Omraam Mikhaël Aïvanhov: La Biographie D'un Maître Spirituel Véritable
Omraam Mikhaël Aïvanhov: La Biographie D'un Maître Spirituel Véritable
Omraam Mikhaël Aïvanhov: La Biographie D'un Maître Spirituel Véritable
Omraam Mikhaël Aïvanhov naît à l’aube du vingtième siècle dans le petit village de Serbtzi en Macédoine. C’est
le 31 janvier 1900, il est passé minuit, et le premier chant des coqs annonce la lumière d’un jour nouveau. La
Montagne de la Grand-Mère, massive avec son sommet arrondi, veille sur le village endormi. Le froid intense fait
craquer les arbres dans les jardins, mais la maison des parents de Mikhaël est illuminée par un grand feu qui brûle
dans la cheminée. À la surprise des personnes présentes, le nouveau-né ne crie pas, ne pleure pas ; il se met à
respirer tout naturellement et sourit à ceux qui se penchent sur lui.
Un deuxième grand amour, sa passion pour l’eau, s’éveilla alors qu’il n’avait pas encore cinq ans. En explorant
les alentours de la maison familiale, il découvrit une petite source qui jaillissait de la terre et murmurait sous les
feuillages. Très impressionné, il se mit à plat ventre dans l’herbe et la contempla longuement. À partir de ce jour-là,
la source agit sur lui comme un aimant. Émerveillé de sa transparence, il passait des heures à la regarder et
s’étonnait de la voir couler sans jamais s’arrêter. « Mikhaël ? disaient les adultes, il est sûrement près de la source. »
C’était là qu’on venait le chercher.
Capable de se concentrer pendant des heures pour observer les phénomènes de la nature, sensible aux paroles de
sa mère et de sa grand-mère, il s’isolait souvent pour réfléchir et tirer des conclusions qui s’imprimaient de façon
indélébile dans sa mémoire : c’est ainsi que les événements de sa jeunesse furent une source constante
d’enseignements dont il se servira plus tard dans ses conférences. Cependant, il dira à plusieurs reprises qu’il avait
été un enfant espiègle : « Je n’étais pas très catholique ! » et que les effets de sa première prise de conscience
s’étaient peu à peu estompés à travers les événements de sa vie d’écolier et les difficultés créées par son
tempérament fougueux. […] De sa mère, Mikhaël dira qu’elle avait été son premier modèle et qu’elle avait laissé en
lui des empreintes indélébiles. Avec une intuition très sûre, elle lui parlait simplement, elle trouvait des images
capables de frapper son intelligence et son cœur, elle l’aidait à prendre conscience du fait que ses énergies
impétueuses pouvaient servir à quelque chose de positif.
Adolescence
Si la puissance de la pensée est bien l’une des importantes découvertes de l’adolescence de Mikhaël, le yoga de la
nutrition en est une autre. À quatorze ans, un incident apparemment banal orienta ses réflexions vers les propriétés
cachées de la nourriture. Un jour qu’il se préparait à partir pour la journée entière, sa mère n’avait rien à lui donner
pour son petit déjeuner. Comme il restait tout de même un peu de farine, elle lui fit un petit pain. Or, le pain était
pour Dolia l’aliment par excellence, celui qu’on pouvait toujours préparer quand on n’avait pas d’argent pour
acheter autre chose. En le pétrissant, elle pensait à son fils aîné qui devait presque toujours se contenter d’une
alimentation insuffisante. Elle mit dans la pâte toute sa force, toute son énergie.
En rentrant le soir, Mikhaël lui demanda :
– Maman, qu’est-ce que tu avais mis dans ce pain ?
Il était à la fois intrigué et impressionné, car il n’avait pas senti la faim de toute la journée.
– En le faisant, répondit Dolia, j’ai prié pour qu’il te rassasie et te renforce.
Mikhaël sourit et ne dit plus rien. « Elle possède infiniment plus de sagesse que la plupart des professeurs »,
pensait-il. Combien de conseils utiles ne lui avait-elle pas donnés ! Cet incident l’amena à vérifier par lui-même le
phénomène de l’énergie contenue dans la nourriture. Un matin, n’ayant qu’un petit morceau de pain et un peu de
fromage pour son repas, il les mastiqua très lentement en essayant d’en extraire toutes les qualités cachées. Le
résultat de l’expérience fut surprenant. Envahi par une sensation de bien-être, de joie et de paix, il devint conscient
d’une multitude d’énergies subtiles, présentes dans la nourriture, qui se propageaient dans tout son être.
Son intuition confirmée, il se dit que les aliments contenaient une vie secrète beaucoup plus importante que leurs
propriétés physiques. Peu à peu, il découvrit que la bouche était spécialement conçue pour absorber les énergies
subtiles de la nourriture, tandis que l’estomac en assimilait surtout les éléments physiques. […] À quatorze ans déjà,
la nutrition était pour lui un yoga, un exercice bénéfique et une discipline de vie.
Illumination
Mikhaël était arrivé à l’un des moments les plus importants de son existence. Il avait tant travaillé à orienter son
intelligence vers la sagesse, à purifier son cœur, à fortifier sa volonté, il avait tant supplié Dieu de venir habiter en
lui qu’il était prêt à recevoir l’Esprit. Quand il parlera plus tard de son illumination à l’âge de quinze ans et demi, il
la reliera à l’expérience mystique de ses neuf ans, inspirée par le Livre des Proverbes : il dira qu’il était entré en lui-
même une seconde fois.
Tout d’abord, la lecture d’une œuvre du philosophe Emerson sur l’Âme supérieure produisit en lui, selon sa propre
expression, « un effet très puissant ». À la même époque, il découvrit un autre texte qui faisait un portrait de l’aura
de Bouddha et des splendeurs du monde invisible. Ces deux écrits eurent sur lui une influence décisive et,
apparemment, c’est la description de l’aura de Bouddha qui l’amena à traverser le seuil de l’extase.
Un matin d’été, il se rendit comme d’habitude au lever du soleil au bord de la mer. Après avoir gravi une colline,
il s’assit dans un verger. Il méditait depuis un certain temps lorsqu’il sentit autour de lui la présence d’entités
célestes. Soudainement, il se trouva plongé dans une lumière éclatante et fut ravi en extase.
Les quelques réflexions qu’il a faites plus tard sur son illumination sont très évocatrices, mais on sent bien qu’il
lui a été impossible d’en exprimer l’essentiel, de la partager ou de la décrire. Ce qui est certain, c’est qu’il a vu un
Être mystérieux, un de ces êtres divins qui se manifestent comme une pure lumière et qui ont un effet tellement
puissant sur les mystiques que ceux-ci ont le sentiment d’avoir vu Dieu. Il fera un jour cette réflexion :
« J’avais toujours la même idée, d’être comme Bouddha, comme Jésus. C’était ça le plus important pour moi…
c’était tellement beau que j’ai perdu la tête. De voir cet être, avec ces couleurs, avec ces lumières ! Il était presque
invisible, et autour de lui, il y avait une lumière fantastique. Et moi, je me trouvais dans une lumière, un bonheur,
une extase… tellement grande, tellement puissante que je ne savais plus où j’étais. C’était une joie délirante, c’était
le ciel, c’était l’univers. Ensuite, je me suis dit que si Dieu n’était pas beau, je ne croirais pas en lui. Ce qui est resté
dans ma tête comme la chose la plus essentielle, ce n’étaient ni les pouvoirs, ni le savoir, ni la richesse, ni la gloire,
non… c’était la beauté. »
Pour Mikhaël, c’était le commencement d’une nouvelle vie. Sa quête de la perfection prenait un sens plus précis.
Il se sentait riche d’avoir trouvé un trésor qu’il considérait comme l’un des plus précieux au monde, un Maître
spirituel. En fait, tout ce qu’il avait découvert et pratiqué depuis plusieurs années était confirmé et équilibré par cet
enseignement. Il en était profondément heureux car, s’il connaissait maintenant les dangers inhérents à des exercices
immodérés, il ne pouvait s’empêcher, par moments, d’être imprudent. Persuadé qu’il lui
fallait un guide pour avancer dans le monde spirituel, il attendait de Peter Deunov des
conseils et des méthodes de travail.
Cependant, le temps approchait où Mikhaël allait être appelé à quitter son pays pour
toujours. Pendant des années, Peter Deunov avait fait en sorte de le garder dans l’ombre,
aussi la plupart des membres de la fraternité avaient-ils oublié la phrase mystérieuse
qu’il avait prononcée au bord du deuxième lac de Rila : « Vous ne connaissez pas frère
Mikhaël. Pour le moment, il est déguisé, mais un jour vous le connaîtrez. » Au cours des
années trente, il commença à lui révéler certaines choses pour le préparer de façon plus
directe à sa tâche future. L’une de ces révélations lui fut présentée sous la forme d’une
histoire allégorique:
– J’ai une pierre précieuse grosse comme un œuf, d’une valeur inestimable. J’ai
l’intention de la donner à quelqu’un pour qu’il la transporte dans un autre pays. Mais
comme il doit traverser une forêt sauvage remplie de bêtes féroces et de brigands, elle
sera salie. Ensuite, elle sera lavée et brillera dans toute sa splendeur.
C’était une véritable prophétie qui devait se réaliser complètement dix ans plus tard, mais Mikhaël n’était pas en
mesure de déchiffrer un langage aussi hermétique qui lui décrivait son propre avenir : lui-même allait être le porteur
de cet enseignement symbolisé par la pierre précieuse et il allait être sali au même titre qu’elle. Depuis que le Maître
lui avait prédit en 1917 que toute la Loge Noire se dresserait un jour contre lui, il s’attendait à traverser de grandes
épreuves, mais le symbole de la pierre précieuse qu’il fallait souiller afin de la protéger ne prendra tout son sens
qu’au moment où ces épreuves seront toutes proches. Peter Deunov, s’il voyait l’avenir, ne pouvait le lui révéler, car
il n’aurait fait que lui mettre une entrave dans son cheminement.
Mission en France
Continuellement inspiré par les événements de la vie quotidienne qui reflètent fidèlement les mondes subtils, Frère
Mikhaël s’en servait pour illustrer sa pensée. Quand des amis l’emmenèrent voir un lieu d’attractions appelé Luna
Park, il s’arrêta fasciné devant l’un des jeux. Des gens étaient invités à monter sur un plateau de bois appelé
« l’assiette au beurre » qui se mettait à tourner de plus en plus rapidement. Au fur et à mesure que la vitesse
augmentait, ceux qui se trouvaient à la périphérie du plateau étaient projetés de tous côtés sur le tapis, tandis que
ceux du centre demeuraient stables. Très intéressé, Frère Mikhaël y vit une illustration du lien avec Dieu qui est le
centre de tout et, dans ses conférences, il utilisa plusieurs fois l’exemple de l’assiette au beurre : pour éviter d’être
sans cesse bouleversé par les événements de la vie, il faut « rester lié à Dieu, ne plus le quitter en dépit des
épidémies, des souffrances et des guerres. » (page 217)
La fraternité se développait en France depuis que Frère Mikhaël avait donné une conférence à Lyon au mois de
juin 1938. Il avait abordé un sujet qui lui était bien personnel, la « galvanoplastie spirituelle ». À partir du processus
de galvanoplastie qui recouvre d’or un objet, il avait affirmé que la femme enceinte possédait le pouvoir
d’influencer l’enfant qu’elle portait :
– Supposez que la mère, connaissant les lois de la galvanoplastie, décide de les utiliser pour mettre son enfant au
monde. Dès qu’elle a reçu le germe dans son sein (la cathode), elle place dans sa tête (l’anode) une lame d’or, c’est-
à-dire les pensées les plus élevées. La circulation s’établit et le sang qui parcourt le corps apporte au germe ce métal
supérieur. L’enfant grandit, enveloppé de ces vêtements d’or, et quand il naît il est robuste, beau, noble, capable de
vaincre les difficultés, les maladies et les influences mauvaises. La mère peut accomplir des miracles, de grands
miracles, parce qu’elle possède la clé des forces créatrices. En cinquante ans les femmes peuvent changer
l’humanité grâce à la galvanoplastie spirituelle.
[…] Le Maître Deunov avait dit à Frère Mikhaël qu’il avait été préparé à apporter une aide spirituelle aux
femmes. C’était effectivement une de ses préoccupations constantes, mais à partir de la technique de la
galvanoplastie, il faisait aussi une transposition spirituelle générale : tous les êtres humains peuvent utiliser ce même
processus pour mettre de l’or dans leurs pensées, une image divine dans leur cœur, et se lier sans cesse au centre
d’où proviennent toutes les forces vivifiantes ; l’être humain possède des pouvoirs extraordinaires pour arriver à la
perfection, et la méditation est l’un des moyens les plus efficaces pour obtenir le contrôle de soi et l’harmonie
intérieure.
Son séjour en Inde avait été un voyage vers des sommets spirituels. Une immersion
dans une civilisation unique au monde, la rencontre de grands Maîtres, la découverte de
milieux riches ou pauvres : hommes d’affaires et ministres, yogis et brahmanes, gens
de la classe moyenne, sadhous et mendiants… Dans ce pays, où il avait dû faire face
aux conditions les plus difficiles de la vie sur la terre – celles de la pauvreté et de
l’ignorance – il avait aussi trouvé les valeurs spirituelles d’un peuple orienté vers la
recherche de l’absolu et la suppression des désirs terrestres, un peuple imprégné des
efforts de détachement de centaines de générations. Au début et à la fin de son séjour,
il avait lui-même consacré des mois à la contemplation dans la solitude de l’Himalaya.
Encore une fois, il était allé sur la montagne spirituelle. Encore une fois, il était revenu
vers sa famille humaine.
Omraam Mikhaël était l’un de ces êtres épris de Dieu, capables de canaliser toutes
leurs énergies pour atteindre les cimes de l’expérience spirituelle. À seize ans, pour la
première fois, il était allé sur cette montagne mystérieuse où l’on peut rencontrer le monde divin. Il y était monté, il
avait failli y mourir de bonheur, mais il en était redescendu, et s’il en était redescendu, c’était parce qu’il savait,
dans le fond de son cœur, qu’il avait une tâche à accomplir et que le plus grand bonheur ne pourrait jamais le
distraire de cette tâche. C’est ce qu’il disait à propos de son extase, à dix-sept ans, au cœur de la musique des
sphères : « C’est la peur qui m’a fait revenir, non pas la peur de mourir, mais de ne plus pouvoir revenir travailler
sur la terre. Si vous avez une tâche sur la terre, il faut l’entreprendre. Je ne pouvais pas y renoncer. »
On l’appelait maintenant Maître, et si on l’appelait ainsi, ce n’était pas parce qu’il avait appris à dominer ses
semblables, au contraire, c’était parce qu’on pouvait constater chez lui cette domination de soi qui ne s’obtient
qu’après des années d’efforts assidus. Il avait commencé très tôt ce travail de perfectionnement que tous sont
appelés à faire sur eux-mêmes, il avait traversé une grande partie des difficultés que peuvent connaître tous les êtres
humains, il les avait utilisées comme des instruments pour se transformer.
Après son séjour en Inde, il lui arrivera de parler des grands Maîtres qui, après avoir atteint à la maîtrise
personnelle, ont préféré vivre dans la solitude plutôt que de rester avec la famille humaine. Lui-même ne pensait
qu’à cette famille humaine qui était sienne. Il ne pensait qu’à ses frères, ses sœurs, ces hommes, ces femmes, ces
enfants qu’il voulait prendre par la main, fraternellement, et les guider vers les sommets de leur être, les aider à
comprendre leur rôle dans cette société, dans cette famille dont ils font partie… et c’est pourquoi il leur parlait sans
cesse de la vraie fraternité qui peut apporter à l’humanité un Âge d’Or. Car s’il désirait les aider à se perfectionner, à
trouver la joie et la paix intérieures, son but était plus vaste encore, il voulait les amener beaucoup plus loin : bien
au-delà des méthodes individuelles, il se préoccupait de la création d’une civilisation fraternelle, solidaire, aussi
spirituelle que matérielle, axée sur les valeurs les plus élevées, pour le plus grand bien de tous.
Attentif aux événements de son temps, il explique aux jeunes comment ils peuvent se transformer eux-mêmes
avant de penser à transformer une société qui les déçoit. Il n’a pas oublié sa propre jeunesse remplie d’énergies
bouillonnantes et de recherches passionnées. Comme Peter Deunov le lui a dit un jour, il est le plus grand
démolisseur des idées vermoulues, mais en même temps, il connaît l’importance d’orienter les énergies de la
jeunesse vers la vie et non vers la violence et la mort. Mentionnant un jour certains mouvements contestataires
organisés par les jeunes, comme celui des hippies aux États-Unis – qui avaient choisi comme symbole un geste de
paix et d’amour – il affirme que ceux-ci avaient instinctivement
cherché la fraternité universelle et qu’ils étaient des
manifestations du Verseau.
Cependant, s’il comprend les jeunes, il n’essaie pas de leur
rendre les choses plus faciles. Il leur donne plutôt les moyens de
canaliser et de concrétiser leurs énergies et leurs aspirations.
Conscient de leur insatisfaction profonde, il les appelle à
reconnaître que la vraie force se trouve en eux-mêmes, dans leur
capacité de se dominer, de se montrer nobles et grands. Il les
encourage à s’adapter aux exigences de la société afin de devenir
capables de la transformer de l’intérieur ; il leur parle des lois
immuables qui existent entre les causes et les conséquences.
Avec des mots imagés, il leur explique les lois de la morale
cosmique : d’abord la loi de l’enregistrement, grâce à laquelle la
nature garde en mémoire tout ce qui se produit dans le monde ; en second lieu, la loi de l’agriculture qui détermine
les résultats du travail des êtres humains, car ceux-ci ne peuvent récolter que ce qu’ils ont semé ; enfin, la loi de
l’écho qui leur renvoie toujours les mots qu’ils prononcent : « Je vous déteste » ou « Je vous aime ». Les mêmes
correspondances se répètent sur un plan supérieur : les pensées négatives que les gens laissent échapper leur attirent
des choses nocives qui finissent par les empoisonner. De même que tout s’enregistre dans la nature, leurs actions
s’impriment dans leur propre mémoire et continuent à les influencer, à les torturer ou à leur donner de la joie. De là
découle l’importance, pour tous les êtres humains, d’adopter un comportement capable de créer en eux-mêmes de
nouveaux enregistrements, de nouveaux clichés.