R2S Livre Blanc
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Le numérique au service
des occupants
et du bâtiment
dito
Garder l’humain au cœur du bâtiment connecté et communicant :
l’objectif d’un nouveau label emblématique du savoir-faire français
L’Etat a manifesté son soutien à la transition numérique dans Car l’adhésion des usagers ne peut se faire sans leur entière
le secteur du bâtiment, le Ministère de la Cohésion des Territoires confiance dans les systèmes communicants auxquels ils ont
étant à l’initiative de la Charte d’engagement volontaire pour recours.
des « bâtiments connectés, bâtiments solidaires et humains »,
signée en décembre 2017 par une centaine d’entreprises et Qui plus est, l’amélioration de la qualité de l’environnement de
25 organisations professionnelles. Cette charte s’appuie pour travail crée une réelle valeur ajoutée pour l’entreprise et car elle
cela sur le cadre de définition « Bâtiment connecté, bâtiment peut amplifier ses propres performances. Les exploitants ont aussi
solidaire et humain » (voir p.). Ce cadre qui peut concerner tout beaucoup à gagner dans la mise en place d’une telle démarche.
type de bâtiment a été défini par la Smart Buildings Alliance Elle permet en effet un véritable pilotage du bâtiment avec
(SBA)1, l’Alliance HQE-GBC2, en partenariat avec Certivéa et notamment la mise en place de tableaux de bord et la possibilité
d’autres certificateurs. Il constitue la base du référentiel du de faire de la maintenance prédictive.
Label R2S-Ready2Services délivré par Certivéa et Cerway.
Développé pour les bâtiments non résidentiels, ce label a égale- Enfin, le numérique doit contribuer à la performance énergétique
ment été élaboré avec l’ensemble des acteurs du bâtiment et de et environnementale des bâtiments et des territoires pour s’ins-
l’immobilier (maîtres d’ouvrage, bureaux d’études techniques, crire dans les transitions à l’œuvre dans le secteur de l’immobilier.
industriels, investisseurs, utilisateurs, gestionnaires, etc.).
Au-delà de la qualité intrinsèque du bâtiment et sa localisation,
De sa conception à son exploitation, l’objectif poursuivi par ce sont au final ses qualités d’usage, sa performance en exploi-
l’arrivée du numérique dans le bâtiment doit être la satisfaction tation, tout comme sa capacité à évoluer et à intégrer des
de l’utilisateur. Confort, fonctionnalités, flexibilité, sociabilité, nouvelles solutions technologiques et des services, qui feront
durabilité… sont rendus possibles par le biais d’un bouquet de désormais la différence.
services numériques de plus en plus riche (conciergerie, ergono-
mie du poste de travail, flexibilité, mobilité, etc.). Le bâtiment PATRICK NOSSENT,
connecté et communicant vise à améliorer la qualité de vie PRÉSIDENT DE CERTIVÉA ET CERWAY
de ses occupants, tout en garantissant sa sécurité numérique.
1
Créée en 2012, la Smart Buildings Alliance (SBA) est une association qui fédère à ce jour près de 300 organisations représentantes de l’ensemble des corps de métiers
liés au bâtiment, ainsi que des acteurs du bâtiment intelligent et de la ville intelligente. Leur but est de penser, réfléchir, définir le bâtiment et la ville de demain.
2
Le Mouvement HQE mobilise depuis plus de 20 ans les professionnels autour des enjeux du développement durable, pour donner un accès à tous à un cadre de vie durable. L’Alliance
HQE-GBC en est le catalyseur.
Label R2S-Ready2Services : et votre bâtiment Conscients du tournant qui s’amorce et des excep-
devient une plateforme de services 19 tionnelles potentialités du numérique, la Smart
Un label pour innover en confiance 20 Buildings Alliance for Smart Cities (SBA), l’Alliance
HQE-GBC, Cerqual et Certivéa ont œuvré ensemble
pour concevoir un cadre de définition propice à
accom- pagner et encourager cette mutation. De ce
travail engagé et collaboratif – sans équivalent à ce
jour à l’échelle européenne et internationale – est né le
Label R2S-Ready2Services. Un référentiel technique à
l’usage des professionnels souhaitant s’inscrire dans la
démarche « bâtiment connecté, bâtiment solidaire
et humain ». Car la nouveauté est là : le bâtiment
n’est plus seulement en capacité de collecter des
données pertinentes, il devient également apte à
interagir avec son environnement dans un cadre à la
fois ouvert et sécurisé. C’est la condition sine qua
non pour qu’il devienne une plateforme de services
à destination tant des propriétaires, gestionnaires,
exploitants que des usagers. Cela renforce in fine sa
valeur d’usage dans le temps et augmente sa valeur
patrimoniale.
Le développement du bâtiment
‘‘smart’’ n’a de sens que s’il est
au service de la qualité de vie, du
respect de l’environnement et de
la performance économique : d’où
la participation de l’Alliance HQE-
GBC à la démarche R2S.
Aménagement Maintenance,
exploitation, pilotage Services généraux, Restauration
des espaces, gestion conciergerie collective
du mobilier énergétique
Protection
Santé des données
personnelles
Sans connectivité, pas de communication Pour que l’information puisse circuler (les équipements). Ces trois couches
possible. La capacité d’un bâtiment à dans le bâtiment et que des services communiquent, interagissent, échangent
acheminer des liaisons filaires et non numériques existent, le bâtiment intel- des données qui convergent via le réseau
filaires constitue ainsi le premier maillon ligent doit disposer d’une infrastructure IP du bâtiment.
de la chaîne qui permettra de mettre à réseau sécurisée. L’IP (Internet Protocol) a
la disposition des occupants des services démontré son efficience comme standard L’interopérabilité permet d’éviter les
numériques. Or, l’un des défis majeurs international des systèmes communi- restrictions d’accès ou de mise en œuvre
que doit relever l’architecture technique cants, permettant l’échange de flux de et donne la possibilité aux systèmes de
du bâtiment intelligent est de répondre données, leur routage et leur organisation fonctionner ensemble. Elle permet aussi
aux besoins à venir, alors que les futurs logique. Par ailleurs, le bâtiment connecté un échange d’informations quels que
services ne sont pas forcément connus et communicant doit répondre à deux soient les logiciels ou matériels utilisés,
et qu’un bâtiment est conçu pour durer enjeux essentiels : souplesse et évolutivité, le choix de la mise en place d’un service
plusieurs décennies ; c’est pourquoi cette pour donner au bâtiment une architecture n’imposant pas un écosystème matériel
architecture doit être flexible et évolutive. technique durable et performante. La ou une infrastructure réseau spécifique et
De plus, les exigences en matière de capa- démarche R2S-Ready2Services dissocie réciproquement. Grâce à l’interopérabilité
cité de communication d’un bâtiment et ainsi trois couches indépendan- tes qui des systèmes, le bâtiment, parce qu’il n’est
de mise à disposition d’outils numériques sont en mesure d’évoluer sans affecter plus figé, répond aux besoins actuels, tout
(visio conférence, espaces de travail l’ensemble et donc sans générer de frais en étant capable de satisfaire les usages à
connectés) deviennent prépondérantes. supplémentaires : la couche applicative venir. Il devient une véritable plateforme
La connectivité devient en effet un des (les services), la couche communication de services et gagne en valeur d’usage. Les
critères principaux de choix d’un bâtiment, (l’infrastructure réseaux du bâtiment) et gains sont à la fois techniques et financiers.
avec le prix et la localisation. la couche des écosystèmes matériels
Nouvelles générations, nouvelles Le bâtiment intelligent propose une salariés et donc plus attractive. L’espace
attentes. Le monde de l’entreprise connectivité efficiente, capte des informa- de travail peut même devenir un critère
n’échappe pas aux mutations impulsées tions utilisées pour enrichir les expériences différenciant pour attirer les talents au
par les digital natives, cette génération Y au sein des espaces, et notamment gérer moment de leur choix d’employeur.
ultra connectée, attentive à son bien-être de nombreux paramètres : luminosité,
et à son environnement. Un paramètre à qualité de l’air, confort acoustique, 3
L’espace de travail, un élément déterminant dans le
quotidien des salariés, Note de synthèse Actinéo/TNS
prendre en compte dans l’aménagement ventilation adaptée, etc. À la clé : un Sofres, 9 mai 2011.
des espaces de travail et qui invite à environnement de travail plus agréable
les penser sous l’angle du confort et de qui participe à l’amélioration des perfor-
la santé. D’autant que pour 86 % des mances des collaborateurs. Proposer
collaborateurs, l’espace de travail a un des espaces sains, c’est, en effet, limiter
impact important sur leur bien-être, pour les maladies et donc l’absentéisme.
80 % sur leur efficacité et pour 72 % sur C’est aussi pour une entreprise, véhiculer
leur motivation3. une image moderne, soucieuse de ses
©L’Autre image
« L’humain doit être aujourd’hui au coeur des projets immobiliers »
La livraison de cet ensemble composé de deux tours – nicants permettant d’optimiser la gestion du bâtiment,
signé des ateliers Jean Nouvel et développé par Ivanhoé de prendre en compte les nouveaux modes de travail
Cambridge – est prévue en 2021. À cette date, les tours et d’intégrer des services innovants et flexibles : les
DUO (39 étages pour l’une, 29 pour la seconde) seront tours DUO seront entièrement tournées vers les utili-
sorties de terre pour modifier en profondeur tant le sateurs. Indispensable, de l’avis de Marie-Ève Raux pour
paysage du XIIIe arrondissement de Paris que les usages qui « l’humain doit être aujourd’hui au cœur des projets
immobiliers. Cet ensemble mixte composé d’un hôtel, immobiliers ». C’est d’ailleurs pour attirer et conserver
de commerces, de bars et restaurants, prévoit une très les talents qu’Ivanhoé Cambridge a imaginé un véritable
importante surface dédiée aux bureaux : 90 000 m2 en écosystème dans l’esprit work live and play : « Il y a la
interaction avec leur environnement. Avec un mot valeur que l’on crée mais surtout celle perçue par l’utili-
d’ordre : du digital et des surfaces intelligentes à tous sateur final. Nous avons déjà loué l’ensemble des surfaces
les étages. quatre ans avant la livraison du programme. Cela prouve que
le position- nement de notre projet tourné vers le confort, le
« Nous avons envisagé la digitalisation comme une com- bien-être et la connectivité participe à ce succès ». Le Label
posante du confort, du bien-être et de la santé à l’inté- R2S-Ready2Services accompagne cette quête : « C’est un
rieur des espaces », explique Marie-Ève Raux, directeur outil pour viser l’excellence », estime Marie-Ève Raux.
développement et maîtrise d’ouvrage chez Ivanhoé « Un label doit tirer l’immobilier vers le haut ; cela a déjà
Cambridge. Qualité de l’air, luminosité, fluidité des pu être constaté dans le domaine environnemental ».
déplacements, connectivité, systèmes ouverts et commu-
©Svend Andersen
« Mieux piloter les installations pour plus d’efficacité »
3 questions à Benjamin Ficquet, directeur des transitions environnementales d’Icade
640 collaborateurs d’Icade ont emménagé en a été par exemple mené sur la performance énergétique
septembre 2017 au sein du nouveau siège basé à Issy- de l’éclairage, en optant pour un système qui peut allu-
les-Moulineaux, baptisé « Open ». Comment Open mer la lumière mais également donner des informations
redéfinit-il les habitudes de travail ? sur le taux d’occupation d’un espace. Si par exemple, il
Avec notre siège, Open, nous sommes passés au 100 % n’est occupé que 40 % du temps, il est possible d’assurer
flex-office, c’est-à-dire au libre choix de l’espace de un confort optimal de chauffage uniquement durant ces
travail pour les utilisateurs. Ce qui signifie que plus créneaux. La modélisation de l’espace par captation de
personne n’a de bureau attitré ! Nous favorisons ainsi le la donnée permet de mieux piloter les installations afin
travail transversal et collaboratif. Le management, aussi, d’être plus efficaces et de faire des économies d’énergie.
est différent et moins axé sur le présentiel ; il se fait
davantage aujourd’hui par objectifs. La qualité optimale Dans ce contexte de transition environnementale,
de connectivité donne accès à une multitude d’espaces qu’apporte aux gestionnaires de bâtiments un réfé-
de travail adaptés selon ses besoins. On navigue d’un rentiel tel que celui du Label R2S-Ready2Services ?
espace à un autre, d’un salon à une salle de réunion par Le numérique peut être un accélérateur des transitions
exemple. On peut aussi entrer en téléconférence à tout environnementales dès la conception des bâtiments
moment et partout. Le bâtiment connecté et communi- avec le BIM, puis lors de l’exploitation pour être plus
cant permet d’accompagner ces changements d’usage efficace. Il est important de partager un socle commun,
et ces nouveaux modes de travail. Il est la condition tel que ce référentiel, pour aller vers cette amélioration
essentielle pour une démarche de flex-office réussie. des performances des bâtiments. À mon sens, l’intérêt
premier, et même supérieur, du référentiel, c’est qu’il
Vous testez également, sur un bâtiment existant, encourage l’efficacité énergétique et la gestion optimale
la modélisation du comportement énergétique sur des ressources. Il est pertinent que la mise en place
un étage. En quoi cela consiste-t-il et quels sont les d’une plateforme de suivi énergétique soit un prérequis
gains attendus ? du référentiel : qu’un bâtiment connecté et communicant
Avec « Smart desk », un espace de coworking, nous soit dans sa portée première tourné vers la performance
voulons montrer comment les mêmes données peuvent énergétique, ça a du sens !
être exploitées pour rendre différents services. Un travail
6
L’ensemble des services évoqués dans cette partie ne seront
pas immédiatement accessibles dans le cadre d’une labellisation
R2S-Ready2Services, mais ils pourront l’être à moyen terme et
en fonction des choix d’équipements du bâtiment labellisé.
Quand le bâtiment devient
« prêt aux services »
Connecté et communicant, le bâtiment n’est plus une simple « enveloppe » ;
il devient une plateforme de services répondant sur mesure aux besoins
des occupants et des gestionnaires des bâtiments. Ces services concourent
à renforcer le confort, la sécurité et la qualité des expériences des utilisateurs.
Le chiffre parle de lui-même : « un bureau apporte le confort et les données nécessaires des usages ». Et les potentialités digitales
attribué n’est occupé que 50 % du temps », au développement du flex-office ou bureau sont multiples : réservation de salles et
note Arnaud Masson, responsable de la partagé. Il permet de gérer la location informations sur ses équipements et son
section « gestion des espaces » au sein ponctuelle des espaces qui apporte de la occupation, guidage, plans, mais aussi
de la commission de la SBA dédiée aux souplesse et du confort aux utilisateurs, y commande de services (repas, livraisons
« services aux utilisateurs ». Le loyer d’un compris aux salariés d’autres entités, qui diverses…). Connecté et communicant,
bâtiment étant le poste de dépense le vont de plus en plus opter pour des lieux le bâtiment devient un lieu ouvert,
plus important pour les entreprises, cette qui limitent les temps de transport », accueillant et pratique qui répond mieux
vacance coûte cher. Le bâtiment connecté confirme Arnaud Masson. Les espaces aux enjeux opérationnels de l’entreprise
et communicant peut générer des solu- pour les collaborateurs sont ainsi repensés tout en apportant sa pierre à l’édifice de
tions pour optimiser leur occupation et et réorganisés : « ce qui change vraiment l’économie de partage.
leur rentabilité, tout en apportant un réel avec le smart building, c’est qu’on attribue
service aux usagers. « Le smart building désormais des espaces à des fonctions et à
« Le développement de quartiers intel- gent est également la brique indispen- être récupérés d’un bâtiment à un autre en
ligents repose sur une bonne structuration sable pour développer le partage des cas de rénovation par exemple ». Dans la
des données, facilitée par le smart building énergies à l’échelle d’un territoire dans ville intelligente et durable qui s’appuie
et qui permet le partage de locaux, d’infor- lequel les réseaux intelligents (ou Smart sur des bâtiments connectés et commu-
mations et de services », estime Nicolas Grids) ont un rôle central à jouer : « On nicants, l’économie circulaire, c’est-à-dire
Régnier, président de la commission sait produire l’énergie mais pas la stoc- la production de biens et de services tout
« Bâtiments et territoires numériques » ker », explique Nicolas Régnier. « Grâce en limitant la consommation des sources
de la SBA. Par exemple, pour une mobi- au bâtiment connecté et communicant, d’énergies non renouvelables, est ainsi
lité plus durable, les flux peuvent être l’énergie sera partagée en temps réel facilitée.
optimisés en faisant mieux coïncider entre plusieurs bâtiments. Une boucle de
l’offre de transport aux habitudes des solidarité énergétique est ainsi formée. Sur
usagers d’un quartier. Le bâtiment intelli- le même principe, des matériaux peuvent
© Orléans Métropole
« Les données numériques permettent des niveaux d’optimisation
jamais atteints à l’échelle des territoires »
3 questions à Olivier Carré, maire d’Orléans et président d’Orléans Métropole
Ouvert en 2016 à Orléans, LAB’O est un incubateur atteints à l’échelle des territoires. Des projets comme
de 15 000 m2 dédiés au numérique qui accueille plus LAB’O donnent des idées. Nous venons de lancer un
de 100 starts-up, des Labs et de nombreuses sociétés appel à projets pour la mise en place d’une bibliothèque
innovantes et de services. Avez-vous également voulu BIM de l’ensemble des bâtiments publics. À Orléans, ces
faire de LAB’O un site test de référence en matière de données vont permettre de mener un travail d’optimisa-
nouveaux usages ? tion de la maintenance et de la gestion patrimoniale de
Si les entreprises innovantes qu’il accueille font effective- 700 000 m2.
ment la singularité de LAB’O, le bâtiment lui-même fait
Quel rôle jouent, selon vous, les bâtiments connectés
l’objet de réflexions sur ses usages. Quand sa rénovation a et communicants dans le cadre d’une démarche de
été engagée, le choix a été fait de « décarbonner », c’est- digitalisation des territoires ?
à-dire d’avoir une production renouvelable de l’énergie
en réutilisant l’électricité produite sur site. Au-delà de Ce rôle est très important et je tiens à souligner que
la production, nous prêtons également une attention LAB’O est la seule opération sous maîtrise d’ouvrage
toute particulière à la maîtrise et à la gestion de l’énergie, publique retenue en pilote Label R2S et qu’elle est menée
grâce à un système de connecteurs nous permettant de dans le cadre d’un projet de requalification. Les bâtiments
remonter toutes les heures des données et d’agir ainsi existants représentent 98 % des stocks de bâtiments en
France. Il est donc pertinent d’entreprendre ce type de
rapidement si un problème est détecté.
projet dans ce contexte. Selon moi, une démarche de
digitalisation doit être engagée collectivement au sein
En tant que décideur public, comment innover face
d’un territoire. Ainsi, les travaux portant sur les transports
aux enjeux des transformations environnementale et
ou l’éclairage profitent de l’unification des stratégies
numérique ?
entre différentes communes, l’objectif étant de rendre
Il faut mettre à profit la convergence actuelle entre les la métropole plus sobre et plus confortable pour les
transitions énergétique et numérique, afin de déve- habitants. Mes collègues maires au sein d’Orléans Métro-
lopper des bâtiments capables de réduire leur impact pole ont ainsi engagé des démarches similaires à celle
environnemental. Les données numériques permettent d’Orléans-ville, qui s’inscrivent d’ailleurs dans le Plan
en effet des niveaux d’optimisation de gestion jamais Climat Energie Territorial de la métropole.
Pour la partie « technique », ces engagements sont : la connectivité, l’architecture réseau, les équipements et interfaces ;
Pour la partie « gouvernance », sont évalués : la sécurité numérique et le management responsable du projet ;
Le référentiel comporte enfin une partie « utilisateurs », qui se réfère aux services mis en œuvre : aujourd’hui seule l’exis-
tence de services énergétiques est prise en compte car elle est considérée comme prioritaire. Progressivement, d’autres
services pourront être évalués.
© Poste Immo
« Prévoir des immeubles qui permettent d’héberger des services
numériques va dans le sens de l’histoire et les valorisera à terme »
3 questions à Antony Guilbert-Cholet, responsable innovation de Poste Immo
Pourquoi tester le concept de bâtiment intelligent Précédemment, dès que l’on voulait faire évoluer un
avec votre projet de réhabilitation « Nantes Hôtel système, tout était compliqué. La fin du système « proprié-
des Postes » ? taire » m’a vraiment interpelé. Le socle R2S semble pouvoir
« Nantes Hôtel des Postes » est un projet de réhabi- permettre de préparer l’immeuble sur une base solide et
litation partielle d’un bâtiment de 35 000 m2 en plein évolutive, où l’on décloisonne. Via les mêmes outils, les
centre-ville qui accueillera à terme l’ensemble des mêmes applications, nous allons faire se rejoindre plu-
directions départementales du Groupe La Poste. C’est sieurs objectifs : l’efficacité énergétique, les services mais
aussi le premier test du concept de smart building aussi le pilotage et la maintenance des bâtiments.
pour La Poste ! Nous avons en effet saisi l’opportunité
de pouvoir tester, sur un même site, tout ce qui peut Est-ce aussi un atout dans la lutte contre l’obsoles-
amener de la performance pour le bâtiment et les cence et pour la valorisation du patrimoine ?
usagers, en termes notamment d’efficacité énergétique Si l’on prend l’exemple des systèmes de pilotage, les faire
et de services. C’est un vrai enjeu de pouvoir le faire sur évoluer coûte très cher ou bien c’est parfois impossible
une réhabilitation car nous avons un parc relativement techniquement. Le Label R2S devrait nous permettre
ancien et nous avons la volonté d’étudier ce qu’il est de tester ces systèmes et de trouver des solutions. Par
possible techniquement d’engager et de reproduire. ailleurs, prévoir des immeubles qui permettent d’héber-
ger des services numériques va dans le sens de l’histoire
Pourquoi tester le référentiel du Label R2S ? et les valorisera à terme. Dans quelques années, un
Nous avons été séduits par le référentiel qui permet de immeuble qui ne sera pas certifié et labellisé avec une
concevoir une infrastructure intelligente et ouverte pour certaine connectivité, une certaine opérabilité, aura une
accueillir des innovations et des services numériques. valeur intrinsèque moins importante qu’un immeuble qui
le sera.
Certivea
Opérateur de services sur la performance durable des
bâtiments non résidentiels, des infrastructures et des
territoires, Certivea est un acteur majeur de la qualité de
vie dans la ville durable. Filiale du Centre Scientifique et
Technique du Bâtiment et partenaire de l’Alliance HQE-
GBC, Certivéa propose un ensemble de services à la carte :
évaluation, certification, labellisation, benchmark pour
accompagner les acteurs du bâtiment et de l’immobilier
Cerway
Filiale de Certivéa et Cerqual (groupe Qualitel), Cerway est
l’opérateur à l’international de la certification HQE et de l’offre
de Certivéa.
www.behqe.com