Le Système de Données Comptables Des Dirigeants de PME Tunisiennes: Complexité Et Déterminants
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Le Système de Données Comptables Des Dirigeants de PME Tunisiennes: Complexité Et Déterminants
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spécificité (Marchesnay, 1991; Julien, 1997; Torrès, 2004), –– en second lieu, de par son caractère synthétique, il peut
elle constitue une tentative de confirmation de l’absence aisément servir de support dans le cadre d’analyses sta-
relative de données comptables de gestion dans le système tistiques d’associations entre variables. Cet aspect appa-
d’information du dirigeant de PME, ou de l’existence dans raît particulièrement intéressant pour la réalisation d’une
les PME de SDC différenciés, impératifs de différenciation analyse contingente consistant à repérer l’existence de
liés à différents facteurs de contingence et si c’est le cas, relations entre les SDC et les facteurs de contingence
lesquels ? L’objet de ce travail est donc double : proposer une considérés par le chercheur,
description des SDC des dirigeants de PME afin de déter-
miner dans quelle mesure ceux-ci s’avèrent spécifiques à la –– enfin, le degré de complexité est un indicateur « multi-
PME, et identifier les facteurs susceptibles de les influencer. forme » au sens où, selon les besoins et le contexte de
l’analyse, il peut être déterminé à partir d’indicateurs
distincts.
Cadre conceptuel Un examen approfondi de l’opérationnalisation de ce
Avant de présenter le modèle et les hypothèses de la recher- critère par les différents auteurs révèle que les indicateurs
che, nous définissons la PME et le SDC afin de fixer les retenus pour mesurer la complexité des SDC peuvent être
limites de notre champ d’investigation. regroupés en trois catégories principales (tableau 1) :
–– les indicateurs représentatifs de la complexité associée
au support logistique du SDC,
Une définition de la PME
Nous entendons par PME toute entreprise juridiquement –– les indicateurs représentatifs de la complexité associée
indépendante disposant d’un effectif compris entre 10 et 300 à la production des données,
salariés. D’une manière très classique (Marchesnay, 1991), –– les indicateurs représentatifs de la complexité associée
les critères retenus concernent d’une part le nombre de sala- à la diffusion des données.
riés et d’autre part l’indépendance de l’entreprise en termes
de capital. L’effectif est un critère nécessaire mais insuffisant La prise en compte par les auteurs de tout ou partie de
pour définir la PME. Les PME dépendantes d’entreprises ces indicateurs dans l’élaboration du score de complexité des
plus grandes se voient en effet souvent proposer des procé- SDC est guidée par deux considérations principales :
dures qui modifient leur système de gestion. Marchesnay –– en premier lieu, elle est fonction du champ de recherche
(2003) explique par exemple que « le développement des délimité par les chercheurs. Certains adoptent une appro-
franchises contribue à renforcer la rigueur managériale che structurelle du SDC et prennent en considération des
dans la gestion des PME de distribution ». Sont donc exclues indicateurs relatifs au support logistique. Rosenzweig
de notre champ de recherche les très petites entreprises de (1977) par exemple ne prend en compte que des indica-
moins de 10 salariés, les entreprises de plus de 300 salariés, teurs relatifs au support logistique des données pour
ainsi que les filiales, succursales ou divisions d’entreprises mesurer la complexité des SDC des entreprises de son
plus importantes. échantillon. Saboly (1994) justifie ce point de vue en
Nous nous focalisons en outre sur les PME industrielles. soulignant que « les données comptables sont produites
Ce choix se justifie par leur importance pour l’économie dans et par une organisation comptable et la qualité du
tunisienne. Composé de près de 6000 entreprises ayant un produit comptable dépend de certaines caractéristiques
effectif supérieur ou égal à 10 salariés, le tissu industriel de cette organisation ». D’autres se concentrent sur l’exa-
tunisien est essentiellement constitué de PME qui emploient men de la complexité associée aux systèmes de données
quelques 500 000 personnes, assurant à elles seules 36 % du relatifs aux situations intermédiaires, au système budgé-
PIB et 70 % des exportations de biens du pays. taire, à l’analyse des coûts, à l’analyse financière ou aux
tableaux de bord (Bruns et Waterhouse, 1975; Abdou,
1991; de Montgolfier, 1994; Chapellier, 1994; Lavigne,
Une définition du système de données comptables 2002; Jänkälä, 2007; Chapellier et Mohammed, 2010).
La plupart des études réalisées sur le thème retiennent comme D’autres enfin intègrent la variable « diffusion des don-
critère de caractérisation des SDC, leur degré de complexité nées » en considérant la fréquence de la diffusion et le
(Khandwalla, 1972; Rosenzweig, 1977; Elmore, 1986; Abdou, type et la variété des destinataires (Bergeron, 1996).
1991; Fisher, 1995; Bergeron, 1996; Reid et Smith, 2000; –– en second lieu, le choix des indicateurs d’opérationnali-
Germain, 2000; Al-Omiri et Drury, 2007; Abdel-Kader et sation de la complexité des SDC est guidé par la recher-
Luther, 2008). La prise en considération de ce critère présente che d’indicateurs discriminants, c’est-à-dire par la
plusieurs intérêts :
recherche d’indicateurs qui fassent émerger des pratiques
–– en premier lieu, c’est un indicateur particulièrement bien différenciées. Par exemple, dans le cadre d’études en
adapté pour construire une typologie ou pour établir un PME, la formalisation ou non du service comptable
classement sur un continuum : des SDC faiblement com- apparaît comme un indicateur discriminant mais il ne
plexes aux SDC fortement complexes, l’est plus dès lors que les entreprises ont atteint une taille
Le système de données comptables des dirigeants de PME tunisiennes : complexité et déterminants 153
H2 : Il existe une association entre l’âge des orga- des données financières afin d’atténuer les problèmes d’agence.
nisations et la complexité de leur SDC. Affès et Chabchoub (2007) confirment cette tendance et
montrent que les PME ayant un ou plusieurs associés ne
La structure de propriété faisant pas partie de la famille du dirigeant, disposent de
SDC plus complexes. Chapellier et Mohammed (2010) ne
Une entreprise est dite familiale lorsque le dirigeant est aussi
relèvent en revanche aucune relation significative entre la
propriétaire de l’entreprise, qu’il dispose, seul ou avec les
structure de propriété et la complexité du SDC des PME
membres de sa famille proche, à la fois du pouvoir de gestion
syriennes qu’ils observent. Ils justifient ce résultat en soule-
et de la propriété du capital.
vant l’hypothèse d’une spécificité culturelle propre à la Syrie :
Beaucoup de PME tunisiennes appartiennent à une seule « quelle que soit la structure de propriété, la PME syrienne
ou un nombre limité de personnes de la même famille. Mais est gérée avec une mentalité familiale ».
il existe aussi des PME dont les propriétaires et les dirigeants
ne font pas partie de la même famille. Ignorer la structure L’analyse de la littérature nous amène à poser l’hypothèse
de propriété en tant que mécanisme de gouvernance suscep- suivante :
tible d’influencer la complexité du SDC dans ce type d’en- H3 : Les PME dans lesquelles des actionnaires/
treprise serait de ce fait illégitime (Lavigne, 1999; Lavigne associés extérieurs à la famille du dirigeant sont
et Saint-Pierre, 2002). présents, disposent d’un SDC plus complexe.
Plusieurs auteurs notent que la présence dans une entre-
prise d’associés ou d’actionnaires non apparentés pourraient L’endettement
conduire le dirigeant à mettre en place des outils comptables L’endettement des PME influence-t-il les caractéristiques de
formels d’une part pour légitimer ses actions et ses décisions leur SDC ? Lavigne et Saint-Pierre (2002) répondent positi-
(Bescos et Mendoza, 1998; Cheffi, 2007) et d’autre part pour vement à cette question en démontrant, dans une étude empi-
réduire l’asymétrie informationnelle perçue par les associés rique, que les PME endettées disposent d’un SDC plus
ou actionnaires extérieurs (Saint-Pierre et Bahri, 2000). complexe que les PME non-endettées. Ils expliquent que la
Lavigne (1999) affirme ainsi que la structure de la propriété présence de créanciers crée des situations d’agence et d’asy-
(familiale ou non familiale) influence les pratiques compta- métrie de l’information dans lesquelles les documents comp-
bles en PME. Germain (2000) note que le mode de propriété tables deviennent des outils potentiels de surveillance. Coker
de l’entreprise est à l’origine de différences dans l’usage des et Hayes (1992) affirment de leur coté que les états compta-
tableaux de bord. Couderc (2000) souligne une divergence bles et financiers présentés par les dirigeants de PME affec-
dans les comportements financiers des dirigeants de PME tent les perceptions et les décisions de leurs créanciers. Nous
selon trois configurations de la structure de propriété : « fer- posons donc l’hypothèse suivante :
mée », « ouverte » ou « marchéisée ». Lavigne et Saint-Pierre
(2002) relèvent l’effet de l’actionnariat familial sur la com- H4 : Les PME endettées disposent d’un SDC plus
plexité du SDC et expliquent que la présence d’actionnaires complexe que les PME non-endettées.
ne faisant pas partie de la famille du dirigeant incite ce Les premières relations à étudier dans cette étude peuvent
dernier à une plus grande formalisation dans la préparation être schématisées ainsi :
FIGURE 1
Les facteurs de contingence d’ordre structurel
Théorie de la contingence
structurelle
–– une envie de gagner de l’argent, de réaliser des profits nombre d’objets, de les décrire dans un modèle qui soit géné-
afin d’avoir un niveau de vie satisfaisant et de prouver sa ralisable à la population dont ils sont issus, ou à déterminer
réussite personnelle (Blais et Toulouse, 1990; Tagiuri et si ces objets possèdent certaines propriétés communes suf-
Davis, 1992). fisamment repérables et significatives. Le mode d’adminis-
tration du questionnaire par entretien direct s’imposait à notre
Chapellier (1994) démontre que les dirigeants qu’il qua-
sens pour deux raisons. Premièrement, cette méthode permet
lifie de « managers », qui recherchent prioritairement la crois-
de recueillir des informations plus complètes, plus détaillées
sance et le profit, disposent de SDC plus complexes que les
et de meilleure qualité que l’enquête postale (Bergeron, 1996;
dirigeants « artisans » qui recherchent prioritairement l’in-
Chapellier, 1994; Evrard et al., 2009). Elle permet d’apporter
dépendance et la stabilité. L’hypothèse testée sera la suivante :
certaines précisions utiles au répondant et à la validité de
H7 : Les dirigeants ayant pour but principal la l’étude grâce à la possibilité de reformuler, de clarifier et
croissance et/ou le profit disposent d’un SDC plus d’expliquer si nécessaire aux répondants les questions mal
complexe que les dirigeants ayant pour but prin- comprises (Thiétart, 2007). Deuxièmement, le manque de
cipal l’indépendance et/ou la stabilité. transparence comptable des PME tunisiennes et l’absence
d’une culture d’enquête due à la rareté des recherches empi-
Les relations à étudier entre les facteurs de contingence
riques, auraient conduit la plupart des dirigeants à ne pas
d’ordre comportemental et la complexité des SDC peuvent
répondre à un questionnaire déposé dans leur boîte aux lettres,
être schématisées ainsi :
surtout s’il contient des questions abordant la comptabilité.
FIGURE 2
Les facteurs de contingence d’ordre comportemental
Théorie de la contingence
comportementale
Méthodologie de recherche Cette méthode n’est toutefois pas sans limite, la principale
étant que les données recueillies sont auto-rapportées et de
La méthode de recueil des données, les caractéristiques de l’ordre de la perception, et que le dirigeant peut être amené
l’échantillon, la manière dont les variables ont été opération- à répondre pour se valoriser ou pour se conformer aux nor-
nalisées et les outils statistiques utilisés pour analyser les mes sociales (Evrard et al., 2009).
données, sont successivement présentés.
TABLEAU 3 TABLEAU 4
les caractéristiques descriptives les caractéristiques descriptives
des entreprises de l’échantillon des dirigeants de l’échantillon
N % N %
du dirigeant
l’entreprise
Expérience
Taille de
Niveau de formation
Âge de
Familiale 39 55 % BAC + 4 25 35 %
Structure
BAC +5 et plus 15 21 %
Non familiale 32 45 %
formation
Gestionnaires 28 39 %
Type de
Entreprises
Endettement
49 69 % Non gestionnaires 43 61 %
endettées
22 31 %
endettées Croissance 44 62 %
Total 71 100 % Stabilité 6 9%
Indépendance 1 1%
Près de 60 % des PME de notre échantillon ont moins
de 100 salariés. 69 % d’entre elles ont été créées il y a plus Total 71 100 %
de 10 ans : la PME la plus jeune a 1 an et la plus ancienne a
105 ans. L’échantillon est composé à 55 % d’entreprises
familiales et à 69 % de PME endettées. Chacune des 10 caractéristiques est dichotomique et
prend ainsi la valeur de « 0 » si elle est absente et de « 1 » si
Plus de la moitié des dirigeants interrogés ont une expé-
elle est présente dans la PME. L’indice global de complexité
rience supérieure à dix ans, 67 % ont un niveau de formation
est par conséquent mesuré sur une échelle de 0 à 10 points.
supérieur ou égal à bac+2, 39 % ont suivi une formation de
type gestionnaire. Parmi les « non gestionnaires », nous avons L’annexe 2 présente la manière dont les variables expli-
rencontré de nombreux ingénieurs mais aussi quelques diri- catives ont été opérationnalisées.
geants ayant suivi des études de mathématiques, de physique
et, plus surprenant pour des dirigeants de PME industrielles,
pour deux d’entre eux, de médecine. Les méthodes d’analyse des données
Les statistiques descriptives nous permettent dans un premier
temps de décrire les caractéristiques des SDC observés et
L’opérationnalisation des variables
de synthétiser les données recueillies pour dresser des pho-
La mesure de la complexité du SDC s’appuie, dans notre tographies. Au-delà de cette analyse descriptive, le recours
étude, sur six recherches antérieures majeures : Saboly aux statistiques explicatives nous permet d’observer les liens
(1994), Chapellier (1994), Bergeron (1996), Lavigne (1999), entre les concepts en cherchant à relier entre elles les varia-
Germain (2000) et Nyengue Edimo (2006). Les variables bles à expliquer et les variables supposées explicatives. Pour
et la manière dont elles ont été opérationnalisées, sont pré- mener à bien cette analyse, nous réalisons une analyse mul-
sentées en annexe 1. tivariée. Pour caractériser la variable à expliquer (la com-
Le système de données comptables des dirigeants de PME tunisiennes : complexité et déterminants 159
TABLEAU 6
Analyse descriptive de la variable « Complexité du SDC »
TABLEAU 7
Analyse descriptive des dix indicateurs de la complexité du SDC
pas l’intérêt et refuse catégoriquement l’idée de rendre ces des PME observées sont rarement extrêmement complexes
données disponibles. Sur les 71 dirigeants interrogés, seuls et restent par là-même spécifiques à la PME. Il semble pos-
sept diffusent en interne ce type de données. Un d’entre eux sible à ce titre, comme le suggère Marchesnay (1992), de
explique le faire ponctuellement, sans donner trop de détails, parler « d’hypo-comptabilité » de la PME par opposition à
parce que son entreprise passe par une période de crise, pour « l’hyper-comptabilité » du groupe.
justifier auprès de ses employés certaines décisions de gestion,
Au final, nos travaux démontrent la présence d’une base
un retard de paiement des salaires par exemple.
minimale de données comptables dans les PME. Les repré-
Au final, un grand pourcentage des PME de l’échantillon sentations comptables semblent constituer un point d’ancrage
(67,60 %) possède un SDC comportant entre 4 et 7 caracté- obligatoire pour toutes les organisations, y compris les plus
ristiques sur 10. Les chefs de PME tunisiennes possèdent le petites. La présence, par exemple, d’un système de calcul de
plus souvent un SDC de complexité moyenne (tableau 8). coûts dans 80 % des entreprises de l’échantillon, montre que
les dirigeants de PME s’appuient sur ces données pour pilo-
ter leur entreprise. Mais nos travaux confirment par ailleurs
TABLEAU 8
la simplicité relative des SDC observés et par là-même, leur
Répartition des PME selon le degré spécificité. Ce double constat nous conduit à avancer que si
de complexité du SDC les SDC en PME sont rarement très complexes, ce n’est pas
parce que les données comptables de gestion sont perçues
Degré de comme inutiles ou peu pertinentes par les dirigeants. Si tel
complexité 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 Total était le cas, ils ne les élaboreraient pas. Nous pensons qu’ils
du SDC sont simples pour être adaptés au contexte, aux besoins et
aux compétences qui eux-mêmes sont spécifiques et qu’il ne
Nombre serait pas pertinent de fournir aux dirigeants de PME, les
1 3 6 7 9 13 12 14 3 3 0 71
de PME outils très développés dont disposent ceux des grandes entre-
prises. Le processus de gestion du dirigeant s’en trouverait
plutôt compliqué que facilité. La complexité accrue du SDC
Les affirmations selon lesquelles les dirigeants de PME serait dès lors perçue comme inutile.
disposent d’un SDC orienté principalement vers la production
des documents obligatoires dans le seul but de satisfaire les Nos travaux montrent enfin qu’au sein du cadre de la
obligations imposées par l’administration fiscale, ne corres- spécificité, la complexité des SDC observés est assez hété-
pondent pas à la réalité d’une grande majorité de PME obser- rogène. Certains dirigeants disposent de SDC plutôt simples
vées. Des données comptables de gestion sont présentes dans et d’autres de SDC plus complexes. Il apparaît alors pertinent
une très large majorité de PME industrielles tunisiennes. de se demander dans quelle mesure les variables indépen-
Une majorité de dirigeants calcule des coûts, établit des dantes retenues dans notre modèle de recherche expliquent
budgets et dispose de tableaux de bord. Pour autant, les SDC cette variation du degré de complexité des SDC.
Le système de données comptables des dirigeants de PME tunisiennes : complexité et déterminants 161
Des tendances intermédiaires entre certains indices Le modèle 1 n’est composé que de trois variables. Cela
de déterminisme structurel et de déterminisme est dû à la grande corrélation qui existe entre le niveau de
comportemental formation du dirigeant et les autres variables retenues. Les
résultats statistiques de ce premier modèle montrent que deux
Le degré de complexité des SDC des dirigeants de PME
variables sont corrélées à la complexité du SDC. Il s’agit :
est-il légitimé par des considérations objectives ou subjectives ?
–– de la taille de la PME (H1) : les PME les plus grandes
Puisque la méthode du logit multinomial exige l’indé- disposent de SDC plus complexes. Ce résultat concorde
pendance des variables explicatives assemblées dans une avec ceux de Chapellier (1994), Nobre (2001a, 2001b),
même équation, les 8 variables étudiées ont été réparties Van Caillie (2003), Brierley (2008) et Abdel Kader et
dans trois modèles décrits dans la partie méthodologique Luther (2008). Lorsque l’entreprise est plus grande, le
(tableau 5). dirigeant met en place un SDC plus élaboré pour mieux
Le tableau 9 ci-dessous présente les résultats de l’esti- gérer la complexité.
mation des coefficients de régression pour ces trois modèles. –– du niveau de formation du dirigeant » (H5a) : les dirigeants
Chaque facteur est associé à une valeur β qui constitue le possédant un niveau de formation plus élevé disposent
coefficient estimé par la méthode du maximum de vraisem- d’un SDC plus complexe. Ce résultat concorde avec ceux
blance. de Saboly (1994), Chapellier (1994), Lavigne (1999), Lavigne
et Saint-Pierre (2002) et Chapellier et Mohammed (2010).
Les dirigeants les plus formés semblent tolérer un niveau
TABLEAU 9 d’abstraction plus élevé et avoir une plus grande habileté
pour intégrer des masses plus importantes d’informations.
Résultats par la méthode du logit multinomial
Le modèle 2 fait apparaître un lien significatif entre le
degré de complexité du SDC et trois variables. Il s’agit :
Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3
–– de l’âge de l’entreprise (H2) : les PME les plus jeunes de
Taille 0,075 - - notre échantillon disposent de SDC plus complexes que
les plus anciennes. Ce résultat confirme ceux de Holmes
Âge - 0,022 - et Nicholls (1988, 1989). Une organisation qui vieillit,
toutes choses égales par ailleurs, semble avoir moins
Structure recours aux données comptables de gestion que dans ses
- 0,095 0,210
de propriété premières années d’existence.
Endettement 0,249 - 0,232 –– de la structure de propriété (H3) : les PME dans lesquel-
les des actionnaires/associés extérieurs à la famille du
Niveau dirigeant sont présents disposent d’un SDC plus complexe.
0,000 - -
de formation Nos résultats confirment ceux de Lavigne (1999, 2002)
et de Affès et Chabchoub (2007). La présence dans
Type l’entreprise d’associés ou d’actionnaires non apparentés
- 0,000 -
de formation semble conduire le dirigeant à mettre en place des outils
comptables plus formalisés.
Expérience - - 0,085
–– du type de formation du dirigeant (H5b) : nos résultats
Principal but - 0,183 0,191 confirment ici ceux de Chapellier (1994) et de Chapellier
et Mohammed (2010). Les dirigeants ayant une formation
Constante 0,15 0,05 0,165 en gestion dispose d’un SDC plus complexe. Ce résultat
souligne une sorte de normalisation des pratiques par la
Khi deux : Khi deux : Khi deux : formation.
68,78 86,42 51,38 Le modèle 3 met quant à lui en exergue un lien signifi-
Significativité Deg.lib : Deg.lib : Deg.lib : catif entre l’expérience du dirigeant et la complexité de son
du modèle 27 36 36 SDC (H6) : les dirigeants ayant une courte expérience pos-
Sign : Sign : Sign : sèdent un SDC plus complexe. Ce résultat confirme ceux de
0,000 0,000 0,046 Nadeau et al. (1988) et de Chapellier (1994). Les dirigeants
les moins expérimentés semblent demandeurs d’un volume
R2 de Cox de données comptables plus conséquent pour avoir une idée
62 % 70,4 % 51,5 %
et Snell précise de la situation de leur entreprise et de ses perspecti-
ves d’avenir.
R2
63 % 71,5 % 52,3 % L’analyse statistique confirme ainsi six des huit hypothè-
de Nagelkerke
ses formulées :
162 Management international / International Management / Gestión Internacional, 16 (4)
FIGURE 3
Un récapitulatif des résultats de l’analyse contingente
Niveau de formation
Taille de l’entreprise H5a du dirigeant
H1
L’analyse des relations entre la complexité des SDC et Nos résultats s’inscrivent ainsi dans le modèle des influen-
les facteurs de contingence révèle des tendances intermé- ces convergentes de Brunswick (1952) qui, dans la tradition
diaires entre certains indices de déterminisme structurel et des études en psychologie, souligne l’interdépendance des
de déterminisme comportemental. Les caractéristiques du variables contextuelles et individuelles. Notre étude confirme,
SDC ne relèvent pas d’un et unique type de facteurs de conformément aux affirmations de Crozier et Friedberg
contingence mais bien d’un fit entre des facteurs d’ordre (1977), que si les caractéristiques organisationnelles et de
structurel et comportemental. contexte peuvent dans une certaine mesure limiter et déter-
miner ses choix, le dirigeant n’en est pas moins libre et doué
Nos résultats révèlent tout d’abord l’existence de relations d’intentionnalité et dispose d’une marge de liberté.
significatives entre la complexité du SDC du dirigeant de
PME et trois facteurs d’ordre structurel (la taille (H1), l’âge
(H2) et la structure de propriété de l’entreprise (H3)). Ils Conclusion
montrent ainsi l’existence d’un lien entre les traits qui carac-
térisent les situations dans lesquelles les entreprises opèrent Un pan de la littérature en sciences de gestion explique que
et la complexité de leur SDC. les PME disposent d’un SDC orienté vers la production des
documents obligatoires dans le seul but de satisfaire les
Aucune relation n’apparaît en revanche entre l’endettement obligations imposées par l’administration fiscale. Notre étude
de l’entreprise et le degré de complexité de son SDC (H4). montre que la plupart des dirigeants de PME disposent d’une
Lavigne (1999) suggère que la présence d’un créancier externe base minimale de données comptables de gestion pour pilo-
peut inciter les dirigeants à s’appuyer sur les outils de gestion ter leur entreprise. Tous, à une exception près, vont au-delà
pour prendre leurs décisions. Notre étude ne permet pas de de la production des seuls documents obligatoires. Le système
valider cette hypothèse. Ce résultat peut s’expliquer par le d’information d’une importante majorité de dirigeants de
fait que les banques en Tunisie s’appuient plus largement sur PME est donc pour partie comptable.
les documents comptables obligatoires et historiques que sur
les données comptables de gestion (notamment budgétaires) Nos résultats montrent ensuite que les SDC en PME sont
pour accorder ou non des prêts aux PME. rarement très complexes et restent par là-même spécifiques
à ce type d’organisation. Nous pensons que les SDC des
Nos travaux démontrent par ailleurs que les caractéris- dirigeants de PME ne sont pas simplifiés parce que les don-
tiques du dirigeant influencent la complexité du SDC dont nées comptables ne sont pas pertinentes à leurs yeux, mais
il dispose. Des relations significatives apparaissent en effet pour être adaptés au contexte, aux compétences internes, et
entre trois facteurs d’ordre comportemental relatifs au chef aux besoins, qui eux-mêmes sont spécifiques. Il ne serait pas
de PME (son niveau (H5a) et son type (H5b) de formation, pertinent de fournir aux dirigeants de PME des outils comp-
et son expérience (H6)) et la complexité de son SDC. tables très développés. Leur processus de gestion s’en trou-
verait plutôt compliqué que facilité. La complexité accrue
Aucune relation n’apparaît en revanche entre son princi-
du SDC serait dès lors ressentie comme inutile. Les dirigeants
pal but (H7) et le degré de complexité du SDC. Cette absence
de PME ont besoin de représentations comptables simples
de relation peut s’expliquer par le faible pourcentage de diri-
et d’une formalisation limitée pour piloter leur entreprise.
geants déclarant rechercher prioritairement la stabilité (9 %)
ou l’indépendance (1 %). Ces derniers disposent tous d’un Notre étude révèle enfin qu’au sein de cette spécificité,
SDC peu complexe mais ils sont trop peu nombreux pour des contingences apparaissent. Les SDC en PME sont dif-
que cette différenciation soit statistiquement significative. férenciés : si certains dirigeants disposent de peu de données
Le système de données comptables des dirigeants de PME tunisiennes : complexité et déterminants 163
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166 Management international / International Management / Gestión Internacional, 16 (4)
ANNEXE 1
Opérationnalisation des variables caractérisant la complexité du SDC
Caractéristiques du SDC
5. Présence d’un tableau de bord V. Binomiale Toutes les variables Bergeron (1996)
sont dichotomiques.
Elles prennent la
6. Production de données budgétaires V. Binomiale valeur de :
« 1 » si la réponse est
positive
7. Production de données utiles aux décisions V. Binomiale Lavigne (1999)
« 0 » si la réponse est
d’investissement
négative
Germain (2000)
9. Production de données relatives V. Binomiale
à la solvabilité
Le degré de
complexité du SDC
est mesuré par une
Complexité du SDC V. Multinomiale variable discrète
prenant des valeurs
non négatives variant
entre 0 et 10.
Le système de données comptables des dirigeants de PME tunisiennes : complexité et déterminants 167
ANNEXE 2
Opérationnalisation des variables de contingence