Haiti TDR Eval VF
Haiti TDR Eval VF
Haiti TDR Eval VF
Convention n° :
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SIGLES ET ABBREVIATIONS
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Coordination des associations de familles agroécologiques de la 8e section de Petit-Goâve
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I. INTRODUCTION
Le Secours Catholique-Caritas France apporte en Haïti son soutien à des partenaires engagés
auprès de familles rurales fragiles. Pendant la dernière décennie, il a soutenu principalement
des projets de réponses au séisme qu’a connu Haïti en janvier 2010 et notamment celui de
Concert-Action concernant la reconstruction d’un centre de santé. Depuis 2018, un tournant
dans la relation partenariale a été enclenché. En effet, le Pôle Amérique Latine et Caraïbes
accorde désormais la priorité à la prévention des effets des catastrophes naturelles et aléas en
renforçant la résilience des populations. Il favorise aujourd’hui sur le territoire haïtien des
projets innovants en relation avec ses priorités de pôle, notamment la Sécurité Alimentaire par
une gestion durable des ressources et le renforcement de la résilience des communautés au
changement climatique. Concert-Action conduit en ce sens un projet agroécologique global à
Petit-Goâve qui prend en compte les pratiques agricoles traditionnelles des communautés et
les sensibilise aux effets du dérèglement climatique, particulièrement marqués à Haïti.
- Présentation du pays
La République d'Haïti, qui occupe le tiers occidental de l'île d'Hispaniola, est le pays le plus
pauvre des Amériques et le seul Etat du continent classé dans la catégorie des pays à « faible
développement humain » par le Programme des Nations Unies pour le Développement
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(PNUD).
Force est de constater que tous les projets bilatéraux et multilatéraux de développement
entrepris depuis plus de 70 ans, de même que ceux à l’actif du milieu associatif n’ont pas
permis d’améliorer la situation du pays.
Haïti est très vulnérable aux catastrophes naturelles, principalement aux ouragans, aux
inondations et aux tremblements de terre. La situation du pays a été aggravée par le séisme
qui a durement frappé le pays le 12 janvier 2010, dont le bilan officiel s’est élevé à 217.000
morts, plus de 300.000 blessés, un million de personnes sans abri et trois millions de
personnes sinistrées. L’aide financière importante mobilisée au nom et en faveur du pays a été
pour beaucoup mal utilisée et en grande partie détournée ; ainsi, de nombreux problèmes sont
restés entiers, alors que les acteurs locaux, les capacités locales et la résilience n’ont pas été
renforcés. En 2012, l’île a été frappée par le cyclone Isaac en août puis par l’ouragan Sandy
en octobre, mettant en lumière les difficultés persistantes d’Haïti. L’ouragan Matthew qui a
frappé le pays en 2016 a causé des pertes et dommages évalués à 32% du PIB de
2015.Aujourd'hui, d’après le Programme de Prévention des Risques liés aux Catastrophes
Naturelles, plus de 93% de sa surface et plus de 96% de sa population sont exposées aux
conséquences des changements climatiques, ces chiffres témoignent d’une extrême
vulnérabilité.
Sur le plan sanitaire, malgré la difficulté d’imposer des mesures strictes de confinement ou
de limitation des déplacements liée à l’importance du secteur informel dans l’économie
haïtienne, ainsi qu'un accès à l’eau et à l’assainissement très limité et disparate, le bilan
sanitaire officiel de l'épidémie de covid 19 n’est que d’environ 14 000 cas et moins de 300
décès. Concernant la vaccination de la population, Haïti fait partie des pays qui doivent
bénéficier du programme COVAX mais n’a pour l’instant reçu aucune dose de vaccin. Haïti
est à ce jour l’un des quatre pays au monde à ne pas avoir commencé à vacciner sa population
contre le coronavirus.
Sur le plan politique, plusieurs missions civiles et militaires de l’ONU se sont succédées dans
le pays depuis 1994. Sur plus de 25 ans, des dizaines de milliers de soldats, de coopérants, de
spécialistes, sont intervenus avec pour mandat de contribuer à améliorer la sécurité et la
gouvernance du pays ; de contribuer à son relèvement en facilitant l’instauration et le respect
d’un processus démocratique. Dans ce cadre, des élections ont été organisées, le plus souvent
entachées de fraudes rapportées à travers les media ; et, à la lecture de plus d’un, elles n’ont
fait que consacrer la prise du pouvoir par un secteur jugé « coopératif » par la communauté
internationale. Depuis les élections de 2015, le pays fait même face à une crise plus aigüe.
L’arrivée en tête aux élections présidentielles de 2017 de Jovenel Moïse dans des conditions
controversées, marque l’entrée d’Haïti dans une période de grande instabilité politique
(remaniements ministériels fréquents, économique (dévaluation et revalorisation soudaine de
la gourde) et sociale chronique (grandes manifestations populaires).
Depuis le début de l’année 2020, Haïti fait face à une recrudescence de la violence et des
assassinats notamment dans la capitale. Le pays connait désormais des zones de non-droits,
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des quartiers entiers, des zones entières, livrés aux bandits et soumis à leur loi. Contre toute
logique, une fédération des gangs armés « G9 en famille et alliés » serait parvenue à avoir une
reconnaissance légale. De nombreux cas de kidnapping avec libération contre rançon
excessive sont régulièrement enregistrés. Malgré de multiples écarts et irrégularités connus au
niveau de la gouvernance du pays, notamment le non-renouvellement des autorités politiques
pour garantir, entre autres, un fonctionnement démocratique, la communauté internationale ne
semble appuyer que le statu quo. Les partis politiques ainsi que la société civile, ne
parviennent pas à renverser le cours des choses, en dépit de quelques luttes conduites.
L’économie haïtienne reste marquée par une forte dépendance vis-à-vis de l’extérieur : 50 %
du budget et 80% des investissements proviennent de l’aide extérieure. Après presque une
décennie de stabilité monétaire, la dé-dollarisation de la gourde initiée en mars 2018 cumulée
à une hausse des prix des hydrocarbures ont considérablement renchéri le coût des
importations dans ce pays qui, depuis l’imposition de l’économie libérale et de l’ouverture de
ses barrières douanières par les Etats-Unis, ne produit qu’une très faible partie de ce qu’il
consomme. Les envois de fonds de l’étranger vers Haïti représentent environ 33% du PIB,
selon la Banque Mondiale, dont plus de 50 % proviennent des États-Unis et environ 20% de la
République Dominicaine. Le ralentissement des activités économiques dû aux mesures de
confinement imposées en réponse à la crise sanitaire dans ces deux pays a un impact direct sur
le volume des transferts de fonds vers Haïti et affecte les sources de revenu de la catégorie
relativement importante de ménages bénéficiaires de ces transferts. Enfin plus récemment,
après une longue phase de dépréciation de la gourde, le pays fait également face à la fois une
appréciation monétaire et à des taux d’inflation élevés, mettant en péril la situation d’une
grande partie de la population dépendante des fonds provenant de la diaspora haïtienne. Les
conséquences économiques des mesures prises pour endiguer l'épidémie de covid19 pourrait
avoir de grandes répercussions sur le niveau de vie des ménages et entraîner la déscolarisation
de nombreux enfants.
Enfin, le dernier rapport d’Oxfam « le virus de la faim » 2 met en avant dans le monde 10
foyers de famine extrême où la crise alimentaire est la plus aiguë et s’aggrave à cause de la
pandémie. Haïti est l’un d’entre eux.
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https://www.oxfamfrance.org/wp-content/uploads/2020/07/Oxfam-le-virus-de-la-faim-090620-fr.pdf
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- Présentation du partenaire
● Mener des actions de plaidoyer afin que l’agroécologie soit intégrée dans les priorités
du Ministère de l’agriculture
● Mener des actions de plaidoyer pour demander à l’Etat d’adopter des politiques qui
tiennent mieux compte des intérêts du pays
● Mener des actions de plaidoyer auprès des partenaires du Nord pour les encourager à
mieux orienter la coopération et à rechercher le renforcement effectif des capacités
locales de développement à travers l’Etat et la Société civile.
● S’organiser en réseau pour assurer les travaux nécessaires, notamment la construction
d’ouvrages sécurisés et robustes, pour récupérer les eaux de pluie lors des périodes
humides afin d’assurer l’irrigation lors des sécheresses, ou pour capter les sources
d’eau potable.
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Les principaux partenaires de Concert-Action sont actuellement : Welthungerhilfe, Diakonie,
Misereor, CCFD-Terre Solidaire, Caritas Luxembourg, Caritas-Suisse, Secours Populaire
Français, Action de Carême, Secours Catholique Caritas France.
- Contexte du projet
L’accès à la zone du projet est difficile en raison de l'état critique des pistes qui la traversent.
Certains travaux réalisés au cours des dernières années ont contribué à une amélioration
éphémère en raison du type d'intervention et la nature des terrains. Au cours des périodes
pluvieuses, les déplacements dans l'aire du projet deviennent compliqués voire impossibles.
Les problèmes d'accès influencent en grande partie les conditions de vie et d'isolement de la
population de la zone.
Les deux sections ont un relief très tourmenté et entaillé de ravines; elles font partie des
contreforts du massif de la Selle et comportent des formations calcaires et basaltiques.
La couverture arborée de la zone est constituée d’essences fruitières (manguier, avocatier,
agrumes, cocotier) et forestières (chêne, cèdre, eucalyptus, sucrin, amandier, frêne, acacia).
Le caféier et cacaoyer, bien qu’en régression, représentent les principales cultures pérennes
rencontrées. Parmi les cultures pratiquées, peuvent être dénombrées : des légumineuses
(arachide, haricot, pois d’angole), des céréales (maïs, petit-mil), des vivres et tubercules
(igname, manioc, taro, patate douce, banane) des légumes et condiments (piment, tomate,
aubergine, chou, cive, poireau).
Par le fait que la principale activité économique soit l'agriculture, une énorme pression est
exercée sur les surfaces foncières. Les agriculteurs mettent sous culture tous les espaces
disponibles, même quand ils ne seraient pas à vocation agricole, et en plus, sans aucune
technique de conservation. L'abandon des cultures d'ombre et l'adoption de cultures bien
exposées a porté les agriculteurs à déboiser les versants de façon sévère. La nudité de ces
derniers, généralement très pentus, tend à devenir la norme.
De telles pratiques intensifient le processus d’érosion; la dégradation de l’environnement qui
s’ensuit entraîne la baisse de rendement des cultures agricoles. Cette situation a pour
conséquences, entre autres, une diminution du revenu des exploitants et une profonde
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dégradation du cadre général de vie des habitants de la zone.
En ce qui concerne l’organisation sociale de la zone, on note que diverses formes
traditionnelles d’organisations d’entraide ou d’utilisation de main-d’œuvre agricole (corvée,
méra, escouades, …) et de loisirs (bandes de rara) sont présentes. Déçus généralement par le
mauvais fonctionnement des structures associatives modernes influencées par le monde
urbain, les paysans ont toujours manifesté une certaine réticence à y participer. Toutefois, à
l’initiative de certains leaders, quelques associations plus ou moins crédibles et disposant d’un
certain potentiel ont été créées. A cause des moyens limités dont elles disposent, ces
structures restent pour la plupart anémiées et peu actives.
Le présent projet s’inscrit dans le cadre d’une action d'agroécologie qui a débuté dans 8ème
section de Petit-Goave dès 2006, puis étendue à la 6ème section en 2013. Cette action a été
financée jusqu’à présent exclusivement par MISEREOR, avec un appui ponctuel de Pain Pour
le Monde en 2011 et 2012.
Ainsi, depuis 2006, des familles de petits agriculteurs se sont lancées dans une action de
valorisation de leurs parcelles de terre suivant une logique d’agroforesterie et de protection du
milieu à travers un vaste programme d’agroécologie. Démarrée timidement, cette action a fait
des adeptes au fil de son évolution au point de compter quelques 1200 familles membres à
date.
Cette action promeut une nouvelle forme de gestion de l’espace, la couverture permanente de
la parcelle de cultures. Elle vise une exploitation du milieu dans le respect des normes de
protection de l’environnement. Le mouvement agro-écologique arrive aujourd'hui à la
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mobilisation de 1200 familles; elles sont devenues des « familles agro-écologiques ». Une
bonne maîtrise des techniques d'agroforesterie et de protection du milieu par plus de 800
familles agro-écologiques est avérée.
Cette action a un fort impact social : actuellement, des associations avec des objectifs clairs
évoluent dans la zone avec le lancement du mouvement agro-écologique. Au niveau de la
8ème, 5 associations agro-écologiques regroupent un total de à 67 groupements, soit 640
familles. Ces associations sont coiffées par la coordination KAFAT8 (Kòdinasyon
Asosiyasyon Fanmi Agwoekolojik 8e Tigwav) qui est membre de la FAFAO, la fédération
départementale des familles agro-écologiques qui elle-même est coiffée par la Confédération
Nationale des Familles agroécologiques Haïtiennes (CONAFAH).
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PRESENTATION SUCCINTE DU PROJET
OBJECTIFS :
Objectif de développement
Les habitants des 6e et 8e sections communales de Petit-Goâve jouissent d’un cadre de vie plus
humain, tant du point de vue environnemental que socio-économique et sont ainsi plus
résistants face aux conséquences négatives du changement climatique.
Objectifs du projet
1er objectif: Les familles sont sensibilisées sur les causes et les effets du changement climatique
et ont défini les comportements appropriés à adopter.
Valeur cible convenue en début de projet
- 90% des familles accompagnées ont participé à des activités spécifiques se rapportant au
changement climatique, à la fin du projet
- Une liste de comportements visant l’adaptation au changement climatique ou son atténuation est élaborée
et adoptée par les familles agro-écologiques, à la fin de la deuxième année de la mise en œuvre du projet
2e objectif : Les pratiques agro-écologiques, surtout celles relatives au changement climatique,
sont intensifiées par les familles paysannes
Valeur cible convenue en début de projet
- 80% des 1’200 anciennes familles agro-écologiques ont étendu les pratiques agro-écologiques à
de nouveaux espaces de leur exploitation agricole à la fin du projet.
- 200 nouvelles familles se sont lancées dans la conduite des pratiques agro-écologiques, intégrant
celles relatives au changement climatique.
3e objectif : L’élevage semi-intensif est fortement adopté dans la zone du projet, ce qui
contribue à une diminution de la dégradation de l’environnement.
Valeur cible convenue en début de projet
- 90% des 1400 familles agro-écologiques gardent leurs animaux de manière contrôlée (à la corde
ou dans des espaces clôturés). Elles cultivent des fourrages et, à la fin du projet, 500 familles
disposent de caprins reçus sur la période à partir des introductions de reproducteurs et du
fonctionnement du fonds de roulement.
4e objectif : Les associations agro-écologiques et les deux coordinations se sont renforcées grâce
à une amélioration de leur fonctionnement et une augmentation de leur capital financier et sont
ainsi en mesure de soutenir les familles paysannes de manière durable.
Valeur cible convenue en début de projet
- Le pourcentage de familles agro-écologiques versant régulièrement leurs cotisations dans les
associations passent de 50 à 80% à la fin du projet
- A la fin de la 2e année de mise en œuvre du projet, les fonds mobilisés à travers des mutuelles de
solidarité seront augmentés de 40% et 6 nouvelles mutuelles sont créées.
- 1 moulin à grains et 1 centre de transformation sont construits selon le plan ci-joint (Voir contrat)
et gérés de manière rentable par les deux coordinations.
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BENEFICIAIRES :
Les critères et méthodes de sélection des bénéficiaires du projet dépendent des activités. Dans
les activités de l’objectif spécifique 1, les moyens d’existence de la population sont consolidés
en travaillant directement avec des groupements d’agriculteurs et en encadrant ceux-ci à
transmettre les savoirs et biens acquis. Les familles membres de ces groupements sont
sélectionnées sur la base de critères obligatoires et de priorisation tenant compte de la
motivation et de la situation de vulnérabilité des ménages.
DEROULEMENT DU PROJET :
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Mesures
O1M1. Sensibiliser les membres des comités directeurs des 8 associations agro-écologiques
et des 2 coordinations sur la problématique du changement climatique
O1M2. Accompagner les membres des associations agro-écologiques et des deux
coordinations dans leurs démarches visant la sensibilisation des familles sur la
problématique du changement climatique
O3M1. Accompagner 1400 familles agro-écologiques (dont 1200 anciennes) dans la pratique
de l’élevage semi-intensif
O3M2. Accompagner la coordination KAFAT8 dans le relancement de l’élevage de lapins
O3M3. Accompagner KAFAT8 dans la constitution et la gestion d'un fonds de roulement en
chèvres locales au profit des familles agro-écologiques
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III. OBJECTIFS ET LIVRABLES ATTENDUS DE L’ÉVALUATION
1. Objectifs
1.1. Objectif général :
L’évaluation aura à dresser dans un premier temps un bilan critique des objectifs du projet :
réalisation des prévisions (physiques et budgétaires), analyse des résultats, effets et impacts à
court et à moyen termes ;
Dans un deuxième temps, elle procédera à un examen des points clés des modalités de mise
en œuvre, des défis et des réussites qui ont conduit à des succès ou des échecs afin de dégager
les leçons à retenir et de permettre une capitalisation des acquis.
L’évaluation caractérisera les contributions autres que financières du SCCF au projet. Enfin,
le projet ayant un caractère pilote, l’évaluation contribuera aussi à l’identification par le SCCF
de démarches stratégiques susceptibles d’être reprises dans d’autres projets avec d’autres
partenaires.
1. Livrables attendus
Les résultats de l’évaluation s’adresseront prioritairement à Concert-Action, au SCCF, à
MISEREOR et à tout autre contributeur du projet. Ils auront aussi vocation à être restitués
également aux groupes cibles impliqués, aux autres parties prenantes et à toute institution
concernée et lecteurs intéressés.
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▪ Table des matières
● Description du projet,
● Objectif de l’évaluation,
● Critères d’évaluation,
o Pertinence
o Efficacité
o Efficience
o Impact
o Viabilité
▪ Introduction
▪ Contexte du projet
▪ Méthodologie d’évaluation
▪ Résultats de l’évaluation, critère par critère (les analyses doivent être soutenues
par des données qualitatives ou quantitatives)
▪ Recommandations sur la base des enseignements tirés (faisabilité concrète,
pratique)
▪ Conclusions
▪ Les critères d’éligibilité des bénéficiaires ont-ils été bien pertinents ? (localités,
communautés, dispersion ?)
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▪ Le projet dans son ensemble, a-t-il ciblé les vrais problèmes des bénéficiaires ? les
priorités du projet, étaient-elles celles des bénéficiaires ?
L’efficacité : elle est obtenue par la comparaison des résultats atteints par rapport aux
objectifs initiaux. Il s’agit non seulement de mesurer les progrès réalisés depuis le lancement
du projet, mais aussi de recueillir des signaux tendanciels relatifs à la trajectoire suivie :
▪ Dans quel degré les activités proposées ont aidé à changer le comportement des
bénéficiaires ? Lesquelles sont les plus remarquables ? Quelles étaient ses limites ?
Quelle suite ?
L’impact:
Il s’agit de l’appréciation des effets et changements durables de l’action sur son
environnement (au niveau technique, économique, social, politique, etc.). C’est analyser tous
les effets positifs et négatifs prévus et inattendus, suite à la mise en œuvre du projet.
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▪ Quels sont les effets du projet sur les différents partenaires, les bénéficiaires et
autres parties prenantes ? Plus précisément, quelles améliorations au niveau de la
viabilité et de l’impact sur la transition agro-écologique des associations,
effectivité des groupes de base, des pratiques agricoles, des rendements des
productions, des revenus des familles, de la gouvernance foncière ? Les projets
ont-ils un impact sur la place des femmes et des jeunes au sein des communautés ?
▪ Quels changements dans les connaissances, les attitudes, les croyances, les
comportements, les pratiques peuvent/pourraient être garantis au niveau de
groupes cibles et de bénéficiaires finaux pour promouvoir le développement
socioéconomique durable solidaire ?
▪ Y a-t-il des contrecoups néfastes non prévus au départ, que le projet a entraînés ?
▪ Dans quelles mesures le projet évalué est en phase avec les politiques agricoles et
alimentaires locales ? Leurs résultats peuvent-ils avoir des effets sur ces
politiques ?
L’efficience
▪ Les moyens ont-ils été utilisés de façon optimum, si on compare les résultats ?
▪ Les résultats obtenus sont-ils à la hauteur des moyens mis en œuvre ? Les activités
prévues ont-elles été réalisées dans le temps imparti ?
▪ La coordination des activités de mise en œuvre entre les partenaires de l’action a‐t‐
elle été la meilleure pour être reproduite dans d’autres interventions ?
▪ L’engagement du SCCF dans ces projets répondait-il aux attentes et aux besoins
des partenaires ? En quoi son appui mériterait d’être amélioré ou renforcé ?
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▪ Quelles appréciations peut-on porter sur les plus (autres que financiers) apportés
par le consortium constitué avec MISEREOR ?
La durabilité ou viabilité :
▪ Quels sont les éléments permettant de confirmer l’appropriation du projet par les
acteurs et les bénéficiaires?
▪ Dans quelles mesures les changements positifs au niveau des groupes cibles
peuvent-ils perdurer après la fin du projet?
▪ Le système de pérennisation mis en place est-il fiable? Peut-on déceler une
tendance durable de développement des productions induite par ces apports des
projets ?
▪ Dans quelles mesures les objectifs des actions de conservation des sols, de
plantation d’arbres sont appropriés par les agriculteurs concernés ?
▪ Peut-on apprécier le niveau de prise de conscience des acteurs cibles sur
l’importance d’une gestion durable des ressources ?
▪ Dans quelle mesure les acteurs ont-ils intégré l’urgence de la transition agro-
écologique comme stratégie gagnante pour conserver leur potentiel de production
et assurer leur souveraineté alimentaire ?
▪ Les acquis des formations vont-ils perdurer dans le temps ?
● Quels ont été les rôles des différents groupes sociaux dans l’identification
des besoins ? comment ont-ils été consultés ?
● Les bénéficiaires ont-ils été associés dans les grandes décisions et
orientations méthodologiques, avant et lors de la mise en œuvre du
projet ?
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V. PUBLIC DE L’EVALUATION
L’évaluation touchera l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion du projet. Il regroupe :
Public de l’évaluation
Institution Personne ou entité Affectation
Secours Responsables salariés et bénévoles du dossier Haïti Paris
Catholique à atteindre par courrier électronique.
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2. Documents ressources et sources d’information
L’évaluateur disposera de l’ensemble de la documentation du projet tels que le document de
projet (demande de cofinancement, cadre logique, chronogramme, budget, …), les rapports
semestriels et annuels du projet, et d’autres documents existants relatifs au projet ou à
l’institution seront remis par les responsables du projet à l’évaluateur.trice. Ces documents
seront lus et analysés pour faciliter une connaissance du projet, de son environnement et des
bénéficiaires réels (familles et groupements cibles) et des principaux résultats obtenus. Les
informations générées faciliteront l’orientation et la conduite des entrevues avec les différents
acteurs.
Par ailleurs, il pourra disposer si nécessaire des fiches outils de l’AFD 2, 3 et 4, spécifique
aux thématiques transversales « genre », « environnement » et « jeunesse » dans les projets, se
trouvant pages 73 à 85 du guide méthodologique pour le cofinancement des projets et
programmes « terrain » et « intérêt général » de l’AFD de 2016. De même, il devra se référer
à la fiche outil 5 sur les principes d’évaluation et de capitalisation des projets (page 87 du
même guide).
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des ministères concernés, autorités locales impliquées…). La CONAFAH et la FAFAO
rentrent dans cette catégorie
La dernière catégorie d’entrevues aura lieu avec les bénéficiaires directs, y compris les
animateurs de communautés. La KAFAT8 entre dans cette catégorie. Les questions porteront
sur leurs besoins réels, les bénéfices du projet, leur appréciation de ce bénéfice. Ces entrevues
seront aussi consacrées à l’appréciation du niveau d’organisation des groupements et du
niveau de participation dans l’exécution du projet.
6. Restitution
Les évaluateur.trice(s) organiseront des restitutions auprès des équipes de projet et des
bénéficiaires en vue de recueillir leurs commentaires et observations. Une réunion (en
présentiel ou en visioconférence) réunissant les partenaires financiers et les personnes
concernées de Concert-Action sera programmée au plus tard à la mi-octobre 2021 (selon la
situation en Haïti en présentiel ou en distanciel) dans la phase de validation du rapport
préliminaire.
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Le budget disponible pour l’évaluation est de 3000 €
La proposition financière de l’évaluateur portera sur les honoraires uniquement. Les frais
de mission, frais de transport locaux et internationaux seront remboursés sur frais réels avec
justificatifs par le Secours-Catholique en fin de mission.
b / Une estimation des frais de mission qui seront remboursés sur frais réels
par le Secours Catholique Caritas France selon le barème établi et qui sera
communiqué au consultant retenu.
La sélection du ou des prestataires se fera en principe au plus tard le 27 Juillet 2021, pour un
début de mission au plus tard mi-août 2021, la livraison d’un rapport préliminaire fin
septembre et d’un rapport final d’évaluation pour le 15 Novembre.
Le calendrier définitif devra permettre l’intégration des résultats de l’évaluation à la
tranche à venir, le projet devant normalement être reconduit pour trois ans à partir de
Janvier 2022. C’est pourquoi un échange sur ces résultats avant le 15 Octobre est
indispensable.
Après sélection finale de l’évaluateur, ce dernier pourra se mettre en contact avec le
responsable du programme au SCCF, afin de préciser si nécessaire les termes de référence et
préparer la mission de terrain.
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La contractualisation pour cette prestation se fera avec le Secours Catholique-Caritas France,
qui la finance.
Les dossiers de propositions, limités à 15 pages, accompagnés du (ou le cas échéant des) CV
du ou des candidat.es doivent être adressés sous forme électronique.
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