Sara,+36915 98941 1 CE
Sara,+36915 98941 1 CE
Sara,+36915 98941 1 CE
Casablanca
NACHOUI Mostafa, Docteur d’Etat en géographie de l’Université de Paris 1
Panthéon-Sorbonne
Président-Directeur de publication de la REGSM
Résumé
Cet article traite dans un premier temps l’évolution du nombre de la population de Casablanca
de 1830 à 2014, en distinguant entre marocains musulmans, marocains juifs et étrangers. En
deuxième temps, il traite certaines caractéristiques de la population et de l’habitat à
Casablanca de 1960 à 2014. Cette étude se base essentiellement sur les données des différents
recensements de la population et de l’habitat.
Parmi les résultats obtenus : La ville de Casablanca, qui s’appelait auparavant Anfa a une
histoire longue de plus de deux milles ans.
Qu’elle est partie d’une petite ville de moins de 20 000 habitants, pour devenir une ville
millionnaire, capitale économique du Maroc
Que les caractéristiques de sa population et son habitat connaissent des améliorations
continues
Mots clés : Casablanca, population, habitat
Introduction
Comme bien d’autres villes côtières marocaines, Casablanca a une histoire très ancienne
qui remonte à l’Antiquité. Appelée auparavant Nifé, Anfa, elle a développé des relations
commerciales avec les phéniciens, les carthaginois, les Romains, le monde islamique et les
différentes puissances occidentales.
Des fouilles archéologiques à Sidi Abderrahmane ont permis de découvrir que le site de
Casablanca fut occupé par l’homme dès la préhistoire (l’atlanthrope de Casablanca) qui
utilisait des objets primitifs dans sa vie et ses activités.
Luis del Mármol Carvajal (né en 1524 à Grenade) remonte ses origines aux Phéniciens.
D’après Léon l’Africain (né en 1490), Anfa aurait été fondée par les romains. Selon
l’historien Ezzayani, (1734-1833), Anfa serait bâtie par les berbère Zénètes à Tamesna,
(région qui s’étendait alors de l’Oum-Er Rabia au Bou-Rgreg), lors de la conquête de
l’Almoravide Youssef Ibn Tachfine en 1068. Selon Al Idrissi, Anfa serait devenue une
importante localité grâce au dynamisme de l’activité de son port au 12ème siècle, puis chef-
lieu de sa Province à partir du 13ème siècle. À l’époque des Almohades et Mérinides. Le
Géographe andalous Ibn Saîd, mort en 1274 avait écrit : » Au Nord de ce fleuve (Oum Er
rbia) à 50 milles, il y a faisant partie des ports d’exportation de la Tamesna célèbre pour leur
blé, Anfa dont la plus grande partie des habitants sont des Berghwata… » (A Adam 1972, p
26).
En effet, aux XIIème et XIIIème siècles, les Almoravides et Almohades avaient fait du
Maroc, à différents moments, une puissance régionale dominante par la constitution d’un
empire s’étendant du Sénégal à la Tunisie et à la presque ile Ibérique. A cette époque, les
autorités marocaines négociaient des traités de paix et de commerce avec des partenaires
étrangers et des villes portuaires marocaines, dont Casablanca, entretenaient des échanges
commerciaux avec leurs homologues. Nous donnons comme exemple en 1138, les autorités
marocaines avaient négocié avec Marseille qui n’était pas encore entrée dans l’unité française
un traité de commerce. En 1186, Nifé (Actuelle Casablanca), avait profité du traité de paix et
7
de commerce conclue entre le Sultan Almohade et Pisé pour une durée de 25 ans qui stipulait
entre autres, assurer les commerçants chrétiens à atteindre les ports marocains, qui faisaient
la liaison entre l’Afrique subsaharienne et l’Europe (NACHOUI Mostafa 2016, p 175/67).
Au 12ème siècle, Anfa est décrite par le géographe Al Idrissi comme un port au commerce
actif. Vers la moitié du 13ème siècle, qui marque la décadence de la dynastie Almohade, Anfa
formera une petite république de corsaires. Durant le 14ème siècle, des vaisseaux chrétiens
venaient commercer à Casablanca (Anfa), les Majorquins y avaient un notaire, les Italiens et
portugais y achetaient du blé, de la laine et du bétail, car la région était le domaine de ce genre
de culture et d’élevage. Par son dynamisme, Anfa est devenue un chef-lieu de sa province au
15ème siècle. Au début du 16ème siècle, Léon l’Africain écrit dans sa « description de
l’Afrique » : « A l’intérieur d’Anfa, nombreux étaient les temples, les belles boutiques, les
hauts palais ainsi qu’on peut le voir et s’en rendre compte à présent d’après les restes que l’on
en trouve ». Ces restes sont ceux laissés par les Portugais, après le siège et la destruction de la
ville en 1468, en représailles du danger que faisaient courir à leurs navires marchands, les
corsaires d’Anfa. D’ailleurs, ces activités étaient confirmées par Léon l’Africain qui avait
écrit : « …il y avait autour d’Anfa beaucoup de vignes et jardins ou l’on culilloit encore
plusieurs fruits et mêmement de citrouilles et melon qui commencent à meurir au moys
d’Abril auquel temps les habitants ont coutume de les porter vendre à Fès, là où ils sont plus
tardifs ».
A l’époque de la décadence Mérinides, les marins d’Anfa formèrent un noyau de corsaires
contre les puissances occidentales qui commençaient à occuper un certain nombre de lieux le
long de la côte marocaine. Cette activité avait provoqué une expédition portugaise,
commandée par l’Infant D. Fernando, frère du Roi Alphonse V, qui avec une flotte de 50
navires et 10 000 hommes d’élite, débarquèrent sous les murs d’Anfa, détruisirent la ville en
1469, brulèrent ses boutiques et la réoccupèrent une deuxième fois en 1515. Depuis, la ville
connaitra une longue éclipse, qui durera près de trois siècle, jusqu’au séisme dit de Lisbonne
du 1er Novembre 1755, qui avait ravagé les villes côtières Tanger, Rabat Salé, Mazagan (El
Jadida), Assilah, Larache, Maamora (Kénitra), Anfa (Casablanca), Safi, Essaouira, Agadir,
dont les conséquences politiques et démographiques furent catastrophiques pour le Maroc,
surtout que le pays venait de sortir de deux périodes épidémiques sévères : entre 1742 et 1744
et entre 1747 et 1751. (Mohammed Ibn al-Tayyib Al-Qadiri, dans son livre Nashr al-mathānī
li-ahl al-qarn al-ḥādī).
Dans sa politique d’ouverture internationale, le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdellah (1757-
1790) décida de relever la ville d’Anfa des ruines causées par la destruction portugaise et les
luttes internes, en y construisant une mosquée, une médersa, un hammam, releva ses murs
pour la protéger contre les invasions maritimes, les renforça d’une plate-forme à artillerie et
la repeupla de berbères chleuhs des Haha (région sud d’Essaouira) et de Bouakher de Meknès,
mais surtout avait ouvert son port au commerce international, en accordant à deux maisons
espagnoles le monopole du commerce dans la région, groupant quatre commerçants de
Cadix : Oliver, Patron, Riso et Compana en 1786, et l’installation de juifs marocains
(commerçant du Sultan) dans la nouvelle ville, nommée Dar El-Beïda (Maison blanche), qui
sera la résidence du gouverneur de la province des Chaouia. Depuis, Dar El-Beïda connaitra
des périodes de prospérités et de crises, dont nous retenons l’essor de son port qui
approvisionnera l’Europe en laine et en blé produits en Chaouia au milieu du 19ème siècle.
En 1830, le Sultan Moulay Abderrahman (1822-1859) rouvre au commerce européen le port
de Dar El-Beïda, fermé par Moulay Slimane suite à la rébellion des autorités de la province.
Au milieu du 19ème siècle, une crise d’approvisionnement en laine et en blé en Europe va
donner un nouvel essor à la ville et à son riche hinterland où français, anglais, allemands
8
viennent se ravitailler. Pour preuve, le témoignage de M. Hortus qui avait écrit en 1856 : «
Nous avons 32 navires en rade dont 6 à 8 français, il y a en ce moment un mouvement comme
on n’en a jamais vu à Casablanca ».
Egalement le témoignage du vice-consul français qui avait souligné que le commerce en
1871« tend de plus en plus à se concentrer dans cette dernière ville (Casablanca au détriment
de Tanger) où nos négociants les plus sérieux ont établi le siège de leurs affaires ».
La richesse de la Chaouia en produits agricoles, le dynamisme du port de Dar El Baida, la
politique d’ouverture, malgré l’isolement dans un certain temps, ont entraîné un afflux de la
population rurale des régions limitrophes, mais aussi des commerçants de Fès, Tanger ou
Rabat, des négociants étrangers, du personnel des consulats, vice-consulats ou agences,
surtout après, la signature des accords de commerce et navigation avec des puissances
occidentales au milieu du 19ème siècle et la conférence de Madrid 1880 qui a donné des
avantages aux protégés et droits de propriété aux étrangers…
Déjà avant la colonisation officielle, la ville de Casablanca avait des relations commerciales
avec l’étranger via son petit port et sa population cosmopolite se composait de marocains,
juifs, européens et africains. Selon les voyageurs étrangers comme l’Anglais Lemprière qui
avait visité Dar Baida en 1794 ou le français Rey en 1844, la ville à l’intérieur des remparts
abritait une centaine de familles musulmanes, juives et étrangères. En 1830, sa population s
évaluait à1200 habitants. Trente ans plus tard, elle s’évaluait à presque 16 000 habitants en
1866.
En 1912, Casablanca sera choisi par Lyautey capitale économique du Maroc, avec une
population estimée à presque 120 000 habitants en 1913. Par les développements par la suite,
la ville de Casablanca est un modèle typique des villes champignons des pays en
développement. D’une petite ville typiquement locale, elle est passée rapidement à une grande
ville globale. En 1913, la petite bourgade de Casablanca intra- muros (Anfa) comprenait
quelques 120 000 habitants sur une superficie de près de 50 hectares. Après un siècle, elle
est devenue la première ville marocaine, d’une population de 4 270 750 habitants (2014), sur
une superficie de 386,14 km2 et la première métropole maghrébine.
Elle seule concentre 55 % des unités productives, près de 60 % de la main-d’œuvre
industrielle, réalise 50 % de la valeur ajoutée, 39 % de la population active, 30 % du réseau
bancaire national, attire 48 % des investissements en 2014, et concentre la quasi-totalité des
sièges des banques et assurances du Maroc. Avec son projet de hub financier, Casablanca
finance city, elle prévoit la naissance d'un quartier d'affaires international.
Ses infrastructures en port, aéroport, voie ferrée, réseau routier et autoroutier constituent le
nœud de la chaine logistique marocaine. Selon le classement établi par Fortune 500s, à
Casablanca, 17% des 500 meilleures entreprises mondiales avaient une antenne régionale à
Casablanca à fin 2016.
9
I : Evolution de la population à Casablanca
• En 1830, Dar Baida qui n’était qu’une petite bourgade abritait 600 habitants, dont 450
marocains musulmans, 100 juifs et 50 étrangers. « Une petite bourgade de quelques nwalas,
aux rares maisons perdues dans la trop vaste enceinte de murs délabrés… » (J.L.Miège, 1953,
p 202).
• En 1906, la conférence d’Algésiras avait attribué à la France les travaux d’aménagement du
port de Casablanca et le premier tronçon de la voie ferrée Ducasville. Durant ces travaux, des
incidents éclatèrent entrainant la mort de 9 ouvriers européens par des marocains le 30 Juillet
10
1907, ce fut le prétexte du bombardement et le débarquement de la ville de Casablanca en
Aout 1907, suivit par le Protectorat et la décision de Lyautey en 1912 de faire de Casablanca
le premier port du Maroc et de la ville la capitale économique du pays.
• En 1907, la ville de Casablanca s’étendait sur une superficie d'une cinquantaine d'hectares
en bordure d'une rade rocheuse peu hospitalière. Elle était entourée d'une ceinture de remparts
qui lui donnait une forme triangulaire, habitée par 25 000 habitants, dont 19 000 marocains
musulmans, 5000 marocains juifs et 1000 étrangers.
• En 1907, les Marocains juifs constituaient 20.0 % de la population totale de Casablanca.
• Déjà en 1907, les français voulaient construire une nouvelle ville européenne qui entourait
l’ancienne Médina, mais s’étaient opposés au problème de l’espace nécessaire, car les
alentours étaient comme «… une mer de cohutes, sous forme d’une banlieue indéfinie d’une
grande ville encore absente « (Zimmermann 1913, p 34).
• En 1926, Casablanca est devenue pour la première fois, la première ville juive au Maroc,
avec 19490 habitants juifs, représentant 23.3 % du total des juifs urbains au Maroc, suivie par
Marrakech avec 12718 hab, Essaouira en troisième rang avec 7730 juifs, Fès avec 7553 hab.
• En 1936, Casablanca occupait la première place en ce qui concerne la population totale
urbaine marocaine, avec 257500 hab, devant Marrakech avec 190 000 hab et Fès en troisième
rang avec 144 000 hab.
• Dans les années 1950, Casablanca abritait le plus grand nombre de marocains juifs de son
histoire.
• Au milieu des années 1960, la population de Casablanca atteignit le million d’habitants. En
moins de 20 ans, elle a vu sa population doubler (1960-1980) pour dépasser les deux millions
d’hab en 1980 et 20 ans après pour dépasser les trois millions d’hab en l’an 2000.
• Les projections laissent entendre le dépassement des quatre millions d’hab dans les années
2020.
• Cent ans plus tard (1913/2014), cette petite bourgade devint la première ville marocaine et
une des plus grandes villes d’Afrique.
En 2014, la préfecture de Casablanca se compose de : la Commune Mechouar de Casablanca,
8 préfectures d’arrondissements et 16 Arrondissements, s’étendait sur une superficie estimée
à 216,56 Km2 et comptait 3 359 818 habitants, représentant près de 10% de la population
nationale, et 16.5 % de la population de la population urbaine nationale, alors que le grand
Casablanca s’étendait sur une superficie de 1156.57 km2, avec 3 930 500 hab en 2014.
11
citadine qui ne concernait qu’une infime partie de la population, de l’ordre de 8% en 1900,
s’appuyait essentiellement sur les deux anciennes villes impériales de l’intérieur, à savoir Fès
et Marrakech. Delà les côtes, aussi bien atlantiques que méditerranéennes, n’étaient que peu
favorisées sur le plan de la vie économique et de l’implantation humaine.
Ainsi toujours en 1900, la côte occidentale contenait 20,3% du total de la population du pays,
alors que les montagnes en contenaient 33,1% (J.F.Troin 1987 p 147).
Au premier contact avec l’Occident, un déséquilibre spatial commença à paraître et s’accentua
avec l’occupation du pays. On favorisa de plus en plus la côte au détriment de l’intérieur du
pays. Les soit disant capitales économiques et politiques en alternance qu’étaient Fès et
Marrakech furent délaissées malgré elles, en faveur de Rabat, capitale politique et Casablanca,
capitale économique, suite aux décisions du Maréchal Lyautey.
Ces décisions, écrivait Déthier (…provoquent un déplacement brusque du centre de gravité du
Maroc vers sa périphérie atlantique. Au système traditionnel des régions et capitales
régionales, se substitue un nouvel ordre moderne bipolaire composé d’une capitale
administrative, d’une capitale économique et divers satellites….) (T.Déthier 1970 p 10.)
Alors que Fès et Marrakech avaient un passé historique très long et riche, Casablanca, la
côtière, au-delà de sa maigre contribution historique, est avant tout une ville renaissante du
vingtième siècle. Et si elle ne s’enorgueillit pas de son histoire, elle lui a été favorable pour
son développement ultérieur.
La première renaissance de Casablanca, la moins importante d’ailleurs, a commencé en 1770.
C’est le Sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah qui y installa des Chleuhs de Haha et des Abid el
boukhari de Meknès.
La deuxième renaissance, la plus importante, commença avec l’installation du Protectorat au
Maroc et la décision de Lyautey d’en faire la capitale économique du pays.
En effet, la population de la ville d’Anfa (Casablanca actuellement) est passée de près de 500
en 1770 à 25 000 habitants en 1907. Autrement dit, elle s’est multipliée par 50 fois durant
près de 140 ans. Ainsi, la ville d’Anfa restait de ce fait une simple petite bourgade.
De 25 000 en 1907 à 3 631 061 habitants en 2004, durant cette période, la population de
Casablanca s’est multipliée par 145 fois, et Casablanca devient de loin, la première ville du
pays.
En définitif, durant le vingtième siècle, la ville de Casablanca est partie de presque rien, pour
devenir la première métropole nationale. Elle a reçu sa population de tous les horizons et tous
les niveaux. Cette population a subit un fort brassage et a fini par devenir totalement ou
presque composée de marocains (voir tableau 2).
La ville n’a pas de tradition bourgeoise ni prolétaire, mais elle a fini par devenir la meilleur
représentante de ces deux principales formations sociales.
La ville de Casablanca, négligeable du début du vingtième siècle, devient au début du 21°
siècle la métropole nationale productrice, consommatrice et distributrice de biens et
services…
Durant cette histoire courte, elle a connu prospérités et crises, accalmies et protestations…Elle
change et se change elle-même. Elle remodèle ses habitants. Elle maîtrise l’espace marocain.
Elle le traîne même …Bref, on termine par ces paroles d’Ecochard : (S’il est des hommes que
l’historien René Grousset. appelle (figures de proue) parce qu’il considère qu’ils ont modifié
le cours de l’histoire, n’y a-t-il pas des villes qui jouèrent ce rôle ? j’y mettrais volontiers
Casablanca). (M. Ecochard 1955 p 133.).
I : Caractéristiques démographiques de la population de Casablanca
Dans ce paragraphe, nous citerons l’évolution de certaines caractéristiques démographiques
de la population de Casablanca.
12
I.1 : Taille et état matrimonial de la famille à Casablanca
Selon les résultats des recensements de la population et de l’habitat, la taille moyenne de la
famille à Casablanca a évolué continuellement à la baisse, comme l’indique le tableau suivant.
Cette diminution de la taille moyenne des ménages est en rapport avec plusieurs indicateurs,
comme l’état matrimonial, l’indice de fécondité qui diminue lui aussi avec le temps, et qui
sont influencés par l’évolution des indicateurs socioéconomiques.
13
Selon le recensement de 1971, le Maroc était considéré un pays à croissance démographique
galopante, et Casablanca comme une ville champignon. Selon les recensements de 1994, de
2004 et 2014, le ralentissement est continuel, voir même brutal.
Comment expliquer ce phénomène ? Quel qualificatif peut-on donner à cette diminution
subite ? Peut-on parler vraiment d’une transition démographique ? En tout cas, c’est un
phénomène qu’il faut suivre attentivement, minutieusement même et avec plus de précision,
car toute politique et stratégie de développement en dépendent et en découlent.
Situation économique, vécu social, niveau d’instruction, état sanitaire… autant de critères
qui influent directement et indirectement sur la composition de la population selon le sexe et
l’âge par le biais du taux de natalité et des mariages.
D’après le tableau n° 4, un autre changement de tendance concerne la composition de la
population selon le sexe, là aussi, on constate la ligne de démarcation observée au début des
années 1980.
Les hommes nettement moins nombreux que les femmes en 1960, depuis ce temps prennent
plus d’importance, pour devenir majoritaires en 1982, puis entament leur régression continue,
pour devenir de plus en plus minoritaires de 1994 à 2014.
Source : RGPHs
14
I.3 : Les niveaux d’instruction de la population de Casablanca
Les niveaux d’instruction de la population casablancaise sont appréhendés ici selon
l’analphabétisme et le parler et l’écriture des langues.
Concernant l’analphabétisme, à l’ère du digital et de la révolution des nouvelles technologies,
il y a encore un nombre important de marocains qui ne savent même pas lire et écrire.
D’après les recensements de la population et de l’habitat, en 1971, plus de la moitié de la
population âgée de 10 ans et plus était analphabète (52,6%). Si ce taux a énormément diminué
pour retomber à 17,2% en 2014, néanmoins ce sont 575 106 personnes âgées de 10 ans et plus
qui ne savaient ni lire ni écrire à Casablanca en 2014.Ce taux est plus élevé chez le sexe
féminin que masculin. Ainsi, malgré les efforts fournis, il reste encore près du quart de la
population casablancaise à alphabétiser. C’est une des réalités malheureuses dans la première
métropole nationale, auquel il faut redoubler encore les efforts pour l’enrayer.
Tableau n°6 : Taux d’analphabétisme (en%) de la population âgée de 10 ans et plus selon le
sexe (en %)
15
Par sexe, ce taux d’activité s’est établi à 73,3 % chez les hommes contre 32,5 % pour les
femmes en 2014, ce qui montre le sous-emploi de la femme.
L’évolution du taux d’activité nous donne une idée sur le poids de la charge familiale, qui
était très lourde dans les années 60 et 70, mais commence à s’alléger à partir des années 90 du
vingtième siècle.
On peut mettre en corrélation le nombre de la population active occupée et le nombre de
ménages, qui donnera la charge familiale un peu plus finement, mais on a préféré y renoncer,
pour ne pas être emporté et impliqué en fin de compte de trahison de la réalité humaine, ou
abus de confiance scientifique des statistiques.
II.2 : Le taux de chômage de la population à Casablanca
Si le taux d’activité a beaucoup évolué, celui du chômage, en plus de sa fluctuation dans le
temps et selon les différents quartiers de Casablanca, n’a évolué que très sensiblement, ce qui
montre les difficultés d’emploi dans la ville. Nous ne donnons pas les chiffres absolus, car ils
montrent l’augmentation du chômage en nombre, nous les donnons en % qui montrent leur
diminution. Ainsi, le taux de chômage dans l’ensemble de la préfecture de Casablanca a
atteint 18,9% en 2014, alors qu’il était de 23,8 % en 1960. Par sexe, les femmes sont plus
exposées à ce phénomène avec un taux de chômage avoisinant 25,1% contre 16,1 % chez les
hommes en 2014.
C’est la profession ou l’emploi de la personne qui détermine son revenu. Ce sont eux qui
conditionnent, décident et fixent son statut social et le degré du confort ou l’inconfort urbain
dont il dispose. Il n’est question du social sans évoquer l’économique. Qu’on veuille ou non,
l’économique précède le social. Une société évoluée économiquement, l’est très
probablement socialement.
Cela veut dire que l’amélioration du niveau social passe automatiquement par le processus de
développement économique. Fournir à un citoyen le travail, mieux que lui donner un
logement et le laisser en chômage. En travaillant, il peut améliorer les conditions de son
habitat et de sa vie en général, alors que le fait d’avoir un logement en ville sans avoir en
parallèle un travail ne peut être la panacée, sinon, pourquoi les ruraux laissent le logement
gratuit dans la campagne et viennent s’entasser en ville ? Tout simplement, on dit avec Jean
Jaurès : « le lieu du travail de l’homme est sa patrie ». Ou encore avec le dictons berbère
marocain : l’épicerie fait la maison et non le contraire.
L’analyse de la structure de la population active occupée de la préfecture de Casablanca, selon
la situation dans la profession, affirme que le salariat était et demeure toujours le statut le plus
fréquent avec 70,8%, répartis entre 62,2% dans le secteur privé et 8,6% dans le secteur public
en 2014. Le statut des indépendants demeure également un important pourvoyeur d’emploi au
niveau de la préfecture de Casablanca. Il emploie 21,7% des actifs occupés en 2014. Par sexe,
près de 84,8% des femmes actives occupées sont des salariées contre 64,7% pour les hommes
en 2014. Les ambulants forment eux seuls plus de 10 % des actifs occupés et leur nombre ne
cesse d’augmenter depuis les années 1990. Dans ces conditions, les prises de position varient
16
et se contredisent même entre ceux qui veulent changer de vie, à savoir ces ambulants et ceux
qui veulent rétablir l’ordre, à savoir l’autorité.
Les ambulants et autres de la même catégorie se considèrent non désirés dans le monde du
travail, humiliés dans les conditions du logement, ignorés des programmes d’assistance
sociale, pourchassés des lieux de leurs activités …Ils mènent une vie d’errance forcée et
vivent un état de qui vive permanent, pour ne pas être pénalisés par les autorités qui les
chassent de temps à autre des rues commerçantes et ailleurs.
Les autorités considèrent ces commerçants ambulants comme étant des éléments indésirables
en principe, des cellules inadaptées au modèle urbain radieux, perturbateurs de l’ordre
social… Ils envahissent et occupent des rues et autres espaces avec leurs produits mal sains,
de ramassage des dernières utilisations… Donc, il ne faut pas les laisser faire, sinon ils
officialisent leurs actions. Nous n’analyserons pas ce phénomène en profondeur, car c’est un
sujet à débattre et à voir ses racines et son devenir.
Les apprentis et aides familial qui étaient importants au début de l’Indépendance (25,9%
en1960), deviennent très peu nombreux en 1994, pour regagner un peu d’importance du
début du troisième millénaire (3,5 % en 2014).
La catégorie des employeurs qui avait évolué de 1960 à 1994, revenait en 2004 au même
niveau qu’elle était en 1960 ou presque, pour remonter un petit peu en 2014. C’est la
catégorie la moins importante en nombre à Casablanca, pourtant c’est elle qui dispose en
principe du monopole du capital financier et l’essentiel de l’offre emploi. C’est en quelque
sorte, elle représente l’état-major dans le domaine de la création des activités et l’offre
emploi.
Tableau n°9 : Situation dans la profession de la population active occupée de Casablanca (en
%)
17
statistiques, difficilement enquêtables, alors qu’ils font vivre un grand nombre de personnes et
animent des secteurs de l’économie souterraine et font marcher tout un circuit/système socio-
économique spatial à Casablanca. Ainsi, cette nouvelle réalité de l’employabilité dicte sans
doute la reformulation d’une nouvelle dichotomie.
18
pauvres ne peuvent satisfaire les nécessités de consommation élémentaires, leurs enfants
continueront à faire partie des mêmes catégories sociales ou presque, parce qu’ils n’ont pas
fait de bonnes études, ils sont nécessiteux et ils ont évolué dans un environnement de
contrainte.
Les cas opposés concernent les catégories moyennes riches et riches. Pour eux, c’est la
prospérité économique à Casablanca. Ils vivent dans les meilleures conditions, l’avenir ne fait
pas peur à leurs enfants. Ils continueront à appartenir aux mêmes catégories ou presque.
Ascension sociale réussit pour une minorité, recul social pour une autre, statu quo pour une
troisième…La désarticulation qu’on a analysée auparavant, se confirme une fois de plus dans
la reproduction simple et élargie des rapports de production socioéconomiques à Casablanca.
C’est une vision qui semble manichéenne, pourtant réelle et constatée quotidiennement dans
la société casablancaise
Cette désarticulation dans un système de libre initiative de domination est engendrée en
l’occurrence par le droit d’user/droit d’abuser d’un côté et la liberté/contrainte de l’autre.
Les catégories qui ont un niveau socioéconomique évolué, se permettent de consommer
confortablement. Elles habitent les meilleurs logements, les équipent convenablement et
vivent dans les meilleures conditions. Au sein de ces catégories, il y en a qui abusent même de
la vie d’opulence. Elles vivent un état de fortune.
Les catégories qui ont un niveau socioéconomique bas, voire très bas, sont contraintes de
consommer misérablement. Elles habitent les mauvais logements qui manquent d’équipement.
Elles ont une insuffisante instruction, comme elles travaillent mauvaisement… Elles essaient
de s’harmoniser avec un état de crise. Elles sont toujours prêtes de recommencer à Zéro et
dans des conditions plus pires si elles perdent leur travail ou leur bidonville est incendié. Au
sein de ces catégories, il y en a qui vivent un état de misère absolue.
Cette reproduction élargie des rapports socioéconomiques se concrétise spatialement à
Casablanca. L’Ouest de la ville qu’on considère un espace de production du capital, de
richesse, de liberté et d’abus, reproduit sa propre image, parfois avec plus d’abus.
Cette reproduction élargie n’est pas statique. Elle évolue dans le temps et l’espace. Ainsi les
bourgeois qui avaient quitté l’ancienne médina au début de l’époque du Protectorat, se sont
installés au quartier des villas de Mers Sultan, près du Palais Royal. Après quoi, ils se sont
déplacés vers les quartiers de Polo et Oasis. Une autre fois, ils vont s’installer à Anfa et Ain
Diab et après en Californie… Toujours vers l’Ouest, de plus en plus loin, avec plus de confort
et surtout délibérément et librement.
L’Est de Casablanca qu’on considère comme espace de contrainte, de production de la force
de travail, de pauvreté et du secteur informel…, reproduit son propre image, parfois plus pire.
Là aussi, on assiste à un déplacement de la misère et de la pauvreté dans le temps et
l’espace. Les quartiers miséreux qui se sont construits en maçonnerie se sont déplacés de
l’ancienne médina vers la nouvelle médina, puis vers Derb Kabir, Hay Mohamadi, Sbata,
Sidi Outman, Moulay Rchid, Sidi Bernoussi, Sidi Moumen…De plus en plus à la périphérie,
vers l’Est et Sud Est, avec plus d’inconfort et surtout sous contrainte.
C’est le modèle d’invasion succession développé par l’école de Chicago, basé sur l’ascension
sociale et autres qui se reproduisent à Casablanca. Sans parler des bidonvilles, habitat
clandestin et similaire…La reproduction simple et élargie des rapports socioéconomiques est
bien spatialisée à Casablanca.
19
III : L’habitat à Casablanca
L’habitat à Casablanca est un autre secteur qui connait différentes formes, qui ont évolués à
différentes échelles. Dans ce paragraphe, nous traiterons essentiellement l’évolution de
certaines caractéristiques de l’habitat à Casablanca de 1960 à 2014.
Au préalable, il faut noter l’extension spatiale continue de Casablanca. D’un recensement à
l’autre, de nouveaux quartiers suburbains se développent dans les marges de la ville, ce qui
mène à repousser les limites administratives de plus en plus loin. En plus de ces extensions,
les creusets inter quartiers se construisent et les innombrables trous intra quartiers se
remplissent de plus en plus.
Dans cette étude, nous nous limitons à trois formes principalement, en donnant un peu plus
d’attention au phénomène des bidonvilles.
III.1 : Périodicité de la réglementation
Sans doute, il faut bien distinguer entre 3 périodes de 1956 à 2004. La première de 1956 à
1980, la deuxième de 1981 à 1992 et la troisième à partir de 1992.
Ce qui est intéressant dans la première période, c’est le projet de « Loi cadre « qui s’était
intéressé à trois grands thèmes qui sont :
1 : Prévisions et règles d’aménagement.
2 : La mobilisation foncière.
3 : La construction.
En ce qui concerne le premier thème, le rapport stipule « …Jusqu’à présent, la
réglementation et la pratique de l’urbanisme ont fait une part plus importante aux mesures de
sauvegarde qu’aux mesures d’orientation, d’initiation et d’exécution.. ». La Loi cadre change
d’orientation par rapport à ce qu’il se faisait auparavant dans le domaine urbain et propose la
mise en œuvre de trois plans pour « assurer souplesse à la programmation, rapidité et
cohérence aux interventions ».
Le premier plan est celui des schémas de structure et d’orientation (S.S.D), qui d’intéresse à
l’environnement régional. Le deuxième plan est celui des Schémas Directeurs (S.D) qui
s’intéresse au développement d’une agglomération quelconque. Le troisième est celui des
plans d’utilisation des sols (P.U.S) qui règle l’affectation des sols dans une zone restreinte, à
urbaniser en priorité.
D’après nos constatations spatiales à Casablanca, ce projet de Loi cadre n’avait pas d’effets
apparents. Tout ce qu’on peut retenir, c’est la rédaction d’un préliminaire au schéma directeur
de Casablanca en 1975. Sans doute, les circonstances nationales et internationales n’étaient
pas favorables au bon déroulement et à l’exécution de ce qui a été prévu et programmé avec
beaucoup d’optimisme, car les conditions s’inversent depuis 1971 et empirent depuis 1974 au
niveau national et international, au niveau économique et social. Bien évidemment, cela a
affecté tous les projets ambitieux soient-ils, y compris dans les domaines de la construction et
de l’habitat. C’est cet état de dégradation sociale et d’enchérissement qui a mené aux émeutes
sociales de Juin 1981 à Casablanca.
La deuxième période est dictée par les émeutes de 1981, qui ont poussé les pouvoirs publics à
accorder plus d’attention à la ville de Casablanca, en multipliant les interventions et donnant
plus de soutien aux catégories pauvres. Les divisions administratives se sont succédé. Le
schéma directeur, plans de zonage et plan d’aménagement sont mis sur pied et leur exécution
ne tarda pas…Bref, on assiste à de rapides changements dans la physionomie de Casablanca.
Mais malgré les interventions multiples et variées, la déréglementation urbaine persiste et
s’amplifie même, le poids des habitants pauvres s’accroît, les bidonvilles et l’habitat insalubre
se multiplient…
20
Libéralisation du marché de la construction pour les grandes sociétés immobilières,
réglementation du foncier et de l’immobilier par les pouvoirs publics, difficultés
d’appropriation pour la grande partie de la population de la ville… sont les points de vue
contradictoires des principaux agents urbains de Casablanca. En découle de cette réalité.
D’une part la monopolisation du marché immobilier par le grand capital et par les grandes
sociétés immobilières. De l’autre, l’accentuation de la crise du logement pour la majeure
partie de la population de la ville de Casablanca. C’est ce qu’on a qualifié de crise du
logement et logement de crise à Casablanca dans les débuts des années quatre-vingt-dix du
20e siècle. Une situation que la ville n’a certainement jamais connue auparavant. .
Les nombreuses manifestations qui se sont déroulées dans plusieurs villes du pays le 14
Décembre 1990 attestent de l’ampleur de la crise sociale au Maroc tout entier. Ces
manifestations ont obligé les autorités à voir et revoir les méthodes de résoudre autrement
cette crise. Parmi les réformes lancées, la résolution de la crise du logement, ce qui a été pour
nous le début de la troisième période, qui commence après 1990.
Au début de cette période, on évoque le Dahir n° 1-92-7 (17 Juin 1992) portant promulgation
de la loi n° 25-90 relative aux lotissements, groupes d’habitations et morcellements et le
Dahir n° -92-31 ( 17 Juin 1992) portant promulgation de la loi n° 12-90 relative à l’urbanisme
et le décret d’application en 1993
Dans le discours royal du 3 Mars 1994, sa majesté a donné ses hautes directives pour la
réalisation du programme national 200 000 logements, destinés aux couches les plus
défavorisées, en vue de lutter contre l’habitat insalubre, sous ses différentes formes, ce qui a
ouvert la voie à la politique de l’habitat social et du programme villes sans bidonvilles…
Après ce bref historique relatif à la politique de l’habitat, on se demande maintenant, Qu’en
est-il de la situation de l’habitat à Casablanca ? Comment cette situation a évolué dans le
temps ?.
Il faut dire dès le départ que cette ventilation des types d’habitat en 4 catégories, est loin
d’être représentative d’une certaine structure sociale. Ainsi, tout ce qu’on peut construire
d’images sociales à partir de ces statistiques ne peut manquer de fortuité. Sans le croisement
des types d’habitat avec d’autres critères, notamment le statut d’occupation, le type d’activités
de ses habitants et bien d’autres, leur portée informative et scientifique restera limitée.
Si on veut, on prendra ces statistiques dans leur état brut ou muet, sans les projeter ou les
mettre en correspondance avec les catégories socio professionnelles. On les prendra comme
référence, malgré leurs défauts, mais tout en leur apportant des corrections, s’il le faut, en
21
usant bien entendu de notre connaissance plus approfondie du terrain, pour les rendre un peu
plus parlantes.
La première constatation concerne les appartements et les maisons marocaines. L’honnêteté
scientifique veut qu’on ne doive pas changer la réalité statistique. Ainsi, les évolutions très
contrastées d’un recensement à l’autre, nous laisse mettre un peu de doute, voire
d’interrogation sur la fiabilité de ses données. Par conséquent, est-ce qu’on prend en
considération cette constatation ou non ?
Dépassant cette mise au point, on constate la domination de la maison marocaine comme
type d’habitat à Casablanca. Elle représente encore près de la moitié des types d’habitat en
2014 (46,2 %).
Autre constatation, la préfecture de Casablanca se caractérise par une tendance de plus en plus
vers l’habitat collectif moderne, notamment en appartements. En effet, le nombre
d’appartements est en nette progression, puisqu’il est passé de 15,8 % en 1982 à 39,0% des
ménages qui habitent un appartement en 2014. En parallèle, l’habitat de type marocain reste
majoritaire avec 46,2% contre 5,4% de type villa en 2014. Cependant, environ 9,4 % des
ménages casablancais vivent dans un logement sommaire, avec également l’existence de
l’habitat clandestin aux zones périphériques de la préfecture. A cela s’ajoute le problème de
l’habitat vétuste qui représente une part non négligeable. Tous ces types d’habitat sommaire
forment ce qui est appelé l’habitat insalubre, qui concerne les bidonvilles, l’habitat clandestin
ou illicite, les quartiers sous équipés et /ou non réglementaires, l’habitat spontané, les tissus
ou bâtiments anciens vétustes, parfois sur densifiés et menaçant ruine…
Le développement du phénomène de l’habitat sommaire, y compris les bidonvilles jusqu’en
2004 est très éloquent à Casablanca Cela n’étonne pas de le trouver dans une ville qui a le
mérite et le privilège même, selon certains, de l’invention du mot bidonvilles dans les débuts
du 20e siècle, qui a été internationalisé par la suite. C’est l’administration coloniale qui est à
l’origine du phénomène des bidonvilles, par sa politique de séparation des indigènes des
européens, qui a divisé Casablanca en un secteur européen et un autre marocain, puis a
favorisé l’appropriation du sol par les européens. Ces derniers spéculaient plus qu’ils ne
construisaient. Cela a rendu impossible à la majorité des marocains l’accès à la propriété.
Egalement, l’administration coloniale refusait de construire aux marocains et ce jusqu’à 1930.
Ces derniers qui croissaient en nombre, se rassemblèrent en noyaux de bidonvilles et autres,
brisaient ainsi le cercle infernal du manque de logements en milieu urbain casablancais.
Ne pouvant accéder au logement en maçonnerie, ni à la propriété du sol …les bidonvillois
imposaient leur loi à leur manière en devenant propriétaires sans propriété, dans un habitat
sans habitation. Rien n’était sûr, ni propriété, ni habitation, ni droit, ni sûreté …
Une autre fois donc, une libération par les habitants de la question du logement à leurs profits,
mais dans des conditions de contraintes et de peurs réciproques entre l’administration et les
habitants. L’administration en faisant semblant de ne pas voir ce qui se passe, mais en faisant
savoir qu’elle est présente et prête à d’éventuelles interventions aux moments les plus
délicats. De leur côté, illicitement les habitants se hissent par plusieurs méthodes, d’un côté de
peur d’être refoulés ; de l’autre côté, sans faire croire leurs intentions de défier
l’administration. C’est l’état du qui-vive permanent de part et d’autre. Cet état de la chose
perdure encore jusqu’à maintenant.
22
ans après, au lieu d’une éradication progressive des bidonvilles, nous avons, à l’occasion de
nos visites dans différentes régions du Royaume, constaté avec amertume, leur prolifération
dans de nombreuses villes. Pire encore, on a vu naître des bidonvilles qui se sont propagés
jusqu’à devenir de véritables villes sauvages… » Extrait du Discours Royal.
Il est à rappeler que plusieurs actions législatives et organisationnelles ont été mises en place
depuis l’époque du Protectorat dans la lutte contre la bidonvilisation urbaine, sans grands
succès. Pour cette raison, nous lui donnons un peu plus d’importance.
Au moment du discours royal le 30 Juillet 2003 à propos du phénomène des bidonvilles, le
milieu urbain Casablancais comptait 370 groupements bidonvilles, composés de 53 915
logements bidonvilles, abritant 639 778 habitants en 2003, soit 7,7 % du parc total des
logements dans la région (non compris les bidonvilles des communes rurales avoisinantes ;
Dar Bouazza, Lahraouyine, Bni Ykhlef et Bouskoura et les bidonvilles à usage commercial).
Préfecture Parc total Parc des logements Part en% dans le parc
habitants des bidonvilles total des logements
bidonvilles de la Préfecture
Ain Chok Hay 125 761 5266 4 ,2
Hassani
Ain Sebaa Hay 126 864 22184 17,5
Mohammadi
Al Fida Derb Soltane 70 425 610 0,9
Ben Msik Médiouna 60 405 4290 7,1
Casablanca Anfa 133 933 4977 3,7
Mechouar 698 - -
Mohammédia 54 962 9181 16,7
Moulay Rchid Sidi 70 088 242 0,3
Othman
Sidi Bernoussi 57 047 7165 12,6
23
Pour se faire, le Ministère a constitué en 2004 le Holding d’aménagement Al Omrane qui
regroupe l’ANHI, la SNEC et ATTACHAROUK et en 2005-06 intégration des ERAC en
sociétés filiales.
Parmi les missions du Holding :
- la résorption des bidonvilles et de l’habitat insalubre
- Promotion de l’habitat social
- Développement des activités d’aménagement foncier
- Développement de la maîtrise d’ouvrage urbaine et sociale.
Actuellement, nous n’avons pas de statistiques, mais l’observation sur le terrain nous pousse à
dire qu’il n y plus que moins de vingt petits lambeaux de bidonvilles à Casablanca, mais le
phénomène se développe aux périphéries de la ville. Ainsi, la politique de villes sans
bidonvilles a réussi en moins de 20 ans ce qui n’a pas été réussi dans un demi-siècle (1956-
2003).
Selon le statut d’occupation des logements, les résultats du RGPH ont montré une nette
évolution à l’accès à la propriété et copropriété à Casablanca. De -1/3 à près de 2/3 des
ménages casablancais ont accédé à la propriété de 1960 à 2014.
Cette évolution s’est faite au détriment de la location qui a diminué de 85,42 % en 1960 à
31,2 % en 2014. Le locataire « habite chez autrui », reflète une image sociale de subalterne et
de non réussite dans la vie, « le fils de tel est rien, il n’a pas de toit, il habite chez d’autres »
dit-on dans les milieux familiaux. Ainsi, tout habitant essaie de se passer de la location par
l’acquisition de la propriété, avec tout ce que cela comporte de sacrifice. Pour ce qu’il
contient de représentatif dans la société marocaine, cet état d’esprit peut être analysé très
longuement.
C’est sans doute pour cette raison et bien d’autres, qu’après les émeutes de 1981 à Casablanca
et surtout après le lancement du programme national 200 000 logements en 1995, et celui des
villes sans bidonvilles en 2004, que la propriété et copropriété sont de plus en plus
souhaitées, voir même devenues un programme de l’état et des organismes financiers qui
accordent de plus en plus des facilités surtout en crédits. Même dans les quartiers de
recasement, l’administration officialise la copropriété et la réglemente, car elle offre plusieurs
avantages et résout plusieurs problèmes.
A Casablanca, comme d’ailleurs dans tout le reste du pays, tout habitant aspire et veut
acquérir une propriété, qu’elle soit foncière ou immobilière. Cette propriété reflète une image
socio-économique, car le fait d’être propriétaire cela signifie la réussite dans la vie, et sans
propriété, cela signifie la pauvreté et le déracinement. Une image traditionnelle certes, mais
qui persiste encore et que l’évolution de la société ne fait que la confirmer.
En tout cas, le type d’habitat en immeubles et le statut de la propriété ont entre autres,
fortement dynamisé le secteur du bâtiment et des crédits bancaires et avec, tous les secteurs
annexes, tout en engendrant la montée en puissances de certains groupes immobiliers.
24
Tableau n°12 : Statut d’occupation des logements à Casablanca (en %).
L’âge du logement est un indicateur, donné pour la première fois par le recensement de 2004.
Cet indicateur nous donne indirectement une idée sur l’état de l’entretien des logements à
Casablanca. En effet, en plus des logements sommaires et clandestins s’ajoute le problème de
l’habitat vétuste, mal entretenu, dégradé, menaçant ruine, à cause des problèmes fonciers,
d’héritage et autres, qui posent beaucoup de litiges et conflits sociaux. Ce sont en général les
vieux logements qui dépassent plus de 50 ans à la Préfecture de Casablanca qui ne
représentait que le 1/5 des logements en 2004, ont vu leur part augmenter à plus ¼ en 2014,
qu’on rencontre ces genres de problèmes.
25
Comme on l’a déjà fait constater, là aussi on trouve toute une hiérarchie d’équipement qui
s’instaure, selon différents éléments, dont les principaux sont : Le type d’habitat, le statut
d’occupation de ces logements, la superficie des habitations, le niveau économique des
habitants et la façon de vivre…
Dans toute société fût-elle développée ou en voie de l’être, tout principe d’aménagement de
son territoire fût-il volontaire ou non, repose sur le principe de créer un espace opérationnel
lui convenant, ce qui se traduit par un modèle d’organisation visant à rendre l’espace
fonctionnel et de cette organisation résulte des effets psychosociologiques.
Plusieurs chercheurs ont avancé l’hypothèse qu’un même type d’espace peut avoir des effets
très différents selon les modalités d’insertion culturelle ou sociale des groupes ou des
individus qui y vivent.
En milieu urbain, l’individu, n’a pas toujours tout à fait la liberté de choisir là où il veut
s’installer, ni comment il habite. Ainsi la notion de liberté s’estompe devant cette réalité,
surtout pour les locataires, les bidonvillois, les recasés…Ces gens-là acceptent bon gré malgré
eux ce qui est offert. Une fois dedans, ils entreprennent des aménagements selon leurs
capacités ou désirs et bien entendu à la limite du tolérable et réglementaire.
Jadis, l’habitat familial se réduisait au nécessaire, au strict minimum et au sommaire. Mais
avec les progrès et les développements des civilisations urbaines, la maison change, s’étend,
s’enrichit et se spécialise… C’est dans cet environnement changeant que l’individu évolue. Il
est tout à fait exact que cet environnement conditionne ses actes, ses pratiques et ses actions
réactions. En évoluant tout en s’adaptant à cet entourage d’êtres humains et environnement
local, l’individu connaît, apprend et agit sur son milieu et lieu d’habitation. Il le modèle par
ses aménagements et son organisation. IL crée là son image. La maison devient le reflet du
comportement humain.
Mais tout individu ne peut faire ces aménagements, à cause précisément de plusieurs interdits.
Ainsi on assiste à des valorisations ou au contraire à des délaissements et des dégradations des
logements selon les catégories sociales. C’est la loi naturelle même qui pousse à l’évolution et
dicte à tout individu d’améliorer son environnement local. Mais il faut se rendre compte des
réalités socioéconomiques des personnes. Les nantis propriétaires des villas gaspillent même
dans les décors pour mettre en relief leur rang social. Les locataires se désintéressent à
améliorer leur logement. Les bidonvillois se demandent même pourquoi ils doivent améliorer
leurs baraques, alors qu’ils sont menacés d’incendies, recasement ou autres.
Discuter donc les éléments du confort en eux-mêmes n’est pas la vraie réalité et la
problématique principale. Mais puisqu’on cherche l’environnement local de l’habitabilité, on
est obligé de ne pas négliger l’environnement extérieur dans lequel se forme, évolue et
s’aménage les habitations. Ainsi richesse et pauvreté, contrainte et liberté…ne sont pas à
exclure dans la présence ou le manque de ces équipements dans la maison.
La maison n’est pas qu’une construction, elle doit être équipée selon le niveau
socioéconomique de son occupant. Parmi les équipements de base, nous retenons les cinq
éléments qui doivent en principe être présent dans toute maison. D’après les résultats des
différents recensements, nous constatons les améliorations différentielles de ces équipements.
Assurément les situations des années du début du troisième millénaire sont nettement
meilleurs que celles des débuts de l’Indépendance, mais il faut relever tout de même le
manque de ces équipements dans certaines maisons, notamment l’eau courante et le
bai/douche.
26
Tableau n° 14 : Evolution de la présence des types d’équipement des logements à Casablanca
(en%)
27
Dans ce contexte, on prend en considération dans cette étude deux directions principales :
l’une se rapporte à ce qu’on appelle la charge humaine qui comporte les éléments suivants :
taille de la famille, nombre de personnes par pièce. L’autre touche à ce qu’on appelle
l’environnement local qui comporte les éléments du confort de la maison, à savoir la cuisine,
le WC, le bain, l’eau courante et l’électricité.
On prend en considération l’évolution des 5 types d’équipement de la maison et on les
appréhende selon leur présence. Ces types d’équipement nous donnent une idée générale sur
le vécu urbain, mais si on s’arrête à ce niveau, cela ne nous donne pas beaucoup de détails.
C’est pour appréhender un peu l’image du réel de ces équipements qu’on sera mené à
cautionner le niveau d’équipement par rapport au type d’habitation, afin de clarifier le
filigrane des statistiques des différents recensements, qu’on a pris comme base pour cette
étude.
Si on évoque ces niveaux d’équipement, ce n’est pas dans l’intention d’en dégager ou simuler
les Catégories socio professionnelles à travers l’espace casablancais, car il est évident que la
ville est toujours en extension sur des espaces qui ne sont pas encore aménagés, ni prêts à
l’urbanisation.
Dans des économies attardées, ou l’infrastructure d’équipement ne suit pas la grande
extension du bâti, la logique est simple : Plus on s’éloigne du centre-ville, plus l’importance
de cette infrastructure diminue et finit par manquer dans les périphéries. Ainsi on serait devant
le fait suivant, à savoir que, c’est dans les périphéries urbaines, surtout dans les secteurs
populaires, qu’on trouve le plus grand manque d’équipement.
Dans de pareils cas, on dit avec J.B. Racine « L’expérience n’aura pas été inutile si elle nous
permet de montrer la nécessité dans laquelle se trouve le géographe de toujours se demander
dans quelle mesure une quantité utilisée au départ, ou découverte à l’une quelconque des
étapes de son analyse représente adéquatement une situation géographique empirique, et
l’ayant découvert, à rechercher l’explication des paradoxes, dans les chiffres évidemment,
mais toujours sur le terrain, dans l’observation de l’organisation locale de l’espace… »
(J.B. Racine 1976 p 322).
Connaissant ces défauts qu’il n’est pas facile de régler, mais fort possible de les corriger, on
part tout de même de cette visualisation statistique à l’analyse et à l’explication, comme le dit
d’ailleurs J.B. Racine « …Ce sont les problèmes soulevés par une géographie qui n’aurait
d’autres instruments pour arriver à ses fins, que ceux qui s’adressent en dernière analyse - par
contre et à travers elle - à la perception visuelle du chercheur et qui reposerait uniquement,
lorsqu’il s’agit de passer de la description à l’explication, sur des qualités d’intuitions et de
synthèses sur ce qu’on appelle aujourd’hui l’équation personnelle du chercheur (J.B. racine
1972 p 8).
Ainsi, certains de nos jugements peuvent paraître totalement contradictoires avec ce que
montrent les statistiques officiels. Pour cela on signale à propos que si ces contradictions
auront lieu, elles ne sont pas dues à notre ignorance ou autre, elles sont telles en apparence,
mais en réalité et sur le terrain et puis d’après notre équation personnelle, elles se concordent.
Donc l’objectif est simple : on ne veut pas se limiter aux statistiques des recensements, qui
sont sujets à discussion, on veut être plus actuels et introduire le qualitatif qu’il ne faut
aucunement négliger dans pareil cas, si on veut être compatible avec des réalités changeantes
sur des espaces en mutations. « …Nous avons suivis un processus faisant appel à l’expérience
et à la mesure, des unités statistiques quantitatives aux unités géographiques qualitatives en
aval desquelles se situe le vrai problème du géographe » (J.B. Racine 1972 p 322).
28
Conclusion
La ville de Casablanca, auparavant appelée Anfa, est partie d’une petite bourgade, sans
importance, devenue la première ville économique du Maroc, a attiré et attire toujours les
gens et les capitaux de tous les horizons et tous les niveaux, pour profiter justement de ces
possibilités et opportunités.
Delà, on attend à ce que la ville de Casablanca soit la plus radieuse urbanistiquement, sa
population la plus épanouie et la plus laborieuse… Bref, à ce que la vie soit la moins
problématique qu’ailleurs au Maroc. Malheureusement, ce n’est pas le cas dans une grande
partie dans la plupart des quartiers de la ville.
Selon l’évolution des indicateurs de la population et de l’habitat que nous avons cité, nous
constatons qu’il y a certes des évolutions positives, mais en même temps, nous constatons les
manques et insuffisances qu’il faut résoudre. Si le problème des bidonvilles est presque résolu
ces dernières années, néanmoins l’habitat sommaire, menaçant ruine, délabré, prend de
l’ampleur. L’analphabétisme, le bas niveau d’instruction, le chômage, l’informel… sont
autant des fléaux qui persistent et nuisent à l’image d’une ville comme Casablanca.
Pour conclure, nous citons deux Discours du Roi Mohamed VI, rapprochés dans le temps,
l’un ambitieux, l’autre décevant.
Dans son discours du 12 Décembre 2006, le Roi Mohamed VI avait une ambition que les
villes marocaines deviennent de véritables partenaires dans le processus de développement
global du Maroc. «Notre ambition est grande de faire en sorte que les villes et les
collectivités locales, au même titre que l'Etat, le secteur privé et la société civile, deviennent
de véritables partenaires dans le processus de développement global de notre pays, ainsi
qu'une force de proposition pour la mise en œuvre des différentes stratégies nationales…».
Extrait du Discours Royal du 12 Décembre 2006 (Rencontre des Collectivités locales
d’Agadir).
Dans son discours du 11 octobre 2013, il a exprimé sa déception à l’égard de Casablanca
quand-il disait : « Mais pourquoi cette ville, qui compte parmi les plus riches du Maroc, ne
connaît-elle pas concrètement l'essor auquel aspirent les casablancaises et les casablancais, à
l'instar de beaucoup d'autres villes ? Est-il raisonnable qu'elle reste à ce point un espace des
grandes contradictions, jusqu'à devenir l'un des modèles les plus faibles en matière de gestion
territoriale ?…la transformation de Casablanca exige la consolidation des règles de bonne
gouvernance, la mise en place d'un cadre juridique approprié, la formation de ressources
humaines hautement qualifiées et l'adoption de techniques et de méthodes de gestion
modernes. » Extrait du discours Royal à l'ouverture de la première session de la troisième
année législative de la 9ème législature du 11 octobre 2013.
Finalement, nous concluons par dire : Durant l’histoire d’Anfa/Dar Baida, la ville elle a connu
prospérités et crises, accalmies et protestations…Elle a changé son paysage et son
environnement, comme elle se change elle-même. Elle remodèle ses habitants, ses habitations,
ses activités et modes de vie… Bref, nous terminons par ces paroles d’Ecochard : (S’il est
des hommes que l’historien René Grousset. appelle (figures de proue) parce qu’il considère
qu’ils ont modifié le cours de l’histoire, n’y a-t-il pas des villes qui jouèrent ce rôle ? j’y
mettrais volontiers Casablanca). (M. Ecochard 1955 p 133.).
Bibliographie
) اثر المتغيرات الطبيعية و البشرية و السياسية و االقتصادية الوطنية و الدولية على تطور2001( نشوي المصطفى
ص199، مطبعة النجاح الجديدة1994 الى1830 التشكيلة السكانية بالدار البيضاء من
ADAM. André (1968) : Histoire de Casablanca des origines à 1914, publication du CRESM,
Aix en Provence
29
ADAM. André (1972) : Essai sur la transformation de la société marocaine au contact de
l’Occident, CNRD, 895 p, Paris
ECOCHARD. Michel (1955) : Casablanca, roman d’une ville, 145 p, Paris
MIEGE. Jean. Louis (1953) : Les origines du développement de Casablanca au XIXème
siècle, Revue Hespéris T XL, pp 199-225, Rabat
NACHOUI Mostafa (1982) : Les mutations d’un espace urbain, le cas du quartier Ain Sebaa à
Casablanca, Thèse de 3ème cycle, 329 p, Université de Paris 1 Panthéon Sorbonne
NACHOUI. Mostapha (1992) : Casablanca, espace et société, Thèse d’Etat en géographie
urbaine et aménagement du territoire, 2 Tomes, 557 p, Université de Paris 1 Panthéon
Sorbonne
NACHOUI Mostafa (1998) : Casablanca, espace et société, Tome I, Genèse et mutations de
l’espace urbain de Casablanca, imprimerie Najah El Jadida, 144 p
NACHOUI Mostafa (2007): Politiques urbaines et manifestations sociales au Maroc ; Revue
espace géographique et société marocaine n° 11 ; p 5/26 ; imp Najah El Jadida, Casablanca.
NACHOUI Mostafa (2015) : Casablanca dans la nouvelle architecture territoriale marocaine,
Revue Organisation et Territoire n°1, 18 pages
NACHOUI Mostafa (2014): Casablanca et son port, deux évolutions contrastées dans le
sillage de la mondialisation, in Villes portuaires au Maroc, acteurs du développement
durable ; Presses des Mines ParisTech, pp 121/139 Paris.
NACHOUI Mostafa (1990) : L’espace perçu et les éléments perturbateurs au Nord-Est de
Casablanca, Revue Basamat n° 2, p 79-90Faculté des lettres et sciences humaines Ben Msik,
NACHOUI Mostafa (2018) : Casablanca, ville glocale !? Revue Espace Géographique et
Société Marocaine n° 22, p 47-79
NACHOUI Mostafa (2019) : Casablanca dans la nouvelle architecture territoriale marocaine,
Revue Espace Géographique et Société Marocaine n° 27, p 5-28
NACHOUI Mostafa (2016): Les rôles de Marseille dans les conflits et coopérations Franco-
marocaines, in invitation aux flux entre transport et espace pp 175/182, éd Presses
Universitaires de Provence, Aix Marseille
RACINE.J.D (1972) : Modèles graphiques et mathématiques en géographie humaine, Revue
de géographie de Montréal n°1, pp 7/34 et n° 3, pp 321/332, Presses de l’Université de
Montréal
Recensements de la population et de l’habitat
ZIMMERMANN. M (1923) : Paysages et villes du Maroc, 310 p, Lyon
30