Les Electrophorèses
Les Electrophorèses
Les Electrophorèses
.
S2O8 2– + e– → SO4 2– + SO4 –
1
1.2. Méthodologie : (SDS-PAGE et Zymogramme « technique qui détecte l’activité des
enzymes dans un gel d’électrophorèse »)
2
le gel est rincé à l’eau distillée et coupé en deux portions, le premier gel sert pour la
réalisation de la coloration au bleu de Coomassie R250 et le deuxième gel pour la
réalisation du zymogramme, pour la coloration au bleu de Coomassie le gel subi les
traitements suivants :
Immersion pendant une heure dans une solution d’acide trichloroacétique (TCA)
(annexe) ;
Rinçage à l’eau distillée puis coloration dans la solution de bleu de Coomassie R250
(annexe) sous faible agitation pendant 1h 30mn ;
Lavage à l’eau distillée puis trempage dans la solution de décoloration (annexe) avec
un changement de bain (2 à 3 fois).
« Rf = f (logPM) »
Rf =
Le deuxième gel destiné pour la réalisation du zymogramme, subie les traitements suivants :
Immersion dans une solution de Triton X-100 à 2.5% (m/v) pendant 30mn ;
le gel est débarrassé du Triton X-100 par rinçage à l’eau distillée puis une
incubation dans du tampon phosphate 50mM à pH 7 à 50°C pendant 20mn ;
Coloration au rouge de congo (0,1%) pendant 15 mn ;
Lavage avec une solution de NaCl à 1M ;
immersion dans de l’acide acétique à 0,5% (m/v) pour stopper la réaction et
augmenter le contraste
3
Figure 1 : Cuve et accessoires du dispositif d’électrophorèse (Mini Protean II, Bio Rad).
4
Ce système permet une meilleure séparation générale des protéines sur une vaste gamme de
masses moléculaires. En effet la taille des mailles du gel sera de plus en plus petite à mesure
que les protéines avanceront dans le gel. Donc, au fur et à mesure de leur progrès dans le gel,
les protéines finiront par être exposées à la concentration d'acrylamide optimale pour leur
séparation.
La principale difficulté des gels en gradients est qu'il faut éviter que la polymérisation ne se
produise durant le coulage du gel qui est un processus un peu lent. Pour cela, on utilise soit un
initiateur de polymérisation activable à volonté, comme la riboflavine, ou de très faibles
concentrations d'un initiateur spontané comme le Persulfate d’ammonium.
3.1Principe
Ces supports ont connu un immense succès, car leur emploi est simple, rapide, peu onéreux.
En outre, il ne nécessite que de très petites quantités de substances. Ainsi, dans le cas d'un
sérum sanguin, quelques microlitres suffisent.
Quel que soit le support, on utilise une « cuve à électrophorèse » essentiellement constituée de
deux bacs contenant le tampon et une électrode. Anode et cathode sont reliées à un générateur
de courant continu. Les extrémités du support solide trempent dans le tampon ou lui sont
reliées par des ponts en papier filtre.
Au bout de quelques heures, la feuille est séchée. Les différentes fractions sont révélées par
des colorants spécifiques, qui permettent de caractériser, par exemple, les protéines, les
5
glycoprotéines, les lipoprotéines. Quant aux enzymes, on peut les révéler en utilisant leur
activité spécifique sur des substrats convenablement choisis.
Les échantillons utilisés pour mener l'électrophorèse sont des solutions réalisées
artificiellement avec des hémoglobines A et S du commerce dissoutes à raison de 2,5 mg/mL
dans du tampon d'électrophorèse préalablement oxygéné par une agitation vigoureuse. Pour
chaque "membre de la famille", on place dans un tube Eppendorf étiqueté 100 µL de solution.
Les échantillons correspondant aux individus homozygotes pour HbA sont constitués de 100
µL de la solution d'hémoglobine A, les échantillons correspondant aux individus
homozygotes pour HbS sont constitués de 100 µL de la solution d'hémoglobine S et les
échantillons correspondant aux individus hétérozygotes sont constitués d'un mélange de 50
µL de la solution d'hémoglobine A et de 50 µL de la solution d'hémoglobine S. Un tel volume
permet de réaliser une vingtaine de pistes d'électrophorèse.
Protocole expérimentale
Trempage
6
2. Essorer l'excès de
tampon en plaçant les
bandes entre deux
feuilles de papier
absorbant (essuie-
tout).
Essorage
3. Placer la bande sur
le portoir en veillant à
disposer la face
absorbante vers le
haut.
La bande doit être
tendue et ses
extrémités doivent
dépasser suffisamment
pour tremper dans le
tampon une fois le
support placé dans la
cuve. Mise en place de la bande sur le support
6. Prélever un
échantillon et le
déposer sur la bande,
sur son support, au
tiers de l'extrémité,
côté cathode (borne Bandes en place dans la cuve
noire) en prenant
garde que la bande soit
bien horizontale et que
l'échantillon ne coule
pas.
7
On peut prélever et
déposer les
échantillons soit avec
une micropipette, soit
avec un capillaire, soit
avec un applicateur
comme celui présenté
ci-dessous réalisé avec
un bouchon et deux
trombonnes pour
permettre un dépôt
linéaire.
7. Recommencer pour
chaque échantillon en
laissant un espace
suffisant pour ne pas
risquer la fusion des
échantillons qui
diffusent légèrement
lors du dépôt. 8.
Fermer la cuve et
mettre sous tension
(environ 1 h de
migration à 150 V).
9. Après migration,
placer les bandes dans
la solution de rouge
ponceau pendant 10
minutes.
Coloration
8
10. Décolorer le fond
dans des bains
successifs d’acide
acétique à 5 %. Agiter
le cas échéant pour
accélérer la
décoloration.
Bains de décoloration
Résultats
L'hémoglobine S
moins chargée que
l'hémoglobine A en
raison de la
substitution d'un acide
glutamique par une
valine en position 6 de
la chaîne de la bêta
globine migre moins
loin et peut ainsi être
distinguée sur la bande Electrophorèse des hémoglobines A et S
d'acétate de cellulose.
9
3.2 Électrophorèse sur gel d'agarose
Principe
L'électrophorèse sur gel d'agarose est une méthode utilisée en biochimie et en biologie
moléculaire pour séparer l'ADN, l'ARN ou des protéines en fonction de leur masse
moléculaire. La technique de l'électrophorèse sur gel d'agarose est basée sur la séparation des
acides nucléiques chargés négativement sous l'effet d'un champ électrique. Cette séparation
s'effectue à travers la matrice du gel d'agarose : les molécules de plus petites tailles se
déplacent plus rapidement et migreront plus loin que les molécules de tailles supérieures.
La conformation d'ADN plasmidique, non digéré par une enzyme de restriction, migre à
différentes vitesses (du plus lent au plus rapide) : ADN circulaire, ADN linéaire et ADN
superenroulé.
Gel d'agarose
10
L’agarose est un polymère à base d'agar purifié. Différentes puretés d'agarose sont disponibles
auprès des fournisseurs. En général, de l'agarose de grande pureté à la solidification lente est
utilisé lorsque l'ADN doit être extrait du gel après migration.
Tampons
Il existe un nombre très varié de tampons. Les plus souvent utilisés sont le
Tris/Acétate/EDTA (TAE), le Tris/Borate/EDTA (TBE) et le sodium borate (SB). Le TAE
possède le plus faible pouvoir tampon mais produit une meilleure séparation pour les
fragments d'ADN de grande taille. Le SB est relativement nouveau et inefficace pour la
séparation de fragments d'ADN d'une taille supérieure à 5000 paires de bases (5 kb).
Cependant sa faible conductivité permet l'utilisation d'un plus fort voltage (jusqu'à 35V/cm),
ceci réduisant considérablement le temps de migration. Des fragments d'ADN avec seulement
quelques paires de bases de différences sont séparés en utilisant un gel d'agarose à 3 % et avec
un tampon SB de très faible conductivité (1 mM lithium borate).
Préparation
Pouvoir de séparation d'ADN linéaire, double brin, selon la concentration d'agarose du gel
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Concentration d'agarose (% en m/V) Gamme de tailles idéales (en kb)
0.3 5 – 60
0.6 1 – 20
0.7 0.8 – 10
0.9 0.5 – 7
1.2 0.4 – 6
1.5 0.2 – 3
2.0 0.1 – 2
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tampon n'en contenant pas peut conduire à la diffusion du révélateur hors du gel. Ceci
peut faire que la distribution du bromure d'éthidium dans le gel soit inhomogène, ce
qui finalement peut affecter l'apparence des bandes (les acides nucléiques, de charge
négative, migreront plus vite là où la concentration du révélateur, de charge positive,
sera plus faible).
Juste avant d'effectuer l'électrophorèse, placer le gel dans la cuve et s'assurer qu'il est
recouvert de tampon. Retirer ensuite le peigne, charger les échantillons et les
standards, et faire migrer en appliquant une tension ou un courant adaptés. La vitesse
de migration des acides nucléiques dépendant du champ électrique, on fixe
généralement la tension entre 1 et 5 V/cm (distance entre les électrodes) et on laisse
varier le courant (parce que la conductivité du gel varie au cours du temps).
Révélation de l'ADN
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GelRed
Le GelRed est un colorant fluorescent utilisé pour la révélation sur gels d’agarose ou de
polyacrylamide d’ADNdb, d’ADNsb ou d’ARN. Il possède pour caractéristiques d’être
hautement spécifique, très stable et de respecter l’environnement. De plus, sa sensibilité est
supérieure au bromure d’éthidium et il ne requiert pas d’étapes de décoloration4.
SYBR Safe
Le SYBR Safe est un colorant à gel d’agarose ou de polyacrylamide possédant une haute
sensibilité. Il agit comme agent intercalant pour l’ADN ainsi que l’ARN. Le fabricant vend le
produit à une concentration déjà prête pour l’usage. La visualisation de la migration peut être
faite en excitant l’agent avec des rayons UV ou encore avec de la lumière bleue.
Violet de gentiane
Bleu de méthylène
Le Bleu de méthylène peut être utilisé comme révélateur à la fin de la migration sur gel
d’agarose ou de polyacrylamide. Cette méthode nécessite un temps de coloration pouvant
aller jusqu’à 15 heures étant donné sa faible sensibilité. Son avantage est simplement qu’il
permet de ne pas utiliser le bromure d’éthidium et que sa décoloration nécessite seulement de
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l’eau distillé. Toutefois, l’utilisation de ce colorant induit une coloration de fond difficile à
éliminer et cela rend la visualisation des bandes plus difficile.
Alternativement, le gel peut être incubé dans un bain contenant du SYBR Green I (pour les
acides nucléiques doubles brins) ou du SYBR Green II (pour détecter aussi les acides
nucléiques simples brins). Le SYBR Green présente l'avantage d'une moindre toxicité et d'une
sensibilité plus élevée permettant de détecter des quantités plus faibles d'acides nucléiques.
Limites de résolution
Les petits fragments d'acides nucléiques sont mieux séparés par électrophorèse sur gel de
polyacrylamide. Les fragments de tailles importantes sont plus difficiles à séparer. En général,
l'utilisation de gel d'agarose à forte concentration (3 à 4 %) est alors nécessaire pour des
fragments inférieurs à 150 pb, car elle permet une meilleure séparation et résolution des
différentes bandes en fonction de leur différence de taille. Le principal désavantage est le
temps de migration, qui peut aller jusqu'à plusieurs jours. Pour pallier ces problèmes, il est
avantageux d'effectuer une électrophorèse en champ pulsé ou bien une électrophorèse en
champ inversé.
Analyse du gel
Après la migration d'électrophorèse, le gel est éclairé sous ultraviolet afin d'observer les
bandes d'ADN fluorescente. Les bandes peuvent être alors découpées et séparées du gel, puis
dissoutes afin de récupérer l'ADN purifié. L'estimation de la taille des fragments est faite
grâce à la comparaison avec l'échelle de marqueur de taille moléculaire utilisée simultanément
dans un autre puits lors de la migration.
15
1 2 3 4
2. vide
3. Un produit de PCR d'une taille légèrement supérieure à 500 paires de bases, Puits
4. Fragment d'environ 4.5kb d'un Plasmide digéré par une enzyme de restriction
Applications
Estimation de la masse moléculaire de fragment d'ADN après une digestion par des
enzymes de restriction
Analyse d'ADN après une amplification par PCR
Séparation de fragments ADN digérés avant Southern blot ou d'ARN dans le cas de
Northern Blot.
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3.Immunoélectrophorèse
3.1Principe
On peut disposer des protéines (antigènes ou anticorps) dans un gel d'agarose de diverses
façons: par dépôt direct, par migration électrophorétique, etc.
Les antigènes ou les anticorps contenus sous forme ponctuelle dans le gel pourront alors
diffuser de façon radiale, autour de leur point d'application. En effet les pores d'un gel
d'agarose sont suffisamment grands. Au cours de cette migration, des antigènes et des
anticorps finiront par entrer en contact les uns avec les autres et formeront des complexes
antigènes-anticorps stables. Ces complexes, s'ils ne sont pas trop gros, continueront à diffuser.
Ils continueront aussi de grossir en entrant en contact avec d'autres antigènes ou d'autres
anticorps. Au point d'équivalence, des complexes massifs (contenant des milliers d'antigènes
et d'anticorps reliés ensemble) se formeront et seront emprisonnés dans le gel à cause de leur
taille et ne pourront plus diffuser. Après avoir éliminé toutes les protéines n'ayant pas réagi,
par trempage dans un solvant aqueux (e.g. salin), on pourra colorer les complexes antigènes-
anticorps. Le point d'équivalence est le rapport optimal du nombre d'antigènes et d'anticorps
polyclonaux où se forment de très longues chaînes d'antigènes liés à des anticorps. Lorsqu'il y
a beaucoup trop d'antigènes par rapport aux anticorps, il ne se forme que des complexes
antigène:anticorps 2:1 (s'il s'agit d'une IgG) avec un résidu d'excès d'antigènes non liés.
Inversement s'il y a beaucoup trop d'anticorps par rapport aux antigènes, il se formera des
complexes antigènes:anticorps ou un antigène sera attaché à quelques anticorps avec un
excédent d'anticorps libres. Les complexes antigènes:anticorps 1:1 ou 2:1 sont relativement
petits et peuvent diffuser dans les pores d'un gel d'agarose, tout comme les anticorps et les
antigènes libres. Au fur et à mesure que les anticorps et les antigènes migrent un vers l'autre,
le rapport antigène:anticorps devient optimal, des complexes de plus en plus gros se forment
jusqu'à contenir des milliers de molécules associées en de gigantesques complexes insolubles
et immobilisés dans le gel. Ces complexes sont appelés précipitines.
17
Il existe en fait tout un ensemble de techniques qui utilisent des anticorps associés à des
séparations électrophorétiques. On peut distinguer les techniques suivantes :
Les protéines migrent dans un gel d'agarose, puis on les révèle par une technique de double
diffusion des antigènes et des anticorps, donnant des arcs de précipitation. Avec un antisérum
total, on peut par exemple distinguer 30-40 protéines dans le sérum humain. On peut bien sûr
l'utiliser également avec un antisérum spécifique.
18
3.3 Electro-immunodiffusion double (= électrosynérèse)
Les protéines sont déposées sur des gels contenant l'antisérum. On se place à pH où les Ig
migrent peu. Les protéines se déplacent et rencontrent les anticorps qui forment alors des
précipités en forme de fusée appelés "rockets" dont la hauteur est proportionnelle à la
concentration en protéine. On utilise une partie des puits pour faire un étalonnage.
19
3.5 Electro-immunodiffusion bidimensionnelle (Laurell)
On sépare les protéines dans une première dimension en gel d'agarose. On coule ensuite un
gel contenant l'immunsérum polyspécifique, puis on réalise la seconde dimension.
20
4.Isoélectrofocalisation
4.1 Principe
On sait que les protéines ont une charge qui leur permet de migrer dans un champ électrique. La
vitesse de cette migration est proportionnelle à la charge qui elle-même est proportionnelle à la
différence entre le pH du milieu et le pI de la protéine. Au pI, la protéine ne possède aucune charge
nette, le nombre de charges positives étant égal à celui de charges négatives. Donc à un pH égal au pI,
les protéines ne peuvent pas se déplacer dans le champ électrique. Le principe de base de la
focalisation isoélectrique (FIE) est de créer un gradient de pH dans lequel pourront se déplacer les
protéines soumises à un champ électrique. Les protéines migreront dans ce champ électrique. Arrivées
au pH correspondant à leur pI, elles s'immobiliseront puisque leur charge nette sera nulle. De cette
façon, il est possible de séparer les protéines d'une préparation selon leur pI.
On peut créer un tel gradient de pH avec des polyélectrolytes portant un certains nombre de groupes
ionisables positivement ou négativement (amines. carboxyles ou sulfates) et possédant un certain
pouvoir tampon. Ces molécules sont appelées ampholytes. Si on soumet ces ampholytes à un champ
électrique borné par une solution d'un acide fort à l'anode et par une solution d'une base forte à la
cathode, ils migreront et se distribueront par ordre de pI. Leur capacité tampon aidera à maintenir
autour d'elles une petite zone de pH égal à leur pI. Une série d'ampholytes ayant donc chacun un pI
couvrant une certaine gamme de pH créera donc un gradient continu de pH. Si on fait migrer une
petite quantité de protéines dans ce système, après ou durant sa formation, elles migreront aussi et
s'immobiliseront à leur Pi.
4.2 Méthodologie
Dans un montage de FIE, il faut donc créer un gradient de pH dans lequel pourront ensuite se
déplacer les protéines de l'échantillon. Comme matrice inerte, on peut utiliser de l'agarose, de
l'acrylamide ou, plus rarement du dextran, dans lequel se formera ce gradient de pH. De nos
jours un gel de polyacrylamide est de plus en plus utilisé. Puisque seul le pI doit influencer la
migration, il faut utiliser des concentrations d'acrylamide dont la porosité ne ralentira pas les
grosses protéines par rapport aux petites mais qui est suffisamment solide pour être aisément
manipulable. Un gel de 5-6% fait généralement l'affaire. Pour les protéines particulièrement
volumineuses, on peut avoir à utiliser des concentrations inférieures à 4%, mais ce gel est très
difficile à manipuler et très fragile. Pour le renforcer, on ajoute quelque fois de l'agarose pour
lui conférer un peu plus de rigidité sans affecter la mobilité des grosses protéines.
21
Le tampon de l'anode est un acide fort, généralement de l'acide phosphorique. À la cathode,
on place une base forte, souvent de la triéthanoamine. On met les ampholytes dans le mélange
du gel avant la polymérisation du gel. Pour créer le gradient de pH, on utilise un mélange de
polyélectrolytes de petite masse molaire, les ampholytes. Ces molécules, des polyélectrolytes,
se déplacent dans le champ électrique et se disposent un à la suite de l'autre dans l'ordre de
leur propre pI. Beaucoup de compagnies fabriquent un grand nombre de mélanges
d'ampholytes couvrant des gammes très étroites ou très larges de pH: Ampholine, Pharmalite
de la compagnie Pharmaca, BioLites de Bio-Rad, Immobiline, etc. Lorsqu'on applique une
tension entre les deux électrodes, chaque ampholyte se déplacera jusqu'à son point
isoélectrique et s'y immobilisera. On pourra créer des gradients de diverses amplitudes de pH
en combinant divers ampholytes. Par exemple, on peut obtenir des gradients de très faibles
intervalles (e.g. 0.1 unité de pH) sur de petites gammes de pH (e.g. entre pH 5 à 7 ou 6 à 8),
permettant une séparation très fine pour mesurer précisément le pI. Inversement, on peut aussi
créer un gradient à plus grands intervalles (e.g. 0.4 unité de pH) sur une plus vaste gamme de
pH (e.g. entre pH 2 à 10), si on veut analyser un grand nombre de protéines. Les protéines
peuvent être ajoutées après la polymérisation du gradient ou directement dans le mélange
avant la polymérisation. Elles aussi migreront dans le champ électrique. Comme elles sont
plus grosses que les ampholytes, elles migreront beaucoup plus lentement et ces dernières
pourront se stabiliser à leur pI bien avant que les protéines se soient déplacées
substantiellement La durée de la focalisation est beaucoup moins critique que celle d'une
électrophorèse ordinaire. En effet dans une FIE les protéines ne risquent pas de sortir du gel
puisqu'elles s'immobiliseront au point où elle auront atteint leur pI. Il faut seulement que la
migration dure suffisamment longtemps pour que les ampholytes aient le temps de migrer
correctement et que protéines aient le temps d'atteindre leur pI. À 2 mA, on estime le temps
requis à environ 1 heure.
La FIE a tout d'abord été développée en produisant des gradients mobiles (Vesterberg,1971).
Cette méthode des gradients mobiles, encore très utilisée, est cependant délicate à réussir,
particulièrement parce que le gradient de pH n'est pas immobile mais se déplace dans le
champ électrique. on a mis au point une méthode pour déposer un gradient d'ampholyte qui
restera immobile dans le gel (Bjellqvist, 1982). Cette approche, qui nécessite cependant un
équipement spécialisé et coûteux, permet une beaucoup reproduction plus facile.
22
4.2.2 Coloration
Tel que mentionné précédemment, on peut se servir de la FIE pour déterminer le pI d'une
protéine. La FIE est aussi une méthode très sensible pour vérifier la pureté d'une préparation
de protéines.
23
5. Electrophorèse bidimensionnelle
5.1 Principe
L'électrophorèse bidimensionnelle des protéines dénaturées (EBD) est comme son nom
l'indique, une combinaison de deux électrophorèses. La première, une isoélectrofocalisation
(IEF), fait se déplacer tout polypeptide contenu dans l'échantillon jusqu'à une position
fonction de son point isoélectrique (pl). La deuxième, une électrophorèse en présence de
dodecyl sulfate de sodium (SDS), le fait de se déplacer en fonction de sa masse moléculaire
(MM). Ces deux électrophorèses, perpendiculaires l'une par rapport à l'autre, combinent deux
critères indépendants, c'est ce qui rend cette technique particulièrement résolutive : plusieurs
centaines des constituants d'un mélange de polypeptides peuvent être individualisés sous
forme de spots sur un gel. Les applications sont multiples, depuis la vérification de la pureté
d'un échantillon jusqu'à des études de variabilité génétique, en passant par le suivi des
variations d'expression en fonction de différents facteurs : développement, différenciation,
traitements (drogues, stress, hormones, etc).
Le grand nombre de spots par gels, l'intérêt pour les variations quantitatives et la réalisation
d'études portant sur un grand nombre de gels ont conduit plusieurs équipes à développer des
logiciels d'analyse des gels d'EBD. L'analyse automatique représente un réel progrès par
rapport au dépouillement visuel, en particulier pour l'analyse des variations quantitatives qui
peuvent alors être traitées avec des outils statistiques appropriés : l'analyse de variance, par
exemple, permettra de savoir si les variations observées sont significatives ou pas.
Un désavantage à priori de l'EBD est qu'elle ne donne pas la fonction des protéines révélées
(sauf si l'on dispose d'anticorps). Cependant, l'identification est possible. La méthode encore
la plus sûre reste le micro-séquençage, à partir de spots obtenus par des EBD réalisées en
conditions préparatives : les homologies sont recherchées avec les séquences existant en bases
de données. Plus récemment, d'autres techniques d'identification ont été proposées. Elles sont
basées sur la composition (et non la séquence) en acides aminés, ou sur l'estimation très
précise des masses moléculaires des peptides obtenus après digestion par une protéase
(spectromètrie de masse). Les identifications obtenues par ces techniques sont en général
moins certaines que celles obtenues par micro-séquençage, mais elles présentent l'avantage
d'être moins coûteuses, en argent et en quantité de protéine nécessaire. Des laboratoires ont
mis à disposition du public, par l'intermédiaire de WWW sur Internet, des images d'EBD sur
lesquelles sont positionnées des protéines identifiées : on peut consulter par exemple le
24
serveur ExPASy (URL : http://expasy.hcuge.ch/) pour les protéines de levure, de E. Coli, et
de différents tissus et fluides humains. Il faut cependant noter que l'utilisation de ces données
par d'autres laboratoires dépend grandement de la possibilité de réaliser des EBD comparables
entre laboratoires, ce qui n'est pas encore tout à fait le cas... L'EBD est en effet une technique
analytique très puissante, mais sa mise en oeuvre reste délicate. Nous survolerons les
5.2 L'IEF
Le gradient de pH peut être établi soit par l'utilisation d'ampholytes, qui créeront le gradient
lors de l'application du champ électrique, soit par l'utilisation d'immobilines qui co-
polymérisent avec les molécules d'acrylamide dans le gel d'IEF. Dans ce cas le gradient
d'immobilines doit être constitué lors du coulage du gel. Les gels à immobilines ont de
nombreux avantages par rapport aux gradients à ampholytes : en particulier, stabilité au cours
du temps, bonne reproductibilité, grande capacité de chargement en protéines, possibilité
d'obtenir des gradients de pH très étroits. Par contre il est plus difficile d'obtenir des gels
d'EBD de bonne qualité.
Une grande attention doit être apportée au gradient de pH : quand une gamme de pH très large
est utilisée, il arrive souvent que la plupart des polypeptides se concentrent dans une région du
gel seulement : une grande partie reste inemployée et la résolution est mauvaise dans la partie
utile. Il est donc le plus souvent nécessaire d'optimiser la séparation en choisissant une
gamme de pH resserrée.
Le gel d'IEF peut être équilibré dans une solution appropriée avant d'être couché sur le gel de
2ème dimension. Cette étape est indispensable lorsque le gradient de pH est établi par
immobilines, mais pas s'il est établi par les ampholytes et si le gel de première dimension est
suffisamment fin. Le gel de concentration («stacking gel») est également inutile si les gels de
première dimension sont assez fins. Un gel de séparation en gradient de concentration
d'acrylamide dans des limites bien choisies améliore la résolution, mais la répétabilité du
gradient n'est pas toujours excellente : il est souvent préférable d'utiliser une concentration
uniforme (en général entre 10 et 15%).
25
5.4 La révélation
Toutes les méthodes de révélation non spécifique des protéines sur gel de polyacrylamide
peuvent être employées. Comme les concentrations en protéines dans les extraits sont souvent
faibles, les méthodes de coloration au nitrate d'argent sont souvent utilisées, bien que leur
reproductibilité soit difficile à contrôler.
La réalisation de «bonnes» EBD nécessite donc la plupart du temps une phase de mise au
point, qui doit aussi optimiser la reproductibilité : par exemple, couler les gels en séries,
contrôler la température en cours de migration, voire en cours de révélation. Le dispositif
expérimental doit impérativement comporter des répétitions à partir d'échantillons différents,
surtout pour mettre en évidence des variations quantitatives.
26
Annexe
27
Lavages : 10 sec avec H2O milliQ.
28
TEMED 25µl 50µl
Tris……………..18,15g
SDS……………..400mg
Eau distillée…….100ml
Tris……………….6g
SDS (Sigma)………400mg
Eau distillée……….100ml
Ajuster le pH à 6,8
Tris……………… 30,3g
Glycine…………..144g
SDS (Sigma)……..10g
Eau distillée………qsp 1L
Ajuster le pH à 8,3
Trizma base……….0,303g
SDS (Sigma)……….0,8g
Eau distillée……….4ml
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Ajuster le pH à 6,75 avec du HCl concentré
Glycérol…………..4ml
3. Solution de fixation
4. Solution de coloration
Méthanol (charbonneaux)……………….225ml
Acide acétique……………………………50ml
Le colorant est solubilisé dans le mélange méthanol/eau puis l’acide acétique est ajouté. La
solution obtenue est filtrée sur filtre papier (prolabo).
5. Solution de décoloration
Méthanol……………..125ml
Acide acétique………..50ml
30
31