évolution de la compétitivité d’un pays peut s’évaluer sur
la base de l’analyse de l’évolution de ses parts de marchés, certes, mais l’une des va-
riables explicatives majeures de l’évolution de ses parts de marché est l’évolution des
prix relatifs à l’échelle internationale. Cela montre à quel point il est important que
les pays élaborent et publient, dans une monnaie commune, des indicateurs cohérents
à l’échelle internationale de la variation des prix de produits, à des niveaux identiques
de détail.
316 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
F. Pratiques nationales
1. Pratiques de la Norvège
28.29. Pratiques actuelles. En Norvège, le Département de statistique économique
du bureau de statistique utilise les données de valeur unitaire provenant des relevés
douaniers et les combine avec des données de prix provenant d’enquêtes pour calcu-
ler les indices des prix et de volume du commerce extérieur de marchandises. Il uti-
lise les prix dérivés d’enquêtes quant à certains codes de produits dont les données
douanières ne sont pas considérées comme une source acceptable de statistiques sur
les prix. En pareil cas, il donne la priorité aux sources de données norvégiennes et, si
ces données ne conviennent pas non plus, il utilise des données provenant de sources
internationales (par exemple du United States Bureau of Labor Statistics).
28.30. Utilisation d’indices du commerce extérieur lors de l’établissement de la
comptabilité nationale. Les données détaillées sur les exportations et les importations
au niveau des codes à huit chiffres du SH sont agrégées par niveau de produit de la
comptabilité nationale (ce qui consiste à passer de 6 500 produits environ à 700 ca-
tégories de produits environ). Les valeurs des exportations et des importations sont
utilisées pour établir la comptabilité nationale en prix courants. Les données sur les
prix sont utilisées dans la comptabilité nationale au niveau détaillé de la CPA pour
dériver les exportations et les importations en prix constants, ainsi que pour estimer
les changements de prix de composantes sans observations de prix (dans les catégo-
ries des biens de consommation intermédiaire, des biens d’équipement et des biens
de consommation finale).
28.31. Progrès prévus. Il est prévu d’autoriser à l’avenir les gros importateurs et ex-
portateurs à déposer des déclarations en douane consolidées une fois par mois. Cela
aura des effets positifs en matière de facilitation du commerce, mais les statisticiens
devront s’appuyer sur un nombre plus limité de relevés (en raison de la combinaison
de toutes les transactions pour constituer des totaux mensuels); les procédures de dé-
tection d’erreurs pourraient donc s’en trouver plus compliquées. Par ailleurs, la ten-
Indices du commerce extérieur 317
dance générale à la suppression des tarifs et droits de douane et la volonté des douanes
de simplifier et de faciliter les procédures administratives impliquent de déployer des
efforts supplémentaires pour préserver la qualité et la couverture des données prove-
nant des relevés douaniers d’ordre administratif. Pour l’heure, l’objectif du bureau
de statistique est de remplacer les indices de valeur unitaire par des indices des prix
dérivés d’enquêtes, tant pour les importations que pour les exportations. Pour des in-
formations plus détaillées sur les pratiques de la Norvège, voir l’annexe 28.A.
2. Pratiques du Canada
28.32. Pratiques actuelles. Statistique Canada a établi l’indice des prix du commerce
international de marchandises (IPCIM), un indice composite des prix conçu pour
exprimer, à l’aide d’un indice unique, la variation des prix de toute une gamme de
marchandises. Pour rendre compte avec précision de la réalité du mouvement des
prix, Statistique Canada choisit un panier fixe de marchandises représentatives et
corrélées au reste des marchandises de l’univers du commerce. L’indice est fondé sur
un échantillon non aléatoire de catégories de marchandises d’importation et d’ex-
portation. Les données sont tirées de fichiers administratifs et sont dérivées de di-
verses enquêtes de Statistique Canada et/ou d’autres sources Les indices des prix et
de volume du commerce international sont calculés à partir des valeurs unitaires
provenant de la base de données détaillée des douanes et des indices des prix dérivés
d’enquêtes canadiennes et étrangères. En règle générale, les valeurs unitaires sont
retenues pour les produits relativement homogènes, tels que les produits de base et
les produits semi-manufacturés, et des indices de substitution sont utilisés pour les
produits hétérogènes, en particulier les produits manufacturés prêts pour l’utilisation
finale. Plusieurs organismes fournissent à la Division du commerce international des
indices de substitution qui sont utilisés comme prix relatifs dans le calcul des indices
des prix de Laspeyres et de Paasche293. Comme l’économie du Canada est en rapport 293 Satistique Canada a recours aux
très étroit avec celle des États-Unis, l’indice des prix à la production du United States indices des prix de produits in
dustriels (IPPI) et aux indices des
Bureau of Labor Statistics est utilisé comme indicateur de substitution des prix de prix des véhicules automobiles
certaines importations canadiennes en provenance des États-Unis. Pour des informa- par modèle ainsi qu’aux données
sur les exportations de pétrole
tions plus détaillées sur les pratiques du Canada, voir l’annexe 28.B. brut (par oléoduc) et de gaz natu
rel (par gazoduc) qui proviennent
de la Division de la fabrication,
3. Pratiques de la République tchèque de la construction et de l’éner
gie de Statistique Canada. Parmi
les indicateurs de prix provenant
28.33. Pratiques actuelles. En République tchèque, les indices des prix à l’expor- d’autres organisations, citons les
tation et à l’importation sont calculés depuis 1998. Les prix sont évalués sur la base indices des prix à l’exportation de
la Banque du Japon, les données
des réponses à un questionnaire statistique administré chaque mois à l’échelle na- sur le prix de l’électrité fournies
tionale, tandis que les prix relatifs sont recueillis auprès d’entreprises de production par l’Office national de l’énergie
et d’entreprises se livrant à des échanges internationaux, dont environ 580 sont ex- du Canada et les indices des prix
des ordinateurs et de leurs com
portatrices et 590 sont importatrices. À ce jour, l’évaluation porte sur des matières posantes fournis par le United
premières, produits et articles au nombre de 2 050 environ pour les exportations et States Bureau of Economic Analy
sis.
de 2 100 environ pour les importations, qui représentent une part significative de la
valeur totale du commerce extérieur (exportations et importations confondues). Les
indices du commerce extérieur sont calculés sur la base des prix facturés (hors droits,
TVA et taxe à la consommation) qui sont convertis en monnaie nationale selon les
taux de change moyens publiés chaque mois par la banque nationale. Les indices des
prix reflètent donc les fluctuations des taux de change. Les indices des prix à l’expor-
tation et à l’importation corrigés des effets des fluctuations des taux de change sont
publiés chaque mois depuis janvier 2011. Les indices sont établis sur la base du SH et
sont convertis pour être conformes aux catégories principales de la CTCI Rev. 4, ainsi
318 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
4. Pratiques de l’Allemagne
28.34. Pratiques actuelles : calcul des indices de valeur unitaire. Les indices des prix
du commerce extérieur constituent un module important du système allemand de
statistiques de prix, qui doit mesurer l’évolution des prix à tous les niveaux princi-
paux de l’économie d’une manière cohérente sur le plan méthodologique. En Alle-
magne, les indices de volume (Laspeyres) et de valeur unitaire (Paasche) sont calculés
et publiés chaque mois, par produit et groupe de pays. Ils se basent sur les résultats
des statistiques du commerce extérieur. Les indices des prix dérivés de données d’en-
quêtes sont généralement préférés pour des raisons méthodologiques, mais les indices
de valeur unitaire sont calculés aussi, parce qu’il est possible de les dériver aisément
des chiffres existants du commerce extérieur et qu’ils se prêtent à une ventilation
détaillée par produit et par pays partenaire. Cette approche permet de proposer une
série cohérente sur le plan méthodologique de chiffres nominaux et réels sur les im-
portations et les exportations dérivés exclusivement des statistiques du commerce
extérieur. Les chiffres nominaux dérivés des statistiques du commerce extérieur peu-
vent être scindés en une composante de quantité et une composante de valeur, grâce
aux indices de volume et de valeur unitaire. Les indices de valeur unitaire présentent
un autre avantage, en l’occurrence celui d’être calculés sur la base de facteurs de pon-
dération à jour (tandis que les indices des prix nécessitent des facteurs de pondération
qui restent inchangés durant l’année de référence).
28.35. Calcul des indices des prix. En plus des indices de valeur unitaire, des indices
des prix « réels » sont calculés chaque mois sous la forme d’indices de Laspeyres dans
un grand nombre de groupe de produits et par groupe de pays pour analyser l’évolu-
tion des prix dans le commerce extérieur. Les données proviennent en grande partie
d’une enquête auprès des entreprises. Elles ne proviennent d’autres sources jugées
appropriées que dans des cas exceptionnels (par exemple, pour des évaluations bour-
sières ou des rapports sur les marchés). L’échantillon de l’enquête est prélevé selon un
processus en plusieurs étapes. La première étape consiste à définir un panier de biens
représentatifs qui peut être dérivé des statistiques du commerce extérieur. Lors de la
deuxième étape, les entreprises à interroger sont sélectionnées en fonction de leur
294 L’enquête n’est pas basée sur un part dans la valeur totale des biens pertinents294. Lors de la dernière étape, les entre-
échantillon aléatoire, car le choix prises choisissent des cas (opérations de vente ou d’achat) représentatifs des prix dans
des entreprises est « ciblé ». Il
n’est donc pas possible d’estimer chaque bien sélectionné. De la sorte, l’enquête couvre 6 000 entreprises, qui rendent
les erreurs d’échantillonnage. compte de près de 10 000 prix par mois. Les avantages et inconvénients des enquêtes
Les entreprises interrogées peu
vent toutefois être considérées
sur les prix ont été décrits ci-dessus. Les principaux enjeux méthodologiques sont
comme représentatives, dans la de faire en sorte que les paramètres sous-tendant les calculs (les marchandises et les
mesure où elles sont dominantes entreprises sélectionnées, l’échantillon de cas représentatifs, la structure de pondéra-
dans leur segment du marché.
tion) restent aussi constants que possible, selon le concept de Laspeyres.
5. Pratiques de l’Italie
28.36. Pratiques actuelles. En Italie, les indices de valeur unitaire sont des indices
chaînés de Fisher avec, chaque mois, un lien équivalent à la racine carrée des indices
de Laspeyres et de Paasche, tous deux basés sur l’année précédente. Les liens des
Indices du commerce extérieur 319
Annexe 28.A
Expérience de la Norvège
5. Cadre institutionnel
28.A.15. Coopération entre l’administration des douanes et le bureau de statistique.
Il existe une bonne relation entre l’administration des douanes et le bureau de statis-
tique s’agissant de la fourniture de données à des fins statistiques, comme le prévoit
la loi de 1989 sur la statistique. La coopération entre l’administration des douanes et
le bureau de statistique est régie par une convention officielle, qui définit la responsa-
bilité des deux parties en matière de contact. Cette convention prévoit que les chan-
gements introduits dans les systèmes existants de données administratives doivent
être notifiés au bureau de statistique, régit la transmission de données entre l’admi-
nistration des douanes et le bureau de statistique, confie au bureau de statistique la
responsabilité d’établir la liste de toutes les enquêtes statistiques menées et impose la
rédaction d’un rapport annuel sur la coopération. Comme la coopération avec le per-
sonnel des douanes est essentielle durant le processus de validation, le bureau de sta-
tistique organise régulièrement des formations à l’intention des agents des douanes
pour améliorer les données à la source.
Annexe 28.B
Expérience du Canada
28.B.1. Formules d’estimation. Les indices des prix à pondération fixe (Laspeyres)
et les indices des prix à pondération courante (Paasche) sont calculés mensuellement,
trimestriellement et annuellement, sur la base des données des douanes et de la ba-
lance des paiements, au niveau de tous les pays et au niveau des États-Unis. La Divi-
sion du commerce international de Statistique Canada calcule également les valeurs
transactionnelles en dollars constants en fonction de la balance des paiements, au
moyen de la formule de chaînage de Fisher avec une année de référence. Ces chiffres
sont disponibles de 1981 à ce jour, par mois et par trimestre.
28.B.2. Détection d’erreurs et imputation. Une fois les indices de Laspeyres et de
Paasche calculés, un test inspiré de la méthode décrite par Hidiroglou et Berthelot
Indices du commerce extérieur 323
(1986) est utilisé par un module pour détecter les observations aberrantes. La mé-
thode des tendances historiques est également adaptée pour isoler les transactions
anormales dans une agrégation durant une période donnée. Le processus de détection
d’erreurs ne s’applique à la première étape d’agrégation lors de l’élaboration de l’in-
dice des prix du commerce international de marchandises. Si le processus de détec-
tion d’erreurs décèle une valeur unitaire susceptible d’être atypique et que l’analyste
des prix en arrive à la conclusion avec l’aide d’un spécialiste du domaine concerné
que cette valeur est effectivement atypique, une valeur unitaire de substitution est
imputée manuellement.
28.B.3. Évaluation de la qualité. Quelques experts analytiques spécialement for-
més veillent au maintien de la qualité de cet indice et constituent une riche base de
connaissances le concernant. Beaucoup de temps et d’efforts sont consacrés à la dé-
tection et au suivi de fluctuations anormales dans l’évolution des prix des marchan-
dises au fil du temps. Les indices des prix sont analysés et les tendances historiques
révisées avant diffusion.
325
Chapitre 29
92 92
29.2. Nécessité de disposer de données corrigées des valeurs saisonnières. Les statis-
tiques mensuelles et trimestrielles du commerce international de marchandises sont
un outil important pour la définition de la politique économique, l’analyse du cycle
conjoncturel, la modélisation et la prévision. Toutefois, elles se caractérisent souvent
par des fluctuations saisonnières et d’autres effets de calendrier ou de jours ouvrables
qui occultent des phénomènes importants pour les analystes. La correction des va-
riations saisonnières consiste à estimer, puis à supprimer les effets des saisons ou du
calendrier dans les séries chronologiques, afin de mieux comprendre les comporte-
ments sous-jacents.
29.3. Méthode de correction des variations saisonnières. Comme le contexte varie
selon les pays, aucune méthode particulière de correction des variations saisonnières
n’est recommandée. Si des pays publient des données corrigées des variations saison-
nières, il leur est recommandé de fournir des informations sur leurs méthodes de
correction dans leurs métadonnées (SCIM 2010, par. 11.4).
29.4. Concept de la correction des variations saisonnières. La correction des varia-
tions saisonnières consiste à estimer, puis à supprimer de séries chronologiques in-
fra-annuelles des effets qui sont ressentis chaque année, à peu près au même moment
et dans la même mesure, ainsi que des effets systématiques de calendrier qui ne sont
pas fixes d’une année à l’autre, autant d’effets souvent suffisamment importants pour
occulter d’autres caractéristiques des données. Corriger les données des variations
saisonnières permet de comparer plus facilement les mouvements à court et à long
terme entre les secteurs et les pays et de mieux comprendre les comportements non
saisonniers qui sont souvent intéressants pour la définition de la politique écono-
mique, l’analyse du cycle conjoncturel, la modélisation et la prévision.
326 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
29.5. Composantes des séries chronologiques. On considère que les séries chronolo-
giques sont constituées de composantes tendancielles, cycliques, saisonnières et irré-
gulières. Ensemble, les composantes tendancielles, cycliques et irrégulières reflètent
des mouvements à long terme, qui s’étendent sur de nombreuses années, des fluc-
tuations liées au cycle économique et à des variations imprévisibles de toute nature.
La composante saisonnière d’une série chronologique reflète le mouvement qui s’ob-
serve durant l’année et inclut les effets des événements climatiques et institutionnels
qui surviennent régulièrement tout au long de l’année, ainsi que les effets systémati-
ques du calendrier qui ne sont pas fixes d’une année à l’autre, par exemple les effets
dus aux jours ouvrables et aux fêtes mobiles. La correction des variations saisonnières
est le processus qui consiste à éliminer totalement la composante saisonnière des sé-
ries chronologiques originales.
29.6. Outils de correction des variations saisonnières. La correction des variations
saisonnières s’effectue généralement au moyen de logiciels libres et publics, dont les
plus répandus sont les programmes TRAMO-SEATS, soutenu par la Banque d’Es-
295 Le logiciel X-12-ARIMA, qui re pagne, et X-12-ARIMA, soutenu par le United States Census Bureau295. Comme la
pose sur des moyennes mobiles composante saisonnière n’est pas définie avec précision, la correction des variations
et comporte une composante
de modélisation des séries chro saisonnières dépend souvent des hypothèses a priori qui sous-tendent le modèle
nologiques, permet de procéder choisi ainsi que des logiciels et des paramètres utilisés.
à des corrections saisonnières
selon le modèle multiplicatif ou
additif et de supprimer systéma
tiquement les effets de calen
drier. En juillet 2012, le United
B. Traitement préliminaire des données
States Census Bureau a publié avant correction des variations saisonnières
le logiciel X-13ARIMA-SEATS, un
programme mis au point avec le
concours de la banque centrale 29.7. La correction des variations saisonnières débute par une étape préliminaire
d’Espagne (voir www.census.
gov/srd/www/x13as/) qui est le
qui consiste à déceler et à supprimer les valeurs atypiques, à corriger les effets de ca-
fruit de l’intégration de la version lendrier qui ne sont pas fixes d’une année à l’autre et à identifier un type approprié
améliorée des programmes X-12- de décomposition.
ARIMA et SEATS.
29.8. Analyse graphique. Le traitement préliminaire des données doit débuter par
une analyse graphique de la série afin de détecter des problèmes potentiels dans les
données, de sélectionner des paramètres appropriés et de déterminer comment corri-
ger les variations saisonnières. Une analyse graphique préliminaire adéquate consiste
à examiner la longueur et la structure de la série, à déceler les éventuelles valeurs
anormales et les éventuelles ruptures dans la saisonnalité et à étudier le schéma de
décomposition.
29.9. Valeurs atypiques. Comme la plupart des méthodes de correction des varia-
tions saisonnières se basent sur des procédures et des filtres sensibles aux valeurs
atypiques, celles-ci doivent être identifiées et supprimées avant d’estimer les compo-
santes saisonnières. De toute évidence, les valeurs atypiques dues à des erreurs dans
les données doivent être supprimées. Toutefois, comme les valeurs atypiques qui ne
sont pas dues à des erreurs recèlent des informations à propos d’événements majeurs,
il y a lieu de les réintroduire dans les données après correction des variations saison-
nières.
29.10. Effets de calendrier. On entend par effets de calendrier les effets réguliers
qui ne surviennent pas nécessairement durant le même mois ou le même trimestre
chaque année, mais qu’il est possible d’identifier et de supprimer des séries. Ces effets
sont ceux liés aux jours fériés dont la date exacte varie selon les années civiles et à la
variation du nombre d’occurrences du même jour de la semaine durant un mois ou
un trimestre donné. Ces effets doivent être corrigés à l’aide d’outils classiques de cor-
rection des variations saisonnières pour empêcher des erreurs de spécification dans
Correction des variations saisonnières 327
se caractérisent par des profils saisonniers similaires et que l’addition des séries peut
296 Il y a lieu de préciser qu’une cor réduire l’ampleur de la variation non expliquée296.
rection directe optimale des va
riations saisonnières ne préserve
pas l’additivité; toutefois, il est
dans l’ensemble conseillé de don D. Politiques de révision
ner la priorité à la correction op
timale des variations saisonnières
de chaque série plutôt qu’à la pré 29.15. Raisons de réviser les données corrigées des variations saisonnières. Les don-
servation de l’additivité. Voir par nées corrigées des variations saisonnières sont essentiellement révisées pour deux
exemple Banque d’Angleterre,
« Prospective change in seaso raisons. Les données corrigées des variations saisonnières peuvent être révisées à la
nal adjustment methodology: suite de la révision des données non corrigées, qui peut être décidée si une amélio-
consultation with users-sum
mary of responses », Bankstats ration a été apportée aux informations. Les données corrigées des variations saison-
(Monetary & Financial Statistics), nières peuvent aussi être révisées à l’obtention d’une meilleure estimation des profils
articles, février 2003. Également saisonniers, grâce à de nouvelles informations fournies par de nouvelles données non
disponible à l’adresse www.ban
kofengland.co.uk/statistics/ms/ corrigées et aux caractéristiques des procédures et filtres utilisés pour supprimer les
articles.htm. composantes de saisonnalité et de calendrier. La difficulté est de trouver un juste
équilibre entre la précision des données corrigées des variations saisonnières et leur
stabilité dans le temps. La révision des données corrigées des variations saisonnières
doit s’inscrire dans une politique officielle de révision qui soit cohérente et trans-
parente et ne doit pas être plus fréquente que celle des données non corrigées. À cet
égard, il est souhaitable de veiller à ce que les spécifications du modèle de correction
des variations saisonnières restent aussi stables que possible dans le temps et de coor-
donner le calendrier des révisions des spécifications du modèle avec celui des révi-
sions majeures des données brutes.
29.16. Compromis entre la fréquence et l’exactitude. La méthode choisie pour cor-
riger les variations saisonnières influe sur la politique de révision des données. À un
extrême, la correction dite courante réduit la fréquence des révisions, les concentre
essentiellement dans une période de révision prédéfinie. À l’autre extrême, la correc-
tion dite concurrente maximise l’exactitude des données corrigées, mais entraîne da-
vantage de révisions, souvent à partir du début de la série, dont un grand nombre sont
minimes et vont dans des directions opposées. Dans les faits, d’autres procédures,
basées sur une combinaison de ces deux méthodes extrêmes, sont utilisées.
29.17. La réponse à la question de savoir si une série chronologique modifiée doit
être publiée en intégralité dépend de plusieurs facteurs. Sous l’angle méthodologique,
il est souhaitable de réserver le même traitement à toutes les valeurs, pour faire en
sorte que les calculs soient faciles à comprendre et à reproduire. Il faut toutefois aussi
se demander si un nouveau chiffre recèle effectivement des informations justifiant la
révision significative de l’estimation des fluctuations saisonnières habituelles durant
les décennies précédentes. Pour trouver un juste équilibre entre le gain d’information
et la période de révision, la révision des données corrigées des variations saisonnières
est souvent limitée à une période qui compte entre trois et quatre ans de plus que la
période de révision des données non corrigées (voir également le paragraphe 26.15).
et, le cas échéant, d’outils de diagnostic graphique et de test statistique inclus dans
des logiciels statistiques externes. Les logiciels TRAMO-SEATS et X-12-ARIMA pro-
posent tous deux un large éventail d’indicateurs de qualité et d’outils de diagnostic
à cet effet.
29.19. Stabilité et absence de distorsions. D’autres impératifs sont importants pour
la qualité de la correction des variations saisonnières, d’une part, l’absence de distor-
sions dans le niveau des séries et, d’autre part, la stabilité des estimations. L’absence
de distorsions signifie que le niveau des séries corrigées des variations saisonnières
est similaire à celui des séries non corrigées. La stabilité des estimations signifie que
l’inclusion de nouvelles données dans les procédures d’estimation ne donne pas lieu
à une forte variation des estimations. Les révisions de grande ampleur peuvent indi-
quer que les estimations sont trompeuses ou même qu’elles sont vides de sens.
F. Questions spécifiques
29.20. Longueur des séries. Une série d’une longueur de moins de trois ans ne peut
être corrigée des variations saisonnières avec précision dans les logiciels TRAMO-
SEATS et X-12-ARIMA. Il est toutefois possible de corriger ces séries selon d’autres
procédures, moins classiques. Les séries relativement courtes (soit de trois à sept ans)
qui sont suffisamment longues pour être corrigées dans les logiciels X-12-ARIMA et
TRAMO-SEATS peuvent poser des problèmes d’instabilité. Des comparaisons em-
piriques ont été effectuées pour évaluer la performance relative des logiciels X-12-
ARIMA et TRAMO-SEATS sur les séries courtes.
29.21. Correction des variations saisonnières des séries courtes. Il est conseillé d’éva-
luer les résultats de la correction des variations saisonnières des séries courtes pen-
dant une longue période avant de décider de les publier ou non. Il est par exemple
important de vérifier la cohérence et la fiabilité des données de chaque période (men-
suelle ou trimestrielle). En règle générale, lorsque les séries sont d’une longueur in-
férieure à sept ans, les spécifications des paramètres utilisés pour procéder au traite-
ment préliminaire et à la correction des variations saisonnières doivent être vérifiées
plus souvent (de l’ordre de deux fois par an, compte tenu de l’instabilité plus grande
de ces séries).
29.22. Séries nécessitant une correction non normalisée des variations saisonnières.
Certaines séries peuvent se caractériser par des attributs très spécifiques qui empê
chent l’application de méthodes normalisées de correction des variations saisonniè
res. Parmi ces attributs, citons la non-linéarité élevée297, l’absence de signal clair à 297 La non-linéarité caractérise les
cause d’une composante irrégulière dominante, l’instabilité du profil saisonnier, le modèles dont les variables ne
sont pas écrites sous la forme
grand nombre de valeurs atypiques et l’hétéroscédasticité298. Dans ces cas, un traite- d’une équation différentielle li
ment spécifique s’impose. néaire.
298 On parle d’hétéroscédasticité
lors
que la variance des termes
d’erreur n’est pas constante dans
G. Présentation des données les modèles linéaires.
29.23. Les données peuvent être présentées sous la forme de données brutes, corri-
gées des variations saisonnières ou uniquement des effets de calendrier, ou décompo-
sées entre tendance et cycle. Les données brutes renferment toutes les caractéristiques
des séries chronologiques. Comme les données corrigées des variations saisonnières
contiennent la tendance-cycle et la composante irrégulière, elles recèlent l’« actua-
lité » des séries. Bon nombre des questions soulevées dans le cadre de l’analyse de
la tendance-cycle concernent le problème de fin de période. Comme les valeurs de
330 Statistiques du commerce international de marchandises : Manuel des statisticiens, Révision 1
e t
Statistiques du commerce
s o c i a l e s
international de marchandises
Manuel des statisticiens,
Nations Unies