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Littérature française

La Morte amoureuse, Conte fantastique de Théophile Gautier, publié dans Les


Chroniques de Paris le 23 et 26 juin 1836 (revue littéraire fondée par Balzac en 1835).

Mouvements

1. « Une nuit l’on sonna violemment à la porte… il saute sur l’autre en selle. »
Contexte / Element perturbateur

2. « Il sera les genoux et lâcha les guides… la course recommençait avec furie. »
Chevauchée à travers les bois

3. « Enfin, le tourbillon s’arrêta… tout à fait royal et féérique. »


Environnement du château

4 « Un page nègre… follement aimée. »


Découverte de Clarimonde

Problématique

Comment, à travers une description alternant entre réalisme et fantastique , cet


extrait instaure-t-il une atmosphère lugubre et pesante propice à la révélation de la
mort de Clarimonde ?

1er Mouvement

« Une nuit » : substantif début du passage, cadre temporelle. Moment propice à


l’apparition d’éléments surnaturels.

« richement vêtu » « mode étrangère » « Poignard » : le personnage dénote du


lieu où il se trouve. Campagne reculé et calme. Eléments étranges et mise en place
d’une situation effrayante « Son premier mouvement fut la frayeur »

« La mort » raison de la venue de l’homme, « une très grande dame » rappelle à


l’évocation de Clarimonde peu avant le début de notre passage lors de son voyage avec
Sérapion pour rejoindre le village.
Poursuite dans ce premier mouvement et au long de l’extrait de descriptions
précises, de l’ordre du détail insistant sur la lumière et ses variations ainsi que sur
l’obscurité ambiante afin d’instaurer un cadre sinistre. « Deux chevaux noirs comme la
nuit » comparaison. Répétition / insistance sur le dédoublement, motif du double

2nd Mouvement

« Nous dévorions le chemin » Vitesse, déformation visuelle, point de vue du


narrateur dans le récit. Altération de la vue par la vitesse et l’obscurité ambiante
renforce l’apparition de visions et alimente l’imagination du narrateur.

« Nous traversâmes une forêt… superstitieuse terreur. » Allitération en -s, consonne


fricative, sifflante, qui par association phonétique peut imiter le vent sur la peau du
narrateur pendant sa traversée à cheval, mais aussi la sensation de « frisson » qu’il
exprime. Par ailleurs ce « frisson » est un frisson de « superstitieuse terreur » : cette
peur extrême ressentie est basée sur une croyance irrationnelle, incohérente, ce qui
remets en cause l’existence d’un potentiel danger.

« Les aigrettes… à cheval sur le cauchemar » Spectre : Fantôme, figure


fantastique que l’on croit voir. Spectre hideux, effroyable. Il lui est apparu un spectre.
Il dit avoir vu un spectre épouvantable. Dictionnaire Académie française 1835.
Description précise, de l’ordre du détails, par rapport à des éléments concrets, qui
grâce à une comparaison va créer une image littéraire, une vision en quelque sorte
infernale.

« feux follets » Les feux follets sont décrits dans le folklore français inspiré des
croyances catholiques comme des âmes en peine qui ont besoin de prières pour sortir
du Purgatoire. Le purgatoire est une étape de purification par laquelle les âmes des
défunts morts en état de grâce doivent cependant expier les péchés dont ils n'ont pas
fait une pénitence suffisante avant leurs derniers instants. Référence immédiate à la
situation, le prêtre se rendant au chevet d’une personne mourante afin de
l’accompagner vers la mort, mais aussi peut-être dans une certaine mesure à la
condition de « morte vivante » de Clarimonde, toujours présente malgré son décès.

3ème Mouvement

« Une masse noire piquée de qq points brillants se dressa subitement devant


nous ». Architecture massive, impressionnant, sombre. Le château est un édifice en
apparence impressionnant mais le narrateur ne l’avait pourtant pas aperçu durant sa
chevauché, au point qu’il semble lui apparaître subitement, comme par magie. Le
bâtiment est effrayant, personnifié comme une immense créature « nous entrâmes sous
une voute qui ouvrait sa gueule sombre »

Ambiance agitée, pesante dans le château : au niveau auditif « les pas de nos
montures sonnèrent plus bruyants » et visuel « des domestiques avec des torches à la
main traversaient les cours en tous sens »
Cette agitation rend la perception du narrateur, et par conséquent sa description
du lieu floue « J’entrevis confusément… féérique. »

4ème Mouvement

« Un page nègre … au-devant de moi. » Beaucoup d’éléments nous laissaient


penser que la « grande dame » dont il était question plus tôt dans l’extrait était en
réalité Clarimonde, également bien avant dans le récit lorsque Romuald quittait le
village de S**, Sérapion a évoqué la jeune femme « C’est l’ancien Palais que le prince
Concini a donné à la courtisane Clarimonde, il s’y passe d’épouvantables choses. » p.82

La peur laisse désormais place à la tristesse au vu de la situation « Trop tard ! Fit-


il en hochant la tête, trop tard ! » la répétition et l’emploi de l’exclamatif sonne comme
une sentence, malgré un discours direct adressé au narrateur, ces paroles pourraient
être celles de Romuald, réalisant qu’il arrive trop tard, se retrouvant séparé à tout
jamais de celle qu’il désirait et qu’il aimait, alors qu’il était sur le point de la retrouver.

Conclusion

A travers l’utilisation d’images littéraire marquante, Gautier dépeint un univers


où tout semble incertain, le doute pèse sur le narrateur, un narrateur partagé entre le
réel et les visions fantastiques qui l’entourent. La mort semble l’entourer, la peur le
gagne, autant de signe annonciateur d’une la fin tragique pour celle qu’il chérie.

Dualisme : Système philosophique ou religieux qui divise son objet en deux sous-
éléments s'opposant irréductiblement / Coexistence de deux éléments différents
opposés ou complémentaires

Au sein du genre fantastique, coexistence d’éléments réels et fictifs dans le récit


qui créée une tension,une dissonance mais paradoxalement une forme d’unité dans la
progression de l’intrigue, par le surgissement du fantastique. Les lecteur doutent comme
les personnage, un doute crée par le point de vue subjectif de leur expérience.
Dans le récit, opposition entre la vie et la mort, la vocation de prêtre qu’a choisi
Romuald et la relation amoureuse qu’il entretient avec Clarimonde. La nature de la
jeune femme, au départ décrit comme un ange puis figure quasiment démoniaque à la
fin de l’oeuvre.

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