Interférences de La Lumière: Théorie Et Applications
Interférences de La Lumière: Théorie Et Applications
Interférences de La Lumière: Théorie Et Applications
Théorie et applications
par Patrick BOUCHAREINE
Ancien élève de l’École normale supérieure
Professeur à l’École supérieure d’optique et à l’université Paris-Sud, Orsay
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’est Isaac Newton qui, le premier, vers 1750, observa et décrivit un phéno-
C mène interférentiel. En appliquant une lentille convexe de grand rayon de
courbure sur un plan optique, on voit par réflexion une série d’anneaux
concentriques typiques, les anneaux de Newton. Nous décrirons ces anneaux
à propos de leur application moderne pour la mesure interférentielle des
grands rayons de courbure (§ 7.2). Partisan d’une théorie corpusculaire de la
lumière, Newton se donna beaucoup de mal pour interpréter le phénomène à
partir de ses idées et son autorité étouffa pour longtemps les chances de voir
éclore une conception ondulatoire des phénomènes lumineux. Cependant, on
retrouve dans sa théorie des « accès » beaucoup des propriétés d’une onde
périodique dans l’espace et Thomas Young, l’un des découvreurs de la nature
ondulatoire de la lumière, dit avoir trouvé beaucoup de ses idées dans les
textes de Newton.
Les interférences lumineuses permettent une observation commode de très
petites variations de distances, de l’ordre de grandeur des longueurs d’onde
mises en jeu, c’est-à-dire de l’ordre de 0,5 µm. Ce sont toujours des mesures
différentielles qui donnent un écart de phase par rapport à une référence :
déplacement par rapport à un point supposé fixe, déformation par rapport à
une forme de référence (plan, sphère ou autre). Les techniques visuelles aussi
bien que les techniques radiométriques permettent d’atteindre de faibles frac-
tions de frange (entre 1/10 et 1/1 000) donnant ainsi accès à des sensibilités
nanométriques (le nanomètre est la milliardième partie du mètre). Devenues
d’usage courant depuis l’apparition des lasers et de leur extrême cohérence,
les interférences lumineuses sont maintenant un outil très employé aussi bien
à l’atelier d’optique que dans les contrôles industriels. Nous rappellerons dans
cet article quelques propriétés de base des interférences lumineuses en
revoyant quelques expériences fameuses, puis nous dresserons un bilan des
principales applications sans oublier quelques grands projets actuellement en
développement, et qui illustrent les possibilités incroyables de la lumière dans
le contexte actuel de l’instrumentation scientifique.
1. Interférences à deux d
ondes : les fentes d’Young
F1
S E
C’est Thomas Young qui, en 1801, découvre et interprète conve- O
nablement les interférences lumineuses. Celles-ci sont tout d’abord F2
obtenues au moyen de deux trous éclairés par une source ponc-
tuelle, puis l’expérience gagne en luminosité en remplaçant les
deux trous par deux fentes perpendiculaires au plan de la figure 1.
De même, la source sera remplacée par une fente fine parallèle aux Figure 1 – Trous et fentes d’Young
deux autres, éclairée en lumière intense. La source S est une fente
étroite, ce que nous discuterons plus tard à propos de la cohérence
spatiale. Elle éclaire les deux fentes F1 et F2 avec deux ondes de quence ν très élevée (ν = 4 à 7,5 · 1014 Hz pour le domaine visible)
même amplitude et de même phase si S est sur la médiatrice de qui se propage dans le vide à la vitesse exacte de 299 792 458 m/s.
F1F2 . Chaque fente diffracte la lumière : le phénomène de diffrac- L’exactitude de ce nombre résulte de la définition du mètre promul-
tion peut être interprété en termes d’interférences entre l’infinité guée par la Conférence générale des poids et mesures en octobre
des sources élémentaires qui seraient à placer sur la fente F pour 1983 :
remplacer la source S. Nous ne l’étudierons pas ici. Il nous suffit
de retenir que si la largeur de la fente F est a, la lumière de lon- « Le mètre est la longueur du trajet parcouru par la lumière dans
gueur d’onde λ est diffractée dans un angle approximativement le vide en une durée de 1/299 792 458 de seconde. »
égal à λ /a (en radians). Plus précisément, un calcul intégral simple À cause de la diffraction, les deux ondes issues des fentes diver-
montre qu’une pupille rectangulaire de largeur a éclairée par une gent donc et se recouvrent ; sur un écran E placé derrière les
onde plane monochromatique de longueur d’onde λ donne une fentes, on voit une série de franges rectilignes équidistantes alter-
distribution angulaire d’amplitude à l’infini qui est un sinus nativement brillantes et sombres.
cardinal :
Aucun détecteur, que ce soit l’œil ou n’importe quel détecteur
sin ϕ παa
A --------------
ϕ avec ϕ = ------------- photochimique ou photoélectrique, ne peut suivre les fluctuations
λ des champs électriques et magnétiques à ces fréquences. Ce que
Ce phénomène s’interprète par la nature ondulatoire de la nous mesurons est une énergie proportionnelle à la valeur
lumière. La lumière est une oscillation électromagnétique de fré- moyenne du carré de l’amplitude des champs électromagnétiques.
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2 sin ( δ ϕ / 2 )
V = ------------------------------------ (6)
δϕ
1.1.3 Interfrange
Sur l’écran E de la figure 1 on observe donc un réseau de fran- k1
ges sinusoïdales. Ces franges sont rectilignes et perpendiculaires θ k1
k2 θ
au plan de la figure. C’est la raison pour laquelle on peut remplacer
la source ponctuelle S et les trous d’Young par une source rectili- k2
gne et deux fentes F1 et F2 perpendiculaires au plan de la figure.
L’intervalle entre deux franges brillantes ou deux franges noires, Si les vecteurs d'ondes sont dans le plan de la figure, les plans
appelé interfrange i, est celui qui introduit une variation du des franges sont perpendiculaires au plan de la figure
déphasage égale à 2π, c’est-à-dire une variation de la différence de
marche égale à λ . Le principe du retour inverse de la lumière per-
met de montrer que le déplacement latéral de la source S qui Figure 5 – Franges données par deux vecteurs d’onde k 1 et k 2
déplace les franges d’un interfrange est égal à l’interfrange que
donnerait dans le plan de la source S une source ponctuelle placée
dans le plan de l’écran E.
Ce déphasage est nul sur l’axe joignant S au centre O situé entre
1.3 Ondes planes
les deux fentes distantes de a. Si x est la distance à cet axe dans
le plan des franges situé à la distance d des fentes, on peut expri- Lorsque l’on observe des franges d’interférence en un point de
mer la différence de marche D en fonction de x : l’espace entre deux ondes issues de sources très éloignées, on
peut admettre que les ondes sont localement planes. La distribu-
D = ax/d tion spatiale des phases à un instant donné dans une onde plane
(7) est très simple. La phase reste constante dans un plan d’onde et
On a δ ϕ = 2π pour δD = λ, donc i = λ d/a varie de 2π quand on passe d’un plan d’onde au plan voisin. La dif-
férence de phase entre deux points M 1 et M 2 peut être caractérisée
par le produit scalaire entre le vecteur joignant les deux points M1
et M2 et ce que l’on appelle le vecteur d’onde k. Ce vecteur est le
1.2 Chemin optique vecteur perpendiculaire au plan d’onde, orienté dans le sens de la
propagation, et dont le module est égal à l’inverse de la longueur
Dans le montage d’Young, tous les trajets sont dans l’air et la dif- d’onde λ . En effet, on voit sur la figure 4 que la différence de
férence de marche D s’exprime par un terme essentiellement géo- phase entre les points M 1 et M 2 est égale à 2π k · M 1M2 . Chez
métrique. La vitesse de la lumière dans l’air est toutefois inférieure certains auteurs on prend 2π / λ comme module du vecteur d’onde,
à sa vitesse dans le vide, et dans l’expression du déphasage et la différence de phase est alors égale à k · M1M2 .
ϕ = 2πD/ λ, λ est la longueur d’onde dans l’air, plus courte que la
longueur d’onde dans le vide d’un facteur n, appelé indice de Si deux ondes de vecteurs d’onde k1 et k 2 interfèrent au voisi-
nage du point M (la cohérence exige que k 1 et k 2 aient exactement
réfraction de l’air, qui est de l’ordre de 1 + 2,7 · 10– 4. le même module), la différence de phase entre les deux ondes
Lorsque les trajets des faisceaux lumineux s’effectuent dans des s’exprime à partir d’un point O où cette différence est égale à 0
milieux transparents d’indices différents, par exemple avec la tra- par :
versée d’une lame de verre d’indice n′, l’expression des ∆ ϕ = OM · (k 2 – k 1) (8)
déphasages devient compliquée par le fait que la longueur d’onde
n’est plus la même dans tous les milieux traversés. Pour simplifier De cette expression, on tire des renseignements intéressants sur
l’écriture, on parle de chemin optique plutôt que de chemin géo- la structure des franges d’interférence produites par ces deux fais-
métrique, en attribuant à la longueur d’onde une valeur unique, sa ceaux (figure 5). ∆ ϕ = 0 si OM est perpendiculaire à k 2 – k 1 . Cela
valeur dans le vide, et en remarquant que le déphasage est le donne la direction des franges. Pour une valeur donnée du module
même après traversée d’un milieu d’indice n et d’épaisseur e de OM, la variation ∆ ϕ est la plus forte lorsque OM est parallèle à
que pour un trajet dans le vide de longueur égale à ne. Le produit k 2 – k 1 . Cela donne le pas des franges. Si θ est l’angle formé par
d’une longueur par un indice est appelé chemin optique et permet les vecteurs k 1 et k 2 , angle petit devant 1 rad si l’on veut que les
de calculer simplement un déphasage lié à une propagation dans franges ne soient pas trop serrées, le pas des franges s’écrit
des milieux différents à partir de la valeur de la longueur d’onde simplement :
dans le vide. i = λ /θ (9)
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0 Blanc Noir
1.4 Largeur de la source : cohérence spatiale 40 Blanc Gris de fer
97 Blanc jaunâtre Gris lavande
Si l’on déplace la source de part ou d’autre de sa position sur la 158 Blanc brunâtre Bleu gris
figure 1, la frange centrale brillante correspondant à la différence 218 Brun jaune Gris plus clair
de marche nulle se déplace avec l’axe OS. Si la source S est rem- 234 Brun Blanc verdâtre
placée par une fente de largeur éclairée par une source incohé- 259 Rouge clair Blanc
rente, les différents systèmes de franges sinusoïdales formés par 267 Rouge carmin Blanc jaunâtre
Premier
les points de la source ajoutent leurs intensités. Si la largeur de la ordre 275 Brun rouge sombre Jaune paille pâle
fente source donne des systèmes de franges décalés de plus d’un
interfrange, il y a brouillage des franges. Ce brouillage est parfait 281 Violet sombre Jaune paille
pour une fente uniformément éclairée lorsque sa largeur corres- 306 Indigo Jaune clair
pond exactement à la largeur d’un interfrange. Le facteur de visi- 332 Bleu Jaune vif
bilité des franges reste très faible si la largeur de la fente source
430 Bleu gris Jaune brun
excède cette largeur critique. Ce facteur s’exprime selon (7) en
posant δ ϕ = 2π /i , où i est la largeur correspondant à un inter- 505 Vert bleuâtre Orangé rougeâtre
frange. C’est la plus petite largeur qui brouille parfaitement les 536 Vert pâle Rouge chaud
franges. 551 Vert jaunâtre Rouge plus foncé
Nous trouvons donc ici une définition quantitative de la cohé-
rence spatiale de la source S éclairant les fentes F 1 et F 2 : l’éclai- 565 Vert plus clair Pourpre
rage des fentes F 1 et F 2 par la source est spatialement cohérent si 575 Jaune verdâtre Violet
la largeur de la source est inférieure à l’interfrange que donnerait 589 Jaune d’or Indigo
en S une source ponctuelle éclairant les fentes depuis l’écran E. La 664 Orangé Bleu de ciel
largeur de S doit être d’autant plus petite que les fentes sont éloi- 728 Orangé brunâtre Bleu verdâtre
gnées l’une de l’autre et qu’elles sont proches de S. La largeur cri-
747 Rouge carmin clair Vert
tique de S est égale à : λ a/d.
Deuxième 826 Pourpre Vert plus clair
En appliquant le principe du retour inverse de la lumière, on voit ordre
ainsi que l’extension de la source S est déterminée par l’angle que 843 Pourpre violacé Vert jaunâtre
font au départ de la source les rayons qui vont interférer en M. 866 Violet Jaune verdâtre
Quand la source se déplace dans la direction perpendiculaire au 910 Indigo Jaune pur
plan de la figure 1, la différence de marche reste stationnaire ; on 948 Bleu sombre Orangé
peut donner à la source une grande extension spatiale dans cette 998 Bleu verdâtre Orangé rougeâtre
direction. Quand les rayons qui vont interférer en M quittent la vif
source dans la même direction, on peut donner à la source S une
1 101 Vert Rouge violacé foncé
grande extension dans toutes les directions. On dit alors que les
franges sont localisées en M, car elles ne sont généralement pas 1 128 Vert jaunâtre Violet bleuâtre clair
visibles ailleurs. Une exception est la parfaite symétrie d’un inter-
féromètre à différence de marche nulle, qui donne une teinte plate 1 151 Jaune sale Indigo
localisée dans tout l’espace. 1 258 Couleur chair Bleu (teinte
Troisième 1 334 Rouge brun verdâtre)
ordre Vert de mer
1 376 Violet Vert brillant
1.5 Largeur spectrale
1 426 Bleu violacé grisâtre Jaune verdâtre
et cohérence temporelle
Si la source S émet de la lumière blanche, les différents sys-
tèmes de franges monochromatiques superposeront leurs inten-
sités. En effet, les fréquences optiques sont si grandes que deux décaleront pour les différentes longueurs d’onde dont les inter-
radiations de longueurs d’onde un tant soit peu différentes auront franges proportionnels à λ sont différents. Les franges à deux
des écarts de fréquences tels que les différences de phase varie- ondes en lumière blanche sont caractérisées par une suite de
ront de 2π en des durées indécelables ; elles doivent être consi- teintes appelée la première échelle de teintes de Newton, du nom
dérées comme incohérentes. Toutes les franges présentent un de celui qui, le premier, les décrivit en détail (tableau 1). Nous en
maximum d’intensité à la différence de marche zéro où l’on verra reparlerons à propos des interférences en lumière polarisée.
une frange blanche. La première annulation interférentielle sera Cette échelle de teintes devient, après trois ou quatre franges,
vue à peu près au même endroit et donnera une frange approxi- une très faible modulation des couleurs, puis les franges devien-
mativement noire. Mais les maxima et les minima suivants se nent invisibles. En effet, en un point où la différence de marche est
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3. L’interféromètre de Michelson
L’interféromètre de Michelson est un interféromètre à deux M1
ondes dont les deux bras séparés permettent de nombreux mon-
tages. Albert Michelson avait construit son premier modèle à Ber- LC
lin pour mettre en évidence le mouvement de translation de la
Terre par rapport au vide. Nous décrirons d’abord cet interféro- LS
mètre avant de rappeler les résultats extrêmement importants
S
obtenus grâce à lui.
Une source éclaire une lame séparatrice semi-réfléchissante M2
sous une incidence de 45o. Le faisceau transmis et le faisceau
réfléchi dans la direction perpendiculaire tombent sous incidence
nulle sur deux miroirs plans M1 et M2 (figure 8) et reviennent en
autocollimation sur la lame séparatrice qui devient alors mélan- E
geuse. Une partie des faisceaux repart vers la source. L’autre, à 90o
de la direction incidente, tombe sur un détecteur ou sur un écran S source, M1, M2 miroirs plans en incidence normale,
d’observation. Pour rétablir la symétrie entre les deux bras (la lame LS lame séparatrice, LC lame compensatrice
séparatrice est traversée deux fois dans un des bras, pas du tout
dans l’autre) une lame compensatrice est placée soit contre la lame
séparatrice, soit plus loin dans le bras où aucune épaisseur de
verre n’était traversée. La lame compensatrice est une lame en tout Figure 8 – Interféromètre de Michelson
point identique à la lame séparatrice (épaisseur, indice, direction)
mais sans revêtement réflecteur. Nous supposerons que l’on peut
négliger les réflexions parasites sur les faces non traitées. Dans
des versions modernes de l’interféromètre, les bras peuvent ne pas
être orthogonaux, la lame séparatrice étant sous incidence plus fai-
ble pour réduire sa surface ou sous incidence de Brewster pour éli-
miner les réflexions parasites (l’incidence de Brewster, i = a tan n
où n est l’indice du verre, supprime toute réflexion aux interfaces
air-verre pour une polarisation convenable de la lumière).
À supposer que le pouvoir réflecteur de la lame séparatrice soit i
égal à 50 %, un flux F incident donne deux flux F /2 dans les deux cos
2d
bras, lesquels retournent chacun un flux F /4 vers la source et vers i
l’écran. En cas d’interférence constructive vers l’écran, les deux S1
flux F /4 interfèrent en phase pour donner un flux F, et les deux flux S2
2d
F /4 sont en opposition de phase vers la source avec un flux nul.
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L 1 = L 0 (1 + v 2/c 2) L 2 = L 0 (1 + v 2/2c 2) ∆L = L 0 (v 2/2c 2) Michelson partit pour les États-Unis sans avoir pu déceler le
moindre effet. C’est à l’université de Michigan qu’avec son collè-
La vitesse de la Terre est à peu près 40 km/s, le terme en v 2/c 2 gue Edward Morley il reprit l’expérience en 1887 avec un montage
est de l’ordre de 10–8. Sur des trajets de l’ordre du mètre, les bien mieux adapté : des bras de 10 m de longueur étaient repliés
variations de chemin optique sont de l’ordre du centième d’inter- sur une dalle de granite flottant sur du mercure (figure 11). L’effet
frange, parfaitement indécelables par des mesures mécaniques. attendu atteignait le dixième d’interfrange. L’interféromètre mis en
Mais en réglant l’interféromètre sur la frange brillante centrale rotation lente tournait par inertie sans aucune vibration pendant
donnée par une source de lumière blanche, Michelson espérait plusieurs heures. Aucun décalage des franges ne fut observé
observer un décalage de l’ordre du centième d’interfrange en fai- au-delà d’un centième d’interfrange. Ce que Michelson vécut
sant subir une rotation de 90o à son interféromètre. Il construisit comme un échec cuisant fut en réalité l’une des plus belles expé-
pour ce faire un interféromètre avec deux bras orthogonaux de riences de la physique moderne et contribua à la naissance de la
30 cm de longueur accrochés sur la monture d’un goniomètre, ins- théorie de la relativité.
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Michelson compara ainsi avec une sensibilité de l’ordre du une exactitude dix fois meilleure. Sa conclusion fut que le
centième d’interfrange une série d’étalons constitués de deux comptage des franges était une technique bien plus sensible et
miroirs plans parallèles placés l’un au-dessus de l’autre et dont les exacte dans la mesure d’un déplacement que la comparaison aux
épaisseurs allaient en progression géométrique de raison deux. traits d’une règle gravée. Il encouragea ses collègues physiciens à
Par obtention de contacts optiques successifs observés par le cen- envisager les longueurs d’onde lumineuses comme référence de
trage de franges en lumière blanche, puis en appliquant à chaque longueur.
étalon la méthode des excédents fractionnaires, Michelson obtint
l’épaisseur d’un étalon de 10 cm à quelques centièmes de micro- Cette mesure fut reprise au début du XXe siècle par Charles
mètre près, évaluée en fractions de frange. En reportant dix fois Fabry avec l’interféromètre dont nous parlerons plus loin. Les deux
par contacts optiques successifs l’étalon de 10 cm, il obtint la lon- interférométristes furent d’accord pour recommander l’usage des
gueur du Prototype international du mètre en longueurs d’onde interférences lumineuses dans la mesure des déplacements et
dans l’air de la radiation rouge du cadmium (figure 12). leurs travaux furent à l’origine des deux définitions du mètre qui
suivirent : la définition de 1960 basée sur la longueur d’onde dans
1 m = 1 553 163,5 λ ± 1,5 λ le vide de la radiation orangée du krypton, puis la définition de
La mesure des excédents fractionnaires donnait directement le 1983, toujours en vigueur, qui fixe la vitesse de la lumière dans le
rapport de deux longueurs d’onde du spectre du cadmium avec vide à 299792458 m/s.
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4. Interféromètre 5. Interférences
de Mach-Zehnder à ondes multiples
Dans l’interféromètre de Michelson, les franges sont localisées à Lorsque plus de deux ondes issues d’une même source se
l’infini si les images des miroirs dans la lame séparatrice sont paral- superposent en un même point de l’espace, elles y forment un
lèles, et elles sont localisées sur les miroirs si ces images forment phénomène d’interférences plus compliqué, dites interférences à
un petit angle. Les interférences lumineuses qui permettent ondes multiples. On peut encore évaluer l’amplitude de la résul-
d’observer des variations locales de chemin optique sont un outil tante par des calculs trigonométriques ou par des constructions
puissant pour étudier les variations d’indice de l’air dans une géométriques. Nous traitons à titre d’exemple les interférences
soufflerie. Il est intéressant de pouvoir localiser les franges de coin données par trois fentes de type Young entre trois ondes de même
d’air sur la maquette en cours d’étude. C’est ce que permet l’interfé- amplitude et dont les phases sont en progression arithmétique.
romètre de Mach-Zehnder, qui est un montage dérivé de l’interféro- Nous donnerons ensuite les résultats pour des phénomènes plus
mètre de Michelson avec des degrés de liberté supplémentaires. complexes : les réseaux dits de diffraction à très grand nombre de
traits et les franges données par les lames réfléchissantes ou inter-
Une lame séparatrice S à 45o envoie les faisceaux réfléchi et féromètre de Fabry et Perot.
transmis sur deux miroirs M1 et M2 à 45o (figure 13). Les deux fais-
ceaux viennent interférer sur une lame mélangeuse à 45o et deux
systèmes de franges en opposition de phase sont observables
simultanément. La symétrie de l’interféromètre est parfaite pour
5.1 Interférences à trois ondes
les faisceaux transmis dans la direction d’incidence : la frange cen-
Reprenons le montage des fentes d’Young avec trois fentes
trale en lumière blanche est parfaitement blanche. Autour d’elle on
séparées par une distance a. En un point de l’écran situé à une dis-
observe les couleurs parfaites de la première échelle de teintes
tance x de l’axe SO joignant la source ponctuelle à la fente cen-
de Newton. Dans la direction perpendiculaire, on observe, en
trale, nous aurons superposition de trois ondes de même
l’absence d’absorption sur les lames séparatrice et mélangeuse, un
amplitude dont les phases sont en progression arithmétique de rai-
système d’interférences complémentaire du premier. En lumière
son δ ϕ = 2πax /(λd ). Ceci n’est rigoureux que si la source S est loin
blanche on observe les couleurs parfaites de la deuxième échelle
du plan des fentes, pour que les trois phases sur les fentes puis-
de teintes de Newton. Dans le cas de l’interféromètre de Michel-
sent être considérées comme égales, et que la distance d du plan
son, il y a toujours des déphasages chromatiques à la réflexion et
des fentes à l’écran soit très grande devant a et x pour que la dif-
à la transmission sur la lame séparatrice qui perturbe la mise en
férence de phase soit nulle entre les trois ondes au point de l’écran
phase des interférogrammes de longueurs d’onde différentes à la
situé sur l’axe SO.
différence de marche zéro. On peut jouer sur ces déphasages en
modifiant très peu l’incidence de la lame compensatrice, ce qui ne On vérifie exactement ces conditions en plaçant la source au foyer
dérègle pas l’interféromètre, et l’on peut obtenir à volonté soit la d’une lentille placée devant les fentes, donnant ainsi des ondes
première échelle des teintes de Newton, soit la deuxième échelle, planes incidentes sur les fentes, et en plaçant l’écran au foyer d’une
soit toute échelle intermédiaire. Mais la mise en phase (ou en deuxième lentille placée après les fentes. Les franges et la source
opposition de phase) des interférogrammes à la différence de mar- sont ainsi rejetées à l’infini par rapport au plan des fentes.
che zéro n’est pas parfaite pour tout le spectre visible. L’amplitude résultante s’écrit en fonction de ϕ :
On peut montrer que dans un interféromètre à deux ondes, les
franges sont localisées là où se coupent deux rayons issus d’un A = A 0 1 + cos ϕ + cos ( – ϕ ) = A 0 ( 1 + 2 cos ϕ )
(11)
même rayon incident. Pour que cette intersection se trouve sur la ou A = A 0 1 + exp ( i ϕ ) + exp ( – i ϕ ) = A 0 ( 1 + 2 cos ϕ )
maquette de la figure 12, il faut qu’à partir de la position de symé-
trie parfaite qui donne une teinte plate uniforme, on fasse tourner La construction de Fresnel montre que l’amplitude résultante est
le miroir M1 autour d’un centre C situé derrière la maquette à une maximale pour ϕ = 0 ± 2k π, en phase avec l’onde transmise par la
distance de la maquette égale à la distance entre la maquette et le fente centrale. Elle est nulle pour ϕ = 2π/3 ± k π, égale à 1 pour
miroir. En effet, le rayon réfléchi sur M1 tournera d’un angle double ϕ = π /2 ± 2k π en phase avec l’onde transmise par la fente centrale
de celui du miroir, ce qui le fera converger au milieu de M1C. et pour ϕ = π ± 2kπ avec un déphasage de π par rapport à l’onde
transmise par la fente centrale. Les courbes représentatives des
variations de l’amplitude et de l’intensité résultantes en fonction de
ϕ sont données par la figure 14.
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I/I0
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
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Dans l’interféromètre de Fabry et Perot, le nombre d’ondes qui Un premier étalon d’épaisseur 6,25 cm a été mesuré par la
interfèrent est infini, mais l’amplitude des ondes successives est en méthode des coïncidences, une méthode qui s’apparente à la
progression géométrique décroissante de raison r 2, où r est le fac- méthode des excédents fractionnaires de Michelson. Charles Fabry
teur de réflexion de l’amplitude. observe les franges en lumière blanche formées à travers cet inter-
féromètre, un deuxième étalon dont l’épaisseur est voisine de
r = R1/2 12,5 cm et un compensateur de faible épaisseur en forme de coin
d’air (figure 18). On observe une frange blanche là où l’épaisseur
On peut constater numériquement que R 2N est indépendant du compensateur est égale à la différence entre l’épaisseur voisine
de R. Cette propriété est algébriquement exacte avec la deuxième de 12,5 cm et le double de l’épaisseur voisine de 6,25 cm. L’épais-
expression de la finesse et numériquement bien approchée avec la seur du compensateur en coin d’air a été préalablement étalonnée
première. C’est l’intensité relative par rapport au premier rayon par les coïncidences entre les radiations rouge, verte et bleue du
transmis du N e rayon réfléchi sur les deux plans. cadmium. En basculant quelques miroirs, Fabry observe ensuite
les franges en lumière blanche à travers l’étalon de 12,5 cm, un
R 2N = exp(– 2π) = 1,87 · 10–3 (17)
étalon de 25 cm et un deuxième compensateur étalonné de la
On trouve donc une nouvelle interprétation de la finesse : c’est même manière. Les comparaisons s’effectuent entre 25 cm et
le nombre de rayons transmis dont l’intensité est au moins égale 50 cm, puis 50 cm et un étalon de 1 m qui n’aurait jamais pu don-
à 1,87 · 10– 3 de celle du premier rayon. Nous dirons que c’est le ner de franges d’interférence avec les sources les plus monochro-
nombre de rayons efficaces dans l’observation du phénomène matiques disponibles avant l’apparition des lasers. Fabry obtenait
d’interférence à l’infini. On retrouve ainsi un résultat établi exacte- ainsi une valeur interférentielle de l’épaisseur optique d’un étalon
ment dans le cas du réseau : la finesse est égale au nombre de de 1 m d’épaisseur, et des pointés au microscope équipé d’un ocu-
rayons qui participent au phénomène interférentiel. laire micrométrique permettaient à Fabry de comparer la distance
de ses miroirs à la distance des traits gravés sur une règle en Invar.
Fabry ne disposait que de couches semi-argentées dont le pou- Alors que Michelson mettait une longue journée à reporter des
voir réflecteur ne dépassait guère 0,7 à 0,8. Les finesses qu’il contacts optiques sur les deux miroirs de ses nombreux étalons,
observait étaient donc de l’ordre de 10 à 15. De forts pouvoirs Charles Fabry obtenait sa mesure en une quinzaine de minutes par
réflecteurs étaient possibles en augmentant l’épaisseur d’argent, basculement de quelques miroirs. Confirmant la mesure de Michel-
mais l’absorption dans les couches atténuait beaucoup la lumière son, améliorant la précision, Fabry montra que l’essentiel de
transmise. Il faut cependant noter que l’absorption ne joue que sur l’incertitude venait de la mesure au microscope à oculaire micro-
le maximum de transmission des interférences, mais ne change en métrique, et qu’il serait préférable d’abandonner la règle à traits
rien la finesse. Les couches multidiélectriques que l’on fabrique comme étalon de longueur pour se raccorder directement à la lon-
aujourd’hui ont des pertes extrêmement faibles et des pouvoirs gueur d’onde d’une radiation lumineuse. Sa mesure fut à l’origine
réflecteurs supérieurs à 99 % sont fréquents. Lorsque l’interféro- de l’angström, unité qui permit aux spectroscopistes de comparer
mètre ne travaille qu’avec une seule longueur d’onde, en particu- des longueurs d’onde lumineuses sans passer par le Prototype
lier les longueurs d’onde 633 nm ou 1,05 µm des lasers international du Pavillon de Breteuil.
hélium-néon, des pouvoirs réflecteurs inconnus jusqu’à ces der-
nières années permettent d’atteindre des finesses de plusieurs cen-
taines de milliers, ce qui représente des pertes par diffusion ou
absorption de l’ordre de 10– 6. Ces valeurs exceptionnelles sont 5.5 Couches multidiélectriques
atteintes grâce aux progrès considérables apportés dans la réalisa- On peut déposer sur la surface d’un composant optique en verre
tion des couches multidiélectriques et trouvent des applications d’indice n une couche mince d’un milieu diélectrique transparent
dans la réalisation des gyromètres à laser ou d’interféromètres d’indice nc. Par exemple, une couche dont l’épaisseur optique, pro-
géants destinés à détecter d’éventuelles ondes gravitationnelles
que les physiciens traquent dans l’univers depuis plusieurs duit de l’épaisseur géométrique par l’indice, est égale à λ /4, don-
décennies. nera une interférence destructive entre l’onde réfléchie à l’interface
air-couche et l’onde réfléchie à l’interface couche-verre. Les pou-
voirs réflecteurs aux interfaces sont respectivement :
nc – 1 2 2
5.4 Franges de superposition nc – n
-----------------
n +1
c
et -----------------
n +n
c
-
L’interféromètre de Fabry et Perot ne donne pas accès à la dif- Superposons les deux amplitudes réfléchies aux deux interfaces
férence de marche zéro. En effet, le contact optique entre les deux avec une différence de phase égale à π : l’amplitude résultante
lames qui se font face est très dangereux pour ces lames. Tout s’écrit, en prenant l’amplitude incidente égale à 1 et en négligeant
contact risque de détériorer les couches réfléchissantes et, lorsque son atténuation par la première transmission :
tout l’air est chassé entre deux surfaces planes de bonne qualité
optique, la pression atmosphérique les plaque l’une sur l’autre 2
nc – 1 n – nc 2 ( nc – n )
jusqu’à mettre en œuvre les forces de van der Waals entre molé- ----------------- – ------------------ = --------------------------------------------
cules qui peuvent conduire à une adhérence parfois indestructible, nc + 1 n + nc ( nc + 1 ) ( n + nc )
la cohésion d’un matériau unique étant reconstituée par l’attraction
En choisissant nc = (n )1/2, ces deux pouvoirs réflecteurs sont
moléculaire.
égaux et l’interférence destructive annule le flux réfléchi. On a ainsi
Par contre, on peut observer des franges en lumière blanche en formé une couche antireflet parfaite pour une longueur d’onde
mettant deux interféromètres d’épaisseurs voisines, et, grâce aux donnée. Dans la pratique on ne peut obéir à cette relation idéale.
interférences à ondes multiples, on peut aussi observer des fran- Le tableau 3 donne quelques valeurs du pouvoir réflecteur obte-
ges en lumière blanche entre deux interféromètres dont les épais- nues avec nc = 1,34 et trois valeurs typiques de n.
seurs sont dans un rapport simple. Par exemple, si le rapport des (0)
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Observateur Normale
aux plans
Rayon
6,25 cm incident Rayons
Source réfléchis
cadmium en phase
θ
d α
12,5 cm Compensateur 1
25 cm Observateur
Réseau Plans
en volume réticulaires
Compensateur 2
50 cm
Le réseau est ici représenté par la trace de ses plans réflecteurs dans
le plan de la figure.
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On trouve dans la nature des couleurs interférentielles dues à paramètres caractérisant les deux vecteurs et la direction de pro-
des structures complexes du type réseau de Bragg : ce sont les pagation. On peut décrire une onde électromagnétique mono-
écailles des ailes de papillon, les élytres de certains coléoptères, chromatique par son vecteur d’onde et par la direction d’un seul
les plumes de certains oiseaux comme le paon ou les vecteur transversal, appelé vecteur de Fresnel (à ne pas confondre
oiseaux-mouches. avec le vecteur mathématique utilisé dans la construction de
Fresnel) et que des expériences faites par Fresnel et Arago ont
assimilé au vecteur champ électrique.
∂H
rot E = – µ ----------
∂t
6.3 Propagation dans un milieu anisotrope
qui est la loi d’induction d’un champ électrique par variation tem-
porelle d’un flux magnétique, µ étant égal à µ0 dans les milieux Lorsque la lumière se propage dans un milieu anisotrope tel
transparents qui ne sont pas magnétiques. qu’un cristal privé de certaines symétries, elle se comporte diffé-
remment en fonction de l’orientation du vecteur de Fresnel
∂E
rot H = – ε --------- (figure 20) (pour de simples raisons de symétrie, un cristal cubique
∂t comme le chlorure de sodium est nécessairement un milieu iso-
qui est la création d’un champ magnétique H lorsque E varie avec trope, le quartz, le mica, la calcite sont des milieux anisotropes ;
le temps. Bien qu’il n’y ait pas de charges libres dans les milieux l’optique moderne a connu des développements considérables
transparents ou dans le vide, Maxwell a montré qu’une variation avec des cristaux anisotropes non linéaires comme le niobate de
du champ électrique dans le vide provoquait un champ magné- lithium, le titanate de baryum et bien d’autres). La propagation
tique induit par des courants fictifs qu’il a appelés les courants de d’une onde électromagnétique dans un milieu anisotrope est un
déplacement. problème mathématiquement difficile. On trouvera une description
détaillée de ces problèmes dans la référence [7]. Nous résumerons
De ces quatre équations fondamentales, Maxwell a déduit une les résultats aussi simplement que possible : on peut ramener le
équation de propagation avec la vitesse c = (εµ0)–1/2, assimilant cristal à trois axes orthogonaux suivant lesquels deux ondes con-
ainsi la lumière à une onde électromagnétique et donnant une venablement polarisées se propageront avec deux valeurs distinc-
signification à la vitesse de la lumière, égale à 299 792 458 km/s tes de l’indice. La continuité des vitesses de propagation quand on
dans le vide, et dont la valeur était déjà assez bien connue. change la direction de propagation et (ou) la direction de polarisa-
Dans une onde plane monochromatique se propageant dans le tion montre qu’il existe nécessairement deux directions OJ et OJ′
vide, le champ électrique et le champ magnétique sont orthogo- symétriques par rapport à ces axes pour lesquelles la vitesse de
naux et vibrent en phase, la direction de propagation est perpen- propagation des ondes est indépendante de la direction de polari-
diculaire aux deux vecteurs. Les valeurs des vecteurs champ sation. Ces directions sont appelées les axes optiques du cristal. La
électrique et champ magnétique sont telles que l’énergie est éga- propagation dans les milieux biaxes (figure 21) est un casse-tête
lement répartie entre les deux vecteurs : historique et n’est bien maîtrisée que par quelques rares spécia-
listes. Heureusement, dans beaucoup de cristaux deux des trois
ε0 E 2 = µ 0 H 2 (18) valeurs d’indices sont égales, et dans ce cas les deux axes optiques
se fondent en un seul. L’optique des milieux uniaxes est beaucoup
Champ électrique, champ magnétique et vecteur d’onde forment plus accessible. Dans la plupart des applications, on travaille avec
un trièdre rectangle direct. Il est donc inutile de conserver les neufs des lames à faces parallèles taillées parallèlement à l’axe. Le milieu
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z z
O x O x
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On peut mettre l’analyseur parallèle au polariseur. Le flux trans- séparer les deux ondes cohérentes polarisées dans deux directions
mis en fonction de ϕ s’écrit : perpendiculaires, leur faire subir deux trajets à travers les objets
ϕ I0 étudiés par interférométrie, puis les mélanger pour examiner, à tra-
I = I 0 cos 2 ----- = ------ ( 1 + cos ϕ ) (20) vers un analyseur, l’effet de ces trajets sur la forme ou la couleur
2 2
des franges d’interférences. C’est en microscopie que les interféro-
On peut aussi placer l’analyseur perpendiculairement au pola- mètres à polarisation ont trouvé leurs applications les plus nom-
riseur. Le flux transmis s’écrit alors : breuses, mais on en trouvera aussi dans d’autres dispositifs,
ϕ I0 comme les interféromètres à laser à comptage de franges (§ 7.3).
I = I 0 sin 2 ----- = ------ ( 1 – cos ϕ ) (21)
2 2 Un milieu isotrope transparent soumis à des contraintes perd sa
Dans un interféromètre de ce type, il n’est pas commode de faire symétrie et devient anisotrope. Ce phénomène est exploité pour
varier la différence de marche. Certains montages appelés déceler avec une excellente sensibilité les contraintes provoquées
compensateurs permettent d’ajuster une épaisseur en faisant glis- dans les verres lors du refroidissement. En plaçant une lame à
ser l’un sur l’autre deux prismes de petit angle. Dans le compen- faces parallèles entre polariseur et analyseur croisés, on observe
sateur de Babinet, les deux prismes sont orientés de la même une teinte noire où apparaissent les couleurs de la deuxième
manière formant un cristal unique à épaisseur variable. La diffé- échelle des teintes de Newton là où la direction des contraintes est
rence de marche entre les deux polarisations s’exprime simple- convenablement orientée. Des maquettes en matière plastique
ment : transparente permettent ainsi de visualiser par interférométrie la
D = e (n′ – n′′) (22) distribution des contraintes dans des structures architecturales ou
des pièces mécaniques.
Dans le compensateur de Bravais, les deux lames sont croisées
de telle sorte que la différence de marche est nulle là où les deux
prismes ont la même épaisseur, et elle varie linéairement avec
l’abscisse dans une direction perpendiculaire à l’arête des prismes.
Les multiples valeurs de la différence de marche au voisinage de
la différence de marche nulle sont ainsi observables simultané-
7. Applications
ment sous la forme de franges rectilignes analogues aux franges des interféromètres
du coin d’air.
On peut ainsi introduire une différence de marche ajustable et
déterminer la différence de marche dans un autre montage en Comme nous l’avons dit en introduction, les interférences de la
cherchant la frange centrale en lumière blanche par compensation. lumière permettent de mettre en évidence de très faibles variations
On peut aussi étudier des différences de marche pas trop grandes, d’un chemin optique par rapport à un autre pris comme référence.
de l’ordre de quelques micromètres, en observant les couleurs L’observation visuelle ou photométrique de la déformation des
d’interférence en lumière blanche qui sont les couleurs de la pre- franges permet d’atteindre des sensibilités allant du dixième
mière échelle de teintes de Newton entre polariseur et analyseur d’interfrange pour une observation visuelle à un centième ou quel-
parallèles ou celles de la deuxième échelle de teintes de Newton ques millièmes d’interfrange par une analyse plus complète. Cette
entre polariseur et analyseur croisés. Les praticiens deviennent des dernière sensibilité n’est justifiée que si le faisceau de référence
experts pour cette détermination, et l’utilisation de certaines diffé- permet de garantir une stabilité du même ordre.
rences de marche critiques donnant ce que l’on appelle une teinte
sensible permet, sans aucune photométrie, d’atteindre le centième
d’interfrange. Une teinte sensible est un pourpre d’où est absente
la lumière jaune. Pour un très faible déréglage dans un sens ou
7.1 Contrôles des surfaces optiques
dans l’autre, la couleur bascule rapidement vers le bleu ou vers le
rouge. L’œil, qui est un très mauvais photomètre, est un colorimè- Dans l’interféromètre de Fizeau on peut comparer un calibre plan
tre très sensible, et décèle ainsi des variations de différence de à un plan de référence que nous supposerons parfait. Pour une
marche de l’ordre du nanomètre. observation visuelle on formera des franges rectilignes et équidis-
tantes du coin d’air que l’on photographie. On vérifie ensuite la
Un grand avantage des interférences en lumière polarisée, mais
rectitude des franges dont les écarts à une droite donnent le défaut
qui est aussi un facteur limitant les performances de ces interféro-
de rectitude du plan le long d’un diamètre. En combinant des
mètres, est la faible valeur de la différence entre les indices n ′ et
mesures sur plusieurs lignes, on peut en déduire des défauts de
n ′′. Cette différence est égale pour la lumière jaune du sodium à
planéité.
9,1 · 10–3 pour le quartz, si bien que l’on peut faire des lames pour
lesquelles la différence de marche est égale à une demi-longueur Le schéma de l’interféromètre utilisé à l’Institut d’optique est
d’onde ou à un quart de longueur d’onde. Ces différences de mar- donné par la figure 23. Des précautions sont prises pour que
che sont intéressantes, parce qu’elles introduisent un déphasage l’espace entre les lames soit inférieur au dixième de millimètre,
de π, soit un changement de signe pour l’amplitude, ou de π/2, soit assurant la stabilité du montage et la localisation des franges sur
une mise en quadrature de deux ondes. Les épaisseurs correspon- les lames. La source est une lampe à mercure à basse pression
dantes sont respectivement 0,015 et 0,03 mm. En interférométrie dont on isole la radiation verte par un filtre. La longueur d’onde est
en lumière naturelle les épaisseurs correspondantes sont 0,3 µm et égale à 546 nm. Le pas des franges sur un agrandissement photo-
0,15 µm ce qui rend ces lames beaucoup trop fragiles pour pouvoir graphique au format 18 × 24 cm2 est égal à 10 mm et les défauts de
être exploitées. La contrepartie de cette facilité dans les interféro- rectitude des franges sont mesurés au dixième de millimètre près.
mètres à polarisation est la limitation des différences de marche à La sensibilité est donc de 1/100 interfrange sur la différence de
quelques dizaines de longueurs d’onde. marche, donc de 1/200 longueur d’onde sur la rectitude du plan
étudié. Le diaphragme placé devant l’objectif de l’appareil photo-
graphique limite la variation d’incidence des rayons sur les lames
pour que les variations correspondantes de différence de marche
6.5 Interféromètres à polarisation n’excèdent pas le centième d’interfrange. La figure 24 présente un
interférogramme obtenu sur des plans de bonne qualité et le profil
Les compensateurs que nous avons décrits dans le paragraphe que l’on en déduit sur un diamètre. La capacité du montage est
précédent sont des interféromètres à polarisation à différence de 300 mm en diamètre, mais les étalons n’ont que 150 mm de dia-
marche ajustable. Mais il existe une grande variété d’interféromè- mètre, ce qui nécessite des mesures avec report de l’étalon et
tres qui utilisent une lame biréfringente derrière un polariseur pour dégrade la précision des relevés.
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Chambre photographique M
Pupille
O
Lame semi-
réfléchissante Filtre
Guide
mélangeur
Lampe à
mercure MS
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8 mm
Miroir
Lame
Faisceau de
séparatrice Déphaseur 1/8 onde
référence
Diode
laser
Faisceau de
mesure
Photodétecteurs
sur un banc dont les règles sont étalonnées grâce au système laser
avec une incertitude négligeable devant celle du pointé des foyers.
Figure 26 – Anneaux de Newton observés à l’interféromètre Le Laboratoire national d’essais est équipé d’un banc de trois
de Fizeau entre un dioptre de 150 mm de diamètre et 370 m de rayon mètres pour étalonner par interférométrie les règles à traits. C’est
de courbure et un plan de référence. L’incertitude sur la mesure un microscope photoélectrique qui lit le passage des traits de la
du rayon de courbure est ± 10 m à deux écarts types estimés règle. Pour corriger le lacet et le tangage du chariot qui supporte
(document Institut d’optique) le microscope, trois faisceaux laser sondent trois coins de cubes
solidaires du microscope. De la lecture des trois déplacements lus
sur les trois interféromètres on calcule le déplacement réel du
point de visée du microscope, point où l’on ne peut pas mettre un
7.3 Mesure des déplacements coin de cube. Grâce aux excellentes conditions thermiques d’un
par comptage de franges laboratoire en sous-sol profond, l’incertitude de l’étalonnage
obtenu sur des règles de bonne qualité est de l’ordre de 0,25 µm
Dans les ateliers de mécanique, sur les machines à mesurer mais par mètre.
aussi sur certaines machines-outils, le déplacement de l’outil ou de Le centre d’étalonnage des rubans géodésiques à l’École des
la pièce étudiée est mesuré par comptage de franges sur un inter- mines de Douai est équipé d’un banc de 25 m avec microscope
féromètre de type Michelson éclairé par un laser stabilisé en fré- photoélectrique pour le pointé automatique des traits sur ruban
quence. Le traitement des données permet d’interpoler à l’intérieur géodésique, garantissant une incertitude inférieure à 15 µm +
d’une frange et d’afficher le centième de micromètre. Sur des 0,5 µm/m.
déplacements de plusieurs centimètres, le centième de micromètre Une des difficultés à surmonter dans l’utilisation de ces interfé-
n’a de sens que si la température est suffisamment connue, et romètres est le parallélisme entre la translation mesurée et le fais-
l’indice de l’air doit être pris en compte pour le calcul de la lon- ceau laser dans l’interféromètre. On fait habituellement ce réglage
gueur d’onde. Les instruments commerciaux sont en général équi- en vérifiant que le faisceau réfléchi par le coin de cube mobile reste
pés de stations météorologiques captant la température et la stable au cours de la translation, mais ce réglage n’est pas sensible
pression, parfois le degré hygrométrique, et en déduisent l’indice pour les translations d’amplitude inférieure à 1 m et le faisceau de
de l’air par des formules établies par B. Edlen en 1966 et adoptées retour après trajet sur plusieurs mètres est fortement élargi. Une
par la communauté internationale. De tels dispositifs peuvent fonc- technique astucieuse est exploitée à l’Institut d’optique qui permet
tionner sur plusieurs dizaines de mètres. de vérifier ce parallélisme en plaçant à l’entrée de l’interféromètre
Un laser stabilisé en fréquence envoie un faisceau collimaté sur un diffuseur partiel. On observe simultanément la trace du faisceau
un bloc séparateur comportant le bras de référence. Le miroir de de retour et les anneaux à l’infini de l’interféromètre : si ce faisceau
renvoi est remplacé par un coin de cube ou trièdre trirectangle qui est centré sur les anneaux, la translation est parallèle au faisceau
renvoie un faisceau symétriquement par rapport à son sommet. laser. La sensibilité est moins d’un interfrange sur la différence de
Dans l’autre bras de l’interféromètre, un coin de cube analogue marche maximale, soit de l’ordre de 0,1 µm/m en déplacement.
renvoie le faisceau laser parallèlement à lui-même, indépendam- Des versions modernes de ces interféromètres sont réalisées en
ment des défauts de lacet et de tangage du mobile auquel il est optique intégrée sur une pastille de silicium de 8 mm de côté
associé. Le comptage des franges est réversible, ce qui veut dire (figure 27). Le faisceau laser est injecté sur un guide planaire (silice
que si, au cours du déplacement, un retour est effectué, les franges sur silicium) qui le conduit à un bloc séparateur. Un des faisceaux
défilant sont alors décomptées. Cela nécessite une information va dans un bras fixe équipé d’un miroir et d’un déphaseur λ /8 sur
supplémentaire sur le sens de défilement des franges qui exploite la moitié de sa largeur, l’autre faisceau émerge de l’interféromètre
les signaux de deux canaux dans l’interféromètre décalés d’un pour se propager librement dans le bras mobile de l’interféromè-
quart d’interfrange. Ce déphasage est obtenu généralement en tre, où une lentille de collimation et un coin de cube renvoient ce
lumière polarisée avec une lame λ /8 traversée deux fois. À un faisceau sur lui-même. Après mélange sur le bloc séparateur, les
interféromètre de type Michelson classique est donc adjoint un deux faisceaux vont interférer sur deux détecteurs solidaires de la
interféromètre à polarisation qui permet d’introduire simplement pastille de silicium enregistrant les deux interférogrammes dépha-
ce déphasage de λ /4. sés de λ /4. Cette fabrication réduit considérablement le coût de la
L’Institut d’optique mesure avec cet équipement les distances partie optique de l’interféromètre, au prix d’une qualité amoindrie
focales jusqu’à 500 mm avec une incertitude pouvant descendre du faisceau dans le bras mobile qui limite l’amplitude des transla-
jusqu’à 1,4 µm. Les distances focales jusqu’à 6 m sont mesurées tions à moins de 1 m.
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Fréquencemètre
Détection Détecteur
rapide
Miroir Cavité de
1 référence
Laser
Cavité Miroir Laser de accordable
évacuée 2 Cavité Fabry-Perot
référence évacuable
Source
Condenseur Objectif
7.4 Mesure de l’indice de réfraction des gaz Oculaire
Source
Les premiers interféromètres à faisceaux séparés ont été utilisés
pour une mesure particulièrement difficile : celle de l’indice de
réfraction des gaz. Cet indice est très proche de l’unité
(1 + 2,9 · 10–4 environ pour l’air dans les conditions normales), ce PL B A
qui signifie que la propagation des ondes électromagnétiques dans
les gaz transparents est très peu modifiée. Il n’est pas question de P polariseur B lame biréfringente
mesurer ce faible ralentissement par les techniques goniomé- L lame objet A analyseur
triques habituelles.
Dans un interféromètre symétrique à faisceaux séparés, on intro- Figure 30 – Interféromètre à polarisation pour l’observation d’objets
duit deux cuves aussi identiques que possible : même longueur, isotropes à faible contraste (d’après M. Françon)
même épaisseur des parois. La différence de marche est nulle. Si
l’on fait le vide dans l’une des cuves de longueur L, un chemin
optique nL, où n est l’indice de l’air dans les conditions de l’expé-
rience, est remplacé par un chemin optique L. La variation de che- 7.5 Microscopes à polarisation
min optique observée est donc égale à (n – 1) L. L’avantage de
cette technique est que la quantité mesurée est directement l’écart La principale application des interféromètres à polarisation est la
à l’unité n – 1. On n’est donc pas gêné au premier ordre par l’incer- microscopie. En effet, les objets microscopiques sont générale-
titude sur L qui est multipliée par (n – 1). ment de très faible épaisseur et, par conséquent, de très faible con-
Avec des cuves de 30 cm de longueur, la variation de chemin traste. On améliore souvent ce contraste en utilisant des colorants
optique est égale à une centaine de longueurs d’onde. Mesurée chimiques, mais ceux-ci peuvent être incompatibles avec certains
avec une incertitude de un centième d’interfrange, cette mesure objets. Le contraste interférentiel peut devenir une solution
permet de connaître l’indice n à quelque 10–8 près. La principale incontournable. Le schéma général d’un système interférométrique
difficulté provient des variations thermiques induites par les opé- en lumière polarisée pour observer un objet homogène et isotrope
rations de vidage et de remplissage de la cuve. Les mesures doi- L est donné par la figure 30. L’interféromètre est constitué par le
vent être suffisamment lentes pour rester isothermes et polariseur P, le système biréfringent B qui introduit un décalage
suffisamment rapides pour éviter les dérives mécaniques et ther- latéral et une différence de chemin optique D entre onde ordinaire
miques. Cette mesure fut l’une des principales applications de et onde extraordinaire et un analyseur A qui fait interférer ces deux
l’interféromètre de Jamin (figure 28). ondes. Les autres composants sont les optiques constituant l’ins-
trument permettant l’observation de l’objet L.
Une élégante technique a été récemment mise au point à l’Insti- Suivant M. Françon, dont les nombreux travaux en microscopie
tut national de métrologie, qui permet de faire cette mesure avec concernent le contraste de phase et les interféromètres à pola-
une bien meilleure exactitude. L’interféromètre est de type Fabry- risation, nous distinguerons les interféromètres à dédoublement
Perot (figure 29), ce qui multiplie le chemin optique utile par le fac- total et les interféromètres différentiels.
teur de finesse de la cavité. Le défilement des franges est remplacé
par une mesure de battement de fréquence entre deux lasers : l’un
est un laser de référence stabilisé sur une transition atomique ou 7.5.1 Interféromètres à dédoublement total
moléculaire, dont la fréquence est connue avec une incertitude
relative de l’ordre de 10–10, l’autre est un laser asservi sur un ordre Dans ceux-ci, un système interférométrique donne un dédouble-
de la cavité évacuée. La fréquence de ce laser est égale à kc /(2nL ) ment latéral grand devant les dimensions des objets observés sur
où k est l’ordre de la cavité, L sa longueur et n l’indice du gaz. La une lame à faces parallèles homogène. Un plan d’onde incident se
variation de fréquence de ce laser, mesurée avec une grande exac- trouve ainsi dédoublé en deux plans d’onde, chacun étant locale-
titude par la variation de sa fréquence de battement avec le laser ment déformé par l’objet de phase dont les dimensions sont plus
de référence, donne la variation de l’indice n avec une incertitude petites que le dédoublement (figure 31). En ajustant la différence
qui ne dépend pratiquement que de l’incertitude sur L. Celle-ci est de marche du système biréfringent à 0,565 µm et en croisant pola-
réduite à quelque 10–9 en valeur relative par des mesures interfé- riseur et analyseur, on observe sur un objet isotrope et homogène
rométriques. la teinte sensible pourpre. Cette teinte basculera avec une grande
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Cavité 1
Miroir de
recyclage Lame séparatrice
Laser
Cavité 2
Détecteur
a de Fizeau b de Michelson et Pease
Deux bras de 3 km de longueur munis de cavités dont le facteur de
finesse est égal à 40 donnent des trajets effectifs de 120 km. Leurs
Figure 34 – Montages interférométriques astronomiques variations relatives de longueur doivent être détectées à 10–21 près.
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