Le Français en Algérie
Le Français en Algérie
Le Français en Algérie
Année : 2002
Pages : 592
Collection : Champs linguistiques
Éditeur : De Boeck Supérieur
Sociolinguistique de L'Algérie
1 – La période précoloniale
2 – La période coloniale
8Pour parachever une conquête militaire qui n’avait pas été facile et pour
concrétiser les aspirations économiques et politiques des idéologues
expansionnistes de la Troisième République, les colonisateurs
entreprirent de désagréger définitivement les fondements de
l’organisation arabe et de pratiquer une guerre intensive à la culture et à
la langue arabes, en traquant et en détruisant toutes les poches de
résistance populaire et en interdisant toute tentative d’opposition à
l’idéologie coloniale. L’administration française, soucieuse de son avenir
et de sa pérennité dans ce riche pays nouvellement conquis, appliqua la
politique de la terre brûlée. Elle désintégra tous les repères sociaux,
économiques et culturels de l’identité algérienne et leur substitua les
référents de l’État colonial, symbolisé par la puissance armée, le pouvoir
politique, le pouvoir judiciaire et surtout l’imposition de la langue
française ; celle-ci, en devenant le moyen de fonctionnement de toutes les
institutions coloniales et le medium de communication entre l’État et le
sujet administré, bouleversa l’univers de l’Algérien.
16Par ailleurs, l’Association des Oulémas*, créée par Ben Badis en 1937,
impose de fait la création de médersas et d’écoles arabo-musulmanes
pour contrecarrer la politique d’assimilation. Les médersas assurent
l’éducation et la formation de tous les enfants qui n’ont pu accéder à
l’instruction, elles dispensent ainsi une formation générale en langue
arabe de toutes les disciplines et administrent surtout des cours
d’instruction religieuse et civique. L’impact de ce type d’établissement
sur la classe pauvre est très important, surtout sur « les enfants de la
paysannerie moyenne ou pauvre, ou ceux des masses prolétarisées »
(Cherrad-Benchefra, 1990 : 107) qui constitueront plus tard une élite
arabophone, profondément attachée aux valeurs et principes de la religion
musulmane. L’action des Oulémas entraîne l’émergence de « deux
catégories socioculturelles : une classe économique aisée appartenant à
l’aire culturelle francophone et une autre, plus pauvre, plus populaire, se
rattachant à l’aire culturelle arabophone » (Cherrad-Benchefra,
1990 :108).
23Le français colonial en Algérie est une réalité linguistique mais aussi
culturelle, qui tire son originalité de l’interpénétration socioculturelle et
de la situation de contact des langues de groupes qui prévalaient après la
conquête militaire mais aussi des différentes politiques de francisation
menées par la puissance coloniale jusqu’à l’indépendance. Partagée entre
le désir de minorer la population autochtone profondément attachée à sa
culture, à sa religion ainsi qu’à sa langue, et le souci d’édifier une
seconde métropole uniquement au service de la population européenne
d’Algérie, la politique linguistique menée par l’administration coloniale
contenait en elle-même les ferments de son échec : l’exclusion dont a été
victime une grande partie du peuple algérien des différents circuits de
formation intellectuelle et scientifique perçus comme vecteurs de
modernité a cristallisé les idéaux nationalistes, développé les langues
vernaculaires, surtout l’arabe dialectal, favorisé l’émergence d’une
contestation politique, pacifique d’abord puis violente à partir des
événements de mai 1945. Les vecteurs d’expression et de diffusion de
cette contestation furent l’arabe dialectal mais aussi – paradoxe de
l’histoire ! – cette langue française à laquelle avait pu accéder une
minorité d’Algériens pour servir d’auxiliaire à la puissance coloniale. Il
nous faut cependant relever que cette minorité qui a pu accéder à l’école
française a eu, comme le soulignait Bachir Hadj Ali (1963 : 13), par
rapport à la langue française « une attitude lucide, révolutionnaire et à la
longue rentable, bien que ce fût la langue du vainqueur… car cette langue
destinée à former des auxiliaires de la machine coloniale et faire oublier
la nôtre, est devenue un moyen d’investigation du passé, de conquête du
savoir et de libération ».
Notes
[1]
[2]
Nous soulignons.
[3]
L’auteur souligne.
[4]
Trésor public.
[5]
1 – Le berbère ou tamazight
2 – L’arabe
3.1 – Le français
3.2 – L’anglais
En d’autres termes, sur les 4 617 728 élèves inscrits dans le cycle
fondamental de l’école algérienne où il y obligation de suivre un
enseignement de langues étrangères au choix entre le français et l’anglais,
seuls 59 007 suivent les enseignements d’anglais, soit 1,28 % de la
population scolarisée dans ce cycle. Cette nette préférence pour le
français, choisi par 98,72 % de la population scolaire, confirme et précise
le prestige de cette langue chez les parents d’élèves et montre qu’elle
reste en position de force et a encore de l’avenir en Algérie.
3.3 – L’espagnol
20L’Ouest algérien a subi une forte influence espagnole, caractérisée par
un apport migratoire particulièrement important sous la colonisation
française. Cette présence espagnole dans l’Oranie a laissé des traces
linguistiques dans la variété oranaise d’arabe dialectal. Diverses études
sur les emprunts espagnols présents dans le parler arabe oranais
confirment l’importance des contacts et échanges linguistiques.
L’inventaire recueilli par L. Benallou montre que les emprunts sont
fréquents dans le code oral et que les hispanismes se développent surtout
dans les domaines liés à la vie professionnelle et les relations
interpersonnelles (vocabulaire de la pêche, de l’alimentation, de
l’habillement, des activités agricoles). Certains hispanismes sont si
bien implantés dans le parler oranais « qu’ils ne sont plus considérés »
comme mots espagnols, tels :
Notes
[1]
2 – L’arabisation
5 – Bilan
6 – Prospective
Notes
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
Le Président Ben Bella déclare dans son
premier discours en 1962 : « Nous sommes
Arabes, Arabes, Arabes ».
[6]
[7]
[8]
[9]
[10]
Souligné dans le texte.
[11]
[12]
[13]
Chapitre 4. Le status
2En Algérie, les rôles assumés par la langue française font de cette
dernière une langue de scolarisation, d’information scientifique, de
communication et de fonctionnement de plusieurs institutions de l’État en
contradiction avec la politique d’arabisation qui distribue en principe les
fonctions des langues sur le marché linguistique. Les paramètres
idéologiques plus ou moins officiels et la conjoncture politique (positions
et pressions politiques exercées par les divers groupes qui se partagent le
pouvoir) font que ces rôles sont fluctuants, instables, souvent en
inadéquation avec les valeurs symboliques qui leur sont attribuées. Notre
description de la situation linguistique de l’Algérie et de la langue
française en contexte algérien prend appui sur la grille d’évaluation des
situations linguistiques élaborée par l’Institut d’études créoles et
francophones d’Aix-en-Provence.
1 – Officialité
2 – Usages institutionnalisés
2.4 – Justice
2.5 – Religion
3 – Éducation
20Le volume horaire officiel qui lui est consacré varie selon les différents
paliers du système éducatif :
30L’analyse des titres des journaux francophones montre que ces titres,
lorsqu’ils sont en français, véhiculent souvent une intention politique
moralisatrice qui dénote une ligne éditoriale engagée dans le combat
démocratique et dans la lutte contre tout système totalitaire. Ces titres très
suggestifs vantent tantôt l’avènement de la République (La Nouvelle
République), la libération (Libération, Hebdo libéré), l’indépendance
(L’Indépendant), le dialogue démocratique (La Tribune et L’Opinion), le
nationalisme et ses référents (La Nation et L’Authentique) ou la lutte
contre le sous-développement et les idées révolutionnaires de la période
de l’indépendance (Révolution et Travail et Révolution africaine).
L’adoption d’un titre arabe pour un journal édité en français connote
d’abord l’attachement à la langue arabe mais ce titre traduit souvent
l’idéologie nationaliste (El Watan), le sens de la collectivité (El Ouma),
de l’authenticité (El Acil), du militantisme combattant (El Moudjahid).
Cette tendance à l’exaltation du nationalisme, de la liberté et de la
démocratie semble une tradition pour les éditeurs conforme à l’esprit des
titres en arabe de la presse nationaliste [4][4]Comme le remarque
Mohamed el-Korso (1988 : 88), « Les images… de la période coloniale.
4.3 – Cinéma
34La vidéo connaît aussi une percée remarquable tant dans les foyers
même modestes que dans des salles privées avec une nette préférence
pour les films français. L’appropriation de la langue française par ce
canal reste tout de même limitée.
Notes
[1]
[2]
Pour éviter toute ambiguïté sur le sens de
ce terme, nous nous référons aux divers
travaux de Galisson et de Coste.
[3]
[4]
Chapitre 5. Le corpus
L’étude du corpus permet d’évaluer l’utilisation effective des langues par
les sujets parlants dans la vie quotidienne et de vérifier si les usages
qu’on en fait dans la société reflètent le discours officiel fixant leur statut
et leurs fonctions.
1 – Appropriation du français
Ainsi, avant son entrée à l’école, l’enfant algérien se voit soumis très tôt à
une situation linguistique très hétérogène et très contraignante
caractérisée par la multiplicité des idiomes. Ce plurilinguisme, qui
constitue en soi une richesse culturelle de par la diversité linguistique de
la communauté, devient un handicap majeur pour l’enfant lorsque l’école
bouleverse l’ordre naturel des choses par l’introduction d’un idiome
présenté comme supérieur à sa langue maternelle. Ce handicap est
d’autant plus lourd que les paramètres méthodologiques et didactiques
universellement reconnus et utilisés dans de pareilles circonstances font
défaut dans les établissements scolaires algériens. Loin de parachever
l’intégration sociale, l’école algérienne, en tant qu’instance de
légitimation, renforce plutôt la rupture entre le champ linguistique
familial et social qui a prévalu lors de la première socialisation
linguistique de l’enfant et l’environnement linguistique institutionnel mis
en place par le système éducatif. L’apprentissage institutionnel de l’arabe
standard dans des conditions énergiquement dénoncées par divers
pédagogues et divers linguistes, ainsi que celui de l’anglais au niveau de
l’école primaire, interviennent non seulement pour réguler la position
institutionnelle de chacun de ces idiomes mais pour mettre en place de
nouveaux rapports de force – d’exclusion et de minoration – entre l’arabe
standard, langue dominante, et le groupe de langues dominées composé
de l’arabe dialectal, du tamazight et du français : il jette les bases d’un
conflit ethnique non déclaré mais potentiel car fondé sur un conflit
linguistique. L’école algérienne génère une hétérogénéité linguistique
complexe artificielle, fondamentalement en décalage avec
l’environnement linguistique de l’enfant.
8On constate avec effroi que, dans la situation sociolinguistique
algérienne, l’enfant est soumis à une double socialisation linguistique : la
socialisation linguistique familiale, culturelle, naturelle, et la socialisation
linguistique institutionnelle, contradictoire par rapport à la précédente.
Cette introduction, au forceps pour ainsi dire, d’éléments exogènes au
milieu naturel de l’enfant lui fait prendre conscience dès son premier jour
de scolarisation du phénomène de minoration linguistique et culturelle.
17Ce qui rend quelque peu caduc le modèle méthodologique prescrit est
sans conteste le rapport conflictuel existant entre la langue maternelle de
l’apprenant et la langue étrangère, d’une part, et la capacité de
communication déjà acquise par l’apprenant dans sa langue maternelle,
d’autre part. La compétence linguistique – dans le sens très large – en
langue étrangère ne peut être acquise par l’apprenant selon la
méthodologie préconisée sans, comme le souligne Cherrad-Benchefra
(1993 : 24), « une prise en compte réelle, au préalable, des
comportements langagiers spécifiques de l’apprenant et de sa capacité
(habileté) à rendre, par l’emploi qu’il en fait, les caractéristiques
spécifiques à chaque langue interchangeable ».
1.2.1.2 – Université
27Il n’y a pas – comme pour certains pays d’Afrique Noire francophone
– d’appropriation du français dans le milieu « extra-familial informel » :
la rue, les marchés, les jeux, etc. En Algérie, le quartier est le lieu
privilégié de l’usage de la langue véhiculaire nationale (l’arabe dialectal)
et/ou du vernaculaire régional dans une situation de contacts vernaculaire
tamazight/véhiculaire arabe dialectal (en Kabylie par exemple).
Cependant nous ne pouvons être trop catégoriques sur ce point car il
existe des situations de communication « informelles » dans lesquelles,
pour de multiples raisons, la langue française est utilisée par des locuteurs
ayant une compétence linguistique limitée.
2 – Types de compétence
5 – Comparaison status/corpus
Notes
[1]
Nous soulignons.
[2]
Nous soulignons.
[3]
[4]
1 – Fonctionnements polyglossiques
l’arabe classique ;
l’arabe standard ;
l’arabe substandard ;
l’arabe parlé des scolarisés ;
l’arabe dialectal (vernaculaire propre à un
quartier, une ville ou parler régional propre à
une région à l’extension géographique plus
grande).
Cette alternance codique qui est spécifique aux monolingues, surtout aux
analphabètes, semble se confondre avec le phénomène de l’emprunt
« français » intégré à l’arabe. Les termes « français » se réfèrent souvent
à une réalité ou à un objet que le locuteur analphabète ne peut pas
désigner par un terme en arabe dialectal tels que téléphone, abonnement,
ascenseur, parabole, antenne, voter, bâtiment, saboter, etc. La
prononciation « à la française » est souvent respectée mais pose problème
lorsque le son prononcé s’éloigne plus ou moins de la phonologie de
l’arabe dialectal : n’voti pour voter, barabole pour parabole,
l’antine pour l’antenne, l’batima pour bâtiment. Dans ces cas précis, les
locuteurs procèdent à une intégration totale de l’unité lexicale française
dans le système morpho-phonologique et syntaxique de l’arabe dialectal ;
l’absence du /p/ sourd de parabole en arabe est compensé par le recours
au phonème sonore qui lui est le plus proche : le /b/, ce qui donne
à barabole toute l’originalité de ce mixage ; pour n’voti le verbe voter est
conjugué au présent à la première personne du singulier, le pronom
personnel ana (« moi ») étant réalisé sous la forme n’ ;
pour t’sabotini « saboter », ce verbe qui a pour sens « détruire, priver de,
enlever » est conjugué à la forme pronominale arabe comme le montre la
postposition du pronom personnel complément ana contracté
en ni adjoint à la finale du verbe. K.T. Ibrahimi (1995 : 171) a bien étudié
ce phénomène du « code mixing » arabe/français et nous citons quelques-
uns de ses exemples :
Pour l’auteur, l’interpénétration des deux langues est totale : « les verbes
français sont conjugués à la manière arabe avec les suffixes et préfixes
caractéristiques, […] les noms sont intégrés au modèle du nom arabe et
reçoivent les mêmes marques de genre et de nombre ;
exemple, morsowet, le mot « morceaux » au pluriel, en arabe, est au
féminin, alors, il prend la marque et spécifique du féminin pluriel arabe,
tandis que le mot nniverser « anniversaire » perd le son [a] et est assimilé
aux noms débutant par un phonème solaire qui va s’amalgamer avec
l’article défini » (1995 : 171). Cette alternance, tout comme la précédente,
est spontanée, naturelle, profondément culturelle ainsi que l’ont indiqué
certains locuteurs à propos de leur usage des deux codes, relevant par là
le caractère inconscient de cette pratique. Le locuteur demeure convaincu
que le mot l’batima est arabe, tout comme téléphone, krasatu ou analiz.
9Cette pratique est ancienne puisque, peu après l’indépendance, Sayad
(1967 : 214), relevait déjà la tendance des locuteurs algériens à pratiquer
« un discours original, marqué par une forte interférence avec le dialectal
ainsi que l’arabe classique mais aussi par une alternance codique qui fait
que, simultanément et à l’intérieur du même discours ou successivement
et en des discours différents, le langage peut, selon le contenu de pensée
qu’il transmet et le statut social des locuteurs, tout aussi bien perpétuer un
rapport vécu avec le monde traditionnel que manifester et véhiculer une
aspiration moderniste à travers les emprunts qu’il fait au français
(emprunts de syntaxe, emprunts de lexique, interférence de séquences
entières dites en français avec d’autres dites en arabe ou en berbère). »
Cette prédisposition du locuteur algérien à l’alternance arabe
dialectal/français est encore bien vivante comme le confirment les récents
travaux de Morsly (1996) et de K.T. Ibrahimi (1996) sur le parler des
jeunes.
Notes
[1]
Arabe classique.
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
1 – Méthodologie
1.1 – La néologie
4Les recherches ont mis en valeur les causes qui fondent l’écart, à savoir
les données sociolinguistiques, les phénomènes de plurilinguisme et
d’interférence linguistique. Nous avons retenu la classification de
l’I.F.A. (1983, 1988), les travaux de Lafage (1985), de Queffélec (1990)
qui proposent la typologie suivante adoptée pour la réalisation de notre
inventaire :
1.2 – Le corpus
5Notre inventaire est fondé sur un corpus d’unités lexicales recueillies
dans les textes écrits et dans les pratiques langagières orales.
10Les lexies utilisées exclusivement dans une seule région du pays n’ont
pas été retenues. Le critère de disponibilité dans toutes les contrées du
pays et d’emploi par des locuteurs d’origine géographique différente
traduit la bonne répartition spatiale du particularisme.
1.4.1 – La macrostructure
1.4.2 – La microstructure
14Chaque algérianisme donne lieu à un article composé dans la tradition
lexicographique et en conformité avec les lexiques du français hors de
France (I.F.A., 1983 ; Queffélec, 1990). Les éléments informationnels
sont fournis selon un ordre de distribution fixe.
1.4.2.1 – L’entrée
1.4.2.2 – L’origine
17Les informations concernant l’origine de la lexie sont données
systématiquement pour les emprunts. Les indications « arabe classique »,
« arabe dialectal » ou « berbère » sont les plus courantes. L’indication
« arabe » signifie que la lexie se rencontre dans les diverses variétés de
l’arabe.
1.4.2.5 – La définition
Productivité lexématique
Fréquence et dispersion
• La suffixation
• La préfixation
36La dérivation par préfixation n’est pas très fréquente. Elle se limite
singulièrement aux lexies d’origine française et montre une nette
diminution de l’innovation lexicale réalisée par le locuteur. Elle concerne
surtout quelques préfixes :
• La composition
féminisation de certains
noms : agente « femme de service », agente
de police « femme agent de police » ;
extension d’usage pour certaines prépositions
comme à qui s’emploie devant les
compléments de lieu là où le français de
référence fait l’économie de la ligature ;
extension de certaines combinatoires :
ainsi activer s’emploie très fréquemment
comme intransitif au sens de « militer »,
« travailler, exercer une activité » et se
combine aussi bien avec un sujet animé
qu’avec un sujet inanimé.
Inversement débrouiller se construit
transitivement avec un objet inanimé au sens
de « obtenir, se procurer » ;
recatégorisation d’un verbe à la forme
pronominale : accaparer, activer deviennent
des verbes pronominaux ;
recatégorisation de l’adjectif ou du participe
passé en substantif : bâchée, concerné, mis
en cause, s’emploient couramment comme
substantifs.
3 – Les résultats
Notes
[1]
Sur la productivité du suffixe -age, cf.
Kadi : 1995, 158. Certains des termes
relevés par l’auteur (par
exemple blanchissage « action
d’innocenter
quelqu’un », pistonnage « action de
pistonner quelqu’un, de le
favoriser », profitage « action de tirer
profit de », ragotage « action de colporter
des ragots », saquage « action de faire
échouer aux examens les étudiants, de les
saquer ») n’ont pas été retenus dans la
nomenclature en raison de leur fréquence
d’emploi réduite.
ant. : antonyme
art. : article
c. : complément
card. : cardinal
Com. : commentaire
comp. : composé
conj. : conjonction
connot. : connotation
dém. : démonstratif
dér. : dérivé
dét. : déterminant
dir. : direct
ds : dans
exclam. : exclamation
ext. : extension
f. : féminin
fam. : familier
fig : figuré.
fr. : français
intr. : intransitif
interj. : interjection
inv. : invariable
loc. : locution
m. : masculin
n. : nom
nom. : nominal
o. : objet
péj. : péjoratif
pers. : personnel
pl. : pluriel
prép. : préposition
pron. : pronom
pronom. : pronominal
sing. : singulier
st. : standard
suff. : suffixe
syn. : synonyme
v. : verbe
verb. : verbal(e)
V. : voir
vulg. : vulgaire
4AABAYA V. ABAYA.
5AÂBRUQ V. ABROUK.
6AACHABA V. ACHABA.
10AAROUBI V. AROUBI.
29ACEB V. AÇAB.
39ACHEB V. ACHAB.
41ACHILI V. CH’HILI.
42ACHOUIQ V. ACHEWIQ.
43I. ACHOUR,’ACHOUR,’ACHUR,
ACHUR,’UCHOUR,’UCHUR (de l’arabe) 1. n. m. Courant. Impôt
coranique prélevé sur toute richesse, destiné aux nécessiteux et s’élevant
anciennement au dixième de la récolte. L’assiette du «‘achur »
(équivalent de la dîme), spécifique à cette production, s’établissait sur la
base des récoltes soumises à l’impôt. (Marouf, 1980, 116). L’impôt, selon
la loi islamique, fut institué – achour et zakat – pour approvisionner le
Trésor public, et pour pourvoir à l’intendance des forces armées dans le
cas d’une reprise des hostilités. (El Moudjahid, 17.5.83).
48ACHUR,’ACHUR V. ACHOUR.
49ACTIVER v. intr. 1. Courant. Militer en tant que membre d’une
organisation (parti, syndicat, etc.). Les citoyens activent au sein des
organisations. (L’Unité, 7.4.79). Actuellement quelque 600 kechefs sont
structurés et activent au sein de l’Union communale. (El Moudjahid,
25.8.86). La situation qui existait avant la mort de Boumedienne ne
permettait pas à un parti d’opposition d’activer légalement. (Le Jeudi
d’Algérie, 2.7.92). Ce terroriste, ancien d’Afghanistan, connu sous le
nom de X, a déjà activé dans le Hizbollah libanais avant d’investir notre
pays avec d’autres Afghans. (Le Matin, 25.9.95). Les militants du R.N.D.
activent avec beaucoup de zèle. (Liberté, 25.10.97). Il appellera ses
militants à être prêts à tout « sauf à prendre les armes. Vous avez un
agrément qui vous permet d’activer légalement ». (Quotidien d’Oran,
16.12.99). Chacune des cellules de l’UGTA activant dans la wilaya a été
exhortée à élaborer un rapport à la lumière de ses expériences. (La
Tribune, 16.12.99).
524. Courant. Agir au sein d’un groupe d’action terroriste, commettre des
attentats ou des actes condamnés par la loi. Un groupe de terroristes du
MIA, activant dans la région de Biskra et arrêté depuis une dizaine de
jours, a été présenté ce dimanche devant le parquet militaire. (Algérie-
Actualité, 12.10.93). Boudjellal Djaâfer, âgé de 36 ans et demeurant à la
Casbah dans un immeuble inhabité, activait dans un groupe armé. (El
Watan, 15.10.93). Le même jour, on annonce le démantèlement à M’Sila
d’un réseau de soutien au terrorisme : trois lycéennes activaient au
réseau. (Le Matin, 2.6.94). Les services de sécurité ont abattu, hier
après-midi, un terroriste et blessé un autre. Les deux éléments activaient
sur les monts de Sidi Senoussi. (El Watan, 10.11.99). Il a avoué qu’il
activait au sein du GIA de Antar Zouabri depuis 1994. (El Watan,
23.12.99). […] l’affectation de Djabri qui activait dans la katibat de
Z’barbar à la katibat qui active à Bouira. (Liberté, 18.1.00). La casemate
devait vraisemblablement servir à cacher des vivres et servir de repli aux
terroristes activant sur les hauteurs de Djbel Taza. (El Watan, 30.3.00).
552. Disponible. Personne qui déploie une activité intense. […] mettre
fin aux activités illicites et hors-la-loi des intermédiaires, grossistes et
autres activistes commerciaux sans registres de commerce, ni fonctions
commerciales précises. (El Moudjahid, 30.4.89). V. ACTIVER.
59ADEB V. ADAB.
662. adj. Courant. Qui concerne les islamistes ayant participé à la guerre
d’Afghanistan ou formés dans ce pays. La filière « afghane »
traquée. (El Watan, 12.2.92). Je hurle contre ces trahisons qui ont
interdit, en 1980, à ces jeunes lycéennes, dans une émission T.V., de
chanter en kabyle et qui ont conduit ces beaux garçons, fils de la belle
Algérie, à se transformer en épouvantails afghans. (Liberté, 19.1.93). Les
Chebouti, Said Makhloufi, Baâ et consorts, qui voulaient faire plier le
pouvoir par la violence, se sont retrouvés dépassés, complètement
submergés par la « légion afghane ». (El Watan, 4.4.94). D’ailleurs, à
ses débuts, le mouvement islamiste était tout imprégné de la symbolique
« afghane » : tenues vestimentaires, surnoms des terroristes et jusqu’au
nom de Kaboul donné à une mosquée d’un quartier algérois à cause de
sa fréquentation par les « Afghans ». (Le Matin, 17.5.96). Barbe teinte
au henné, tenue afghane, cet ancien AIS trouve en tout cas une
occupation. Ces agissements sont-ils tolérés ? (Liberté, 7.2.00). De petits
villages reculés et sans défense servaient de base logistique où étaient
préparés les repas mais aussi les fameuses tenues afghanes dont se
paraient les intégristes dans les maquis. (El Watan, 8.4.00).
67Com. Néologisme des années 1988. Les Afghans sont réputés être les
auteurs d’un certain nombre d’actes terroristes récents commis en
Algérie. V. KABOULISTE.
82AGUENOUR V. GUENNOUR.
103AÏWA V. AÏOUA.
104‘AKAL, AKAL (de l’arabe) adj. m. Courant, oral surtout, familier.
Gentil, sage, obéissant, sachant discerner le bien du mal. Entourée de ses
belles-filles, la mère, les yeux gonflés de larmes : « C’était le plus sage
de mes fils (‘akal), tous les voisins pourront en témoigner ». (Algérie-
Actualité, 8.2.90). « Il a eu une enfance sans problème, akal, disent les
voisins, jusqu’au jour où il s’est mis à fréquenter cette bande de
voyous ». (El Moudjahid, 30.4.90). C’est un enfant docile, gentil, la
drogue non. Tout le monde dans le quartier le dit akal-akal. (Algérie-
Actualité, 11.3.91).
140ALLA V. ALA.
150ALPHA V. ALFA.
163Com. Terme très employé depuis les années 1990, préféré par ses
défenseurs à son synonyme berbérité.
168AMEDDAH V. MEDDAH.
169AMENE V. AMAN.
177AMZIGH V. AMAZIGH.
178ANA (de l’arabe) pron. pers. Courant, oral surtout. « Moi ». Ana,
franchement, je suis très content. (Aïder, 1984, 26). Jeudi ils étaient sûrs
qu’on allait perdre. Ana j’ai joué gagnant. Le match a été
reporté. (Algérie-Actualité, 13.12.84). Ana je suis partie juste avant
l’accident. (oral). Ana, je suis membre d’Amnesty
International. (oral). Ana, j’adore les femme brunes. (oral).
189AOUCHAM V. OUCHEM.
190AOÛD V. OUD.
191‘AOULA, AOULA, OULA (de l’arabe) n. f. Disponible, oral
surtout. Stockage des denrées alimentaires et autres marchandises. La
’aoula est une pratique due à la prévoyance des éleveurs qui doivent
stocker des quantités variables de grains à consommer au cours de
l’année. (Boukhobza, 1982, 171). À cause des pénuries, beaucoup de
foyers continuent à pratiquer le système de la aoula ! Certaines
chambres sont transformées aussi en véritables magasins. (Algérie
Actualité, 5.10.90). En Algérie, tout le monde fait la aoula. (oral).
193AOULED V. YAOULED.
226AROUMI V. ROUMI.
227AROUSSA V. ARROUSSA.
232ARSH V.’ARCH.
234ASHÛRA V. ACHOURA.
238ASSALA V. AÇALA.
239ASSAR V. ACER.
246ASSER V. ACER.
252ÂTAYE V. ATTAÏ.
255AT HOME (de l’anglais) loc. Courant, milieux sportifs. (En matière
de sports) à domicile, sur son propre terrain. Les protégés de Azeroual
sont en train d’accomplir une remarquable remontée grâce à leur
succès at home. (El Moudjahid, 17.2.01). H. a quitté le club kabyle à la
suite d’une défaite at home face au Mouloudia d’Alger. (El Watan,
18.2.01). Les autres mal classés ont mis à profit leur rendez-vous at
home pour soigner leurs positions au classement. (Horizons, 19.2.01).
267AUTO-CONSTRUCTION, AUTOCONSTRUCTION n. f.
Courant. Construction de leurs logements par les futurs propriétaires eux-
mêmes qui bénéficient de l’aide de l’État. L’auto-construction éliminera
définitivement les zeribas, utilisées en guise de logements. (El Moudjahid,
6.7.83). Afin de soulager le pays du problème de l’habitat, le
gouvernement encourage l’auto-construction. (El Watan, 4.7.92). L’auto-
construction, formule inventée dans les années 80 pour permettre aux
mal-logés, avec l’encouragement et les facilités accordées par l’État
(octroi de terrain à bâtir), d’édifier un toit y avait été tentée. Mais,
comme partout ailleurs, l’expérience fut un fiasco. (Rouadjia, 1994,
347). Tout le monde semble regretter d’avoir tenté l’aventure de
l’autoconstruction qui fait du lotissement n° 3 « un lotissement
infernal ». (Quotidien d’Oran, 16.12.99). C’est ainsi que chaque
bénéficiaire y est allé vaille que vaille construire son gîte : qui avec ses
propres moyens, qui dans le cadre de l’auto-construction ou bénéficiant
d’une plate-forme. (Quotidien d’Oran, 16.12.99). Concernant la liste des
bénéficiaires de l’aide financière accordée aux nécessiteux dans le cadre
de l’autoconstruction, les citoyens contactés révèlent que la majorité de
ceux qui ont tiré profit de cet avantage ne le méritent pas. (Liberté,
17.2.00). La société propose une large gamme de produits à garantir qui
va de l’auto-construction à un ensemble de logements construits par un
promoteur. (El Moudjahid, 6.2.01). V. AUTO-CONSTRUCTEUR,
AUTO-CONSTRUIT.
268AUTO-CONSTRUIT adj. Disponible. (En parlant d’un logement).
Qui est construit par son propriétaire avec l’aide de l’État. Le wali a
inauguré le nouvel hôtel des postes de la ville avant de visiter un groupe
de logements auto-construits. (El Moudjahid, 7.3.83). Des quartiers
entiers auto-construits s’étalent tout au long de cette longue route
sinueuse. (Algérie Actualité, 3.9.92). V. AUTO-CONSTRUCTEUR,
AUTOCONSTRUCTION.
269AUTO-SATISFACTION, AUTOSATISFACTION n. f.
Disponible. Autosuffisance, capacité de subvenir à ses propres besoins
économiques ou alimentaires. Nous comptons ainsi faire diminuer la
jachère, augmenter les taux de rendement et introduire la culture sous
serre dans un premier souci d’auto-satisfaction. (El Moudjahid,
10.6.85). L’autosatisfaction ne signifie pas, évidemment, tout produire
chez soi à n’importe quel prix. (Algérie-Actualité, 19.6.86). V. AUTO-
SATISFACTION ALIMENTAIRE, S’AUTOSATISFAIRE,
COMPTER-SUR-SOI.
270AUTO-SATISFACTION ALIMENTAIRE,
AUTOSATISFACTION ALIMENTAIRE n. f. Disponible.
Autosuffisance alimentaire. L’autosatisfacion alimentaire, ce n’est pas
seulement le volume de production élevé, c’est aussi la disponibilité du
produit en tout point où il est désiré. (Algérie-Actualité, 19.6.86). On n’a
pas pas atteint l’autosatisfaction alimentaire et on veut se lancer dans
des projets incroyables (El Açil, 5.12.92). V. AUTO-SATISFACTION,
S’AUTOSATISFAIRE, COMPTER-SUR-SOI.
274AWAH V. AOUAH.
281AYYA V. AYA I.
286AZLA V. AZALA.
287AZRIYA, AZRIYAH (de l’arabe) n. f. 1. Disponible. Femme veuve,
répudiée ou divorcée. La femme répudiée ou la veuve devient azriya,
jusqu’à un nouveau mariage. L’« azriyah », c’est-à-dire qui n’a pas de
mari, se comporte en courtisane. (Bourdieu, 1970, 30). De même dans les
Aurès, l’institution de l’« azriya » semble répondre au même souci du
groupe social : le plus souvent, veuve ou divorcée, parfois célibataire,
l’azriya est une courtisane, non une prostituée. Admise par sa famille et
la société aurassienne, elle n’éprouve aucune difficulté à contracter le
mariage et parfois de fort beaux partis. (Boucebci, 1979, 140).
18BACKCHICH V. BAKCHICH.
35Com. Attesté ds Lanly 1970, Duclos 1991, GR, TLF. Le terme possède
une fréquence d’emploi plus élevée qu’en français de référence.
V. CAHOUA.
42BALADYA V. BALADIA.
45BALDI V. BALADI.
46BALEK, BALAK, BALAKOUM (de l’arabe) exclam. Courant, oral
surtout. Formule de mise en garde : « attention ! », « prends
garde ! ». Balek où tu mets les pieds, tu allais écraser mes
poules… (Khiari, 1981, 27). Balek ! N’oublie pas d’apporter la cassette
ce soir ! (El Moudjahid, 28.5.85). C’est pas une intervention, par
hasard ? Si c’est ça, balek parce que le commandant, il n’aime pas
beaucoup ça. (Ben, 1986, 39).
60BAQCHICHE V. BAKCHICH.
61BAQLAWA V. BAKLAOUA.
62BARAH V. BERRAH.
653. Courant. Chance. Le portier n’attendait pas cette baraka. (El Hadef,
30.1.83). Le keeper sétifien dut son salut à la « baraka » qui était de son
côté. (El Moudjahid, 4.11.83). L’équipe locale méconnaissable et
pratiquant un football à l’emporte-pièce a failli laisser le gain du match
à son adversaire si ce n’était la baraka qui en décida autrement. (El Acil,
14.3.93). L’absence chronique de médecins dans le temps, sa
disponibilité et l’efficacité de ses soins ont rendu plus simple le recours à
cette vieille dame qui, même à défaut de guérison, dispose d’une sagesse
qui soulage et repose, c’est une véritable baraka. (El Watan, 3.1.00).
77Com. L’emploi est dénotatif et neutre alors que le terme est familier
ou argotique en français standard. Attesté ds Lanly 1970, Duclos
1991, GR, TLF.
79BARKA V. BARAKAT.
823. Disponible. Salve de coups de fusil (souvent tirée par les cavaliers
au cours des festivités). Le ministre procéda à l’inauguration officielle
dans une atmosphère de fête où régnaient le baroud et la danse. (El
Moudjahid, 31.12.76). Le baroud, la course des chameaux et la fantasia
constituaient les principaux éléments des festivités. (El Moudjahid,
2.3.78). Le baroud est à l’honneur/ Le cavalier gonfle sa poitrine/Les
enfants ont peur des cartouches. (Mehadoui, 1982, 16). Le baroud tonne
et résonne jusque dans les quartiers les plus éloignés de la ville.
(L’Opinion, 4.9.92). La traditionnelle « fête de la tomate » d’Adrar,
inaugurée depuis une semaine, s’est clôturée hier dans une ambiance de
danses folkloriques, sous le rythme des « karkabou » et les fracas du
baroud. (El Moudjahid, 30.5.93). […] la reine des Zibans qui s’est
couverte des couleurs nationales, aux sons des klaxons, de la ghaïta et du
baroud. (El Watan, 20.11.95). Les rafales automatiques ne font plus peur
aux enfants ! L’un d’entre eux commente en souriant : « Les pétards ! ».
Le deuxième répond : « Le baroud ». (Zaoui, 1999, 57).
834. Disponible. Manifestation folklorique de cavaliers armés de
fusils. Les troupes folkloriques et musicales de la wilaya animeront les
différentes soirées : Laghouat, avec la troupe du baroud laghouati aux
mouvements chorégraphiques bien mesurés. (El Moudjahid, 1.12.70). Les
habitants de la ville aux dunes de sable rouge ont vu défiler les troupes
de « karkabou », de « baroud », de la « sebiba »… (El Moudjahid,
26.4.83). Les troupes d’art traditionnel, représentées par le baroud et le
tindi notamment, prennent une part active dans l’animation de cette
semaine culturelle de la capitale du Hoggar. (Horizons 2000, 2.1.86). À
l’occasion, une fête grandiose fut organisée dans ce lieu, il y a à peu près
deux mois, où fantasia et baroud ont été à l’honneur de cet
événement. (Liberté, 25.7.97).
110BEDROUN V. BADROUN.
113BEGHRIR V. BAGHRIR.
114BEÏLEK V. BEYLECK.
115BELDI V. BALADI.
117BELERBEY V. BEYLERBEY.
128BERANI V. BARRANI.
134BERK V. BARK.
136BERLEYBEY V. BEYLERBEY.
1402. BEL BEZEF, BON BEZEF, loc. adv. Courant, oral surtout,
milieu jeunes. Très bien, très bon (superlatif de bezef). Critique
cinématographique : chouia. bon. bon bezef. excellent. (Le Matin,
9.1.93). Je suis content bel bezef. (oral).
197BOUFA V. BOUFFA.
204BOUHI V. BOHI.
207BOUMBA V. BOMBE.
208BOUMEDIENISME, BOUMÉDIENNISME,
BOUMÉDIÉNISME, BOUMEDIÉNISME n. m. Disponible. Politique
propre au régime de Houari Boumediene. On déchiffre les symboles et
l’on décrète tout de go que c’est le retour du boumédiennisme. (Le Jeudi
d’Algérie, 23.7.92). Le boumédiennisme des années 70 ayant peu
constitué une forme à part de nationalisme. (Algérie-Actualité,
5.3.93). Selon certains, seul le boumédiennisme pourra sortir l’Algérie
de la crise actuelle. (Le Libre, 26.4.94). Liamine Zeroual peut être tenté,
comme l’y poussent une grande partie de ses soutiens qui ont toujours
constitué l’armature du système, par une voie autoritaire sous couvert
d’un regain de boumédiénisme. (La Nation, 28.11.95). Rares sont ceux
qui, aux premiers temps du boumedienisme, quittent l’Algérie simplement
pour retrouver leur liberté de parole. (Hassan, 1996, 252). Il exprime, lui
aussi, ses propres critiques pour se revendiquer du boumédiénisme et
énumérer ce que le FLN, selon lui, aurait dû faire et doit faire. (La
Nation, 26.12.96). […] surtout après l’éclatement du boumédiénisme et
les premiers effets de la crise économique. (La Nation, 14.5.96). Ce n’est
pas Boumédienne que je défends, c’est le boumédiennisme. C’est le seul
homme qui a eu un vrai regard sur le peuple et c’est le seul qui a su
avoir une conception et des projets pour lui. (Benaïssa, 1999, 128).
V. BENBELLISME, BOUMEDIENISTE, CHADLISME.
221BOUYA V. BOUH.
225BRIK V. BOURAK.
230BZEF V. BESEF.
28CALENTICA V. KALENTIKA.
29CALIFA V. KHALIFA.
30CALIFAL, E (de l’arabe calife + suffixe -al) adj. Disponible,
intellectuels. Qui est relatif au calife. Drappé de son cafetan défraîchi,
frappé au sceau de la sénilité califale, fleurant les relents du benjoin, du
musc et de l’ambre qui baignaient les recoins des sérails et des alcôves,
il emportait avec lui les débris d’une véritable institution. (El Acil,
10.1.93). Le mérite d’Ali Abd al-Râziq est d’avoir transgressé les
discours de sacralisation sur l’institution califale pour déplacer la
question des rapports entre religion et politique. (Algérie-Actualité,
31.5.94). V. CALIFAT, CALIFE.
333. Disponible. Par ext., règne d’un calife. Elle flânait dans les jardins
de Damas sous le califat des Omeyyades. (Ben Mansour, 1990, 100).
45CARACOU V. KARAKOU.
553. Peu courant, écrit surtout. Au fig., dédale, labyrinthe. Pour apaiser
ma soif, rassasier ma faim, je me hasarde dans la corporelle casbah de
ton agreste corps. (Lounès, 1982, 146). […] à son grand étonnement il
tomba nez à nez – rue Tancrède – sur une brochette de devins […] disant
l’avenir à ceux qui débarquent comme lui dans cette qasba
européenne. (Boudjedra, 1982, 242). V. CASBADJI, CASBAOUI.
702. n. Courant, milieu des jeunes. Chanteur qui interprète les chansons
du genre algérois dit populaire (chaâbi). Dans la salle de spectacle, un
chaâbiste envoûte un auditoire exclusivement scolaire. (Algérie-Actualité,
17.11.83). Notre chaâbiste préféré pleure à chaudes larmes. (Le Jeudi
d’Algérie, 9.7.92).
72CHAADA V. CHAHADA.
74CHAB V. CHEB.
75CHABA V. CHEBA.
77CHACHIA V. CHÉCHIA.
872. adj. Disponible. Qui se rapporte à une file d’attente, une queue. On
reconnaît les villes à leur démarche, écrivait Musil. Si l’on appliquait la
formule à Alger, alors celle-ci serait percluse de
rhumatismes […] chaînarde, pénuriste, phagocitée par la bouffe, avec
une tendance prononcée pour la débrouille. (Algérie-Actualité, 3.7.86).
V. CHAÎNE, CHAÎNER.
88CHAÎNE (calque de l’arabe) n. f. Courant. File d’attente, queue. La
chaîne est remarquable devant le rayon boucherie. (El Moudjahid,
6.9.77). Le jeudi soir, t’as plus que le ciné et encore faut-il se taper une
chaîne de deux heures. (El Moudjahid, 27.12.78). Les enfants n’ont pas
d’autre passe-temps que de se caser dans les chaînes pour revendre avec
bénéfice ce qu’ils auront acquis. (Révolution africaine, 8.7.79). Dans le
meilleur des cas tu suivras la chaîne pour pénétrer une cavité baveuse
comme l’avaloir d’une vache. (Dib, 1984, 103). De longues « chaînes »
se font sentir près des guichets de nos postes. (El Acil, 7.3.93). Nous
avons enquêté auprès de nos concitoyens et nous avons même pu nous
faufiler dans la chaîne interminable des demandeurs de visa. (Le Matin,
26.4.95). Les derniers jours, le spectacle des longues chaînes s’étirant
devant les revendeurs ou les stations de Naftal est quotidien. (Liberté,
6.3.96). Une vieille femme qui s’agrippe au rebord des guichets fait la
chaîne dans la file réservée aux femmes. (La Tribune,
13.1.00). Composée de poids lourds et de cocottes, une chaîne de
plusieurs kilomètres se forme quotidiennement pour charger ce matériau
très convoité. (El Watan, 9.2.00).
97CHALL (de l’arabe) adv. Courant, oral, fam. Combien ? Chall la robe
rouge en vitrine ? (oral).
103CHAOUAL V. CHAAWAL.
112CHAQORISTE V. CHAKOURISTE.
113CHARBETTE V. CHERBETTE.
115CHARIF V. CHÉRIF.
120CHAWAL V. CHAAWAL.
121CHBIKA V. CHEBIKA.
136CHEICH V. CHÈCHE.
145CHEKCHOUKA V. TCHAKTCHOUKA.
162CHEYTANE V. CHITANE.
166CHICHI V. TCHI-TCHI.
170CHIHILI V. CH’HILI.
171CHIKH V. CHEIKH.
179CHIKHA V. CHEIKHA.
180CHIKHATE V. CHEIKHATE.
181CHILI V. CH’HILI.
188CHIRET V. CHEIKHATE(S).
189CHITANA féminin de CHITANE. C’est le « chitane » qui est dans
la maison qui les chasse ou bien une « chitana » qui est jalouse de votre
personne. (Détective, 4.3.00).
210CHOUAL V. CHAAWAL.
214CHOUEL V. CHAAWAL.
226CHOUYOUKH V. CHIOUKH.
229CHWARI V. CHOUARI.
280CO-STEPPES V. COOPSTEPPE.
3DAÏA V. DAYA.
4DACHRA V. DECHRA.
12DALLALA V. DLALA.
13DALLALÂT V. DELALATES.
17DARBOUKA V. DERBOUKA.
18DARBOUKER V. DERBOUKER.
47DEBZA V. DOBZA.
51Com. Les DEC ont été nommés à titre transitoire par le gouvernement
en remplacement des présidents d’APC dont la majorité étaient membres
du Front islamique du salut.
54DEDDA V. DADDA.
76DELLALA V. DLALA.
86DERBOUKDJI V. DERBAKDJI.
90DEROUICH V. DERWICH.
104DHIKR V. DIKR.
105DHIOUL V. DIOUL.
115DIGOÛTAGE V. DÉGOÛTAGE.
123DIOUAN V. DIWAN.
127DIVAN V. DIWAN.
143DJEBA V. DJEBBA.
146DJEBBAR V. DJEBAR.
156DJELBAB V. DJILBAB.
160DJEN V. DJINN.
166DJEZ’ARA V. DJAZAARA.
167DJEZ’ARAISTE V. DJAZAARISTE.
168DJIHAD, DJIHED, JIHAD (de l’arabe) n. m. 1. Courant. Guerre
sainte, combat pour la défense de la foi musulmane. À son retour du
Maroc et après 20 années de djihad, Okba Ibn Hafie fut tué en 683 après
J.C. (El Moudjahid, 6.7.83). Ton grand-père, Slimane Tidjani, valeureux
disciple de l’Émir, ne pouvait que répondre à son appel au
jihad. » (Mokeddem, 1992, 27). Le voyage fut long et les péripéties
pénibles, mais au bout il y avait l’action suprême et sacrée : le djihad.
(Allouache, 1995, 86). Le FLN de la guerre de libération en a parfois usé
quand il prétendait, par exemple, que le combat libérateur s’apparentait
au djihad. (Hassan, 1996, 276). Vous, les amoureux du djihad, qui
apprenez au monde musulman le sens du sacrifice et du fidaï. […] À nous
donc de nous montrer à la hauteur du djihad que dans sa bénédiction, le
Divin nous a permis. (Khelladi, 1998, 176). Le christianisme est mis à
mal par une capote anglaise, comment pourrait-il résister au torrent du
djihad et du sida ? (Sansal, 1999, 166). Il est clair que pour Al-
Outheimine, le cas afghan justifiait le djihad car la limite absolue avait
été dépassée par l’intervention soviétique et la mise en place d’un régime
sous influence. Ce n’est pas le cas de l’Algérie où il n’hésite pas à parler
de « fitna » et donc de la non-validité de la notion de djihad en terre
algérienne. (Quotidien d’Oran, 29.3.00).
177DJNOUN(S) V. DJENOUN(S).
189DLALATE V. DELALATES.
192DOHR V. DHOR.
193DOLMA V. DHOLMA.
202DORRO V. DOURO.
205DOUAIRA V. DOUÉRA.
206DOUAR (de l’arabe dialectal) n. m. Courant. Groupement
d’habitations (maisons ou tentes) fixes ou mobiles réunissant le plus
souvent des personnes liées par les liens de parenté. Il est fréquent encore
que quelqu’un se marie dans son douar […] Il reste certaines pratiques
coutumières comme l’inhumation des siens dans les lieux d’origine, au
douar ou dans la mechta. (El Moudjahid, 3.1.77). La zerda est une
manifestation de population rurale, de nomades ou de semi-nomades,
celle de douars isolés et dispersés qui se regroupent en de pareilles
occasions. (Algérie-Actualité, 3.5.84). La section UNJA de la ville, elle,
ne chôme pas, cross, tournoi de football « inter-douars », tournoi de
pétanque sont à son programme. (Algérie-Actualité, 23.5.85). Les
réflexes grégaires des courants traditionnalistes, légitimes par
l’appartenance au douar ou au clan, sont encore à l’affût. (Algérie-
Actualité, 26.4.90). Je suis fier d’être issu d’un douar et le représentant
d’un douar qui a payé le tribut de sang pour que le pays reçoive sa
souveraineté. (El Watan, 15.5.91). « Espèce d’abruti, fulmina-t-elle.
Retourne dans ton douar retaper ta charrette ». (Khadra, 1999, 40).
[…] résoudre un tant soit peu la problématique de l’alimentation en eau
potable de nos villes et de nos douars. (El Watan, 30.3.00).
224DOULA V. DAWLA.
225DOULMA V. DHOLMA.
230DRABEKDJI. V. DERBAKDJI.
237D’YOUL V. DIOUL.
4ECHBAL V. ACHBAL.
7ECHOURA V. CHOURA.
12Encycl. Fondée sur un cycle d’études de neuf ans, elle s’est substituée
à l’école primaire dont la durée des études était de six ans. Les détracteurs
du système scolaire parlent par dérision d’école
faoudamentale (faouda en arabe dialectal signifiant « pagaille, désordre,
désorganisation totale »).
16ÉFÉLÉNISTE V. FLNISTE.
22EL-DHOR V. DHOR.
30EMCHI V. AMCHI.
332. Courant. Chef du groupe armé islamiste. En cette fin de siècle, des
aventuriers sans foi ni loi, sortis du Moyen Âge usurpent ce titre d’Émir,
pour accomplir la plus sale des besognes dans la lignée des harkis et des
paras. (Alger républicain, 15.8.92). L’Émir et quelques-uns de ses
compagnons ont été repérés, il y a une dizaine de jours environ, près de
Kadiria […]. (El Watan, 24.5.92). Après des échanges de tirs, l’émir du
groupe a été tué, cinq terroristes ont été arrêtés. (El Acil,
28.2.93). « Émir » d’un groupe terroriste qui a sévi dans le secteur de
Kouba-Hussein Dey, ledit terroriste était recherché par les services de
sécurité. (El Moudjahid, 21.4.93). Cette concentration de terroristes dans
la région est due au fait qu’une réunion des émirs de l’AIS et certains du
GIA, était en préparation. (El Watan, 11.10.95). Quelques mois
seulement ont suffi à ce groupe pour se reconstituer et ce, après la
proclamation d’un « émir ». (El Watan, 9.5.96). Un émir se sert du crâne
d’un journaliste comme cendrier : l’image, je ne sais pas, me réchauffe
ou me glace. Je vomis. (Zaoui, 1999, 186). V. AFGHAN, ÉMIRAT.
50ÉRENDISTE V. RNDISTE.
58ESWAK V. ASWAK.
63EXODÉ n. Peu courant. Personne qui fuit sa région d’origine par peur
du terrorisme. Le chef-lieu de commune, Souk El Hadd, cette grosse
agglomération rurale sans harmonie, offrira son unique mosquée, en
construction depuis dix ans, aux exodés. (El Watan, 5.01.98).
70EZZAKAT V. ZAKAT.
71EZ-ZINA V. ZINA.
9FAIRE LA CHAÎNE loc. verb. Courant. Faire la queue, suivre une file
d’attente. Le citoyen doit faire la chaîne pour obtenir son frigo ou sa télé.
(El Moudjahid, 27.4.81). C’est une insulte, c’est du mépris, on nous
laisse dehors aux intempéries et on nous demande de faire la chaîne. Ça
nous rappelle la triste époque des chaînes des Souk el Fellah.
Honteux ! (La Tribune, 30.10.95). Une vieille femme qui s’agrippe au
rebord des guichets fait la chaîne dans la file réservée aux femmes. (La
Tribune, 13.1.00).
10Com. Attesté dans Duclos 1991 qui signale une fréquence très élevée
de la locution. V. CHAÎNARD, CHAÎNE, CHAÎNE POUR FEMMES,
CHAÎNER.
12FAJR V. FADJER.
20FAQOU V. FACOU.
26FATOUA V. FETWA.
27FATRA V. FITRA.
28FATWA V. FETWA.
33FEDAÏ V. FIDAÏ.
34FEDAÏA V. FIDAÏA.
35FEDAYIN V. FIDAYIN.
38FEKIH V. FQIH.
43FELL V. FEL.
59FETLA (de l’arabe) n. f. Disponible. Fil d’or qui sert à broder les
tenues de fête traditionnelles, et, par extension, broderie
traditionnelle. Donne cours de crochet… mesloul, fetla. (El Moudjahid,
19.12.82). Donne cours de broderie sur machine et fetla. (El Moudjahid,
25.1.83). Cette affaire aux implications économiques très importantes a
permis aux gendarmes de saisir 80 rouleaux « fetla » or. (El Moudjahid,
30.3.86). Cette gandoura dont les motifs sont brodés essentiellement de
fetla peut également se réaliser sur une autre étoffe que le velours.
(Algérie-Actualité, 29.8.91). Des mannequins habillés en tenues
traditionnelles, Algérois, Constantinois, et Tlemceniens, richement
brodées selon les régions aux motifs authentiques, à la fetla, madjboud.
(Liberté, 6.6.95) À côté de Ogal expose Charfi Houria avec des robes et
capes cousues selon la mode traditionnelle : fetla et mejboud dessinent
les motifs sur le velours noir des robes. (La Tribune, 16.11.95). Lorsqu’il
est fait avec du fil inoxydable, il [le karakou] peut atteindre 9 600 DA ;
avec du fil d’or « fetla » : 11 000 DA. (Confidences, 23.7.97).
V. MEDJBOUD.
73FIQH V. FIKH.
74FIRKA V. FERKA.
75FISSA (de l’arabe) adv. Disponible, oral surtout. Vite, rapidement
« Assis par terre tout le monde ! En cercle, en rond ! Fissa, fissa ! »,
répéta aussitôt un militaire à l’adresse des hommes. (Bitam 1984,
49). Celui-là, c’est sûr, si on lui demandait son avis, il pourra trouver un
dégé fissa ! (Le Jeudi d’Algérie, 6.8.92). Prison et expulsion pour les
émigrés… embarqués fissa dans un avion direction Alger. (Allouache,
1995, 53). La fille commandée, engagée fissa dans la course contre la
montre, coud et tricote d’arrache-pied son trousseau. (Sansal, 1999,
272). Loc. FAIRE FISSA.
78FISSISTE, FISSISTE (de FIS + suf. -iste) n. et adj. Courant. Qui est
partisan du FIS (Front islamique du salut) ou qui s’y rapporte. Si l’on
examine les quatre propositions fissistes, aucune d’entre elles n’est
applicable légalement. (Algérie-Actualité, 23.5.91). En quelques années,
le pays se découvre « islamiste », « intégriste », fissiste ou autre… (El
Watan, 19.1.93). […] le démantèlement des circuits de financement
terroriste et l’interpellation de certains riches commerçants connus par
leurs sentiments « fissistes ». (El Watan, 5.4.94). […] malgré
l’éparpillement grotesque d’anciens fissistes autoproclamés de
l’insurrection armée à partir de l’étranger. (L’Hebdo libéré,
18.5.94). Des militants fissistes ont été de nouveau arrêtés par les
services de sécurité. (El Acil, 22.8.95). Leur attitude radicale, rejet de
tout compromis, tout aussi fondatrice de la logique fissiste, permet donc
de […]. (Le Matin, 25.9.95). Le discours FISsiste, notamment celui
produit par les « exilés », a semblé dériver vers une critique du
processus de la concorde civile. (La Tribune, 4.1.00). Notre
correspondant a alors été […] traité d’intégriste, d’islamiste et de
fissiste. (Quotidien d’Oran, 10.5.00).
88m. Disponible. Argent. Les femmes sont toutes les mêmes, dès qu’elles
entendent le mot « flouss », elles foncent les yeux fermés. (El Moudjahid,
22.2.70). J’ai fait cela parce que j’avais besoin de flouss pour acheter
une R 16 à ma femme. (El Moudjahid, 3.3.70). Barra ! Barra ! Pas de
flouss, pas de pétrole ! (Slim, 1981, 41). Le sacro-saint flouss. Le dieu
dollar corrupteur. (Khader, 1983, 191). Je rejoignais comme un havre la
Basse Casbah de mon enfance pour y claquer le chouïa de flouss qui me
restait. (Lounès, 1984, 106). Et sans ces chansonnettes qui « touchent »,
pas de « boubinettes », pas de K7, pas de mariages, pas de télé, pas de
radio, bref pas de flouss et pas de célébrité… (Jeudi d’Algérie,
9.7.92). Les garçons, eux, quand ils sont pas islamistes ou nuques
brisées, ils ne sont que des Aldo Maccione sans flous. (Mokeddem, 1995,
209).
100FOUQAHA(S) V. FOUKAHA(S).
101FOUROUSSIA V. FOROSSIA.
4GALLAL V. GUELLAL.
11GARANTITA V. KALENTIKA.
24GAZZANATS V. GUEZZANATE(S).
40GHAYTA V. GHAÏTA.
55GNAOUA V. GNAWA.
59GNAWI V. GNAOUI.
60GOMBRI V. GUEMBRI.
64GOUDRON V. CAFÉ-GOUDRON.
71GOUMBRI V. GUEMBRI.
74Com. Attesté ds Lanly 1970, Duclos 1991, GR, TLF, IFA. V. GOUM,
GOUMI.
75GOUMIYAS pluriel de GOUMI. […] afin de ne pas revivre
l’expérience des listes électorales de 91, sur lesquelles étaient portés les
noms de harkis, de goumiyas, les détenteurs du double passeport et même
des Français. (El Acil, 17.1.96).
81GOUSS V. GAOUS.
98GUELIL V. GUELLIL.
112GUESBA V. GASBA.
113GUESSA, GUESSA’A V. GAS’A.
119GUWWAL V. GOUAL.
7Com. Le habous, l’une des institutions les plus célèbres et les plus
originales du droit musulman, peut être défini comme mise hors
commerce d’un bien demeurant au constituant tandis que l’usufruit serait
attribué à une association ayant une activité pieuse (mosquée, zaouïa
etc.). Attesté ds Lanly 1970, Duclos 1991. V. WAKF.
8HACHA V. HACHAK.
13HACHEK V. HACHAK.
22HADHRA V. HADRA.
36HAGRA V. HOGRA.
40HAK (de l’arabe) v. tr. dir. Courant, oral. Voilà, prends. Hak tes livres
et donne-moi mes affaires. (oral). Hak ton chèque, il n’est plus
endossable à cause de la date. (oral).
46HALAL V. HALLAL.
48HALEL V. HALLAL.
50HALFA V. ALFA.
57HALQUATE V. HALAQAT.
65HAMMADA V. HAMADA.
683. Courant. Asile de nuit […] gagner de quoi payer son repas et peut-
être le hammam si on décide de passer la nuit au village. (El Moudjahid,
27.1.83). […] leurs logements de fortune (hammams, petits hôtels
borgnes des grandes villes, chambres délabrées louées chez l’habitant
teigneux et vorace, etc.) (Boudjedra, 1992, 67). […] déclare, gêné, un
quadragénaire qui se nourrit de lait et de pain et loge dans un hammam :
« C’est le seul moyen de faire des économies ». (El Watan,
26.4.00). Le jeune homme passait ses nuits au hammam et côtoyait des
individus plutôt louches. (Liberté, 28.7.94). Un mort dans un
hammam. (El Acil, 6.3.95). Il passe toutes ses nuits au hammam tout
simplement parce qu’il n’a pas de logement. (Achir, 1997, 35). Il passe
ses nuits au hammam à Larbaaville. (La Tribune, 11.9.97).
74HAOUMA V. HOUMA.
75HAOUMISME V. HOUMISME.
76HAOUMISTE V. HOUMISTE.
77HAOUZI, HAWZI, HOUZI (de l’arabe) 1. n. m. Courant. Musique
populaire traditionnelle d’origine andalouse. Dans le populeux quartier
d’El Anasser, il y a un jeune chanteur du haouzi qui fait de plus en plus
parler de lui. (El Moudjahid, 23.5.77). À Constantine nos « Cheikhs »
travaillent beaucoup sur le malouf et le houzi qui existent d’ailleurs dans
plusieurs villes d’Algérie et du Maghreb. (El Acil, 15.1.93). Le registre
musical du haouzi est composé d’environ une douzaine de
mélodies. […] Malgré son âge, vieux de plusieurs siècles, le « haouzi »
dont certaines pièces sont toujours en vogue continue toujours de
provoquer l’engouement des jeunes et moins jeunes. (Eddalil, 25.2.93).
[…] le musicologue Mohammed Ben Bachadel qui s’intéresse à ses
compositions poétiques, à la musique classique algérienne et au
hawzi. (Le Matin, 27.9.95). Nafa essaya de se souvenir du temps où l’on
aimait traîner dans les rues, du chahut des gargotes, de la musique aux
accents de haouzi. (Khadra, 1999, 198). Et, tout dernièrement, la soirée
dédiée au chantre du hawzi, Nasreddine Chaouli. (La Tribune, 27.12.99).
782. adj. Courant. Qui concerne ce type de musique. Même topo pour
Naïma Djazaïria qui opte pour le genre hawzi léger. (Algérie-Actualité,
13.7.93). Nouri Koufi, le chanteur hawzi, n’est pas content. (Algérie-
Actualité, 3.8.93). La deuxième partie du spectacle reprenait doucement
la cadence avec des morceaux hawzi. (El Watan, 19.2.96). […] le festival
national de la musique hawzi auquel prennent part les meilleures
associations de musique andalouse du pays. (El Moudjahid,
17.5.96). Depuis quelque temps, les jeunes chanteurs s’orientent de plus
en plus vers la musique hawzie. (Le Matin, 17.6.96). Sid Ali Dris, ce
chanteur au chaâbi mâtiné de hawzi andalou avec une touche moderne
héritée des écoles de Fekhardjia et Andalousia. Il débutera par un insiraf
suivi par des titres hawzi-chaâbi. (El Watan, 23.12.99).
79HARAM, HAREM, H’RAM, H’RAME (de l’arabe, littéralement
« illicite, non-autorisé par les préceptes de l’islam ») n. m., adj.
Disponible. Péché, faute contre les préceptes religieux ; illicite,
interdit. En Algérie des années 30, les hommes se coiffaient de chéchia
ou de turban ; porter un chapeau, c’était « haram ». (Dérouiche, 1980,
28). Il rappelle que toutes les photos sont « harem » selon la « chariaâ »
y compris celles d’identité. (Alger républicain, 15.12.91). Et le sifflement
à la maison est h’ram, comme aurait dit l’éducateur à l’enfant. (L’Hebdo
libéré, 28.4.93). C’est malhonnête, c’est haram de semer la discorde
dans une famille, de saper tous les efforts des parents. (Algérie-Actualité,
6.7.93). Cheikh Charaoui est connu pour avoir réussi à « convaincre »
plusieurs actrices et danseuses du ventre à quitter leur métier considéré
comme « haram ». (El Acil, 29.4.97). C’était mon premier verre de vin,
la première fois que je goûtais le haram, le péché. (Zaoui, 1999, 160). En
guise de toilettes, deux trous ont été creusés par les autorités. Vous voyez
pour qui on nous prend. C’est h’ram. (El Watan, 4.1.00). V. HALAL.
81HAREM V. HARAM.
90HARRISSA V. HARISSA.
95HAWMA V. HOUMA.
96HAWMISME V. HOUMISME.
97HAWZI V. HAOUZI.
98HAY V. HAÏ.
99HCHAÏCHI V. HACHAÏCHI.
101H’CHOUMA V. HACHMA.
103HECHMA V. HACHMA.
104HEDDAOUI V. HADAOUI.
106Encycl. Cette poudre sert pour teindre les cheveux, les mains et les
pieds.
107HERZ V. HARZ.
115HIJTIHÂD V. IJTIHAD.
118HITISTE V. HITTISTE.
126Com. Néologisme des années 90, le terme est perçu comme une
insulte violente par certains Algériens puisque les membres supposés du
hizb França auraient un comportement incompatible avec l’identité
nationale algérienne (parler français, fréquenter le centre culturel français,
avoir des amis français, être marié à une Française, faire de la cuisine
française, boire de l’alcool, etc.). V. HIZB, HIZBISTE.
133HOMMA V. HOUMA.
135HORZ V. HARZ.
136HOUBOUS V. HABOUS.
147HOURMA V. HORMA.
150HOUZI V. HAOUZI.
151H’RAME V. HARAM.
153HRISSA V. HARISSA.
2IBLISS V. BLISS.
5IDJTIHAD V. IJTIHAD.
15Com. Attesté ds Lanly 1970, GR, TLF. L’adjectif dérivé imamal est
parfois employé. V. IMAMAT.
23IMZED V. EMEZED.
372. Adj. Spécialisé. Qui irrigue. Les palmiers se sont facilement adaptés
à la vie dans cette région, suite à la température de l’eau irrigante qui
convient. (El Moudjahid, 12.4.87).
44ISTIKHBAR V. ESTIKHBAR.
5JEICH V. DJEICH.
6JENOUN V. DJENOUN.
9JNOUN V. DJENOUN.
10JOUMADA V. DJOUMADA.
11Com. Attesté ds Lanly 1970, GR, TLF. Le dérivé attesté kabylité est
rare. V. AMAZIGH, AMAZIGHITÉ, BERBÈRE, BERBÉRISANT,
BERBÉRISME, BERBÉRISTE, BERBÉRITÉ, BERBÉROPHONE.
13KACHIR V. CACHIR.
14KACIDA V. QUACIDA.
15KADI V. CADI.
16KADDID V. QADID.
17KAF V. KEF.
22KALAÂ V. QUALAA.
23KALAM V. CALAME.
40KASBADJI V. CASBADJI.
41KASBAWI V. CASBAOUI.
47KASRA V. KESRA.
48KATIBA, KATIBAT (de l’arabe) n. f. (pluriel : katibas, katibat,
katibate) 1. Vieilli mais disponible. Unité de l’armée de libération
nationale. La katiba comprend 3 ferkas plus cinq cadres (110
hommes). (El Djeich, 2.10.80). En octobre 1956, les katibas de l’ALN
montèrent une meurtrière embuscade à un convoi militaire français. (El
Moudjahid, 22.2.81). Figure de légende dans les villages de Kabylie,
Malika Gaïd, infirmière combattante des célèbres katibas du colonel
Amirouche. (El Moudjahid, 7.11.84). La première fois qu’ils ont eu
affaire aux combattants de l’ALN, racontait l’un des trappistes, c’était
pour que l’un des moines trappistes accompagne une katiba de l’ALN et
témoigne de l’utilisation du napalm par l’armée française. (Le Matin,
27.5.96). J’avais seulement peur que […] il reniât tout le reste,
forcément secondaire à ses yeux : la structure de la katiba, son effectif,
ses chefs, sa situation présente […]. (Khelladi, 1998, 193).
55Com. Le terme est préféré à son équivalent français scout pour des
raisons socio-culturelles.
60KEIN (de l’arabe) loc. Courant, oral surtout. Il y a. Attention, kein une
chaîne terrible làbas. (oral). Circulation kein discipline
makench. (oral). À Alger kein terrorisme. (oral).
77KHALIFAT V. CALIFAT.
82KHAMASSA V. KHAMMESSAT.
93KHELKHAL V. KHALKHAL.
95KHEMMASSA V. KHAMMESSAT.
96KHICHINISME V. KHÉCHINISME.
101KHMASSA V. KHAMMESSAT.
118KHOU V. KHÔ.
122KIBLA V. QIBLA.
131KOLB-EL-LOUZ V. KALBALOUZ.
135KOUFAR(S) V. KOFFAR(S).
1462. adj. Disponible. Qui concerne le ksar. C’est ainsi que les maisons
actuellement en construction se distinguent par une architecture de type
ksourienne, avec des normes modernes et n’ayant rien à voir avec le
modèle de logement classique des villes du Nord. (Le Matin, 14.8.97).
V. KSAR, KSOURI.
147KTAYEF V. QTAYEF.
3LAGMI V. LEGMI.
5MAASJID V. MASDJED.
8MABOUL V. MAHBOUL.
13MACHACHATE(S) V. MAHCHACHAT(E)S.
15MACROUD V. MAKROUD.
16MADAÏH V. MADIH.
17MADDAH V. MEDDAH.
24Com. Les synonymes attestés made in chez nous, made in bled, made
in Dz, sont beaucoup plus rares. V. MADE IN.
25MADHI V. MEHDI.
26MADIH V. MEDH.
27MADJBOUD V. MEDJBOUD.
35MAGHREBI V. MAGHRABI.
37MAGHRIB V. MAGHREB.
38MAGHRIBI V. MAGHRABI.
48MAHCHACHAT(E)(S), MECHCHACHÂT,
MACHACHATE(S) pluriel de MAHCHACHA. Ils hantent les ports et
les aéroports, écument les marchés aux puces à la recherche de ces
cigarettes qui savent si bien les engourdir pour les transporter dans des
mondes veloutés, des univers aux contours de « machachate ». (El
Moudjahid, 7.6.85). Il semble que l’on veuille faire encore quelque chose
pour ce genre […] réduit aux fêtes commémoratives, aux
« machachates » et des fois à la télé. (Horizons 2000, 21.2.86). […] en
fréquentant cafés et « mechchachât de la Casbah, Sadek fait la
connaissance de ces vieux routiers. (Le Matin, 27.9.95). Elle est donc
restée clandestine pendant une longue période, tolérée seulement dans
certaines boîtes de nuit (les mahchachates). (Le Matin, 4.7.96). Sans
parler de ces plateaux de pâtisseries orientales qui, en plein air, jonglent
entre les mains de garçons de café et autres « mahchachat ». (La
Tribune, 22.12.99).
49MAHCHOCHA V. MAHCHACHA.
51MAHDI V. MEHDI.
53MAHKAMA V. MAHAKMA.
55MAÏDA V. MEÏDA.
58MAJBOUD V. MEDJBOUD.
60MAKACHE V. MACACHE.
61MAKAM, MAKKAM, MAQÂM (de l’arabe) n. m. 1. Disponible.
Monument. Du maqâm de Sidi Abdelkader la ville s’offre à qui veut bien
la regarder. (Algérie-Actualité, 18.11.82). On est ensuite allé accomplir
une prière devant Makam Sidna Ibrahim. (El Moudjahid, 24.4.85). Avant
même qu’ils construisent le makam, nous tout petits, on chassait dans
cette forêt. (Algérie-Actualité, 11.7.93).
68MAKKACH V. MACACHE.
69MAKKAM V. MAKAM.
73MALAHFA V. MELEHFA.
75MALHOUN V. MELHOUN.
80MANDIL V. MENDIL.
86MAQÂM V. MAKAM.
89MAQROUT V. MAKROUD.
110MÇALLA V. MOÇALLA.
114MECHCHACHÂT V. MAHCHACHAT(E)S.
127MECHWI V. MÉCHOUI.
128MEDDAH, MADDAH (de l’arabe dialectal) n. m. (féminin
singulier : meddaha ; masculin pluriel : meddahine ; féminin
pluriel : meddahate(s)). Courant. Poète traditionnel itinérant déclamant
des textes religieux ou profanes. Le « meddah », pour moi, était l’être
merveilleux qui, par ses sortilèges, me transportait dans un monde de
rêves et d’enchantement. (Bencherif, 1969, 58). D’un village à l’autre, le
meddah chantait des poèmes, retraçait les épopées des personnages
historiques. (El Moudjahid, 27.1.82). Malgré la crasse de leurs hardes et
de leur ignorance, nos meddahs d’hier sont de véritables émules d’Ibn
Khaldoun. (Djebbar, 1987, 48). C’est le meddah qui les égrènera autour
de quatre volets d’une histoire chacun. (El Watan, 22.1.93). La poésie
religieuse qui est l’une des plus anciennes est appelée medh, qu’elle soit
déclamée par le meddah itinérant ou chantée en chœur avec un
accompagnement musical. (Le Matin, 18.9.95). La censure et la
répression coloniales ont étouffé et bâillonné plus d’un meddah à
Oran. (El Watan, 19.11.97). J’ai passé la journée du lendemain à traîner
dans la Rekkaba, passant d’un meddah à l’autre pour écouter les
histoires fabuleuses de Sidna Ali, le gendre du prophète. (Mokeddem,
1999, 107). V. MEDH.
141MÉGHERBI V. MAGHRABI.
150MÉHRI V. MÉHARI.
153MEJBOUD V. MEDJBOUD.
157MEKROUT V. MAKROUD.
158MEKTOUB, MAKTOUB, MAKTUB (de l’arabe) 1. excl. Courant.
C’est écrit, c’est le destin. Mais très vite cette part ancestrale de
fatalisme, de soumission, éteignit l’étincelle qui ne demandait qu’à
devenir brasier. Mektoub ! (Amadis, 1995, 11). Il murmura, l’emportant
dans son sommeil, le mot de la fatalité, de toute fin, de l’impuissance :
Mektoub, c’est écrit, Dieu le fit. Le mot qui devrait avoir le plus de
synonymes dans toutes les langues. (El Watan, 18.4.96). Mektoub ! Il
avait entamé des travaux de rénovation pour en améliorer le confort,
mais le destin cruel a voulu que ce ne soit pas lui qui en profite. (Achir,
1997, 116). De ferme en ferme, il a atterri chez les Villatta. El mektoub,
mon frère. (Sansal, 1999, 41).
1603. Disponible, oral surtout. Époux prédestiné par Dieu. Ma mère dit
que lorsqu’il y aura mon mektoub, il viendra jusqu’au seuil de la maison.
Ces hommes désirent des copines émancipées et des épouses
chastes. (Algérie-Actualité, 12.7.84). Elle n’aura pas à rester à la
maison, à attendre son « mektoub » qui ne viendra pas. (Liberté, 2.3.97).
171MELLEK V. MELEK.
174MENBAR V. MINBAR.
176MENDOUBIA V. MANDOUBIA.
177MENDOUBIATE V. MANDOUBIATE.
183MESDJED V. MASDJED.
193MEYDA V. MEÏDA.
198MHAKMA V. MAHAKMA.
211MIRHAB V. MIHRAB.
213MISK V. MESK.
219M’LEHFA V. MELAHFA.
220MLEYA V. MELAYA.
221MLOUKHIYA V. MOULOUKHIYA.
223MOGHREB V. MAGHREB.
224MOGHRIBI V. MAGHRABI.
228Com. Les synonymes mois de carême, mois de jeûne, mois saint sont
également employés. V. RAMADHAN.
233MONA V. MOUNA.
244MOUÇALLA V. MOÇALLA.
252MOUDERRÈS V. MOUDARÈS.
260MOUDJAHIDINE(S), MOUDJAHIDIN,
MOUJAHIDINE masculin pluriel de MOUDJAHID. Je partis un
certain soir, après avoir fait mes adieux à tous les moudjahidines de la
Wilaya IV. (Bencherif, 1969, 48). La présence de moudjahidine qui ont
vécu ces batailles et qui apportent tout au long des journées séminariales
de précieuses informations. (El Moudjahid, 3.9.80). Les moudjahidine de
l’Armée de libération nationale ont pris les armes pour libérer le
pays. (El Djeich, 2.10.80). Il vibrait profondément pour cette guerre de
libération que les « frères moudjahidin afghans » menaient contre les
envahisseurs communistes russes. (Allouache, 1995, 86). Les chouhada
et les moudjahidine, eux, étaient des soldats de la résistance. Comment
osez-vous, Monsieur Mehri, comparer ces barbares sans foi et sans nom,
à nos glorieux martyrs et valeureux moudjahidine ? (El Watan,
2.2.95). Sur Djamal Zitouni, Haddam fera une révélation que « le frère
Abou Abderahmane Amine (pseudo de Zitouni, NDLR) a été choisi
comme le chef des moudjahidine en Algérie. » (Le Matin, 11.10.95). Le
père des Kebir et El-Hadj Ben Amar ont été des moudjahidine de la
première heure. En 1963, ils reprirent le maquis ensemble aux côtés du
FFS. (Liberté, 8.2.00).
266MOUHAFEDH V. MOUHAFADH.
267MOUHAFIDHINE p l u r i e l d e MOUHAFADH. Un
regroupement régional des élus et mouhafidhine du FLN de neuf wilayas
de l’est du pays s’est tenu à la maison des jeunes M. Youcef à Guelma.
(El Watan, 7.10.00)
270MOUJAHIDA V. MOUDJAHIDA.
271MOUJAHIDINE V. MOUDJAHIDIN.
274MOULOUD V. MAWLID.
279MOUSSABIL V. MOUSSEBEL.
280MOUSSALA V. MOÇALLA.
281MOUSSEBEL, MOUSSABIL, MOUSSEBBEL (de l’arabe) n. m.
(féminin singulier : moussebila ; masculin pluriel : moussebels,
moussebiline ; féminin pluriel : moussebilate). Disponible. Combattant
qui se sacrifie volontairement, qui jure de vaincre ou de
périr. L’expédition contre la capitale de l’Est algérien a mis aux prises
les forces françaises rassemblées en septembre 1836 à Annaba et l’armée
d’Ahmed Bey qui comptait 8 900 combattants épaulés par 1 000
moussebels. (El Moudjahid, 27.8.84). Dès son rétablissement, le
moussebel repartit pour d’autres missions. (Chaïb, 1980, 68). Je suis fier
d’être moussebbel. (Ouettar, 1981, 62). Cher frère moudjahed, fidaï,
moussebel, détenu. (El Watan, 1.11.95). Il était moussebel (note : agent
de liaison), un membre actif de l’effort de guerre, certes dans les
coulisses, encore au stade de la figuration, mais déterminé à donner le
meilleur de lui-même pour soustraire le pays à la dictature des uns et à
la boulimie des autres. (Khadra, 1999, 161).
289MOUTABARIJATE, MOUTABARIDJATE,
MOUTABARIDJATES pluriel de MOTABARIDJA. Kamis et barbe,
foison de khimar, djellab et chapelet, les « moutabaridjate » sont si rares
que l’on s’étonne d’en voir une. (Algérie-Actualité, 27.6.91). Quelques
« moutabarijate », une rose à la main, quelques barbes arrogantes mais
surtout des étudiants qui ont déserté leurs amphithéâtres. (El Watan,
9.5.94). Je parle des femmes, les moutabaridjates, sauf le respect que je
vous dois, qui refusent de porter le voile. (Khelladi, 1998 178).
302M’SALLA V. MOÇALLA.
303MSID V. M’CID.
304MTH (sigle de Maladie à Transmission Hydrique) n. f. Disponible,
intellectuels. Maladie à transmission hydrique. Le commerce, les prix et
la situation épidémiologique sur les maladies à transmission hydrique
(MTH) sont les principaux sujets traités lors d’une réunion de travail à la
wilaya de Mostaganem. (La Tribune, 11.1.95). Toutes les caves sont
infectées du fait de la remontée des eaux usées avec la prolifération de
tous types de maladies, notamment les MTH. (Liberté, 31.1.01). À voir
les rapports des services de l’hydraulique, les risques de MTH (maladies
à transmission hydrique) ne sont pas loin de représenter un
syndrome. (Quotidien d’Oran, 7.2.01). Jijel : les HTM en
hausse [Titre]. C’est que chaque année, le dossier des maladies à
transmission hydrique (MTH) qui, au demeurant n’est pas clos, est
réactivé. (El Watan, 3.3.01). Les égouts d’évacuation déversent dans les
différents coins de Tlata, ce qui constitue un terrain fertile pour
l’apparition des MTH. (Quotidien d’Oran, 4.3.01).
309MUFTI V. MUPHTI.
12NAËL V. NAÏL.
25NAÏ V. NAY.
38NECHRA V. NACHRA.
43NEKH V. NAKH.
44NEY V. NAÏ.
46NIDHARA V. NADHARA.
51Com. Seul terme sexuel qui puisse être utilisé dans le discours entre
parents et enfants. Attesté ds Lanly 1970.
52NINJA (du nom des tortues masquées présentes dans les dessins
animés) n. m. Disponible. Membre des commandos d’élite masqués de la
police. Car les ninjas, censés protéger le peuple, ne se préoccupent que
de défendre les privilèges de l’armée et de la caste des mafieux qui ne
veulent pas perdre les rênes du pouvoir. (Mokeddem, 1995, 49). Nous
sommes les ninjas ; la nuit, nous portons des cagoules. (Khelladi, 1997,
174). Les Ninja-DZ – l’élite de la police – investissaient petit à petit le
terrain, méthodiques, efficaces. Ils surgissaient dans la nuit, îlotaient
l’immeuble suspect, embarquaient leur gibier et se repliaient avec la
rapidité de l’éclair. (Khadra, 1999, 173). Les gens durent obtempérer et
soumettre leur résidu de dignité à la rudesse de ces troupes d’un genre
nouveau que la rue appelle les « ninjas ». Ainsi furent-ils baptisés à leur
première apparition : c’était à Alger, en juin 91 […] Où étaient-ils
cachés, ces ninjas ? Leur accoutrement noir, moulant comme un
préservatif, et leur fourniment sophistiqué, genre Guerre des
Étoiles, avaient un air de déjà vu. Ciné ? … Télé ?… BD ?… On
chercha. Les enfants de la parabole et de la bombe parlèrent de tortues
japonaises venues de l’espace. (Sansal, 1999, 111). Merzak se tait à la
vue d’un barrage de ninjas. Il ralentit et s’approche avec
prudence. (Benaïssa, 1999, 130). Des policiers cagoulés, ceux que les
jeunes appellent les ninjas, fouillent, arme au poing, des citoyens, les
« autochtones ». (El Watan, 24.1.00).
57NODHAR V. NADHAR.
58NOËLLISTE (dérivé de Noël + suff. -iste) n. Disponible, milieux
jeunes, connotation péjorative. Algérien qui fête Noël et les fêtes de fin
d’année. Les « noëllistes », ils sont environ (on ne les compte plus) à
avoir réservé une place d’avion et beaucoup à connaître les angoisses
des listes d’attente, décidés coûte que coûte à partir quelque part, Paris,
Rome, Madrid. (Algérie-Actualité, 12.12.85). Accusés d’être des impies
et des mécréants par les islamistes, les noëllistes se cachent pour fêter la
fin de l’année. (El Acil, 24.12.94). Les pâtissiers d’Alger font des affaires
d’or avec les noëllistes. (oral).
61NON VOILÉE adj. fém. Disponible. Qui ne porte pas le voile (en
parlant des femmes musulmanes). La femme non-voilée, devant
l’insistance mise sur l’intégrisme armé sur ce secteur particulier de la
tradition, devant sa violence et sa férocité, va sortir de sa résistance
passive. (L’Hebdo libéré, 27.4.94). Elle est non-voilée par
principe. (oral). Beaucoup de jeunes filles non-voilées défient
courageusement chaque jour les intégristes. (oral).
63NOQTA V. NOUKTA.
71NOUSS-NOUSS V. NAS-NAS.
80NYA V. NIYA.
112. Par appos., adj. Disponible. Qui se rapporte à l’omra. Cette mesure
s’applique aux personnes n’ayant pas de parent inscrit pour effectuer la
visite omra. (El Moudjahid, 18.11.82). Les candidats ayant bénéficié
d’un passeport « Omra » ne peuvent prétendre à l’obtention d’un
passeport spécial « Hadj ». (El Moudjahid, 16.3.84). Il a pris un charter
omra pour aller à La Mecque. (oral).
19OUACHEM V. OUCHEM.
20OUAD V. OUED.
23OUALI V. WALI.
36OUJDAK V. OUDJAK.
382. Courant. Jeune femme qui porte le hadjeb. Nous voici interrompus
par l’arrivée d’une oukht […] Il y a même une oukht qui était tout à fait
FLN […]. Nous aimerions connaître l’avis des oukhouate. (L’Hebdo
libéré, 30.5.91). Il a épousé une oukht. (oral). À l’université de
Constantine ; il y a énormément d’oukhts dans les amphithéâtres. (oral).
41OULA V.’AOULA.
50OULLA V. OUALLAH.
51I. OUMA, OUMMA, UMMA (de l’arabe) n. f. Disponible. Ensemble
de la communauté musulmane. En fait, microcosme d’une oumma de
près d’un milliard d’êtres, il faut le concéder, une typologie complète
n’est pas aisée. (El Moudjahid, 12.6.84). Cet horrible cauchemar a porté
un tort considérable à la Ouma islamique. (El Moudjahid, 4.6.85). Hier
héros de la « Oumma », Saddam s’est aujourd’hui transformé en tableau
de bois sur lequel on inscrit toutes sortes de graffitis. (El Acil,
21.1.93). La oumma fonctionne comme la cellule familiale arabe, les
discussions entre frères, pères et mères sont si fortes qu’elle est toujours
sur le point de se déchirer. (El Acil, 28.4.93). Mais cela [les échanges
commerciaux] reste insuffisant au vu des capacités énormes des 51 pays
de la oumma islamique. (L’Agro-Industriel, 1.12.94). Ce communiqué
promet de mettre hors d’état de nuire tous ceux qui ont divisé les rangs
de la Oumma. (El Acil, 9.1.96). Elle jouit ainsi de la protection de la
république et des autres pays de la Oumma qui ont leur mot à
dire. (Sansal, 1999, 347).
53OUMMA V. OUMA I.
56OUMRA V. OMRA.
24Com. Le FIS a été dissous le 4 mars 1992, selon Rouadjia, 1994, 361.
26Com. Cet emploi est considéré comme « vx. » ou « littér. » dans les
dictionnaires du français central (GR, TLF).
2QAB-QAB V. KAB-KAB.
4QACIDATE(S) V. QUACIDATE(S).
6QAFTAN V. KAFTAN.
8QAHOUADJI V. CAHOUADJI.
9QALAA V. QUALAA.
10QALAM V. CALAME.
12QAMIS V. KAMIS.
14QARQABOU V. KARKABOU.
15QASBA V. CASBAH.
17QATAIEF V. QTÂYEF.
19Q’ÇAÏD V. QAÇAÏD.
21QLAM V. CALAME.
24Q’SAÏDS V. QAÇAÏD.
27QUABLA V. QIBLA.
31QUAFZA V. QAFZA.
34QUALBELLOUZ V. KALBALOUZ.
35QUAMIS V. KAMIS.
36QUARANTITA V. KALENTIKA.
37QUARKABOU V. KARKABOU.
39Com. Cet hymne a été écrit le 25.4.1955 par le poète Moufdi Zakaria.
42QUECHABIA V. KACHABIA.
43QUOBA V. KOUBA.
2RAB V. rebeb.
3RABBI (de l’arabe) loc. Courant, oral surtout. Mon Dieu. « Ya Rabbi !
Mais cet enfant me fait honte ! » […] « C’est un péché, Ya Rabbi, que de
voir ces garçons en bonne santé ne rien faire. » (Lemsine, 1978a,
149). Dans la vie de quelqu’un, tout ce qui se passe est « mektoub »,
c’est « rabbi ». (El Moudjahid, 7.7.85). Au studio […] après la prise, il
disait « Ya Rabbi, pourvu que la K7 marche. » (Le Jeudi d’Algérie,
9.7.92). Ya Rabbi, ce gosse finira par me rendre folle ! (Achir, 1997,
18). On a mis au monde de beaux enfants, en bonne santé, énergiques,
intelligents et forts. Bien sûr, s’ils n’arrivent pas à vivre, ils tuent. Ya
rabbi, pourquoi ? (Benaïssa, 1999, 76). Ya Rabi, ya Rabi, pourquoi tu ne
m’appelles pas pour en finir avec cette foutue vie ! (Mokeddem, 1999,
123).
4RABIA EL-AWAL, RABIAÂ EL-AWAL, RABIA EL-AWWAL,
RABIE EL AOUEL (de l’arabe littéraire) n. m. Disponible, écrit.
Troisième mois du calendrier hégirien. Le Centre culturel islamique
organise une conférence en arabe […] et ce, le jeudi 1er Rabia El-Awal
1398. (El Moudjahid, 9.2.78). Mohammed est né à La Mecque le 12 du
mois de Rabiaâ el-awal en l’an de l’éléphant correspondant à l’année
571 de l’ère grégorienne. (El Moudjahid, 20.2.78).
5Com. Les lexies qui désignent les mois lunaires sont surtout utilisées
dans le code écrit et plus particulièrement le discours officiel (par ex.
le Journal officiel en langue française).
9RACHI V. GHACHI.
15Com. Les termes qui désignent les mois lunaires sont surtout utilisés
dans le code écrit ou le discours officiel (Journal officiel).
17RADJLA V. REDJLA.
272. adj. Courant. Qui se rapporte au raï. Le phénomène raï n’a pas
jusqu’ici bénéficié de l’attention scientifique nécessaire de la part des
sociologues, psychologues, musicologues et historiens nationaux. (El
Moudjahid, 6.2.85). On émet souvent la musique raï et marocaine. (El
Watan, 20.1.93). Dans les cafés, kiosques, souks, on « sirote » les
chansons raï, véritable phénomène de société. (Algérie-Actualité,
31.6.93). Un demi-millier de spectateurs, musique raï et défilé des plus
belles jambes de l’Ouest. (La Tribune, 4.1.96). […] à Oran, où les
familles ont tendance à renoncer aux chanteurs raï et aux medahate, dont
les cachets sont de plus en plus inabordables. (Horizons,
3.8.97). L’Association culturelle de la ville d’Oran (ACVO) prépare la
deuxième édition du Festival de la chanson « raï ». (L’Authentique,
5.8.97). La chanson raï actuellement est venue à la vie en utilisant, à ses
débuts, les instruments de musique de la chanson oranaise et les textes –
parfois la mélodie – de la chanson guesba. (El Watan, 27.10.97).
28Com. Véritable cri de détresse, apparu à Oran dans les années 80 dans
les milieux des jeunes, le raï utilise le vocabulaire arabe dialectal aux
termes crus, souvent obscènes, pour exprimer le malaise des jeunes vis-à-
vis de la société. Signifiant « bon sens » en dialecte algérien et « point de
vue » en arabe littéraire, le terme donne lieu, en français, à des
compositions différentes et surprenantes : railler, dérailler, tirailler,
rayonner, ce qui amène certains chanteurs à utiliser le terme en lui
donnant, à chaque fois, un sens nouveau. Certains de ses dérivés attestés
comme les adjectifs raïen, raïste ou le substantif raïmania sont rares.
V. CHAB, RAÏMAN.
343. Disponible. Par restriction, chef d’État, chef suprême dans certains
pays arabes. L’Algérien c’est connu, préfère les vérités amères aux
phrases pompeuses, la spontanéité au protocole, la boutade à la
démagogie, le meneur à l’idéologue. Nous croyons l’avoir enfin ce Raïs
« F’hel » et fils du peuple. (L’Opinion, 6.7.92 qui désigne ainsi le
Président Mohamed Boudiaf). Ils ont qui engueuler, après l’avoir été par
le Raïs. (Algérie-Actualité, 2.8.94). Les Palestiniens seront appelés à
participer le même jour à deux scrutins parallèles : l’un pour élire un
conseil de l’autonomie de quatre-vingt-deux membres, sorte de
parlement palestinien, l’autre le raïs de l’exécutif palestinien, « autorité
exécutive » qui émanera du conseil. (La Tribune, 28.9.95). Comme
portrait officiel de raïs trône ici et là celui du défunt Boudiaf, d’Ali Kafi
ou bien de Zeroual, et parfois même de Boumediene et de Chadli. (La
Tribune, 25.10.95). Nous voulons tous nous tailler d’ici. Il se passe des
choses pas sunnites, dehors. Le Raïs a été limogé. Les chars esquintent
nos alphates. (Khadra, 1999, 135). Depuis le séisme d’octobre et le « je
vous ai compris » du Raïs, la mafia a fait son apparition dans le
pays. (Sansal, 1999, 229).
35RAÏTA V. GHAÏTA.
36RAÏWOMAN féminin singulier de RAÏMAN. C’est ce que fait aussi
le raïman ou la raïwoman. (La Nation, 14.5.96).
38RAJEB V. RADJAB.
39RAJLA V. REDJLA.
54Com. Les épices qui entrent dans la composition du ras el hanout sont
essentiellement la cardamome, la maniguette, la noix de muscade, le
gingembre, le curcuma, le poivre noir, la cantharide, le clou de girofle, la
lavande, les boutons de roses, le poivre des moines et la cannelle.
60RAY V. RAÏ.
863. Adj. Disponible. Viril, macho. Je suis diable trop redjla de souche
pour me faire pleurer dessus et embobiner aussi facilement mon
monde. (Lounès, 1984, 14). À l’idée que ces derniers puissent douter de
sa virilité « redjla », il préféra remettre à plus tard ce sacrifice. (Toualbi,
1984, 125). Peut-être pour son côté serviable, son côté spontané, prêt à
prendre en main n’importe quelle affaire, même si ça ne doit rien lui
rapporter. C’est ce côté « redjla », ce côté « viril » qui l’a toujours
perdu. (El Moudjahid, 18.6.86). Alilou, le chauffeur, est un jeune au style
« redjla » (macho) de Bab el-Oued. Sympathique rigolard, il adore
raconter des histoires, toutes véridiques d’après lui, mais toujours
invérifiables. Le sexe en constitue le thème principal. (Allouache, 1995,
131).
92REFIS V. RFISS.
99REJLA V. REDJLA.
100REKAÂ V. RAK’A.
120RODJLA V. REDJLA.
124ROUDJLA V. REDJLA.
131ROUNDA V. RONDA.
132R’SASSE (de l’arabe) adj. Disponible, oral surtout, milieux jeunes.
(En parlant de jeunes filles) qui n’a pas sa langue dans sa poche, qui
riposte aux agressions verbales. C’est vraiment une fille r’sasse. (Lounès
et Maraï, 1983, 23). Ma préférence va pour les filles r’sasse. (oral).
27SALAMALEC V. SALAMALEK.
45SEBHI V. SEBSI.
54SEMOUN V. SIMOUN.
64SEYMOUN V. SIMOUN.
67SHARI’A V. CHARIA.
70SHIRA V. CHIRA.
89SIWAK V. SOUAK.
100Com. Le smen est filtré avant usage à travers une compresse pour y
laisser le dépôt de sel et les déchets ; doté d’un goût puissant, il est utilisé
en petite quantité pour les plats à base de viande et accompagne
agréablement le couscous. V. SOUMAÂ.
110SOF V. ÇOF.
114Com. Les soltanis sont utilisés dans les bijoux traditionnels, plus
particulièrement pour confectionner les ceintures de taille ou les colliers.
124SOUHOUR V. S’HOUR.
133SOUKERDJI V. SOUKARDJI.
134SOUMAÂ (de l’arabe) n. f. Disponible, oral surtout. Beurre fondu et
salé (smen) commercialisé en bidon. Pour les huiles et « soumaâ », le
stock de sécurité sera maintenu à soixante jours. (El Moudjahid,
21.5.85). Peine perdue, de la « soumaâ » il n’y en a point sur cent
kilomètres à la ronde. Après le savon dit de Marseille, c’est au tour de la
« Soumaâ » de se faire désirer. (El Moudjahid, 28.1.86). Elle a acheté un
bidon de soumaâ. (oral). V. SMEN.
135SOUNNA V. SUNNA.
140SPAHI (de l’arabe) n. m., adj. Vieilli mais disponible, écrit surtout.
(À l’époque coloniale) membre d’un corps de cavalerie composé surtout
de soldats arabo-berbères. Les Spahis algériens d’Aïn-Guettar refusent de
se laisser embarquer pour la France. (Akkache, 1972, 23). Maintenant,
les Spahis d’Alger ont des chemises et des pantalons verts. (Farès, 1972,
64). Le lieutenant spahi intima l’ordre à ses soldats de ne pas ouvrir le
feu. (El Moudjahid, 19.8.83). […] expulsion qu’elle tournera rapidement
en se mariant, à Marseille, avec un spahi algérien. (El Moudjahid,
7.1.85). Mon père, par contre, aguerri par son service militaire, pendant
lequel il avait été spahi, avait déjà eu l’occasion de conduire toutes
sortes d’engins militaires. (Khelladi, 1997, 101). De même pour
l’adjudant Kaïd Ahmed qui a servi au 7 e régiment de Spahis algériens et
qui a été libéré sous mon contrôle en novembre 1945 ; lui aussi n’aurait
été qu’un harki ! (El Watan, 22.3.00).
152SULTANI V. SOLTANI.
157SUR (suivi d’un nom de rue, d’avenue etc.) prép. Disponible. Dans,
ou emploi superfétatoire. Le peuple descend sur la rue de La Lyre. (Flici,
1981, 27). La « Land » roule à vive allure sur la rue des Palmiers. (El
Moudjahid, 2.5.85). […] l’arrivée à l’hôpital Mustapha où l’ensemble
des travailleurs et des visiteurs s’étaient massés sur les allées propres
pour faire un accueil triomphal au Chef de l’État. (13.3.86). Il y a une
telle foule et un tel encombrement sur la rue Didouche Mourad, qu’il faut
une demi-heure pour parcourir une centaine de mètres en voiture. (El
Moudjahid, 8.5.86). Sur la rue Larbi Ben M’hidi, un opticien propose des
réductions de plus de 50 %. (oral).
159SWAK V. SOUAK.
4TABAK V. TBEK.
5TABIB V. TOUBIB.
6TABIBA V. TOUBIBA.
9TABRIHATE V. TEBRIHATE.
10TABRINT (du berbère) n. f. Spécialisé. Bijou traditionnel en forme de
médaille porté sur le front par les femmes kabyles. De là daterait
l’apparition du bijou grand comme une médaille : la tabrint que les
femmes de Béni Yenni portent sur le front et qui serait originaire des
Béni-Abbès. (Algérie-Actualité, 16.5.85).
143. adj. Vieilli, écrit. Par appos., préparé, cuit dans un tadjine. Le café
au lait et le grand morceau de pain tadjin à peine parvenus dans
l’estomac que […]. (M’hamsadji, 1969, 85). La tradition de fabrication
de la pâte n’est maintenue, contrairement au pain « tadjin », que par des
citadines de vieille souche souvent mais pas toujours
d’origine modeste. (Algérie-Actualité, 15.7.82).
15Com. le terme est presque toujours masculin. Attesté dans Lanly 1970,
Duclos 1991.
18TAGINE V. TADJINE.
33Com. Attesté (au sens1) ds Lanly 1970, Duclos 1991, GR, TLF, IFA.
V. DERWICHE, MARABOUT, MRABET.
46TARBOUCHE V. TERBOUCHE.
56TAWABITE V. THAWABITE.
65T’BIB V. TOUBIB.
66T’BIBA V. TOUBIBA.
71TCHAKHTCHOUKHA V. CHAKHCHOUKHA.
88TCHOUKCHOUKA V. TCHAKTCHOUKA.
97THIOUIZA V. TOUIZA.
108Com. Néologie des années 1990, le terme est construit sur le verbe
arabe signifiant « scier ».
109TOB V. TOUB.
145TWISHYA V. TOUCHIA.
146TWIZA V. TOUIZA.
2‘UD, ÛD V. OUD.
4ULÉMA V. OULÉMA.
5UMMA V. OUMA.
6UMMI V. OUMMI.
7UMMIA V. OUMMIA.
8UMRA V. OMRA.
2WACH V. WECH.
4WAKF, WAQK (de l’arabe) n. m., adj. Disponible, écrit surtout. Bien
légué aux institutions religieuses, bien de mainmorte. Le code comporte
un total de 252 articles répartis entre quatre volets : du mariage et de sa
dissolution ; de la représentation légale ; des successions ; des legs,
testaments, dons, waqf. (El Moudjahid, 20.4.84). Les députés ont
consacré la suite de leurs interventions aux dispositions contenues dans
les troisième et quatrième livres, notamment les successions, les legs, la
donation, le waqf. (El Moudjahid, 25.4.84). Les stipulations faites par le
constituant d’un bien de mainmorte sont exécutoires à l’exclusion de
celles de caractère incompatible avec la vocation légale du Waqf. (El
Moudjahid, 22.6.84). C’est pourquoi, le colonialisme s’est acharné
jusqu’à confisquer les biens wakfs de ces institutions religieuses, biens
constitués, surtout de terres, dont les citoyens ont fait don à la
communauté. (El Moudjahid, 9.4.93). Le ministre a exhorté les Nodhars
à accorder un grand intérêt […] à la préservation des biens
waqf. (Horizons, 20.10.93). Cette réunion […] a également porté sur le
décalage de la prière du vendredi, les biens waqf, l’enseignement
coranique et les zaouias. (Liberté, 2.5.94). « Le waqf, explique Bekraoui
Mohamed Lamine, c’est arrêter un bien pour une cause bien déterminée.
Avant l’occupation française, les biens waqfs ont été dirigés vers
l’adduction d’eau potable, l’ouverture des routes, la construction de
logements pour nécessiteux, la protection des oiseaux, etc. » Il s’agissait
d’opérations de bienfaisance conformes à l’esprit de l’islam, qui s’est
amenuisé peu à peu avant de disparaître sous les effets de
l’administration coloniale. […] La réhabilitation du patrimoine waqf qui
a été inclus après l’indépendance dans les biens domaniaux, est
d’actualité. (El Watan, 22.11.99). V. HABOUS.
10WALOU V. OUALOU.
11WAQF V. WAKF.
15WAZIR V. VIZIR.
16WECH, WACH (de l’arabe dialectal). Adverbe interrogatif. Courant,
oral surtout. Comment ?, quoi ? – Pauvres Grecs… – Hein ? Wach ? –
Non… Rien. (Algérie-Actualité, 11.8.83). Wech ? Le prof veut nous
initier à la micro-informatique avec ça ? (Algérie-Actualité,
27.10.83). Wech ? Rien à déclarer ? (Algérie-Actualité,
3.12.83). Wech ? Qu’est-ce que tu dis ? (oral). Wech ? Qu’est-ce que tu
veux ? (oral).
21Com. Les wilayas qui succèdent aux départements ont été créées par
l’ordonnance du 23 mai 1969.
2YA AKHI (de l’arabe littéraire) loc. Courant, oral surtout. Cher frère,
mon frère, appellatif pour désigner des personnes de sexe masculin. Ya
Akhi, on est désolé…Vous savez… le carême… la chaleur… (El
Moudjahid, 30.5.85). Ya akhi, je regarde aussi des films qui ont rapport
avec la civilisation arabo-musulmane. (Algérie-Actualité, 29.11.90). – Tu
penses que ton ami restera avec nous après le Ramadan ? – Je crois
qu’il s’habitue à l’ambiance. – Présente-le moi, ya akhi. (Gastel, 1999,
37). « Eh bien, tu seras servi, ya akhi. » Abdelkader traite tout le monde
de son frère et sert du « Ya akhi » à tous ceux qu’il côtoie. Donner du
« mon frère » aux gens est devenu un tic verbal. (Gastel, 1999, 39). Ya
akhi, la voiture ne peut pas supporter toute cette charge, il faut
descendre. (oral). Ya akhi, les nettoyeurs de la commune vont venir et le
quartier sera propre. (oral).
4YAK, YEK (de l’arabe) loc. Courant, oral surtout. N’est-ce pas ? Ya
cheikh, vous allez nous aménager un stade, yak ? (L’Unité,
4.7.78). Prenez une semaine de congé et revenez pour le projet… Yek, ça
fait seulement 3 ans qu’il a été conçu et ne vous fatiguez surtout
pas. (Khiari, 1981, 47). Dis-moi, c’est toi qui as eu l’idée de m’inviter ici,
dans cette bicoque de ton oncle pour y passer nos congés hein ? Yek
c’est toi ? (El Watan, 17.7.91). Et puis, j’ai recommencé quelques jours
plus tard, yek ? (Achir, 1997, 15). Nous avons établi ce programme
yak ? (oral). Tu as pu voir ça yak ? (oral).
6YA LATIF (de l’arabe littéraire) loc. Disponible, oral surtout. Dieu,
Dieu de miséricorde. Elle le poursuivait avec le balai, criant :
« Chaïtane ! Bliss ! Ya latif ! » (Lemsine, 1978a, 167). Effrayée, la bête
s’emballa et l’embardée mit tout sens dessus dessous. « Ya latif ! Ya
latif ! », répétaient inlassablement les vieilles femmes. (Boutarène, 1982,
82). Un groupe de goumiers s’acharne sur le cadavre d’une femme dont
on ramasse plus tard les morceaux. Ce qu’il faut dire, c’est « ya latif ! ya
latif ! » (El Moudjahid, 16.1.85). Dans le cauchemar qui hante mes
nuits, ya latif, je me retrouve en train d’emprunter des chemins
sinueux. (El Manchar, 15.11.95). Ya latif ! Ya latif ! Mais d’où te sortent
toutes ces questions ? Ce n’est pas possible tu es habité par le
diable ! (Benaïssa, 1999, 116). La peste brune, Ya Latif ! (Détective,
4.3.00). V. LAYADJOUZ.
12YEK V. YAK.
13YEMMA (de l’arabe dialectal) n. f. 1. Courant, oral surtout. Grand-
mère (appellatif). Toutes les langues du monde se confondent en un même
mot : oumi, yemma, maman… (El Moudjahid, 13.8.80). Yemma Hadda
s’inquiète encore pour le petit, le projette dans l’avenir […] Mon fils m’a
réveillé à l’aube : « Yemma s’est éteinte. » (Djebar, 1980, 103). Yemma,
on distribue de la semoule. (oral).
2ZAGAT V. EZZAGAT.
8ZAKET V. ZAKAT.
11ZALAÏDJ V. ZELIDJ.
12ZAMBRETTO V. ZOMBRETTO.
21ZEEN V. CHÊNE-ZEN.
24ZERBIA V. ZARBIA.
35ZIANIDE n., adj. Spécialisé. Relatif à une des dynasties ayant régné
en Algérie. […] la restauration de la vieille mosquée de Nedroma qui
date du onzième siècle et dont le minaret a été érigé à l’époque zianide
en 1384. (Liberté, 9.2.00).
383. Peu courant. Par extension, visite (en général). Certains vacanciers
optent pour une visite au Vieux Ténès […] Un café bien indiqué, le café
« El Arich ». Là, on ne manquera pas de vous trouver sympathique.
Dans ce cas, on n’hésitera pas à vous inviter à une « ziara ». (El
Moudjahid, 16.8.83). Je suis sorti pour une ziara chez mon frère en
France. (oral). V. NACHRA, WAÂDA, ZERDA.
40ZILLIJ V. ZELIDJ.
41ZINA (de l’arabe) n. f. Disponible. Relation sexuelle hors mariage
(assimilée à de la prostitution ou à de l’adultère). Déjà, lors des
précédentes élections, des filles de joie s’étaient acoquinées avec des
islamistes, ces citoyens qui montaient, et voilà donc qu’elles confirment,
ces filles qui vivent de la zina évidemment prohibée. (L’Hebdo libéré,
6.1.93). Un mal engendré (la plupart du temps) à la suite d’un court
plaisir qui reste un grand péché, car interdit par le Divin (Ez-zina). (Le
Soir d’Algérie, 21.4.94). La zina est réprimée par la chariâa
musulmane. (oral).
42ZITLA V. ZETLA.
53ZRIBA V. ZERIBA.
54ZRIBATE V. ZERIBATE.
56ZYARA V. ZIARA.
1On ne mentionne ici que les journaux, les revues, les ouvrages à
vocation littéraire, les essais et autres écrits réellement dépouillés qui ont
fourni des attestations écrites et permis d’illustrer par des exemples écrits
les néologismes inventoriés. On les regroupe sous trois rubriques, presse,
textes à vocation littéraire, autres écrits. En raison de leur caractère oral et
privé, on ne classe pas les conversations enregistrées ou saisies au vol
signalées par la mention « oral ». Les autres documents oraux (émissions
de radio et de télévision) sont cités sous la rubrique « médias ».
1.1 – Presse
4Algérie-Actualité, hebdomadaire.
27L’Authentique, quotidien.
28Le Cheminot, revue d’information interne de la Société nationale des
transports ferroviaires.
42L’Événement, quotidien.
44Liberté, quotidien.
45L’Opinion, quotidien.
46Révolution africaine, revue hebdomadaire, organe central du FLN.
102BOUABACI, A. (1985), L’Aube est née sur nos lèvres, Alger, ENAL.
2 – Biblographie scientifique