Arreter de Raler Chap 1
Arreter de Raler Chap 1
Arreter de Raler Chap 1
J’arrête
de râler !
Illustrations de Lili la baleine
PARTIE
# 01 TOUT
COMMENT
A COMMENCÉ
P
our être parfaitement honnête, je ne me souviens plus
exactement comment tout a commencé. Ce que je peux
vous dire, c’est que petit à petit, entre le printemps 2009
et le printemps 2010, a germé l’idée de ce challenge d’arrêter
de râler. Il a fallu du temps pour que mûrisse l’idée, et ce n’est
qu’en avril 2010 que j’ai eu le déclic (lire plus loin) et que je me suis
lancée. Voici les détails de mon cheminement et les raisons qui
m’ont amenée à vivre cette aventure extraordinaire.
Moi la râleuse
Ce qui m’a donné envie de me lancer ce challenge est finalement
la prise de conscience que, alors que je suis d’ordinaire plutôt
positive, je me retrouvais bien trop souvent à mon goût dans des
situations de frustration ou d’énervement, des moments où je me
voyais en victime et… je râlais.
À plusieurs reprises j’ai remarqué que le soir, je me couchais fati-
guée et vidée par tout ce que j’avais « subi » au long de la journée.
J’avais l’impression d’avoir ressenti toute cette journée comme
une lutte permanente pour préparer les enfants pour l’école,
© Groupe Eyrolles
reux. Les week-ends, les vacances, les fêtes, les dîners avec les
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copains qui se finissent en éclats de rires, les sorties en amoureux,
les mariages, les voyages… Mais aussi tous ces précieux petits
moments comme un massage, un moment où l’on prend soin de
soi. Tous ces moments sont des instants de bonheur et de pléni-
tude qui nous sortent de notre train-train quotidien. Mais il faut
bien reconnaître que ce sont des bonheurs aux durées relative-
ment limitées, et malheureusement conditionnés par un contexte
extérieur rare, sinon exceptionnel.
Et qu’en est-il du reste de notre vie ? Notre quotidien bien plus
banal et rythmé par nos différents engagements… En y réfléchis-
sant, j’ai réalisé quel grand gâchis c’était de laisser s’écouler sans
leur trouver d’attraits toutes ces heures « normales » de ma vie,
et encore plus de les subir.
Je veux du bonheur quotidiennement… car je sais qu’un jour ou
l’autre je vais mourir. Chaque minute est extrêmement précieuse.
Ma vie est un cadeau et je compte bien en profiter pleinement.
Je me suis rendu compte que ce qui me minait le plus, c’était
tous ces moments où je râlais. Faire les choses en bougonnant,
s’énerver sur son ordinateur, râler dans sa voiture, se raconter les
derniers potins avec les autres, se plaindre des enfants, soupirer,
bougonner, chigner, râler… Cela me polluait la vie et, soyons réa-
liste, c’était tout à fait stérile.
Toujours la tête sur mon oreiller, scrutant la lampe au-dessus
de mon lit je m’interrogeais sur ma vie. Je suis le genre de per-
sonne à toujours dire que « la vie est belle », alors pourquoi râler ?
Je n’étais pas dépressive, mais en bonne santé, plutôt joyeuse
et positive, heureuse dans mon mariage, gaga de mes enfants,
j’adorais mon métier… Et pourtant, quelles que soient les cir-
constances, je trouvais encore le moyen de râler et de me cou-
cher vidée, frustrée, lessivée…
© Groupe Eyrolles
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parfois même je me sens coupable et me demande si ce n’est pas
de ma faute s’ils râlent !
Et vous, avez-vous des râleurs dans votre vie ? Comment vous
sentez-vous quand vous les entendez se plaindre ?
Pour moi, ça a été une prise de conscience. Cette sensibilité que je
ressens autour des râleurs m’a fait réaliser l’importance de moins
râler moi-même pour mon mari, mes enfants, mes amis, mes
relations professionnelles ou encore mon équipe.
Si je suis aussi sensible aux râleries des autres, alors je dois
changer.
Le déclic
Je me souviens précisément du jour où j’ai eu le déclic et décidé
de me lancer pour de bon. La conversation avec moi-même
dans mon lit avait eu lieu quelques semaines auparavant, mais
je n’avais pas encore eu le courage de me lancer. Vingt-et-un
jours consécutifs sans râler, c’est un gros défi. Je m’étais donné
une multitude d’excuses : pas le temps, pas le bon moment, pas
envie de me stresser avec une obligation supplémentaire, ni de
me donner une nouvelle contrainte.
Et pourtant un jour, alors que nous étions avec une bande d’amis
très proches, j’ai eu ce déclic. Nous étions tous ensemble autour d’un
repas chez mon amie Sabine, qui avait la gentillesse de nous recevoir.
Un beau repas du dimanche avec toute une ribambelle d’enfants qui
couraient partout, pendant que les parents prolongeaient le festin
autour d’un café. C’est alors que nous avons commencé à parler des
gens qui râlent tout le temps. Nous sommes tombés d’accord, c’est
© Groupe Eyrolles
Merci Gandhi
En démarrant ce challenge, je me suis sentie guidée par la sagesse
de Gandhi : « Soyez le changement que vous voulez voir dans ce
monde. »
L’idée est de se changer soi-même plutôt que de passer son temps
à critiquer les autres. Si je suis agacée par les gens qui râlent, alors
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# 02
LA FACE CACHÉE
DE NOS RÂLERIES
E
n avril 2010, lorsque je me suis lancée dans ce challenge, je
me suis engagée à poster une vidéo par jour sur mon blog
pendant 30 jours minimum. J’ai voulu faire un debriefing
en vidéo de mes journées, informer mes lecteurs si j’avais râlé
ou non, et surtout tenter d’analyser ce qui s’était passé. Avant de
filmer chacune d’entre elles je me posais les questions suivantes :
##Si j’avais râlé, qu’est-ce qui m’avait amenée à râler ?
##Si je n’avais pas râlé, qu’est-ce que j’avais changé pour y par-
venir ?
Dans cette partie du livre, je voudrais partager avec vous le
résultat de mes analyses et de mes recherches sur ce qui se passe
en nous quand nous râlons et ce qu’on peut faire pour changer. Je
crois profondément qu’en mettant en lumière notre fonctionne-
ment interne, en levant le rideau sur la face cachée de nos râleries
et en identifiant clairement ce qui nous amène à une telle réac-
tion, nous pouvons mieux nous comprendre et améliorer notre
quotidien « en conscience ».
La quête du bonheur
© Groupe Eyrolles
liens avec les autres autour de nos malheurs ? On bâtit nos amitiés
autour de nos points communs de râleries, on se solidarise. C’est
encore plus vrai au travail ou dans les lieux publics. Se plaindre
est aussi un moyen utilisé à longueur de journées pour casser ce
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silence inconfortable qui s’installe quand on est en présence de
personnes que nous ne connaissons pas. C’est le cas des conver-
sations sur le temps qu’il fait – toujours peu clément ! –, dans les
ascenseurs, ou encore sur les retards des trains ou des avions –
jamais à l’heure.
Grâce à mon métier de coach et à mes recherches dans le domaine
du développement personnel, je reçois chaque jour la preuve que
la manière dont on choisit de vivre une situation crée notre réa-
lité. En effet, bien que nous ne puissions pas toujours choisir ce
qui nous arrive, nous pouvons cependant toujours choisir notre
réaction. Et celle-ci impacte notre quotidien, notre vie.
À tout moment on a le choix de vivre sa vie comme on le souhaite,
quoi qu’il arrive. Douleurs, échecs, galères, difficultés… On peut
choisir de se considérer comme une victime impuissante ou être
acteur de son bonheur. On peut choisir d’être accablé, ou de se
prendre en main et savourer, célébrer ce que la vie nous donne.
Bien trop souvent en revanche, je remarque qu’on se sent mal à
l’aise quand se pose la question de choisir le bonheur. C’est parce
que nous sommes entourés de personnes qui préfèrent râler, se
plaindre, se positionner en victime. Il y a comme une culture de
la râlerie à tout-va, et choisir le bonheur, c’est finalement être
« différent ».
monde.
Pour moi, ce challenge a vraiment mis en évidence combien on
a tendance à se sentir plus en sécurité quand on « communie »
avec les autres autour de nos problèmes. Nous avons tellement
OUTIL
Quand vous commencez le challenge, Dans les lieux que vous fréquentez, les
essayez de ne pas râler pendant la ascenseurs, sur les quais de gares ou
première heure qui suit votre réveil. de métros… soyez attentif à ne pas
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20 J’arrÊte de rÂler !
Plutôt que de râler,
en se posant en victime…
© Groupe Eyrolles
© Groupe Eyrolles
22 J’arrÊte de rÂler !
Finalement en râlant par automatisme, nous cachons les vrais
sujets sur lesquels nous pourrions avancer pour être plus heu-
reux. Prenons le temps d’observer ce qui se cache derrière nos
râleries.
OUTIL
Demandez clairement et fermement est plus agréable d’inspirer les autres
de l’aide. Soyez ouvert à la négocia- à nous aider plutôt que d’essayer de
tion et n’oubliez pas que, parfois, il les forcer.
24 J’arrÊte de rÂler !
Pour d’autres « Pfffui, j’ai mal au dos » ou « je suis fatiguée ». Voici
leurs témoignages.
Témoignages
OUTIL
Identifiez votre « râlerie réflexe ». Au sorte de soulager votre frustration. Si
début du challenge, pendant quelques vous avez mal au dos, arrêtez-vous et
jours pour commencer en douceur, prenez le temps de faire des étirements.
concentrez-vous dessus pour ne plus Si vous souffrez d’être en retard, obli-
l’exprimer. Si nécessaire, faites en gez-vous a partir 10 minutes plus tôt.
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meté, mais sans râler. Je me présente comme étant désireuse de
trouver une solution et ouverte à leurs propositions. Nous pou-
vons donc maintenir un état d’esprit de respect et de collabora-
tion fructueuse.
Témoignage
28 J’arrÊte de rÂler !
« Moi, je suis mieux ». Si une voiture ne me laissait pas passer,
par exemple, je traitais le conducteur de chauffard, ou bien si la
préposée au guichet ne pouvait pas résoudre mon problème, je la
qualifiais d’incompétente…
Le besoin de reconnaissance est primordial chez l’homme, et il
ne faut surtout pas le négliger. Le psychologue Abraham Maslow
s’est beaucoup intéressé à ce sujet lorsqu’il a voulu définir les
leviers de la motivation. Pour cela, il a réalisé une étude appro-
fondie auprès d’étudiants d’université. De cette recherche est
née sa célèbre hiérarchie des besoins humains, décrits sous forme
de pyramide2 ci-dessous.
Besoins Besoins
secondaires de réalisation
« Être »
Besoins d’estime
Besoins d’appartenance
Besoins
Besoins de sécurité
primaires
« Avoir »
Besoins physiologiques
« Les gens sont cons, les gens sont nuls, les gens sont
méchants.
© Groupe Eyrolles
30 J’arrÊte de rÂler !
Quand le niveau du réservoir est trop bas, nous râlons car c’est
un moyen de nous mettre en valeur, de gagner de l’estime. Pour
obtenir de la reconnaissance nous tentons de nous mettre au-
dessus des autres, à distance des autres. En disant par exemple :
« J’avais pourtant bien dit que cette idée était ridicule, on ne m’écoute
jamais » ou encore : « Les gens conduisent n’importe comment »
(sous-entendu : « Moi, je conduis bien »). Râler est une stratégie
pour générer de la reconnaissance, de l’estime. On se met soi-
même au-dessus des autres. On veut briller. Ainsi d’une manière
générale j’ai pu identifier qu’à chaque fois que vous parlez « des
gens », vous pouvez être sûr que vous êtes en train de râler pour
mieux briller.
Les lecteurs du blog s’en sont eux aussi rendu compte :
Témoignage
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tait du sien. Au bout d’une demi-heure, une personne s’est mise
à râler, à crier même. Manifestement, elle pensait qu’en levant
le ton et en désignant du doigt des coupables, elle allait parvenir
à faire changer les choses. C’est l’inverse qui s’est produit. D’un
coup, toute la magie du génie collectif avait disparu… Les cris et
les râleries avaient complètement cassé l’esprit collaboratif du
moment. Les participants ont finalement focalisé leur attention
non plus sur la recherche de solutions à leur problème, mais sur
comment calmer le râleur et quel camp choisir. Un conflit s’est
fait jour, et nous n’avons abouti à aucun résultat. Nous avons fini
la semaine ainsi, râlant en permanence sur l’échec de ce salon et
pointant du doigt les responsables. Quel dommage !
34 J’arrÊte de rÂler !
définir votre vision et de réunir les autres autour d’un projet pour
créer un monde meilleur. Passez à l’action pour bâtir un monde
meilleur dès maintenant !
RAPPEL
Nous râlons :
• parce que nous voulons préserver notre • par pur automatisme ;
bonheur, mais adoptons une stratégie peu • pour rire ou faire de l’humour ;
efficace ; • parce qu’on est résigné ;
• pour faire comme tout le monde ; • pour briller ;
• parce que nous voulons de l’aide, mais • pour amener plus de monde à partager
préférons ruminer au lieu de réclamer notre point de vue ;
clairement ; • pour nous insurger.
© Groupe Eyrolles