MinesPonts 2023 PC M1 Enonce

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A2023 – MATH I PC

ÉCOLE DES PONTS PARISTECH,


ISAE-SUPAERO, ENSTA PARIS,
TÉLÉCOM PARIS, MINES PARIS,
MINES SAINT-ÉTIENNE, MINES NANCY,
IMT ATLANTIQUE, ENSAE PARIS,
CHIMIE PARISTECH - PSL.

Concours Mines-Télécom,
Concours Centrale-Supélec (Cycle International).

CONCOURS 2023

PREMIÈRE ÉPREUVE DE MATHÉMATIQUES

Durée de l’épreuve : 3 heures


L’usage de la calculatrice ou de tout dispositif électronique est interdit.

Les candidats sont priés de mentionner de façon apparente


sur la première page de la copie :

MATHÉMATIQUES I - PC

L’énoncé de cette épreuve comporte 5 pages de texte.

Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il le
signale sur sa copie et poursuit sa composition en expliquant les raisons des initiatives qu’il est
amené à prendre.

Les sujets sont la propriété du GIP CCMP. Ils sont publiés sous les termes de la licence
Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 France.
Tout autre usage est soumis à une autorisation préalable du Concours commun Mines Ponts.
Quelques inégalités de convexité autour du déterminant

Notations et résultats admis

— Dans tout le problème, n est un entier naturel supérieur ou égal à 2. On note


Mn (R) (resp. Mn,1 (R)) l’ensemble des matrices de taille n × n (resp. n × 1) à
coefficients réels.

— La matrice identité de Mn (R) est notée In .

— Si A ∈ Mn (R), det (A) est le déterminant de la matrice A, Tr (A) sa trace, Sp (A)


son spectre et A⊤ sa transposée.

— On note Sn (R) l’ensemble des matrices symétriques à coefficients réels de taille


n × n.

— Sur Mn,1 (R)2 , on définit l’application ⟨·, ·⟩ par

∀ (X, Y ) ∈ Mn,1 (R)2 , ⟨X, Y ⟩ = X ⊤ Y

où X ⊤ est la transposée de X. On admet que l’on définit ainsi un produit scalaire


sur Mn,1 (R). On note ∥·∥ la norme associée.
q
— On admet que l’application A ∈ Mn (R) 7→ ∥A∥2 = Tr (A⊤ A) est une norme sur
Mn (R).

— On note Sn+ (R) (resp. Sn++ (R)) l’ensemble des matrices symétriques S ∈ Sn (R)
telles que
∀X ∈ Mn,1 (R) \ {0} , ⟨SX, X⟩ ≥ 0 (resp. > 0) .

— Soit C une partie non vide d’un R-espace vectoriel E. On dit que C est convexe
si : pour tous x, y ∈ C et pour tout t ∈ [0, 1], (1 − t)x + ty ∈ C.

— On admet que si C est une partie convexe d’un R-espace vectoriel E, alors pour
tout p ∈ N⋆ , pour tout (x1 , . . . , xp ) ∈ C p et pour tout (λ1 , . . . , λp ) ∈ (R+ )p tel que
p
X p
X
λi = 1, alors λi xi ∈ C.
i=1 i=1

— Une application f : C → R définie sur une partie convexe C d’un R-espace vectoriel

1
E est dite convexe si

∀ (x, y) ∈ C 2 , ∀t ∈ [0, 1] , f ((1 − t) x + ty) ≤ (1 − t) f (x) + tf (y) .

— Une application f : C → R définie sur une partie convexe C d’un R-espace vectoriel
E est dite concave si son opposé, −f , est convexe, c’est-à-dire

∀ (x, y) ∈ C 2 , ∀t ∈ [0, 1] , f ((1 − t) x + ty) ≥ (1 − t) f (x) + tf (y) .

Partie 1 : Questions préliminaires


1 ▷ Montrer qu’une matrice S ∈ Sn (R) appartient à Sn+ (R) si, et seulement si,
Sp (S) ⊂ R+ .

De même, on admettra dans la suite du problème que : S ∈ Sn++ (R) si, et seulement

si, Sp(S) ⊂ R+ .

2 ▷ Montrer que Sn+ (R) et Sn++ (R) sont des parties convexes de Mn (R). Sont-elles
des sous-espaces vectoriels de Mn (R) ?

3 ▷ Montrer que, si A ∈ Sn++ (R), il existe S ∈ Sn++ (R) telle que A = S 2 .

4 ▷ Soit I intervalle de R. Soit f : I → R une fonction convexe. Montrer que, pour


p
tout p ∈ N⋆ , pour tout (λ1 , . . . , λp ) ∈ (R+ )p tel que
X
λi = 1 et pour tout
i=1
(x1 , . . . , xp ) ∈ I p , on a :
p
X
! p
X
f λi xi ≤ λi f (xi ) .
i=1 i=1

Indication : On pourra procéder par récurrence sur p.

Partie 2 : Une première inégalité de convexité


Soit M ∈ Sn+ (R) une matrice non nulle.

2
Tr (M )
5 ▷ Montrer l’inégalité ≥ det 1/n (M ).
n

Indication : On pourra montrer que x 7→ − ln (x) est convexe sur R+ .

On pourra dans la suite de cette partie utiliser, sans la prouver, l’inégalité ci-dessous

∀ (x1 , . . . , xn ) ∈ (R+ )n ,
 2
n n n n
!
1X Y 1/n 1X Y 1/n
2 max {x1 , . . . , xn } xk − xk ≥ xk − xj  .
n k=1 k=1 n k=1 j=1

6 ▷ Exprimer ∥M ∥2 en fonction des valeurs propres de M .

7 ▷ En déduire que
2
Tr (M ) 1/n
M − det 1/n (M ) In
2
− det (M ) ≥ .
n 2n ∥M ∥2

Partie 3 : On continue avec de la convexité


8 ▷ Soient A ∈ Sn++ (R) et B ∈ Sn (R). Montrer qu’il existe une matrice diagonale
D ∈ Mn (R) et Q ∈ GLn (R) telles que B = QDQ⊤ et A = QQ⊤ . Que dire des
éléments diagonaux de D si B ∈ Sn++ (R) ?
Indication : On pourra utiliser la question 3.

9 ▷ Étudier la convexité de la fonction t 7→ ln (1 + et ).

10 ▷ Montrer l’inégalité

∀(A, B) ∈ Sn++ (R)2 , det 1/n (A + B) ≥ det 1/n (A) + det 1/n (B) .

11 ▷ Montrer que, si A et B appartiennent Sn++ (R), alors :

∀t ∈ [0, 1] , det ((1 − t) A + tB) ≥ det (A)1−t det (B)t .

Justifier que cette inégalité reste valable pour A et B seulement dans Sn+ (R).

3
12 ▷ Que peut-on en déduire sur la fonction ln ◦ det sur Sn++ (R) ?

Partie 4 : Encore de la convexité !


Soit A ∈ Sn++ (R) et soit g : t ∈ R 7→ det (In + tA).

13 ▷ Exprimer, pour tout t ∈ R, g(t) à l’aide des valeurs propres de A. En déduire que
g est de classe C ∞ sur R.

14 ▷ Soit f : t 7→ ln (det (In + tA)). Montrer que

∀t ∈ R+ , ln (det (In + tA)) ≤ Tr (A) t.

Partie 5 : Et pour finir... de la convexité !


Soient A ∈ Sn++ (R) et M ∈ Sn (R). Soit l’application fA définie sur R par

fA (t) = det(A + tM ).

15 ▷ Montrer que fA est de classe C ∞ sur R.

16 ▷ Montrer qu’il existe ε0 > 0 tel que, pour tout t ∈] − ε0 , ε0 [, A + tM ∈ Sn++ (R).

17 ▷ Montrer que fA (t) = det(A) + det(A)Tr(A−1 M )t + o(t).


t→0

Indication : On pourra commencer par traiter le cas où A = In .

18 ▷ Déterminer fA′ (t) pour tout t ∈] − ε0 , ε0 [.

19 ▷ On admet que la fonction Φ : t 7→ (A + tM )−1 est de classe C 1 sur ] − ε0 , ε0 [. En


remarquant que Φ(t) × (A + tM ) = In , montrer que

Φ(t) = A−1 − A−1 M A−1 t + o(t).


t→0

4
1
 
Soit α ∈ − , +∞ \ {0}. On définit l’application φα par
n
1
∀t ∈] − ε0 , ε0 [, φα (t) = det −α (A + tM ).
α

20 ▷ Montrer que φα est dérivable sur ] − ε0 , ε0 [ et que


 
∀t ∈] − ε0 , ε0 [, φ′α (t) = −Tr (A + tM )−1 M det−α (A + tM ).

21 ▷ Montrer que φα est deux fois dérivable en 0 et que


  
φ′′α (0) = det−α (A) αTr2 (A−1 M ) + Tr (A−1 M )2 .

22 ▷ Montrer que A−1 M est semblable à une matrice symétrique réelle.


Indication : On pourra utiliser la question 3.

23 ▷ En déduire que φ′′α (0) ≥ 0.

24 ▷ Montrer que, si φ′′α (0) > 0, alors il existe η > 0, tel que pour tout t ∈] − η, η[,
1 1
det−α (A + tM ) ≥ det −α (A) − Tr(A−1 M ) det−α (A)t.
α α

Fin du problème

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