Les Transformateurs
Les Transformateurs
Les Transformateurs
LES TRANSFORMATEURS
ÉLECTRIQUES DE
PUISSANCE
Fonctionnement, mise en œuvre
et exploitations
Avant-propos IX
Introduction 1
1 Les transformateurs dans les réseaux 3
1.1 Les transformateurs THT/THT-HTB 3
1.1.1 Présentation générale 3
1.1.2 Le tertiaire de stabilisation 4
1.2 Les autotransformateurs d’interconnexion 5
1.3 Les transformateurs HTB/HTA ou THT/HTA 7
1.3.1 Présentation générale 7
1.3.2 La mise à la terre du neutre du réseau HTA 7
1.4 Les transformateurs des centrales de production 8
1.5 Les transformateurs de distribution HTA/BT 11
1.5.1 Présentation générale 11
1.5.2 Les transformateurs sur poteaux 11
1.5.3 Les transformateurs TPC sur poteau 12
1.5.4 Les postes en cabine 13
1.6 Les transformateurs des services auxiliaires HTA/BT 13
1.7 Les transformateurs HTA/BT des postes de livraison 14
1.8 Les transformateurs et les régimes de neutre 15
1.8.1 L’impédance homopolaire d’un transformateur 15
1.8.2 Les transformateurs de mise à la terre 17
1.8.3 Les transformateurs de point neutre 20
1.8.4 Les générateurs homopolaires 24
3 L’insertion du transformateur 77
3.1 Le raccordement des transformateurs 77
3.1.1 Les raccordements aériens 77
3.1.2 Les tubes en alliage d’aluminium 80
3.1.3 Les câbles CEI 60502-2/NF C 33-220 83
3.1.4 Les postes sous enveloppe métallique (PSEM) 93
3.2 La protection contre les risques d’incendie 94
3.2.1 Les dispositions constructives 94
3.2.2 Le système de protection 95
3.3 Les schémas d’exploitation 98
3.3.1 Le schéma de base 99
3.3.2 Le schéma à deux transformateurs 100
3.3.3 Les schémas à trois transformateurs 102
IV
VI
En conclusion 265
Index 267
VII
Un peu d’histoire
À la fin du xixe siècle l’électricité a cessé dans les pays industrialisés d’être une science
pour devenir une technique. L’énergie électrique a d’abord été produite et distribuée en
courant continu sous une tension commune à basse tension ; de ce fait, l’exploitant a
été obligé de la produire là où elle était consommée. Les puissances augmentant, il est
arrivé un moment où ce mode de production et de distribution n’a plus été suffisant
pour satisfaire les besoins des usagers et des exploitants. Il a fallu alors chercher des
ressources là où elles étaient abondantes et peu chères. La production d’électricité par
la houille blanche (l’hydroélectricité) s’est alors développée entraînant à sa suite locale-
ment le développement des industries métallurgiques et électrochimiques.
Comme les réseaux à courant continu de l’époque ne permettaient pas de transporter
de grandes puissances sur des distances importantes, l’acheminement de cette énergie
bon marché vers les zones où l’activité économique était en expansion a nécessité l’uti-
lisation de techniques à courant alternatif, d’abord en monophasé puis en polyphasé.
Cette histoire aurait pu être toute autre sans les transformateurs électriques qui sont
apparus et développés dans la deuxième moitié du xixe siècle (le premier transforma-
teur triphasé a été construit en 1889). Aujourd’hui, il est difficile d’imaginer un réseau
électrique ou un appareil de conversion de l’électricité sans transformateur.
Force est de constater que ces appareils ont permis de transporter ou d’acheminer
l’énergie électrique partout où le besoin s’en faisait sentir tout en maîtrisant les pertes
par effet Joule. Celles-ci ne peuvent en effet être maîtrisées qu’à la condition que la puis-
sance optimale transitée sur une distance soit cohérente du point de vue économique
avec une tension de service à haute tension. Seul le transformateur est capable d’assurer
cette fonction dans des conditions économiquement acceptables. Le déploiement des
transformateurs a entraîné des conséquences importantes pour l’industrie et pour la
qualité de vie des populations. C’est en effet aux transformateurs électriques que l’on
doit le déploiement des réseaux à haute tension de distribution qui ont été à l’origine de
l’électrification rurale.
Afin de répondre aux besoins de consommation croissante, les réseaux de distribution
se sont à la fois étoffés et étendus avec pour corollaire l’augmentation continue des ten-
sions de service. C’est ainsi que les tensions sur les réseaux publics de distribution à
haute tension français ont été décuplées pour atteindre 30 kV à la fin des années 1960.
Dans le même temps la tension des réseaux publics à basse tension a été multipliée par
deux. Face aux demandes sans cesse croissantes des usagers et des pouvoirs publics,
les transformateurs des réseaux de distribution ont donc été (et sont encore) la variable
d’ajustement des réseaux de distribution.
IX
Avertissement
Cet ouvrage complète et fait référence à mon précédent livre Les régimes de neutre et
les schémas des liaisons à la terre, publié aux éditions Dunod en 2018. Il est le résultat
de mes expériences. À ce titre, il ne peut pas se substituer aux normes et aux spécifica-
tions des sociétés d’électricité.
Remerciements
Je remercie les constructeurs français qui durant de nombreuses années m’ont apporté
aide et assistance ainsi que les exploitants et les concepteurs des réseaux d’énergie élec-
trique avec qui j’ai eu le plaisir de dialoguer ou de travailler et qui m’ont fait partager
leurs expériences.
XIII
Durant la première moitié du xxe siècle, les réseaux d’énergie électrique ont été conçus
pour permettre aux personnes qui en faisaient la demande d’accéder à l’énergie élec-
trique. La préoccupation des exploitants allait alors vers la recherche d’un compromis
entre les investissements et la sûreté d’approvisionnement. Par la suite, l’évolution des
exigences a provoqué une mutation dans la manière de concevoir les ouvrages puis de
les exploiter. La continuité de la fourniture, la qualité de l’onde électrique, la sécurité
des biens et des personnes ainsi que la préservation de l’environnement ont pris une
place importante pour la conception et la réalisation des réseaux d’énergie électrique.
Aujourd’hui la nécessité de maîtriser les coûts est en passe de s’imposer. Afin de ré-
pondre aux obligations contractuelles ou réglementaires, les professionnels ont travail-
lé sur la fiabilité des matériels et sur l’optimisation des ouvrages. Il a fallu par exemple
étudier les moyens de réduire les pertes techniques et de pérenniser les matériels par des
politiques de maintenance adaptées.
Indépendamment de leur place et de leurs fonctions dans le réseau, les transforma-
teurs sont des composants stratégiques qui représentent parfois des investissements
très importants. De ce fait, leur degré de fiabilité est nécessairement élevé. Il arrive
toutefois que ces matériels soient soumis à des contraintes anormales pouvant réduire
leur durée de vie. Leurs spécifications, leurs conditions d’insertion et d’exploitation
relèvent de considérations techniques, technologiques et économiques. L’expérience
montre cependant que la qualité de l’insertion d’un transformateur prime sur tous les
facteurs de performance et de longévité d’un transformateur en exploitation.
Le transformateur est l’un des composants essentiels du réseau. Une avarie qui l’affecte-
rait, serait de nature à provoquer des pertes de production, des atteintes à la qualité de ser-
vice, à la sécurité des biens et des personnes ainsi que des risques pour l’environnement.
Dans cet environnement, les transformateurs font partie de ces matériels qui ont pro-
bablement le plus bénéficié des évolutions technologiques. Il suffit pour s’en convaincre
de s’intéresser aux normes qui traitent de leur conception, de leur insertion et de leur
exploitation. Le travail de rédaction a été énorme. Le rôle qui est généralement attribué
aux transformateurs est d’assurer l’interface entre des réseaux de tensions différentes. À
cet effet, ces matériels doivent être dotés des propriétés leur permettant de répondre aux
besoins, même lorsque les limites sont atteintes et parfois même dépassées.
1. Se reporter au livre Les régimes de neutre et les schémas des liaisons à la terre, M. Lambert, Dunod,
2018.
2. Les fonctions de ce TSA sont présentées aux paragraphes 1.8.3 et 2.7.5.
4
3. L’expression « en biberon » est utilisée pour désigner le raccordement d’un transformateur TPN ou TSA
au secondaire ou au tertiaire du transformateur principal sans dispositif de coupure intermédiaire.
5
20 kV sont cloisonnées par des plaques en aluminium reliées à la terre. Le mur pare-feu
permet de réduire les risques de propagation d’un incendie.
Mur pare-feu
Disjoncteur de tertiaire
Inductances
TSA
Pour des raisons d’économie, les enroulements THT présentent un isolement dégressif
coté neutre. Il est donc nécessaire d’assurer leur protection contre les surtensions par
un jeu de trois parafoudres4. Le neutre 225 kV étant mis à la terre par une inductance
de point neutre (IPN). La protection du neutre 225 kV contre les surtensions est assurée
par un parafoudre raccordé aux bornes de l’IPN.
Note
Le tertiaire peut être également équipé d’un jeu de parafoudres destiné à écrêter les
surtensions électrostatiques induites par les enroulements THT.
Ces transformateurs équipent les postes sources HTB/HTA des réseaux publics ou
les postes de livraison des réseaux industriels HTB/HTA. Leur puissance est souvent
inférieure à 50 MVA. En France, les transformateurs THT/HTA comportent en prin-
cipe deux secondaires d’une puissance unitaire inférieure à 50 MVA (2 × 40 MVA, par
exemple) permettant la limitation des puissances de court-circuit sur les tableaux HTA
à 500 MVA.
Sur les réseaux publics français, le primaire du transformateur est couplé en étoile. Le
schéma des liaisons à la terre est du type TT ou IT conformément aux directives du
gestionnaire du réseau de répartition (RTE). Il comporte un régleur en charge inséré
coté neutre.
Le ou les enroulements secondaires sont couplés en triangle ou en étoile avec le neutre
sorti.
G G G G
3 000 V
GH GH
20 000 V
G G G G
400 V
20 000 V
GH
G G G G
400 V
20 000 V
GH GH
63 000 V
G G G G
400 V
20 000 V
TPN TPN
63 000 V
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11