Diaepcb2010d10 FR
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Maroc
Région de l’Oriental
Guide de l’investissement
dans la région de l’Oriental du Maroc
Opportunités et conditions
2011
Nations Unies
Addendum
ROUTE NATIONALE
ROUTE REGIONALE
ROUTE PROVINCIALE
VOIE EXPRESS
voie ferrée
MIDAR BERKANE
LIMITE DE PROVINCE
Col de
Guerbouss
Gorges
palmeraie station balnéaire du Zegzel
OUJDA
patrimoine
monument aéroport
EL AÏOUN ée
voie ferr
port sucrerie ée Naïma
err
ie f
vo
port de pêche cimenterie
e
sites
ré
thermo-solaire
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naturels
fe
ie
vo
Grandes
Cascades
DEBDOU
TENDRARA
voie ferrée
BOUARFA
aéroport
Talsint
BNI TADJITE
FIGUIG
Carte actualisée de la région de l’Oriental, intégrant entre autres l’autoroute reliant Fès et Oujda mise en service en 2011
NATIONS UNIES
I
GUIDE DE L’INVESTISSEMENT DANS LA RÉGION DE L’ORIENTAL DU MAROC
Opportunités et conditions
2011
NATIONS UNIES
New York et Genève, 2011
II
CNUCED
La Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a été fondée en 1964
en tant qu’organisme intergouvernemental permanent. Elle a pour objectif principal de maximiser les
possibilités de commerce, d’investissement et de développement des pays en développement afin de les
aider à relever les défis découlant de la mondialisation et à s’intégrer dans l’économie mondiale sur une
base équitable. La CNUCED compte 193 États membres. Son secrétariat est établi à Genève, en Suisse, et
fait partie du Secrétariat des Nations Unies.
CCI
La Chambre de commerce internationale (CCI) est l’organisation mondiale des entreprises. C’est le seul
organisme reconnu comme porte-parole des sociétés de tous les secteurs dans toutes les parties du
monde. Elle regroupe des milliers de membres, d’entreprises et d’associations de 130 pays. La CCI favo-
rise un système ouvert de commerce et d’investissement international et l’économie de marché dans le
cadre d’un développement et d’une croissance durables. Elle établit des règles qui régissent la conduite
des affaires au-delà des frontières. Au cours de la première année d’existence des Nations Unies, le
Conseil économique et social lui a accordé un statut consultatif du plus haut niveau (catégorie A), main-
tenant appelé statut consultatif général.
Remarque
Le terme « pays » utilisé dans la présente étude désigne également, s’il y a lieu, des territoires ou des
régions ; les désignations utilisées et la présentation des données n’impliquent, de la part du Secrétariat des
Nations Unies, aucune prise de position quant au statut juridique de tel ou tel pays, territoire, ville ou zone,
ou de ses autorités, ni quant au tracé de ses frontières ou limites. De plus, les désignations des groupes de
pays ne sont utilisées que pour des raisons de commodité statistique ou d’analyse et n’expriment pas
nécessairement un jugement quant au niveau de développement atteint par tel ou tel pays ou zone.
UNCTAD/DIAE/PCB/2010/10
En raison des nombreux sites et paysages qu’elle propose, la région est très attrayante pour le tourisme
national et international. Les possibilités sont importantes pour ce qui est du tourisme balnéaire, notam-
ment au niveau de la nouvelle station méditerranéenne de Saïdia, mais également du tourisme culturel
et de l’écotourisme (lagune de la Marchica, oasis et désert de Figuig, patrimoine d’Oujda et des princi-
pales villes, massif des Beni-Snassen, sources d’eau thermale, etc.).
Les atouts naturels de l’Oriental offrent enfin des possibilités dans d’autres secteurs : l’importance de son
ensoleillement annuel fait de la région, notamment au sud, un territoire particulièrement accueillant pour
les projets liés à la production d’énergie solaire, actuellement en plein développement. Enfin, ses sous-
sols riches en minerais se révèlent attrayants pour les projets d’exploitation minière.
D’autre part, les investisseurs qu’a rencontrés la CNUCED ont décrit une région en plein essor, avec beau-
coup de potentiel et des coûts de main d’œuvre compétitifs. Ils ont salué les efforts réalisés par le gou-
vernement pour développer les infrastructures, en créant des parcs d’affaires, et pour mettre en œuvre
des projets touristiques. Ils ont également salué la sécurité, la stabilité macroéconomique et la convivialité
de la région. De plus, l’Oriental se trouve économiquement proche de sa diaspora, source essentielle de
capitaux étrangers que les pouvoirs publics régionaux ont pour objectif prioritaire de canaliser vers les
secteurs productifs.
La région a également bénéficié d’un développement important du capital humain à travers l’expansion
de l’Université Mohammed Premier et la croissance de l’offre de formation professionnelle.
V
Préface
L’investissement étranger direct est largement reconnu comme un apport potentiel important à la crois-
sance et au développement. Il peut en effet apporter capital, technologie, savoir-faire organisationnel et
accès à de nouveaux marchés. Il est également plus stable et représente un engagement à plus long
terme envers le pays hôte que d’autres formes de flux de capitaux.
Le présent Guide de l’investissement dans la région de l’Oriental du Maroc constitue un produit concret
d’une initiative conjointe de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement
(CNUCED) et de la Chambre de commerce internationale (CCI). Ce projet a pour but de réunir deux par-
ties dont les intérêts se complètent : des sociétés qui cherchent de nouveaux lieux d’investissement et
des pays ou régions qui recherchent de nouveaux investisseurs.
Cette démarche n’est pas toujours simple car les sociétés suivent leurs stratégies mondiales tout en étant
attirées par certaines possibilités, et les pays ont des objectifs économiques et sociaux qui dépassent
l’attraction d’investissements étrangers.
Les guides d’investissement CNUCED-CCI sont donc considérés, à juste titre, comme faisant partie d’un
processus à long terme au cœur duquel on retrouve un dialogue constant entre les investisseurs et les
gouvernements. Les guides en eux-mêmes résultent d’un dialogue entre les représentants de sociétés,
d’une part, et du gouvernement, d’autre part, au cours des séminaires qui précèdent leur réalisation.
Nous espérons que les guides contribueront à leur tour au dialogue en le fortifiant et en le maintenant,
car nous sommes persuadés qu’avec le temps, c’est ce dialogue seul qui créera des conditions toujours
plus favorables à de plus grands flux d’investissements ayant une incidence sur le développement des
territoires et le bien-être des populations.
Le présent Guide de l’investissement dans la région de l’Oriental du Maroc a été réalisé par la Division sur
l’investissement et les entreprises de la CNUCED à la demande du gouvernement du Maroc. Il repose en
grande partie sur les informations recueillies lors d’une mission exploratoire menée en mars et en avril
2010 par une équipe de la CNUCED et reflète la situation prévalant à cette date. La mission a bénéficié de
la pleine coopération des autorités nationales et régionales et des autres organismes compétents. Les
points de vue exprimés, à l’occasion de la mission, par les représentants nationaux et étrangers du
secteur privé ainsi que par la société civile ont également constitué un apport important. Une version
préliminaire de ce guide a été examinée avec les parties prenantes lors d’un atelier de travail à Oujda,
en janvier 2011. Ce guide tient compte des commentaires exprimés à cette occasion.
Le présent guide a été préparé par une équipe de projet composée de Ian Richards et Estève Morel et
dirigée et coordonnée par Nazha Benabbes Taarji-Aschenbrenner. Mimoun Mehdi a également contribué
à la réalisation du guide, qui a par ailleurs bénéficié du précieux soutien de Mohamed Mbarki, de Taoufiq
Boudchiche et de Driss Moulay Rchid. Le guide a été corrigé par Catherine Davoine et mis en page par
Nelson Vigneault.
Ce guide a été financé et facilité par l’Agence pour la promotion et le développement économique et
social de la préfecture et des provinces de la région orientale du Royaume (ci-après dénommée Agence
de l’Oriental).
Avis au lecteur
Ce document est publié dans le cadre de la série des guides d’investissement CNUCED-CCI, qui vise
les investisseurs étrangers peu renseignés sur les pays et territoires couverts. Ces guides se veulent donc
davantage un aperçu de lieux d’investissement potentiels que des ouvrages complets de référence ou
des manuels pratiques détaillés. Ils indiquent toutefois des sources de renseignements supplémentaires
dans les secteurs privé et public.
Ces publications possèdent deux caractéristiques qui sont dignes d’intérêt pour le lecteur. Tout d’abord,
les guides sont réalisés par une tierce partie et brossent un tableau équilibré et objectif des conditions
d’investissement. Leur crédibilité est sans aucun doute leur principal avantage quand il s’agit d’attirer
l’attention des investisseurs. Enfin, leur structure générale et une partie de leur contenu particulier sont
le fruit de consultations avec le secteur privé.
Le sommaire est suivi d’un bref chapitre d’introduction. Suivent trois chapitres représentant la majeure
partie du contenu. Le chapitre intitulé « Le contexte économique et social » décrit les conditions géné-
rales dans lesquelles les investisseurs sont appelés à exercer leurs activités, notamment en ce qui con-
cerne la situation macroéconomique, les infrastructures, la fiscalité ou les ressources humaines. Le
chapitre intitulé « Domaines de possibilités » décrit les domaines d’intérêt potentiel pour les investisseurs
étrangers, tandis que celui intitulé « Cadre réglementaire » se penche sur les règlements qui régissent
l’investissement en général et l’investissement étranger direct en particulier.
On trouvera à l’annexe 1 une liste de multinationales et grandes sociétés marocaines importantes dans la
région. L’annexe 2 fournit les coordonnées de certaines sources d’information additionnelles, y compris
des sites Web, et l’annexe 3, des contacts utiles aux investisseurs. L’annexe 4 énumère les conventions
de non-double imposition et les accords de protection et de promotion des investissements signés par
le Maroc. L’annexe 5 indique les jours fériés et les horaires de travail. L’’annexe 6, enfin, fournit les coor-
données du wali de la région et des gouverneurs de provinces.
VII
Série des guides d’investissement publiés
ADEREE Agence nationale de développement des FOMAN Fonds national de mise à niveau
énergies renouvelables et de l’efficacité FORTEX Fonds de restructuration des entreprises
énergétique du secteur du textile et l’habillement
ADPIC Aspects des droits de propriété FPCT Fonds de placement collectif en titrisation
intellectuelle qui touchent au commerce
AELE Association européenne de libre-échange GIE Groupement d’intérêt économique
AMDI Agence marocaine de développement GMT Temps moyen de Greenwich
des investissements
AMIC Association marocaine des investisseurs IED Investissements étrangers directs
en capital IFRS Normes internationales d’information
AMICA Association marocaine pour l’industrie et financière
le commerce de l’automobile INDH Initiative nationale pour le développement
AMITH Association marocaine des industries humain
du textile et de l’habillement IR Impôt sur le revenu
ANP Agence nationale des ports IS Impôt sur les sociétés
ANRT Agence nationale de réglementation ITO Information Technology Outsourcing
des télécommunications (externalisation des processus liés
APPI Accords de promotion et de protection aux technologies de l’information)
des investissements
MAD Dirham marocain
BAD Banque africaine de développement MBA Master of Business Administration
BEI Banque européenne d’investissement MENA Moyen-Orient et Afrique du Nord
BMCE Banque marocaine du commerce extérieur MIGA Agence multilatérale de garantie
BMCI Banque marocaine pour le commerce des investissements
et l’industrie MRE Marocain résidant à l’étranger
BMDA Bureau marocain du droit d’auteur
BPO Business Process Outsourcing NPF Nation la plus favorisée (clause de la)
BTP Bâtiment et travaux publics
OCDE Organisation de coopération et
CCG Caisse centrale de garantie de développement économiques
CCIS Chambre de commerce, d’industrie OCMRE Observatoire de la communauté marocaine
et de services résidant à l’étranger
CCR Commission consultative OFPPT Office de la formation professionnelle
de la régionalisation et de la promotion du travail
CDVM Conseil déontologique des valeurs OIT Organisation internationale du travail
mobilières OMC Organisation mondiale du commerce
CFCIM Chambre française de commerce OMPI Organisation mondiale de la propriété
et d’industrie du Maroc intellectuelle
CFI Centre de formation des instituteurs OMPIC Office marocain de la propriété industrielle
CGEM Confédération générale des entreprises et commerciale
du Maroc ONCF Office national des chemins de fer
CIRDI Centre international pour le règlement ONE Office national de l’électricité
des différends relatifs à l’investissement ONEP Office national de l’eau potable
CNDP Commission nationale de contrôle et ONG Organisation non gouvernementale
de protection des données personnelles ONHYM Office national des hydrocarbures
CNUDCI Commission des Nations Unies pour et des mines
le droit commercial international OPCR Organisme de placement en capital-risque
CNUCED Conférence des Nations Unies sur OPCVM Organismes de placements collectifs
le commerce et le développement en valeurs mobilières
COMAR Centre d’Oujda pour la médiation ORMVAM Office régional de mise en valeur agricole
et l’arbitrage de la Moulouya-Berkane
CONOR Conserverie de l’Oriental OUA Organisation de l’unité africaine
CPGE Classe préparatoire aux grandes écoles (devenue l’Union africaine en 2002)
CPR Centre pédagogique régional
CRI Centre régional d’investissement PAIGAM Programme d’appui aux institutions
CSP Centrale à concentration solaire de garantie marocaines
(Concentrating Solar Power) PAM Plantes aromatiques et médicinales
PAR Plan agricole régional
EFA École française des affaires PDRT Plan de développement régional
EVP Équivalent vingt pieds touristique pour l’Oriental
PIB Produit intérieur brut
FEM Fonds pour l’environnement mondial PME Petites et moyennes entreprises
FIRO Fonds d’investissement de la région PMI Petites et moyennes industries
de l’Oriental PNEI Pacte national pour l’émergence
FMI Fonds monétaire international industrielle
FODEP Fonds de dépollution industrielle
FOGAM Fonds de garantie des crédits pour RENOVOTEL Fonds de rénovation des unités hôtelières
la mise à niveau des entreprises RNR Résultat net réel
IX
SA Société anonyme
SARL Société à responsabilité limitée
SCA Société en commandite par actions
SCS Société en commandite simple
SGMB Société générale marocaine des banques
SFI Société financière internationale
SMAG Salaire minimum agricole garanti
SMIG Salaire minimum interprofessionnel garanti
SNC Société en nom collectif
SODEP Société d’exploitation des ports
UA Union africaine
UE Union européenne
UEMOA Union économique et monétaire
ouest-africaine
UMA Union du Maghreb arabe
UMP Université Mohammed Premier
UPM Union pour la Méditerranée
CHAPITRE I – INTRODUCTION 7
Territoire et population 7
Histoire et gouvernement 7
Taille du marché et accès aux marchés voisins 8
Priorités des autorités centrales et régionales dans l’Oriental 9
Les provinces de la région de l’Oriental 12
ANNEXES 75
Annexe 1: Quelques multinationales et grandes sociétés 75
marocaines implantées dans la région de l’Oriental
Annexe 2 : Sources d’information 78
Annexe 3 : Contacts utiles dans la région et au niveau national 82
Annexe 4 : Listes des conventions de non-double imposition et des accords de 87
protection et de promotionde l’investissement signés par le Maroc
Annexe 5 : Jours fériés et horaires de travail 90
Annexe 6 : Coordonnées du wali et des gouverneurs 91
XII
Résumé
1
Les investisseurs sont les bienvenus Ce cadre institutionnel et juridique ainsi que la
poursuite des programmes de réforme amorcés
La région de l'Oriental bénéficie de l'importante ces dernières années ont permis d’accroître sensi-
ouverture du Maroc aux investisseurs. L’abrogation blement l’attrait du Maroc et de ses régions
de la Loi sur la marocanisation, en 1993, a permis économiques.
de mettre fin à toute discrimination à l’encontre
des investisseurs étrangers et a ouvert la voie à la Les avantages
libéralisation de nombreux secteurs d’activité. En
plus des activités industrielles et commerciales, La région de l’Oriental est en plein essor et bénéfi-
plusieurs secteurs sont désormais soumis à la libre cie de la dynamique créée par l’« Initiative royale
concurrence. pour le développement de la région de l’Oriental »,
dont l’objectif était de stimuler l’investissement et
Les investisseurs étrangers jouissent des mêmes l’emploi et de favoriser la création de petites et
droits et incitations que les investisseurs nationaux moyennes entreprises par les jeunes entrepre-
et du droit de libre établissement. Depuis plusieurs neurs. L’engagement soutenu du gouvernement a
années, le Maroc se conforme aux principes du permis la création d’un pôle de développement
traitement national et de la nation la plus favorisée régional, le « Pôle Méditerranée Est », et la mise
(NPF), qui consacrent l’égalité de traitement entre en place de l’Agence pour la promotion et le
les investisseurs marocains et étrangers. Les inves- développement économique et social de la préfec-
tisseurs étrangers bénéficient également de l’en- ture et des provinces de la région orientale du
tière liberté de rapatrier bénéfices, dividendes et Royaume (Agence de l’Oriental).
capital. De plus, en matière d’arbitrage interna-
tional, ils ont la possibilité de choisir entre un Les autorités ont engagé des efforts communs
recours au Centre international pour le règlement considérables pour désenclaver la région, l’intégrer
des différends relatifs aux investissements (CIRDI) dans le tissu économique national et la rendre plus
ou à un tribunal ad hoc établi conformément aux facilement accessible aux investisseurs et aux tou-
règles d’arbitrage de la Commission des Nations ristes. Afin d’y parvenir, elles ont mis en œuvre un
Unies pour le droit commercial international large programme de développement des infrastruc-
(CNUDCI). Un centre pour la médiation et l’arbi- tures. Celui-ci comprend l’ouverture d’une nouvelle
trage est également installé au sein de la Chambre aérogare à l’aéroport d’Oujda-Angad, déjà à moins
de commerce, d’industrie et de services (CCIS) d’une heure de vol de l’Espagne, la mise à niveau
d’Oujda. des infrastructures ferroviaires, la construction d’un
nouveau port à proximité de Nador, la mise en place
Une loi-cadre portant Charte de l’investissement d’une centrale thermosolaire à Aïn Beni Mathar,
est entrée en vigueur en janvier 1996, fixant les l’aménagement d’importants parcs industriels à
objectifs du gouvernement pour améliorer le climat Oujda, Berkane et Selouane, le prolongement de
de l’investissement dans le pays. Le but est d’en- l’autoroute de Fès à Oujda et la construction d’une
courager les investissements privés, tant nationaux rocade méditerranéenne reliant les villes de Tanger
qu’étrangers, en offrant un accès systématique à et de Saïdia. Les autorités se sont aussi penchées
tous les avantages disponibles et en rationalisant sur le développement du tourisme international à
et simplifiant les procédures administratives. Saïdia et dans le désert, le renforcement de l’ensei-
gnement avec l’expansion de l’Université Mohammed
Le cadre institutionnel d’accueil des investisseurs Premier et des offres de formation professionnelle
s’est beaucoup amélioré. Le Centre régional et la mise en place d’infrastructures agricoles.
d’investissement (CRI) a été établi pour jouer le
rôle d’interlocuteur unique de l’investisseur et D’importants flux d’investissements nationaux
l’accompagner dans son processus de réalisation ont également accompagné les nombreux projets
du projet. Une Commission des investissements publics de développement des infrastructures.
a également été instituée sous la présidence Enfin, la diaspora représente une source essentielle
effective du premier ministre pour statuer, entre de capitaux étrangers que les pouvoirs publics
autres, sur d’éventuelles entraves aux projets régionaux ont pour objectif prioritaire de canaliser
d’investissement. vers les secteurs productifs.
2
Les investisseurs qu’a rencontrés la mission de la touristique connue. Le tourisme généré par cette
CNUCED ont décrit l’Oriental comme une région à station peut cependant être mis à profit afin de
fort développement bénéficiant d’un important développer le tourisme de découverte des autres
potentiel de croissance et d’une main d’œuvre peu sites de la région, notamment dans le cadre de
coûteuse. Ils se montrent également satisfaits des circuits touristiques intégrés, comprenant le
actions engagées par les pouvoirs publics en tourisme de montagne, les randonnées pédestres
matière d’infrastructures de transport et d’accueil et équestres, les visites archéologiques, les stations
des entreprises et saluent la sécurité et la stabilité thermales, le tourisme rural et culturel, les circuits
de la région. désertiques et l’écotourisme. De plus, l’aménage-
ment de la lagune de la Marchica, longue de
Les possibilités 25 km, autour de laquelle sept cités touristiques
doivent être aménagées, constitue le second
La région de l’Oriental, de par son histoire, son grand projet balnéaire de l’Oriental. L’écotourisme,
économie et sa géographie, offre d’importantes que l’on qualifie aussi de tourisme nature, vert ou
possibilités économiques. rural, connaît une progression certaine au Maroc.
Les agences et voyagistes marocains qui se spé-
L’Oriental est la troisième région agricole du Maroc cialisent dans l’écotourisme s’appuient sur la
pour ce qui est de la valeur ajoutée. Elle bénéficie nature riche et exceptionnelle qu’offre le pays.
de conditions climatiques variées du nord au sud En effet, l’écotourisme représente un réel intérêt,
permettant la production d’une grande variété de tant au niveau national que régional : il crée un
produits agricoles. L’huile d’olive de Taourirt, les certain équilibre entre l’économie et l’écologie,
clémentines de Berkane ou les dattes de Figuig permettant à cette autre forme de tourisme de
(Aziza) font ainsi partie des principales appellations constituer un solide facteur de stabilité tant à
sur lesquelles repose la notoriété de l’Oriental. De moyen qu’à long terme.
plus, l’agneau de race Beni Guil, élevé dans
l’Oriental, est particulièrement réputé pour sa résis- Le développement récent mais rapide de la filière
tance et la qualité de sa viande. La région compte des énergies renouvelables au Maroc et, plus
diverses installations de transformation et de con- précisément, de l’énergie solaire dans l’Oriental
ditionnement des produits agricoles. Cependant, ouvre des perspectives d’investissement intéres-
beaucoup reste à faire dans ce secteur en matière santes. Le fort soutien des pouvoirs publics qui
de valorisation de la production agricole, dont le en font une priorité nationale, les financements
développement constitue une priorité de la proposés par les programmes internationaux et
stratégie gouvernementale. Un projet de mise en l’intérêt manifesté par l’Union européenne dans
place, à proximité de Berkane, d’un agropôle de le cadre de sa politique énergétique (une inter-
grande envergure, dont les travaux d’aménage- connexion électrique existe entre le Maroc et
ment ont été lancés mi-2010, a été amorcé dans l’Espagne) sont autant de signaux positifs pour
ce but et offre des possibilités d’investissement les investisseurs du secteur des énergies propres
dans l’agroalimentaire, le conditionnement et la souhaitant se positionner dans l’Oriental.
logistique. Parallèlement à la mise en place au niveau
régional de formations axées sur l’énergie et les
En matière de tourisme, l’Oriental présente de technologies propres, le développement à venir
nombreux attraits naturels et des paysages d’une des capacités de production électrique par con-
grande diversité, depuis le littoral méditerranéen centration solaire constitue une étape importante
au nord jusqu’aux plateaux semi-désertiques du dans le renforcement du secteur. De plus, l’im-
sud, en passant par le fleuve de la Moulouya et le plantation dans la région d’industries appar-
massif des Beni-Snassen. Longtemps inexploités, tenant au domaine des énergies renouvelables,
les atouts de la région sont progressivement mis facilitée par une zone industrielle consacrée aux
en valeur. Néanmoins, malgré la richesse et la va- industries propres et aux énergies renouvelables,
riété des sites naturels que présente la région, la devrait permettre d’attirer de nombreuses PME
nouvelle station balnéaire méditerranéenne de susceptibles de répondre à la demande en ser-
Mediterrania Saïdia, actuellement en pleine vices et activités annexes qui émanera de ces
expansion, en constitue la principale destination entreprises.
3
La région de l’Oriental, qui bénéficie de coûts des Les perspectives et les défis
facteurs de production avantageux comparati-
vement aux autres régions du Maroc et d’une Le chef de l’État et les autorités centrales et locales
proximité logistique avec les marchés européens, continuent de jouer un rôle actif dans le déve-
est bien placée pour tirer parti des investissements loppement de la région, en mettant l’accent sur les
liés à l’offshoring, dont le BPO (business process infrastructures, le capital humain et l’extension
outsourcing ou externalisation des processus d’af- d’un secteur privé moderne et compétitif.
faires) et l’ITO (information technology outsourcing
ou externalisation des processus liés aux technolo- Cependant, un ensemble de défis interdépendants
gies de l’information). Afin de développer ce auxquels la région doit faire face restent à relever.
secteur, une infrastructure spécifique adaptée aux Comme dans la plupart des pays, la région est
besoins des entreprises de cette filière ainsi qu’un confrontée à la diminution de la demande mon-
cadre sectoriel incitatif sont mis en place dans la diale. Par ailleurs, la croissance économique doit
Technopole d’Oujda. La proximité de son fuseau accompagner et soutenir un mouvement plus
horaire avec les horaires européens permet égale- large de réduction de la pauvreté, de généralisa-
ment d’assurer une collaboration étroite entre le tion de l’accès des ménages aux services sociaux,
personnel localisé dans l’Oriental et les clients ou de renforcement de l’efficacité du secteur public et
équipes situés sur l’autre rive de la Méditerranée. de réduction de la vulnérabilité de la population.
Séduit par ces avantages, un investisseur de taille
s’est déjà installé à Oujda dans ce secteur. Seules des réformes en profondeur, accompagnées
d’un accroissement significatif et durable de la
Les difficultés croissance économique, sont de nature à y par-
venir. Ceci requiert la consolidation et l’améliora-
Bien que des progrès considérables aient été réa- tion des performances macroéconomiques, mais
lisés et se poursuivent en matière d’infrastructures aussi la mise à niveau du tissu productif et des
de transport, le désenclavement de la région doit institutions, ainsi qu’une lutte continue contre
se poursuivre afin de lui permettre de profiter plus les disparités et la pauvreté.
facilement du dynamisme économique des régions
marocaines les plus actives et de s’intégrer pleine-
ment dans le tissu économique du pays. Cette
intégration est un objectif que les autorités
régionales et le gouvernement se sont fixé à
moyen terme. Le chômage demeure également
un problème important dans l’Oriental.
Données nationales
Données régionales
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6
Introduction
Territoire et population
Située au nord-est du Maroc, l’Oriental partage La langue officielle du Maroc est l’arabe. L’arabe
sa frontière sud-est avec l’Algérie et dispose au dialectal marocain est, quant à lui, essentiellement
nord d’une façade maritime de 200 km, sur la utilisé à l’oral. La population berbère est impor-
Méditerranée, où se trouve notamment le port de tante dans l’Oriental, notamment au nord où le
Nador. Elle est également limitrophe des régions rifain, dialecte amazighe du Rif, est parlé. Le
marocaines de Taza-Al Hoceima-Taounate et Fès- français conserve une place importante dans
Boulmane à l’ouest et de Meknès-Tafilalet au sud- l’ensemble du pays, notamment dans les domaines
ouest. Enfin, au nord de Nador se situe l’enclave de culturel et administratif. L’espagnol est également
Melilla. La superficie régionale est de 82 820 km², couramment employé au nord du pays et de
soit plus du dixième du territoire marocain. l’Oriental. Ainsi, au niveau de la région, le fleuve
de la Moulouya marquait la séparation entre les
Méditerranéen au nord de la région, le climat anciens protectorats espagnol, au nord (où se
devient beaucoup plus aride et continental au sud. trouve Nador et qui comprenait Melilla), et
La région est en partie traversée par la Moulouya, français, au sud (incluant notamment Oujda et se
fleuve qui prend sa source entre le Moyen-Atlas prolongeant jusqu’à Figuig).
et le Haut-Atlas et se jette dans la Méditerranée,
à proximité de la station balnéaire de Saïdia. Le Histoire et gouvernement
bassin du fleuve est constitué de larges plaines,
entourées de régions montagneuses : le Rif orien- Créée en 1971, la région de l’Oriental constituait
tal à l’ouest, la chaîne des Beni-Snassen à l’est et l’une des sept régions qui composaient le Royaume
l’Atlas au sud. Le sud de la région est constitué du Maroc avant que celui-ci ne soit divisé en 16
principalement de hauts plateaux qui se prolon- régions en 1997. Constituée de populations d’orig-
gent à l’est en Algérie. ines essentiellement berbère et arabe, elle a égale-
ment subi une forte influence française et
Administrativement, la région de l’Oriental, qui espagnole au cours des deux protectorats institués
compte 27 communes urbaines et 87 communes dans le pays entre 1912 (Traité de Fès) et 1956,
rurales, est subdivisée en une préfecture et six date d’accès du Maroc à l’indépendance. Le pro-
provinces : tectorat espagnol s’étendant alors sur une grande
partie du Rif, l’actuelle région de l’Oriental recouvre
• la Préfecture d’Oujda-Angad ; un territoire qui était divisé entre le nord espagnol
• la Province de Nador ; (dont Nador) et le sud français (dont Oujda).
• la Province de Driouch (instituée en 2009) ;
• la Province de Berkane ; Après l’indépendance, la région a notamment été
• la Province de Taourirt ; marquée par des désaccords persistants avec
• la Province de Jerada ; l’Algérie concernant le tracé de la frontière entre
• la Province de Figuig. les deux pays. Si la partie nord du tracé, de la
Méditerranée le long de l’Oued Kiss jusqu’à
L’Oriental compte environ deux millions d’habi- Teniet-Sassi, est établie depuis 1845, le sud de
tants (1,92 million au recensement général de 2004) la frontière, en zone désertique (dont une partie
qui se concentrent principalement dans les grandes concerne la région de l’Oriental), a été beaucoup
8
plus discuté du fait d’un tracé flou modifié à Taille du marché et accès aux marchés voisins
plusieurs reprises et de revendications divergentes
des deux pays. Le court conflit qui s’est ouvert La région de l’Oriental compte deux millions
entre le Maroc et l’Algérie en 1963 (la « guerre des d’habitants, principalement concentrés dans la
sables ») a marqué l’apogée de ces tensions et partie nord de la région. Le marché national
s’est conclu par un cessez-le-feu en février 1964. s’étend cependant aux autres régions marocaines
Un accord sur le tracé de la frontière a été signé et aux trente-deux millions d’habitants qui com-
par les deux pays en 1972, puis ratifié l’année sui- posent la population marocaine. À ce niveau, la
vante par l’Algérie et plus tardivement, par le région de l’Oriental a souffert de son relatif
Maroc, en 1992. En 1994, un attentat terroriste à éloignement des principales villes marocaines, et
Marrakech a fait resurgir des tensions entre les notamment des grands centres économiques et
deux pays, conduisant à la fermeture de la fron- décisionnels que sont Casablanca et Rabat. Le
tière par l’Algérie la même année. Néanmoins, développement des infrastructures de transport
malgré le souhait du Maroc de rouvrir la frontière tend néanmoins à améliorer sensiblement la situa-
terrestre, celle-ci demeure à ce jour fermée. tion et l’ouverture prochaine de l’autoroute reliant
Fès à Oujda, dont l’achèvement des travaux est
En 1971, le Maroc subdivisé en sept régions prévu en 2011, devrait largement favoriser les
économiques a amorcé un processus de régionali- échanges et la connectivité de cette région avec
sation visant à réduire la centralisation administra- le reste du pays.
tive en partie héritée du protectorat. La réforme de
1976 a marqué une première étape importante Si le positionnement géographique de la région
dans le mouvement de décentralisation au niveau de l’Oriental par rapport aux autres centres urbains
communal en dotant le conseil communal, élu, de du Maroc a longtemps constitué un frein à
larges prérogatives auparavant de la responsabilité son développement économique, il peut en
du représentant de l’État. Au niveau des régions, revanche être un atout vis-à-vis de l’accès aux
deux réformes fondamentales ont été menées au marchés voisins. Ainsi, sa façade maritime sur la
travers des Constitutions de 1992 et 1996 puis de Méditerranée constitue un avantage dans le
la Charte communale de 1997. Portées à 16, les développement des relations économiques avec
régions se sont alors vu reconnaître le statut de l’Espagne, la France et l’ensemble des autres pays
collectivités locales (Constitution de 1992) bénéfi- riverains de la mer Méditerranée. De ce point de
ciant d’une personnalité juridique propre et de vue, le développement du port de Nador est
conseils régionaux élus. Elles constituent, depuis, le encourageant et devrait constituer une alternative
troisième échelon, après le niveau des communes crédible à la place prépondérante occupée par le
et celui des préfectures et provinces, et se voient port de Tanger sur la façade méditerranéenne du
attribuer des compétences propres et une Maroc. De même, le statut avancé obtenu récem-
autonomie financière. ment par le Maroc auprès de l’Union européenne,
qui approfondit la coopération économique et
Dans ce contexte de reconnaissance accrue des politique du pays avec l’Union, devrait conduire à
collectivités locales, le Maroc s’est engagé sur la un renforcement des échanges commerciaux avec
voie d’une régionalisation avancée accordant aux les pays européens susceptible de bénéficier aux
régions des prérogatives pouvant aller jusqu’à l’au- régions du nord du pays.
tonomie élargie. C’est dans cette perspective qu’a
été mise en place, début 2010, une Commission Le partage de la frontière avec l’Algérie constitue
consultative de la régionalisation (CCR), constituée également un vecteur potentiel de développement
de vingt-deux personnalités aux compétences des échanges et de l’économie régionale, même si
diverses, chargée de proposer d’importantes sa fermeture actuelle constitue un facteur limitatif.
mesures de réforme en s’inspirant notamment de Les perspectives de réouverture sont encore incer-
modèles extérieurs (entre autres, européens) adap- taines malgré les relations historiques, géo-
tés aux spécificités du système marocain. graphiques, culturelles et familiales qui lient les
deux pays.
9
Le Maroc est signataire, en outre, d’accords de sur le Pacte national pour l’émergence industrielle
libre-échange avec ses principaux partenaires com- (PNEI) qui a été mis en place en février 2009 et
merciaux. Au niveau régional, l’Accord d’Agadir, couvre la période 2009-2015. Ce Plan Émergence
signé en 2004 et entré en vigueur en 2006, garan- II, contrat-programme entre le gouvernement et le
tit le libre-échange des produits agricoles et indus- secteur privé qui prolonge la stratégie Émergence
triels avec la Tunisie, l’Égypte et la Jordanie. Un lancée fin 2005, a pour objectif de renforcer le
accord commercial et d’investissement est égale- tissu industriel marocain et d’améliorer la compéti-
ment en négociation avec l’Union économique et tivité internationale des secteurs dans lesquels le
monétaire ouest-africaine (UEMOA). Par ailleurs, Maroc dispose d’avantages concurrentiels et d’un
des accords bilatéraux de libre-échange ont été fort potentiel de développement. Six secteurs d’ac-
signés avec plusieurs pays, y compris avec la tivité prioritaires ont été identifiés par la stratégie
Turquie et les États-Unis en 2004 (entrés en comme « métiers mondiaux du Maroc » et bénéfi-
vigueur en 2006). cient à ce titre d’importantes mesures de soutien
au niveau national (incitations fiscales, développe-
Dans le cadre du partenariat euro-méditerranéen ment d’infrastructures, plans de formation, zones
(processus de Barcelone), un accord d’association industrielles, etc.). Les filières retenues par le PNEI
ayant pour objectif d’instaurer une zone de libre- sont :
échange UE-Maroc en 2012 a été signé avec
l’Union européenne en février 1996 et est entré en • l’offshoring ;
vigueur en mars 2000. Son application a introduit • l’automobile ;
une réduction tarifaire progressive dans le • l’aéronautique et l’aérospatiale ;
domaine industriel et requiert la mise en place • l’électronique ;
d’un système fiscal adapté, des conditions d’attrac- • le textile et le cuir ;
tion des investissements étrangers plus favorables • l’agroalimentaire.
et d’une législation en conformité avec les normes
en vigueur dans les pays partenaires. Par ailleurs, La déclinaison de ce plan au niveau régional s’est
l’Union européenne a accordé au Maroc un traduite, dans l’Oriental, par la formulation du pro-
« statut avancé » en octobre 2008, consacrant jet de Pôle Méditerranée Est, ou Med-Est. Dans le
l’élargissement des domaines de coopération cadre de sa mise en œuvre, les efforts publics
prévus par l’accord d’association. Un accord de porteront principalement sur la création et le
libre-échange entre le Maroc et l’Association développement de trois grandes zones d’activité
européenne de libre-échange (AELE) est égale- régionales :
ment en vigueur depuis décembre 1999.
• une importante technopole de plus de
Priorités des autorités centrales et 200 hectares à Oujda, centrée sur les services
régionales dans l’Oriental (notamment l’offshoring) et le développement
des énergies renouvelables et accueillant des
Le développement de la région de l’Oriental, infrastructures de formation de recherche-
longtemps restée en retrait au regard des régions développement ;
plus dynamiques de la côte ouest du Maroc, a
connu une nouvelle impulsion à partir de 2003, • un parc agro-industriel de 100 hectares à
quand le soutien de la région est devenu prioritaire Madagh, à proximité de Berkane, qui doit tirer
pour le gouvernement. L’Initiative royale pour le profit de l’importante activité agricole (céréales,
développement de l’Oriental, lancée en mars 2003, agrumes, maraîchage) développée dans le
a fixé les grandes orientations destinées à dévelop- bassin de la Moulouya et du potentiel de
per les infrastructures et les capacités productives croissance de ce secteur ;
de la région et constitue la base sur laquelle s’ap-
puient encore les principaux chantiers entrepris par • un technoparc à Selouane de 140 hectares
les pouvoirs publics dans cette partie du Maroc. ayant vocation à accueillir des petites et
moyennes entreprises et à abriter une plate-
La stratégie industrielle du gouvernement maro- forme logistique bénéficiant notamment
cain, au niveau national, repose essentiellement de la proximité du port de Nador.
10
À ces zones d’activité Med-Est s’ajoute le projet 2009, connaît ainsi un développement rapide et
Nador West Med visant l’aménagement d’un comprend déjà plusieurs hôtels de haut standing
important complexe portuaire dans la baie de et de nombreuses résidences de luxe. Elle propose
Betoya, à 30 km à l’ouest de Nador, en complé- également un port de plaisance et différentes
ment de ce qui avait été réalisé au niveau de installations sportives, culturelles et commerciales.
Tanger-Med. Parallèlement à ces installations, une Par ailleurs, plusieurs projets d’aménagement et de
zone franche d’exportation (exonérée de droits de développement touristique sont menés autour de
douane et bénéficiant d’incitations fiscales) a été la lagune de Marchica, près de la ville de Nador.
créée sur une superficie de près de 5 000 hectares, Enfin, en dehors du tourisme balnéaire, de nom-
afin d’accueillir les différentes activités liées au port breux sites ont été identifiés par le Plan de dé-
et de nombreuses industries (agroalimentaire, tex- veloppement régional touristique pour l’Oriental
tile, métallurgie, chimie) tournées vers l’exportation. (PDRT), qui vise notamment à développer l’éco-
tourisme et le tourisme rural.
Si le renforcement de l’industrie constitue une prio-
rité incontournable pour le développement de la Dans le domaine agricole, la stratégie gouverne-
région, les secteurs du tourisme et de l’agriculture mentale nationale s’articule depuis 2008 autour
font également l’objet de programmes nationaux du Plan Maroc vert, dont l’objectif est de moder-
et régionaux importants. niser l’agriculture marocaine, de favoriser l’intensi-
fication des cultures et le regroupement des
En matière de tourisme, les orientations gouverne- exploitations et de soutenir la formation. Ce plan
mentales prioritaires ont été guidées par la fait l’objet, au niveau régional, de plans agricoles
stratégie « Vision 2010 » précisée, pour le tourisme régionaux détaillant les projets et les objectifs
balnéaire, par le Plan Azur. Ce plan, mis en place dans chaque région. Plusieurs projets concernent
en 2001, identifiait six sites appelés à accueillir ainsi la région de l’Oriental, notamment l’optimi-
d’importants investissements pour l’aménagement sation des procédés d’irrigation, la mise en œuvre
de nouvelles stations balnéaires. La région de de programmes de formation des agriculteurs ou
l’Oriental abrite à Saïdia l’un des sites du Plan encore l’installation de retenues d’eau destinées
Azur, Mediterrania Saïdia, dans la province de à l’élevage.
Berkane, à 60 km au nord d’Oujda et à proximité
immédiate de la frontière algérienne. Cette nou- L’encadré ci-après donne un aperçu des différents
velle station balnéaire, dont l’ouverture a eu lieu en plans nationaux.
11
Dans le cadre de sa politique de développement, le Maroc s’attache à stimuler la croissance des différents
secteurs d’activité – notamment les secteurs d’activité non agricoles – afin que le taux de croissance global soit
moins dépendant des aléas climatiques. Cette politique accorde une attention particulière à certains secteurs à
haute valeur ajoutée ainsi qu’aux secteurs de services à fort potentiel d’emploi :
Le « Programme Émergence » prévoit une stratégie industrielle propre à positionner le Maroc dans de nouveaux
créneaux porteurs. Il cible certains secteurs clés de l’industrie dans lesquels le Maroc dispose d’avantages com-
paratifs importants. Il s’agit de l’offshoring, des composants électroniques de pointe, des équipements automo-
biles, des équipements aéronautiques, du textile, des produits agricoles, des produits de la mer et de l’artisanat.
Aujourd’hui, la stratégie a été étendue à d’autres secteurs pour englober ceux de la biotechnologie, de la nano-
technologie et de la microélectronique.
Le secteur des nouvelles technologies de l’information et des communications réalise un chiffre d’affaires de plus
de 4 milliards de dollars américains. Son développement fait, à son tour, l’objet d’une stratégie baptisée « contrat
progrès 2006-2012 », qui vise à doubler son chiffre d’affaires d’ici 2012 et à faire entrer le pays dans la société de
l’information et du savoir.
Le programme « Maroc numérique 2013 », lancé fin 2009, consacrera plus de 636 millions de dollars américains
au développement de l’économie numérique, notamment à travers l’amélioration de l’accès au haut débit et
l’informatisation des PME.
Le secteur du tourisme, considéré comme l’un des moteurs du développement économique et social du pays,
s’est doté d’une stratégie de développement « Vision 2010 », dont l’objectif était de porter le nombre de
touristes à 10 millions en 2010. Cette stratégie est principalement axée sur le balnéaire avec le Plan Azur (l’amé-
nagement et le développement de six stations balnéaires). Une nouvelle stratégie Vision 2020, élargissant le
processus de développement touristique à de nouvelles zones géographiques et d’autres branches d’activité
touristique, a été lancée fin 2010.
La « Vision 2015 » pour le secteur de l’artisanat cible la restructuration de ce secteur ainsi que l’émergence et le
développement d’un tissu de producteurs de référence.
Le Maroc n’a pas omis d’établir des stratégies pour le secteur agricole puisqu’il a lancé en avril 2008 le Plan
Maroc vert, dont les objectifs sont axés sur l’amélioration de la performance, le développement social (projets de
reconversion, de diversification et d’intensification) et l’accroissement du PIB agricole de 9,7 milliards à près de
13,8 milliards de dollars américains.
Le « Plan Rawaj 2020 » pour le commerce prévoit, entre autres, une action globale visant la modernisation du
commerce intérieur : grandes surfaces, réseaux commerciaux, commerces de proximité et marchés de gros.
Dans le secteur de l’énergie, le Plan Maroc solaire et le Plan éolien ont été lancés pour développer la filière des
énergies renouvelables, prometteuse pour les investisseurs en raison du déficit des ressources d’hydrocarbures au
Maroc et de la proximité des marchés demandeurs de ces ressources.
Le Projet marocain de l’énergie solaire vise la mise en place en 2020 d’une capacité de production d’électricité à
partir de l’énergie solaire de 2 000 MW sur cinq sites. Ce projet doit contribuer aux efforts de réduction de la
dépendance énergétique et de limitation des émissions de gaz à effet de serre.
Dans le domaine de la pêche, le Plan Halieutis, lancé en 2009 en complément du Plan Maroc vert, est centré sur
l’exploitation durable des ressources halieutiques, le développement d’une pêche performante et l’amélioration
de la compétitivité du secteur.
Le Maroc a lancé en 2010 une nouvelle stratégie logistique, dont l’objectif est d’optimiser les flux de marchandis-
es, de développer les capacités du secteur (formation, mesures incitatives) et de renforcer sa régulation. La
stratégie bénéficiera d’un investissement global à hauteur de 8 milliards de dollars américains à l’horizon 2015
et 14,8 milliards de dollars américains en 2030.
L’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), lancée en 2005, vise la réduction de la pauvreté, de
la précarité et de l’exclusion sociale, à travers des actions de soutien aux activités génératrices de revenus, le
développement des capacités, l’amélioration des conditions d’accès aux services et infrastructures de base (édu-
cation, santé, culte, route, eau et assainissement, protection de l’environnement) et le soutien aux personnes en
grande vulnérabilité. Elle comprend également un Observatoire national pour le développement humain.
Source : CNUCED.
12
L E S P R O V I N C E S D E L A R É G I O N D E L’ O R I E N TA L
Préfecture Avec une population approchant les 477 100 habitants et une superficie de 1 714 km², cette
d’Oujda-Angad préfecture abrite Oujda, le chef-lieu régional. Pour cette raison, la préfecture est le centre d’affaires
et d’administration de la région et possède le principal aéroport de la région à Angad, l’Université
Superficie : Mohammed Premier, l’hôpital El Farabi et un réseau industriel important (agroalimentaire, textile et
1 714 km² cuir, chimie et parachimie, industrie métallique, mécanique, électrique et électronique).
Population : Grâce notamment à la construction actuelle de la technopole d’Oujda, la préfecture vise à renforcer
477 100 habitants son développement industriel en créant une économie fondée sur les industries liées aux énergies
renouvelables, les nouvelles technologies et la recherche-développement. Travaillant en étroite
collaboration avec l’Université Mohammed Premier, la technopole doit permettre le développement
des secteurs des technologies propres, des biotechnologies et de l’offshoring.
Province de Nador La province de Nador, s’étendant sur 3 263 km², constitue la porte de la région sur la Méditerranée
et sur l’Europe. D’une population de 505 647 habitants, elle est la province la plus peuplée de la
Superficie : région. Son port, son aéroport, la proximité de l’enclave espagnole de Melilla, mais aussi l’entrée
3 263 km² d’importants flux de capitaux en provenance des Marocains résidant à l’étranger font de cette
province le principal centre commercial et financier de la région.
Population :
505 647 habitants Le nouveau port de Nador West Med, qui est situé dans la commune rurale d’Iazanene, en cours
d’aménagement, constituera un atout important susceptible de concurrencer le port de Tanger-Med.
Province de Berkane La province de Berkane s’étend sur 1 985 km². Elle comprend six communes rurales et abrite plus de
270 000 habitants. C’est un territoire agricole et pastoral, notamment grâce à la zone irriguée gérée
Superficie : par l’Office régional de mise en valeur agricole de la Moulouya-Berkane (ORMVAM). L’arboriculture,
1 985 km² mais aussi le maraîchage et la céréaliculture tiennent une place importante dans la province de
Berkane.
Population :
270 328 habitants L’élevage est caractérisé par une importante production de viande rouge avec un fort pourcentage
de bovins par rapport au reste de la région. Par ailleurs, la pêche le long du littoral est essentiellement
artisanale. Cette vocation agricole entraîne une activité agroalimentaire en pleine expansion et crée
la base d’une valorisation économique et commerciale.
Province de Taourirt La position de Taourirt comme carrefour routier et ferroviaire entre l’est de la région et sa façade
maritime peut permettre à la province de devenir un large centre logistique, dont le passage prévu
Superficie : de l’autoroute Fès-Oujda renforcera l’accès vers l’ouest de la région et du pays. Taourirt a ainsi vocation
8 541 km² à devenir un important pôle de distribution, de collecte et de transit de marchandises.
Population : Par ailleurs, cette position de carrefour permet la valorisation des activités agropastorales avec
206 762 habitants l’élevage extensif. Le potentiel de développement de ce territoire s’appuie sur les synergies entre
réseaux de communication, compétences commerciales et disponibilités des infrastructures pour
développer progressivement une plateforme logistique.
Province de Jerada La province de Jerada compte près de 105 000 habitants. Le climat permet une arboriculture naturelle
au nord et l’exploitation d’un couvert de plantes du désert au sud. Ces dernières sont utilisées pour
Superficie : la production pharmaceutique naturelle. La céréaliculture est l’activité agricole principale. L’élevage
8 460 km² est aussi extensif avec des troupeaux d’ovins et de caprins. En matière d’élevage apicole, le nord de
la province abrite une abeille réputée pour sa haute productivité.
Population :
105 840 habitants Ce territoire est également riche en matière de production minière. Par ailleurs, un important travail
de reconversion privilégiant le secteur de l’énergie a été entrepris. À ce niveau, la construction
en cours à Ain Beni Mathar de la première centrale thermosolaire du Royaume, d’une capacité de
472 MW, bénéficiera de l’important potentiel solaire de la région. La province est également traversée
par le gazoduc Algérie-Europe.
13
Province de Figuig Située à l’extrême sud-est du Royaume et au sud de la région, la Province de Figuig a tous les atouts
pour devenir un pôle d’écotourisme axé sur la randonnée et la découverte du monde oasien. Deux
Superficie : secteurs économiques majeurs, l’élevage et les mines, composent l’économie provinciale. L’existence
55 990 km² de ressources minières diverses telles que le manganèse, la barytine, le zinc, le plomb ou le fer ont
permis la naissance du secteur minier.
Population :
130 000 habitants L’agriculture, l’artisanat, le commerce et le tourisme contribuent de façon complémentaire au
développement économique du territoire. La province est desservie par un réseau routier de bonne
qualité, dispose d’une ligne ferroviaire reliant Bouarfa à Oujda et est dotée, depuis peu, d’un
aérodrome capable de recevoir les types d’avion les plus récents.
Province de Driouch Créée en 2009, la province de Driouch est située dans la région du Rif, au nord-est du Maroc. Sa
façade maritime sur la méditerranée représente plus de 70 km. Les plus grandes villes de la province
Superficie : sont Aknoul, Midar et Driouch. Cette jeune province est limitée à l’ouest par la province d’Al Hoceima,
2 867 km² au sud par la province de Guercif et à l’est par les provinces de Nador et Berkane.
Population : Au niveau de la province, l’agriculture est la principale activité pratiquée, avec une superficie agricole
223 000 habitants utile de 185 613 hectares. Les principales cultures pratiquées sont la céréaliculture, les légumineuses
et les cultures maraîchères. Les principales plaines de Nekkour (3 000 ha) et de Gert (5 287 ha)
constituent le périmètre irrigué. Le potentiel économique, naturel et humain de la nouvelle province
suppose un développement de la filière oléicole, mettant en place une assistance technique au profit
des organisations professionnelles évoluant dans ce segment.
T A B L E A U I .1 : O R G A N I S A T I O N A D M I N I S T R A T I V E R É G I O N A L E
Oujda – Angad 11 8 3 2
Berkane 16 10 6 2
Driouch 23 20 3 2
Nador 23 16 7 2
Jerada 14 11 3 2
Taourirt 14 11 3 3
Figuig 13 11 2 2
Total 113 87 27 15
14
Le contexte économique et social
Environnement économique
tique et statistique de l’économie marocaine avant Maroc s’est engagé dans une dynamique de
d’aborder plus en détail les particularités de la réformes visant la stabilisation du cadre macroé-
région de l’Oriental. conomique, l’amélioration de l’environnement de
l’entreprise, le renforcement de la compétitivité
de l’appareil productif du pays et le lancement
de programmes ambitieux pour développer les
infrastructures et stimuler les secteurs porteurs. Ces
réformes ont donné lieu à une amélioration d’une
partie des indicateurs macroéconomiques du pays
(voir le tableau II.1).
T A B L E A U I I .1 : É V O L U T I O N D E S I N D I C A T E U R S D E L A C R O I S S A N C E É C O N O M I Q U E ( 2 0 0 2 - 2 0 0 9 )
Croissance du PIB réel 3,3 % 6,3 % 4,8 % 3,0 % 7,8 % 2,7 % 5,6 % 5,9 %
Croissance du PIB réel 3,0 % 3,6 % 4,8 % 6,1 % 5,2 % 7,3 % 4,0 % n.c.
non agricole
Taux d'investissement 25,2 % 25,1 % 26,3 % 27,5 % 28,1 % 31,3 % 33,1 % n.c.
(en % du PIB)
Taux de chômage 11,6 % 11,9 % 10,8 % 11,0 % 9,7 % 9,5 % 9,6 % n.c.
Dette extérieure totale 44,5 % 36,5 % 29,6 % 27,2 % 27,1 % 27,3 % 23,4 % n.c.
(en % du PIB)
Flux d'IED entrants 481,30 2314,49 894,78 1653,37 2450,30 2803,48 2487,20 1331,50
(en millions de dollars US)
Balance des transactions 3,65 % 3,17 % 1,70 % 1,75 % 2,15 % -0,16 % -5,09 % n.c.
courantes (en % du PIB)
Officiellement en activité depuis mai 2006, l’Agence de l’Oriental a été créée suite à La région de l’Oriental, quant à elle, connaît un
l’Initiative royale pour le développement de l’Oriental lancée à l’occasion du discours fort développement économique, grâce en partie
royal à Oujda le 18 mars 2003. L’Agence a pour mission de proposer des programmes aux mesures prises par le gouvernement pour
de développement, d’apporter son assistance aux collectivités locales et acteurs
nationaux pour la mise en œuvre des programmes de développement, de mobiliser
assurer sa pleine intégration dans le tissu
les ressources vives de la région, de rechercher les financements complémentaires au économique national et renforcer les liens qu’elle
budget de l’État, de promouvoir les potentiels socio-économiques de la région et des entretient avec la région euro-méditerranéenne en
territoires qui la composent. En tant qu’établissement public, elle dispose d’une
matière de commerce et d’investissement.
autonomie financière.
Le mandat de l’Agence est basé sur les orientations suivantes de l’Initiative royale : L’économie régionale traditionnelle repose sur l’a-
• ouverture sur l’espace euro-méditerranéen ; griculture, l’élevage et l’exploitation houillère, ainsi
• amélioration de l’infrastructure économique et financière ;
• amélioration du cadre de vie ; que sur l’industrie légère, la pêche et le commerce
• lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ; transfrontalier avec l’Algérie. Néanmoins, à partir
• développement des pôles de compétences et de compétitivité. des années 1960, la région a subi une succession
Les interventions de l’Agence de l’Oriental se font aussi bien à son initiative qu’en
de chocs, parmi lesquels la fermeture successive de
partenariat avec les autres acteurs du développement régional. mines de charbon à partir des années 1960,
responsable d’une forte hausse du chômage, et
Depuis sa création, l’Agence a pu contribuer à la modernisation de l’économie
une série de sécheresses à l’origine de faibles ren-
régionale par l’appui qu’elle apporte :
dements agricoles. Il en a résulté un important
• à l’ouverture de la région sur son environnement euro-méditerranéen, en mettant exode de la population régionale, à la fois vers
en place le nouveau pôle régional de développement industriel Med Est le reste du Maroc et vers l’Europe. Actuellement,
(Méditerranée Est) ;
• à la mobilisation des ressources afin de contribuer au développement de la région un tiers de la diaspora marocaine est originaire
grâce aux partenariats bilatéraux et internationaux (notamment avec les différentes de l’Oriental.
agences et organisations des Nations Unies, l’Union européenne et les gouverne-
ments espagnol, italien, français et allemand) et à la mise en réseau de la région
dans l’espace euro-méditerranéen ;
Les problèmes se sont encore aggravés en 1994,
• à l’amélioration du cadre de vie, à travers le soutien aux projets de requalification lors de la fermeture de la frontière avec l’Algérie.
urbaine, aux projets environnementaux et aux actions de préservation des Le commerce transfrontalier a alors laissé place au
ressources et des paysages ;
développement de la contrebande et de l’éco-
• au développement de proximité, dans le cadre de l’INDH, pour en faire un levier du
développement économique régional ; nomie clandestine. La relative indifférence dont
• à la création des pôles de compétitivité, avec Oujda comme pôle de compétences à avait fait preuve le gouvernement central n’a, par
la faveur notamment de son Université, Nador et son port comme pôle industriel ailleurs, pas facilité la résolution de ces difficultés.
maritime, Berkane et ses zones irriguées comme pôle agro-industriel, Saïdia comme
pôle touristique via le projet Mediterrania-Saïdia, Taourirt comme pôle logistique
bénéficiant de la nouvelle voie ferrée Nador-Taourirt, Bouarfa et Figuig comme pôle Le discours royal d’Oujda, prononcé le 18 mars
écotouristique et d’économie oasienne. 2003, constitue un tournant dans le développe-
Au plan social, l’Agence de l’Oriental intervient sur l’ensemble du territoire régional
ment de la région à travers le lancement de
dans le cadre d’une démarche de proximité, en appuyant la mise en place d’activités l’Initiative royale pour le développement de la
génératrices de revenus, la création d’entreprises pour les jeunes et le microcrédit. région de l’Oriental, dont l’objectif annoncé est de
stimuler l’investissement et de favoriser la création
Elle intervient également comme animateur territorial pour encourager les initiatives
de la société civile qui contribuent au développement et à la promotion de la région, de petites et moyennes entreprises par les jeunes
à la valorisation du patrimoine culturel et artistique et à l’appui à la formation et la entrepreneurs. Elle vise également à doter la
recherche. région des équipements de base nécessaires et
Source : Agence de l’Oriental
à encourager en priorité les grands projets
économiques. L’initiative a pour but, enfin, de pro-
mouvoir l’éducation et la formation et de faire
jouer pleinement les principes de solidarité.
18
Cette dynamique s’appuie sur la création d’un
nouveau pôle de développement territorial, le Encadré II.2 : Promouvoir l'investissement
des Marocains résidant à l'étranger
« Pôle Méditerranée Est » en référence à la partie – la Fondation Hassan II
est du Royaume couverte par la région, et sur la
mise en place en mai 2006 de l’Agence pour la Le gouvernement a depuis longtemps conscience
de l'importance de la diaspora marocaine, forte de
promotion et le développement économique et trois millions de personnes, dont un tiers provient
social de la préfecture et des provinces de la région de la région de l'Oriental et 82 % vit dans l’Union
orientale du Royaume (Agence de l’Oriental), européenne. Il souhaite ainsi mettre à profit le
souhait d'une partie de cette diaspora de retourner
chargée d’accompagner et de soutenir l’ensemble
au Maroc pour y réaliser des investissements pro-
des programmes qui y contribuent. ductifs. C’est dans cette perspective que le Roi
Hassan II a créé la Fondation Hassan II pour les
Ces efforts ont été guidés par la volonté de Marocains résidant à l’étranger (MRE). Celle-ci a
pour vocation d’entretenir et de renforcer les liens
désenclaver la région et de mettre en valeur son entre les MRE et leurs pays d’accueil, notamment en
potentiel, en se fondant en grande partie sur les accompagnant dans toutes les étapes de leurs
l’amélioration des infrastructures (voir la section projets d’investissement.
suivante), le développement du tourisme interna- La Fondation comprend un Observatoire de la
tional, le renforcement de l’enseignement (expan- communauté marocaine résidant à l’étranger
sion de l’Université Mohammed Premier) et de (OCMRE), ainsi que six structures opérationnelles :
un pôle éducation, échanges culturels, sport et
la formation professionnelle et la mise en place
jeunesse ; un pôle assistance juridique ; un pôle
d’infrastructures agricoles. assistance sociale ; un pôle promotion économique ;
un pôle coopération et partenariat ; et un pôle
La région de l’Oriental représente aujourd’hui communication.
6,3 % de l’économie nationale. Elle tire l’essentiel L’OCMRE, qui a été créé dans le cadre d’un parte-
de sa richesse du tourisme, de l’agriculture, de la nariat avec l’Organisation internationale pour les
pêche, du commerce et de l’offshoring et devrait migrations, a pour mission principale d'identifier, de
recueillir et d'interpréter les informations relatives à
également bénéficier de la croissance à venir dans la condition des MRE.
le secteur des énergies propres. Néanmoins, la
région se caractérise toujours par de fortes dispa- Le pôle de promotion économique a pour but d'ac-
compagner les MRE porteurs de projets d'investisse-
rités socio-économiques.
ment. Cette structure a pour principaux objectifs de
suivre et d’évaluer l’environnement économique
Tous ces secteurs contribuent à générer des national, d’informer les investisseurs potentiels sur
revenus tirés de l’exportation et à attirer les les différents secteurs de l’économie et d’assister les
porteurs de projets qui le souhaitent durant toutes
investissements. Le secteur touristique a en effet les étapes, depuis la conception jusqu’à la réalisa-
accueilli d’importants investissements étrangers qui tion de leurs investissements. À cet effet, le pôle
ont permis la construction et l’ouverture de trois promotion économique réalise des enquêtes de
recherche sur l’économie de la migration, organise
hôtels cinq étoiles de classe internationale à Saïdia. et anime des séminaires et des colloques, établit des
Parallèlement, 560 millions de dollars américains partenariats avec les organismes publics et privés,
de capitaux étrangers ont été investis dans la les ONG et les centres de recherche universitaire
nationaux et étrangers et publie une documentation
centrale thermosolaire d’Aïn Beni Mathar.
économique adaptée aux besoins des MRE.
D’importants flux d’investissements nationaux ont
également accompagné les nombreux projets Source : : Fondation Hassan II
TA B L E A U I I . 2 : T O TA L D U PA R C C L I E N T S D E S T R O I S
O P É R AT E U R S T É L É CO M S ( M A R S 2 010 )
L’Office national de l’électricité (ONE) garantit le Le plus grand cours d’eau est la Moulouya, qui
service public de la production, du transport et de irrigue les plus importantes plaines de la région
la distribution de l’électricité. Il assure la distribu- (Triffa, Zebra, Bouareg, Garet). Son débit moyen
tion de l’électricité en l’absence de prise en charge annuel est d’un milliard de mètres cubes. D’autres
directe par les communes (régies) ou de conces- sources d’eau existent dans la région (Oued Za,
sion. Il a également l’exclusivité de l’aménagement Isly, Kiss et Nekor).
des moyens de production d’une puissance
supérieure à 50 MW. L’ONE est habilité, depuis En plus de ces ressources hydrauliques, la ré-
1994, à passer, après appel à la concurrence, des gion bénéficie de deux barrages : le barrage
conventions avec des personnes morales de droit Mohammed V, avec un volume de retenue de 411
privé, pour la production d’énergie électrique. millions de mètres cubes et une superficie du
bassin de 50 000 km², et le barrage Machraa
Au niveau national, la distribution de l’électricité Hammadi, avec un volume de retenue de huit mil-
est assurée : lions de mètres cubes et une superficie du bassin
versant de 52 000 km². Viendra s’ajouter à ceux-ci
• soit directement par l’ONE, notamment en le barrage Guenfouda, actuellement en construc-
zone rurale et dans quelques centres urbains ; tion. Il aura pour objectif de protéger la ville
• soit par des régies de distribution qui sont au d’Oujda et les zones avoisinantes contre les inon-
nombre de 7, placées sous la tutelle du dations causées par les crues de l’oued Isly.
ministère de l’Intérieur ;
• soit en gestion déléguée dans certaines villes. En ce qui concerne l’irrigation, la superficie irriguée
est de 109 236 hectares. Plus de 77 % des terres
La région de l’Oriental consomme en moyenne irriguées sont localisées dans les périmètres de
113 MW d’électricité. Elle dispose d’une capacité Nador et de Berkane. De plus, par souci d’éco-
de production thermique de 100 MW (charbon, nomie d’eau, le gouvernement subventionne l’in-
gaz, pétrole) ; 9 MW proviennent de sources stallation de systèmes de micro-irrigation (irrigation
hydrauliques. À cette production vient s’ajouter, « goutte à goutte ») à hauteur de 80 à 100 %.
depuis juin 2010, 472 MW provenant de la centra- Dix mille hectares de cultures ont déjà bénéficié
le thermo-solaire de Aïn Beni Mathar (voir la sec- de ce programme dans la région.
tion sur l’énergie dans le chapitre III), dont la
production, équivalente à 8,5 % de la consomma- Toutefois, les investisseurs doivent garder à l’esprit
tion nationale, est destinée principalement à être que les ressources en eau sont rares dans la région,
exportée vers l’Europe. particulièrement dans la province de Figuig. Les
projets touristiques, par exemple, doivent prendre
en compte la nécessité de maintenir de façon
durable le niveau des nappes phréatiques.
Le réseau hospitalier de la région est constitué de Du fait de son éloignement géographique vis-à-vis
neuf structures sanitaires publiques (1 578 lits) et du reste du Maroc, la région ne tend à rattraper la
de 18 établissements privés (539 lits), en plus de qualité de vie que connaît le reste du pays que
679 pharmacies dont cinq dans le secteur privé. La depuis récemment. Par le passé, les investisseurs
région dispose aussi de 161 centres de santé, dont ne pouvaient souvent recourir qu’à des employés
108 en milieu rural, et de 37 structures d’ac- provenant de (ou maintenant des liens avec) la
couchement, dont 11 en milieu rural. Les dif- région, en partie à cause de son éloignement et de
férentes structures de santé de la région comptent son relatif manque d’attractivité. Cette situation
quelque 931 médecins, dont 467 médecins évolue désormais sensiblement, notamment avec
publics, 1 885 employés faisant partie du person- l’arrivée dans l’Oriental d’enseignes de la grande
nel paramédical public et 653 personnes exerçant distribution (Marjane, Metro, Asswak Essalam,
dans le réseau ambulatoire. Kitéa Géant, Mobilia et bientôt Label Vie), l’instal-
lation de stations-service, la montée en gamme de
L’hôpital Al Farabi à Oujda a bénéficié récemment nouveaux hôtels à Oujda et la mise en œuvre des
d’un important programme d’aménagement et projets de requalification urbaine à Oujda (voir
d’agrandissement, de la création d’un pôle mères- l’encadré II.3).
enfants, d’un nouveau service des urgences, de la
restructuration du pôle chirurgical avec la création La région offre en outre une grande variété de
d’un bloc de 13 salles d’opération et de l’agrandis- paysages, la proximité de la mer, des possibilités
sement du service d’hémodialyse. Le Centre hospi- de pratiquer la voile, le jet-ski et les autres sports
talier universitaire qu’il abritera sera associé à nautiques, la disponibilité de parcours de golf,
l’Université Mohamed Premier et viendra renforcer l’accès aux produits alimentaires naturels et des
la nouvelle faculté de médecine créée en 2008. liaisons de transport renforcées avec le reste du
pays et avec l’Europe.
La dernière phase, qui clôturera le projet, sera achevée en 2019. Elle prévoit la réalisa-
tion d’un parc habité sur 16 hectares adoptant le principe de la résidence sécurisée.
Cette zone comprendra des équipements de proximité et disposera de l’ensemble des
composantes qui permettront de répondre aux besoins administratifs, commerciaux,
sportifs et de détente de ses habitants.
L'accès au crédit demeure un obstacle pour les PME souhaitant s'installer dans la Le secteur des assurances a connu également
région de l'Oriental. Cependant, il existe deux catégories de fonds auxquels les PME d’importantes réformes au niveau du cadre
peuvent s’adresser : juridique et de la libéralisation progressive des ta-
1. les fonds de garanties à caractère général comme :
rifs liés à certaines branches. Celles-ci s’inscrivent
• la Caisse centrale de garantie (CCG) pouvant couvrir jusqu’à 50 % du crédit ; dans l’objectif de développement de l’épargne
• le Fonds de garantie des crédits pour la mise à niveau des entreprises (FOGAM) ; institutionnelle et de la mise en conformité du
• le Programme d'appui aux institutions de garantie marocaines, fonds de garantie
secteur avec les accords de libre-échange conclus
européen (PAIGAM) ;
• le Fonds national de mise à niveau (FOMAN) ; et les normes internationales.
2. les fonds de garanties à caractère sectoriel comme : L’industrie de l’assurance est régie par un dispositif
• le Fonds de dépollution industrielle 1 et 2 (FODEP) ;
• le Fonds de rénovation des unités hôtelières (RENOVOTEL) ; législatif et réglementaire qui répond globalement
• le Fonds de restructuration des entreprises du secteur du textile et aux standards internationaux. Le Code des assu-
l’habillement (FORTEX) ; rances stipule que les risques encourus au Maroc
• le Fonds de garantie de la Bourse ;
• le Fonds de garantie des industries culturelles.
doivent être assurés par des contrats souscrits et
gérés par des entreprises d’assurance agréées au
Les banques marocaines mettent à la disposition des investisseurs une panoplie de Maroc. Par ailleurs, le Code réglemente la bancas-
lignes de financement adaptées à leurs besoins, après étude du dossier de faisabilité.
surance et a donné aux banques et à Poste Maroc
À titre d’exemple, il est utile de signaler :
l’autorisation de commercialiser les assurances de
• les crédits à court, moyen et long termes qui peuvent financer jusqu’à 80 % des personnes, d’assistance et de crédit.
besoins de l’entreprise en création ou en expansion ;
• les marges de crédit propres à la mise en œuvre de programmes de mise à niveau
pour soutenir les PME, qui financent jusqu’à 70 % des besoins de restructuration Avec un chiffre d’affaires en 2008 de plus de 2,2
de l’entreprise ; milliards de dollars américains (20 milliards de
• le crédit-bail pour la location de matériel et de locaux professionnels, qui finance MAD), le marché marocain est le deuxième
jusqu’à 100 % des frais d’acquisition des équipements de la PME.
d’Afrique, après celui de l’Afrique du Sud. À l’instar
Il convient enfin de souligner que les principales banques de la place disposent du secteur bancaire, le secteur des assurances est
généralement de services structurés pour accompagner l’investisseur dans ses concentré autour de 16 entreprises d’assurance et
démarches d’obtention d'un prêt adapté à son projet.
de réassurance en activité, dont dix compagnies,
Source : CNUCED trois mutuelles, trois sociétés d’assistance, une
société d’assurance-crédit et une société publique
de réassurance.
• Wafa Assurance ;
• RMA Watanya ;
• AXA Assurance Maroc ;
• CNIA-ESSADA.
La réforme du secteur boursier au Maroc s’est faite L’activité de capital-investissement est relativement
graduellement. Elle a débuté en 1993 avec la mo- récente au Maroc. Néanmoins, elle connaît un fort
dernisation de la Bourse de Casablanca, la création développement depuis 1999 et le marché compte
de sociétés de bourse et d’organismes de place- aujourd’hui plus d’une quinzaine de sociétés
ments collectifs en valeurs mobilières (OPCVM), de capital-investissement, regroupées au sein de
ainsi que l’instauration d’une entité de régulation l’Association marocaine des investisseurs en capital
et de contrôle, le Conseil déontologique des (AMIC).
valeurs mobilières (CDVM).
En 2007, le Maroc a accueilli 18 fonds pour un
La réforme de la Bourse s’est poursuivie en 1996 montant de capitaux levés de 846 millions de
avec l’informatisation du système de cotation, la dollars américains. Il se place ainsi au 2e rang des
dématérialisation des titres, la création d’un pays de la région euro-méditerranéenne MEDA qui
dépositaire central, Maroclear, ainsi que la création ont attiré le plus de capitaux, après Israël.
d’un fonds de garantie pour les clients.
La majorité des fonds investissent essentiellement
Le marché boursier a vu sa capitalisation s’accroître dans des sociétés déjà existantes et cherchant à se
significativement au cours des dernières années, développer. Ils ont donc principalement des activi-
passant de 24,5 % du PIB en 2001 à 97 % en tés de capital-développement, l’activité de capital-
2007 bien que sa valeur ait baissé de 15 % en risque restant quelque peu marginale.
2008. La Bourse de Casablanca figure parmi les
places financières qui ont réalisé les meilleures per- Cependant, afin de soutenir les investisseurs
formances au niveau de la région MENA. Elle est implantés dans la région de l’Oriental, le Fonds
classée troisième sur le continent africain après d’investissement de la région de l’Oriental (FIRO)
celles du Caire et de Johannesburg. Ce marché a été créé grâce à un partenariat public-privé (voir
affiche cependant un degré de concentration élevé l’encadré II.5).
puisque les dix premières entreprises cotées
représentent plus de 90 % de la capitalisation
boursière. En comparaison, les pays émergents
d’Europe présentent une situation moins favo-
rable, avec des marchés de capitaux relativement
peu développés et une capitalisation boursière
d’environ 30 % du PIB en moyenne.
Le FIRO a été créé en 2007, pour une durée de 10 ans, dans le but d'assurer le financement des investissements
indispensables à la croissance du secteur privé de la région, hors secteur de la construction. Il joue le rôle d'un
fonds de capital-investissement.
Ce fonds de 300 millions de MAD investit en général de 1 à 30 millions de MAD dans une entreprise afin d'ac-
quérir entre 10 % et 35 % de son capital. Il incite les entreprises dans lesquelles il investit à lever l’autre moitié du
financement par emprunt. Aujourd’hui, 35 millions de MAD ont été investis dans trois entreprises, Microchoix,
Monlait et Midi Peintures.
Les bénéficiaires doivent être des sociétés anonymes (SA) à capitaux nationaux ou étrangers, disposer de struc-
tures de gouvernance transparentes et avoir publié un audit des états financiers. La période d’investissement est
en principe de 6 à 9 ans et le FIRO joue généralement un rôle actif dans la gestion de l’entreprise. Les modalités
de retrait du FIRO doivent également être prévues.
Le FIRO prend la forme d'un partenariat public-privé entre la région de l'Oriental, le Fonds Hassan II, l'Agence de
l'Oriental, la BCP, Attijariwafa Bank, BMCE Bank, la Caisse de dépôt et de gestion, le Crédit agricole et Holmarcom
Source : CNUCED
27
Ressources humaines Les relations de travail
La main d’œuvre de la région de l’Oriental est Les relations de travail sont régies par le Code du
jugée peu coûteuse et dispose d’un potentiel travail qui reprend les principes fondamentaux de
important du fait de la jeunesse de la population l’Organisation internationale du travail (OIT) dont
active. Toutefois, selon les investisseurs, des efforts le Maroc a signé sept des huit conventions fonda-
restent nécessaires au niveau de la formation du mentales. Le Code du travail interdit ainsi toute
personnel (voir ci-dessous). atteinte aux libertés et aux droits relatifs à l’exer-
cice syndical au sein de l’entreprise ainsi que les
Le coût de la main d’œuvre discriminations quelles qu’elles soient (race, sexe,
handicap, religion, opinion, etc.).
Le coût et la qualité de la main-d’œuvre marocaine
la rendent particulièrement attractive, notamment La Constitution marocaine reconnaît aux salariés
dans les industries à forte intensité technologique le droit de s’organiser en syndicats pour la défense
comme l’aéronautique ou l’électronique. de leurs intérêts professionnels.
Le salaire est librement négocié entre employeur Les litiges individuels relatifs à l’exécution du
et salarié, mais il ne peut être inférieur, selon les contrat de travail sont réglés par les juridictions du
secteurs d’activité : premier degré (Tribunal de première instance,
Chambre sociale).
• au salaire minimum interprofessionnel garanti
(SMIG) : 10,62 MAD/heure (pour les secteurs L’éducation et la formation
industriel, commercial, touristique et profes-
sions libérales) (voir le tableau II.3) ; La région de l’Oriental bénéficie d’un certain
• au salaire minimum agricole garanti (SMAG) : nombre de structures éducatives. Au sommet de
55 MAD/jour. celles-ci se trouve l’Université Mohammed Premier
(UMP) où sont inscrits 24 000 étudiants, provenant
S’agissant des activités non agricoles, la durée nor- presque exclusivement de la région. Créée en
male de travail est de 2 288 heures/an ou 44 1978, cette université comprend cinq facultés :
heures/semaine. La durée annuelle globale de tra- une faculté des lettres et sciences humaines ; une
vail peut être répartie sur l’année selon les besoins faculté des sciences ; une faculté des sciences juri-
de l’entreprise à condition que la durée normale diques, économiques et sociales ; une faculté pluri-
n’excède pas 10 heures/jour. Concernant les activi- disciplinaire à Nador ; et une faculté de médecine
tés agricoles, la durée normale de travail est fixée et de pharmacie. Il existe également quatre écoles,
à 2 496 heures/an. dont l’École supérieure de technologie ; l’École
nationale des sciences appliquées d’Oujda ; l’École
TA B L E A U I I . 3 : TA U X D U S M I G A U M A R O C nationale de commerce et de gestion ; et l’École
SECTEUR D'ACTIVITÉ SALAIRE MINIMUM À PARTIR DU 1ER JANVIER 2009 nationale des sciences appliquées d’Al Hoceima.
(en MAD)
En ce qui concerne le tourisme, l’objectif est de pla- L’électricité dans la région de l’Oriental est fournie
cer 1 555 stagiaires de l’hôtellerie et du tourisme, par l’Office national de l’électricité (ONE). Le tarif
auxquels s’ajouteront les 100 à 120 étudiants par an professionnel comprend une prime fixe pour la
que forme l’École hôtelière de Saïdia. L’OFPPT facturation de la puissance et une redevance de
cherche également à développer l’offre de formation consommation souscrite par plage horaire. Le
sur l’offshoring de 12 % en nombre de places et de tableau II.4 donne l’exemple de la tarification
placer 4 641 stagiaires dans le secteur du bâtiment générale en moyenne tension.
et des travaux publics. L’OFPPT travaille en collabora-
tion directe avec les entreprises et peut élaborer des Le coût de l’eau
formations adaptées en fonction des besoins.
La distribution de l’eau est assurée par l’Office
Au niveau de l’enseignement scolaire, environ national de l’eau potable (ONEP) (voir le tableau II.5).
350 000 élèves sont inscrits annuellement dans les
établissements publics et privés (6,3 % des effec-
tifs nationaux). Le taux de scolarisation des enfants
de 6 à 11 ans est de 94 %, alors qu’il atteint à peine
76 % pour la tranche d’âge 12-14 ans et n’est que
d’environ 47 % pour celle des 15-17 ans.
TA B L E A U I I . 4 : TA R I F I C AT I O N D E L’ É N E R G I E TA B L E A U I I . 5 : TA R I F I C AT I O N D E L’ E A U
É L E C T R I Q U E ( 2 0 11 ) À U S A G E I N D U S T R I E L ( 2 0 11 )
III
L’économie, l’histoire et la géographie de la région
de l’Oriental ouvrent aux investisseurs des possibi-
lités d’investissement importantes et diversifiées.
Agriculture et agroalimentaire
Quatre domaines prioritaires sont présentés : le Maroc au niveau de la valeur ajoutée, les autorités
secteur agricole et agro-alimentaire ; le tourisme souhaitent attirer des investissements dans les
et les loisirs ; les énergies renouvelables ; l’off- secteurs agricole et agroalimentaire. La région
shoring. Un aperçu de quelques secteurs intéres- bénéficie de conditions climatiques variées du nord
sants supplémentaires suivi d’un tableau au sud. Le climat qui caractérise la partie nord de
récapitulatif des possibilités par secteur et par la région est plutôt modéré et la terre particulière-
province de la région complètent le chapitre. ment fertile, notamment à proximité du bassin de
la Moulouya. Ces conditions favorables ont permis
le développement de cultures diversifiées, notam-
ment céréalières (orge, blé), maraîchères (pommes
de terre, tomates, fèves, melon) et fourragères
(luzerne essentiellement). Néanmoins, certaines
cultures prédominent, telles que les agrumes dans
la province de Berkane (oranges et clémentines)
ou les oliviers dans la province de Taourirt.
D’importantes cultures de betteraves sont égale-
ment présentes. La superficie cultivable est de
699 589 hectares, dont 30 % des terres ont été
consacrées à la jachère. La superficie irriguée
représente quant à elle 109 236 hectares. Plus
de 77 % des terres irriguées sont localisées dans
les provinces de Nador et de Berkane.
T A B L E A U I I I .1 P A T R I M O I N E M I N I E R D E L A R É G I O N P A R E X P L O I T A N T
( A U 3 1 / 12 / 2 0 0 9 )
ONHYM 69 19 0 88 20,56
Sociétés 91 58 28 177 41,36
Particuliers 157 6 0 163 38,08
Total 317 83 28 428 100
Avec le recentrage de son rôle, l’ONHYM remplit une fonction d’information auprès des investisseurs privés en
matière de réduction du risque. Sa mission est de fournir aux investisseurs des informations vérifiables sur les
possibilités qu’offre une région donnée.
La première étape consiste en une reconnaissance régionale afin de recenser d’éventuelles zones pouvant abriter
un gisement. Par un contrôle minutieux des indices récoltés, l’Office établit une évaluation précise des quantités
que recèle le gisement en vue de son exploitation.
Il existe deux méthodes d'entrée dans ce secteur : la première consiste à mener des prospections et à exploiter les
gisements découverts ; la seconde est d’acquérir par cession un domaine minier préexistant.
Dans le premier cas, tout investisseur désireux de poursuive des prospections minières doit tout d'abord entrer
en contact avec l'ONHYM, dont il pourra consulter en toute confidentialité la base de données. Par suite d’une
confirmation d'intérêt, une convention d'exploration est signée avec l'ONHYM pour désigner le domaine minier
et établir, entre autres, les taux de participation, le comité de direction et le niveau des redevances. L’ONHYM
participe ainsi au capital de la société mixte créée. Deux conditions sont cependant fixées : la part de l'ONHYM
ne doit pas dépasser 30 % et le coût des phases préliminaires qu’il a réalisées doit être comptabilisé dans
l’investissement.
La société mixte procède ensuite à l'exécution de travaux et à l'évaluation des résultats. Si le gisement est confirmé
et sa viabilité assurée par une étude de faisabilité, l'investisseur crée une société d'exploitation et le domaine
minier lui est transféré. L'ONHYM accompagne l'opérateur dans l'obtention de toutes les autorisations connexes.
Dans le second cas, où l’investisseur est intéressé par un gisement déjà mis au jour, celui-ci doit participer à un
appel d’offres international. S’il est retenu, il verse un montant de cession, totale ou partielle selon les négocia-
tions, en sus de la redevance fixée en fonction des volumes estimés. Bien évidemment, l’État suit de près l’activité
des exploitants et ses experts tiennent deux réunions par an avec eux pour vérifier qu’ils se conforment au cahier
des charges.
À ce jour, l’ONHYM, qui dépense chaque année entre 100 et 120 millions de MAD pour la prospection et la pro-
motion, a cédé partiellement ou totalement près d’une vingtaine de mines, et procède actuellement à la revente
ou à la promotion de plus de vingt autres.
Source : ONHYM
42
Les centres commerciaux Les grands centres commerciaux arrivent aussi
dans la région, à l’instar du Morocco Mall de
Depuis une quinzaine d’années, les principales Casablanca, lui-même inspiré des centres commer-
enseignes nationales et étrangères de la grande ciaux du Moyen-Orient comprenant des espaces
distribution et des galeries marchandes se sont de détente et de loisirs.
installées dans les grandes villes du Royaume.
Comme le montrent les tableaux III.2 et III.3, À Saïdia, le « Medina Center », dont une partie est
l’Oriental n’est pas exclue avec l’arrivée des hyper- déjà opérationnelle, sera achevé en 2013 et occu-
marchés Marjane, Metro et l’Aswak Assalam. pera une superficie de 43 000 m². Il sera en mesure
L’installation imminente de l’enseigne Carrefour est d’accueillir entre 150 et 160 enseignes et mélangera
aussi annoncée. services, boutiques et produits artisanaux. Le centre
sera structuré en trois zones. La première, de 3 000
Ce mouvement répond à une forte demande des m², comprendra un hypermarché et des boutiques
consommateurs de la région et des visiteurs en spécialisées ; la seconde sera réservée aux prome-
produits de consommation de meilleure qualité nades sur fond de mer ; enfin, la troisième zone,
que ceux disponibles dans les échoppes ou les située juste en face de la marina, sera dédiée à la
marchés, dont une grande partie provient de la restauration et aux loisirs et proposera un ensemble
contrebande, et en espaces de commerce plus de prestation de services, comprenant un volet arti-
sereins. Il en est de même pour la distribution sanal pour mettre en valeur le patrimoine local.
d’essence, avec la présence croissante de stations-
service. Pour ces mêmes raisons, l’installation des Le concept du centre commercial est également
grandes surfaces est fortement encouragée et mis en valeur à Oujda, où un espace réservé à
facilitée par les autorités. cette activité est prévu dans le plan directeur de
l’Urba Pôle (voir l’encadré II.3).
TA B L E A U I I I . 2 : E N S E I G N E S E T G R A N D E S S U R FAC E S I N STA L L É E S
DA N S L ' O R I E N TA L
TA B L E A U I I I . 3 : E N S E I G N E S E T G R A N D E S S U R FAC E S E N P R O J E T
D ' I N STA L LAT I O N
Par conséquent, elle représente une option de développement réalisable qui nécessite
des stratégies multisectorielles de la part des pouvoirs publics et des mesures intermi-
nistérielles.
Source : CNUCED
45
P O T E N T I A L I T É S PA R S E C T E U R E T P R O V I N C E
SECTEURS PROVINCES
OUJDA NADOR BERKANE TAOURIRT JERADA FIGUIG/BOUARFA DRIOUCH
Agriculture et agroalimentaire :
• Fermes/Agrumes
• Fermes/Oliviers
• Fermes/Palmiers
• Fermes/Autres
• Élevages/Ovins et camelins
• Avicultures
• Agroalimentaire
• Halieutique/Transformation
Tourisme et loisirs :
• Hôtels classés
• Résidences touristiques
• Restaurants
• Produits du terroir
Énergies renouvelables :
• Production solaire
• Recherche-développement
technologies propres
Offshoring
Mines
Centres commerciaux
Logistique
Industries créatives
OUJDA NADOR BERKANE TAOURIRT JERADA FIGUIG/BOUARFA DRIOUCH
46
Cadre réglementaire
La Chambre des représentants compte 325 dépu- Partenaire d’un certain nombre de projets struc-
tés élus pour cinq ans au suffrage universel direct. turants, le Conseil régional de l’Oriental a prévu de
La Chambre des conseillers compte 270 membres multiplier les actions de promotion des investisse-
élus pour neuf ans au suffrage universel indirect. ments privés. Afin de définir les grandes orienta-
Trois cinquièmes d’entre eux sont désignés dans tions, le plan stratégique de développement de la
chaque région par un collège électoral composé de région est en cours d’élaboration. Par ailleurs, le
représentants des collectivités locales et deux cin- Fonds d’investissement de la région de l’Oriental
quièmes dans chaque région par des collèges (FIRO), présidé par le président du Conseil régional,
électoraux composés d’élus des chambres profes- constitue un véritable outil d’accompagnement
sionnelles et de membres élus à l’échelon national. des entreprises. Des efforts considérables sont
déployés afin de favoriser l’émergence d’un tissu
Le Parlement siège pendant deux sessions. Des industriel cohérent et compétitif. Le Plan Med Est,
sessions extraordinaires sont prévues par la déclinaison territoriale du Plan Émergence dans la
Constitution à la demande de la majorité absolue région de l’Oriental, qui englobe la technopole
de l’une des Chambres ou du gouvernement. d’Oujda, les projets de parc industriel de Selouane,
le pôle agro-industriel de Berkane et la zone logis-
Le Conseil régional, selon l’article 6 de la loi n° 47- tique intraportuaire de Nador, ainsi que la mise en
96 relative à l’organisation de la région, exerce des place de pôles de compétitivité et d’innovation
compétences propres et des compétences qui lui sont autant d’éléments qui mettent en exergue
sont transférées par l’État. Grâce à celles-ci, le la volonté de la région de se développer et de
Conseil régional doit permettre, au fur et à mesure se positionner comme région émergente.
Dans le cadre du processus de décentralisation engagé par le Royaume depuis 1997, les prérogatives des Conseils
régionaux – organes composés de représentants élus des collectivités locales et des chambres professionnelles –
ont été considérablement renforcées et couvrent aujourd’hui les domaines économique, social et culturel.
Dans ce cadre, le Conseil régional de l’Oriental s’est doté d’un plan de développement stratégique à horizon 2020
qui vise à :
• renforcer l’attractivité de la région pour le citoyen en améliorant le cadre de vie ;
• renforcer l’attractivité de la région pour l’entreprise en faisant de l'Oriental un territoire compétitif ;
• désenclaver le territoire et assurer la préservation et la valorisation des ressources naturelles.
Ce plan de développement se veut un catalyseur de l’ensemble des initiatives menées par les institutions publiques
centrales et locales, la société civile et les investisseurs.
Parmi les projets économiques à mettre en œuvre, les priorités définies par le Conseil régional de l’Oriental con-
cernent le développement de l’agriculture, du tourisme et de l’industrie mais aussi la mise en place d’équipements
structurants nécessaires au développement du tissu productif et la création d’un environnement favorable et pro-
pice à l’investissement.
Le Conseil régional est ainsi un acteur central dans le développement de l'attractivité de l'Oriental. Ses équipes sont
par ailleurs pleinement disponibles pour orienter et conseiller au mieux les investisseurs qui souhaitent participer au
développement durable de la région.
Source : CNUCED
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Le pouvoir exécutif
Le Centre régional d’investissement (CRI) de la région de l’Oriental est un organisme Le cadre juridique de l’investissement au Maroc
public chargé d’accompagner les investisseurs nationaux et étrangers en jouant un offre aux investisseurs étrangers une grande visibi-
rôle d'interlocuteur privilégié et en leur facilitant les démarches de création, d'installa- lité pour tout ce qui a trait à leur forme d’établisse-
tion ou d'expansion de leur entreprise dans la région. Il peut intervenir auprès des
administrations locales ainsi que vis-à-vis des propriétaires fonciers et des autres étab-
ment dans le pays et à leur sortie. L’ouverture
lissements de services publics (eau, électricité, routes, formation, etc.). économique du pays a renforcé la liberté d’entre-
prendre dans le pays. L’investissement étranger
Le CRI travaille en étroite collaboration avec l’Agence marocaine de développement
peut revêtir les formes suivantes :
des investissements (ex-Direction des investissements extérieurs) située à Rabat pour
appuyer toutes les démarches de l’investisseur vis-à-vis de l’administration centrale
(projets d’investissement de plus de 200 millions de MAD). • création de sociétés conformément aux disposi-
tions légales ou réglementaires en vigueur ;
En tant qu’organisme de promotion du développement économique de la région, il
peut aussi fournir des renseignements sur la situation économique de la région et • prise de participation au capital d’une société
mettre à la disposition des investisseurs éventuels des supports de communication en cours de formation ou existante ;
utiles sur l'Oriental. En tenant compte du secteur d’activité et de la nature du projet • souscription à l’augmentation de capital
des entreprises, le personnel du CRI est habilité à établir les contacts nécessaires, à les
aider à trouver un terrain, un entrepôt ou un local et à effectuer les actes administrat-
d’une société existante ;
ifs requis pour assurer le démarrage de leur activité dans des délais brefs (moins de 24 • création d’une succursale ou d’un bureau
heures selon les autorités). de liaison ;
• acquisition de valeurs mobilières marocaines ;
Concrètement, le CRI peut :
• accueillir et informer les investisseurs potentiels ; • apport en compte courant d’associés, en
• identifier les meilleurs sites d’implantation dans la région et organiser les visites ; numéraire ou en créances commerciales ;
• établir les contacts nécessaires avec les opérateurs économiques privés et publics ; • concours financiers à court terme non
• localiser et obtenir les terrains à des prix raisonnables et dans les meilleurs délais ;
• trouver les locaux, usines, entrepôts et autres installations ; rémunérés ;
• étudier les projets de contrats et, si l’investissement dépasse 200 millions de MAD, • crédits en devises contractés dans les
les projets de conventions à conclure avec l’État, de manière à ce que l’investisseur conditions du marché financier international ;
puisse bénéficier de tous les avantages offerts par l’État marocain ;
• établir le lien avec tous les organismes publics et privés pouvant intervenir
• acquisition de biens immeubles ou de droits
dans la réalisation du projet d’investissement ; de jouissance rattachés à ces biens ;
• préparer tous les actes administratifs requis pour la réalisation des projets • financement sur fonds propres de travaux
d’investissement.
de construction ;
Le CRI siège à Oujda et dispose d'une antenne à Nador (coordonnées : voir l’annexe 3). • création ou acquisition d’une entreprise
individuelle ;
Source : CRI
• apport en nature (terrains, constructions,
valeurs mobilières financées à l’origine en
devises).
1 Choix de la Fiduciaire/cabinet
forme juridique d’avocats
2 Établissement du Obligatoire pour les Présentation d’une demande faite sur imprimé CRI
certificat négatif sociétés,facultatif pour
(permet protéger le personnes physiques Frais : 170 MAD
nom de la société) et les entreprises
n’optant pas pour
une enseigne
3 Établissement Tous types de sociétés Présentation de la forme juridique, de la nature des apports, du montant et de la
des statuts de répartion du capital, de la dénomination. Fiduciaire/cabinet
la société • Délai de 2 à 3 jours d’avocats
• Frais de timbres pour la légalisation : 20 MAD par feuille
4 Enregistrement Tous types de sociétés S’effectue dans le mois de l’acte pour la constitution, l'augmentation de capital,
et timbres la prorogation ou la dissolution de sociétés ou de groupements d'intérêt économique,
ainsi que tous actes modificatifs du contrat ou des statuts.
• Pour les SA, l’enregistrement est de 50 MAD pour des projets de statuts
• Pour les SARL, le montant équivaut à 0,5 % sur le capital en numéraire.
• 20 MAD par feuille et 2 MAD de timbres par signature légalisée sont requis
5 Nomination des Société anonyme L’assemblée générale ordinaire ou bien les premiers administrateurs inscrits dans le En assemblée
administrateurs cadre du statut nomment les administrateurs. Le conseil d’administration se réunit générale ordinaire
alors pour nommer le président et le directeur général, le cas échéant.
6 Blocage du capital SA et SARL en cours Obtention d’une attestation de la banque sur la base des fonds versés Banque
libéré de constitution
7 Établissement des Société anonyme Le notaire ou la fiduciaire établit la déclaration de souscription (sur la base de bulletins Notaire
déclarations de établis auprès d’une fiduciaire) et le versement (sur la base de l’attestation de blocage ou fiduciaire
souscription et de la banque)
de versement
8 Enregistrement SA, SARL, SNC Statuts, nomination des gérants, bulletin de souscription, signés, légalisés et timbrés Direction régionale
de capital et + PV de l’assemblée générale ordinaire pour la SA des impôts
des statuts + plus déclaration de régularité et de conformité.
• Délai : 1 à 2 jours ou
• Frais de timbres : 20 MAD par feuille et, le cas échéant, au niveau du CRI
• 50 MAD par feuille d’enregistrement pour l’acte d’apport
9 Publication au Toute société Dépôt d’actes ou de pièces, en double exemplaire certifié conforme par l’un des Greffe du tribunal
journal d’annonces représentants légaux de la société auprès duquel
légales et au • Délai : 30 jours le registre du
bulletin officiel • Coût de l’annonce légale : 3 MAD par ligne commerce est tenu
• Frais de légalisation : 10 MAD
• Frais de timbres : 1 MAD par exemplaire
10 Dépôt des statuts SA, SARL, SNC, SCS Dépôt des statuts par les représentants légaux de l’entreprise ou mandataire dûment Tribunal de
désigné commerce
• Frais de dépôt : 250 MAD ou au niveau
• Frais d’enregistrement : 100 MAD du CRI du lieu
• Taxe notariale : 3 MAD + timbres de 20 MAD par feuille du siège social
Les dossiers soumis au CRI qui nécessitent des opé- L’immobilier et le permis de construire
rations foncières spéciales, par exemple pour l’octroi
d’un terrain étatique, l’acquisition d’un terrain Les lois n°s 12-90 et 25-90 relatives à l’urbanisme
côtier, l’obtention d’une attestation de vocation non régissent les conditions de délivrance du permis
agricole (VNA), ou pour tout investissement dans les de construire. Il est exigé pour toute nouvelle
secteurs de l’industrie, de l’agro-industrie, du tou- construction et toute modification apportée aux
risme, de l’artisanat, des mines, de l’habitat social et constructions existantes.
de la formation professionnelle, sont traités par la
Commission régionale d’investissement, présidée Le permis est généralement délivré par le président
par le wali ou son représentant. Cette Commission du conseil communal lorsque la construction pro-
se réunit une fois par mois et demande l’avis des jetée est reconnue conforme aux dispositions des
agences concernées avant de se prononcer. plans de zonage et des plans d’aménagement ainsi
qu’aux conditions de salubrité, de commodité, de
La création d’entreprises au Maroc circulation, de sécurité et d’esthétique. Le permis
de construire peut être refusé si le terrain concerné
Les différents types de sociétés commerciales n’est pas raccordé au réseau d’assainissement
reconnues au Maroc sont : et d’alimentation en eau et en électricité, si l’im-
meuble n’est pas raccordé au réseau général des
• la société de personnes : société en nom télécommunications ou si les conditions requises
collectif (SNC), société en commandite simple d’hygiène, de salubrité et de sécurité font défaut.
(SCS) et société en participation, pour lesquelles
les associés sont solidairement et indéfiniment Dans la zone périphérique d’une commune
responsables des dettes sociales ; urbaine, le permis de construire est délivré par le
• la société de capitaux : société anonyme président du conseil de la commune rurale con-
(SA), société à responsabilité limitée (SARL) cernée en accord avec le président du conseil
et société en commandite par actions (SCA) ; de ladite commune urbaine.
• la société à réglementation particulière :
société d’investissement, société coopérative La procédure d’obtention d’un permis
d’achat ou de consommation, société de construire
mutualiste.
La procédure d’instruction des demandes d’autori-
Le tableau IV.1 décrit les formalités de création des sation de construire, de lotir, de créer des groupes
sociétés au Maroc. d’habitation et de morceler comprend trois catégories :
T A B L E A U I V. 2 : D R O I T S E T T A X E S E N M A T I È R E F O N C I È R E ( 2 0 0 8 )
Droits d'enregistrement 3% 3%
Frais divers (timbres) De 1 500 à 3 000 MAD selon les dossiers (183,15 $US à 366,30 $US)
T A B L E A U I V. 3 : C O Û T D E F E R M E T U R E D ’ E N T R E P R I S E S ( 2 0 1 0 )
La Charte garantit le transfert des revenus d’in- La fiscalité marocaine a fait l’objet de réformes
vestissement (bénéfices, dividendes et capital) et graduelles à travers les lois de finances annuelles
du produit de cession ou de liquidation, sans limi- qui ont abouti à la parution de deux textes impor-
tation de montant ou de durée. tants : le Code général des impôts et la Loi sur la
fiscalité des collectivités locales.
Les étrangers ayant la qualité de résidents bénéfi-
cient de la possibilité de transférer leurs économies Ces textes visent à mettre en place une législation
sur revenus, tels que les bénéfices, les salaires, les fiscale simple et cohérente, présentant une archi-
traitements, les pensions et les honoraires. tecture juridique similaire en termes d’assiette et
de procédures.
Les transferts de revenus en espèces peuvent être
effectués en faveur des intéressés par le guichet L’entrée en vigueur du Code général des impôts
bancaire, les services du Trésor ou Poste Maroc est venue couronner les travaux de simplification
(Barid Al-Maghrib) auprès desquels sont domiciliés et d’harmonisation entamés depuis 1999. Les prin-
habituellement lesdits revenus. cipales caractéristiques du Code sont :
Il est possible de transférer sans limitation de mon- • l’instauration d’un seul référentiel fiscal et
tant ou de durée, après paiement des impôts et l’abrogation de toutes les mesures fiscales
taxes en vigueur au Maroc, les revenus produits prévues par des textes particuliers ;
par les investissements étrangers tels que : • l’adoption d’une nouvelle architecture per-
mettant une lecture aisée des mesures fiscales
• les dividendes ou parts de bénéfices distribués (le nombre d’articles est passé de 415 à 248).
par les sociétés marocaines ;
• les jetons de présence ; S’agissant de la fiscalité des collectivités locales,
• les bénéfices réalisés par les succursales au les mesures introduites par la loi entrée en vigueur
Maroc de sociétés étrangères ; le 1er janvier 2008 visent entre autres :
• les revenus locatifs ;
• les intérêts produits par les prêts et comptes • la simplification des impôts locaux ;
courants d’associés, contractés conformément • le regroupement des dispositions législatives
à la réglementation des changes en vigueur. prévues dans des textes particuliers ;
• l’harmonisation de la fiscalité des collectivités
locales avec le Code général des impôts
et les autres textes législatifs (droits des
sociétés, etc.).
T A B L E A U I V . 4 : B A R È M E P R O G R E S S I F D E L´ I M P Ô T S U R L E R E V E N U ( 2 0 1 0 )
Source : CNUCED sur la base des données fournies par la Direction générale des impôts, 2010
T A B L E A U I V. 5 : T A U X S P É C I F I Q U E S D E L’ I R ( 2 0 0 8 )
TAUX
7,5 % Dividendes et autres produits de participation similaires distribués par les sociétés installées dans les zones
franches d'exportation et provenant d'activités exercées dans ces zones, lorsqu'ils sont versés à des résidents
• Produits bruts hors taxes perçus par les entreprises étrangères des produits des actions ou parts sociales
• Profits nets résultant des cessions d’actions et autres titres de capital ainsi que d’actions ou parts d’OPCVM
dont l'actif est investi en permanence à hauteur d’au moins 60 % d’actions et autres titres de capital
10 % Profits nets résultant des cessions de titres d’OPCR dont l’actif est investi en permanence à hauteur d’au moins
60 % d’actions et autres titres de capital
20 % • Entreprises minières exportatrices ou qui vendent leurs produits à des entreprises qui les exportent après
leur valorisation
• Produits de placements à revenu fixe servis à des personnes soumises à l’IR d’après le RNR ou le RNS.
Cette retenue est imputable sur le montant de l’IR, avec droit à restitution
• Profits résultant des cessions d’obligations et autres titres de créance, d’actions ou parts d’OPCVM,
des valeurs mobilières émises par les Fonds de placement collectif en titrisation (FPCT), ainsi que des cessions
de titres d’organismes de placement en capital-risque (OPCR)
• Profits bruts de capitaux mobiliers de source étrangère
• Profits de capitaux mobiliers
30 % • Rémunérations versées à des personnes ne faisant pas partie du personnel permanent de l'employeur
• Honoraires et rémunérations versés aux médecins non patentables qui effectuent des actes chirurgicaux
dans les cliniques
• Produits de placements à revenu fixe versés à des personnes physiques non assujetties à l’impôt précité selon
le régime du résultat net réel ou celui du résultat net simplifié
• Montant brut des cachets octroyés aux artistes exerçant à titre individuel ou constitués en troupes
• Remises et appointements alloués aux voyageurs représentant des placiers de commerce ou d'industrie
qui ne font aucune opération pour leur compte
• Produits de placements à revenu fixe versés aux personnes physiques, à l’exclusion de celles qui
sont assujetties à l’IR selon le RNR ou le RNS
• Revenus bruts de capitaux mobiliers de source étrangère. Cette retenue est libératoire de l’IR
T A B L E A U I V. 6 : T A U X S P É C I F I Q U E S D E L’ I S ( 2 0 0 8 )
TAUX D’IMPOSITION
8% • Du montant hors TVA des marchés en ce qui concerne les sociétés non résidentes adjudicataires de marchés de travaux,
de construction ou de montage ayant opté pour l’imposition forfaitaire. Le paiement de l’IS à ce taux est libératoire
de l’impôt retenu à la source
• La contre-valeur en dirhams de 25 000 $US/an sur option libératoire de tous autres impôts et taxes frappant les
bénéfices ou les revenus pour les banques offshore.
• La contre-valeur en dirhams de 500 $US/an libératoire de tous autres impôts et taxes frappant les bénéfices ou
les revenus, pour les sociétés de portefeuille étrangères
• Sur option pour les sociétés étrangères adjudicataires de marchés de travaux de construction ou de montage,
exerçant une activité au Maroc. Ce taux est calculé sur le CA hors taxes. Il est libératoire de la retenue à la source sur
les produits bruts perçus par les sociétés étrangères et de l’impôt retenu à la source au titre des produits des actions,
parts sociales et revenus assimilés
8,75 % • Entreprises qui exercent leurs activités dans les zones franches d'exportation, durant les 20 exercices consécutifs
suivant le cinquième exercice d’exonération totale
10 % • Sur option pour les banques et les sociétés de portefeuille étrangères durant les 15 premières années qui suivent la
date de l’obtention de l’agrément, soit au paiement de la contre valeur en MAD de 25 000 $US par an pour les
banques offshore et 500 $US par an pour les sociétés de portefeuille étrangères. Cette dernière option est libératoire
de tous autres impôts et taxes frappant les bénéfices ou revenus de ces banques et sociétés de portefeuille
Par suite d’une période transitoire entre 2008 et 2010, les entreprises exportatrices, qui bénéficiaient exceptionnellement
d'un taux de 8,75 %, seront soumises à un taux de 17,5 % à partir du 1er janvier 2011.
20 % • Produits de placements à revenu fixe. Cette retenue est imputable sur l’IS, avec droit à restitution
7,5 % • Dividendes et autres produits de participation similaires distribués par les sociétés installées dans les zones franches
d'exportation et provenant d'activités exercées dans lesdites zones, lorsqu'ils sont versés à des résidents.
Ce taux est libératoire de l'IS
T A B L E A U I V. 7 : T A U X S P É C I F I Q U E S D E L A T V A ( 2 0 0 8 )
TAUX D’IMPOSITION
20 % • Taux normal
14 % • Avec droit à déduction (ADD) : le transport, l’électricité, les véhicule utilitaires légers économiques, les cyclomoteurs
économiques, les chauffe-eau solaires, etc.
• Sans droit à déduction (SDD) : les prestations de services fournies par tout agent démarcheur ou courtier
d’assurances à raison des contrats apportés par celui-ci à une entreprise d’assurances, etc.
10 % • Opérations de fourniture de logement et de restauration réalisées par les hôtels et ensembles immobiliers
à destination touristique
• Ventes de denrées alimentaires ou de boissons à consommer sur place réalisées dans les restaurants
• Opérations de restauration fournies par les prestataires de services au personnel salarié des entreprises
• Opérations de banque, de crédit et de change ; transactions portant sur les actions et parts sociales émises
par les OPCVM
• Transactions relatives aux valeurs mobilières effectuées par les sociétés de bourse
• Opérations effectuées par certaines professions libérales (avocats, interprètes, notaires, vétérinaires, etc.)
7% • Certains produits de grande consommation (notamment eau, gaz et huiles de pétrole, produits pharmaceutiques,
fournitures scolaires)
• Voitures économiques et tous les produits et matières entrant dans leur fabrication, ainsi que les prestations
de montage de ces voitures
T A B L E A U I V. 8 : T A U X S P É C I F I Q U E S D E S D R O I T S D ' E N R E G I S T R E M E N T ( 2 0 0 8 )
DROITS PROPORTIONNELS
1% • Cessions d'obligations dans les sociétés ou entreprises et d'obligations des collectivités locales et
des établissements publics
• Cautionnements de sommes, valeurs et objets mobiliers, garanties mobilières et indemnités de même nature
• Inventaires établis après décès
1,5 % • Actes afférents aux mutations entre vifs tels que vente, donation ou échange d’immeubles ou de droits réels
immobiliers, de fonds de commerce ou de clientèle, de parts dans les GIE, de parts ou d’actions dans les sociétés
immobilières transparentes ou à prépondérance immobilière
• Partages de biens meubles ou immeubles entre copropriétaires, cohéritiers et coassociés, à quelque titre que ce
soit. Antichrèses et nantissements de biens immeubles
• Actes portant constitution d'hypothèque ou de nantissement sur un fonds de commerce, en garantie d'une
créance actuelle ou éventuelle
• Louages d'industrie, marchés pour constructions, réparations et entretiens et tous autres biens meubles
susceptibles d'estimation faits entre particuliers et qui ne contiennent ni vente, ni promesse de livrer des
marchandises, denrées ou autres biens meubles
• Constitutions ou augmentations de capital des sociétés ou des GIE réalisées par apports nouveaux, à titre
pur et simple
3% • Acquisition de locaux construits, par des personnes physiques ou morales autres que les établissements de crédit
et organismes assimilés. Bénéficient également de ce taux les terrains sur lesquels sont édifiés les locaux précités,
dans la limite de cinq fois la superficie couverte
• Acquisition, à titre onéreux, de terrains nus ou comportant des constructions destinées à être démolies et
réservés à la réalisation d’opérations de lotissement ou de construction de locaux à usage d’habitation,
commercial, professionnel ou administratif
• Adjudications, ventes, reventes, cessions, rétrocessions, marchés et tous autres actes civils ou
judiciaires translatifs de propriété, à titre gratuit ou onéreux, de biens meubles
• Constitutions ou augmentations de capital des sociétés ou groupements d’intérêt économique réalisés
par apports nouveaux, à titre pur et simple, et (ou) par incorporation de réserves ou des plus-values
6% • Cessions, à titre gratuit ou onéreux, d’actions ou de parts sociales des sociétés immobilières,
ainsi que des sociétés à prépondérance immobilière
• Mutations entre vifs à titre onéreux ou gratuit d’immeubles ou de droits réels portant sur de tels immeubles,
de propriété, de nue propriété ou d’usufruit de fonds de commerce ou de clientèle
• Baux à rentes perpétuelles de biens immeubles, baux emphytéotiques, ceux à vie et ceux dont la durée est illimitée
• Cessions de droit au bail ou du bénéfice d'une promesse de bail
DROIT FIXE
200 MAD • Résiliations pures et simples faites dans les 24 heures des actes résiliés et présentés dans ce délai à l'enregistrement
(24,42 $US) • Baux et locations, cessions de baux et sous-locations d'immeubles ou de fonds de commerce
• Actes de prorogation ou de dissolution de sociétés ou de GIE qui ne portent ni obligation, ni libération,
ni transmission de biens meubles ou immeubles entre les associés, les membres des GIE ou autres personnes et
qui ne donnent pas ouverture au droit proportionnel
• Actes de constitution sans capital de GIE
• Contrats de crédit-bail immobilier relatifs aux locaux à usage professionnel ou d'habitation, ainsi que leur résiliation
en cours de bail par consentement mutuel des parties
• Actes relatifs aux opérations de crédit réalisées entre les sociétés de financement et les particuliers
• Actes de constitution et de mainlevée d’hypothèques et de nantissement sur fonds de commerce
T A B L E A U I V. 9 : A R T I C L E 17 D E L A C H A R T E D E L ’ I N V E S T I S S E M E N T
Terrain Une participation de l’État aux dépenses relatives à l’acquisition du terrain nécessaire à la réalisation
du programme d’investissement dans une limite de 20 % du coût du terrain
Infrastructures Une participation de l’État aux dépenses d’infrastructures externes nécessaires à la réalisation du programme
d’investissement (y compris station d'épuration et terrassement), dans une limite de 5 % du montant global
du programme d’investissement. Toutefois, ce taux peut atteindre 10 % lorsqu'il s'agit d'un investissement
dans le secteur de la filature, du tissage ou de l'ennoblissement du textile
Formation Une participation de l’État aux frais de la formation professionnelle prévue dans le programme d’investissement
professionnelle dans une limite de 20 % du coût de cette formation
Admissibilité Entreprises bénéficiaires de ce programme d’investissement, répondant à un ou plusieurs des critères suivants :
• investir un montant égal ou supérieur à 200 millions de MAD (près de 27 millions de dollars américains) ;
• créer un nombre d’emplois stables égal ou supérieur à 250 ;
• réaliser le projet dans l’une des provinces ou préfectures prévues par le décret n°2-98-520 du 30 juin 1998 ;
• assurer un transfert de technologie ;
• contribuer à la protection de l’environnement.
Autres Les avantages prévus ci-dessus peuvent être cumulés sans toutefois que la participation totale de l’État ne
dispositions dépasse 5 % du montant global du programme d’investissement.
Lorsque le projet d’investissement est prévu dans une zone suburbaine ou rurale ou lorsqu'il s'agit d'un
investissement dans le secteur de la filature, du tissage ou de l'ennoblissement du textile, la participation de
l’État peut atteindre 10 % du montant global du programme d’investissement.
Montant Le coût total, toutes taxes comprises, de toute opération de création ou d’extension d’activités, y compris les
du programme frais d’études, les frais de recherche et de mise au point des procédés, les coûts du terrain et des infrastructures
d’investissement internes et externes, les bâtiments et le génie civil, les biens d’équipement, le matériel et outillage, les taxes, les
intérêts interbancaires, le fonds de roulement, incluant les charges financières. Le cas échéant, toute acquisition
ou tout renouvellement de biens d’équipement, en vue de la production de biens ou de services, permettant
de promouvoir le développement économique et de créer des emplois stables.
Transfert Toute opération d’acquisition ou de location de brevets d’invention, de licence ou de procédés techniques
de technologie permettant de participer au renforcement de la compétitivité et de la recherche scientifique
Infrastructure Tout équipement, hors site, du terrain support du projet en réseaux de voiries, d’assainissement,
externe d’alimentation en eau, d’électricité ou de téléphonie. Stations d'épuration et terrassement
Versement des Après service fait, et selon un échéancier prévu dans le contrat particulier, contre production des justificatifs
participations
LE FONDS HASSAN II
2. Bénéficiaires Les nouveaux projets (création ou extension) présentés par les investisseurs dont le montant total
d’investissement est supérieur à 5 millions de MAD (environ 700 000 $US) HT (hors droits
d’importation et taxes), à condition que le montant de l’investissement en biens d’équipement
soit supérieur à 2,5 millions de MAD (environ 350 000 $US) HT (hors droits d’importation et taxes).
3. Nature de la contribution Les projets d’investissement peuvent bénéficier d’une contribution financière du Fonds Hassan II
représentant 30 % du coût des bâtiments professionnels sur la base d’un coût unitaire maximum
de 2 000 MAD/m² HT (278 $US/m²) et d’une valeur maximale de 10 % du coût d’acquisition
des biens d’équipement neufs (hors droits d’importation et taxes).
Dans tous les cas, la contribution financière du Fonds Hassan II bénéficiant à un même projet,
soit au titre de la construction ou de l’acquisition des bâtiments, soit au titre de l’acquisition des
biens d’équipement, soit encore à ces deux titres simultanément, ne peut être supérieure à 10 %
du montant total de l’investissement ni à la somme de 20 millions de MAD (environ 2,8 millions
de dollars américains). Le montant total de l’investissement est défini comme étant le coût total
(hors taxes et droit d’importation) relatif à l’acquisition du bien foncier, à la construction ou à
l’acquisition des bâtiments professionnels et à l’acquisition des biens d’équipement neufs.
69
L’aide à la formation Les exonérations fiscales liées à
la régionalisation.
Le dispositif d’aide à la formation consiste en l’oc-
troi d’une aide directe à la formation des nouvelles Le décret n° 98-520 du 30 juin 1998 retient 20
recrues, au niveau des quatre secteurs : offshoring, préfectures et provinces bénéficiant d’une réduc-
automobile, aéronautique et électronique. Ces tion sur l’IS et l’IR. Dans la région de l’Oriental,
aides concernent à la fois la formation à l’em- il s’agit de Berkane, Jerada, Nador, Oujda-Angad
bauche et la formation continue. Ainsi, les barèmes et Taourirt.
de remboursement selon les profils se présentent
comme suit : (voir le tableau IV.10) Les entreprises implantées dans ces provinces
bénéficient pendant les cinq années consécutives à
la date du début de l’exploitation, quelle que soit
l’activité exercée, de :
T A B L E A U I V .1 0 . A I D E À L A F O R M A T I O N ( 2 0 11 )
rencontres individuelles avec des investisseurs, des en plein essor, avec un large potentiel permettant
chambres de commerce et des sociétés de conseil. d'anticiper un rattrapage progressif du niveau de
développement des principaux centres économiques
Ce chapitre ne représente qu'une indication de du Maroc. Des comparaisons favorables ont été
l'opinion du secteur privé dans la région de l'Oriental. établies avec le développement économique de
Tanger pendant les trente dernières années.
Le foncier
Atlas Bottling Fabrication et distribution Zone industrielle +212 536 68 89 61 +212 536 68 89 64
de boissons Route d'Algérie +212 536 68 89 63
Oujda
Atmag Fabrication d'outillage Lot n° 31 +212 536 68 50 01 +212 536 68 15 02
de coupes (carbures et Zone industrielle
tungstènes) B.P. 472
Oujda
Alamia Electro Industrie Zone industrielle +212 536 70 15 78 +212 536 70 15 77
électromécanique B.P. 529
et métallique Oujda
Brodor Broderie mécanique Zone industrielle +212 536 68 27 40 +212 536 69 03 65
Route d'Algérie
Oujda
Conserverie de Semi-conserves animales Zone industrielle +212 536 68 43 43 +212 536 68 25 12
l'Oriental (CONOR) et végétales B.P. 361
Oujda
Conserverie Safaa Conserverie de produits Rue Melilla Hay +212 536 69 55 35 +212 536 69 55 37
végétaux Takadoum
B.P. 148
Taourirt
Bled Conserves Conserverie de produits 1, route Debdou +212 536 67 94 12 +212 536 67 93 99
végétaux Zone industrielle
Taourirt
Colaimo Industrie laitière Hay Takaddoum +212 536 74 11 59 +212 536 74 12 87
B.P. 3133 +212 536 74 03 66
Oujda
Holcim Fabrication et Km 45, route de Fès +212 536 70 90 29 +212 536 71 00 70
commercialisation de B.P. 44 +212 536 71 00 37
ciments Portland Oujda +212 536 70 87 00
+212 536 70 87 01
Euroma Confection Confection pour femmes 2, rue Imam +212 536 61 27 84 +212 536 61 27 85
Hay Riad
Berkane
Fabre et Cie Production et 103, rue du 20 Août +212 536 61 27 57 +212 536 61 05 15
commercialisation Berkane +212 536 61 15 44
de piments
Fonderie de plomb Traitement de minerais Oued El Himer +212 536 68 22 57 +212 536 65 44 20
de Zelida plomb et production de +212 536 65 44 07
plomb doux et d'argent
Grand-Moulin Minoterie industrielle 32, rue Ennour +212 536 68 26 11 +212 536 68 20 65
Oujda Oujda
Indeclair Fabrication de machines Lot no 137 +212 536 68 19 06 +212 536 68 59 26
et de transformateurs Zone industrielle +212 536 68 49 10
électriques B.P. 275
Oujda
Sonabétail Fabrication d'aliments Route de Taza +212 536 51 14 92 +212 536 51 12 64
composés pour bétail Lot Essalama +212 536 51 15 04
B.P. 638
Oujda
SMMO Minoterie et fabrication 111, boulevard +212 536 68 31 63
de pâtes alimentaires Mohamed Derfoufi +212 536 68 61 62
Oujda
Station Kantari Conditionnement des Km 2, route Saïdia +212 536 61 09 66 +212 536 61 08 58
agrumes B.P. 515
Berkane
Sté Pâtes et Fabrication de pâtes Zone industrielle +212 536 68 46 40 +212 536 68 50 07
Couscous Ennasr alimentaires et couscous B.P. 4086
(SPCE) Oujda-Isly
Oujda
76
Triffa Conserves Conserveries des olives Lot n° 6 +212 536 70 83 09 +212 536 70 86 98
Zone industrielle
Oujda
Umapaco Fabrication de pâtes Lot n° 3 +212 536 68 95 25 +212 536 68 59 41
alimentaires et couscous Zone industrielle +212 536 68 85 64
Oujda
Mediterranée Food Conserverie 8, rue de Casablanca +212 536 68 84 48 +212 536 68 87 49
Industrie (M.F.I) (olives, abricots, piments) Oujda / Usine : +212 536 68 84 45
Lot n° 120
Zone industrielle
Oujda
Midi Décoration Production d'enduit Zone industrielle +212 536 68 72 83
et peinture Oujda
Moulins Saada Minoterie industrielle Zone industrielle +212 536 61 28 47 +212 536 61 47 32
B.P. 221 +212 536 61 29 37
Berkane
Peinture Midi Production de peinture Zone industrielle +212 536 68 70 17 +212 536 68 99 32
B.P. 334 +212 536 68 70 18
Oujda
KPCD Abattoir de volailles 1108, zone industrielle +212 536 71 20 41 +212 536 71 20 42
BoustaneII
Oujda
Station Ennassiri Conditionnement Km 2, route de +212 536 23 02 20 +212 536 23 02 17
des agrumes Madagh
B.P. 673
Berkane
Mon Lait Production et distribution 175, boulevard Hassan II +212 536 25 67 67 +212 536 25 67 67
du lait et produits dérivés Berkane /
Hay Sidi Slimane
Berkane
Inter Oil Production de piment Km 5, route d'Oujda +212 536 61 23 06 +212 536 61 84 02
doux moulu Berkane +212 536 23 02 60
+212 536 23 02 80
Interépices Fabrications de 100, boulevard Prince +212 536 61 15 14
condiments héritier Sidi Mohamed +212 536 61 27 57
Berkane
Auto Hall Concessionnaire 351, boulevard d'Ahfir +212 536 52 40 20 +212 536 52 43 43
automobile Oujda +212 536 52 40 30
Chrimpalida Décortication de crevettes Lot n°12 +212 536 69 14 77 +212 536 69 14 85
Zone industrielle
Oujda
Orien Call Centre d'appel Boulevard Mohamed VI +212 536 68 89 00 +212 536 68 86 06
Oujda
Microchoix Vente de matériel Résidence Safaa +212 536 68 10 76 +212 536 68 10 78
informatique et Boulevard Mohamed V
électroménager Oujda
Atlas Orient Hôtel 4* Avenue Driss Al Kbar +212 536 71 07 97 +212 536 68 04 77
Place Syrte
Oujda
Coopérative Production, conservation Appartement 4 +212 536 61 97 70 +212 536 61 97 66
Al Izdihar et commercialisation Immeuble Dahmani
des produits agricoles Avenue Chouhada
Berkane
Houar Entreprise Travaux publics et 1, rue Moulay Youssef +212 536 51 11 88 +212 536 51 12 05
exploitation de carrière Oujda +212 536 51 11 89
Atlas Terminus Hôtel 5* Boulevard Zerktouni +212 536 71 10 10
Place de la Gare +212 536 70 97 00
Oujda
Barcelo Hôtel 5* Nouvelle station +212 536 63 00 63
balnéaire Fadesa +212 536 63 01 00
Saïdia
77
Présentation
Décret n° 2-00-895 du 31 janvier 2001 modifié Loi n° 45-06 du 17 avril 2007 modifiant
par le décret n° 2-04-847 du 22 octobre 2004 pris et com-plétant le dahir portant loi n° 1-93-211 du
pour l’application des articles 17 et 19 de la Charte 21 septembre 1993 relatif à la Bourse des valeurs,
tel que modifié et complété
Article 7.1 de la loi de finances de 1998-1999
Loi n° 46-06 du 17 avril 2007 modifiant
Cinq conventions-cadres du Fonds Hassan II et complétant la loi n° 26-03 relative
pour le développement économique et social aux offres publiques sur le marché boursier
Note circulaire n° 2/2006 du 26 juin 2006 Circulaire de l’Office des changes n° 1721 relative
du premier ministre relative au Comité national aux intermédiaires agréés, Rabat, 1er août 2007.
de simplification des procédures liées Circulaire de l’Office des changes n° 1722 relative
à l’investissement (CNPI) aux crédits à l’exportation, Rabat, 1er août 2007.
Loi n° 43-05 du 17 avril 2007 relative Gestion déléguée des services publics
à la lutte contre le blanchiment de capitaux Loi n° 54-05 du 14 février 2006 relative
Loi n° 34-03 du 14 février 2006 relative aux à la gestion déléguée des services publics
établissements de crédit et organismes assimilés (Bulletin officiel n° 5404 du 16 mars 2006)
Loi n° 41-05 du 14 février 2006 relative Code du travail et ses textes d’application
aux organismes de placement en capital-risque
Loi n° 65-99 du 11 septembre 2003 relative au
Loi n° 53-01 du 21 avril 2004 modifiant et com- Code du travail (Bulletin officiel du 6 mai 2004)
plétant la loi n° 1-93-213 du 21 septembre 1993 19 décrets d’application en date du 29 décembre
relative aux organismes de placement collectif 2004 (Bulletin officiel n° 5280 du 6 janvier 2005)
en valeurs mobilières
14 arrêtés du ministre de l’Emploi et de la
Loi n° 39-05 du 14 février 2006 modifiant Formation professionnelle, en date du 9 février
et complétant la loi n° 17-99 portant Code 2005 (Bulletin officiel n° 5300 du 17 mars 2005,
des assurances ou des réassurances édition générale en langue arabe)
81
Entrée et installation des étrangers Instance centrale de prévention
de la corruption Institution
Loi n° 02-03 du 11 novembre 2003 relative
à l’entrée et au séjour des étrangers Décret n° 2-05-1228 du 13 mars 2007 instituant
sur le territoire marocain l’Instance centrale de prévention de la corruption
Institutions régionales
Institutions nationales
Autorités gouvernementales
Association professionnelle des sociétés Angle avenue des FAR +212 522 54 23 33 +212 522 54 23 36
de bourse et rue Mohammed +212 522 54 23 34
Errachid
Casablanca
Associations des femmes chefs d’entreprises 23, boulevard +212 522 98 51 81 +212 522 99 04 92
du Maroc Mohammed Abdou +212 522 25 88 29
Quartier Palmiers
Casablanca
Fédération marocaine de la franchise 5, boulevard Abdelatif +212 522 36 06 71 +212 522 36 06 21
Ben Kaddour, +212 522 36 06 04
3e étage
Casablanca
Chambre nationale de notariat 41, rue Jilali Oraibi +212 522 20 98 49 +212 522 20 98 58
Casablanca
Fédération des chambres de commerce, 6, rue Erfoud +212 537 76 70 58 +212 537 76 70 76
d’industrie et de services (FCCIS) Quartier Hassane +212 537 76 70 78 +212 537 76 78 96
Rabat
Annexe 4
87
Listes des conventions de non-double imposition et des accords de protection
et de promotion de l’investissement signés par le Maroc
République
Tchèque 11-06-2001 30-01-2003
Roumanie 11-09-1981 28-01-1994 03-02-2000
Royaume-Uni 08-09-1991 30-10-1990 14-02-2002
Slovaquie 14-06-2007
Suède 30-03-1961 26-09-1990 16-06-2008
Suisse 31-03-1993 17-12-1985 12-04-1991
Ukraine 13-06-2007 24-12-2001 25-04-2009
MOYEN-ORIENT
Arabie Saoudite En cours de
négociation
Bahreïn 07-04-2000 07-04-2000 09-04-2001
Emirats Arabes Unis 09-02-1999 09-02-1999 01-04-2002
Jordanie 16-05-2005 16-06-1998 07-02-2000
Koweït 16-02-1999 07-05-2001
Liban 05-06-2002 03-07-1997 04-03-2000
Qatar 17-03-2006 20-02-1999 20-02-1999
Oman 08-05-2001 30-03-2003
Syrie 19-06-2005 En cours de 23-10-2001 19-03-2003
négociation
Yémen 08-02-2006 24-02-2001
Source : CNUCED, sur la base des données de la Direction générale des impôts, de la Direction des investissements et de BMCE TRADE
Annexe 5
90
Jours fériés et horaires de travail
Fêtes nationales
11 janvier Manifeste de l’Indépendance
1 mai
er
Fête du Travail
30 juillet Fête du Trône
14 août Journée Oued Ed-Dahab
20 août Révolution du Roi et du Peuple
21 août Fête de la Jeunesse (anniversaire du Roi)
6 novembre La Marche verte
18 novembre Fête de l'Indépendance
Fêtes religieuses
1er Moharrem (un jour),
Aïd El Fitr, Aïd El Adha, Aïd El Mawlid Annabaoui (deux jours)
Province de Nador
Boulevard Zerktouni, Nador
Téléphone : +212 536 60 60 68 / +212 536 60 26 23
Télécopieur : +212 536 60 77 01
Province de Berkane
Boulevard Mohamed V, Berkane
Téléphone : +212 536 61 39 42 / +212 536 61 48 02 / +212 536 61 88 52
Télécopieur : +212 536 61 99 81
Province de Taourirt
Centre de Taourirt, Taourirt
Téléphone : +212 536 69 95 85 / +212 536 69 93 74 / +212 536 69 96 79
Télécopieur : +212 536 69 93 23
Province de Jerada
Avenue Hassan II, Jerada
Téléphone : +212 536 82 10 04 / +212 536 82 19 80 / +212 536 82 19 90
Télécopieur : +212 536 82 19 42
Province de Figuig
Avenue Hassan II, Bouarfa
Téléphone : +212 536 79 80 71 / +212 536 79 91 95
Télécopieur : +212 536 79 80 75
Province de Driouch
Province de Driouch, Driouch
Téléphone : +212 536 36 60 54 / +212 536 36 60 55
Télécopieur : +212 536 36 60 64
92
Imprimé en France – GE.11-51509 – UNCTAD/DIAE/PCB/2010/10 – 2000 – Conception graphique de Nelson Vigneault, 2011.