Chapitre III
Chapitre III
Chapitre III
- Assurer la disponibilité des fonds nécessaires au paiement des dépenses publiques ou la mise en
œuvre des moyens financiers nécessaires « à la réalisation des objectifs économiques de la loi de
finances.»Il s’agit d’un problème de techniques financières initiées par le trésor et des
correspondants.
- Le Budget devient exécutoire après la promulgation de la loi de finances. Celle-ci est suivi de la
signature des décrets de répartition par chapitre et par secteur quant il s’agit des dépenses
d’investissement à caractère définitif.
Notons qu’au niveau territorial, il faut que le budget soit approuvé par les autorités de tutelle
pour les wilayas et les communes (1). Quant au budget des EPA, il doit être approuvé
conjointement par le ministère des finances et le ministère de tutelle concerné, ou par les walis.
La séparation des fonctions d’ordonnateur et du comptable est consacré par la loi 90-
21suscitée relative à la comptabilité publique en son article 55 qui énonce que « les fonctions
d’ordonnateurs et celles du comptable sont incompatibles. » Ainsi cette loi traite séparément les
fonctions et les responsabilités qui s’y rattachent aussi bien pour les ordonnateurs ( chapitre I du
titre II) que pour des comptables (chapitre II titre II).
L’article 56, étend cette incompatibilité entre les fonctions de ces organes aux relations
de parenté susceptibles d’exister entre eux.
Exemple : le wali ne peut être comptable du budget de la wilaya (il en est l’ordonnateur
principal). Son conjoint ne peut être comptable public assignataire au niveau de la même
institution.
Cette distinction entre les ordonnateurs et les comptables permet de distinguer entre les
différentes phases du processus d’exécution du budget et des opérations financières.
Qu’est ce qui justifie, ou dicte un tel principe ? on évoque souvent trois types de justifications
à la règle de séparation.
La division du travail entre les fonctionnaires permet de spécialiser les agents en tenant
compte de leurs aptitudes: les ordonnateurs représentent alors le pouvoir de décision de la
recette par l’émission du titre de recettes et le pouvoir de la dépense par l’engagement, la
liquidation et l’ordonnancement. Les comptables quant à eux, leur rôle est de recouvrer la
recette, et payer la dépense.
Cette justification évoque directement une deuxième justification d’ordre
psychologique :l’ordonnateur à un rôle actif jusqu’il décide (voir plus haut ) et le comptable
un rôle passif jusqu’il contrôle et paye, enfin une troisième justification,
-Le contrôle mutuel : L’exécution des recettes et des dépenses est confiée à deux sortes de
fonctionnaires soumis à des hiérarchies différentes.
Le pouvoir législatif a donc institué, par ce type d’organisation ,un contrôle réciproque. Ce
principe est donc une garantie contre les malversations.
Cette séparation, des fonctions reste un sujet très controversé de nos jours. Son efficacité est
remise en cause par les tenants d’une réduction du contrôle des dépenses au seul contrôle à
posteriori.
Ainsi le principe de séparation signifie que le pouvoir de décision appartient à des agents qui
ont la qualité d’ordonnateurs, mais qui ne manipulent pas les deniers publics, tandis-que le
pouvoir de l’exécution, c’est à dire l’encaissement et le décaissement est confié à des
fonctionnaires particuliers qui portent le nom de comptables publics.
Ceux-ci sont responsables de la manipulation des deniers, mais n’ont jamais de pouvoir
autonome de décision dans l’opération de dépense ou de recettes qu’ils sont chargés d’exécuter.
Cependant, en son article 57, la loi 90-21 marque une exception à la règle de prise en charge
par les ordonnateurs de la phase administrative et la phase exclusivement comptable par le
comptable public puisqu’il dispose que «l’incompatibilité visée à l’article 55 n’est pas opposable
aux comptables publics des régies financières lorsqu’ils procèdent au recouvrement de certaines
recettes dont ils ont la charge. »
Aussi Les recettes établies d’après les déclarations des débiteurs eux-mêmes peuvent être
immédiatement perçues par les comptables sans intervention des ordonnateurs,(Sauf contrôle
ultérieur de la déclaration) :Il s’agit de la perception au comptant pour les impôts indirects ainsi
que les droits de douanes.
Un autre exemple d’atténuation du principe de séparation : qui consiste à effectuer des paiements
sans ordonnancement ( les ordonnateurs ont déjà admis ou fourni les éléments de la liquidation )
exemple : les rémunérations et pensions des fonctionnaires.
Dans l’autre sens on peut observer des situations ou l’ordonnateur peut exercer la fonction de
comptable : C’est le cas de la prise en charge de certaines dépenses par les administrateurs, par la
mises en place de régies de recettes ou de dépenses par l’ordonnateur, mais agrée par le
comptable et opérant sous son contrôle.
- Dans le cas d’une régie de recettes : Le régisseur encaisse les sommes dues par les débiteurs
et qu’il reverse au comptable à intervalle régulier après vérification de l’exactitude la
liquidation, et l’émission par l’ordonnateur d’un titre de recette.
Dans le cas d’une régie d’avances : Le régisseur reçoit du comptable une avance de
trésorerie sur laquelle il paie directement les créanciers ; il transmet au comptable les
justifications, sollicite l’ordonnateur pour l’émission d’un titre collectif.
Ce principe de séparation réserve aux comptable le maniement des deniers publics et privés
réglementés. S’il y’a immixtion des ordonnateurs ou d’autres fonctionnaires, il y’a violation
du principe de séparation et deviennent des comptables de fait.
Cette définitions renvoient à celles des opérations de trésorerie qui retracent les
mouvements de numéraires, de valeurs mobilisables de comptes de dépôts et de comptes
courants. Plus précisément il s’agira : des opérations d’approvisionnement en fonds des
caisses publiques.
Le problème qui est posé aux gestionnaires du trésor public réside dans l’adéquation
constants, en tout lieu et tout instant des moyens de paiements aux besoins nés des règlements
. En d’autres termes la gestion de la trésorerie est confrontée au jour le jour à la nécessité
d’ajustements.
- L’ajustement dans l’espace exige que chaque succursale du trésor doit effectuer au cours
d’une journée des paiements en différentes monnaies (en espèces, des règlements postaux, des
règlements bancaires….) mais aussi réaliser des recettes.
Les recouvrements et les décaissements s’opèrent sur une seule caisse, les fonds servent
indifféremment au paiement de toute les dépenses – Toutes les recettes servent à couvrir
toutes les dépenses, nous retrouvons ainsi le principe budgétaire de non affectation des
ressources.
Le principe d’unité de caisse exige que le comptable ne puisse se faire ouvrir qu’un compte
courant postal (1).
La mise en œuvre de l’unité de caisse trouve son origine dans la loi relative à la comptabilité
française de 1962 en son article 44. La multitude de guichets ne sont que les éléments
matériels d’une seule et même caisse .Les comptables des EPA(à titre d’exemple) disposent
d’un compte courant ouvert auprès comptables principaux du trésor (trésorier central,
principal, de wilaya) et qui accueillera les subventions de fonctionnement qu’ils obtiennent
du budget général de l’Etat /ou des collectivités territoriales.
-Cependant un comptable public qui gère plusieurs budgets :ex :le receveur des impôts qui
est comptable de plusieurs communes et assure en même temps le recouvrement des impôts
ne peut disposer que d’un seul compte courant postal et ne tenir qu’une seule caisse.
- Les opérations financières et les mouvements de fonds propres à chaque budget sont retracés
sur des registres séparés.
Il reste interdit aux comptables publics de se faire ouvrir un compte bancaire. Les deniers
publics ne doivent circuler que dans le système financier du trésor :le circuit du trésor.
Ce principe d’unité de caisse et de trésorerie se justifie par le fait qu’il ne permet pas
l’utilisation frauduleuse des fonds par les comptables ou leurs dissimulation.
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1-Décret exécutif n° 92-26 du 13 janvier 1992 relatif aux comptes courants des comptables
publics et des régisseurs (JORA n° 05 du 22/01/1992).
Selon l’article 23 de la loi 90-21 : « est ordonnateur, au sens de la présente loi toute personne
ayant qualité pour effectuer les opérations visées à l’alinéa précédent confère le droit la qualité
d’ordonnateurs .Cette qualité prend fin à la cessation de cette fonction.
2.1.Les ordonnateurs
Les ordonnateurs son classés en trois catégories ;Leurs compétence est définie selon que les
crédits de l’Etat sont déconcentrés ou non :
Ces ordonnateurs peuvent sous leurs responsabilités donner délégation de signature à des
fonctionnaires placés sous leur autorité directe.
Exemple : le Ministre délègue sa signature à son SG ou à son directeur des finances
Le wali à son secrétaire général
Le directeur d’un EPA à son responsable des finances
Ces fonctionnaires sont appelé ordonnateurs délégués (ou suppléants) agissant sous l’autorité
et la responsabilité du Ministre ou ordonnateur déléguant.
La délégation est personnelle et prend fin avec la fin de fonction de l’une des deux parties.
Cette délégation ne peut faire l’objet d’une subdélégation à une autre personne. Il s’établit
une relation hiérarchique et une responsabilité solidaire basée sur la confiance.
Les ordonnateurs doivent se faire accréditer auprès des comptables publics assignataires aux
opérations d’exécution du budget ; Cette accréditation s’opère par la production de l’acte de
nomination ou de délibération et du spécimen de signature.
Les ordonnateurs délégués doivent fournir en plus, l’acte de délégation de signature. Les
statuts qui régissent les ordonnateurs sont différents, une distinction qui expliquera la
différenciation des sanctions de responsabilités.
Dans le domaine de l’exécution budgétaire il n’ya pas de pouvoir hiérarchique entre les
ordonnateurs principaux, mais seulement un pouvoir de tutelle.
Exemple : entre le ministre de l’intérieur et le wali, entre le ministre et les directeurs des EPA
de son secteur,
Chaque ordonnateur est responsable des actes et opérations qu’il effectue
Statut politique pour les Ministres ainsi que les personnes élus :leur statut de
fonctionnaire cède le pas à leur fonction politique.
2-1-2-Les ordonnateurs secondaires
La recherche d’une organisation efficace des services de l’Etat mène à déléguer aux services
déconcentrés des responsabilités en matière budgétaire et comptable.
Exemple : les responsables des services extérieurs des administrations centrales
représentées au niveau territorial, les responsables d’unités appartenant à un EPA (faculté se
rattachant à une université). Ces responsables exercent leurs fonctions sous l’autorité
hiérarchique des ordonnateurs principaux qui leur délèguent des crédits sous forme de budget
déconcentré. La différence qu’il faut noter d’avec les ordonnateurs délégués est qu’il s’agit
d’une délégation de compétence et non pas une simple délégation de signature.
2-1-3-Les ordonnateurs uniques
les wali sont ordonnateurs uniques quand ils agissent pour le compte de l’Etat sur les programmes
d’équipement public déconcentrés inscrits à leur indicatif.
Les ordonnateurs doivent se faire accréditer auprès des comptables publics assignataires aux
opérations d’exécution du budget ; cette accréditation s’opère par la production de l’acte de
nomination ou de délibération et du spécimen de signature. Les ordonnateurs délégués
doivent fournir ensuite l’acte de délégation de signature. Les statuts qui régissent les
ordonnateurs sont différents, c’est cette différence qui expliquera la différenciation des
sanctions et de responsabilité. Le statut politique des ministres et des personnes élues prend
le pas sur le statut de fonctionnaire.
L’article 33 de la loi 90-12 énonce : « est comptable public » au sens de la présente loi, toute
personne régulièrement nommée pour effectuer outre les opérations visées aux articles 18 et 22
les opérations suivantes :
- Les receveurs des impôts qui exercent en outre des fonctions de comptables principaux
des communes, des hôpitaux, des secteurs sanitaires, ainsi que des établissements
publics qui en dépendent.
- Les receveurs des domaines et des douanes.
- Conservateurs des hypothèques.
Ces comptables secondaires sont aussi appelés receveurs des régies financières. Les
comptables principaux et secondaires de l’Etat qui participent à l’exécution du budget général
de l’Etat, et des budgets annexes sont nommés par le Ministre chargé des finances parmi les
fonctionnaires de son administration.
Il s’agit principalement :
Ces comptables sont soit nommés par le Ministre chargé des finances parmi les
fonctionnaires de son administration, soit agrées par lui sur propositions émanant de
l’ordonnateur concerné parmi son personnel. Il s’agit aussi des EPA dont les statuts
prévoient des ordonnateurs secondaires qui peuvent donc proposer des comptables
secondaires dont l’agrément est délivré soit par le Ministre chargé des finances ou ses
représentants dûment habilités, tels que les trésoriers de wilaya.
Dans l’exercice de ses fonctions, le comptable public agrée échappe à l’autorité
hiérarchique de son employeur ( l’ordonnateur) pour n’obéir qu’aux règles émanant du
ministère des finances.
Les tâches qui correspondent à la phase comptable, relèvent exclusivement des comptables
publics et qui sont relatives aux recouvrement des créances et Aux paiements des dépenses .
Les fondements principaux sur lesquels repose cette distinction sont triples :
Juridique : Permettant de déterminer à partir de quel moment est née une créance .
Administratif : établissant la répartition des pouvoir à l’intérieur du processus D’exécution du
budget, et par lequel chacun des organes d’exécution a des fonctions bien délimitées .
Financier :la séparation des différentes phases assure la précision des opérations financières.
3-1-1-Rôle de l’ordonnateur
On peut classer en (04) quatre grandes catégories les recettes publiques de L’Etat , des
collectivités territoriales, ou des E.P.A
-La constatation est l’acte par lequel est consacré le droit du créancier public
Exemple : - Déclaration d’impôt faite par un contribuable, peut donner lieu à La Constatation
de l’imposition .
-L’Emission de l’ordre de recette : est l’acte par lequel on donne ordre au comptable de
procéder au recouvrement de la créance.
Pour ce qui est recettes fiscales, la loi 84-17 dispose que seules les lois prises en matière
fiscale, domaniale, pétrolière, douanière, peuvent prévoir les dispositions relative à
l’assiette le taux et les modalités de recouvrement.
Les lois donnent toutes prérogatives au ministère chargé des finances qui réalise toute les
opérations et actes y afférents au bénéfice aussi bien de l’Etat que des collectivités
territoriales.
Les services du ministère des finances ( Direction des impôts directs indirects et T.C.A)
prennent en charge l’assiette la liquidation de l’impôt et l’émission des rôles .
Le recouvrement est confié aux comptables secondaires de l’Etat : receveurs des régies
financières .
Pour l’assiette de l’impôt : détermination de la base imposable selon deux Méthodes
Possibles :
- Evaluation administrative = les services fiscaux évaluent eux – même l’assiette
- Imposition au réel : sur la base de la déclaration du redevable
Les rôles sont rendus exécutoires, par les directeurs ou S/directeur des impôts de la wilaya
qui agissent par délégation du ministre des finances : ces Rôles sont adressés aux receveurs
pour les prendre en charge pour recouvrement appuyés d’avertissement aux débiteurs
- L’engagement
- La liquidation
- L‘ordonnancement
Pour ce qui est de l’engagement : c’est l’acte par lequel est constatée la naissance d’une
dette à l’encontre de l’Etat, d’une collectivité territoriale ou d’une EPA.
Il peut résulter aussi d’une convention comme l’augmentation des traitements des
fonctionnaires.
- Comptable : réservation des crédits nécessaires à la couverture de la dépense née de
l’engagement qui peut résulté aussi d’un fait comme un accident engageant la responsabilité de
l’organisme public ayant causé les dommages. En conséquence il est établi une fiche
d’engagement qui sera soumise au visa du contrôleur financier
IL peut résulter d’un fait : accident engageant la responsabilité de l’organisme public ayant
causé des dommages.
Comptables : Réserver les crédits nécessaires à la couverture de l’opération c’est à dire des
dépenses nées de l’engagement. En conséquence on établit une fiche d’engagement qui sera
soumise au visa du contrôleur financier des dépenses engagées avec nécessité absolue d’éviter
les dépassements de crédits autorisés sanctionnés par la loi. Les crédits sont spécialisés par
chapitre et par article pour le fonctionnement et par chapitre et par opération pour les
investissements.
- La liquidation : rendre liquide la dette, c’est en fixer le montant exact. Elle permet de façon
plus précise de déterminer le montant de la dette au profit du créancier public. La liquidation
comporte deux opérations de constatation du service fait : a
- opposition sur les pièces de dépenses telles que les factures, de la certification du service fait ,
détermination du montant exact par l’ordonnateur quand il possède les éléments et les bases de
calcul (salaires subventions, bourses….)à la demande du créancier lui-même qui produit des
documents.
Le comptable assignataire
Les mandats et ordonnances sont adressés par les ordonnateurs entre le 1 er et le 20 de chaque
mois.
- Pension des moudjahidine et pensions des de retraite servies sur le budget de l’Etat
- Rémunération des membres du gouvernement et de direction politique
- Frais spéciaux.
- Ces dépenses sont payées directement par le comptable assignataire qui est le trésorier
central par une opération de prélèvement direct sur les crédits ouverts à cet effet.
- Au 15/20 de l’exercice suivant pour les wilayas et les communes .la liquidation des
opérations engagées et réalisées pendant toute la durée de l’exercice budgétaire peut se
poursuivre jusqu’au 31/03.
- Le règlement des dettes contractées par l’organisme public doit intervenir une fois que
la liquidation est intervenue- la réalité, enseigne que l’ordonnateur muni de son pouvoir
discrétionnaire en matière d’ordonnancement peut refuser dans certains cas d’émettre
l’ordre de payer, s’il juge qu’il n’est pas opportun de le faire. C’est là que se pose
problème d’opportunité sur lequel aucun contrôle ne peut porter à l’heure actuelle. Il
reste alors au créancier victime du refus de paiement à recourir au juge pour obtenir ses
droits. La aussi, la pratique montre qu’il est encore difficile d’exercer sur l’ordonnateur
condamné une action forcée. Il faut cependant que les dettes publiques soient
mandatées dans un délai de quatre années budgétaires, à défaut de quoi, c’est la règle
de la déchéance quadriennale qui frappe la créance. La période des quatre années
commence à courir à partir du 1er janvier de l’année au cours de laquelle est née la
créance. Ce délai peut cependant être interrompu si le créancier introduit une demande
de règlement, alors un nouveau délai est accordé si le créancier intente une action en
justice, ce qui permet d’obtenir un nouveau délai à partir de la date de notification de
la décision du juge. Enfin, la déchéance peut être levée si l’administration reconnait ses
torts, en produisant un certificat administratif précisant le motif de non-paiement de la
créance.