Algèbre Prepo - I-1 - 010908

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UNIVERSITE DE MBUJIMAYI

Fondation Cardinal J.A. Malula

Faculté des Sciences Appliquées

Pré polytechnique

B.P. 225

ALGEBRE
(Notes de cours)

1
Assistant Aimé Alain KALALA NKASHAMA
Ingénieur Civil Mécanicien

Année académique : 2010-2011

1
[email protected] ; GSM : (243)815197245/(243)993520946/(243)856112714
Notes de cours d’Algèbre

Table des matières

CHAPITRE 1 NOTION D’ENSEMBLE

1.1 Définition …………………………………………… 6


1.2 Ensemble fondamentaux ………………………… 6
1.3 Comparaison d’ensemble……………………… 7
1.3.1 égalité des ensembles …………………………… 7
1.3.2 inclusion …………………………………………… 7

1.4 0pération sur les ensembles …………………… 7

1.4.1 Intersection ………………………………………… 7

1.4.2 Réunion ……………………………………………. 8

1.4.3 Différence de deux ensembles …………………. 8

1.4.4 Proposition ………………………………………… 8

1.4.5 Théorème ………………………………………….. 9

1.4.6 Famille d’ensembles …………………………….. 9

1.4.6.1 Remarque ……………………………………….. 9

1.4.6.2 Réunion d’une famille d’ensemble ………….. 9

1.4.6.3 Remarque ……………………………………….. 9

1.4.6.4 Intersection d’une famille d’ensemble ……… 10

1.4.6.5 Remarque ………………………………………. 10

Exercices

CHAPITRE 2 RELATION

1. produit cartésien……………………………………… 13
2. remarque ……………………………………………… 13
3. Définition ……………………………………………… 13
4. Notation ………………………………………………. 13
5. Remarque ……………………………………………. 13
6. Définition ……………………………………………… 13
Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011
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Notes de cours d’Algèbre

7. Exemple ………………………………………………. 14
8. Relation dans un ensemble ……………………. 14

8.1 Définition ………………………………………… 14

8.2 Remarque et notation ………………………… 14

8.3 Réflexivité ………………………………………. 14

8.4 Transitivité ……………………………………… 14

8.5 Symétrie…………………………………………. 15

8.6 Antisymétrie ……………………………………. 15

8.7 Relation d’équivalence ……………………….. 15

8.8 Partition d’ensemble …………………………. 16

8.9 Classes d’équivalence ………………………. 17

8.10 Proposition …………………………………… 17

8.11 Théorème …………………………………….. 17

8.12 Remarque …….……………………………… 18

8.13 Relation d’ordre ……………………………… 18

8.14 Relation induite ……………………………… 19

8.15 Proposition …………………………………… 19

8.16 Remarques ………………………………….. 20

8.17 chaîne ………………………………………… 20

9. Fonction ………………………………………… 22

9.1 Définition ……………………………………… 22

9.2 Image ………………………………………….. 22

9.3 Injection ……………………………………….. 23

9.4 Surjection …………………………………….. 23

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Notes de cours d’Algèbre

9.5 Bijection ………………………………………. 24

9.6 Proposition…………………………………. 24
9.7 Identité ……………………………………… 25

9.8 Inverse ………………………………………. 25

9.9 Fonction inversible ………………………… 25

9.10 Lemme de Serre ………………………… 27

9.11 Théorème ………………………………… 28

Exercices

CHAPITRE 3 LOIS DE COMPOSITION

3.1 Loi de composition externe ………………. 31

3.2 Loi de composition interne ………………. 31

3.2.1 Définition …………………………………. 31

3.2.2 Notation …………………………………… 31

3.2.3 Exemple ………………………………….. 31

3.2.4 Remarque ……………………………….. 31

3.2.5 Commutativité …………………………… 32

3.2.6 Associativité ……………………………… 32

3.2.7 Elément neutre …………………………. 32

3.2.8 Elément régulier ………………………… 32

3.2.9 Monoïde ………………………………….. 33

3.2.10 Elément symétrique ………………….. 33

Exercices

CHAPITRE 4 GROUPES

4.1 Définition ………………………………….. 36

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Notes de cours d’Algèbre

4.2 Caractérisation …………………………… 36

4.3 Sous-groupe ……………………………. 40

4.3.1 Loi induite ……………………………. 40

4.3.2 Définition …………………………….. 41

4.3.3 Homomorphisme des groupes ….. 43

4.3.4 Définitions ………………………….. 45

Exercices

CHAPITRE 5 MATRICES

5.1 Définition ……………………................ 47

5.2 0pérations ……………………………. 47

5.3 Matrices particulières ………………. 50

5.4 Déterminant …………………………. 52

Exercices

CHAPITRE 6 ANNEAUX ET CORPS

6.1 Anneaux ……………………………… 68

6.2 Sous-anneaux ………………………. 68

6.3 Corps ………………………………… 70

6.4 Sous-corps …………………………. 70

Exercices

CHAPITRE 7 ESPACES VECTORIELS

7.1 Définition …………………………… 73

7.2 Notation ……………………………. 73

7.3 Sous-espace vectoriel …………… 75

7.4 Caractérisation des sous-espaces vectoriels 76

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Notes de cours d’Algèbre

7.5 Autre manière d’exprimer la caractérisation 77


des sous-espaces vectoriels

7.6 Proposition ……………………………... 77

7.7 Proposition et définition ………………. 77

7.8 Propriétés ………………………………. 77

7.9 Partie libre ……………………………… 80

7.10 Partie génératrice ……………………. 81

7.11 Base …………………………………… 82

7.12 Dimension d’un espace vectoriel 82

7.13 Applications linéaires ………………. 83

Exercices

CHAPITRE 8 SYSTEME D’EQUATIONS LINEAIRES

8.1 Définition ………………………………. 88

8.2 Système homogène …………………. 88

8.3 Ecriture abrégée ……………………… 88

8.4 Solution d’un système ………………. 89

8.5 Résolution d’un système admettant exactement 90

Une solution

8 .6 Résolution simultanée de plusieurs systèmes 90

8.7 Résolution d’un système dans le cas général 92

Exercices

CHAPITRE 9 DIAGONALISATION ET TRIGONALISATION DES MATRICES 97

BIBLIOGRAPHIE

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Notes de cours d’Algèbre

Chapitre I

Notions des ensembles


1.1 Définition
Par ensemble, on entend toute collection d’objets bien spécifiés.

Les objets constituants la collection sont des éléments. Les ensembles sont notés par des
lettres de l’alphabet ou des signes

Remarque

- Etant donné un ensemble, on doit être capable de dire qu’un objet x appartient ou
non à cet ensemble ; un objet ne peut être à la fois dans l’ensemble et en dehors de
l’ensemble
- Si x est un élément de A, on note    et on lit : x appartient à A ou x est un élément
de A et dans le cas contraire on note   

Définition
Un ensemble donné peut être défini soit en compréhension soit en extension.

a) Définition en compréhension

La définition d’un ensemble en compréhension consiste à donner une propriété


caractéristique de cet ensemble.

Ex. A est un ensemble de 6 voyelles de l’alphabet français

b) Définition en extension

On dit qu’un ensemble A est défini en extension si on donne :

- La liste complète des éléments placés entre accolades et séparés par une virgule

Ex.   , , , , , 

- Pour définir un ensemble en extension, on peut donner une liste partielle des
éléments de cet ensemble placés entre accolades et suivis des points de suspension.

Ex. B 0,5,10, … 

- On peut définir un ensemble en extension, en donnant une liste partielle des


éléments de cet ensemble placés entre accolades suivis et précédés des points de
suspension

Ex. … , 3, 2, 1,0,1,2,3, … 

Un ensemble sans éléments est dit ensemble vide et on le représente par ,  

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Notes de cours d’Algèbre

Un singleton ou ensemble singleton est un ensemble contenant qu’un seul élément tandis
qu’un ensemble à deux éléments est dit ensemble paire

1.2 Ensemble fondamentaux


- ensemble vide 
- ensemble des entiers naturels 
- ensemble des entiers relatifs 

- ensemble des rationnels :  , ,    !  " 0#


Remarque

L’ordre des éléments dans un ensemble ne compte pas ; ainsi donc :

   , $, %, 2,5  5, $, %, 2, 

1.3 comparaison des ensembles


1.3.1 Égalité des ensembles

Deux ensembles A et B sont égaux s’ils ont les mêmes éléments et on écrit A = B.

  & ' (  ,   & ! (  &,  .

Si A et B ne sont pas égaux, alors on écrit A " &

1.3.2 Inclusion

Soient A et B deux ensembles, on dit que A est inclus dans B (A* &+ si tout élément de A
est aussi élément de B et dans ces conditions, A est appelé partie de B ou sous-ensemble
de B

Si il existe un élément de A qui n’est pas dans B, alors on écrira A, & et on lira A n’est pas
inclus dans B.

Si A est un ensemble, l’ensemble des parties de A (-.++ est un ensemble tel que   .

-.+  :   . 

Ex. A = , 0; -.+  0 ,  , 0,  , 01

Remarque

On voit que pour deux ensembles A et B, A=B ⇔ on a à la fois A* & ! & * 

1.4 Opérations sur les ensembles


1.4.1. Intersection (2)

Soient A et B deux ensembles. Par intersection de A et B notée A2 &, on entend l’ensemble


des éléments x qui appartiennent à la fois à A et à B

A2 3  4: 4  5 67 4  3

Deux ensembles dont l’intersection est vide sont disjoints.


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Notes de cours d’Algèbre

1.4.2. La réunion (8)

Soient A et B deux ensembles, par réunion de A et B notée A8B, on entend l’ensemble des
éléments appartenant à A ou à B.

A8B 4: 4  5 9: 4  3

1.4.3. Différence de deux ensembles

Soient A et B deux ensembles, par A\B (A moins B ou A – B) on entend l’ensemble des


éléments x dans A qui ne sont pas dans B.

A\B :    !   &

Remarque

Si l’ensemble B est une partie de A, alors A – B est notée ;=< et est appelé complémentaire
de B dans A.

&
En d’autres termes si B* , > ?@ A\B  ;
1.4.4. Proposition

Soient A, B, C trois ensembles

1) A2B B2A
2) A8B B8A
3) A 2 .B 8 C+  .A 2 B+ 8 .A 2 C+
4) A 8 .B 2 C+  .A 8 B+ 2 .A 8 B+

Preuve

.1+ A 2 B ? B 2 A

A 2 B  x: x  A et x  B

 : x  B et x  A

 B2A

Par conséquent A 2 B  B 2 A

.2+A 8 B ? B 8 A

A 8 B  x: x  A ou x  B

=:   B ou x  A

 B8A

Par conséquent A 8 B  B 8 A

.3+A 2 .B 8 C+ ? .A 2 B+ 8 .A 2 C+

x  A 2 .B 8 C+⇔ x  A et x  .B 8 C+

⇔ x  A et .x  B ou x  C+
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Notes de cours d’Algèbre

⇔.x  A et x  B+ou .x  A et x  C+

⇔.A 2 B+ 8 .A 2 C+

Par conséquent A 2 .B 8 C+  .A 2 B+ 8 .A 2 C+

.4+A8 .B 2 C+ ? .A 8 B+ 2 .A 8 B+

  A8 .B 2 C+⇔ x  A ou x  .B 2 C+

⇔.  A+ ou .x  B et x  C+

⇔.  A ou x  B+ et .x  A ou x  C+

⇔.A 8 B+ 2 .A 8 C+

Par conséquent A8 .L 2 M+  .N 8 L+ 2 .N 8 L+

1.4.5. Théorèmes

1) A\.B 2 C+  .A\B+ 8 .A\C+

2) A\.B 8 C+  .A\B+ 2 .A\C+

Ces égalités sont dites lois de Morgan

Preuve

(1) A\.B 2 C+ ? .A\B+ 8 .A\C+

X A\.B 2 C+⇔ x  A et x  .B 2 C+

⇔ x  A et .x  B ou x  C+

⇔.x  A et x  B+ ou .x  A et x  C+

⇔.A\B+ 8 .A\C+

Par conséquent A\.L 2 M+  .N\L+ 8 .N\M+

(2) A\.B 8 C+ ? .A\B+ 2 .A\C+

X A\.B 8 C+⇔ x  A et x  .B 8 C+

⇔ x  A et .x  B et x  C+

⇔.x  A et x  B+ et .x  A et x  C+

⇔.A\B+ 2 .A\C+

Par conséquent N\.L 8 M+  .N\L+ 2 .N\M+

Exercice

Montrer que pour tout ensemble M, on a -.O+ , O

N.B. l’unique ensemble V tel que (x, x  V s’appelle ensemble vide et se note Q  

Il faut aussi noter que l’ensemble vide est le seul ensemble inclus dans tous les autres.

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Notes de cours d’Algèbre

1.4.6. Famille d’ensemble


Par ¨famille d’ensemble¨ on entend un ensemble ayant pour éléments des ensembles.

Ex.1 la famille d’ensemble R  01,2,3, Q, 11

EX.2 S  01, 11ceci est un ensemble simple ayant pour éléments le singleton 1 et 1

Ex.3 T  0Q,  , $, , 1, Q1

Posons BU  Q, BV   , $, BW  , 1, BX  Q

D’où T  BU , BV , BW , BX   BYZ : t [  1,2,3,4#

Posons s  1,2,3,4

On a ainsi T  0BYZ : t [  s1

S est appelé ensemble des indices.

1.4.6.1Remarque

On peut encore définir une famille d’ensemble comme suit :

Soit s un ensemble donné alorsR  Y : !  @, où


(!  @, A] est ensemble et R est appelé famille dh ensemble indexée par S.

SiS  , alors la famille d’ensemble T  0BYZ : t [  1 et est appelée suite d’ensemble

1.4.6.2 Réunion d’une famille d’ensemble

Soit R  Y : !  @une famille d’ensemble, l’ensemble k Rdont les éléments appartiennent
à au moins Y est appelé l’union de la famille d’ensemble.

Ex. soit T  0Q, 1,2,3,  , 3, l1

m T  0Q 8 1,2,3 8  , 3, l1  Q, 1,2,3, , l  1,2,3, , l

1.4.6.3 Remarques

1) l’union d’une famille d’ensemble n’est pas nécessairement une famille d’ensemble

Ex.1 : soit T  0 , $, Q1; k T   , $

Ex.2 : R  0 1, Q# ; k R  0 , Q1

2) Si T  BY : t  s,

Alors k T  kBY : t  s  k BY !  n

3) si T est une suite d’ensemble alors

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Notes de cours d’Algèbre

m T o  p m T  m &
rU

1.4.6.4 Intersection d‘une famille d’ensembles

Soit T  BY : t  s une famille d’ensemble.

L’intersection de la famille d’ensemble T  !é s Test un ensemble ayant pour éléments les


éléments communs aux BY ; en d’autres termes l’intersection de T  : (!  n,   &Y 

t T  tBY : t  s  t BY !n

1.4.6.5 Remarques

1) si Test une suite d’ensembles, alors


uq

t T  t &
rU

2) a. si n  1,2,3, … , alors :


t T  t &v
vrU

b. si n  1,2,3, … , alors :


m T  m &v
vrU

Exercices

1) Montrer que    $, %si et seulement si  $  %


2) Si a, b, c, d sont des éléments alors montrer que :
0 ,  , $1  0%, %, o1Ssi a  c et b  d
3) Montrer que  *  n@   Q

Résolution (1)

 Condition nécessaire

Hypothèse    $, %

Thèse $%

 Condition suffisante

Hypothèse $%

Thèse    $, %

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Notes de cours d’Algèbre

 C.N.

   $, % ; b $, %    ' $    ' $  .+

c  b, c    ' %    ' %  .2+

En combinant (i) et (2i), on trouve que $%

 C.S.

$, %   , .% ? x ? y x !yè@  $  %+ ' $, %    {|}o.

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Notes de cours d’Algèbre

Chapitre II

Relations
1. Définition (produit cartésien)
Soient A et B deux ensembles, le produit cartésien de A et B noté  ~ & (A croix B) est un
ensemble dont les éléments sont les couples (x, y) avec x   !  & ; en d’autres termes :

N ~ L  ., €+:   5 67   3

2. Remarque
Les couples (a, b) et (c, d) sont égaux si et seulement si a = c et b = d ; en d’autres termes
l’ordre dans un couple est très important.

Ex. .3,1+ " .1,3+

3. Définition
Soient AU , AV , … , A‚ des ensembles . le produit cartésien de AU , AV , … , A‚ est un ensemble dont
les éléments sont les n-uplesU , V , … ,  ; en d’autres termes :

Le produit cartésien AU ~ AV ~ … ~ A‚  ∏‚[rU A[ .

Ou encore AU ~ AV ~ … ~ A‚  .U , V … ,  +: v  v , 1 „  „ 

4. Notation

Si A = B alors  ~ &   ~   V

Si U  V    alors AU ~ AV ~ … ~ A‚  ∏vrU v  

5. Remarque

A ~ B  Q n@   Q &Q

6. Définition (relation)

Soient A et B deux ensembles. Une relation de A vers B est une partie du produit cartésien
 ~ &.

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Notes de cours d’Algèbre

7. Exemples

1) Soient deux ensembles A  a, b, c; B  1,0

†  . , 0+, .$, 1+est une relation de A vers B

A ~ B  .a, 1+, .a, 0+, .b, 1+, .b, 0+, .c, 1+, .c, 0+

2) De même Q !  ~ & sont des relations de A vers B car ce sont des parties du
produit cartésien  ~ &

8. Relation dans A

8.1 Définition

Soit A un ensemble. Toute relation binaire de A vers A est appelée relation dans A.

8.2 Remarque et notation


Soient A et B deux ensembles et ˆ une relation de A vers B.

Si (x, y)  ˆ alors on note  ˆ

Si (x, y)  ˆ alors on note  ˆ y

8.3 Définition (réflexivité)


Une relation ˆ dans A est dite réflexive si (  ,  ˆ  en d’autres termes tout élément de A
est bouclé

Exemple

Soit ˆ une relation définie sur ‰ comme suit :

( x, y  ‰, x ˆ y ⇔ ‹ k  ‰ tel que x  y  k

ˆ Est réflexive ⇔(  ‰,  ˆ 

 l;  l x ?l0‰

' ˆ  par conséquent ˆ est réflexive

8.4 Définition (transitivité)


Soit A un ensemble et ˆ une relation dans A. ˆ est dite transitive si pour tout x, y, z , on
a :  Ž €  €Ž ‘ ⇒  Ž ‘

Exemples

1) La relation ’ @! x ? >>è> à … ” dans l’ensemble • des droites du plan


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Notes de cours d’Algèbre

2) La relation ’ @! é– > à … ” o @ 

8.5 Définition (symétrie)


Soit ˆ une relation dans A, ˆ est symétrique si pour x, y  , on a :  ˆ ⇒ ˆ

Exemples

1) La relation ’ x ? % x>é ! ? … ” o @ -.—+


2) La relation ’ @! x?  ? ˜ % … ” o @   2,3,4,7

8.6 Définition (anti – symétrie)

Soit ˆ une relation dans A, ˆ est antisymétrique si elle vérifie la propriété suivante :

x ˆ y et y ˆ x ⇒ x  y

Exemple

Considérons l’ensemble qui a pour éléments A  a, b, c et l’ensemble des parties de -.+.
›éœ.
Soient M et N  -.+. tel que O ˆ š ž O * š

Oˆš⇔M N¢
O  š
š ˆ O⇔ N M

Alors ˆest anti – symétrique

8.7 Relation d’équivalence


Une relation ˆ sur A est dite d’équivalence si elle est à la fois réflexive, symétrique et
transitive.

Pour illustrer cette notion, considérons cet exemple :

Soit • l’ensemble des droites du plan et considérons une relation ˆ sur • définie par :

dU ˆ dV ££ dV . Montrer que ˆ telle que défini est une relation d’équivalence.

ˆ est réflexive : car ( d  •, d ££ o

ˆ est symétrique : car ( oU , oV ,  •, oU ££ oV ⇒dV ££ dU

ˆ est transitive : car (oU , oV , oW  ˆ,

Si oU ££ oV ! oV ££ oW > ?@ oU ££ oW

Donc ˆ est une relation d’équivalence.

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Notes de cours d’Algèbre

8.8 Partition d’ensemble


Soit A " Q un ensemble et T une partie de l’ensemble des parties de A c.-à-d. -.+

T est une partition de A Ssi elle vérifie simultanément les trois propriétés suivantes :

1) Chaque élément de T est non vide


2) Les éléments de T sont deux à deux disjoints
3) L’union de T couvre A c.-à-d. k T  

Exemple

Soient A  a, b, c , -.A+  0 , a, b, c, a, b, a, c, b, c, A1, T  0a, b, c1

Montrer que T est une partition de A.

En effet, T * -.A+ p a " Q , b, c " Q; a 2 b, c  Q, k T  0a 2 b, c1   , $, %  

Donc T est une partition de A

Remarque

On ne peut pas partitionner un ensemble vide ; en d’autres termes, on ne peut pas trouver
l’ensemble des parties de l’ensemble vide.

Exercices

1) Soient   1 et B  1,2

Lesquelles des affirmations suivantes est vraie :

1. A * B 2. A „ B 3. A  B 4. 1  B, 5. 1 * B

2) Soient A  a, B  0a, a1

Lesquelles des affirmations suivantes sont vraies :

1. A * B 2. A „ B 3. A  B

3) Démontrer que A ~ .B 8 C+  .A ~ B+ 8 .A ~ C+

4) Montrer les relations suivantes :

a) -.A 2 B+  -.A+ 2 -.B+


b) -.A+ 8 -.B+  -.A 8 B+

5) Soit E  , $, %

Dans chacun des cas suivants, vérifier si la relation ˆ dans E est transitive. Justifier :

a) ˆ  .a, b+, .b, c+, .a, c+


b) ˆ  .a, a+, .a, b+
c) ˆ  .a, b+, .b, b+

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Notes de cours d’Algèbre

d) ˆ  .a, a+, .b, b+, .c, c+


e) ˆ  . , +, .$, $+, .a, b+, .b, a+
f) ˆ  . , b+, .b, c+, .c, a+
g) ˆ  .a, a+, .a, b+, .b, a+
h) ˆ  .a, a+, .a, b+
i) ˆ  .a, a+, .a, b+, .b, b+
6) La relation d’inclusion dans -.—+ est-elle une équivalence ?

7) Montrer que :
a) A¤ \B ¤  B\A
b) A 2 .B\C+  .A 2 B+\.A 2 C+

8.9 Classe d’équivalence


Soit un ensemble A muni d’une relation d’équivalence ˆ.

Pourx  A, on appelle ¨classe d’équivalence¨ de x modulo ˆnotée¥ {, l’ensemble


suivant : ¦  €  N: Ž

Exemple

A  a, b, c

ˆ  . , +, . , $+, . , %+, .$, $+, .%, +, .$, %+, .$, +, .%, $+, .%, %+

Ca  , $, %

8.10 Proposition
Soit un ensemble A muni d’une relation d’équivalence ˆ.

Si   , > ?@ > %> @@ ¥ @! o}}é? ! o > h @ $> ˜o , en d’autres termes si  


alors¥ " Q.

Preuve

Puisque ˆst une relation d’équivalence, alors elle réflexive, donc x ˆ x ; par conséquentx 
x¦⇒x¦ " Q.

8.11 Théorème

Dans un ensemble A" Q muni d’une relation d’équivalence, les classes d’équivalence non
disjointes sont confondues, en d’autres termes :

Si Cx 2 Cy " Q alors Cx = Cy

Preuve

Considérons ˆ une relation d’équivalence sur A" Q et x, y A tels que Cx2 Cy " Q et
montrons que Cx = Cy

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Notes de cours d’Algèbre

Soit
¨é©[‚[][ª‚
z Cx2 Cy «««««ž z  Cx et z 
Cy .par dé©inition de lh intersection+
¨é©[‚[][ª‚
««««««ž x ˆ z et yˆ z . par dé©inition de la classe dh é| ˜ > % +
¬é©[‚[][ª‚
«««««ž x ˆ z et z ˆ y. par symétrie de ˆ +
¬é©[‚[][ª‚
«««««ž x ˆ y .i+ .x ? !? @!˜!é o ˆ+

Soit t  Cx ⇔ x ˆ t .par dé©inition de la classe dh équivalence+ ⇔ t ˆ x .symétrie de ˆ+

Donc avec (i) t ˆ x et x ˆ y⇒t ˆ y .x ? !?@!˜!é o ˆ+

⇒y ˆ t .x ? @ é!? o ˆ+

⇔t  { .x ? oé}!  o > %> @@ oh é| ˜ > % +

Donc ( t  Cx, t  { ⇒ Cx * Cy .1+

En procédant de la même manière, on montre Cy * Cx (2)

En combinant (1) et (2), on trouve que Cx = Cy Cqfd

8.12 Remarque
Une relation d’équivalence sur un ensemble non vide permet une partition sur cet ensemble.

Preuve

Soit A " Q et ˆ une relation d’équivalence sur A.

­  ¥ :   
ˆ
­ : Ensemble quotient de A par relation d’équivalence
ˆ

1) Chaque élément de ­ˆ " Q car en effet (   A, x  Cx ⇒ Cx " Q


2) En vertu du théorème 8.11, deux classes d’équivalences différentes sont disjointes

C.-à-d. ® 2 ¦  Q

3) Montrons enfin que l’union des classes d’équivalence est égale à A c.-à-d.

k {   (Exercice)

(x  A+

8.13 Relation d’ordre


Soit A un ensemble et ˆ une relation dans A.

ˆ est une relation d’ordre si elle est à la fois :


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[- 18 -]
Notes de cours d’Algèbre

- Réflexive
- Transitive ; et
- Antisymétrique

Exemples

1) Dans ‰, considérons ¨inférieure ou égale¨ („+ est une relation d’ordre


2) Soient A un ensemble et -.+ l’ensemble des parties de A, alors l’inclusion .¯+ est une
relation d’ordre sur -.+

N.B : il ya deux sortes des relations d’ordre à savoir :

 Ordre total
 Ordre partiel

Relation d’ordre total et relation d’ordre partiel


* L’ordre est dit total si tous les éléments sont deux à deux comparables ; en d’autres
termes soit  ˆ @ ! ˆ

Exemple

Soit .A, „+ un ensemble ordonné, la relation „ est un ordre total car :

(x, y  A: x „ y ou y „ x

* L’ordre est dit partiel si on peut des éléments qui ne sont comparables : en d’autres
termes ( ,   , x ˆ y ou y ˆ x

Exemple

Soit .-.A+, ¯+ avec A  a, b est une relation d‘ordre partiel.

8.14 Relation induite


Soit A un ensemble et ˆ une relation dans A et F une partie de A.° * + alors la relation ˆ
définie par ( x, y  F, x ˆ² y ⇒ x ˆ y est appelée ¨relation induite¨ ; c’est donc une relation
dans F.

Proposition (1)

Soit A un ensemble et ˆ une relation définie sur A et ° * .

 Supposons ˆ réflexive, transitive, symétrique et antisymétrique alors ˆ³ l’est aussi


 Si ˆ est une relation d’équivalence sur A alors ˆ³ l’est aussi sur F
 Si ˆ est une relation d’ordre sur A, alors ˆ³ l’est aussi sur F

Preuve

 A) supposons ˆ réflexive et montrons que ˆ³ l’est aussi

En effet, ( x  F ⇒ x  A .car F * A+

ˆ est réflexive ⇒ x ˆ ⇒x ˆ² x

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[- 19 -]
Notes de cours d’Algèbre

Ceci étant vrai (  °, alors ˆ³ est aussi réflexive.

B) supposons que ˆ est symétrique et montrons que ˆ³ l’est aussi

Si ( ,  °, x ˆ y alors en vertu de la définition de ˆ³ , on a :

x ˆ² y ⇒ x ˆ y

⇒ ˆ  (Par symétrie ˆ+

⇒ y ˆ² x (Par définition de ˆ³ +

Donc x ˆ² y ⇒y ˆ² x d’où ˆ³ est symétrique

On démontre de la même pour la transitivité et l’antisymétrie

Proposition (2)

Si ., ˆ+ est totalement ordonné, alors .°, ˆ³ + est totalement ordonné avec ° * 

Preuve

En vertu des propositions (1), nous savons que .F, ˆ² + est ordonné ; il nous reste à montrer
que l’ordre sur .F, ˆ² + est total.

En effet, ( x, y  F ⇒ ,  A .car F * A+

⇒ x ˆ y ou y ˆ x .car ˆ est totale+

⇒ x ˆ² y ˆ³  .par dé©inition de ˆ² +

Donc x ˆ² y ˆ³  montrent que .F, ˆ² + est totalement ordonné

8.16. Remarque
.A, ˆ+Peut être partiellement ordonné alors que (F, ˆ² + est totalement ordonné avec F* 

8.17 Chaîne
Une chaîne est une partie totalement ordonnée (par ordre induit) d’un ensemble totalement
ordonné.

8.18 Éléments remarquables d’un ensemble ordonné


1) Plus grand élément

Soit .A, „+ un ensemble ordonné et ´ 

a´ est appelé plus grand élément de .A, „+, si (a  A, a „ a´

Exemple

Dans .-.A+, „+, A est le plus grand élément

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[- 20 -]
Notes de cours d’Algèbre

Remarque

Le plus grand élément peut ou ne pas exister même si l’ensemble est totalement ordonné

Exemple

.‰, „+n’a pas de plus grand élément

2) L’élément maximal

Soit .E, „+ un ensemble ordonné et ´  —, ´ est appelé élément maximal de .E, „+ si :

(   E, ´ „  ⇒ x  a´

Exemple

Considérons S  0Q,  , $, %, o1.S, *+

 , $, %, oSont des éléments maximaux de .S, *+ car ( BU  S, B´ * BU ⇒B´  BU

Proposition (unicité du plusgrand élément)

Si le plus grand élément existe dans un ensemble ordonné, alors il est unique.

Preuve

Considérons .E, „+ un ensemble ordonné, x´ et xU tous deux plus grands éléments et


montrons que x¶  xU .

(1) Comme ´ est le plus grand élément de .E, „+ alors :

( x[  E, x[ „ x´ et en particulier pour i  1 ⇒xU „ x´ .i+

(2) De même U est le plus grand élément de .E, „+ alors :

´ „ U .2+

En combinant (i) et (2i), et en fonction de l’antisymétrie de .E, „+ on a :

xU „ x´ et ´ „ U ⇒x¶  U %|}o

Remarque

L’élément maximal dans un ensemble ordonné n’est pas nécessairement unique.

3) Le plus petit élément

Soit .E, „+ un ensemble ordonné et x´  E.

´ est appelé le plus petit élément de (—, „+ si ( x  E, x´ „ x

Exemple

Soit A  a, b, c et -.A+l’ensemble des parties de A, alors Q est le plus petit élément de
.-.A+, *+.
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[- 21 -]
Notes de cours d’Algèbre

En effet, ( &  -.A+, Q * B

4) élément minimal

Soit .E, „+ un ensemble ordonné et x´  E.

´ est appelé élément minimal si (x  E, x „ x´ ⇒ x  x´

Proposition (unicité du plus petit élément)

Si le plus petit élément existe dans un ensemble ordonné, alors il est unique.

Remarque

Il n’y pas d’unicité d’élément minimal

9. Fonction

9.1 Définition

Soient A et B deux ensembles.

Une relation T de A vers B est application ou fonction si :

- (  , ‹  & ! > | T

L’unique &! >|  T est noté y  T.x+

Exemples

1) T:  · ¸

X º f.x+  2x » 3

Alors f est une application

2) Soit g: ‰ · ‰

X º g.x+  √x

Alors g n’est pas une fonction

3) f: Q · A est une fonction

4) } p A · Q est une fonction si A " Q


9.2 Définition (image)

Soit }:  · & une application

 º }.+

Alors l’image de f notée ¾} }¿Àest p

ÁÂà    3: ‹4  5:   Ã.4+

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[- 22 -]
Notes de cours d’Algèbre

A: Domaine de dé©inition

B: Codomaine de dé©inition

9.3 Injection
a) Définition

Soit }:  · & une application  º }.+

} est une injection si pour U ! V  , 4Å " 4Æ ⇒Ã.4Å + " Ã.4Æ +

b) Exemple et contre exemple


1) }: ‰ · ‰

 · }.+  2 » 1

} est une injection car pour xU , xV  ‰, 2xU » 1 " 2xV » 1

⇒ 2U " 2V

⇒U " V

Par conséquent }.U + " }.V +

2) y p ‰ · ‰

 º y.+   V

y n’est pas une injection

c) Notation

Si }:  · &est une injection, alors on notera :

}p ·&
Si A * B, lh injection p }p ·&

X º f.x+

Est appelée injection canonique et est notée :

}pÈ&
 º }.+  
9.4 Surjection
a) Définition

Soit }:  · & une application


 º }.+

} est une surjection si (  &, ‹    ! > |   Ã.4+

b) Notation
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[- 23 -]
Notes de cours d’Algèbre

Si }:  · &est une surjection, alors on note :  º }.+

}:  · &
 º }.+ 
9.5 Bijection
a) Définition

}: A · B est une bijection si f est à la fois injective et surjective.

9.6Composition
Soient }: A · B et –: B · C, alors la composition f suivie de g notée – } (g rond f) est
une application :

– }: A · C

 º – }.+ É –Ê}.+Ë

Proposition

La composition est associative ; en d’autres termes y .– }+.+  .y –+ }.+

Preuve
Ì Í Î
Soient A · B · C · D et montrons que h o .g of+.x+  .h og+o f.x+

Deux fonctions }:  · & ! –: Ð · Ñ sont égales si on a simultanément :

(1) A = H et B = K
(2) ( x  B, f.x+  g.x+
(3) h o .g of+: A · D

.h o g+o f: A · D

( x  A, h .– }+.+ ? .y –+ }.+

h o .g o f+.x+  h.g o f+.x+ .par dé©inition de la composition+

 h ÒgÊf.x+ËÓ .par dé©inition de la composition+

 .h o g+f.x+

Exemple

soient }:  · ‰ –: ‰ · ‰

x º f.x+  √x º g.x+  x V » 2

– }.+  g Êf.x+Ë  gÊ√xË  x » 2

Proposition

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[- 24 -]
Notes de cours d’Algèbre

(1) la composition de deux injections est une injection


(2) la composition de deux surjections est une surjection
(3) la composition de deux bijections est une bijection

Preuve
Ì Í
(1) Soient A · B · C

Alors ( xU , xV  A, xU " xV ⇒ f .xU + " f .xV +. car f est injective+

⇒ gÊf.xU +Ë " gÊf.xV +Ë

⇒ g o f.xU + " g o f.xV +

En résumé ( xU , xV  A, xU " xV ⇒ g o f.xU + " g o f.xV +, donc g o f est aussi injective


Ì Í
(2) Considérons A · B · C

En effet, ( z  C, ‹y  B tel que z  g. +.+

( y  B, ‹ x  A tel que y  f.x+.2i+

(i) et (2i) 'z  gÊf.x+Ë  g o f .x+ , donc g o f est aussi surjective {|}o

(3) en combinant (i) et (2i), on a g o f qui est aussi bijective Cqfd

9.7 Définition (identité)


Soit A un ensemble. L’identité sur A notée IdÕ 1­ est l’application :
A
IdÕ : A · A

X Ö IdÕ .x+  x

×. S. Pour tout ensemble A, l’identité sur A st une bijection

9.8 Définition (inverse)


Soit }: A · B une application

x º f.x+

Une fonction –: B · A est appelée inverse de f si elle vérifie simultanément les propriétés
suivantes :

(1) g f .x+  IdÕ .x+


(2) f o g .x+  IdØ .x+

Dans ces conditions, on note : Ù  ÃÚÅ

9.9 Définition (fonction inversible)


Une fonction }: A · B est inversible si elle admet un inverse.

Proposition

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[- 25 -]
Notes de cours d’Algèbre

Soient }:  · & ! –: & · , > h ˜ ?@ o };

> ?@ (   ,  &, }.+  n@ –. +  

Preuve

Condition nécessaire

Supposons f(x) = y et montrons que g(y) = x

En effet, g(y) = g (f(x)) car y = f(x)

= g o f (x)

= IdÕ .x+ car g o f  IdÕ

=x

Donc g(y) = x

Condition suffisante

Supposons que g(y) = x et montrons que f(x) = y

En effet, f(x) = f (g(y)) car x = g(y)

= f o g (y)

= IdØ .y+ car f o g = IdØ

=y

Donc f(x) = y Cqfd

Proposition (unicité de l’inverse)


L’inverse d’une fonction est unique.

Preuve

Soient }: A · B, –, y: B · A telles que g et h sont des inverses de f.

On voit que f o h = Id=

C.-à-d. ( y  B, f o h .y+  y .i+

Û gÊf og .y+Ë
En effet, g.y+ 
.[+

 .g o f+ h.y+

 IdÕ Êh.y+Ë car g o f  IdÕ

 h.y+

Donc g.y+  h.y+, ce qui prouve l’unicité de l’inverse

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[- 26 -]
Notes de cours d’Algèbre

Proposition

Soit }:  · &

Xº }.+

Alors f est une injection si et seulement si pour x, y  , }.+  }. + '  

Preuve

Condition nécessaire

Supposons f injective et montrons que x = y ' f(x) =f(y)

f Injective implique : x " y ⇒ f.x+ " f.y+ par dé©inition de lh injection .i+

Par négation de (i), on a : x  y ⇒ f.x+  f.y+

Condition suffisante

Supposons que si f(x) = f(y), alors x = y et montrons que f est injective.

Si x " y, on a nécessairement f.x+ " f.y+.i+

Par négation de (i), on obtient x = y ' f(x) = f(y).

Ce qui prouve que f est une injection Cqfd

Exemple

Montrons que }: ‰ · ‰ est une injection

x º 2x  3

en effet, ( x, y  ‰: f.x+  f.y+

' 2x – 3 = 2y – 3

⇒ 2x = 2y

⇒x = y

Donc si f.x+  f.y+, alors x = y ; d’où l’injectivité de f

9.10 Lemme de Serre


(1) Si ٠9 à est injective, alors à est injective

(2) Si Ù 9 Ã est surjective, alors g est surjective

Preuve

(1) Supposons g o f injective et montrons que f l’est aussi.

En effet, pour U , V   tels que f.xU +  f.xV +, on a :

g Êf.xU +Ë  gÊf.xV +Ë car g o f est injective

⇒ f.xU +  f.xV +

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[- 27 -]
Notes de cours d’Algèbre

'xU  xV

En résumé : pour U , V  , f.xU +  f.xV +'xU  xV ; d’où l’injectivité de f

(2) Supposons g o f surjective et montrons que g l’est aussi


Ì Í
En effet soient A · B · C

( z  C, ‹x  A tel que:

z  g o f.x+ par surjectivité de g of

= g (f(x)) par définition

( y  B, ‹x  A tel que y  f.x+.i+

Û –. +
'Ü 
.v+

Ainsi ( Ü  {, ‹ &! >| Ü  –. +; oh ù > @ ?Þ %!˜!é o –

9.11 Théorème

Soit }: A · B une fonction.

} est inversible si et seulement si f est bijective.

Preuve

Condition nécessaire

Supposons que f est inversible et montrons que f est une bijection.

En effet, f étant inversible, g of  IdÕ et f o g  IdØ ;

L’identité étant bijective, on a g of  IdÕ est bijective et f o g  IdØ est bijective.

On sait que : une bijection est à la fois réflexive et surjective c.-à-d.‹U  & tel que y  f.x+

On aura ainsi :

- g o f qui est injective ' f est injective (Lemme de Serre) (i)


- f o g qui est surjective' f est surjective (Lemme de Serre) (2i)

(i) et (2i) montrent que f est bijective ;

Condition suffisante

Supposons que f est bijective et montrons que f est inversible.

} est bijective si (  , ‹U  & tel que y  f.x+

Pour – p B · A

Y º g.y+  x

Montrons que f o g  IdØ et g o f  IdÕ

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[- 28 -]
Notes de cours d’Algèbre

Pour x  A, il existe un et un seul y  B tel que y  f.x+.

Par conséquent :

g o f .x+  gÊf.x+Ë  g.y+  x  Idà

f o g .y+  f Êg.y+Ë  f.x+  y  IdØ

Donc g  f ÚU {|}o

Exercices

1) construire un contre-exemple montrant que A 8 .B\C+ " .A 8 B+ á .A 8 C+


2) soit A  x⁄x  , 1 „ x „ 10.

Soit ã la relation définie par x ã y si et seulement si 2 est le plus grand commun


diviseur de x et y. cette relation est-elle réflexive ? , symétrique ?, antisymétrique ?,
transitive ?

3) soient }: A · B et –: B · C deux applications.g o f surjective et g injective, en déduire


que f est surjective.
Ì Í Î
4) Soient trois applications A · B · C · D telles que g o f et h o g sont bijectives.
Démontrer que f, g, et h sont bijectives.
5) Soit f: A · A une application. Démontrer que les propriétés suivantes sont
équivalentes :
(i) f est bijective et f  f ÚU
(ii) f o f  1­A

Si f vérifie (i) et (ii), on dit alors que f est involutive.

6) Soient }: E · F, –: F · G, y: G · L des applications. Montrer que si deux d’entre elles


sont injectives (respectivement surjectives) et la troisième surjective (respectivement
injective), alors }, –, y sont bijectives
7) Considérons les relations suivantes définies dans ‰ :
a) ˆ: ’ a pour carré … ”
b) æ: ’ a pour cube … ”
c) ç: ’ a pour racine carrée algébrique … ”
d) è: ’ a pour racine cubique … ”

1° Lesquelles sont fonctionnelles et lesquelles ne le sont pas ?

2° Sur quel sous-ensemble de ‰, les relations non fonctionnelles deviennent-elles


fonctionnelles ?

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[- 29 -]
Notes de cours d’Algèbre

3° Considérer les relations sur les parties de ‰ où elles sont fonctionnelles et discuter
de leur bijectivité et leur injectivité (éventuellement en terme de restriction et
correstriction).

8) Montrer que A é B  B é A

×. S. Soient les ensembles A et B, la différence symétrique de A et B notée A é B est un


ensemble ayant pour élément les éléments de A qui n’appartiennent pas à B et ceux de B
qui n’appartiennent pas à A ; en d’autres termes ; N é L  .N á L+ 8 .L á N+.

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[- 30 -]
Notes de cours d’Algèbre

Chapitre III

Lois de composition

3.1. Lois de composition externe

1) Définition

Soient A et B deux ensembles.

Par loi de composition externe sur B à scalaire dans A, on entend toute application de A ~ B
dans B ; en d’autres termes, les éléments de A sont appelés des scalaires.

2) Exemple

Soit • l’ensemble des droites réelles. Alors l’application :

T: ‰ ~ • · •

.Α, d+ · α. d est une loi externe sur • à scalaire dans A

3.2 Loi de composition interne


1) Définition

Soit A un ensemble.

Par loi de composition interne sur A, on entend toute application de A ~ A dans A

2) Notation

Les lois de composition sont généralement notées par : ì, í, ,é, …

3) Exemples
1. + est une loi interne sur  alors que – ne l’est pas
2. Soit B un ensemble, alors l’union (8+ et l’intersection .2+ sont des lois internes sur
-.B+
4) Remarque

Soit un ensemble muni d’une loi interneí. Pour x, y  A, on note x í y au lieu de í .x, y+

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[- 31 -]
Notes de cours d’Algèbre

5) Définition (commutativité)

Une loi interne ìsur A est dite commutative si :


( ,  , xìyyìx

Exemple

L’union et l’intersection sont des lois commutatives sur -.+ mais la soustraction n’est pas
commutative sur ‰

6) Définition (associativité)

Une loi ì est dite associative sur A, si ( x, y, z  A, x ì .y ì z+  .x ì y+ ì z

Exemple

+, ~ sont des lois associatives dans 

7) Elément neutre

Soit A un ensemble muni d’une loi de composition interne ì et soit e  .

- est dit neutre à droite si (   A, x ì e  x


- est dit neutre à gauche si ( x  A, e ì x  x

est dit neutre si il est à la fois neutre à gauche et neutre à droite.

Proposition (unicité de l’élément neutre)

Si la loi admet un neutre, celui-ci est unique.

Preuve

Soient eU , eV deux neutres sur .E,ì+, montrons que U  V.

- Pour U neutre, on a eU ì eV  eV .+


- Pour V neutre, on a eU ì eV  V .+

(i) et (ii) ⇒ U  V {|}o

8+ Définition (élément régulier)

Soit A un ensemble muni d’une loi interne ì et a  A. (  ‰+

- est dit régulier à droite si ( x, y  A, x ì a¨  y ì a¨ ⇒ x  y


- est dit régulier à gauche si ( x, y  A aÍ ì x  aÍ ì y ⇒ x  y

est régulier si il est à la fois régulier à droite et à gauche.

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[- 32 -]
Notes de cours d’Algèbre

Exemple et contre-exemple

1) Tout élément est régulier pour l’addition dans ‰


2) 0 n’est pas régulier pour la multiplication dans ‰
3) Q n’est pas régulier pour l’intersection sur -.+

9) Définition (monoïde)

On appelle monoïde tout .A,ì+ où A est un ensemble et ì une loi de composition sur A
associative et admettant un élément neutre.

Le monoïde est dit abélien si et seulement si en outre la loi ì est commutative.

Exemple

1) ., »+ est un monoïde abélien dont l’élément neutre est 0


2) .ì ,~+ est un monoïde abélien dont l’élément neutre est 1
3) Soit A un ensemble, alors les couples .-.A+,2+ et .-.A+,8+ sont des monoïdes
abéliens.
4) Soit n  ì , l’ensemble ‚   ~  ~  ~ … ~  muni de l’addition définie par :
.αU , αV , … , α‚ + » .βU , βV , … , β‚ +  .αU » βU , αV » βV , … , α‚ » β‚ + est un monoïde
abélien dont l’élément neutre est .0,0, … ,0+

10) Elément symétrique

Soit.A,ì+ un monoïde.

Pour x  A, y  A, est appelé élément symétrique ou inverse ou réciproque de x si :

(   N,  ì €  € ì   .éðéñò òóô õ N ö÷óô ðø ð÷ù ì+et x est dit appelé symétrisable


si il admet un symétrique

11) Proposition (unicité de l’élément symétrique)

Si x est symétrisable, alors son symétrique est unique et est souvent noté  ÚU ¥

Preuve

Soit A un ensemble et   .

Soient xU , xV les symétriques de x. montrons que xU  xV

On a :xU  xU ì e car e est le neutre de A

 xU ì .x ì xV + car xV est symétrique

 .U ì x+ ì xV par associativité de ì


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[- 33 -]
Notes de cours d’Algèbre

 e ì xV car xU est symétrique

 V est le neutre ; donc xU  xV Cqfd

12) Proposition

Dans un monoïde.,ì+, tout élément symétrisable est régulier.

Preuve

aìx aìy

⇒ ÚU
ì . ì x+  aÚU ì .a ì y+

⇒.aÚU ì a+ ì x  .aÚU ì a+ ì y

⇒eìx  eìy ⇒ x  y {|}o

13) Proposition

Soit .,ì) un monoïde.

Si   admet un symétrique à droite noté x et un symétrique à gauche noté y, alors  

Preuve

En effet, x  e ì x car e est le neutre

. ì )ìx car y ì a  e

 y ì .a ì x) car .A,ì)est un monoïde

yìe car a ì x  e

Donc   {|}o

14) Proposition

Soit .,ì) un monoïde.

Si x est symétrisable de symétrique ¥ , alors ¥ est symétrisable de symétrique x ; autrement dit


ü  

15) Proposition

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[- 34 -]
Notes de cours d’Algèbre

Dans un monoïde, si x et y sont symétrisables de symétriques ¥ et ¦ alors  ì est


symétrisable de symétrique ¦ ì ¥

Preuve

En effet, x ì y ì .y¦ ì x¦+  x ì .y ì y¦+ ì x¦

 x ì e ì x¦

 x ì x¦  e

De même, y¦ ì x¦ ì .x ì y+  y¦ ì .x¦ ì x+ ì y

 y¦ ì y

e

Donc ¦¦¦¦¦¦
 ì  ¥ ì ¦

Exercices

1) Soit A un ensemble, montrer que .-.A+,2+ et .-.A+,8+ sont des monoïdes. Si oui,
qu’ils sont réguliers
2) On définit sur ‰ la loi ì par : a ì b  2ab » a´ avec a´ ©ixé. .‰,ì+ est-il un monoïde ?
3) On définit sur ‰ la loi ì par : a ì b  a » b » ´ avec a´ ©ixé. montrer que .‰,ì+ est un
monoïde. Chercher les éléments symétrisables.
4) Lesquelles des correspondances suivantes définissent une loi de composition interne
sur l’ensemble cité ?:
ý
A. Sur , à .x, y+ on associe
þ
ý
B. Sur   0, à .x, y+ on associe
þ

C. Sur , à .x, y+ on associe xy » 1


D. Sur , à .x, y+ on associe y ý
E. Sur , à .x, y+ on associe le plus grand entier strictement inférieur à xy

5) Quel est le neutre pour la loi ì définie dans ‰ par : x ì y  2y  2x » 2y  5


6) Soit E " Q muni d’une loi de composition interne notéeì. A tout élément a de E, on
associe les applications de E · Efà et g à définies par : (x  E, fà .x+  a ì x et g à .x+ 
x ì a. Montrer que si a admet un symétrique ¦ alors les applications
fà et g à sont bijectives
7) Soit E un ensemble muni d’une loi ì définie comme suit :
( .a, b+, .ah , bh +  E, on a .a, b+ ì .ah , bh +  .aah , abh » ah b+ .E  ‰ ~ ‰+. Chercher le
symétrique du couple .a, b+s’il existe pour cette loi.

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[- 35 -]
Notes de cours d’Algèbre

Chapitre IV

Groupes
4.1 Définition et caractérisation

4.1.1 Définition

Soit E un ensemble et ì une loi de composition interne sur E.

.E,ì+est un groupe si ì vérifie simultanément les propriétés suivantes :

- * est partout définie et associative,


- * admet un élément neutre
- Tout élément de E est symétrisable.

En d’autres termes, un groupe est un monoïde dans lequel chaque élément est symétrisable.

Le groupe est dit abélien si sa loi de groupe est commutative.

Exemples

1) .‰, ») est un groupe abélien


2) .ì ,~) n’est pas un groupe

4.2 Caractérisation du groupe

Soit .G,ì) un ensemble muni d’une loi de composition.

Les propriétés suivantes sont équivalentes :

1) .G,ì) est un groupe


2) * est associative,

· ‹e  G te que (x  G, x ì e  x

· ( x  G, ‹ x h  G tel que x ì x h  e

3) * est associative,

· ( , $  , ‹    tel que a ì x  b et ( , $  , ‹   tel que y ì a  b

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[- 36 -]
Notes de cours d’Algèbre

Preuve

1° a) 1) ' 2)

ìest associative car .G,ì+ est une structure de groupe.

Puisque .G,ì+ est un groupe, alors ì admet un élément neutre, soit e ; donc (   G, x ì e  x

La deuxième propriété est vérifiée.

D’autre part, ( x  G, ‹  G tel que x ì x h  e

x ì x h  x h ì x  ecar.G,ì+ est un groupe

⇒ x’ (le symétrique) vérifie la troisième propriété de 2)

b) de 2), on sait que * est associative.

Montrons maintenant que ( x  , x h ì x  e¨

En effet, on sait que ( x  , ‹ x h  G tel que x ì x h  e¨

En appliquant cette propriété a x’ de G, on aura :

( x h  G, ‹ x hh  G tel que x h ì x hh  e¨

x h ì x  x h ì x ì e¨

 x h ì x ì x h ì x hh

 .x h ì x+ ì .x h ì x hh +

 x h ì .x ì x h + ì x hh

 x h ì e¨ ì x hh

  h ì x hh  e¨  x ì x h

Donc x h ì x  x ì x h . Par conséquent tout élément de G est symétrisable.

Il reste à montrer que ( x  G, e¨ ì x  x

En effet, e¨ ì x  .x ì x h + ì x

 x ì .x h ì x+

 x ì e¨  x

Donc ( x  G, ‹e  G p e¨ ì x  x ì e¨

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[- 37 -]
Notes de cours d’Algèbre

Par conséquent, › est le neutre.

%+ 1) ⇒ 3)

( a, b  G, L’équation a ì x  b admet une solution.

En effet, en considérant x  ah ì b où ah est le symétrique de a, on a p


a ì x  a ì ah ì b  .a ì
a
h
+ ì b  b.


Exemple

E  ‰  1

( x, y  E, x í y  x » y » xy

a+ Montrer que í est interne sur E

En effet, pour x, y  E ⇔ x " 1 et y " 1,

x í y  x » y » xy

 x » .1 » x+y

 x » .1 » x+y  1

⇔.x » 1+ » .1 » x+y  0

⇔.x » 1+.y » 1+  0

⇔ x = -1 ou y = -1 ce qui est absurde

Par conséquent, x í y existe c.-à-d. x í y  E

b+ Montrer que í est partout définie

En effet í est partout définie car x í y existe

c+ í confère à E la structure de groupe

1° associativité

( x, y, z  E, x í .y í z+ ? .x í + í Ü

x í .y í z+  x » .y í z+ » x.y í Ü+

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[- 38 -]
Notes de cours d’Algèbre

 x » .y » z » yz+ » x.y » z » yz+

= .x » y » z » yz » xy » xz » xyz


 . » y » xy+ » Ü. »  »  + » Ü



 . 
» y » xy+ » Ü » . » y » xy+ Ü
 

 .x í + í Ü

Donc í est associative

2° Elément neutre

( x, e  E,

Xí ?  ! e í  ? 

xí » »  eí »» 

» »   »»  

⇒ e.x » 1+  0 ⇒ e.1 » x+  0

⇔ e  0 .avec x " 1+ ⇔ e  0 .avec x " 1+

 ›

Donc e = 0

3° Elément symétrique

( , x ÚU  E,

x í  ÚU ? !x ÚU í  ?

x í  ÚU   »  ÚU » xx ÚU x ÚU í    ÚU » x » x ÚU x

 »  ÚU » xx ÚU  0  ÚU » x » x ÚU x  0

⇒ x » x ÚU .1 » x+  0  ÚU .1 » + »   0

Úý Ú
⇒ x ÚU  Uuý  ÚU  Uu

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[- 39 -]
Notes de cours d’Algèbre

Úý
 ÚU ›   ÚU ' x ÚU 
Uuý

Donc x í Uuý  0
Úý

o+ Trouver la solution générale de l’équationa í x  b.

En effet, a í x  a » x » ax

a í x  b ' a » x » ax  b

' x.a » 1+  b  a

Úà
'   àuU

En particulier, pour a = 5 et b = 7 on a :

75 1
x 
5»1 3

4.3 Sous – groupe

4.3.1 Définition (loi induite)

Soit E muni d’une loi de composition interne notée ì et A * —.

Définissons ì< de la manière suivante :

( , y  A, x ìÕ y  x ì y

Alors ì< est appelée loi induite sur A par ì .

A est dit stable pour ì si et seulement si ( ,  , x ì y  A.

En d’autres termes A est stable si et seulement si ì< est une loi interne.

Proposition

Si ì est associative (respectivement commutative) alors ì< est associative (respectivement


commutative)

Preuve

 Associativité

( , , Ü  ,  ì< . ì< Ü+ É  ì . ì Ü+

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[- 40 -]
Notes de cours d’Algèbre

 .x ì y+ ì z . car ì est associative+

 . ì< + ì< Ü Cqfd

 Commutativité

( x, y  A, x ì< ì

yìx

= ì<  {|}o

4.3.2 Définition (sous – groupe)

Soit .E,ì+ un groupe et Q " A * E.

A est un sous-groupe se E si et seulement si .A,ì< + est un groupe

Exemple

.‰, »+ est un groupe

., »+ est un sous-groupe de .‰, »+

Théorème

Soient .E, »+ un groupe et Q " H * E .H est une partie non vide de E+.

H est un sous groupe de E si et seulement si ( x, y¦  H, x ì y¦  H .( x¦, y  H, x¦ ì y  H+

Preuve

Condition nécessaire

Elle est triviale.

Car si H est un sous-groupe alors x, y¦  H, ( x¦, y  H, x ì y¦.x¦ ì y  H+

Condition suffisante

Comme H " Q, soit a  H, en vertu de l’hypothèse sur H, a ì a¦  e ⇒ a ì a¦  H c-à-d. que le


neutre appartient à H (i)

Montrons maintenant que x  H, x¦  H.

En effet, si x  H et e  Ð, alors e ì x  H en vertu de lh hypothèse

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[- 41 -]
Notes de cours d’Algèbre

x¦  e ì x¦  H

Donc tout élément de H est symétrisable (2i)

En combinant (i) et (2i), on obtient.H,ì+ est un sous-groupe Cqfd

Exemple

Soit .G,ì+ un groupe.

Définissons H    p ì ì .

Alors montrer que Ð< est un sous-groupe de .G,ì+

Solution

(1) En effet,H< " Q % ?  H<


(2) Montrons que si x  H, alors x¦  H c-à-d. a ì x¦ ? x¦ ì a

En effet, a ì x¦  e ì a ì x¦

 . ì x¦+ ì a ì x¦. car e  x¦ ì x+

 x¦ ì .x ì a+ ì x¦

 ¥ ì .a ì x+ ì x¦

 x¦ ì a ì .x ì x¦+

 x¦ ì a ì e  x¦ ì a .car e est le neutre+

a ì x¦  x¦ ì a par conséquent ¥  Ð

(3) Montrons enfin que si x, y  Hà alors x ì y  Hà , en d’autres termes :


a ì .x ì y+ ? .x ì y+ ì a
En effet, a ì .x ì y+  .a ì x+ ì y .par associativité de ì+
 .x ì a+ ì y . car x  Hà +
 x ì .a ì y+. par associativité de ì+
 x ì .y ì a+. car y  Hà +
 .x ì y+ ì a
On a ainsi a ì .x ì y+  .x ì y+ ì a

Par conséquent x ì y  Hà

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[- 42 -]
Notes de cours d’Algèbre

Donc .Hà ,ì+ est un sous-groupe de .G,ì+{|}o

4.3.3 Homomorphisme de groupe

Soient .G,ì+ et .H, í+ deux groupes.

Définition

Une application }: .G,ì+ · .H, í+ est un homomorphisme de groupe si

x º f.x+

( x, y  G, f.x ì y+  f.x+ í f.y+

Exemple

Soit }: .‰, »+ · .‰ , . +

X º f.x+ 

( x, y  ‰, f.x » y+  eýuþ  eý . eþ  f.x+. f.y+ .avec f.x+  eý et f.y+  eþ

Donc f est un homomorphisme de groupe

Remarque

On sait que dans un groupe, le seul élément idempotent est le neutre ; ainsi donc, si .G,ì+
est un groupe et a  G tel que a ì a  a, alors a  e.

Proposition

Soit }: .G,ì+ · .H, í+un homomorphisme de groupe. Alors :

1) }. +  

¦¦¦¦¦¦
2) }.¥ +  }.+ (  

Preuve

1) f.e +  }.  ì +

 }. + í }. +

Dans .H, í+, f.e + est idempotent (en vertu de la remarque ci-haut)

'}. + í }. +  }. +  

2) ( x  G, f.x+ í f.x¦+  f.x ì x¦+  f.e +  e (i)

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[- 43 -]
Notes de cours d’Algèbre

F.x¦+ í f.x+  f.x¦ ì x+  f.e +  e .2i+

ÚU
¦¦¦¦¦¦
En combinant (i) et (2i) on a: }.¥ +  }.+ oh !? @! ? @}. ÚU +  Ê}.+Ë

4.3.4 Définitions

1) Un monomorphisme de groupe est un homomorphisme qui est injectif.


2) Un épimorphisme de groupe est un homomorphisme de groupe qui est surjectif
3) Un isomorphisme de groupe est un homomorphisme de groupe bijectif
4) Un endomomorphisme est un homomorphisme d’un groupe dans lui-même
5) Un automorphisme de groupe est un endomorphisme bijectif

Proposition

Soient .,ì+ ! .Ð, í+ deux groupes et }: .G,ì+ · .H, í+un homomorphisme de groupe.

(1) Par noyau de f noté Kerf ou šœ on entend : 4   76 :6 Ã.4+  6 

(2) Par image de f, notée Imf ou f(G), on entend :  : ‹ 4   6   Ã.4+

(i) Kerf est un sous-groupe de .G,ì+

(ii) Imf est un sous-groupe de .H,ì+

Preuve

(i) Kerf " Q car   Kerf .1+

x  Kerf ' x¦  Kerf


?

en effet, x  Kerf⇔}.+  


' ¦¦¦¦¦
 f.x¦+  f.x+

Donc x  Kerf ' x¦  Kerf .2+

x, y  Kerf ⇒ f.x ì y+  f.x+ í f.y+  e

Donc ( x, y  Kerf ⇒ x ì y  Kerf .3+

(1), (2), (3) montrent que Kerf est un sous-groupe de .G,ì+ par la caractérisation de sous-
groupe.

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[- 44 -]
Notes de cours d’Algèbre

Exercices

1) Sur .‰, T+, on définit la loi T par :

aTb  ab » b » a

a) Montrer que T est associatif et commutative


b) T possède un élément neutre, si oui le trouver et en déduire l’élément symétrique
c) Trouver l’élément régulier respectivement à gauche et à droite
d) .‰, T+ est-il un groupe commutatif ?

2) Soit E un ensemble non vide.


Considérons ã l’ensemble des bijections de E dans E
Alors montrer que .ã , + est un groupe appelé groupe de symétrie
3) Soit ., »+ un groupe commutatif.
Montrer que ( m  , m  mz: z  Zest un sous-groupe de ., »+

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[- 45 -]
Notes de cours d’Algèbre

Chapitre V

Les matrices
5.1 Définition

Une matrice est un tableau des chiffres rangés en lignes et en colonnes.

L’ordre d’une matrice est le couple dont la première composante est le nombre de lignes et
la deuxième composante est le nombre des colonnes de la matrice.

Exemple

5 8 20
AÒ Ó
100 0 1

A est d’ordre (2,3) car elle a deux ligne et trois colonnes.

Une matrice n’ayant qu’une seule ligne est dite matrice ligne.

Exemple

  .5 8 20+

Une matrice n’ayant qu’une seule colonne est dite matrice colonne.

Exemple

& 0 
100

1

5.2 Opération sur les matrices

5 .2.1 addition matricielle

Pour additionner deux matrices, il faut qu’elles soient de même ordre (même nombre de
lignes et de colonnes) et la somme est une matrice de même et dont les éléments sont
obtenus en faisant la somme des éléments correspondants.

Si A et B sont deux matrices d’ordre (m, n), alors :

C=A+B est d’ordre (m, n) et Mù,  øù » !ù

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[- 46 -]
Notes de cours d’Algèbre

Exemple

6
2 4 0 0
AÒ Óet B  Ò Ó
7 1 0

6 7 6»1
2 4 0 0 2»0 4»0 2 4
CA»B Ò Ó»Ò ÓÒ ÓÒ Ó
1 0 7»0 7 7

5.2.2 Multiplication par un scalaire

Soit A une matrice d'ordre (m, n) et # un réel.

Le produit scalaire #.A est une matrice d’ordre (m, n) dont les éléments sont obtenus en
multipliant chaque élément par #.

Exemple

A  0 0 1
1 2 3
, α  10
0 0 1 Õr.W,W+

B  α. A   0 10
10 20 30
0
0 0 10 Ør.W,W+

5.2.3 Transposée d’une matrice

® ou trÕ ou encore A]$ est la matrice dont les lignes sont


La transposée de la matrice A notée A
les colonnes de A et les colonnes sont les lignes de A

Exemple

6
2 0 1
AÒ Ó A.2,3+
1 0

®  0 0 A
2 1
A ® .3,2+
1 6

5.2.4 Définition (matrice carré)

On appelle matrice carré, une matrice dont le nombre de lignes est égal au nombre des
colonnes.

Exemple

A 1 0 1 
1 1 0
A.3,3+
0 8 100
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[- 47 -]
Notes de cours d’Algèbre

5.2.5 Définition (matrice symétrique)

Une matrice carré A est dite symétrique si elle coïncide avec sa transposée.

Exemple

A 3 0 1 ® 3 0 1 A


1 3 2 1 3 2
et A
2 1 50 2 1 50

Remarque

On peut également définir la matrice symétrique de la manière suivante : c’est la matrice


telle que ( i, j  1, … , n a[ %  a% [

5.2.6 Définition (trace d’une matrice)

Soit  & ' &  une matrice carrée


UU U

U 

Par trace de A notée tr.A+, on entend la somme des éléments diagonaux. En d’autres
termes tr.A+  ∑ a[[

Exemple

7 9
+
Å 8
A) -
2 0 1
tr.A+  1 » 5  1 » 0  3
7 15 8 ,
3 1 Å 

5.2.7 Produit matriciel

Pour multiplier deux matrices, il faut que le nombre des colonnes de la première matrice soit
égal au nombre des lignes de la deuxième matrice et la matrice produit aura pour nombre
des lignes celui des lignes de la première matrice et pour nombre des colonnes celui de la
deuxième matrice

Si A   & ' &  et B   & ' &  alors


UU U $UU $U.

U  $U .

A~B   & ' & 


%UU %U.

%U %.

Avec Mù  ∑ò/rÅ øù/ !/


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[- 48 -]
Notes de cours d’Algèbre

Exemple

et B   8 1 1
1 1 3
1 3 1
AÒ Ó
1 2 0
7 2 1

16 4 7
CA~B Ò Ó
15 1 5

Remarque

Il est à noter que le produit de deux matrices n’est défini que quand le nombre des colonnes
de la première matrice est égal au nombre des lignes de la deuxième matrice.

Il faut également remarquer qu’on peut trouver deux matrices A et B telles que A ~ B existe
mais B ~ A n’est pas définie. De même, on peut trouver deux matrices A et B telles que
A ~ B et B ~ A existent mais A ~ B " B ~ A

Par conséquent, le produit matriciel n’est pas commutatif.

Exemples

1) A   3 1
1 4
1 1 0
et B  Ò Ó
2 3 1
0 2

9 11
A. B  1 6 1 " B. A  Ò
4
4 3
Ó
6
7 13
4 2

2) A   3 7 0 et B  1 1 2
1 4 3 1 2 3

3 1 0 2 3 1

A. B  4 1 23
1 3 2

3 1 0

5.3 Quelques types des matrices particulières

1) Matrice unitaire

Une matrice carrée d’ordre n est dite unitaire ou unité et notée I si ( i " j, i  1, … , n ;
Þ  1, … , n et a[[  1 ! v0 0

Exemples

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 49 -]
Notes de cours d’Algèbre

1 0 0 0
IX  ) -I  Ò
0 1 0 0 1 0
Ó
0 0 1 0 V 0 1
0 0 0 1

2) Matrice scalaire
Une matrice carrée d’ordre n est dite scalaire
( i, j  1, … , n j " i, a[[  α ! v0 0 avec α  ‰

Exemples

Si α  5 si α  10

5 0 0 0
A) -
0 5 0 0 10 0
BÒ Ó
0 0 5 0 0 10
0 0 0 5

3) Matrice nulle
La matrice m x n dont tous les éléments sont nuls est appelée matrice nulle

Exemple

& ' &


0 0

0 0

4) Matrice triangulaire supérieure


Une matrice carrée est dite triangulaire supérieure si ( i  j  1, … , n v0  0 et au
moins un élément au-dessus de la diagonale principale est non nul
5) Matrice triangulaire inférieure
Une matrice triangulaireinférieure est une matrice carrée telle que tous les éléments
au-dessus de la diagonale sont nuls et au moins un élément en dessous de la diagonale
principale est non nul.

Exemple

A  1 2 0
1 0 0

0 1 1

6) Matrice diagonale
La matrice diagonale est une matrice carrée telle que ( i  j  1, … , n i " j ⇒ a[%  0 et
au moins un élément de la diagonale principale est non nul.
Exemple

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[- 50 -]
Notes de cours d’Algèbre

A  0 0 0
0 0 0

0 0 1

5.4 Déterminant

5.4.1 Définition

Soit une matrice carrée A   & ' & ,


UU U

U 

|A|  det A  2 & ' & 2


UU U

U 

5.4.2 Calcul des déterminants

alors det A  |a|  a


a) Si le déterminant est d’ordre 1(c.-à-d.la matrice sous-jacente est d’ordre 1 ou A = (a) ),

Exemples

1)   .8+; det A  |8|  8


2) A  .16+; det A  |16|  16

aUU aUV
b) Si le déterminant est d’ordre 2 c.-à-d.A  Òa aVV Ó , alors :
VU

det A  3a aVV 3  .aUU . aVV +  .aVU . aUV


aUU aUV
VU

Exemple

Ó , det A  3 3  .1.4+  .2.3+  10


1 3 1 3
AÒ
2 4 2 4

c)Si le déterminant est d’ordre 3, on peut utiliser la règle de Sarrus2

aUU aUV aUW aUU aUV aUW


Si A   VU
a aVV aVW  alors det A  2 VU
a aVV aVW 2
aWU aWV aWW aWU aWV aWW

2
Pierre Sarrus (1798 – 1861), mathématicien Français
Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011
[- 51 -]
Notes de cours d’Algèbre

det A  2aVU aVW 2 aVU


aUU aUV aUW aUU aUV
aVV aVV
aWU aWV aWW aWU aWV
= .aUU.aVV . aWW » aUV . aVW . aWU » aUW . aVU . aWV +  . aWU . aVV . aUW » aWV . aVW . aUU » aWW . aVU . aUV)

Exemple

 2 1 1 , calculer det 


1 1 2

1 2 1

det A  2 2 1 12  6
1 1 2

1 2 1
C) si le déterminant est d’ordre supérieur ou égale à 4, on utilise la technique qui consiste à
developper le déterminant suivant une ligne ou une colonne.

Rappel

Soit A  .a[% + une matrice carré d’ordre n>1

1° Developement du déterminant suivant une colonne

|A|  4.1+[u% a[% 5A[% 5


‚

j  1, … , n
[rU

2° Developpement du détrminant suivant une ligne

|A|  4.1+[u% a[% 5A[% 5


‚

i  1, … , n
%rU

• 5A[% 5 est appelée mineur d’indice i, j


• .1+[u% 5A[% 5 est appelé cofacteur de a[%
• Le signe .1+[u% varie selon le tableau suivant :

»  »  »
8 »  » ;
7»  »  »:
 »  » 
6»  »  »9

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[- 52 -]
Notes de cours d’Algèbre

Exemple

1 1 1 0
A) - , calculer det A
3 2 2 1
1 3 1 2
0 1 1 1

1 1 1 0
det A  < <
3 2 2 1
1 3 1 2
0 1 1 1

Developpons ce déterminant suivant la 2ème ligne :

|A|  4.1+[u% a[% 5A[% 5


‚

%rU

 .1+VuU . 3 23 1 22 » .1+VuV . 2 2 1 1 22 » .1+VuW . 2 2 1 3 22 »


1 1 0 1 1 0 1 1 0

1 1 1 0 1 1 0 1 1

.1+VuX . 1 2 1 3 1 2
1 1 1

0 1 1

 24  8  8  0  40

5.4.3 Propriétés des déterminants

(1) Si dans un déterminant, une rangée (ligne ou colonne) est nulle, alors le déterminant est
nul.

Exemple

A 1 3 ; det A  2 1 3 20


0 0 0 0 0 0
2 2
100 500 1000 100 500 1000

(2) Le déterminant de A est égale à celui de la transposée de A

Exemple

1 3 1 2
Soit la matrice A  Ò Ó, alors A]$  Ò Ó
2 1 3 1

det A  |A|  3 3  7  3 3  |A]$ |


1 3 1 2
2 1 3 1

(3) Si on permute deux rangées parallèles d’un déterminant, sa valeur change seulement de
signe.
Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011
[- 53 -]
Notes de cours d’Algèbre

Exemple

Soit A  1 1 1,
1 0 2
det A  4  5  1
2 1 2

Soit Ah  1 1 1,
0 1 2
det Ah  5  4  1
1 2 2

Comme conséquence, un déterminant ayant deux rangées parallèles identiques est nul.

(4) Si on multiplie tous les éléments d’une même rangée d’un déterminant par un nombre =,
alors le nouveau déterminant vaut = multiplié par l’ancien déterminant.

Exemple

A 4 0 6 , det A  34 » 18  52, soit =  2  ‰Ah  =A  2.  4 0 6 


6 3 2 6 3 2

2 4 9 2 4 9

4 0 6 , det Ah  68 » 36  104  2 ~ 52  2 ~ det A


6 3 2

2 4 9

Conséquences

- Si on change de signe, tous les éléments d’une rangée d’un déterminant, le


déterminant aussi change de signe.
- On peut mettre en évidence un facteur commun à tous les éléments d’unerangée
- Un déterminant dont deux rangées parallèles sont proportionnelles est nul.

(5) Si les éléments d’une rangée sont des sommes de deux termes, le déterminant vaut la
somme des deux déterminants.

Exemple

A   2 0 1 » 2
1 2 3  1

7 1 63

det A  2 2 0 12 » 2 2 0 »22  33 » 40  7


1 2 3 1 2 1

7 1 6 7 1 3

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 54 -]
Notes de cours d’Algèbre

(6) La valeur d’un déterminant ne change pas quand on ajoute aux éléments d’une rangée
les équimultiples des éléments correspondants d’une ou plusieurs autres rangées
parallèles.

Exemple

A  1 1 1 , det A  21 1 12  15


2 5 2 2 5 2

1 3 4 1 3 4

Ah  1 » 1 1 » 3   0 4 5 , det Ah  15  det A


2 5 2 2 5 2
1»4 
1 3 4 1 3 4

5.4.4 Exemples d’application des déterminants

5.4.4.1 Rang d’une matrice A  ‰‚ì>

On appelle rang de la matrice A noté rg.A+ l’entier naturel r „ minn, ptel que :

- Il existe au moins une sous matrice carré d’ordre r dont le déterminant est non nul
- Toute sous-matrice carrée d’ordre ? ? a son déterminant nul.

Exemple

Soit A   2 4 2 10
1 2 1 5

3 6 3 10

Soient

Ah   2 4 2 et Ahh  4 2 10 les sous matrices carrées de A dh ordre 3


1 2 1 2 1 5

3 6 3 6 3 10

det Ah  det Ahh  0

2 10
En considérons Ahhh  Ò Ó une sous matrice carrée dh ordre 2, det Ahhh  50 " 0
3 10

Donc le rang de Êrg.A+Ë  2

5.3.4.2 Autres méthodes de la recherche du rang d’une matrice

a) définition (matrice échelonnée)

Une matrice A est une matrice échelonnée ou est mise sous forme échelonnée si le
nombre des zéros précédant le premier élément non nul d’une ligne augmente de lignes en

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 55 -]
Notes de cours d’Algèbre

lignes jusqu’à ce qu’il n’t ait plus de lignes. En d’autres termes, s’il existe des éléments non
nuls aU%@ , aV%A , … , a$%B où jU C jV C C j$

Avec la propriété v0  0 pour i „ r, j „ j$ et pour i ? ?.

Les éléments aU%@ , aV%A , … , a$%B sont appelés éléments distingués ou remarquables de la
matrice échelonnée.

b) Exemple

80 ;
2 3 2 0 4 5 6 1 2 4
1+ A  7 80 3;
: 2+ B 
0 7 1 3 2 0 0
6
6 09
0 0 0 0 0 2 0 0 0
60 0 0 0 0 0 09 0 0

0 1 3 0 0 4 0
80 0;
3+ C  7
0:
0 0 1 0 3
0 0 0 0 1 0
60 0 0 0 0 0 19

c) Matrice échelonnée réduite ou simplifiée

Une matrice échelonnée est dite matrice échelonnée réduite ou simplifiée par les lignes
si les éléments distingués :

- Sont les seuls éléments non nuls dans leurs colonnes respectives
- Valent chacun 1

Exemple

Matrice 3)

5.4.4.3 Equivalence ligne et opération élémentaire

1) Equivalence ligne

Une matrice A est dite équivalente à la matrice B si B peut être obtenue à partir de A par un
nombre fini d’opérations élémentaires sur les lignes.

2) Opérations élémentaires

1. On peut inter changer ou permuter la ièD ligne par la jèD colonne


Lv E F
2. On peut multiplier la ièD ligne par un scalaire non nul
L[ E kL[ , k"0
èD
3. On peut remplacer la i lignepar k fois la jèD ligne plus la ièD ligne.

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 56 -]
Notes de cours d’Algèbre

Sur le plan pratique, on applique les opérations 2 et 3 dans un premier stade, d’où
l’expression :

On peut remplacer la  èG par K’ fois la Þ èG ligne plus K fois (avec k" 0) la ièG ligne.

L[ » k h LH » K L[

5.4.4.4 Algorithme de réduction à la forme échelonnée

1° Supposons que la jèG colonne soit la première colonne avec un élément non nul.

Echangeons les lignes de sorte que le premier élément non nul soit dans la première ligne,

2° Pour chaque i > 1, on applique la combinaison :

L[ · aU%I L[ » aU%@ L[

On répète 1° et 2° avec la sous-matrice formée par toutes ligne sauf la première et on


continue cette méthode jusqu’à ce que la matrice soit sous forme échelonnée.

Exemples

1+ A  2 4 2 2
1 2 3 0

3 6 4 3

Réduire A sous forme échelonnée

LV · 2LU » 1LV

⇒LV · .2, 4,6,0+ » .2,4, 2,2+

· .0,0,4,2+

LW · 3LU » 1LW

· .3, 6,9,0+ » .3,6, 4,3+

· .0,0,5,3+

On a ainsi A  0 0 4 2
1 2 3 0

0 0 5 3

LW · 5FV » 4LW

· .0,0, 20, 10+ » .0,0,20,12+

· .0,0,0,2+

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[- 57 -]
Notes de cours d’Algèbre

D’où la matrice échelonnée A  0 0 4 2


1 2 3 0

0 0 0 2

2+ B  2 4 2 10
1 2 3 0

3 6 3 10

LV · 2FU  LV

· .0,0,0,0+

LW · 3LU  LW

· .0,0,0, 25+

D’où la matrice échelonnée B   0 0 0 0  0 0 0 25 rg.B+  2


1 2 1 5 1 2 1 5

0 0 0 25 0 0 0 0

5.4.4.5 Réduction à la forme échelonnée réduite

Supposons que A  .a[% + soit une matrice de forme échelonnée ayant pour éléments
distingués aU%@ , aV%A , … , a‚%J .

Appliquons les combinaisons :

LV · ak % L[ » a[%@ LK ; k " 1, … , i  1 pour i  2, i  3, … , i  r

Ainsi A est remplacée par une matrice échelonnée dont les éléments distingués sont les
seuls éléments non nuls dans leurs colonnes respectives.

Multiplions L[ par aÚU v0 , 1 „ r, finalement les éléments distingués sont chacun égaux à 1.
C.-à-d. on a réduit la matrice échelonnée sous une forme réduite ou simplifiée.

Exemple

4 5 6
Soit A  0 0 3 2 5
2 3

0 0 0 0 2

Réduire A sous une forme échelonnée réduite ou simplifiée

6
A  0 0 L 2 5
Æ 3 4 5

0 0 0 0 Æ

LU · 4LV » 3LU

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[- 58 -]
Notes de cours d’Algèbre

'LU · .0,0, 12, 8, 20+ » .6,9,12,15,18+

· .6,9,0,7, 2+

6 9 0
D’où A  0 2 5
7 2
0 3
0 0 0 0 2

LV · 2LV » 5LW

'LV · .0,0, 6, 4, 10+ » .0,0,0,0,10+

· .0,0, 6, 4,0+

6 9 0
D’où A  0 0 6 4 0 
7 2

0 0 0 0 2

LU · LU » LW

· .6,9,0,7, 2+ » .0,0,0,2+ · .6,9,0,0+

6 9 0 7 0
6 9 86 6 6 6 6;
3 7
6 8 6 ;
1 0 0
A  0 0 6 4 0  7 :
0 7 0
6 6: 7 0 0:
0 0 4 0 2
76 6 6
  2
0 1
60
0 0 0 0 2 3
62 2 29
0 0 0 0 2
0 0 0 19
2 2

W M
N
1 V 0 0
D’où la matrice échelonnée réduite A  )0 0 1
V
0-
W
0 0 0 0 1

5.4.4.5.6 Détermination du rang de la matrice par la réduction à la forme échelonnée

Soit A  .a[% + une matrice, le nombre r des lignes non nulles de la matrice A échelonnée ou
mise sous forme échelonnée, forme une base de A. Donc le rang de A est le nombre r.

Exemple

Soit A  2 6 3 3
1 2 0 1

3 10 6 5

Trouver le rang de A par réduction à la forme échelonnée

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 59 -]
Notes de cours d’Algèbre

LV · .2,4,0  2+ » .2, 6,3,3+ · .0, 2,3,1+

D’où A  0 1
1 2 0 1
2 3
3 10 6 5

 0 2 3 1  .avec LW · .3,6,0, 3+ » .3, 10,6,5+  .0, 4,6,2+


1 2 0 1

0 4 6 2

FW · FW  2FV · .0, 4,6,2+ » .0,4, 6, 2+

D’où A  0 2 3 1 
1 2 0 1

0 0 0 0

Comme le nombre des lignes non nulles vaut 2, alors le rang de A est égal à 2 (rg.A+  2+

5.4.4.5.7 Résolution du système de CRAMER

a) Définition et notion

Soit le système de n équations à n inconnues suivant :

UU U
» aUV xV » » aU‚ x‚  bU
O VU V
&
 » VV V » » aV‚ x‚  bV
.1+¢
U xU » a ‚V xV » » a‚‚ x‚  b‚

On peut mettre ce système sous la forme matricielle de la manière suivante :

AX  B (2) où :

UU aUV aU‚
-X   & 
xU
B & 
bU
A)
aV‚
&
VU VV

x‚ b‚
U a‚V a‚‚

b) Exemple

Q
2x  W y  1
P xy»z  0 ¢
3x » 4y  6z  9
Alors sous la forme matricielle, nous avons :

5
x
A) 3 - , B  0  , X  RyS
2 1
0

9
1 1 1 z
3 4 6

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 60 -]
Notes de cours d’Algèbre

Le système (1) ou (2) est dit de Cramer si le déterminant de A est différent de 0, en


d’autres termes det A " 0.

Pour résoudre un système de Cramer, on utilise la méthode suivante :

soit AX  B, alors

¨] ÕT
x%  où A % est obtenue en remplaçant la jèD colonne de A par la colonne B des
¨] Õ
termes indépendants.

c) Exemple
5
soit le système suivant: O
2x  y  1
3 ¢
xy»z  0
3x » 4y  6z  9

Trouver l’ensemble .x, y, z+ de solution

Sous la forme matricielle, nous avons :

AX  B

5
x
A) - , B  0  , XR S
2 0 1
3 y
9
1 1 1 z
3 4 6

5
A< 3 < det A  7 " 0
2 0
1 1 1 3
3 4 6

Donc c’est un système de Cramer.

det AU
x
det A

5 5
AU  ) 3 - det A  < 3 <  13
1 0 1 0
U

9 9 4 6
0 1 1 0 1 1
4 6

13 39
x M 
7
W

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 61 -]
Notes de cours d’Algèbre

ÚQ ÚQ

AV  U 1 0 1 V det AV  W 1 0 1 W  30 ' y 


¨] ÕA
2 1 W 2 1 W ÚX´
M
y
3 9 6 3 9 6
,
¨] Õ

AW   1 1 0 det AW  2 1 1 02  17 ⇒ z 
2 0 1 2 0 1
¨] ÕY ÚQU
M
3 4 9 3 4 9
z ¨] Õ
,

39
8 7 ; 1 39
X7 : 90
90
7 7 : 7
51
51
6 7 9

5.4.4.5.8 Matrice inverse

Soit la matrice A  ‰‚~‚ .

On dit que A est inversible (possède une matrice inverse notée ÚU + si et seulement si
det A " 0 ; en d’autres termes A est une matrice régulière.

Dans ce cas :

1
AÚU  tr
det A .ÕIT +

Où A [% est le cofacteur de l’élément a[% dans la matrice A

Exemple

ÚQ

A  U 1 1 1 V
2 0 W
Trouver l’inverse de A
3 4 6

1° calcul du déterminant

5
det A  < 3 <7"0
2 0
1 1 1 3
3 4 6

2° Matrice des cofacteurs

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 62 -]
Notes de cours d’Algèbre

Soit A[%   VU aVW  a[%  .1+[u% 5A[% 5


aUU aUV aUW
a aVV ainsi donc :
aWU aWV aWW

aUU  .1+UuU 3 3642


1 1
4 6

aUV  .1+UuV 3 33


3 6
1 1

En procédant de la même manière, on trouve les valeurs :

20 5 11
aUW  1, aVU  , VV  17, VW  8, WU  , WV  , W,W  2
3 3 3

2 3 1
) W 17 8-
ÚV´
Donc A[% 
ÚQ ÚUU
2
W W

3° Transposée de la matrice des cofacteurs

20
5
8 3 ;
2
7 11:
3
trÊÕIT Ë
3 17
61 8 2 9
3

4° L’inverse de A notée ÚU

1
AÚU  tr
det A ÊÕIT Ë

ÚV´ ÚQ
2
)3 ÚUU-
U W W
 Z 17
Y W
1 8 2

2 20 6 20 5
5
W8
3 ;
11:  1 U1 17 11V
3
D’où AÚU  M 7
3 17 3 7
3 24 6
61 8 29

5.4.4.5.9 Résolution d’un système de Cramer par la méthode matricielle

Soit le système algébrique linéaire de Cramer : AX  B

Puisque le système est de Cramer, alors le det A " 0


Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011
[- 63 -]
Notes de cours d’Algèbre

Par conséquent la matrice A est inversible.

La solution du système est donnée par X  AÚU B où AÚU est la matrice inverse de A.

Exemple

Soit le système linéaire :

x»y»z3
[2 » y  z  1¢
x»y»z0

Sous la forme AX  B on a :

x
2 1 1 R S  1 det A  22 1 12  6 " 0
1 1 1 3 1 1 1

 1 1 \
1 ^
y
z 0 1 1 1
Õ ] Ø

L’ensemble des solutions de ce système est donné par :

X  AÚU B avec AÚU la matrice inverse de A

8ÚW;
 N
D’où R S  3 3 . 1  N 9  7 V :
2 2 0 3 8
U U
N
0
Ü 1 2 3 0
6N9
1 U

_ ÚW U
'x  N ,  , ÜN
V

Exercices

Ó,B   1 2 1 , C  2


1 1 4 1
2 1 3
1) Soit A  Ò
3 2 1
1 1 2 3

Calculer, lorsque le produit est possible, les produits AA, BB, AC, AB, CC, tr`Õ

2) On a (m~ + une matrice de dimension m~ . Trouver le dimensions de produits


suivants, si le produit est défini par :
A) .2 ~ 3+.3 ~ 4+
B) .4 ~ 1+.1 ~ 2+

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 64 -]
Notes de cours d’Algèbre

C) .1 ~ 2+.3 ~ 1+
D) .5 ~ 2+.2 ~ 3+
E) .3 ~ 4+.3 ~ 4+
F) .2 ~ 2+.2 ~ 4+

et B  2 1 3 1
1 4 0 1
2 1 0
3) Soient A  Ò Ó
1 0 3
4 0 2 0
a) Déterminer les dimensions de AB
b) Soit Cv0 l’élément de la  èG et de la Þ èG colonne du produit AB c.-à-d.AB ÊC[% Ë
Trouver CVW , CUX , et CVU

3 5 6 1
4) Calculer
1 2 3 4
A) Ò Ó»Ò Ó
0 5 1 1 2 0 2 3
1 2 3 3 5
B) Ò Ó»Ò Ó
0 4 1 1 2

4 5 6
1 2 3
C) .¢3+ Ò Ó

1 1 3 0 2
5) Montrer que < <  60
3 1 0 1 2

5 1 0 0 6
0 1 3 1 0

6) Déterminer les valeurs de k pour lesquelles

3 30
k k
4 2k
7) Réduire les matrices suivantes à la forme échelonnée :
3 2 5 1 2
a) ) -
4 1 2 3 3
2 3 1 1 4
5 2 2 1 2
2 1 1 4 1 2
b) ) -
3 2 1 3 2 3
4 3 4 2 0 5
5 1 0 3 4 2

8) Décrire l’ensemble des triplets .a, b, c+ rendant le rang de la matrice 1 2 $ %


1 1 $

2 1 %
égale à deux
9) Réduire A à sa forme échelonnée et ensuite à sa forme canonique ligne

A) A  2 4 1 2 3
1 2 1 2 1

3 6 2 6 5

B) A  3 0 4
2 3 2 5 1

5 6 5 7
1 2
4

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 65 -]
Notes de cours d’Algèbre

1 3 1 2
C) A  ) -
0 11 5 3
2 5 3 1
4 1 1 5
0 1 3 2
D) A  ) -
0 4 1 3
0 0 2 1
0 5 3 4
10) Trouver le rang de la matrice
1 3 1 2 3
a)   ) -
1 4 3 1 4
2 3 4 7 3
3 8 1 7 8
1 2 3
b)   ) -
2 1 0
2 1 3
1 4 2
1 3
c) A  ) -
0 2
5 1
2 3
11) Calculer la matrice inverse de

1 1 2 0
A) -
2 0 2 3
2 5 1 0
1 2 2 2

12) A quelle condition doit satisfaire bU , bV , bW pour que le système :

[2U » 6V  11xW  bV ¢


xU » 2xV  3xW  bU

xU  2xV » 7xW  bW
Admette au moins une solution
13) Résoudre les systèmes suivants :

a) a
3 » 5y  8 ¢
4  2  1

b) a
2x  3y  1¢
4x » 7y  1

c) [  » 2  4Ü  3 ¢
2  2 » 2Ü  7

3  4  6Ü  5

d) [  3Ü  2 » 1¢
2Ü » 3  » 3

3 » Ü  2  2

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 66 -]
Notes de cours d’Algèbre

Chapitre VI

Anneaux et corps
6.1 Anneaux

6.1.1 Définition

Soit A un ensemble muni de deux lois de composition notée + et .

.A, », . + est un anneaux si et seulement si on a simultanément les propriétés suivantes :

 .A, »+ est un groupe commutatif


 .A, . +est un demi  groupe
 La multiplication est distributive par rapport à l’addition.

En d’autres termes :

+ est associative, commutative, admet un élément neutre, tout élément de A est symétrisable
par rapport à l’addition.

. est associative c.-à-d.(a, b, c  A, a. .b. c+  .a. b+. c, la multiplication est distributive par
rapport à l’addition c.-à-d .(a, b, c  A, a. .b » c+  .a. b+ » .a. c+ ;

de même.a » b+. c  .a. c+ » .b. c+.

6.1.2 Définition (anneau commutatif)

.A, », . +est un anneaux commutatif si (A, », . +est un anneau tel que . est commutative
6.1.3 Définition (anneau unifère ou unitaire)

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 67 -]
Notes de cours d’Algèbre

L’anneau .A, », . +est unifère ou unitaire si .A, », . + est monoïde c.-à-d.si .admet un élément
neutre.

Exemple

., », . + est un anneau commutatif unitaire.

6.2 Sous-anneaux
6.2.1 Définition

Soient .A, », . + un anneau et B * A.

B est un sous-anneau de .A, », . + si et seulement si les restrictions »Ø , .Ø confèrent à B la


structure d’anneau ; en d’autres termes .B, »B , .B +est un anneau.

6.2.2 Propositions (caractérisation des sous-anneaux)

Soit ., », . + un anneau et & * .

B est un sous-anneau de ., », . + si et seulement si B est un sous-groupe de ., »+ stable


pour la multiplication.

Si et seulement si B est une partie monoïde de ., »+ stable pour la – et la .

Preuve

Considérons le schéma suivant : (1) ' (2) ' (3) ' (1)

(1) B est un sous-anneau de.A, », . +


(2) B est un sous-groupe de .A, »+ stable pour la multiplication
(3) B est une partie monoïde de .A, »+ stable pour la – et la .

a) (1) ' (2) : comme B est un sous-anneau de .A, », . +, alors il est trivialement un sous-
groupe de .A, »+ et il est aussi stable pour la multiplication (car B un anneau par
hypothèse) donc (1) ' (2)

b) (2) ' (3)

Puisque B est un sous-groupe de .A, », . +, il est stable pour la -, la stabilité


de.découle de (2) donc (2) ' (3)

c) (3) ' (1)

Puisque B est un monoïde pour l’+ et est stable pour la –, alors B est un sous-groupe
de .A, »+ comme B est stable pour la ., il reste à montrer que la multiplication est
distributive par rapport à l’addition.

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 68 -]
Notes de cours d’Algèbre

En effet, ( x, y, z  B, p

¢ x.y » z+  xy » xz b en vertu de la distributivité de . par rapport à lh » sur a


.x » y+. z  xz » yz

Donc B est un sous-anneau de .A, », . +Cqfd

Exemple

., », . + @! un sous  anneau de ., », . +

6.2.3 Définition (diviseur de zéro)

Soient .A, », . + un anneau et x´  . x´ est appelé diviseur de zéro si et seulement si x´ " 0


et il existe ´   avec ´ " 0, tels que x´ . y´  0

Exemple

.° , », °+ est un anneau 2d est un diviseur de zéro car 2d . 3d  0 avec 2d " 0 ! 3d " 0

6.2.4 Définition (anneau d’intégrité ou intègre)

Soit .A, », . + un anneau.

.A, », . + est dit anneau d’intégrité ou intègre si et seulement si .A, », . + est sans diviseurs de
zéro.

Exemple

., », . + est un anneau intègre ou d’intégrité car on ne peut pas trouver deux éléments
différents de 0 dont le produit est égal à 0.

C.-à-d. ( a, b   a. b  0 ⇔ a  0 ou b  0

6.3 Corps
6.3.1 Définition

Soit .e, », . + un anneau intègre

.e, », . +est un corps si et seulement si :

eì , . + est un groupe

Le corps est commutatif si la multiplication est commutative

6.3.2 Exemple

., ». + est un corps commutatif

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 69 -]
Notes de cours d’Algèbre

6.4 Sous-corps
6.4.1 Définition

Soient .e, », . + un corps et B * e.

B est un sous-corps de e si seulement les lois induites sur B confèrent à B la structure de


corps.

6.4.2 Exemple

.‰, », . +est un corps tandis que  est un sous-corps de ‰

Exercices

1) Soit K défini de la manière suivante : K  x  ‰: ‹a, b  ‰ avec x  a » br » cr V  où r 


√2
a) Montrer que .K, », . +est un anneau commutatif
b) Montrer que .K, », . + est un corps
2) Soit A  a, b, c, d
Sur -.A+, considérons 8 et 2 . Donner la structure de .-.A+,8,2+
3) Dans l’ensemble G  z: z  .a, b+, a  ‰ et b  ‰.

On définit l’égalité z  z h ssi  a  af ¢ et deux lois de compositions internes définies


b  bf
par :
.a, b+ » .c, d+  .a » c, b » d+
.a, b+. .c, d+  .ac, ad » bc+
A) Montrer que .G, », . + est un anneau commutatif et unitaire
B) Quels sont les diviseurs de zéro
4) Soit E l’ensemble des couples x  .xU , xV +.
On définit sur E deux lois * et ítelles que :
x ì y  .xU » yU , xV » yV +
x í y  .xU yU » xV yV , xU yV » xV yU +
a) Montrer que les deux lois * et í munissent E d’une structure d’anneau
b) Montrer que l’anneau devient un corps si on remplace la loi í par :
x í y  .xU yU  xV yV , xU yV » xV yU +
5) Considérons des ensembles quotients pour la commodité des calculs, la classe
d’équivalence de x C(x) est notée d
K  Q  00d , 1d , 2d , 3d , 4d 1 des entiers modulo 5
A N  00d , 1d , 2d , 3d , 4d , 5d 1 des entiers modulo 6
Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011
[- 70 -]
Notes de cours d’Algèbre

pour les lois »d et ~d définies dans les entiers modulo‰


a) Montrer que les ensembles A et K sont des anneaux commutatifs et unitaires

b) Montrer que l’anneau A admet des diviseurs de zéro, c.-à –d. des éléments ad  A
et bd  A tels que ad ~ bd  0
c) Montrer que K n’admet pas de diviseur de zéro
d) En déduire que K est un corps

}: K · K
e) Etudier la fonction :

 º y  f.x+  xd Q  xd  K

Résoudre dans K : xd Q  xd  0d
6) A désigne un anneau appelé anneau de Boole3, tel que ( x  A, x²  x, les deux lois
étant notées comme l’addition et la multiplication des entiers
a) Montrer en écrivant la propriété définissant A pour x » x, que x = -x pour x A
b) Montrer que A est commutatif en calculant .x » y+V
c) Montrer que la relation xy  x entre éléments de A est une relation d’ordre entre
élément de A, qu’on peut écrire x „ y
d) Calculer xy.x » y+ lorsque   , 
7) Dans l’anneau /6, résoudre les équations
a) xd Q  1d  0d
b) xd Q  2d  0d
c) xd Q » xd W » 2d  0d
8) Soit r ì , on munit le groupe abélien V de la multiplication * définie par :
Pour .xU , xV +  V , .xU , xV + ì .yU , yV +  .xU yU » rxV yV , xU yV » yV xU +
a) Vérifier que .V , »,ì+ est un anneau commutatif.
b) Pour quels entiers r cet anneau est-il intègre ?
9) On munit le groupe abélien ² de la multiplication définie par :
Pour .xU , xV +, .yU , yV +  V , .xU , xV +. .yU , yV +  .xU yU , 0+
Obtient-on un anneau ?
Quels sont les diviseurs de zéro ?

3
Boole, George (1815-1864), mathématicien et logicien anglais.

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 71 -]
Notes de cours d’Algèbre

Chapitre VII

Espaces vectoriels
7.1 Définition

Soit e un corps commutatif et .V, »+ un groupe commutatif.

V est appelé espace vectoriel sur e noté .e, V, »+ si les propriétés suivantes sont
simultanément vérifiées :

Il existe une loi de composition externe :

e~V·V

.i, j+ º ijklVérifiant les conditions suivantes :

C.-à-d. (a, b  e, ( u¦  V, a.b. u


kl+  .ab+u
kl
(i) Elle jouit de la propriété d’associativité mixte

(ii) La loi externe .est distributive par rapport à l’addition dans V

C.-à-d (a  e, ( xkl, y
kl  V, a.xkl » y
kl+  axkl » ay
kl

(iii) La loi externe .est distributive par rapport à l’addition dans e

C.-à-d(a, b  e, , ( xkl  V, .a » b+xkl  axkl » bxkl

(iv) La loi externe .admet1e comme élément neutre

1e . xkl  xkl

Les éléments de V sont des vecteurs et ceux de e sont des scalaires

Ces conditions sont dites axiomes ou propriétés d’espace vectoriel

7.2 Notation

kl est noté v
Le symétrique du vecteur v kkkkkl et l’on dira que klest multiple de v
kl si il existe r  e tel
que

kl  rv
kl
L’espace vectoriel .e, V, »+ est rée ou complexe suivant eest le corps ‰ ou m.
Exemples

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 72 -]
Notes de cours d’Algèbre

1) .‰, ‰, »+ est un espace vectoriel


2) (‰, ‰², »+est un espace vectoriel
3) Soit E un ensemble
‰n É }: E o ‰
ʉn , »Ë: f, h  ‰n , .f » h+.x+ É f.x+ » h.x+
ʉn , »Ë est un groupe commutatif
‰ ~ ‰n · ‰n
.λ, f+ º λ. f
=}.+ É =}.+'ʉ, ‰n , »Ëest un espace vectoriel

Règles de calcul

1) ( a  e, ( u
kl, v
kl  V, kl  v
a.u kl+  au
kl  av
kl

Preuve

kl  v
a.u kl+ » av
kl  aÊ.u
kl  v
kl+ » v
klË

 kl » .v
ÒÊu kl+Ë » v
klÓ

kl  v
 a.u kl » v
kl+  a.u klq  u
kl » 0 kl

kl  v
Donc a.u kl+  a.u
kl  v
kl+ » av
kl  av
kl  au
kl  av
kl{|}o

2) ( a, b  e, ( u
kl  V, .a  b+u
kl  au
kl  bu
kl

Preuve

kl » bu
.a  b+u kl  Ê.a  b+ » bËu
kl

kl  au
 . a  b » b+u kl

kl  .a  b+u
Donc .a  b+u kl » bu
kl  bu
kl  au
kl  bu
kl{|}o

kl  V, a.u
3) ( a  e, ( u kl+  au
kl

Preuve

kl  .0e  a+u
.a+u kl
kl  au
 0e u kls  au
kl  O kl   au
kl

Donc a.u kls  u


kl+  aÊ0 kls  au
klË  a0 kls  au
kl  0 kl   au
kl{|}o

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 73 -]
Notes de cours d’Algèbre

4) kl  V, 0e ~ u
(u kls
kl  0

Preuve

kl  .0e  0e +u
0e ~ u kl =0e u
kl  0e +u kls  0
kl  0 kls  0
kls

kl ~ 0e  u
u kl.0e  0e +  u
kl0e  u kls  0
kl0e  0 kls  0
kls {|}o

kls  0
5) ( a  e, a. 0 kls . a  0
kls

Preuve

Elle est triviale (cfr 4))

6) ( a  e et (u kls ssi a  0e ou u
kl  V, a. kul  0 kls
kl  0

Preuve


kls et a " 0e et montrons que u kls
Condition nécessaire
kl  0
7) Supposons que a. u kl  0

Puisque a " 0e ⇒aÚU existe

Donc ÚU .
kl+ 
.u ÚU klt  0
.0 klt .+

D’autre part, ÚU .
kl+  .aÚU . a+u
.u kl  ne  u
kl.2+

klt
kl  0
.i+et .2i+⇒u

 Condition suffisante

klt  Ê0
( a  e, a. 0 klt  0
klt Ë  0
klt  0
klt  0
klt  0
klt  0
klt {|}o

7.3 Définition (sous-espace vectoriel)

Soient .e, V, »+ un espace vectoriel et Q " A * V. A est un sous-espace vectoriel de V si et


seulement il vérifie simultanément les propriétés suivantes :

(i) .A, »+ est un sous-groupe de .V, »+


(ii) A est stable pour la multiplication externe c.-à-d. :( λ  e et ( v
kl  A, λv
kl  A

Exemples

kls 1 est un sous  espace vectoriel de .e, V, »+


1) 00

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 74 -]
Notes de cours d’Algèbre

2) Soient
R¿xÀlh ensemble des polynômes entiers à coéf©icients réels et R ‚ ¿xÀ> h @ $> des
polynômes entiers en x à coefficient réel de degré „  est un sev. de .‰, R¿xÀ, »+

×. S : Sous-espaces vectoriels triviaux

kls 1et V sont des sev. triviaux.


Si .e, V, »+ est un espace vectoriel, alors 00

7.4 Proposition (caractérisation d’un sous-espace vectoriel)

Soit .e, V, »+ un espace vectoriel et Q " O * w. M est un sous-espace vectoriel de V si et


seulement si M vérifie M vérifie simultanément les conditions suivantes :

1) O " Q
2) ( =, x  e ! ( kl, ˜l  O, = kl » x˜l  O

Preuve

a) Condition nécessaire

Puisque M est un sev., il est non vide car M est un sous-groupe de .V, »+, e lui appartient .

D’autre part, en tant que sev. M est stable pour la multiplication scalaire, donc :

( λ, β  e et (u
kl, v
kl  M, λu
kl » βv
kl  M en combinant la stabilité externe et du fait que M est un
sous-groupe de .V, »+.

b) Condition suffisante

En remplaçant λ par 1e et β par  1e dans l’expression λu


kl » βv
kl, on aura:

λu
kl » βv
kl  1e u
kl  1e v
kl  M ⇒ M " Q .i+

kl  v
=u kl  u
kl » .v
kl+  M .2i+

.i+ et .2i+⇒ M est un sous-groupe de.V, »+

D’autre part, (λ  e et ( u
kl  M, λu
kl  M Êen vertu de .2i+Ë

Donc M est un sous-espace vectoriel de .e, V, »+Cqfd.

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 75 -]
Notes de cours d’Algèbre

7.5 Proposition (autre manière d’exprimer la caractérisation d’un


sous-espace vectoriel)

Soient .e, V, »+un espace vectoriel et Q " O * w, alors M est un sev. de.e, V, »+ si et
seulement si M vérifie simultanément les conditions suivantes :

(i) M+M * O . ˜ % , $  O, » $  O+
(ii) ( =  e, =O * O .( l  O, ( =  e, = l  O+

7.6 Proposition

L’intersection d’une famille" Q des sous-espaces vectoriels de .e, V, »+ est un sous-espace


de.e, V, »+.

Preuve

Soit T une famille des sev. de .e, V, »+

Posons M  s T ; M " Q klq  s T  M .i+


car 0

kl, v
D’autre part, ( u kl  s T et ( λ, β  e, =˜l » x kl  s T  M en vertu de la caractérisation dh un
sous-espace vectoriel (2i)

.i+et .2i+ ⇒ M  t T est un sous  espace vectoriel de.e, V, »+

7.7 Proposition et définition

Soient .e, V, »+ un espace vectoriel et Q "  * w. L’intersection de tous les sev. contenant A
est un sous-espace vectoriel contenant A et il est le plus petit sous-espace vectoriel de
.e, V, »+ contenant A et est appelé sous-espace vectoriel engendré par A de notation
vect (A).

Preuve

La preuve est triviale en vertu de proposition 7.6

7.8 Propriétés

Soient A et B des parties de .e, V, »+

kls 1
1) Vect .Q+  00
2) Vect .A 8 B+  vect .A+ » vect.B+
Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011
[- 76 -]
Notes de cours d’Algèbre

3) Vect (A)   si et seulement si A est un sous  espace vectoriel


4) Si AU et AV sont des sev. de .e, V, »+, alors vect .AU 8 AV +  AU » AV

Preuve

2+ On montre d’abord que la somme de deux sous-espaces vectoriels de .e, V, »+est un


sous-espace vectoriel de .e, V, »+,

En effet, soient EU et EV deux sev. de .e, V, »+,

—U " 0 et EV " 0 ⇒ EU » EV " 0 (i)

y .EU » EV +
?
.EU » EV + » .EU » EV + *

.EU » EV + » .EU » EV +
 EU » .EV » EU + » EV .par associativité de lh
» dans V qui est groupecommutatif

 EU » .EU » EV + » EV

 .EU » EU + » .EV » EV + * EU » EV (car EU » EU * EU et EV » EV * EV

Donc .EU » EV + » .EU » EV + * .EU » EV +.2i+

En fin, λ  e, λ.EU » EV + * EU » EV

En effet, λ.EU » EV +  =—U » λEV * EU » EV car λ—U * EU et λEV * EV

⇒λ  e, λ.EU » EV + * EU » EV .3+

.i+, .2i+et .3i+ ⇒ EU » EV est un sous  espace vectoriel de .e, V, »+

En particulier, vect.A+ » vect.B+est un sous  espace vectoriel de .e, V, »+

Montrons maintenant que A 8 B * vect.A+ » vect.B+

A * vect.A+ * vect.A+ » vect.B+

kls  vect.A+ » vect.B+


En effet ( xkl  A, xkl  vect.A+, xkl  xkl » 0

De même B * vect.B+ * vect.A+ » vect.B+

kl  B, y
En effet ( y kl  vect.b+, y
kl  y kls  vect.A+ » vect.B+
kl » 0

D’où A 8 B * vect.A+ » vect.B+ (*)


Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011
[- 77 -]
Notes de cours d’Algèbre

Montrons enfin que tout sous-espace vectoriel contenant A 8 B contient vect.A+ » vect.B+

C.-à-d. vect .A 8 B+ * vect.A+ » vect .B+

Pour montrer cette inclusion, introduisons la notion suivante :

Définition

Soit Q " A * V . alors l’ensemble noté :

V.A+  xkl  V: ‹n  , λU , … , λ$  e, aklU , … , akl$  Atels que xkl  ∑‚[rU λ[ akl[ est appelé ensemble
des combinaisons linéaires des éléments de A.

Montrons que vect .A+  V.A+

Il faut montrer que V.A+ " Q

En effet A * V.A+.i+

Montrons V.A+ est un sous-espace vectoriel

xkl  V.A+et y
kl  V.A+, alors xkl » y
kl  V.A+

kxl  ∑‚[rU α[ akl[ , y


kl  ∑D
%rU λ% a
kl%où i  1, … , n, α[  e et xkl[  A, j  1, … , m, λ%  e et y
kl%  A

kl  ∑‚[rU α[ akl[ » ∑D
l » y %rU λ% a
kl%

 ∑Du‚ klK
KrU βK a

Où 1 „ k „ n, βK  αK et aklK  xklK et n » 1 „ k „ m » n, βK  λKڂ , xklK  y


klKڂ

Donc (k  1, … , m » n, βK  e et aklK  A

kl  ∑Du‚
⇒l » y klK  V.A+
KrU βK a

V.A+ » V.A+ * V.A+ .2i+

Montrons maintenant que ( =  e , =V.A+ * V.A+

En effet, ( =  e ! ( xkl  V.A+

xkl  ∑‚[rU α[ akl[ ⇒ =xkl  λ ∑‚[rU α[ akl[  ∑‚[rU.λα[ +akl[  ∑‚[rU β[ akl[ où β[  λα[

⇒=xkl  ∑‚[rU β[ akl[  V.A+

⇒=V.A+ * V.A+.3i+
Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011
[- 78 -]
Notes de cours d’Algèbre

.i+, .2i+, .3i+ ' V.A+est un sous  espace vectoriel de V

V.A+ " Q ⇒ A * V.A+; vect .A+ * V.A+ ⇒ vect.A+ * V.A+.4i+

Il reste à montrer que V.A+ * vect .A+.

xkl  A; xkl  ∑‚KrU λK aklK avec λU , … , λ‚  e. et lU , … , l  

kxl  vect A % ? vect A est un sous  espace vectoriel+

⇒(λU , … , λ‚  e, lU , … , l   * ˜ %!  ÊA * V.A+Ë

D’où V.A+ * vect A .5i+

.4i+ et .5i+ ⇒ vect .A+  V.A+{|}o

Exemple

Soit A  .1,2,0+, .1,0,1+ * ‰W ˜ % ‰W  .x, y, z+: x  ‰, y  ‰, z  ‰

Déterminer vect A

xkl  .x, y, z+  vect .A+, si et seulement si p

x
‹α, β  ‰ tels que RyS  #  2  » x 0
1 1

z 0 1

x # x
⇒RyS  R 2# S »  0 
z 0 x

x α » β   α » β
⇒RyS   2α  ⇒ [  2α ¢
z β Üβ

Úþ
⇒vect .A+  .x, y, z+  ‰W : x  V
» z#

7.9 Définition (partie libre ou indépendance linéaire)

Une partie A d’un espace vectoriel est libre si et seulement si aucun vecteur ne s’exprime
comme combinaison linéaire des éléments qui sont différents du vecteur considéré c.-à-d. :

( xkl  A, xkl  vect A .A á xkl+

Remarque

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 79 -]
Notes de cours d’Algèbre

Pour montrer qu’une famille xklU , xklV , … , xkl‚  des vecteurs est libre, on montre :

kl si et seulement si αU  αV 
4 α[ xkl[  0 où α[  e
‚

 α‚  0
[rU

Exemples

1) SoitA  [.1,0,1+
 , .1,0,1+ z  ‰W
 , .0,1,0+
@ A Y

A est une partie libre car aucun des eklU , eklV , ekkklW ne se met pas sous forme d’une combinaison
linéaire de deux autres.

En effet, eklU " αeklV » βeklW , eklW " αeklV » βeklU , ekkklαe
V klU » βe
klW

2) Soit &  .1,0+, .0,1+, .3,4+ * ‰V


Vérifions si B est une partie libre,

On a :&  [.1,0+ z * ‰V


 , .3,4+
 , .0,1+
kl@
ý kkkkl
ýA klY
ý

kxl ? αxklU » βxklV

.3,4+  α.1,0+ » β.0,1+  .α, 0+ » .0, β+  .α, β+ ⇒ a


α  3¢
β4

B n’est pas une partie libre car xklW  αxklU » βxklV s’écrit sous forme de combinaison linéaire.

7.10 Définition (partie génératrice)

Soit A une partie de .e, V, »+.

A est une partie génératrice de V si et seulement si vect A  V ; en d’autres termes A est


une partie génératrice de V si et seulement si :

kl  V, ‹n  , αU , … , α‚  e, aklU , … , akl‚  Atels que :


(v

˜l  4 #0 l0


0r´

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 80 -]
Notes de cours d’Algèbre

Exemple

‰W est un espace vectoriel sur ‰, alors A  .1,0,0+, .0,1,0+, .0,0,1+ est une partie génératrice
de ‰W

En effet, ( x, y, z  ‰W ,‹#, x, {  ‰ tels que :

.x, y, z+  αaklU » βaklV » δaklW

 α.1,0,0+ » β.0,1,0+ » δ.0,0,1+

 .α, 0,0+ » .0, β, 0+ » .0,0, δ+  .α, β, δ+

#
⇒}  x ¢
Ü{

×. S : il est à noter que dans une famille libre, on ne peut pas trouver un élément nul, ni un
élément qui se répète deux fois

7.11 Définition (Base)

Une base d’un espace vectoriel est une famille des vecteurs qui est à la fois libre et
génératrice.

Exemple

Soit ~V .‰+ l’ensemble des matrices réelles carrées d’ordre 2. Montrons que

Ó# est une base de ~V .‰+


1 0 0 0 0 1 0 0
A  Ò Ó,Ò Ó,Ò Ó,Ò
0 0 1 0 0 0 0 1

(i) Montrons d’abord que A est une partie génératrice

Ó  ~V .‰+ , Ò
a c a c 1 0 0 0 0 1 0 0
C.-à-d. pour Ò Ó  αU Ò Ó » αV Ò Ó » αW Ò Ó » αX Ò Ó
b d b d 0 0 1 0 0 0 0 1

a c 1 0 0 0 0 1 0 0 αU αW
En effet Ò Ó  αU Ò Ó » αV Ò Ó » αW Ò Ó » αX Ò Ó  Òα αX Ó
b d 0 0 1 0 0 0 0 1 V

a  αU
c  αW
⇒Ob  α ¢
V
d  αX

a c 1 0 0 0 0 1 0 0
Ò Ó  aÒ Ó » bÒ Ó»cÒ Ó»Ò Ó
b d 0 0 1 0 0 0 0 1

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 81 -]
Notes de cours d’Algèbre

Donc A est une partie génératrice de ~V .‰+

(ii) Montrons enfin que A est une partie libre

C.-à-d. ∑X[rU α[ akl[  Ò


0 0
Ó ⇔αU  αV  αW  αX  0
0 0

En effet,

αU  0
Ó'O
1 0 0 0 0 1 0 0 0 0 α V  0¢
αU Ò Ó » αV Ò Ó » αW Ò Ó » αX Ò ÓÒ
0 0 1 0 0 0 0 1 0 0 αW  0
αX  0

.i+ et .ii+⇒ A est une base de ~V .‰+

7.12 Définition (dimension d’un espace vectoriel)

Un espace vectoriel .e, V, »+ est de dimension n (n  + si et seulement si il admet une


base de n éléments.

×. S: si un espace vectoriel est de dimension n, alors toutes ses bases ont exactement n
éléments.

7.13 Application linéaire

7.13.1 Définition

Soient deux espaces vectoriels V et W sur le même corps e. Une application :

}: V o W est linéaire si et seulement si elle vérifie simultanément les deux conditions

kxl º }.xkl+ suivantes :

(i) ( xkl, y
kl  V, f.xkl » y
kl+ É f.xkl+ » f.y
kl+
(ii) ( =  e, (l  V, f.λxkl+  λf.xkl+

Remarque

Les conditions .+ ! .+ peuvent se résumer en :

( xkl, y
kl  V et ( α, β  e, f.αxkl » βy
kl+  αf.xkl+ » βf.y
kl+

Si f est une application linéaire, alors elle est aussi appelée homomorphisme d’espace
vectoriel ou encore opérateur linéaire.

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[- 82 -]
Notes de cours d’Algèbre

Exemple

Considérons }: ‰² · ‰² définie de la manière suivante :

f.xkl » y
kl+ É .2x » 3y, x+, montrer que f est une application linéaire

(i) kl+  f.xkl+ » f.y


f.xkl » y kl+

pour lU  .U , U+ , xklV  .xV , yV +

f.xklU » xklV +  f..U » V +,.yU » yV ++ É ¿2.U » V + » 3.yU » yV +, U » V À

 ¿2xU » 2xV » 3yU » 3yV , U » V À

 ¿.2xU » 3yU + » .2xV » 3yV +, U » V À

 ¿.2xU » 3yU +, U À » ¿.2xV » 3yV +, xV À

 f.xkkkl+ klV +
U » f.x

( xklU , xklV  ‰², f.xklU » xklV +  f.xkkkl+ klV +


U » f.x

(ii) ( λ  ‰, kxl  ‰V avec xkl  .x, y+, f.λxkl+  λf.xkl+

On a f.λxkl+  fÊλ.x, y+Ë  f.λx, λy+

É .2λx » 3λy, λx+

 ¿λ.2x » 3y, x+À

 λ.2x » 3y, x+  λf.x, y+

Donc (i) et (ii) ' f est linéaire.

7.13.2 Proposition

Soit }: w o € une application linéaire

l º }.l)

kl +  0
1) }(0 kl‚
2) kerf @!  @ @ @x % ˜ %! ? > o .e, w, »+ ! x ? oé}! 
klƒ 1
l ?}  0l  w: }.l+  0
3) } @!  @ @ @x % ˜ %! ? > o .e, w, »+ ! x ? oé}! :
}   l  „: ‹l  w:  l  }.l+

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 83 -]
Notes de cours d’Algèbre

Preuve

.V, »+ et .W, »+ sont des groupes

kls Ë  fÊ0
1) fÊ0 kls » 0
kls Ë  fÊ0
klq Ë » fÊ0
klq Ë

kl
'fÊ0 s k
Ë  fÊ0 klq Ë » fÊ0
ls Ë  fÊ0 kl
q  k
Ë  fÊ0ls Ë
kl
´ kl
´

klq Ë  0
' fÊ0 kl† {|}o
klq Ë  0
2) (i) kerf " Q en vertu de 1) fÊ0 kl†

⇒ k0lq  kerf

(ii) montrons ensuite que ( xkl, y


kl  kerf kxl » y
kl  kerf

kl‡ et y
En effet, xkl  kerf ⇔ f(xkl)  0 kl  kerf ⇔ f(y kl‡
kl)  0

⇒f(xkl » y
kl)  f(xkl) » f(y
kl)  0 kl‡ =0
kl‡ » 0 kl‡ ⇒ kxl » y
kl  kerf

C.-à-d. kerf » kerf * kerf

Enfin ( λ  e, (xkl  kerf, λxkl ? kerf

kl‡ ⇒ λxkl  kerf


f(λxkl)  λf(xkl)  λ0 c  à  d ( λ  e, (xkl  kerf, λkerf * kerf (3i)

(i), (2i), (3i) ⇒ kerf est un sous  espace vectoriel de VCqfd

kl‡  fÊ0
3) imf " Q car 0 klq Ë  imf (i)
Montrons que ( α, β  e, ( y
klU , y
klV  imf α y
klU » β y
klV  imf
En effet, lv  } ⇔ ‹x[  (e, V, »)tel que y
kl[  f(xkl[ ) i  1,2
klV  α f(xklU ) » β f(xklV )
klU » β y
αy
 f(αlU ) » f(βxklV )  f(αlU » βxklV )
⇒αlU » βxklV  Imf (2i)

D’où () ! (2) ⇒ ¾} @!  @ @  @x % ˜ %! ? > o „ {|}o

7.13.3 Remarque et définition

Le corps e peut être considéré comme espace vectoriel sur lui-même.

Dans ces conditions, toute application linéaire de (e, V, ») dans (e, e, ») est appelée forme
linéaire.

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[- 84 -]
Notes de cours d’Algèbre

D’autre part, si (e, V, ») et (e, W, ») sont des espaces vectoriels sur le même corps e, alors
l’application : }: (e, V, ») · (e, W, ») est un espace vectoriel sur le corps e

et si (e, W, »)  (e, e, ») alors l’espace est appelé espace dual de (e, V, »)et est
noté :(e, V h , »)

Exercices

1 1 1 3
1) montrer que

0 ,  1  , 1 , 1 engendrent‰W ! x? ? > ˜ %! ? colonne  4  comme


2

1 1 0 1 1

cU dU
combinaison linéaire de ces vecteurs.
aU bU
0 c d
2) Démontrer que les vecteurs colonnes U V , UbV V , U V V , ) V - sont linéairement
0 0 cW dW
0 0 0 dX
indépendants si et seulement si aU  bV , cW et dX sont différents de 0
3) Montrer que les fonctions }U (!)  1, }V (!)  Y
, }W (!)  VY
sont linéairement

4) Soit (eklU , eklV , eklW , eklX ) une base d’un espace vectoriel E de dimension 4. Montrer que
indépendantes

klU  eklU » eklV » eklW » eklX , v


v klV  eklU  eklV » eklW è  2eklX et v
klW  eklU » eklV  eklW » eklX
5) Dans chacun des cas suivants, dire si la famille ÊflU , lfV , lfW Ë est une base de l’espace
vectoriel de polynôme de degré inférieur ou égal à 2. Si oui, trouver les composantes
dans cette base des monômes pU (t)  t, pV (t)  t V
a) fU (t) ˆ 1 » t V , fV (!) ˆ 2  ! » ! V , fW .t+ ˆ 6 » 3t  3t V
b) fU .t+ ˆ 1 » 2t » t², fV .!+ ˆ 1  2! » t², fW .t+ ˆ t
c) fU (t) ˆ t, fV (!) ˆ t » t², fW (t) ˆ 1 » t » t²
6) Dans E, des couples ordonnés des nombres réels, on pose
(x, y) » (x h , y h )  (x » x h , y » y h ) et λ(x, y)  (λx, 0) (λ  ‰
Ces deux lois de composition définissent-elles une structure d’espace vectoriel
7) Démontrer qu’une condition nécessaire et suffisante pour que la réunion de 2 sous-
espace vectoriels soit un sous-espace vectoriel est que l’un soit contenu dans l’autre.
8) Montrer que dans ‰W :

kl  (1,1,2+ et cl  (2,1,2+forment une base. Calculer dans cette base les


akl  (1,0,1), b
coordonnées de :

kl  .x, y, z+
a) v
b) kl  .1,0,1+
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[- 85 -]
Notes de cours d’Algèbre

9) Soit (E,ì) un groupe, on définit dans E une loi de composition externe à opérateur
dans ‰, notée telle que pour tout couple (x, y)  E V et pour tout couple (α, β)  ‰V , on
dit : (α ì β)x  (α. x) ì (β. x) ; α(x ì y)  (α. x) ì (α. y), α(β. x)  (α. β). x ; 1. x  x
Développer de deux manière (1 » 1)(x » y); en déduire que (E,ì) est un groupe
commutatif et que (E,ì, . ) est un espace vectoriel sur ‰.
10) Démontrer que P, l’ensemble des fonctions polynômes muni de la loi d’addition des
fonctions et de la multiplication externe des fonctions par un réel est un espace
vectoriel sur ‰
11) Soit E un espace vectorielsur ‰. On définit dans E² une loi de composition interne
notée ì par (xU , xV ) ì (yU , yV )  (xU » yU , xV » yV ) et une loi de composition externe
notée í par : α í (xU , xV )  (αxU , αxV )
Démontrer que (E V ,ì, í) est un espace vectoriel sur ‰
12) On considère les deux triplets de ‰W , xU  (1,2,3+ et xV  (2, 1,1+
1° Démontrer que yU  .1,0,1+ et yV  (0,1,1) sont deux triplets du sous-espace
vectoriel A engendrés par xU et xV
2° Quel est le sous-espace vectoriel engendré par U ! V

3° quelle est la dimension du sous-espace vectorie l A

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[- 86 -]
Notes de cours d’Algèbre

Chapitre VIII
Système d’équations linéaires
8.1 Définition

On appelle système d’équations linéaires ou système linéaire ou simplement système


toute famille d’équations de la forme :

aUU xU » aUV xV » » aU‚ x‚  bU


aVU xU » aVV xV » » aV‚ x‚  bV ¢
O (1)
&
a‚U xU » a‚V xV » » aD‚ x‚  bD

Où :

- m nombre d’équations
- n nombre d’inconnues
- aUU , aUV , … , aU‚ sont des nombres appelés coefficients du système
- bU , bV , … , bD sont des nombres appelés coefficients du second membre
- xU , xV ,..., x‚ des nombres inconnus appelés inconnues du système

8.2 Définition (système homogène)

Si les coefficients du second membre sont tous nuls, on dit du système qu’il est homogène.

On appelle système homogène au système (1) le système obtenu de (1) en substituant des
zéros aux coefficients du second membre.

8.3 Ecriture abrégée

On écrit souvent le système (1) sous la forme abrégée suivante :

4 av0 0  b[ , (2+


i  1, … , m
0rU

Ou mieux encore sous la forme condensée (matricielle) suivante :

AX  B

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[- 87 -]
Notes de cours d’Algèbre

Où :

- A  Êa[% Ë: matrice des coéf©icients du système


- X  Êx% Ë: vecteur colonne des inconnues
- B  .b[ +: vecteur colonne des coef©icients du second membre

8.4 Solution d’un système

On appelle solution de (1) tout n-uplets des nombres (xUd , xVd , xWd , … , xXd ) tels que p

4 a[% x‰d  b[ , x  1, … , m
%rU

Résoudre un système signifie trouver l’ensemble des solutions de ce système.

Deux systèmes à n inconnues sont dits équivalents si toute solution de l’un est solution de
l’autre , en d’autres termes, s’ils admettent le même ensemble des solutions .

On dit parfois que les équations d’un système sont compatibles ou incompatibles suivant que
ce système admet au moins une solution ou n’en admet pas.

Exemples

xU » xV  1¢
1) a
xU » xV  0

N’admet aucune solution car les deux équations se contredisent l’une l’autre. Ces
équations représentent deux droites parallèles.

2) Nous nous proposons de résoudre le système :


3xU  3xV  2xW  1 (1)
P 4xU  xV » 3xW  1 (2+ ¢
2xU » 4xV » 3xW  3 (3)
Par la méthode algébrique

(1) ⇒ xU  (1 » 3xV » 2xW + (1h )n


U
W

4 Š .1 » 3xV » 2xW +‹  xV » 3xW  1 (4)


1
(1h )dans(2+ ': O 3 ¢
2 Š .1 » 3xV » 2xW +‹ » 4xV » 3xW  3 (5)
1
3

En utilisant la méthode de substitution par exemple, on obtient S  1,1,2

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[- 88 -]
Notes de cours d’Algèbre

Définitions

1. Matrice associée à un système linéaire

On appelle matrice associée au système (1), la matrice :

UU UV U0 U
VU VV V0 aVD
8 ;
&
A7
7
:
7 [U vV av0 v :
:
&
6 U V 0  9

C’est la matrice dont les termes sont les coefficients du système.

2. Matrice du second membre

bU
On appelle matrice du second membre du système (1) ou simplement second membre de

(1), la matrice colonne B  (b[ )   & 


bD

C’est la matrice dont les termes sont les coefficients du second membre de ce système.

3. Matrice augmentée associée au système (1)

On appelle matrice augmentée associée au système (1), la matrice obtenue de A en y


ajoutant la (n » 1)ième colonne notée:

(A & b)

8.5 Résolution d’un système linéaire admettant exactement une solution

Considérons un système de m équations à n inconnues de matrice associée


A Êa[% Ë et de matrice du second membre B  (b[ ) .

Supposons que ce système admette une solution unique.

Nous allons déterminer cette solution par le procédé de réduction et il faut noter que n „ m.

Exemple

xU » xV » 2xW  3xX  1
2xU » 3xV » 6xW  5xX  2¢
O (i+
3xU  xV » 2xW  7xX  5
xU » 2xV » 3xW  xX  1

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[- 89 -]
Notes de cours d’Algèbre

a) Recherche de la matrice associée au système

1 1 2
2 3 6
3
A) -
5
3 1 2 7
1 2 3 1

b) Recherche de la matrice augmentée associée au système

2 3 6
1 1 2 3 1
.A & B+  ) -
5 2
3 1 2 7 5
1 2 3 1 1

c) Réduction de .A & B+ à la forme échelonnée

6
1 1 2 3 1 1 1 2 3 1
.A & B+  )2 -) -
3 5 2 0 1 2 1 0
3 1 2 7 5 0 0 4 5 2
1 2 3 1 1 0 0 0 10 6

.i+S’écrit :

xU » xV » 2xW  3xX  1
O
4xW » 6xX  2
xV » 2xW » xX  0 ¢

10xX  6

Les solutions se déduisent facilement ; la dernière donne X , la troisième W , et ainsi de


 Q et xX 
ÚM ÚUU M ÚW
Q Q Q
suite. L’unique solution du système est xU  , xV  , xW

8.6 Résolution simultanée de plusieurs systèmes linéaires

8.6.1 Utilisation de la forme échelonnée simplifiée ou réduite

Lorsque le système à résoudre admet plus d’une solution, il est souvent plus commode de
poursuivre la réduction jusqu’à la forme simplifiée ou réduite. On peut alors résoudre le
système réduit en attribuant des valeurs arbitraires aux inconnues dont l’indice n’est pas
celle de la colonne d’un pivot et en exprimant les autres inconnues en fonction des valeurs
attribuées

8.6.2 Résolution simultanée

sont B  (b[ ), C  .c[ +, D  .d[ +, …


Pour résoudre plusieurs systèmes associés à une matrice A et dont les second membres

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[- 90 -]
Notes de cours d’Algèbre

Il y a avantage à effectuer les opérations de réduction sur la matrice A une seule fois
augmentée des colonnes B, C, D,…

Exemple

Résoudre les deux systèmes.

xU » xV » 2xW  1 xU » xV » 2xW  3
[3xU » 2xV » 3xW  4¢ et [3xU » 2xV » 3xW  3¢
5xU » 4xV » 7xW  6 5xU » 4xV » 7xW  3

- On réduit la matrice associée, augmentée des seconds membres à la forme


échelonnée réduite.

Soit A  3 2 3 4 3  0 1 3 1 12  0 1 3 1 12


1 1 2 1 3 1 1 2 1 3 1 0 1 2 9

5 4 7 6 3 0 1 3 1 12 0 0 0 0 0

D’où A  0 1 3 1 12 
1 0 1 2 9

0 0 0 0 0

- On forme le nouveau correspondant à la matrice réduite

x  xW  9 ¢
a et a U
xV » 3xW  12
xU  xW  2 ¢
xV » 3xW  1

En posant xW  α  ‰, on obtient xU  2 » α, xV  1  3α

D’où SU  .2 » α, 1  3α, α+ ; en prenant α  0, on aura :

SU  (2, 1,0+

De même, en considérant le deuxième système on a :

SV  9 » α, 12  3α, α  9,12,0 en posant α  0

8.7 Résolution d’un système linéaire dans le cas général

8.7.1 Rappel (système de Cramer)

Le système AX  B est dit de Cramer s’il vérifie simultanément les deux conditions
suivantes :

(i) A est une matrice carrée d’ordre n


(ii) A est régulière (det A " 0)

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[- 91 -]
Notes de cours d’Algèbre

8.7.2 Proposition

Si AX  B est un système de Cramer, alors il admet une et une solution donnée par

X  AÚU &oùÚU est la matrice inverse de A.

8.7.3 Système de m équations à n inconnues avec m " n

a) n C 

Ici, on a plus d’équations que d’inconnues. Pour résoudre ce système, on cherche une sous-
matrice carrée d’ordre n de la matrice du système de déterminant non nul.

Ensuite, on résout le sous-système ( c'est-à-dire le système ayant pour matrice la sous-


matrice ci-haut et ayant pour colonne les termes indépendants adjacents à la sous-matrice).

Enfin, on vérifie si la solution du sous système est solution pour les équations non
concernées par le sous système.

Remarque

Si la solution du sous-système ne vérifie pas les équations non concernées, alors le système
est incompatible

Exemple

x  y » z  1
xy»z1

Ž x»y»z0
2x » y » z  4 ¢ ,

Œ x  2y  z  2

1 1 1 1
1  1 1 1
1 1 1 1
8 ; 8 ; 8 ; 8 ;
1 :, B  7 4 :, X  R S ⇒ 7 2 1 :.R S  7 4 :
1 1 1  1
A7 2
0 Ü
1 1

629
Ü
6 1 2 19 6 1 2 19 629
1 1 2 1 1 2 0

Cherchons une sous-matrice régulière d’ordre 3 :

Soit Ah  1 1 1 det Ah  4 " 0


1 1 1

2 1 1

D’où le nouveau système :

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[- 92 -]
Notes de cours d’Algèbre

 Ȇ 1
[  » Ü  1¢
2 » » Ü  4

X  AÚU . Bf

U
AÚU  tr
¨] Õ .ÕIT +
;

2 2
A[%   2 1 3, tr(ÕIT )  3 2
2 3 1 0
4
0 2 2 1 3 2
U ÚU U ÚU

8ÚW U; 8ÚW U;
0 0
. 1  1 
V V V V 1 1
7X V: 7X V:
U U
D’où AÚU  X
'X X

6X V9 6X V9
ÚU W U ÚU W U 4 1
X X

La solution du sous-système est x  1, y  1, z  1, l’étape suivante consiste à voir si cette


solution vérifie les équations non concernées par le sous-système.

Comme la solution du sous-système vérifie, par conséquent le système admet pour solution

x  1, y  1, z  1

b) n ? 

Pour ce type d’équation, on a plus d’inconnues que d’équations.

Pour résoudre ce type de système, on cherche une sous-matrice carrée régulière d’ordre m.
les inconnues non concernées par la sous-matrice sont fixées comme des paramètres. Il
n’ya pas donc d’unicité de solution.

Exemple

x » 2y » z » t » k  1
[x  y » z  t » 2k  0¢
2x » y  z » t  k  5

Ecrivons le système sous forme AX  B, d’où :


8 ;
A  1 1 1 1 2  . 7 :  0
1 2 1 1 1 1
Ü
!
6l 9
2 1 1 1 1 5

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[- 93 -]
Notes de cours d’Algèbre

1 2
Soit A  1 1 1  det Ah  9 " 0
1
h

2 1 1

Considérons le sous système suivant :

x » 2y » z  1  t » k (1)
P x  y » z  t  2k (2+ ¢
2x » y  z  5  t » k (3)

De (1), on tire x  (1  t » k)  2y  z (1h )

(1’) dans (2) et (3) :

z
]ÚXKÚX
⇒y
UÚV]uK
W W
et

x  (1  t » k)  2y  z 
5k
3

en posant k = a et t = b, le système a pour ensemble des solutions :

V  a
5  a 1 » a  2b b  4a  4
, , , a, b‘ : a, b  ‰b
3 3 3

c) n  m

soit le système AX  B, avec A une matrice carrée d’ordre n.

Si det A " 0, le système est de Cramer

Si det A  0, le système n’est pas de Cramer

Si det A  0, le système est compatible si et seulement si :

Le rang de la matrice augmentée du système est égal au rang de la matrice associée


ʒÙ.N & L+  ’Ù.5+Ë

C'est-à-dire le système est compatible si et seulement si toutes les sous-matrices carrées


d’ordre n de la matrice augmentée ont un déterminant nul ; sinon il est incompatible et
n’admet pas de solution. Mais si le système est compatible,

On va chercher une sous-matrice du système d’ordre maximal de déterminant non nul.

Aimé Alain KALALA NKASHAMA U.M. 2010 - 2011


[- 94 -]
Notes de cours d’Algèbre

Exemple

[ x » 2y » z  3 ⇒ 1  R S  3¢
2x » y » z  1 2 1 1 x 1
2 1 . y 
3x » 3y » 2z  2 3 3 2 z 2

det A  0

.A & B+  1 2 1 3
2 1 1 1

3 3 2 2

Le système n’est pas de Cramer car det A = 0.

Toutes les sous-matrices carrées d’ordre 3 ont leurs déterminants nuls.

Par conséquent le système est compatible.

Considérons alors la sous-matrice carrée d’ordre 2 de la matrice suivante,

2 1
Soit   Ò Ó ' det   3 " 0
1 2

D’où le système : a
2x » y  1  z ¢
x » y  3  z

Par la méthode d’addition par exemple, on obtient :

5z
, x
7 » z
3
y
3

 Ò , , aÓ : a  ‰#
QÚà ÚMuà
en posant z = a  ‰, on a l’ensemble de solution V
W W

Contre exemple

Si par contre on avait le système :

[ x » 2y » z  3 ¢ ⇒ 1 2 1 . RyS  3
2x » y » z  1 2 1 1 x 1

3x » 3y » 2z  0 3 3 2 z 0

det A  0 .A & B+  1 2 1 3


2 1 1 1

3 3 2 0

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[- 95 -]
Notes de cours d’Algèbre

1 1 1
Soit A  2 1
h
3 la sous  matrice, det Ah  2 " 0, rg (A & B) " rg(A)
3 2 0

Par conséquent, le système est incompatible c.-à-d. il n’admet pas de solution.

Exercices

1) A quelle condition doit satisfaire le coefficient α, pour que le système :


xV » xW  bU
[ xU » xW  bV ¢ admette au moins une solution quelque soit le choix de bU , bV , bW
xU » xV » αxW  bW

Cette condition étant remplie, le système a-t-il plus d’une solution ?

2) Dans chacun des cas suivants, dire si le système n’a aucune solution, une seule
solution ou plus d’une solution (sans résoudre)

a) [ U » 3xV  6xW  2¢
2U  2xV » 4xW  1
3
U  xV » 2xW  1
5xU  3xV  xW » 4xX  6
b) [ U » xV » xW  xX  2 ¢
2V  2xW » 3xX  3

c) [ xU  2xV  2xW  1 ¢
2xU » xV » 5xW  3

3xU  3xV  2xW  0


3) A quelle condition doivent satisfaire bU , bV et bW pour que le système :
U » 2xV  3xW  bU
[2U » 6xV  11xW  bV ¢
U  2V » 7xW  bW
Admette une solution.

3U  3V  xW » 2xX  9xQ  13


4) Réduire la matrice augmentée associée au système :

  V » 2xW  xX  6xQ  6 ¢
O U
U  V » xW » xX  6xQ  1
U » xV  xW  2xX » 7xQ  3
à la forme échelonnée, puis en tirer la solution générale du système.

axU » bxV » cxW  1


5) Résoudre le système :

P a²xU » b²xV » c²xW  1 ¢ où a, b, c sont des nombres distincts et non nuls.


aW xU » bW xV » c W xW  1

1 5 2
6) Par réduction simultanée, résoudre les deux systèmes associés à la matrice :

1 2 1 dont les seconds membres respectifs sont :1 et  3 


2 2

5 4 1 1 5
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[- 96 -]
Notes de cours d’Algèbre

Chapitre IX

Diagonalisation et Trigonalisation des


matrices
9.1 Polynôme des matrices et applications linéaires

9.1.1 Polynôme caractéristique

Considérons un polynôme f(t) sur un corps e.

f(t)  a‚ t ‚ » » aU t » ´ .

si A est une matrice carrée sur e, nous définissons alors :

f(A)  a‚ A‚ » » aU A » ´ ¾où I est la matrice unitaire ou encore matrice identité.

En particulier, on dit que A est racine ou zéro de f(t) si f(A)  0

9.1.2 Exemple

1 2
Soit A  Ò Ó , et soit f(t)  2t²  3t » 7, g(t)  t²  5t  2.
3 4

3 6
f.A+  2 Ò Ó²  3Ò
9 12
1 2 1 2 1 0 1 2 1 2 7 0
Ó » 7Ò Ó  2Ò ÓÒ ÓÒ Ó»Ò Ó
3 4 3 4 0 1 3 4 3 4 0 7

7 10 4 6 18 14
 2Ò Ó»Ò ÓÒ Ó
15 22 9 5 21 39

1 2
g.A+  Ò Ó²  5Ò
1 2 1 0
Ó  2Ò Ó
3 4 3 4 0 1

1 2 1 2
 Ò
5 10 2 0
ÓÒ ÓÒ ÓÒ Ó
3 4 3 4 15 20 0 2

7 10
 Ò
15
5 10 2 0
ÓÒ ÓÒ Ó
22 15 20 0 2

2 0 2 0 0 0
Ò ÓÒ ÓÒ Ó
0 2 0 2 0 0

Donc A est une racine de g(t)

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[- 97 -]
Notes de cours d’Algèbre

9.1.3 Théorème

Soient f et g deux polynômes sur e et soit A une matrice carrée n x n sur e. Alors :

(i) (F » g)(A)  f(A) » g(A)


(ii) (fg)(A)  f(A)g(A)
(iii) ( λ  e, (λf)(A)  λf(A)

De plus, puisque f(t)g(t)  g(t)f(t), alors f(A)g(A)  g(A)f(A)

C'est-à-dire que deux polynômes quelconques de la matrice commutent.

9.1.4 Polynôme d’une application linéaire

Supposons maintenant que :

T: V · Vest une application linéaire sur un espace vectoriel (e, V, »)

Si f(t)  a‚ t ‚ » » aU t » ´, nous définissons de la même manière que nous l’avons fait


pour les matrices :

f(T)  a‚ T ‚ » » aU T » ´ ¾oùI est l’application identité.

T est zéro ou racine de f(t) si f(T) = 0

Remarquons que les relations 9.1.3 restent vraies pour les applications linéaires comme
pour les matrices.

Donc deux polynômes quelconques dans T commutent.

Si A est la représentation matricielle de T, alors f(A) est aussi la représentation matricielle de


f(T).En particulier f(T) = 0 ⇒ f(A) = 0

9.1.5 Définition (valeurs et vecteurs propres)

Soit T: V · V une application linéaire sur un espace vectoriel (e, V, ») . Un scalaire ( λ  e


kl  V: T(v
est appelé valeur propre de T si il existe un vecteur v kl)  λv
kl

Tout vecteur satisfaisant cette relation est alors appelé vecteur propre de T correspondant
à la valeur propre.

Remarque

kl de V est aussi un vecteur propre.


1. Tout multiple kv

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[- 98 -]
Notes de cours d’Algèbre

kl)  kT(v
En effet, T(kv kl)  lλ.v
kl)  k(λv kl+

espace propre associé à inoté “”


2. L’ensemble de tous les vecteurs propres est un sous-espace vectoriel de V appelé

Démonstration

Soit T: V · V , “” est un sous-espace vectoriel si et seulement si :

• “” " Q
• ( xkl, l  “” , ( a, b  e (axkl » by
kl)  “”

kxl et y
kl  “” ⇔ T(xkl)  =(l) kl)  λ(y
! T(y kl)

( a, b  e,

T(axkl » by
kl) ? λ((axkl » by
kl)

T(axkl » by
kl)  T(axkl) » T(by
kl)

 aT(xkl) » bT(y
kl)

 aλ(xkl) » bλ(y
kl)

 λ(axkl) » λ(by
kl)  =( l » $ l)

l » $ l est un vecteur propre associé à la valeur propre λ

D’où ( a, b  e, et ( xkl, l  “” axkl » by


kl  “” Cqfd.

On emploie aussi fréquemment la terminologie valeur caractéristique et vecteur


caractéristique à la place de valeur propre et vecteur propre.

Remarque

Si A est une matrice carrée n x n sur e, alors une valeur propre de A est considérée comme
une application de e‚ , c'est-à-dire , λ  e est une valeur propre de A si pour un vecteur
kl  e‚ Av
(colonne) non nul, v kl  λv
kl ;

klest un vecteur propre associé à =.


Dans ce cas, v

9.1.6 Exemple

Trouver les valeurs propres et les vecteurs propres associés à la matrice :

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[- 99 -]
Notes de cours d’Algèbre

1 x
Ò Ó , ( t  ‰, ‹xkl  ÒyÓ tel que Axkl  txkl d’où :
2
3 2

1 2 x
Ò Ó ÒyÓ  t ÒyÓ  ÒtyÓ ' a 'a
x tx  » 2  ! .1  t+x » 2y  0 ¢
(1)
3 2 3x » 2y  ty .2  !+y » 3x  0

×. S : Pour qu’un système homogène n’admette pas de solutions triviales, il faut et il suffit
que le déterminant de la matrice soit nul. D’où :

3 30
1t 2
3 2t

'.1  t+.2  t+  6  0


' t²  3t  4  0 D’où tU,V 
1

3x » 2y  0¢
tU  4 Dans (1), ⇒a ⇒y

3x  2y  0 V

En posant x  a  ‰, on a xkl  Òa, V Ó , a  ‰#


kxl  Ò Ó#
2
Si a = 2,
3

t V  1 dans (1) ⇒ a 'a


2x » 2y  0 x»y0
' y  x¢
3x » 3y  0 x»y0

En posant x  a  ‰, on a y  a dh où xkl  a, a: a  ‰

1
En particulier si a = 1 ⇒ kxl  Ò Ó#
1

9.1.7 Théorème

Soit T: V · V une application linéaire sur l’espace vectoriel (e, V, »). λ  e est une valeur
propre de T si et seulement si :

(λI  T)est singulière.

L’espace propre de λ est le noyau de λI  T

Preuve

λ  eest une valeur propre de T.

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[- 100 -]
Notes de cours d’Algèbre

⇒‹ v kl)  λv
kl  V: T(v kl

kl)  λv
I(λv kl

kl  λv
⇒λIv kl

⇒ T(v
kl)  λIv
kl

⇒ =Iv
kl  T(v kl
kl)  0

⇒ (λI  T)v kl⇒=I  T  0


kl  0

Donc λI  T est singulière.

Nous avons ainsi démontré que V est un espace vectoriel de x si et seulement si les
kl  ker(λI  T)
relations précédentes sont vérifiées. Donc v

9.1.8 Théorème

Les vecteurs propres distincts correspondant à des valeurs propres distinctes sont
linéairement indépendants.

9.1.9 Définition (polynôme caractéristique)

Considérons une matrice carrée n x n sur un corps e :

UU aUV aU‚
aV‚
A) -
VU VV
&
U a‚V a‚‚

La matrice tI‚  A où I‚ est la matrice carrée n x n identité et t une inconnue est appelé
matrice caractéristique de A.

! UU aUV aU‚
 t  VV aV‚
tI‚  A  ) -
VU
&
 U a‚V t  a‚‚

son déterminant ΔÕ (t)  det(tI‚  A)  |tI‚  A| qui est un polynôme en t et est appelé
polynôme caractéristique.

ΔÕ (t)  0 ⇔|tI‚  A|

Nous appelons aussi ΔÕ (t)  det(tI‚  A)  0l’équation caractéristique de A.

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[- 101 -]
Notes de cours d’Algèbre

9.1.10 Exemple

Trouver le polynôme caractéristique :

1 3 0
A  2 2 1
4 0 2

tIW  A   2 1 
!  1 3 0
!2
4 0 t»2

ΔÕ .t+  ¿.t  1+.t  2+.t » 2+ » 12À » 6.t » 2+

 .t  1+.t V  4+ » 6t » 12 » 12

  L  ² » Ɛ » Ɩ

9.1.11 Théorème de Cayley-Hamilton4

Chaque matrice est un zéro de son polynôme caractéristique.

9.1.12 Exemple

Trouver le polynôme caractéristique de :

1 2
AÒ Ó
3 2

ΔÕ .t+  3 3  .t  1+.t  2+  6
t1 2
3 t2

 t²  2t  t » 2  6

 t²  3t  4

1 2 1
ΔÕ .A+  Ò
2 1 2 1 0
ÓÒ Ó3Ò Ó  4Ò Ó
3 2 3 2 3 2 0 1

6 6
9 9
7 7 0 0
Ò ÓÒ ÓÒ Ó
10 10 0 0

4
Cayley, Arthur (1821-1895), mathématicien britannique, créateur du calcul matriciel

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[- 102 -]
Notes de cours d’Algèbre

9.1.13 Théorème

Soit A une matrice n x n sur un corps e. Un scalaire λ  e est une valeur propre de A si et
seulement si λ est une racine ou un zéro du polynôme caractéristique.

Preuve

λ  e est une valeur propre de A di et seulement si λI  A est singulière ⇒|λI  A|  0

on sait que tI‚  A  ΔÕ (t)  0 ⇔t(la variable) est zéro de tI‚  A.

D’où |λI  A|  0 ⇒ λ est un zéro de λI  A

9.1.14 Réduction à la forme échelonnée

9.1.14.1 Théorème (caractérisation des applications linéaires diagonales)

Soit (e, V, ») un espace vectoriel de dimension finie n non nul.

Soit φ une application linéaire :

φ: (e, V, ») · (e, V, ») , les équations suivantes sont équivalentes :

a) Φ est diagonalisable
b) (e, V, ») admet une base des vecteurs propres de ™
c) (e, V, ») admet une base dans laquelle la matrice de ™ est diagonalisable
d) Toute racine du polynôme caractéristique de ™ est réelle et de multiplicité égale à la
dimension du sous-espace propre associé

9.1.14.2 Corollaire

Les données étant celles du théorème 9.1.14.1, si les racines du polynôme caractéristique
de ™ sont toutes réelles et simples, alors ™ est diagonalisable.

9.1.14.3 Matrice diagonalisable

Soit A une matrice carrée d’ordre n x n, on dit que A est diagonalisable si l’application
linéaire associée canoniquement à A est diagonalisable.

D’après le théorème 9.1.14.1 les conditions suivantes sont équivalentes :

a) A est diagonalisable
b) A admet n vecteurs propres linéairement indépendants
c) A est semblable à une matrice diagonale

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[- 103 -]
Notes de cours d’Algèbre

Autrement dit, il existe une matrice P inversible telle que D  PÚU AP ou encore A  P. D. PÚU .

Toute racine du polynôme caractéristique de A est réelle et de multiplicité égale à la


dimension du sous-espace propre associé.

9.1.14.4 Remarque

La matrice P est la matrice de passage de la base canonique à une base de vecteur propre
de A.

Les colonnes de P sont donc des vecteurs propres de A et les termes diagonaux de D sont
les valeurs propres correspondantes.

9.1.14.5 Marche à suivre et exemple

La marche à suivre pour diagonaliser une matrice carrée est la suivante :

a) Former le polynôme caractéristique de A et déterminer ses racines (leur numérotation


est arbitraire) ainsi que leurs multiplicités.
Si il ya des racines complexes, A n’est pas diagonalisable.
b) Chercher une base de chaque sous-espace propre de A, si la dimension d’un sous-
espace propre est inférieur à la multiplicité de la valeur propre correspondante (cela
ne peut se produire que si la multiplicité est supérieure à 1),A n’est pas
diagonalisable.
c) Réunir ces bases en une famille des vecteurs constituant la matrice P
=U I 0 … 0
d) Former la matrice diagonale D  U 0 =V I … 0 V
0 =  I
e) Calculer P ÚU et écrire D  PÚU AP

Exemple

Soit à diagonaliser :

1 3 3
A  3 5 3
6 6 4

λ1 3 3
λI  A   3 λ » 5 3 
6 6 λ4

|λI  A|  =W  12=  16

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[- 104 -]
Notes de cours d’Algèbre

|λI  A|  0 ⇔=W  12=  16  0

=W  12=  16  0

⇔λW  4λ  8λ  16  0

' =.λV  2+  8.λ » 2+  0

'λ.λ  2+.λ » 2+  8.λ » 2+  0

' .λ » 2+¿λ.λ  2+  8À  0

⇔.λ » 2+  0 ou ¿λ(λ  2+  8À  0

.λ » 2+  0 ' λ  2; λ(λ  2+  8  0 ⇔ λ²  2λ  8  0 ⇔λU  2 ou λW  4

m(λV )  2, m.λW +  1

a) V(”Y rX) ?

3 3 3 xU 0
On a : 3 9 3 xV   0
6 6 0 xW 0

3xU » 3xV  3xW  0 (1)


P3x U » 9xV  3xW  0 (2+
¢
6xU » 6xV  0 (3)

(3) ⇒xU  xV ⇒ xW  2xU

Posons U  , on aura xV  a, xW  2a

V”Y  (a, a, 2a): a  ‰ pour a  1, on a:

1
V”Y  [1z une base
¦¦¦¦¦¦

3 3 3 xU 0 3xU » 3xV  3xW  0


b) V”A  2, on a : 3 3 3 xV   0 , dh où [3xU » 3xV  3xW  0¢
6 6 6 xW 0 6xU » 6xV  6xW  0

⇒ xU  xV » xW  0

Posons :

1° xU  a, xV  a ⇒ W  0

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[- 105 -]
Notes de cours d’Algèbre

2° U  a, xV  0 ⇒ xW  a

D’où: w”A  ( , , 0), ( , 0,  ):  ‰

1¦ ¦¦¦¦
1 1 1 1
V”@  [1 ,  0 z ⇒ P  1 0 1 .sous  espace propre)
0 1 0 1 2

P ÚU ?

1 1 3 1 1 1 3 1
P ÚU  2 2 0  ' D  PÚU AP  2 2 0  . 3 5 3 . 1 0 1
1 3 3 1 1 1

6 6 4
2 2
1 1 1 1 1 1 0 1 2

Æ , ,
  , Æ ,
, , š

9.1.15 Trigonalisation ou triangularisation

Dans ce paragraphe, on va étudier comment trouver si possible une matrice SÕ telle que :

SÕ ÚU . A. SÕ est une matrice triangulaire.

9.1.15.1 Définition

Soit A une matrice carrée d’ordre n. Si A est semblable à une matrice triangulaire, alors on
dit que A est triangularisable.

9.1.15.2 Proposition

Soit A une matrice carrée d’ordre n. A est semblable à une matrice triangulaire si et
seulement si A admet n valeurs propres (distinctes ou non)dans le corps considéré.

9.1.15.3 Remarque

Il est donc évident que dans m toutes les matrices sont triangularisables.

9.1.15.4 Marche à suivre

Soit A une matrice carrée d’ordre n

a) Calculer les valeurs propres


b) Si A admet n valeurs propres, alors on cherche pour chaque valeur propre le sous-
espace vectoriel associé et on détermine une base de ces sous-espaces vectoriels.

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[- 106 -]
Notes de cours d’Algèbre

Si dim.V” + est inférieur à la multiplicité de =, alors on complète cette base de V” avec des
vecteurs linéairement indépendants afin d’avoir exactement le nombre des vecteurs libres
égal à la multiplicité de =.

c) La matrice S qui trigonalise A aura pour colonne les vecteurs de base obtenu en
complétant si possible les bases de w›

Exercices

1) Montrer que 3 est une valeur propre de la matrice :


4 0 2 0 1
80 4 0 2 1;
A  71 0 5 0 1:

61 49
0 1 0 5 1
0 2 0
Puis trouver la dimension du sous-espace propre associé à 3
2) Chercher les valeurs propres de la matrice :

A 1 20 14
14 43 22

3 25 21
Sachant que l’une d’entre elles est double, A est-elle diagonalisable ?

#
3) Discuter de la diagonalisation de la matrice :
0 0 0
) -
x
0 0 0 1
Aœ
0 1 0
1 0 0 0
et dans le cas favorable, diagonaliser Aœ (α, β  ‰+
4) Trigonaliser les matrices :
5 1 3 1
a) A  ) -
3 1 3 1
3 1 1 5
3 1 1 3

b) B  1 0 0
2 0 1

0 0 0
1 0 1
c) C  2 0 1
1 0 1

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[- 107 -]
Notes de cours d’Algèbre

Bibliographie
¿1À N. Mbuyi, ž÷Ÿ õ ÷óôŸ õh øð¡è!ô, prépolytechnique , Université de Mbujimayi 2000-2001

¿2À J. M. Arnaudies, H. Fraysse, ÷óôŸ õ ¤ø¥éñøù¦ó  Å, Algèbre, Dunod 1996

¿3À J. M. Arnaudies et Al. §ô ù Ÿ ôéŸ÷ðóŸ õh Nðè!ô õó ÷óôŸ õ ¤ø¥éñøù¦ó , Dunod , 1997

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[- 108 -]

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