Chapitre I

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Chapitre I : Généralités sur les matériaux composites et leurs applications.

Chapitre II : Procédés d'obtention des constituants et de fabrication des composites.

Généralités sur les matériaux composites

Les matériaux composites sont des matériaux à hautes performances mécaniques, façonnables à
volonté au gré du concepteur et donc doué d’un potentiel illimité. Les matériaux composites se
développent aujourd’hui dans pratiquement tous les domaines et sont à l’origine de formidables
challenges dans diverses réalisations de haute technologie.
Ainsi, le développement de l'utilisation des matériaux composites dans les structures nécessite de
mettre en place les outils nécessaires à la modélisation du comportement mécanique des
matériaux composites et à l'analyse des structures stratifiées ou sandwiches.[Berthelot].

Domaines d’application
Les excellentes performances mécaniques des matériaux composites fibres résine en terme de
caractéristiques spécifiques en font des matériaux attrayants pour l’utilisation dans les structures.
En outre, l’intérêt de ces matériaux réside dans leur anisotropie aisément contrôlable par le
concepteur qui peut ainsi ajuster la rigidité et la résistance en fonction des sollicitations
extérieures. Ainsi l'immense avantage des matériaux composites est de pouvoir être optimisé
pour chaque application : on peut placer le renfort exactement où il est nécessaire. Cette
optimisation résulte en une grande performance de ces matériaux, qui sont souvent de loin les
plus légers pour une résistance mécanique spécifiée. Cependant ils restent très chers à fabriquer!
D'où leurs domaines d'application :
- électricité et électronique,
- bâtiment et travaux publics,
- Transports routiers, ferroviaires, maritimes, aériens et spatiaux (notamment militaire),
- Santé (instrumentation médicale),
- Sports et loisirs (skis, raquette de tennis, planche à voile, surf, club de golf, avion,…)
Ainsi on note que les matériaux composites sont surtout utilisés pour des applications où une
haute performance est recherchée et où le prix n'est pas le facteur primordial.[ guerira,
belhi (2005) étude du délaminage en mode i des matériaux composites stratifies par la méthode
des éléments finis. masters thèses, université mohamed khider - biskra.], http://thesis.univ-
biskra.dz/id/eprint/2282
Un exemple de matériau composite utilisé dans l'aéronautique :
Le GLARE (Glass Laminate Aluminium Reinforced Epoxy) est un matériau composite issu d’un
assemblage de fibres de verre et d’aluminium. Il est le matériau composite le plus utilisé dans
l’aéronautique et plus particulièrement pour l’A380 car il compose en partie son fuselage.
http://structuremateriauxaeronautique-tpendd.e-
monsite.com/pages/le-composite-materiau-essentiel/ http://www.fabulous.com.co/wp-
content/uploads/sites/3/2017/04/B787_composite.jpg

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1.1 – DEFINITIONS
On définit un matériau composite, comme étant un matériau différent des matériaux habituels
macroscopiquement homogène, ce matériau est constitué de l’assemblage de deux ou plusieurs
matériaux de natures différentes donnant un comportement mécanique global plus performant
que celui de ses composants pris séparément.

1.2 – CARACTERISTIQUES GENERALES

En générale un matériau composite est caractérisé par une ou plusieurs phases discontinues
distribuées de façon uniforme dans une phase continue. Dans la majorité des cas, on trouve la
phase discontinue sous forme de particules ou de fibres appelées ’’renfort ou matériau
renforçant’’ ayant des propriétés mécaniques plus élevées que celles de la phase continue, qu’on
trouve sous forme de résine (polyester, époxyde, etc.), La phase continue est appelée matrice
figure 1.1.

Figure 1.1 : Matériau composite

Les propriétés des matériaux composites sont le résultat :


– Des propriétés des matériaux constituants ;
– De leur distribution géométrique ;
– De leurs interactions, etc..
Ainsi, pour accéder à la description d’un matériau composite, il sera nécessaire de spécifier :
– La nature des constituants et leurs propriétés ;
– La géométrie du renfort et sa distribution ;
– La nature de l’interface matrice- renfort.

Le tableau 1.1 Illustre les différents types de matériaux composites et leurs constituants.

Constituants Domaines d’application


1.Composite à matrice
minérale.
Béton Ciment / sable / granulats Génie civil
Composite carbone- Carbone / fibre de carbone Aviation, espace, sports, bio-
carbone médecine, etc.
Composite céramique Céramique / fibre céramique Pièces thermo-mécaniques
2.Composite à Aluminium / fibre de bore
Espace
matrice métallique Aluminium / fibre de carbone
3.Composite à matrice
organique.
Papier, carton ; Résine / change / fibres Imprimerie, emballage, etc.
cellulosiques
Panneaux de particules ; Résine / copeaux de bois Menuiserie ;
Panneaux de fibres ; Résine / fibre de bois Bâtiment ;
Toiles enduites ; Résine souples/ tissus. Sports,
Matériaux d’étanchéité ; Elastomères / bitume / textiles Bâtiment ;Toiture, terrasse…
Pneumatiques ; Caoutchouc / toiles / acier Automobile ;
Stratifiés ; Résine / charges / fibre de verre, Domaines multiples.
de carbone, etc..
Plastiques renforcés. Résines / microsphères.
4.Sandwiches Métaux, stratifiés, etc.
peaux Mousse, nids d’abeilles, balsa Domaines multiples
âmes Plastiques renforcés, etc.

Tableau 1.1 suite : Différents types de matériaux composites et leurs constituants [9].

1.3 – CLASSIFICATION DES MATERIAUX COMPOSITES

La classification des matériaux composites se fait selon la forme et la nature des constituants de
ces matériaux.

1.3.1 – Classification suivant la forme des constituants

Suivant la forme des constituants, les composites sont classés en deux classes :
– Les matériaux composites à fibres ;
– Les matériaux composites à particules.

1.3.1.1 – Composites à fibres

Un matériau composite à fibre est un matériau renforcé de fibres (longues, courtes ou coupées) ;
l’orientation et l’arrangement de ces fibres permettent de modéliser les propriétés mécaniques de
ce composite, ces dernières sont modifiables et modulables selon la variation de :
– La nature des constituants ;
– La proposition des constituants ;
– L’orientation des fibres.

1.3.1.2 – Composites à particules

Un matériau composite à renfort de particules est un composite chargé de particules ne possédant


ni dimensions ni formes bien précises. L’utilisation de ce type de matériau composite est limitée,
les particules sont utilisées pour réduire le coût du matériau, tout en conservant leurs propriétés
mécaniques.

1.3.2 – Classification suivant la nature des constituants

Selon la nature de la matrice, les matériaux composites sont classés, en matériaux composites à
matrice organique, métallique ou minérale.

1 – Composites à matrice organique avec résine chargée :


– Fibres minérales : verre, carbone, etc. ;
– Fibres organiques : kevlar, polyamides, etc. ;
– Fibres métalliques : bore, aluminium, etc.

2 – Composites à matrice métallique avec résine chargée :


– Fibres minérales : carbone, carbure de silicium (sic) ;
– Fibres métalliques : bore ;
– Fibres métallo- minérale : fibres de bore revêtues de carbure de silicium (BorSic).

3 – Composites à matrice minérale renforcée de :


– Fibres métalliques ; bore ;
– Particules métalliques ; cermets ;
– Particules minérales ; carbure, nitrures, etc.

1.4 – ELEMENTS CONSTITUANTS UN MATERIAU COMPOSITE

Un matériau composite est constitué principalement d’une matrice (résine) et d’un renfort (fibres,
particules).

1.4.1 – Les résines

Les résines permettent de transmettre les sollicitations mécaniques aux fibres, les protéger des
agressions extérieures, elles doivent être déformables et ayant une masse volumique faible de
façon à conserver les caractéristiques mécaniques des matériaux composites. Il existe deux
grandes familles de résines [9, 10 et 11]: les résines thermoplastiques et les résines
thermodurcissables

1.4.1.1 – Les résines thermodurcissables

En partant de l’ordre décroissant en tonnage des résines thermodurcissables on a :


– Les résines polyesters insaturées : polyesters condensés, vinylesters, dérivés allyliques, etc.,
– Les résines de condensation : phénoliques, aminoplastes, furaniques ;
– Les résines époxydes.

1.4.1.1.1 – Les résines polyesters


Les résines polyesters insaturées sont obtenues par polycondensation d’un ou plusieurs glycols
sur un ou plusieurs diacides dont l’un au moins contient une double liaison éthylénique, elles sont
classées en résines souple ; semi-rigide et rigide, leurs principaux avantages sont :
– Une bonne rigidité ;
– Facilité de mise en œuvre ;
– Bonne stabilité dimensionnelle ;
– Bonne tenue chimique aux acides non oxydants, aux alcools et aux hydrocarbures ;
– Un faible coût de production.

De même elles présentent certains inconvénients :


– Retrait lors du moulage important de l’ordre de 8 à10 % ;
– Mauvais comportement au feu ;
– Mauvaise tenue aux bases et l’eau bouillante ;
– Une dégradation à la lumière par les ultraviolets.

1.4.1.1.2 – Les résines de condensation

Les résines de condensation comportent les résines phénoliques, les aminoplastes et les résines
furaniques.

1.4.1.1.2.1 – Les résines phénoliques

Elles sont obtenues par polymérisation d’un phénol et d’un aldéhyde, leur développement est dû
aux travaux du Belge BAEKELAND d’ou leur nom de Bakélite, parmi leurs avantages :
– Un très bon comportement à la température ;
– Une bonne propriété mécanique ;
– Une bonne tenue chimique, sauf aux bases fortes ;
– Un bon comportement au feu ;
– Un faible coût de production.
De même elles présentent les inconvénients suivants :
– Cadences de moulage limitées ;
– Non adaptation à des utilisations alimentaires ;
– Coloration foncée.

1.4.1.1.2.2 – Les résines aminoplastes

Leurs caractéristiques sont voisines de celle des résines phénoliques. Elles ont en plus les
avantages suivant :
– La possibilité d’utilisation dans l’industrie alimentaire ;
– La possibilité de leurs colorations.

1.4.1.1.2.3 – Les résines furaniques

Elles sont peu utilisées, à cause de leur coût élevé par rapport aux autres résines polyesters, parmi
leurs avantages on note :
– Un durcissement plus rapide ;
– Une grande inertie vis-à-vis des agents chimiques corrosifs.

1.4.1.1.3 – Les résines époxydes

Les résines époxydes sont les matrices des composites à haute performance (construction
aéronautique, espace, missile, etc.). Elles ne représentent que 5% du marché composite à cause de
leurs prix élevés. Ces principaux avantages sont :
– Excellentes propriétés mécaniques en association avec les fibres de Verre, aramides, carbones ;
– Bonne résistance chimique à l’eau, aux bases, aux hydrocarbures, aux acides faibles et aux
solvants organiques ;
– Caractéristiques thermiques élevées ;
– Stabilité dimensionnelle ;
– Excellente adhérence aux matériaux métalliques ;
– Faible retrait au moulage.
Elles présentent aussi les inconvénients suivants :
– Coût élevé ;
– Un temps de polymérisation long ;
– Tenue thermique en continu de 180°;
– Une sensibilité à la fissuration.

1.4.1.2 – Les résines thermoplastiques

Les résines thermoplastiques font partie d’une grande famille. Nous pouvons les subdiviser en
plastiques de grande diffusion et plastiques techniques (ou technopolymères). Les premiers sont
mis en œuvre par injection afin d’obtenir des objets moulés ou par extrusion pour obtenir : des
films, des plaques, des tubes, etc., les secondes sont généralement mis en œuvre par injection. On
distingue parmi les résines thermoplastiques : le polychlorure de vinyle (PVC), le polyéthylène,
le polypropylène, etc., c’est dans leur faible coût que réside l’intérêt des résines thermoplastiques
lié à des propriétés mécaniques et thermo-mécanique faibles.
Les divers thermoplastiques peuvent être renforcés par des fibres. Cependant ils ont un
développement limité, du fait de la nécessité de faire appel à des transformations à hautes
températures de produits solides.

1.4.1.3 – Les charges et les additifs

Différents produits peuvent être incorporés à la résine pour lui conférer des caractéristiques
particulières ou réduction du coût, l’addition de ces produits a pour but soit d’améliorer les
caractéristiques mécaniques et physiques du produit fini, soit d’en faciliter la mise en œuvre.

1.4.1.3.1 – Les charges

1.4.1.3.1.1 – Les charges renforçantes

L’objet de l’incorporation de charges renforçantes est l’amélioration des caractéristiques


mécaniques de la résine. Ces charges peuvent être classées selon leurs formes géométriques en :
Charge sphériques : l’intérêt de ces charges réside dans la forme sphérique qui évite les
concentrations de contraintes et, par conséquent, diminue la susceptibilité à la fissuration de la
matrice par rapport à des charges non sphériques. Ces sphères pleines ou creuses ont un diamètre
de 10 à150µm. Elles peuvent être en verre, en carbone ou en matière organique (époxyde,
phénolique, polystyrène, etc.). Les microbilles de verre creuses représentent plus de 99 % des
charges sphériques utilisées.
Charges non sphériques : le mica et le matériau le plus utilisé. Il est alors incorporé sous forme
d’écailles de dimensions transversales de 100 à 150µm, et d’épaisseur 1 à 20 µm. Le mica est
ajouté à des résines thermoplastiques.

1.4.1.3.1.2 – Les charges non renforçâtes

Les charges non renforçantes ont pour rôle soit de diminuer le coût des résines tout en conservant
leurs performances, soit d’améliorer certaines propriétés de résines ;

Les charges de faible coût : ces charges sont extraites de roches ou de minerais :
– Les carbonates : craies ou calcaire (CaCO3), sont les plus utilisées ;
– Les silicates : talc, kaolin, felspath, wollantonite,

– Les silices, obtenues par broyage et tamissage de sable de quartz.


Charges ignifugeantes : ont pour rôle de réduire ou d’empêcher les phénomènes de combustion.
On distingue :
– L’hydrate d’alumine, produit le plus utilisé dans les résines thermodurcissables ;
– L’oxyde d’antimoine.
Charges conductrices et antistatiques : les résines organiques sont des isolants thermique et
électrique. Pour certaines applications, il est nécessaire d’ajouter un élément conducteur tel que :
– Des poudres ou paillettes métalliques : cuivre, fer, aluminium, etc. ;
– Des microbilles de verre métallisées (cuivre, argent) ;
– Des filaments métalliques.

1.4.1.3.2 – Les additifs

1.4.1.3.2.1 – Les lubrifiants et les agents de démoulage

Ces additifs ont pour rôle de faciliter le façonnage de la résine et de réduire la tendance de la
résine à adhérer aux moules.

1.4.1.3.2.2 – pigment et colorants

Les pigments sont obtenus à partir d’oxydes ou de sels métalliques, ils ont la caractéristique
d’être insolubles, il est possible d’obtenir des pâtes colorantes constituées de dispersions de
pigments dans une pâte (résine, plastifiant), de manière à avoir une utilisation aisée.
Les colorants sont des composés organiques solubles dans l’eau ou dans un solvant organique. Le
choix d’un pigment ou d’un colorant est fonction de sa compatibilité avec la résine du composite
et de l’utilisation du matériau composite.

1.4.1.3.2.3 – Agents anti-retrait et agents de fluage


La polymérisation des résines conduit à une diminution des distances interatomiques du
monomère de départ. Il s’ensuit un retrait de la résine polymérisée, qui peut aboutir à un mouvais
état de surface, à un gauchissement ou à des microfissurations des pièces moulées. Bien que
l’incorporation des charges à la résine limite le retrait, il est souvent nécessaire d’ajouter des
produits spécifiques anti-retrait, qui diminuent ou annulent le phénomène de retrait.

1.4.1.3.2.4 – Agents anti-ultraviolets

Ces agents ont pour rôle de protéger les résines des effets nocifs des rayons ultraviolets. Le
principe de ces agents est d’absorber le rayonnement ultraviolet et d’éviter ainsi une dégradation
prématurée de la résine par rupture de liaisons atomiques ou par passage à un état excité qui
favorise l’oxydation (phénomène de photo-oxydation).

1.4.2 – Les fibres et tissus

1.4.2.1 – Généralités

Les renforts permettent d’améliorer certaines des propriétés physiques [9, 10, 11 et 12] des
matériaux composites : comportement thermique, tenue aux températures, tenue au feu,
résistance à l’abrasion, propriétés électriques, etc., ainsi que certaines des propriétés mécaniques :
rigidité, résistance à la rupture, dureté, etc.
Les caractéristiques recherchées pour les renforts sont : caractéristiques mécaniques élevées,
masse volumique faible, bonne compatibilité avec les résines, facilité de mise en œuvre, faible
coût, etc. Les renforts se présentent sous diverses formes commerciales :
– Sous forme linéique (fil, mèches, etc.) ;
– Sous forme de tissus surfaciques (tissus simples, mats, etc.) ;
– Sous forme multidirectionnelle (tresses, tissus complexes, etc.).
Des fibres courtes particulières, les whiskers, dont les caractéristiques mécaniques étant élevées,
sont également développées.

1.4.2.1 – Fibre de formes linéiques

Les fibres sont fabriquées en filament de quelques dizaines de microns, et ne peuvent donc pas
être utilisées sous forme unitaire. La fibre unitaire est généralement appelée filament élémentaire
ou mono filament. Les mono filaments sont ensuite réunis en fils ou mèches. Les fils continus ou
discontinus sont caractérisés par leur masse linéique ou, l’unité de masse linéique est le tex..

1 tex = 1 g / km où 1 tex = 10-6 kg / m

1.4.2.2 – Fibres de formes surfaciques

Les fils peuvent être utilisés pour réaliser des formes surfaciques de divers types : mats, tissus ou
rubans, essentiellement développés dans le cas de fibres de verre.
1.4.2.2.1 – Les mats

Les mats sont des nappes de fils continus ou discontinus, disposés dans un plan sans aucune
orientation préférentielle. Ils sont maintenus ensemble par un liant soluble ou non dans les
résines. L’absence d’orientation préférentielle des fibres conduit à une isotropie des propriétés
mécaniques du mat dans son plan.

1.4.2.2.2 – Les tissus et rubans

Un tissu (ou ruban) est un ensemble surfacique de fils, de mèches, réalisé sur un métier à tisser
figure 1.2. Il est constitué :
– D’une chaîne, ensemble de fils parallèles répartis dans un plan suivant la longueur du tissu.
– D’une trame, ensemble de fils s’entrecroisant avec les fils de chaîne.
Les tissus diffèrent par le type de fils utilisés (fils simples, mèches, etc.), donc par la masse
linéique des fils, et par le mode d’entrecroisement (ou armure) des fils de chaînes et des fils de
trames. Les armures utilisées sont : toile ou taffetas, satin, sergé, armure haut module, armure
unidirectionnelle.

Figure 1.2 : Chaînes et trames d’un tissu

1.4.2.2.3 – Structures tissées multidirectionnelles

Il est possible de réaliser des tresses ou préformes par tissage cylindrique ou conique d’un tissu
tubulaire. Les fils s’entrecroisent en hélice, comme il est possible de réaliser une pièce de
révolution ayant un diamètre variable le long de son arc. Par ce procédé, divers tissus peuvent
être obtenus en forme de « chaussettes » coniques, ovales ou hémisphériques, utilisées pour
satisfaire aux besoins de la construction aéronautique (cône de rentrée, tuyères, etc.).
Des tissages volumiques sont également utilisés, caractérisés par le nombre de directions de
tissage : 3D, 4D, etc. La structure la plus simple est celle du tissage 3D où les fils sont disposés
suivant trois directions orthogonales.

1.4.2.2 – Les principales fibres

1.4.2.2.1 – Les fibres de verre


Le verre est caractérisé par une très grande fragilité sous forme massive, mais devient souple
lorsqu’il est filé. Les fibres de verre sont obtenues à partir du verre textile. On distingue les
différents types de verre filables tableau 1.2.

Type Caractéristiques générales


E à usage général ; bonnes propriétés électriques
D haut es propriétés diélectriques
A haute teneur en alcali
C bonne résistance chimique
R, S haute résistance mécanique

Tableau 1.2 : Différents types de verre filables [9]

1.4.2.2.1.1 – Elaboration des fibres de verre

Le verre fondu dans un four alimente les filières. Ces dernières sont maintenues à des
températures aux environs de 1250°C ce qui permet l’écoulement par gravitation à travers les
orifices calibrés à 2 mm de diamètres. Les fibres de verre en état plastique sont simultanément
étirées à grande vitesse et refroidies. Il existe deux procédés de tirage :
– Etirage mécanique donnant des fibres continues ;
– Etirage pneumatique donnant des fibres discontinues.

1.4.2.2.1.2 – Ensimage des fibres de verre

L’ensimage est l’opération qui consiste à déposer une couche d’enzyme de composition chimique
complexe sur les fibres de verre à la sortie de la filière, cette opération à pour objectif de :
– Etablir une cohésion entre les filaments ;
– Donner une raideur aux fils ;
– Protéger les filaments contre l’abrasion ;
– Eliminer les charges électrostatiques ;
– Facilité l’imprégnation par la résine ;
– Favoriser la liaison verre- résine.

1.4.2.2.1.3 – Caractéristiques mécaniques des fibres de verre

Les caractéristiques mécaniques de référence qu’on peut citer, sont celles mesurées sur des mono
filaments prélevés à la sortie de la filière, tableau 1.3. Les filaments de verre qui sont soumis à
diverses sollicitations mécaniques (abrasion, etc.), chimiques (humidité, etc.), suite à leur fibrage,
voient leurs caractéristiques mécaniques initiales réduites. On mesure les valeurs de la contrainte
à la rupture sur mono filaments et fils de base ayant subit l’ensimage, tableau 1.4. Dans les
matériaux composites, la liaison verre-résine par l’intermédiaire de l’ensimage assure une
répartition assez homogène de la charge. Les mesures, déduites de la rupture des matériaux
composites unidirectionnels, conduisent aux valeurs des contraintes et d’allongements à la
rupture des fibres suivantes tableau 1.5.
Caractéristiques Verre E Verre R
Masse volumique ρ Kg/m3 2 600 2 550
Module d’Young Ef 73 86
Contrainte à la rupture σfu GPa 3 400 4 400
Allongement à la rupture εfu MPa 4,4 5,2
Coefficient de poisson νf % 0,22 -

Tableau 1.3 : Caractéristiques mécaniques des verres types E et R, mesurées sur mono filament à
la sortie de la filière [9].

Verre E [ Mpa] Verre R [ MPa]


Mono filament prélevé à la sortie de la filière 3 400 4 400

Mono filament prélevé sur fil silionne 2 000 - 2 400 3 600


industriel
Fil silionne industriel comportant un grand 1 200 – 1 550 1 700 – 2 000
nombre de filaments

Tableau 1.4 : Contraintes à la rupture mesurées sur mono filament et fils de base [9].

Verre E Verre R
Contraintes à la rupture [MPa] 2 400 – 2 600 3 000 – 3 600
Allongement à la rupture en [%] 3.4 4

Tableau 1.5 : Caractéristiques à la rupture fil silionne industriel, déduites des caractéristiques
mesurées sur un composite unidirectionnel résine époxyde / fil de verre [9].

Enfin, il est important de noter que les fibres de verre conservent leurs caractéristiques
mécaniques jusqu’à des températures assez élevées, de l’ordre de 200°C pour le verre E et de
250°C pour le verre R.

1.4.2.2.2 – Les fibres de carbone

Le graphite a une structure hexagonale d’atomes de carbone, disposées en plan


cristallographiques parallèles figure1. 3. Ces plans sont décalés de telle sorte qu’un atome de
carbone se projette au milieu d’un hexagone des plans voisins ; la liaison entre atomes de plans
voisins est faible, et confère au graphite de bonnes propriétés de conduction thermique et
électrique.
Figure 1.3 : Structure cristalline du graphite

Alors que, les liaisons entre atomes voisins d’un même plan sont fortes, et donnent au graphite
des propriétés mécaniques élevées dans la direction parallèle aux plans cristallographiques ;
l’étude théorique des liaisons prévoit dans cette direction 1200 GPa pour le module de Young et
2000 MPa pour la contrainte à la rupture. Aussi, une masse volumique faible (inférieure à 2000
kg/m3) conduit à des propriétés mécaniques spécifiques théoriques remarquablement élevées. Ces
faits permettent d’obtenir des fibres de carbone les plus parfaites possibles. Cependant les
caractéristiques des fibres élaborées restent élevées et peuvent atteindre l’ordre de 650 GPa pour
le module de Young et l’ordre 4000 MPa pour la contrainte à la rupture.

1.4.2.2.2.1 – Elaboration des fibres de carbone

a) – A partir des fibres acryliques :

A partir du polyacrylonitrile (PAN) on fabrique des mèches de filaments acryliques assemblés


sans torsion (500 à 10 000), puis on leur fait subir quatre traitements successifs : une oxydation,
une carbonisation, une graphitisation et un traitement de surface, pour obtenir à la fin du cycle
des fibres de carbones HM où HR.
Figure 1.4 : Elaboration des fibres carbone

b) – A partir du précurseur brai :

Des fibres de carbone ont été produites en filant le brai qui est le résidu pâteux de la distillation
du charbon ou du pétrole, mais leurs caractéristiques sont inférieures à celles obtenues par le
procédé (PAN) ; pour cela on leurs fait subir un traitement comparable à celui des fibres obtenues
par (PAN) pour obtenir des fibres de carbone de haut et de très haut module. Les avantages de ce
nouveau procédé sont :
– Bon marché de la matière première ;
– Rendement massique précurseur/ filament de l’ordre de 80%.

1.4.2.2.2.2 – Caractéristiques mécaniques des fibres de carbone

Les fibres de carbone ont de très bonnes caractéristiques mécaniques, aussi leur masse volumique
est faible (inférieur généralement à 2000°C kg/m3). On compare les caractéristiques des fibres de
carbone à c elle des fibres de verre E tableau 1.6. Les fibres de carbone ont une excellente tenue à
la température, en atmosphère non oxydante. Leurs caractéristiques mécaniques peuvent être
maintenues jusqu’à 1500°C. Les composites à fibre de carbone, à haute tenue thermique, ont été
développés grâce à cette propriété, qu’on utilise dans les tuyères, pour les disques de freins, etc.
Caractéristiques Verre Carbone Carbone Carbone Carbone
E HR HM THM HM (brai)
Masse volumique 2600 1750 1810 1950 2000
ρ [ Kg/m3]
Diamètre [µm] 8 8 8 12
Module d’Young 73 220 400 600 380
Ef [GPa]
Module spécifique 28 120 210 310 190
Ef / ρ [ΜΝm /Kg]
Contrainte à la rupture 3400 3000-5000 2800 2000 2000-2400
σfu [MPa]
Contrainte spécifique 1300 1710-2860 1550 1030 1000-1200
σfu / ρ [ΚΝ m/Kg]
prix de revient rapporté 1* 25-30 50-60 65-70 25-30
aux fibres de verre E

Tableau 1.6 : Caractéristiques des fibres de carbone, comparées à celles du verre E.

1.4.2.2.3 – Les fibres aramides à caractéristique mécaniques élevées

L’élaboration des fibres est effectuée par synthèse à basse température (-10°C), puis par filage en
solution. Les fibres sont ensuite étirées et traitées thermiquement pour augmenter leur module
d’élasticité. Les fibres aramides sont des fibres polyaramides ou polyamides aromatiques de
synthèse dont la structure est constituée de noyaux benzéniques reliés par des groupes CO et HN.
Elles sont généralement plus connues sous le nom de « Kevlar ». Elles ont été commercialisées
la première fois en 1972 et mise au point par le groupe Dupont de Nemours (USA). Le groupe
Hollandé AKZO les produit sous le nom « Twaron », et le groupe Japoné Teijin Ltd les
surnomme « Technora ».

1.4.2.2.3.1 – Caractéristiques mécaniques des fibres aramides

Comme le montre le tableau 1.7 les fibres aramides ont des contraintes à la rupture voisine à celle
des fibres de carbone HR tableau 1.6 avec un prix de revient 3 à 5 fois moindre. Les matériaux
composites aux fibres aramides ont des utilisations limitées à cause des faiblesses suivantes :
–Faibles résistances à la compression, à la flexion, et au flambement ;
– Sensibilité au cisaillement interlaminaire ;
– Sensibilité aux ultraviolets ;
– Mauvaise résistance chimique aux acides forts.
Ces faiblesses sont généralement dues à une mauvaise adhérence fibre – matrice. Pour résoudre
ces problèmes des développements sur des ensimages adaptés sont en cours. Des composites
hybrides (verre – kevlar, carbone – kevlar) sont également utilisés.
Caractéristiques Kevlar Kevlar Kevlar Twaron Technora
29 49 149
Masse volumique
ρ [ Kg/m3] 1 440 1 450 1 470 1 440 1 390
Diamètre [µm] 12 12 12 12 12
Module d’Young
Ef [GPa] 60 130 200 100 90
Module spécifique
Ef / ρ [ΜΝm /Kg] 42 90 136 70 65
Contrainte à la rupture
σfu [MPa] 3 000 3 600 3 000 3 500 3 800
Contrainte spécifique
σfu / ρ [ΚΝ m/Kg] 2 080 2 480 2 040 2 430 2 730
Allongement à la rupture
en [%] 4 3 1.5 3 4

Tableau 1.7 : Caractéristiques mécaniques de monofilaments aramides.

1.4.2.2.3.2 – Domaines d’utilisations.

La première utilisation des fibres aramides est le remplacement des armatures d’acier dans les
pneumatiques, à cause de leur bonne résistance au choc et à l’impact, les fibres aramides sont
utilisées pour la fabrication de protections contre les projectiles (blindages, gilets pare-balles,
etc.), de protection thermique et pour la fabrication de certains articles des sports (skis, raquettes
de tennis, etc.).

1.4.2.2.4 – Les fibres céramiques

Diverses fibres de matériaux réfractaires ou céramiques (carbures, borures, nitrures, etc.) peuvent
être élaborées par dépôt chimique en phase vapeur sur un fil support. Les fibres obtenues par ce
procédé sont :
– Les fibres de bore (B) ;
– Les fibres de bore (B)-carbure de bore (B4C) ;
– Les fibres de carbure de silicium (SiC) ;
– Les fibres de bore – carbure de silicium, appelées BorSiC.
Les fibres sont en réalité de gros filaments de diamètre de l’ordre de 100µm, formés d’une âme
(le fil support) en tungstène ou en carbone d’un diamètre d’environ 10µm, recouverts :
– D’une couche de bore d’épaisseur environ 40 µm (fibres SiC) ;
– D’une couche de bore d’épaisseur environ 40 µm et d’une couche de carbure de bore de 4 µm
d’épaisseur (fibres B-B4C) ;
– D’une couche de carbure de silicium (fibres SiC),
– D’une couche de bore et d’une couche de carbure de silicium (fibres BorSiC).

1.4.2.2.4.1 – Caractéristiques mécaniques et utilisation des fibres céramiques


Les caractéristiques mécaniques des diverses fibres sont assez voisines ( tableau 1.8 ). Ces
caractéristiques restent maintenues jusqu’à des températures allant de 500°C à 1000°C. A cause
du prix de revient élevé, l’utilisation de ces fibres est limitée. Les fibres SiC et BorSiC sont
essentiellement utilisées avec des matrices métalliques (aluminium, etc.) ou des matrices
céramiques, conduisant à des matériaux composites de coûts très élevés, destinés aux aubes de
compresseur, et turbines. Les fibres de bore et fibres bore-carbure de silicium associées aux
résines époxydes, résines thermoplastiques, thermodurcissables, sont utilisées dans les domaines
de sports et de loisirs.

Caractéristiques Bore Bore+B4C SiC


Masse volumique ρ [ Kg/m3] 2 600 2 600 3 000
Diamètre [µm] 100 – 150 100 – 150 100 – 150
Module d’Young Ef [GPa] 430 430 410
Module spécifique Ef / ρ [ΜΝm /Kg] 165 165 140
Contrainte à la rupture σfu [MPa] 3 800 4 000 3 900
Contrainte spécifique σfu / ρ [ΚΝ m/Kg] 1 460 1 540 1 300

Tableau 1.8 : Caractéristiques mécaniques des fibres de bore, bore-carbure de bore et carbure de
silicium [9].

1.4.2.2.5 – Les fibres synthétiques thermostables

Les fibres synthétiques thermostables sont des fibres organiques obtenues par synthèse,
conservant leurs caractéristiques mécaniques à des températures élevées. Associées à des résines
thermostables, elles permettent d’obtenir des matériaux dont les caractéristiques mécaniques en
température sont conservées.
Les caractéristiques mécaniques de ces fibres sont nettement plus faibles que celles des fibres
usuelles. Elles sont utilisées dans les isolants électriques et thermiques, les protections
thermiques : boucliers de missiles, cônes de rentrée de véhicule spatial, etc. Parmi ces fibres nous
avons :
– Le Kermel élaboré par Rhône-Poulenc,
_ Le Nomex développé par Duppon de Nemours,
– Le Kynol fabriqué par Nippon Kynol,
– La fibre PBI (polybenzimidazole) élaborée par Hoechst-Celanese,
– La fibre Apyeil de Unitika Ltd.

1.4.2.2.6 – Autres fibres

Il existe d’autres fibres utilisées pour des applications particulières. Ces fibres sont généralement
à faibles module et contrainte à la rupture, excepté les fibres métalliques dont l’utilisation est
réservée à la recherche de :
– Produits à bas prix de revient,
– Produit à haute isolation thermique,
– Produit de bonne conductibilité thermique ou électrique.
Parmi ces fibres nous avons :
a) – Les fibres d’origine végétale :
– Le bois, utilisé sous forme de fibre orientées, feutres, papiers imprégnés, etc.
– Le sisal, le jute, le lin, de moins en moins utilisés au profit des fibres de verre.
b) – Les fibres d’origine minérale :
– L’amiante (interdite dans certaines utilisations),
– La silice
c) – Les fibres synthétiques :
– Fibres polyester (tergal, dacron, térylène, etc. ;),
– Fibres polyamides.
d) – les fibres métalliques :
– Acier,
– Cuivre,
– Aluminium
Ces fibres sont utilisées avec des matrices métalliques afin d’obtenir :
– Une bonne conductivité thermique et électrique,
– Des caractéristiques thermomécaniques.

1.5 – PROCEDES DE FABRICATION

1.5.1 – Introduction

Le mode d’obtention des matériaux composites [9 et 11] consiste à fabriquer des matériaux
constitués de renforts et de matrices. L’empilement de couche composites donne naissance à des
stratifiés.

1.5.2 – Mise en œuvre des matériaux composites

L’ensemble des procédés de fabrication par moulage tient compte de la nature des pièces, du prix
de revient et du type de série de production c’est pour ces raisons qu’on trouve plusieurs types de
moulages. Les formes des moules sont en matériaux divers : métal, résine, bois, plâtre.

1.5.2.1 – Moulage sans pression

Parmi les méthodes les plus simples on trouve le moulage sans pression, qui se fait à froid. Ces
méthodes n’exigent pas beaucoup d’équipements et on peut obtenir des pièces moulées de formes
différentes, dont la qualité dépend des compétences du mouleur.

1.5.2.1.1 – Moulage au contact

La première phase consiste à préparer la surface du moule en étalant une couche d’un agent de
démoulage généralement la cire, puis on applique une couche de gel-coat qui a pour but de
donner un bel aspect et d’empêcher l’affleurement des fibres de verre en surface.

Lors de la deuxième phase, on applique sur le gel-coat une couche de résine catalysée et
accélérée, à l’aide d’un pinceau ou un rouleau ( figure 1.5 ), puis on dépose sur la résine une
première couche du renfort qui doit être sec puis on l’imprègne avec de la résine et un ébullage
est effectué à l’aide d’un rouleau cannelé. Après la gélification de la première couche on ajoute
les couches suivantes de la même manière.

La troisième phase consiste à démouler la pièce après qu’elle aura pris le temps de gélifier, puis
la pièce polymérise en milieu ambiant pendant quelques jours ou bien cette opération peut être
accélérée par étuvage (5 à10 heures aux environs de 180°C), puis on procède à la finition de la
pièce : ébarbage, ponçage, peinture, etc.

Figure 1.5 : Principe du moulage au contact

1.5.2.1.2 – Moulage par projection simultanée

Le moulage par projection simultanée (figure 1.6 ) est un procédé de moulage au contact
mécanisé, avec la différence que dans la deuxième phase on projette simultanément les fibres
coupées et la résine catalysée par un pistolet sur le moule. Le renfort imprégné de résine est
compacté par un rouleau cannelé et après gélification de la première couche on ajoute les couches
suivantes. Le renfort est limité à des fibres coupées.

Figure 1.6 : Principe du moulage par projection simultanée


1.5.2.2 – Moulage sous vide

Sur un moule rigide couvert par du gel-coat (figure 1.7 ) on pose le renfort puis on étale une
couche de résine, recouvrant le moule par contre moule poreux et une membrane flexible (feuille
de caoutchouc, Nylon etc.), puis on applique un vide entre zéro et un bar qui a pour but
d’imprégner et d’ébuller le renfort. Pour le moulage au sac sous vide on n’a besoin que d’un sac
flexible pour recouvrir le moule.

Figure 1.7 : Moulage sous vide

1.5.2.3 – Moulage par compression


1.5.2.3.1 – Moulage par injection de résine

Sur le renfort préalablement positionné entre le moule et le contre-moule (figure 1.8 ) on injecte
de la résine sous pression, ce procédé permet l’obtention des pièces de formes compliquées et de
grandes dimensions. Le principal avantage de cette technique est l’obtention de pièces à
caractéristiques mécanique élevées.

Figure 1.8 : Moulage par injection de résine


1.5.2.3.2 – Moulage par compression à froid

Le moulage se fait sans chauffage extérieur du moule et à basses pressions (inférieur à 5 bars).
Après préparation du moule et du contre- moule, on place le renfort et la matrice sur le moule,
puis on ferme l’ensemble moule et contre-moule par pression, l’échauffement progressif du
moule est obtenu par l’exothermie de polymérisation de la résine (figure 1.9 a ).

1.5.2.3.3 – Moulage par compression à chaud

Le moule est chauffé à des températures entre 80° et 150°C, on l’induit d’un agent de démoulage,
puis on place le renfort et la matrice sous forme de poudre et on ferme le contre- moule sur lequel
on exerce une pression de l’ordre de 10 à 50 bar, (figure1.9b ). Le durcissement de la pièce
demande généralement plusieurs minutes, après on ouvre le moule et on éjecte la pièce.

figure 1.9a A froid figure 1.9b A chaud

Figure 1.9 : Principe de moulage par compression

1.5.2.3.4 – Moulage par injection

Consiste à injecter les matériaux formés de granulés et de poudre à mouler par l’intermédiaire
d’une vis d’Archimède, le cycle de moulage comporte quatre étapes (figure 1.10 ) :
– Plastification : qui a pour rôle d’abaisser la viscosité de la matière afin de permettre son
injection ;
– Injection : la matière est injectée dans le moule par avance de la vis qui joue le rôle de piston ;
– Cuisson ou polymérisation : le moule est chauffé à une température entre 160° et 190°C

pour accélérer la polymérisation de la résine ;


– Ejection : après polymérisation, on ouvre le moule et on éjecte la pièce.
Figure 1.10 : Principe du moulage par injection

1.5.2.4 – Moulage continu

Le moulage continu (figure 1.11 ) est un procédé qui permet d’élaborer les plaques planes et les
panneaux sandwiches. Le renfort (fibres, mat ou tissu) et la résine catalysée sont transportes sur
un film de démoulage, jusqu’au rouleau de calandrage où se déroule la mise en forme du
composite. La polymérisation est réalisée dans une étuve (60 à 150°c) sous forme de tunnel. A la
sortie du tunnel se fait le refroidissement et le découpage du produit fini.

Figure 1.11 : Moulage en continu de plaques

1.5.2.5 - Moulage par pultrusion

Ce type de moulage est destiné à l’obtention des profils à section constante rectiligne ou courbe
(figure 1.12 ), la première étape consiste à imprégner le renfort (fils stratifiés, ruban, etc.) en
continu dans un bain d’imprégnation. Dans la seconde étape le renfort imprégné passe dans une
filière chauffée à l’intérieur d’une étuve où a lieu simultanément la mise en forme du profil et la
polymérisation de la résine.
Figure 1.12 : Moulage par pultrusion

1.5.2.6 – Moulage par centrifugation

Ce processus est aussi utilisé pour la réalisation des tubes en béton, il trouve son application dans
la fabrication des tuyaux et des citernes en composites, il consiste à introduire le renfort de verre
(mat, tissu ou roving ) coupé et la résine à l’aide d’une tête de projection simultanée dans un tube
cylindrique qui joue le rôle de moule (figure 1.13 ). La force centrifuge permet l’imprégnation
des fibres par la matrice, à la fin du processus nous obtenons des pièces qui on des surfaces
(intérieur et extérieur) parfaitement lisses et des épaisseurs bien calibrées.

Figure 1.11 : Moulage centrifugation

1.5.2.7 – Moulage par enroulement filamentaire

La technique de moulage par enroulement filamentaire est réservée à la fabrication des pièces de
révolutions cylindriques et sphériques, effectuée sur des mandrins en rotation, avec un système
d’approvisionnement en renfort.
1.5.2.7.1 – Enroulement circonférentiel

Dans ce procédé, on bobine sur un mandrin divers renforts, sous forme de pré pègres ou pré
imprégnés en continu à travers un bain de résine (figure 1.14 ). Le bobinage est effectué à 90° par
rapport à l’axe du mandrin, ce qui confère au matériau composite une très grande résistance
circonférentielle, la résistance longitudinale peut être obtenue en incorporant des tissus
unidirectionnels entre les couches circonférentielles dans le sens de l’axe du mandrin.

Figure 1.14 : Moulage par enroulement circonférentiel

1.5.2.7.2 – Enroulement hélicoïdal continu

L’enroulement hélicoïdal continu permet la fabrication industrielle de tubes et de tuyaux de


hautes performances de divers diamètres et de grandes longueurs figure 1.15.

Figure 1.15 : Moulage par enroulement hélicoïdal continu


1.6 – ARCHITECTURES DES MATERIAUX COMPOSITES

1.6.1 – Les stratifiés

1.6.1.1 – Stratifiés à base de fils ou de tissus unidirectionnels

Les stratifiés sont constitués de couches successives appelées plis (figure 1.16 ). Les couches des
stratifiés sont composées de résines renforcées de fils ou de tissus unidirectionnels, dont l
‘orientation des fibres est choisie ou quelconque.

Figure 1.16 : Constitution d’un stratifié

1.6.1 2 – Désignation des stratifiés

La désignation de ces stratifiés est généralement effectuée selon le code suivant :

– Chaque couche est désignée par un nombre indiquant la valeur en degrés de l’angle que fait la
direction des fibres avec l’axe x de référence.
– Les couches successives sont séparées par un / si leurs angles sont différents.
– Les couches successives de même orientation sont désignées par un indice numérique.
– Les couches sont nommées successivement en allant d’une face à l’autre. Des crochets
(ou des parenthèses) indiquent le début et la fin du code.
La désignation dépend du système d’axes choisi, à titre indicatif un exemple est donné à la figure
1.17
Figure 1.17 : Désignation d’un stratifié

a) – Angles positifs et négatifs

Lorsque des couches sont orientées à des angles égaux en valeurs absolues, mais de signe
opposés, les signes + et – sont utilisés. La convention pour les angles positifs ou négatifs dépend
du système d’axes choisi : une inversion peut apparaître suivant le choix effectué.

b) – Stratifiés symétriques

Un stratifié est symétrique si son plan moyen est un plan de symétrie. Sa désignation ne nécessite
que la moitié des couches successives. Si le stratifié a un nombre paire de couches, la désignation
débute sur une face pour finir au plan de symétrie. Un indice S indique que le stratifié est
symétrique.

90°

45°

45°


[90 / 452 / 0]S

45°

45°

90°
Si le stratifié comporte un nombre impaire de couches, la désignation est semblable à la
précédente. La couche centrale étant surlignée.

90°

45°

45°

0° [90 / 45 / 0]
2 S

45°

45°

90°

c) – Séquences

La répétition de séquences peut être indiquée par un indice montrant le nombre de fois où une
séquence est successivement répétée. L’alternance [0 / 90]n désigne un stratifié croisé.

45°

90°

45°

90° [(0 / 45 /90)2]S


ou
90° [0 / 45 /90]2S

45°

90°

45°

d) – Stratifiés hybrides

Les stratifiés hybrides sont constitués de couches successives comportant des fibres de natures
différentes. Ils donnent une meilleure performance en utilisant au mieux les propriétés de ses
renforts. On peut distinguer :
– Des hybrides inters plis, constitués d’une suite de couches, chacune de nature différente ;
– Des hybrides intra plis, constitués par une séquence de plis identiques, chaque pli étant
constitué de couches différentes ;
– Des couches métalliques peuvent également être intercalées entre les couches.
Il sera nécessaire de mentionner la nature des fibres dans la désignation.
0° V

45° C

-45° C

90° C
[0V / ±45C / 90C]S
90° C

-45° C

45° C

0° V

0° K

0° K

45° V
[0 / (45 / 90)
2C SV / 02K ]
90° V avec :V : verre, C : caborne, K : kevlar
45° V

0° C

0° C

1.6.2 – Les composites sandwiches

1.6.2.1 – Généralités

Le principe consiste à placer une âme [9 et 11] (constituée d’un matériau ou d’une structure
légère possédant de bonnes propriétés en compression) entre deux « feuilles »- ou peaux –
(possédant de bonnes caractéristiques en traction). L’objectif d’un tel procédé est de constituer
une structure permettant de concilier légèreté et rigidité. Pour que les structures sandwiches
jouent pleinement leurs rôles, il est nécessaire de veiller à avoir une bonne adhésion de
l’ensemble âme-peaux, de manière à assurer une bonne répartition des efforts.

1.6.2.2 – Différents types de sandwiches

1.6.2.2.1 – Les sandwiches à âme pleines


L’âme peut être constituée des matériaux suivant :
– Le balsa ou bois cellulaire ;
– Diverses mousses cellulaires ;
– Des résines chargées de microsphères creuses de verre, appelées mousses syntactiques (figure
1.18).

Figure 1.18 : Matériaux sandwiches à âmes pleines

1.6.2.2.2 – Les sandwiches à âme creuses

L’âme est constituée essentiellement de nids d’abeilles et de profilés figure 1.19 :


– Des alliages métalliques légers ;
– Du papier kraft (enduit ou non de résine) ;
– Du papier polyamide, type papier Nomex ;
Figure 1.19 : Matériaux sandwiches à âmes creuses

1.6.3 – Autres architectures

Les autres architectures des matériaux composites peuvent être classées en :


– Plastiques renforcés,
– Composites volumiques.

1.6.3.1 – Plastiques renforcés

Ces matériaux sont constitués de matrices dans lesquelles sont introduits des renforts de type :
– Fibres courtes,
– Billes pleines ou billes creuses,
– Poudres : métalliques, de graphite.
Les renforts permettent généralement d’augmenter le module d’élasticité d’un facteur 2 à 5. Le
comportement mécanique de ces matériaux peut être homogénéisé, et son étude est ramenée à
celle d’un matériau usuel isotrope.

1.6.3.2 – Composites volumiques

Les composites volumiques ont été introduits pour des besoins spécifiques de l’aéronautique. Ils
sont élaborés à partir de tissages volumiques. Ces matériaux sont très onéreux. Outre des intérêts
spécifiques, ils permettent d’obtenir des caractéristiques mécaniques très élevées, avec un
comportement sensiblement isotrope en volume.

1.3.1 Caractéristiques mécaniques spécifiques


Considérons une poutre chargée en traction par une charge F (figure 1.2).

FIGURE 1.2. Poutre chargée en traction.


La relation entre la charge et l'allongement ∆l de la poutre est :

(1.1)
où E est le module d'Young du matériau, S la section de la poutre et l sa longueur.
La rigidité K = ES/l caractérise les performances mécaniques de la poutre dans le domaine
élastique. Dans le cas de deux matériaux 1 et 2, le rapport des rigidités

Est (1.2)
et le rapport des masses des deux poutres s'écrit :

(1.3)
en introduisant les masses volumiques des matériaux. La combinaison des relations (1.2) et (1.3)
conduit à :

(1.4)
Dans une structure, l'encombrement des éléments est donné, et la comparaison des rigidités doit
se faire à longueurs identiques. Soit, pour l1=l2:

(1.5)
Enfin, l'utilisation des matériaux dans le domaine de l'espace et de l'aviation, et au-delà dans les
domaines du sport, du bâtiment, etc., a conduit à opérer une comparaison des performances
mécaniques des structures à masses égales. Pour m1=m2, le rapport des rigidités s'écrit :

(1.6)
Ainsi, il apparaît que le meilleur matériau est celui qui possède la valeur de E/ρ la plus élevée,
conduisant à la valeur de la rigidité la plus élevée de la poutre. Le terme E/ρ est appelé le
module spécifique d'Young du matériau.
Un calcul semblable peut être mené dans le cas d'une poutre en flexion trois points soumise à une
charge F (figure 1.3).

FIGURE 1.3. Poutre chargée en flexion trois points.


La relation charge-flèche s'écrit :

(1.7)

Où f est la flèche de la poutre, I le moment d'inertie de sa section droite et l la distance entre


appuis. Le coefficient K est la rigidité de la poutre sollicitée en flexion. Dans le cas d'une poutre
cylindrique de rayon r,
- le moment est donné par I= (π r4)/4
- la masse s'écrit m= ρ π r2l.
Il en résulte que, dans le cas de deux matériaux 1 et 2, le rapport des rigidités s'écrit :

(1.8)
Il apparaît donc ici que le meilleur matériau est celui qui possède la valeur E/ρ2 la plus élevée.
Des raisonnements analogues peuvent être repris pour diverses formes de structures : plaques,
coques, structures complexes. La conclusion est toujours de même nature : à masse et
encombrement identiques, les constructions les plus rigides sont celles qui possèdent la masse
volumique la plus faible. De même, la comparaison des résistances à la rupture conduit à des
conclusions semblables sur les contraintes à la rupture. Ainsi, il est devenu usuel de comparer les
performances mécaniques des matériaux en considérant les valeurs spécifiques (rapportées à la
masse volumique) du module et de la contrainte à la rupture.

1.3.2 Caractéristiques mécaniques des matériaux

Partant des considérations précédentes, il reste à rechercher les matériaux les plus performants :
module élevé, masse volumique faible. Il est évident également que l'élaboration de ces
matériaux ne doit pas aboutir à un coût prohibitif, qui dépend d'ailleurs du domaine d'utilisation.
Par exemple, dans le domaine de l'espace, de l'aviation, de hautes performances sont recherchées,
et le coût matériau a une incidence faible. Par contre, dans le domaine de l'automobile,
l'amélioration des performances ne peut pas se faire au détriment du coût du produit fini.
L'incidence du coût matériau est élevée.
TABLEAU 1.2. Caractéristiques spécifiques des matériaux usuels, élaborés sous forme massive.
Module Contrainte à Masse Module Contrainte
E (GPa) la rupture volumique spécifique spécifique
σu (MPa) ρ (kg/m3) E /ρ σ u /ρ
(MN m/kg) (kN m/kg)
Acier 210 340−2100 7800 26,9 43−270
Alliages
70 140−620 2700 25,9 52−230
d'aluminium
Bois 30 — 390 33,3 —
Verre 70 700-2100 2500 28 280−840
Tungstène 350 1100-4100 193000 18,1 57−210
Béryllium 300 700 1830 164 380
Le tableau 1.2 donne les performances spécifiques de matériaux usuels élaborés sous forme
massive. Les matériaux traditionnels tels l'acier, les alliages d'aluminium, le bois, le verre ont des
modules spécifiques comparables. Par contre, on constate que la contrainte spécifique du verre
est nettement supérieure à celle de l'acier et des alliages d'aluminium. D'autre part, il est un fait
établi que les contraintes à la rupture mesurées sur les matériaux sont bien plus faibles que les
contraintes théoriques. Cette différence est attribuée à la présence de défauts ou de microfissures
dans les matériaux. Pour augmenter les valeurs des contraintes à la rupture, il est alors nécessaire
de rechercher des processus d'élaboration qui conduisent à une diminution des défauts. Cet
objectif est atteint en élaborant les matériaux sous forme de fibres de très faibles diamètres de
quelques dizaines de micromètres. Il est évident qu'il est nécessaire de partir de matériaux qui ont
déjà des caractéristiques spécifiques élevées, lorsqu'ils sont élaborés sous forme massive.

TABLEAU 1.3. Caractéristiques mécaniques spécifiques des matériaux élaborés sous forme de
fibres.
Fibres de Module Contrainte à Masse Module Contrainte
E (GPa) la rupture volumique spécifique spécifique
σu (MPa) ρ (kg/m3) E /ρ σ u /ρ
(MN m/kg) (kN m/kg)
Verre-E 72,4 3500 2540 28,5 1380
Verre-S 85,5 4600 2480 34,5 1850
Carbone à
– haut module 390 2100 1900 205 1100
– contrainte 240 3500 1850 130 1890
élevée
Kevlar
130 2800 1500 87 1870
(aramide)
Bore 385 2800 2630 146 1100

Les caractéristiques mécaniques de matériaux élaborés sous forme de fibres sont reportées dans le
tableau 1.3. Ces valeurs montrent nettement l'intérêt de l'élaboration des matériaux sous forme de
fibres, relativement à la contrainte spécifique à la rupture. Du fait de leur faible coût, les fibres de
verre sont les plus utilisées, avec une rigidité toutefois limitée. Les autres fibres présentent par
contre un module spécifique élevé, d'où leur intérêt.
Du fait de leurs faibles sections (diamètres de 10 à 20 µm), les fibres ne peuvent toutefois être
utilisées directement dans des applications mécaniques.
D'où l'idée de les incorporer dans une matrice polymère pour constituer un composite à fibres. La
matrice a alors diverses fonctions : lier les fibres entre elles, transférer les charges mécaniques
aux fibres, protéger les fibres de l'environnement extérieur, etc. Ainsi est né un nouveau matériau,
modulable et présentant des caractéristiques mécaniques spécifiques élevées.

1.4 FRACTIONS VOLUMIQUES ET MASSIQUES


Un des facteurs les plus importants qui déterminent les caractéristiques mécaniques d'un matériau
composite est la proportion relative de matrice et de renfort.
Cette proportion peut être exprimée soit en fraction volumique (ou fraction en volume), soit en
fraction massique (ou fraction en masse). Les fractions massiques sont plus faciles à mesurer lors
de l'élaboration des matériaux. Par contre, les fractions volumiques interviennent directement
dans les modèles théoriques décrivant le comportement mécanique des matériaux. Il est donc
nécessaire de savoir passer de l'une à l'autre de ces fractions. Ces expressions seront établies pour
un matériau à deux phases, puis étendues à un matériau à plus de deux phases.

1.4.2 Fractions volumiques


Considérons un volume vc de matériau composite, composé d'un volume vf de fibres et d'un
volume vm de matrice. Par la suite, les indices c, f et m seront systématiquement utilisés comme
indices respectifs des caractéristiques du matériau composite, des fibres et de la matrice. La
fraction volumique de fibres est :

(1.9)
La fraction volumique de matrice est :

(1.10)
avec

(1.11)
puisque
(1.12)
1.4.3 Fractions massiques
Les fractions massiques sont définies de la même manière à partir des masses pc, pf, pm
respectives de matériau composite, de fibres, de matrice. Les fractions massiques ou fractions en
masse de fibres et de matrice s'écrivent respectivement :

(1.13)

(1.14)
Avec :

(1.15)
1.4.4 Relations entre fractions volumiques et massiques
Les relations entre les fractions volumiques et massiques font intervenir les masses volumiques
ρc,ρf, ρm respectives du matériau composite, des fibres, de la matrice. Les masses et volumes sont
liés par les relations :

(1.16)
La masse totale du matériau composite est :

(1.17)
ou

(1.18)
La masse volumique du matériau composite s'écrit donc en fonction des fractions volumiques
suivant

(1.19)
De même, en partant du volume total du composite :

 (1.20)

nous obtenons :

(1.21)
D'où l'expression de la masse volumique en fonction des fractions massiques :

(1.22)
Les relations entre fractions massiques et fractions volumiques peuvent maintenant être établies,
en partant des relations de définition :

(1.23)

(1.24)
la masse volumique du matériau composite étant déterminée par la relation (1.19).
Les relations inverses s'obtiennent de la même manière, soit :

(1.25)
(1.26)
où la masse volumique du matériau composite est déterminée cette fois par l'expression (1.22).
Les expressions précédentes entre fractions volumiques et fractions massiques peuvent être
étendues au cas d'un nombre quelconque de constituants. Les expressions générales s'écrivent
pour n constituants :

(1.27)
avec

(1.28)
et

(1.29)
avec

(1.30)

1.4.5 Présence de porosités


Il peut arriver que la masse volumique mesurée expérimentalement ne coïncide pas avec la valeur
calculée par l'expression (1.22) à partir des masses des constituants introduites. Dans le cas où ce
désaccord dépasse les précisions expérimentales, il peut être attribué à la présence de porosités.
La différence entre la masse volumique ρct calculée par l'expression (1.22) et la masse volumique
ρce mesurée expérimentalement permettra d'estimer la fraction volumique Vp de porosités par
l'expression :

(1.31)
La présence de porosités dans un composite peut entraîner une diminution significative de ses
caractéristiques mécaniques, en augmentant la dispersion de ses valeurs. La présence de porosités
augmente également la sensibilité du matériau composite à l'environnement extérieur :
augmentation de l'absorption de l'humidité, diminution de la résistance aux produits chimiques,
etc. Il sera donc important d'avoir une estimation de la proportion de porosités, de manière à
évaluer la qualité d'un composite. Un matériau composite de qualité contiendra moins de 1 % en
volume de porosités, alors qu'un composite de médiocre qualité pourra atteindre 5 %.

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