Haiti TDR Eval VF

Télécharger au format doc, pdf ou txt
Télécharger au format doc, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 22

TERMES DE REFERENCE POUR EVALUATION

Convention n° :

Évaluation du projet de renforcement de 8 associations de familles agro-écologiques et


de 2 coordinations impliquées dans la conduite d’une agriculture respectueuse de
l’environnement dans les 6ème et 8ème sections communales de Petit-Goâve, en guise de
réponse au changement climatique.

1
SIGLES ET ABBREVIATIONS

CONAFAH : Confédération Nationale des Familles Agroécologiques Haïtiennes


Concert-Action : Concert-Action et action pour le développement
FAFAO : Fédération des Associations de Familles Agroécologiques de l’Ouest
KAFAT8 : Kòdinasyon Asosiyasyon Fanmi Agwoekolojik 8e Tigwav1
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OPA : Organisation Professionnelle Agricole
PALC : Pôle Amérique Latine et Caraïbe du SCCF
RAF : Responsable Administratif et Financier
SCCF : Secours Catholique Caritas France

1
Coordination des associations de familles agroécologiques de la 8e section de Petit-Goâve

2
I. INTRODUCTION

Le Secours Catholique-Caritas France apporte en Haïti son soutien à des partenaires engagés
auprès de familles rurales fragiles. Pendant la dernière décennie, il a soutenu principalement
des projets de réponses au séisme qu’a connu Haïti en janvier 2010 et notamment celui de
Concert-Action concernant la reconstruction d’un centre de santé. Depuis 2018, un tournant
dans la relation partenariale a été enclenché. En effet, le Pôle Amérique Latine et Caraïbes
accorde désormais la priorité à la prévention des effets des catastrophes naturelles et aléas en
renforçant la résilience des populations. Il favorise aujourd’hui sur le territoire haïtien des
projets innovants en relation avec ses priorités de pôle, notamment la Sécurité Alimentaire par
une gestion durable des ressources et le renforcement de la résilience des communautés au
changement climatique. Concert-Action conduit en ce sens un projet agroécologique global à
Petit-Goâve qui prend en compte les pratiques agricoles traditionnelles des communautés et
les sensibilise aux effets du dérèglement climatique, particulièrement marqués à Haïti.

L’évaluation à effectuer concerne la séquence de projet soutenue depuis 2018 à hauteur de


25,000 euros/an par le SCCF en cofinancement avec MISEREOR. Le projet global porte sur
un montant total de 395.000 euros sur 3 ans.

II. PRESENTATION GÉNÉRALE DU PROJET A EVALUER


1. Contexte national

Capitale : Port-au-Prince (2 754 812 hab. (2019))

Superficie totale : 27 750 km²


Population totale : 11,38 millions d'habitants
Religions : Catholiques (54,7%), Protestants (28,5%),
Vaudou (2,1%, autre), autre (4,6%), aucune (10,2%)
% sous seuil de l’extrême pauvreté (- de1,25$/jour):
51,5% (2016)
IDH : 0,5 (169 sur 189)
Indice Gini : 0,6 en 2020

- Présentation du pays

La République d'Haïti, qui occupe le tiers occidental de l'île d'Hispaniola, est le pays le plus
pauvre des Amériques et le seul Etat du continent classé dans la catégorie des pays à « faible
développement humain » par le Programme des Nations Unies pour le Développement

3
(PNUD).

Force est de constater que tous les projets bilatéraux et multilatéraux de développement
entrepris depuis plus de 70 ans, de même que ceux à l’actif du milieu associatif n’ont pas
permis d’améliorer la situation du pays.

Haïti est très vulnérable aux catastrophes naturelles, principalement aux ouragans, aux
inondations et aux tremblements de terre. La situation du pays a été aggravée par le séisme
qui a durement frappé le pays le 12 janvier 2010, dont le bilan officiel s’est élevé à 217.000
morts, plus de 300.000 blessés, un million de personnes sans abri et trois millions de
personnes sinistrées. L’aide financière importante mobilisée au nom et en faveur du pays a été
pour beaucoup mal utilisée et en grande partie détournée ; ainsi, de nombreux problèmes sont
restés entiers, alors que les acteurs locaux, les capacités locales et la résilience n’ont pas été
renforcés. En 2012, l’île a été frappée par le cyclone Isaac en août puis par l’ouragan Sandy
en octobre, mettant en lumière les difficultés persistantes d’Haïti. L’ouragan Matthew qui a
frappé le pays en 2016 a causé des pertes et dommages évalués à 32% du PIB de
2015.Aujourd'hui, d’après le Programme de Prévention des Risques liés aux Catastrophes
Naturelles, plus de 93% de sa surface et plus de 96% de sa population sont exposées aux
conséquences des changements climatiques, ces chiffres témoignent d’une extrême
vulnérabilité.

Sur le plan sanitaire, malgré la difficulté d’imposer des mesures strictes de confinement ou
de limitation des déplacements liée à l’importance du secteur informel dans l’économie
haïtienne, ainsi qu'un accès à l’eau et à l’assainissement très limité et disparate, le bilan
sanitaire officiel de l'épidémie de covid 19 n’est que d’environ 14 000 cas et moins de 300
décès. Concernant la vaccination de la population, Haïti fait partie des pays qui doivent
bénéficier du programme COVAX mais n’a pour l’instant reçu aucune dose de vaccin. Haïti
est à ce jour l’un des quatre pays au monde à ne pas avoir commencé à vacciner sa population
contre le coronavirus.

Sur le plan politique, plusieurs missions civiles et militaires de l’ONU se sont succédées dans
le pays depuis 1994. Sur plus de 25 ans, des dizaines de milliers de soldats, de coopérants, de
spécialistes, sont intervenus avec pour mandat de contribuer à améliorer la sécurité et la
gouvernance du pays ; de contribuer à son relèvement en facilitant l’instauration et le respect
d’un processus démocratique. Dans ce cadre, des élections ont été organisées, le plus souvent
entachées de fraudes rapportées à travers les media ; et, à la lecture de plus d’un, elles n’ont
fait que consacrer la prise du pouvoir par un secteur jugé « coopératif » par la communauté
internationale. Depuis les élections de 2015, le pays fait même face à une crise plus aigüe.
L’arrivée en tête aux élections présidentielles de 2017 de Jovenel Moïse dans des conditions
controversées, marque l’entrée d’Haïti dans une période de grande instabilité politique
(remaniements ministériels fréquents, économique (dévaluation et revalorisation soudaine de
la gourde) et sociale chronique (grandes manifestations populaires).

Depuis le début de l’année 2020, Haïti fait face à une recrudescence de la violence et des
assassinats notamment dans la capitale. Le pays connait désormais des zones de non-droits,

4
des quartiers entiers, des zones entières, livrés aux bandits et soumis à leur loi. Contre toute
logique, une fédération des gangs armés « G9 en famille et alliés » serait parvenue à avoir une
reconnaissance légale. De nombreux cas de kidnapping avec libération contre rançon
excessive sont régulièrement enregistrés. Malgré de multiples écarts et irrégularités connus au
niveau de la gouvernance du pays, notamment le non-renouvellement des autorités politiques
pour garantir, entre autres, un fonctionnement démocratique, la communauté internationale ne
semble appuyer que le statu quo. Les partis politiques ainsi que la société civile, ne
parviennent pas à renverser le cours des choses, en dépit de quelques luttes conduites.

L’économie haïtienne reste marquée par une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur : 50 %
du budget et 80% des investissements proviennent de l’aide extérieure. Après presque une
décennie de stabilité monétaire, la dé-dollarisation de la gourde initiée en mars 2018 cumulée
à une hausse des prix des hydrocarbures ont considérablement renchéri le coût des
importations dans ce pays qui, depuis l’imposition de l’économie libérale et de l’ouverture de
ses barrières douanières par les Etats-Unis, ne produit qu’une très faible partie de ce qu’il
consomme. Les envois de fonds de l’étranger vers Haïti représentent environ 33% du PIB,
selon la Banque Mondiale, dont plus de 50 % proviennent des États-Unis et environ 20% de la
République Dominicaine. Le ralentissement des activités économiques dû aux mesures de
confinement imposées en réponse à la crise sanitaire dans ces deux pays a un impact direct sur
le volume des transferts de fonds vers Haïti et affecte les sources de revenu de la catégorie
relativement importante de ménages bénéficiaires de ces transferts. Enfin plus récemment,
après une longue phase de dépréciation de la gourde, le pays fait également face à la fois une
appréciation monétaire et à des taux d’inflation élevés, mettant en péril la situation d’une
grande partie de la population dépendante des fonds provenant de la diaspora haïtienne. Les
conséquences économiques des mesures prises pour endiguer l'épidémie de covid19 pourrait
avoir de grandes répercussions sur le niveau de vie des ménages et entraîner la déscolarisation
de nombreux enfants.

En raison de la crise économique, des troubles sociaux et de la baisse de la production


agricole, 3.7 millions de personnes sont aujourd’hui en situation d’insécurité alimentaire
aiguë sévère dont plus de 75% vivant en zones rurales. A l’échelle du pays, la dépendance
alimentaire est très forte. Malgré son riche potentiel agricole, Haïti importe aujourd’hui plus
de la moitié de sa nourriture et 83% du riz consommé dans le pays (denrée qui constitue
aujourd’hui l’aliment de base des repas haïtiens en remplacement de la consommation
traditionnelle de produits locaux).

Enfin, le dernier rapport d’Oxfam « le virus de la faim » 2 met en avant dans le monde 10
foyers de famine extrême où la crise alimentaire est la plus aiguë et s’aggrave à cause de la
pandémie. Haïti est l’un d’entre eux.

2
https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2020/07/Oxfam-le-virus-de-la-faim-090620-fr.pdf

5
- Présentation du partenaire

Concertation et Action pour le développement (plus connue sous l’acronyme Concert-Action)


est une association haïtienne de développement créée en 1997, ayant qui a son siège social à
Pétion-Ville. Elle accompagne les communautés rurales en vue d’améliorer leurs conditions
de vie. Plusieurs dizaines de professionnels (médecins, agronomes, ingénieurs, comptables,
etc.) participent à la mise en œuvre de projets de développement dans divers domaines : santé,
ingénierie sociale, renforcement de tissu associatif, gestion de risques et désastres, agriculture.

Dans ce dernier domaine, Concert-Action propose une revalorisation et une amélioration de


l’agriculture traditionnelle paysanne dans son caractère agroécologique. Cela passe par le
renforcement d’une vision écosystémique de l’agriculture. Il s’agit, par l’adoption de mesures
réductrices des contraintes, de favoriser un système agricole en boucle fermée où chaque
élément de la biodiversité concourt à la prospérité des autres.
La dimension sociale de l’agroécologie n’est pas oubliée par Concert-Action. Les associations
locales de base se donnent ainsi plusieurs missions :

● Promouvoir auprès des cultivateurs des pratiques plus respectueuses de


l’environnement
● Inciter les producteurs conventionnels à opérer une transition vers l’agroécologie

● Mener des actions de plaidoyer afin que l’agroécologie soit intégrée dans les priorités
du Ministère de l’agriculture
● Mener des actions de plaidoyer pour demander à l’Etat d’adopter des politiques qui
tiennent mieux compte des intérêts du pays
● Mener des actions de plaidoyer auprès des partenaires du Nord pour les encourager à
mieux orienter la coopération et à rechercher le renforcement effectif des capacités
locales de développement à travers l’Etat et la Société civile.
● S’organiser en réseau pour assurer les travaux nécessaires, notamment la construction
d’ouvrages sécurisés et robustes, pour récupérer les eaux de pluie lors des périodes
humides afin d’assurer l’irrigation lors des sécheresses, ou pour capter les sources
d’eau potable.

6
Les principaux partenaires de Concert-Action sont actuellement : Welthungerhilfe, Diakonie,
Misereor, CCFD-Terre Solidaire, Caritas Luxembourg, Caritas-Suisse, Secours Populaire
Français, Action de Carême, Secours Catholique Caritas France.

- Contexte du projet

Le projet est localisé sur les 6è et 8è sections communales de Petit-Goâve, commune de


l'arrondissement de Léogane du département de l’ouest. La zone concernée par le projet,
d'une superficie d’environ 35 km² est située dans la presqu’île du Sud d’Haïti, sur le versant
Nord du massif de la Selle. Les deux sections communales, 6e et 8e de Petit-Goave, comptent
une population d’environ 24’000 habitants. Elle est composée de membres de communautés
paysannes traditionnellement délaissées.

L’accès à la zone du projet est difficile en raison de l'état critique des pistes qui la traversent.
Certains travaux réalisés au cours des dernières années ont contribué à une amélioration
éphémère en raison du type d'intervention et la nature des terrains. Au cours des périodes
pluvieuses, les déplacements dans l'aire du projet deviennent compliqués voire impossibles.
Les problèmes d'accès influencent en grande partie les conditions de vie et d'isolement de la
population de la zone.
Les deux sections ont un relief très tourmenté et entaillé de ravines; elles font partie des
contreforts du massif de la Selle et comportent des formations calcaires et basaltiques.
La couverture arborée de la zone est constituée d’essences fruitières (manguier, avocatier,
agrumes, cocotier) et forestières (chêne, cèdre, eucalyptus, sucrin, amandier, frêne, acacia).
Le caféier et cacaoyer, bien qu’en régression, représentent les principales cultures pérennes
rencontrées. Parmi les cultures pratiquées, peuvent être dénombrées : des légumineuses
(arachide, haricot, pois d’angole), des céréales (maïs, petit-mil), des vivres et tubercules
(igname, manioc, taro, patate douce, banane) des légumes et condiments (piment, tomate,
aubergine, chou, cive, poireau).
Par le fait que la principale activité économique soit l'agriculture, une énorme pression est
exercée sur les surfaces foncières. Les agriculteurs mettent sous culture tous les espaces
disponibles, même quand ils ne seraient pas à vocation agricole, et en plus, sans aucune
technique de conservation. L'abandon des cultures d'ombre et l'adoption de cultures bien
exposées a porté les agriculteurs à déboiser les versants de façon sévère. La nudité de ces
derniers, généralement très pentus, tend à devenir la norme.
De telles pratiques intensifient le processus d’érosion; la dégradation de l’environnement qui
s’ensuit entraîne la baisse de rendement des cultures agricoles. Cette situation a pour
conséquences, entre autres, une diminution du revenu des exploitants et une profonde

7
dégradation du cadre général de vie des habitants de la zone.
En ce qui concerne l’organisation sociale de la zone, on note que diverses formes
traditionnelles d’organisations d’entraide ou d’utilisation de main-d’œuvre agricole (corvée,
méra, escouades, …) et de loisirs (bandes de rara) sont présentes. Déçus généralement par le
mauvais fonctionnement des structures associatives modernes influencées par le monde
urbain, les paysans ont toujours manifesté une certaine réticence à y participer. Toutefois, à
l’initiative de certains leaders, quelques associations plus ou moins crédibles et disposant d’un
certain potentiel ont été créées. A cause des moyens limités dont elles disposent, ces
structures restent pour la plupart anémiées et peu actives.

- Résultats des phases précédentes

Le SCCF et Concert Action sont en partenariat depuis 2012. Le SCCF a appuyé la


reconstruction d’un centre de santé qui avait été rendu dysfonctionnel par le tremblement de
terre du 12 janvier 2010 afin de répondre aux besoins de la population en améliorant l’offre
de soins dispensée à Delatte (zone fortement enclavée du pays). Suite à ce partenariat lié à
une réponse face à une situation d’urgence, le PALC a souhaité poursuivre cette collaboration
en appuyant Concert-Action sur son « cœur de métier » à savoir la promotion et
l’accompagnement d’activités agroécologiques.

Le présent projet s’inscrit dans le cadre d’une action d'agroécologie qui a débuté dans 8ème
section de Petit-Goave dès 2006, puis étendue à la 6ème section en 2013. Cette action a été
financée jusqu’à présent exclusivement par MISEREOR, avec un appui ponctuel de Pain Pour
le Monde en 2011 et 2012.
Ainsi, depuis 2006, des familles de petits agriculteurs se sont lancées dans une action de
valorisation de leurs parcelles de terre suivant une logique d’agroforesterie et de protection du
milieu à travers un vaste programme d’agroécologie. Démarrée timidement, cette action a fait
des adeptes au fil de son évolution au point de compter quelques 1200 familles membres à
date.

Cette action promeut une nouvelle forme de gestion de l’espace, la couverture permanente de
la parcelle de cultures. Elle vise une exploitation du milieu dans le respect des normes de
protection de l’environnement. Le mouvement agro-écologique arrive aujourd'hui à la

8
mobilisation de 1200 familles; elles sont devenues des « familles agro-écologiques ». Une
bonne maîtrise des techniques d'agroforesterie et de protection du milieu par plus de 800
familles agro-écologiques est avérée.

Cette action a un fort impact social : actuellement, des associations avec des objectifs clairs
évoluent dans la zone avec le lancement du mouvement agro-écologique. Au niveau de la
8ème, 5 associations agro-écologiques regroupent un total de à 67 groupements, soit 640
familles. Ces associations sont coiffées par la coordination KAFAT8 (Kòdinasyon
Asosiyasyon Fanmi Agwoekolojik 8e Tigwav) qui est membre de la FAFAO, la fédération
départementale des familles agro-écologiques qui elle-même est coiffée par la Confédération
Nationale des Familles agroécologiques Haïtiennes (CONAFAH).

Au niveau de la 6ème, évoluent trois associations regroupant 570 familles, membres de 46


groupements. Elles renforcent leurs structures sociales pour rejoindre le mouvement à son
plus haut niveau. Neuf (9) mutuelles de solidarité ont été créées au sein du mouvement agro-
écologique.

• Défis du contexte auxquels le projet compte répondre

Les retombées positives enregistrées depuis le démarrage de l'action d'agroécologie dans la


zone en 2006 sont importantes. Les efforts consentis depuis 13 ans doivent être poursuivis
pour que ces résultats satisfaisants enregistrés dans la mise en œuvre de pratiques
agroécologiques, puissent avoir un impact de plus grande envergure. Ainsi l'action sera
poursuivie en gardant la ligne de départ et s'adressant aux problèmes suivants relatés dans le
contexte : la dégradation de milieu ; l'adaptation au changement climatique ; la sécurité et la
souveraineté alimentaire ; la structuration communautaire.

9
PRESENTATION SUCCINTE DU PROJET

OBJECTIFS :

Objectif de développement
Les habitants des 6e et 8e sections communales de Petit-Goâve jouissent d’un cadre de vie plus
humain, tant du point de vue environnemental que socio-économique et sont ainsi plus
résistants face aux conséquences négatives du changement climatique.

Objectifs du projet

1er objectif: Les familles sont sensibilisées sur les causes et les effets du changement climatique
et ont défini les comportements appropriés à adopter.
Valeur cible convenue en début de projet
- 90% des familles accompagnées ont participé à des activités spécifiques se rapportant au
changement climatique, à la fin du projet
- Une liste de comportements visant l’adaptation au changement climatique ou son atténuation est élaborée
et adoptée par les familles agro-écologiques, à la fin de la deuxième année de la mise en œuvre du projet
2e objectif : Les pratiques agro-écologiques, surtout celles relatives au changement climatique,
sont intensifiées par les familles paysannes
Valeur cible convenue en début de projet
- 80% des 1’200 anciennes familles agro-écologiques ont étendu les pratiques agro-écologiques à
de nouveaux espaces de leur exploitation agricole à la fin du projet.
- 200 nouvelles familles se sont lancées dans la conduite des pratiques agro-écologiques, intégrant
celles relatives au changement climatique.
3e objectif : L’élevage semi-intensif est fortement adopté dans la zone du projet, ce qui
contribue à une diminution de la dégradation de l’environnement.
Valeur cible convenue en début de projet
- 90% des 1400 familles agro-écologiques gardent leurs animaux de manière contrôlée (à la corde
ou dans des espaces clôturés). Elles cultivent des fourrages et, à la fin du projet, 500 familles
disposent de caprins reçus sur la période à partir des introductions de reproducteurs et du
fonctionnement du fonds de roulement.
4e objectif : Les associations agro-écologiques et les deux coordinations se sont renforcées grâce
à une amélioration de leur fonctionnement et une augmentation de leur capital financier et sont
ainsi en mesure de soutenir les familles paysannes de manière durable.
Valeur cible convenue en début de projet
- Le pourcentage de familles agro-écologiques versant régulièrement leurs cotisations dans les
associations passent de 50 à 80% à la fin du projet
- A la fin de la 2e année de mise en œuvre du projet, les fonds mobilisés à travers des mutuelles de
solidarité seront augmentés de 40% et 6 nouvelles mutuelles sont créées.
- 1 moulin à grains et 1 centre de transformation sont construits selon le plan ci-joint (Voir contrat)
et gérés de manière rentable par les deux coordinations.

10
BENEFICIAIRES :

• Les groupes cibles

Le projet devra accompagner 1400 familles agroécologiques réunies en 133 groupements,


eux-mêmes membres de 8 associations et de 2 coordinations dont KAFAT8, en place depuis 6
ans environ.
Les retombées, notamment économiques et environnementales, concerneront toute la
population de l'aire du projet, soit 24 000 habitants environ.
Les groupes cibles sont des membres de la petite paysannerie, de communautés rurales,
lesquelles ont été traditionnellement délaissées par l'Etat central notamment. Il s’agit de
composantes sociales longtemps marginalisées, au point d’appartenir à ce qui est appelé « le
pays en dehors ». Ces communautés tirent le gros de leurs revenus de la production agricole,
notamment traditionnelle, en utilisant un outillage rudimentaire et de la main d’œuvre
familiale. La superficie des parcelles cultivées par famille dépasse rarement 1 hectare. Les
groupes cibles participent, de façon formelle ou informelle, à toutes les phases de l’action
(conception, mise en œuvre, suivi et évaluation, …).

Les critères et méthodes de sélection des bénéficiaires du projet dépendent des activités. Dans
les activités de l’objectif spécifique 1, les moyens d’existence de la population sont consolidés
en travaillant directement avec des groupements d’agriculteurs et en encadrant ceux-ci à
transmettre les savoirs et biens acquis. Les familles membres de ces groupements sont
sélectionnées sur la base de critères obligatoires et de priorisation tenant compte de la
motivation et de la situation de vulnérabilité des ménages.

DEROULEMENT DU PROJET :

Période de mise en œuvre : du 01/01/2019 au 31/12/2021

11
Mesures

Mesures pour 1er objectif

O1M1. Sensibiliser les membres des comités directeurs des 8 associations agro-écologiques
et des 2 coordinations sur la problématique du changement climatique
O1M2. Accompagner les membres des associations agro-écologiques et des deux
coordinations dans leurs démarches visant la sensibilisation des familles sur la
problématique du changement climatique

Mesures pour 2e objectif

O2M1. Accompagner les 8 associations agro-écologiques et les 2 coordinations dans leurs


démarches visant la sensibilisation des familles pour une extension des pratiques
agro-écologiques sur l’ensemble de leurs parcelles de cultures, notamment celles dont
elles sont propriétaires.
O2M2. Accompagner les 8 associations agro-écologiques et les 2 coordinations dans leurs
démarches visant sensibilisation de nouvelles familles à intégrer le mouvement agro-
écologique
O2M3. Accompagner les 8 associations agro-écologiques et les 2 coordinations dans leurs
démarches visant à appuyer les nouvelles familles ayant intégré le mouvement agro-
écologique
O2M4. Favoriser les échanges techniques entre les familles agro-écologiques (intra-zone et
hors-zone)

Mesures pour 3e objectif

O3M1. Accompagner 1400 familles agro-écologiques (dont 1200 anciennes) dans la pratique
de l’élevage semi-intensif
O3M2. Accompagner la coordination KAFAT8 dans le relancement de l’élevage de lapins
O3M3. Accompagner KAFAT8 dans la constitution et la gestion d'un fonds de roulement en
chèvres locales au profit des familles agro-écologiques

Mesures pour 4e objectif

O4M1. Encourager les 8 associations et les 2 coordinations agro-écologiques à évoluer dans


le respect des principes de fonctionnement définis.
O4M2. Accompagner les associations et les coordinations dans leurs démarches visant la
mise en place de 6 nouvelles Mutuelles de solidarité (MUSO) et le renforcement de
celles en fonctionnement
O4M3. Accompagner la coordination des associations de la 6ème section dans la
transformation des céréales (maïs, petit-mil)
O4M4. Accompagner la coordination KAFAT8 et les associations de la 8e section (plus
matures) dans la mise en place d’un atelier de transformation des produits agro-
écologiques
O4M5. Accompagner les familles agro-écologiques dans la conduite des grands débats sur
des thématiques d’importance pour le mouvement agro-écologique.

12
III. OBJECTIFS ET LIVRABLES ATTENDUS DE L’ÉVALUATION

1. Objectifs
1.1. Objectif général :
L’évaluation aura à dresser dans un premier temps un bilan critique des objectifs du projet :
réalisation des prévisions (physiques et budgétaires), analyse des résultats, effets et impacts à
court et à moyen termes ;
Dans un deuxième temps, elle procédera à un examen des points clés des modalités de mise
en œuvre, des défis et des réussites qui ont conduit à des succès ou des échecs afin de dégager
les leçons à retenir et de permettre une capitalisation des acquis.
L’évaluation caractérisera les contributions autres que financières du SCCF au projet. Enfin,
le projet ayant un caractère pilote, l’évaluation contribuera aussi à l’identification par le SCCF
de démarches stratégiques susceptibles d’être reprises dans d’autres projets avec d’autres
partenaires.

1.2. Objectifs spécifiques :


Il s’agira de procéder à une évaluation au cours de la troisième et dernière année de mise en
œuvre afin de :

- Confronter les prévisions de départ aux réalisations concrètes, en termes


d’activités, de résultats attendus, d’objectifs spécifiques etc.
- Étudier la conformité de la méthodologie utilisée par rapport à la stratégie de
départ, et confirmer ou infirmer sa pertinence ;
- Évaluer l’impact, la durabilité des acquis du projet et la participation des
bénéficiaires ;
- Formuler des recommandations pour de meilleures pratiques en vue de la
poursuite des projets avec d’éventuels recadrages.

1. Livrables attendus
Les résultats de l’évaluation s’adresseront prioritairement à Concert-Action, au SCCF, à
MISEREOR et à tout autre contributeur du projet. Ils auront aussi vocation à être restitués
également aux groupes cibles impliqués, aux autres parties prenantes et à toute institution
concernée et lecteurs intéressés.

Au terme de la consultation, les principaux livrables à remettre aux


commanditaires sont les suivants :
- un rapport préliminaire;
- un rapport final (4 exemplaires physiques, une copie électronique) de 40 pages au
maximum (sans les annexes), suivant la structure suivante :
▪ Page de titre

13
▪ Table des matières

▪ Résumé exécutif (3 à 4 pages) avec:

● Description du projet,

● Objectif de l’évaluation,

● Critères d’évaluation,
o Pertinence
o Efficacité
o Efficience
o Impact
o Viabilité

● Résumé des résultats et recommandations

▪ Introduction

▪ Contexte du projet

▪ Méthodologie d’évaluation

▪ Résultats de l’évaluation, critère par critère (les analyses doivent être soutenues
par des données qualitatives ou quantitatives)
▪ Recommandations sur la base des enseignements tirés (faisabilité concrète,
pratique)
▪ Conclusions

▪ Annexes (biographie des consultants, copie de la méthodologie et outils, liste des


personnes interviewées, liste des documents consultés, graphiques, etc.)
- une copie des tableaux ayant servi à l’analyse
- une présentation PowerPoint reprenant les principaux résultats de l’étude d’évaluation

IV. CRITERES ET QUESTIONS D’EVALUATION


L’évaluateur devra apprécier le niveau de mise en œuvre des éléments constitutifs des projets.
Les analyses de la présente évaluation seront basées sur les critères ci-dessous :
La pertinence : Il s’agit d’apprécier l’adéquation de l’action et de ses objectifs avec les
problèmes identifiés et les besoins réels.

▪ Les critères d’éligibilité des bénéficiaires ont-ils été bien pertinents ? (localités,
communautés, dispersion ?)

14
▪ Le projet dans son ensemble, a-t-il ciblé les vrais problèmes des bénéficiaires ? les
priorités du projet, étaient-elles celles des bénéficiaires ?

▪ Y a-t-il des problèmes laissés en suspens ? En particulier, évaluer l’importance qui


aurait pu être donnée à la maîtrise de l’eau.

▪ Le projet, répond-t-il toujours aux évolutions socioéconomiques et politiques des


territoires concernés ?

▪ En particulier, la transition de situation d’urgence après cyclone a-t-elle évolué


vers la construction d’une meilleure résilience des bénéficiaires aux catastrophes
naturelles ?

▪ Le projet, répond-t-il aux enjeux liés aux changements climatiques ?

L’efficacité : elle est obtenue par la comparaison des résultats atteints par rapport aux
objectifs initiaux. Il s’agit non seulement de mesurer les progrès réalisés depuis le lancement
du projet, mais aussi de recueillir des signaux tendanciels relatifs à la trajectoire suivie :

▪ Les objectifs quantitatifs prévus ont-ils été atteints ? Il conviendra de dresser un


bilan quantitatif par objectif et par mesure du projet.

▪ Les résultats en matière de structuration en association locale ont-ils été atteints ?


La sélection des bénéficiaires a-t-elle été faite ? Les formations ont-elles été
lancées ? Quid du processus de légalisation des associations?

▪ Le niveau d’appropriation des pratiques agro-écologiques par les paysans à travers


les formations est-il suffisant pour garantir la durabilité des activités agricoles ?

▪ L’appui technique et matériel aux familles sélectionnées, a-t-il contribué à


l’amélioration de leurs revenus, de la sécurité alimentaire ?

▪ Dans quel degré les activités proposées ont aidé à changer le comportement des
bénéficiaires ? Lesquelles sont les plus remarquables ? Quelles étaient ses limites ?
Quelle suite ?

▪ En quoi la mise en réseau et la collaboration avec les autres acteurs contribuent-


elles à atteindre les objectifs (autorités locales, plateforme, réseaux
agroécologiques, etc.) ?

L’impact:
Il s’agit de l’appréciation des effets et changements durables de l’action sur son
environnement (au niveau technique, économique, social, politique, etc.). C’est analyser tous
les effets positifs et négatifs prévus et inattendus, suite à la mise en œuvre du projet.

15
▪ Quels sont les effets du projet sur les différents partenaires, les bénéficiaires et
autres parties prenantes ? Plus précisément, quelles améliorations au niveau de la
viabilité et de l’impact sur la transition agro-écologique des associations,
effectivité des groupes de base, des pratiques agricoles, des rendements des
productions, des revenus des familles, de la gouvernance foncière ? Les projets
ont-ils un impact sur la place des femmes et des jeunes au sein des communautés ?

▪ Quels changements dans les connaissances, les attitudes, les croyances, les
comportements, les pratiques peuvent/pourraient être garantis au niveau de
groupes cibles et de bénéficiaires finaux pour promouvoir le développement
socioéconomique durable solidaire ?

▪ Les actions de sensibilisation aux changements climatiques, notamment les grands


débats, ont-ils des effets concrets sur les comportements ?

▪ Y a-t-il des contrecoups néfastes non prévus au départ, que le projet a entraînés ?

▪ Dans quelles mesures le projet évalué est en phase avec les politiques agricoles et
alimentaires locales ? Leurs résultats peuvent-ils avoir des effets sur ces
politiques ?

▪ Évaluer la prise en compte de l’environnement et du climat, notamment l’impact


du projet sur l’environnement (quel degré de pression induit par le projet sur les
ressources naturelles, notamment le foncier et l’eau ?). Évaluer les réponses
apportées par les actions du projet et l’amélioration de la résilience des populations
vis-à-vis des aléas climatiques. Évaluer notamment la progression des pratiques
agro écologiques.

L’efficience

▪ Les moyens ont-ils été utilisés de façon optimum, si on compare les résultats ?

▪ Les résultats obtenus sont-ils à la hauteur des moyens mis en œuvre ? Les activités
prévues ont-elles été réalisées dans le temps imparti ?

▪ Les ressources matérielles et humaines du projet étaient-elles suffisantes ?

▪ Quelle est la valeur ajoutée de l’implantation des projets pour le développement


des groupements agro-écologiques et autres structures collectives?

▪ La coordination des activités de mise en œuvre entre les partenaires de l’action a‐t‐
elle été la meilleure pour être reproduite dans d’autres interventions ?

▪ L’engagement du SCCF dans ces projets répondait-il aux attentes et aux besoins
des partenaires ? En quoi son appui mériterait d’être amélioré ou renforcé ?

16
▪ Quelles appréciations peut-on porter sur les plus (autres que financiers) apportés
par le consortium constitué avec MISEREOR ?

La durabilité ou viabilité :

▪ Quels sont les éléments permettant de confirmer l’appropriation du projet par les
acteurs et les bénéficiaires?
▪ Dans quelles mesures les changements positifs au niveau des groupes cibles
peuvent-ils perdurer après la fin du projet?
▪ Le système de pérennisation mis en place est-il fiable? Peut-on déceler une
tendance durable de développement des productions induite par ces apports des
projets ?
▪ Dans quelles mesures les objectifs des actions de conservation des sols, de
plantation d’arbres sont appropriés par les agriculteurs concernés ?
▪ Peut-on apprécier le niveau de prise de conscience des acteurs cibles sur
l’importance d’une gestion durable des ressources ?
▪ Dans quelle mesure les acteurs ont-ils intégré l’urgence de la transition agro-
écologique comme stratégie gagnante pour conserver leur potentiel de production
et assurer leur souveraineté alimentaire ?
▪ Les acquis des formations vont-ils perdurer dans le temps ?

▪ Y-a-t-il des effets multiplicateurs?

La participation des bénéficiaires :


Elle va au-delà de la contribution des bénéficiaires. Elle renvoie surtout au rôle qu’ont joué
les bénéficiaires dans les choix stratégiques et décisions dans toutes les phases de l’action, et
ce, en prenant en compte les différentes catégories sociales et leurs intérêts éventuellement
divergents.

● Quels ont été les rôles des différents groupes sociaux dans l’identification
des besoins ? comment ont-ils été consultés ?
● Les bénéficiaires ont-ils été associés dans les grandes décisions et
orientations méthodologiques, avant et lors de la mise en œuvre du
projet ?

17
V. PUBLIC DE L’EVALUATION
L’évaluation touchera l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion du projet. Il regroupe :

Public de l’évaluation
Institution Personne ou entité Affectation
Secours Responsables salariés et bénévoles du dossier Haïti Paris
Catholique à atteindre par courrier électronique.

Misereor Responsables salariés et bénévoles du dossier Haïti Allemagne


à atteindre par courrier électronique.
Concert-Action Directeur et membres staff pertinents Pétionville

Équipe terrain Sections 6 et 8 Pt-Gve


KAFAT 8 Comité directeur Section 8 Pt-Gve
KOFAT 6 Comité directeur Section 6 Pt-Gve
CONAFAH Comité directeur Port-au-Prince
FAFAO Comité directeur Port-au-Prince
Autorités locales Sections 6 et 8 Pt-Gve
Bénéficiaires Sections 6 et 8 Pt-Gve

VI. APPROCHE METHODOLOGIQUE


L’évaluateur devra proposer une approche méthodologique participative. Cette méthodologie
doit cependant suivre les étapes ci-après :
1. Concertation et Mise au point avec les Responsables et Cadres du Projet
Des discussions seront, dès le départ, engagées avec les principaux responsables de Concert-
Action, du Secours Catholique-Caritas France, et de MISEREOR. Cette concertation
permettra de faire une mise au point définitive sur l’objectif de l’évaluation et des principaux
résultats attendus. Elles porteront aussi sur la méthodologie et les outils à utiliser pour réaliser
l’étude. L’équipe d’évaluation établira la programmation des activités qui sera soumise aux
responsables pour validation. Les discussions doivent aussi porter sur les appuis éventuels
susceptibles d’être apportés à l’équipe de l’évaluation pour la réalisation des travaux et de
recueillir un certain nombre d’informations essentielles relatives au projet et aux
communautés concernées aux fins d’établir la taille de l’échantillon par secteur pour
l’évaluation.

18
2. Documents ressources et sources d’information
L’évaluateur disposera de l’ensemble de la documentation du projet tels que le document de
projet (demande de cofinancement, cadre logique, chronogramme, budget, …), les rapports
semestriels et annuels du projet, et d’autres documents existants relatifs au projet ou à
l’institution seront remis par les responsables du projet à l’évaluateur.trice. Ces documents
seront lus et analysés pour faciliter une connaissance du projet, de son environnement et des
bénéficiaires réels (familles et groupements cibles) et des principaux résultats obtenus. Les
informations générées faciliteront l’orientation et la conduite des entrevues avec les différents
acteurs.
Par ailleurs, il pourra disposer si nécessaire des fiches outils de l’AFD 2, 3 et 4, spécifique
aux thématiques transversales « genre », « environnement » et « jeunesse » dans les projets, se
trouvant pages 73 à 85 du guide méthodologique pour le cofinancement des projets et
programmes « terrain » et « intérêt général » de l’AFD de 2016. De même, il devra se référer
à la fiche outil 5 sur les principes d’évaluation et de capitalisation des projets (page 87 du
même guide).

3. Échantillonnage des zones


De concert avec les équipes techniques concernées par le projet, l’évaluateur.trice procédera à
un listage des différentes localités à visiter ainsi que des groupes de personnes devant faire
partie des discussions.

4. Réalisation des entrevues


Seront effectuées cinq catégories d’entrevues.
Une première catégorie avec Concert-Action et les partenaires financiers (SCCF,
MISEREOR). Formulation préliminaire de questions par courrier électronique, ou par
téléphone, ou par visioconférence. Ces entrevues auront pour but de compléter l’étude sur les
motivations et les appréciations de cette catégorie de partenaires ayant pris part à ce projet.
Elles permettront en particulier d’apprécier leur niveau de participation dans la conception du
projet, la collecte et le transfert des fonds et le suivi du projet. Ces partenaires partageront
aussi avec les autres acteurs du projet les différentes leçons apprises et les bénéfices
institutionnels du projet tout en dégageant les perspectives de financement pour la poursuite
des actions de développement dans les zones du projet.
Une seconde catégorie d’entrevues sera tenue avec les structures de direction de Concert-
Action, et avec les responsables concernés par le projet pour déterminer les procédures et
mécanismes de gestion du projet et de le positionner dans l’action de ces partenaires en Haïti
et dans la région de Petit-Goâve.
La troisième catégorie sera réalisée avec les structures exécutives et de coordination du
projet. A ce niveau, les entrevues seront orientées vers l’établissement du cadre d’exécution
du projet. Ces entrevues pourront avoir lieu par groupes séparés réunissant les cadres
techniques et les animateurs, sur la base du guide d’entretien, ou sous forme d’entretiens
individuels.
La quatrième catégorie s’adressera aux partenaires opérationnels du projet tels que
institutions partenaires de l’action de terrain du projet (délégations régionales et municipales

19
des ministères concernés, autorités locales impliquées…). La CONAFAH et la FAFAO
rentrent dans cette catégorie
La dernière catégorie d’entrevues aura lieu avec les bénéficiaires directs, y compris les
animateurs de communautés. La KAFAT8 entre dans cette catégorie. Les questions porteront
sur leurs besoins réels, les bénéfices du projet, leur appréciation de ce bénéfice. Ces entrevues
seront aussi consacrées à l’appréciation du niveau d’organisation des groupements et du
niveau de participation dans l’exécution du projet.

5. Synthèse des entrevues et élaboration de la première version du document


L’évaluateur.trice soumettra des comptes rendus détaillés sur chacune des rencontres
réalisées. Des brainstormings seront aussi réalisés tout le long du processus de collecte des
informations au niveau de l’équipe locale afin d’avoir les appréciations générales des
membres sur le projet, les résultats, la méthodologie utilisée pour l’évaluation et les premières
esquisses de recommandations. Sur la base des informations obtenues, de la documentation,
des entrevues avec les cadres, les institutions ainsi que les bénéficiaires, l’évaluateur.trice
procèdera à la rédaction d’un rapport préliminaire dont la validation ouvrira la phase de
rédaction du rapport final.

6. Restitution
Les évaluateur.trice(s) organiseront des restitutions auprès des équipes de projet et des
bénéficiaires en vue de recueillir leurs commentaires et observations. Une réunion (en
présentiel ou en visioconférence) réunissant les partenaires financiers et les personnes
concernées de Concert-Action sera programmée au plus tard à la mi-octobre 2021 (selon la
situation en Haïti en présentiel ou en distanciel) dans la phase de validation du rapport
préliminaire.

7. Elaboration du document final


Après validation du rapport préliminaire, le ou les évaluateur.trice(s) prépareront le rapport
final et ses annexes attendus pour le 15 Novembre 2021.

VII. PROFIL DES EVALUATEURS(TRICES)


Les candidats présentés devront justifier d’une expérience confirmée dans la pratique
d’évaluations de projets de développement.
De préférence de formation universitaire en agronomie, le ou la consultant.te ou l’équipe de
consultants.tes devra présenter des connaissances solides en évaluation de projets, pratiques
agricoles écologiques, élevage, organisation professionnelle, économie rurale solidaire.

VIII. NOMBRE DE RAPPORTS A REDIGER :


Pour l’évaluation du projet : 1 original et trois copies en Français (1 pour le Secours
Catholique, 1 pour Concert-Action, 1 pour MISEREOR). La capacité à dialoguer et à
présenter en Créole sera un plus appréciable.

IX. BUDGET POUR L’EVALUATION

20
Le budget disponible pour l’évaluation est de 3000 €
La proposition financière de l’évaluateur portera sur les honoraires uniquement. Les frais
de mission, frais de transport locaux et internationaux seront remboursés sur frais réels avec
justificatifs par le Secours-Catholique en fin de mission.

X. MODALITE DE REPONSE A L’APPEL D’OFFRES

Les soumissionnaires devront remettre leur proposition méthodologique, technique et


financière, ainsi que leurs CV et références, au plus tard le 19 Juillet 2021en y incluant :
(1) Une présentation détaillée de la méthodologie et des outils qui seront utilisés
pendant la mission.
(2) Le coût détaillé des services sur la base de la durée proposée, en distinguant :
a / Les honoraires détaillés (coût journalier et nombre de jours).

b / Une estimation des frais de mission qui seront remboursés sur frais réels
par le Secours Catholique Caritas France selon le barème établi et qui sera
communiqué au consultant retenu.

c / Un ou plusieurs CV détaillés et des références professionnelles.


Seules les candidatures de consultants indépendants dument enregistrés ou de
sociétés seront considérées. Les candidats devront pouvoir travailler en présentiel en
Haïti, et présenter le profil suivant :
 Diplôme bac+5 en agronomie, sciences et ou économies
 Au moins 5 années d'expériences en évaluation de projets de developpement(en
agriculture durable serait un plus
 Bonne connaissance d'Haiti
 Bonne qualité rédactionnelle
 Connaissances solides en pratiques agricoles écologiques, élevage,
organisations professionnelles et économie rurale solidaire

La sélection du ou des prestataires se fera en principe au plus tard le 27 Juillet 2021, pour un
début de mission au plus tard mi-août 2021, la livraison d’un rapport préliminaire fin
septembre et d’un rapport final d’évaluation pour le 15 Novembre.
Le calendrier définitif devra permettre l’intégration des résultats de l’évaluation à la
tranche à venir, le projet devant normalement être reconduit pour trois ans à partir de
Janvier 2022. C’est pourquoi un échange sur ces résultats avant le 15 Octobre est
indispensable.
Après sélection finale de l’évaluateur, ce dernier pourra se mettre en contact avec le
responsable du programme au SCCF, afin de préciser si nécessaire les termes de référence et
préparer la mission de terrain.

21
La contractualisation pour cette prestation se fera avec le Secours Catholique-Caritas France,
qui la finance.
Les dossiers de propositions, limités à 15 pages, accompagnés du (ou le cas échéant des) CV
du ou des candidat.es doivent être adressés sous forme électronique.

22

Vous aimerez peut-être aussi