La Transmission de L'entreprise

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LA TRANSMISSION DE L'ENTREPRISE OU DE LA SOCIETE A TITRE ONEREUX

I- Cession de l'entreprise individuelle


Elle se fait par la transmission des éléments constituant l'exploitation, on distingue la
transmission du fonds de commerce des autres éléments.

A- La cession du fonds de commerce


Le fonds de commerce est un bien meuble incorporel. Le contrat de vente doit, sous o
peine de nullité, obligatoirement mentionner : le nom du précédent vendeur, la date et le
prix de l'acquisition, l'état des privilèges et des nantissements, le bail avec sa durée, le
chiffre d'affaires et les bénéfices des trois dernières années d'exploitation ou depuis son
acquisition. L'acquéreur bénéficie des garanties du droit commun du contrat de vente (voir
Fiche 2), mais l'action en résolution n'est possible que si elle a été men tisonnée
expressément dans l'inscription du privilège.
Depuis la loi du 22 mars 2012, la publicité de la vente du fonds de commerce au
BODACC doit être effectuée dans le même délai que celle de la publication dans un
JAL, à savoir dans les 15 jours qui suivent la cession (et le délai pour déclarer la
vente à l'administration fiscale a été ramené de 60 à 45 jours à compter de la
publicité au JAL). Dans les 10 jours de cette publicité, les créanciers peuvent former
opposition en demandant au tribunal de commerce la mise aux enchères publiques
du fonds. Le créancier doit alors proposer de surenchérir du sixième du prix et, si
aucune offre plus intéressante n'est faite, le créancier est alors adjudicataire du
fonds.
Le vendeur bénéficie d'un privilège (inscrit sur un registre) portant sur les éléments
du fonds énumérés dans l'inscription (à défaut d'énumération, sur les éléments
incorporels). Il dispose ainsi d'un droit de préférence et d'un droit de suite.

B-La cession des autres éléments


La vente éventuelle de l'immeuble dans lequel le fonds est exploité fait l'objet d'une
vente séparée et obéit à un régime juridique et fiscal différent de celle du fonds.
Les créances, les dettes et les contrats ne sont pas cédés de plein droit, sauf
convention contraire (pour la cession de dettes il faut l'accord du débiteur cédé).
Par contre, certains contrats sont cédés de par la loi en même temps que le fonds :
le bail, les contrats de travail, les contrats d'assurance ou encore les contrats
d'édition.

1
C- REGIME FISCAL : IMPOSITION DES BENEFICES ET DES PLUS-VALUES
Règle d'imposition
Que l'entreprise ait été soumise à l'impôt sur le revenu ou à l'impôt sur les sociétés,
la cessation de l'activité entraîne l'imposition immédiate.
— des bénéfices réalisés depuis la fin du dernier exercice clos jusqu'à la date de
cession ou de cessation des bénéfices en sursis d'imposition (provisions
constituées avant la cessation, plus-values dont l'imposition avait été différée) •
— des plus-values réalisées à l'occasion de la cessation d'activité sur la vente des
immobilisations.

Exonération en faveur des petites entreprises commerciales ou artisanales


Si l'activité exercée est commerciale, artisanale, libérale ou agricole, à titre
professionnel, l'exploitant individuel a droit à une exonération des plus-values
réalisées lors de sa cessation d'activité à condition que l'activité ait été exercée
pendant au moins cinq ans. Ces plus-values sont exonérées pour.
— la totalité de leur montant lorsque les recettes annuelles sont inférieures ou
égales à 250 000 € (activités de ventes) ou 90 000 € (autres activités ou titulaires
de bénéfices non commerciaux)
— une partie de leur montant lorsque les recettes sont supérieures à 250 000 € et
inférieures à 350 000 € (activités de ventes) ou supérieures à 90 000 € et
inférieures à 126 000 € (autres activités et titulaires de bénéfices non
commerciaux) •

2
Le montant des recettes annuelles s 'entend de la moyenne des recettes hors taxes
réalisées au titre des exercices clos, si besoin ramenés à 12 mois, au cours des deux
années civiles qui précèdent l'exercice de réalisation des plus-values.

Exonération des plus-values de cession d'une entreprise individuelle ou d'une


branche complète d'activité
Le bénéfice de l'exonération est subordonné à la réunion de plusieurs conditions
cumulatives : employer moins de 250 salariés, réaliser un chiffre d'affaires annuel
ou avoir un total de bilan inférieur à certains seuils, le capital ou les droits de vote
ne doivent pas être détenus à hauteur de 25 % ou plus par une entreprise ou par
plusieurs entreprises ne remplissant pas les conditions d'effectif et de chiffre
d'affaires ou de total de bilan évoquées précédemment.
De plus, en cas de cession à titre onéreux, il ne doit pas y avoir de lien de
dépendance entre le cédant et l'entreprise cessionnaire. Par conséquent, le
cédant ou, s'il s'agit d'une société, l'un de ses associés qui détient directement ou
indirectement au moins 50 % des droits de vote ou des droits dans les bénéfices
sociaux, ne doit pas être dans l'une des situations suivantes :
— détenir, directement ou indirectement, le contrôle de la société cessionnaire.
Tel est le cas s'il possède plus de 50 % des droits de vote ou des droits dans les
bénéfices de la société repreneuse
— exercer en droit ou en fait, directement ou indirectement, la direction effective
de la société cessionnaire. Le respect de cette condition s'apprécie au moment
de la réalisation de l'opération et au cours des trois années qui suivent, sous
peine de remise en cause de l'exonération.
L'activité doit avoir été exercée pendant au moins cinq ans. Ce délai est décompté
à partir du début d'activité, c'est-à-dire de la date de création ou d'acquisition du
bien cédé jusqu'à la date de réalisation de la plus-value.
L'exonération concerne aussi bien les plus-values à court qu'à long termes, à
l'exception des plus-values résultant de la cession des biens immobiliers bâtis ou
non bâtis.
Régime fiscal : les droits d'enregistrement
Les droits applicables à la transmission d'une entreprise sont les droits dus lors
de la cession d'un fonds de commerce. Le barème des droits d'enregistrement est
le suivant :

3
Fraction de la Inférieure à 23 € Comprise entre Comprise entre Supérieure à 200 €
valeur du fonds 23 € et 107 € 107 € et 200 €

État 0,60 0/0 2,60 0/0


Département 0,60 0/0 1,40
0
Commune 0,40 /0
Total

II. LA CESSION DE CONTROLE D'UNE SOCIETE

Il s'agit de la cession par les associés majoritaires de leurs droits sociaux ; dans
les sociétés cotées, il existe des règles particulières (voir Fiche 13).

Les principes généraux concernant la cession


La cession est bien évidemment précédée d'une phase de négociation (voir Fiche
l) et en général il est fait appel à un audit financier afin de pouvoir en évaluer le
prix.
Quant au contrat de vente, il est soumis aux conditions de validité des contrats
(voir Fiche l) ; ainsi, le consentement ne doit pas être vicié (ici le dol peut provenir
de la présentation de faux documents comptables) et le prix doit être déterminé ou
du moins déterminable : il peut être fait appel à un audit ou à un expert qui fixera
le prix, il est aussi possible d'insérer une clause de earn out (ou clause
d'intéressement) selon laquelle le prix est lié aux performances futures de la
société.
L'acheteur bénéficie de la garantie du droit du contrat de vente, mais la garantie
des vices cachés ne peut jouer que si l'acheteur démontre l'impossibilité de continuer
l'activité (car le vendeur garantit l'existence des titres pas la solvabilité de la société). Les
clauses de garantie de passif ou/et d'actif sont fréquentes dans ces cessions. Par ces
clauses, le cédant garantit la véracité ou l'exactitude des informations fournies pour fixer
le prix de vente. Leur but est de prémunir le cessionnaire contre toute aggravation du
passif ou diminution de l'actif provenant d'un évènement inconnu au jour o de la cession,
mais dont l'origine est antérieure, et qui se révèlerait postérieurement à la cession. De
son côté, le cédant a fortement intérêt à préciser les catégories de dettes qu'il
prend en charges (fiscales, sociales...) et à fixer un plafond à son engagement.
Qu ant à la forme de la cession on distingue.
— les cessions de droits sociaux non négociables : elles sont établies par écrit,
notifiées à la société et, pour être opposables aux tiers, publiées au RCS •
4
— les cessions de droits sociaux négociables : elles nécessitent un ordre de
virement afin que le nouveau nom du propriétaire soit inscrit sur les registres de
la société. Le transfert de propriété a lieu à la date de l'inscription des actions au
compte du cessionnaire.

Les conditions d'agrément


Société civile Les cessions de parts à un tiers nécessitent l'agrément de tous
les associés. Les cessions entre associés ou à un conjoint
sont, en fonction des dispositions statutaires, soit libres, soit
soumises à agrément. La loi ne prévoit d'agrément pour les
cessions à des ascendants ou descendants mais les statuts
peuvent en prévoir un. Le projet est notifié à la société et aux
associés, le silence durant 6 mois vaut acceptation. En cas de
refus de l'agrément, une solution de sortie doit être proposée à
l'associé.
SNC La cession se fait sur agrément à l'unanimité des associés
et, à défaut d'accord, aucune solution de sortie n'a à être
proposée à l'associé qui peut donc rester prisonnier de son
titre (il peut alors conclure une convention de croupier).
SARL L'agrément à un tiers se fait à la majorité des associés
représentants la moitié des parts sociales, mais les statuts
peuvent prévoir une majorité plus forte sans pour autant exiger
l'unanimité. Le projet doit aussi être notifié à la société et le
silence pendant 3 mois vaut acceptation. En cas de refus, une
solution de sortie doit être proposée à l'associé détenant ses
parts depuis au moins 2 ans. La cession entre associés et la
cession familiale sont en principe libres mais les statuts
peuvent prévoir un agrément qui ne peut pas être plus
contraignant que celui pour les cessions à des tiers.
SA Les actions sont négociables mais les statuts peuvent
prévoir un agrément (dont les conditions sont fixées par les
statuts) et, en cas de refus, une solution de sortie doit être
proposée à l'actionnaire.
SAS Les actions sont en principe librement négociables mais les
statuts peuvent prévoir un agrément (ainsi que toutes les
conditions), voire une clause d'inaliénabilité pendant 10 ans

5
maximum.
SCA Il faut l'unanimité des associés mais les statuts peuvent
être plus souples en prévoyant par exemple que les
cessions de parts des commanditaires entre associés
sont libres ou qu'elles peuvent être cédées à des tiers
avec le consentement de tous les commandités et de la
majorité en nombre et en capital des commanditaires.
scs Les actions des commandités ne sont pas librement
négociables : mêmes règles que dans la SCS. Les actions
des commanditaires sont librement négociables mais les
statuts peuvent prévoir un agrément (mêmes règles que
dans la SA).

Le régime fiscal de la cession des droits sociaux


Il convient de distinguer selon que les cessions portent sur des actions, ou sur des
parts sociales.
• Les cessions d'actions, de parts de fondateurs ou de parts bénéficiaires sont
soumises à un droit de 0,1%.
Dans les sociétés par actions cotées, le droit n'est exigible que si les cessions
sont constatées par un acte. Dans les sociétés non cotées, le droit est exigible
même en l'absence d'acte.
• Les cessions de parts sociales dans les sociétés dont le capital n'est pas
divisé en actions (SARL, sociétés civiles...) sont soumises à un droit de 3 %,
qu'elles soient ou non constatées par un acte.
L'assiette des droits est, en principe, le prix exprimé augmenté des charges qui
peuvent s'ajouter au prix, ou I 'estimation des parties si la valeur réelle est
supérieure au prix majoré des charges. Il est appliqué sur la valeur de chaque
part un abattement égal au rapport : 23 000/Nombre total de parts de la société.
Conclusion : La loi relative à l'économie sociale et solidaire du 31 juillet 2014
crée, pour les entreprises de moins de 250 salariés, un droit d'information
préalable au profit des salariés en cas de cession de fonds de commerce ou
d'entreprise (plus de la moitié des parts de SARL ou d'actions ou valeurs
mobilières donnant accès à la majorité du capital d'une société par actions). Le
but est de faciliter la transmission de l'entreprise aux salariés ; de ce fait, ils
doivent être informés 2 mois avant la cession afin de pouvoir proposer une offre
6
de rachat. Sont exclues les cessions réalisées dans le cadre d'une succession
ou d'une liquidation de communauté de biens ou d'une cession au conjoint,
ascendant ou descendant ou encore dans le cadre d'une conciliation ou d'une
procédure collective.
La cession en projet peut être réalisée entre 2 mois et 2 ans après l'information
des salariés. Si elle n'a pas eu lieu au bout de 2 ans, tout nouveau projet de
cession doit être à nouveau notifié aux salariés. La cession peut intervenir avant
l'expiration du délai de 2 mois dès lors que chaque salarié a fait connaître au
cédant sa décision de ne pas présenter d'offre.

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LA TRANSMISSION DE L'ENTREPRISE OU DE LA SOCIETE A TITRE GRATUIT
a- Succession organisée ou non

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Succession inorganisée
Ordre de transmission et répartition de la succession
La loi prévoit un ordre de transmission en
l'absence de conjoint — les enfants et
descendants
— les parents, frères et sœurs, neveux et nièces
— les grands-parents
— les oncles, tantes et cousins.
En présence d'un conjoint
— s'il y a un enfant, le conjoint reçoit, soit la totalité en usufruit, soit le 1/4 en
propriété complète,
— s'il y a des parents, 1/2 pour les parents, 1/2 pour le conjoint. S'il n'y a qu'un
seul parent : 1/4 pour le parent, 3/4 pour le conjoint
— à défaut d'enfant et de parent, tout va au conjoint.
Si le conjoint survivant a travaillé pendant 10 ans sans avoir reçu de salaire ou
de dividendes, il bénéficie d'un droit de créances de 3 x SMIC annuel dans la
limite du quart de l'actif successoral.
Situation des héritiers
Minorité des héritiers : Dans les sociétés dans lesquelles les associés ont la
qualité de commerçant, le mineur peut être associé s'il a obtenu la capacité
juridique à devenir commerçant, soit au moment de la décision d'émancipation
(sur autorisation du juge des tutelles), soit entre l'émancipation et la majorité,
sur autorisation du président du TGI.

Le démantèlement de l'entreprise : En entreprise individuelle, il est difficile de


gérer le fonds de commerce avant le partage car tout acte de disposition se
prend à l'unanimité et un acte d'administration à la majorité des 2/3. En société,
la gestion est bien plus simple, chaque indivisaire a la qualité d'associé il faut
nommer un mandataire pour les représenter aux assemblées générales.

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L'indivision est un état provisoire et tout indivisaire peut demander le partage
mais le juge peut le reporter de 2 ans. Lors du partage, il est possible que
l'attribution préférentielle (de l'entreprise ou des droits sociaux) soit demandée
par un bénéficiaire s'il démontre qu'il a participé effectivement à l'exploitation de
l'entreprise. Le juge appréciera cette condition et le fait que la personne est apte
à gérer l'entreprise.
La transmission organisée
La donation peut être faite en pleine propriété. Elle doit être constatée
par un acte authentique et respecter la réserve héréditaire (quote-part
des biens réservée par la loi aux héritiers). La donation peut être faite
avec réserve d'usufruit, ainsi le donateur ne transfère de son vivant que
la nue-propriété des biens et ce n'est qu'à son décès que la pleine
propriété est acquise.
Les donations sont réputées faites en avancement de la part sur la succession,
c'est-à-dire qu'au décès elles sont rapportées dans la succession (sauf si elle a
été faite « hors part successorale »).
Il peut y avoir une donation-partage qui permet à une personne de donner de
son vivant tout ou partie de ses biens et d'opérer le partage entre ses
descendants sans que cela soit repris dans la succession au moment du
décès.

b. Régime fiscal de la transmission à titre gratuit


Droits de donation et droits de succession
Les règles applicables en matière de succession s’appliquent pour I 'essentiel aux
donations.

L'ASSIETTE
• En matière de succession, l'assiette est constituée par l'actif reconstitué (actif
existant au jour du décès plus le montant du rapport des donations effectuées) dont
on déduit les dettes (le passif successoral). Ce passif se compose de toutes les
dettes à la charge du défunt au jour de son décès, à l'exclusion des dettes
présumées remboursées ou fictives.
• En matière de donation, l'assiette de l'impôt est constituée par la valeur des
biens donnés, sans possibilité de déduire les dettes afférentes à ces biens.
A titre exceptionnel, certaines dettes sont déductibles :
si elles ont été contractées par le donateur pour l'acquisition ou dans l'intérêt
des biens donnés et mises à la charge des donataires dans l'acte de donation •
10
si la donation porte sur des biens affectés à l'exploitation d'une entreprise indi
viduelle (sous réserve que la dette n'ait pas été contractée auprès de certaines
personnes telles le donataire) ou sur des biens autres mais, dans ce dernier cas,
la dette doit avoir été contractée auprès d'un établissement de crédit.
Donation en pleine propriété : les droits sont assis sur la valeur du bien au jour
de la donation. Si la donation porte sur des titres cotés, il convient de prendre en
considération le dernier cours en bourse connu.
Donation en démembrement de propriété : la valeur des droits démembrés est
déterminée au regard d'un barème (article 669 du CGD.
Calcul des droits de mutation à titre gratuit
Ce qui est taxable, c'est la part revenant à l'héritier ou au donataire après
déduction d'un abattement dont le montant varie en fonction du lien familial qu'il
avait avec le défunt. Si cette part est inférieure à l'abattement, aucun droit de
donation ou succession n'est dû par ce donataire ou héritier. Les conjoints
survivants et les héritiers liés par un pacs au défunt sont exonérés de droits de
succession.
Taux de taxation
Les barèmes varient selon le lien de parenté.
Application de la réduction des droits de mutation
Il existe plusieurs réductions pour famille nombreuse.
Règle spécifique applicable aux transmissions d'entreprise
Les transmissions de biens affectés à l'exploitation d'entreprises individuelles (en
totalité ou pour une quote-part indivise) sont exonérées de droits de succession à
concurrence des trois-quarts de leur valeur, si les conditions suivantes sont
respectées :
— l'entreprise doit être détenue depuis plus de 2 ans, si le défunt, le donataire ou
le légataire, l'avait acquise à titre onéreux ;
— les héritiers, donataires ou légataires, doivent s'engager à conserver les biens
affectés à l'exploitation pendant 4 ans
— l'un des héritiers, donataires ou légataires, doit poursuivre l'exploitation pendant
les 3 ans qui suivent la transmission et pendant l'engagement collectif de
conserver les titres (il peut le faire éventuellement sous forme de société.).

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Impôt sur le revenu
La transmission à titre gratuit d'entreprises bénéficie sur le plan fiscal de certaines
o dispositions spécifiques favorables, notamment quant à l'imposition des plus-values,
déduction des droits d'enregistrement du résultat imposable, la régularisation de la TVA
et les droits d'enregistrement.
La donation peut bénéficier de l'exonération des plus-values si la valeur du fonds
n'excède pas 300 000 € pour I 'exonération totale et 500 000 € pour I 'exonération
partielle. Si les conditions d'application de cette exonération ne sont pas réunies, les plus-
values dégagées par la donation peuvent néanmoins échapper en tout ou partie à l'impôt,
par uo 0 application de l'article 151 septies du CGI : lorsque les recettes hors taxes de
l'exploi tation n'excèdent pas les limites de 250 000 € ou 90 000 € pour l'exonération
totale et 350 000 € ou 126 000 € pour l'exonération partielle.
En outre, lorsque I ' exploitant ne peut prétendre à une exonération totale ou une
exonération partielle, les bénéficiaires de la transmission peuvent demander le report
d'imposition des plus-values constatées à I 'occasion de la transmission, jusqu'à la
date de cession ou cessation de l'entreprise ou jusqu'à la date de cession de l'un des
éléments d'actif si elle est antérieure. Ces plus-values en report seront définitivement
exonérées si l'activité est poursuivie pendant au moins cinq ans par I 'un des
donataires après la donation.

LA CESSATION DE L'ACTIVITE DE L'ENTREPRISE OU DE LA SOCIETE


Cette partie ne concernera que la dissolution de la société car, concernant les
règles de cessation d'activité de l'entreprise, les règles sont simples. En effet, le
commerçant doit demander sa radiation du RCS ou du registre des métiers. La
cessation de son activité entraîne l'exigibilité immédiate de tous les impôts liés à
son activité professionnelle.

a. Les causes et les effets de la dissolution des sociétés


• Les causes de dissolution

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a- Les causes et les effets de dissolution des sociétés

Les causes de dissolution


Les causes de dissolution de plein droit
• L'arrivée du terme quand les associés n'ont pas décidé (un an auparavant
au moins) de proroger le terme.
• La réalisation de l'objet : l'opération pour laquelle la société a été créée est
définitivement finie ou l'extinction de l'objet (l'activité de la société est devenue
impossible).
• L'annulation de la société.
Dans ce dernier cas, le juge n'a aucun pouvoir d'appréciation et la dissolution
s'opère à la date de l'événement.
La dissolution volontaire
Les associés décident, à la majorité requise pour
la modification des statuts, de la dissolution de la
société.
La dissolution judiciaire
• La réunion des droits sociaux en une seule main quand il n'y a pas eu de
régularisation. Si l'associé unique, personne morale, décide de procéder à une
transmission universelle du patrimoine, les associés disposent d'un droit
d'opposition dans les 60 jours de la publicité légale.
• La dissolution pour justes motifs pour inexécution par un associé de ses
obligations ou pour mésentente entre associés entrainant une paralysie de la
société ou l'existence de faits compromettant gravement les intérêts sociaux.
Par un arrêt du 16 septembre 2014, la Cour de cassation a opéré un revirement
de jurisprudence en accordant à l'associé à l'origine de la mésentente le droit
de demander la dissolution.
• La dissolution peut être la sanction d'une infraction pénale. Elle est
prononcée par le juge pénal mais la dissolution reste de la compétence du
tribunal de commerce ou du TGI.
Les causes propres aux différentes sociétés
• Les clauses statutaires.
• Les causes propres aux SNC : si les statuts n'en décident pas autrement,
le décès d'un associé, la révocation du gérant associé statutaire, la liquidation
judiciaire ou l'interdiction de l'exercice d'une profession commerciale ou d'une
incapacité à l'encontre d'un associé.
• Les causes propres aux SCS : décès d'un commandité, la liquidation
judiciaire ou l'interdiction de l'exercice d'une profession commerciale ou d'une
incapacité à l'encontre d'un commandité.
• Les causes propres aux SARL : nombre d'associés supérieur à 100 sans
régularisation dans l'année et lorsque le montant des capitaux propres est13
inférieur à la moitié du capital social.
• Les causes propres aux SA : nombre d'associés inférieur à 7, lorsque le
• Les causes propres aux SAS : lorsque le montant des capitaux
propres est inférieur à la moitié du capital.
• Les causes propres aux SCA : lorsque le capital social est inférieur à
37 000 € et lorsque le montant des capitaux propres est inférieur à la
moitié du capital social. Les causes de la SCS s'appliquent quand elles
touchent les commandités.
Les effets de la dissolution
La dissolution doit être publiée au RCS et mentionnée sur les papiers
commerciaux.
La personne morale continue pour les besoins de la liquidation jusqu'à la publicité
légale de la clôture mais sa capacité de jouissance est limitée. Lorsque la
personne morale a disparu, la jurisprudence admet que « la personne morale
d'une société subsiste aussi longtemps que les droits et obligations à caractère
social ne sont pas liquidés ». Dans ce cas, un mandataire ad hoc doit être
demandé en justice.

b. La liquidation des sociétés


La liquidation est l'ensemble des opérations consécutives à la dissolution
poursuivant trois objectifs : le recouvrement des créances et l'apurement du passif
social, la reprise des apports des associés et le partage d'un éventuel boni de
liquidation. La liquidation n'est pas obligatoire en cas de réunion des droits sociaux
aux mains d'un associé personne morale qui peut alors opter pour la transmission
universelle du patrimoine.

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Le rôle du liquidateur
Sa désignation (obligatoire et publiée) entraîne la cessation des fonctions des
organes de gestion. La durée de son mandat (3 ans) est renouvelable pour
juste motif. Il dresse l'inventaire, recouvre les sommes dues, réalise l'actif,
désintéresse les créanciers sociaux et règle le passif social. Il informe les
associés.
Il a interdiction de réaliser l'actif au profit de lui-même, de ses ascendants,
descendants et salariés. Quand la réalisation a lieu au profit d'une personne
ayant eu dans la société la qualité d'associé en nom, de commandité, de
dirigeant, membre du CS, CAC ou contrôleur, il doit avoir l'accord de tous les
associés ou à défaut du juge.
Le liquidateur doit convoquer une AG dans les 6 mois de sa nomination pour
présenter un rapport sur la situation de la société et faire statuer sur les
comptes pour la période allant du début de l'exercice jusqu'au jour de la
dissolution.
À chaque exercice, il doit convoquer une AG annuelle et à la fin l'AG de clôture.
Le partage
Le partage est l'opération relative à la récupération de leurs apports par les
associés. Il est souvent concomitant à la clôture.
Si des apports en nature restent toujours dans la société, les apporteurs en
nature les reprennent (sinon ils récupèrent la valeur). Si le bien a bénéficié
d'une plus-value, elle est répartie entre les associés. S'il reste un boni de
liquidation, il est réparti en fonction des statuts ou de la proportion dans le
capital.
L'attribution préférentielle d'un bien à un associé est possible (elle peut être
légale), à charge pour celui-ci de verser une soulte.

La clôture de la liquidation est publiée et la société est radiée dans les 8 jours de
la notification au RCS. Un avis est publié au BODACC.
c. Le régime fiscal de la dissolution des sociétés
Les droits d'enregistrement
L'acte constatant la dissolution est assujetti à un droit fixe de 375 € ou 500 € selon
que le capital de la société est inférieur ou non à 225 000 €.
L'acte de partage donne, en principe, ouverture à un droit proportionnel de 2,50
0
/0.

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Toutefois, les droits de mutation à titre onéreux sont applicables aux soultes. Ils
s'appliquent également, dans les sociétés non soumises à l'impôt sur les sociétés,
lorsqu'un bien apporté en nature est attribué à une personne autre que l'apporteur.
Il en est de même, dans les sociétés soumises à l'IS, mais seulement en ce qui
concerne les biens (les fonds de commerce, clientèle, droit à un bail ou une
promesse de bail, et sous certaines conditions, immeubles ou droits immobiliers)
qui ont bénéficié, lors de leur apport, du régime fiscal de faveur.

Imposition des bénéfices


La dissolution d'une société est, au regard des impôts directs, assimilée à une
cessation d'entreprise. Que la société relève du régime des sociétés de personnes
ou de l'impôt sur les sociétés, sa dissolution entraîne l'imposition immédiate des
bénéfices et des plus-values non encore taxés.
L'imposition des bénéfices et revenus varie selon que la société était, ou non,
passible de l'impôt sur les sociétés.

Sociétés imposées à l'impôt sur le revenu


Les bénéfices et les sommes en sursis d'imposition sont imposés entre les mains
des associés au prorata de leurs droits.
Les plus-values nettes à long terme sont taxées au taux de 16 % (auxquels
s'ajoutent les prélèvements sociaux).

Sociétés imposées à l'impôt sur les sociétés o Les bénéfices du dernier exercice
ainsi que les sommes en sursis d'imposition sont taxés au taux de base de 33, 1/3 % (ou
au taux réduit de 15 % pour les plus-values nette Ln à long terme) auquel s'ajoute
éventuellement la contribution sociale de 3,3%.

L'imposition des associés des sociétés soumises à l'IS


Lors de la dissolution d'une société, les associés peuvent reprendre en franchise
d'impôt le montant des apports réels, ou assimilés, qu'ils avaient faits à la société.
En revanche, ce qui excède le montant de ces apports sont en principe taxables
en tant que revenu distribué : c'est le boni de liquidation.
Ce dernier est imposable entre les mains des associés et s'obtient donc par
différence entre le montant de l'actif net et le montant des apports réels ou
assimilés. Attention cependant, I 'imposition est limitée à la différence entre les
sommes réparties au titre du boni et le prix (ou la valeur) d'acquisition des droits
sociaux pour ceux qui ont acquis leurs droits sociaux en cours, pour un prix
16
supérieur au montant des apports lorsqu'il y a eu par exemple des augmentations
de capital). Le bénéficiaire, personne physique, est imposable sur ce boni de
liquidation comme une distribution de dividende (avec une réfaction de 40 0/0) ou
option pour le prélèvement forfaitaire.

LA MISE EN SOMMEIL DES SOCIETES


La mise en sommeil n'est pas cause de dissolution de la société du moment où il
n'y a ni réalisation ni extinction de l'objet social.
Cette opération permet de cesser l'activité pour une période de deux ans.
Cette décision est de la compétence du dirigeant, mais en pratique il est souvent
recommandé de faire valider cette décision par les associés.
Une inscription modificative au RCS doit être faite.
L'administration interne de la société ne doit pas subir de modifications : ainsi l'AG
annuelle est maintenue, l'établissement, le contrôle et l'approbation des comptes
doivent avoir lieu. De plus la société doit continuer à payer ses charges.
D'un point de vue fiscal, la société est dispensée de payer l'impôt forfaitaire annuel
mais elle reste tenue de souscrire chaque année une déclaration de résultats
portant la mention « néant ». La société sort du champ d'application de la TVA.
La mise en sommeil prend fin par une nouvelle inscription modificative au RCS fai
sant état de la reprise d'activité, ou de la cession ou de la dissolution de la société.
À défaut, au terme d'un délai de deux ans à compter de la mention au RCS de la
cessation d'activité, le greffier adressera par LRAR une demande de régularisation
sa situation et, à défaut de réponse dans les 3 mois, il procèdera à la radiation
d'office de la société au RCS (décret du 31 juillet 2012).
Si la radiation est prononcée, le représentant légal dispose d'un délai de 6 mois
pour saisir le juge commis à la surveillance des registres afin de contester cette
décision.

17
Application
La SARL Meublodéco développe deux activités complémentaires : une
activité industrielle de production de meubles de style et une activité
prestataire de services basée sur diverses études et devis pour la
décoration intérieure. Elle a été constituée, il y a une vingtaine dannées,
par M. Blanco et M. Spagnol qui détiennent chacun 200 parts sociales.
M. Blanco et son associé décident le 31/12/N de dissoudre et de liquider
leur société.
Ils procèdent à la vente de leur stock et, à la fin de leurs opérations
commerciales, un bilan provisoire est établi qui peut être résumé ainsi .
Actif Montants Passif Montants
Construction 246 Capital 40 000
000
Réserves 300 000
Disponibilités 128 Résultat 34 000
000
374 374 000
000
La construction représente un immeuble à usage commercial acquis par la
société quelques mois après la création de la société. À la dissolution, il est
attribué à M. Blanco.
1. Préciser le régime fiscal du boni de liquidation.
2. Calculer la part de chaque associé dans l'actif net.
3. Préciser la soulte à payer par M. Blanco à M. Spagnol.
4. Déterminer les droits d'enregistrement. 5. Indiquer quels seraient les
droits d'enregistrement à régler si l'immeuble avait été apporté par M.
Blanco à la constitution.
6. Quel serait le montant des droits d'enregistrement si la dissolution
intervenait sans transmission de biens à des associés ou à d'autres
personnes ?

Corrigé
1. Régime fiscal du boni de liquidation
Le boni de liquidation se définit pour les associés comme la différence entre
les sommes préle vées et le montant des apports, soit 374 000 € — 40 000 € = 344
000 € et 344 000/2 = 177 000 € o pour chaque associé.
Il est assimilé à une distribution de dividendes et imposé sur le revenu
comme telle.
Ln 2. Part de chaque associé dans l'actif net

18
Chaque associé est titulaire de la moitié des parts ; la part de chacun dans
l'actif net est donc de : 374 000 €/2 = 187 000 €
3. Soulte à payer par M. Blanco à M. Spagnol
M. Blanco reçoit avec l'immeuble 246 000 €, soit 246 000 — 187 000 = 59
000 € de plus que sa part. M. Blanco versera cette somme à son associé.
4. Droits d'enregistrement
Les droits dus sont les suivants •
• Droit de partage sur l'actif net hors soulte : Il est dû par les associés sur leur
part respective .
M. Blanco : 246 000 - 59 000 = 187 000 x 2,5 % = 4 675 €
M. Spagnol : 128 000 x 2,5 0/0 = 3 200 €
• Droit de mutation dû par M. Blanco sur la soulte qu'il reçoit : 59 000 x 5 %
(immeuble) = 2 950 €.
5. Droits d'enregistrement à régler si l'immeuble avait été apporté par M.
Blanco à la constitution
Lorsqu'un bien est attribué à l'apporteur initial, aucun droit de mutation ou de
partage n'est dû. Dans le cas d'un immeuble, seule la taxe de publicité
foncière est due.
6. Droits d'enregistrement si la dissolution intervenait sans transmission de
biens à des associés ou à d'autres personnes
Lorsqu'elles ne portent aucune transmission de biens entre les associés ou
une autre personne, les dissolutions de société sont enregistrées moyennant
le paiement d'un droit fixe de 375 € ou 500 € selon que le capital social est
inférieur ou non à 225 000 €.

19
DOSSIER 1 – TRANSMISSION D’ENTREPRISE 2020

Monsieur DUSSIEC, âgé de 64 ans, est veuf et père de deux enfants : Théo et Léa.
Monsieur DUSSIEC est associé de deux sociétés : la SAS « ALMA » et la SCI « DUSSIEC Immo ».
La situation de monsieur DUSSIEC dans ces deux sociétés peut se résumer de la manière suivante :

- SAS « ALMA » : monsieur DUSSIEC détient 80 % des actions de la société, acquises


progressivement, et exerce dans la société des fonctions de direction depuis près de 20 ans.
Le fils de monsieur DUSSIEC, Théo, travaille également dans la société en qualité de
directeur commercial. Théo détient actuellement 3 % des actions. Passionné par son métier,
Théo souhaite continuer de s’investir dans l’entreprise et à terme prendre la suite de son père
à la direction de la société ;

- SCI « DUSSIEC Immo » : la SCI « DUSSIEC Immo » donne en location un immeuble nu à


usage professionnel à la société SAS « ALMA ». Monsieur DUSSIEC détient 60 % des parts
de la SCI, ses deux enfants détenant chacun 20 % des parts depuis le décès de leur mère il y
a quelques années. La SCI n’a exercé aucune option en matière fiscale au regard de
l’imposition de ses résultats.

Monsieur DUSSIEC réfléchit très activement avec l’aide de son expert-comptable à la manière
d’organiser progressivement la transmission de son patrimoine à ses deux enfants et en particulier
de son patrimoine professionnel.

Pour la SAS « ALMA », monsieur DUSSIEC envisage de préparer la transmission de la société au


profit de son fils Théo en lui consentant une donation portant sur les titres qu’il détient. Dans cette
perspective, l’expert-comptable a indiqué à monsieur DUSSIEC qu’il pourrait être opportun de
conclure et signer préalablement avec son fils, et peut être un ou deux autres associés, un pacte
d’associés afin de réduire la base de calcul des droits de donation.

TRAVAIL À FAIRE

1.1 À quel dispositif fait référence l’expert-comptable et quelles sont les conditions posées
pour en bénéficier ?

1.2 Quels seront les effets d’un tel pacte sur la base de calcul des droits de donation ?

1.3 Si la donation est effectuée par monsieur DUSSIEC avant l’âge de 70 ans, la signature de
ce pacte peut-elle avoir une autre conséquence fiscale sur le montant des droits dus ?
Justifier votre réponse.

1.4 Quel est le critère d’évaluation des titres qui doit être retenu pour le calcul des droits ?

1.5 Indépendamment des droits de donation, la plus-value acquise par les titres de la SAS
« ALMA » entre leur acquisition par monsieur DUSSIEC et le jour de la donation au profit
de Théo sera-t-elle imposable ? Justifier votre réponse.

20
Pour la SCI « DUSSIEC Immo » : sur les parts détenues dans la SCI, monsieur DUSSIEC envisage
de procéder à une donation avec réserve d’usufruit des parts qu’il détient au profit de sa fille Léa,
enseignante en classe DCG à Limoges.

TRAVAIL À FAIRE

1.6 Comment sont imposés les loyers versés par la SAS « ALMA » à la SCI « DUSSIEC
Immo » ? Ces loyers sont-ils soumis à la TVA ?

1.7 Qu’est-ce qui différencie une donation avec réserve d’usufruit d’une donation en pleine
propriété des parts ? Quels en sont les principaux avantages ?

1.8 En vous aidant de l’annexe 1, sur quelle base seront calculés les droits de donation ?

ANNEXE 1

- Valeur des parts de la SCI « DUSSIEC Immo » détenues par monsieur DUSSIEC au jour de
la donation : 1 000 000 €.

- Évaluation des biens en usufruit et en nue-propriété – Art. 669 CGI.

Valeur de la
Âge de l'usufruitier Valeur de l'usufruit
nue-propriété
Moins de 21 ans révolus 90 % 10 %
Moins de 31 ans révolus 80 % 20 %
Moins de 41 ans révolus 70 % 30 %
Moins de 51 ans révolus 60 % 40 %
Moins de 61 ans révolus 50 % 50 %
Moins de 71 ans révolus 40 % 60 %
Moins de 81 ans révolus 30 % 70 %
Moins de 91 ans révolus 20 % 80 %
Au-delà 10 % 90 %

21
CORRIGE
Sens et portée de l’étude et compétences attendues : Partie 5.2 du programme
L’entreprise peut être cédée, qu’elle soit exploitée sous forme d’entreprise individuelle ou sous
forme sociétaire.
Déterminer le mode juridique et fiscal le plus approprié pour l’opération de transmission.
Évaluer et optimiser le coût fiscal de la transmission.

Conseils de l’expert
Les trois premières questions sont des questions de cours qui nécessitent que le
candidat maîtrise les connaissances liées à la transmission des entreprises et
notamment le Pacte Dutreil.

1.1 À quel dispositif fait référence l’expert-comptable et quelles sont les conditions de
fond posées pour en bénéficier ?

L’expert-comptable fait référence au dispositif dit du « Pacte Dutreil » qui s’applique aussi
bien aux successions qu’aux donations de parts de sociétés.
Conditions pour bénéficier du Pacte Dutreil :
- la donation doit porter sur des parts ou actions de sociétés qui exercent une activité
industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale ;
- les parts ou actions objet de la donation font l’objet d’un engagement collectif de
conservation d’une durée au moins égale à deux ans (le pacte d’actionnaires) ;
- l’engagement collectif doit porter sur 17 % des droits financiers et 34 % des droits de vote ;
- le donataire doit s’engager à conserver les titres transmis pendant une période de quatre ans
commençant à courir à compter de l’expiration de l’engagement collectif de conservation ;
- le donataire ayant souscrit l’engagement individuel de conservation ou l’un des signataires
de l’engagement collectif doit exercer des fonctions de direction pendant la durée de
l’engagement collectif et pendant les trois années qui suivent la donation.

1.2 Quels seront les effets d’un tel pacte sur la base de calcul des droits de donation ?

Si les conditions sont réunies, la valeur des titres transmis bénéficie d’une exonération
partielle de droits de donation à hauteur de 75 %.

22
1.3 Si la donation est effectuée par monsieur DUSSIEC avant l’âge de 70 ans, la
signature de ce pacte peut-elle avoir une autre conséquence fiscale sur le montant
des droits dus ? Justifier votre réponse.

Les donations en pleine propriété de parts de sociétés qui réunissent les conditions
d’application du Pacte Dutreil bénéficient d’une réduction des droits de donation de 50 % si
le donateur a moins de 70 ans au jour de la donation.

Au cas d’espèce, si monsieur DUSSIEC signe d’une part un pacte d’associés conformément
aux dispositions du Pacte Dutreil et procède à la donation des titres avant l’âge de 70 ans, la
réduction des droits de donation s’appliquera.

1.4 Quel est le critère d’évaluation des titres qui doit être retenu pour le calcul des
droits ?

Pour le calcul des droits de donation, les titres doivent être évalués en fonction de la valeur
vénale des titres donnés.

Conseils de l’expert
La valeur vénale est le prix auquel un bien peut être vendu sur un marché donné. Elle
se réfère au prix du marché de ce bien.

1.5 Indépendamment des droits de donation, la plus-value acquise par les titres de la
SAS « ALMA » entre leur acquisition par monsieur DUSSIEC et le jour de la
donation au profit de Théo sera-t-elle imposable ? Justifier votre réponse.

Conseils de l’expert
Il s’agit d’une question qui fait référence au programme du
DCG. Impôt sur le revenu : Analyse fiscale des plus-values
mobilières.

En matière de droits sociaux détenus par des particuliers, seules les opérations effectuées à
titre onéreux entrent dans le champ d’application des plus-values sur valeurs mobilières.

Nous sommes ici dans le cadre d’une donation. Par voie de conséquence, la plus-value
acquise par les titres entre leur acquisition et le jour de la donation n’est pas imposable.

23
1.6 Comment sont imposés les loyers versés par la SAS « ALMA » à la SCI « DUSSIEC
Immo » ? Ces loyers sont-ils soumis à la TVA ?

Imposition des loyers : la SCI procède à la location d’immeubles nus à usage professionnel.
La SCI n’ayant exercé aucune option fiscale pour l’imposition de ses résultats, il en résulte
qu’elle est soumise à un régime de transparence fiscale et que les loyers perçus par des
associés personnes physiques seront imposables au barème progressif de l’impôt sur le
revenu et déclarés dans la catégorie des Revenus fonciers.

Régime au regard de la TVA : la location d’immeubles nus à usage professionnel est en


principe exonérée de TVA. Toutefois, le bailleur peut, s’il le souhaite, s’assujettir
volontairement à la TVA en exerçant une option pour la TVA. (Dans ce dernier cas, cela
implique la mention dans le bail de l’option pour la TVA).

Conseils de l’expert
Il s’agit d’une question qui fait référence au programme du DCG.
Imposition des loyers : SCI.
Impôt sur le revenu - Transparence fiscale : Chaque associé récupère dans son revenu
imposable la quote-part qui lui revient.
Impôt sur les sociétés : Dans ce cas, le résultat fiscal de la SCI est imposable à l’IS.
TVA : Cas particulier sur les locations d’immeubles nus à usage professionnel.
• Régime de droit commun : Exonération de TVA.
• Régime optionnel : Imposition à la TVA (ce qui permettra à la SCI de récupérer
la TVA déductible sur les achats de biens et de services).

1.7 Qu’est-ce qui différencie une donation avec réserve d’usufruit d’une donation en
pleine propriété des parts ? Quels en sont les principaux avantages ?

Conseils de l’expert
Cette question est une question de cours qui nécessite que le candidat maîtrise les
connaissances liées aux différents types de donations.

Une donation avec réserve d’usufruit est une donation qui ne porte que sur la nue-propriété
des titres donnés et non la pleine propriété.

Intérêt

- Le donateur conserve l’usufruit des biens, c’est-à-dire en particulier les revenus. Ici, les loyers
resteront des revenus de monsieur DUSSIEC.
- La donation ne portant pas sur la pleine propriété des biens, les droits de donation seront
calculés sur la seule valeur de la nue-propriété transmise.
- Au décès du donateur, il y a extinction de l’usufruit et reconstitution de la pleine
propriété sur la tête du nu-propriétaire, sans droit complémentaire à payer.

24
1ère Ecole en ligne des professions comptables

1.8 En vous aidant de l’annexe 1, sur quelle base seront calculés les droits
de donation ?

Conseils de l’expert
Le candidat a la possibilité de s’aider en utilisant l’annexe fournie par le sujet
d’examen.

Les droits de donation seront calculés sur la valeur de la seule nue-propriété transmise.
Monsieur DUSSIEC étant âgé de 64 ans, la valeur de son usufruit est estimée à 40 % et
par voie de conséquence, la nue-propriété à 60 % de la valeur des titres en pleine
propriété.

La valeur des titres à retenir pour le calcul des droits de donation est donc de : 60 % x 1 000 000 = 600 000 €
(calcul non exigé

DOSSIER 5 – TRANSMISSION DE L’ENTREPRISE 2014

Monsieur HUBERT, 62 ans, veuf, est directeur général de la SAS CONFORTBAINS dont il détient 60 % des
actions. Monsieur HUBERT souhaiterait transmettre cette participation à sa fille unique qui est
actuellement responsable des ressources humaines dans la même société. Monsieur HUBERT envisage à
cet effet de lui consentir une donation portant sur les titres de la société.

TRAVAIL À FAIRE

1 – Les titres de la SAS ont été acquis par M. HUBERT pour une valeur de 600 000 € il y a douze ans et
sont estimés à 1 000 000 € à la date de la donation. La plus-value acquise par les titres entre la date de
l’acquisition et la date de la donation est-elle imposable ? Si oui, selon quel régime ? Si non, pourquoi ?

2 – M. HUBERT a entendu parler d’un dispositif qui permettrait d’alléger la base de calcul et le
montant des droits de donation moyennant certains engagements à prendre en termes de
conservation des titres. À quel régime fait référence M. HUBERT ? Quels sont les engagements à
souscrire ? Quels seraient les allégements envisageables ?
1ère Ecole en ligne des professions comptables

CORRIGE DOSSIER 5 – TRANSMISSION DE L'ENTREPRISE 2014

1. Les titres de la SAS ont été acquis par M.HUBERT pour une valeur de 600 000 € il y a
douze ans et sont estimés à 1 000 000 € à la date de la donation. La plus-value acquise par les
titres entre la date de l’acquisition et la date de la donation est-elle imposable ? Si oui, selon
quel régime ? Si non, pourquoi ?

Le régime des plus-values mobilières privées s’applique aux plus-values réalisées par les personnes
physiques, dans le cadre de la gestion de leur patrimoine privé (art 150-0 A du CGI).

La loi ne vise que les cessions ou toute autre opération à titre onéreux ; en cas de donation ou de
succession, les plus-values ne sont donc pas imposables selon le régime des plus-values.

Par contre, les droits de donation sur la valeur de ces titres seront exigibles.

2. M.HUBERT a entendu parler d’un dispositif qui permettrait d’alléger la base de calcul et
le montant des droits de donation moyennant certains engagements à prendre en termes de
conservation des titres. A quel régime fait référence M.HUBERT ? Quels sont les engagements
à souscrire ? Quels seraient les allégements envisageables ?

Les donations sont soumises, en règle générale, au même régime fiscal que les successions, avec
cependant certaines particularités.

Les droits sont calculés sur la valeur vénale des biens transmis. Dans certains cas, strictement définis, il
est possible de déduire le passif grevant les biens transmis par donation. Par ailleurs, s’agissant d’une
donation en ligne directe, il est pratiqué un abattement de 100 000 € sur la part de chacun des
ascendants (ici M. Hubert seul puisqu’il est veuf) et sur la part de chacun des enfants (ici la fille unique).

Toutefois les transmissions (par décès ou donations) de titres de sociétés (exerçant une activité
industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou libérale) ayant fait l’objet d’un engagement collectif de
conservation (dit « Pacte Dutreil ») sont exonérés de droits de mutation à titre gratuit à concurrence des
trois quart de leur valeur, sans limitation de montant (art 787 B du CGI).

Cette exonération partielle est subordonnée aux conditions suivantes :


a/ engagement collectif de conservation : M. Hubert doit souscrire personnellement pour lui et
ses successeurs, avec un ou plusieurs de ses coassociés, un engagement collectif de conservation
des titres pour une durée minimale de deux ans ; cet engagement doit porter sur au moins 34 %
des doits financiers et des droits de vote (20 % pour les sociétés cotées en Bourse). Il peut être
en cours au jour de la donation.

b/engagement individuel de conservation : au moment de la transmission, chacun des donataires


(ici la fille de M. Hubert) doit prendre l’engagement de conserver les titres reçus pendant une
période de quatre ans, commençant à courir à compter de la fin de l’engagement collectif ci-
dessus.

c/ engagement individuel d’exercice de fonctions de direction : l’un des signataires de


l’engagement collectif ci-dessus ou l’un des héritiers (ou donataires) ayant souscrit l’engagement
individuel de conservation, doit s’engager à exercer des fonctions de direction au sein de la
1ère Ecole en ligne des professions comptables

société pendant toute la durée de l’engagement collectif et pendant les trois années qui suivent la
donation.

Outre l’abattement de la base de calcul des droits de donation des trois quart, mentionnée ci-dessus,
lorsque la donation est consentie en pleine propriété et que le donateur est âgé de moins de soixante-dix
ans, les droits de donation sont réduits de 50 %. Cette réduction peut se cumuler avec l’abattement «
Pacte Dutreil » de 75 %.
Ce dispositif peut être complété, au cas où le donataire (la fille de M. Hubert) serait salariée de
l’entreprise dont les titres font l’objet de la donation et titulaire d’un contrat de travail à durée
indéterminée et à plein temps depuis deux ans au moins.

donataire.
1ère Ecole en ligne des professions comptables

est le suivant :
1ère Ecole en ligne des professions comptables

SUJET DOSSIER 1 : CESSION DE L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE 2011

M. ROMAIN exploite depuis près de huit ans un fonds de commerce d'articles de sport dans une zone
d'activité commerciale en périphérie de Dijon (21) sous l'enseigne « RSD » (ROMAIN Sports Dijon).
L'entreprise qui jouit d'une excellente réputation dans la région a conservé le statut d'entreprise
individuelle et emploie actuellement quatre salariés à temps plein. M. ROMAIN exploite son entreprise dans
deux bâtiments. II est propriétaire du premier bâtiment commercial mais est simplement locataire du
bâtiment voisin et mitoyen dans lequel il a concentré toute la partie vente de vêtements de sport. Ce
bâtiment appartient à Marie CAMILLE qui est propriétaire de plusieurs bâtiments dans la zone.

M. ROMAIN, entrepreneur dans l'âme, souhaite vendre son affaire pour changer d'activité et réinvestir
dans l'acquisition d'un fonds de commerce de matériel de navigation de plaisance à Belle-Ile en mer (56).
M. GUILLAUME, qui exploite également un magasin de sport, mais de plus petite taille, à La Clusaz (74)
ayant eu connaissance du projet de M. ROMAIN par un fournisseur commun, est entré en contact avec
M. ROMAIN.

Les discussions ont été positives et la cession du fonds de commerce de M. ROMAIN à


M. GUILLAUME est envisagée, en même temps que la cession des locaux. Dans un premier temps, MM.
ROMAIN et GUILLAUME pourraient concrétiser leur intention en signant un compromis de vente.

Les caractéristiques de l'entreprise de M. ROMAIN sont résumées dans l'annexe 1.

Travail à faire

1. Rappeler la définition juridique du compromis de vente et indiquer ce qui


différencie le compromis de vente de la promesse unilatérale de vente.

2. Dans l'hypothèse où la cession se réaliserait, quelles sont les mentions qui


devront obligatoirement figurer dans l'acte de cession du fonds de commerce (en
dehors des mentions liées à l'identité des parties) ? Quelle sanction pourrait résulter de
l'absence de l'une de ces mentions ?

3. M. ROMAIN cédant son entreprise, quel est le sort des contrats de travail de ses
quatre salariés ? Mme CAMILLE, en sa qualité de bailleur, peut-elle s'opposer au transfert du
bail au profit de M. GUILLAUME ?

4. En ce qui concerne les documents comptables de l'entreprise de M. ROMAIN, la


cession du fonds de commerce emporte-t-elle des obligations particulières ?
1ère Ecole en ligne des professions comptables

5. Quels sont les droits d'enregistrement auxquels est soumise la cession


d'un fonds de commerce ? En ce qui concerne la cession du fonds de commerce
de
M. ROMAIN et en vous appuyant sur l'annexe 1, préciser la base de calcul de ces
droits et qui en est redevable ? (Nota : le calcul des droits n'est pas demandé).

6. Indiquer(sans les détailler)


quels sont, au plan fiscal, les trois régimes
d’exonération de plus-values qui sont susceptibles de s'appliquer en cas de
cession d’une individuelle. En fonction des données de préciser,
l'annexe 1,
en justifiant
entreprise votre position, si l'un ou l'autre
de ces régimes est susceptible
de
s'appliquerl'occasion
à de la cession de l'entreprise de M. ROMAIN.
1ère Ecole en ligne des professions comptables

Proposition de corrigé 2011

DOSSIER 1 : CESSION DE L’ENTREPRISE INDIVIDUELLE

Rappel des faits


M. Romain, entrepreneur individuel, exploite un commerce qui emploie quatre salariés à plein temps ;
Il envisage de céder son fonds de commerce ainsi qu’une partie des locaux qui abritent ce fonds à M.
Guillaume ;
L’autre partie des locaux appartient à Mme Camille qui les loue à M. Romain.
M. Romain et Guillaume pensent concrétiser leur projet en signant un compromis de vente.

Question 1

Problème de droit
Qu’est-ce qu’un compromis de vente ?
Quelles sont les différences entre compromis de vente et promesse unilatérale de vente ?

Réponse
Un compromis de vente est un avant-contrat, c’est-à-dire un accord dont la conclusion précède parfois
la signature du contrat définitif lorsque des formalités doivent être accomplies pour permettre la
réalisation de l’opération de vente prévue.

Les avant-contrats sont des accords précis dont la valeur juridique est reconnue ; le non-respect des
engagements pris peut être sanctionné sur la base de la responsabilité contractuelle.

En matière de vente, il existe plusieurs types d’avant-contrats qui répondent à des situations
différentes : Lorsque les deux parties sont d’accord sur les modalités de la vente, il est possible de
signer un compromis qui constate leur accord et leur engagement réciproque, tout en leur donnant un
délai permettant d’accomplir les formalités et vérifications indispensables à la réalisation de la
transaction.

Ainsi, lors de la vente d’un bien immobilier, lorsque le vendeur et l’acheteur sont tombés d’accord, le
notaire doit procéder à des recherches pour s’assurer que le bien vendu n’est pas grevé d’une
hypothèque ; de plus, il est fréquent que l’acheteur ait recours à un emprunt pour financer son achat.
Dans cette hypothèse, il est possible de signer un compromis dans lequel le vendeur et l’acheteur
s’engagent, sous les conditions suspensives de l’obtention d’un prêt par l’acheteur d’une part et de la
délivrance d’un certificat par le bureau des hypothèques d’autre part ;

Ce qui caractérise le compromis de vente, c’est donc que les deux parties s’engagent à conclure le
contrat prévu, sous réserve toutefois de la réalisation des conditions suspensives ;
Du fait de cet engagement réciproque, on parle également de promesse synallagmatique de vente ;

Une telle promesse s’apparente à un véritable contrat dont le non-respect est sanctionné sur la base
de la responsabilité contractuelle.

Ainsi, dans l’exemple de la vente d’un bien immobilier, en application de la condition suspensive, si
l’acheteur n’obtient pas le prêt demandé, son engagement disparait sans pénalité d’aucune sorte ; De
même, s’il apparait que le bien était grevé d’une hypothèque.
En revanche, si l’acheteur renonce à l’achat pour une autre raison, il ne respecte pas son engagement
contractuel, ce qui est sanctionné par la perte de l’acompte versé lors de la signature du compromis
de vente.
1ère Ecole en ligne des professions comptables

De même, le vendeur qui revient sur son engagement sera sanctionné par le versement d’une somme
d’argent dont le montant figure dans le compromis.

C’est cet engagement réciproque qui différencie le compromis de la promesse unilatérale, laquelle se
caractérise par le fait qu’une seule personne s’engage à conclure un contrat avec le bénéficiaire de la
promesse, et ce, pendant un certain délai.

Dans l’hypothèse d’une promesse unilatérale de vente, seul le propriétaire du bien prend un
engagement qui consiste à vendre ce bien si le bénéficiaire de la promesse décide de se porter
acquéreur ;
En revanche, celui-ci ne prend aucun engagement et reste libre de donner suite à la proposition qui lui
est faite, jusqu’à l’expiration du délai fixé contractuellement.

Si le promettant vend le bien à une autre personne pendant ce délai, le bénéficiaire pourra obtenir
réparation du préjudice subi du fait du non-respect de la promesse.

Question 2

Problème de droit
Quelles mentions doivent figurer dans l’acte de cession d’un fonds de commerce ?
Quelles conséquences l’absence de ces mentions peut-elle entrainer ?

Réponse
La vente d’un fonds de commerce étant une opération délicate et complexe, le code de commerce
exige que la cession soit constatée par écrit et que, outre l’identification des parties, cet écrit comporte
de nombreuses mentions destinées à assurer une information complète de l’acheteur :

- Les éléments compris dans la cession

Ce sont en effet l’acheteur et le vendeur qui définissent eux-mêmes le champ de la vente,


lequel peut comprendre, des éléments corporels (matériel, outillage, matières premières,
produits finis…) et incorporels (brevets, marques, dessins et modèles, nom commercial…) ;
La clientèle étant l’élément essentiel du fonds de commerce, elle doit obligatoirement figurer
dans la cession.
Si les locaux d’exploitation sont également la propriété du vendeur, ils ne doivent pas être
inclus dans la vente du fonds, mais doivent cependant être mis à la disposition de l’acheteur
du fonds, par la conclusion d’un bail ou d’une vente ;
Dans les deux cas, un contrat distinct doit donc être conclu.

- Le prix de vente et les modalités de paiement

Le paiement du prix peut en effet se faire au comptant ou en plusieurs fois, une partie étant
versée lors de la conclusion du contrat et le solde par versements échelonnés.
En toute hypothèse, le prix convenu doit être divisé en trois parts correspondant au prix des
marchandises, au prix du matériel et au prix des éléments incorporels du fonds ; L’objectif de
cette règle est de permettre la division du privilège du vendeur.

- Les modalités de délivrance des différents éléments du fonds, notamment la date de


l’entrée en jouissance.

- Le nom du vendeur précédent, ainsi que le prix payé lors de cette cession.

- Le chiffre d’affaires et les bénéfices réalisés par le vendeur au cours des trois
exercices précédant celui au cours duquel la vente est intervenue.
1ère Ecole en ligne des professions comptables

- Les éventuelles sûretés prises sur le fonds.

- Éventuellement, en cas de location des locaux d’exploitation, le nom du bailleur et les


modalités essentielles du bail.

- Eventuellement, l’autorisation du conjoint

En effet, lorsque le propriétaire du fonds de commerce est marié sous un régime de


communauté, et que le fonds de commerce est un bien commun, l’autorisation de son conjoint
est nécessaire à la réalisation de la vente ;
Cette autorisation à la vente peut être donnée soit avant la vente dans un acte distinct, soit au
moment de la cession par intervention du conjoint à l’acte de vente en tant que partie.

L’omission d’une mention obligatoire est sanctionnée par la nullité du contrat sur la base d’un vice du
consentement, dès lors qu’il apparaît que l’omission a faussé le consentement de l’acheteur.

De plus, le code de commerce prévoit au profit de l’acheteur du fonds de commerce une garantie
spécifique qui peut être invoquée lorsque le vendeur a fourni une information erronée à l’acquéreur
lors de la conclusion de la vente.

Ainsi l’inexactitude d’une mention obligatoire figurant dans le contrat de vente est sanctionnée sur la
base de la garantie des vices cachés ;
Ainsi, en cas d’inexactitude sur le chiffre d’affaires réalisé au cours des derniers exercices.

L’acheteur peut alors obtenir soit la diminution du prix soit la résolution de la vente, et c’est lui qui
choisit entre ces deux options ;
C’est également lui qui doit apporter la preuve du caractère inexact de la mention litigieuse.
L’action en justice doit être exercée dans un délai d’un an après la prise de possession du fonds.

Question 3

Problème de droit
En cas de vente d’un fonds de commerce, quel est le sort des contrats en cours, notamment les
contrats de travail et le contrat de bail ?

Règles applicables
Au moment de la vente d’une entreprise, se pose la question de savoir si les contrats conclus par
l’entrepreneur sont transmis à l’acquéreur en même temps que le fonds de commerce.

En application du principe de la relativité des contrats, celui qui achète un fonds de commerce n‘est
pas tenu par les contrats qu’avait conclus le vendeur du fonds.

Par exception, en application de règles spécifiques, certains contrats sont cependant inclus de plein
droit dans la vente d’un fonds de commerce ;
C’est le cas des contrats de travail dont le transfert à l’acquéreur du fonds est imposé par le code du
travail (article L 1224-1) ;
C’est également le cas du contrat de bail portant sur les locaux dans lesquels s’exerce l’activité.

- Les contrats de travail :

En cas de vente d’une entreprise, si l’on applique le principe de la relativité des contrats, tous
les contrats conclus avant la vente engagent seulement celui qui les avait conclus, c’est-à-dire
le vendeur ;
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Le nouveau propriétaire n’ayant pas participé à leur conclusion, il est considéré comme un
tiers qui n’est pas engagé par les contrats conclus avant la vente.

Une telle situation présenterait donc un réel danger pour les salariés de l’entreprise qui n’ont
pas de lien juridique avec le nouveau propriétaire ;
Celui-ci pourrait donc refuser de reconnaitre les droits issus de leur contrat de travail et même
remettre en cause leur emploi.

C’est pourquoi, afin de protéger les salariés, le code du travail écarte le principe de la relativité
des contrats et prévoit à l’inverse le transfert des contrats de travail, donc la continuité de la
relation de travail dès lors que deux conditions cumulatives sont réunies :
o Il doit y avoir transfert d’une entité économique autonome, c’est à dire d’un ensemble organisé de
personnes et de moyens propres, ensemble affecté à l’exercice d’une activité
économique poursuivant un objectif spécifique.
L’hypothèse d’une simple vente d’éléments d’actif isolés ne permet donc pas le
maintien des contrats de travail.
Les moyens propres dont doit disposer l’entité économique peuvent être corporels
(locaux, matériel, véhicules) ou incorporels (brevets, marques ou clientèle).

o De plus, l’identité de cette entité économique transférée doit être maintenue après le
transfert.
Cela suppose que l’activité se poursuive au sein de la nouvelle structure juridique et
avec les mêmes moyens.
Donc, en cas d’arrêt définitif de l’activité, comme en cas de changement d’activité, les
tribunaux considèrent que l’identité n’étant pas maintenue, l’article L.1224-1 n’est pas
applicable et les contrats de travail ne sont pas transférés.

Le code du travail mentionne expressément plusieurs situations dans lesquelles l’article


L.1224-1 peut être appliqué et les contrats de travail maintenus, notamment la cession de
l’entreprise ;

Cette règle bénéficie à toutes les personnes affectées à l’activité transférée et titulaires d’un
contrat de travail en cours au jour du transfert de l’entité économique autonome, qu’il s’agisse
d’un CDI ou d’un CDD, d’un contrat à temps complet ou à temps partiel.

Le nouvel employeur ne donc peut refuser la poursuite du contrat de travail, même si une
clause du contrat de vente de l’entreprise le prévoit ;

Dans l’hypothèse d’un refus, le salarié peut demander la résiliation du contrat aux torts de
l’employeur ou sa réintégration à son poste de travail dans l’entité économique transférée.

Le transfert des contrats de travail s’opère de plein droit, c’est-à-dire automatiquement, sans
formalités ni conditions d’aucune sorte et le nouvel employeur n’a donc pas à prévenir les
salariés concernés ;

Il s’effectue sans période d’essai et aux conditions antérieures, notamment en ce qui concerne
les fonctions, la qualification, la rémunération, la durée du travail.

Le salarié conserve ainsi l’intégralité de l’ancienneté acquise au sein de l’entité transférée,


ancienneté dont le nouvel employeur devra tenir compte pour certains calculs, notamment en
matière de congés payés, de préavis et d’indemnité de licenciement ou de fin de contrat.

- En ce qui concerne maintenant le contrat de bail portant sur les locaux dans lesquels l’activité
s’exerce, le code de commerce prévoit qu’il est automatiquement inclus dans la vente du
fonds ; C’est ce que l’on appelle le droit au bail.
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En effet, pour qu’il y ait vente d’un fonds de commerce, il est nécessaire que la clientèle
attachée au fonds profite à l’acheteur.

Or, très souvent, la clientèle est attachée au local commercial, l’emplacement du commerce
étant déterminant pour les clients ;
Il faut donc que l’acheteur du fonds puisse continuer à exercer l’activité dans le local
commercial et c’est pourquoi le droit au bail doit être transmis à l’acquéreur du fonds de
commerce.

Ce transfert du droit au bail constitue une cession de créance au profit de l’acquéreur du


fonds, le bailleur changeant ainsi de locataire, donc de créancier.

C’est pourquoi il faut respecter les règles applicables en matière de cession de créance et
signifier la cession du bail au bailleur, faute de quoi celle-ci lui serait inopposable.

Le problème est de savoir si celui-ci peut s’opposer à la cession qui lui est ainsi signifiée ;
Selon les tribunaux, la réponse est négative puisqu’il est de l’essence même du bail
commercial de pouvoir être transmis à l’acquéreur du fonds de commerce.

Aucune clause d’incessibilité ne peut donc être imposée par le bailleur lors de la conclusion
du bail commercial ;

En revanche, sont parfaitement valables les clauses d’un bail relatives aux modalités de
cession de ce bail et prévoyant par exemple l’agrément de l’acquéreur par le bailleur ;

Cependant, lorsque le bail comporte une clause d’agrément et que les demandes
d’autorisation formulées par le locataire sont systématiquement refusées sans motif par le
bailleur, le locataire peut se faire autoriser en justice à céder le bail à l’acquéreur du fonds de
commerce.

Application au cas
En l’espèce, le fonds de commerce de M. Romain constitue bien une entité économique autonome
dont l’identité est maintenue après la vente ;
Les quatre salariés de M. Romain pourront donc bénéficier du maintien de leur contrat de travail aux
conditions antérieures.

En ce qui concerne le bail commercial relatif au bâtiment appartenant à Mme Camille, il sera inclus de
plein droit dans la vente du fonds de commerce ;
Cependant pour être opposable à Mme Camille, cette cession du bail devra lui être notifiée par acte
extrajudiciaire.

Mme Camille ne peut s’opposer à la cession de son droit au bail par M. Romain ;
En revanche, si elle avait pris soin d’inclure une clause d’agrément dans le contrat de bail, ce que
nous ignorons, elle pourrait refuser d’agréer M. Guillaume comme cessionnaire.

Question 4

Problème de droit
Quelles sont les obligations du vendeur d’un fonds de commerce en ce qui concerne les documents
comptables ?

Réponse
Pour protéger l’acheteur d’un fonds de commerce, et lui faciliter la reprise du fonds, le vendeur du
fonds a l’obligation de lui remettre l’intégralité des livres comptables des trois exercices qui précèdent
la vente. Il doit également fournir un document présentant le chiffre d’affaires réalisé chaque mois
depuis la clôture du dernier exercice ;
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Le jour de la cession, le vendeur et l’acheteur visent ensemble les comptes qui sont remis à
l’acquéreur du fonds, lequel peut alors les conserver pendant trois ans.

Une liste des documents fournis à cette occasion est établie et remise au cédant comme au
cessionnaire.

Question 5

Problème de droit
Quels sont les droits d'enregistrement applicables à la cession d'un fonds de commerce ?
Quelle est la base de calcul de ces droits et qui en est redevable ?

Règles applicables
Les cessions de fonds de commerce et de clientèle sont soumises au droit d’enregistrement prévu à
l’article 719 du CGI :

Fraction du prix taux


- Inférieur à 23 000 € 0%
- compris entre 23 000 et 200 3 %
000 € 5%
- supérieur à 200 000 €

Ce droit est à la charge de l’acquéreur.

Les éléments constitutifs du fonds sont :


- les éléments incorporels (clientèle, droit au bail, brevet,...)
- les éléments corporels (matériel, mobilier, marchandises)

C’est sur la totalité de ces éléments que les droits sont perçus. Toutefois, les ventes de marchandises
neuves (stock) sont exonérées de droit d’enregistrement lorsqu’elles sont soumises à la TVA, ce qui
est le cas ici.

Application au cas

Calcul des droits

Base d’imposition : - éléments incorporels 400 000 -


matériel et mobilier 240 000
Total 640 000

Droits applicables : de 0 à 23 000 € 0 % soit 0 De 23 000 à 200 000 €


(177 000) 3% 5 310 Au-delà de 200 000 (440 000) 5 % 22 000
Total 27 310

Question 6

Problème de droit
Quels sont, au plan fiscal, les trois régimes d'exonération de plus-values susceptibles de s'appliquer
en cas de cession d’une entreprise individuelle ?
L'un de ces régimes peut-il s'appliquer lors de la cession de l'entreprise de M. ROMAIN ?
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Règles applicables
En cas de cession d’une entreprise individuelle, le cédant est imposé sur les plus-values réalisées.
Cependant, des dispositifs d’exonération existent.

1/ Exonération en fonction des recettes (article 151 septies du CGI) :


Elle concerne les entreprises individuelles ou les sociétés de personnes exerçant, entre autres, des
activités commerciales.
L’activité doit avoir été exercée pendant au moins 5 ans.

L’exonération est totale si les recettes n’excèdent pas 250 000 € (ventes) ou 90 000 € (prestations de
services).
Elle est partielle lorsque les recettes dépassent ces seuils sans être supérieures respectivement à 350
000 € et 126 000 €.

2/ Transmission pour une valeur inférieure à 500 000 € (art 238 quindecies du CGI) :
Elle s’applique sur option lors de la transmission à titre onéreux ou à titre gratuit, d’une entreprise
individuelle, d’une branche complète d’activité ou de l’intégralité des parts d’une société de personne.
L’activité doit avoir été exercée pendant au moins 5 ans.
L’exonération est totale si la valeur des éléments transmis est inférieure à 300 000 €, et partielle si elle
est comprise entre 300 000 et 500 000 €.

3/ Cession d’entreprise lors d’un départ en retraite (art 151 septies A) :


Les plus-values réalisées lors de la vente d’une PME relevant de l’impôt sur le revenu, pour cause de
départ à la retraite de l’exploitant, sont exonérées à condition que l’activité ait été exercée pendant au
moins 5 ans.

Application au cas
Dans le cas de M. Romain, la condition d’exercice de l’activité, commune aux trois régimes, est bien
remplie (il exploite son fonds depuis 8 ans).

Par contre, les autres conditions ne sont pas remplies :


- les recettes sont supérieures à 350 000 €, donc pas d’exonération en fonction des
recettes ;
- la valeur des biens transmis est supérieure à 500 000 €, donc pas d’exonération pour
une transmission à faible valeur ;
- M. Romain ne part pas en retraite mais souhaite acquérir un nouveau fonds de
commerce, donc pas d’exonération pour départ en retraite.
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