Cameroun DSSEF 2013 1
Cameroun DSSEF 2013 1
Cameroun DSSEF 2013 1
Document de Stratégie du
Secteur de l’Education et
de la Formation
(2013-2020)
Août 2013
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Ce document de stratégie sectorielle de l’Education et de la Formationa été réalisé grâce aux efforts
conjugués d’une équipe provenant de 05 Ministères du secteur de l’Education avec l’appui des re-
présentants du MINFI, du MINEPAT et des PTF.
Cellule Opérationnelle
SecrétairesTechniques
Membres :
MINEDUB :
TCHAMENI Apollinaire, Expert Sectoriel ;
TAMO ;
TCHONANG Claude ;
NDJONMBOG Joseph Roger ;
MUNDI Hortensia ;
BIETEKE Antoine-Marie ;
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
BOBBO MAMOUDOU ;
ALIOUM ;
BELIBI Christine.
MINESEC :
MBASSI TSALLA Bertin Barnabé, Expert sectoriel ;
UM NSOA Ruben ;
John TAMBE ABIA ;
GABFOUBE Victor ;
NOAH Albert.
MINESUP :
FIRISSOU WINA Blaise, Expert sectoriel ;
KPWANG K. Robert ;
NGA NDJOBO Patrick Marie ;
WANAH LITUMBE Theresia ;
MBOCK Pierre Olivier.
MINEFOP :
NGATHE KOM Philippe, Expert sectoriel ;
NJOYA Jean ;
OUWE Louise Honorine ;
DONFACK TSAMO Lydie.
MINJEC:
NDONGO MINSOKO, Expert sectoriel ;
SANDTOUGOU Serge.
MINEPAT:
KWADIO Hervé;
HOLL ;
CHAMENI NEMBUA Celestin ;
NEGEM Eric ;
BOUBAKARI B.
OWOUNDI Joseph Parfait.
MINAS:
BALOG BALOG Constantin ;
MBOGO Etienne.
Entité de Supervision
Banque Mondiale
Sosale SHOBHANA ;
Mamy RAKOTOMALALA ;
Vincent PERROT.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Agences de Coordination
UNESCO
Benoit SOSSOU, Représentant Résident ;
Albert MENDY ;
Jean Bosco KI ;
KAMWA Brice ;
AKEBANA Lucienne.
UNICEF
GOEFF WIFFIN, Représentant Résident ;
Vijitha EYANGO ;
Yannig DUSSART.
Brigitte Matchinda
CONSULTANTS :
Alain MINGAT ;
Serges CUENIN ;
François ROBERT ;
Patrick FILLION.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
SOMMAIRE
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
GRAPHIQUES
ENCADRES
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Enseignement formel : enseignement dispensé dans le système des écoles, des collèges, des uni-
versités et des autres établissements éducatifs formels. Il constitue normalement une échelle conti-
nue d'enseignement à plein temps destiné aux enfants et aux jeunes, commençant en général, entre
cinq et sept ans et se poursuivant jusqu'à 20 ou 25 ans. Dans certains pays, ses échelons supérieurs
sont constitués de programmes organisés alternant emploi et enseignement scolaire ou universitaire
à temps partiel : ces programmes sont désignés dans ces pays par l'expression de « système dual »
ou par des formulations équivalentes.
Enseignement non formel : toute activité éducative organisée et durable qui ne correspond pas
exactement à la définition de l'enseignement formel donnée ci-dessus. L'enseignement non formel
peut donc être dispensé tant à l'intérieur qu'à l'extérieur d'établissements éducatifs et s'adresser à des
personnes de tout âge. Selon les spécificités du pays concerné, cet enseignement peut englober des
programmes d'alphabétisation des adultes, d'éducation de base d'enfants non scolarisés, d'acquisi-
tion de compétences utiles à la vie ordinaire et professionnelle, et de culture générale.
Ainsi défini, l’enseignement non formel comprend : l’alphabétisation (des jeunes et des adultes) ; la
formation professionnelle (dans toutes ses typologies et modalités).
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
l’âge de 6 ans non révolus1. Sa durée est de 2 ans ou 3 ans dans certains cas dans le secteur privé.
L’âge d’admission est de 4 ans dans le public même si dans certaines écoles privées, les enfants
sont admis dès l’âge de trois ans.
Enseignement fondamental : Il couvre le cycle primaire d’une part et le premier cycle du secon-
daire d’autre part (sous cycle d’observation de 2 ans et sous cycle d’orientation de 3 ans).
C’est le socle commun de connaissances et de compétences minimales garanti à tout enfant par le
système éducatif. Il a pour objectifs:
assurer la maturation de l’enfant dans la perspective de son insertion socioprofessionnelle;
préparer l’apprenant à se déterminer par rapport à l’enseignement général, l’enseignement technique
et professionnel et formation professionnelle.
Enseignement secondaire :Partie médiane du secteur éducatif, le secondaire est chargé du déve-
loppement de l’enseignement général, de l’enseignement technique et professionnel et de
l’enseignement normal.
Enseignement secondaire général
Il est structuré en deux cycles. Le 1er cycle dure quatre (04) ans dans le sous-système francophone
et cinq (05) ans dans le sous-système anglophone. La fin du cycle est sanctionnée par le Brevet
d’études du Premier Cycle (B.E.P.C) dans le sous-système francophone et le General Certificate of
Education OrdinaryLevel(G.C.E/O.L) dans le sous-système anglophone.
Le second cycle dure 3 ans dans le sous-système francophone et est sanctionné par le baccalauréat
tandis que dans le sous-système anglophone, il dure 2 ans et est sanctionné par le General Certifi-
cate of Education Advanced Level (G.C.E/A.L.).
Enseignement secondaire technique et professionnel
Il est destiné à donner les premiers niveaux de qualification nécessaires à l’exercice d’un métier ou
d’un groupe de métiers. Comme l’enseignement général, l’enseignement technique et professionnel
a deux cycles d’une durée de quatre (04) ans pour le premier et de trois (03) ans pour le second
dans les deux sous-systèmes. Le premier cycle de l’enseignement technique est sanctionné par le
Certificat d’Aptitude Professionnelle (C.A.P.) et le second, par le Baccalauréat de Technicien, le
Brevet de Technicien (BT), ou le Brevet Professionnel (B.P.). Il y a lieu de rappeler qu’à l’issue de
la 2ème année du second cycle, les élèves sont soumis à l’examen probatoire qui reste la condition
d’accès en classe terminale.
Enseignement normal
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Décret sur la protection de la petite enfance du 20 mars 2001
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
veau des élèves-maîtres à l’entrée (Baccalauréat ou GCE A/L 1 an, Probatoire 2 ans et BEPC,
GCEO/L ou CAP, 3 ans.). Le diplôme délivré à la fin de la formation est le CAPIEMP (Certificat
d’Aptitude Pédagogique des Instituteurs de l’Enseignement Maternel et Primaire) pour les Ecoles
Normales d’Instituteurs de l’Enseignement Général (ENIEG) et le CAPIET (Certificat d’Aptitude
Pédagogique des Instituteurs de l’Enseignement Technique) pour les ENIET.
Education de base non formelle : l’éducation de base non formelle est « celle qui fait acquérir à
l’individu, dans un contexte historique, social et linguistique déterminé, un niveau de connais-
sances, d’aptitudes et d’attitudes lui permettant de comprendre son environnement, d’interagir avec
lui, de poursuivre son éducation et sa formation au sein de la société et de participer efficacement au
développement économique, social et culturel de celui-ci. »
Enfin, l’éducation civique, en tant que processus continu, permet à l’individu de développer des
valeurs indispensables à l’exercice de la citoyenneté. Grâce à l’appropriation et à l’application de
ces valeurs, il peut ainsi passer du statut d’individu à celui de citoyen (personne qui jouit de ses
droits politiques et s’acquitte de ses devoirs envers sa patrie et exerce librement sa citoyenneté dans
un Etat de droit).
Education extrascolaire :est appréhendée comme cette forme d’éducation offerte aux jeunes en
dehors des structures scolaires classiques essentiellement par des méthodes pédagogiques non direc-
tives.
Déscolarisé : il s’agit d’un individu qui est sorti du cadre scolaire formel avant la fin du cycle pri-
maire.
Non scolarisé : se dit d’un individu qui n’a jamais été scolarisé.
Taux d’accès : Pour un niveau d’études donné, cet indicateur mesure la population des élèves non
redoublants par rapport à la population en âge de fréquenter ce niveau d’études. Il se calcule en rap-
portant l’effectif des élèves non redoublants dans un niveau d’études donné à la population en âge
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
de fréquenter ce niveau. Comme indicateur du niveau de scolarisation, il est préférable au taux brut
de scolarisation, en ce sens qu’il tient compte des déperditions scolaires.
Taux d’achèvement : proportion de la classe d’âge qui accède à un âge quelconque à la dernière
année du cycle. On l’estime par le taux d’accès en dernière année du cycle.
Taux de rétention : Pour un cycle d’études, il est égal au pourcentage des élèves d’une classe d’âge
qui, ayant été inscrits en première année du cycle au cours d’une année scolaire donnée sont parve-
nus finalement à la dernière année de ce cycle.
Taux brut de scolarisation (TBS) : Cet indicateur mesure pour un niveau d’études donné la popu-
lation d’élèves scolarisés par rapport à la population totale de cette tranche d’âge. Exemple dans le
primaire, ce taux est égal au nombre d’élèves multiplié par 100 et divisé par la population de 6 à 11
ans.
Taux de transition : proportion des élèves qui arrivent à passer d’un cycle d’études à un autre.
ZEP :zone accusant un retard de scolarisation par rapport à la moyenne nationale. En font partie les
régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême Nord et du Nord ainsi que les poches de sous scola-
risation autour des grands centres urbains et les zones frontalières.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
INTRODUCTION GENERALE
Sur la période 2006-2011, le Cameroun a élaboré et mis en œuvre une politique sectorielle de
l’éducation, ancrée sur les orientations du Document de Stratégie pour la Réduction de la Pauvreté
(DSRP). Les résultats mitigés de l’économie camerounaise, illustrés d’une part, par une croissance
atone et en baisse tendancielle depuis les années 2000, et d’autre part par l’absence de progrès si-
gnificatifs en matière de réduction de la pauvreté, ont conduit à une réorientation des choix en ma-
tière de politique économique.
Cependant, une précaution essentielle à la mise en œuvre du DSCE est l’actualisation de toutes les
stratégies sectorielles, dont celle de l’éducation afin de lui donner une vue holistique et cohérente
dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques du secteur, en étroite relation avec l’ambition
du Cameroun de devenir un pays industrialisé à l’horizon 2020.
Le présent document de stratégie s’inscrit dans une perspective de respect du dispositif qui sous-
tend l’architecture et les orientations de la politique globale de l’éducation en ce qui concerne no-
tamment la Constitution, la Loi d’Orientation de l`éducation de 1998, la loi d`orientation de
l`enseignement supérieur de 2001, les engagements internationaux du Cameroun, les OMD et les
piliers du DSCE. Tout en se conformant au dispositif ci-dessus évoqué, ce document de stratégies
se situe dans la continuité de la stratégie élaborée en 2006.
Elles ont été couronnées par la tenue à Yaoundé d’une consultation nationale. Ces rencontres ont été
l’occasion pour la communauté éducative nationale dans son entièreté de faire état de ses préoccu-
pations par rapport aux dysfonctionnements du système éducatif et des attentes qu’elle fonde sur ce
dernier. Les contributions qui en ont résulté ont permis d’enrichir le diagnostic et la formulation des
politiques.
Avec les PTF, ce processus a consisté en une assistance et des concertations permanentes en marge
de leur participation active aux consultations régionales et nationale.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
De ce processus, est résulté un premier draft de document de stratégie qui a été partagé avec les
membres du Groupe Local d’Education (GLE), la communauté éducative nationale et les PTF.
Chacune de ces parties prenantes a formulé des observations qui ont été intégrées dans le document
final. Celui-ci a été validé par le Comité de Pilotage chargé de la coordination, du suivi-évaluation
et de la mise en œuvre de la stratégie sectorielle de l’éducation, présidé par le Ministre de
l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire puis endossé par les PTF.
Outre le contexte d’évolution du secteur de l’éducation qui est influencé par l’environnement éco-
nomique, démographique et social ainsi que les perspectives économiques, le processus
d’élaboration de la stratégie sectorielle de l’éducation, s’est déroulé en trois grandes phases :
l’élaboration du diagnostic, la formulation des politiques organisée autour des axes stratégiques et
l`évaluation de leurs coûts sur la base des simulations financières, l’élaboration du plan d’actions.
Le présent document de stratégie qui en a résulté se structure en trois grandes parties.
La première partie présente le contexte d’évolution du secteur de l’éducation, d’une part, et le dia-
gnostic du secteur de l’éducation et de la formation, d’autre part. Ce contexte prend en compte
l’environnement démographique, sanitaire, macro-économique, ainsi que le contexte institutionnel
et la situation de l’emploi. Quant au diagnostic, il fait l’analyse des scolarisations et examine la qua-
lité des services éducatifs en relation avec la gouvernance du système.
La deuxième partie fait un rappel des grandes orientations de la politique sectorielle et des principes
directeurs qui encadrent le fonctionnement du secteur. Cette deuxième partie aborde aussi les axes
stratégiques de l’accès et de l’équité ; la qualité et la pertinence ; la gouvernance, le pilotage et les
mécanismes de financement du secteur de l’éducation et de la formation.
La troisième et dernière partie quant à elle porte essentiellement sur le cadre de suivi/évaluation de
la mise en œuvre de la stratégie. Elle dévoile le dispositif institutionnel et les modalités de sui-
vi/évaluation de la mise en œuvre de la stratégie du secteur de l’éducation et de la formation.
Ce document de stratégie se termine par les annexes ci-après : le cadre des résultatsde la stratégie
du secteur de l’éducation et de la formation, les simulations financières des politiques proposées, le
plan triennal d’actions budgétisées.
PREMIERE PARTIE
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Contexte démographique
La population du Cameroun a atteint 20 millions d’habitants en 2011. Elle s’accroît toujours mais à
un taux en baisse, puisque la transition démographique2 commence à être observée dans les années
90. Pour la période 2010-2020, le taux annuel de croissance est estimé à 2,1%, ce qui correspond à
un accroissement d’environ 420 000 habitants par an. Cet accroissement est marqué dans la tranche
jeune de la population. Puisque les jeunes représentent plus de 50 % de cette population, on est en
droit de s’attendre à une demande d’éducation élevée3, requérant des pouvoirs publics des réponses
en termes de création des établissements scolaires, d’infrastructures et d’équipements, d’allocation
de ressources humaines, financières et matérielles.
En six décennies, la population urbaine s’est accrue à un rythme accéléré, passant de 14% en 1950 à
58% en 2010. Cette tendance devrait se poursuivre entre 2010 et 2020.
La population est inégalement répartie sur le territoire : l’écart extrême entre les régions est de
l’ordre de 1 à 6. Ce qui est générateur de disparités en matière d’éducation.
Contexte sanitaire.
Le paludisme, le VIH/SIDA et les IST représentent une contrainte majeure pour le système. Dans
la population totale, le taux de séroprévalence est de 6,8% pour les femmes et de 4,1% pour les
hommes en 2009. Globalement, ces maladies se traduisent par un nombre élevé d’orphelins et
d’enfants vulnérables : de 9 à 12% pour la population âgée de 6 à 11 ans. Ceci a un impact négatif
sur le déroulement des scolarités, se traduisant par de nombreux abandons chez les élèves,
l`irrégularité des enseignants et une couverture insuffisante des programmes.
2
C’est la phase de passage d’un régime démographique à forte croissance à un régime démographique à faible
croissance.
3
Cf. Annexes.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Les risques technologiques renvoient aux accidents de la circulation (route, chemin de fer, mer et
air), aux accidents industriels (incendies, déchets toxiques, radiations dangereuses, effondrement
d’édifices, stockage de produits dangereux, marées noires).
Les risques sociaux quant à eux concernent l’afflux des réfugiés, des retournés, des conflits inter
ethniques, les conflits agriculteurs/éleveurs, les feux de brousse, les émeutes).
Les risques sanitaires enfin intègrent les épidémies, les intoxications alimentaires et les épizooties.
Les risques faisant référence à des événements dont l’occurrence et l’intensité sont difficilement
prévisibles, il convient de mettre en place des mécanismes d’intervention qui ont jusque-là fait dé-
faut au système éducatif, afin de prévenir et d’atténuer le cas échéant leur impact sur l’organisation
des enseignements.
Contexte macro-économique.
A l’exception de l’année 2009 où il a diminué, le produit intérieur brut exprimé en monnaie cons-
tante s’est accru chaque année depuis 1995. Depuis 2009, il s’accroît à un taux annuel moyen
proche de 5%.
Le PIB par habitant a connu une progression de près de 25% en 22 ans mais avec des variations
importantes puisqu’il a diminué de 0,5% par an en moyenne entre 2005 et 2010. Depuis 2009, il a
progressé à un taux annuel de 1,7% mais ce n’est qu’en 2012 qu’il a retrouvé son niveau de 2007 en
monnaie constante.
Les recettes de l’Etat ont progressé significativement depuis 1995 en termes réels sous l’influence
de deux facteurs : i) la hausse du PIB et ii) celle de la pression fiscale exercée sur ce PIB. Cette der-
nière est passée de 11% à la fin des années 90 à 12,4% depuis 2011.
On constate toutefois une stagnation des recettes de l’Etat par habitant depuis 2005 : environ
110 000 FCFA contre 55 000 FCFA en monnaie constante à la fin des années 90. Cette stagnation
est susceptible de limiter la marge de manœuvre de l’Etat.
Les dépenses de l’Etat ont évolué positivement depuis une vingtaine d’années sous l’influence de
deux facteurs : i) les recettes, qui ont progressé jusqu’en 2005 et ii) la baisse du service de la dette
publique depuis 2000 et surtout depuis 2005 avec l’extinction de la dette extérieure : le service de la
dette représentait 60% des dépenses courantes en 1995 et seulement 14% en 2012. En conséquence,
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
les dépenses opérationnelles courantes de l’Etat par habitant ont été multipliées par 2,7 en termes
réels entre 2005 et 2010 (de 29 000 FCFA à 81 000 FCFA).
Les dépenses courantes d’éducation exprimées en fonction des dépenses opérationnelles de l’Etat,
c’est-à-dire hors service de la dette, ont connu une évolution contrastée au cours de la période 1995-
2011 : i) une progression très rapide jusqu’en 2002, de 35% à 46%, alors que le service de la dette
représentait un poids considérable pour l’Etat; ii) une diminution depuis 2002, de 46% à 21% en
2011, suite à la réduction rapide de la dette publique.
Tableau 2 : Evolution des finances publiques et de la dépense pour l’éducation (exécution)
Dépenses de l’Etat Dépenses d’éducation de l’Etat Ratios des dépenses pu-
Années
(milliards FCFA courants) (Milliards FCFA courants) bliques
Dépenses
Dépenses Dépenses courantes
Dépenses Dépenses Dépenses
Dépenses Dépenses Dépenses courantes totales éducation
opérationnelles en capi- en capi-
courantes courantes totales en F éducation /Dépenses
(*) tal tal
2011 /PIB opérationnelles
de l’Etat
1995 496 194 47 67 9 75 101 1,7% 35%
En résumé, après avoir augmenté de manière continue jusqu`en 2007, les dépenses courantes de
l’Etat pour l’éducation ont enregistré une baisse à partir de 2008. Cette faiblesse dans le finance-
ment public de l’éducation est perceptible dans la part du PIB allouée au secteur qui se situe autour
de 3% alors que la moyenne des pays de l’Afrique subsaharienne et des pays émergents hors
Afrique se situe aux environs de 4,4%, soit un effort supérieur de plus d’un tiers.
Contexte institutionnel.
La gestion du secteur éducatif est assurée par cinq (5) ministères : le Ministère de l’Education de
Base pour la partie basse, le Ministère des Enseignements Secondaires pour la partie moyenne et le
Ministère de l’Enseignement Supérieur pour la partie haute. A ceux-ci s’ajoutent le Ministère de
l’Emploi et de la Formation Professionnelle chargé, entre autres, de l’insertion socioprofessionnelle
des jeunes et le Ministère de la Jeunesse et de l’Education Civique en charge de l’encadrement de la
jeunesse non scolarisée. Bien que répondant à un souci d’efficacité et en dépit de l’existence d’un
Secrétariat technique, cette multiplicité de départements ministériels consacre un fonctionnement
hautement fractionné du secteur, rendant ainsi difficile sa coordination. Il en résulte la difficulté à
disposer des données statistiques du secteur, les systèmes d’information existants ayant un caractère
davantage sous-sectoriel d’une part, et, à procéder à la régulation des flux pourtant nécessaire,
d’autre part. Les consultations régionales et nationale récemment tenues, ont relevé cet état de
choses et ont fortement recommandé la création d’un Ministère de l’Education Nationale unique.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Contexte de l’emploi.
D’après les états généraux de l’emploi de 2005 et l’enquête nationale sur l’emploi et le secteur in-
formel de 2011, la population active s’est accrue de 65%, passant de 3,5 à 5,8 millions. Sa structure
a été sensiblement modifiée : les effectifs ont peu baissé dans l’agriculture, ils sont restés stables
dans l’industrie mais ont explosé dans le secteur informel qui occupe 90% des actifs surtout dans les
grands centres urbains.
En valeur relative, la part de l’agriculture a été divisée par deux en 20 ans (de 58% à 32%),
l’industrie a vu également sa part diminuer de près de la moitié (de 4,3% à 2,5%), les services quant
à eux sont passés de 38% à 65% avec un doublement du secteur informel (de 24% à 48%).
L’économie est dominée par la très petite entreprise et la micro activité : en 2009, plus des 2/3 des
entreprises recensées employaient entre 1 et 5 salariés et exerçaient essentiellement dans le secteur
tertiaire.
Le secteur informel non agricole est caractérisé par une faible productivité apparente du travail.
Après une forte baisse (division par 3 de la productivité) entre 1985 et 2000, une progression régu-
lière mais lente a été observée entre 2000 et 2007.
Pendant de nombreuses années, ce secteur informel non agricole a accueilli beaucoup de sortants du
système éducatif, souvent au prix d’une déqualification manifeste. Contrairement aux espoirs mis
dans les années 80 sur le développement de ce sous-secteur, la pression des effectifs et l’absence
d’une véritable diversification ont entraîné la baisse de la productivité du travail.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
CHAPITRE 2 : DIAGNOSTIC
Le diagnostic a pour but de tirer les enseignements de la mise en œuvre des stratégies passées,
d’analyser les forces et les faiblesses du système d’éducation et de formation, et d’en explorer les
opportunités, aux fins de faciliter l’identification d’une politique éducative nouvelle qui devra cor-
riger les faiblesses mises en évidence et permettre de progresser vers une meilleure couverture en
termes d’effectifs ainsi que vers une meilleure qualité du service éducatif.
Après une brève présentation de l’organisation et de la structure du système éducatif, ce diagnostic
portera sur six points :
les scolarisations (accès et rétention, disparités et équité) ;
l’efficience avec laquelle les ressources sont utilisées ;
la qualité des enseignements ;
l’efficacité externe ;
la gestion, le pilotage et la gouvernance ;
le coût et le financement du secteur.
Héritage de la double domination anglaise et française, le système éducatif camerounais est divers
et multiple. Car à la dualité des langues d’enseignement et des modalités y afférentes, s’ajoute la
diversité des ordres d’enseignement. On a ainsi d’un côté, l’ordre d’enseignement public, et de
l’autre l’ordre privé comprenant le privé laïc, le privé confessionnel catholique, le privé confession-
nel protestant et le privé confessionnel islamique.
En dépit de cette diversité, les orientations du système éducatif camerounais sont déterminées au
niveau central de l’Etat qui, par voie législative ou réglementaire :
définit le régime de l’enseignement ;
arrête les programmes et les manuels scolaires ;
fixe les modalités de création, d’ouverture, de fonctionnement et de financement des établissements
scolaires privés ;
contrôle les établissements scolaires privés ;
régit les systèmes et les modalités d’évaluation des élèves et organise les examens officiels, orga-
nise l’année scolaire sur toute l’étendue du territoire national.
En définitive, l’Etat apparaît comme la principale institution organisatrice du système éducatif ca-
merounais. Par ses orientations et ses décisions, il influence plus que tout autre agent ou institution,
l’offre et la demande d’éducation. Il encourage particulièrement l`offre d`enseignement privé et cet
ordre apparait alors comme un partenaire privilégié.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
En plus de l’enseignement supérieur qui est commun, chaque sous-système se compose de cinq
niveaux d’enseignement : le préscolaire, le primaire, le secondaire y compris l`enseignement
normal, la formation professionnelle et l`alphabétisation.
L’enseignement maternel est le premier niveau d’éducation. Il a une durée de 2 ans, même si dans
certains cas, cette durée peut atteindre 3 ans4. L’enseignement primaire, quant à lui dure 6 ans
dans les deux sous-systèmes.
Si la durée totale de l’enseignement secondaire général est la même dans les deux sous-systèmes (7
ans), celui-ci se décompose différemment en sous-cycles (5 années d’études pour le premier cycle
puis 2 années pour le second dans le sous-système anglophone ; 4 années pour le premier cycle puis
3 années pour le second dans le sous-système francophone). L’enseignement technique se
décompose en deux cycles de 4 et 3 années d’études respectivement.
Le premier cycle du secondaire général est sanctionné dans le sous système francophone par le
BEPC et par le General Certificate of Education OrdinaryLevel (GCE O/L) dans le sous-système
anglophone. Le second cycle est sanctionné par le Baccalauréat dans le sous système francophone
et par le General Certificate of Education Advanced Level (GCE A/L) dans le sous-système
anglophone.
L’accès à l’enseignement supérieur est libre pour les titulaires du baccalauréat ou du GCE A/L,
mais l’accès aux écoles de formation de la fonction publique (ainsi qu’à certains établissements
privés) est subordonné à la réussite à un concours. L’enseignement supérieur est subdivisé en trois
niveaux conformément au système LMD (Licence, Master, Doctorat) adopté en 2007. Le cycle de
Licence dure trois ans, le Master deux ans et le Doctorat trois ans.
L`alphabétisation et l’éducation de base non formelle constituent des offres alternatives d’éducation
et de formation dans le non formel. L’alphabétisation recouvre les activités portées vers
l’acquisition de l’aptitude à lire, écrire et compter, d’une part, et le développement des compétences
de vie courante ainsi que des activités génératrices de revenus (AGR), d’autre part.L’éducation de
base non formelle est développée pour les enfants qui ne sont jamais allés à l’école ou qui en sont
sortis prématurément à l’effet de leur permettre de poursuivre leur scolarité, pour ceux qui en ont
des aptitudes, ou de solliciter une formation professionnelle dans un domaine d’activité donné. Les
activités d’alphabétisation des adultes se déroulent dans les centres d’alphabétisation non formelle
(CAF), tandis que celles liées à l’éducation de base non formelle des enfants non scolarisés le sont
dans les centres d’éducation de base non formelle (CEBNF).
4
Dans les zones urbaines, il comprend trois niveaux : la petite section pour les enfants de trois ans, la moyenne
section pour les enfants de quatre ans et la grande section pour les enfants de cinq ans.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
ENSEIGNEMENT
SUPERIEUR FORMATION
PROFESSIO
NNELLE
FACULTES Enseignement
GRANDES supérieur court
ECOLES
BTS/HND/DUT
FORMATION
PROFESSIONN
ELLE
BACCALAUREAT
PROBATOIRE
CEP
PRIMAIRE
Durée : 6 ans
Cycle : SIL – CM2
PRESCOLAIRE
Durée : 2 ans
Cycle : Petite – Grande sections
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
HIGHER
EDUCATION PROFESSIONA
L TRAINING
POST
HigherProfes- FACULTIES
SECONDARY
sionnal Trai-
TRAINING
ning institu-
tions
PROFESSIONA
L TRAINING
GCE A/L BAC
General Technical
SECONDARY
1st cycle
General Technical
SECONDARY TECHNICAL.
POST PRIMARY SCHOOL COLLEGE OTHER
SAR/SM Duration: 5 Duration : 4 PROFESSIONA
years years L TRAINING
Form I – 5 Form I - 4
FSLC
PRIMARY
Duration : 6 years
Cycle : Cl. 1 – Cl. 6
NURSERY
Duration: 2 years
Cycle: Nursery 1 – 2
26
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
En six ans, la progression des effectifs a été forte à tous les niveaux d’études sauf au primaire où
elle a été plus modeste :
Préscolaire + 56%
Primaire + 14%
Secondaire. Général + 58%
Secondaire Technique +75%
Supérieur + 85%
Cette progression s’est effectuée davantage dans les établissements privés, à l’exception du 1 er cycle
du secondaire général et du secondaire technique où le nombre d’élèves dans le privé est resté stable
sur la période étudiée.
Dans le primaire, le taux moyen d’accès est égal à 123%. Il a connu une forte progression depuis la
suppression de l’écolage en 2000. Les entrées précoces et la persistance des entrées tardives expli-
quent ce niveau élevé. Le Document de stratégie sectorielle de l’éducation de 2006 a montré que si
l’accès au cycle primaire n’apparait plus comme un problème majeur pour le système éducatif ca-
merounais, il reste en revanche caractérisé par des disparités régionales d’une part et entre les zones
urbaines et rurales d’autre part. Le RESEN 2013 a ainsi identifié certaines populations encore péna-
lisées par un accès insuffisant.
Si l’on considère le parcours des élèves entre la première classe du primaire (SIL) et la classe ter-
minale du secondaire, on observe une dégradation de la rétention à tous les niveaux d’études. Seu-
lement 3 enfants sur 5 qui accèdent au primaire parviendront au cours moyen 2 et moins d’un sur 5
atteindra la classe terminale du secondaire. Le système opère donc une sélection forte qui résulte
davantage des abandons en cours de cycle que d’un système de régulation à l’entrée de chaque
cycle. Dans le 2ème cycle du secondaire, une forte sélection s’opère juste avant l’année terminale
avec l’examen « probatoire » alors qu’il aurait été souhaitable qu’elle s’opérât à l’entrée de ce
cycle.
27
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Tableau 4 : Evolution des effectifs scolarisés par niveau d’enseignement et de formation entre 2006 et 2011.
Niveau d'enseignement 2006/2007 2007/2008 2008/2009 2009/2010 2010/2011
Préscolaire 217 283 263 855 287 885 316 722 339585
Public 81931 90 558 97 881 109 770 122907
Privé 135 353 173 297 190 004 206 952 216678
Primaire 3 120 357 3 201 477 3 350 662 3 510 396 3 576850
Public 2 468 202 2 509 958 2 580 010 2 719 294 2 781332
Privé 652 155 691 519 770 652 791 102 795518
Alphabétisation 63738 96262 160 000 97027 81377
Secondaire Général 792 476 913 521 1 009 784 1 114 549 1 252 592
1er Cycle 570 794 628 759 720 795 808 657 911 463
Public 439 961 452 939 600 177 608 420 688 100
Privé 130 833 175 820 120 618 200 237 223 363
2nd Cycle 221 682 284 762 288 989 305 892 341 129
Public 173 261 196 685 224 170 213 819 238 864
Privé 48 421 88 077 64 819 92 073 102 265
Secondaire Technique 184 434 213 245 258 868 274 938 321 860
1er Cycle 132 805 153 611 175 339 198 001 219 722
Public 94 549 110 030 136 066 156 783 182 727
Privé 38 256 43 581 39 273 41 218 36 995
2nd Cycle 51 629 59 634 83 529 76 937 102 138
Public 36 010 36 282 43 568 46 526 64 189
Privé 15 619 23 352 39 961 30 411 37 949
Formation Professionnelle nd 32 317 44 420 49 442 54 000
Public nd 14 008 14 002 13 238 12 500
Privé nd 18 309 30 418 36 204 41 500
Enseignement Supérieur 132 101 150 932 182 353 209 043 244 229
Enseignement Supérieur général 111 025 126 924 147 153 168 264 196 461
Public 100 580 114 141 131 378 148 796 173 301
Privé 10 445 12 783 15 775 19 468 23 160
Enseignement Supérieur Techno-
21 076 24 008 35 200 40 779 47 768
logique et Professionnel
Public 15 130 16 731 26 219 29 696 34 586
Privé 5 946 7 277 8 981 11 083 13 182
Source : Tableau élaboré sur la base des Annuaires statistiques publiés par le MINEDUB, le MINESEC et le
MINESUP entre 2006 et 2011 et le MINEFOP.
Le graphique ci-dessous permet de visualiser le parcours scolaire moyen du primaire à la fin du secondaire.
Graphique 1 : Profil pseudo-longitudinal de la scolarisation au primaire et au secondaire
28
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Après avoir examiné les scolarisations moyennes sans référence aux caractéristiques des individus
concernés, cette section s’intéresse au schéma des scolarisations selon les caractéristiques sociales
ou géographiques des individus. L’analyse est fondée i) sur les données figurant dans les annuaires
statistiques des ministères et ii) sur les enquêtes ménages.
Tableau 6 :Part des élèves scolarisés aux divers niveaux d’études selon leurs caractéristiques sociales et
géographiques
Nombres 4 199 067 4 009 969 1 418 037 619 230 174 022 10 420 325
Population Référence - 3 619 106 1 918 683 1 272 648 1 300 000 -
TBS (%) ; Etudiants /100 000 hab. - 110,8 % 73,9 % 48,7 % 864 -
Genre
Fille 57,0 % 46,5 % 47,2 % 48,8 % 47,4 % 51,0 %
Garçon 43,0 % 53,5 % 52,8 % 51,2 % 52,6 % 49,0 %
29
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Milieu
Urbain 40,1 % 44,2 % 62,4 % 82,6 % 97,2 % 48,2 %
Rural 59,9 % 55,8 % 37,6 % 17,4 % 2,8 % 51,8 %
Quintile de richesse
Quint 1 (+ pauvre) 29,8 % 18,5 % 5,2 % 1,1 % 0,0 % 19,9 %
Quint 2 20,4 % 23,0 % 15,5 % 5,6 % 0,3 % 19,5 %
Quint 1 + Quint 2 50,2% 41,5% 20,7% 6,7% 0,3% 39,4%
Quint 3 18,5 % 22,7 % 21,0 % 12,1 % 2,4 % 19,8 %
Quint 4 17,4 % 19,8 % 29,2 % 32,0 % 23,8 % 20,9 %
Quint 5 (+ riche) 13,9 % 16,1 % 29,0 % 49,2 % 73,6 % 19,9 %
Quint 5 + Quint 4 31,3% 35,8% 58,3% 81,2% 97,3% 40,8%
Régions
Adamaoua 5,9 % 5,1 % 3,6 % 3,1 % 1,3 % 5,0 %
Extrême Nord 30,4 % 16,8 % 7,5 % 4,1 % 2,9 % 20,0 %
Nord 16,3 % 12,3 % 6,0 % 3,4 % 0,4 % 12,3 %
Adamaoua + Ext. Nord + Nord 52,6% 34,2% 17,2% 10,7% 4,6% 37,4%
Centre 13,4 % 14,6 % 19,6 % 23,8 % 48,9 % 15,9 %
Littoral 10,0 % 10,8 % 16,2 % 20,5 % 22,1 % 12,0 %
Centre + Littoral 23,4% 25,5% 35,8% 44,4% 71,1% 27,9%
Est 4,2 % 4,9 % 4,2 % 3,7 % 0,8 % 4,4 %
Nord Ouest 6,2 % 10,5 % 12,3 % 11,8 % 4,5 % 9,0 %
Ouest 6,9 % 14,8 % 17,4 % 15,4 % 8,6 % 11,9 %
Sud 1,9 % 2,9 % 3,9 % 3,2 % 0,9 % 2,6 %
Sud Ouest 4,8 % 7,1 % 9,2 % 10,8 % 9,6 % 6,7 %
Rapport des chances
Garçon/fille 0,8 1,2 1,2 1,1 1,2 1
Urbain/rural 0,7 0,9 1,8 5,1 37 1
(Q4 + Q5) / (Q1 + Q2) 0,5 0,9 5,5 37 - 1
(Cent+Lit)/(Ada+Ext-Nord+Nord) 0,6 1 2,8 5,6 21 1
Source :RESEN Cameroun, 2013.
L’analyse de ce tableau conduit aux conclusions suivantes : (i) les disparités liées au genre sont re-
lativement modérées (ii) les disparités entre la localisation urbaine ou rurale sont plus manifestes.
Mais ce sont les disparités liées à la richesse et aux régions qui sont, de loin, les plus prononcées.
On peut considérer que l’accès au cycle primaire est plus ou moins universel pour toutes les catégo-
ries de la population dans toutes les régions, à l’exception de celles qui sont localisées dans la zone
septentrionale du pays (22 % de jeunes dans l’Adamaoua n’ont pas accès à l’école, 29 % dans
l’Extrême-Nord). Ces retards vont s’accumuler puisque le taux d’achèvement du primaire est estimé
à 58 % dans l’Adamaoua et à 46 % seulement dans l’Extrême-Nord (contre environ 95 % dans
toutes les régions non septentrionales du pays). Le niveau de pauvreté des populations interfère aus-
si puisqu’on estime que si le taux d’achèvement du primaire est de l’ordre de 98 % pour un jeune du
quintile de richesse le plus élevé résidant à Douala ou à Yaoundé, il n’est que de 28 % pour un
jeune du quintile le plus bas résidant en zone septentrionale.
Des analyses complémentaires ont montré les rôles respectifs de l’offre et de la demande dans les
scolarisations. Par exemple, dans la partie septentrionale du pays, des facteurs d’offre expliquent
pour une part les retards de scolarisation observés par rapport aux autres régions. Mais les facteurs
liés à la demande sont aussi importants : près de 20% des enfants ayant une école à proximité rai-
sonnable de leur domicile ne la fréquentent pas.
30
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Enfin, il apparaît qu’une part importante des disparités observées dans les parcours scolaires trouve
son origine non pas dans la transition entre cycles d’études (30% de la sélection globale jusqu’au
second cycle secondaire) mais surtout à l’intérieur des cycles (70% de la sélection globale). En par-
ticulier, la rétention au cours du 1er cycle du secondaire est significativement difficile pour les
jeunes ruraux et pauvres.
Il s’agit des enfants qui n’ont jamais été inscrits dans une école et de ceux qui ont abandonné leurs
études primaires. On estime que le flux annuel de ces enfants est de l’ordre de 100 000 dont un peu
plus de la moitié sont des déscolarisés. Ces enfants se recrutent massivement parmi les pauvres dans
les zones rurales (82% des non scolarisés) et dans les régions septentrionales : l’Extrême-Nord
compte à elle seule 53% des enfants non scolarisés. A ceux-ci s’ajoutent 9 200 enfants refugiés non
scolarisés dont 98% se retrouvent dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua.
La réduction de cette forme de disparités exige donc des actions volontaristes à plusieurs niveaux
dans des domaines où la politique éducative peut être efficace.
Le fait d’avoir étudié pendant un temps égal à une scolarité primaire complète ne garantit pas qu’on
soit alphabétisé puisque 37% des adultes ayant suivi six années d’études ne peuvent pas lire une
phrase simple. Cela ne veut pas forcément dire qu’ils ont atteint la dernière année du primaire mais
seulement qu’ils sont restés dans ce cycle d’études durant six années.
Si l’on définit donc les analphabètes comme des personnes incapables de lire une phrase simple en
la comprenant, leur nombre parmi la population de 15-45 ans est particulièrement élevé avec une
différence notable entre les hommes et les femmes.
Tableau 7 : Caractéristiques de la population analphabète âgée de 15 à 45 ans
Efficacité interne.
L’efficacité interne s’attache à mesurer la progression des élèves dans les cycles d’études afin de
vérifier combien arrivent au terme de ces cycles et dans le nombre d’années prévu par la réglemen-
tation scolaire. Le tableau ci-dessous regroupe les indicateurs pertinents relatifs à l’efficacité interne
pour les trois premiers cycles du système éducatif.
Les redoublements sont nettement plus nombreux en première et en dernière année du cycle pri-
maire ainsi qu’en dernière année du premier cycle du secondaire comme cela est observé dans de
nombreux pays. En revanche, dans le deuxième cycle du secondaire, les redoublements sont parti-
culièrement élevés dans la classe de 1ère qui est sanctionnée par un examen probatoire donnant ac-
cès à la classe terminale du cycle.
31
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Selon les données de l’enquête ECAM3, reprises dans le tableau ci-après, la rétention est globale-
ment bonne dans le primaire ; ce sont plutôt les redoublements qui réduisent l’efficacité globale
dans ce cycle.
Par contre, l’analyse des données administratives5 la situe à un niveau inférieur. Ce qui laisse pen-
ser que c’est plutôt la rétention qui réduit l’efficacité interne de ce cycle, et non les redoublements.
Ainsi, les politiques proposées découleront des résultats de l’analyse de ces dernières données.
Dans le secondaire, c’est davantage l’abandon que le redoublement qui explique la faible efficacité
constatée, surtout dans le 2ème cycle caractérisé par l’existence d’un examen sélectif non terminal.
Secondaire
Niveau d’études Cycle primaire
Premier cycle Second cycle
Dans l’enseignement supérieur public, les taux de redoublement sont très élevés : 30% en moyenne
pour les quatre premiers niveaux d’études. Des écarts existent entre les facultés mais ils ne sont pas
très importants en général. En revanche, le niveau 4 est caractérisé par des taux de redoublement
nettement plus faibles (18%) contre 32% en moyenne dans les trois premiers niveaux.
L’évolution des indicateurs synthétiques sur près de dix ans montre que la situation s’est améliorée
dans le primaire mais qu’elle s’est dégradée dans le secondaire, en particulier dans le 2ème cycle
avec une chute de près de 20 points de l’indicateur global.
Secondaire
Indicateurs Années Primaire er
1 cycle 2ème cycle
Coefficient d’efficacité 2002/2003 63,3% 81,0% 75,3%
interne global 2010/2011 79,8% 71,7% 56,8%
Avec seulement les aban- 2002/2003 79,8% 90,9% 90,0%
dons 2010/2011 93,8% 82,6% 70,0%
Avec seulement les redou- 2002/2003 75,3% 89,2% 83,7%
blements 2010/2011 85,1% 86,8% 81,1%
Source :RESEN Cameroun, 2013.
5
D’après l’annuaire statistique du MINEDUB (2011) le taux de rétention est de 65%.
32
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
En première approche, la qualité peut être analysée à travers les moyens mis en œuvre dans les éta-
blissements pour l’enseignement ou la formation. Une vision complémentaire prend en compte les
modes d’organisation et d’utilisation des moyens disponibles. Mais ces deux approches présentent
des limites dans la mesure où des établissements ne disposant que de moyens modestes compara-
tivement à d’autres arrivent pourtant à de meilleurs résultats.
Il faut donc compléter l’examen des moyens et de leur utilisation par une autre approche qui mesure
les apprentissages tout en gardant à l’esprit que, bien que plusieurs voies puissent mener au même
résultat, on ne peut déterminer à priori les voies optimales. Il convient aussi de rappeler que les ré-
sultats des élèves sont en premier lieu dépendants de leurs caractéristiques propres et de leur milieu
socio-économique familial. Les variables de contexte scolaire, que nous examinons ici, viennent
seulement s’ajouter à ce paramètre.
Certaines des ressources qu’utilise une école pour fonctionner peuvent avoir un impact sur la quali-
té des enseignements ou de la formation. Parmi les facteurs influençant les résultats des élèves, on
retiendra ceux sur lesquels les responsables peuvent agir : l’environnement logistique de l’élève
(qualité des constructions, présence d’eau, d’électricité, de latrines), l’existence d’une cantine et la
disponibilité de matériels didactiques. Le tableau suivant regroupe, pour le primaire et le secon-
daire, quelques-uns de ces facteurs.
Tableau 10 : Moyens mis à la disposition des établissements scolaires publics (2010-2011)
Secondaire général et
Facteurs d’organisation scolaire Primaire technique
1er cycle 2ème cycle
Salles de classe en dur 69% 87%
Nombre d’élèves par place 1,46 ND
Il y a une grande dispersion selon les régions avec une accentuation lorsqu’on compare les divisions
administratives plus petites (départements et a fortiori arrondissements).
Le milieu urbain/rural est aussi un critère important de dispersion.
Certains facteurs, tels que le temps scolaire, ne sont pas renseignés : classes à double flux,
absentéisme des enseignants et des élèves. Sur ce dernier point, une enquête ponctuelle faite en
2010 a montré que seulement 72% des élèves inscrits dans les écoles primaires analysées étaient
33
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
présents le jour de l’enquête (68% dans le public et 84% dans le privé) mais seulement 40% dans
deux régions septentrionales (Adamaoua et Extrême-Nord) contre 90% dans le Sud-Ouest et le
Nord-Ouest. L’origine socio-économique des élèves interviendrait aussi puisque, dans le public,
73% issus du quintile le plus riche étaient présents contre 62% du quintile le plus pauvre.
Il existe des relations nombreuses entre les moyens disponibles, les dispositifs organisationnels et
pédagogiques d’un côté et les acquisitions des élèves de l’autre.
La recherche apparaît ici aussi comme le parent pauvre du système éducatif. La revalorisation, la
diffusion et l’utilisation des résultats de la recherche seraient à n’en point douter d’un apport
important dans l’amélioration de la qualité et de la pertinence du système.
2.4.2 Approche par les résultats.
Deux types de mesures récentes (2010) des acquis scolaires dans le primaire ont été exploités et
permettent de mesurer l’influence des variables du contexte scolaire. Les facteurs mentionnés sont
statistiquement significatifs.
Tout d’abord, une enquête portant sur les élèves de 5ème année primaire auxquels on a fait subir des
tests a donné les résultats figurant dans le tableau ci-dessous :
Coefficients (2)
Variables (1)
Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3
Fille (garçon) - 1,333 ** - 1,393 ***
Handicap - 7,000 ** - 5,600 *
Parle F/A à la maison (non) 4,106 *** 3,043 ***
Parle F/A en récréation (non) 1,982 *** 1,062 *
Mère sait lire (non) 1,779 *** 1,106 *
Quintile 4 (Quint 123) 4,452 *** 2,704 ***
Quintile 5 (Quint 123) 10,639 *** 6,998 ***
Provinces (Ext Nord, Est, West, South
- -
West)
North West 3,528 *** 3,811 ***
Adamaoua 2,220 (ns) 3,436 **
Nord 1,430 (ns) 4,102 ***
Sud 5,964 *** 4,207 ***
Centre 7,285 *** 6,145 ***
Littoral 13,072 *** 10,183 ***
Public (privé) - 5,536 *** - 4,580 ***
Elève n’a jamais redoublé (non) 6,218 *** 5,204 ***
Indice de disponibilité des manuels de
1,982 *** 0,814 ***
l’élève
Nombre d’élèves présents en classe - 0,005 (ns) - 0,026 **
Enseignant
Femme (homme) - 3,747 *** - 2,249 ***
Plus haute classe atteinte 7,201 *** 5,534 ***
(Plus haute classe atteinte)² - 0,217 *** - 0,182 **
Formation initiale (aucune)
CAPIEMP - 1,432 (ns) 2,047 **
Autre 5,463 *** 5,016 ***
Statut (Fonctionnaire)
Contractuel - 2,456 ** - 1,384 (ns)
34
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
De ce tableau, on peut retenir les informations suivantes en gardant à l’esprit qu’une corrélation
positive entre deux variables n’établit pas automatiquement un rapport de causalité :
Les résultats scolaires, à caractéristiques du contexte scolaire données, sont significativement
inférieurs dans certaines régions par rapport aux autres – ce qui suggère l’existence de facteurs
culturels différents dans la perception de l’école : les régions septentrionales ont le contexte le
moins porteur pour les apprentissages scolaires. D’un autre côté, les régions anglophones ont des
résultats significativement meilleurs qu’ailleurs.
Les écoles publiques ont des résultats inférieurs à ceux des écoles privées mais l’écart observé reste
limité quand on tient compte des caractéristiques sociales et géographiques des élèves et des modes
d’organisation relatifs aux manuels, à la taille des classes ou encore à la formation et au statut des
enseignants. Ceci suggère que le pilotage et la gestion dans le privé sont significativement meilleurs
que dans le public pour les acquis scolaires.
La disponibilité de manuels scolaires pour l’élève est un facteur positif pour la réussite.
L’effet du nombre d’années d’études des enseignants montre une saturation au-delà de 13 années ;
ceci suggère que le niveau de fin d’études secondaires devrait servir de référence minimale pour le
recrutement des enseignants.
La formation initiale dans les ENIEG n’apporte qu’un modeste surplus d’acquisitions par rapport
aux enseignants n’ayant eu aucune formation spécifique. On peut donc poser la question de
l’efficacité de la formation dans les ENIEG.
Enfin, les maîtres des parents et les enseignants du privé ont une efficacité pédagogique supérieure
à celle des enseignants fonctionnaires et contractuels. Le suivi par les parents ou par le directeur de
l’école pourrait expliquer une présence effective et une activité pédagogique meilleures.
L’analyse des résultats au concours d’entrée en 6ème d’un large échantillon représentatif des écoles
primaires a montré que deux variables de contexte scolaire avaient un effet :
La taille des classes : elle est un facteur négatif pour les acquisitions.
La proportion de redoublants dans une école a aussi un effet négatif sur les résultats à cet examen.
Un autre indicateur global de la qualité des enseignements est la proportion d’adultes sachant lire
après six années d’études. Une comparaison internationale un peu ancienne (2005) a montré que le
Cameroun était situé en dessous de la moyenne observée dans 22 pays d’Afrique subsaharienne :
64,5% contre 69,3% pour les autres pays.
L’éducation a deux sortes d’effets externes : sociaux et économiques. Les premiers, notamment la
réduction de la pauvreté, la réduction de la taille des familles, l’amélioration de la santé de la repro-
duction et de l’enfant, ont été identifiés depuis longtemps et on a pu établir qu’une scolarité pri-
maire complète permettait d’obtenir environ 60% des effets sociaux totaux, surtout s’il s’agissait
d’une fille. La non scolarisation et la déscolarisation dans le primaire constituent donc des pertes
importantes au niveau de ces effets sociaux. On rappellera qu’environ 8% d’une génération n’a pas
35
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
accès à l’école et qu’environ 11% de ceux qui ont été scolarisés n’atteignent pas la dernière année
du cycle primaire. Ceci correspond à une centaine de milliers d’enfants environ. La prise en charge
par l’Etat de leur scolarisation apparaît donc nécessaire au nom des rendements sociaux élevés du
primaire.
Au plan économique, la situation est plus compliquée. L’insertion professionnelle concerne surtout
les cycles terminaux : formation professionnelle, secondaire professionnel et supérieur mais égale-
ment les sortants des autres niveaux.
Le diagnostic sur la situation de l’emploi au Cameroun établi sur la base de la deuxième enquête sur
l’emploi et le secteur informel (EESI 2) paru en octobre 2011 et des résultats du recensement géné-
ral des entreprises a révélé les caractéristiques suivantes :
Une économie dominée par la très petite entreprise et la micro activité
Un secteur informel prépondérant par rapport au secteur moderne ;
Un marché du travail caractérisé par le sous-emploi,
Un défi s’impose, celui de la stabilité économique et sociale.
Lorsqu’on met en regard le flux annuel des sortants du système éducatif et le nombre d’emplois
créés correspondant au niveau éducatif de ces sortants, on observe une disjonction importante
comme le montre le tableau suivant :
Tableau 12 : Bilan formation-emploi : flux en base annuelle entre 2005 et 2010.
Dans la partie basse du système éducatif, on compte environ 19 % de la cohorte qui est entrée dans
la vie active sans un niveau primaire complet, donc avec peu de chances de s’insérer efficacement
dans un emploi, même parmi les moins qualifiés.
Dans la partie haute, l’écart va dans le même sens : chaque année, on a compté 67 000 sortants pour
27 500 emplois créés.
Au niveau secondaire, on observe encore le même phénomène : 99 000 sortants chaque année ayant
terminé le cycle complet pour 23 500 emplois qualifiés correspondants.
Cet écart en termes de flux annuels amplifie le niveau du stock de sortants des promotions anté-
rieures qui n’ont pas pu trouver un emploi correspondant en principe à leur qualification. Il en ré-
sulte un déclassement progressif des sortants des différents niveaux d’études car les emplois qu’ils
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
occupent peuvent être souvent d’un niveau inférieur à celui qui correspond à la fois à leur formation
et à leurs attentes.
L’examen de l’adéquation entre formation et emploi montre en effet une dégradation importante
pour les sortants du supérieur et de la fin du secondaire :
Tableau 13 :Evolution des déséquilibres quantitatifs entre formation et emploi en une dizaine d’années pour la
population active 15-59 ans.
2001 2010
% de formés du supérieur ayant un emploi de cadre…….. 45% 43%
% de formés du second cycle secondaire ayant un emploi quali-
fié…………………………………………………….. 32% 21%
La dégradation rapide observée pour les sortants du second cycle du secondaire découle du déclas-
sement progressif des formés de l’enseignement supérieur : en 2001, seulement 8% des emplois
qualifiés étaient occupés par des sortants du supérieur ; en 2011, cette proportion est montée à près
de 20%.
L’analyse du marché du travail montre que celui-ci est particulièrement segmenté, avec des diffé-
rences de rémunérations très importantes entre les différents secteurs, et hiérarchisé (en termes de
rémunération moyenne), du secteur agricole au secteur public. Ceux qui ont fait des études longues
ont plus de chances d’avoir accès au secteur de l’emploi moderne beaucoup plus rémunérateur et les
bénéfices de la scolarisation tiennent à la fois à l’augmentation de ces chances et au fait que les
études y sont aussi bien valorisées. Mais, au niveau global, il y a une proportion croissante
d’individus qui n’ont pas accès au secteur de l’emploi moderne créant d’une part une frustration au
plan individuel et une faible efficacité externe dans l’usage des ressources publiques engagées pour
les études au plan collectif.
Beaucoup d’élèves et d’étudiants jugent la rentabilité des études par l’obtention d’un emploi quali-
fié ou par une place dans le secteur moderne. Il y a donc une forte tentation de poursuivre les études
puisque les possibilités d’emploi avec une formation générale du secondaire sont faibles.
Suite à l’insuffisance des emplois créés dans le secteur moderne pour absorber tous les sortants qui
peuvent y prétendre, une proportion croissante de ces derniers rejoint le secteur informel non agri-
cole, souvent après une période assez longue de recherche de l’emploi moderne souhaité. Les indi-
vidus bien formés réussissent mieux dans le sous-secteur informel mais la rentabilité financière des
études y est plus faible car le niveau de rémunération est en moyenne très inférieur à celui constaté
dans l’emploi moderne.
La poursuite des tendances actuelles ne pourra donc qu’entrainer la dégradation déjà constatée. Une
solution consisterait à créer des cursus diversifiés depuis la fin du primaire jusqu’au supérieur en
mettant un accent sur les formations professionnelles et technologiques. Une bonne orientation de
la formation professionnelle vers une insertion dans le secteur informel devrait permettre d’y
augmenter la productivité du travail.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Deux grandes questions doivent être examinées ici : i) l’efficience dans la répartition des ressources
entre les structures éducatives et dans le fonctionnement interne de celles-ci (gestion administrative)
et ii) la façon dont ces structures transforment les moyens dont elles disposent en résultats (appren-
tissages dans la partie basse du système et insertion professionnelle dans les segments terminaux) :
c’est la gestion pédagogique.
L’une des caractéristiques de la gestion administrative est le fort degré d’aléa dans la répartition des
enseignants entre les établissements scolaires : dans le primaire, 42% des affectations ne
s’expliquent pas par les besoins d’encadrement (contre 27% dans les pays de la région). Dans le
secondaire, cet aléa monte même à 50%. Il a certes diminué depuis 2002 mais faiblement (-10%)
malgré les nombreux recrutements opérés depuis cette date, contexte qui est favorable à une réduc-
tion significative de l’aléa. En fait, on constate que les écoles urbaines sont favorisées, d’une part et
que certaines régions le sont aussi (Sud-Ouest et Littoral, par exemple) alors que d’autres sont ma-
nifestement défavorisées (Extrême-Nord), d’autre part. A titre d’illustration, le graphique II.2 ci-
dessous montre la dispersion existante dans le primaire où, par exemple, une école de 500 élèves
peut avoir entre 2 et 17 enseignants.
Graphique 2 : Distribution des enseignants dans les écoles primaires publiques (2010-2011).
Un second aspect important dans la gestion administrative concerne la taille des établissements :
plus la taille est petite, plus le coût par élève est élevé. Les graphiques II.3 et II.4 illustrent le cas
des collèges publics autonomes. On voit que le coût unitaire baisse moins à partir de 500 élèves
alors que les deux tiers des collèges actuels scolarisent moins de 200 élèves. Ce coût est lié étroite-
ment à l’encadrement des élèves.
38
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Cette question des économies d’échelle dans les collèges va se poser avec force dans la mesure où,
avec la mise en place de l’enseignement fondamental, il va falloir construire de très nombreux éta-
blissements pour accueillir les élèves des dernières années du nouveau cycle fondamental. Dans les
zones rurales à faible densité de population, ces établissements ne pourront pas satisfaire au critère
des 500 élèves sauf à être trop éloignés du domicile de nombreux élèves potentiels. Des adaptations
devront avoir lieu, en ce qui concerne notamment l’utilisation des enseignants du secondaire actuel-
lement spécialisés.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
La raison d’être des établissements scolaires est de transformer les ressources dont ils disposent en
résultats au niveau des élèves et des apprenants. En réalité, il n’y a pas encore de gestion pédago-
gique des établissements ; la diversité des situations est considérable : certains établissements et
structures de formation ne disposant que de peu de ressources arrivent à de bons résultats alors que
d’autres, très favorisés au niveau des moyens enregistrent de mauvais résultats. Un grand chantier
doit donc être ouvert pour accroître à la fois l’efficience et l’efficacité des établissements scolaires.
Pour y parvenir, deux domaines devront être explorés :
i) La mesure du résultat : jusqu’ici, au pire on ne s’est pas vraiment préoccupé des résultats,
l’attention étant portée sur l’attribution et la gestion des moyens. Si des résultats ont été périodi-
quement mesurés, on est resté dans le domaine académique en utilisant soit des scores à des tests
normalisés soit le taux de réussite au concours d’entrée en 6 ème. D’autres résultats, relatifs notam-
ment à l’insertion professionnelle des sortants des segments terminaux, doivent être mesurés. De
plus, ces mesures doivent se généraliser dans le temps et l’espace.
ii) La mise au point d’instruments pour que l’IGE agisse efficacement pour réduire et supprimer les
dysfonctionnements constatés.
Au cours des dernières années, la part des ressources de l’Etat consacrées à l’éducation est restée en
deçà de la moyenne régionale ; c’est-à-dire 18,3% des dépenses courantes. De plus, la structure des
dépenses par niveau est différente de celle observée en moyenne dans la région : les parts du pri-
maire et du supérieur sont plus faibles et la part du secondaire est nettement plus élevée. Il convient
de relever en outre que 80% des fonds servent au paiement des salaires.
La contrepartie d’un financement public assez limité entraîne un recours très accentué au finance-
ment par les familles. Ce recours est visible dans les écoles privées à travers la rémunération des
maîtres des parents dans le primaire et des vacataires dans le secondaire. Si l’Etat devait prendre en
charge les salaires des enseignants payés par les parents dans le primaire et le secondaire, il devrait
accroître son budget courant de près du quart.
Depuis dix ans, les coûts unitaires dans l’enseignement public ont varié de manière divergente selon
les niveaux d’études : accroissement dans le primaire (+18%) en raison notamment de la prise en
charge par l’Etat des salaires des IVAC ; baisse (-22%) dans le secondaire en raison d’un recours
croissant à des enseignants vacataires rémunérés par les parents ; forte baisse (-38%) dans le supé-
rieur où les moyens accordés n’ont pas suivi la forte croissance des effectifs d’étudiants liée à
l’absence d’une sélection à l’entrée des universités. En raison de ces évolutions, le coût unitaire
40
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
dans le supérieur est situé à environ 50% au-dessous de la moyenne des pays ayant un PIB/habitant
comparable à celui du Cameroun.
L’analyse détaillée des coûts unitaires montre plusieurs choses :
Les dépenses courantes hors salaires sont faibles ; cela mérite réflexion lorsqu’on connaît leur
importance pour la qualité des services offerts aux élèves.
Les coûts salariaux des enseignants pour l’Etat sont plus faibles que dans les pays comparables au
primaire et au secondaire. Ceci tient du fait qu’une part importante d’entre eux est payée par les
parents. Si l’on prend en compte l’ensemble des financements de ces salaires, les coûts salariaux du
primaire sont alors comparables à la moyenne internationale mais les coûts du secondaire sont
sensiblement supérieurs (+25%) à la moyenne internationale pour ce niveau. L’encadrement des
élèves dans le primaire (53 élèves par enseignant en moyenne) est meilleur qu’il y a dix ans mais il
est supérieur à la moyenne régionale (48) et surtout à la référence du cadre indicatif de l’IMOA-
EPT (40). Dans le secondaire, la taille des divisions est élevée (61 élèves dans le 1er cycle et 46 dans
le second) alors que le rapport élèves/enseignants est quasiment égal à la moitié de ces ratios
(respectivement 33 et 23). Cet écart s’explique en grande partie par la sous-utilisation des
enseignants : en moyenne, par rapport à un service hebdomadaire statutaire de 18 heures, ils
enseignent pendant 15,3 heures au 1er cycle et 13,4 heures au second cycle.
En moyenne, les ressources publiques pour l’éducation semblent un peu moins concentrées sur les
populations d’élèves que dans les pays de la région en 2011 : i) le coefficient de Gini est égal à 0,43
contre 0,6 dans les pays francophones et 0,4 dans les pays anglophones ; ii) la proportion des res-
sources publiques consommées par les 10% les plus éduqués est estimée à 30% alors que la
moyenne régionale se situe autour de 40%. Il est probable que le niveau assez bas du coût unitaire
dans l’enseignement supérieur explique assez bien cet état.
Si les résultats mentionnés ci-dessus font apparaître le Cameroun comme un pays plus égalitaire que
nombre de pays de la région, il existe cependant des disparités sociales très fortes dès lors qu’on
s’écarte des ratios globaux. Les éléments du contexte et l’analyse du système éducatif dans le dia-
gnostic ont permis de relever onzepoints saillants portant sur des aspects qui devraient faire l’objet
d’une vigilance particulière dans le but d’être améliorés :
1) L’importance des enfants non scolarisés. Ils représentent environ 8% d’une classe d’âge. Des
efforts au niveau de l’offre et de la demande doivent être faits pour réduire rapidement ce taux.
2) Si les redoublements et les abandons ont diminué depuis une dizaine d’années, les abandons en
cours de cycle restent élevés : sur cinq enfants qui accèdent au primaire, seulement trois atteindront
la classe terminale de ce cycle. Dans le secondaire, l’examen « probatoire » joue le rôle habituelle-
ment dévolu à la classe terminale en matière de régulation des flux si bien que moins de deux élèves
sur dix qui accèdent au primaire atteindront la classe terminale du secondaire. La lutte contre les
abandons en cours de cycle devrait être une priorité, en particulier dans le deuxième cycle secon-
daire où l’indicateur synthétique d’efficacité a chuté de vingt points en neuf ans.
3) Les disparités en matière de scolarisation sont considérables : selon le genre, d’abord, mais da-
vantage entre la localisation urbaine et rurale et, surtout, quant à la richesse et aux régions. Une po-
litique de réduction systématique de ces disparités doit être définie rapidement et appliquée.
41
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
4)Le bilinguisme qui est un atout réel dans le contexte du renforcement de l’intégration nationale et
de la mondialisation peine à prendre ses marques dans le quotidien des camerounais. Des actions
urgentes et vigoureuses seront nécessaires pour lui conférer la place qui est la sienne.
5) La qualité, mesurée par les acquis scolaires, peut être améliorée en agissant sur les variables de
contexte scolaire les plus coûts-efficaces. En s’appuyant sur les résultats d’études récentes, il est
possible d’agir rapidement.
6) Mesuré sur les cinq dernières années, le financement du système scolaire privilégie le secondaire
qui consomme presque la moitié des dépenses publiques d’éducation. Le primaire en consomme
35%, le supérieur 14% et la formation professionnelle moins de 2% (en utilisant, certes, des ensei-
gnants du primaire et du secondaire en complément de ses formateurs). Cette structure est sensi-
blement différente de la moyenne régionale observée qui accorde 45% du financement public au
primaire, 32% au secondaire et 21% au supérieur. Si cette moyenne n’a pas de valeur normative,
l’accueil dans des conditions convenables d’élèves dans le primaire et d’étudiants dans le supérieur
(surtout avec le développement anticipé des filières technologiques supérieures) militent pour un
rééquilibrage rapide et conséquent de ce financement. C’est le cas, notamment, de l’enseignement
supérieur qui accueille toujours plus d’étudiants avec la même part du budget de l’Etat depuis cinq
ans : réguler les flux à l’entrée des universités ? Accroître le financement étatique ? Trouver de
nouvelles sources de financement ? L’éventail des possibilités est large.
7) la consommation des ressources publiques est faite d’une manière que l’on doit qualifier
d’inéquitable puisqu’elle profite systématiquement à certains élèves dont les caractéristiques sont :
masculin, urbain, hors régions septentrionales et dont les parents appartiennent au quintile supérieur
de richesse. Le financement de l’éducation par les parents est par ailleurs élevé et il pallie le recul
relatif du financement public, en particulier pour le financement des maîtres des parents dans le
primaire (18% des enseignants de ce cycle) et les vacataires (38% des enseignants du secondaire
général et public). La recherche d’une plus grande équité passe par le financement par l’Etat de ces
enseignants.
8) La poursuite d’études longues ne garantit pas l’accès au secteur moderne de l’économie car les
emplois créés n’absorbent pas les sortants de la partie haute du système éducatif, ce qui gonfle le
stock – déjà élevé – des candidats à la recherche d’un emploi dans ce secteur qui offre de meilleures
opportunités de carrière. Il en découle généralement une déqualification pour les candidats embau-
chés au préjudice de ceux qui ont suivi des études moins longues avec, comme conséquences, une
rémunération plus faible et une frustration. Le secteur informel non agricole absorbe finalement une
grande partie des sortants mais dans des conditions peu favorables. Ceci constitue, de surcroît, un
gaspillage des ressources publiques déjà bien limitées pour l’éducation. Afin de réduire ce cumul de
dysfonctionnements, il conviendrait de faciliter l’insertion professionnelle des sortants dès la fin du
primaire/fondamental par la mise en place de cursus mieux adaptés aux qualifications demandées ;
sur ce point, un nouveau dispositif de formation professionnelle souple et efficace serait un atout
majeur.
9) Un point très important, dans le contexte de croissance des effectifs scolarisés, est d’abord celui
de la répartition des moyens entre les établissements. Là encore, disparité et absence d’équité sont
importantes. Quelle cohérence veut-on ? Quels modes de gestion veut-on privilégier (contractualisa-
42
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
tion, autonomie plus large, etc.) pour mieux répartir et utiliser les moyens accordés aux établisse-
ments (meilleure utilisation des enseignants, par exemple).
10) Cette approche par les moyens est, certes, utile mais elle est insuffisante car leur transformation
en résultats académiques dans la partie basse du système et d’insertion dans les segments terminaux
doit être prise en compte explicitement afin de déterminer les processus de transformation des
moyens les mieux adaptés au contexte de chaque établissement. Ceci passe par une structure ca-
pable de piloter cette mutation dans les esprits et les pratiques.
11) Au total, ce sont de multiples chantiers qu’il faudra ouvrir et coordonner en peu de temps et
avec des moyens limités. Pour que cela réussisse, il faut un dispositif coordonnateur fort au plan
technique et respecté au plan institutionnel afin que les inévitables arbitrages entre les ministères
concernés par cette mutation de l’éducation puissent se faire rapidement et de manière équitable.
En résumé, le système éducatif camerounais présente des points forts et des insuffisances dont les
principaux sont repris dans les encadrés ci-dessous.
Encadré 3 : Opportunités.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
DEUXIEME PARTIE
CADRE STRATEGIQUE
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
En 2006, le gouvernement avait défini et publié une stratégie sectorielle de l’éducation dessinant les
principales options de politique du pays jusqu’en 2015, sur la base de projections démographiques,
scolaires et financières couvrant la même période et adossée au Document de Stratégie pour la Ré-
duction de la Pauvreté(DSRP)6 de 2003.
Les défis auxquels le système éducatif camerounais était confronté en 2006 relevaient de quatre
questions :
Les capacités d’accueil à l’école primaire restaient à développer massivement, le principal obstacle
étant la question enseignante ;
La pratique excessive du redoublement constituait un handicap sérieux à la rétention en même
temps qu’une réserve importante d’efficience ;
Le caractère imprécis de la gestion, en particulier dans la répartition des enseignants dans les écoles,
posait un problème d’efficience comme d’équité ;
La faiblesse des régulations des flux entrainait une croissance mal maîtrisée des effectifs dans la
partie haute du système, déséquilibrant les financements.
Les stratégies définies en 2006 ont permis d’enregistrer des progrès très notables.
La contractualisation de plus de trente-sept mille instituteurs qualifiés, dont treize mille vacataires,
appuyée par les partenaires du secteur (FTI et AFD), a réglé la plus grosse part des problèmes
d’accès et a permis d’atteindre une couverture acceptable, avec en toutes régions des taux bruts
d’accès et de scolarité supérieurs à 100 %.
Les questions d’efficience de l’affectation des enseignants et de régulation des flux, plus com-
plexes, restent en revanche posées en 2013.
Sous cette réserve, il y a tout lieu de se féliciter de la démarche sectorielle adoptée en 2006 et des
fruits qu’elle a portés.
Le gouvernement n’a pas attendu le rendez-vous des OMD en 2015 pour procéder à une nouvelle
analyse exhaustive du système éducatif national.
Un nouveau RESEN a été mené en 2012 et 20138. Ce diagnostic relève les difficultés les plus sail-
lantes qui restent à affronter aujourd’hui, à savoir :
6
République du Cameroun, Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté, 2003
7
République du Cameroun, Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi, DSCE, 2010
8
République du Cameroun, Le système d’éducation et de formation du Cameroun dans la perspective de
l’émergence,(RESEN), 31 janvier 2013.
46
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Le processus de réflexion stratégique ne prend pas fin pour autant avec leur publication.
En effet, selon les domaines d’intervention des ministères, la réflexion a pu prendre un tour précis
ou opérationnel, ou rester prudente et en quête de données complémentaires avant de se cristalliser
sous forme de décisions fermes. Au titre des processus de décisions stratégiques encore en cours, on
peut citer la réflexion sur les modalités de mise en œuvre de la réforme de l’enseignement fonda-
mental, ou les moyens à employer pour faire évoluer l’offre d’enseignement supérieur. Dans ces cas
là et dans quelques autres, des phases préparatoires d’études, de concertation et de réflexion sont
encore nécessaires.
L’ensemble des documents qui constituent la stratégie sectorielle de l’éducation du Cameroun doit
donc être perçu comme la photographie, en mai 2013, de l’état de la réflexion stratégique, et non
comme un ensemble de décisions arrêtées une fois pour toutes pour une période de dix années.
- en matière pédagogique, la réforme des curricula et celle de la formation des enseignants concer-
nent l’ensemble du secteur ;
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
48
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
La vision de développement du pays à l’horizon 2035 appelle une redéfinition conséquente des mis-
sions assignées à l’école ainsi que l’adoption des grands principes devant la régir.
La mission essentielle de la nouvelle école reste la formation complète du citoyen sur les plans in-
dividuel, collectif, moral, économique, intellectuel, politique et civique.
S’appuyant sur les lois citées plus haut et sur la vision de développement du pays à l’horizon 2035,
leDocument de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) prescrit une réorganisation du sec-
teur de l’éducation en vue d’offrir :
un enseignement fondamental de qualité couvrant le cycle primaire et le premier cycle du secon-
daire ouvert au plus grand nombre d’enfants de 6 à 15 ans, et permettant de porter le niveau moyen
d’instruction sur un sentier cohérent avec la vision du Cameroun émergent à l’horizon 2035 ;
un enseignement secondaire de deuxième cycle de qualité reposant sur un équilibre dynamique
entre l’enseignement général et l’enseignement technique, et préparant aux études supérieures dans
les filières prioritaires pour le développement d’une économie appelée à s’industrialiser davantage ;
une formation professionnelle reposant sur un dispositif modernisé et considérablement renforcé
pour pouvoir dispenser aux élèves sortant des premier et deuxième cycles de l’enseignement secon-
daire général un paquet solide de connaissances axées sur la maîtrise des savoir-faire requis sur le
marché de l’emploi et préparant les bénéficiaires à la création d’emplois ;
un enseignement universitaire professionnalisé ;
une formation continue étendue et doublée d’un système de valorisation des acquis de
l’expérience ;
la maîtrise réelle des effectifs indispensables pour garantir la qualité de l’enseignement, ce
qui suppose la définition d’un système de régulation des flux transparent et crédible ;
le renforcement du dispositif d’orientation scolaire, universitaire et professionnel, ainsi que la reva-
lorisation de la grille des salaires des métiers techniques.
L’ensemble de ces orientations nécessite la mise en œuvre des réformes d’ordre général, institution-
nel, pédagogique et surtout leur application effective au niveau local.Ces réformes seront déclinées
dans le cadre stratégique.
3.2. Principes directeurs
Neuf principes sous-tendent les actions entreprises dans le cadre de la présente stratégie. Ces prin-
cipes ont guidé les travaux de sa rédaction, permis et justifié des arbitrages, et trouvent de nom-
breuses traductions concrètes dans les actions programmées.
Face à la montée de l’incivisme, de l’immoralité et à la crise des valeurs de paix, de travail, de soli-
darité et de transparence, la nécessité de renforcer l’éducation civique s’impose de nos jours au Ca-
meroun. Ce renforcement se traduira par :
l’enseignement de l’éducation civique à tous les niveaux d’études ;
développement systématique de la lutte contre les comportements inciviquesen milieu scolaire et
universitaire.
Ce principe vise à conférer plus de pertinence aux contenus de formation. A ce titre la mise en place
de l’enseignement fondamental dont la finalité est de donner à chaque jeune camerounais un socle
minimal de connaissances et de compétences sera déterminante.
La réalité du droit à l’éducation et la démocratisation effective du système supposent que l’Etat as-
sure l’éducation pour tous dans le cycle primaire et une égalité d’accès à une éducation de qualité
dans les autres niveaux d’enseignement. Les mesures à prendre pour promouvoir l’égalité et l’équité
impliquent :
la poursuite des efforts vers la gratuité effective de l’école primaire ;
une discrimination positive dans l’allocation des ressources ;
la stabilisation des maîtres dans les zones difficiles peu scolarisées ;
une aide à la fréquentation scolaire au profit des populations les plus fragiles (en raison de leur pau-
vreté, de leur lieu d’habitation et de leur genre) ;
la prise en compte des questions liées à l’éducation inclusive et aux populations déplacées vivant
sur le territoire.
Le gouvernement du Cameroun garantit le droit des organisations privées, des particuliers, des col-
lectivités locales, des confessions et de tout autre agent qui en a les moyens de créer et de gérer des
structures éducatives en conformité avec les lois et règlements en vigueur et selon leurs principes
propres. C’est le sens de la loi n° 2004/022 du 22 juillet 2004 fixant les règles relatives à
l’organisation et au fonctionnement de l’enseignement privé au Cameroun qui prévoit deux types
d’établissements privés : les établissements libres et les établissements sous contrat.
3.2.7.- Redevabilité
L’obligation des résultats ainsi que la gestion transparente et efficace des ressources allouées au
système seront érigées en principes de travail. Dans l’optique d’une gestion participative de l’école,
les communautés (APE/PTA, comités de développement villageois, associations des élites, syndi-
cats d’enseignants, collectivités territoriales décentralisées, entreprises, ONG, etc.) seront active-
ment associées.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
L’introduction graduelle de l’enseignement des langues et cultures nationales à tous les niveaux du
système d’éducation et de formation vise à renforcer la qualité des acquisitions en formant des
Camerounais enracinés dans leur culture et ouverts au monde, dans une perspective d’exploration et
d’exploitation du potentiel endogène capable d’accompagner l’émergence du Cameroun.
La présente stratégie sectorielle s’inscrit dans la lignée de celle de 2006 quant à l’objectif de la gé-
néralisation de l’accès et de l’achèvement du cycle primaire. Le cœur de la politique concerne la
profession enseignante. La contractualisation des enseignants nécessaires a concerné 37 200 ensei-
gnants depuis 2006, elle va s’étendre à 9 000 autres de 2014 à 2016.
La contractualisation sera proposée, sous certaines vérifications exposées plus loin, aux maîtres des
parents à la craie encore à la charge des familles, de façon à ce que d’ici 2016, plus aucune charge
de salaires ne repose sur les familles scolarisant leurs enfants dans les écoles publiques. A cette con-
tractualisation d’enseignants déjà présents dans les écoles s’ajoutera des recrutements nouveaux
dans le même statut, en nombre suffisant pour assurer l’accueil d’un nombre encore croissant
d’enfants.
La continuité marquera aussi les politiques visant la gratuité de l’enseignement primaire. La straté-
gie précédente avait permis la mise en place du paquet minimum livré aux écoles. L’accès gratuit au
livre scolaire dans les classes du primaire est la prochaine étape stratégique, concrétisée dans le
court terme par l’achat et la mise à disposition des livres essentiels dans les zones rurales ou défavo-
risées.
Le changement principal que marque la présente stratégie par rapport à la précédente relève du ca-
ractère désormais plus ciblé des politiques entreprises. Ceci est rendu possible par les progrès ac-
complis depuis plusieurs années en matière de déconcentration et de décentralisation.
En matière d’accès, des politiques de soutien à la demande sont spécialement adressées aux popula-
tions les plus éloignées de l’école et ne la fréquentant pas encore (minorités, pygmées, Bororos,
populations déplacées et réfugiées), en complément aux mesures traditionnelles d’augmentation des
capacités d’accueil. Sur ce terrain du reste, l’accent mis à la couverture des zones éloignées et diffi-
ciles sera beaucoup plus vigoureux, avec un ensemble de mesures orientées dans le même but
(primes de zone difficile, avantages de carrière et logements d’astreinte pour inciter les enseignants
52
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
à accepter d’y servir). La même idée inspire les politiques de développement de l’accès dans la par-
tie haute du système. Au secondaire, l’ouverture d’établissements de référence sera préférée à la
multiplication d’établissements incomplets ou n’atteignant pas une taille critique. Dans le supérieur,
l’augmentation des effectifs est attendue prioritairement dans des établissements plus orientés vers
les technologies et les qualifications professionnelles.
En matière de qualité également, les politiques seront désormais plus ciblées, dans la direction des
établissements les moins performants et d’une discipline maîtresse, la lecture à l’école primaire. Les
indicateurs retenus pour le suivi des politiques de qualité, aussi bien dans le primaire que dans le
secondaire, traduisent leur ciblage volontaire. Dans la partie haute du système, des politiques seront
spécialement orientées vers les établissements visant les qualifications professionnelles les plus
adaptées à l’environnement économique.
53
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Les principaux défis auxquels le système d’éducation et de formation camerounais est confronté et
qui appellent une réponse urgente sont :
la dégradation sensible de la qualité de l’éducation, telle qu’elle est perçue à travers des mesures
d’acquisitions scolaires (45% des élèves de l’année 5 du primaire ne savent pas lire ni calculer) ;
le caractère peu pertinent de l’offre de formation dans les parties moyenne et haute du
système éducatif (Enseignement Secondaire Technique, Formation Professionnelle et Enseignement
Supérieur) ;
la faiblesse du pilotage et de la gouvernance dans l’ensemble du système, menant à une distribution
peu équitable des intrants et à une certaine inefficacité dans leur utilisation ;
la persistance des disparités liées au genre, à la région de résidence et au revenu ; ces disparités
s’exprimant avec plus de force à mesure que l’enfant progresse dans sa scolarité.
La présente stratégie se décline en trois (03) axes : (i) accès et équité, (ii) qualité et pertinence et
(iii) gestion et gouvernance.Dans la suite du document ces axes seront décomposés en objectifs et
stratégies opérationnelles, conformément au tableau ci-après :
cioéconomique nomique
Promouvoir la recherche action et la recherche déve-
loppement au sein du secteur de l’éducation
Améliorer la santé en milieu scolaire et universitaire
1. Maintenir les mécanismes de régulation existants
(examens et concours) jusqu’à la création de nou-
veaux mécanismes à l’occasion de la mise en place
de l’enseignement fondamental
2. Renforcer la déconcentration et la dé centralisa-
Gouvernance et Améliorer la gouvernance et le
tion du système éducatif
pilotage pilotage du système éducatif
3. Améliorer la gestion des ressources humaines
4.Assurer une gestion efficace des carrières
Renforcer les capacités de planification du système
Améliorer la transparence dans la gestion des res-
sources
Objectif général : Améliorer l’accès et l’équité à tous les niveaux d’éducation et de formation.
La scolarisation primaire universelle reste l’une des priorités de la stratégie. L’exercice de simula-
tion financière permet d’estimer que cet objectif pourra être atteint en 2022. Eu égard aux actuels
taux d’accès (123,7 %) et d’achèvement (72 %) et surtout à leur dispersion, les politiques orientées
vers l’achèvement primaire universel visent aujourd’hui la réduction des disparités, au bénéfice des
populations les plus éloignées de l’école. Des mesures classiques d’augmentation des capacités
d’accueil sont cependant encore nécessaires.La contractualisation des maîtres des parents résiduels
permettra un nouveau progrès en direction de la gratuité de l’école et favorisera la fréquentation
scolaire des populations les plus pauvres.
L’accueil des enfants au préscolaire devrait atteindre 40 % en taux brut, contre 27 % aujourd’hui, la
cible prioritaire des politiques étant le monde rural, qui accuse beaucoup de retard en la matière.
La mise en place de l’enseignement fondamental mènera à des politiques d’accès différenciées se-
lon les cyclesau secondaire : l’accès au premier cycle sera favorisé, avec comme cible une transition
depuis l’école primaire devant atteindre 85 % des enfants, tandis que l’accès au second cycle sera
régulé. Cependant, la stratégie ne vise pas encore la généralisation de l’accès au premier cycle se-
condaire. En effet, la modélisation financière a montré que cet objectif n’est pas encore soutenable
au Cameroun. Le concours d’entrée en sixième sera donc maintenu, malgré les fortes pressions en
faveur de sa suppression. On sait par ailleurs qu’il sera nécessaire de renforcer les régulations des
flux vers la partie haute du système avant de généraliser la transition vers le collège.Ce renforce-
ment accompagnera la mise en place de l’enseignement fondamental.
La formation professionnelle devrait voir ses effectifs tripler en dix ans, majoritairement dans des
centres privés ou créés dans le cadre du partenariat public-privé, tandis que dans l’enseignement
supérieur, la modération de la croissance du nombre des étudiants dans les filières classiques est
attendue des nouveaux modes de formation du système éducatif mettant l’accent sur la diversifica-
tion des filières professionnelles et technologiques.
55
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Objectif spécifique n°1 : Porter le taux brut de préscolarisation de 27% en 2010 à 40% en 2020.
Pour y parvenir, le gouvernement développera l’expérience communautaire au bénéfice des popula-
tions rurales en impliquant les collectivités territoriales décentralisées et en encourageant l’offre
privée. Il assurera également le renforcement des capacités des encadreurs des CPC à travers la
chaîne de supervision pédagogique et le développement des curricula.
Stratégies :
Développer l’expérience communautaire au bénéfice des populations rurales
Pour étendre l’offre de préscolarisation aux zones rurales et par conséquent réduire les disparités,le
gouvernement va encourager la création des Centres Préscolaires Communautaires (CPC) dans des
zones ciblées, dans lesquelles les capacités d’accueil sont aujourd’hui loin de la moyenne nationale.
Le Gouvernement apportera un appui au développement de ces centres par l’attribution de subven-
tions, distribuées par les collectivités territoriales, qui permettront d’assurer la sensibilisation des
communautés intéressées, de construire et d’équiper les CPC. Il les aidera également dans le recru-
tement local de ces maîtres en définissant les critères et profils de poste.
Les enseignants des CPC bénéficieront d’une formation de base et d’initiation à la profession. Ils
participeront ensuite aux journées pédagogiques et aux rencontres des bassins pédagogiques. Le
programme officiel du préscolaire communautaire sera élaboré en fonction des réalités des centres.
Le Gouvernement apportera son appui aux expériences communautaires réalisées dans des zones
rurales pilotes qui ont montré une grande efficacité dans la scolarisation des enfants de 3 à 5 ans, et
cela grâce notamment à l’engagement des parents. Les relais communautaires animeront des ateliers
d’informations à l’éducation parentale auprès des communautés qui seront mobilisées et constituées
en comités de gestion des CPC.
Impliquer les collectivités territoriales décentralisées dans l’extension du préscolaire
Le Gouvernement va, par le biais des collectivités territoriales décentralisées, engager un pro-
gramme de construction de 100 CPC dans une première période de trois années, selon des normes
définies dans les cahiers de charges exigeantla présence des commodités de base dans les zones
d’implantation (eau, électricité, latrines, aire de jeu, clôture, mini bibliothèque).
Les collectivités territoriales décentralisées assureront le relais du Gouvernement pour l’appui con-
senti au préscolaire. Elles engageront des opérations de mobilisation des parents, d’acquisition des
équipements scolaires, de réhabilitation des locaux, et de rémunération du personnel d’appoint.
Inciter le secteur privé à développer une offre préscolaire formelle de qualité
Objectif spécifique n°2 : Améliorer l’accès tout en réduisant les disparités de toutes sortes dans
l’enseignement primaire.
Stratégies :
56
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Les besoins dans ce domaine sont importants. Le gouvernement a mis en place un programme plu-
riannuel de constructions nouvelles et de réhabilitation d’infrastructures existantes. Le gouverne-
ment va conduire un programme de construction d’écoles complètes, représentant environ 1500
salles de classes par an au début de la période de prévision, pour un peu moins de 3000 par an en fin
de période (2021). La communication par voie réglementaire des critères de préférence géogra-
phique dans les programmes de construction des écoles garantira une plus grande équité.Ce qui
permettra d’améliorer la présence des élèves et enseignants dans les écoles en toutes saisons et par-
tant d’améliorer la gestion du temps scolaire d’une part et de supprimer le double flux dans cer-
taines écoles d’autre part.
Cette opération a été un succès à un double titre. La question des vacataires, qui constituait un han-
dicap lourd pour le système, a ainsi trouvé une solution définitive. Le gouvernement camerounais a
montré sa capacité à respecter ses engagements et a pu, par ce mécanisme, augmenter de façon pro-
gressive ses charges salariales.
En 2013, la problématique est différente. La question des vacataires est réglée, mais celle des maîtres des
parents reste entière. Ces enseignants, recrutés et payés par les communautés, sont présents de longue date
dans les écoles camerounaises. Ils témoignent de la vigueur de la demande sociale d’éducation et des diffi-
cultés financières de l’Etat à recruter autant d’enseignants que nécessaire.
Leur nombre est estimé à 9 000. L’objectif de la stratégie sectorielle est qu’il n’y en ait plus aucun
en 2017. A ce moment-là, plus aucune école publique n’exposera les familles à des charges de sa-
laires.
Cette prise en charge des salaires constituera en même temps une mesure favorable à l’accès,
puisque les obstacles financiers à charge des familles seront très diminués.
Elle sera enfin une mesure de qualité, puisque la rémunération des maîtres parents est le plus sou-
vent très inférieure à celle des contractuels et les contraint à l’exercice d’une deuxième profession,
ce qui nuit à leur disponibilité.
A cette contractualisation des maîtres des parents résiduels s’ajouteront bien entendu les recrute-
ments nets de nouveaux contractuels nécessaires à l’expansion du système.
La stratégie entend continuer d’employer pour cette dernière phase de contractualisation un méca-
nisme financier du même type que celui employé pour la contractualisation des vacataires. Une par-
tie des fonds du GPE servirait de relais financier pour la première année de salaire de 3 000 nou-
veaux contractuels chaque année pendant trois ans, le budget de l’Etat assurant le relais de cette
rémunération à la deuxième année d’emploi et le recrutement d’un certain nombre de contractuels
au delà de 3 000. En 2017, les ressources nationales assurent l’entièreté de ces rémunérations
Les prévisions du modèle de simulation et le plan d’actions triennal permettent d’établir le schéma
suivant, qui illustre la progressivité du mécanisme et le jeu de relais entre les financements :
57
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Par ailleurs, le gouvernement étudie en 2013 la possibilité de mettre en œuvre un plan de recrute-
ment de contractuels plus ambitieux, qui permettrait de progresser plus vite dans la résorption des
disparités et dans l’amélioration du ratio élèves/maîtres. Des discussions sont en cours entre le Mi-
nistère de l’Education de Base, le Ministère de la Fonction Publique et celui des Finances. Ce plan
viendrait en addition des ressources budgétaires retenues comme hypothèses pour le modèle de si-
mulation et pour la présente stratégie.
En 2000, le gouvernement a opté pour une politique de zones d’éducation prioritaire. Cette dénomi-
nation est utilisée pour désigner les régions qui accusent un retard dans la scolarisation en général,
et en ce qui concerne les filles en particulier, en comparaison des valeurs nationales. Ces régions se
voyaient alors par principe favorisées dans l’allocation des intrants de base, dans le souci de com-
bler leur retard. Cette politique a porté ses fruits, puisque les écarts de scolarisation entre les régions
les moins favorisées et la moyenne se sont réduits de façon spectaculaire, bien que des disparités
liées au genre et aux revenus9 subsistent :
Tableau 16: Disparités en matière de scolarisation
9
Cf. annexes.
58
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
De nouvelles variables ont été intégrées dans l’analyse des disparités dans le système. Il s’agit no-
tamment de la géographie, du genre, de la richesse, etc. Elles permettent de disposer d’indicateurs
précis et reliés les uns aux autres. Cette approche sera affinée par la désagrégation des indicateurs
au niveau des arrondissements et des départements.
L’affectation des nouveaux enseignants recrutés dans les zones qui en ont le plus besoin sera favori-
sée par :
des compléments salariaux incitatifs ;
des logements d’astreinte dans les zones qui le requièrent ;
des mesures de carrière.
Au-delà des mesures d’offre, le gouvernement prendra des mesures de stimulation de la demande
d’éducation en employant des moyens tenant compte des aspirations particulières des communautés
(rations sèches, cantines, kits sanitaires, etc.). Le gouvernement avait institué la livraison aux écoles
primaires d’un paquet minimum de matériels et fournitures, comme mesure d’accompagnement à la
gratuité. Cette mesure n’a pas donné entière satisfaction. Elle fait partie des compétences transfé-
rées aux communes qui devront dorénavant le faire avec des crédits correspondants. Le gouverne-
ment va étudier avec les communes les possibilités d’amélioration du paquet minimum, du point de
vue de sa date de livraison aux écoles, généralement tardive, et de sa composition, souvent criti-
quée.
Stimuler la demande de scolarisation des jeunes filles issues des couches pauvres et défavorisées et celle des
enfants vulnérables10
Il s’agit d’étendre un système inspiré de celui mené dans les écoles pilotes (projet UNICEF), consis-
tant à octroyer des bourses et des kits pédagogiques aux filles les plus défavorisées et enfants les
plus vulnérables et employer en alternance ou en complément des mesures de nutrition scolaire (ra-
tions sèches, cantines). De même, des campagnes de sensibilisation visant à encourager la scolarisa-
tion des jeunes filles seront menées en direction des parents et des autorités traditionnellespar des
ONG et autres opérateurs intervenant dans ces localités. Il s’agira dans le même ordre d’idée de
construire des latrines séparées pour les filles et les garçons, des points d’eau potable, des lave-
mains et de fournir des kits sanitaires. Ces réalisations constituent des mesures incitatives pour
l’encouragement de l’accès et du maintien des filles à l’école.
Les effectifs pléthoriques de certaines classes constituent un facteur d’inégalité qui contribue aux
abandons et perturbe considérablement les apprentissages. Le ratio élève/maître moyen national de
54 dissimule bien des disparités dans ce domaine avec des classes qui accueillent, dans certaines
écoles, plus de 100 élèves. Le Gouvernement s’emploiera dans ses programmes de constructions à
la résorption de ces situations génératrices d’abandons et de très mauvaises performances.
10
Il s’agit ici des handicapés en tout genre, des refugiés, des enfants non scolarisés ou déscolarisés précoces, etc
59
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Les mesures d’accompagnement de la gratuité auront un effet important sur l’accès et le maintien
des populations les plus vulnérables à l’école. La prochaine étape vers la gratuité effective de
l’école primaire publique est la distribution de manuels scolaires dans les écolesdes zones priori-
taires. Le gouvernement approvisionnera progressivement les écoles primaires en manuels scolaires
essentiels à usage gratuit pour les élèves.
Prendre des mesures pédagogiques de lutte contre les disparités et les abandons
Le diagnostic a relevé de nombreuses disparités dans la rétention et la performance des élèves. Ces
disparités sont essentiellement fondées sur la richesse des familles. Cette dimension des disparités
est la plus résistante aux politiques publiques. L’administration combattra la sélectivité sociale par
des mesures suivantes :
l’édiction de normes sur l’évaluation, imposant par exemple la délibération du conseil des maîtres
ou d’école pour l’attribution des notes annuelles finales ;
le développement d’instruments de comparaison locale et d’harmonisation des devoirs ainsi que des
notes ;
la répression des comportements non souhaitables des enseignants dont on peut penser qu’ils nui-
sent aux enfants, d’autant plus que ceux-ci sont pauvres. Une étude sera commandée pour établir la
nature et la forme de ces comportements et pour proposer des politiques et actions ciblées en vue
de leur éradication ;
la réalisation d’études sur les obstacles à la rétention des enfants les moins riches au primaire et au
secondaire ;
l’implication des sociologues et des pédagogues dans l’identification de certains contenus et/ou
exercices à caractère socialement sélectif lors de la réforme des curricula ;
des mesures symboliques dans l’exaltation du mérite. Elles passent par l’octroi des récompenses et
distinctions aux enseignants/chercheurs et apprenants méritants,des actions de communication (par
exemple à l’occasion des cérémonies d’attribution des récompenses) sur les réussites individuelles
et/ou collectives d’enfants que les statistiques désignent comme ayant peu de chances de réussir ; ou
alors solliciter de l’élite locale issue des milieux peu favorisés de communiquer sur leur histoire
personnelle.
Le gouvernement va approfondir la réflexion de concert avec tous les acteurs intervenant dans le
dépistage, l’accompagnement ou le traitement du handicap (santé, affaires sociales, associations,
ONG, etc.) aux fins d’étudier les possibilités de réponse et d’adaptation du cadre scolaire (établis-
sements, équipements, outils didactiques, supports pédagogiques, formations spécifiques, pratiques
pédagogiques) pour une approche inclusive et/ou pour le développement de l’éducation spécialisée
si elle est plus adaptée à certains handicaps.
Des modules spécifiques seront développés dans le programme de formation initiale des formateurs.
Ils favoriseront une meilleure connaissance des handicaps et outilleront les futurs enseignants à
l’identification des handicaps les plus ordinaires ainsi qu’aux modalités de leur encadrement. Il
s’agira également de mettre sur pied dans les différentes régions un dispositif statistique visant à
mieux appréhender les élèves en situation de handicap. Par ailleurs ces modules de formation de-
vront contribuer à développer l’esprit de solidarité et les valeurs d’humanisme chez les apprenants.
60
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Dans cette perspective, des mesures provisoires seront prises. Ainsi, à la rentrée 2014, après valida-
tion des premières études, la formation initiale des enseignants intégrera la polyvalence (deux disci-
plines majeures et une mineure).
Les DRH des deux ministères directement concernés étudieront ensemble les perspectives de pro-
motion d’un certain nombre d’instituteurs du cycle primaire vers le sous cycle d’observation, leurs
éventuelles conséquences statutaires ou budgétaires, les modalités de sélection des candidats inté-
ressés.
De manière générale les stratégies pour parvenir à la mise en place de l’enseignement fondamental
porteront sur les trois volets ci-après (i) mesures administratives à prendre (ii) opérer des choix
pratiques sur certains aspects de la réforme (iii) mener des activités préparatoires.
Stratégies :
L’organisation générale des scolarités se fera selon le schéma suivant, esquissé dans le Document
de stratégie pour la croissance et l’emploi (2010) : « Le premier cycle de l’enseignement secondaire
(…) sera subdivisé en un sous-cycle d’observation d’une durée de deux ans et un sous-cycle
d’orientation d’une durée de trois ans, cette réforme s’accompagnant d’une diminution des dé-
penses d’administration au profit des intrants pédagogiques et d’un appui au développement de
l’enseignement privé. A la sortie de ce cycle, un premier niveau de régulation des flux suffisamment
fort sera mis en place, parallèlement au renforcement du système de formation professionnelle. »12
Des choix financiers ont été opérés, ainsi qu’une anticipation de l’évolution des flux, dans le mo-
dèle de simulation développé en février 2013 et servant de repère quantitatif à la stratégie sectorielle
11
Gouvernement du Cameroun, Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), 2010, p. 73.
12
DSCE, p. 74
61
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
de l’éducation. On relève dans ce modèle les deux indicateurs suivants, qui donnent une image des
profils de scolarité recherchés à moyen et à long terme :
Tableau 17 : Profils de scolarité à moyen et à long terme
% Base 2016 2020
Taux d’achèvement primaire 71,8 84,1 100
Taux de transition CM2-6ème 69,3 78,0 85,0
Taux de promotion fin 3ème / F4 en
68 46,1 32,7
2è cycle secondaire général
Source : Secrétariat Technique
En dépit des fortes pressions pour une ouverture plus large de l’entrée au collège, le gouvernement
a arbitré pour une ouverture progressive et une stabilisation de la transition au taux de 85 % jusqu’à
la fin de la période de prévision. Cela va de pair avec le maintien du concours d’entrée en sixième.
Cet arbitrage ne résulte pas d’une politique malthusienne du gouvernement pour le développement
du collège, mais de deux impératifs :
un impératif financier : le modèle de simulation a montré qu’il ne serait pas possible de mener une
expansion plus rapide des collèges sans dégrader sévèrement les conditions d’accueil
un impératif de régulation des flux, dans la mesure où l’une des caractéristiques du système éducatif
camerounais est la grande fluidité des parcours entre sa partie basse et sa partie haute.
A long terme, le point central de la régulation des flux sera l’examen et/ou le concours de fin
d’enseignement fondamental. Tant que ce dispositif n’est pas mis en place, le gouvernement juge
plus prudent de garder la maîtrise de la régulation des flux en fin d’école primaire.
L’ouverture de la transition du primaire vers les années suivantes correspond à une augmentation de
60 % en dix ans des effectifs scolarisés dans le premier cycle du secondaire actuel. Cette valeur est
retenue à titre d’objectif. Une transition absolue (100 %) s’avèrerait financièrement insoutenable.
Le gouvernement arrête le principe d’une réforme des curricula. Cette réforme devra donner du sens
à la continuité des parcours scolaires sur dix ou onze années ainsi qu’aux finalités désormais plus
larges du premier cycle du secondaire. Elle sera aussi l’occasion nécessaire d’une actualisation des
programmes et d’un allègement de certains contenus notamment dans le sous système francophone,
avec un accent particulier sur la promotion du bilinguisme à tous les niveaux d’enseignement.
Orienter la formation des formateurs vers la polyvalence des enseignants du secondaire
Le Gouvernement opte pour une orientation vers la polyvalence des enseignants du secondaire (les
professeurs seront formés dans trois disciplines à l’ENS, deux majeures et une mineure). Cette po-
lyvalence est rendue nécessaire à cause du déploiement d’établissements de petite taille dans les
zones rurales d’une part et l’indispensable résorption du gap en personnel enseignant d’autre part.
62
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
La réorganisation du réseau scolaire s’avère nécessaire pour assurer la continuité éducative. Les
études envisagées permettront d’en définir les contours.
Le principe d’une refonte radicale de la gestion des flux dans le système éducatif camerounais a été
posé par le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi de 2010, qui énonce comme ob-
jectif « la maîtrise réelle des effectifs indispensables pour garantir la qualité de l’enseignement, ce
qui suppose la définition d’un système de régulation des flux transparent et crédible, le renforce-
ment du dispositif d’orientation scolaire ». Il poursuit : « à la sortie de ce cycle (fondamental), un
premier niveau de régulation des flux suffisamment fort sera mis en place, parallèlement au renfor-
cement du système de formation professionnelle. (…) Le second cycle de l’enseignement secondaire
devrait, pendant la période de mise en œuvre du DSCE, s’arrimer davantage à l’enseignement su-
périeur et ajuster progressivement ses effectifs à la capacité d’accueil de ce dernier. »13
Le modèle de simulation développé en 2013 intègre ces options stratégiques. Il prévoit une expan-
sion mesurée des effectifs du second cycle secondaire, associée à une diminution de la transition
entre le deux cycles du secondaire. A terme :
l’enseignement fondamental devra connaître une gestion libérale des flux, sous l’objectif de
promouvoir le plus grand nombre possible de jeunes vers son achèvement. Cela correspond à une
compréhension du cycle fondamental comme étant le contenu du droit à l’éducation
symétriquement, tous les parcours scolaires au-delà de l’enseignement fondamental seront pilotés
selon la logique éventuellement sélective des besoins économiques et de l’emploi, avec des
mécanismes de régulation assortis de passerelles destinées à rendre les parcours plus fluides.
La gestion des flux repose sur peu d’outils, les examens et les concours en sont les principaux, les
aides à l’orientation y contribuent. C’est pourquoi la question des examens, concours et certifica-
tions à réformer ou à installer à l’occasion de la mise en place de l’enseignement fondamental sera
la première à être traitée pendant la première phase de la stratégie. C’est une question complexe en
raison de la multiplicité des solutions possibles (examen de fin de fondamental ou concours
d’entréeen sixième, examen et concours, possibilité ou non de se présenter de multiples fois au con-
cours, pré-orientations vers la formation professionnelle favorisées ou non, etc.).
En tout état de cause, la prudence commande de ne pas renoncer aux instruments actuels de régula-
tion, en particulier le concours d’entrée en sixième (ou Common Entrance Examination dans le
sous-système anglophone) et le probatoire, avant d’avoir arrêté les dispositions nouvelles. Elle
commande également, jusqu’à la fin de la période modélisée, de maintenir la transition de l’école
primaire vers le collège à un taux inférieur à 100 %.
D’autres choix de politique pour la mise en place de l’enseignement fondamental sont encore ou-
verts. Ces choix méritent une réflexion approfondie et éclairée par des études précises, qui seront
menées au cours de la première étape de la mise en œuvre (2014 -2016) de la présente stratégie sec-
torielle.
13
DSCE 2010, p. 73 et 74
63
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
L’actuel premier cycle de l’enseignement secondaire (quatre ans dans le sous-système francophone,
cinq dans le sous-système anglophone) sera divisé à partir de 2016 en deux sous-cycles distincts :
un sous cycle d’observation de deux années et un sous cycle d’orientation de trois années.
L’adjonction d’une année dans le sous-système francophone permettra d’aligner les deux sous-
systèmes sur la même structure. Le second cycle du secondaire sera harmonisé à terme sur un
schéma de deux années dans les deux sous-systèmes.
Aucune option définitive n’a été prise face à l’alternative qui consiste soit en une expansion des
effectifs du sous-cycle d’observation, suivie quelques années plus tard par l’expansion du sous-
cycle d’orientation, soit en l’accroissement simultané de l’offre sur l’ensemble du cycle. Des études
approfondies sur les conséquences de chacune des options permettront de définir une position d’ici
2015. C’est alors que pourrait démarrer la phase d’expérimentation centrée sur le socle minimum de
connaissances et de compétences.
Le gouvernement entend aussi arrêter des choix pédagogiques importants avant de développer les
capacités d’accueil du premier cycle du secondaire. Il s’agira de trouver des réponses aux questions
suivantes : quelles disciplines doivent-elles contribuer au socle minimum de connaissances recher-
ché par l’enseignement fondamental ? Comment et jusqu’où est-il souhaitable de les regrouper pour
les confier au même enseignant ? Quelles sont les modalités d’évaluation susceptibles à la fois de
certifier l’acquisition des connaissances et compétences de base, et d’orienter les jeunes de façon
harmonieuse ? A quel type d’enseignants faudra-t-il faire appel dans le sous-cycle d’observation et
dans le sous cycle d’orientation ? L’étude minutieuse de l’ensemble des options possibles, de leurs
coûts, des difficultés liées à leur mise en œuvre, ainsi que la concertation avec la profession ensei-
gnante et la communauté éducative permettront de trouver les réponses les plus appropriées.
64
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Le gouvernement écrira en 2013 les termes de référence pour un certain nombre d’études qui seront
réalisées avec l’appui de spécialistes de plusieurs disciplines.
Dans le domaine de la pédagogie et en relation avec les travaux de révision des curricula, une étude
sera consacrée à la question des enseignants, de leur polyvalence, de leur statut et de leur formation
initiale. Elle intégrera la recherche de solutions acceptables pour l’enseignement des disciplines
telles que les langues vivantes qui n’exigent pas des enseignants polyvalents dans les établissements
de petite taille. Cette étude devra également se pencher sur les méthodes pédagogiques les plus ap-
propriées à l’acquisition des compétences du socle commun, sur l’organisation des établissements et
des grilles horaires.
S’agissant des infrastructures, une étude sera consacrée à la carte scolaire. Elle visera notamment à
définir les stratégies appropriées en vue de rapprocher les établissements des populations dans les
zones de faible densité de population et à arrêter les modèles architecturaux (comment rénover les
bâtiments existants, quelles caractéristiques appliquer aux nouvelles constructions). Cette étude
devra examiner les solutions possibles en termes de transport ou d’hébergement des jeunes (inter-
nat, familles d’accueil encadrées et indemnisées) dans les zones les plus difficiles à desservir.
Pour ce qui est de la gestion des flux et de l’orientation scolaire, l’étude projetée aura pour finalité
(a) d’éclairer le choix entre une expansion successive ou concomitante des deux sous-cycles (b), de
déterminer les procédés de certification de fin de sous-cycles et de fin de cycle, (c) de déterminer
les procédures et les instruments d’orientation des jeunes en fin de cycle, vers le secondaire général
ou technique, la formation professionnelle ou la vie active.
L’étude sur la gouvernance examinera les avantages, les inconvénients et les coûts associés du re-
groupement éventuel des entités administratives de l’ensemble de l’enseignement fondamental, au
niveau central comme aux niveaux déconcentrés et décentralisés.
Des concertations seront organisées avec la profession enseignante, les organisations de parents
d’élèves et la communauté éducative sur les résultats des études ci-dessus évoquées au fur et à me-
sure de leur réalisation, avant la prise des décisions définitives.
Objectif spécifique n°4 : Améliorer l’accès en réduisant les disparités de toutes sortes dans
l’enseignement secondaire général et technique (second cycle)
L’objectif visé par la stratégie en ce qui concerne l’accès au second cycle du secondaire (général ou
technique) est d’installer des mécanismes de régulation qui permettront d’améliorer la qualité et de
maintenir la croissance des effectifs à un niveau financièrement soutenable, correspondant aux be-
soins du pays en qualifications de niveau élevé.
Stratégies :
C’est pourquoi la promotion du premier au second cycle du secondaire, qui concerne aujourd’hui
environ 60 % des élèves, ne devrait en concerner que 30 % en fin de période, ce qui correspond
malgré tout au triplement du nombre d’élèves de terminale d’ici 2021, en raison de l’augmentation
considérable des cohortes qui sont attendues à la fin du nouveau sous cycle d’orientation dans la
perspective de l’enseignement fondamental.
65
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
La stratégie opte pour le maintien de la répartition actuelle des élèves entre le secondaire général
(79%) et technique (21%). Pour accroitre l’offre dans le secteur public, les autorités entendent créer
de grands établissements bénéficiant de l’ensemble des équipements nécessaires pour en faire des
lycées (d’enseignement général ou technique) de référence ou d’excellence.
L’enseignement privé verra sa participation augmenter dans l’offre d’éducation au second cycle du
secondaire, de 27% aujourd’hui à 60% en fin de période (2021). Le gouvernement utilisera pour
cela des incitations financières pour aider les promoteurs privés à soutenir la croissance de leur
offre dans ce segment. Il diligentera dans la première étape de la mise en œuvre de la stratégie, une
étude aux fins de déterminer la forme optimale de ce soutien et ses procédures d’application.
Stratégies :
Le gouvernement écrira en 2013 les termes de référence des études qui seront réalisées avec l’appui
des spécialistes de plusieurs disciplines. Les résultats de ces études permettront de maîtriser
l’environnement de la formation professionnelle, du monde du travail et du partenariat entre le sec-
teur public et le secteur privé. En outre, au regard de la position transversale de la formation profes-
sionnelle au sein du système, les résultats de ces études permettront d’accroître l’employabilité de la
population active en adéquation avec les besoins du système productif et d’affiner la politique de
gestion des flux que le Gouvernement lui assigne.
Pour accueillirles flux sortant du secondaire, le gouvernement a décidé de diversifier l’offre pu-
blique de formation du supérieur en développant les formations courtes (IUT, formation en 2 ans)
dans les filières technologiques et professionnelles, en augmentant les effectifs des étudiants de ces
filières et en portant la part du privé à 20% en 2022 (14,9% en 2011). En outre, la modification de
la pondération au profit des filières scientifiques et technologiques sera favorisée par
l’augmentation du nombre de bacheliers dans ces filières, conséquence de la politique
d’augmentation des effectifs menée au niveau du secondaire dans les disciplines scientifiques. Les
mesures ci-après seront prises à l’effet de favoriser une meilleure régulation des flux :
Développer la composante technologique et professionnelle de l’enseignement supérieur afin de
produire des ressources humaines de qualité dans les domaines stratégiques définis dans le DSCE ;
Moderniser et professionnaliser les établissements facultaires classiques afin de rapprocher
durablement les facultés classiques des milieux socioprofessionnels et d’adapter leur formation à la
demande des entreprises aux fins de garantir l’employabilité des diplômés ;
Structurer, améliorer et valoriser la recherche et l’innovation universitaires ;
Assurer l’internationalisation de l’enseignement supérieur afin de renforcer le système national de
la recherche et de l’innovation universitaires ainsi que les transferts de technologie.
Pour alléger la formation de type présentiel, les approches innovantes comme les formations ou-
vertes à distance ou de type hybride (à l’image de l’Université virtuelle de Yaoundé récemment
développée) seront encouragées. Le gouvernement entend par ailleurs développer des passerelles et
des articulations entre le supérieur et la formation professionnelle dans le but de diversifier l’offre
de formation de ce sous-secteur pour un enseignement supérieur qui tienne compte de l’emploi et
des exigences économiques du pays.
Avec 270 300 étudiants (soit 1318 pour 100 000 habitants), un taux de transition du secondaire vers
le supérieur de 63%, et 84,4% des bacheliers qui s’inscrivent dans le supérieur public, les effectifs
de l’enseignement supérieur camerounais doubleraient en moins de dix ans. Il est donc nécessaire
d’opérer une gestion des flux pour assurer la maîtrise de l’accès afin de maintenir l’augmentation du
nombre d’étudiantsdans des proportions soutenables. En ramenant progressivement ce taux de tran-
sition à 60% dès 2022, le gouvernement entend maîtriser l’augmentation de ce sous-secteur qui ac-
cueillera 768 100 étudiants en 2026, soit 2100 étudiants pour 100 000 habitants.Cette limitation
relative de l’accès aux établissements publics de l’enseignement supérieur repose sur trois méca-
nismes :
67
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Le Gouvernement consentira des appuis multiformes pour soutenir la création d’établissements pri-
vés. La priorité sera accordée à ceux offrant des formations dans les filières scientifiques et techno-
logiques.
Objectifs spécifique n°7 : Promouvoir une alphabétisation fonctionnelle pour les jeunes et les adultes.
L’alphabétisation des adultes est conçue comme une modalité alternative d’accès aux savoirs de
toutes sortes. En effet, un adulte alphabétisé est un être nouveau, capable de modifier favorablement
son environnement, et de participer à l’accompagnement scolaire de sa progéniture.
Quant à l’éducation de base non formelle, elle constitue une opportunité de rattrapage scolaire pour
les enfants jamais scolarisés et/ou déscolarisés précoces pour des raisons diverses.
Stratégies
Finaliser et valider une politique nationale d’alphabétisation et d’éducation de base non formelle.
Pour éradiquer l’analphabétisme, le gouvernement travaille actuellement avec ses partenaires tech-
niques et financiers à l’effet d’élaborer une politique nationale d’alphabétisation et d’éducation de
base non formelle qui va orienter et encadrer les activités de ce sous-secteur qui souffre d’un sous-
financement chronique. Il s’agira d’élaborer et de valider les outils pédagogiques en prélude à leur
expérimentation sur le terrain.
2. Impliquer les collectivités territoriales décentralisées et les organisations de la société civile dans le déve-
loppement de l’alphabétisation fonctionnelle
Le Gouvernement prendra des mesures pour que les collectivités territoriales décentralisées et les
organisations de la société civile organisent et conduisent des activités de lutte contre
l’analphabétisme et l’illettrisme des jeunes et des adultes, conformément aux dispositions de la loi
sur la décentralisation.
A ce titre, des offres d’éducation alternatives au modèle de l’école formelle seront proposées aux
enfants jamais scolarisés et déscolarisés précoces, dans la mesure des possibilités, pour leur per-
mettre d’acquérir une éducation de base de qualité.
Dans cet ordre d’idées, un cahier de charges définissant les rôles et les responsabilités de chaque
partie sera élaboré.
Objectif spécifique n°8 : Développer une politique commune des constructions et réhabilitations des
infrastructures.
68
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Stratégies
Le gouvernement, tirant les leçons des politiques antérieures entend désormais privilégier la cons-
truction d’écoles et d’établissements complets (comprenant les salles de classes et les équipements
communs, bureaux, magasins, latrines, eau, clôture) au lieu des simples blocs de salles suivant une
programmation rigoureuse et bien planifiée. En effet, les pratiques anciennes n’ont pas été favo-
rables à la qualité de l’accueil et à la rétention des élèves, elles ont aussi posé de nombreux pro-
blèmes lorsqu’il s’est agi de compléter les infrastructures et les équipements.
Le gouvernement anticipera les besoins générés par le développement espéré des TIC dans les
écoles primaires. A cet effet, il expérimentera l’électrification solaire des écoles dans certaines
constructions nouvelles en milieu rural.
Par ailleurs, il entend, en plus de son programme de constructions nouvelles, compléter une partie
des bâtiments existants par l’adjonction de laboratoires scientifiques, de logements d’astreinte et de
quelques internats.
Intégrer des logements pour enseignants dans la construction de nouvelles écoles des zones sous-scolarisées
et/oud’accès difficile, dans lesquelles la rétention des enseignants est incertaine.
Un arrêté du 31 décembre 2010 a fixé les modalités du transfert aux communes de la maîtrise
d’ouvrage de la construction, de l’équipement et de la réhabilitation des écoles primaires. Ce trans-
fert est effectif depuis 2011.
Les fonctions de contrôle appartiennent au Ministère des Travaux Publics, qui les exerce avec ses
services déconcentrés installés dans les départements. Il en résulte quelquefois des problèmes de
retards dans l’exécution des chantiers et dans la qualité des bâtiments. Face à cette difficulté, le
gouvernement entend prendre deux mesures :
69
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
déployer dans chacun des 58 départements un technicien des constructions chargé de fournir une
assistance à la maîtrise d’ouvrage exercée par les communes et définir son rôle par voie
réglementaire;
renforcer le contrôle de l’exécution de chaque marché de construction.
Dans le secondaire
La maîtrise d’ouvrage des constructions reste exercée par les services du Ministère des travaux pu-
blics établis dans les départements. Ces services exercent également les missions de suivi et de con-
trôle.
Le gouvernement adoptera les mêmes mesures pour l’assistance à la maîtrise d’ouvrage et le con-
trôle.
Mettre en place une politique différenciée des constructions scolaires en fonction des zones écologiques.
Il s’agit de diversifier les modèles de construction en tenant compte des réalités locales et des catastrophes
naturelles (géologiques, climatiques, hydrologiques, écologiques, etc). Ces constructions intégreront des
bâtisses sur pilotis, des constructions en matériaux locaux, des préfabriqués, etc. Une étude sera commandée
pour déterminer les types de constructions adaptées à chaque milieu.
Le choix des localités devant bénéficier de constructions scolaires est encadré dans une procédure
formelle mais les critères de priorité ne sont pas explicites.
Les demandes des populations ou de leurs représentants sont recueillies par les autorités déconcen-
trées du MINEDUB et suivent une voie hiérarchique ascendante, chaque échelon exprimant un avis.
L’administration centrale n’a que peu de moyens pour examiner la pertinence de ces avis, généra-
lement positifs, elle se trouve démunie pour différer ou refuser des projets non urgents ou inappro-
priés. Faute de critère de priorité clair, cette procédure manque d’intérêt. C’est pourquoi le gouver-
nement va se doter de deux outils lui permettant d’exercer une meilleure régulation de sa politique
de construction :
le géo référencement de l’ensemble des écoles primaires permettra aux services de l’administration
centrale de connaître avec précision les distances séparant les différentes écoles du réseau scolaire
et de localiser les implantations sollicitées. Ceci permettra que l’appréciation de l’opportunité
d’implanter soit fondée sur un jugement basé sur des données objectives ;
un texte réglementaire qui complètera la procédure actuelle en énonçant les critères de priorité des
programmes de construction sera pris. Ces critères prendront en compte, selon des pondérations à
définir, les deux priorités critiques des travaux de construction que sont :
l’amélioration de l’accès dans les territoires souffrant encore d’un manque de capacités d’accueil et
d’un réseau scolaire lacunaire ;
la résorption des effectifs pléthoriques de certaines classes et des situations de double-flux générées
par le manque de salles.
Le texte clarifiera également les modalités de réhabilitation des salles en termes de coût/efficacité.
Dans le secondaire.
70
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
La procédure de sélection des sites est similaire à celle employée dans le primaire, mais démarre à
l’échelon régional. La question du caractère non explicite des critères se pose de la même façon.
Cependant, le gouvernement opte pour la construction d’établissements de grande taille, avec inter-
nats, de façon à pouvoir disposer des équipements nécessaires sans gaspillage et à favoriser
l’utilisation rationnelle des spécialités des enseignants. Par conséquent, les localités candidates à de
telles constructions sont moins nombreuses. Le gouvernement entend toutefois clarifier ses critères
d’implantation par voie réglementaire.
Encadré 4 : Reformes envisagées en matière d’accès et d’équité dans les structures d’éducation et de
formation
Objectif général : Améliorer la qualité des apprentissages tout en adaptant leurs contenus à
l’environnement socioéconomique.
Les objectifs en matière d’amélioration de la qualité de l’éducation sont différenciés selon les seg-
ments et de plusieurs natures ; ils appellent plusieurs types de politiques : des politiques classiques
d’intrants et des politiques nouvelles, ciblées sur des disciplines ou des établissements particuliers.
Pour l’ensemble du secteur, les autorités entendent poursuivre l’amélioration de la qualité des ser-
vices éducatifs à travers des politiques d’intrants. Les manuels scolaires au primaire, les équipe-
ments documentaires ou spécialisés au secondaire, la formation des enseignants dans tous les sous-
secteurs seront les leviers de cette politique.
A l’école primaire, la situation inquiétante de l’apprentissage de la lecture appelle une réponse spé-
cifique, de même que la dispersion des résultats scolaires des enfants. Des politiques ciblées font
alors le choix des autorités, sur une discipline, la lecture, et sur la résorption progressive des points
faibles de la qualité, c’est à dire des écoles souffrant de trop de handicaps pour atteindre des per-
formances acceptables.
71
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Dans la formation professionnelle et la partie haute (enseignement secondaire technique 2nd cycle et
Enseignement supérieur) du système, l’objectif premier en termes de qualité consistera à améliorer
la pertinence par des activités de structuration des sous-secteurs et le développement de partenariats.
Les enquêtes menées par le PASEC14, l’enquête de ménages15 et celle menée sur les acquisitions
des élèves16 montrent que la qualité des apprentissages qui était plutôt bonne il y a une quinzaine
d’années, s’est progressivement détériorée : à peine un quart des élèves du primaire réussit aux tests
de langue et de mathématiques.
Le taux d'achèvement de 72% au primaire, traduit un niveau de rétention insuffisant alors que le
Cameroun vise la scolarisation universelle. Ce taux est d’ailleurs estimé à 46 % dans l’Extrême-
Nord du pays. Il est en relation, entre autres, avec la qualité des apprentissages des enfants : si les
acquisitions sont très faibles, la tentation de l’abandon est forte.
Le premier cycle du secondaire est identifié comme un cycle spécialement faible sur ce plan, ce qui
génère de nombreux redoublements et abandons (la rétention n’est que de 70,4 % dans ce cycle).
Le secondaire fra l’objet d’une vigilance particulière parce que les effectifs s’y sont beaucoup ac-
crus. Ne bénéficiant que de peu de ressources publiques supplémentaires, la taille des classes dans
ces cycles a fortement augmenté entrainant une utilisation massive de vacataires.
Plusieurs facteurs affectent la qualité : les curricula, les manuels, les outils didactiques, les ensei-
gnants, les méthodes pédagogiques, les commodités, la formation, l’encadrement, le temps scolaire
et d’enseignement.
Stratégies :
Une réforme des programmes de tous les niveaux sera engagée afin d’introduire de la cohérence et
de la continuité entre les cycles et les ordres d’enseignement tout en évitant les chevauchements.
L’étude sur la refonte des programmes17 fait apparaître que les anciens programmes consistaient en
une liste de matières et de contenus à enseigner. Une plateforme de concertation réunissant des
personnes ressources de tous les sous-secteurs (du préscolaire au supérieur) révisera l’ensemble des
curricula. Dans cet exercice l’accent sera mis sur le renforcement du bilinguisme, l’éducation à la
citoyenneté et à l’environnement ainsi que la généralisation des TIC. Ce comité scientifique sera
chargé de définir les socles de compétences et les profils de sortie qui constitueront des éléments de
référence afin de guider cette réforme. La révision des curricula participera à la simplification des
programmes du secondaire francophone qui se révèlent parfois inadaptés et trop ambitieux.
14
Enquêtes PASEC, 1996 et 2005
15
Appui court terme à l’évaluation des élèves. (SOFRECO, 2011)
16
EDS , 2011 : qui permet d’examiner la rétention du savoir-lire pour les individus qui ont eu une scolarité primaire
complète montrent
17
SOFRECO, 2010
72
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Les manuels scolaires sont coûteux et le plus souvent à la charge des familles. Le Gouvernement a
décidé d’encourager une politique du livre qui favorisera la promotion de l’édition locale et
l’accessibilité des livres. Cette mesure sera accompagnée de la simplification au maximum des cir-
cuits de distribution de ces outils, de l’appel à des prestataires de services privés pour garantir
l’efficacité dans la distribution et l’atteinte effective des bénéficiaires. Les grands axes de cette poli-
tique en cours d’élaboration sont :
Doter les écoles primaires publiques de manuels scolaires essentiels, en priorité dans les zones rurales défa-
vorisées.
Les efforts autour du manuel scolaire seront accompagnés par la mise à disposition des établisse-
ments et des enseignants de supports didactiques de base, gérés par les conseils d’école conformé-
ment au manuel de procédures élaboré à cet effet. De plus, il sera procédé à un achat de manuels
pour le cycle primaire (trois livres par enfant en lecture, calcul et sciences) sur une base compétitive
et à leur mise à disposition des écoles. Les conseils d’école prendront localement les dispositions
pour assurer la gestion de ces dotations. Pour les autres livres scolaires, le gouvernement travaille à
la formulation d’une politique nationale du livre permettant de faire baisser les prix et d’améliorer
la disponibilité des livres sur les marchés.
Plusieurs indices rappelés dans le diagnostic inquiètent les autorités et leurs partenaires sur la quali-
té de l’éducation primaire, au regard des résultats des apprentissages qui tendent à se dégrader.
Une étude récente18 menée sur un échantillon sérieux de classes du cours moyen 1 ère année (CM1)
produit en effet un résultat très alarmant : «49% des élèves du public sont en grande difficulté en
lecture (ils ne peuvent lire que quelques syllabes mais pas un mot ou ne savent pas lire du tout).
26,6% des élèves du public sont dits lecteurs muets, incapables de lire la moindre syllabe. »
Or, la lecture conditionne presque la totalité des apprentissages scolaires, de sorte que cette question
appelle une réponse spécifique et vigoureuse, allant au-delà des mesures générales d’amélioration
de la qualité et fédérant pour un temps les agendas de tous les acteurs de l’éducation primaire :
redonner à chaque instituteur des connaissances précises sur l’enseignement de la lecture à chaque
niveau : temps à consacrer, place dans l’emploi du temps de la classe, types d’exercices
recommandés, modalités de remédiation et d’accompagnement différencié propres à favoriser une
meilleure acquisition des compétences impliquées dans la lecture ;
18
Evaluation des acquis scolaires en CM1 / Class 5 au Cameroun, Pierre Varly et Emile MboléAbu’u, MINEDUB-
SOFRECO, juillet 2012
73
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
L’effet de ce premier train de mesures est attendu dans le court terme, c’est à dire dès l’année de
leur lancement. Pour y parvenir, les services de planification travailleront de concert avec les ins-
pections d’arrondissement de façon à repérer les écoles souffrant d’un cumul de handicaps (effectifs
pléthoriques, absence de livres, mauvaise qualité des tableaux et turn-over des enseignants) et qui
ne sont pas capables de produire des résultats escomptés, quelle que soit leur bonne volonté. Ces
écoles seront prioritaires dans les décisions de construction, de réhabilitation ou d’affectation de
maîtres. L’effet de ce second train de mesures est espéré à moyen terme.
L’ensemble des mesures sus-énumérées visent à faire diminuer la proportion d’enfants ne sachant
pas lire à la fin de l’école primaire. Des tests réguliers permettront de vérifier les progrès en matière
de lecture. Pour autant, il n’est pas possible de prévoir par calcul dans quelle proportion et à quelle
vitesse les cas d’échec de l’apprentissage de la lecture pourront disparaître. L’objectif final de faire
en sorte qu’ « aucun enfant ne sorte de l’école sans savoir lire » peut avoir des vertus fédératrices,
mais il ne pourrait pas fonder une évaluation sereine des politiques de qualité, pas plus qu’il ne
peut, ex ante, être associé à une date de réalisation.
Acquérir des fonds documentaires et matériels nécessaires au bon fonctionnement des bibliothèques, labora-
toires et salles spécialisées au secondaire.
service des apprentissages. Les nouvelles pratiques devront favoriser l’autonomie de l’apprenant,
placé au centre du processus d’apprentissage. Pour préparer au mieux les enfants à la vie pratique,
les activités privilégieront les situations problèmes, sans faire l’économie des apprentissages fon-
damentaux. Le Gouvernement va conduire un programme d’équipement de salles spécialisées (in-
formatique, laboratoire) et de mobilisation pour les formations pratiques (bureautique, expérimenta-
tions scientifiques).
Ces nouvelles approches pédagogiques visent l’adaptation des méthodes, programmes et contenus
d’enseignement en vue de les rendre conformes aux objectifs de développement du pays.
La modernisation du système d’éducation et de formation à tous les niveaux se fera par une intégra-
tion et une appropriation des TIC à travers une dotation suffisante en infrastructures numériques et
une formation solide de tous les acteurs. Il s’agira de :
renforcer les capacités des enseignants et du personnel d’encadrement à l’utilisation de l’outil
informatique et des ressources pédagogiques numériques ;
promouvoir de nouvelles opportunités et de nouveaux outils de formation (E-learning, formation à
distance, les didacticiels, etc.) ;
améliorer l’environnement des apprentissages dans les écoles (centres multimédia, dotation des
écoles en outils informatiques, etc.)
mettre en place un dispositif opérationnel pour la maintenance préventive et curative du parc
informatique.
Malgré les efforts consentis par le Cameroun pour améliorer les conditions d’apprentissage, seules
43% des écoles en moyenne ont des latrines, contre 9% seulement en milieu rural. Pour ce qui con-
cerne l’approvisionnement en électricité, seules 14 % sont alimentées19. Le gouvernement va pour-
suivre sa politique d’amélioration de l’environnement scolaire par la mise en place des commodités
de base (eau, électricité, latrines, clôtures, tables-bancs, etc.). La même exigence d’amélioration de
l’environnement scolaire sera respectée au secondaire, où les pouvoirs publics continueront pro-
gressivement de doter les établissements de ce niveau d’enseignement en bibliothèques. Les zones
rétrocédées ou d’accès difficile feront elles aussi l’objet de la même attention de la part des pou-
voirs publics.
L’objectif visé ici est de parvenir à une utilisation optimale, rationnelle et efficace des professeurs et
au rééquilibrage entre le temps de formation dont le volume devra être important et le temps
d’évaluation (6 périodes par an).
Le temps scolaire annuel prescrit est de 900 heures aussi bien au primaire qu’au secondaire, mais le
temps réellement effectué est inférieur à ce quota. Le gouvernement fera des efforts pour limiter les
pertes de temps d’apprentissage des enfants causées par l’absentéisme, et le double flux.
Il s’agit notamment de :
assurer une bonne préparation de la rentrée scolaire (affectation des enseignants et autres person-
nels, distribution des intrants pédagogiques avant la rentrée scolaire) ;
19
Enquête SOFRECO, 2010
75
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Le gouvernement mettra en œuvre une politique de formation efficace qui réponde aux besoins ins-
titutionnels, collectifs et individuels.
Les insuffisances relevées feront l’objet d’un traitement minutieux, et seront compilées et consoli-
dées à chaque niveau institutionnel (école, inspection d’arrondissement, délégation départementale,
inspection régionale, délégation régionale, services centraux) pour finalement alimenter un système
général d’information en vue de favoriser l’élaboration et la mise en place des plans de formations
nationaux et déconcentrés.
La réforme des programmes, la préparation de la mise en œuvre de l’enseignement fondamental
donneront lieu à des mises à niveau généralisées. Le personnel d’encadrement (directeur, conseillers
pédagogiques et inspecteurs) devra procéder à l’identification des besoins de formation grâce à une
approche ascendante documentée par les constats réalisés sur le terrain lors des visites pédago-
giques ou d’observation de classes. Ces données de terrain sont de nature à éclairer le pilotage du
secteur. Tous les acteurs s’emploieront à encourager et à multiplier des typologies de formation
variées pour élargir les réponses formatives (autoformation, présentiel, déconcentré, FOAD, com-
20
Etude sur la redéfinition de la chaîne de supervision pédagogique (SOFRECO, 2011)
21
Appui à la définition d’une politique visant à renforcer la gestion des écoles (SOFRECO, 2010)
76
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
pagnonnage). Un effort particulier sera consacré aux plus démunis (les sortants, les maîtres isolés).
Les ministères sectoriels s’emploieront à créer une synergie des formations (initiale et continue) par
un pilotage collégial qui associe tous les acteurs et partenaires pour introduire de la cohérence, de la
complémentarité et de l’efficience dans les dispositifs.
Les ENIEG et les antennes régionales de la Cellule d’Appui à l’Action Pédagogique (CAAP) seront
utilisées pour assurer cette formation pendant les périodes d’interruption des classes.
Les acteurs du système vont être invités à analyser et à employer les données dont ils disposent lo-
calement de façon à en tenir compte dans leurs actions quotidiennes de pilotage. Le développement
d’une culture du suivi et de l’évaluation sera ainsi recherché par le truchement d’ensembles simples
et locaux de données scolaires (tableaux de bord).
Pour ce faire, les IGE vont :
Exploiter les dispositifs, procédures et outils appropriés aux besoins du secteur ;
Collecter et analyser les données des évaluations nationales et séquentielles ;
22
Appui à la redéfinition de l’organisation et du fonctionnement des Ecoles Normales des Instituteurs de
l’Enseignement Général (ENIEG) au Cameroun. (CIEP-2011)
77
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Conduire régulièrement l’évaluation des acquis tout en s’assurant que les résultats obtenus seront
largement disséminés et conduiront à des actions de remédiation aux fins d’aider les enfants en dif-
ficulté.
L’équipe nationale formée à cette fin devra tous les deux ans conduire des évaluations harmonisées
des acquis en même temps que seront créés des pools d’évaluateurs au niveau régional. Les IGE
devront ainsi s’approprier les indicateurs de résultats définis dans la présente stratégie et présentés
dans le plan d’actions.Ils soutiendront enfin l’extension de l’initiative GLQE (gestion locale de la
qualité à l’école) présentée dans la partie gouvernance du présent document.
L’accent sera mis sur la formation du capital humain, dans la perspective de l’industrialisation du
pays à l’horizon 2020.
Stratégies :
Conduire une étude des relations entre emplois et qualifications sur le marché du travail.
Les relations entre les emplois, les qualifications et les cursus scolaires ne sont pas suffisamment
connues au Cameroun pour que les ministères sectoriels puissent en tirer des enseignements précis à
l’effet de piloter l’évolution de leur offre de formation.
Le gouvernement se propose d’utiliser les résultats de cette étude pour avoir plus de lisibilité sur
l’offre de formation, définir les programmes, établir un lien entre les formations offertes au Secon-
daire technique et le Supérieur, cerner les mécanismes de financement et mieux codifier le partena-
riat avec le secteur privé, etc.
Renforcer les plateaux techniques dans l’enseignement secondaire général, technique et professionnel.
A court terme, le gouvernement construira et équipera les ateliers et laboratoires, encouragera la
création des incubateurs d’entreprises et des UPA. A moyen terme, il construira 1 lycée technique et
professionnel de référence et un lycée scientifique d’excellence (infrastructures et équipements de
qualité, meilleurs enseignants et meilleurs élèves) par région.
Elaborer une offre de formation secondaire et universitaire répondant aux besoins réels de l’économie.
Les pouvoirs publics entendent optimiser les formations du secondaire et du supérieur par la créa-
tion des filières spécifiques qui soient en adéquation avec les besoins réels du secteur économique
national. Ils veilleront à l’adéquation entre les structures d’accueil, le nombre d’enseignants, les
effectifs des étudiants et les offres de formation dans les filières scientifiques et technologiques (la
part des effectifs dans les filières d’enseignement général devra passer de 80,8% en 2011 à 70% en
2022, contre 30%pour les filières technologiques et professionnelles). Ces mesures favoriseront les
formations professionnalisantes, à l’effet de réduire le nombre de sortants diplômés sans emploi tout
en contribuant à l’approvisionnement du secteur productif en personnels qualifiés dans les domaines
économiques déficitaires.
Pour parvenir à une adéquation entre la formation et le monde du travail, le gouvernement va re-
former les curricula. Il mettra sur pied des commissions, avec pour missions, entre autres, de procé-
der à la certification des compétences professionnelles par la validation des acquis de l’expérience.
De même qu’il renforcera la formation des enseignants à l’ingénierie de la formation. C’est égale-
ment dans cette perspective d’amélioration de l’enseignement universitaire qu’il sera procédé à la
78
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
mise en place d’un fonds compétitif d’appui à la recherche et à la professionnalisation qui sera attri-
bué aux enseignants chercheurs méritants.
Dans le même registre, le gouvernement entend pourvoir les campus universitaires en commodités
de base (latrines, bibliothèques, laboratoires, plateaux techniques, etc.), afin de restaurer un envi-
ronnement propice aux apprentissages et à la recherche. Il sera aussi engagé une révision du sys-
tème d’évaluation en vue de l’adoption d’une approche moins coercitive.
Le recrutement de nouveaux enseignants et des personnels d’appui nécessaires au bon fonctionne-
ment des établissements sera effectif. Il permettra de pallier le déficit en personnels et sera une ré-
ponse à l’augmentation naturelle née de l’accroissement des flux d’une part, et de l’ouverture de
nouvelles filières, d’autre part.
Développer des partenariats multiples entre les autorités publiques et les acteurs du secteur privé productif
dans la Formation professionnelle.
Un premier niveau de partenariat mène à la structuration du secteur par des instruments de référence
communs.
L’administration a entrepris de concert avec les organisations des professions la rédaction d’un ré-
pertoire opérationnel des métiers et des emplois (ROME). Ce travail bénéficie d’appuis techniques
d’institutions étrangères et se fait en cohérence avec des nomenclatures de la zone CEMAC.
Le Répertoire opérationnel des métiers et des emplois aura par la suite vocation à être décliné vers
un Cadre national des qualifications et des certifications (CNQC). Le CNQC deviendra la référence
unique des qualifications, tant dans l’emploi, la formation, que dans la validation des acquis de
l’expérience (VAE). Des discussions partenariales permettront, de la même façon que pour le
ROME, l’élaboration du CNQC. Elles garantiront l’adéquation entre le cadre et les réalités locales
de l’emploi.
Un don de la coopération coréenne a permis l’édification d’un bâtiment à Yaoundé pour abriter un
futur centre d’ingénierie de formation, dont le travail consistera à recenser les curricula existants et
à en élaborer, en référence au CNQC. La gestion de cet établissement sera paritaire, entre
l’administration et les organismes représentant les professions.
79
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
tractif pour les entreprises du secteur désireuses d’investir en formation continue. Ces centres con-
naissent une gestion et un financement paritaires.
Les Centres de formation aux métiers, appelés à remplacer progressivement les Sections Artisanales
Rurales et Ménagères (SAR-SM) sont également des lieux de partenariats locaux avec le secteur
productif formel comme informel, les professionnels étant appelés à participer à la formation, aux
certifications et à la gestion de ces établissements.
L’administration souhaite développer des centres de formation d’apprentis basés sur les réseaux
existants de maîtres d’apprentissage (maîtres artisans) traditionnels ; ces formations, destinées au
public jeune et sortant précocement du système scolaire, sont destinées à recevoir des certifications
auxquelles les artisans seront associés.
Enfin, le gouvernement négocie de façon systématique avec les firmes étrangères appelées à réaliser
des projets importants sur le territoire national, à l’effet de leur faire ouvrir des centres de formation
professionnelle et d’y qualifier des jeunes, avec un quota de nationaux. Par exemple, l’exploitation
du fer à MBALAM donne lieu à la création d’une offre de formation dans les métiers ferroviaires.
Le secteur de l’éducation a le besoin permanent de produire du savoir sur lui-même et ne doit pas
compter sur les seuls instruments de l’analyse économique sectorielle pour conduire son
développement et ses réformes. Les autorités sectorielles souhaitent construire une plus grande
autonomie dans la production des recherches et des analyses.
Stratégies :
80
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Le Gouvernement dispose d’une carte sanitaire scolaire élaborée en 2011 qui définit les principales
pathologies qui y sévissent. La politique de santé qui en a résulté renferme des mesures visant,
d’une part, la promotion de la santé en milieu scolaire et universitaire et, d’autre part, le renforce-
ment de l’éducation à la santé.
Stratégies :
dotation des écoles primaires publiques en manuels scolaires essentiels et matériels di-
dactiques adossée aux principes de la politique du manuel scolaire et autres matériels
didactiques, avec priorité aux zones défavorisées et gérés par les conseils d’écoles ;
élaboration et mise en œuvre d’un plan national de lecture à l’école primaire ;
réforme de la formation initiale des enseignants dans la perspective du continuum édu-
catif envisagé par la mise en place de l’enseignement fondamental ;
élaboration et mise en œuvre d’un plan de formation continue des enseignants ;
mise en place d’un système d’assurance qualité ;
définition d’un socle minimum de connaissances et de compétences dans la perspective
de la mise en œuvre de l’enseignement fondamental ;
promotion de la polyvalence des enseignants du secondaire ;
81 mutualisation des ressources éducatives ;
implication effective des milieux socioprofessionnels à toutes les étapes du processus
éducatif (conception des référentiels, formation, financement, certification, etc.).
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
82
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Pour améliorer la gouvernance et le pilotage du système éducatif national, dans un contexte de dé-
centralisation et de déconcentration, le gouvernement s’est fixé les objectifs ci-après :
réguler les flux pour garantir le développement équilibré du système éducatif ;
partager la gestion des structures d’éducation et de formation avec les collectivités territoriales et les
communautés ;
renforcer la gouvernance du système par la mise en place des mécanismes transparents de gestion
des ressources ;
diffuser les orientations sectorielles et les textes règlementaires qui encadrent le fonctionnement du
système.
Objectif spécifique n°1 :Maintenir les mécanismes de régulation existants (examens et concours)
jusqu’à la création de nouveaux mécanismes à l’occasion de la mise en place de l’enseignement
fondamental.
Stratégies :
Conserver les instruments actuels de gestion des flux et agencer la mise en place de l’enseignement
fondamental autour d’un système rénové d’examens et concours
Comme cela a été énoncé dans la partie « accès » du présent document, la question de la gestion des
flux a été arbitrée dans son principe par le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi
(DSCE), dans les quantités par le modèle de simulation. Ces arbitrages ont notamment conduit à
renoncer pour l’instant à la généralisation de l’accès au collège. Quant aux modalités de gestion,
l’option de la stratégie est de ne pas se dessaisir des instruments existants (examens et concours) et
de commencer la réflexion sur la mise en place de l’école fondamentale par l’exploration des moda-
lités de certification et de sélection possibles pour garantir le respect des orientations du DSCE.
La mise en place de l’enseignement fondamental s’accompagnera, comme il a été dit, d’une réforme
des curricula. Cette réforme sera l’occasion d’intégrer l’idée selon laquelle tous les cycles scolaires,
à l’exception du primaire, peuvent avoir une vocation de cycle terminal pour une partie des effec-
tifs. Par conséquent, une partie des enseignements du futur cycle d’orientation, ainsi que des ensei-
gnements de lycée, seront orientées vers les perspectives d’une insertion possible dans la vie active.
83
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Un travail d’harmonisation des contenus et des profils de sortie des différents types d’enseignement
et de formation sera effectué pour assurer les chances d’opérationnalisation des passerelles, surtout
entre le formel et le non formel.
Au terme de la mise en place des passerelles, les deux sous-systèmes fusionneront pour adopter une
structure unique ainsi que décrite dans le schéma ci-après :
84
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR : MARCHE
Filière recherche Filières professionnelles DE
L – M – D L – M, Ingénieur
L’EMPLOI
FORMATION
PROFESSIONNELLE,
APPRENTISSAGE :
Enseignement Secondaire
FONCTIONNELLE
Ens. Sec. 1er cycle
Enseignement de Base
Préscolaire : 2 ans
85
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Stratégies :
Assurer la redevabilité (reddition des comptes) des structures déconcentrées vis-à-vis de l’administration
centrale.
Quant à la déconcentration géographique, elle est un processus que les autorités considèrent comme
désormais achevé, en ce sens qu’il ne fait plus l’objet de projets de nouveaux transferts de compé-
tences. Les échelons locaux des administrations sectorielles déconcentrées ne sont pas de simples
représentants de leurs départements ministériels. Appelés délégués régionaux (10) ou départemen-
taux (58), ils exercent une compétence administrative entière et autonome, sous la réserve de leur
redevabilité vis-à-vis de l’administration centrale. Ils sont gestionnaires de leurs crédits de fonc-
tionnement sur lesquels ils assurent des engagements.
Les régions, créées par la loi, ne sont pas encore dans les faits pourvues d’assemblées. La déconcen-
tration en direction des régions, prévue dans les textes, deviendra effective après l’installation des
instances de gouvernance de ces nouvelles collectivités territoriales. Les compétences qui les con-
cerneront relèvent pour l’essentiel du domaine de la réflexion stratégique et de la planification, elles
seront transférées à partir de 2015. Pour l’enseignement supérieur, les compétences de la région
sont proches de celles exercées par les communes pour les autres degrés d’enseignement.
23
Document de stratégie pour la croissance et l’emploi, 2010, p. 96, encadré 8.
86
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Renforcer les capacités des collectivités territoriales décentralisées pour une meilleure gestion des
compétences transférées.
Des avancées existent en matière de contrôle et de suivi de la gestion des structures scolaires qui
seront dupliquées au niveau déconcentré. Les Inspections Générales des Services ont élaboré et va-
lidé des instruments et outils d’audit interne adaptés au contexte sur financement Banque mondiale.
Des audits internes sont fréquemment réalisés, des recommandations formulées et leur mise en
œuvre évaluée. Dans le cadre de la décentralisation, le gouvernement s’engage à renforcer les capa-
cités des CTD avec l’appui des IGS.
La gestion des ressources humaines constituait le cœur de la stratégie sectorielle de 2006. Sur la
base de cette stratégie, les partenaires du pays ont contribué à financer la nécessaire contractualisa-
tion de très nombreux enseignants, dont les revendications paralysaient à l’époque le système24.
Ainsi, plus de 117 000 personnes, tous statuts confondus exercent dans les différentes structures
d’éducation et de formation du système éducatif camerounais. Les dépenses de personnels représen-
tent presque les ¾, soit 73 % des dépenses publiques d’éducation. Le plus grand défi qui se posait
au système à cette époque était d’ordre quantitatif. A mesure que le pays progresse vers
l’achèvement primaire universel, la gestion des ressources évolue. Les défis suivants se posent à la
gestion des ressources humaines :
achever la couverture totale du cycle primaire, par l’intégration des maîtres intégralement payés sur
des ressources publiques ;
accompagner la croissance anticipée des autres niveaux de scolarité, avec notamment la mise en
place de l’enseignement fondamental ;
devenir l’un des principaux moyens des politiques de résorption des disparités, par une allocation
plus équitable des agents sur l’ensemble du territoire ;
gagner en efficience dans la mesure où c’est désormais dans le bon emploi des agents publics que
résident les plus importantes marges de gestion25 ;
améliorer la condition de l’enseignant.
Stratégies :
Contractualiser les 9 000 maîtres des parents recensés dans les écoles primaires publiques dans une double
perspective de gratuité et d’équité.
Environ 9 000 maîtres des parents enseignent encore dans les écoles primaires publiques camerou-
naises. Ils représentent une charge lourde et anormale pour les familles. Le gouvernement va pour-
suivre la politique de contractualisation au profit de ces maîtres, de façon à ce que la totalité des
maîtres des parents exerçant dans les écoles publiques soient contractualisés et rémunérés sur des
ressources publiques d’ici à 2020. Il se trouve que ces maîtres de parents sont presque tous titulaires
d’un CAPIEMP, de sorte que le mouvement de contractualisation ne fait pas courir de risque pour
24
La stratégie sectorielle de l’éducation, 2006, p. 98, prévoyait « le recrutement de 8000 instituteurs contractuels par an
jusqu’en 2015 pour résorber le déficit constaté. Dans les trois premières années, il sera question de faire passer 5000
vacataires au statut de contractuel et de procéder au recrutement de 3000 diplômés des ENIEG non vacataires. » De fait,
37 200 maîtres (vacataires ou maîtres parents) ont été contractualisés en 5 ans.
25
En 2006, les taux de redoublement étaient encore proches de 20 % dans l’ensemble du système – ils recélaient donc
une très grande marge de financements mal exploités. Aujourd’hui, ces taux ont atteint des valeurs plus raisonnables et
leur réduction ne dégagera qu’une marge plus réduite, de sorte que la principale marge d’efficience dans la gestion du
système réside désormais dans les situations d’inefficacité dans l’emploi des agents
87
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
la qualité de l’éducation. Le gouvernement est engagé aujourd’hui dans le recensement précis des
maîtres de parents à contractualiser. La procédure de contractualisation est désormais stable. Elle
repose sur des commissions successives statuant sur des dossiers individuels, avec la participation
des syndicats.
Cette opération de contractualisation avait été initiée en 2006 avec l’appui des partenaires tech-
niques et financiers du secteur. Il a été massif pendant plusieurs années et a permis au système édu-
catif camerounais de surmonter une difficulté majeure, à savoir, l’insuffisance en personnels ensei-
gnants. Il a cependant généré un appel vers la profession enseignante. De nombreux étudiants se
sont présentés dans les ENIEG, et de nombreux diplômés des ENIEG ont été recrutés par les APE,
avec des salaires bas, voire symboliques, dans l’espoir d’un recrutement dans la fonction publique à
travers cette contractualisation. Une décision a été prise26 sur le recrutement des maîtres de parents
par les communautés, à l’effet d’éviter que ces recrutements ne soient excessifs ou complaisants.
Des critères tenant à la formation du maître (diplôme professionnel), au besoin réel et prouvé de
l’école, à l’avis de l’inspecteur d’arrondissement au nombre d’élèves, de salles et d’enseignants déjà
présents dans l’école encadreront le contrôle que les démembrements territoriaux des ministères
sectoriels exerceront de façon systématique.Le contrat entre le maitre et l’APEE devra être homolo-
gué par l’inspecteur d’arrondissement de l’éducation de base.Le maître prend l’engagement de res-
ter stable dans la circonscription pédagogique.
Par ailleurs, des mesures administratives seront renforcées pour stabiliser les enseignants contrac-
tualisés à leur poste de travail. Elles porteront en l’occurrence sur :
le recrutement au niveau local des enseignants par des commissions incluant les municipalités, les
syndicats d’enseignants, les membres des comités de gestion des écoles, les associations des parents
d’élèves ;
la signature d’un texte fixant la durée minimum d’affectation à un poste de travail ;
la subordination de toute affectation aux possibilités de permutation recensées.
Mettre fin à l’utilisation injustifiée des enseignants vacataires dans l’enseignement secondaire public.
Dans l’enseignement secondaire, le diagnostic a relevé la présence de nombreux enseignants vaca-
taires. Certains vacataires dans un établissement peuvent être des enseignants titulaires dans un
autre, ou des professeurs du secteur privé, ou encore des étudiants en quête de financement pour
leurs études, sans intention de faire carrière dans la profession enseignante. Cette pratique est révé-
latrice de nombreux gaspillages dans l’enseignement public, en ce que dans la majorité des cas, le
service dû des professeurs du champ est en deçà du quota horaire normal. A titre d’illustration le
temps moyen d’enseignement des professeurs n’était en 2011 que de 15,3 heures par semaine au 1 er
cycle au lieu des 20 prescrites. Ce qui représente une perte annuelle de près de FCFA 25 milliards
pour l’Etat. La réponse du gouvernement consistera à faire baisser le recours à la vacation à la
fois par :
le respect des normes dans la désignation des personnels d’encadrement ;
l’utilisation optimale des enseignants disponibles astreints à s’acquitter du quota horaire dû ;
l’obligation faite aux personnels administratifs et d’encadrement à s’acquitter effectivement de leurs
horaires d’enseignement ;
la polyvalence des enseignants du secondaire ;
la mutualisation des ressources ;
26 Décision B1 / 1464 / LC / MINEDUB / SG / DRH portant critères de recrutement des maîtres des parents par
les APEE et recensement des intéressés du 27 mai 2013.
88
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
une offre accrue de recrutements par concours sur des statuts de fonctionnaire et de contractuel,
sans que cela ne rentre dans un plan global de résorption des vacataires.
La perspective de mise en œuvre de l’enseignement fondamental ouvre enfin la voie à la promotion
d’un certain nombre d’instituteurs du primaire vers le cycle d’observation. Une réflexion est enga-
gée pour envisager cette migration progressive d’enseignants du primaire vers le premier cycle du
secondaire.
Il s’agit de redonner à l’enseignant ses lettres de noblesse en appliquant les dispositions du statut
particulier des fonctionnaires des corps d l’éducation nationale. Ce qui passe,entre autres par :
l’octroi des palmes académiques ;
le respect du profil de carrière ;
la revalorisation des primes et autres indemnités ;
l’effectivité des franchises académiques ;
l’instauration d’une assurance maladie.
mettre en place des incitations en faveur des enseignants pour les stabiliser dans les zones rurales défavori-
sées d’accès difficile.
27
Ces questions sont aussi abordées dans le point sur les politiques de réduction des disparités.
89
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Un décret présidentiel de mars 2012 confie aux ministères sectoriels l’ensemble des opérations de
gestion de la solde de leurs personnels, jusqu’à l’ordonnancement. Des travaux permettant le dé-
ploiement de l’application de paye (Antilope) sont engagés, à la suite du déploiement déjà effectif
de l’application de gestion des carrières. La maîtrise complète de la solde par les ministères em-
ployeurs sera effective.
La migration de cette compétence a fourni l’occasion d’un assainissement des fichiers. Elle permet
aussi de bloquer beaucoup plus facilement la solde d’un agent absent, disparu, ou signalé comme
n’ayant pas réalisé son service.
La gestion des carrières est appelée à être déconcentrée à l’échelon régional, puis départemental.
C’est déjà le cas pour la région de Yaoundé. Les autres régions suivront au fur et à mesure que le
raccordement à la fibre optique permettra le fonctionnement des applications. Cette déconcentration
limitera les déplacements des personnels pour des questions administratives. On en attend une ré-
duction de l’absentéisme.
Dans le primaire
Le caractère peu efficace de l’affectation des enseignants dans les classes a été relevé dans les dia-
gnostics successifs du système éducatif camerounais. En effet la relation entre le nombre d’élèves
et le nombre de maîtres dans les écoles est loin d’être proportionnelle. Une partie de cette probléma-
tique relève de la maîtrise de la gestion des ressources humaines.
Le gouvernement entend améliorer l’affectation des enseignants dans les écoles en fonction des
besoins réels :
en reliant de façon stricte les affectations nouvelles annuelles (vers les régions, puis vers les
départements et les arrondissements) à des clefs de répartition basées sur les ratios élèves/maître
moyens des régions, départements et arrondissements ;
en procédant régulièrement à des contrôles de terrain dont l’expérience a montré qu’ils révèlent des
situations anormales de réaffectation liées à la complaisance de certains responsables locaux ;
en procédant à des vérifications régulières des actes administratifs dont se prévalent les personnels,
dont certains ne sont pas authentiques.
Ces mesures permettront d’améliorer le coefficient d’aléa dans l’affectation des enseignants.
Par ailleurs, certaines mesures retenues au titre de la réduction des disparités vont aussi produire
une amélioration de la dispersion du ratio élèves/maître :
les mesures incitatives au bénéfice des zones difficiles (voir plus haut) permettront de mieux
pourvoir les écoles qui y sont implantées ;
l’orientation d’une partie des constructions nouvelles de salles vers les écoles souffrant d’effectifs
pléthoriques dans les classes permettra de réduire les situations dans lesquelles le ratio élèves/maître
est anormalement élevé.
Dans le secondaire
L’enseignement secondaire souffre d’un nombre trop élevé d’enseignants affectés dans les établis-
sements à des tâches administratives. On en compte aujourd’hui 1 pour 6,6 enseignants à la craie en
moyenne. Le gouvernement souhaite ramener cette proportion à 1 pour 12 enseignants à la craie, ce
qui est suffisant pour garantir de saines conditions de fonctionnement des établissements. Pour cela,
l’administration va jouer sur deux entrées réglementaires :
90
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Stratégie :
Le gouvernement du Cameroun a commis dans ce cadre un grand nombre d’études qui ont abouti au
diagnostic du système d’information dans le secteur de l’éducation. A cet effet, trois études dia-
gnostiques respectivement pour le MINEDUB, le MINESEC et le MINESUPont été réalisées. Elles
ont permis de montrer que le gouvernement disposed’une approche de gestion de l’information sur
l’éducation avec un cloisonnement entre les niveaux, primaire, secondaire, supérieur, et la forma-
tion professionnelle. C’est à ce titre que le gouvernement compte, sur la base des études, définir
l’architecture d’un système qui intègre la gestion de l’information à tous les niveaux du système
éducatif. Ce système devra répondre à toutes les attentes en termes de qualité des données statis-
tiques et administratives. L’objectif en est de disposer à terme, d’informations fiables, exhaustives
et en temps réel sur le système éducatifen vue d’une prise optimale de décision.
Pour mettre en place cette stratégie, le gouvernement procédera dans un premier temps à la défini-
tion du cahier de charge fonctionnel du système de gestion de l’information afin d’adopter une ar-
chitecture globale qui repose sur les acquis des interventions réalisées depuis 2006, tant sur les sys-
tèmes informatiques ministériels existants que sur le système statistique national. Par la suite un
audit de l’existant tant en matière de matériel informatique de logiciel, que de ressources financières
91
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
et humaines sera réalisé pour évaluer la capacité des ressources existantes à répondre aux exigences
de l’architecture globale du système d’information proposé, et donc des enjeux du système éducatif.
Des reformes adéquates seront prises dans le cadre de cette stratégie par le gouvernement pour assu-
rer dans les différentes structures en charge du pilotage du système éducatif, une mise à disposition
des ressources humaines nécessaires au développement et à la gestion du SIGE. Les renforcements
des capacités porteront sur tous les acteurs de la chaîne de l’information, notamment des acteurs à la
base de l’information vers ceux en charge de la synthèse. Un accent sera mis sur le développement
des outils et matériels nécessaires à la collecte et la remontée de l’information, ainsi que la diffusion
et la dissémination des résultats et des statistiques du secteur auprès du public dans le souci d’une
gestion plus participative.
Le SIGE à l’horizon 2020 devra être capable d’assurer l’immatriculation unique des apprenants de
tous les niveaux d’études de manière à mieux suivre les cohortes dans leurs migrations de
l’enseignement primaire vers l’enseignement supérieur, y compris la formation professionnelle ainsi
que les sorties du système éducatif formel. Ceci devra contribuer non seulement à l’amélioration de
la qualité des productions statistiques, mais aussi à une meilleure gestion des flux.
La mise en œuvre de cette stratégie bénéficiera de l’appui des partenaires techniques et financiers
notamment l’UNESCO, l’ADEA et la BAD qui contribueront au développement des plans de tra-
vail nationaux sur l’amélioration des procédés de collecte, diffusion et utilisation des données statis-
tiques.
En ce qui concerne les procédés de collecte et transmission des données, le gouvernement soutien-
dra la déconcentration dela numérisation desdits processus et procédés. A terme, le SIGE devra as-
surer la remontée des informations tant administratives que statistiques des points de collecte
(écoles, collèges et lycées, universités, centre et instituts de formation….) vers les points de centra-
lisation (commune, département, région) en temps réel et à moindre coût.
La première étape du déploiement du SIGE dont l’architecture sera clairement définie portera sur le
développement des outils et matériels informatiques au niveau des délégations départementales
(MINEDUB, MINESEC, MINEFOP) et des administrations centrales des universités et instituts
universitaires publics, y compris celles relevant des administrations ne relevant pas du secteur édu-
cation tels que le MINTP, le MINFOPRA, le MINEPAT, le MINAS et le MINSEP…
92
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
La seconde étape portera sur le déploiement des outils et matériels au niveau des communes pour
l’enseignement primaire et secondaire et au niveau des écoles et facultés au niveau du supérieur.
Le plan d’action détaillé du déploiement du SIGE que le Gouvernement va élaborer permettra de
fournir les détails de coût dudit SIGE ainsi que le plan de financement pluriannuel. Un plaidoyer
régulier sera maintenu auprès des partenaires techniques et financiers pour le soutien de la mise en
œuvre de cette vaste réforme du SIGE qui pourrait largement bénéficier des succès des autres pays.
Développer les outils et les initiatives d’exploitation locale des données sectorielles.
Après une phase pilote encourageante, les autorités entendent étendre cette initiative de façon pro-
gressive à l’ensemble des écoles du pays. Il existe déjà une équipe nationale, l’étape à franchir
maintenant consiste à former les directeurs d’écoles à l’approche GLQA.
Renforcer la communication.
L’un aspects de la gouvernance porte sur la circulation des informations au sein du système, d’une
part, et en direction des usagers, d’autre part. Tous les ministères sectoriels ont préparé un site web,
la plupart l’ont déjà mis en ligne. Toutefois, au-delà de l’installation d’outils, le développement de
la communication demande à être maîtrisé et planifié. Les ministères sectoriels mobiliseront régu-
lièrement des appuis techniques spécialisés, dans le but d’accompagner par étapes l’essor de leurs
pratiques et de développer les capacités dans l’élaboration des plans de communication.
Il s’agira de développer les services sociaux d’une part pour prévenir les conflits et la violence en
milieu scolaire et universitaire et d’autre part pour assurer l’accompagnement psychosocial des en-
fants en difficulté, à travers :
le développementdes services sociaux dans les établissements scolaires ;
l’organisation des campagnes de sensibilisation sur la violence, la toxicomanie et la délinquance ;
la lutte contre les discriminations de genre à tous les niveaux du système éducatif ;
l’insertion et la réinsertion scolaire des enfants non scolarisés et déscolarisés précoces ;
la réduction des écarts de scolarisation entre les zones urbaines et les zones rurales.
Les questions de transparence dans la gestion du système éducatif se posent surtout en matière de
participation des communautés et des organisations de la société civile, d’une part, et de gestion des
ressources humaines et financières, d’autre part.
Stratégies
Renforcer la participation des communautés et des organisations de la société civile dans la gestion des
écoles et des établissements.
Le trait dominant de la gestion des écoles est une faible mobilisation sociale et une faible implica-
tion des communautés et des organisations de la société civile. A l’origine de celles-ci on peut rele-
ver :
une quasi inexistence de projets d’école / d’établissement ;
l’inexistence opérationnelle des conseils d’écoles ou d’établissements ;
l’absence d’accompagnement de l’administration déconcentrée ;
l’absence de leadership des directeurs d’école qui sont ignorants des textes réglementaires ;
l’absence de coordination entre les initiatives des organisations de la société civile et
l’administration ; toutes choses qui se traduisent par de nombreux dysfonctionnements dans le sys-
tème scolaire.
Pour y remédier, les mesures suivantes seront prises :
faire fonctionner les conseils d’école et d’établissement conformément aux dispositions du décret n°
2001 /041 du 19 février 2001 portant organisation des établissements scolaires publics et fixant les
attributions des responsables de l’administration scolaire ;
systématiser l’élaboration des projets d’école ou d’établissement ;
renforcer des capacités des parties prenantes (responsables d’écoles, des collectivités territoriales
décentralisées, des Associations des parents d’élèves et des Enseignants, des Associations des mères
d’enfants, des conseils d’écoles ou d’établissements, etc.) à l’élaboration du plan d’action budgétisé,
à l’évaluation du projet d’école, etc. afin qu’ils s’approprient la gestion de l’école ou de
l’établissement ;
renforcer la communication au sein de l’école et avec son environnement ;
concevoir des outils standards permettant de rendre compte de l’utilisation du budget et rendre leur
utilisation obligatoire ;
afficher l’information sur l’utilisation des ressources publiques.
94
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Renforcement de la décentralisation par l’implication des collectivités territoriales dans la gestion des
établissements scolaires et des structures de formation ;
Suppression des maîtres des parents par la contractualisation de ceux recensés dans les écoles ;
Elimination des enseignants vacataires dans l’enseignement secondaire ;
Mesures incitatives pour les enseignants en poste dans des zones jugées difficiles ;
Mise en place d’un système d’information global pour la gestion du secteur de l’éducation et de la
formation ;
Harmonisation de la structure du système éducatif camerounais ;
Gestion des flux incluant des passerelles entre le formel et le non formel, ainsi qu’entre les types
d’enseignement et de formation ;
Renforcement de la gestion participative ;
Mise en place d’un mécanisme de culture de la paix, de prévention et de gestion des catastrophes ;
Création des commissions de recrutement des maîtres des parents incluant les municipalités, les syndicats
d’enseignants, les membres des comités de gestion des écoles, les associations de parents d’élèves.
28
Appui à la définition d’une politique visant à renforcer la gestion des écoles, Jean Bui / SOFRECO, décembre 2010.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Préscolaire :
Pour promouvoir le préscolaire et démocratiser davantage l’accès, l’Etat ambitionne
dans le nouveau programme de l’Education et de la formation de porter le TBS à 50%
en 2020 en impliquant les collectivités locales décentralisées et les communautés dans
la prise en charge des structures.
Primaire
Poursuivre l’atteinte de la scolarisation primaire universelle :
- améliorer la qualité des apprentissages des élèves ;
- réduire les disparités genre/revenu/localisation géographique ;
- mener des politiques ciblées en faveur de la scolarisation des minorités (baka, boro-
ros, enfants de refugiés, enfants handicapés) ;
- résorber le stock des maîtres des parents encore existant dans les écoles.
Enseignement fondamental
Engager le chantier de la mise en place d’un enseignement fondamental incluant dans un
premier temps le cycle primaire et le sous-cycle d’observation du secondaire à travers la
définition d’un socle minimum de connaissances et de compétences et la conduite des
études pour maîtriser tous les contours liés à ce concept à partir de 2016 ;
Parachever la mise en place de l’enseignement fondamental en l’étendant au sous-cycle
d’orientation du secondaire à l’horizon 2020 pour accompagner la réforme;
Mettre en adéquation l’organisation institutionnelle, le fonctionnement et les ressources
devant y être utilisées ;
Mobiliser les parties prenantes de l’éducation (CTD, communautés, PTF, etc.) en vue
d’une adhésion à ce changement de paradigme ;
Mettre en place un réseau d’établissements de l’enseignement fondamental assurant la
continuité éducative à tous les enfants dans une approche holistique, diversifiée, inclu-
sive et intégrée à l’éducation de base ;
Développer des stratégies innovantes de mobilisation des ressources.
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
97
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Le modèle de simulation élaboré en mars 2013 permet de fonder des prévisions de ressources et de
dépenses sur le long terme. Ces prévisions ne comprennent pas les dépenses en capital, ni les res-
sources qui les couvrent spécifiquement (budget d’investissement public). Elles n’intègrent pas non
plus les ressources extérieures.
Ces prévisions sont très encourageantes pour le premier quinquennat de mise en œuvre de la straté-
gie sectorielle. Le taux de dépendance en 2020, tel qu’il est estimé par le modèle, vas’établir à 9,4
%.
Cela témoigne d’un sous-financement relatif du secteur de l’éducation camerounais.
Toutefois, les hypothèses retenues par le modèle de simulation pour le partage intersectoriel (crois-
sance jusqu’à 22 % puis stabilisation) sont réalistes. Elles résultent de la situation des finances pu-
bliques camerounaises en 2013 et dans les quelques années antérieures. Or, cette période a été mar-
quée par des évènements conjoncturels qui ont considérablement restreint les perspectives budgé-
taires des secteurs sociaux :
la crise des prix alimentaires de 2008-2009 et l’augmentation des prix des carburants ont contraint
le gouvernement à des dépenses de soutien.
des catastrophes naturelles (inondations) ont généré de lourdes charges
les crises politiques et religieuses dans les pays voisins (RCA, Nigéria, Tchad) ont imposé de
lourdes dépenses de sécurité et apporté des flux de réfugiés au Cameroun.
Enfin, les autorités sectorielles envisagent d’entreprendre des démarches actives de recherche de
nouveaux partenaires extérieurs. Les apports extérieurs au secteur éducatif camerounais sont en
effet plus modestes que dans beaucoup de pays comparables.
Si, toutefois, les hypothèses les plus pessimistes devenaient réalité, il serait nécessaire d’envisager
soit des régulations plus strictes vers la partie haute du système, soit des mécanismes de partage de
financement pour les segments du système éducatif qui ne correspondent pas à un droit à
l’éducation gratuite.
Sur le court terme, il est possible d’avancer des prévisions à la fois plus précises et moins incer-
taines. Ces prévisions intègrent, au-delà des indications du modèle de simulation :
en dépenses, les dépenses en capital du secondaire, de la formation professionnelle et du supérieur ;
en ressources, les apports des partenaires techniques et financiers et du budget d’investissement
public.
Le plan triennal d’actions budgétisé a intégré ces données jusqu’en 2016. Le tableau suivant montre
comment s’établit l’équilibre financier de la stratégie sectorielle pendant cette première phase. Ces
calculs ont ajouté au modèle :
en ressources, les ressources extérieures et les ressources projetées du budget de l’Etat pour les in-
vestissements ;
en dépenses, les dépenses en capital et en renforcements de capacités.
Tableau 19 : Dépenses courantes et en capital.
99
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Pour l’ensemble du secteur éducatif, le besoin résiduel de financement s’établit à 2,92 % des coûts
totaux.
Ce gap non couvert en début de période ne présente pas de caractère alarmant et résulte pour
l’essentiel de dépenses en capital dans la partie haute du système éducatif. Il pourrait être couvert
par de nouveaux appuis extérieurs ou par une augmentation du budget d’investissements publics (on
sait que le partage sectoriel de ce budget d’investissement n’est pas figé et qu’il varie en fonction
des grands projets de construction approuvés par le gouvernement). A défaut, le rythme de ces dé-
penses en capital pourrait être affecté, sans que cela constitue une menace lourde sur les équilibres
financiers.
Pour l’éducation de base, le besoin résiduel de financement est estimé à 38,71 milliards de FCFA de 2014 à
2016, soit 4,81 % des dépenses. Cette estimation est faite par excès ; en fait, certains des PTF présents
ne sont pas en mesure d’annoncer leurs intentions de financement au-delà de 2014, de sorte que le
gap résiduel réel sera inférieur à cette somme. Le montant des apports extérieurs (hors GPE) à
l’éducation de base était de 11,7 milliards FCFA en 2012 (dernière année exécutée). Si les PTF
maintiennent un niveau comparable d’engagements, le montant mobilisé sera de 35,18 milliards de
FCFA et non de 20,44 milliards de FCFA, montant de leurs seules intentions arrêtées aujourd’hui
avec certitude. Par conséquent, il est très probable que le gap résiduel réel atteigne pour les trois ans
environ 23,97 milliards de FCFA, soit 3,0 % des dépenses totales.
Le montant des dépenses aujourd’hui prévues et non couvertes n’excède pas les espoirs raison-
nables de trouver un ou plusieurs nouveaux partenaires acceptant de le couvrir.
Des stratégies innovantes de financement du secteur sont envisagées. Il s’agira de manière opéra-
tionnelle de :
donner une existence juridique au groupe local de l’éducation (GLE) et de susciter la participation
de nouveaux partenaires au financement de l’éducation.
mettre en place un cadre règlementaire permettant la perception par les établissements scolaires des
produits de leurs éventuelles activités lucratives (produit des activités des établissements techniques
ou professionnels, produit des activités génératrices de revenus des autres établissements) ;
mettre en place de nouvelles stratégies de dépenses permettant de faire des économies d’échelle. A
titre d’illustration, l’utilisation optimale des enseignants dans le secondaire permettra de faire des
économies de près de 10 milliards de FCFA et d’équilibrer l’affectation des ressources intra secto-
rielles pour investir dans la qualité. Cette amélioration de la gestion a été modélisée, elle permet de
financer l’augmentation prévue des effectifs du cycle avec une augmentation moins que proportion-
nelle de la masse salariale. Le MINEDUB avait réalisé une économie de ce type par sa politique
réussie de réduction des redoublements entre 2006 et 2011.
Le financement de l’éducation résulte d’apports multiples et à des degrés variés. Au rang des con-
tributeurs figurent l’Etat, les CTD, les PTF, les acteurs privés, les milieux socioprofessionnels les
APEE et les ménages. Compte tenu de ce que « l'organisation et le contrôle de l'enseignement à
tous les degrés sont des devoirs impérieux de l'Etat », ce dernier est le principal pourvoyeur de
ressources à l’Education. Les différents apports se déclinent ainsi qu’il suit :
100
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Il est du reste possible que ces estimations soient bientôt révisées. En effet, la déconcentration fonc-
tionnelle de la solde auprès des ministères employeurs, en particulier le MINESEC, va se traduire
par un apurement des fichiers. Or, on sait que de nombreux enseignants du secondaire ont été recru-
tés pendant la période de l’ajustement structurel puis détachés dans d’autres administrations, tout en
restant identifiés à la solde comme professeurs. L’apurement des fichiers bientôt gérés directement
par le MINESEC permettra une estimation réelle de la masse salariale du secondaire en diminution
par rapport aux estimations actuelles. En conséquence, la part réelle des financements dévolue au
primaire sera sans doute supérieure à son estimation actuelle.
L’option de l’Etat est de réduire autant que faire se peut les contributions des ménages à ce niveau
d’enseignement. Toutefois, la participation des ménages au fonctionnement de l’éducation pourra se
faire le cas échéant à travers les APEE et sera tournée vers l’amélioration de la qualité. De même,
tout parent qui le souhaite et qui en a les moyens, a la latitude d’inscrire son enfant dans une institu-
tion privée de son choix.
L’Etat financera une partie des besoins à travers des subventions et des allocations budgétaires
d’investissement au bénéfice des Universités. Il maintiendra aussi sa politique d’assistance aux
cibles vulnérables et de promotion de l’excellence. Dans ce cadre, l’Etat prendra en chargeles dé-
penses liées aux salaires, au renforcement du personnel, aux programmes de développement et à la
recherche. Les stratégies à mettre en œuvre dans ce secteur porteront sur les éléments suivants :
la création d’un fonds compétitif alimenté par des contributions publiques et privées, géré par
l’Agence pour la Modernisation des Universités, pour promouvoir la recherche universitaire et
l’innovation pédagogique. Un texte précisera les modalités de son organisation et de son fonction-
nement ;
l’implication des institutions d’enseignement supérieur publiques dans la recherche de financements
complémentaires. Ceci emportera une intensification des activités génératrices de revenus (AGR) à
l’exemple de l’Université/entreprise ;
la mise en place d’un mode de financement par objectif, basé sur la contractualisation entre l’Etat
et les institutions, avec des mécanismes d’évaluation des résultats ;
la rationalisation des contributions des bénéficiaires directs de l’enseignement supérieur en modu-
lant les taux des droits d’inscription des étudiants en fonction de certaines formations profession-
nelles ;
la rationalisation des contributions des bénéficiaires institutionnels au développement de
l’enseignement supérieur en sensibilisant les départements ministériels et collectivités publiques à
intégrer les composantes de développement des ressources humaines dans leur plan de formation,
en y intégrant des provisions de mise en œuvre par l’enseignement supérieur.
Au niveau de l’alphabétisation et de l’Education de Base Non Formelle, le financement sera assuré par
l’Etat et les PTF.
L’apport des PTF sera aussi d’une grande importance pour le secteur de l’éducation et de la forma-
tion à tous les niveaux en termes d’investissements, de renforcement des capacités des ressources
humaines, d’élaboration des curricula, etc. Des revues sectorielles annuelles et des concertations
diverses offriront l’occasion d’évaluer cet apport.
102
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
TROISIEME PARTIE
103
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Le plan de mise en œuvre développé sous la forme de matrice, s’articule autour de chacun des ob-
jectifs stratégiques retenus et présente :
les programmes et projets;
les indicateurs de suivi ;
les critères de priorisation des projets ;
les départements ministériels responsables.
Programmes et projets.
L’approche méthodologique utilisée pour identifier les programmes et projets a consisté à s’appuyer
sur l’arbre à problèmes dont la déclinaison a servi de fil conducteur à l’élaboration du diagnostic.
En convertissant les contraintes du premier ordre, on a obtenu les objectifs stratégiques ; les con-
traintes du second ordre ont donné lieu aux actions et enfin les contraintes du troisième ordre ont
donné lieu aux différents activités, structure conforme au budget programme du Cameroun.
Indicateurs de suivi.
Pour chaque projet, on définira un ou des indicateur(s) objectivement vérifiable(s). Ils constitueront
les outils de base pour le suivi-évaluation aussi bien de chaque projet que de l’ensemble du pro-
gramme en agrégation.
104
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Compte tenu de la multiplicité et de la diversité des projets qui peuvent concourir au même objectif,
un critère de priorisation a été défini pour sélectionner les actions et les activités. Chaque départe-
ment ministériel prépare un Plan d’Actions Prioritaires(PAP) validé par le Comité Inter Ministériel
de validation des Programmes que président les Ministres des Finances et de l’Economie.
La Cellule Opérationnelle est composée de douze Secrétaires Généraux de ministères concernés par
le développement de l’éducation. Elle est présidée par le Secrétaire Général du MINEPAT et se
réunit tous les trois mois et en cas de besoin. Son rôle relève de l’orientation politique de la stratégie
sectorielle. Elle assure le relais des constats ou les prévisions des administrations du Secrétariat
Technique et les décideurs gouvernementaux.
Au niveau des ministères sectoriels, la mise en œuvre de la stratégie sera assurée par les Comités
PPBS30 (planification, programmation, budgétisation, suivi). Ces Comités sont pilotés par les Secré-
taires Généraux. Ils comprennent dans chaque ministère : le directeur de la planification, le direc-
teur des ressources financières, le chef de cellule de suivi et de toute personne désignée. Ils
s’assurent le concours des cadres en tant que de besoin. Ils travaillent sur la base d’un calendrier
annuel. L’instauration des comités PPBS correspond à la volonté du gouvernement d’améliorer le
processus de préparation budgétaire et de l’orienter vers la pratique des budgets-programmes, per-
mettant la mise en relation des demandes de crédits et des objectifs sectoriels. Cette façon de procé-
der donne une bonne garantie de mise en relation entre les stratégies sectorielles et les mécanismes
de préparation budgétaire.
La coordination entre les ministères et les PTF revient aux revues sectorielles, organisées sur une
base annuelle et donnant lieu à l’examen de rapports d’exécution matérielle et financière consolidés
par le SP, ainsi qu’à la validation des plans d’actions annuels. Pour renforcer cette coordination, les
autorités envisagent créer, de concert avec leurs partenaires, des groupes thématiques au sein du
Groupe Local d’Education(GLE),dont la mise en place sera formalisée par le MINEPAT.
29
Créé par l’Arrêté N°134/PM du 13 août 2010.
30
Les attributions des Comités PPBS internes sont consignées dans la circulaire N°050/MINEPAT du 24 septembre
2009.
105
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Trois entités se partageront les responsabilités à mener dans la cadre de la coordination des aspects
fonctionnels du secteur : (i) les comités PPBS élargis, les directions des ressources financières des
ministères sectoriels et le secrèterait technique. Les actions et les responsabilités sont réparties ainsi
qu’il suit :
Le rapport d’exécution matérielle annuelle comprendra dans une annexe la liste des initiatives
prises à la suite de recommandations faites par des études de l’année antérieure, après qu’elles au-
ront été validées.
106
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Cette approche sera essentiellement participative pour permettre aux différentes parties prenantes de
se concerter régulièrement sur le niveau de réalisation des actions programmées, d’une part, et sur
l’évaluation de leurs résultats ainsi que de leurs impacts, d’autre part. Ce suivi se fera par sous-
secteur, par département ministériel à travers la chaîne PPBS, des revues sectorielles annuelles avec
les PTF, des réunions trimestrielles de concertation avec le Groupe Local Education (LEG) et des
discussions thématiques.Ce suivi participatif sera conduit au travers des indicateurs pertinents défi-
nis dans la stratégie et des indicateurs de processus définis dansles plans d’actions prioritaires
(PAP). Le dispositif de suivi ministériel devra être ascendant et descendant pour permettre la circu-
lation rapide des informations.
Les principales activités de suivi participatif comprennent les opérations suivantes :
l’élaboration d’un document de suivi ;
le recueil permanent d’informations sur la mise en œuvre des programmes ;
l’analyse périodique des données recueillies et la production des rapports de suivi ; et
la dissémination des rapports de suivi à toutes les parties prenantes.
Elle consiste en :
l’analyse de la pertinence des programmes et actions inscrits au regard des objectifs ;
l’exécution des budgets ;
l’examen des effets induits de la mise en œuvre de la stratégie.
108
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
38 (RESEN
PART DES RURAUX 44 51,8 Idem (RESEN p.38 + calcul)
p.38 + calcul)
EFFECTIFS DU
6,4 21,6 46,6 Modèle (milliers)
COMMUNAUTAIRE
PRIMAIRE
TAP CENTRE LITTORAL / TAP RESEN P 176 / Les primes de zone commencent
1,798 1,6 1
SEPTENTRION en 2016, pas d’effet attendu avant
SECONDAIRE
109
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
110
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
FORMATION PROFESSIONNELLE
INDICATEURS DE PROCESSUS
Existence d’un cadre national N 0 O/N
de qualifications et certifica-
tions
Fonctionnement du centre N 0 O/N
national d’ingénierie de for-
mation
INDICATEURS DE RESULTATS
Taux d’insertion sortants des ND 75 % 75 %
centres sectoriels de forma-
tion professionnelle
Taux d’insertion des sortants ND 75 % 75 %
des centres de formation aux
métiers
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
INDICATEURS DE PROCESSUS
Part des filières d'enseigne- 81 % 70 % 70 % Modèle
ment général
Ratio étudiants/enseignants 64 55 55
(filières générales)
Ratio étudiants/enseignants 25 35 35
(filières techno. & profes-
sionnelles.)
INDICATEURS DE RESULTATS
Proportion des sor- 0,29 0,43 0,60 Modèle Sc4 Ligne 937
tants/entrants dans les univer-
sités d'Etat
111
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
INDICATEURS DE RESULTATS
Nouveaux enseignants du primaire ND 0 0
affectés dans des arrondissements
dans lesquelles le REM est < à 0,8
REM moyen national
REM moyen dans les 40 arrondisse- 1,2
ments les moins favorisés / REM
moyen national
Non-enseignant/enseignant, secon- 1/6 1/12 1/12 Modèle
daire
112
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Graphique 1 : dispositif de mise en œuvre et de suivi- évaluation de la stratégie du secteur de l’éducation et de la formation
113
ONGet associa- Services techniques des collecti-
tions vités territoriales décentralisées
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
7.3.1. Coordination des services ministériels déconcentrés comme pôles intégrés de mise en œuvre.
Par le passé, chaque sous-secteur évoluait de façon isolée, mettant ainsi à mal la cohérence inhé-
rente même au système d’éducation et de formation. Il est à souhaiter pour l’avenir, une meilleure
synergie des actions pour tous les niveaux d’enseignement, étant entendu que les extrants d’un ni-
veau sont les intrants du niveau supérieur. Cette synergie devra être impulsée et structurée à
l’intérieur d’une coordination régionale des services déconcentrés des ministères en charge de
l’Education et de la formation.
La réduction des inégalités de toutes sortes impose à tous les niveaux de garantir des chances égales
d’accès aux services éducatifs. Aussi l’adhésion pleine et entière de l’ensemble de la communauté
éducative à la stratégie du secteur éducatif constitue-t-elle l’un des éléments clés de sa réussite.
Prenant appui sur la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide, le cadre partenarial entre le Gou-
vernement et les pays donateurs devra être régi par les principes suivants :
- Principe 1 : Partage avec les partenaires des objectifs et buts à atteindre annuellement :
En début de chaque année budgétaire (février-mars), le comité de mise en œuvre, en concertation
avec les partenaires et conformément au plan d’action décennal, arrête et cale la programmation des
activités de l’année. Il est aussi défini à cette occasion les échéances pour l’évaluation annuelle.
le financement (ex. montages financiers conjoints), les versements, le suivi, l’évaluation et la notifi-
cation aux pouvoirs publics de leurs activités et apports d’aide.
115
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
116
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Publications :
Textes législatifs :
Décret n° 2000/359 du 5 décembre 2000 statut particulier des fonctionnaires des corps de
l’Education Nationale ;
Décret n° 2001 /041 du 19 février 2001 portant organisation des établissements scolaires publics et
fixant les attributions des responsables de l’administration scolaire.
117
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Annexes 1
Quelques indicateurs éducatifs
118
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Tableau 21: Taux brut de préscolarisation par région et par sexe en 2010/2011
Garçons Filles Total IPS
Cameroun 28,2% 29,4% 28,8% 1,04
Adamaoua 11,2% 11,2% 11,2% 0,99
Centre 50,1% 52,8% 51,4% 1,05
Est 28,2% 30,2% 29,2% 1,07
Extrême-Nord 3,8% 4,0% 3,9% 1,06
Littoral 43,8% 47,3% 45,4% 1,08
Nord 6,2% 6,1% 6,1% 0,99
Nord-Ouest 32,4% 34,5% 33,4% 1,06
Ouest 34,0% 35,1% 34,6% 1,03
Sud 27,8% 29,7% 28,8% 1,07
Sud-Ouest 30,4% 32,7% 31,5% 1,08
MINEDUB
Tableau 22:Demande potentielle pour le préscolaire en 2010/2011 par sexe et suivant les régions du pays
Garçons Filles Total
Adamaoua 30 272 31 115 61 387
Centre 109 757 105 096 214 853
Est 24 637 23 764 48 401
Extrême-nord 106 375 104 936 211 311
Littoral 90 807 83 908 174 716
Nord 62 107 63 027 125 134
Nord-ouest 55 298 54 490 109 788
Ouest 55 206 53 401 108 607
Sud 21 423 21 075 42 498
Sud-Ouest 43 163 40 653 83 816
Cameroun 599 045 581 466 1 180 511
119
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
MINESEC
Tableau 14:Demande potentielle pour l’enseignement secondaire en 2010/2011 par sexe et suivant les régions
MINESUP
Tableau 25:Demande potentielle pour l’enseignement supérieur en 2010/2011 par sexe et suivant les régions
120
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
121
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Annexe 2
Plan Triennal Annuel Budgétisé
(2014 – 2016)
122
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Accès équité
Quantité Quantité par année Coût par année (Milliers FCFA) Coût total
objectifs, activités Unité 2013- (milliers de hors mod. Responsable Source de Financement
2015 2014 2015 2016 2014 2015 2016 FCFA)
382 645 395 012 415 551 71 376 265 69 824 367 78 151 721 219 344 253 51 078 923
Améliorer l'accès et l'équité
A
Amélioration de l'accès et de l'équité au pré-
A.1 scolaire
A.11 développer des CPC dans des zones ciblées
Organisation de commissions d'identification des MINEDUB/IA
MA 1 1 0
A.111 zones éligibles pour développement CPC E Budget Etat
Définition et dissémination des critères de recrute- Budget Etat
ment, les profils des éducateurs et les cahiers des HJ (A) 20 20 300 300 MINEDUB
A.112 charges des CPC
Organisation de campagnes de mobilisation et MINEDUB/IA Budget Etat
HJ (M) 300 120 180 7 200 10 800 0 18 000
A.113 d'information aux communautés E
123
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Quantité Quantité par année Coût par année (Milliers FCFA) Coût total
objectifs, activités Unité 2013- (milliers de hors mod. Responsable Source de Financement
2015 2014 2015 2016 2014 2015 2016 FCFA)
Construire des logements d'astreinte pour fixer les
A.23 enseignants dans les zones prioritaires
Elaboration DAO et plan type pour la construction des
MA 1 MINEDUB
A.231 logements types
Organisation de commissions locales pour identifier
les besoins réels de logements nécessaires pour les MA 1 MINEDUB
A.232 enseignants des nouvelles écoles
MINEDUB/col
logt 173 56 58 59 837 323 863 788 891 129 2 592 240 2 592 240
A.233 Construction des logements l Budget Etat
Soutenir la scolarisation des filles vulnérables et
A.24 défavorisées
124
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Quantité Quantité par année Coût par année (Milliers FCFA) Coût total
objectifs, activités Unité 2013- (milliers de hors mod. Responsable Source de Financement
2015 2014 2015 2016 2014 2015 2016 FCFA)
Construire des infrastructures pour améliorer l'accès
A.31 dans les zones prioritaires
Commission d'identification des programmes de
MA 2 1 1 0 MINESEC
A.311 construction
Recrutement de bureaux d'étude technique et de
MA 3 1 1 1 0 MINESEC
A.312 contrôle des constructions
lycée
2 1 1 0 1 000 000 1 000 000 2 000 000 2 000 000 MINESEC
A.313 Création de lycées d'excellence exc Budget Etat
Construction de lycées d'Enseignement Général ou
lycée 10 2 4 4 1 000 000 2 000 000 2 000 000 5 000 000 5 000 000 MINESEC
A.314 technique Budget Etat
col-
22 4 8 10 800 000 1 600 000 2 000 000 4 400 000 4 400 000 MINESEC
A.315 Construction de collèges d'Enseignement général lège Budget Etat
inter-
2 2 0 0 1 200 000 1 200 000 1 200 000 MINESEC
A.316 Construction d'internats nat Budget Etat
A.32 Apporter une aide aux établissements privés
Attribution des subventions aux établissements du 1° subv 3 1 1 1 767 659 927 985 816 524 2 512 168 MINESEC
A.321 cycle Budget Etat
Attribution de subventions aux établissements du 2°
subv 3 1 1 1 878 086 1 059 856 1 220 424 3 158 366 MINESEC
A.322 cycle Budget Etat
0
Amélioration de l'accès de la Formation profes-
0
A.4 sionnelle
Elargir et diversifier l'offre de formation profession-
A.41 nelle
Etude d'opportunité de l'ouverture de nouvelles
HJ 60 60 5400 5 400 MINEFOP
A411 filières professionnelles
Définition de l'offre de formation de ces nouvelles
MA 1 1 0 MINEFOP
A412 filières (cursus, programme, moyens)
Elaborer le cahier des charges de réalisation des
MA 1 1 0 MINEFOP
A413 infrastructures
Centre de Formation Professionnelle d'Excellence
8 000 000 8 000 000 8 000 000 MINEFOP
(CFPE) 1 1 Budget KOIKA
Centre de Formation aux Métiers (CFM) 3 1 1 1 1 664 750 1 664 750 1 664 750 4 994 250 4 994 250 MINEFOP Budget KOIKA/Etat
Centre de Formation Professionnelle Sectoriels
3 1 1 1 1 967 800 1 967 800 1 967 800 5 903 400 5 903 400 MINEFOP
(CFPS) Budget C2D
Institut National de Formation des Formateurs et de
2 1 1 1 066 667 1 066 667 2 133 333 2 133 333 MINEFOP
developpement des Programmes Budget KOIKA
125
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Quantité Quantité par année Coût par année (Milliers FCFA) Coût total
objectifs, activités Unité 2013- (milliers de hors mod. Responsable Financement
2015 2014 2015 2016 2014 2015 2016 FCFA)
Diversifier l'offre en tenant compte des besoins du
A.51 pays par le développement d'IUT
Etude des opportunités de développement de filières
MA 1 1 0 MINESUP
A.511 en réponse aux besoins économiques
Elaborer les cahiers des charges de réalisation des
MA 2 1 1 0 MINESUP
A.512 infrastructures
Elaborer les programmes de formation et cursus des
MA 1 1 0 MINESUP
A.515 IUT
MA 1 1 0 MINESUP
A.516 Elaboration des profils des enseignants spécifiques
Recrutement du personnel enseignant, administratif
MA 2 1 1 0 MINESUP
A.517 et d'appui
Diversifier l'offre par le développement de nouvelles
A.52 filières qui tiennent compte des besoins économiques
Etude des opportunités de développement de filières
en fonction des secteurs porteurs, des partenaires, 1 1 MINESUP
A.521 des besoins économiques et des formateurs
Universi-
Etudes architecturales des projets de construction 1 tés/Serv
A.522 des futures structures Tech.
cons-
1 1 1 17 000 000 17 000 000 17 000 000 51 000 000 MINESUP
A.523 Constructions d'autres structures déjà programmées Sup Budget Etat
Elaborer les programmes de formation et cursus
MA 1 1 0 MINESUP
A.524 relatifs aux nouvelles filières
Recrutement du personnel enseignant, administratif
MA 2 1 1 0 MINESUP
A.525 et d'appui
Créer des conditions de développement et d'incitation
0
A.53 du partenariat privé
A.63 Suivi des activités d'Alphabétisation et l'Education Non Formelle forfait 15000 15000
éduca-
tion de
base 38 930 693 41 153 176 47 819 825 127 895 594
126
Qualité et Pertinence Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
Budget
MINED
1 18 27 18 27 Etat/Uni
formation initiale des éducateurs CPC HJ (F) 3 000 1 200 45 000 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 UB/IGE
800 000 000 000 000 cef et
N
45 Com-
B.134 1 001 munes
Equiper les écoles en supports pédago-
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
B.14 gique/didactique 0
MINED Budget
4
HJ (A) 300 300 4 500 4 500 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 UB/IGE Etat/UN
500
B.141 Elaboration des guides maîtres du prescolaire 0 N ICEF
MINED
guides 7
Edition, acheminement, distribution des guides 5 100 5 100 7 650 7 650 1 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 UB/IGE
maît. 650
B.142 maîtres aux enseignants du préscolaire 0 N
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Amélioration de la qualité et de la pertinence
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
B.2 au primaire 0
B.21 Rénover et réviser les curricula 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Organisation d'ateliers pour la révision des 20 20 20 20 40 MINED Budget
HJ (A) 2 700 1 350 1 350 0 40 500 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
B.211 curricula et des programmes 250 250 1 250 250 501 UB Etat
Elaboration et publication puis dissémination des MINED
MA 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
B.212 curricula 0 UB
B.22 Promouvoir les pratiques pédagogiques innovantes 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Organisation d'ateliers sur les pratiques pédago- 1 3 MINED Budget
HJ (A) 200 100 100 1 500 1 500 3 000 0 0 0 0 0 0 0 0 0 1 500 0
B.221 giques innovantes 1 500 001 UB Etat
Elaboration et publication de supports sur les supp MINED
5 000 5 000 5 000 5 000 0 0 0 1 0 5 000 0 0 0 0 0 0 0
B.222 pratiques pédagogiques innovantes ped 0 UB
127 Améliorer l'environnement scolaire et les condi-
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
B.23 tions d'apprentissage dans les écoles 0
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
128
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
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Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
130
Document de Stratégie du Secteur de l’Education et de la Formation
éduca- 12 8
3 894 4 705 20 730 30 12 5 3 231 3 152 3 995 688 677 37 70 251
tion de 129 829
720 560 152 400 750 100 961 690 960 300 500 800 980 500
base 872 712
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Gouvernance Partenariat
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Synthèse du PTBA
Coût
Quanti- Quantité par année Coût par année (Milliers FCFA) total Respon Source de
Uni- té modèle modèle type de mise en
objectifs, activités (milliers modèle hors mod. pon- Finance- modèle educ base hm éduc base
té 2013- capital courant œuvre hors mod
de sable ment
2015
2014 2015 2016 2014 2015 2016 FCFA)
millions $
1 134 153 435 65 104
5 628 1 566 147 356 371 192 64 512 435 705
565 908 444 705 929 556 435 705 197 121 296 215 28 440 631
total A+B+C 079 407 365 234 963 197
703 505 377 197 064 193
Améliorer l'accès 415 71 376 69 824 78 151 219 344 168 265 65 880 51 392 51 078 219 344
A 382 645 395 012 0 0 0 102 158
et l'équité 551 265 367 721 253 331 814 617 923 253
1
Améliorer l'accès 5 229 1 147 24 013 19 021 21 856 64 891 52 289 12 552 64 891
B 126 52 338 150 48 250 0 0 0 25 106
et la pertinence 091 457 153 067 921 141 900 992 141
487
Améliorer la
23 1 625
C gouvernance et le 16 343 23 938 546 381 623 975 455 600 873 676 0 873 676 752 280 0 0 0 1 505 1 625 956
665 956
partenariat
capital modèle 0 0 0 0
courant modèle 204 101 343 975 325 600 873 676
capital hors
362 280
modèle 212 280 150 000 0
courant hors
960 000
modèle 320 000 320 000 320 000
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Coût
Quanti- Quantité par année Coût par année (Milliers FCFA) total Respon Source de
Uni- té modèle modèle type de mise en
objectifs, activités (milliers modèle hors mod. pon- Finance- modèle educ base hm éduc base
té 2013- capital courant œuvre hors mod
de sable ment
2015
2014 2015 2016 2014 2015 2016 FCFA)
millions $
educ base 240 000 253 500 240 000 733 500
capital modèle 0 0 0 0 373 500
courant modèle 120 000 133 500 120 000 373 500
capital hors
0 0 0 0
modèle 360 000
courant hors
120 000 120 000 120 000 360 000
modèle
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Modèle+PATB
dépenses courantes 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2014-2016
Coût du programme éducatif 387,49 436,92 485,09 535,70 588,78 649,88 1 774,36
dép courante mod 383,57 432,78 480,73 531,10 583,33 643,98 1 758,42
dép hors mod cour 3,92 4,14 4,36 4,60 5,45 5,89 15,95
GAP brut 0,00 15,18 26,31 36,85 46,02 60,11 142,98
Financement domestique 383,57 417,60 454,42 494,25 537,32 583,87 1 615,44
Appui Extérieur 22,97 14,73 10,31 48,02
Besoins de financement 3,92 19,32 30,67 18,48 36,73 55,69 110,91
Coût du programme Education de Base 132,57 146,02 158,72 171,82 185,66 205,10 562,58
Financement domestique 129,39 137,52 146,42 156,58 198,41 354,99
Appui Extérieur hors GPE 0,00 0,00 0,00 20,68 13,26 9,28 43,22
Besoin de financement 3,18 8,50 12,29 -5,44 -26,01 195,82 164,37
Besoin de financement résiduel
MODELE+PATB
milliards
FCFA
dépenses courantes + capital 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2014-2016
Coût du programme éducatif 421,86 473,17 523,34 576,06 618,05 680,27 1 874,37
dont dép en capital 34,36 36,25 38,25 40,35 29,27 30,39 100,01
Financement domestique 454,32 493,16 535,12 580,43 629,35 1 744,89
Appui Extérieur 23,25 12,39 43,81 22,97 14,73 10,31 48,02
Besoins de financement 6,47 -13,63 17,97 22,89 40,60 81,46
% 1,37 -2,60 3,12 3,70 5,97 4,35
GPE 26,65
GAP résiduel 54,81
% 2,92
Coût du programme Education de Base 250,87 259,05 295,56 805,48
Financement domestique 221,82 234,19 263,66 719,68
Appui Extérieur hors GPE 8,33 7,21 4,91 20,44
Besoin de financement 20,72 17,65 26,99 65,36
% besoin financement 8,26 6,81 9,13 8,11
GPE 26,65
% GPE 3,31
GAP résiduel 38,71
% résiduel 4,81
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Annexe 3
Simulation Financière des Politiques envisagées
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Scénario retenu 2010-2011 2011-2012 2012-2013 2013-2014 2014-2015 2015-2016 2016-2017 2017-2018 2018-2019 2019-2020
Effectif d'élèves ou d'étudiants
Préscolaire 339 600 354 617 369 657 384 722 399 811 414 924 430 061 445 222 460 407 475 616
Primaire 2 781 352 2 906 705 2 977 607 3 050 329 3 124 916 3 201 416 3 279 879 3 360 352 3 442 888 3 527 539
Sous-cycle d'observation 0 0 0 0 0 339 124 707 453 784 705 834 989 882 517
1er cycle secondaire ancien système 648 751 682 749 711 312 743 959 771 947 588 756 411 114 220 342 0 0
2ème cycle secondaire ancien système 278 213 324 287 346 307 350 387 341 039 318 777 288 986 256 447 226 671 140 816
Cycle d'orientation 0 0 0 0 0 0 0 276 545 631 575 891 180
Second cycle secondaire 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Alphabétisation 70 074 69 751 74 752 79 953 85 360 90 981 96 823 102 892 109 198 115 746
EBNF 1 643 1 769 1 887 1 996 2 096 2 186 2 264 2 331 2 385 2 425
LT&P 321 859 328 986 351 999 385 758 424 702 367 847 308 456 336 412 371 694 410 434
Formation professionnelle (Public) 13 300 15 181 19 519 23 465 26 327 29 747 33 011 38 950 47 869 33 535
Enseignement Supérieur 244 334 270 256 297 282 325 450 354 799 385 369 417 201 450 340 484 829 520 715
Dépenses courantes par niveaux
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
d'études
Préscolaire 12 457 13 413 14 767 15 853 16 946 18 043 19 140 20 233 21 318 22 388
Primaire 120 113 131 558 141 735 152 553 164 046 181 065 200 916 211 681 223 078 235 135
Sous-cycle d'observation 0 0 0 0 0 33 248 72 174 85 713 99 120 114 003
1er cycle secondaire ancien système 57 592 61 144 63 939 66 799 68 890 52 514 36 567 19 527 0 0
2ème cycle secondaire ancien système 55 447 69 265 79 437 86 511 90 860 91 896 90 163 86 486 82 502 55 894
Cycle d'orientation 0 0 0 0 0 0 0 28 358 68 824 103 860
Second cycle secondaire 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
Alphabétisation 520 651 1 056 1 597 2 298 3 186 3 829 4 547 5 346 6 234
Formation des enseignants du Primaire 5 726 5 857 5 822 6 278 7 074 8 130 10 198 10 216 10 956 12 135
EBNF 10 15 21 28 35 43 52 61 71 81
LT&P 48 370 51 015 54 358 58 714 64 806 60 151 56 104 61 321 68 390 76 419
Formation professionnelle 11 232 11 806 13 093 15 207 18 262 22 314 25 627 29 678 34 688 28 657
Enseignement Supérieur (yc Recherche) 72 107 87 006 104 287 124 148 145 444 167 400 190 058 212 632 234 743 256 586
Dépenses courantes totales (millions) 383 574 432 784 480 731 531 100 583 334 643 981 712 197 779 259 859 335 923 241
139