Sequence 2 La Liquidation Et Le Recouvrement de L

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Séquence 2 : LA LIQUIDATION ET LE RECOUVREMENT DE L’IMPOT

 Durée : 2 semaines

Objectifs spécifiques :

 Identifier les personnes tenues au paiement de l’impôt


 Comprendre les modalités de fixation des taux d’imposition
 Distinguer les différentes modalités de fixation des taux.
 Identifier les différentes formes de recouvrement.

CHAPITRE 2 LA LIQUIDATION DE L’IMPOT


I- Les acteurs de la liquidation
A- La liquidation de l’imposition par l’administration
B- La liquidation de l’imposition par le redevable légal
C- La liquidation de l’imposition par un tiers
II- Les modalités de la liquidation : les taux.
A- L’impôt de répartition et l’impôt de quotité
B- Les taux spécifiques et taux ad valorem
C- Les taux proportionnel et progressif

CHAPITRE 3 LE RECOUVREMENT DE L’IMPOT


I- La juridiction gracieuse
II- Le paiement spontané
III- Le recouvrement forcé

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CHAPITRE 2 LA LIQUIDATION DE L’IMPOT
Introduction
La liquidation consiste à déterminer le montant de l’impôt à payer, généralement en
appliquant un taux d’imposition à la base imposable. Elle correspond à la phase de
calcul de l’imposition, c’est l’ultime étape avant son recouvrement.
I- Les acteurs de la liquidation

Tout d’abord, une distinction est à opérer entre le fait générateur et l’exigibilité. Le
fait générateur est l’évènement qui fait naître la créance du Trésor public (l’obligation
de payer l’impôt). En matière de TVA, c’est la livraison du bien ou l’achèvement de
la prestation de services. Pour les droits de succession, c’est le décès. L’exigibilité est
le moment à partir duquel l’Etat a la faculté de réclamer le paiement de sa créance
(l’impôt) au contribuable.
A- La liquidation de l’imposition par l’administration

Les services fiscaux sont chargés de la phase de liquidation de l’imposition pour les
impôts recouvrés par voie de rôle, la liquidation de l’impôt est opérée par
l’administration fiscale. Le rôle est la liste des contribuables assujettis à l’impôt sur le
revenu ou aux impôts locaux. C’est un acte administratif. Le contribuable reçoit un
extrait du rôle par le biais d’un avis d’imposition.
Il ne faut pas confondre le rôle et l’avis d’imposition. Le rôle constitue le titre
exécutoire ; l’avis d’imposition n’est qu’un extrait du rôle communiqué pour
information au contribuable.
C’est ainsi que sont recouvrées par voie de rôle les taxes foncières (la contribution
foncière sur les propriétés bâties et la contribution foncière sur les propriétés non
bâties).
Un cas particulier concerne les acomptes provisionnels en matière d’impôt sur les
sociétés. Par ces versements anticipés, l’Etat s’assure de rentrées fiscales régulières
pour couvrir les dépenses réalisées au cours de l’année budgétaire.
B- La liquidation de l’imposition par le redevable légal

Toutes les impositions ne sont pas liquidées par les services fiscaux. Tel est le cas de
l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les sociétés. Les impôts indirects à l’image de
la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), sont aussi concernés. Dans ces différents cas,

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l’opération de liquidation incombe au contribuable puisqu’il est contraint de
procéder au paiement spontané de l’imposition sans attendre la notification d’un acte
administratif l’y invitant.
Pour la TVA, l’impôt sur les sociétés et les bénéfices industriels et commerciaux, le
redevable liquide lui-même l’impôt.
C- La liquidation de l’imposition par un tiers

L’opération de liquidation d’une imposition peut relever de la compétence d’un tiers.


Tel est le cas lorsque les prélèvements sont opérés à la source, c’st-à-dire en amont de
tout versement. Le tiers agit comme collecteur de l’imposition qu’il reverse
directement au Trésor public. Il lui appartient dès lors de calculer lui-même le
montant du prélèvement fiscal. L’opération est simple parce que le taux applicable
est normalement un taux proportionnel.
Dans ce cadre, la liquidation est opérée par un tiers, chargé de procéder à une
retenue à la source. C’est le cas pour les salaires où l’employeur procède à la
liquidation de l’impôt pour le compte de son employé. Et aussi dans le cadre du
prélèvement libératoire sur des intérêts d’obligations, l’établissement financier
procède à la liquidation de l’impôt pour le compte de l’investisseur.
II- Les modalités de la liquidation : les taux.

La liquidation de l’impôt consiste à calculer le montant de la dette fiscale à partir de


l’assiette. Cette assiette ainsi obtenue pourra être diminuée de déductions ou de
réductions, par exemple pour tenir compte des charges de famille du contribuable s’il
s’agit de l’impôt sur le revenu.
Puis sur cette assiette ainsi traitée va être appliqué le taux de l’impôt, pour obtenir le
montant dû par le contribuable. En fonction des attentes placées par le législateur
dans chaque impôt, les caractéristiques du taux vont varier de manière considérable.
A- L’impôt de répartition et l’impôt de quotité

L'impôt de quotité est l'impôt dont le taux est déterminé à l'avance par le législateur.
Il est invariable quelle que soit la quantité totale de matière imposable détenue par
l'ensemble des contribuables du pays, son tarif est donc fixé à l'avance et s'applique à
toutes les matières imposables.

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L'impôt de répartition, est celui dont l'Etat fixe à l'avance de rendement global de
l'impôt, il détermine la somme totale qu'il veut recevoir au titre de cette contribution,
il y a donc ici une manière de fixer le rendement global de l'impôt à plusieurs degrés
administratifs. Le procédé de l’impôt de répartition permet aux gouvernements de
fixer à l’avance le produit de l’impôt attendu, puis de le répartir à l’avance entre les
différentes assiettes de cet impôt détenues par les différents contribuables. Le procé-
dé est séduisant dans la mesure où il offre la sécurité de ses recettes à la collectivité
publique, qui bénéficiera d’un produit attendu. Il n’est pas réaliste car le taux d’échec
dans le recouvrement peut être important, du fait de la disparition d’assiettes et de
contribuables. Surtout il n’est pas adapté à une économie moderne car il est trop ri-
gide pour tenir compte des variations de celle-ci. Il n’est plus appliqué de nos jours.

A l’inverse, l’impôt de quotité se caractérise par une fixation à l’avance du taux et


non pas du produit de l’impôt. Les gouvernants détermineront ce taux en fonction de
leurs prévisions de recettes et devront accepter l’aléa provoqué par les variations
physiques de l’assiette, en raison du comportement des contribuables mais aussi de
la conjoncture. La sécurité juridique est ici plus grande puisque le contribuable
connaît à l’avance le taux applicable et disposera d’une certaine liberté pour adapter
son assiette. C’est le procédé utilisé pour les impôts perçus de nos jours.

B- Les taux spécifiques et taux ad valorem

Un impôt est dit spécifique, quand il est établi en fonction de la valeur de la matière
imposable, mais en fonction de la quantité de celle-ci. Il est exprimé par rapport à
l'unité la plus commode de la matière imposable concertée. Il est aussi une base ex-
primée en quantité physique des matières imposables. Cette quantité est définie soit
par le nombre d'unité matérielle soit en volume surface. L'impôt ad valorem est celui
qui frappe le produit taxable en valeur, il se calcule conséquemment en pourcentage
de la matière imposable évoluée en argent.

Le taux de l’impôt est spécifique lorsqu’il est exprimé en unités monétaires par unité
d’assiette. C’est par exemple les droits fixes de 50.000 FCFA pour les cessions de
véhicules d’occasions et peu importe alors la valeur de l’assiette. Si le taux est

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fonction de la taille de l’assiette il sera exprimé en unités de celle-ci : par exemple, la
taxe sur les produits pétroliers est fixée 21.665 FCFA par hectolitre pour le super
carburant. Ce système d’imposition a le mérite de la simplicité et donc de l’efficacité,
il est en revanche injuste et économiquement irrationnel puisqu’il pénalise les
produits bon marché, lesquels vont incorporer dans leur prix la même dose d’impôt
que les produits plus coûteux.
Le taux de l’impôt moderne est ad valorem lorsqu’il est exprimé en pourcentage de
l’assiette. Ainsi l’impôt sur la dépense est perçu au taux de 18% de la valeur ajoutée
(TVA).
C- Les taux proportionnel et progressif

La troisième distinction oppose les taux proportionnel et progressif. La progressivité


fiscale sert à mesurer l’évolution du montant de l’impôt. Pour cela, il faut prendre en
compte la valeur de l’élément qui fera l’objet d’une taxation, c’est ce qu’on appelle la
base d’imposition ou l’assiette (par exemple la valeur de l’immeuble pour le calcul
des impôts fonciers). Dans certains cas l’imposition sera appelée à changer en
fonction de l’assiette, dans d’autres quelque soit la valeur de l’assiette l’imposition ne
changera pas. Par exemple, pour l’impôt sur les sociétés, quelque soit l’étendue de
l’assiette, le taux d’imposition ne changera pas, c’est ce que l’on appelle un impôt
proportionnel. L’imposition est en revanche progressive, lorsque le taux augmente
avec la valeur de l’assiette, c’est le cas de l’impôt sur le revenu.
L’impôt proportionnel applique un taux constant à l’assiette, par conséquent quelle
que soit la valeur de l’assiette la pression fiscale restera identique puisque le taux de
l’impôt sera le même. Ce taux est utilisé pour l’impôt sur les sociétés, la TVA. Par
exemple, le taux de l’impôt sur les sociétés est de 30%. Donc la société ayant un
bénéfice 10.000.000 FCFA et celle ayant un bénéfice de 200.000.000 FCFA
supporteront un prélèvement de 30%, le taux restera identique. En d’autres termes, la
variation du produit de l’impôt dépendra uniquement de la taille de l’assiette. Le
volume de la recette fiscale sera proportionnel à celui des bénéfices des sociétés.
L’impôt progressif est celui qui augmente plus qu’en proportion de la valeur
imposée. En d’autres termes, le taux appliquer va augmenter en même temps que
l’assiette. Le taux progressif varie en fonction de la matière imposable. Il croît lorsque
cette dernière augmente. Il tient aussi compte de la capacité contributive. Ce qui

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entraîne une taxation plus importante à l’égard des fortunés. Cette progressivité est
conçue par tranches, c’est-à-dire que le tarif prend ici la forme d’un barème, qui
découpe l’assiette en tranches successives et applique à chacune d’elles un taux, de
plus en plus élevé au fur et à mesure de l’élévation dans le barème. Par exemple pour
le calcul de l’impôt, le revenu imposable, arrondi au millier de franc inférieur, est
soumis au barème progressif suivant :
0-630 000 FCFA = 0%
630 001 FCFA – 1 500 000 FCFA = 20%
1 500 001 FCFA – 4 000 000 FCFA = 30%
4 000 001FCFA – 8 000 000 FCFA = 35%
8 000 001 FCFA – 13 500 000 FCFA = 37%
+ de 13 500 001 FCFA = 40%.
L’impôt sur le revenu est le domaine d’élection de l’impôt progressif ainsi conçu. La
loi prévoit qu’une cotisation partielle doit être calculée pour chaque tranche de
revenu, ces cotisations sont ensuite additionnées pour donner le montant de l’impôt
dû par le redevable. Une fois l’impôt liquidé, il faut le recouvrer.

CHAPITRE 3 LE RECOUVREMENT
Introduction
Le recouvrement est l’ultime étape du processus de l’imposition. Les redevables
d’une imposition sont les personnes, physiques ou morales tenues de régler la dette
fiscale au profit du trésor public. Une des obligations fiscales qui incombent aux
contribuables est d’acquitter leur dette fiscale.
Le recouvrement de l’impôt assure le transfert des espèces du contribuable vers le
Trésor public. Le Trésor public dispose de modes de recouvrement forcé et de
garanties spécifiques pour le recouvrement des impôts.
Cet encaissement est organisé par des procédures qui peuvent varier d’un impôt à
l’autre, mais la trame commune fait intervenir un comptable public pour gérer
l’ensemble du processus. Le paiement effectif de l’impôt intervient le plus souvent à
l’initiative de l’administration : sur la base de la déclaration du contribuable elle
liquide l’impôt et lui adresse un avis d’imposition.

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I- La juridiction gracieuse

La juridiction gracieuse est une mesure de bienveillance de l’administration à l’égard


du contribuable. Tant qu’une imposition n’est pas devenue définitive, il demeure
possible au contribuable de solliciter l’administration d’une demande de transaction.
Toutefois, les amendes, pénalités, majorations et intérêts de retard ne peuvent faire
l’objet d’aucune transaction.
L’administration fiscale peut consentir une remise non seulement des droits en
principal, mais aussi des pénalités lorsque, tout du moins, l’imposition est devenue
définitive. La remise gracieuse des droits en principal, en totalité ou en partie, n’est
prévue qu’en matière d’impôt sur le revenu régulièrement établi lorsque le
contribuable est en situation de gêne ou d’indigence (besoin, dénuement, pauvreté,
misère, détresse). La remise des majorations et amendes, en totalité ou en partie, est
également possible.

II- Le paiement spontané

.L’exécution de l’obligation fiscale est normalement réalisée par le redevable au


moyen de modes paiement classiques. Les différents modes paiement usuellement
utilisés sont admis en matière fiscale que ce soit les règlements en numéraires, par
chèque, par carte bancaire.
De plus en plus, les contribuables sont incités à régler leurs impositions au moyen
d’un prélèvement automatique. Cette voie présente un avantage pour l’Etat dès lors
qu’elle lui assure des rentrées régulières au même titre qu’elle permet aux
contribuables de lisser le paiement sur l’année.
III- Le recouvrement forcé

Si le contribuable ne s’exécute pas de manière spontanée, le comptable public doit


mettre en œuvre des procédures de recouvrement forcé pour obtenir le règlement de
l’impôt, en usant de moyens de contrainte liés au caractère exorbitant de cette
créance publique, mais sous le contrôle du juge.
Les modes de recouvrement forcé sont l’avis à tiers détenteur, la saisie des
rémunérations, les voies d’exécution de droit commun, et la contrainte judiciaire.
Dans le cadre de l’avis à tiers détenteur, les dépositaires, détenteurs ou débiteurs de

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sommes appartenant aux redevables de l’impôt, sont tenus de verser au lieu et place
des redevables, les fonds qu’ils détiennent. Ce dispositif ne porte que sur des
sommes d’argent et entraîne une attribution immédiate de la créance saisie.
Les voies d’exécution de droit commun permettent de faire vendre les biens
appartenant au débiteur. Il s’agit de la saisie-vente pour les meubles et de la saisie
immobilière.
 Tests de Connaissances 2 :

QCM 1 : La liquidation de l’impôt est faite par :


- Le contribuable
- L’administration fiscale
- Le redevable.
- Le contribuable et l’administration fiscale.

QCM 2 : Quelle est la différence entre le rôle l‘avis d’imposition ?

Question 3 : Quelle est la différence entre le fait générateur et l’exigibilité de l’impôt

Question 4 : Quelle est la différence entre proportionnalité et progressivité de l’impôt ?

QCM 5 : Le recouvrement de l’impôt signifie :


- L’obligation de paiement de l’impôt
- Le paiement de l’impôt
- La mise en œuvre de la procédure de paiement
- L’encaissement de l’impôt.

QCM 6 : Une juridiction gracieuse est :


- Une transaction
- Une remise
- Un don de l’administration fiscale
- Une obligation de paiement de l’impôt.

 Exercices de Travaux Dirigés 2 :

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Sujet de dissertation 1 : Les acteurs de la liquidation de l’impôt.

Sujet de dissertation 2 : Les modalités de liquidation de l’impôt.

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