Cours de Psychiatrie
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A) LES PSYCHOSES :
I - Généralités – Définition :
Les psychoses sont des maladies majeures affectant la vie psychique dans son intimité au
niveau de la conscience de soi et la perception du monde extérieur.
Elles perturbent gravement la relation du malade avec autrui.
─ Etiologie :
Classiquement elle est génétique, biologique dans les psychoses alors qu’elle est
psychologique dans les névroses.
─ la gravité :
Elle a une valeur relative. En général, le pronostic des psychoses est plus sombre que
celui des névroses.
a) Le Syndrome Délirant :
1- Définition :
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C’est une production pathologique de la vie mentale qui substitue au fait une réalité subjective
à la réalité commune.
Cette réalité subjective est composée d’idées, de conceptions, de croyances qui ne
correspondent pas aux critères habituels de groupe social (connaissance, croyance habituelle
dont le sujet ne perçoit pas le caractère pathologique).
Le délire s’accompagne d’une conviction inébranlable, d’une forte adhésion et des troubles du
comportement. Par le patient, le délire est une réalité, il est inutile de chercher à le
contrecarrer par la démonstration, le raisonnement ou l’ironie.
2- Caractéristique du délire :
Thèmes (nature des idées délirantes)
Mécanisme (modes de perception ou de pensée par lesquels le sujet construit ses
convictions délirantes)
Structure (enchaînement des idées, cohérent ou non).
2-1- Thèmes :
Persécution : le patient a la conviction d’être menacé, poursuivi ou d’être persécuté.
Grandeur : le patient se croit supérieur, riche, puissant, investit d’une mission
importante.
Influence : le patient se sent contraint à penser ou à agir. Cette contrainte et ce
ressentit sont extérieurs à lui.
Référence : le patient a la conviction que les conversations des autres se rapportent à
lui avec une connotation péjorative.
A connotation dépressive : la culpabilité, indignité, la ruine l’impuissance,
l’incurabilité…
Passionnels : jalousie, érotomanie, hypochondriaque : patient à la conception d’être
atteint d’une maladie grave.
De dépersonnalisation ou dysmorphophie : changement corporel.
De réalisation : changement de l’environnement,…
2-2- Mécanisme :
Hallucinatoire
Interprétatif
S’illusions
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Imaginatifs
Intuitifs
2-3- Structure : systématisé ou non
b) syndrome dissociatif :
1- Domaine intellectuel :
─ le barrage :
C’est l’arrêt brusque des discours avec reprise après un silence sans que le sujet
prenne conscience de cette rupture
─ le fading :
C’est le ralentissement progressif du discours et reprise spontanée de rythme. Au cours
du fading le sujet pareille absent.
─ le néologisme :
Les mots nouveaux sont employés par le malade dans son discours.
─ l’agrammatisme :
C’est la mauvaise utilisation de la syntaxe. Ces altérations de langage donnent une
incohérence verbale pour aboutir à un langage incompréhensible appelé schizophasie.
2- Domaine affectif :
─ Ambivalence affective.
C’est la cœxistence simultanée de deux sentiments contraire sans perplexité de la part
du malade (ex : aimé et déteste quelqu’un à la foi)
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3- Domaine psychomoteur :
─ Maniérisme :
C’est la mauvaise coordination, une dysharmonie des mouvements donnant
l’impression de mal adresse.
─ Para kinésie :
Elle regroupe les stéréotypies, les phénomènes en écho : écholalie, echopraxie,
echomimie.
- syndrome catatonique :
- il associe dans sa forme complète le négativisme (oppositionnisme) ; la
catalepsie (position fixe).
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B) LES NEVROSES
I – Définitions – Généralités :
On parle d’actuel, parce qu’au XIXème siècle le terme de névrose regroupait en plus de celles
citées ci-dessus, toutes les affections nerveuses pour lesquelles aucun substratum organique
n’avait été mis évidence. Il s’agit de l’épilepsie, la maladie de parkinson….
Les symptômes névrotiques sont des troubles de conduites, de sentiments ou d’idées qui se
manifestent par une défense contre l’angoisse et qui constitue à l’égard de ce conflit interne
un compris dont le sujet tire dans sa position névrotique un certain profit (bénéfice secondaire
de la névrose).
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Il existe des multitudes de symptômes névrotique, les uns sont communs a toutes les névroses,
voire existe dans d’autres pathologies : asthénie, insomnie, troubles sexuels…, les autres
lorsqu’ils prédominent, signent le type clinique de la névrose :
1. Anxiété – Angoisse
L’angoisse associe une composante somatique qui peut concerner toutes les
sphères (digestive, respiratoire, cardiaque, urinaire…) et qui réalise un véritable
tempête de symptômes fonctionnels dans un état de panique, avec sensation de
mort imminente.
2. Inhibition intellectuelle
C’est un symptôme essentiel et quasi constant dans toutes les névroses. Elle se traduit par
une difficulté d’attention, de concentration, de mémoire et impossibilité de réaliser un
effort intellectuel.
3. Dépression névrotique
Caractérisée par :
Des sentiments d’auto dévalorisation et de sous estimation des ses capacités.
Des sentiments d’asthénie physique et psychique avec épuisement rapide.
4. Phobie
C’est la crainte angoissante déclenchée par un objet ou une situation n’ayant pas en lui-
même un caractère objectivement dangereux. Cette angoisse disparaît à l’absence de
l’objet ou la situation phobogène. Le malade reconnaît le caractère absurde du phénomène
mais cette crainte reste in coercible.
5. Obsession – Compulsion
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Obsession :
Elle se caractérise par l’éruption dans la conscience du sujet d’un sentiment, d’une
idée, d’une tendance qui s’impose de façon incoercible. Elle peut définir par 4
caractères (la contrainte, la lutte, l’angoisse et la conscience du caractère morbide
du contenu obsessionnel)
Compulsion :
Il s’agit cliniquement d’un type de conduite que le sujet est poussé à accomplir par
une contrainte interne pour fuir l’angoisse comme l’obsession. Elle se définit par
les 4 caractères (la contrainte, la lutte, l’angoisse et la conscience du caractère
morbide). Elle se différencie par le fait que l’obsession est une pensée qui assiège
alors que la compulsion est une conduite.
6. Conversion
7. Autres manifestations :
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L’agitation psychomotrice est un trouble de conduite caractérise par une hyperactivité motrice
désordonnée sans efficience objective. Elle est variable dans son intensité pouvant aller de la
petite instabilité motrice jusqu'à la fureur classique (fureur épileptique) elle est l’expression
d’un conflit ou d’une pathologie organique sous jacente c’est une urgence psychiatrique.
II Diagnostic :
L’agitation se voit dans beaucoup de pathologie psychiatrique, dans les psychoses comme
dans les névroses.
Elle est inhérente a certaines maladies psychiatrique : l’accès maniaque, l’épilepsie, la
schizophrénie catatonique et l’état confuso-onirique.
Un examen minutieux permettra d’éliminer une cause organique, de s’enquérir des facteurs
déclenchants, et des antécédents.
En interrogeant l’entourage on pourra préciser :
- une hypoglycémie
- un traumatisme crânien passé inaperçu
- un pré-délirium
- une hémorragie méningée
- des troubles endocriniens
1. l’agitation maniaque :
L’accès maniaque se voit en général chez le sujet atteint d’une psychose maniaco-dépressive.
On le rencontre chez un adulte ayant des accès similaire, chez les ascendants et les
collatéraux.
Le début est annoncé par un prodrome. Le sujet a subit une émotion positive (mariage) ou
négative (deuil).
Il apparaît une phase dépressive ou au contraire une exaltation l’humeur.
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Parfois le patient fait des démarches intempestives ou des dépenses inconsidérés, la tenue est
débraillée ou extravagantes, il a une logorrhée et une insomnie.
A la période d’état le visage est brillant, le patient fait des clins d’œil entendus. Il rit ; il
chante, dense, vocifère et parle sans cesse, met en cause son interlocuteur. Le contact est
facile, familier il y a une tachypsychie des associations par assonance (jeu de mot), un
ludisme.
Cette agitation peut aller jusqu'à la fureur maniaque
2. L’Agitation confuso-onirique
Le delirium tremens
Il est certainement la cause la plus fréquente des états d’agitation rencontre dans les servies
hospitaliers généraux.
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Il se voit chez l’adulte homme ayant une imprégnation alcoolique chronique notable. Il existe
toujours une Cause déclenchante, un traumatisme, une affection médicale intercurrente
infectieuse ou non.
L’anorexie la possibilité d’une suppression malencontreuse des habitudes d’intempérance. La
crise peut survenir lors du sevrage. Les 1 ers troubles débutent le soir ou la nuit par des
tremblements, un onirisme zoopsique ou professionnel.
S’il n’y a pas de traitement c’est la période d’état le sujet est agité cherche à faire, se blessé
ou blesse l’entourage. Le faciès est égaré, les yeux sont exorbités. Le sujet confus a des
tremblements incessants. Il existe un délire hallucinatoire avec des hallucinations visuelles. Il
y’a aussi des troubles généraux comme la déshydratation, la fièvre la tachycardie.
Le pronostic est spontanément fatal
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Elle survient en raison des difficultés d’élaboration psychique et d’expression verbale des
conflits.
l’abdomen
Soins médicaux
- Dans les formes légères :
On peut donner des anxiolytiques ou tranquillisant.
Diazépam (Valium® 10 mg) IM ou IV : 1 ou 2 amp. Chlorozépate Dipotassique (Tranxène®)
inj 20 mg ; 1 amp IM ou IV toutes les 6 heures
- Dans les formes graves :
On a recours aux neuroleptiques.
La lévonipromazine (Nozinan®) » inj 25 mg
La chlorpromazine (Largactil®) inj 25 mg
Chez l’adulte 2 AMP IM matin et soir
L’haloperidol (Haldol®) inj 5 mg
10 mg matin et soir
En cas de réaction due ou Haldol, on donne un correcteur : du Trihexypheridine (Artane®) inj
10 mg comp2 et 5 mg a donne de préférence le matin
La voie orale
Passe par la voie pers os dès sédation de l’agitation au bout de 7 à 10 jours
Hospitalisation
Elle est souvent nécessaire la contention étant parfois indispensable si le sujet est dangereux
pour lui-même et pour l’entourage (isolement).
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LA NEVROSE HYSTERIQUE
I. Définition
II. Signes
a. Début :
Annoncé par un prodrome à type de douleur pelvienne, d’illusions, de boule
œsophagienne aboutissant une pseudo-perte de connaissance, une chute non brutale
sans morsure de la langue ni émission d’urine.
b. Phase épileptoïde :
Tonique avec arrêt respiratoire et tétanisation puis s’achevant par une respiration
stertoreuse.
c. Phase de contorsion clownesque :
Avec des mouvements désordonnés et des cris.
d. Phase des attitudes passionnelles :
C’est une période ou sont mimés des scènes érotiques et/ou violentes.
e. Retour progressif à la conscience :
Avec des contractures résiduelles et des propos décousus.
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5. La personnalité hystérique :
Elle se résume par un ensemble de caractères qui sont :
L’égocentrisme
Tendance à la dramatisation
La pauvreté et la facticité des affections
Erotisation des rapports sociaux
Frigidité ou la peur de la sexualité
La suggestion, la dépendance affective et l’immaturité
Relation particulière avec le monde médical
L’hystérie cherche à séduire, il manipulateur. Il y a dans son comportement la recherche d’un
bénéfice secondaire.
6. Evolution :
Sous traitement la névrose hystérique peut évoluer vers la guérison ou vers une forme
mineure stable.
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Ailleurs sans traitement l’évolution se fait vers l’hystérie chronique invalidante parfois la
psychose chronique schizophrénique.
III. Diagnostic :
1 Diagnostic positif : Repose sur la clinique
Des troubles neurologiques sans substraction organique.
Des symptômes somatiques et psychiques sur une personnalité hystérique avec les
traits de caractères
Le bénéfice secondaire sous jacents.
IV. Traitement
1. But :
Il s’agit de faire disparaître les symptômes tout en évitant la chronicité.
2. Moyens :
Médicaux : Anxiolytiques et des antidépresseurs
Psychologique : psychothérapie de soutien et de relaxation
Sociologique : sociothérapie
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Assurer une psychothérapie de soutien parfois on agit sur la situation conflictuelle, il faut
dévaloriser l’accident de conversion hystérique.
LA CONFUSION MENTALE
2. Période d’état :
a. Présentation : patient débraillé, la mimique est figée, démarche hésitante, l’air
hébété, égaré et anxieux. On dit que « le confus a des yeux mais ne voit pas. » Le
patient peut-être inerte, mutique : c’est la stupeur confusionnelle. Il peut-être agité,
agressif avec répétition des gestes professionnelles. La voix est chuchotée, des
bavardages succédant souvent à un mutisme, parfois écholalie.
b. La confusion proprement dite : elle est caractérisée par la perturbation des
opérations mentales (triade)
Désorientation temporo–spatiale DTS
Les troubles de la mémoire
Troubles de la vigilance et de la conscience
c. Délire onirique : Il s’agit d’une expérience hallucinatoire qui s’apparente au rêve.
Les hallucinations sont visuelles, fréquentes. Parfois, c’est l’imitation des scènes
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professionnelles (le malade mime les actes de son travail). Ces hallucinations
peuvent aboutir à des réactions dangereuses comme une fuite, la défenestration.
d. Les syndromes de souffrances organiques : sont constants et dus à l’agitation
et aux refus alimentaire : l’insomnie, l’élévation de la température, l’oligurie, la
tachycardie, l’hypotension, la déshydratation, la constipation, AEG….
4. Diagnostic
a. Diagnostic positif : repose sur la clinique et consiste en :
L’obscurcissement de la conscience ;
La désorientation dans le temps et dans l’espace ;
La symptomatologie est variable dans 24 heures.
b. Diagnostic différentiel :
La bouffée délirante : hallucination auditive surtout, absence de perturbation
intellectuelle.
La mélancolie : absence de perplexité anxieuse.
La démence sénile : due à la vieillesse.
Le syndrome de korsakoff : association de polynévrite du membre inférieur.
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III. Traitement :
Hospitalisation : le malade est gardé dans une salle calme éclairée en permanence. On donne
les soins généraux avec réhydratation et vitaminothérapie. Les tranquillisants et les
neuroleptiques seront nécessaires en cas d’agitation.
LA NEVROSE D’ANGOISSE
I. DEFINITION
LA névrose d’angoisse est le type même de la névrose actuelle si le rôle déterminant est tenu
par des situations ou des facteurs déclenchant réellement angoissant.
Clinique elle se caractérise par des crises d’angoisse à double expression psychique et
somatique
Anxiété est un effet affectif douloureux consistant en une peur sans objet.
La distinction entre l’anxiété (vécu) et l’angoisse (sensation physique) est conçue comme
deux degrés d’un même état.
Les termes d’angoisses et d’anxiété sont utilisés actuellement comme synonymes.
Il est aussi tradition de distinguer la peur de l’anxiété
La peur est liée à un objet en fonction duquel le sujet peut organiser un comportement de
défense (la fuite ou l’attaque, anxiété est sans attache.)
II. CLINIQUE :
Phase de début :
Elle est généralement vespérale ou nocturne se traduisant par une amplification brutale des
symptômes
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III. Traitement
Le traitement de la névrose est basé sur deux procédés :
o Chimiothérapie :
Tranquillisants
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Neuroleptiques
Hypnotiques
o Psychothérapie :
Soutien
Encouragement.
L’ACCES MANIAQUE
I. DEFINITION
C’est un état de surexcitation des fonctions psychiques avec exaltation de l’humeur et
élongation de la pensée ainsi qu’un déchainement des pulsions instinctivo- affectives.
2. La période d’Etat :
La présentation :
La tenue est débraillée ou extravagante. Le malade s’habille de façon fantaisiste. Il y a un
clownisme. Le visage est très mobile. C’est l’ hypermimie.
Le Contact :
Il est très facile, familier, ludique avec une hypersyntonie
l’humeur :
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Le sujet est euphorique l’humeur est exaltée, expansive. Le sujet se sent admirablement bien
heureux et infatigable. Il croit tout entreprendre et tout réussir. En fait l’humeur est versatile,
le sujet passe facilement du rire aux larmes lors de l’évocation d’évènement pénible du fait de
son hyperémotivité. Il passa facilement de la bienveillance à l’agressivité.
Rien n est durable dans la manie que cette transformation perpétuelle. Il y a un pseudo- délire
mégalomaniaque, une recherche frénétique du plaisir
Trouble intellectuels :
a) Tachypsychie ou foule d’idées :
Elle est caractéristique de la manie. Tous les processus intellectuels sont accélérés. Elle
témoigne de l’exaltation du moi.
L’imagination produit des « chimères » des fabulations ludiques des idées délirantes à thèmes
expansif sans véritable délire.
b) L’orientation : elle est normale.
c) L’attention : l’attention spontanée est vive et l’attention volontaire est dispersée. Le
patient est incapable d’effort intellectuel soutenu et le raisonnement est impossible.
d) Les représentations mentales : elles sont accélérées, il y a des jeux de mots, des formules
stéréotypées, l’association des idées par assonance.
e) La mémoire : la mémoire de fixation est fortement altérée, la mémoire d’évocation est
accrue, des souvenirs parfois faux, des fausses reconnaissances.
f) L’imagination : elle est débordante avec des productions sub-délirantes, des thèmes de
grandeur, érotiques et prophétiques, il s’agit de jeu fabulatoire dans la forme typique. C’est
dans la manie hallucinatoire qu’on peut observer un délire vrai.
Troubles psychomoteurs :
Il y a surtout une excitation psychomotrice. L’agitation motrice est constante dominée par le
jeu, le théâtralisme, la dénudation, le ludisme, l’agitation peut aller à la fureur.
Le langage :
C’est le flot de mots difficile à interrompre la logorrhée). Le cours de la parole est rapide c’est
la tachypsychie des plaisanteries, des coq-à-l’âne, le ton est tantôt caustique, agressif
euphorique, des actes anti-sociaux comme les chèques sans provision, une grivèlerie, des
disputes.
Le syndrome organique :
L’insomnie est totale, sa sédation signe la fin de la crise, amaigrissement malgré la boulimie
et la potomanie, la faim et la soif sont augmentées. Le sujet est infatigable, il y a une
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aménorrhée chez la femme, la température est 37°5 - 38°c le pouls est accéléré, la TA est
normale.
IV. DIAGNOTIC :
1. Diagnostic positif : Il repose sur la sémiologie
─ L’hyperthymie euphorique
─ La tachypsychie ou la fuite des idées
L’excitation motrice avec insomnie
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2. Diagnostics différentiel :
2.1 La bouffée délirante : ici de délire prédomine l’exaltation thymique avec
polymorphisme des thèmes et des mécanismes délirants, le tableau est variable, le début est
soudain.
2.2 L’agitation épileptique :
On retrouve dans les ATCD la notion de crise. L’amnésie post- critique, l’automatisme
moteur au niveau de la bouche.
2.3 L’agitation chez le psychopathe :
Elle est favorisée par l’alcool, les autres drogues sur une personnalité psychopathique, des
actes antisociaux une instabilité sur tous les plans.
2.4 Les autres agitations :
─ Encéphalites dans les méningites les neuro-paludismes
─ Les AVC
─ Les maladies métaboliques, l’hypoglycémie.
V. EVOLUTION :
L’évolution spontanée se fait par des successions d’épisodes de 6- 8 mois, une psychose
maniaco-dépressive séparée par des intervalles libres avec une guérison complète.
L’évolution peut aller vers la chronicité avec une certaine détérioration mentale.
Sous traitement les intervalles de lucidité sont grands et il y a espacement important des accès
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2 Chimiothérapie :
2.1 Les neuroleptiques :
Dans un premier temps on utilisera des NL sédatifs comme le nozinan ® ou le Largactyl®
injectable 50m IM matin et soir, associé à l’Haldol® 5 mg à une dose de 10 à 15mg/j.
Cela permettra de raccourcir la durée de l’accès et le risque de récidive.
La voie parentérale est maintenue pendant sept à dix jour jusqu’à l’obtention d’une sédation
nette et durable.
En cas d’observation des effets secondaire donner un correcteur comme l’Artane® 2 mg ou 5
mg injectable de préférence le matin.
La surveillance du traitement repose sur des critères :
Physiques : pouls, AT t° hydratation
Comportement : l’agitation, l’insomnie, le débit verbal
Psychiques : fuites des idées, excitation mégalomanie
2.2 Le lithium :
La tendance actuelle est l’association du lithium qui, poursuivie après l’arrêt des
neuroleptiques constitue ultérieurement la meilleure prophylaxie surtout s’il s’agit de PMD
Si l’accès maniaque est symptomatique ou secondaire d’une maladie, le traitement de l’accès
ne diffère guère mais il associe un traitement éthologique.
2.3 Le traitement de relais : les neuroleptiques per os :
Après 7 à 10 jour d’injection en fonction des éléments cliniques on peut donner l’Haldol®
gouttes 2 % 50 gouttes 3 fois/j ; le Nozinan® cp 100 mg ou le Largactyl® 100 mg cp : 1cp 2 à
3 fois/j
Il faut maintenir ces posologie jusqu’à 2 – 3 semaines puis baiser progressivement. Toute
réapparition d’agitation impose l’augmentation des doses
Il faut poursuivre le traitement en ambulatoire jusqu’ à la normalisation et consolidation
complète de l’état thymique.
IL faut souligner le risque d’une brutale inversion de l’humeur comme une réaction
dépressive dans le cas de PMD ou il y a même l’effet dépressiogène de l’Haldol®.
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LES TOXICOMANIES
I. Définitions et généralités :
La toxicomanie ou pharmacodépendance est un état d’intoxication résultant de la
consommation périodique ou chronique d’une drogue naturelle ou synthétique.
Les « drogues » sont des substances psychotropes médicamenteuses ou non qui modifient le
fonctionnement du psychique c'est-à-dire la vigilance, la qualité de la sensation, le vécu
affectif et émotionnel, l’idéal et l’imagination.
En pratique, les toxicomanies :
Le besoin insurmontable de prendre le toxique : c’est la dépendance psychique.
La tendance éventuelle à augmenter les choses : c’est la pharmaco-tolérance ou
tolérance.
L’apparition de syndrome de sevrage, de manque ou d’abstinence à l’arrêt de
l’intoxication : c’est la dépendance physique
L’existence d’effet nocif sur l’individu et sur la société.
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A. Facteur socioculturel
Les toxicomanes se recrutent dans tous les milieux socioculturels (riches et pauvres).
On retrouve souvent dans leur histoire : un placement des difficultés scolaires, une
instabilité du milieu familial, une délinquance et une inadaptation professionnelle.
Les toxicomanies sont actuellement des groupes sans idéologie particulière.
La consommation de drogue, témoigne souvent d’une détresse profonde et d’une
tentative de fuite.
Pour certains la toxicomanie est un mode de protestation.
B. Facteurs psychologiques
La toxicomanie peut se rencontrer au cours de certaines affections psychiatriques :
Schizophrénie débutante
Rarement des névroses
Psychopathie
Il existe les toxicomanies dites ‘’pure’’ il y a pas d’affection psychiatrique mais la
personnalité n’est pas normale : personnalité psychopathique et narcissique.
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C. Facteurs biologiques
Les paramètres biologiques dont certains dépendant de l’hérédité joue probablement un
rôle dans le phénomène de tolérance et de dépendance.
IV. Diagnostic
La toxicomanie est souvent reconnue par le sujet mais dans certaines situations le patient ne
peut pas en parler :
o Coma ;
o Ivresse toxique avec confusion mentale ;
o Réaction psychotique
o Etat de mal
o Pharmaco psychose
a) Certains éléments permettent de faire le diagnostic d’intoxication aigue
Somnolence, myosis, dans l’intoxication aux opales barbituriques.
Dyparthie, ataxie dans l’intoxication aux barbituriques.
Hallucination, illusion, confusion dans l’intoxication aux hallucinogènes.
2. pharmaco psychologique
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Ce sont les états psychotiques déclenchés par des toxiques évoluant pour leur
propre compte pendant quelques jours à quelques semaines.
Il s’agit surtout de la psychose interprétative aigue induite par les amphétamines
‘’effets páramo’’ psychose hallucinatoire chronique par les LSD, syndrome de
déficitaire avec émoussement affectif approvisionnement de la pensée, psychose
chronique surtout schizophrénie.
VI. Traitement
A. Les traitements curatifs
Le traitement des toxicomanies est difficile, ne pouvant se concevoir à long terme.
1. La cure du sevrage des opiacés
Il est important que la demande vienne du patient
L’hospitalisation est souvent proposée
Suppression immédiate de substitution de la méthadone
Traitement symptomatique est par contre nécessaire
Anxiolytique en évitant le produit déjà utilisé par le patient
Anxiolytique périphérique
La Clonidine (Catapressan® CP 1 sec 0,5 mg), à la dose d’un ½ CP 2 à 3
fois/jr en surveillant les TA, en cas ou TA diminue, il faut donc Hept
Amyl.
La cause du sevrage doit être respectée strictement pour éviter les
barbituriques, il faut associer le phénobarbital.
2. La postcure :
Elle est indispensable à cause des risques de rechute. Elle comprend une
psychothérapie et des menus sociaux de réinsertion socio personnelle.
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I. GENERALITES :
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II. Signes :
L’effondrement dépressif se manifeste par une triade symptomatique classique :
L’humeur dépressive
Le ralentissement psychomoteur ‘’la perte de l’élan vital’’
Le cortége somatique, d’anxiété.
1. l’humeur dépressive.
C’est un éprouvé pénible, appelé douleur morale que l’on reconnaît aux signes objectifs
du découragement, l’humeur sombre, la perte d’espoir, la perte du sourire
Elle se lit sur le visage. Le noyau de cette souffrance est la perte de l’estime de soi, le
pessimisme, le désespoir.
Autour de ce noyau se développent 3 grands thèmes :
la faute : remord, culpabilité
l’échec : infériorité, insuffisance
l’isolement : impression de ne pouvoir être aidé. Ces idées ‘‘noires’’ qui sont l’objet
rumination voir l’obsession accompagnent les affects sombres jusqu'à la perte des
sentiments et le développement d’idées suicidaires
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1) la tristesse morale : elle survienne après un facteur causal. Elle n’associe les éléments du
syndrome dépressif
IV. Traitement
1) Objectifs :
Rendre la vie du déprimé meilleur c’est la faire moins mauvaise, moins douloureuse.
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2) moyens
2.1 Les médicaments antidépresseurs :
On donne les antidépresseurs tricycliques Anafranil 25 mg CP 50 mg/j ou Laroxyl® 25
ou 50 mg pour atteindre 150 à 200 mg/j
2.2 hospitalisation :
en cas de risque suicidaire importants
l’accès mélancoliques aigu
ralentissement somatique important
contexte socio familiale incompatible avec une bonne observance du traitement
anxiolytiques
hypnotiques
correcteur tensionnel et neurovégétatif
2.3 psychothérapie :
Prise en charge psychothérapique par une psychothérapie de soutien.
L’EPILESPSIE OU COMITIALITE
I. élément de définition :
La crise épileptique est la survenue épisodique paroxystique au niveau de la population
neuronale plus ou moins étendue d’une activité anormale (de charge épileptique)
On appel épilepsie ou maladie épileptique toute affection quelque soit sont étiologie
caractérisée par la répétition des crises épileptiques. Ces crises peuvent être des phénomènes
variés.
Il y’a pas d’épilepsie sans crise clinique mais une crise épileptique clinique ne constitue pas
une épilepsie.
La crise est dite généralise si elle intéresse l’ensemble des neurones corticaux, partielle si elle
est limite a une partie seulement la corticalité
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b. Diagnostic :
Le plus souvent, on n’assiste pas à la crise. Le diagnostic est rétrospectif basé sur
l’interrogatoire du patient et des témoins.
Le diagnostic différentiel se fait avec toutes les pertes de connaissances brèves d’autre
nature :
La syncope : est une perte de connaissance due à une insuffisance circulatoire
cérébrale aiguë. Elle est souvent précédée d’un malaise lipothymie.
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B. épilepsie partiel
Elle est souvent appelée épilepsie focale par ce qu’elle relève toujours d’un foyer
épileptogène. Il existe différents aspects chimiques parmi lesquels on peut citer les crises
temporelles.
On parle souvent d’épilepsie psychomotrice. La manifestation la plus habituelle est la
conduite la plus gestuelle automatique en général inconsciente : mastication, pourlèchement,
activité de recherche de manipulation, parfois au contraire suspension d’activité.
On peut observer des hallucinations complexes visuelles (visages des scènes, des paysages ou
auditive (musique, parole), des sensations d’étrangeté, parfois des troubles du langage
(suspension ou perturbation), automatisme psychomoteur avec parfois figure déambulation,
exhibitionnisme, acte agressif.
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La crise s’accompagne très souvent d’une suspension de la conscience mais celle-ci peut être
légèrement obscurcit ou reste normal.
Il y a deux caractères essentiels :
o La parvenue et la fin brusque des phénomènes
o Le caractère toujours identique du ou des phénomènes pour un même malade.
III. Etiologie
Toute épilepsie partielle est fortement suspecte d’être symptomatique :
Toute épilepsie générale d’apparition tardive (en âge adulte), est aussi suspect des
symptomatiques.
De très nombreux cas d’épilepsie généralisée apparaissent essentiels.
Prédisposition familiale existe mais on ne peut pas dire que la maladie est une
transmission héréditaire.
Dans la plupart des cas il faut rechercher une cause à l’épilepsie
tumorale : tumeur bénigne ou maligne
Vasculaire : les ramollissements cérébraux
Les traumatismes crâniens :
Toutes les affections dégénératives métaboliques ou inflammatoires du cerveau.
Les lésions néo-natales
Les infections (abcès, encéphalite, VIH)
Les parasitoses (les cysticercoses (parasite de porc), onchocercoses, échinococcoses
(parasite de chien))
Alcoolisme
Les toxiques (CO, le sevrage barbiturique)
IV. Traitement
1. Certains principes de conduite du traitement doivent être respectés.
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I. GENERALITE :
1. Définition : la BD c’est un état psychotique d’installation brutale, caractérisé
par le polymorphisme des thèmes et des mécanismes et la brièveté de l’épisode.
2. Facteurs étiologiques :
Dans la grande majorité des cas les BD apparaissent chez les adultes jeunes entre 20 –
30 ans.
On note une légère prédominance féminine. La survenue d’une bouffée peut être en
corrélation avec des troubles de personnalités :
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2. La période d’état :
Dès que le délire éclate le sujet rompt avec toutes ses habitudes, sa vie antérieure, sa façon
d’être, ses convictions, ses projets antérieurs.
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Imaginations ;
Hallucinations :
Auditives verbales et non verbales
Visuelles
Tactiles et anesthésiques
Psychiques
Automatisme mental
c- Organisation ou structure délirante
Le délire dans la bouffée délirante est non systématisé, non organisé
3. Les signes physiques :
Une manie délirante : dans le cadre d’une PMD (psychose maniaco dépressive), hyper
familiarité, fuites des idées, association par assonance
La confusion mentale : il y a une désorientation temporo-spatiale.
Paroxysme épileptique : il faut faire EEG ;
Une ivresse pathologique ;
Psychoses toxique (LSD, amphétamines).
V. EVOLUTION
Episode régressif et unique 50% des cas sans conséquences sans lendemain ; la
guérison est obtenue en quelques jours ou quelques semaines. Guérison brutale ou
progressive. Fluctuation dépressive de l’humeur, la durée moyenne d’hospitalisation
est de 15 jrs à 2 mois ;
Possibilité de récidive ;
Chronicisation :
De façon cyclique en épisode dysthymique
De façon permanente : mode d’entrer dans la schizophrénie, constitution d’un
délire chronique PHC (psychose hallucination chronique), paranoïa
VI. PRONOSTIC
1. Bon pronostic :
Le début brutal (de facteur déclenchant)
Absence de personnalité pré-morbide
Brièveté de l’accès
Participation thymique
Polymorphisme des thèmes et de mécanismes
2. Mauvais pronostic :
Début subaigu précédé de manifestation insidieuse
Personnalité prémorbide
Symptomatologie schizophrénique
Résolution incomplète, persistance des délires
Critique imparfaite du délire
VII. TRAITEMENT
2. Impératifs :
Un traitement aux neuroleptiques
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Ils sont très nombreux ils comprennent les thérapeutiques biologiques, les thérapeutiques de
choc et les psychothérapies
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Elles concernent l’utilisation de médicament qu’on peut désigner par la chimiothérapie, ces
médicaments utilisés en psychiatrie comprennent (les neuroleptiques, les antidépresseurs, les
anxiolytiques ou tranquillisants et les hypnotiques) ou psychotropes.
Les Neuroleptiques :
I) Définition :
Ce sont des médicaments définis par la réunion de 5 critères déterminés par DELAY et
DENIRER en 1957 ces critères sont :
Création d’indifférence psychomotrice
Diminution de l’agressivité et l’agitation
Réduction des troubles psychotiques aigues et chroniques
Création d’effets secondaires neurologiques et neurovégétatifs
Action sous corticale prédominante
II) Classification :
Il existe plusieurs classifications des neuroleptiques
1) Classification chimique :
Les réserpiniques :
Ils sont issus de la racine de rauwolfia serpentina, ils sont abandonnés à cause de leurs
effets secondaires (hypotension)
Les phénothiazines :
Le LARGACTIL® (chlorpromazine)
Cp 25 mg, 100mg, goutte 4%, goutte : 1mg, inj 5 ml, 25 ml, 2 ml, 50 mg
NOZINAN® (levomépromazine)
Cp 25 mg, 100 mg, goutte 4% 1 goutte : 1mg ; inj 1ml à 25 mg
Les Butyrophénones :
HALDOL® (halopéridol)
Cp 2mg, 5 mg, goutte 2% inj; 1 ml: 5 mg
DROLEPTAN® (Droperidol)
goutte 4% inj. : 10ml : 50mg
Dans les grandes agitations : 1 amp toute les 6 heures
Les Benzamides :
Le précurseur est la Métoclopramide PRIMPERAN®
Qui est antiémétique et antipsychotique
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TIAPRIDAL® (tiapride)
Cp. 100 mg, inj 100 mg
IL est sédatif, antipsychotique indiqué dans le délire éthylique ou alcoolique.
BARNETIL® (Sultopide)
Cp 200 mg, inj 1 ml : 200 mg
Il est antipsychotique incisif c’est la médication de l’urgence psychiatrique
DOGMATIL® (sulpinide)
Gel de 50 mg, cp. 200 mg
Il est incisif, très peut sédatif, très désinhibiteur anti-ulcéreux indiqué dans les
psychoses aigues, dans les délires chroniques et dans toutes les schizophrénies
SOLIAN® (Amisulpiride)
Cp 50 mg, 100 mg, 200 mg inj 100 mg
IL est indiqué dans les schizophrénies
2) Classification thérapeutique
Classification SELON LAMBERI ET REVOL
Pour ces 2 auteurs, les neuroleptiques sont classés selon un axe horizontal avec à gauche les
neuroleptiques sédatifs à l’extrême le NOZINAN a droite les neuroleptiques incisifs à
l’extrême l’haldol. Au milieu de l’axe on a le largactil
Nozinan Largactil Haldol
Incisifs Sédatif
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2° Les incidents :
a) Les troubles psychiques
- une somnolence, une asthénie, une fatigue
- un émoussement affectif
- un état d’indifférence psychomotrice
- un état dépressif avec l’ HALDOL
- un état confusionnel (effet des antiparkinsoniens de synthèse comme l’ARTA
NE
- Etat d’angoisse avec les neuroleptiques désinhibiteurs
b) les troubles neurologiques :
les effets extrapyramidaux : syndrome pseudo-parkinsoniens avec okinésie,
hypertonie, tremblement. On les traite avec l’ARTANE ou les antiparkinsoniens de
synthèse (APS)
Les troubles hyperkinétiques :
Une impotence au niveau du membre inférieur (Akathisie Tasikinesie)
On les traite avec le THERALENE® (Alimémazine) ou les tranquillisants.
Les crises dyskinétiques
On note l’opisthotonos (en chien de fusil), un torticolis, les crises oculogyres (les yeux
prennent une direction)
On les traite avec l’ARTANE ou les APS.
Les dyskinésies tardives
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Elles se voient après un traitement de plusieurs mois ou après une diminution des posologies
habituelles, entraînent des mouvements choréiformes intéressant la bouche et la langue, il n’y
a pas de traitement spécifique il faut penser a ces complication dès l’institution du traitement
c) troubles végétatifs et cardiorespiratoires
On note une lipothymie, une hypotension orthostatique, se voit avec les neuroleptiques
sédatifs
La sécheresse de la bouche, constipation rétention d’urine, et les troubles de l’accommodation
d) troubles endocriniens
Ils sont dus à la diminution des stimulines hypophysaires par l’intermédiaire des releasing
factors (RF) ce sont :
Le syndrome aménorrhée galactorrhée dus aux benzamides comme le DOGMATIL®
- La prise de poids, obésité de 20 à 30 kg
- l’impuissance sexuelle, la frigidité
- La glossite par avitaminose B
e) Autres :
La photosensibilisation, l’ictère chole statique d’évolution bénigne induit par le
LARGACTIL®, l’apparition de couleur propre sur la peau
LES ANTIDEPRESSEURS
I Définition :
Ce sont des substances capables de ramener à la normale une humeur dépressive c’est à dire
de faire disparaître une tristesse pathologique.
Les antidépresseurs agissent électivement sur l’humeur en la stimulant.
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II Classification :
1° classification chimique :
Nous pouvons classer les AD chimiquement en :
- antidépresseurs tricycliques
- AD IMAO (inhibiteur de la mono aminée oxydase)
- AD non tricyclique, non IMAO
A° les antidépresseurs tricycliques ou dérivés de l’imipramine :
Le chef de fil est l’imipramine ou TOFRANIL les plus utilise dans notre pratique
psychiatrique sont :
- l’ANAFRANIL (clomipramine)
cp 10 mg, 25 mg 75mg
Inj Ampde 2 ml : 50 mg
Posologie
Chez l’adulte 50 à 75 mg) j
Il est désinhibiteur et prescrit dans les dépressions avec forte inhibition
- LAROXYL (amitryptiline)
Cp 25 mg 50 mg gtte 4% : 1gtte : 1mg
Inj Amp de 2 ml : 50 mg
Posologie
Chez l’adulle 50 à 75 mg/J
Il est sédatif et prescrit dans les dépressions avec agitation
- SURMONTIL (trimipomine)
Cp 25 mg, 50 mg ; 100 mg gtte 4% : 1 mg
Posologie
Adulte 50 à 75 mg C’est le plus sédatif des antidépresseurs
B° les antidépresseurs IMAO :
Ce sont les AD d’utilisation rare à cause de leur interaction avec les autres médicaments
Il y a les hydraziniques comme marsilid (Iproniazide) IMAO A, les non hydraziniques comme
humoryl (Toloxalone) IMAO non A.
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Psychotoniques ou
désinhibiteurs
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AD psychotoniques IMAO
- survector
- vivalan (utiliser en cas de cardiopathie)
AD Intermédiaire - Toframil
- Anafranil
AD sédatifs - laroxyl
- Ludiomil
- Athymil
- Surmontil
Sédatif
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- psychoses chroniques :
Les AD sont utiles lors de l’apparition de syndromes dépressifs mais parfois aussi pour lutter
contre l’inhibition
- La démence
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Sécheresse de la bouche
Tachycardie
Constipation
Rétention d’urine, dysurie
Troubles de l’accommodation
- Effets Adrénolytique
Hypotension orthostatique, garde le malade au lit si les posologies sont élevées
Sueurs et bouffées de chaleur
Troubles de la conduction cardiaque
Accidents hématologiques
hyper connophilie
Agranulocytose (ludiomil, Athymil)
Anémie hémolytique aigue avec Insuffisance rénale aiguë
3) Autres effets Indésirables :
Céphalée, vertige, difficulté érection, retard d’éjaculation pas d’effets tératogènes démontrée
mais non prescription à la femme enceinte dans les 3 premiers mois de la grossesse
c) liés à l’utilisation des IMAO :
Hypotension orthostatique vertige, constipation, sécheresse de la bouche, trouble de
l’accommodation, hépatite toxique polynévrite carencielle
- Phéochromocytome
- Antécédent d’Ictère
- Association médicamenteuse à l’origine d’interaction
B° Précaution d’emploi
a) avec les tricycliques
Surveillance clinique chez le sujet âgé à la recherche surtout le soir des 1 ers signes de
syndrome confessionnel
Surveillance ECG en cas de trouble du rythme, la conduction ou chez le coronarien
b) avec les IMAO :
Prescription en hospitalisation après un bilan biologique et sous surveillance de la TA.
Pas d’anesthésie même locale.
Les tricycliques ni peuvent être prescrit que 15 jours minimum après l’arrêt des IMAO
C° Interaction médicamenteuses
1 Avec les tricycliques
Pas d’association avec les IMAO du fait du risque de collapsus cardiovasculaire
- Du fait d’une élimination lente des IMAO, les IMAO doivent être interrompu avant de
les substituer à un AD tricyclique. Le passage des tricycliques aux IMAO ne nécessité
que 4 à 5 jours d’arrêt des tricycliques.
- On peut associer sans problème et sans délai les tricycliques et les IMAO A sélectifs
comme (HUMORIL)
2) Avec les IMAO non A sélectifs :
Association interdite avec :
- Les amines vasopressives sympathicomimétique comme l’heptaminol
- Ephédrine et dérivés
- Vasoconstricteur, locaux (gouttes nasales)
- Stimulant et β bloquant (α et β récepteurs)
- Hypotenseurs
- Morphine et analgésiques centraux de synthèse
- Les barbituriques
- Amphétamines et anorexigène
- Les AD tricycliques
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Depuis 1961 les tranquillisants ou anxiolytiques comprennent d’une part les benzodiazépines
(BZD) et d’autres parts les carbamates. Il existe d’autre substance qui posséderait des effets
anxiolytiques :
- De nombreux neuroleptiques sédatifs sont proposés comme anxiolytique à faible dose
- Les hypnotiques surtout barbiturique sont proposes comme anxiolytiques
- Certains antidépresseurs sédatifs sont prescrits pour des propriétés anxiolytiques
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IV Effet indésirable :
- effet amnésiant
C’est une propriété commune a toute les BZD il s’agit d’une amnésie antérograde portant sur
l’heure ou les heures qui suivent l’administration. Son installation est progressive.
- Troubles de la vigilante
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A type de somnolence ou de confusion traduisent avant tout le surdosage c’est a dire le non
respect des posologies et des précautions d’emploi
- Altération des performances
- des troubles cognitifs et psychomoteurs : peuvent être mise en évidence lors des testes qui
font appel a une vitesse de réalisation. Le résulte de la diminution de la vigilance de l’effet
myorelaxant et de l’effet amnésiant. Ils imposent des précautions d’emploi chez les
conducteurs d’engin ou d’automobile.
- Effet paradoxaux :
Dans l’immense majorité des cas les BZD ont à des doses moyennes un effet anti-agressivité
c’est pourquoi les troubles du comportement a type d’hostilité rencontres sous BZD sont
appelées effets paradoxaux.
- Dépendance aux BZD : toute les BZD sont susceptible d’entraîner une dépendance
physique objectivée par l’existence d’un syndrome d’abstinence. Ceci quand les
posologies sont élevées et la durée de traitement longue.
Il faut se méfier de certain produit comme le rohypnol, le Valium 10 mg cp
VI Indications :
- C’est surtout dans l’anxiété pathologique
- Certaines névroses
- Les états dépressifs associés aux antidépresseurs désinhibiteurs
- Pour éviter le risque suicidaire lors de la levée d’inhibition dans certains états
psychotiques.
Ils peuvent être myorelaxants en anesthésie, anti-convulsivant dans l’épilepsie et le tétanos,
parfois a des fortes doses comme hypnotique.
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LES HYPNOTIQUES :
I° Définition :
Ce sont les psychotropes qui procurent le sommeil, leur propriétés hypnotiques sont assurées
par les BZD, les phénothiazines sédatif certains barbituriques et les nouvelles molécules.
La demi-vie est le temps que met un produit pour l’élimination de la moitié de sa quantité
dans l’organisme
II les produits :
A° les BZD :
1° les BZD à action prolongée :
(Demi-vie inférieur 15h – 20h)
Le MOGADON (Nitrazepam) : Cp 5 mg (demi-vie : 25 h)
NOCTRAN 10 (chlorazepate + prométhazine) : Cp secable 10 mg (demi-vie : 40 h
ROHYPNOL (flunitrazepam) : Cp secable 1 mg, 2 mg (demi-vie : 19 h). Il est
presque abandonné à cause de son effet toxicomanogène
2° BZD à action Intermédiaire : (demi-vie 5 -15 h)
HAVLANE (loprozolam) : Cp sec 1 mg, 2 mg (demi-vie entre 10 et 18 h)
NOCTRAMIDE (lormétazepam) : Cp sec 1mg, 2 mg (demi-vie : 10 h)
NORMISON (Témozepam) : Capsules 10 mg, 20mg (demi-vie entre 5 et 8 heures)
3° Les BZD d’actions brèves :
HALCION (Triazolam) : Cp sec 0,25 mg (demi-vie entre 2 et 3 h). Pour l’instant
retiré du marché à cause des accidents.
B° les Phénothiazines :
NOPRON (Nioprazine) Sirop
MEPRONIZINE (Méprobamate + Prométhazine) : Cp sec 400 mg
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LA PSYCHOTHERAPIE
I. Définition :
Au sens large la psychothérapie regroupe toutes les méthodes de traitement des désordres
psychiques voire les désordres somatiques en utilisant des moyens psychologiques d’une
manière plus précise la relation du thérapeute et du malade (J PLANCHE)
La psychanalyse est une forme de psychothérapie. La personnalité du ou des
psychothérapeutes compte autant que la technique retenue.
On distingue les thérapies individuelles et les thérapies de groupe ou collective
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2° La psychothérapie familiale :
C’est une modalité particulière de psychothérapie de groupe plusieurs membres d’une même
famille (les parents, les grands parents, les enfants …) sont réunis au cours des séances
répétées en présence d’un ou plusieurs thérapeutes.
Le but vise est la prise de conscience par les membres du groupe familial de leur rapport
réciproque, les motivations sous-jacentes à leur propos, leur attitudes et leurs réactions
émotionnelles.
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