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CHAPITRE I : DESCRIPTION DES TRAITS PHYSIQUES ET

HUMAINS DE LA COMMUNE DE DJOUM

L’objectif de ce chapitre est d’effectuer une description des traits


physiques et humains de La commune de Djoum. La nécessité de cette étude
repose sur le fait que pour mieux appréhender l’histoire du développement
social et économique de La commune de Djoum, il est d’abord important de
maîtriser son milieu naturel et ses atouts. C’est dans le même ordre d’idée que
Théophile Obenga affirme : « L’histoire humaine doit impérativement prendre
compte de la nature. »1 Il est donc question dans ce chapitre de présenter le
milieu physique et humain de notre zone d’étude qui est La commune de Djoum.

Djoum est une ville située dans la partie méridionale du Cameroun.


Administrativement, la commune forme un arrondissement appartenant au
département de Dja et lobo, lui-même subdivision de la région du Sud, l’une des
dix régions que compte le pays.

A- Milieu physique
1. Situation géographique

2
La commune de Djoum a été créée le 21 Août 1952 par arrêté n°537 sous
l’appellation de la commune mixte rurale. Elle est située dans la région du Sud,
dans le département du Dja et Lobo. Elle est délimitée :

3
Au Nord par l’arrondissement de Bengbis et la région de l’Est
Cameroun ;
- Au Nord-ouest par l’arrondissement de Meyomessala ;
- Au Sud par la République Démocratique du Congo
- A l’Ouest par l’arrondissement de Meyomessi et Oveng.
1
T. OBENGA, pour une nouvelle histoire, Paris, présence africaine, 1980.
2
Plan communal de développement de Djoum, Mars 2015, P.25.
3
Diagnostic de l’espace communal de Djoum, 2014.
La commune de Djoum est assez vaste, elle s’étend sur 5429,9km 2 et
comprend 44 villages. Ces villages sont linéaires et répartis sur trois axes d’où
son nom « la cité des trois axes ». Les villages du canton Fang sont sur l’axe
d’Oveng, ceux du canton Zamane sont sur l’axe Mintom et les villages du
canton se trouvent sur l’axe Meyomessi. Le tableau ci-desous nous présente de
façon claire les sept (07) villages et les campements de Djoum.

Tableau 1 : Liste des villages et campements de la commune de Djoum


Source :PCD Djoum, mars 2015, P.25

D’après ce tableau, l’on peut alors constater clairement que la commune


de Djoum est formée de trois principaux axes à savoir le canton Bulu avec 11
villages et six (06)campements. le canton Fang avec ses 10 villages et 7
campements et enfin le canton Zamane. Les femmes s’activent dans tous ces
villages du mieux qu’elles peuvent en collaborant entre elles afin de promouvoir
les différentes activités qu’elles mènent dans ces trois cantons.
Carte 1 : Localisation de la commune de Djoum.

Source : ACD plan de développement de la commune de Djoum, Mars 2015, P.30


Cette représentation regroupe en son sein quatre (04) cartes. La première
en haut à droite nous montre le Cameroun et la région du Sud ; la carte plus bas
nous présente la région du Sud proprement dite ; plus bas nous avons également
la carte de la région du Sud avec tous ses villages ; la grande carte à droite est
celle de Djoum dont les points noirs représentent les villages que compte la
commune.

2. Le climat, le relief, l’hydrographie


- Le climat

Le climat de la localité de Djoum appartient à celui du domaine équatorial


de type Guinéen. C’est un climat à quatre saisons du plateau Sud camerounais.
Sa température moyenne est de 25°C avec une amplitude de 2 à 3°C. l’humidité
relative moyenne annuelle est de 81% et les précipitations oscillent entre 1500 et
3000 mm/an. Il pleut toute l’année avec deux maxima 4 : l’un en octobre (grande
saison des pluies) et l’autre en mars – avril (petite saison de pluies). Les maxima
de sècheresse se situent en décembre – janvier (grande saison sèche) et en juillet
– août (petite saison sèche)5. Le climat de Djoum est favorable à l’agriculture
l’une des activités les plus pratiquées par les femmes à Djoum ; et la variation
des saisons fait que celles-ci s’organisent en conséquences.

- Le relief

Le relief de l’arrondissement de Djoum est assez diversifié. Sa


topographie présente des zones de plaines, de vallées, des collines et des
montagnes. Il s’agit en général d’un relief de plateau, plat faiblement ondulé
dont l’altitude moyenne varie entre 520 et 680 km. Les quelques collines
observées ont une altitude inférieure à 1000m. Face à ce relief, les activités
agricoles des femmes sont beaucoup plus pratiquées sur les reliefs accessibles à
savoir les plaines et les plateaux.
4
Plan communal de développement de Djoum, Mars 2015, P.28.
5
ibid
- L’hydrographie

Notre zone d’étude (la commune de Djoum), s’étend sur deux principaux
bassins hydrographiques : celui du Dja au nord, surtout celui d’Ayina au sud.
Les cours d’eau sont repartis aussi en fonction de cette distribution. Ceux qui
sont au nord sont des affluents de la Dja les cours d’eau Ngoundou, Ntotok et
Abieté. Les autres affluents nde Miete qui se jettent dans Ayina au sud sont :
Lazibi, Ludjo, Ndamenben, Otong bissa, Nkoulouvena. Nous avons d’autres
petits cours d’eau parmi lesquels : Wo’o, Ndené, Evindi, Momo, Abiété,
Mvonlou et Feh. Les rivières ici sont très poissoneuses, la pêche s’effectue à
l’aide de la technique de barrage essentiellement pratiquées par les femmes 6.

L’image ci-dessous nous présente l’un des cours d’eau de a commune de


Djoum

Photo 1 :

Nous avons sur cette photo le fleuve Ayina l’un des principaux cours d’eau de
la commune de Djoum. La couleur noire de l’eau témoigne de la très forte
teneur en matière en suspension d’origine végétale. Toutefois, cela favorise le
développement aquatique très diversifié dans la commune de Djoum.
6
Entretien avec OBELE Madeleine 63 ans, commerçante, Djoum le 23 septembre 2022.
3. Les sols et la végétation
- Les sols

La commune de Djoum est caractérisé par des sols en majorité


ferralitiques, latéritiques, argilo-sableux et quelques hydromorphes dans les
zones marécageuses7.

*Les sols ferralitiques ont ceci de particulier qu’ils ont la quasi exclusive par les
minéraux argileux, de minéraux kandiques (plus de 90%), associés à des
dioxydes de fer et d’aluminium8.

* Les sols latéralitiques quant à eux sont des sols nutritifs fertilisants (calcium,
magnésium, potassium, sodium)9.

* Les sols argilo sableux sont des sols dont la répartition des différents
composants sont : l’argile (35-55%), Limon (0-20%), sable (45-65%). Ils sont
souvent très secs, pauvres en substances nutritives et très drainant10.

Tous ces sols participent plus ou moins aux activités agricoles de la


commune de Djoum. Bien que les femmes ne puissent pas exactement connaître
toutes ces caractéristiques, elles s’efforcent néanmoins à observer la réaction des
différentes zones cultivées11 car la mise en valeur nécessite un investissement
important. Nous avons pris le soin de représenternos propos, par une image qui
présente l’un de ces différents sols.

Photo 2 : Sol de la commune de Djoum.

7
Diagnostic de l’espace urbain communal de Djoum, 2014, P.23.
8

10

11
Entretient avec Madane Ndo Gisèle, agricultrice 35 ans, le 22 septembre 2022 à Mveng.
Le sol de type ferralitique. La couleur noire rend favorable l’agriculture.

- La végétation
 La faune

Du fait de la présence de la forêt, la faune des villages de Djoum est très


diversifiée, on retrouve des animaux de différentes classes, malgré les lois sur la
protection de certaines espèces et les interdictions y afférentes, le braconnage
reste un sérieux problème à Djoum. La chasse illégale est ici la principale cause
de la perte de certaines espèces protégées et en voie de disparition 12. On peut
noter la présence du poste forestier dont l’action est faible et réduite du fait de
l’insuffisance du personnel et du matériel roulant. Le tableau ci-dessous nous
renseigne à suffisance sur les espèces qu’on retrouve à Djoum.

Tableau n°2 : Esquisse d’espèces fauniques de Djoum.

12
Plan communal de développement de Djoum, Mars 2015, P.29.
Source :PCD Djoum, mars 2015, P.30

Dans ce tableau, l’on retrouve les principales espèces présentes dans la


commune de Djoum. Ces espèces qui font objet de chasse illégale ce qui a
tendance à faire disparaître certaines d’entre elles comme les mammifères c’est
le cas des gorilles, des éléphants et des chimpanzés. Tout cela est dû au
braconnage.

 Flore

Djoum est une commune essentiellement forestière ce qui fait qu’elle


regorge un fort potentiel floral. On retrouve la forêt vierge, les forêts secondaires
et tertiaires composées de produits ligneux, les produits forestiers non ligneux et
les essences médicinales13. Comme unité forestière nous pouvons noter la
présence de forêts : 31 communales, 08 communautaires, 01 ZIC ? 07 UFA, 05
ventes de coupes. L’on retrouve également les cacaoyères, les palmeraies, les
champs pour produits vivriers et les jachères. Les PFNL sont très
13
Ibid
commercialisés dans cette zone. Nous avons donc répertorié les PFL et les
PFNL dans le tableau ci-dessous.

Tableau n°3 :Esquisse des produits forestiers ligneux de Djoum.

Source :PCD Djoum, mars 2015, P.30

Ce tableau nous présente alors les produits forestiers de la commune de


Djoum. Etant une zone ayant un fort potentiel forestier, cela laisse la voie à la
pratique de plusieurs activités en occurrence l’agriculture beaucoup pratiquée
par les femmes. Elles utilisent également les écorces de certains de ces arbres de
forêts pour soigner certains cas de maladies.

B- Présentation des groupes sociaux


1. Les populations autochtones

L’histoire des populations de Djoum se caractérise par plusieurs


migrations bien avant la colonisation. La géographie humaine de la région
présente en 1952 une population à densité faible estimée à 10.000 habitants
environs pour 13000 km2.14 Cette population va donc s’accroitre
progressivement après les années 1960. Alors, les grands groupes ethniques

14
Plan communal de développement de Djoum, Mars 2015, P.34.
dominants de la commune de Djoum sont Fang, Bulu, Zamane représentés dans
les trois cantons de la commune de Djoum. Nous avons également les Baka et
les Kaka mais qui sont peu nombreux. Voilà alors en quelque sorte les cinq
groupes qui constituent la population autochtone dans la commune de Djoum.
Nous avons présenté cala plus clairement dans le tableau ci-dessous.

Tableau n°4 : Répartition de la population de la commune de Djoum

Source :PCD Djoum, mars 2015, P.37

Le constat que l’on peut faire dans notre tableau ci-dessus est que la
population de la commune de Djoum est assez nombreuses, les femmes sont
fortement présente un autre constat fort ici est que, la population est
majoritairement jeune.

2. Historique de peuplement

Le peuplement peut être considéré comme l’ensemble des populations,


d’espèces appartenant à un même groupe taxonomique15. Alors, les Fangs Baka
seraient venus du Gabon et de la Guinée équatoriale fuyant la traite négrière,
l’esclavage, les guerres tribales et se sont retrouvés autour de la ville coloniale
allemande de Djoum qui se trouvait alors au rocher Akoafem.

Cette ville coloniale a aussi drainé les populations Kaka et Baka de l’Est
Cameroun. Alors, les Baka seraient venus de la rive droite de la rivière Boumba,
à la recherche de meilleures conditions de vie et de faciliter pour écouter leurs
produits. Ces peuples pygmées se sédentarisent progressivement tout en restant
fortement dépendant des produits de la forêt. Poussée par l’action de partenaires
au développement, ils s’organisent pour essayer de tirer les bénéfices de leurs
activités autrefois considérés de subsistances comme la collecte des PFNL et la
chasse. En plus de cela, ils sont utilisés comme main d’œuvre dans l’entretien
des populations des bantous16. Ils vivent aussi de la pêche et des cultures
vivrières mais de type moins commercial.

Les Zamanes seraient, venus de Zoétélé où l’on trouve encore des racines
de cette tribu qui se serait désolidarisée du reste du groupe à la suite des guerres
tribales de l’époque précoloniale et s’étaient installés autour d’Akoafem.

3. Activités, croyances et clans

15
AB MFOP, « Le dynamisme de la commune de Djoum face à la problématique du développementéconomique
et social ; 1952 -2010. Essai d’analyse historique, Master, UY1, 2017, P.26.
16
Entretient avec F. AKONO, 37 ans, chef d’antenne APIFED Mintom, Djoum le 22 sepembre 2022.
Les activités économiques sont principalement représentées en majorité
par l’agriculture, l’exploitation forestière, l’exploitation minière et le
commerce17. Les autres activités sont pratiquées de manière artisanale c’est-à-
dire à faible échelle. Nous pouvons citer comme domaines l’élevage, la pêche et
l’artisanat.

Parlant des croyances, nous avons dans la commune de Djoum plusieurs


religions ; alors, sur l’axe Fang on retrouve les catholiques, les protestants, les
témoins de Jéhovah ; et sur l’axe Zamane, les protestants et les catholiques. A
ces religions s’ajoutent l’islam et les Eglises dites réveillées au niveau de
Djoum.

Les populations Baka sont polythéistes, ils croient à la fois en un Dieu


suprême et aussi à plusieurs divinités.

Parlant des clans, il s’agit ici de présenter les différents clans des
autochtones de Djoum. Ces derniers sont alors répartis selon les cantons.

 Chez les Fangs, on a les clans Yekombo ou Essaè-ntyima, Essandouk,


Yemevong, Essa – Nyane ou Yembong, Essa – Ngong, Yemekak.
 Chez les Bulu, on retrouve les clans Yendouk, Ndong, Yemekak,
Yeminsem, Ngoe, Nyenfeck, Essa –Ela’an.
 Chez les Zamanes on retrouve les clans Yessok, Essangong, Essa –
Mefarm18.

Les Baka et les Kaka n’ont pas de clan déterminé mais ils font partie des
Miedjale de Djoum.

17
S. MENGUE « projet Baka Dokita et scolarisation des enfants pygmées », mémoire de CAPIEM, ENIEG de
Sangmelima, 2008-2009, P.23.
18
Ces différentes populations résident dans des habitats différents ; les
populations autochtones ont des maisons en terre battu. Nous avons également
les huttes des pygmées présents dans les campements.

C- Les populations allogènes

Dans cette partie, nous allons présenter les populations de Djoum qui
viennent d’autres régions et d’autres pays.

1. Les autres nationaux

Il s’agit ici des originaires du pays. Parmi eux nous avons donc les Bulu
de Sangmelima, ceux d’Ebolowa et de l’océan ; nous avons également les
ressortissants de l’Ouest, du grand Nord, du Sud-Ouest et du Centre 19. Ils sont
respectivement représentés par les communautés Bamiléké, Bamoun, Haoussa,
Foulbé, Bassa, Ewondo, Eton, Fong, anglophones. Par ailleurs, nous avons
également la présence de quelques étrangers.

2. Les populations étrangères

Elles se composent de deux grands groupes : les africaines et les européens.


Selon les résultats du 3e GPH réalisé en 2005, la population de Djoum jusqu’à
nos jours est faite de nigérians, des tchadiens, des sénégalais, des maliens, des
togolais, des équato-guinéens et des congolais.

La population européenne est assimilée à la peau blanche ce qu’on appelle


Mintangan. En effet, depuis la période coloniale, Djoum a toujours été habitée
par des blancs. Ceux –ci vont résister dans les lieux jusqu’après les
indépendances et même encore de nos jours. Il s’agit principalement des
français, des polonais, des américains, des libanais et même des asiatiques. La
présence de ces hommes à la peau blanche est très significative car ces derniers
favorisent l’évolution de la commune de Djoum sous plusieurs aspects. Parmi

19
Plan communal de développement de Djoum, Mars 2015, P.54.
ces étrangers, il y a des missionnaires, des enseignants, des agents de santé, de
grands commerçants comme Khristophe qui ont laissé des bâtiments encore
visibles tels que le magasin de stockage de cacao dans l’ancien marché de
Djoum. Il y également les camps d’habitation occupés autrefois par des
forestiers qui servent d’application aux autochtones après le départ de la société
forestière. Nous avons comme par exemple le camp de Mebane sur l’axe Fang
qui a été construit par la FIBCAM 20. Notons ici que la majorité de ces étrangers
sont des hommes.

3. Les activités étrangères

Les activités des étrangers de Djoum tournent principalement autour du


commerce. Ils sont des exploitants miniers, forestiers mais aussi des opérateurs
économiques dans divers domaines.

II- ORIGINE ET EVOLUTION DE DJOUM

A- Origine

A travers l’histoire, il nous laisse à croire que trouver le nom de Djoum n’a pas
fait l’unanimité, car elle tient compte d’une multitude d’interprétation. Sur ce,
nous nous proposons alors dans cette partie d’examiner l’origine et la
signification du mot Djoum.

1. Historique

Des allemands venus d’Ebolowa pour Oveng, à la recherche d’un espace


pour s’y établir et transmettre leurs valeurs et cultures, sont arrivés dans un petit
village nommé Akoafem à cause du grand rocher qui le jouxtait. Après s’être
renseigner sur la proximité entre ledit village et la ville la plus proche du lieu, ils
informèrent les habitants dans les villages voisins entre autres Minko’o qu’il
20
ASPD, 2017
allait construire une ville autour du rocher, cela ayant déjà demandé aux
villageois comment on appelle le rocher en langue locale : « Akok »21, leurs
avaient dit les villageois.

Nous avons pris le soin de présenter une façade du rocher Akoafem

Schéma du rocher

D’après l’analyse de cette photo, il ressort donc que la ville de Djoum tire ses
origines de ce grand rocher, avec les allemands qui ont fait leurs premières bases
avec leur délocalisation sur le site actuel de la ville de Djoum.

Les allemands instituèrent alors deux grands axes de commandement


traditionnels. Le premier allant de Minko’o à la grande route par où ils sont
arrivés et avait pour chef supérieur Ndongo Anyu. Il était chargé de nommer les
chefs de tous les villages recensés sur cet axe ; l’autre unité allait d’Akoafem
jusqu’à la limite des Fangs d’avec les Zamane, sur la route Minkebe, et c’est le
patriarche Ella Abang qui avait été chargé de désigner les chefs de cette contrée.

Les chefs désignés par les patriarches suscités ont suivi bon grès malgré la
formation du modèle des allemands. Accusés de complicité avec les français
plus tard en vue de leur éviction de la nouvelle ville, les sept chefs de Ndongo
Anyu furent pendus et lui-même fut emprisonné dans la prison principale de
Ngaoundéré. Après une bataille sanglante dans le village Akoafem entre
allemands et français comme partout au Cameroun. Les français organisèrent
alors le pays en neuf divisions administratives. Ebolowa et Akoafem formaient
l’une des neuf divisions dont le chef était Akoafem.

21
Entretien avec G. ZE MINKO, notable du canton Fang Centre, Djoum le 25 septembre 2022
Lors de sa tournée de prise de contact avec ses nouvelles unités
administratives, le général français trouvait le tronçon Yen - Lomié très long et
dans la perspective de le raccourcir demanda sous la conduite du chef supérieur
Ella Abang, la création d’une nouvelle route reliait Yen à Lomié sans passer par
Akoafem22. Pendant le défrichage par les villageois avec l’aide des chasseurs qui
connaissait mieux la géographie de cette forêt, pour la création de la dite route et
après avoir traversé de nombreux campements de chasseurs, campements qui
sont aujourd’hui les actuels villages d’Essong, Doum, les travailleurs ont dû
faire demi-tour une fois arrivé dans le village Ekom ( Djoum village) du chef
Edou Nkomo où ils ont trouvé une piste plus courte pour atteindre Lomié.

Les français purent trouvés le moyen de déplacer les villages pour la


nouvelle route. Les villaes Minko’o, Akontangan, Melen, Doum, Ayene, Mfem
furent alors déplacés pour leurs sites actuels.

A la fin de la construction des premiers bâtiments administratifs de


la nouvelle ville, il fallait alors lui trouver un nom, mais un différent d’Akoafem
car, la ville avait été déplacée, l’administration blanche consulta les patriarches
des trois axes actuels (Fang, Zamane, Bulu) qui à leur tour se concertèrent et
donnèrent après plusieurs propositions le nom de Djom qui veut dire « paquet »
car l’un d’eux dit : quand une femme va à la pêche, elle emballe tous ce qu’elle
attrape comme poisson, crabe, crevettes, écrévices dans un même paquet, elle
prépare ce butin sans rien séparé. Soyons donc comme ces produits et unissons-
nous, nommons notre ville ‘‘paquet’’. Le nom Djom fut donc adopté et proposer
aux blancs. Mais ces derniers en faisant le compte rendu à leur hiérarchie, sous
le nom qui avait été choisi, ils ont mal écrit dans leurs document le nom que les
patriarches leurs avaient donné. Au lieu de Djoum, ils ont plutôt écrit Djoum.
Voilà d’où la ville de Djoum tire l’origine de son nom.

2- le nouveau site
22
Entretient avec R. AKONO ZE, environs 89 ans, chef du canton Fang 24 septembre 2022 à Djoum.
La reconstitution de la fille d'Akoafem sur le site actuel (Djoum), a été
motivée en partie pour faciliter les déplacements vers Yaoundé.Djoum située
plus au nord à l'insertion des trois routes dont l'une mène vers Yaoundé
répondait mieux à cet intérêt stratégique .En ce qui concerne les déplacements
qui ont accompagné cette migration, plusieurs sources affirment qu'ils se firent
dans le respect de leur éloignement par rapport à l'ancien site 23 .Tous les villages
ont suivis ce déplacement et ce sont installés par affinités le long des routes en
dehors de ceux qui étaient sur place comme yen , Ekom, ou Djoum village,
Endengue ,et Avebe .

B- Evolution de la ville de Djoum

Toute évolution, que elle soit positive ou non, d’un paysage s'observe sur
l'espace. C'est dans ce sens alors que nous voulons voir comment a évolué la
ville de Djoum.

1- Loi de création

Les français vont transférer la ville d'Akoafem au site actuel sous


l'appellation Djoum. Suite à ce changement, la commune fut créée sous
l'appellation de commune mixte rurale par Soucadoux,haut-commissaire de la
république française au Cameroun.

2- Evolution administrative

En1922, le statut de chefs est révisé. Des modifications ultérieures


introduisent un ordre hiérarchique: la chefferie est organisée en trois degrés : le
premier pour les chefs supérieurs placés à la tête des régions, le second pour les
chefs de canton ou de groupement de fractions de tribus ,enfin le troisième
degré, pour les chefs de villages reconnus par l'administration .Jusqu'en1985,
les actuelles communes de mintom (3,954km2) d'Oveng (1791 km2) étaient
deux districts la "commune mixte rurale" ,à l'époque appelée le grand Djoum. Sa
23
Entretien avec D. MBA ATEM, 71 ans, notable du village Nkolenyeng, 28 septembre 2022 à Nkolenyeng.
surface était de 11352 km2 .En 1991, une réforme de la cette administrative du
Cameroun entreprend l'affinage du maillage administratif, et scinde les
arrondissements les plus vastes le grand Djoum n'échappe pas à cette réforme
qui éclate en trois entités administratives. Les districts de Mintom et D'Oveng
sont érigés en arrondissement. La "commune mixte rurale de Djoum" disparaît,
au profit de la "commune rurale de Djoum".En 2004, la commune rurale de
Djoum est transformée en "commune de Djoum" .

En somme, il était question dans ce chapitre, de présenter les aspects


géographiques, physiques et humains de la commune de Djoum. Il ressort de ce
chapitre que, la commune de Djoum regorge de grands atouts, les conditions
climatiques, la fertilité du sol, la richesse de la forêt, ce qui permet aux femmes
de s’épanouir dans leurs activités tout en développant la commune. Ce chapitre
nous renseigne également sur les différents groupes ethniques qu’il y a dans la
commune de Djoum, cela nous permet de voir comment ensemble, les femmes
s’organisent. Ayant donc fait référence aux aspects géographiques, physiques et
humains de la commune de Djoum, il est à présent judicieux de présenter les
activités génératrices de la commune de Djoum.

CHAPITRE II :
LES ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES DE LA COMMUNE DE
DJOUM

Notre deuxième chapitre qui porte sur les activités socio-économique de


la commune de Djoum, nous renseignent à suffisance sur les différentes activités
pratiquées dans cette commune également des différents maux qui minent au
développement socioéconomique de ladite commune. Pour François Perroux, un
pays n’est ni développé ni sous-développé une fois pour toute. En effet, il est le
résultat d’un processus « structuration, déstructuration, restructuration » dont le
résultat peut être négatif ou positif24. Le développement suppose à la fois les
acteurs dynamiques et des structures et organisions adéquates. Il définit le
développement comme étant la transformation des structures économiques et
sociales, institutionnelles et démographiques qui accompagnent la croissance, la
rende durable et en générale améliore les conditions de vie de la population 25.

I- DIFFERENTS ACTIVITES SOCIOECONOMIQUES DE LA


COMMUNE DE DJOUM

Il est question dans cette partie de parler de toutes les activités principales
qui sont pratiquées dans la commune de Djoum. Ainsi nous avons comme
activité agropastorale : l’agriculture, l’élevage, la pisciculture et d’autres
activités comme l’artisanat et le commerce.

A. Les activités agropastorales


1. L’agriculture

24
G. BLARDONE, « François Perroux et le développement », dans François Perroux : le centenaire d’un grand
économiste, 2005, PP.35-66
25
F. PEROUX, l’économie au XXe siècle, presse universitaire de Grenoble, 1961, PP. 8-14.
S’agissant de l’agriculture, elle est l’une des principales activités de la
commune de Djoum. Elle est beaucoup plus pratiquée pas les femmes et même
par les autochtones de cette commune26 sans doute c’est parce que la commune
regorge plusieurs potentialités en matière d’aménagement de la terre ;
l’agriculture est alors pratiquée par la quasi-totalité des femmes. L’agriculture
est beaucoup plus une agriculture vivrière de subsistance. Environs 60 % des
productions sont destinés à la consommation et 40% de ces productions sont
destinées à la vente. Pour que les rendements soient bons, elles prennent en
considération les conditions climatiques. C’est pour cette raison que nous avons
pris le soin de présenter le calendrier agricole de la commune de Djoum.

Quelques spéculations agricoles portent sur les cultures vivrières, les


cultures de rentes et les cultures d’exportations. Le cacao est donc la principale
culture de rente de la commune de Djoum, mais cette culture n’est pas très
pratiquée par les femmes. Les femmes sont plutôt concentrées sur les cultures
vivrières comme le manioc, le plantain, le macabo, le maïs, la patate, la banane
douce, la tomate, le piment. Parmi ces produits, ceux destinés à la vente sont le
manioc qui est transformé soit en tapioca, soit en bâton de manioc et même en
couscous ; le maïs, lui, se vend frais ou sec. Il peut aussi même être transformé
en couscous et même en une sorte de vin traditionnel appelé arki. Ce vin lui est
beaucoup plus fabriqué par les femmes et est disponible dans le village Minko’o
du canton Fang en permanence. Les femmes de la commune de Djoum sont très
dynamiques dans la pratique de leurs activités agricoles, elles pratiquent par
exemple ce qu’on appelle Ekarse. C’est une méthode qui consiste à travailler
dans un champ avec plusieurs personnes. Ainsi, cela permet d’avoir de grands
champs et de vite semer ou alors récolter. Cette méthode se fait à tour de rôle
dans les champs des femmes désirant de cette aide. Nous avons présenté plus
bas la photo d’un grand champ de manioc qui a été fait grâce à la méthode
Ekarse.
26
Entretien avec O. EBENE Epse BEKALE NLEME, 66 ans, notable du canton Zamane
Photo

Cette photo nous présente alors un grand champ de manioc ayant


bénéficié de cette méthode. Notons que ce champ permet non seulement de
récolter le manioc, mais aussi des légumes appelés Pkwem. Le manioc et le
Pkwem sont des repas très consommés par les habitants de la commune de
Djoum. Les activités agricoles que les femmes pratiquent permettent à celles-ci
de faire des économies avec le peu de produit agricoles qu’elles vendent. Ces
économies permettent de s’occuper de leurs enfants et d’autres besoins sans
pour autant attendre l’intervention de leurs époux. Bien que l’agriculture soit la
principale activité pratiquée dans la commune de Djoum, il y a également
l’élevage.

2. L’élevage

Nous retrouvons dans la commune de Djoum l’élevage qui apparaît plutôt


comme une activité très secondaire dans cette zone. Mais on y pratique
essentiellement le petit élevage bien qu’il y ait beaucoup d’espace. De cette
manière, l’élevage est rudimentaire. Il s’agit surtout d’élevage des volailles
ainsi que dans une moindre mesure de moutons, de chèvres, de porc 27. Notons
ici que cette activité est beaucoup plus centrée sur les hommes. L’élevage à
tendance à être familiale fait des enclos de fortunes à matériaux provisoires.
L’élevage de ces animaux ne se fait pas à des fins commerciales mais de
consommation et dans le cadre des cérémonies des animaux comme le porc et
les chèvres sont par exemples destinés aux cérémonies traditionnelles comme la
dote28. Les animaux sont élevés ici sur piquet mais avec divagation fréquente.

27
Résumé du plan d’aménagement MPACKO, p.6
28
Entretien avec B.Olanguena, 62 ans, planteur, Mveng, le 20 mars 2023
L’élevage intensif des poulets de chair et de pontes est une activité discontinue
mais en régression, toute les ferles semis-modernes construites en matériaux
locaux sont presque toujours vides. À côté de ces élevages, nous rencontrons un
élevage non conventionnel de cobayes tourné à l’autoconsommation et un
élevage de cailles dont la commande est de plus en plus croissante.

B. Les autres activités


1. Le commerce

Les populations de la commune de Djoum entretiennent les rapports


commerciaux entre elles d’une part et d’autre part avec d’autres localités du
Cameroun notamment la ville de Yaoundé - Sangmelima et même les
populations du Gabon surtout depuis la finition du tronçon routier depuis lors le
commerce s’est intensifié29. Dans cette activité, les hommes comme les femmes
sont tous concernés ; les femmes sont beaucoup plus les bayam sellam en
vendant des vivres comme le plantain, le manioc le maccabo. Certaines les
vendent surplace, à Djoum ville et d’autres dans la ville de Sangmelima. Quant
aux hommes, leurs activités commerciales s’étendent plus sur la vente de cacao.
Une fois les produits vivriers écoulés sur le marché de Djoum ou Sangmelima,
les populations se ravitaillent en produits de première nécessité pour équiper les
échoppes des villages ou encore pour leur propre consommation. Ces échoppes
sont les lieux de dissémination des boissons alcoolisées. Le commerce de la
viande de brousse occupe également une place importante à l’activité
économique des riverains et se réalise souvent de manière archaïque 30.

La commune de Djoum est dotée d’un principal marché : celui de Djoum.


La ville est alors dotée d’un complexe commercial de cinquante boutiques de
quelques hangars de machines, infrastructures qui constituent le lieu des
différentes transactions commerciales qui sont plus intenses le jour du marché

29
Entretien avec M. Oko Ebene, notable du canton Zamane, 66 ans, Mveng le 21 septembre 2022
30
Résumé du plan d’aménagement Mpacko, p.35
qui est le dimanche. Bien qu’en dehors du dimanche, quelques boutiques sont
ouvertes. Notons ici que nous avons dans la ville de Djoum les étrangers qui
sont propriétaires de plusieurs espaces commerciaux comme les secrétariats, les
librairies, les quincailleries, les boutiques d’alimentation.

2. L’artisanat

Cette activité est majoritairement faite par les hommes et les produits
réalisés sont utilisés au niveau local. Ils font rarement l’objet de la
commercialisation31. Il s’agit de paniers, de sacs à dos pour transporter des
gibiers, de nattes pour les toitures de maisons et des séchoirs à cacao, maïs ou de
manioc. À cela s’ajoutent les mortiers et pilons, les tambours, haches, dabas
ainsi que des cases construites en bambous. Ce sont ces objets qui sont souvent
exposés à des fins commerciales et cela se fait devant les maisons 32. Ces outils
sont le plus utilisés pour les activités agricoles, défrichage, plantations, entretien
de parcelles. C’est le cas de la dabas, des houes et les haches. Quant aux
balafons et aux tambours, ce sont des instruments utilisés lors des fêtes
coutumières, des rites et d’autres évènements culturels et même dans les églises
catholiques et protestant surtout. Le bois rouge ou bois blanc issu de la forêt best
la principale source de matière première à la fabrication des produits de
l’artisanat. Ici, l’utilisation du rotin n’est pas trop répandue dans les meurs de la
commune de Djoum alors que l’abondance dans notre zone d’étude (végétation
des zones marécageuses) est importante et pourrait faire l’objet d’une
exploitation contrôlée pour alimenter les filières existantes et approvisionner les
petits artisans de la zone. Car e rotin est un matériel de construction très durable

31
Entretien avec C.Evina, 47 ans, planteur, Mveng le 22 septembre 2022
32
Ibid
qui peut être utilisé pour les confections des meubles, salons, tables, lits, et
même des étagères.

3. La pêche

Contrairement aux autres activités, la pêche est une activité mixte qui
engage les hommes et les femmes. Elle se fait dans les rivières de la
communauté. On y trouve une multitude d’espèces, les carpes, les tilapias, les
silures, les brochets. Les produits de cette pêche sont destinés à la
consommation familiale. Cette activité reste artisanale

- La chasse

La chasse est très répandue dans les us et cultures locaux. C’est une
activité qui est très répandue dans la communauté. C’est une activité qui et
surtout très pratiquée par les hommes. Ici, les techniques de chasse utilisées sont
le fusil. C’est le plus répandu ; le piège individuel ou le piège associé à la
barrière. Cette dernière technique de chasse est la plus utilisée pour protéger les
cultures villageoises des prédateurs comme des rongeurs. Les barrières sont
également placées en pleine brousse et peuvent compter en ligne plus de 100
pièges. Cette méthode permet d’avoir plusieurs gibiers. Les produits de la chasse
sont destinés soit à la consommation familiale, au petit commerce, aux
offrandes, dotes où le commerce est la plus grande échelle. Par ailleurs, l’on
peut peu déguster tous ces gibiers dans les casseroles, au carrefour du monument
de l’inconnu. Les produits de chasse se trouvent sous deux formes : frais ou à
l’état sec. Notons ici qu’en dehors d’être vendu dans la comune de Djoum, les
produits de chasse de cette même commune approvisionnent certains marchés
spécifiques comme Yaoundé, Sangmelima et même Djoum sans oublier les
populations du Gabon. Nous avons repertorié cela dans le tableau ci-dessous .
Tableau : Liste des espèces chassées par les populations de la commune de
Djoum
Le tableau ci-dessus montre que les populations de la commune de Djoum
chassent plusieurs espèces y compris les grands mammifères et chacun de ces
gibiers ont leurs prix. Ces derniers varient entre 500fcfa et 25.000fcfa. Cette
activité est hautement pratiquée et rémunérée malgré que la plus part de ces
espèces sont protégées.

En dehors des activités économiques sus mentionnées, nous avons,


l’exploitation forestière et minière, les activités industrielles, le transport. Par la
richesse de sa forêt, la commune de Djoum fait l’objet d’exploitation forestière
et minière. Bien que ce soit une activité beaucoup plus pratiquées par les
hommes car elle nécessite plus de force physique que les autres activités, notons
ici qu’il s’agit de l’activité du bois c’est-à-dire qu’elle consiste non seulement à
couper du bois mais aussi à extraire l’or de la terre. Bien que ce soit parfois des
activités frauduleuses, car tous ceux qui les pratiques ne suivent pas la
réglementation.

Les activités industrielles ici bien qu’elles veulent de temps à autre rester
en retrait, alors qu’elles représentent un fort potentiel économique dans la
commune de Djoum. Tout d’abord nous avons la coopérative de Mintom qui fait
dans la transformation de PFNL et du cacao. Nous avons également une petite
entreprise IFA qui fait dans la fabrication du savon, lait de toilette, gèle de
douche…etc On retrouve également à Mintom une usine de fabrication de
ciment. Tous ces produits industriels font l’objet de commercialisation même si
cela n’est pas sur une grande échelle.

Le transport à Djoum est une activité également génératrice de revenue.


Au niveau de Djoum centre, nous avons plusieurs petites agences de voyage qui
font la ligne Djoum – Sangmelima et même Djoum – Yaoundé. Les
déplacements à l’intérieur de la commune se font à motos. Depuis la finition de
la route, le coup du transport s’est largement amélioré. Ainsi, pour se rendre à
Sangmelima ou alors venant de Sangmelima pour Djoum, on payait 3500 fcfa,
aujourd’hui avec la finition de la route, le nouveau tarif est de 1000fcfa. Notons
qu’avant que la route ne soit achevée il n’y avait pas de ligne directe Djoum-
Yaoundé et inversement.

II- LES DIFFICULTES RENCONTREES PAR LES FEMMES


DANS L’INSERTION DE LA PRATIQUE DES ACTIVITES
ECONOMIQUES

Dans cette partie de notre travail, il est question pour nous de ressortir les
maux qui minent au développement socioéconomique de la commune de
Djoum. En effet, il s’agit des difficultés que les femmes rencontrent pendant
qu’elles œuvrent pour rehausser le développement socioéconomique en
question. Elles rencontrent le plus souvent comme difficultés le manque de
ressources, des problèmes de terrains, les faibles protections. Tout ceci concerne
le plan économique. Pour ce qui est du plan social, elles rencontrent les
difficultés telles que la sous-scolarisation, la marginalisation.

A. Sur le plan économique


1. Manque de ressources

Parlant du manque de ressources, les femmes de Djoum présentent cela


comme étant le premier obstacle à la réalisation des programmes liés au
développement économique durable. Sur le plan agricole par exemple,
l’agriculture reste sur un pan rétrograde car elles n’ont pas les produits qui leurs
permettent de travailler et de produire en grande quantité alors que les produits
de cette agriculture aident les foyers et même la communauté pour atteindre la
sécurité alimentaire et nutritionnelle, à générer les revenus, et à améliorer les
moyens d’existences ruraux et le bien être générale. En dehors du manque
d’outils de travail, elles manquent également de moyens financiers. Cela renvoie
à un manque d’accès aux crédits. En effet, les banques de crédits agricoles ne
leurs octroient presque pas de crédits en zone rurale surtout aux femmes.
Toutefois, des mesures ont été prises pour instituer des fonds de crédits
accessibles à la population rurale. Le fond d’investissement des micros projets
agricoles et communautaires (FIMAC) financent des projets présentés par des
groupements composés indifféremment d’hommes ou de femmes. Ces crédits
peuvent leur permettent de payer le défrichage et le nettoyage de leurs parcelles,
l’achat des engrais pouvant servir à booster les cultures et même les
déplacements des populations vers les zones urbaines. Avec l’élevage, les
difficultés rencontrées ici sont la difficulté à élever en grandes quantité pour
qu’il y ait suffisamment pour la consommation pour les cérémonies et même
pour la commercialisation dont le manque de ressources dans les activités
économiques concerne non seulement la précarité du matériel et la manque de
financement. Pour ce qui est du manque de matériel agricole, nous avons pris le
soin de présenter ci-dessous les outils qui sont les plus utilisés par les femmes
dans l’agriculture.

Photo : matériel utilisé par les femmes de la commune de Djoum

Nous remarquons dans cette figure qu’il y a de multiples outils de travail


qui servent dans l’agriculture. Nous avons la corbeille qui sert à transporter les
produits du champ à la maison ou alors des provisions de la maison au champ.
Nous avons une mini corbeille en forme de calebasse qui sert à mettre le maïs,
les arachides, tous ce qui est grains lorsqu’on veut semer. Nous avons un sceau,
la houe pour labourer ou semer, la machette, le râteau, le couteau, la hache et la
daba. Nous pouvons faire comme constat ici qu’effectivement ces outils de
travail sont archaïques.

2. Les problèmes de terrains

Les femmes rencontrent beaucoup de problèmes de terrains soit


lorsqu’elles veulent cultivées ou construire des enclos ou des habitats. Les
hommes ont tendance à tenir ces derniers à l’écart de tous ce qui concerne les
terrains soit disant que ce ne sont pas des histoires de femmes ; elles doivent se
concentrer à s’occuper de la famille, faire la cuisine et assurer l’éducation des
enfants. Le problème est surtout que les terrains sont des patrimoines
héréditaires et suivent cela amène à des problèmes mystiques. Ce manque de
terrains limite les activités des femmes car elles se contentent du peu de
parcelles et elle freine également les initiatives. Parfois seuls les hommes chefs
de famille ont le droit de posséder des terres alors que traditionnellement, les
femmes rurales doivent avoir accès à la terre. Des problèmes surgissent parfois
avec des veuves si cette dernière ne s’entende pas avec sa belle-famille.

3. Des faibles productions

Les faibles productions ici sont dues à plusieurs manquements. Nous


avons par exemple la non vulgarisation des services de formation agricole.
Naguère, les services de vulgarisation et de formation s’intéressent
exclusivement aux cultures commerciales. Ce qui fait que les femmes restent
toujours dans l’arrière-plan. Alors, le nouvel intérêt à la production vivrière a
donc amenée la création du projet national de formation et de vulgarisation
agricole (PNFVA) même comme ce dernier tarde à prendre effet, nous avons
pris le soin de présenter un plan de vulgarisation dans un secteur agricole

Tableau : Plan de vulgarisation dans le secteur agricole

Nous remarquons ici que les femmes représentent 25% des agents de
vulgarisation forestière, mais 3,2% seulement de vulgarisateurs agricoles, donc
très peu de femmes ont bénéficié des services de vulgarisation ou de recherches
agricoles et la plus part d’entre elles ne bénéficient d’aucun support
technologique susceptible d’alléger leurs tâches ou d’augmenter leurs
ressources. Les faibles productions présentent donc un grand danger dans la
commune de Djoum car, on consomme plus et on commercialise moins. Un
hectare de maïs par exemple peut rapporter cinq (05) sacs de maïs dégrainé. Un
de ces sacs sera pour un nouveau champ et les quatre autres serviront de repas.
Et s’ils sont vendus, ils peuvent rapporter autour de 50.000 fcfa. En dehors des
difficultés rencontrées sur le plan économique, les femmes rencontrent
également des difficultés sur le plan social.

b. sur le plan social

Dans cette partie de notre travail, nous présentons les difficultés que les
femmes de Djoum rencontrent dans le cadre social. Nous avons mentionné
quelques-unes à savoir : la sous scolarisation, les violences, la marginalisation.

1. La sous scolarisation
En ce qui concerne notre étude, la sous scolarisation est le fait de
fréquenter l’école à un niveau élémentaire qui est inférieur à un niveau normal ;
ou encore le fait d’avoir un niveau d’instruction élémentaire. C’est un handicap
grave à la participation des femmes de la commune de Djoum dans les affaires
administratives et même entre elles. Cet handicap se présente comme un
obstacle, un frein, en effet, une barrière sociale qui peut reculer si la femme a
une éducation scolaire. C’est cette barrière qui fait que les femmes de la
commune de Djoum ne soient pas souvent très impliquée dans les activités
sociales et ladite commune alors que cela peut leur permettre de subvenir à leur
propre besoin et à participer au processus de développement. Ce problème de
sous scolarisation fait en sorte qu’en association et même dans l’administration,
il y ait des incompréhensions. Ce qui fait qu’elles ne sont pas vraiment
considérées. Dans le lycée de Djoum par exemple, dans la quasi-totalité de
toutes les salles de classe c’est-à-dire de la 6 ème en terminale, nous avons plus de
garçons que de filles. Nous avons répertoriés cela dans le tableau ci-dessous

Tableau : Effectif des élèves du lycée de Djoum

Le constat que l’on fait ici est que nous avons comme grand effectif les
hommes. Les femmes sont minoritaires dans les salles de classe, soit ndonc 70%
d’hommes et 30% de femmes.

La commune de Djoum rencontre également dans cette difficulté de sous


scolarisation celle des Baka qui reste beaucoup en retrait et se contente
uniquement des travaux de champs sans pour autant s’intéresser un temps soit
peu à l’école. Alors qu’en restant à l’écart, elles favorisent elles-mêmes leurs
exclusions sociales. La plus part des jeunes filles, de la commune se retrouvent
sous scolarisées car elles font face aux grossesses précoces, aux mutations
génitales féminines qui les empêchent d’avoir une scolarité normale, aux
travaux forcé, l’épuisement physique et morale. Ce sont tous ces mots qui
favorisent la sous scolarisation des femmes dans la commune.

2. Les violences
3. Les marginalisations

La marginalisation peu avoir comme définition : le fait de mettre


quelqu’un à l’écart de la société, le situer en dehors du centre de l’activité. Les
femmes de la commune de Djoum sont donc constamment marginalisées. Cela
se remarque dans les affaires sociales, les affaires économiques et même
politiques. Parlant du cadre socioéconomique par exemple, leurs idées de
développement ne sont pas prises au sérieux. Dans les affaires politiques, les
femmes de la commune de Djoum bien qu’étant plus actives que les hommes de
celles-ci, elles sont néanmoins à l’écart et cela se remarque car nous n’avons pas
encore eut une femme maire à Djoum ou une femme chef de village. Les seuls
postes qu’elles ont pu occuper sont en tant que conseillers municipales, adjoints
au maire. Certaines sont présidente des sections dans les RDPC (rassemblement
démocratique du peuple camerounais) comme Madame Ossingan Irène qui est
présidente de la section du RDPC du Dja et Lobo IV.

Les veuves de la commune de Djoum sont particulièrement marginalisées.


Elles sont abandonées à elles-mêmes sans aucun soutient. Les femmes de la
commune de Djoum sont mises à l’écart parce qu’elles sont des femmes,
l’analphabétisme, les traditions, la pauvreté, les tâches domestiques, les
mariages et les grossesses précoces, les difficultés d’accès, l’insécurité,
l’orientation scolaire et le choix des filières. Cette situation à marginaliser les
femmes de la commune de Djoum a des conséquences comme rendre leur accès
difficile au marché du travail, en gros, à une autonomisation réelle

En Somme, nous pouvons dire que la commune de Djoum est trés favorable
dans la pratique non seuleument des activités économiques mais aussi activités
sociales .les principaux activités sont alors: l’agriculture, le commerce, l'élèvage,
la pisciculture, l'exploitation forestiére et miniére et même les transports et les
activités industrielles. Toutes fois, les femmes étant pleinement active dans ces
activités, elles rencontrent les difficultés qui les empêchent d'évoluer comme
elles veulent. Malgré ces difficultés, ellesœuvrentbeaucoup sur le plan
socioéconomique de la commune de Djoum .Elles le font en associations. C'est
donc sur ces œuvressocioéconomiques des associations féminines de la
commune de Djoum que s'appuie notre chapitre suivant.

En Somme, nous pouvons dire que la commune de Djoum est très


favorable dans la pratique non seulement des activités économiques et même des
réalisations sociales .les principales activités sont donc l’agriculturele
commerce, l'élevage ,la pisciculture ,l'exploitation forestière et minière et même
des activités industrielles y compris les transports .Toutes fois ,les femmes étant
pleinement active dans ces activités, elles rencontrent des difficultés qui les
empêchent d'évoluer comme elles veulent.Malgré ces difficultés, elles œuvrent
beaucoup sur le plan socioéconomique de la commune de Djoum. Elles le font
en association c'est donc sur ces œuvres socioéconomique des associations
féminines de la commune de Djoum que parle notre prochain chapitre
CHAPITRE III : LA CONTRIBUTION DES FEMMES AU
DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE DE LA COMNUNE DE
DJOUM

Lorsqu’elles sont économiquement et socialement autonomes, les femmes


deviennent de puissants vecteurs de changement.

C’est ainsi que les femmes de la commune de Djoum représentent u aout


grand face au développement social et économique de cette zone. Notre
troisième chapitre nous permettra donc de mettre en exergue toutes les actions
menées par les femmes pour maintenir la commune de Djoum sur un pan de
développement considérable. En effet, il s’agit de montrer d’une part, les
différentes associations des femmes et d’une autre part, les actions de ces
associations sur un plan socio-économique.

Au terme de ce chapitre, nous retiendrons que les, femmes de la commune


de Djoum sont très actives en ce qui concerne le développement de la commune
de Djoum. Les activités qu’elles pratiquent améliorent les conditions de vies des
populations et permettent également de rehausser le développement dans la
commune de Djoum entière. Néanmoins, ces femmes sont confrontées à de
nombreuses difficultés et sollicitent l’apport aussi des autorités étatiques des
populations. C’est sur ce constat que nous allons entamer notre prochain
chapitre.
I- LES ASSOCIATIONS FEMININES DE LA COMMUNE DE
DJOUM
A- Historique et objectifs
1- Historique

Tout comme les associations d’ailleurs ou alors à caractère différent, les


associations féminines de la commune de Djoum ont une origine. De par leur
dynamique, elles décident de se mettre ensemble pour que chacune apporte son
idée.

Cela permet alors de travailler ensemble et d’évoluer ensemble également


car il est question de faire de Djoum un grand bassin de production à grande
échelle. ;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;

Du fait que la commune de Djoum est un territoire d’opportunités car,


présentant en son sein plusieurs atouts pour un développement efficient basé non
seulement sur l’exploitation de ses richesses minières, forestières et touristiques
mais aussi sur un dynamisme organisationel de ses populations.

;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;

Pour ne pas alors évoluer dans l’anonymat ou le désordre règne, les femmes
s’unissent et agissent au sein de plusieurs associations ou alors des groupes
chacune selon leurs domaines économiques et sociales. Ainsi donc, dans la
commune de Djoum, on dénombre 102 organisations paysannes féminines
classées comme suit :

Tableau : Liste des associations et groupes féminins de la commune de


Djoum
Après analyse de ce tableau, l’on remarque que les femmes sont très
actives au sein de ces associations cela peut se remarquer par la multitude de ces
dernières. Nous avons donc les coopératives, les GIC, les associations, les
réseaux, les plates-formes, les comités de riverains, les comités paysans-forêts et
les comités de développement. Chacune de ces catégories ayant sa filière, ou son
domaine d’intervention.

Notons par ailleurs que toutes associations ou tout groupe féminin avant
de lancer ses activités doit être reconnues par la loi donc toute association
légalisée ne jouit pas des privilèges de l’administration : c’est la loi N°-90-53 du
19/12/90 portant sur la liberté d’association .

Toutes les femmes de la commune de Djoum sont désormais organisées et


avisées .

2- Objectifs

Les associations et les groupes féminins de la commune de Djoum de plus ont


plusieurs objectifs le principal qui est de booster le développement de la
commune de Djoum en passant par l’économie, le social, la cultureplus loin,
l’objectif est de faire de Djoum un carrefour sous régional d’approvisionnement
en produits agricoles, halieutiques et animales. Et tout cela est possible car les
femmes ici sont dotées d’un grand savoir-faire et d’un grand est d’entreprenariat
et à l’économie locale. Par exemple, nous avons l’association des femmes
AFFEM (Association des Femmes, des Filles et des Enfants de Mveng) qui a
son siège social à Yaoundé et qui a pour objectif de rassembler toutes les
femmes, les filles de Mveng. Cela se faisant par les différentes rencontres qui
permettent aux adhérents de renforcer leurs liens d’amitié, de fraternité, de
solidarité par l’entraide et le respect d’autrui. Comme AFFEM, toutes les
organisations féminines n’ont pas les mêmes objectifs que celle APIFED (Appui
à l’autopromotion et l’insertion des femmes des jeunes désœuvrés) a pour
objectifs de contribuer à l’amélioration de la position socioéconomique des
groupes vulnérables et depuis le début de leur partenariat avec R. FUK en 2014,
elle s’appuie sur des questions telles que la facilitation de la cartographie
participative, la sécurisation des droits à la terres et aux ressources des peuples
de la forêt. APIFED travaille beaucoup plus avec les Baka car, ces derniers sont
souvent marginalisés ; leurs dirigeants sont souvent traités comme des
subalternes par rapport à leurs homologues bantous. APIFED dans ce cas a pour
objectif d’accompagner les Baka pour qu’ils soient officiellement reconnus.
Alors, comme nous l’avons dit plus haut, les associations et les groupes de
femmes de Djoum œuvrent plus dans les domaines socio-culturels,
économiques, également dans un cadre général nous verront que certaines
associations de femmes ont pour objectif, de faire assurer le respect et le droit
fondamental des femmes, assurer la protection de leurs droits , lutter contre
l’image stéréotypée de la femme, d’aider les femmes et les jeunes à prendre
conscience de l’importance de leurs rôles ceci dans le développement
économique de leur pays afin qu’elles devienne t des éléments actifs de la
construction nationale. Il est aussi question de développer l’esprit de la pratique
et de l’entraide, d’assurer une éducation économique familiale, sociale,
culturelles et artistique de ses membres, favorise le développement socio-
économique de la localité, encourager les échanges commerciaux et créer les
circuits de commercialisation. Promouvoir la formation en vue d’acquérir les
techniques culturelles modernes et d’organiser des séminaires et stages de
formation. De ces objectifs découlent une structuration et un fonctionnement
bien précis.

B- Structuration et fonctionnement des associations de la


commune de Djoum

Dans cette partie de notre travail, il est question de montrer comment est-
ce que les associations, les GIC et les réseaux des femmes fonctionnent ainsi que
leur structuration car, tout cela dépend de l’adoption des statuts et de
l’élaboration du règlement intérieur.

1. Typologie

Plusieurs textes régissent les associations et les organisations au Cameroun. De


ceux-ci, découlent différents types de regroupements féminins concernés par
notre travail. Il s’agit des associations et des GIC.

a. Les associations

Une association est un regroupement de personnes physiques ou moral dont le


but est de participer à l’exécution des missions d’intérêts générales ou de
défendre une cause commune de tous les membres : mais aussi de partager les
bénéfices. Les associations s’administrent librement dans le respect de leurs lois,
statuts et législation en vigueur. Elles obéissent à deux régimes qui sont le
régime de déclaration et le régime d’autorisation. Elles s’enregistrent à la
préfecture du département de leurs sièges respectifs.

La liberté d’association qui est la faculté de créer une association a été


élaborée dans le but de permettre aux populations de pouvoir s’associer afin de
trouver ensemble les voies et moyens pour assure un développement humain et
durable. Ce sont des regroupements à caractère social. Dans la commune de
Djoum ce sont les associations des femmes qui sont prépondérantes ; on y
retrouve des groupes d’entraide de développement social, économique et
culturel.

2. Structuration

Il existe une grande différence entre les différents groupements de femmes.


Alors la structuration change en fonction des transformations qu’elle subit au fil
des années. Alors, la plus part des associations des femmes de la commune de
Djoum que nous avons fréquenté sont dirigées par un bureau exécutif constitué
essentiellement de huit principaux membres à savoir :

- Une président active : elle est garante de la bonne marche de l’association,


elle dirige des séances, représente ses membres partout où besoin est
nécessaire, est co-signataire avec la trésorière pour les retraits des fonds,
après avis de l’assemblée, elle ordonne les fonds.
- Une secrétaire : elle est dépositaire des documents de l’association ; elle
dresse le procès-verbal des réunions.
- La trésorière : elle détient les documents comptables et les fonds de
l’association.
- Les commissaires aux comptes : elles sont chargées de la gestion
financière des caisses, elles dressent un rapport annuel.
- Le censeur : elle veille au respect du règlement intérieur ; elle tient les
feuilles de présence et les cahiers de disciplines ; elle assure le protocole.
- Les animatrices : elles sont chargées de la diffusion des informations et de
l’animation de l’association.
- Les conseillères : elles prodiguent les conseils pour la bonne marche et
l’entente au sein de l’association.

Certaines de ces associations ont de légères modifications en ce qui concerne la


structure. Certaines ont comme structure :

- Une présidente
- Une vice-présidente
- Une secrétaire générale et son adjoint
- Une trésorière
- Deux commissaires aux comptes
- Un censeur.
Le reste des membres ne faisant pas partis de ces différents bureaux exécutifs
sont des natives de la commune de Djoum. Celles qui sont venues en mariage
dans ladite commune. Certaines accueillent des sympathisantes

3. Fonctionnement

Toutes ces associations fonctionnent avec des réunions mensuelles,


ordinaires qui se tiennent au domicile de chaque adhérente à tour de rôle soit
chez la présidente surtout des associations des localités. S’agissant de
l’adhésion, pour être membre de ces associations mutuelles, il faut être : fille,
femme de ces localités ou alors sympathisante, être de bonne moralité,
s’acquitter des frais d’inscription qui varient entre 1000fcfa et 5000f selon le
caractère de l’association. Ces frais sont recueillis par les trésoriers des
associations, ils servent la plus part du temps à acheter le matériel comme les
cahiers, les registres… En dehors de ces frais d’inscription, les associations
fonctionnent avec d’autres caisses multiples comme le secours et l’épargne.
D’autres association comme ‘‘Ngomto’’, ‘‘Cœurs unis’’, RAFE-DJOUM ont
des rencontres lors des évènements comme la journée internationale de la
femme, les séminaires, des journées de solidarité dans les écoles, les prisons, des
hôpitaux. Elles organisent également des journées de prière pour évangéliser les
populations. Les différentes associations travaillent également en partenariat
avec des structures comme FEICOM surtout qu’avec la finition de la route, la
commune de Djoum est désormais un pôle de recueillement beaucoup plus pour
les étrangers qui passent par là. Toutes les associations féminines sont désormais
actives.

La présence des antennes hors de la commune de Djoum atteste la


participation des membres sympathisants au sein des différents groupements de
femmes. Cependant, toutes les actions menées sont bénéfiques au détriment de
la commune de Djoum. Cette structuration et ce bon fonctionnement sont
indispensables pour la bonne marche des activités menées au sein des
groupements au cours de l’année.

II- LE DYNAMISME DES ASSOCIATIONS : LES ACTIVITES


MENEES ET LES REALISATIONS

Ici, il est question de montrer clairement qu’est-ce que les associations et les
GIC des femmes et la commune de Djoum ont fait, ceci dans le cadre
économique avec les activités agro économiques, le commerce, les activités,
industriels ; et dans le cadre social avec l’éducation. Dans le domaine sanitaire,
et l’approvisionnement en eau.

1. Les activités agro-pastorales

L’activité agro-pastorale dans la commune de Djoum best possible, grâce baux


atouts que regorge le milieu physique notamment les conditions climatiques, la
fertilité du sol, le potentiel de la forêt encore vierge, la disponibilité des
populations et surtout grâce aux opportunités que offre de temps à autre le
MINADER afin de développer l’agriculture sur toute l’étendue du territoire
camerounais. S’agissant de la pisciculture, elle est possible non seulement grâce
aux nombreux cours d’eau de la commune de Djoum ce qui permet la création
des étangs piscicoles, mais aussi grâce à l’appui apporté par le MINEPIA.

- L’agriculture

C’est la principale activité menée par les femmes membres de l’association


afin de promouvoir le bien-être social et améliorer le cadre de vie des
populations, elles organisent des journées agricoles entre elles et chaque femme,
ou alors chaque association montre son savoir-faire, sa plus grande récolte. C’est
dans ce cas que la présidente de RAFE-DJOUM Madame Oko Ebede Marthe
Epse Bekale Nleme a reçue lors du comice agropastoral à Kribi le prix du
manioc. Cela semble témoigner de la grosseur et de la taille du dit manioc. Les
femmes des associations de la commune de Djoum mettent l’accent parlant de
l’agriculture sur les cultures stratégiques telles que la banane plantain, les
tubercules, le maïs, l’huile de palme, le cacao et les arachides. L’influence et le
dynamisme de certaines femmes des associations concourent au bien-être et un
avantage énorme pour celle-ci. En effet, elles bénéficient de temps à autre de
l’apport du MINADER dans le Dja et Lobo ceci grâce à l’influence de Madame
Nna Ekono par exemple ou Madame Ossingan Irène. C’est ainsi que les
associations comme Ngomto plusieurs fois ont bénéficié de plusieurs techniques
d’utilisation des implants agricoles tels que les engrais, les pesticides et les
semences. Le tableau ci-dessous présente donc la liste des intrants proposés aux
femmes des dites associations.

Tableau : Liste des intrants agricoles proposés aux associations en 2001 par
le MINADER avec le prix moyen par Kilogramme (Kg)
Ce tableau nous laisse voir que les femmes des associations de la
commune ont reçu comme intrants agricoles les engrais avec les prix moyens
qui varient de 250f par kilogramme à 350f par kilogramme, les pesticides qui
varient entre 200f par sachet à 14.900 par sac. Enfin les semences qui sont
parfois en stock tournant ou en pépinière.

Notons ici que certaines associations ont des champs communs et chacune
des femmes apporte son savoir-faire pour de bonnes récoltes malgré qu’elles
soient souvent face à un manque de grands espaces pour faire de grands champs.
En dehors de l’agriculture, elles se démarquent également dans le commerce.

- Le commerce

Le commerce ici tourne beaucoup plus autours des produits issus de


l’agriculture, de l’élevage de la pisciculture. C’est donc une activité
incontournable par les femmes des associations féminines de la commune de
Djoum .Lors de la commercialisation de ces produits, elles se transforment en de
véritable bayam sellam .En dehors des cultures vivrières, parmi celles qui sont
les plus commercialisées a dans la commune de DJOUM. Les femmes possèdent
de grands champs de cacao en termes d’hectare. Et même si elles sont quelques
fois aidées par les hommes, ce sont des initiatives qui leurs appartiennent. C’est
ainsi que le 05 avril 2021 en présence du Ministre du Commerce, 93 cacao-
culteurs ont été primés, des associations féminines y comprise. Nous n’oublions
pas de citer le ndo’o qui constitue un très grand revenu pour les associations. Le
principe de leurs actions est de renforcer tous les acteurs de la filière visant
surtout l’organisation des producteurs qui peuvent être en même temps
collecteurs de PFNL. Il se vend en gros et même en détail. La transformation de
ce produit est très encouragée dans la zone car elle apporte une valeur ajoutée
supérieure à la chaîne de commerce. Nous avons présenté une photo traduisant
le processus de transformation des amendes du ndo’o.
Photo : Le processus de transformation des amendes du ndo’o

Par cette photo, nous pouvons comprendre que la transformation se fait en


trois étapes : on recueille, on pile, puis c’est prêt pour la commercialisation.

En effet, le ndo’o fait partir des principaux mets préférés étant en même
temps le met traditionnel des Bulu, il entre alors dans les habitudes alimentaires
de la population de la commune de Djoum. Cette zone est très propice et
favorable à cette culture de par son fort potentiel forestier.

Chaque deux ans la fête du ndo’o est célébrée cela permet donc de faire
des ventes groupées avec des associations ou d’autres. Cette fête à la coutumée
regroupe donc plusieurs associations, acteurs et promoteurs de l’agriculture, des
chefs d’entreprises et des grands opérateurs économiques ou vendeurs grossistes
et revendeurs. Cela permet l’écoulement facile du ndo’o. ...

Pour organiser cette fête, les associations participantes mettent sur pied un
comité chargé d’identifier les grossistes dans toute la Commune de Djoum et
même vers l’extérieur.

b. Dans le domaine de l'education

À travers leurs réunions, et dans leurs rencontres, les femmes ne manquent pas
d'introduire des débats sur l'éducation en générale et celle de la jeune fille en
particulier. Elles parlent également des plannings familiaux, la mortalité
infantile ou des précautions à prendre pour éviter les infections sexuellement
transmissibles (IST) et maladie sexuellement transmissibles (MST) telles que le
VIH/ SIDA .les associations font constamment des dons dans les écoles. C'est la
cas du lycée de Mveng qui a reçu des dons de l'association Ngomto en terme de
tables bancs(40) les cartons de craie, les cahiers, les stylos , et les tenues de
classe aux meilleurs élèves. Elles ont également dans leurs projets futurs de
construire un bâtiment de plus dans ce lycée afin qu'il puisse accueillir plus
d'élèves. Et même dans les écoles primaires de la commune, elles vont même
jusqu'a scolariser certains enfants donc les parents ne sont pas capable d'inscrire
à l'école.

2. Dansle domaine sanitaire

Les femmes des associations sont également actives. Dans les différents
hôpitaux de la commune de Djoum elles font des dons .Mme Ossigan iréne
dans le cadre de son association, pour alimenter les différents villages de la
commune lors du covid19 a doté les hôpitaux de 200 sceaux et bassines et des
gels hydro alcooliques pour permettre aux populations de faire face à la
pandémie en question.

3. L'approvisionnement en eau

Les problèmes d'eau potable sont très récurrents dans la commune de


Djoum.Non seulement les sources pour s'en approvisionnées sont loin. Il est
également dangereux de s'y rendre à des heures tardives. C'est pour toutes ces
raisons que les femmes en associations ont doté certains villages des puits
modernes et d'autres des forages.

En dehors de ces œuvres sociales citées, nous avons les activités


industrielles. Ici on fait appel à toutes les activités de transformation des
produits issus des récoltes et parfois faisant aussi intervenir les produits
chimiques .ces activités menées en grande quantité pourraient se transformer en
industrie, Enterprise ou société dans la commune de Djoum il suffit juste de
monter des bons projets susceptibles de captiver les autorités publiques. Ces
associations et GIC font dans la transformation du manioc en tapioca, dans la
fabrication de l'amidon à partir du manioc elles en font des gâteaux, de la farine
de manioc pour le couscous et pour d'autres fins. Ce sont ces même femmes des
associations qui s'essayent dans la fabrication à base d'huile de palme du savon
de ménage et dans la teinture ceci avec le soutien du ministère de la promotion
de la femme et de la famille ( MINPROFF) La transformation de ces produits
couvre les besoin de 15% de la population car les ventes se font sur place .Dans
ce même élan industriel, Mme Nna Ekono a mis sur pied un projet de formation
de jeunes pour la fabrication des galettes.

Grace au dynamisme des femmes des associations de la commune de


Djoum, elles ont réussi et réussissent encore à mettre sur une Grande échelle
considérable le développement social et économique de la commune de Djoum.
Les femmes de la commune de Djoum n'agissent donc pas individuellement
mais elles le font dans le cadre des associations, des GIG, et des réseaux. Au
Sein de ces différents groupes, elles ont pour principales activités économiques
l’agriculture, l'élevage, la pisciculture, et le commerce. Parlant des activités
sociales, elles ont construites des écoles, faire des dons dans les hôpitaux, les
prisons sans oublié l'approvisionnent en eau de nombreux villages. Toutes fois
au sein de leurs différents groupes, elles rencontrent des difficultés entre elles, et
sollicite également l'apport des décideurs étatiques.

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