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CHAPITRE 3 LES OBJECTIFS DE LA SECURITE INCENDIE

3.1 Introduction
La sécurité incendie dans les bâtiments a deux principaux objectifs :
1. réduire les pertes de vies humaines dans les bâtiments incendiés et leur
voisinage.
2. réduire les pertes de biens ou financières des bâtiments incendiés et de
leur voisinage.
Dans la plupart des pays, afin d'atteindre ces objectifs, cette responsabilité
est divisée entre le gouvernement ou les autorités civiles qui sont chargés de la
sécurité publique à travers les règlements des bâtiments et les compagnies
d'assurance qui sont concernées par la perte des biens via leur police d'assurance.
Souvent ces deux objectifs sont considérés comme étant incompatibles, voire
même occasionnellement contradictoires. Par exemple, les sprinklers et les systèmes
de détection automatiques semblent être considérés comme des protections de
biens plutôt que des protections humaines et les compagnies d'assurance offriront
généralement une réduction substantielle de la prime d'assurance quand ils seront
utilisés. Ils ne sont pas souvent pris en compte dans la plupart des règlements
nationaux des bâtiments malgré leur extrême efficacité pour préserver les vies
humaines.
En fait, les actions visant à préserver la vie et les biens sont très semblables.
La sécurité incendie doit s’appuyer sur une approche systématique pour
identifier les options principales afin de réduire le risque de pertes humaines ainsi
que le risque de lourdes pertes financières directes. En fait, il faut réaliser que l'on
doit finalement répondre à la sécurité incendie globale par des concepts de sécurité
incendie adaptés.

3.2 Concepts de sécurité incendie


Les concepts de sécurité incendie sont définis comme des ensembles
optimaux de mesures générales (techniques, de conception et d'organisation) de
protection contre le risque incendie qui permettent de remplir les objectifs bien
définis, acceptés par le propriétaire, les autorités incendie et l'architecte.
Afin de développer des concepts adaptés en sécurité incendie, il est essentiel
de rappeler le développement habituel d'un incendie (voir figure 3.1). Cette figure
intègre la courbe ISO 834 qui modélise un incendie normalisé. Cette courbe est
utilisée pour prédire la réponse des éléments de structure à un incendie.
Figure 3.1 développement d’un incendie

Une autre présentation très similaire en figure 3.2 expose les raisons de succès
ou d'échec pour des mesures de protection contre l'incendie bien définies.

Figure 3.2 mesures de préventioncontre l’incendie et mesures de contrôle réussi.


En analysant cette figure, nous réalisons que le risque incendie peut être
surmonté grâce à 3 concepts de base :
 un concept de « conception » acceptant la possibilité d'un
embrasement généralisé dans un nombre limité de compartiments
en feu.
 un concept de « surveillance » empêchant la possibilité d'un
embrasement généralisé.
 un concept « d'extinction » empêchant la possibilité d'un
embrasement généralisé.
3.2.1 Concept de « conception »
Un concept de « conception » comprend un compartimentage avec une
structure ayant un niveau adéquat de résistance au feu ; cela pourrait être le meilleur
choix tant que l'utilisation normale (à froid) du bâtiment permet un
compartimentage par des murs et des planchers résistant au feu.
Il est admis que l'incendie peut atteindre des conditions d'embrasement
généralisé avant que l'action de lutte contre l'incendie ne commence.
Le temps nécessaire de résistance au feu doit être déterminé par la condition
que l'incendie ne doit pas s'étendre hors du compartiment en feu. Par conséquent,
la fonction de séparation et (éventuellement) de résistance mécanique des éléments
du bâtiment doivent être maintenues pendant la durée prévue de l'incendie.
Quand cela est possible, l'étendue du feu doit être limitée par des murs de
séparation et des planchers résistant au feu. Les composants combustibles du
bâtiment doivent être conçus ou traités pour empêcher la propagation de l'incendie
par combustion lente. Par exemple, dans des couvertures multicouches, la couche
combustible doit être protégée par une autre couche non-combustible. La
conception des façades doit empêcher les flammes de se propager d'étage en étage.
Il est important de souligner que tous les éléments de séparation comme les
murs, les planchers, les plafonds, les toitures (dans certains cas) doivent remplir 3
critères afin d'obtenir un degré de classement (30, 60, 90...)qui représente le temps
requis en matière de résistance au feu est toujours donné en termes de multiples de
30 mn (par exemple 30, 60, 90 mn) selon l'incendie conventionnel ISO 834. Cela
signifie qu'un élément peut remplir sa fonction pendant un temps requis sous une
exposition à la température définie par la norme ISO 834. Les trois critères requis
sont les suivants :
 un critère de résistance mécanique prouvant la stabilité de l'élément.
 un critère d'isolation thermique prouvant la capacité d'isolation de
l'élément.
 un critère d'étanchéité prouvant qu'aucune flamme et qu'aucune
fumée ne passeront au travers de l'élément.
Les éléments de structure porteurs n'ayant pas de fonction de séparation
doivent seulement répondre au premier critère. La résistance des éléments de
bâtiment est généralement requise dans des codes où elle est alors exprimée en
unité de temps.
Les bâtiments de bureaux sont d'excellents exemples de ce type de concept.
La relation temps-température d'un incendie conventionnel diffère
sensiblement de celle d'un incendie naturel mais des procédures modernes de
conception en incendie permettent de déterminer une résistance au feu lors
d'incendies naturels. Le critère de temps ne doit pas être interprété comme le temps
permettant aux occupants de s'échapper ou aux pompiers d'intervenir.
Pour les structures et leurs activités, il est souvent plus efficace d'utiliser des
concepts alternatifs basés sur le fait d'éviter un embrasement généralisé grâce à des
mesures actives de protection au feu. Ces mesures actives sont basées sur un
concept de surveillance ou d'extinction.
3.2.3 Le concept de « surveillance »
Le concept de surveillance repose sur l'utilisation d'appareils de détection
automatiques et sur une transmission d'alarme automatique vers un service de
secours adéquat (24 h/24) plutôt que vers un service de secours du site.
Un concept de surveillance (figure 4) qui entraîne une résistance au feu
limitée ou nulle, peut représenter le meilleur choix quand l'utilisation normale
(conception initiale) d'un bâtiment fait appel à un minimum de compartimentage.
Cela est plus particulièrement applicable pour des activités ayant des densités de
charge incendie réduites, pour des bâtiments de petite et moyenne hauteur pour
lesquels les incendies pourront se développer lentement et où il est possible de
trouver un service de secours efficace et rapidement mobilisable.
3.2.3.1 Détection au feu
Les systèmes d'alarme automatiques sont déclenchés par la fumée, la
chaleur ou les flammes. Ils fonctionnent mécaniquement ou par des systèmes
électriques ou électroniques. La préférence est donnée à la détection des fumées
étant donné que c'est, en général et de loin, le moyen le plus efficace. Quand les
détecteurs se mettent en route, une alarme se déclenche. Pour une efficacité
maximale, l'alarme doit être reliée jour et nuit à une station proche de service de
secours. Les systèmes d'alarme sonores déclenchant des sirènes sont pratiquement
les seuls moyens contre les incendies criminels.
Les sprinklers jouent le rôle d'appareil d'extinction et de système
d'alarme « lent » (détecteur de chaleur).
3.3 Sécurité des constructions
Chaque année des millions de personnes décèdent à cause du feu et des
dégâts matériels considérables sont enregistrés. Afin de limiter ces risques, les
nouvelles normes Européennes ont définies des objectifs de telle manière qu'en cas
de déclenchement d'un incendie, les constructions doivent être conçus et réalisés
afin que :
 La sauvegarde des vies des occupants de l’immeuble.
 La protection des vies des services d’intervention.
 La protection de l’intégrité du bâtiment.
 La sauvegarde des bâtiments adjacents.
Les exigences de base de la protection incendient, telles qu’elles sont énoncées dans
les Eurocode 1,2 3 et 4, sont que l’ouvrage doit être conçu et construit de telle
sorte que, en cas d’incendie :
 la stabilité des éléments porteurs de l’ouvrage puisse être présumée pendant
une durée spécifiée,
 l’apparition et la propagation du feu et de la fumée à l’intérieur de l'ouvrage
soient limitées,
 l’extension du feu aux constructions environnantes soit limitée,
 les occupants puissent évacuer l'ouvrage ou puissent être secourus par
d’autres moyens,
 la sécurité des équipes de secours soit prise en considération.

La sécurité contre l’incendie est devenue une science à part entière et les règles
européennes qui ont été produites pour évaluer la résistance des structures en sont
la preuve.

REGLES EUROPEENNES PERTINENTES :


 EN 1991-1: Eurocode 1: Bases de Calcul et Actions sur les Structures. Partie 1: Bases de Calcul.
 EN 1991-2-2: Eurocode 1: Bases de Calcul et Actions sur les Structures. Partie 2.2: Actions sur les
Structures Exposées au Feu.
 EN 1992-1 Eurocode 2: Calcul des Structures e béton armé. Partie 1.1: Règles Générales: Règles
Générales et Règles pour les Bâtiments.
 ENV 1993-1-1: Eurocode 3: Calcul des Structures en Acier. Partie 1.1: Règles Générales: Règles
Générales et Règles pour les Bâtiments.
 ENV 1993-1-2: Eurocode 3: Calcul des Structures en Acier. Partie 1.2: Règles Générales: Calcul du
Comportement au Feu.
 ENV 1994-1-1: Eurocode 4: Calcul des Structures Mixtes Acier-Béton. Partie 1.1: Règles Générales:
Règles Générales et Règles pour les Bâtiments.
 ENV 1994-1-2: Eurocode 4: Calcul des Structures Mixtes Acier-Béton. Partie 1.2: Règles
Générales: Calcul du Comportement au Feu.

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