Droit Foncier s5 2
Droit Foncier s5 2
Droit Foncier s5 2
Droit Foncier S5
Filière : Droit
Semestre: 5
module
DROIT FONCIER
Pr.khalloufi
Plan du cours
Introduction générale
I- Généralités
II- La structure foncière au Maroc
Chapitre I : L’immeuble immatriculé
Section I : L’adoption au Maroc dudit régime
SectionII:Le caractère de la procédure d’immatriculation
A - L’immatriculation des immeubles domaniaux aliénés ou
échangés et immeubles frappés de Habous publics, échangés
B- L’immatriculation des immeubles ayant fait l’objet d’une
saisie immobilière:
C- L’immatriculation des immeubles compris dans les
secteurs soumis à remembrement:
D- L’immatriculation des propriétés rurales compris dans une
zone d’immatriculation d’ensemble:
Section III: La procédure d’immatriculation foncière
Paragraphe I : la phase administrative de l’immatriculation
A- Dépôt de la réquisition d’immatriculation
B- Publicité de la réquisition d’immatriculation:
C- Le bornage:
D- Avis de clôture de bornage:
E- l’opposition
Paragraphe II: La phase judiciaire de l’immatriculation : le
jugement
Paragraphe III : La décision du conservateur
Bibliographie
-DECROUX (p) « Droit Foncier Marocain », éd. La Porte, Rabat, 1977.
-ZINE-DINE(A) « la réforme apportée par la loi 14-07 face aux
dysfonctionnements du régime de l’immatriculation foncière » imprimerie Najah
El Jadida, Casablanca, 1ere édition 2014
-ELFAKHOURI(I) « Le régime de l’immatriculation foncière », ouvrage en
arabe, imprimerie Najah Eljadida, Casablanca, édition 2017
- ELFAKHOURI(I) « les droits réels, conformément à la loi 38-08 », ouvrage en
arabe, imprimerie Elmaarif El jadida, Rabat, édition 2017
-Cours de droit foncier, professeur A. DHIMENE, faculté de droit, Fès
-Cours de droit foncier, professeure, A. BOUHJEL, faculté de droit Meknes
-El Mernissi (M) « essai sur la notion de publicité foncière, étude de droit français
et marocain comparé » thèse de doctorat, université de Droit Paris II, 1973
-Ait ABI(H) « Le pluralisme juridique du système foncier marocain (droit
musulman, makhzenien et protectoral) et son impact sur la vente immobilière »
thèse de doctorat, université de perpignan, année 2008
Introduction générale
I- Généralités :
L’expression « foncier » : est issue de l’ancien vocable français fonds, il
désigne ce qui est relatif à un fonds de terre, à son exploitation et à son imposition.
D'où les notions de : propriété foncière et taxe foncière.
Le régime foncier peut être défini, de manière générale, comme étant le
rapport qui existe entre des individus ou des groupes relativement aux terres. C’est
une institution, c’est-à-dire un ensemble de règles juridiques élaborées par une
société pour régler le secteur foncier : (l’immatriculation foncière , les inscriptions
des actes constitue sur les immeubles après leur immatriculation sur le titre
foncier, les droits réels, l’organisation de la propriété foncière, les organes de
régulation du marché foncier(ANCFCC), le ministère de l’intérieur contre et
surveille les terres collectives ; le ministère de l’agriculture ( ANCFCC est placée
sous la tutelle de l’Etat et plus précisément le ministère chargé de l’ agriculture),
ministère des habous et des affaires islamique pour l’organisation des terres
habous), les acteurs du marché foncier (juge, notaire, adoul…).
Si nous passons en revue les differents systèmes juridiques relatifs à la propriété
foncière, nous constatons que celle-ci a traversé plusieurs étapes et qu’elle a
évolué à travers les siècles, cette évolution a fait apparaitre des différences
sensibles entre plusieurs systèmes juridiques en matière immobilière. Ceci a
amené certains pays à unifier leurs régimes en s’appuyant sur des systèmes qui
ont une grande expérience dans ce domaine telle que l’Australie.
Pour ce qui est du régime foncier marocain, sa caractéristique principale c’est
d’être un système mixte. En effet, le droit des immeubles au Maroc est constitué
à partir de deux sources fondamentales : d’abord le droit musulman, celui-ci
s’applique aux immeubles non immatricules-rite malikite- relevant de la
compétence du cadi, c’est un droit codifié (la loi 39-08 portant code des droits
réels). Il ne connait pas le titre de propriété. Et l’écrit est considéré comme la
constatation matérielle d’un témoignage et sur ce droit traditionnel plane une
certaine imprécision (surface, bornage, situation….). : En l’occurrence, il régit,
pour la plus part, la propriété des immeubles *MELK * (pleine propriété).
Ensuite le droit moderne de type occidental régissant les immeubles
immatriculés. La réglementation de base qui s’applique à ces immeubles est le
dahir du 12 août 1913 tel qu’il a été modifié et complété par la loi 14-07. Ce dahir
se compose de quatre parties : la première partie concerne l’immatriculation, la
deuxième partie est relative à la publicité des droits réels, la troisième partie
aborde la question des sanctions en cas de violation des dispositions dudit dahir
et la quatrième partie est réservée aux dispositions générales. A ce dahir il faut
ajouter un arrêté VIZIRIEL de 3 juin 1915. Ce texte édicte les détails
d’application du régime de l’immatriculation.
L’immatriculation dans le sens du droit foncier consiste dans l’établissement d’un
titre de propriété par les soins d’un conservateur qui fait immatriculer sur les
registres spéciaux dénommés « livres fonciers » les immeubles avec toutes les
caractéristiques topographiques (situation, délimitation, contenance du bien..) et
juridiques (appartenance, droit réel).
Ce système d’immatriculation présente de nombreux avantages :
1-Il a un effet de purge qui annule tout droit réel antérieur non révélé au
cours de la procédure d'immatriculation;
2- chaque immeuble est individualisé par un nom, plan, et un numéro
propre ;
3- Le titre foncier dès son établissement est définitif et inattaquable ;
4-la sécurité des transactions immobilières est totale ce qui constitue une
avancée capitale sur le droit foncier traditionnel où les droits immobiliers se
heurtent à beaucoup d’inconvénients, comme par exemple, la difficulté
d’identification des immeubles et des propriétaires, le titre détenu par le titulaire
du droit n’est pas opposable aux tiers ; La difficulté d'accès aux crédits puisque la
garantie réelle est incertaine ; La faiblesse de l'investissement.
La cohabitation et l’amalgame du traditionnel et du moderne en font un
domaine riche de par son originalité et sa complexité. C’est ainsi que le régime de
la terre au Maroc présente une extraordinaire diversité de statuts.
II- La structure foncière au Maroc:
Au Maroc, la structure foncière est très variée. On relève plusieurs
catégories à savoir :
1- Les terres collectives (bled djama'a) ou terre des tribus:
C’est la plus forte concentration foncière dont dispose le pays (15.000.000
hectares dont 1,5 million hec de terres de culture) exploitées par 4.600
collectivités. La propriété des terres collectives revient à des collectivités
organisées sous forme de douars de tribus ou de collectivités ethniques qui sont
unies par des liens familiaux, religieux ou ethnique.
L’exploitation de ces terres se fait de manière collective impliquant toute
la tribu : les opérations de labours, de moissons ou de battage sont effectuées par
tous les membres de la collectivité qui se partagent la récolte entre eux.
Pour les modes de gestion interne de la terre collective (règles de partage,
d’accession à la terre, d’organisation du parcellaire collectif) sont laissés à la
discrétion de la djama’a(assemblées locales). Le ministère de l’intérieur exerce
une tutelle sur les collectivités ethniques, pour tout ce qui concerne la location ou
la cession de terrains et les réquisitions d’immatriculation.
Ces terres sont aliénables (cessibles), imprescriptibles et insaisissables.
2- Les terres guich : Il s’agit de terrains qui ont été donnés historiquement
par les Sultans aux soldats qui revenaient de la guerre ou batailles en contre partie
de leur service militaire. Le sultan marocain d’avant le protectorat n’avait pas
d’armée structurée (au sens moderne d’expression), il disposait de troupes
régulières de faible effectif.
Au moment d’une guerre ou d’une révolte les sultans faisaient appel à des
tribus pour maintenir la sécurité et mater les révoltes. Ces tribus participaient à la
guerre et recevaient ces terres en contrepartie de la guerre qu’elles effectuent aux
services des sultans. Une fois qu’ils ont cessé de servir l’armée, les soldats ont
continué à exploiter ces terres moyennant une contrepartie pécuniaire. On les
trouvait autour des villes impériales ; Meknès, Fès, Marrakech, Rabat.
En pratique, un bien ''guich'' ne peut pas être vendu, on peut juste bénéficier
d'un droit de jouissance, par le biais de la location. Les terres guich sont
exploitées, sous la tutelle du ministère de l’intérieur.
3- Les terres Melk : Un bien dit ''Melk'' est un bien qui n'est pas titré, c'est-
à -dire qu'il n'est pas inscrit à la Conservation Foncière. Les terres Melk relèvent
de la propriété privée, où elles représentent la plus grande partie des terres
cultivées, elles appartiennent à des personnes qui les exploitent soit
individuellement, soit dans l’indivision provenant surtout d’une transmission
successorale. Le fondement juridique du droit de propriété des immeubles Melk
est le fait de la possession publique (pas dans la clandestinité), paisible (qui n’a
pas à son origine un acte de violence) et non interrompue pendant 10 ans
lorsqu’elle joue à l’encontre des tiers, et pendant 40 ans quand elle joue à
l’encontre des parents ou copropriétaires.
La preuve de la possession est constituée par l’acte adulaire, dit moulkiya,
par lequel deux adouls ou le plus souvent 12 témoins, affirment le fait de la
possession régulière. Cet acte est homologué par le cadi. Il contient les indications
concernant la localisation, la superficie et les limites de l’immeuble tel qu’ils sont
attestés par les témoignages.
La propriété « Melk » peut être transférée soit par acte adulaire, soit par
acte établit par un notaire pour un immeuble en cours d’immatriculation.
En se basant sur le fait de la possession, les biens Melk sont aliénables,
saisissable et prescriptible.
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Les biens titrés sont des biens clairement définis, inscrits au Cadastre et à
la Conservation Foncière, le ou les propriétaires y sont clairement identifiés (état
civil des propriétaires, surfaces, limites du terrain, servitudes, situation...).
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(vente, achat, location…) il peut être aliéné entre vifs ou à cause de mort. Il peut
être hypothéqué…l’acte d’hypothèque doit être déposé en temps utile à la
conservation foncière pour sa garantie contre l’effet de purge.
En résumé, tous les actes réalisés pendant la pré-immatriculation tendant à
la constitution d’un droit réel sur l’immeuble doivent être déposés et mentionnés
sur un registre spécial à la conservation foncière.
B- Publicité de la réquisition d’immatriculation:
La réquisition d’immatriculation une fois reçue à la conservation foncière,
va faire l’objet d’une large publicité. Un extrait de la réquisition va être publié au
BO par le conservateur. Cet extrait et l’avis contenant la date et l’heure de bornage
seront placardés à la CF, au tribunal de première instance (TPI) dans le ressort
duquel se trouve l'immeuble en question, au siège de la commune ainsi que celui
de l’autorité locale du territoire sur lequel se trouve l’immeuble et sur les marchés
de leur territoire ( art 18 du dahir).
Cet extrait reste affiché jusqu’au jour fixé pour le bornage (art 18 du dahir).
A cette date, un accusé de réception est adressé à la CF.
De plus des convocations à l’opération de bornage sont adressées par le
conservateur au requérant, le cas échéant au propriétaire non requérant, aux
propriétaires limitrophes indiqués dans la réquisition.
Mais pourquoi toute cette publicité ? : Pour avertir les tiers. Si des
personnes ont des droits à revendiquer, ils doivent se manifester, sinon, si le
conservateur établit le titre foncier, personne ne peut prétendre à des droits sur
l'immeuble en question.
C- Le bornage:
La publicité susmentionnée est suivie par l'opération du bornage. En quoi
consiste cette opération ?
Le bornage est une opération d’une nature complexe : opération
topographique, acte de publicité et enquête juridique.
1-Bornage opération topographique:
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des parties succombe respectivement sur certains chefs de ses prétentions (art 51
du dahir).
Toutefois, le requérant peut acquiescer en cours d’instance à l’opposition
(l’acquiescement devant le conservateur élimine le contentieux judiciaire) ou
l’opposant peut donner main levée de son opposition; dans ces deux cas, la
juridiction saisie donne acte de l’acquiescement ou de main levée et envoie le
dossier au conservateur qui procédera s’il y’a lieu à l’immatriculation de
l’immeuble en tenant compte des accords ou transactions des parties.
Paragraphe III : La décision du conservateur :
Une fois le dossier revenu du tribunal qui a statué sur l’opposition à la
conservation foncière, la procédure aboutit de la part du conservateur soit au rejet
de la demande d’immatriculation en cause, rejet total ou partiel, soit à
l’immatriculation du dit immeuble (art 37,54 du dahir). Dans ce dernier cas, un
titre sera remis au propriétaire lui conférant ainsi une condition juridique
différente de celle qu’il avait au préalable avec toutes les conséquences qui en
découlent.
La décision de rejet ou de refus de l’immatriculation (ou de l’inscription
concomitante d’un droit réel) doit être motivée ; elle est susceptible de deux
recours, l’un gracieux devant le conservateur général investi du droit de réformer
la décision du conservateur, l’autre contentieux dans le délai d’un mois de sa
notification, soit directement sans user du premier recours, soit, après
confirmation par le conservateur général de la décision du conservateur, devant le
tribunal compétent, qui statue à charge d’appel ; les arrêts rendus sont susceptibles
de recours en cassation, art. 96 modifié par le dahir du 26 mai 1958 et art. 10 de
l’arrêté vizir el du 3 juin 1915, si la décision de rejet n’a pas été frappée d’appel,
elle devient définitive.
En cas de rejet définitif de la réquisition d’immatriculation, le bornage est
annulé et le requérant doit en faire disparaître les traces, faute de quoi, après une
mise en demeure, il y est procédé aux frais du requérant, même avec l’emploi de
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la force publique ; les parties sont remises, quant à l’immeuble dans l’état où elles
se trouvaient avant la demande d’immatriculation ; toutefois, ajoute l’article 38,
les décisions judiciaires emporteront, entre les parties, tous les effets de la chose
jugée.
La décision du conservateur immatriculant l’immeuble n’est pas motivée ;
elle n’est susceptible d’aucun recours et met donc fin, par elle-même à la
procédure d’immatriculation ouverte par le dépôt de la réquisition.
Section II: Effets de l’immatriculation foncière
La décision d’immatriculation met donc fin à la procédure
d’immatriculation qui a été ouverte par le dépôt de la réquisition. La décision du
conservateur titrant un immeuble emporte les effets suivants:
-donne lieu à l’établissement du titre foncier
-produit l’effet de purge
-le titre foncier une fois établi, est définitif et inattaquable
Paragraphe I: Etablissement du titre foncier et du duplicata
A- Le titre foncier
Après l’immatriculation de l’immeuble, celui-ci aura un titre foncier
comportant :
- la description exacte de l’immeuble, avec ses limites, ses tenants et
aboutissants, sa nature et sa contenance ;
-l’immeuble titré porte un nom particulier, un numéro et un plan y annexé ;
-l’indication du domicile et de l’état civil du ou des propriétaires, et, dans
le cas d’indivision, l’indication de la part de chacun de ces derniers ;
-l’indication des droits réels immobiliers existant sur l’immeuble et leurs
titulaires ;
Si le titre de propriété d’un immeuble immatriculé est en principe établi au
nom seul du propriétaire, il est prévu toutefois que des titres spéciaux peuvent
après l’immatriculation de l’immeuble être établis sur demande des intéressés, tels
que par exemple un titre spécial au nom du bénéficiaire d’un droit réel, d’un
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réels immobiliers affectant des immeubles immatriculés et leur inscription sur les
livres fonciers.
Seront examinées ici les questions suivantes :
-Inscriptions à porter sur le livre foncier (section I)
-La procédure d’inscription (Section II)
-les effets de l’inscription (Section III)
-La pré-notation (Section IV)
Section I : Les inscriptions à porter sur les livres fonciers
Il est à souligner que ce qui est à inscrire est strictement réglementé. Le rôle
du conservateur ne consiste pas à recevoir les documents et les classés, mais
surtout à les analyser et à en extraire ce qu’il doit inscrire.
Les inscriptions qui doivent être portées sur les livres fonciers sont
essentiellement celles prévue à l’article 65 du dahir de 1913 sur l’immatriculation
foncière, qui dispose «Tous faits, dispositions et conventions entre vifs, à titre
gratuit ou à titre onéreux, tous procès-verbaux et ordonnances de saisie
immobilière, tous jugements passés en force de chose jugée ayant pour objet de
constituer, transmettre aux tiers, reconnaître, modifier ou éteindre un droit réel
immobilier, ainsi que tous baux d’immeubles excédant trois années, toute
quittance ou cession d’une somme équivalente à plus d’une année de loyers non
échus, doivent être rendus publics par une inscription sur le titre foncier ».
De cet article, on peut repartir les inscriptions à porter sur les livres fonciers
suivant les catégories suivantes :
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pour que justement i1 leur soit donné une date et un numéro. L'intérêt à travers
cette démarche est de procéder aux inscriptions en fonction de ces dates, c'est-à-
dire que le premier acte qui a été inscrit sur le registre de dépôt sera le premier à
être inscrit sur le T.F. C'est le cas notamment lorsqu'en une même journée
plusieurs actes ont été déposés aux fins d'inscription, comme le cas d'une pluralité
d'hypothèques.
Toutefois, si deux actes ont été déposés en même temps, le Conservateur
en fait mention au registre des dépôts et les actes seront ainsi "inscrits en
concurrence" (ex: deux contrats d'hypothèque portant sur le même immeuble).
Cependant, lorsqu'il s'agit par exemple de deux actes de vente qui portent sur un
seul et même immeuble et qui sont déposés en même temps, le Conservateur les
refusera tous les deux, parce que chacun des deux actes porte exclusivement sur
un droit qui ne peut faire l'objet d'un autre acte en même temps.
En cas de refus injustifié d’inscription de la part du conservateur, il est
possible à l’intéressé d’exercer un recours auprès du conservateur général (recours
hiérarchique), sinon auprès du TPI avec possibilité d'interjeter appel puis de
pourvoir en cassation.
Une fois portée sur le titre foncier, l’inscription demeure. Elle n’est pas
soumise quant à sa validité à une certaine durée. Toutefois il existe des cas où la
décision du conservateur peut être annulée ou radiée :
Lorsqu'il s'agit d'une erreur matérielle : Il peut être procédé à des
rectifications, soit d'office soit sur la demande des intéressés, des
irrégularités, des omissions ou des erreurs commises lors des
inscriptions subséquentes. Ex: Le cas où le Conservateur a mal
transcrit les informations contenues dans l'acte objet de l'inscription,
il a par exemple écrit 1400 hectares au lieu de 140 hectares.
Le Conservateur peut également radier quelques inscriptions lorsque
la cause juridique de l’inscription a disparu. Ainsi peut être radiée
l’hypothèque lorsque la créance garantie est payée; le Conservateur
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dudit délai, et de 0,5% desdits droits pour chaque mois ou fraction de mois
ultérieur. Mais le Conservateur ne peut pas refuser l'inscription d'un acte qui lui
est régulièrement demandée ; il ne peut même pas imposer au demandeur la
prescription de droit commun qui est de 15 ans (art.387 DOC), car en fait cette
prescription n'est valable qu'en matière d'action en justice.
Le conservateur de la propriété foncière peut en cas de force majeur
accorder l’exonération de la pénalité prévue ci-dessus, sur production de tout
document la justifiant.
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de propriété aux livres fonciers, l’acquéreur n’a donc qu’un droit de créance
contre le vendeur qui demeure propriétaire.
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durée peut être prorogée sur ordonnance du président du TPI à condition qu’une
action sur le fond soit introduite.
Dans ce cas, la pré-notation vaut pour toute la durée du procès.
C- La pré-notation sur demande en justice: (en vertu d’une requête
introductive d’instance)
Ce cas est régi par les articles 85, 86 du dahir du 12 aout 1913. Celui qui
intente une action en justice en vu de la reconnaissance d’un droit susceptible
d’être inscrit sur les livres fonciers, peut obtenir directement une pré-notation
destinée à protéger ce droit litigieux, dont la validité dure un moi. A cet effet,
l’intéressé dépose copie de la requête portant le cachet du tribunal et règle les
droits de CF. A la fin du délai imparti, la pré-notation est radiée d’office par le
Conservateur, à moins que le demandeur ne produise une ordonnance du président
du TPI demandant la prolongation du délai. Dans ce cas, la validité de la pré-
notation dure jusqu’au règlement définitif du litige. Au cas où le prénotant gagne
son procès, il est tenu de déposer à la CF le jugement définitif dont l’inscription
prendra rang à la date de la pré-notation. S’il perd son procès, la partie adverse est
tenue de déposer le jugement au fin de radiation de la pré-notation.
La production du duplicata du titre foncier n’est pas obligatoire. La PN en
vertu d’une demande en justice ne peut nullement être conventionnel. Elle est
pratiquée sans le consentement du propriétaire inscrit à cause du litige qui
l’oppose au demandeur.
Toute pré-notation qui vise à entraver des droits qui ne sont pas litigieux à
l’origine peut être considérée comme une pré-notation abusive ou vexatoire,
l’intéressé peut s’adresser au juge des référés pour demander l’annulation de la
pré-notation portée sur le titre foncier. L’auteur d’une pré-notation abusive peut
être condamné par le juge à verser aux caisses de l’ANCFCC une pénalité dont le
montant est de 10% de la valeur de l’immeuble ou du droit revendiqué, le tout
sans préjudice au droit des parties lésées de demander des dommages-intérêts.
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