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LES CRISES ECONOMIQUES ET FINANCIERES DE 1990 A

2008.
SOMMAIRE
Introduction.
I/ Les cycles économiques II/ Les crises financières
A. Caractéristiques
B. Formes
1. Crises bancaires
2. Crises boursières
Crises de change

III/ Exemples de crises financières


A. La crise asiatique
B. La crise turque
C. Autres crises
D. La crise des « subprimes »
C. IV/ Enseignements et propositions
Conclusion: La stabilité financière comme bien
public mondial

I. LES CYCLES ECONOMIQUES


L’économie évolue de manière cyclique. Les phases
d’expansion et de croissance succèdent à des
phases de récession et de crise. On distingue
plusieurs types de cycles:
1. les cycles « Juglar » du nom de Clément
Juglar (1862), médecin français qui a mis en
évidence des cycles d’une durée de 9 à 10 ans.
2. Les cycles « Kitchin » du nom du
statisticien J. Kitchin (1922) qui a mis en évidence
des cycles dits «mineurs» d’une durée
approximative de 40 mois (3 ans et 4 mois environ)
qui seraient en quelque sorte inscrits à l’intérieur
des cycles Juglar.
3. Les cycles « Kondratiev » du nom de
l’économiste russe qui au début des années 1920 a
mis en évidence des cycles longs dans les
économies développées d’une longueur
approximative comprise entre 50 et 60 ans.
Aujourd’hui on a quasiment abandonné cette
classification des cycles en fonction de leur
durée pour adopter la définition du NBER
(National Bureau of Economic Research) à la
suite des travaux de A.Burns et W.C Mitchell
(1946):
«Les cycles économiques sont un type de
fluctuations qui affectent l’activité économique
générale des pays dans lesquels la production
est essentiellement le fait d’entreprises privées:
un cycle est constitué d’expansions qui se
produisent à peu près au même moment dans
les nombreuses branches de l’activité
économique, expansions qui sont suivies par
des récessions, des contractions et des reprises
qui affectent elles aussi l’ensemble des activités
économiques, les reprises débouchant sur la
phase d’expansion du cycle suivant: cette suite
de phases n’est pas parfaitement périodique
mais seulement récurrente; la durée des cycles
des affaires est comprise entre un et dix ou
douze ans; ils ne sont pas divisibles en cycles
plus courts de même type dont l’amplitude
serait à peu près semblable à la
leur».
La durée et l’amplitude des cycles sont
divisées en 4 phases : expansion, récession,
contraction et reprise. Les phases basses du
cycle ne sont pas caractérisées par une
décroissance du niveau absolu de l’activité mais
par un taux de croissance particulièrement
faible. Le revenu national dans les pays
développés n’a décru que très rarement d’une
année sur l’autre. Une telle décroissance ne s’est
produite en France qu’en 1973,1993 et
probablement 2013.
On définit donc généralement le cycle comme
des phases par rapport à une tendance de la
croissance, d’où la nécessité d’extraire le
trend des séries.
Le NBER définit une « récession dans la
croissance » comme une « phase récurrente de
croissance lente dans la production totale, le
revenu, l’emploi et l’activité durant
habituellement un an ou davantage ». Ce type
de phase peut contenir une récession
précédée par un ralentissement.
les séries économiques sont beaucoup moins
ordonnées, beaucoup moins régulières que ne le
supposent les théories des fluctuations
endogènes. La majeure partie des travaux en
macroéconomie appliquée traitant des
fluctuations économiques à l’heure actuelle se
base sur une vision exogène des cycles, c’est-à-
dire que les chocs sont propagés à travers le
système et ainsi engendrent des fluctuations.
La Théorie des Cycles Réels (TCR) ou Real
Business Cycle (RBC) qui se développe au début
des années 80 ne fait jouer aucun rôle à la
monnaie dans la dynamique du cycle
économique. Les perturbations réelles que subit
l’économie à partir de chocs exogènes d’offre
dus à des catastrophes naturelles ou à des
évènements politiques, mais surtout à des
découvertes technologiques qui créent des chocs
de productivité, sont seuls à l’origine des
fluctuations de la production, de l’emploi et des
prix. Cette position théorique s’oppose au point
de vue keynésien qui souligne les effets de la
monnaie dans le cycle. Elle nie l’existence d’un
chômage involontaire et réaffirme le dogme néo-
classique de neutralité de la monnaie: les
phénomènes monétaires n’ont pas d’effets réels.
Cependant, depuis les années 90, les «Nouveaux
keynésiens» ont développé des modèles visant à
expliquer les rigidités de certaines grandeurs
monétaires. Les effets de politiques
économiques peuvent donc être réhabilités. La
théorie actuelle emprunte le cadre d’analyse de
la TCR, mais admet que les chocs d’offre ne sont
pas suffisants pour rendre compte de toutes les
fluctuations. Ils introduisent donc des rigidités et
des imperfections de marché dans la TCR, pour
aboutir à des Modèles d’Equilibre Général
Intertemporels Stochastiques qui se substituent
aux modèles de type IS-LM que nous avons
évoqués la dernière fois. La grande majorité des
macroéconomistes appliqués partagent la même
approche analytique générale basée sur la
distinction entre impulsion et propagation.
Néanmoins, de nouvelles approches endogènes
se réfèrent à la non linéarité et développent des
« théories du chaos ».
II. LES CRISES FINANCIERES
A. LES CARACTERISTIQUES DES CRISES
FINANCIERES
 l’instabilité financière se manifeste par
des mouvements importants et parfois
brutaux des variables financières,
notamment les cours boursiers et les taux
de change. Elle prend la forme de phases
haussières (les booms) ou baissières (les
dépressions). Dans ces phases, les
variables tendent à s’éloigner d’une
manière significative et durable de leur
valeur d’équilibre fondamental.
 Les crises financières désignent des
perturbations sur les marchés bancaires
et financiers qui conduisent au « risque
systémique ». On peut parler de crise
financière lorsque l’une au moins des
trois fonctions clés du système financier
est mise en danger. Ce sont : l’allocation
du crédit et des capitaux, la circulation
des moyens de paiement et l’évaluation
des actifs financiers.
 Les phénomènes d'instabilité et de crises
financières ne sont pas nouveaux.
 Dans son livre « Histoire mondiale de la
spéculation financière de 1700 à nos
jours » (1989), Charles Kindleberger
montre que les crises financières sont un
éternel recommencement depuis que la
finance a commencé s’organiser dans le
monde (autour des pays tels que la
Hollande, la Grande-Bretagne,
l’Allemagne et la France)
 Les formes que prend l’instabilité
financière se transforment au cours de
l’évolution du capitalisme.
 Aux XVIIè et XVIIIè siècles: elles
concernent la crise de la dette des
souverains, la spéculation sur le
commerce des bulbes de tulipes à
Amsterdam puis les actions de la
Compagnie des Indes.
 Aux XIXè siècle, elles s’étendent aux
Bourses de valeurs et prennent
également la forme de faillites bancaires
(crise de la Baring anglaise en 1890)
 Le XXe siècle et le début du XXIe
connaissent les trois formes principales
de crises financières : les crises
bancaires, les krachs boursiers et les
crises de change.

B. LES DIFFERENTES FORMES DE


CRISE FINANCIERES
1.LES CRISES BANCAIRES
Elles sont aujourd’hui au cœur des crises
financières. On distingue trois types de
crises bancaires:
a) La panique bancaire (« bank run ») A la suite
d’une défaillance d’une banque qui peut être
due au fait que tous les déposants se
précipitent aux guichets pour retirer leurs
avoirs. La faillite de cette banque , selon son
poids, peut s’étendre aux autres banques et à
tout le système de financement par le crédit «
credit crunch » et par là à l’économie toute
entière. L’Etat intervient alors pour sauver les
banques trop grosses (« too big to fail »)
b) Les crises de spéculation bancaire.
Elles touchent toutes les banques en même
temps car elles ont toutes pris des risques
excessifs et se retrouvent toutes fragilisées à la
suite d’un retournement de conjoncture ou de
changement imprévu de politique monétaire.
Leur structure de bilan se détériore, les crédits
impayés augmentent, leur liquidité diminue.
Elles sont alors contraintes de réduire leurs
concours à l’économie en restreignant l’octroi
de crédits alors même que les emprunteurs
(entreprises et ménages) sont tout à fait
solvables, ce qui contribue à les fragiliser
davantage. Pour éviter les faillites en chaîne, la
Banque centrale intervient pour injecter de la
liquidité.
c)Les crises de cycle financier
Dans la phase d’euphorie générale, les
entreprises et les ménages s’endettent
excessivement, soit dans des opérations
d’investissement risquées, soit en alimentant
une bulle immobilière, ou encore pour spéculer
sur les marchés financiers, l’euphorie générale
augmentant les appétences pour le risque. La
probabilité de défaut des banques trop laxistes
augmente et un retournement de conjoncture,
ou un événement politique ou social
quelconque conduit à une réévaluation
générale du risque provoquant la crise bancaire
et le resserrement du crédit, jusqu’à ce que la
confiance revienne et que le cycle financier
reparte à la hausse.
2. Les crises boursières
a) Les krachs boursiers.
Ils se manifestent par une chute brutale
du cours des actions sur une place
financière et se propagent à toutes les
autres places financières par un effet de
contagion mimétique. Le modèle de
krach boursier inégalé par son ampleur
et ses conséquences économiques et
sociales est la crise de 1929 qui a débuté
par le fameux « jeudi noir » qui a vu
s’effondrer le cours de toutes les valeurs
sur la place financière de New-York à la
bourse de Wall street. Les graves crises
boursières du 20° siècle sont celles de
1916, 1937 et 1973.
b) La première grande crise financière
du 21° siècle.
Elle éclate aux Etats-Unis en mars
2000. En un peu plus de deux ans
les cours des actions à Wall Street
baissent de 42,5 %. La crise
boursière française quant à elle a été
encore plus grave, marquée par une
baisse des cours de 56,66%, trois ans
après le début de la crise. (février
2003). Cependant cette crise
boursière présente la particularité par
rapport aux grandes crises du 20°
siècle d’être plus lente et plus
continue dans son déroulement.
Ce qui empêche en effet des
phénomènes de panique massive
caractéristiques des crises boursières
du 20° siècle, c’est désormais le
contexte nouveau des politiques
macroéconomiques et du système
financier libéralisé qui évite un
effondrement brutale des cours:
politiques budgétaires expansives,
soutien au marché immobilier,
comportements prudentiels des
banques et des gestionnaires
collectifs de l’épargne (les
investisseurs institutionnels
notamment). La contrepartie est le
caractère incertain de la fin de la
crise boursière.
3.Les crises de change
Les années 1990 ont été marquées par une
succession de crises de change d'une grande
violence dans les économies en voie de
développement récemment intégrées à la finance
internationale. Au Mexique, en 1994, puis, en
1997, en Thaïlande, en Malaisie, en Indonésie, aux
Philippines et en Corée, au Brésil en 1999 et en
Argentine en 2001, les marchés des changes ont
été pris de panique et le cours des monnaies
nationales a brusquement chuté, les capitaux
financiers ont inversé leur mouvement et fui ces
économies dans lesquelles, peu avant, ils affluaient
encore en masse, l'activité économique s'est
effondrée. Les économies les plus gravement
touchées ont vu un grand nombre de leurs
entreprises faire faillite et leur système bancaire
s'écrouler.
a) Le contexte empirique de la
réflexion théorique sur les crises de
change
Les développements théoriques de la littérature
relative aux crises de change conduisent à
distinguer trois types de modèles. Les modèles
théoriques de première génération se sont
développés en réponse aux crises de change ayant
touché les pays d'Amérique latine au début des
années quatre-vingt. Ils tentent, en règle générale,
de repérer les situations de déséquilibres
macroéconomiques qui rendent inévitable
l'abandon de l'objectif de change fixe par les
autorités monétaires. Partant de ces modèles, de
nombreuses approches empiriques se sont
développées, validant l'influence des
fondamentaux dans le déclenchement des crises
de change. Dans les modèles de deuxième
génération, l'évolution des fondamentaux peut être
cohérente avec le régime de change, mais la parité
peut être abandonnée car les autorités se basent,
rationnellement, sur d'autres variables que les
seules réserves de change. Les agents privés auront
alors tendance à intégrer dans leurs anticipations le
fait que la politique des autorités n'est pas linéaire,
mais qu'elle répond à la conjoncture économique
au sens large. Dans ce cadre, c'est la soudaine
dégradation des anticipations du marché qui
provoque la crise, validant ainsi les anticipations
des agents.
Les crises de troisième génération apparaissent
avec la crise asiatique de 1997. Ces modèles
combinent des séquences de crises déjà spécifiées
dans les deux générations précédentes. Cette
inflexion touche la nature des chocs ou des
déséquilibres susceptibles d'enclencher une attaque
spéculative tout en privilégiant l'imperfection sur
les marchés financiers et la fragilité des systèmes
bancaires plutôt que les distorsions
macroéconomiques.
En particulier, ces modèles apportent un éclairage
supplémentaire à la compréhension des crises
financières à travers la notion de "crises jumelles".
Cette notion marque un déplacement de l'analyse
vers la sphère bancaire tout en soulignant la place
qu'occupent les mouvements internationaux de
capitaux dans les entrées excessives de capitaux et
le déroulement des crises. La particularité des
modèles de troisième génération consiste, dés lors,
à analyser une dynamique d'instabilité financière
sur la base des problèmes de liquidités et
d'imperfection de l'information.
Les crises financières sont souvent associées à des
crises de balance de paiements, mais pas
automatiquement. Un pays dont l’économie et le
système financier sont complètements fermés peut
être en proie à une crise financière, mais l’absence
de transactions en devises lui évitera une crise de
la balance des paiements. De nos jours, les deux
types de crises surviennent souvent d’une façon
concomitante. C’est en partie parce qu’une crise
financière pousse les investisseurs nationaux et
étrangers à sortir leur argent du pays. Si le pays ne
possède pas suffisamment de réserves pour couvrir
ces sorties de fonds et d’autres obligations comme
le service de la dette, une crise de balance de
paiement peut se produire. Le retrait de capitaux
internationaux peut aggraver les difficultés des
entreprises et des banques, incapables de
reconduire les anciens prêts ou d’obtenir de
nouveaux financements. Ces facteurs peuvent avoir
pour effet d’exacerber une crise préexistante ou de
plonger un système financier affaibli dans un état
de crise.
Cependant, de nombreux auteurs pensent que les
mouvements de capitaux ne peuvent conduire à
eux seuls à une crise financière. Au coeur des
crises financières de la dernière décennie du siècle
dernier, la crise asiatique a été marquée par les
comportements spéculatifs des investisseurs
internationaux, ainsi que par des brusques
revirements de leurs anticipations. Cela a conduit à
un enchaînement violent de crashs qui a commencé
par l'effondrement du Baht thaïlandais en juillet
1997. L'Indonésie (août 1997), les Philippines
(août 1997), la Malaisie (août 1997) et Singapour
(septembre 1997) ont ensuite été affectés
successivement par la crise. Au début du mois
d’octobre de la même année, des pressions
spéculatives ont ébranlé Taiwan, menaçant alors de
se propager vers Hong-Kong et la Corée du sud.
Effectivement, Hong-Kong était en crise à la fin du
mois d’octobre 1997 et le won coréen se dépréciait
de plus de 25 % en novembre 1997.
Cependant, les faits stylisés des crises financières
des années quatrevingt-dix (particulièrement la
crise asiatique) et récemment la crise financière de
2008 montrent la diversité des facteurs
déclencheurs des crises financières et la complexité
de ces derniers en matière de modélisation. Les
économistes ont créé, à partir de divers critères, un
certain nombre de modèles qui tentent d’aider les
responsables publics à prévoir les crises à venir,
mais ils n'ont obtenu jusqu'à présent que des
résultats mitigés. Des tests effectués sur quatre
modèles empiriques créés pour l'essentiel avant la
crise asiatique ont montré que le meilleur d'entre
eux était capable de prévoir la moitié des crises «à
l'intérieur de l'échantillon» et un tiers des crises
«en-dehors de l'échantillon». Les fausses alertes
étaient nombreuses : dans plus de la moitié des cas
où tous ces modèles prévoyaient l'arrivée d'une
crise, aucune crise ne s'est produite.
Les modèles ont également mis en lumière les
variables qui sont les déterminants les plus
importants des crises. Toutes les approches testées
démontrent que la probabilité d'une crise monétaire
augmente lorsque le taux de change réel est
surévalué relativement à la tendance, et lorsque la
croissance du crédit intérieur et le ratio de la masse
monétaire M2 par rapport aux réserves sont élevés.
Les amples déficits extérieurs courants et les pertes
de réserves accroissent la probabilité d'une crise
dans les modèles qui intègrent ces variables. On
constate également que des ratios élevés de dette à
court terme par rapport aux réserves conduisent à
une probabilité accrue de crise.
En économie et en finance, le comportement des
agents diffère suivant que l'on se trouve en période
d'expansion ou de récession. La consommation des
ménages est sensible à l'activité économique. Il en
est de même de l'investissement des entreprises.
Les investissements des entreprises vont ainsi être
sensibles aux variations de certains indices
économiques. De même les marchés vont réagir
différemment en période de crise, entraînant une
augmentation de la volatilité des prix des actifs.
b) Les modèles théoriques de crise de
change.
i. Les modèles de crise de balance
de paiements ou d’attaque
spéculative.
Krugman (1979) définit une
crise de balance de paiements
lorsqu'un gouvernement, ayant
initialement opté pour un régime
de change fixe, n'est plus
capable de maintenir la fixité de
sa devise. Il définit une telle
crise comme « une situation où
un pays perd progressivement
ses réserves de change » et où
les spéculateurs attaquent la
monnaie, généralement avant
que ces réserves soient épuisées,
ce qui a pour conséquence de
réduire effectivement leur
montant à zéro.
Pour Krugman, l'aptitude du gouvernement à
financer le déficit budgétaire en puisant sur les
réserves en devises est déterminée par la volonté
des investisseurs de détenir encore de la monnaie
nationale. La crise est donc contrainte par la
psychologie des investisseurs spéculateurs pour
lesquels une attaque sur les réserves en devises
représente un moyen de modifier la composition de
leurs portefeuilles en réduisant la part investie dans
la monnaie nationale au profit de la monnaie
étrangère, du fait de la différence de rémunération.
C'est en déclenchant la ruée sur les réserves de
change que les investisseurs réalisent leurs profits :
ils vendent la monnaie nationale contre les réserves
à la parité fixe. Par conséquent, ils attaquent la
monnaie avant la disparition des réserves, de façon
anticipée, et forcent ainsi la transition vers un taux
de change flottant. Après l'attaque, les investisseurs
possèdent des réserves en devises mieux
rémunérées qu'ils revendent immédiatement au
taux de change flottant, soit à un prix supérieur,
d'où la réalisation de leur profit. L'attaque entraîne
une dépréciation de la monnaie qui ouvre des
perspectives prévisibles de profit pour les
investisseurs rationnels.
ii) Les modèles des anticipations auto réalisatrices.
Il s’agit d’un processus au cours duquel une
prévision exerce une influence sur les événements
actuels et détermine les conditions de sa propre
réalisation dans l'avenir (effet Œdipe). Les crises
de change sont alors susceptibles de se produire
indépendamment de l'évolution des grandeurs
économiques fondamentales. Si les analyses
précédentes mettent l’accent sur le rôle joué par le
déclin des réserves de change comme cause de
l'effondrement de régimes de change fixes, ces
modèles insistent sur le fait que l'abandon de la
parité peut être dû à d'autres variables
fondamentales de l'économie.
Ces modèles considèrent qu’il existe plusieurs
équilibres pour des conditions de marché
identiques et ce sont les seules anticipations auto
réalisatrices des spéculateurs qui décident de la
réalisation de l'un d'entre eux. Une économie peut
donc être initialement dans un équilibre constant
avec un régime de change fixe mais un
changement soudain des anticipations peut générer
l'effondrement du système.
Ce sont les spéculateurs qui prennent l'initiative de
l'attaque et les gouvernements qui décident de la
dévaluation: ceci permet d'établir le caractère auto
réalisateur des crises. Autrement dit, les
anticipations des agents sur le maintien du régime
de change dépendent de leurs anticipations sur la
réaction du gouvernement face à leurs pressions,
réactions guidées par l'intensité de la spéculation et
ses conséquences sur la crédibilité du
gouvernement. De ce fait, même un régime de
change soutenable et compatible avec les autres
politiques du gouvernement peut être attaqué et
modifié.
On assiste souvent à une «guerre d'usure» entre le
gouvernement et les spéculateurs. Le
gouvernement tente de résister aux assauts des
spéculateurs en augmentant le taux d'intérêt, ce qui
rend plus rémunérateurs les placements en
monnaie nationale et participe au maintien du
régime de change fixe. Néanmoins, une telle
politique a un coût pour le gouvernement, et
comme les spéculateurs en sont conscients, ils
renforceront leurs attaques. Le gouvernement du
pays dont la monnaie est attaquée peut procéder à
des dévaluations surprises. Mais de tels actes sont
déstabilisants pour l’économie et coûteux en
termes d'inflation et de chômage. A ce coût s'ajoute
un coût spécifique en termes de crédibilité du
gouvernement qui peut conduire à la fuite des
capitaux du pays.
Dans ce type de modèles, la causalité ne joue plus
dans un seul sens - exclusivement des
fondamentaux vers les anticipations du marché -
mais elle fonctionne dans les deux sens. Les
anticipations de dévaluation dépendent de la
réaction du gouvernement qui dépend également
du coût d’ajustement des fondamentaux. En
d'autres termes, les fondamentaux peuvent être à
l’origine d'une crise mais en un sens beaucoup plus
faible que celui suggéré par les modèles d'attaques
spéculatives. Même lorsque les fondamentaux sont
bons ou ne varient pas, la crise peut toujours se
produire. Ces modèles analysent bien les raisons
qui poussent le gouvernement à renoncer à la
défense de la parité mais ne peuvent expliquer les
raisons qui poussent les spéculateurs sur un marché
des changes, à se coordonner pour attaquer telle ou
telle monnaie.
iii) les modèles de type microéconomique.
On s’intéresse ici à la nature des chocs ou des
déséquilibres susceptibles d'enclencher une
attaque spéculative. On privilégie désormais
l'imperfection de l'information sur les marchés
financiers et la fragilité des systèmes bancaires,
plutôt que les distorsions macro-économiques.
Le mécanisme est le suivant : si les prix
domestiques sont rigides, une dépréciation de la
monnaie conduit à une augmentation de la dette
des entreprises en devises et par la suite à une
baisse de leurs profits, ce qui réduit la capacité
d'endettement des firmes, ceci entraîne la baisse
de l'investissement et de la production et par la
suite réduit la demande de la monnaie nationale
et entraîne la dépréciation de cette dernière.
Appliqué au contexte asiatique de 1997, cette
approche permet de justifier le choix d'une
politique monétaire restrictive pour contrer les
effets de la crise de change.
III) Analyse de quelques exemples de crise
financières récentes.
A) La crise financière asiatique de 1997
On observe un processus similaire à celui de la
crise mexicaine de 1994, avec notamment : •un
ancrage fixe au dollar de la plupart des
monnaies de la région qui donne l’illusion
d’une garantie de change ; •un système
bancaire fragile, fortement endetté à court
terme en devises, indifférent au risque de
change et engagé dans des opérations de
spéculation immobilières et boursières. Les
banques empruntent à court terme en devises
pour prêter à long terme en monnaie locale
avec des garanties sur des immeubles et des
actions surévalués. L’afflux de capitaux
étrangers est alimenté par la politique
monétaire expansive que mène la banque
centrale japonaise pour lutter contre la
déflation. Le gouvernement thaïlandais
annonce en 1997 qu’il ne dévaluera pas le
Baht, ce qui provoque une spéculation intense
et le conduit le 2 juillet 1997 à laisser flotter sa
monnaie.
 Toutes les économies asiatiques de la
région sont alors touchées
 Les crises de change se prolongent en
crises bancaires.
Les pays émergents sont touchés les uns
après les autres:
 le Brésil en 1997-1998
 la Russie en 1998 qui se retrouve en
situation de défaut sur les GKO et
provoque la faillite du Hedge Fund Long
term capital Management (LTCM). Les
capitaux internationaux fuient tous les
pays émergents (flight to quality) par effet
de contagion systémique.
B) La crise Turque de 2000
Elle éclata le 20 novembre 2000 et se produisit
alors même que le gouvernement turc avait
engagé un plan de stabilisation ambitieux dès
la fin 1999 pour ramener son taux d’inflation
qui était de 65% en moyenne annuelle à 25%
en 2000 et à moins de 10% en 2002. Pour ce
faire la Turquie avait adoptée un régime de
change d’ancrage au dollar destiné à faire
baisser les anticipations inflationnistes. On a
assisté alors à un afflux massif de capitaux
extérieurs qui spéculaient à la baisse des taux
d’intérêt en achetant massivement des
emprunts d’Etat financés au jour le jour en
Livre turques et pire encore en dollar.
Comme au Mexique en 1994 mais à une
vitesse trois fois supérieure, la compétitivité de
la Turquie a fléchi, ce qui a contribué à
détériorer sa balance des paiements. Il s’en est
suivi un mouvement de panique sur le marché
des taux d’intérêt où les banques essayaient en
toute hâte de liquider leurs positions. En un
mois les taux d’intérêt sur les emprunts d’Etat
turcs à moyen terme sont passés de 40% à
110%. Le risque accru de faillite des banques
contribua encore plus alors à assécher le
marché monétaire. Les crédits en devises ne
sont pas renouvelés. Le FMI a accordé un prêt
d’urgence qui se révélera insuffisant. Le
gouvernement est alors contraint de laisser
flotter la Livre turque qui se déprécie de 50%
par rapport au dollar. Un deuxième programme
d’aide beaucoup plus important sera alors mis
en place sous l’égide des Etats-Unis.
C) Autres crises
Crise boursière de 2001-2002. Elle survient au
cœur même de la « nouvelle économie » avec
l’éclatement de la bulle internet dans un contexte
de surinvestissement dans les télécoms et de
surendettement des ménages et des entreprises.
• Crise monétaire et bancaire aux Etats-Unis
après l’attentat du 11 septembre 2001.
• Crise en Argentine en novembre 2001 de
défaut sur sa dette internationale.
• Crise au Brésil sur le marché obligataire
brésilien en 2002 (approche des élections qui
prédisent la victoire de Lula) . Le Réal perd la
moitié de sa valeur par rapport au dollar et
malgré un concours important du FMI de 30
milliards de dollars, la crise perdurera jusqu’à
ce que le Président Lula nouvellement élu
donne des signes clairs qu’il honorerait tous
les engagements financiers du Brésil.
Crise des « Subprimes » en 2007-2009. Crise
bancaire qui dégénère en crise boursière en
octobre 2008.
• Crise de la dette publique grecque qui
commence en 2009 et s’accélère en 2010
marquée par un fort endettement public (120%
du PIB) et un déficit budgétaire avoué qui
passe de 6% du PIB à 15,4%. Manque de
transparence des autorités grecques.
• Crise de l’Espagne en 2010 qui découle en
partie d’une bulle immobilière mais surtout
d’un effet de contagion et de fuite des
capitaux à la suite de la dégradation de la note
de la dette publique espagnole.
• Crise du Portugal et de l’Irlande. Crise de la
dette publique et plans de rigueur salariale et
de diminution des dépenses publiques.
• Crise Chypriote en 2013.
D) L’exemple de la crise de subprime
•La crise financière de 2007-2008 a son
origine dans une crise immobilière qui s’est
transformée en crise bancaire et financière.
•Formidable accélération des innovations
financières avec notamment la titrisation et les
« subprimes ». La gestion des risques
financiers est devenue de plus en plus opaque.
•Perte de confiance généralisée: la rentabilité
des fonds de placements se révèle illusoire car
elle reposait sur des crédits bancaires risqués et
des modèles mathématiques fragiles. Des pans
entiers du système financier contemporain tels
que les fonds de placement les hedge funds
sont contestés. Cela a diminué la valeur
boursière de ce secteur, puis celle des banques.
Celles-ci ont diminué fortement leurs crédits à
l’économie, ce qui pénalise la consommation
des ménages et l’investissement productif des
entreprises et génère du chômage. Cet impact
récessif sur l’économie réelle agit
négativement sur les anticipations financières
et fait chuter plus encore les bourses et les
valeurs bancaires et financières.
 La crise des subprimes a engendré des
politiques nationales en ordre dispersé tant
au niveau des plans de sauvetage des
banques et du secteur financier qu’aux
niveaux des politiques industrielles,
sociales et macroéconomiques.
 La mise en place de solutions inadéquates
de sortie de la crise des subprimes tant au
niveau des plans de sauvetage des banques
qu’au niveau des politiques
macroéconomiques pour relancer la
croissance par des hausses improductives
de dépenses publiques ont mis en place
toutes les conditions d’une crise de la dette
publique des Etats des pays développés
tels que les Etats-Unis et l’Europe.

IV) Quels enseignements et quels


propositions ?

Les analyses économétriques des crises


financières récentes montrent:
• Une procyclicité de l’évaluation du
risque qui joue un rôle central dans
l’apparition de nombreuses crises
bancaires et du régime de change.
•La plupart des crises financières sont
précédées d’un boom du crédit.
•L’expansion du crédit n’engendre une
crise bancaire que dans la mesure où
elle entre en concordance avec
certaines conditions macroéconomiques
du cycle des affaires qui concernent le
taux d’intérêt, le taux de croissance,
l’inflation, qui jouent comme autant de
chocs exogènes du cycle financier.
• L’organisation des systèmes financiers
propre à chaque pays joue un rôle dans
la fréquence, l’amplitude et
l’accélération des crises financières. Par
exemple le système bancaire américain
est lui contracyclique.
• Les travaux empiriques montrent que
les flux de capitaux suivent le cycle
économique: ils affluent au cours de la
phase de croissance et refluent au
moment du retournement du cycle. Il en
est de même le plus souvent du crédit
bancaire.
• De ce fait l’intégration dans la
mondialisation financière (libéralisation
financière externe) tout comme la
libéralisation financière interne
(libéralisation du système bancaire et
développement des marchés financiers)
a accentué l’amplitude et le fréquence
des crises financières sous la forme de
crises jumelles (bancaires et de change).
•Les crises jumelles résultent d’une
crainte conjuguée des acteurs de la
finance (les marché financiers) d’une
dévaluation et d’une perte de valeur des
actifs nets des agents nationaux
bancaires et non bancaires.
•Cette double défiance commence par
une révision des anticipations de change
qui provoque l’enchaînement des deux
types de crises (cf. les crises asiatiques
et des pays émergents.
• La crainte d’une dévaluation
monétaire fait craindre une incapacité
des banques à rembourser leur dette
internationale et précipite la crise
bancaire. En effet dans la finance
mondialisée et globalisée les banques
prêtent en monnaie nationale à partir
des flux d’entrée de capitaux
internationaux sous forme d’emprunt
notamment. Or les projets financés par
le crédit bancaire même s’ils se révèlent
rentables ne sont pas remboursés en
monnaie internationale mais en
monnaie nationale. D’où la menace et le
risque de défaut de paiement de la
dette bancaire internationale qui
s’aggrave avec le risque de dévaluation
qui accroît automatiquement le coût de
remboursement de cette dette en
devise internationale.
• Il en est de même en ce qui concerne
le lien entre l’entrée de capitaux
internationaux et le développement de
la base monétaire. De ce fait la dette
publique contractée auprès de résidents
étrangers fait affluer des capitaux dans
le pays qui alimentent le gonflement de
l’offre de monnaie et l’augmentation du
crédit bancaire. Dès lors que la défiance
s’installe sur la capacité de
remboursement de la dette publique
internationale lorsqu’elle dépasse un
certain seuil, les flux de capitaux
internationaux s’arrêtent et refluent, ce
qui réduit automatiquement le crédit
bancaire aux entreprises domestiques
(cas typique de la crise argentine).
• Tous les actifs sont liés entre eux à
travers leurs prix en monnaie et les
arbitrages que font les agents entre ces
différents types d’actifs. Il n’est pas
étonnant alors que la crise financière
du fait qu’elle touche à la monnaie dans
ses fonctions essentielles (réserve des
valeurs, unité de compte, moyen
d’échange) soit en lien avec le cycle
économique réel et la nature du régime
de croissance.
• Il est donc insuffisant de vouloir
résoudre les crises financières
uniquement par des mesures
microprudentielles imposées aux
banques ou à d’autres acteurs de la
finance sous forme de principes
éthiques. • Il convient aussi de
s’intéresser à la sphère réelle, au cycle
économique réel, au régime de
croissance et aux politiques
macroéconomiques qui devraient elles
aussi relever de principes cette fois
macro-prudentiels en termes de risques
sociaux notamment (chômage,
inflation), mais aussi en termes de
politique de change, de politique
budgétaire et monétaire, du rôle de la
banque centrale, de l’architecture du
système financier, etc.
• Les mécanismes de la concurrence et
des « forces de rappel du marché »
jouent très imparfaitement dans le
domaine de la finance tant du point de
vue microéconomique (rationalité et
comportement des acteurs privés et
publics) que sur le plan
macroéconomique en termes
d’équilibre, d’équilibration ou de
régulation. • Sur le plan
microéconomique. Incertitude,
comportements mimétiques, asymétrie
d’information, jeu particulier de la loi de
l’offre et de la demande sur le prix des
actifs financiers, etc. conduisent à une
multiplication des phénomènes d’aléa
de moralité, de sélection adverse, de
procyclicité, de prises de risques
excessifs, etc.
•Sur le plan macroéconomique. Soit du
fait des politiques macroéconomiques
des Etats ou/et des organisations
internationales (BM, FMI, BRI, BEI, etc.),
soit en raison des effets de composition
des comportements agrégés des acteurs
de la finance internationale, les flux
financiers ne circulent pas selon la
norme des marchés concurrentiels. •En
particulier concernant l’allocation de
l’épargne à l’échelle mondiale (les
capitaux ne sont pas alloués aux projets
les plus rentables en se dirigeant par
exemple vers les pays en
développement où le temps de
rendement du capital est plus élevé que
dans les pays développés). •Caractère
procyclique du crédit bancaire et des
flux de capitaux qui conduisent à des
phénomènes périodiques de bulles
financières.
•L’hypothèse des anticipations
rationnelles ne s’applique pas aux
marchés des biens réels et encore moins
aux marchés financiers. Il est
remarquable de constater l’absence
d’anticipation un tant soit peu
rationnelle sur les marchés financiers en
dépit de l’existence d’acteurs qui devrait
pourtant être en mesure de s’appuyer
sur le bon modèle financier. Les agences
de notation elles-mêmes pourtant les
mieux placées pour disposer du meilleur
niveau d’information ont été totalement
incapables de prévoir la moindre crise et
ont tendance à être procycliques. •Les
acteurs de la finance sont non
seulement myopes mais n’ont au
surplus aucune mémoire courte ou
longue. Ils ne retiennent aucune leçon
du passé.
EN GUISE DE CONCLUSION
•La notion de bien public mondial. Les
crises financières ont une composante
systémique qui provoque des
externalités négatives tant au niveau
des EtatsNations qu’au niveau mondial.
De ce fait la stabilité financière devient
un bien public national et mondial. Le
jeu décentralisé des acteurs de la
finance sur des marchés supposés
concurrentiels ne parvient pas à réaliser
spontanément la stabilité financière. Il
devient donc nécessaire de recourir à
l’intervention de l’Etat mais comment et
à quel niveau ?
•La question se complique dès lors que
la stabilité économique et financière
internationale au même titre que le
réchauffement climatique par exemple
est assimilée à un bien public mondial
(BPM) qui repose non seulement sur
l’hypothèse classique de défaillance du
marché face au bien public mais
également sur l’hypothèse de
défaillance des Etats-Nations pour la
production et le financement d’un BPM
(extension du concept de passager
clandestin).
• Cependant dès lors qu’il n’existe pas
de gouvernement centralisé de la
planète susceptible de contraindre tous
les Etats à contribuer au financement
d’un BPM, on est renvoyé en dehors du
champ de la science économique
proprement dite, à des analyses géo-
politiques qui traitent des rapports
entre Etats en termes de conflits ou de
coopération.
• La très grande majorité des
économistes, des organisations
internationales et des Etats-nations
conviennent de la nécessité d’un
contrôle, voire d’une régulation supra
étatique de la finance internationale
notamment.
• La stabilité financière en tant que
BPM pourrait être traitée en termes de
coûts et d’avantages, d’incitation (selon
le principe du pollueur-payeur par
exemple) de dédommagement,
d’allocation efficace des ressources à
l’échelle planétaire ou de plusieurs pays.
• La négociation entre les Etats du
partage du coût des mesures destinées
à surmonter une crise financière fait
apparaître les asymétries dans les
rapports de pouvoir entre les Etats qui
ne peuvent être surmontées que par le
recours à une instance supra-nationale
neutre et impartiale capable de faire
prévaloir l’intérêt général de la planète
et de surmonter les intérêts particuliers
des Etats.
• Comment faire entendre la voix des
citoyens et des sociétés civiles
autrement que par le biais des Etats et
de la représentation plus ou moins
démocratique selon les systèmes
politiques en vigueur ?
• Dans la perspective en émergence
d’une gouvernance mondiale, il serait
plus facile pour des citoyens de
s’exprimer et de faire entendre leur
point de vue vis-à-vis des BPM s’ils
appartiennent à une grande puissance
avec un régime politique démocratique
(rôle des partis politiques, des syndicats,
des associations…) • En dépit de son
caractère flou et parfois idéologique le
concept de BPM peut redonner du sens
au débat collectif sur les questions
financières internationales et re-
légitimer l’action publique supra-
nationale (instances européennes par
exemple).
MERCI DE VOTRE ATTENTION

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