Chapitre 4
Chapitre 4
Chapitre 4
Stabilité
Sommaire
4.1 Le concept . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
4.2 Critère de Routh-Hurwitz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
4.3 Lieu des pôles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
4.4 Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
4.1 Le concept
Un système est dit stable si sa réponse à une entrée bornée (consigne, signal de référence ou
perturbation dont l'amplitude n'augmente pas indéniment) est bornée. Cette notion de stabilité
est assez délicate à appréhender, toutefois on peut en avoir une vue assez juste en considérant la
gure 4.1, où une balle roule sur une surface.
41
Chapitre 4. Stabilité
pourra considérer la stabilité comme une condition nécessaire pour un déplacement à un nouveau
point d'équilibre ou bien un retour au point d'équilibre initial suite à une excitation (entrée) bornée.
Exemple : Réservoir
Considérons le remplissage d'un réservoir à soutirage de débit constant (voir gure 4.2).
Qe
Qp
Le procédé est en boucle ouverte. Supposons que le système est à l'équilibre à l'état initial
(c'est à dire que QE est réglée de manière à compenser exactement le débit de sortie QP . Un
changement de commande (variation de QE ) déstabilise le système (sans pour autant provoquer
sa destruction !). En eet, une augmentation de QE provoque un débordement tandis qu'une
diminution provoque la vidange du reservoir. On remarque qu'on atteint pas d'autre point
d'équilibre et qu'on ne revient pas non plus au point d'équilibre initial. Le système en boucle
ouverte est donc instable.
Deux notions importantes sont donc liées à celle de stabilité :
celle de point de fonctionnement stable ou instable
celle de domaine de stabilité
Pour les systèmes linéaires invariants dans le temps, la stabilité peut-être dénie simplement et
de manière algébrique comme suit : un système linéaire invariant dans le temps sera stable si et
seulement si les pôles de sa fonction de transfert ont une partie réelle négative.
Im
Zone
de
Re
0
stabilité
Il sut donc, pour étudier la stabilité d'un système, de déterminer les pôles de sa fonction de
transfert :
Num(p)
F (p) = (4.1)
an pn + an−1 pn−1 + . . . + a1 p + a0
42
4.2. Critère de Routh-Hurwitz
Cette résolution n'est pas toujours aisée. On utilisera en général d'autres techniques pour étudier
la stabilité des systèmes : critère de Routh, critère de Nyquist . . .
¯
pn ¯¯ an an−2 an−4 ...
¯
pn−1 ¯¯an−1 an−3 an−5 ...
¯
pn−2 ¯ bn bn−1 bn−2 ...
¯
p n−3 ¯
¯ cn cn−1 an−2 ...
¯
.. ¯ .. .. .. ..
. ¯ . . . .
¯
p 0 ¯ hn
avec :
Le critère de Routh-Hurwitz dit que le nombre de pôles instables (c'est à dire à partie réelle
positive) est égal au nombre de changements de signe dans la première colonne du tableau
construit ci-dessus. Par conséquent, si tous les éléments de la première colonne du tableau sont
de même signe, le système est stable.
En pratique, diérents cas peuvent se produire suivant que la première colonne comporte ou non
un terme nul.
43
Chapitre 4. Stabilité
Tous les termes de la première colonne sont positifs, le système de fonction de transfertG(p) =
1
p4 +7p3 +17p2 +17p+6
est donc stable.
Tous les termes de la première colonne ne sont pas de même signe donc le système est instable.
De plus, il y a deux changements de signe (de 1 à -6 et de -6 à 5), par conséquent on peut
armer que le système possède deux pôles instables.
Si un terme de la première colonne est nul et que tous les termes de la même ligne ne sont pas
nuls, on remplace le terme nul par un ² très petit de même signe que les termes de la première
0.5c1 −²
colonne (ici : positif). Dès lors on obtient : c1 = 4²−1 −1
² ' ² < 0 et d1 = c1 ' 0.5 > 0.
Tous les termes de la première colonne ne sont pas de même signe donc le système est instable.
De plus, il y a deux changements de signe, par conséquent on peut armer que le système
possède deux pôles instables.
44
4.3. Lieu des pôles
Quand tous les termes d'une même ligne sont nuls, cela peut traduire deux phénomènes dié-
rents :
soit on est en présence de deux pôles réels opposés : +a et −a, dans ce cas le système est
instable.
soit on est en présence de deux pôles imaginaires purs opposés : +a et −a, dans ce cas le
système est marginalement stable.
Pour analyser la stabilité , on construit alors l'équation auxiliaire, c'est à dire l'équation
formée à partir des coecients de la ligne précédent la ligne uniformément nulle :
Les racines de cette équation auxiliaire sont racines de l'équation caractéristique du système.
Ici on obtient p1,2 = ±2, par conséquent le système est marginalement stable.
4 4
Le système sera stable si 0 < K < 1,5 . Dans le cas limite où K = 1,5 , on construit l'équation
q q
40 10 10
auxiliaire : 4p2 + 1,5 = 4(p+ 1,5 )(p− 1,5 ) et on constate que le système est marginalement
stable.
45
Chapitre 4. Stabilité
Dans le cas des pôles complexes conjugués, ceux-ci ne se déplacent plus uniquement horizon-
talement (l'axe des réels) mais aussi verticalement (axe des imaginaires) comme l'indique la gure
ci-dessous :
Im
p
1
wo 1- z 2
ωo
ϕ
Re
- z wo
- wo 1- z 2
p
2
Un système intégrateur possède un unique pôle situé en 0. On est alors en limite de stabilité.
Un système du deuxième ordre peut être non-amorti. Cela signie qu'il possède 2 pôles imagi-
naires purs (sur l'axe imaginaire) donc en limite de stabilité. C'est un système oscillant (les oscilla-
tions ne sont pas amorties mais entretenues).
4.4 Résumé
46
Systèmes asservis linéaires
4.4. Résumé
e 20.
smittance
système Entrée x(t), X(p) Sortie y(t), Y(p)
N ( p)
re. G( p) =
D( pordre
gure 4.5: Stabilité : premier ) (sur réponse impulsionnelle)
Les pôles de la transmittance G(p) sont les racines du dénominateur et se trouvent donc en résolvan
l’équation D(p) = 0.
On démontre qu’un système linéaire est stable si tous ses pôles ont une partie réelle négative.
gure 4.6: Stabilité : deuxième ordre (sur réponse impulsionnelle)
e 21.
nce de la
on d’un pôle
réponse
système.
gure 4.7: Allure des réponses impulsionnelles et stabilité versus lieu des pôles
Ces résultats s’appliquent évidemment à la transmittance en boucle fermée T’(p) d’un système asservi e
47
on peut donc prévoir la stabilité d’un système bouclé en cherchant ses pôles.
Chapitre 5
Précision et Rapidité
Sommaire
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
5.2 Classe d'un système asservi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
5.3 Eets d'une perturbation sur l'erreur permanente . . . . . . . . . . 53
5.4 Rapidité et précision dynamique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
5.1 Introduction
Signal d'erreur
+ ε(p) Correcteur Système Sortie
entrée
(consigne) C(p) G(p) Y(p)
-
X(p)
La valeur nale du signal d'erreur (encore appelée erreur en régime permanent) pour diérentes
entrées se visualise sur les réponses aux entrées canoniques sur la gure 5.2 ci-dessous :
48
Lorsqu’on parle de précision pour un système asservi, on sous-entend toujours qu’on se place en régime
permanent. En effet, durant le régime transitoire, la sortie est toujours assez différente de la consigne. On
demande simplement au régime transitoire d’être court .
Ce régime transitoire est étudié pour un signal d’entrée en échelon et est caractérisé par le temps de
montée tm ( de 10% à 90%) et surtout par le temps de réponse à 5%. 5.1. Introduction
Pour évaluer les performances d’un système asservi au niveau de la précision, on étudie sa réponse à
des signaux de forme standard dont les plus importants sont : l’échelon, la rampe et l’entrée parabolique.
Figure 33.
Les erreurs d’un
asservissement
de position
attaqués par des
signaux
standards
où T (p) est la fonction de transfert en boucle ouverte (sans perte de généralités, on peut intégrer le
terme H(p) dans G(p) et se ramener au schéma standard avec retour unitaire.
49
Chapitre 5. Précision et Rapidité
0.8
ε(∞)
Amplitude
0.6
0.4
0.2
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Time (sec.)
1
X(p) p2 p3 + 5p2 + 2p + 1
ε(p) = = K
=
1 + T (p) 1+ p3 +5p2 +2p+1
p2 (p3 + 5p2 + 2p + 1 + K)
10
8
entrée ↓
Amplitude
6
ε(∞)
2 ↑ sortie
0
0 2 4 6 8 10 12
Time (sec.)
50
5.2. Classe d'un système asservi
E0
Dans ce cas : X(p) = p , donc l'équation 5.2 devient :
E0 pα
ε(∞) =lim
p→0 pα + K
donc :
(
E0
1+K pour α = 0
ε(∞) =
0 pour α > 0
L'erreur de position est donc nulle pour tout système de classe supérieure ou égale à1.
51
Chapitre 5. Précision et Rapidité
5.2.5 Résumé
Par contre, elle peut toujours être diminuée en augmentant l’amplification de la chaîne directe, dans des
Le tableau ci-dessous donne les
limites compatibles valeurs
avec des erreurs
une stabilité en fonction de la classe du système :
correcte.
classe 0 1 2 3
!" l’erreur de traînage pour une entrée en rampe : yd(t) = at s’écrit :
échelon Ep0 E0
1+K 0 0 0
arampe1 Ep20 E0
0 0
ε = lim p→0 p. = ∞∞ K
le système de classe 0 est incapable de suivre une rampe
2
1 + T ( pp)30 ∞
pparabole E
∞ K 0 E0
w(t)
+
x(t) + ε(t) + y(t)
G1(p) G2(p)
-
L'objectif est d'étudier l'inuence des perturbations sur la précision des réponses (problème de
régulation). Pour cela, on annule le signal de consigne x(t) et on étudie la fonction de transfert
qui relie l'entrée de perturbation au signal d'erreur.
Si le système de la gure 5.4 n'est soumis qu'à la perturbation w(t), il est possible de le repré-
senter comme sur la gure 5.5.
+
w(t) G2(p) yw(t)
- ε(p)
G1(p)
53
Chapitre 5. Précision et Rapidité
La classe d'un système asservi vis à vis d'une perturbation est égale aunombre d'intégrateurs
contenus dans la partie de la boucle comprise entre l'erreur et le point d'application de la
perturbation.
En conclusion, pour assurer le rejet d'une perturbation de classe n (W (p) = E
pn ), il faut que le
0
· ¸
E0 K pβ
εw (∞) =lim −
p→0 K 1 pα + K
E
0 K
− K1 1+K pour α = β = 0
E0
εw (∞) = pour α =6 0 et β = 0
K1
0 pour α 6= 0 et β 6= 0
2.5
1.5
perturbation
x entrée 1
0.5
1 100
y
p2 +p p2 +10p+100
0
consigne sortie
G1 G2
−0.5
0 5 10 15 20 25 30
gure 5.6: G1 (p) de classe 1 et G2 (p) de classe 0 avec perturbation de classe 1 (échelon)
2.5
pert 1.5
x entrée 1
0.5
1 100
y
p+1 p3 +10p2 +100p 0
consigne sortie
G1 G2
−0.5
0 5 10 15 20 25 30
gure 5.7: G1 (p) de classe 0 et G2 (p) de classe 1 avec perturbation de classe 1 (échelon)
54
5.4. Rapidité et précision dynamique
∞ pour α=β=0
− E0 K pour α = 0 et β = 1
εw (∞) = E0K1 1+K
pour α 6= 0 et β = 1
K1
0 pour α 6= 0 et β 6= 1
2.5
1.5
Ramp
x entrée 1
0.5
1 100
y
p2 +p p2 +10p+100
0
consigne sortie
G1 G2
−0.5
0 5 10 15 20 25 30
gure 5.8: G1 (p) de classe 1 et G2 (p) de classe 0 avec perturbation de classe 2 (rampe)
16
14
12
10
Ramp
8
x entrée
6
4
1 100
y
p+1 p3 +10p2 +100p 2
consigne sortie
G1 G2 0
−2
0 5 10 15 20 25 30
gure 5.9: G1 (p) de classe 0 et G2 (p) de classe 1 avec perturbation de classe 2 (rampe)
55
Chapitre 5. Précision et Rapidité
réponse. On ne peut donc espérer rendre un processus plus rapide qu'en modiant son signal de
commande. Ce dernier fera l'objet du prochain cours.
Dans un premier temps, nous allons analyser la rapidité des systèmes en fonction de la situation
des pôles.
5.4.1 rapidité
Dénition 5.3 (mode). On a vu précédemment que la nature (l'allure) de la réponse (indicielle
par exemple) dépend des pôles (solutions du dénominateur). Ainsi, les pôles :
réels correspondent à des modes apériodiques
complexes conjugués à des modes oscillants
■
Dans le cas de pôles réels, il sut de les éloigner de l'axe imaginaire pour augmenter la rapidité.
Dans le cas des pôles complexes, c'est plus délicat puisque les pôles ne se déplacent plus seulement
horizontalement (sur l'axe des réels) mais aussi verticalement (axe des imaginaires). Il reste alors à
considérer les constantes de temps associées à chaque pôle.
La durée des transitoires (termes exponentiels) d'un système d'ordre quelconque est déterminé
par l'ensemble des constantes de temps associées à chaque mode/pôle. Imposer une condition du
type τi < τM AX revient à placer les pôles à gauche d'une verticale −1/τM AX dans le plan complexe :
56
5.4. Rapidité et précision dynamique
Pour considérer uniquement la rapidité, on se place à amortissement constant (sur une diagonale
sur laquelle se déplacent les pôles). Les éloigner de l'origine revient à augmenter la rapidité comme
le montre la gure 5.14 :
57
Chapitre 5. Précision et Rapidité
5.4.2 Amortissement
La précision dynamique est caractérisée par le régime transitoire, donc par l'amplitude du dé-
passement dans le cas des pôles complexes. Il existe une relation directe entre la valeur de l'amor-
tissement et l'amplitude du dépassement (voir chapitre 3).
58