Loi Sur Les Zes
Loi Sur Les Zes
Loi Sur Les Zes
A cet effet, le Gouvernement a évoqué une série de priorités dont l’objectif est de
promouvoir le commerce et l’investissement en provenance à la fois d’entreprises nationales
qu’internationales. Dans le Plan National de Développement (PND) 2015-2019 ; le
Gouvernement aspire à atteindre une croissance stable et soutenue de 5% en 2015, 7% en
2016, 8,9 % en 2017, 10,4% en 2018 et 10,5% en 2019.
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Quant aux moyens prévus pour atteindre ces objectifs, la présente loi vise :
- la création d’un guichet unique au sein de la zone qui pourra fournir une
accessibilité de services et d’informations administratives diverses aux
entreprises de la zone, des formalités administratives simples et qui constitue
une interface avec les administrations dans le cadre de ses compétences ;
- en matière de règlementation de travail, des normes flexibles et compétitives
qui pourront satisfaire aux exigences internationales ;
- concernant le domaine du foncier, un certain nombre de dispositions qui
permettront de faciliter l’accès aux terrains pour la création de ZES ainsi que
de garantir des infrastructures aux normes avec des parcelles rapidement
livrées aux entreprises, et qui devront également bénéficier par la suite d’une
mise à disposition cohérente de services publics ;
- sur les normes fiscales et douanières, un certain nombre de dispositions
spécifiques notamment en matière de pression et d’administration fiscale et
douanière ;
- un mécanisme de règlement de différend qui pourra satisfaire aux besoins de
diligence et d’impartialité des investisseurs dans les éventuels litiges qui les
opposent à l’Etat et à ses démembrements ;
- la mise en place d’une institution pour administrer le programme ZES.
En définitive, la mise en place d’un régime spécifique des ZES constitue sur le plan
international un des instruments les plus efficaces pour l’attraction et la mise en place de
projets d’investissement, la création d’emplois et la valorisation de zones à fortes
potentialités économiques servant de levier pour le développement d’une région ou même
du pays.
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Loi n°2017-023
relative aux Zones Economiques Spéciales
TITRE I
DISPOSITIONS GENERALES
Article premier.- : La présente loi fixe le régime juridique applicable aux Zones
Économiques Spéciales ou « ZES » en offrant des conditions favorables et sécuritaires à la
promotion des investissements, et par son biais, la relance économique, le développement
social notamment la création d’emplois.
Article. 2.- : Au sens de la présente loi, les termes ci-après ont la signification
suivante :
« Agrément »: autorisation délivrée par l’Autorité de régulation des ZES (AZES) aux
entreprises de la ZES leur permettant d’exercer une activité dans un domaine
déterminé dans l’AZES ;
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« Convention de Développeur » : accord conclu entre l’AZES et un développeur de
la zone conformément à la présente loi et aux textes d’application qui établissent
les termes et les conditions selon lesquels un développeur de la zone est autorisé
à développer et viabiliser des terrains de la zone, à créer des infrastructures dans
la zone et à promouvoir, exploiter, gérer la zone, ainsi qu’à offrir les services
complémentaires ;
« Entreprise ZES » : toute société ou tout établissement qui dispose d’un agrément
délivré par l’AZES;
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« Territoire douanier national» : le territoire national de Madagascar auquel
s’applique pleinement la législation douanière nationale ;
« Travailleur » : toute personne employée par une entreprise enregistrée dans une
ZES ;
TITRE II
DE LA DESIGNATION DE LA ZES
Article 3 : En conformité avec les objectifs visés dans le cadre de la mise en place
d’une ZES, la désignation du territoire se fait en fonction des critères de base notamment :
Article 4 : La création de toute ZES sur le territoire national résultant d’une initiative
publique ou privée se fait par décret pris en Conseil des Ministres sur proposition de l’AZES
quant à l’appréciation des critères cités à l’article 3.
Article 5 : La création d’une nouvelle ZES par une initiative publique fait l’objet d’une
procédure d’appel d’offres quant au choix du développeur.
Dans le cas d’une initiative privée, l’initiateur doit soumettre le projet de ZES auprès
de l’AZES quant à l’appréciation des critères cités à l’article 3.
Article6 : La superficie minimale d’une ZES est fixée par voie réglementaire.
Article7 : Les différents types d’activités qui peuvent être exercés au sein de la ZES
sont, sans que cette liste ne soit limitative :
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Ces activités devront avoir pour finalité de favoriser l’intégration économique pour un
développement durable par le biais de la priorisation de l’embauche de personnel local et de
l’approvisionnement en matières premières sur le marché local.
Sont exclues toutes les activités d’extraction de ressources naturelles, notamment les
mines et les hydrocarbures.
Toute entreprise ZES est autorisée à exercer toutes les activités commerciales et
économiques sauf celle portant atteinte à la moralité, sécurité, salubrité, tranquillité publique
et à l’environnement et celles interdites par les textes en vigueur.
TITRE III
DE L’AUTORITE DE REGULATION DES ZES
CHAPITRE PREMIER
DES MISSIONS ET ATTRIBUTION DE L’AZES
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- de mettre en place et de gérer les guichets uniques ;
- de définir les normes de maîtrise d’ouvrage des infrastructures dans les zones
économiques et en assurer le respect ;
- de suivre la performance et la croissance des zones économiques ;
- de s’assurer du respect des cahiers des charges par rapport au
développement d’une ZES en conformité avec les objectifs de l’État par les
développeurs ;
- de conduire les procédures de règlement amiable conformément aux
dispositions de la présente loi afférentes au règlement des différends ;
- de collaborer avec l’administration douanière pour faciliter le contrôle douanier
et lui signaler les violations des lois et règlements douaniers ;
- de contrôler et de sanctionner la violation des lois et règlements applicables
aux ZES, disposant ainsi de pouvoirs de police administrative ;
- de soumettre les projets de décret de création et de développement de ZES
en Conseil des Ministres ;
- de présenter au Président de la République un rapport annuel d’évolution des
investissements réalisés pour chaque entreprise agréée et procéder à
l’évaluation de l’effectivité des retombées positives du projet.
Article 12: L’AZES s’assure que les avantages et incitatifs fiscaux et douaniers
soient octroyés aux développeurs et entreprises éligibles dès leur implantation dans la ZES.
CHAPITRE II
DU GUICHET UNIQUE
Le guichet unique est mis en place afin d’alléger les procédures de traitement des
dossiers des investisseurs et des utilisateurs de ZES. Le guichet unique permet ainsi :
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d'identification foncière et fiscale ainsi que toute autre autorisation octroyée par
les pouvoirs publics ;
- faciliter la résolution des litiges qui pourraient survenir entre les entreprises et
toute autre autorité compétente.
Article 15 : Le guichet unique est composé de tous les représentants de l’État des
divers domaines concernés par le fonctionnement de la ZES ainsi que de toute entité servant
à l’accomplissement de la mission du guichet unique, au besoin, sur décision de l’AZES.
Le guichet unique au niveau central, dénommé guichet unique central agit en tant
que bureau de coordination des guichets uniques. Il pourra suppléer en tant que de besoin
les guichets uniques des ZES.
Article 17 : Sauf disposition contraire prévue par la présente loi, les autorités
compétentes conservent et maintiennent la plénitude de leurs prérogatives administratives
pour réguler toute activité au sein des ZES. Les autorités compétentes peuvent toutefois
déléguer à l’AZES certaines de leurs attributions y compris les questions relatives à la
délivrance des permis, certificats, autorisations, approbations et enregistrements relatifs à
l’emploi, à l'immigration, à la protection de l'environnement, à la sécurité, à l’enregistrement
et à l’immatriculation des entreprises, à la fiscalité et aux douanes, ainsi qu’à toute autre
question spécifiée aux textes d'application. Les modalités d’application de la délégation
seront précisées par des Protocoles d’Accord.
CHAPITRE III
DES RESSOURCES FINANCIERES DE L’AZES
Article 18 : Sans préjudice des ressources qui lui sont dévolues par les textes
l’instituant, les ressources financières de l’AZES sont constituées par :
Article 19: Les administrations concernées par les ZES sont tenues de mettre à la
disposition de l’AZES des ressources adéquates afin d’assurer convenablement sa mission.
Les modalités de la mise à disposition seront précisées par le décret d’application.
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TITRE IV
DES ENTREPRISES ET DES DÉVELOPPEURS ZES
CHAPITRE PREMIER
DES ENTREPRISES ZES
Article 21 :.Le statut d’entreprise ZES s’acquiert par l’obtention d’un agrément délivré
par l’AZES.
Toute entreprise ZES détenue par une personne morale de droit malagasy ou
étranger bénéficie d’un statut juridique égal et d’un traitement égal au sein de la zone.
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- soumettre au développeur de ZES, dans un délai ne pouvant excéder trois (3) mois
suivant la clôture de chaque année financière, un rapport annuel qui fournit les
informations suivantes :
CHAPITRE II
DU DEVELOPPEUR ZES
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Article 27 : Les développeurs de ZES bénéficient des droits suivants :
- proposer à l’AZES pour adoption des projets de plans requis par le Code de
l’urbanisme;
- délimiter physiquement l’aire géographique de la ZES conformément à la délimitation
prévue par le décret portant création de la ZES;
- construire, sur les terrains de ZES, conformément à leurs obligations contractuelles
les infrastructures nécessaires à la réalisation de leurs engagements;
- se conformer au programme de développement, au calendrier, ainsi qu’aux
obligations financières spécifiées dans la convention de développeur;
- fournir aux travailleurs qu’ils emploient le niveau de formation technique précisé par
la convention de développeur;
- respecter toute obligation stipulée dans leur convention de développeur ;
- se conformer aux obligations prévues par les lois et règlements en vigueur y compris
la présente loi, les législations régissant le travail et les droits sociaux ainsi que la
législation en matière d’environnement;
- détenir tous les permis de construire et certificats de conformité de ZES
conformément aux formalités établies par la présente loi;
- payer tout impôt local et toute redevance sauf disposition contraire prévue par la
présente loi et ses textes d’application ;
- contrôler les activités au sein de la ZES, et veiller au respect des obligations par les
entreprises et travailleurs signalant à l’AZES tout problème s’y rapportant.
1) L’admission temporaire est appliquée aux biens importés par le développeur qui sont
destinés à la réexportation.
Les matériaux de construction sont exonérés de tous droits et taxes à l’importation.
Les achats auprès des fournisseurs locaux dans le territoire douanier national sont
réputés être une exportation.
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2) Le taux de l’Impôt sur le Revenu (IR) est fixé par la loi de finances. Le capital du
développeur et ses augmentations postérieures sont exonérés du droit d’apport.
3) Les baux et sous - baux consentis au développeur dans les ZES ainsi que les
prorogations conventionnelles ou légales de leur durée sont assujettis à un droit de
un pour cent (1%).
Les droits sont dus sur le montant cumulé des loyers pour toute la durée du contrat.
Pour les baux emphytéotiques, les droits sont dus par période décennale sur le
montant cumulé de dix (10) années de loyers. Toutefois, ils peuvent être acquittés en
un seul versement pour toute la durée du bail au gré des parties et suivant les
clauses du contrat.
Article 30: Aucune autre mesure tendant à aggraver les charges fiscales prévues par
la présente loi ou à instituer un traitement discriminatoire entre entreprises de même
catégorie ne peut être appliquée aux développeurs de ZES.
TITRE V
DE LA RÉGLEMENTATION DE L’IMMIGRATION
Article 31 : Toute entreprise ZES offrant un emploi à un étranger doit, avant l’entrée
de celui-ci sur le territoire malagasy, demander une autorisation d’emploi auprès du guichet
unique.
Les entreprises ZES peuvent embaucher des cadres ou des cadres supérieurs
expatriés en tant que de besoin.
Article 33:Une autorisation d’emploi ZES est délivrée par le guichet unique au
demandeur sept (7) jours ouvrables après le dépôt de la demande suivant les critères prévus
par les textes d’application. L’autorisation d’emploi est signée par le représentant du
Ministère chargé du travail et des lois sociales dûment mandaté affecté au sein de l’AZES.
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Article 34 :L’autorisation d’emploi ZES permet au demandeur de procéder à une
demande de visa travailleur auprès du guichet unique de l’AZES lequel vaut également carte
de résident.
Article 35: Tout étranger détenteur d’une offre d’emploi par une entreprise ZES
bénéficie du statut de travailleur après l’octroi d’un visa travailleur délivré par le guichet
unique de l’AZES.
Article 36: Les travailleurs expatriés et leurs familles bénéficient d’un allègement de
procédure en matière d’octroi du visa travailleur ou du visa regroupement familial au sein de
la ZES dont les modalités seront prévues par les textes d’application.
Dans le cas où le contrat avec l’entreprise employeur est résilié, il est accordé au
travailleur un délai d’un mois à compter de la résiliation de son contrat pour lui permettre de
régulariser sa situation soit en formalisant son départ, soit en demandant une nouvelle
autorisation d’emploi.
Article 39: Les demandes de visas sont déposées au niveau du guichet unique de
ZES et transmises au Ministère chargé de l’intérieur.
Les demandes provenant des guichets uniques sont traitées en priorité par tous les
services concernés dudit ministère.
Article40 : Toute Entreprise ZES est tenue d’affilier ses travailleurs locaux à un
organisme de sécurité sociale agréé à Madagascar et à un Service Médical Inter-Entreprises
(SMIE).
Tout salarié expatrié d’une Entreprise ZES est exonéré de l’obligation de s’affilier à
un organisme de sécurité sociale agréé à Madagascar et à un SMIE après avoir justifié les
adhésions auprès d’organismes sociaux étrangers équivalents.
TITRE VI
DE LA RÉGLEMENTATION DU TRAVAIL
Article 41:Chaque entreprise ZES est libre de rémunérer ses travailleurs en fonction
exclusivement de leurs compétences, de leurs aptitudes et de leurs performances à
condition de respecter le salaire minimum des catégories professionnelles fixé par les textes
réglementaires en vigueur.
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Article 42 : Nonobstant la possibilité pour les entreprises ZES d’embaucher des
cadres ou des cadres supérieurs expatriés, les postes pour les autres catégories
professionnelles sont limités à cinq pourcent (05%) pour les expatriés.
Article 43: L’employeur peut conclure tout type de contrat de travail autorisé par le
Code du travail. L’employeur dans la ZES peut conclure un contrat à durée déterminée
variant de trois (03) mois à trois (03)ans renouvelable sans que la durée du contrat initial et
des renouvellements successifs puisse dépasser cinq (05) ans.
Toutes relations de travail excédant cinq (05) ans bénéficieront des protections
applicables aux contrats à durée indéterminée.
Article 44 : Toutes les causes de suspension du contrat prévues par les dispositions
du Code du travail sont applicables dans les ZES.
La durée de ces suspensions, quelle que soit leur nature, ne doit pas dépasser six
(06) mois, au-delà duquel l’employeur peut rompre légitimement le contrat avec paiement de
tous les droits du travailleur.
Pendant la période de suspension, l’employeur doit verser au travailleur une
indemnité égale au montant de sa rémunération dans la limite d’un mois.
Article 45: Les droits des femmes enceintes prévus par les dispositions du Code du
travail sont applicables dans les ZES.
Article 46 : L’interdiction du travail de nuit des femmes n’est pas applicable dans les
ZES sauf pour les femmes enceintes.
Pour le travail de nuit, l’employeur est tenu de se conformer aux textes applicables à
la majoration des heures de nuit et d’assurer la sécurité et le transport des travailleurs.
Article 47 : Avant tout recours devant le Tribunal du travail, tout différend né dans le
cadre de l’exécution du travail dans la ZES doit obligatoirement être soumis au préalable au
comité tripartite de consultation et de négociation en matière de droit social, lequel procédera
à la conciliation des parties.
Pour les litiges concernant l’application des conventions collectives, le comité agit en
tant que conciliateur. Durant le processus de conciliation, le comité doit obligatoirement
conserver son impartialité et son indépendance vis-à-vis des parties en cause.
Toutefois, les heures supplémentaires ne dépassant pas dix (10) heures par semaine
peuvent être effectuées sans autorisation du Ministère chargé du travail.
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Article 49 : L'âge minimum légal d'accès à l'emploi dans les ZES est de dix-huit (18)
ans sur toute l'étendue du territoire de Madagascar.
TITRE VII
DU REGIME FONCIER ET DE L’URBANISME
Article 51: La mise à disposition des terrains au développeur se fait par le biais d’une
concession foncière d’une durée maximale de 30 ans renouvelable.
Article 52 : Les terrains éligibles en matière de ZES sont ceux qui font partie des
domaines public et privé de l’État et ceux appartenant aux personnes privées.
Pour être éligibles :
- les terrains du domaine privé de l’Etat affectés doivent faire l’objet d’une
désaffectation ;
- les terrains appartenant aux personnes privées doivent être repris par l’État dans le
cadre d’une vente. En cas d’expropriation pour cause d’utilité publique, la procédure
applicable est celle prévue par les textes en vigueur en matière d’expropriation pour
cause d’utilité publique.
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- de recevoir et instruire les demandes d’installation des entreprises dans la zone,
- de signer le bail avec les entreprises ;
- d’élaborer des projets de plan d’urbanisme et de plan d’aménagement et de les
soumettre à l’AZES ;
- d’exécuter les plans et les schémas d’urbanisme et d’aménagement approuvés par
l’AZES.
TITRE VIII
DU RÉGIME DOUANIER ET FISCAL ET DE LA RÉGLEMENTATION DES CHANGES
CHAPITRE PREMIER
DES ESPACES DOUANIERS DE ZES CONTROLES ET DES REGLES REGISSANT
LES FLUX DE MARCHANDISES A L’ENTREE ET A LA SORTIE DES ZES
Sous réserve des dispositions spécifiques de la présente loi, les règles établies par
le Code des douanes sont applicables.
Article 60 : Tout bien de production, tout équipement, toutes matières premières, tout
intrant et tous produits semi-finis, admis dans tout espace douanier de ZES contrôlé est
soumise à un régime suspensif de tout droit, taxe, redevance, prélèvement ou autres
impositions douanières à l’Importation.
Les développeurs et entreprises ZES sont tenus de consigner dans un registre tout
mouvement de marchandises aux fins de suivi et de contrôle par la Douane.
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Article 62 : Les matériaux et accessoires de construction destinés à la préparation,
à l'aménagement et à l'exploitation des zones et entreprises ZES sont exonérés de droit de
douane et de toute taxe à l'importation.
Article 64: Toute marchandise, quelle que soient son origine et sa provenance, est
soumise aux règles et formalités douanières précisées à l’article précédent.
Article 66: Les procédures de vérification effectuées par la DGD visées à l'article
précédent comprennent :
Article 67 : Toute entreprise ZES est assujettie aux exigences de fournir l’information
requise par les dispositions du Code des douanes, appliquées sur une base allégée par la
DGD, conformément aux Protocoles d’accord de ZES applicables et aux textes d’application
de la présente loi.
Article 68: Tout développeur ou toute entreprise ZES doit disposer d’un registre
automatisé de contrôle de son inventaire agréé par l’administration douanière qui enregistre
et réconcilie l'entrée, l’admission, l’entreposage, la transformation, le transit, l'expédition et
l'exportation, ainsi que l’état de paiement des droits de douane et des taxes exigibles sur
toutes marchandises acquises, importées, cédées, déplacées, vendues, exportées ou
détruites par ledit développeur ou ladite entreprise dans un espace douanier de ZES
contrôlé.
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Article 69 : Tout mouvement ou transit de marchandises entrant et sortant de tout
espace douanier de ZES contrôlé et tout transfert ou cession de marchandises, sont sujets à
la déclaration de douane correspondante.
Toute perte ou toute destruction de marchandises par tout développeur et toute
entreprise ZES doit faire l’objet de déclaration de douane et de paiement des droits et taxes
y afférents.
Article 70: Tout développeur n’a pas vocation à commercialiser tous biens et
services dans le territoire douanier national. Toutefois, à titre exceptionnel et sur demande
préalable auprès de l’AZES, les matériaux non utilisés et les matériels amortis peuvent faire
l’objet d’une commercialisation sous réserve de paiement des droits et taxes
correspondants.
Article 71: Les marchandises d'origine étrangère expédiées depuis tout espace
douanier de ZES contrôlé et par la suite importées au territoire douanier national bénéficient
du statut de la nation la plus favorisée conformément aux obligations malagasy en vertu des
accords de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC).
Article 72 :Toute marchandise ayant fait l’objet d’une transformation en produit fini
d'exportation dans toute ZES, notamment dans tout espace douanier de ZES contrôlé, à
partir de matières premières, intrants, parties constituantes, produits semi-finis ou autres
matériaux d’origine étrangère, est réputée originaire de la République de Madagascar pour
les fins du Certificat d'origine, à condition que cette marchandise satisfasse aux règles
d'origine applicables en vertu de la Législation en vigueur et aux traités internationaux
dûment ratifiés par l'État en vigueur au moment de l'exportation du produit fini.
Article 76 : Les biens et services fournis par les entreprises de droit commun aux
développeurs et aux entreprises ZES ne donnent lieu à l'application d'aucune formalité
douanière particulière. Toutefois, la tenue des registres aux fins de suivi et contrôle par la
douane demeure obligatoire.
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CHAPITRE II
OBLIGATIONS FISCALES ET MESURES INCITATIVES FISCALES
Article 77 : Les états financiers des entreprises de ZES sont établis selon les normes
du plan comptable en vigueur à Madagascar.
Les états financiers doivent être déposés aux administrations concernées suivant les
dispositions du droit commun avec copie à l’AZES.
Article 78 : En ce qui concerne l’Impôt sur les Revenus, toute entreprise ZES est
soumise à l’Impôt sur les Revenus (IR) au taux fixé par la loi de finances dès la première
année d’exploitation.
Article 79:Toute entreprise ZES est exonérée du paiement du droit d’apport de zéro
et demi pourcent (0.5%) sur le capital et sur ses augmentations de capital postérieures.
Article 80 : Les dividendes des actionnaires de ZES sont soumis à l’Impôt sur les
Revenus (IR) au taux fixé par la loi de finances.
Les intérêts perçus par les actionnaires ou associés sont frappés par l’Impôt sur les
Revenus des Capitaux Mobiliers (IRCM) au taux de dix pourcent (10%).
Article 81: En ce qui concerne la TVA : Les importations réalisées par les
développeurs et les entreprises ZES ne sont pas soumises à la Taxe sur la Valeur Ajoutée
(TVA).
Les ventes ou les prestations réalisées par les entreprises ZES sur le territoire national sont
assujetties à la TVA de droit commun.
Article 82 : Les entreprises ZES et les développeurs de ZES sont exonérés de toutes
taxes créées par les Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD) à l’exception de l’Impôt
Foncier sur la Propriété Bâtie (IFPB) et l’Impôt Foncier sur le Terrain (IFT). En contrepartie,
les CTD bénéficient d’un pourcentage de deux pourcent (2%) sur les ressources perçues par
l’AZES provenant des ZES implantées dans lesdites CTD, suivant la procédure de
comptabilité publique en vigueur. Les entreprises ZES et les développeurs de ZES
bénéficieront d’incitations fiscales pour la formation des travailleurs au sein de la ZES,
lesquelles seront précisées dans la Loi de finances.
Article83: Les revenus d’un salarié d’une entreprise ZES ou d’un développeur ZES
sont imposés à l’IRSA au taux plafonné de vingt pourcent (20%), sous réserve de toute
obligation découlant d’une convention bilatérale signée par l’État aux fins d’éviter la double
imposition et de prévenir l'évasion et la fraude fiscales.
Article 84 : A l'exception des dispositions spécifiques prévues par la présente loi, les
règles d'assiette et de liquidation des impôts, droits et taxes fixées par le Code Général
des Impôts demeurent applicables aux développeurs et entreprises ZES.
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Article 85 : L'État garantit le caractère limitatif et la stabilité du régime fiscal des
entreprises ZES tel que défini par la présente loi sur une durée de vingt (20) ans.
CHAPITRE III
TRANSFERTS DE FONDS
Article 86:Tout développeur et toute entreprise ZES peuvent faire des transactions
en devises étrangères dans toute ZES sans que ces devises proviennent du Marché
Interbancaire de devises (MID). Ces entreprises de ZES peuvent également effectuer des
transactions en devises étrangères avec d’autres entités ayant la qualité de non résident du
territoire douanier national.
Toutes les transactions en devises entre un développeur ou une entreprise ZES et
une autre entité en dehors du ZES, notamment, des personnes physiques ou morales
résidentes du territoire national douanier, restent soumises à la règlementation en vigueur.
Article 87 : Tout développeur et toute entreprise ZES peuvent contracter sous leur
entière responsabilité, des emprunts en devises à l'étranger. Le remboursement se fait
obligatoirement par le débit de leurs comptes en devises.
Article 88: Les opérations en capital sont soumises à une déclaration préalable
auprès du guichet unique de l’AZES.
Article 89 : Tout développeur ZES et toute entreprise ZES ainsi que leurs salariés de
nationalité étrangère peuvent ouvrir, dans les banques ou institutions financières, un compte
en devises étrangères et en monnaie locale. Le détenteur desdits comptes peut utiliser
lesdites devises pour toutes ses transactions.
Article 91: Les développeurs ZES et les entreprises ZES sont dispensées de
domiciliation bancaire de leurs opérations d’importation. Le règlement financier de leurs
opérations d’importation, soit effectué par leurs propres ressources en devises.
Article 92 : Les développeurs ZES et les entreprises ZES ne sont pas soumis à
l’obligation de convertir en Ariary les devises détenues dans leur compte en devises ouvert
auprès des banques malagasy.
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TITRE IX
DES ENGAGEMENTS SOCIO-ENVIRONNEMENTAUX
Article 100 : Nonobstant les procédures particulières prévues par la présente loi, le
processus d’évaluation environnementale, les activités de suivi environnemental, la cession
ou la cessation d’activité, doivent se conformer aux dispositions prévues par la
règlementation environnementale en vigueur, en particulier le décret relatif à la Mise en
Compatibilité des Investissements avec l’Environnement (MECIE).
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Les aspects spécifiques à l’évaluation environnementale des ZES ou entreprises
ZES, aux activités de suivi environnemental, à la cession ou cessation d’activité, sont en tant
que de besoin, être précisés par voie règlementaire.
Article 101 : Toute personne à l’intérieur ou à l’extérieur des ZES, ayant subi des
préjudices en relation avec les obligations socio-environnementales du développeur ou de
l’entreprise ZES peut recourir aux modes de règlement de litige prévus par les lois et
règlements en vigueur en matière environnementale.
TITRE X
RESPONSABILITE SOCIETALE DE L’ENTREPRISE
Article 102: Le développeur et les entreprises ZES sont tenus d’intégrer dans leur
stratégie de développement les mesures ci-après relatives à la responsabilité sociétale de
l’entreprise notamment et sans que la liste ne soit exhaustive :
Article 103–Le développeur ZES et l’entreprise ZES doivent prendre les mesures
pour prévenir et résoudre les conflits éventuels avec les communautés locales.
Article 104- Avant le début de leurs activités, le développeur ZES et les entreprises
ZES sont tenus de présenter à l’AZES leur plan relatif à leur démarche Responsabilité
Sociétale de l’Entreprise (RSE).
TITRE XI
GARANTIE ET PROTECTION DES INVESTISSEMENTS
CHAPITRE PREMIER
TRAITEMENT NATIONAL
Article 105 : Tout développeur ZES et toute entreprise ZES jouissent des mêmes
droits et sont soumis aux mêmes obligations dans l’exercice de ses activités au sein d’une
ZES.
Article 106 :L’AZES ainsi que toute autorité compétente doivent accorder au
développeur ZES et aux entreprises ZES majoritairement détenues par des étrangers ainsi
qu’à leurs investissements un traitement non moins favorable que celui accordé aux
entreprises ZES et majoritairement détenues par des nationaux dans des circonstances
similaires.
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CHAPITRE II
PROTECTION DE LA PROPRIETE PRIVEE
Article 108 : Tous les droits de propriété privée individuelle et collective jouissent
d’une protection contre toute mesure de nationalisation, d’expropriation ou de réquisition de
manière arbitraire ou discriminatoire.
Article 109 : L’État s’interdit d’exproprier tout bien privé, y compris tout
investissement de ZES, de manière directe ou indirecte, sauf pour cause d’utilité publique et
sur une base non-discriminatoire.
Article 110 : Dans l’hypothèse d’une expropriation pour cause d’utilité publique,
l’exproprié reçoit une indemnité prompte, juste, effective et préalable, selon des modalités
précisées par la législation en vigueur.
Article 111 : Toute personne faisant l’objet d’une expropriation jugée irrégulière par
une décision de judiciaire définitive a droit à la restitution immédiate de la propriété
expropriée, en plus de dommages-intérêts compensatoires.
TITRE XII
DES SANCTIONS
L’AZES peut réaliser des investigations, inspections ou audits au sein des entreprises
ZES et des développeurs de ZES de la manière et selon les modalités précisées par les
textes d’application. Aucune entreprise de la zone ne peut s’opposer au contrôle de l’autorité
dans le cadre de sa mission.
- avertissement ;
- lettre de mise en demeure pour rappel à l’ordre ;
- suspension de l’agrément ;
- retrait définitif de l’agrément.
Article 114: En cas de constatation des infractions prévues par des textes généraux
ou sectoriels, l’AZES est tenu de dresser un rapport, lequel sera transmis à l’administration
compétente.
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TITRE XIII
REGLEMENT DES DIFFERENDS
CHAPITRE PREMIER
CHAMP D’APPLICATION
Article 115 : Les différends relatifs au régime de la ZES survenant entre, d’une part,
l’État Malagasy ou l’AZES et d’autre part un développeur de la zone ou une entreprise de la
zone, sont réglés par le mécanisme de règlement des différends prévu au présent Chapitre.
Sont également prévus par le présent chapitre le mode de règlement des différends qui
opposent les acteurs privés entre eux dans le contexte de ZES.
Article116 : Les infractions pénales de quelque nature qu’elles soient sont soumises
à la compétence exclusive des juridictions malagasy compétentes.
Article118: Les décisions prises par l’AZES peuvent faire l’objet d’un recours
gracieux auprès de cette dernière. Le requérant se verra accorder un droit d’audience devant
l’AZES.
Article 119: Si, dans le délai de quatre(04) mois suivant le dépôt de la requête du
recours administratif, l’AZES rend une décision qui ne satisfait pas le requérant ou en cas de
silence, ce dernier pourra initier une action devant la juridiction compétente. Les parties se
réservent le droit de conclure un accord à l’amiable qui met fin à leur différend à toute étape
de la procédure judiciaire.
Article 120: Dans le cas où le litige oppose un développeur ou une entreprise ZES et
l’AZES, après épuisement des voies offertes en matière de règlement amiable prévu aux
articles précédents, le requérant pourra soumettre le différend au choix à:
Les parties se réservent le droit de conclure un accord à l’amiable qui met fin à leur
différend à toute étape de la procédure d’arbitrage.
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CHAPITRE III
REGLEMENT DES DIFFERENDS ENTRE LES ACTEURS PRIVES DE LA ZES
Article 121: Il est mis en place au sein de l’AZES un Comité de Règlement de Litige
qui tient le rôle de conciliateur entre les parties. La composition et les attributions dudit
comité seront précisées par voie réglementaire.
Article 122: Tout différend entre les acteurs privés de la ZES entrant dans le champ
d’application du présent titre, fera l’objet d’un règlement amiable entre les parties.
A défaut de solution à l’amiable, les parties pourront soumettre le différend au Comité
de Règlement de Litige.
Article 123: Dans le cas où la procédure de conciliation n’aboutit pas à une solution
convenable aux parties, ces dernières pourront intenter une action devant les tribunaux
judiciaires ou un tribunal arbitral. Ces procédures ne pourront être concurremment engagées
par les parties.
Les parties se réservent le droit de conclure un accord à l’amiable qui met fin à leur
différend à toute étape de la procédure judiciaire ou arbitrale.
TITRE XIV
DISPOSITIONS FINALES ET TRANSITOIRES
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