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LE FUSILLÉ
VIVANT
Préface de M. le Baroo MEYERS
Président du Conseil d'AdmlnUtration de la Société
dn Bastion de la Chartreuse — — — — —
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LE FUSILLÉ VIVANT
6 8 PU© d u ^ P O I s s a n t
DU MEME AUTEUR :
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FUSILLÉ®
Préface de M. le Baron MEYERS
Président du Conseil d'Administration de la
Société du Bastion de la Chartreuse
t S r u e d v i . p o i s s a n t
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A LA MÉMOIRE DES PATRIOTES DE BLEYBERG
GUILLAUME XHONNEUX,
JOSEPH KERF,
JOSEPH HICK,
Archives secretes de la D A M E B L A N C H E .
Rapports des Chefs de la D A M E B L A N C H E .
Rapport de M , I e Marie Birkel.
Rapport de M. Emile Fauquenot.
Rapport de Sœur Mélanie.
Rapport de M . Delhaise.
Rapport de M. Lerusse.
Rapport de M. Detry.
Rapport de M. Hertog.
Cher Monsieur,
Baron MEYERS,
Président du Conseil d'Administration
de la
Société du Bastion de la Chartreuset
I
EN O B S E R V A T I O N SECRETE A L'EST
DYNAMITEUR...
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. LE FUSILLÉ VIVANT 27
LE FUSILLE VIVANT 33
LE FUSILLE VIVANT 35
LE FUSILLE VIVANT 99
— Nein.
— Je sais que vous avez eu beaucoup de difficultés
à cause de moi, continue-t-il, je vous prie de m'en
excuser.
Avant de se séparer pour toujours de ce petit Alle-
mand perpétuellement raidi dans une attitude de har-
gne et de mépris. Creusen voudrait voir se détendre sa
figure haineuse, mais rien à faire., Weissbarth est le
type même du boche inhumain. Il va d'ailleurs le prou-
ver une fois de plus. Au moment où la sentinelle se
dispose à emmener le Belge dans sa dernière cellule,
celui-ci tend la main à l'Allemand :
— Adieu, dit-il.
En guise de réponse, Weissbarth lui tourne le dos...
Guidé par le commandant de la Chartreuse et suivi
de la sentinelle, le condamné s'engagea dans un cou-
loir mal éclairé et d'aspect sinistre. On n'entendait que
le bruit des pas et le cliquetis de la baïonnette du sol-
dat. On se serait cru dans un caveau.
Tout à coup le sous-officier Bloemer s'arrêta, ouvrit
une porte. Il fit passer Creusen devant lui. Tout était
prêt pour le recevoir dans la cellule des condamnés à
mort : un bec de gaz couvert d'un énorme abat-jour
projetait sa lumière sur la table où on avait disposé
un encrier, des feuilles de papier et un porte-plume.
— Voici de quoi écrire, dit Bloemer, qui se retira
non sans avoir donné ses consignes à la sentinelle.
Celle-ci devait rester devant la porte ouverte de la
cellule et ne pas quitter le condamné des yeux.
Le Belge s'empressa d'allumer une cigarette et
regarda l'Allemand chargé de le surveiller. C'était un
Prussien à la figure rébarbative. Tout en roulant des
yeux féroces, il marmonnait d'incompréhensibles mena-
ces à l'adresse du prisonnier. A un moment même, il
prit son fusil à deux mains et s'avança vers lui comme
pour le transpercer de sa baïonnette.
Creusen se mit à table et, tout en grillant force
cigarettes, écrivit des lettres d'adieu à ses parents, à
106 LE FUSILLÉ VIVANT
LE « F U S I L L E V I V A N T » R E T O M B E E N T R E
L E S M A I N S DE L A POLICE ALLEMANDE.
« — Mais oui.
« — Vous ne voyez pa* d'objection à ce que je
fasse de même ?
« — Non.
« Le train semble ralentir un peu comme à l'appro-
che d'une gare. J'observe la barrière bordant la voie,
y remarque un vide... et je saute sur-le-champ, sans
précautions. Un poteau contre lequel porte ma tête
se charge d'arrêter mon élan. Je tombe sur le côté,
me relève, tête nue, m'élance à travers le vide remar-
qué dans la barrière, me jette dans un champ de blé
et là, étourdi, je tombe trois fois de suite. Alors, au
prix d'efforts au-dessus de mes forces, je traverse
haletant, dans une fuite éperdue, les terrains maréca-
geux qui couvrent la région, à travers les sapinières,
par dessus les fossés. Je n'ai pas dû être suivi, de tout
près au moins. Mon boche aura eu peur de sauter
pour se lancer à ma poursuite! Il aurait pu se faire
mal. Mais j'entends un ronflement qui va et vient,
semblant fouiller la région dans tous les sens. »
Après d'invraisemblables randonnées à travers le
Limbourg au cours desquelles il fut encore une fois
arrêté et réussit à se tirer d'affaire, l'intrépide Fran-
çais regagna le refuge de la Dame Blanche.
De son compartiment, Creusen avait nettement en-
tendu le policier apostropher Fauquenot, puis il avait
vu son camarade descendre du train avec l'Allemand.
Mauvaise affaire, pensa-t-il. L'expédition serait-elle
vouée à un échec ? Comment Fauquenot pourrait-il se
tirer de leurs griffes cette fois ? Une vraie catastrophe
cette nouvelle arrestation...
Le pire était à craindre maintenant, aussi « M. De-
smedt » crut-il prudent de détruire le rapport secret
dont il était porteur. Le train maintenant filait à vive
allure à travers les campagnes. A peine eut-il dépassé
la gare de Zonhoven que trois policiers vinrent visiter
le compartiment. Ils paraissaient surexcités.
156 LE FUSILLÉ VIVANT
UNE FOIS DE P L U S , LE
«FUSILLE VIVANT» L'ECHAPPE BELLE.
— Quelle dame ?
— La dame chez qui vous habitiez à Anvers.
F I N.